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Mathématiques pour les RT

Modules M1, M2 et M3
Cyrille SICLET, cyrille.siclet@ujf-grenoble.fr
Cléo BARAS, cleo.baras@ujf-grenoble.fr
Luc GERBAUX, luc.gerbaux@form1pact.fr

Version 2012b

Table des matières

Module 1 Fondamentaux d’algèbre et de trigonométrie 2


1 Les nombres complexes 2
1.1 Un peu d’histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Algèbre des nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3 Application à la géométrie : interprétation géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4 Application à la géométrie : transformations du plan et lieu géométrique . . . . . . . . . . 6
1.5 Application à la trigonométrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.6 Application à l’électricité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

2 Polynômes 12
2.1 Algèbre polynomiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2 Équations algébriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

3 Fractions rationnelles 16
3.1 Algèbre des fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.2 Décomposition en Éléments Simples (DES) de première espèce à pôles simples . . . . . . . 17
3.3 Décomposition en éléments simples de première espèce à pôles multiples . . . . . . . . . . 20
3.4 Décomposition en éléments simples de seconde espèce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Module 2 Fondamentaux d’analyse 23


4 Généralités sur les fonctions 23
4.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4.2 Catalogue de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4.3 Opérations sur les fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

5 Continuité 37
5.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
5.2 Domaine de continuité (pour les poursuites d’études longues) . . . . . . . . . . . . . . . . 38
5.3 Exercices (pour les poursuites d’études longues) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

1
6 Dérivation 39
6.1 Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
6.2 Différentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
6.3 Sens de variation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
6.4 Optimisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
6.5 Réciproque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
6.6 Dérivées à l’ordre n. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

7 Comportements asymptotiques 54
7.1 Limites en l’infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
7.2 Calcul de limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
7.3 Branches asymptotiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

8 Comportements locaux 63
8.1 Limites en un point a . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
8.2 Calcul de limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
8.3 Développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

9 Synthèse : Étude de fonctions 74


9.1 Techniques d’étude de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
9.2 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

Module 3 Calcul intégral et équations différentielles 75


10 Calcul intégral 75
10.1 Primitive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
10.2 Intégrales propres dites intégrales de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
10.3 Intégrales (impropres) généralisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87

11 Équations différentielles 93
11.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
11.2 Équations différentielles du 1er ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
11.3 Équation différentielle du 2ème ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
11.4 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Module 1

Module 1 — Fondamentaux d’algèbre et de trigonométrie

M1.1

1 Les nombres complexes


1.1 Un peu d’histoire
• école italienne (Cardan, Bombelli), autour de 1570 ;
• introduits pour résoudre les équations du troisième degré x3 + px + q = 0
s r s r
3 q q 2 p3 3 q q2 p3
x= − + + + − − +
2 4 27 2 4 27

Exemple 1 (Équation x3 − x = 0 (avec p = −1 et q = 0)). Solution évidente : 0, pourtant la formule


2 3 √
précédente ne marche pas : q4 + p27 = −1/27 < 0, mais si on admet l’existence de −1, on retrouve bien
x=0: sr s r
3 1 3 −1
x= − + −
27 27
M1.2

1.2 Algèbre des nombres complexes


1.2.1 Définitions
1.2.1.A Définition de l’ensemble des complexes C
Définition 2 (Ensemble des complexes C). C est l’ensemble des couples (x, y) ∈ R × R muni de deux
lois de composition internes (notées + et ·) définies par :
• loi d’addition sur C : ∀(x, y) ∈ C et ∀(x0 , y 0 ) ∈ C, (x, y) + (x0 , y 0 ) = (x + x0 , y + y 0 ) ;
• loi de multiplication sur C : ∀(x, y) ∈ C et ∀(x0 , y 0 ) ∈ C, (x, y) · (x0 , y 0 ) = (xx0 − yy 0 , xy 0 + yx0 )
⇒ en particulier, (0, 1) · (0, 1) = (−1, 0) ;
x est appelé partie réelle et y est appelé partie imaginaire.
On utilise en général l’écriture commune : z = x + jy où j est le complexe défini par j = (0, 1) ; on peut
alors parler de z comme un nombre complexe. On note : x = Re{z} et y = Im{z}.
Remarques :
• Les réels sont des cas particuliers des complexes
• Les nombres complexes de la forme (0, y) avec y quelconque sont appelés des imaginaires purs M1.3

1.2.1.B C, un corps commutatif


Propriété 3 (Addition dans C). Soient (x, y), (x0 , y 0 ), (x00 , y 00 ) trois complexes. L’addition :
1. est commutative : (x, y) + (x0 , y 0 ) = (x0 , y 0 ) + (x, y) ;
2. est associative : (x, y) + (x0 , y 0 ) + (x00 , y 00 ) = (x, y) + (x0 , y 0 ) + (x00 , y 00 ) ;
 

3. possède un élément neutre (0, 0) ;


4. définit l’opposé de (x, y) comme étant (−x, −y).
Remarques : Soient (a, b) et (α, β) deux complexes.
• On dit que (a, b) est un élément neutre de l’addition si pour tout complexe (x, y), on a
(a, b) + (x, y) = (x, y).
• L’addition possède un unique élément neutre (a, b) = (0, 0).
• On dit que (α, β) est un opposé du complexe (x, y) lorsque (α, β) + (x, y) = (a, b) où (a, b) est
l’élément neutre de la loi d’addition (c’est-à-dire (0, 0)).
• Tout nombre complexe possède un opposé unique. M1.4

0 0 00 00
Propriété 4 (Multiplication dans C). Soient (x, y), (x , y ), (x , y ) trois complexes. La multiplication :
1. est commutative : (x, y) · (x0 , y 0 ) = (x0 , y 0 ) · (x, y) ;

3
Module 1

2. est associative : (x, y) · (x0 , y 0 ) · (x00 , y 00 ) = (x, y) · (x0 , y 0 ) · (x00 , y 00 ) ;


 

3. possède un élément neutre (1, 0) ;


x y
4. définit l’inverse de (x, y) comme étant ( ,− 2 );
x2 + y 2 x + y2
5. est distributive sur l’addition : (x, y) · ((x0 , y 0 ) + (x00 , y 00 )) = ((x, y)·(x0 , y 0 )) + ((x, y)·(x00 , y 00 )).
Remarques :
• Toutes ces propriétés font de C un corps commutatif.
• On dit que (α, β) est l’inverse du complexe (x, y) lorsque (α, β).(x, y) = (1, 0) où (1, 0) est l’élément
neutre de la loi de multiplication. M1.5

1.2.1.C Module, argument et conjugué


Définition
p 5 (Module). Soit z = (x, y) un complexe. Le module de z, noté |z|, est défini par :
|z| = x + y 2 .
2

Remarque : lorsque z est un réel, le module est la valeur absolue.


Définition 6 (Conjugué). Le conjugué de z est le nombre complexe noté z ou z ∗ défini par
z = z ∗ = x − jy = (x, −y)
M1.6

Propriété 7 (Module et conjugué). Soient z = (x, y), z1 = (x1 , y1 ) et z2 = (x2 , y2 ) trois nombres
complexes. Alors :

z1 |z1 |
1. |z1 z2 | = |z1 ||z2 | et =
z2 |z2 |

2. Inégalité triangulaire : |z1 | − |z2 | ≤ |z1 + z2 | ≤ |z1 | + |z2 |
z + z∗ z − z∗
3. x = Re{z} = Re{z ∗ } = et y = Im{z} = − Im{z ∗ } =
2 2j
∗ 2
4. zz = |z|
1 z∗
5. = 2
z |z|
6. (z1 + z2 )∗ = z1∗ + z2∗
7. (z1 z2 )∗ = z1∗ z2∗
 ∗
z1 z∗
8. = 1∗
z2 z2
M1.7

1.2.2 Exercices
1.2.2.A Exercices-types du CC1
Exercice 1.1. Exercice-type :
(1 + 2j)(2 − j)
Soit z = .
1−j
1. Calculer z, c’est-à-dire écrire z sous la forme x + jy où l’on identifiera clairement la partie réelle x et la partie
imaginaire y de z.
2. Donner le module et le conjugué du complexe précédent.
(1 − j)(1 + j)
Mêmes questions pour z = .
2−j
M1.8
Exercice 1.2. Manipulations de complexe : Écrire les complexes suivants sous la forme x + jy :
1. z1 = (1 + 2j)2 , z1∗ et |z1 | ; (résultats : z1 = −3 + 4j, z1∗ = −3 − 4j et |z1 | = 5) ;
2. z2 = j 7 , z2∗ et |z2 | ; (résultats : z2 = −j, z2∗ = j et |z2 | = 1) ;

3. z3 = (2 − 3j)(1 − j), z3∗ et |z3 | ; (résultats : z3 = −1 − 5j, z3∗ = −1 + 5j et |z3 | = 26) ;
2 − 3j ∗ √
4. z4 = , z4 et |z4 | ; (résultats : z4 = 2, 5 − 0, 5j, z4∗ = 2, 5 + 0, 5j et |z4 | = 226 ) ;
1−j

4
Module 1

5. z5 = (4 + 3j)3 , z5∗ et |z5 | ;


1
6. z6 = , z6∗ et |z6 | ;
5 + 3j
3 + 2j ∗
7. z7 = , z7 et |z7 |.
3 − 2j

M1.9

1.2.2.B Exercices de TD
Exercice 1.3. Démonstration de propriétés de cours : Démontrer toutes les assertions de la propriété 7. Par la suite,
elles pourront être utilisées sans les redémontrer.

M1.10
Exercice 1.4. Puissance de complexe : Soient n ∈ N et z = x + jy ∈ C. Montrer que
n/2 (n−1)/2
X X
Re{z n } = C2p
n (−1) p n−2p 2p
x y et Im{z n
} = C2p+1
n (−1)p xn−2p−1 y 2p+1 .
p=0 p=0
n
X
On rappelle la formule du binôme de Newton : pour tous complexes a et b, (a + b)n = Ckn ak bn−k avec
k=0
k
n! Y
Ckn = et k! = l = 1 × 2 × . . . × k.
k!(n − k)!
l=1

M1.11

1.3 Application à la géométrie : interprétation géométrique


Soit z = x + jy un complexe de partie réelle x et de partie imaginaire y.
• Interprétation affine : on peut définir le point M (z) du plan avec z l’affixe du point M comme le
point de coordonnées cartésiennes (x, y) ;
• Interprétation vectorielle : on peut définir le vecteur ~u(z) du plan avec z l’affixe du vecteur
comme le vecteur reliant l’origine au point de coordonnées (x, y)
−−→
• Le module de z s’interprète alors comme : r = |z| = ||OM || = ||~u||
−→ −−→ −→ −
• L’argument de z est l’angle avec l’axe (O, x) : θ = arg{z} = (Ox, OM ) = (Ox, →
\ \
u)
• Le module et l’argument de z vont servir de coordonnées polaires au point M ou au vecteur ~u du
plan : (r, θ) M1.12

Définition 8 (Argument d’un complexe non nul). Soit z = x + jy un complexe non nul. Alors :
∃!θ ∈] − π, π] tel que z = |z| (cos θ + j sin θ). Ce nombre (réel), noté arg{z}, est appelé argument de z.
y
Il est tel que tan(θ) = avec :
 π π x y

• si x > 0, θ ∈ − 2 , 2 et θ = arctan x
• si x < 0 et y ≥ 0, θ ∈  π2 , π etθ = arctan xy + π
  

• si x < 0 et y < 0, θ ∈ −π, − π2 et θ = arctan xy − π


• si x = 0, θ = π2 si y > 0 et θ = − π2 si y < 0

Remarque : arctan xy + π et arctan xy − πdésignent le même angle, à 2π près. Par commodité, on


 

pourra alors simplement utiliser θ = arctan xy + π lorsque x < 0 sans se préoccuper du signe de y.

Définition 9 (Notation exponentielle d’un complexe). Soit z un complexe de module |z| et d’argument
θ. Alors z se note sous la forme exponentielle z = |z|ejθ . Toutes les propriétés des exponentielles réelles
(cf. section M2 4.2.2.C) restent vraies dans C.
M1.13

Propriété 10 (Argument d’un nombre complexe). Soient z1 et z2 deux nombres complexes. Alors, à
2π près :
• arg{z1 z2 } = arg{z1 } + arg{z2 } ;
• arg{z1 /z2 } = arg{z1 } − arg{z2 } ;
• arg{1/z1 } = − arg{z1 } ;
• arg{z1∗ } = − arg{z1 }.

5
Module 1

M1.14
Un point M du plan se repère, comme présenté figure 1, par :
• ses coordonnées cartésiennes (x, y)
• ses coordonnées polaires (r, θ)

y M (z)
r
θ x
x

Figure 1 – Coordonnées cartésiennes (x, y) et polaires (r, θ) d’un point M du plan.

Le changement de coordonnées s’effectue de la façon suivante :


• Coordonnées polaires −→ cartésiennes : x = r cos(θ) et y = r sin(θ)
y
 

 arctan x si x > 0;

arctan y
p
x +π si x < 0;
• Coordonnées cartésiennes −→ polaires : r = x2 + y 2 et θ = π
2

 si x = 0 et y > 0;
 π
−2 si x = 0 et y < 0. M1.15

1.3.1 Exercices
1.3.1.A Exercices-types du CC2
Exercice 1.5. Exercice type : Soit z = 2 − j.
1. Représenter z graphiquement ;
2. Donner la forme polaire de z.
Même questions pour z = −5 + 3j.

M1.16
Exercice 1.6. Exercice-type : Déterminer le module et l’argument (en degrés et en radians) des nombres complexes
suivants, et représentez-les graphiquement :

1 z1 = −1 − j 2 z2 = 3 − j 3 z3 = −2 + 4j 4 z4 = 3+j

5 z5 = −2 + j 12 6 z6 = −4 + 4j 7 z7 = 3 − 3j
√ √
Éléments de réponse : |z1 | = 2, arg(z1 ) = −135 degrés = − 3π radians ; |z2 | = 10, arg(z2 ) = − 180 arctan( 13 )
1
√ 180
4 π
degrés = − arctan( 3 ) rad ; |z3 | = 2 5, arg(z3 ) = 180 − π arctan(2) degrés = π − arctan(2) radians

M1.17

1.3.1.B Exercices de TD
Exercice 1.7. Notation exponentielle : Déterminer la notation exponentielle des nombres complexes suivants :

1 z8 = (−j)18√ 2 z9 = (1 + j)−23 3 z10 = (− 3 + j)51
1+j 3
4 z11 = √ 5 z12 = 1 + cos ϕ + j sin ϕ 6 z13 = (1 + j tan ϕ)2
3+j

Exercice 1.8. Résolution d’équation : Résoudre dans C les équations :

1 z5 + 1 − j = 0 2 z 5 − (−1 + j)−1 = 0

M1.18
Exercice 1.9. Module et argument : Déterminer le module et l’argument du complexe z tel que
z = (1 + j)n + (1 − j)n , avec n ∈ Z.

6
Module 1

u~
2 (z
)

2 )
1
(z
u~1

~u(z )
x

Figure 2 – Translation dans le plan.


y

• M (z)

M 00 (−z) • • M 0 (z∗)

Figure 3 – Translation dans le plan.

Exercice 1.10. Module et argument : Soit z = ejθ . Déterminer le module et l’argument du complexe Z défini par :
Z = z 2 + z.


Exercice
 π 1.11. Résolution
π d’équation : Résoudre dans C l’équation z 2 = 3 + j, en déduire l’expression exacte de
cos et sin .
12 12

Exercice 1.12. Résolution d’équation : Résoudre dans C l’équation z 2 − (8 + 6j)z + 15 + 30j = 0, la méthode de
résolution des équations du second degré à coefficients réels restant valable pour les coefficients complexes.

M1.19

1.4 Application à la géométrie : transformations du plan et lieu


géométrique
1.4.1 Transformations du plan
Théorème 11 (Translation). Soit z1 (respectivement z2 ) l’affixe du vecteur u~1 (respectivement u~2 ) et
du point M1 (respectivement M2 ) du plan. Alors (cf. figure 2) :
• Le vecteur ~u = ~u1 + ~u2 est d’affixe z = z1 + z2 ;
−−→ −−−→ −−−→
• Le point M tel que OM = OM1 + OM2 est d’affixe z = z1 + z2 ;
• Plus généralement le point A(a), translaté du point B(b) par la translation de vecteur ~u(u), est
d’affixe a = b + u ;
M1.20

Théorème 12 (Symétries). Soit z un complexe, affixe du point M . Alors (cf. figure 3) :


• Le point M 0 (z 0 ), symétrique de M par rapport à l’axe des abscisses (O, x), est d’affixe z 0 = z ∗ ;
• Le point M 00 (z 00 ), symétrique de M par rapport à l’origine, est d’affixe z 00 = −z.
M1.20

1.4.2 Produit scalaire


Définition 13 (Produit scalaire). Soient u~1 et u~2 deux vecteurs du plan, d’affixes respectives
z1 = x1 + jy1 et z2 = x2 + jy2 . Alors le produit scalaire de u~1 et u~2 , noté indifféremment h~u1 , ~u2 i ou

7
Module 1

~u1 .~u2 , est le nombre réel défini par :



• Définition géométrique : h~u1 , ~u2 i = ||~u1 || ||~u2 || cos (~u\
1, ~
u2 ) .
• Définition analytique : h~u1 , ~u2 i = x1 x2 + y1 y2 ;
• Définition avec les nombres complexes : hu~1 , u~2 i = Re{z1∗ z2 }.
Rappels :
• Deux vecteurs ~u et ~v sont dits colinéaires s’ils existent un réel λ non nul tel que ~u = λ~v
• Deux vecteurs ~u et ~v sont dits orthogonaux si h~u, ~v i = 0 M1.21

1.4.3 Lieu géométrique


Définition 14 (Lieu géométrique). Le lieu géométrique est l’ensemble des points (ou de manière
équivalente leurs affixes complexes) satisfaisant une condition donnée.
Exemple 15 (Des lieux géométriques : les droites, les cercles, les disques, ...). Soient a, b et u trois
nombres complexes. Alors :
1. La droite passant par le point A(a) et de vecteur directeur ~u(u) est d’équation paramétrique
D = {z ∈ C/z = a + λu, λ ∈ R} ;
2. La droite passant par le point A(a) et de vecteur normal ~u(u) est d’équation
D = {z ∈ C/ Re{(z − a)∗ u} = 0} ;
3. La droite passant par les points A(a) et B(b) est d’équation paramétrique
D = {z ∈ C/z = a + λ(b − a), λ ∈ R} ;
4. Le cercle de centre A(a) et de rayon R est : C = {z ∈ C/|z − a| = R} ;
5. Le disque ouvert de centre A(a) et de rayon R est : D = {z ∈ C/|z − a| < R}.
M1.22

1.4.4 Exercices
1.4.4.A Exercices-types du CC3
Exercice 1.13. Équation de droite : Déterminer l’équation de la droite D :
u(1, −1).
1. passant par le point M (1, 2) et de vecteur directeur ~
u(1, −1).
2. passant par le point M (1, 2) et de vecteur normal ~
3. passant par les points M (1, 2) et N (−1, 1).

M1.23
Exercice 1.14. Équation de droite : Déterminer les équations des droites :
1. passant par les points A(1, 2) et B(−1, 0) ; (solution : x − y + 1 = 0) ;
u(1, 2) ; (solution : x + 2y − 3 = 0)
2. passant par M (1, 1) et de vecteur normal ~
u(1, 2) ; (solution : 2x − y − 1 = 0) ;
3. passant par M (1, 1) et de vecteur directeur ~
4. médiatrice du segment [AB] avec A(1, 2) et B(−1, 0) (rappel : la médiatrice de [AB] est la droite orthogonale
à la droite (AB) passant par le milieu du segment [AB]) ;
5. passant par A(1, 2) et perpendiculaire à la droite (AB) avec B(−1, 0).

M1.24

1.4.4.B Exercices de TD
Exercice 1.15. Équations de droite dans le plan : Soient M1 (x1 , y1 ) et M2 (x2 , y2 ) deux points du plan et soit ~
u(α, β)
un vecteur. Déterminer l’équation de la droite :
1. passant par M1 et de vecteur directeur ~
u;
2. passant par M1 et de vecteur normal ~
u;
3. passant par M1 et M2 ;
4. médiatrice du segment [M1 M2 ] ;
5. passant par M1 et perpendiculaire à la droite (M1 M2 ).

M1.25
Exercice 1.16. Droites dans le plan : Soient D et D0 deux droites d’équations cartésiennes respectives
ax + by + c = 0 et a0 x + b0 y + c0 = 0 et soit P (xP , yP ) un point du plan.

8
Module 1

A(a)

rb

r b • B(b)
θ
θb x

Figure 4 – Rotation de centre O et d’angle θ

1. À quelle condition D et D0 sont-elles parallèles ?


2. À quelle condition D et D0 sont-elles orthogonales ?
3. Quelle est la distance de P à la droite D ?

Exercice 1.17. Lieu géométrique : Déterminer l’ensemble des affixes satisfaisant les relations :
1 π
1 Im(z) > 1 2 Re(z) ≥ 2
3 0 ≤ arg(z) ≤ 4
4 |2z − 3| > 3

M1.26

1.5 Application à la trigonométrie


1.5.1 Exponentielle d’un nombre complexe
• Notation : exp(jθ) pour exp(jθ) = cos θ + j sin θ
• Origine : développement en série entière (cf. M5 ) de exp(x) donné par
+∞ n
x2 x3 xp X x
ex = 1 + x + + + ... + + ... =
2! 3! p! n=0
n!
• Écriture sous forme polaire : z = r. exp(jθ) = r cos θ + jr sin θ
ejθ + e−jθ ejθ − e−jθ
Théorème 16 (Formules d’Euler). Soit θ ∈ R. Alors : cos θ = et sin θ =
2 2j
• Cas général : exp(x + jy) = exp(x) (cos y + j sin y)
• Les propriétés de l’exponentielle restent vraies dans C notamment exp(z1 + z2 ) = exp(z1 ) exp(z2 ) et
n
exp(nz) = (exp(z))
n
Théorème 17 (Formule de Moivre). Soient θ ∈ R et n ∈ Z. Alors (cos θ + j sin θ) = cos nθ + j sin nθ
M1.27

1.5.2 Rotations
Théorème 18 (Rotations). Soit B le point du plan d’affixe b = xb + jyb = rb exp(jθb ).
• La rotation de centre 0 et d’angle θ transforme le point B en le point B 0 d’affixe
b0 = xb0 + jyb0 = rb exp(j(θb + θ)) avec b0 = b exp(jθ), xb0 = xb cos(θ) − yb sin(θ) et
yb0 = xb sin(θ) + yb cos(θ). Cette transformation est illustrée figure 4.
−−→ −−→
• La rotation de centre A(a) et d’angle θ transforme le vecteur AB(b − a) en le vecteur AB 0 (b0 − a)
avec b0 − a = (b − a). exp(jθ)), autrement dit b0 = a + (b − a) exp(jθ),
xb0 = xa + (xb − xa ) cos(θ) − (yb − ya ) sin(θ) et yb0 = ya + (xb − xa ) sin(θ) + (yb − ya ) cos(θ)
M1.28

1.5.3 Cercle trigonométrique et propriétés de base


Propriété 19 (Trigonométrie de base (cf. figure 5)). Soit x un réel.
• Relation fondamentale : cos2 x + sin2 x = 1
• sin(−x) = − sin x ; cos(−x) = cos x ; tan(−x) = − tan x
• sin(π/2 − x) = cos x ; cos(π/2 − x) = sin x ; tan(π/2 − x) = 1/ tan x

9
Module 1

(sin x, cos x)
sin x (cos x, sin x) (cos x, sin x)
π
2 − x (cos x, sin x)
x x x
cos x −x

(cos x, − sin x)

(− sin x, cos x)
π
+x (cos x, sin x) π+x (cos x, sin x) (− cos x, sin x) π−x (cos x, sin x)
2
x x x

(− cos x, − sin x)

Figure 5 – Trigonométrie.

π  π  π  1
• sin + x = cos x ; cos + x = − sin x ; tan +x =−
2 2 2 tan x
• sin(π + x) = − sin x ; cos(π + x) = − cos x ; tan(π + x) = tan x
• sin(π − x) = sin x ; cos(π − x) = − cos x ; tan(π − x) = − tan x
• Pour tout entier relatif n, cos(nπ + x) = (−1)n cos x ; sin(nπ + x) = (−1)n sin x ; tan(nπ + x) = tan x
M1.29

1.5.4 Angles remarquables


Les angles remarquables sont donnés table 1 et figure 6.

π π π π
Angle θ 0 (30◦ ) (45◦ ) (60◦ ) (90◦ )
6 4 3 2
√ √
1 2 3
sin(θ) 0 1
2 2 2
√ √
3 2 1
cos(θ) 1 0
2 2 2

3 √
tan(θ) 0 1 3 +∞
3

Table 1 – Angles remarquables.


M1.30

1.5.5 Formules d’addition, de soustraction et de duplication


Théorème 20 (Addition et soustraction en trigonométrie). Soient a, b ∈ R. Alors :
• cos(a + b) = cos a cos b − sin a sin b
• cos(a − b) = cos a cos b + sin a sin b
• sin(a + b) = sin a cos b + cos a sin b
• sin(a − b) = sin a cos b − cos a sin b
tan a + tan b
• tan(a + b) =
1 − tan a tan b
tan a − tan b
• tan(a − b) =
1 + tan a tan b
Théorème 21 (Duplication en trigonométrie). Soit a ∈ R. Alors :
• cos 2a = cos2 a − sin2 a = 2 cos2 a − 1 = 1 − 2 sin2 a
• sin(2a) = 2 sin a cos a
2 tan a
• tan 2a =
1 − tan2 a
M1.31

10
Module 1

(0, 1)
 √   √ 
− 12 , 23 1
2, 2
3

 √ √  √ √ 
2 2 2 2
− 2 , 2 π 2 , 2
2
2π π
3 3
 √  √ 
3 1 3 1
− 2 , 2

90 ◦ π
2 , 2
4 4
120◦ 60◦
5π π
6 6

150◦ 30◦

(−1, 0) (1, 0)
π 180◦ 0◦ ◦
360 2π x

210◦ 330◦
7π 11π
6 6
240◦ 300◦
√ 5π 7π
√
270◦
  
3 1 3 1
− 2 , −2
4 4
2 , −2
4π 5π
3 3
 √ √  3π √ √ 
2 2 2 2
− 2 ,− 2
2
2 ,− 2

 √   √ 
3 3
− 12 , − 2
1
2, − 2

(0, −1)

Figure 6 – Angles remarquables.

1.5.6 Formules de linéarisation et de factorisation


Théorème 22 (Linéarisation en trigonométrique). Soient a, b ∈ R. Alors :
1 + cos(2a) 1 1
• cos2 a = ; cos a cos b = cos(a + b) + cos(a − b)
2 2 2
2 1 − cos(2a) 1 1
• sin a = ; sin a cos b = sin(a + b) + sin(a − b)
2 2 2
Théorème 23 (Factorisation  en trigonométrie). Soient a, b ∈ R. Alors:
a−b a−b
    
a+b a+b
• sin a + sin b = 2 sin cos ; sin a − sin b = 2 sin cos
 2   2  2 2
a−b a−b
 
a+b a+b
• cos a + cos b = 2 cos cos ; cos a − cos b = −2 sin sin
2 2 2 2
M1.32

1.5.7 Rappels sur les fonctions trigonométriques réciproques


Définition 24 (Arc cosinus). Soit x ∈ [−1, 1]. Il existe un unique angle θ ∈ [0, π] tel que cos(θ) = x. On
l’appelle l’arc cosinus du nombre x : θ = arccos(x).

Définition 25 (Arc sinus). Soit x ∈ [−1, 1]. Il existe un unique angle θ ∈ [−π/2, π/2] tel que
sin(θ) = x. On l’appelle l’arc sinus du nombre x : θ = arcsin(x).
Définition 26 (Arc tangente). Soit x ∈ R. Il existe un unique angle θ ∈] − π/2, π/2[ tel que
tan(θ) = x. On l’appelle l’arc tangente du nombre x : θ = arctan(x).
M1.33

Théorème 27 (Fonctions trigonométriques réciproques). Soit x ∈ R. Alors :


• sin(arcsin(x)) = x si x ∈ [−1, 1] ;
• cos(arccos(x)) = x si x ∈ [−1, 1] ;
• tan(arctan(x)) = x ; p
• sin(arccos x) = cos(arcsin x) = 1 − x2 si x ∈ [−1, 1] ;
• arcsin x + arccos x = π2 si x ∈ [−1, 1] ;

11
Module 1

1 π
• arctan(x) + arctan( ) = si x 6= 0 ;
x 2
x
• sin(arctan x) = √ ;
1 + x2
1
• cos(arctan x) = √ .
1 + x2
M1.34

1.5.8 Exercices
1.5.8.A Exercices-types
Exercice 1.18. Exercice-type : Soit z = 2 exp(j( π2 + π
3
)).
1. Représenter graphiquement z.
2. Donner la partie réelle et la partie imaginaire de z.
Mêmes questions pour z = − exp(j( π2 − π
6
)), puis pour z = 3 exp(j( π4 − π)).
M1.35

1.5.8.B Exercices de TD
Exercice 1.19. : Exprimer cos(3θ) et sin(3θ) en fonction de cos θ et sin θ.

Exercice 1.20. : Exprimer cos4 (θ) et sin4 (θ) en fonction de cos(nθ) et sin(nθ), avec n ∈ N.

M1.36
Exercice 1.21. Démonstration de propriétés : Démontrer en utilisant les formules d’Euler que :

1 sin(−x) = − sin x 2 cos(π/2 − x) = sin x 3 sin(π/2 + x) = cos x


4 sin(π + x) = − sin x 5 cos(π − x) = − cos x 6 cos(nπ + x) = (−1)n cos x
7 sin(nπ + x) = (−1)n sin x 8 tan(nπ + x) = tan x

Exercice 1.22. Démonstration de formules trigonométriques : Démontrer que :

1 cos(a + b) = cos a cos b − sin a sin b 2 sin(a − b) = sin a cos b − cos a sin b

Exercice 1.23. : Soit M le point du plan de coordonnées polaires (r, θ). Quelle est la longueur de l’arc de cercle
AM avec A de coordonnées polaires (r, 0) ?

M1.37
Exercice 1.24. : Démontrer que (cos x + sin x)2 + (cos x − sin x)2 = 2.

Exercice 1.25. : Soit f (x) = 2 sin2 x − 3 sin x + 2. Montrer que f (x) = f (π − x).

Exercice 1.26. : Soit f (x) = 3 cos2 x − 5 cos x + 7. Montrer que f (x) = f (−x).

Exercice 1.27. : Soit f (x) = a cos2 x + b cos x sin x + c sin2 x + d. Montrer que f (x) = f (π + x).

Exercice 1.28. : Soit f (x) = sin3 x + cos3 x − sin x − cos x. Montrer que f (x) = f ( π2 − x).

Exercice 1.29. : Résoudre les équations suivantes :

1 π 
1 sin x = 2 sin 5x = sin 3x 3 sin x = sin − 2x
2 4

M1.38

12
Module 1

1.6 Application à l’électricité


Dans un problème d’électricité, on a généralement affaire avec :
• une tension : u(t) = U0 cos(ωt + ϕu ) = Re{U0 ejϕu ejωt }
• une intensité : i(t) = I0 cos(ωt + ϕi ) = Re{I0 ejϕi ejωt }
En utilisant les complexes, on peut définir :
• Tension/intensité complexe U = U0 ejϕu et I = I0 ejϕi amplitudes complexes de la tension et de
l’intensité
U
• impédance complexe : Z = = R + jX avec R la résistance et X la réactance
I
di
• bobine, inductance L : u = L ⇒ u(t) = −LωI0 sin(ωt + ϕi ) et U = ZI avec Z = jLω
dt
du 1
• condensateur, capacité C : i = C ⇒ i(t) = −CωU0 sin(ωt + ϕu ) et U = ZI avec Z =
dt jCω M1.39

2 Polynômes
2.1 Algèbre polynomiale
2.1.1 Définitions
Définition 28 (Polynôme). Un polynôme est une fonction de la variable complexe x à valeurs dans C
de la forme :

 C → C

n
P : X
n
 x 7→ p0 + p1 x + . . . + pn x =
 pk xk
k=0

n
X
On le note P = p0 + p1 X + . . . + pn X n = pk X k
k=0

Notation : C[X] est l’ensemble des polynômes complexes à une variable.


Remarque : Tous les termes de la forme pk X k dont appelé monôme de puissance k.
Définition 29 (Degré d’un polynôme). Le degré d’un polynôme P est le nombre noté deg(P ) défini
par :
• si P = 0, deg(P ) = −∞ ;
• si P 6= 0, deg(P ) = max ({n ∈ N/pn 6= 0}).
M1.40

2.1.2 Lois d’addition et de multiplication


Définition
 30 (Addition de polynômes). L’addition est la transformation définie par :

 C[X] × C[X] → C[X]
+∞
X

 (P, Q) →
7 P + Q = (pk + qk )X k
k=0

Propriété 31 (Addition de polynômes). • Soient P, Q ∈ C[X]. deg(P + Q) ≤ max(deg(P ), deg(Q))


• (C[X], +) est un groupe 1 commutatif
M1.41

Définition 32 (Multiplication de polynômes). La multiplication est la transformation définie par :



 C[X] × C[X] → C[X]
 !
+∞ X
X k

 (P, Q) 7→ P.Q = pl qk−l X k
k=0 l=0

Propriété 33 (Multiplication de polynômes). • Soient P, Q ∈ C[X]. Alors deg P.Q = deg P + deg Q
1. Un groupe est un ensemble muni d’une loi de composition interne associative admettant un élément neutre et, pour
chaque élément de l’ensemble, un élément symétrique.

13
Module 1

• (C[X], +, ·) est un anneau 2 commutatif


Exemple 34 (Un produit de polynômes). Soient P = X 2 + 2X + 3 et Q = X − 1.
P.Q = X 3 + X 2 + X − 3. M1.42

2.1.3 Division polynomiale


Théorème 35 (Division euclidienne (polynomiale)). Soient A ∈ C[X] et B ∈ C[X] \ {0}. Alors :
∃!(Q, R) ∈ C[X] × C[X] tel que A = BQ + R avec deg R < deg B. A est appelé dividente, B diviseur,
Q quotient et R reste.
Exemple 36 (Une division euclidienne). X 2 + 2X + 3 = (X − 1)(X + 3) + |{z}
6 car
| {z } | {z } | {z }
A B Q R
X 2 + 2X + 3 X −1
−(X 2 − X) X +3
2
X + 2X + 3 = X(X − 1) + 3X + 3 et 3X + 3 = 3(X − 1) + 6 soit : 3X + 3
−(3X − 3)
6
M1.43
Théorème 37 (Division suivant les puissances croissantes à l’ordre p). Soient A ∈ C[X] \ {0},
B ∈ C[X] \ {0} avec B(0) 6= 0, et p ∈ N∗ . Alors ∃!(Q, R) ∈ C[X] × C[X] tel que A = BQ + X p+1 R avec
deg Q ≤ p.
Exemple 38 (Pour des polynômes de degré p = 2). 1 + 2X + 3X 2 = (1 − X )(1 + 3X + 6X 2 ) + |{z}
6 X3
| {z } | {z } | {z }
A B Q R
car
1 + 2X + 3X 2 3 1−X
−(1 − X) 1 + 3X + 6X 2
3X + 3X 2
−(3X − 3X 2 )
6X 2
−(6X 2 − 6X 3 )
6X 3
M1.44

2.1.4 Exercices
2.1.4.A Exercices-type
Exercice 1.30. Exercice-type : Donner le quotient Q et le reste R de la division euclidienne de 2X 3 − X 2 + X − 3 par
X + 4.

Exercice 1.31. Exercice-type : Donner le quotient Q et le reste R de la division suivant les puissances croissantes à
l’ordre 2 de X 4 + X 2 + 1 par X + 1.

M1.45
Exercice 1.32. Exercice-type : Effectuer la division euclidienne de A par B, puis suivant les puissances croissantes à
l’ordre 2 et à l’ordre 3, avec :

1 A = X 3 + X − 1 et B = X + 1 2 A = X 3 + X − 1 et B = 2X + 1
3 A = X 4 − 1 et B = X − 1 4 A = X 2 + X + 1 et B = X − 1
5 A = X 2 + 2X + 1 et B = X + 1 6 A = X 3 + 3X 2 + 3X + 1 et B = X 2 + 2X + 1
7 A = X 4 + X + 1 et B = X + 1

Réponses : 1 Q = X 2 − X + 2, R = −3, Q2 = −1 + 2X − 2X 2 , R2 = 3, Q3 = −1 + 2X − 2X 2 + 3X 3 , R3 = −3 ;
2 Q = X 2 /2 − X/4 + 5/8, R = −13/8, Q2 = −1 + 3X − 6X 2 , R2 = 13, Q3 = −1 + 3X − 6X 2 + 13X 3 ,
R3 = −26 ; 3 Q = X 3 + X 2 + X + 1, R = 0, Q2 = 1 + X + X 2 , R2 = −1 + X, Q3 = 1 + X + X 2 + X 3 , R3 = 0

M1.46

2. Un anneau est un ensemble muni d’une addition et d’une multiplication qui se comportent comme suit : A muni de
l’addition est un groupe commutatif, la multiplication est associative, distributive par rapport à l’addition, et elle possède
un neutre.

14
Module 1

2.1.4.B Exercices de TD
Exercice 1.33. : Effectuer la division euclidienne de A par B, puis suivant les puissances croissantes à l’ordre 2 et à
l’ordre 3, avec :
1. A = X 5 − X 4 + X 3 + 1 et B = X 2 + 1 ;
2. A = X 7 − 5X 6 + 3X 4 + 2X 2 + X − 1 et B = X 3 + X + 1 ;
3. A = X 8 + 3X 6 − 2X 5 + 2X 3 − X + 2 et B = 2X 2 − X + 1.

M1.47
1
Exercice 1.34. : On cherche à approcher la fonction f (x) = par un polynôme au voisinage de x = 0. L’objet
1−x
de cet exercice est de montrer comment le faire en utilisant la division suivant les puissance croissante.
1. Déterminer le quotient et le reste de la division suivant les puissance croissante à l’ordre 2 de 1 divisé par 1 − X.
2. En déduire que f (x) peut se mettre sous la forme f (x) = 1 + x + x2 + x2 ε(x) avec ε(x) une fonction que l’on
explicitera.
3. En déduire que f (x) peut être approximée au voisinage de x = 0 par un polynôme p(x) que l’on explicitera.
f (x) − 1 f (x) − 1 − x f (x) − 1 − x
4. Déduire de 2 les valeurs des limites suivantes : lim ; lim ; lim .
x→0 2x x→0 x3 x→0 3x2

M1.48
Exercice 1.35. : !
n
X
• Soit n ∈ N. Montrer que X n+1 − 1 = (X − 1) Xk = (X − 1)(X n + . . . + 1).
k=0
2p
!
2p+1
X
• Soit p ∈ N. En déduire que X + 1 = (X + 1) (−1)k X k .
k=0

Exercice 1.36. : Soit n ∈ N. Calculer la division euclidienne de X n+1 + 1 par X − 1.


M1.49

2.2 Équations algébriques


2.2.1 Définitions et propriétés
Définition 39 (Équations algébriques, racine, ordre de multiplicité). Une équation algébrique est
une équation du type P (x) = 0. On appelle zéro ou racine d’une équation algébrique tout élément
x0 ∈ C tel que P (x0 ) = 0. Chaque zéro (ou racine) possède un ordre de multiplicité : cet ordre est le
nombre l ∈ N∗ tel que :
• ∃Q ∈ C[X] tel que P = (X − x0 )l Q ;
• ∀A ∈ C[X], P 6= (X − x0 )k A pour k > l, k entier.
Définition 40 (Dérivée). Soit P = p0 + p1 X + p2 X 2 + ... + pn X n . La dérivée du polynôme P est le
polynôme P 0 donné par : P 0 = p1 + 2p2 X + ... + npn X n−1 .
Propriété 41 (Racine d’un polynôme). x0 ∈ C est racine (ou zéro) d’ordre l du polynôme
P ∈ C[X] ssi x0 est racine (ou zéro) de P , P 0 ,..., P (l−1) , mais pas de P (l) .
M1.50

2.2.2 Factorisation d’un polynôme


Théorème 42 (Théorème de d’Alembert). Tout polynôme de C[X] de degré supérieur ou égal à 1
admet au moins une racine (ou zéro) complexe (éventuellement réelle).
Lemme 43 (Conséquences). • Tout polynôme P de C[X] de degré n ≥ 1 admet exactement n racines
xp (ou zéro) complexes (en comptant autant de fois les racines que leur ordre de multiplicité).
• Factorisation d’un polynôme : soient xp les racines du polynôme P ayant chacune un ordre de
multiplicité αp . Alors : P = pn (X − x1 )α1 ...(X − xp )αp .
• Factorisation d’un polynôme à coefficients réels :
P = pn (X − x1 )α1 ...(X − xk )αk (X 2 − 2r1 cos θ1 + r12 )β1 ...(X 2 − 2rl cos θl + rl2 )βl .
M1.51

15
Module 1

2.2.3 Racine énième de l’unité

Problème
Chercher les racines énième de l’unité, c’est chercher les complexes z tels que z n = 1
Théorème 44 (Racine énième de l’unité). En posant z = r.exp(jθ), on a : z est solution du problème
2kπ
ssi r = 1 et θ = avec k ∈ Z. Il y a donc n solutions.
n
Démonstration. Il suffit d’égalant les modules de z et de 1 et les arguments de z et de 1.

Applications
 
√ ϕ + 2kπ
1. Racine énième d’un nombre complexe a = % exp(jϕ) : les solutions sont z = n % exp j
n
2. Racines de az 2 + bz + c = 0, avec a, b, c complexes : z est racine ssi
2
b2 b2 − 4ac

b c
z− = 2− = . On est donc amené à chercher les racines carrées de b2 − 4ac
2a 4a a (2a)2
M1.52

2.2.4 Exercices
2.2.4.A Exercices-type
Exercice 1.37. : Donner les racines cinquièmes de l’unité.

Exercice 1.38. : Donner les racines cubiques de −1.

Exercice 1.39. : Calculer les racines :

1 5ièmes de 1 2 4ièmes de -1 3 cubiques de j


ièmes

4 carrées de −j 5 5 de 1 + j 6 5ièmes de 3 + j

Réponses : 1 ωk = exp(j 2kπ 5


), avec 0 ≤ k ≤ 4 ; 2 ωk = exp(j (2k+1)π
4
), avec 0 ≤ k ≤ 3 ; 3
(2k+1/2)π
ωk = exp(j 3
), avec 0 ≤ k ≤ 2

M1.53

2.2.4.B Exercices de TD
Exercice 1.40. : Résoudre dans C :

1 (1 + z)n = (1 − z)n 2 z5 + 1 − j = 0
3 z 5 − (−1 + j)−1 = 0 4 1 + z + z2 + · · · + zn = 0

Exercice 1.41. : Déterminer les racines, éventuellement complexes, des polynômes :


1. X 4 − X 2 − 1 = 0 ;
2. X 4 + X 3 − X − 1 = 0 ;
3. X 4 − 3X 3 + 4X 2 − 3X + 1 = 0 ;
4. X 5 + 4X 4 + 5X 3 + X 2 − 2X − 1 = 0 ;
5. X 5 − 2X 4 − X 3 + 3X 2 − 1 = 0.

M1.54
Exercice 1.42. : Un dromadaire hérita d’un terrain carré à brouter dont la surface était inférieure d’une seule
longueur de bâton à celle de son côté. Il creva de faim... Pourquoi ?

Exercice 1.43. : Le nombre d’or est la proportion, définie initialement en géométrie, comme l’unique rapport entre
deux longueurs telles que le rapport de la somme des deux longueurs (a + b) sur la plus grande (a) soit égal à celui de
la plus grande (a) sur la plus petite (b) c’est-à-dire lorsque (a + b)/a = a/b. Le découpage d’un segment en deux

16
Module 1

longueurs vérifiant cette propriété est appelé par Euclide découpage en extrême et moyenne raison. Le nombre d’or est
maintenant souvent désigné par la lettre φ en l’honneur du sculpteur Phidias qui l’aurait utilisé pour concevoir le
Parthénon. (source : wikipedia). Calculer le nombre d’or.

M1.55

3 Fractions rationnelles
3.1 Algèbre des fractions rationnelles
3.1.1 Définition
Définition 45 (Fractions rationnelles). Une fraction rationnelle est une fonction de la variable
complexe x à valeurs dans C de la forme :

 C → C
F : P (x) p 0 + p 1 x + . . . + p n xn
 x 7→ =
Q(x) q0 + q1 x + . . . + qk xk

p0 + p1 X + . . . + pn X n
On la note F = .
q0 + q1 X + . . . + qk X k
Notation : l’ensemble des fractions rationnelles est noté C(X)
Propriété 46 (Égalité de deux fractions rationnelles). Soient F1 = P1 /Q1 et F2 = P2 /Q2 deux
fractions rationnelles. Alors : F1 = F2 lorsque P1 Q2 = P2 Q1 .
M1.56

3.1.2 Loi d’addition et de multiplication


Définition 47 (Addition de fractions rationnelles). L’addition de deux fractions rationnelles est une loi
de composition interne sur C(X) définie par :

 × C(X)
 C(X)  → C(X)
P1 P 2 P1 P2 P1 Q2 + Q1 P2
, 7→ + =
Q1 Q2 Q1 Q2 Q1 Q2

Propriété 48 (Addition de fractions rationnelles). (C(X), +) est un groupe commutatif.


M1.57

Définition 49 (Multiplication de fractions rationnelles). La multiplication de deux fractions


rationnelles est une loi de composition interne sur C(X) définie par :

 × C(X)
 C(X)  → C(X)
P 1 P2 P1 P2
, 7→
Q1 Q2 Q1 Q2

Propriété 50 (Multiplication de fractions rationnelles). (C(X), +, ·) est un corps commutatif.


M1.58

3.1.3 Pôles et zéros


P
Définition 51 (Fraction irréductible). Soit F = Q ∈ C(X). On dit que F est irréductible si les
polynômes P et Q n’ont pas de racines communes.
P
Définition 52 (Pôle). Soit F = Q ∈ C(X) une fraction irréductible. Les zéros (ou racines) de Q sont
appelées les pôles de F . On dit qu’un pôle est d’ordre α si c’est une racine d’ordre α de Q.
P
Définition 53 (Zéro). Soit F = Q ∈ C(X) une fraction irréductible. Les zéros (ou racines) de P sont
appelées les zéros de F . On dit qu’un zéro est d’ordre α si c’est une racine d’ordre α de P .
M1.59

17
Module 1

3.2 Décomposition en Éléments Simples (DES) de première espèce à pôles


simples
3.2.1 Pourquoi

Exemple de problème
Question : Trouver une primitive d’une fonction f (x).
Méthode : décomposer f (x) en une somme de fractions plus simples.
1 1 1
Exemple 54 (Trouver une primitive de f (x) = ). Comme f (x) = x − x+1 , on en déduit une
x2 + x
primitive F (x) = ln |x| − ln |x + 1|
x5 + 2x4 + x3 + 1
Exemple 55 (Trouver une primitive de g(x) = ). Comme
x3 + 2x2 + x
1 1 1 3
g(x) = x2 + − 2
− , alors une primitive est G(x) = x3 + ln |x| + 1
x+1 − ln |x + 1|.
x (x + 1) x+1
Ces fractions plus simples sont appelées éléments simples de première espèce.
Question
Comment décomposer une fraction en éléments simples en général ?
M1.60

3.2.2 Partie entière d’une fraction rationnelle


P
Théorème 56 (Partie entière d’une fraction rationnelle). Soit F = Q ∈ C(X).
R
∃!(E, R) ∈ C(X) × C(X) tel que F = E + avec deg(R) < deg Q. E est appelé partie entière de F
Q
X 5 + 2X 4 + X 3 + 1
Exemple 57 (Des parties entières). 1. La partie entière de G = vaut X 2 et
X 3 + 2X 2 + X
1
G = X2 + ;
X3
+ 2X 2 + X
1 1
2. Celle de F = 2 vaut 0 et F = 0 + 2 .
X +X X +X M1.61

R P = EQ + R
Démonstration. Déterminons la partie entière E de F : F = E + ⇐⇒ P
Q F =Q

P
Théorème 58 (Partie entière d’une fraction rationnelle). La partie entière E de F = Q est le quotient
de la division euclidienne de P (autrement dit le numérateur de F ) par Q (le dénominateur de F ). De
plus, R est reste de la division euclidienne de P par Q.
M1.62

3.2.3 Méthodes de DES de première espèce à pôles simples


Définition 59 (Eléments simples de première espèce simple). On appelle éléments simples de première
1
espèce simple toute fraction du type avec x0 ∈ C.
(X − x0 )
P
Propriété 60. Soit F = Q ∈ C(X) une fraction irréductible de partie entière E et de pôles simples
x1 , ..., xp . Alors, F peut s’écrire de manière unique sous la forme :
a1 a2 ap
F =E+ + + ··· +
X − x1 X − x2 X − xp
M1.63

Méthodologie 61 (Méthodes de Décomposition en Eléments Simples (DES) de première espèce


P
simple). Soit F = Q ∈ C(X) la fraction à décomposer.
P1
1. Calculer la partie entière (division euclidienne de P par Q) pour obtenir F = E + Q
2. Factoriser Q (calcul des zéros et de leur ordre de multiplicité)

18
Module 1

P1
3. Décomposer Q en éléments simples de première espèce en utilisant l’une des méthodes 62, 64
ou 66
M1.64

Méthodologie 62 (Méthode par identification). On identifie la fraction rationnelle de départ et sa


DES en remettant les termes de la décomposition sur le même dénominateur.
1
Exemple 63 (DES de F = ). F possède 2 pôles simples x1 = 0 et x2 = −1 donc
X2 + X
1
F = . Le degré du numérateur est plus petit que celui du dénominateur, donc la partie
X(X + 1)
a b
entière est nulle (E = 0) et F peut s’écrire sous la forme : F = + . On a donc
X X +1
a(X + 1) + bX (a + b)X + a
F = = . On en déduit que a + b = 0 et a = 1. D’où b = −1 et
X(X + 1) X(X + 1)
1 1
F = − .
X X +1
Remarque : Avec cette méthode, on peut aboutir à la résolution d’un système d’équations linéaires qui
peut être long à étudier. M1.65

Méthodologie 64 (Méthode par prise de valeurs). On évalue la fraction rationnelle et sa


décomposition pour des valeurs simples (X = 0, X = 1, . . .) en nombre suffisant pour aboutir à un
système d’équations linéaire à résoudre.
1 a b 1 b
Exemple 65 (DES de F = ). On a F = + . Comme F (1) = = a + et
X2 + X X X +1 2 2
1 a b
F (2) = = + , d’où le résultat en résolvant un système de deux équations à deux inconnues.
6 2 3 M1.66

Méthodologie 66 (Méthode pour des racines simples). Si les racines de Q sont simples (c’est-à-dire
a1 ap
d’ordre 1), alors : F = E + +···+ . Pour obtenir le coefficient al avec l ∈ J1, pK, il suffit
X − x1 X − xp
de calculer F (x).(x − xl ) pour x = xl .
 
X ak
Démonstration. F.(X − xl ) = al + (X − xl ) E +  = al pour X = xl
X − xk
k6=l
| {z }
=0 pour X=xl
M1.67
1 a b
Exemple 67 (DES de F = 2 ). On a F = + . Par cette méthode, on obtient
X +X X X +1
immédiatement que a = [F × X]|X=0 = 1 et b = [F × (X + 1)]|X=−1 = −1.
Remarque : si les racines de Q sont multiples : section suivante ! ! M1.68

3.2.4 Exemples
X 3 − 2X + 1
Exemple 68 (DES de F = ). x0 = 1 est un pôle et un zéro de F , on peut
X 4 − 3X 3 + X 2 + 3X − 2
X2 + X − 1
donc simplifier F par X − 1 (par la division euclidienne) et obtenir : F = 3 . Les
X − 2X 2 − X + 2
valeurs 1, −1 et 2 sont des pôles de F , mais pas des zéros. On en déduit que F ainsi simplifiée est
X2 + X − 1
maintenant irréductible et que : F = . Le numérateur de F est de degré
(X − 1)(X + 1)(X − 2)
strictement inférieur à celui de son dénominateur, donc la partie entière de F est nulle et F peut se
a b c
décomposer en éléments simples de première espèce sous la forme : F = + + avec
X −1 X +1 X −2
(méthode 64) a = [F × (X − 1)]|X=1 = −1/2, b = [F × (X + 1)]|X=−1 = −1/6 et
−1/2 −1/6 5/3
c = [F × (X − 2)]|X=2 = 5/3. Finalement : F = + + .
X −1 X +1 X −2 M1.69

19
Module 1

X2 + X + 1
Exemple 69 (DES de F = ). Les pôles de F sont x0 = 1 et x1 = 2, mais ce ne sont pas des
X 2 − 3X + 2
zéros de F . Donc F est irréductible. De plus le degré du numérateur est égal à celui du dénominateur,
donc la partie entière de F est un polynôme de degré 0 (une constante non nulle). Pour la trouver, on
peut effectuer la division euclidienne du numérateur par le dénominateur et constater que le quotient
4X − 1
obtenu vaut 1 et que le reste vaut 4X − 1, d’où : F = 1 + . On en déduit que le DES de
(X − 1)(X − 2)
a b
F est de la forme : F = 1 + + avec (méthode 64)
h X − 1 X −
i2
a = [F × (X − 1)]|X=1 = X − 1 + 4X−1 X−2 = −3 et
h i |X=1
b = [F × (X − 2)]|X=2 = X − 2 + 4X−1 X−1 = 7.
|X=2
M1.70
3
X +1
Exemple 70 (DES de F = ). Ici, F ne comporte qu’un seul pôle simple x0 = 1 qui n’est pas un
X −1
zéro de F . Donc la fraction est irréductible et la décomposition s’obtient en faisant simplement la
division euclidienne de X 3 + 1 par X − 1. Le quotient obtenu vaut X 2 + X + 1 et le reste vaut 2, d’où :
2
F = X2 + X + 1 + .
X −1 M1.71

3.2.5 Exercices
3.2.5.A Exercices-types
1
Exercice 1.44. Exercice-type : Décomposer en éléments simples la fraction rationnelle F (X) = .
(X + 2)(X − 1)
X
Exercice 1.45. Exercice-type : Décomposer en éléments simples la fraction rationnelle F (X) = .
(X + 2)(X − 1)

Exercice 1.46. Exercice-type : Décomposer en éléments simples les fractions rationnelles suivantes :

1 1 X X2 + 1
1 2 3 4
(X + 1)(X − 1) (X + 1)(X − 2) (X + 1)(X − 2) X −3
X3 + 1 X2 + X + 1 X +1
5 6 7
X −1 X 2 − 3X + 2 X2 − 1
−1/2 1/2 −1/3 1/3 1/3 2/3
Réponse : F1 = + ; F2 = + ; F3 = +
X +1 X −1 X +1 X −2 X +1 X −2
M1.72

3.2.5.B Exercices de TD
Exercice 1.47. : Décomposer en éléments simples de première espèce les fractions rationnelles suivantes :

1 1
1 2
X3 + 1 (X + 1)(X + 2)(X + 3)(X + 4)
X +1 1
3 4
(X − 1)(X + 2)(X + 3) (X − x1 )(X − x2 ) . . . (X − xn )

Exercice 1.48. : Trouver une primitive des fonctions suivantes :


x
1. f (x) = ;
(x + 1)(x + 2)
x2 + x + 1
2. f (x) = ;
(x + 1)(x − 1)

M1.73
2x2 3
Exercice 1.49. : Soit f la fonction définie par f (x) = 2 − 2
x −1 x +x−2
1. Déterminer l’ensemble de définition de f ;
2. Factoriser les polynômes x2 − 1 et x2 + x − 2 ;

20
Module 1

2x2 3
3. Déterminer un dénominateur commun aux fractions rationnelles et 2 puis écrire f (x) sous la
x2−1 x +x−2
g(x)
forme d’une fraction rationnelle notée ;
h(x)
4. Déterminer une racine simple du polynôme g(x).
5. Simplifier l’écriture de f (x) et résoudre l’équation f (x) = 0.

M1.74
Exercice 1.50. : Quatre cubes ont respectivement pour arêtes, mesurées en centimètres, x, x + 1, x + 2 et x + 3, où
x est un nombre entier naturel. Déterminer x pour que le contenu des trois cubes d’arêtes x, x + 1 et x + 2 remplisse
exactement le cube d’arête x + 3 .

M1.75

3.3 Décomposition en éléments simples de première espèce à pôles multiples


1
Définition 71 (Éléments simples de première espèce générale). Ce sont les fractions du type
(X − x0 )n
P
Propriété 72. Soit F = Q ∈ C(X) une fraction irréductible de partie entière E et de pôles x1, ..., xp
d’ordres respectifs α1 , ..., αp . Alors, F peut s’écrire de manière unique sous la forme :
a1,1 a1,2 a1,α1
F = E + + + ··· +
X − x1 (X − x1 )2 (X − x1 )α1
a2,1 a2,2 a2,α2
+ + + ··· +
X − x2 (X − x2 )2 (X − x2 )α2
ap,1 ap,2 ap,αp
+ ··· + + + ··· +
X − xp (X − xp )2 (X − xp )αp
M1.76

Méthodologie 73 (Méthodes de décomposition efficaces générales). 1. calculer la partie entière


(division euclidienne de P par Q) ⇒ F = E + PQ1
2. factoriser Q (calcul des zéros et de leur ordre de multiplicité)
3. décomposer PQ1 en éléments simples de première espèce en utilisant :
• si les racines de Q sont simples, la méthode 74
• si les racines de Q sont multiples, la méthode 76
• sinon, la méthode 78
M1.77

Méthodologie 74 (Méthodes de décomposition efficaces générales lorsque les racines de Q sont


simples). Si les racines de Q sont simples (d’ordre 1), alors (cf section précédente)
a1 ap
F =E+ + ··· + . Il suffit de calculer F.(X − xl ) pour X = xl pour obtenir al .
X − x1 X − xp
1 a b
Exemple 75 (DES de F = ). On a vu que F = + . On obtient immédiatement que
X2 + X X X +1
a = [F × X]|X=0 = 1 et b = [F × (X + 1)]|X=−1 = −1.
M1.78

Méthodologie 76 (Méthodes de décomposition efficaces générales lorsque les racines de Q sont


multiples). Si les racines de Q sont multiples, on effectue une division suivant les puissances
décroissantes.
1 a1 a2 b
Exemple 77 (DES de F = ). On a F = + 2+ et 1 = (a1 X + a2 )(X + 1) + X 2 b
X 2 (X
+ 1) X X X +1
(multiplication par X 2 (X + 1)). Donc :
• Q = a1 X + a2 est le quotient de la division suivant les puissances croissantes à l’ordre 1 de 1 par
X + 1, R = b = reste
• il suffit donc de poser cette division pour obtenir les coefficients de la décomposition, soit a1 = −1,
a2 = 1 et b = 1 : 1 = (1 − X)(1 + X) + X 2 .
M1.79

21
Module 1

Méthodologie 78 (Méthodes de décomposition efficaces générales dans le cas général). On suppose


P
que z0 est un pôle d’ordre n de la fraction rationnelle F = Q . Alors
P a1 an P1
F = =E+ + ··· + + avec Q1 un polynôme dont z0 n’est pas un
(X − z0 )n Q1 X − z0 (X − z0 )n Q1
zéro. Par multiplication de l’égalité précédente par (X − z0 )n Q1 , on obtient :
n−1
+ · · · + an Q1 + (X − z0 )n (EQ1 + P1 ). Posons maintenant Y = X − z0 , on

P = a1 (X − z0 )
obtient alors : P (Y ) = a1 Y n−1 + · · · + an Q1 (Y ) + Y n (E(Y )Q1 (Y ) + P1 (Y )). D’où


a1 Y n−1 + · · · + an est le quotient de la division suivant les puissances croissantes à l’ordre n − 1 de


P (Y ) par Q1 (Y ). Il suffit de poser cette division pour calculer les coefficients al pour 1 ≤ l ≤ n.
M1.80
(X 2 + 1)2
Exemple 79 (DES de F = ). Le degré du numérateur est 4 et du dénominateur 6, donc la
(X − 1)6
partie entière de F est nulle. F possède un seul pôle x0 = 1 d’ordre 6 et est irréductible et F peut
s’écrire sous la forme :
a1 a2 a3 a4 a5 a6
F = + + + + +
X − 1 (X − 1) 2 (X − 1) 3 (X − 1) 4 (X − 1) 5 (X − 1)6
On pose Y = X − 1. Alors, le polynôme a1 Y 5 + a2 Y 4 + a3 Y 3 + a4 Y 2 + a5 Y + a6 est égal au quotient de
la division suivant les puissances croissantes à l’ordre 5 de
F (Y ) × Y 6 = ((Y + 1)2 + 1)2 = Y 4 + 4Y 3 + 8Y 2 + 8Y + 4 par 1, c’est-à-dire Y 4 + 4Y 3 + 8Y 2 + 8Y + 4.
On en déduit alors immédiatement que a1 = 0, a2 = 1, a3 = 4, a4 = 8, a5 = 8 et a6 = 4, d’où :
1 4 8 8 4
F = + + + +
(X − 1) 2 (X − 1) 3 (X − 1) 4 (X − 1) 5 (X − 1)6
M1.81

3.4 Décomposition en éléments simples de seconde espèce


Problème
Décomposition des fractions rationnelles dans R : dans R un polynôme se factorise sous la forme :
P = a(X − x1 )α1 . . . (X − xk )αk (X 2 + p1 X + q1 )β1 . . . (X 2 + pl X + ql )βl
avec x1 , . . . , xk les racines réelles d’ordre α1 , . . . , αk , respectivement, de P , et p2m − 4qm
2
< 0 pour
1 ≤ m ≤ l et n = α1 + · · · + αk + 2(β1 + · · · + βl ). Donc la DES de première espèce pas toujours
possibles dans R
M1.82

3.4.1 Définitions
Définition 80 (Éléments simples de seconde espèce). Ce sont les fractions de la forme :
aX + b
(X 2 + pX + q)n
Définition 81 (DES de 1ère et 2de espèce). La décomposition en éléments simples de première
et de seconde espèce d’une fraction F est de la forme :
a1,1 a1,α1
F =E+ + ··· + +
X − x1 (X − x1 )α1
ak,1 ak,αk c1,1 X + d1,1 c1,β1 X + d1,β1
+ + ··· + + + ··· + + ···+
X − xk (X − zk )αk X 2 + p1 X + q 1 (X 2 + p1 X + q1 )β1
cl,1 X + dl,1 cl,βl X + dl,βl
+ ··· +
X 2 + pl X + q l (X 2 + pl X + ql )βl
M1.83

3.4.2 Méthodologies
Méthodologie 82 (DES de 2de espèce). Les coefficients de la DES de seconde espèce sont calculés :
• comme pour la décomposition en éléments simples de première espèce, en procédant par identification
ou par prise de valeurs
• d’une manière générale : il faut effectuer la décomposition dans C, puis regrouper les termes
conjugués pour n’obtenir que des termes réels. On aboutit alors à la décomposition en éléments
simples de deuxième espèce.
M1.84

22
Module 1

3.4.3 Exemple
1
Exemple 83 (DES de F = ). La partie entière de F est nulle puisque le degré de son numérateur
X3
+1
est plus petit que celui de son numérateur et F possède un pôle réel x0 = −1. La division euclidienne de
X 3 + 1 par X + 1 donne : X 3 + 1√= (X + 1)(X 2 − X + 1). F possède donc deux autres pôles complexes
conjugués z1 et z1∗ égaux à 21 ± j 23 mais aucun zéro. F peut donc se décomposer en éléments simples
de 1ère espèce sur C, mais seulement de 2de espèce sur R :
a b b∗ a cX + d
F = + + = +
X + 1 X − z1 X − z1∗ X + 1 X2 − X + 1

avec a = F.(X + 1)|X=−1 = 1
3
1
et b = F.(X − z1 )|X=z1 = (z1 +1)(z ∗
1 −z1 )
2 √
= −3+3j 3
= − 1+j6 3 . D’où :
√ √
1/3 −(1 + j 3)/6 −(1 − j 3)/6 1/3 cX + d
F = + √ + √ = +
X + 1 X − (1/2 + j 3/2)) X − (1/2 − j 3/2 X + 1 X2 − X + 1
Par identification, on obtient alorsque c √
= b+√ b∗ 
= 2 Re(b) et d = −(bz1∗ + b∗ z1 = −2 Re(bz1∗ )), soit
1+j 3 1−j 3
√ √
finalement c = −1/3 et d = −2 Re − 6 2 = 16 Re((1 + j 3)(1 − j 3)) = 23 . Et finalement :

1/3 (−1/3)X + 2/3


F = +
X +1 X2 − X + 1
M1.85

3.4.4 Exercices
3.4.4.A Exercices-types
1
Exercice 1.51. Exercices-types : Décomposer en éléments simples F (X) = .
(X + 2)3 (X − 1)
X
Exercice 1.52. Exercices-types : Décomposer en éléments simples F (X) = .
(X + 2)3 (X − 1)

Exercice 1.53. Exercices-types : Décomposer en éléments simples de première espèce les fractions rationnelles
suivantes :
1 1 X
1 2 3
X(X − 1)2 (X − 1)2 (X + 1) (X − 1)3
X X +1 1
4 5 6
(X − 2)2 (X − 1)3 (X − 1)4
1 1 1 1/4 1/2 1/4 1 1
Réponses : F1 = X
+ (X−1)2
− X−1
; F2 = X+1
+ (X−1)2
− X−1
; F3 = (X−1)3
+ (X−1)2
);

M1.86

3.4.4.B Exercices de TD
Exercice 1.54. DES : Décomposer en éléments simples de première et seconde espèce les fractions rationnelles
suivantes :

(X 2 + 1)2 1 X 3 − 2X + 1 X +1
1 2 3 4
(X − 1)6 (X − 1)2 X 4 − 3X 3 + X 2 + 3X − 2 X 2 (X − 1)2
1 X4 + 1 X3 X
5 6 7 8
(X − 1)(X 2 + 1)2 X + X2 + 1
4 (X + 1)3
2 (X 2 − 1)2 (X 2 + X + 1)

Exercice 1.55. : Trouver une primitive des fonctions suivantes :


x2 + x + 1
1. f (x) = 2 ;
x (x + 1)
x7
2. f (x) = .
(x + 1)2 (x − 1)

M1.87

23
Module 2

Module 2 — Fondamentaux d’analyse

M2.88

4 Généralités sur les fonctions


4.1 Définitions
4.1.1 Fonction
Définition 84 (Fonction réelle de la variable réelle). Une fonction f réelle de la variable réelle est une
relation qui relie un réel x au plus un réel y. L’élément y se note f (x). On la note :

R −→ R
f:
x 7−→ y = f (x)

Définition 85 (Image et antécédent). • y = f (x) est l’image de x par f


• x est un antécédent de y = f (x) par f

R −→ R
Exemple 86 (La fonction carré). C’est la fonction f : avec y = f (x) = x2 .
x 7−→ x2
M2.90

4.1.2 Ensembles
Définition 87 (Ensemble de définition Df ). L’ensemble de définition Df de f est le sous-ensemble
de R constitué par les x qui ont une et une seule image par f : Df = {x ∈ R/f (x) existe }
Définition 88 (Ensemble image If ). L’ensemble formé par les images de tous les éléments x de Df par
f est appelé ensemble image If : If = {f (x) ∈ R/x ∈ Df }
Définition 89 (Ensemble d’étude Ef ). L’ensemble d’étude Ef est l’ensemble des points en lesquels
il convient d’étudier la fonction. C’est un sous-ensemble de Df .

R −→ R
Exemple 90 (Fonction carré). C’est la fonction f : . Elle se caractérise par : Df = R,
x 7−→ x2
If = R+ car un carré est toujours positif (ou nul)
M2.91

4.1.3 Graphe géométrique


Définition 91 (Graphe géométrique Gf de f ). Le graphe (géométrique) Gf de f est l’ensemble des
points M (x, y) du plan P, d’abscisse x et d’ordonnée y = f (x) avec x variant dans Df . On le note
Gf = {M (x, f (x)) ∈ P/x ∈ Df }.

R −→ R
Exemple 92 (La fonction cube). C’est la fonction f : dont le graphe Gcube est
x 7−→ x3
donné figure 7.
M2.92

4.1.4 Règles de définition


Définition 93 (Règle de définition). La règle de définition de f est l’expression de l’image y de x
par f en fonction de x, autrement dit l’expression de f (x) en fonction de x.

Remarque : Dans la règle de définition, x est une variable muette


Pour calculer l’image de n’importe quel réel toto, il suffit d’utiliser la règle de définition en remplaçant
x par toto
x+2 toto + 2
Exemple 94 (Une règle de définition). Si f (x) = , alors f (toto) = .
3x2 − 5 3toto2 − 5 M2.93

24
Module 2

y = f (x) Gcube

a
x
1 2

M (a, a3 ) a3

Figure 7 – Graphe de la fonction cube

4.1.4.A Fonction définie par morceaux


Définition 95 (Fonction définie par morceaux). Une fonction f de la variable x peut être définie par
plusieurs règles de définition, dépendantes des valeurs prises par x

x , si x ≥ 0 (Règle 1)
Exemple 96 (Valeur absolue (abs)). |x| = avec :
−x , si x < 0 (Règle 2)
• |3| = 3 car 3 ≥ 0
• | − 4| = −(−4) car −4 < 0 (ce qui donne bien 4)

y
Gabs
y

x
=

=

y
x

x
0 1

Figure 8 – Graphe de la fonction valeur absolue


M2.94

4.1.4.B Fonction paramétrée

Définition 97 (Fonction paramétrée). Une fonction f peut être définie en fonction d’un paramètre
P ; sa règle de définition est souvent notée fP (x).
Par rapport à la variable x, P est constant !
Exemple  98 (Fonction porte ΠT (x) de paramètre T). C’est la fonction
T

 0 , si x < −

 2
1 T T

ΠT (x) = , si − ≤ x < dont des graphes sont donnés figure 9 pour différentes valeurs de
 T 2 2
 0 , si T ≤ x



2
T. M2.95
Ce paramètre peut s’apparenter à une variable globale en informatique.

4.1.5 Symétries graphiques


4.1.5.A Parité
Définition 99 (Fonction paire). Une fonction f est paire si et seulement si pour tout x ∈ Df ,
−x ∈ Df et f (−x) = f (x)

25
Module 2

1
G pour T = 2

1
G pour T = 2
x
0 1

Figure 9 – Graphe de la fonction porte

Corollaire 100 (Fonction paire). • Le graphe d’une fonction f paire est symétrique, de symétrie
axiale par rapport à la droite (Oy)
• L’ensemble d’étude devient Ef = {x ∈ Df /x ≥ 0}

Exemple 101 (Fonction carré). f (x) = x2 est une fonction paire comme l’illustre la figure 10.

x2

f (x)
M 0 (−x, f (x)) M (x, f (x))

x
−x 0 1 x

Figure 10 – Graphe de la fonction paire carré avec sa symétrie d’axe (Oy).

Démonstration. f (x) = x2 est paire, car son domaine de définition est R donc est symétrique par
rapport à 0, autrement dit pour tout x ∈ Df , −x ∈ Df et pour x ∈ Df , on a :
f (−x) = (−x)2 = (−1)2 .x2 = x2 = f (x).
M2.96

4.1.5.B Imparité
Définition 102 (Fonction impaire). Une fonction f est impaire si et seulement si pour tout x ∈ Df ,
−x ∈ Df et f (−x) = −f (x).
Corollaire 103 (Fonction impaire). • Le graphe d’une fonction impaire est symétrique, de symétrie
centrale par rapport au point O(0, 0)
• L’ensemble d’étude devient Ef = {x ∈ Df /x ≥ 0}
Exemple 104 (Fonction cube). f (x) = x3 est une fonction impaire comme l’illustre la figure 11
Démonstration. f (x) = x3 est impaire, car son domaine de définition est R donc est symétrique par
rapport à 0, autrement dit pour tout x ∈ Df , −x ∈ Df et pour x ∈ Df , on a :
f (−x) = (−x)3 = (−1)3 x3 = −x3 = f (x).
M2.97

26
Module 2

y = f (x) Gcube

f (x) M (−x, −f (x))

−x
x
0 1x

M (−x, −f (x)) −f (x)

Figure 11 – Graphe de la fonction impaire cube avec sa symétrie centrale de centre O(0, 0)

4.1.5.C Périodicité
Définition 105 (Fonction t-périodique). Soit t ∈ R. Une fonction f est t-périodique si et seulement
si pour tout x ∈ Df , x + t ∈ Df et f (x + t) = f (x)
Définition 106 (Période d’une fonction). La période T de f est le plus petit réel positif non nul
tel que, pour tout x ∈ Df , f (x + T ) = f (x)
Corollaire 107 (Fonction périodique). • Le graphe d’une fonction périodique de période T présente
un motif se répétant régulièrement le long de l’axe des abscisses à intervalle T
• L’ensemble d’étude Ef peut être tout intervalle de longueur égale à la période T
Exemple 108 (cos(x)). Elle est périodique de période 2π et 2π-périodique, 4π-périodique, ...,
26π-périodique, ... comme l’illustre la figure 12.
y

1
M (x, f (x)) M 0 (x + T, f (x))
f (x)

x
x π x
−3π −2π −π 0 2π 3π

Gcos

T = 2π

Figure 12 – La fonction cos, périodique de période 2π, avec un motif entre [−π; π] se répétant
régulièrement le long de l’axe des abscisses.
M2.98

4.1.6 Exercices
Exercice 2.1. Parité, Imparité : Déterminer si les fonctions suivantes sont paires, impaires, ou ni paires ni impaires ;
préciser alors le domaine d’étude :
p 1 3x5 − 7x3 + x
1 f (x) = x2 + 1 2 f (x) = 3 f (x) =
x−1 4x2 + 1

Exercice 2.2. Calcul de période :


Déterminer la période et le domaine d’étude des fonctions suivantes :

27
Module 2

   
3πx 3x
1 f (x) = sin(2x) 2 f (x) = sin2 (2x) 3 f (x) = cos 4 f (x) = tan
4 4

M2.99
Exercice 2.3. Décomposition de fonctions en paire et impaire (pour les poursuites d’études longues) : Montrer que
toute fonction f définie sur R peut se décomposer en la somme d’une fonction paire et d’une fonction impaire. On
f (x) + f (−x)
pourra étudier les deux fonctions g et h définies en fonction de f par : g(x) = et
2
f (x) − f (−x)
h(x) = .
2
M2.100

4.2 Catalogue de fonctions


4.2.1 Fonctions ”simples”
Les fonctions simples sont listées table 2.

f Règle de définition f (x) Df If Symétrie

Constante c R R paire Lycée

Identité Id(x) = x R R impaire Lycée


Polynôme

Affine ax + b R R Lycée

paire si n pair
Monôme xn R R M1
impaire si n impair

Polynôme (iale) a0 + a1 x + ... + an xn R R M1



Racine carrée x R+ R+ Lycée
1
Inverse R∗ R∗ impaire Lycée
Fraction

x
( N
)
Fraction b0 + b1 x + ... + bM xM X dépend
x ∈ R/ an xn 6= 0 M1
a0 + a1 x + .. + aN xN n=0
rationnelle des pôles

Sinus sin(x) R [−1; 1] 2π-périodique M1

Cosinus cos(x) R [−1; 1] 2π-périodique M1


Trigonométrie

sin(x) nπ o
Tangente tan(x) = R\ + kπ, k ∈ Z R π-périodique M1
cos(x) 2
h π πi
ArcSinus arcsin(x) = asin(x) [−1; 1] − ; impaire M1
2 2
ArcCosinus arccos(x) = acos(x) [−1; 1] [0; π] M1
i π πh
ArcTangente arctan(x) = atan(x) R − ; impaire M1
2 2

Table 2 – Catalogue de fonctions simples


M2.101

Rappels : notations ensemblistes


• R+ signifie l’ensemble des réels (R) dont on ne garde que les valeurs positives ou nulles (+),
autrement dit [0; +∞[
• R∗ signifie l’ensemble des réels (R) auxquels on retire la valeur nulle (∗), autrement dit
] − ∞; 0[∪]0; +∞[)

4.2.2 Fonctions ”avancées”


4.2.2.A Racines n-ièmes
√ 1
Définition 109 (Racines n-ième). Ce sont les fonctions définies par f (x) = n x = x n avec n ∈ N∗ ,
autrement dit, f (x) est le réel dont la puissance n est x ; dans R, ce nombre est unique !
Elles se lisent : ”‘racine n-ième de x”’ ou ”‘x (à la) puissance 1 sur n”.
Leurs graphes sont donnés figure 13.

28
Module 2

si n est : pair impair


Leurs domaines sont : Df R+ R
If R+ R

y

x (n = 2)

x
0 1


5
x (n = 5)

Figure 13 – Graphe des fonctions racines n-ième


M2.102
+
Théorème 110 (Manipulation des exposants et les opérandes). Soient x ∈ R et y ∈ R+
∗.
√ q √ 
1
 1  n1
• n·m x = n m x ⇔ x n·m = x m
n√ p m 1
• m x = n (xm ) ⇔ x n = (xm ) n
p √ √ 1 1 1
• n (x · y) = n x · n y ⇔ (x · y) n = x n · y n
r √   n1 1
x n
x x xn
• n = √ ⇔ = 1
y n y y yn

Attention
Soient x, y ∈ R+ .
√ √ √ 1 1 1
• pn+m
x 6= n x + m x ⇔ x n+m 6= x n + x m
√ √ 1 1 1
• n (x + y) 6= n x + n y ⇔ (x + y) n 6= x n + y n
M2.103

4.2.2.B Logarithmes

4.2.2.B.a Logarithme népérien (dit à base e)


Définition 111 (Logarithme népérien). Le logarithme népérien est la fonction
f (x) = ln(x) = loge (x), dont les domaines sont : Df = R∗+ , If = R.
M2.104

Théorème 112 (Propriétés de calcul mathématiques). Soient x, y ∈ R+


∗.
• ln(x.y)
  = ln(x) + ln(y)
x
• ln = ln(x)− ln(y)
y
• ln (xy ) = yln(x)

Attention
Soient x, y ∈ R+ ∗.
• ln (x + y) 6= ln(x) + ln(y)
1
• 6= − ln(x)
ln(x)
M2.105

29
Module 2

y
ln(x)

x
0 1 e ≈ 2.71

Figure 14 – Graphe du logarithme népérien

4.2.2.B.b Logarithme à base 10


Définition 113 (Logarithme à base 10). Le logarithme à base 10 est le logarithme népérien amplifié du
1 ln(x)
facteur constant : f (x) = log10 (x) =
ln(10) ln(10)

Propriétés
• Mêmes domaines que ln : Df = R∗+ , If = R
• Valeurs particulières : log10 (1) = 0, log10 (10) = 1, log10 (10n ) = n
• Mêmes propriétés de calcul que ln
1
• Même allure graphique que ln avec une courbe ”‘écrasée”’ d’un facteur
ln(10)
M2.106
Application 1 : l’échelle logarithmique
Elle amplifie les variations proches de 0 et atténue les grandes variations ; en réduisant la dynamique
des mesures, elle est très souvent utilisée en électronique et en télécoms.
Exemple 114 (L’echelle logarithmique). Elle est représentée figure 15.

01 10 100 1000
Linéaire −∞ +∞

Logarithmique −∞ +∞
0 1 2 3 4

Figure 15 – L’échelle linéaire et l’échelle logarithmique

Exemple 115 (Diagramme de Bode en électronique : Filtre passe-bas RC). Ce filtre a pour gain
1
G2 = f (w) = q représenté figure 16.
2
1 + (w/RC)
M2.107
Application 2 : Puissance en décibel
PdB = 10 log10 (Plineaire )
PdB P
Murmure 40 dB 104
Exemple 116. La puissance sonore
Poids lourd 90 dB 109
Ratio ≈2 ≈ 105
M2.108

4.2.2.C Exponentielles

30
Module 2

Figure 16 – Gain d’un passe-bas sur une échelle linéaire (à gauche) et une échelle logarithmique (à
droite)

4.2.2.C.a Exponentielle (dite à base e)


Définition 117 (Exponentielle (dite à base e)). L’exponentielle à base e est la fonction inverse de ln
définie par f (x) = exp(x) = ex . Ses domaines sont : Df = R, If = R∗+ . Son graphe est donné figure 17.

exp(x)
e ≈ 2.71

x
0 1

Figure 17 – Graphe de la fonction exponentielle


M2.109

Théorème 118 (Propriété de calculs mathématiques). Soient x, y ∈ R.


• exp (x + y) = exp(x).exp(y)
y x
• exp(x · y) = (exp(x)) = (exp(y))
1
• exp(−x) =
exp(x)

Attention
Soient x, y ∈ R. exp(x) + exp(y) 6= exp(x + y)
M2.110

4.2.2.C.b Exponentielle de base a


Définition 119 (Exponentielle de base a). C’est une exponentielle dont l’abscisse x est dilatée d’un
facteur ln(a) et définie par : f (x) = ax = ex ln(a) avec a ∈ R∗+ . Des exemples de graphes pour différentes
valeurs de a sont donnés figure 18.

Propriétés
• Mêmes domaines que l’exponentielle
• Propriétés de calculs mathématiques déduites de celles de exp et de ln (cf. théorème 112 et 118)

Cas particulier
Lorsque a = 1, on retrouve la fonction constante x 7→ 1
M2.111

31
Module 2

(2.3)x
y

(1.2)x

1
(0.4)x
x
0 1

Figure 18 – Graphe de quelques expontielles à base a

4.2.2.D Monômes de puissances réelles


Définition 120 (Monômes de puissances réelles). Généralisation des monômes xn (où n est un entier)
α α ln(x)

à des puissances dans R, ils sont définis par : f (x) = x = exp α ln(x) = e avec α ∈ R, sur les
domaines : Df = R∗+ , If = R∗+ . Des exemples de graphes pour différentes valeurs de α sont donnés
figure 19.

Propriétés
Propriétés de calculs mathématiques déduites de celles de exp et de ln (cf. théorème 112, et 118)

Cas particuliers
• Lorsque α = 0, f est la fonction constante x 7→ 1
• Lorsque α = 1, f est la fonction identité x 7→ x

y
x2.3 x1.2

x0.4

x
0 1

Figure 19 – Graphe de quelques puissances réelles


M2.112

4.2.3 Exercices
Exercice 2.4. Logarithme à base a : On considère la fonction logarithme à base a où a est un paramètre choisi dans
ln(x)
R∗+ , notée fa et est définie pour tout x ∈ R∗+ par fa (x) = . Calculer les images suivantes :
ln(a)
1 fa (1) 2 fa (a.x) 3 fa (ex ) 4 fa (ax ) 5 f3 (x) 6 fa2 (x) 7 fa3 (a4 )


 R
 → R
(
Exercice 2.5. Une fonction définie par morceaux : Soit la fonction f : e2x − ex , si x ≤ 0 .
 x
 7→ 2 1
x3 − x5 , si x > 0
Calculer les images suivantes :  
1
1 f (0) 2 f 3 f (3) 4 f (ln(3))
3

32
Module 2

M2.113

4.3 Opérations sur les fonctions

Assemblage de fonctions
En assemblant deux fonctions u et v, on peut construire une troisième fonction f , définie par
1. sa règle de définition f (x) qui dépendra de u(x) et v(x)
2. son domaine de définition Df qui dépendra des domaines de définition Du et Dv voire parfois des
domaines image Iu et Iv
3. son domaine image If
Le graphe Gf de f se déduit de transformation sur les graphes Gu et Gv .
M2.114

4.3.1 Somme
4.3.1.A Définition

Définition 121 (Somme). La somme de u et v, notée f = u + v, est la fonction définie par


∀x ∈ Df , f (x) = u(x) + v(x) et dont le domaine de définition est Df = Du ∩ Dv .
Exemple 122 (f (x) = cos(x) + x). Somme de u(x) = cos(x) et v(x) = x dont le graphe est donné
figure 20.

y
Gcos+id Gid

2
cos(x) + x

Gcos
x
1 2
cos(x)

Figure 20 – Somme de cos et de l’identité


M2.115

4.3.1.B Cas particulier : translation verticale


Cas particulier
Lorsque l’une des fonctions est une fonction constante, la somme devient une translation verticale.
Exemple 123 (f (x) = cos(x) + 2). Somme de u(x) = cos(x) et la fonction constante v(x) = 2 dont le
graphe est donné figure 21.
M2.116

4.3.2 Produit
4.3.2.A Définition
Définition 124 (Produit). Le produit de u et v, noté f = u.v, est la fonction définie par
∀x ∈ Df , f (x) = u(x).v(x) et dont le domaine de définition est Df = Du ∩ Dv .
Exemple 125 (f (x) = x cos(x)). Produit de u(x) = cos(x) et v(x) = x dont le graphe est donné figure 22.
M2.117

33
Module 2

1 Gcos+2
cos(x) + 2

x
π 2π
Gcos
cos(x)

Figure 21 – Somme de cos et de la fonction constante 2


y

Gid

x Gcos
1 2 Gcos∗id
cos(x)

x cos(x)

Figure 22 – Produit de cos et de l’identité

4.3.2.B Cas particulier : Amplification


Cas particulier
Lorsque l’une des fonctions est une fonction constante, le produit devient une amplification.
Exemple 126 (f (x) = 2 cos(x)). Produit de u(x) = cos(x) et la fonction constante v(x) = 2 dont le
graphe est donné figure 23.
y
2 cos(x)
2

1
cos(x)
x
π 2π Gcos

G3cos

Figure 23 – Produit de cos et de la fonction constante 3


M2.118

4.3.3 Composée
4.3.3.A Définitions
Définition 127 (Composée Terminale ). La composée de u par v, notée f = v ◦ u (lu ”‘v rond u”’ ou
”‘u suivie de v”’ ), est la fonction définie par ∀x ∈ Df , f (x) = v ◦ u (x) = v u(x)). Son domaine de
définition est : Df = {x ∈ Du /u(x) ∈ Dv }.

Remarque
La composition met en cascade (chaı̂nage) les fonctions u puis v en utilisant l’image de la première
fonction (u) comme argument pour la seconde (v). C’est l’équivalent du pipe en Unix I1 !

34
Module 2

Exemple 128 (Fonction puissance f (x) = xα = eα ln(x) ). C’est la composée de u(x) = α ln(x) avec
v(y) = ey
M2.119

4.3.3.B Composées usuelles

4.3.3.B.a Dilatation
Cas particulier : Dilatation
La fonction f : x 7→ v(λx) (avec λ ∈ R+ ) est la composée de u(x) = λx par v. C’est la dilatation de la
fonction v par le facteur λ. Graphiquement,
• on étire Gv le long de l’axe des abscisses si 0 < λ < 1.
• on contracte Gv le long de l’axe des abscisses si 1 < λ.
Exemple 129 (f (x) = cos(3x) et g(x) = cos x3 ). f est la dilatation de v(x) = cos(x) d’un facteur λ = 3


et g d’un facteur λ = 1/3, dont les graphiques sont donnés figure 24.

1
cos(x)

cos(3x)
x
π 2π
cos(x/3)

contraction dilatation

Figure 24 – Dilatations du cos


M2.120

4.3.3.B.b Retard et avance


Cas particulier : Retard
La fonction f : x 7→ v(x − r) (avec r un paramètre réel positif) est la composée de u(x) = x − r par v.
C’est la version retardée de la fonction v par r. Graphiquement, on translate horizontalement le
graphe Gv de r vers la droite.

Cas particulier : Avance


La fonction f : x 7→ v(x + r) (avec r un paramètre réel positif) est la composée de u(x) = x + r par v.
C’est la version avancée de la fonction v par r. Graphiquement, on translate horizontalement le
graphe Gv de r vers la gauche.
Exemple 130 (f (x) = ΛT (x − 3) et g(x) = ΛT (x + 2)). ΛT (x) étant la fonction triangle de largeur T , f
est la version retardée de ΛT (x) d’un retard r = 3 et g la version avancée d’une avance r = 2, dont les
graphiques sont donnés figure 25.
M2.121

4.3.3.B.c Inverse, quotient, fraction rationnelle


1
Cas particulier : Inverse f =
u
1 1
C’est la composée de u par la fonction x 7→ . f est appelée l’inverse de u et définie par f (x) =
x u(x)
sur Df = {x ∈ Du /u(x) 6= 0}.

u
Cas particulier : Quotient f =
v

35
Module 2

ΛT (x + 2) 1 ΛT (x) ΛT (x − 3)
avance retard

x
−T /2 0 T /2

Figure 25 – Retard et avance sur la fonction triangle

1
C’est le produit de la composée de et de u. f est appelée quotient de u par v et est définie par
v
u(x)
∀f (x) = sur Df = {x ∈ Du ∩ Dv /v(x) 6= 0}.
v(x)
1 + x + 2x2
Exemple 131 (Fraction rationnelle M1 ). Les fractions rationnelles telles que f (x) = sont
1 − 3x
des quotients.
M2.122

4.3.3.B.d Réciproque
Cas particulier : Composées de exp et ln
On a exp(ln(x)) = ln(exp(x)) = x. Attention : exp(ln(x)) est définie sur R+
∗ , tandis que ln(exp(x)) est
définie sur R.

Cas particulier : Composées de racine carré et carré


p √ 2 p √ 2
On a (x2 ) = |x| et x = x. Attention : (x2 ) est définie sur R, tandis que ( x) est définie sur
R+ .
M2.123

4.3.4 Résumé
La table 3 résume les différentes opérations possibles sur les fonctions et les domaines de définition
induits.

Fonction f Définition f (x) Df

Somme f =u+v f (x) = u(x) + v(x)


Différence f =u−v u(x) − v(x)
Df =
Produit f = u.v u(x).v(x) Du ∩ Dv
Amplification
f = λu f (x) = λu(x)
par λ (∈ R)
1 1
Inverse f= f (x) = Df = {x ∈ Du /u(x) 6= 0}
u u(x)
u u(x)
Quotient f= f (x) = Df = {x ∈ Du ∩ Dv /v(x) 6= 0}
v v(x)

Composée f =v◦u f (x) = v u(x) Df = {x ∈ Du /u(x) ∈ Dv }
Dilatation
f (x) = u(λx) Df = Du
par λ (∈ R)

Table 3 – Synthèse des opérations sur les fonctions


M2.124

36
Module 2

4.4 Exercices
4.4.1 Exercices-type
Méthodologie 132 (Calcul du domaine de définition). 1. Identifier les fonctions usuelles présentes
et indiquer leur domaine de définition
2. Identifier le (ou les) assemblage(s) de fonctions et leur ordonnancement pour la construction de la
fonction
3. Appliquer les règles d’assemblage (données table 3) pour les assemblages identifiés
1
Exercice 2.6. Exercice type : Soient u(x) = 1 − x + x2 et v(x) = . Donner l’expression de u ◦ v et v ◦ u en
1+x
fonction de x et déterminer le domaine de définition de chacune.
x−2
Exercice 2.7. Exercice type : Déterminer l’ensemble de définition de f (x) = et
3x2 − 2x + 1
p 1
g(x) = x2 − 3x + 2 + .
x
M2.125

4.4.2 Exercices de TD
Exercice 2.8. Ensemble de définition d’un produit : Déterminer l’ensemble de définition de la fonction de la variable
1 + x2
réelle x définie par f (x) = . Réponse : Df = R∗ .
x

Exercice 2.9. Ensemble de définition√d’une composée : Déterminer l’ensemble de définition de la fonction de la


variable réelle x définie par f (x) = 3 x − 5. Réponse : Df = [5; +∞[.

Exercice 2.10. Composition : On considère les trois fonctions f , g et h de la variable réelle x définies par :
x
a f (x) = 2x + 1, b g(x) = 1 − x2 , c h(x) = . Donner la règle de définition des fonctions composées
x+1
suivantes (en fonction de x) :
1
1 f ◦g 2 g◦ 3 h◦g◦f 4 g◦h◦f
f

M2.126
Exercice 2.11. Domaine de définition : Déterminer le domaine de définition des fonctions suivantes :
1 + 2x + x4 1
1 f (x) = 2 f (x) = ln(x − 2) + 3 f (x) = tan(x) + cos(x)
x2 + 2x − 3 x−1
2
1 x +3 p
4 f (x) = cotan(x) = 5 f (x) = 6 f (x) = x2 + 2x + 3
tan(x) 1 − |x|
r
p x−2 1
7 f (x) = (x − 2)(x + 1) 8 f (x) = 9 f (x) = p
x+1 x −x−2
2

1 cos(x) p
10 f (x) = p 11 f (x) = 12 f (x) = 2 cos(x) − 1
x − x2
4 1 + sin(2x)

M2.127
Exercice 2.12. Du graphique à la règle de définition : Donner la règle de définition des fonctions suivantes, partant de
leur graphe. Dans chaque cas, la fonction sera définie par morceaux et on se limitera aux morceaux indiqués sur le
graphe.
y

1 Dent de scie
1

x
−T 0 T 2T

37
Module 2

2 Signal triangulaire
1

x
−T 0 T

M2.128
Exercice 2.13. De la règle de définition aux graphiques : Tracer le graphe des fonctions suivantes en utilisant les
règles d’assemblage de fonction :
1 f (x) = U (x) − U (x − T ) où T est un paramètre réel strictement positif
2 f (x) = xU (x) − 2(x − 1)U (x) + (x − 2)U (x − 2)
Dans les deux cas, U désigne l’échelon unité.

Exercice 2.14. Résolution d’équations avec des logarithmes :


Résoudre les équations suivantes :
1 ln(3x2 − x) = ln(x) + ln(2) 2 ln(|x − 1|) − 2 ln(|x + 1|) = 0

M2.129

5 Continuité
5.1 Définition
5.1.1 Notion

Notion de continuité
La continuité est le fait de pouvoir ”tracer le graphe géométrique d’une fonction sans lever le stylo” ; la
courbe représentative ”ne saute pas” d’un point à un autre.
La continuité indique l’absence de discontinuité ou de rupture dans le graphe.

Applications
• Pas d’applications directes
• Utile pour plusieurs théorèmes importants (existence d’une réciproque)

Remarque
Elle s’illustre principalement par son contraire : les discontinuités.
M2.130

5.1.2 Définition (pour les poursuites d’études longues)


Définition 133 (Continuité en un point). Soit f une fonction de la variable réelle et a un point de son
domaine de définition Df .
1. f est continue en a si et seulement si lim f (x) = f (a).
x→a
2. f est continue à droite de a si et seulement si lim f (x) = f (a).
x→a+
3. f est continue à gauche de a si et seulement si lim f (x) = f (a).
x→x−
0

Remarques
• Une fonction f , qui n’est pas définie en un point a (autrement dit pour laquelle f (a) n’existe pas),
n’est jamais continue en a.
• On se reportera à la partie 7 et 8 pour la définition et le calcul des limites.
Définition 134 (Continuité sur un intervalle I). Une fonction f est continue sur un intervalle I si elle
est continue en tout point a de l’intervalle I.
Théorème 135 (Image d’un intervalle). L’image d’un intervalle par une fonction continue est un
intervalle.

38
Module 2

5.1.3 Exemples
5.1.3.A Une fonction non continue

Définition 136 (Échelon


 unité (ou Fonction de Heaviside) en électronique). L’échelon unité est
 1 si x > 0
défini par : U (x) = 1/2 si x = 0 . C’est est une fonction non continue en 0 mais continue en tout
0 sinon

point x 6= 0. Son graphe est donné figure 26 : le symbole ( indique que le point n’appartient pas à la
courbe ; à l’inverse le symbole • indique que le point appartient à la courbe.

y
GU
1

x
1 2

Figure 26 – Graphe de l’échelon unité


M2.131

5.1.3.B Prolongement par continuité


Lorsqu’une fonction f n’est pas définie en un point fini a, mais qu’elle admet la même limite finie L en
a par valeurs inférieures et par valeurs supérieures (autrement dit lorsque lim+ f (x) = lim− f (x) = L),
x→a x→a
on peut déduire de f une autre fonction fˆ qui, elle, est continue en a en imposant que fˆ(x) = f (x) pour
tout x 6= a et surtout que fˆ(a) = L. Cette fonction fˆ est appelée prolongement par continuité de f .
La plus connue des fonctions prolongées par continuité est le sinus cardinal.

Définition 137 (Sinus cardinal). Le sinus cardinal note sinc et très utilisé en télécoms est défini par :
sin(x)
(
sinc (x) = si x 6= 0 . C’est une fonction prolongée par continuité en 0. Son graphe est donné
x
1 si x = 0
figure 27.

Gsinc
x
−4π −3π −2π −π 0 π 2π 3π 4π

Figure 27 – Graphe de la fonction sinus cardinal


M2.132

Remarque
sin(πx)
On peut aussi voir le sinus cardinal défini par sinc (x) = si x 6= 0 et sinc (0) = 1. Les propriétés
πx
restent inchangées ; seule la courbe est dilatée d’un facteur π.

5.2 Domaine de continuité (pour les poursuites d’études longues)


Définition 138 (Domaine de continuité). Le domaine de continuité d’une fonction f , noté Cf , est
l’ensemble formé par les réels x (de l’ensemble de définition Df ) en lesquels la fonction f est continue.
Pour déterminer le domaine de continuité d’une fonction, on fait rarement appel à la définition de la
continuité (def 133 et 134). On préfère (si cela est possible) écrire f sous forme d’une suite d’opérations
(somme, produit, etc...) impliquant des fonctions usuelles dont on connaı̂t le domaine de continuité et
utiliser les règles d’opérations sur les fonctions.

39
Module 2

Les domaines de continuité des fonctions usuelles (présentées section 4.2) sont les mêmes que leurs
domaines de définition. Les règles de calcul du domaine de continuité pour un assemblage de fonctions
sont les mêmes que celles pour le calcul du domaine de définition (résumées table 3) en remplaçant
chaque domaine de définition par le domaine de continuité.

5.3 Exercices (pour les poursuites d’études longues)


|x − a|
Exercice 2.15. Etude de continuité : On considère la fonction h définie par f (x) = pour un paramètre a réel
x−a
quelconque.
1. Donner le domaine de continuité de h.
2. Peut-on prolonger la fonction f par continuité en a ?

Exercice 2.16. Continuité en un point : cas de la valeur absolue :


|x|
On considère la fonction f définie sur R par f (x) = √ . Est-elle continue en 0 ?
x2 + 4
M2.133
Exercice 2.17. Ensemble de continuité d’une fonction produit :
Soient f et g les fonctions définies par :
 
f (x) = x + 2 si x ≥ 0 g(x) = 1 − x si x ≥ 0
et
f (x) = 1 − x si x < 0 g(x) = x + 2 si x < 0

1. Étudier la continuité des fonctions f et g et représenter graphiquement chacune d’elles.


2. Déterminer la fonction h = f g. Représenter graphiquement h en traçant plusieurs points caractéristiques.
3. h est-elle continue en tout point de R ? Quelle conclusion peut-on en déduire ?

M2.134
Exercice 2.18. Ensemble de continuité :
Donner l’ensemble de continuité des fonctions suivantes :
2x − 3 2x + |2x + 5| p p
1 f (x) = 2 f (x) = 3 f (x) = x2 + 1 − x2 − 1
x+5 5x − 1

M2.135

6 Dérivation
La dérivée d’une fonction permet de déterminer comment une fonction varie quand la quantité dont elle
dépend (son argument) change. Plus précisément, son expression donne le rapport entre les variations
infinitésimales de la fonction et les variations infinitésimales de son argument. Par exemple, la vitesse
est la dérivée d’une fonction exprimant le déplacement d’un objet par rapport au temps, et
l’accélération est la dérivée, par rapport au temps, de la vitesse.

6.1 Dérivation
6.1.1 Dérivabilité en un point
6.1.1.A Notion
Définition 139 (Nombre dérivé de f en a). Le nombre dérivé d’une fonction f de la variable réelle x
df
en a est le nombre réel noté f 0 (a) ou (a) égal à la pente de la tangente à Gf au point
 dx
M a, f (a) . Il traduit la vitesse de variation instantanée de la courbe en a.

Théorème 140 (Équation de la tangente en a). La tangente au graphe de f Gf au point A(a, f (a)) est
d’équation y = f 0 (a) (x − a) + f (a)

40
Module 2

Gf

Tangente
A(a, f (a)) a)
1 f(
+
a)

)(x
df (a x
0 1 dx
y=

Figure 28 – Illustration du nombre dérivée f 0 (a) comme pente de la tangente à Gf au point (a, f (a))

M2.136

Remarques
df
• La notation f 0 (a) est la notation mathématique. La notation (a) est la notation différentielle très
dx
souvent utilisée en physique car elle présente l’avantage d’indiquer (grâce au dx) quelle est la variable
de dérivation considérée pour f (ici x). Toutes deux indiquent bien que le nombre dérivée dépend du
point a
df
• Attention : dans la notation , df n’est pas le produit de d et f mais un symbole insécable qui
dx
dénote la différentielle de f . Idem pour dx.

6.1.1.B Définition (pour les poursuites d’études longues)


Soit f une fonction réelle de la variable réelle.
Définition 141 (Taux de variation). On appelle taux de variation de f entre les réels x1 et x2 de
f (x2 ) − f (x1 )
Df la quantité Tf (x1 , x2 ) = . Graphiquement, le taux de variation Tf (x1 , x2 ) est la pente
x2 − x1
de la sécante (droite orientée) passant par les deux points du graphe : M (x1 , f (x1 )) et M (x2 , f (x2 )).
Définition 142 (Dérivabilité en un point, Nombre dérivé). f est dérivable en un point a de Df s’il
f (x) − f (a)
existe un réel A et une fonction  tel que Tf (x, a) = = A + (x) avec lim (x) = 0. A est le
x−a x→a
0
nombre dérivé de f en a. On le note A = f (a).

Remarque
Cette définition donne également le développement limité de f à l’ordre 1 :
f (x) = f (a) + f 0 (a)(x − a) + (x − a)(x), c’est à dire une approximation de la fonction f au voisinage de
a sous la forme d’un polynôme de degré 1 (ici f (a) + f 0 (a) (x − a) )et d’un reste (ici (x − a)(x)). Les
développements limités seront étudiés dans la partie 8.
f (x) − f (a)
Théorème 143. f est dérivable en a si et seulement si lim existe et admet une valeur
x→a x−a
finie A. Dans ce cas, son nombre dérivé en a est f 0 (a) = A.

6.1.1.C Exemples de non dérivabilité


Il existe des fonctions qui ne sont pas dérivables en certains points a.
Exemple 144 (Partie supérieure). C’est la fonction x 7→ dxe, où dxe est l’entier directement supérieur ou
égal à x ; en informatique, elle s’appelle ceil. Son graphe est donné figure 29. Elle n’est pas continue en
tout point a entier (c’est à dire a = k avec k ∈ Z), donc n’est pas non plus dérivable.
M2.137
Exemple 145 (Non dérivabilité suite à une inflexion dans le graphe). La fonction f (x) = 1/3 ∗ |x| + x2
dont le graphe est donné figure 30 est définie et continue en 0 mais n’est pas dérivable en 0, car elle
présente une inflexion en 0 à cause de la valeur absolue : il y a donc une tangente à droite et une
tangente à gauche.

41
Module 2

2 •

1 •

• x
1 2

Figure 29 – Partie entière, une fonction non dérivable en tout point entier.

y
Gf

Tgt
e ga oite
uche 1 e dr
y= 1 Tgt
1x
− x
3 y= 3
x
0 1

Figure 30 – Inflexion dans le graphe.

Démonstration. (Pour les poursuites d’études longues). Soit x ∈ R+ ∗ (donc |x| = x) . Le taux
1
f (x) − f (0) x + x2 1
d’accroissement entre les points 0 et x est : Tf (0, x) = = 3 = + x. Donc
x−0 x 3
1 −
lim Tf (0, x) = . Soit maintenant x ∈ R∗ donc |x| = −x. Cette fois,
x→0+ 3
− 13 (−x) + x2

f (0) − f (x) 1 1
Tf (x, 0) = = = − + x. Donc lim− Tf (x, 0) = − . Ainsi,
0−x −x 3 x→0 3
lim Tf (0, x) 6= lim Tf (x, 0) ; il n’y a donc pas de nombre dérivé unique en 0.
x→0+ x→0−
M2.138

6.1.1.D Exercices (pour les poursuites d’études longues) p


Exercice 2.19. Dérivabilité en 0 : Montrer que la fonction définie sur R par f (x) = x |x| est dérivable en 0 et
calculer son nombre dérivé en 0.

M2.139

6.1.2 Dérivée
6.1.2.A Définitions

6.1.2.A.a Ensemble de dérivabilité

Définition 146 (Ensemble de dérivabilité Bf ). L’ensemble de dérivabilité Bf d’une fonction f est


l’ensemble des points x de Df en lesquels f est dérivable.
Théorème 147 (De la dérivabilité à la continuité). Une fonction dérivable sur l’ensemble Bf est
forcément continue sur Bf , autrement dit Bf ⊂ Cf .

42
Module 2

Rappels : notations ensemblistes


L’inclusion d’un ensemble A dans un ensemble B, notée A ⊂ B, signifie que tous les points a de A sont
dans B (par contre, il peut exister des points b de B qui ne sont pas dans A)

Remarques
• La continuité n’implique pas nécessairement la dérivabilité (cf. exemple 145)
• Avant de calculer une dérivée, il faut systématiquement déterminer l’ensemble de dérivabilité
M2.140

6.1.2.A.b Dérivée
df
Définition 148 (Fonction dérivée ou Dérivée). La dérivée de f , notée f 0 ou , est la fonction qui à
dx
tout x ∈ Bf associe le nombre dérivé en x. Elle est définie par :


(

Bf → R df Bf R
0
f : ou : df
x 7 → f 0 (x) dx x 7→ (x)
dx

Remarques
df
• Là encore, la notation différentielle a l’avantage d’indiquer la variable de dérivation x (via le dx) ;
dx
tout ce qui ne dépend pas de cet variable est constant pour (vue de) x.
• L’ensemble de dérivabilité de f est le domaine de définition de f 0 : Bf = Df 0
M2.141

6.1.2.B Dérivées usuelles


La table 4 présentent les ensembles de dérivabilité et les dérivées des fonctions usuelles. M2.142

6.1.2.C Dérivées d’assemblage de fonctions


Les ensembles de dérivabilités et les dérivées des assemblages usuels de fonctions sont donnés table 5.
Remarque
Les règles pour déterminer l’ensemble de dérivabilité sont les mêmes que celles pour déterminer
l’ensemble de définition. Par contre, les ensembles ”de départ” (les ensembles de dérivabilité des
fonctions usuelles dont on part pour créer une fonction plus complexe ne sont pas nécessairement les
mêmes que les ensembles de définition) !
M2.143

6.1.2.D Exercices

6.1.2.D.a Exercices-types
Méthodologie 149 (Calculer l’ensemble de dérivabilité et la dérivée de f ). 1. Écrire l’assemblage
de fonctions usuelles qui constitue f ;
2. Écrire l’ensemble de dérivabilité et la dérivée de chaque fonction usuelle identifiée ;
3. Utiliser les règles de calcul pour les ensembles de dérivabilités et la dérivée des assemblages
identifiés.
Exercice 2.20. Exercice type : Ensemble de dérivabilité et calcul de dérivée : Calculer l’ensemble de dérivabilité et la
dérivée des fonctions suivantes :

1 x2 + 3 1 1
3 h(x) = ln 1 − e−x

1 f (x) = 2 g(x) = + (x − 2)(x + 3)
2 1−x 41+x

M2.144

43
Module 2

f f (x) Bf Dérivée f 0 (x)

Constante c R 0 ♥
Polynôme

Identité Id(x) = x R 1

Affine ax + b R a

Monôme xn (n ∈ N∗ ) R nxn−1 ♥

Polynôme a0 + a1 x + ... + an xn R a1 + 2a2 x1 + ... + nan xn−1


√ 1
Racine carrée x R+
∗ √
2 x
1
Inverse R∗ − x12
x
Sinus sin(x) R cos(x) ♥

Cosinus cos(x) R − sin(x) ♥


Trigonométrie

sin(x) nπ o 1
Tangente tan(x) = R\ + kπ, k ∈ Z = 1 + tan2 (x)
cos(x) 2 cos2 (x)
1
ArcSinus arcsin(x) = arcsin(x) ] − 1; 1[ √ ♥
1 − x2
1
ArcCosinus arccos(x) = arccos(x) ] − 1; 1[ −√ ♥
1 − x2
1
ArcTangente arctan(x) = arctan(x) R ♥
1 + x2
√ 1 1 1 −1
Racine n-ième n
x = x n (n ∈ N ∗ ) R+
∗ xn
n
1
Logarithme népérien ln(x) R+
∗ ♥
x
1
Logarithme à base 10 log10 (x) R+

x ln(10)
Exponentielle exp(x) = ex R exp(x) ♥

Exponentielle à base a ax R ln(a)ax

Puissances réelles xα R∗+ αxα−1

Table 4 – Ensemble de dérivabilité et dérivée des fonctions usuelles.

6.1.2.D.b Exercices de TD
Exercice 2.21. Ensemble de dérivabilité et calcul de dérivée : Déterminer l’ensemble de dérivabilité puis calculer la
dérivée des fonctions suivantes :

x 1 3
1 f (x) = 4x3 − 3x − 1 2 f (x) = − 3 φ(s) =
4 3 s
1 (t + 1)2
4 h(z) = (1 − z)3 (1 + 2z) 5 p(x) = 2x − 3 − 6 s(t) =
x t2 + 1
r
x3 p
3 x+1
7 f (x) = 2 8 f (x) = x2 + 1 9 f (x) =
x −1 x−1
sin(x) − cos(x)  1
10 f (x) = 11 f (x) = tan sin(x) 12 f (x) = √ 
sin(x) + cos(x) cos x
r
1 x 1+x
15 f (x) = tan2 x3

13* f (x) = 2(2 − x) + 14 f (x) =
4x+2 1 − x2
a
16 y(x) = xx 17 fa (x) = xx 18 g(x) = ln (log10 (x))

44
Module 2

Fonction f Bf f 0 (x)

Somme u+v Bu ∩ Bv u0 (x) + v 0 (x)


Opposée −u Bu −u0 (x)
Différence u−v Bu ∩ Bv u0 (x) − v 0 (x)
Amplification λu (λ ∈ R) Bu λu0 (x)
Produit u.v Bu ∩ Bv u0 (x).v(x) + u(x).v 0 (x)
1 u0 (x)
Inverse {x ∈ Bu /u(x) 6= 0} − 2
u u(x)
u u0 (x).v(x) − u(x).v 0 (x)
Quotient {x ∈ Bu ∩ Bv /v(x) 6= 0} 2
v v(x)
Puissance un Bu nu0 (x)un−1 (x)
v 0 (x)u0 v(x)

Composée u◦v {x ∈ Bu ∩ Bv /u(x) ∈ Bv }

Table 5 – Ensemble de dérivabilité et dérivée des assemblages de fonctions usuelles.

M2.145
Exercice 2.22. Ensemble dedérivabilité et calcul de dérivée : Calculer l’ensemble de dérivabilité et dérivée de la
1
fonction f : x 7−→ tan .
x

Exercice 2.23. Calcul de dérivées : Donner l’ensemble de dérivabilité et calculer les dérivées (ou les différentielles) des
fonctions suivantes :
   
1−x x+a
1 y(x) = arcsin (ln |2x|) 2 y(x) = arcsin 3 y(x) = arcsin
1+x 1 − ax

r M2.146
x3
Exercice 2.24. Tangente en 0 : Donner l’équation de la tangente en 0 à la courbe d’équation y = .
x−1

Exercice 2.25. Systèmes dynamiques : L’étude des systèmes dynamiques du 1er ordre amène souvent à travailler avec
−t
la fonction de la variable réelle t : V (t) = V0 e τ , où τ est la constante de temps fixée. Montrer que la tangente à la
courbe de V (t) en un point M0 d’abcisse t0 quelconque coupe l’axe des temps au point t0 + τ .

M2.147

6.2 Différentielles (pour les poursuites d’études longues)

La notion de différentielle est très utilisée dans le calcul d’approximation en physique. Elle généralise le
calcul de la dérivée, lève les ambiguı̈tés sur la variable par rapport à laquelle la dérivée est calculée et
facilite grandement l’expression de la dérivée de la composée.
En physique, on s’intéresse souvent à l’évolution d’une quantité f dépendante d’une variable x autour
d’un point (a, f (a)) : par exemple, l’évolution de la charge d’un condensateur (fonction de l’intensité du
courant) autour d’un point d’équilibre (obtenu par exemple lorsque le condensateur est complètement
chargé) lorsqu’on doit faire face à une petite diminution de l’intensité du courant. Plus particulièrement,
le physicien souhaite connaı̂tre la variation engendrée sur la quantité f par une petite variation de la
variable x voire la vitesse de cette variation. La variation de la variable x autour du point a est notée
δx = x − a. La variation engendrée sur la quantité f est notée δf = f (x) − f (a). En général, ces
variations sont supposées infiniment petites. Pour interpréter ces variations, reprenons l’interprétation
géométrique du taux d’accroissement et de la dérivée, en s’appuyant sur le graphe donné figure 31.

45
Module 2

Figure 31 – Interprétation graphique de la dérivée et de la différentielle

Autour du point M0 d’abscisse a et d’ordonnée f (a), introduire une petite variation δx sur a revient à
déplacer le point d’étude de la quantité f en M1 d’abscisse x = a + δx et d’ordonnée
y = f (x) = f (a) + δf . Le rapport entre la variation δf et la variation δx qui l’a provoquée n’est autre
que le taux d’accroissement Tf (a, x), défini par les mathématiques. En effet, ce taux d’accroissement est
la pente de la droite liant M0 (a, f (a)) au point M1 (x, f (x)). On a alors : δf = Tf (a, x)δx.
Les mathématiciens disposent eux aussi d’une formalisation de ces petites variations. Une très petite
variation, dite infiniment petite, de la variable x est notée dx et appelée différentielle de x. La
différentielle est une quantité algébrique (qui peut donc être quantifiée). La variation engendrée sur f
par dx est appelée différentielle de f , notée df , et est définie au point a par : df = f 0 (a)dx. Cette
variation de f , dépendant de la dérivée f 0 , est donc graphiquement liée à la tangente au graphe de f au
point M0 (a, f (a)) et d’équation y = f 0 (a)(x − a) + f (a). Considérant le point M2 dont l’abscisse x est
distante de celle de M0 de la quantité dx, l’écart séparant l’ordonnée de M2 et celle de M0 est donc
df = f 0 (a)dx.
Les formalismes du physicien et du mathématicien ne sont pas sans lien : si l’on fait tendre la petite
variation physique δx vers 0, autrement dit on rapproche x de a, δx tend vers l’infiniment petit dx. De
même le taux d’accroissement Tf (a, x) tend (par définition) vers la dérivée au point a, f 0 (a). Donc, en
reprenant les équations précédentes, la variation physique sur f , δf , tend vers la différentielle de f , df ,
en a.
En pratique, le physicien assimile souvent les petites variations physiques à la différentielle, pour
pouvoir bénéficier de cet outil mathématique très puissant. Finalement, en assimilant δf à df , il
remplace l’étude de la courbe de f au point a par l’étude de la tangente au graphe f au point a. Il
obtient ainsi un résultat certes approché, mais dont l’erreur est d’autant plus petite que les variations
autour du point le sont.
Exercice 2.26. Différentielles et variations : On considère un carré de côté a, dont la surface en fonction de a est
notée S(a) = a2 . Par suite d’une variation de température, on suppose que a varie d’une petite quantité 3 notée δa.
1. Calculer sa nouvelle surface S(a + δa), la variation absolue de son aire δS = S(a + δa) − S(a) et la variation
δS
relative , en fonction de a et de δa.
S
dS
2. Calculer la différentielle dS de S(a) puis .
S
δS dS
3. Que néglige-t-on en assimilant la variation, à la différentielle (infiniment petite) ?
S S
Même questions pour le volume V (r) d’un ballon de rayon r.

3. Attention δa est un symbole pour représenter la petite variation sur a ; ce n’est pas δ × a ! !

46
Module 2

6.3 Application : Sens de variation


6.3.1 Définition
Définition 150 (Sens de variation). Soient deux réels a et b d’un intervalle I de Df avec a < b. La
fonction f est :
• croissante sur I si et seulement si f (a) ≤ f (b)
• strictement croissante sur I si et seulement si f (a) < f (b)
• décroissante sur I si et seulement si f (a) ≥ f (b)
• strictement décroissante sur I si et seulement si f (a) > f (b)

Exemple 151 (Dent de scie). Son graphe est donné figure 32.
y y

déc
1 1

r
nce

ois
issa

san
f (b)

ce
cro

a a b
x x
0 1 b 0 1
f (a)

f (a) f (b)

Figure 32 – La dent de scie : une fonction avec des portions croissantes (figure de gauche) et des portions
décroissantes (figure de droite).
M2.148

6.3.2 Sens de variation et signe de la dérivée


6.3.2.A Formule des accroissements finis
Théorème 152 (Formule des accroissements finis). Soit f une fonction continue sur [a; b] et dérivable
f (b) − f (a)
sur ]a; b[. Il existe au moins un réel c ∈]a; b[ tel que = f 0 (c).
b−a
Corollaire 153 (Sens de variation et dérivée). Le sens de variation d’une fonction f est donné par
signe de la dérivée :
• Si pour tout x ∈ I f 0 (x) ≥ 0 alors f est croissante sur I
• Si pour tout x ∈ I f 0 (x) ≤ 0, f est décroissante sur I
M2.149

Remarque (pour les poursuites d’études longues)


La fonction f est strictement croissante (respectivement strictement décroissante) si f 0 (x) > 0
(respectivement f 0 (x) < 0 ) ou si f 0 (x) ≥ 0 (respectivement f 0 (x) ≤ 0 ) et l’ensemble des réels de I tel
que f 0 (x) = 0 ne contient aucun intervalle ouvert non vide.

6.3.2.B Tableau de variation


Tableau de signe
L’étude du signe de la dérivée f 0 se fait (principalement) par un tableau de signe. Ce tableau suppose
que f 0 soit écrite sous forme d’une expression factorisée ! ! !
Exemple 154 (Un tableau de signe). g(x) = (x − 3)(x − 1) v.s. g(x) = (x − 3) + (x − 1)
M2.150

Tableau de variation
Le sens de variation et l’étude de signe se résument dans un tableau de variation.
Exemple 155 (Fonction f (x) = x2 − 6x + 1). Cette fonction est de tableau de variation :

47
Module 2

x −∞ 3 +∞

f 0 (x) − 0 +

+∞ +∞
f (x)
−8
M2.151

6.3.3 Exercices
6.3.3.A Exercices-type

Méthodologie 156 (Analyse du sens de variation). 1. Déterminer l’ensemble de dérivabilité de f ;


0
2. Calculer sa dérivée f et étudier son signe en fonction de x sur son ensemble de dérivabilité ;
3. Tracer le tableau de variation, en déduisant le sens de variation du signe de la dérivée.
Exercice 2.27. Exercice type : Sens de variation : Étudier le sens de variation des fonctions
 suivantes :
1
1 f (x) = 2x − 1 − ln(x) 2 g(x) = 12(x − 6) exp − x
4

M2.152

6.3.3.B Exercices de TD
Exercice 2.28. Sens de variation : Étudier le sens de variation de la fonction f (x) = (x − 2)3 .

Exercice 2.29. Étude de fonctions : Étudier le sens de variation des fonctions de la variable réelle x définies par :
p 3x
1 f (x) = |x2 + 4x + 5| 2 g(x) = 3 y(x) = xx 4 y(x) = x(x/a)
x+3

Exercice 2.30. Bac S 1996, et oui ! :


x
1. On considère la fonction φ définie sur R+ par : φ(x) = − ln(1 + x). Montrer que φ est décroissante sur
1+x
R+ . En déduire le signe de φ(x) pour tout x ≥ 0.
2. Soit la fonction f définie par f (t) = e−t ln(1 + et ). Étudier à l’aide de la fonction φ les variations de f .

M2.153

6.4 Application : Problème d’optimisation


6.4.1 Notion
Définition 157 (Problème d’optimisation). C’est un problème physique cherchant à déterminer les
conditions/configurations d’un système qui sont optimales au sens d’une fonction f (x) (fonction de côut
ou d’un critère de performance).
L’optimisation recherche :
• la valeur maximum M ou minimum m de la fonction ;
• la valeur optimale xopt de x permettant de atteindre le maximum ou le minimum.

Exemple 158 (Chiffre d’affaire C d’une appli Iphone en fonction du temps t de mise en vente). Ce
chiffre d’affaire est donné par C(t) = 5t − 0.1t3 ; c’est la fonction de coût. L’optimisation serait la
recherche du chiffre maximum Cmax et le temps topt qui permet d’atteindre ce maximum
Exemple 159 (Accidents de la route A en fonction du nombre de radar r). Le nombre d’accident est
donné par A(r) = 20000 − 10r2 ; c’est la fonction de coût. L’optimisation serait la recherche du nombre
d’accident minimum Amin et le nombre de radar ropt qui permet d’atteindre ce minimum
M2.154

48
Module 2

6.4.2 Extrêma
6.4.2.A Définitions

Définition 160 (Extrêmum). Pour un intervalle I donné, la fonction f admet :


• un minimum m sur I si et seulement si pour tout x de I, f (x) ≥ m ;
• un maximum M sur I si et seulement si pour tout x de I, f (x) ≤ M .
Définition 161 (Extrêmum absolu/local). • Si I = Df , l’extrêmum est absolu ;
• Sinon, il est local.
1
Exemple 162 (f (x) = e−x ( + x3 )). Cette fonction dont le graphe est donné figure 33 présente :
2
• un maximum absolu Mglobal ≈ 1.4 atteint en xopt ≈ 3 et valable sur R ;
• un maximum local Mlocal ≈ 0.65 atteint en xopt ≈ −0.4 et valable sur ] − ∞; 1] ;
• un minimum local mlocal ≈ 0.4 atteint en xopt ≈ 0.5 et valable sur [−0.5; 6].

Mglobal

1
Mlocal

Gf
mlocal
x
0 1

Figure 33 – Maxima et minima.


M2.155

6.4.2.B Notations (pour les poursuites d’études longues)


Notations
Soit M un extrêmum de la fonction f , atteint en la valeur xopt et valable sur l’intervalle I. On note :
• si M est un maximum : M = arg max f (x) et xopt = arg max f (x) ;
x∈I x∈I
• si M est un minimum : M = arg min x ∈ If (x) et xopt = arg min f (x).
x∈I

6.4.2.C Recherche d’extrêma


Théorème 163 (Extrêma). Une fonction f , dérivable au voisinage d’un point a, admet un extrêmum
valable sur un voisinage de a si sa dérivée f 0 s’annule en a (c’est à dire f 0 (a) = 0) et change de signe
au voisinage de a ; la nature de l’extrêmum dépend des sens de variation.

Remarques
• Si f est décroissante pour x < a et f est croissante pour x > a, l’extrêmum est un minimum.
• Si f est croissante pour x < a et f est décroissante pour x > a, l’extrêmum est un maximum.
M2.156

6.4.3 Exercices
6.4.3.A Exercices types
Exercice 2.31. Exercice type : Optimisation : Déterminer l’optimum de la note N du DS de Maths en fonction du
temps de révision t, donné par N (t) = 3t − 0.1t3 .

M2.157

49
Module 2

6.4.3.B Exercices de TD
Exercice 2.32. Deux nombres : On considère deux nombres a et b dont la somme vaut 12. Trouver ces deux nombres
pour que : 1 la somme de leur carré soit minimale, 2 le produit de l’un et du carré de l’autre soit maximal, 3 le
produit de l’un et du cube de l’autre soit maximal.

Exercice 2.33. Proximité de deux voitures : Deux rues se coupent à angle droit en un point P . L’une a la
direction !nord-sud, l’autre est-ouest. Une voiture venant de l’ouest passe en P à 10h à la vitesse constante de 20
km/h. Au même instant, une autre voiture, situé à 2 km au nord du croisement, se dirige vers le sud à 50 km/h. A
quel moment ces deux voitures sont-elles les plus proches l’une de l’autre (à vol d’oiseau) et quelle est cette distance
minimale ?

M2.158
Exercice 2.34. Cuisine : On considère une boı̂te de conserve cylindrique de hauteur h et de rayon R.
1. On dispose d’une surface de métal S limitée pour construire la boı̂te de conserve de taille S = 400π cm2 .
Comment choisir le rayon R et la hauteur h de la boı̂te pour que son volume V soit maximal ?
2. On souhaite maintenant construire une boı̂te de volume V0 donné et fixé. Comment choisir le rayon R et la
hauteur h pour que la surface de métal à utiliser soit minimale ? On exprimera la solution en fonction du
h
rapport .
R
Mêmes questions avec une casserole.

M2.159

6.5 Application : Réciproque


6.5.1 Bijection
6.5.1.A Notion de bijection
• Injection : f est injective si et seulement si les images de 2 éléments différents de Df sont différentes
• Surjection : g est surjective si et seulement si tout élément de l’ensemble image Ig possède au moins
un antécédent par g (dans Dg )
• Bijection : h est bijective si et seulement si tout élément de l’ensemble image Ih possède un unique
antécédent par h ⇒ h admet une fonction réciproque h−1 M2.160

6.5.1.B Définition
Définition 164 (Bijection). Une fonction f est une bijection (ou est bijective) de l’intervalle I
(sous-ensemble de Df ) vers l’intervalle J (sous-ensemble de If ) si et seulement si pour tout y ∈ J, l’eq.
y = f (x) admet une unique solution x.
Cela signifie que : pour tout x ∈ I, il existe un unique élément y ∈ J (ce qui se note en mathématique
∃!y ∈ J) tel que y = f (x)
Théorème 165 (Condition nécessaire et suffisante). Pour être une bijection sur l’intervalle I, f doit
être dérivable 4 et strictement monotone sur I.
M2.161

6.5.1.C Image d’un intervalle par une fonction bijective


Théorème 166 (Image d’un intervalle par une fonction bijective). Si f est continue et strictement
monotone sur un intervalle I, alors f est une bijection de I vers l’intervalle J = {f (x)/x ∈ I} = f (I).
En particulier,
• si f est strictement croissante, et I = [a, b] alors J = f ([a, b]) = [f (a), f (b)] ;
• si f est strictement décroissante, et I = [a, b] alors J = f ([a, b]) = [f (b), f (a)].
Exemple 167 (La fonction carré). La fonction carré f : x 7→ x2 , continue sur R, est strictement
décroissante sur R− =]− ∞; 0] et strictement
 croissante sur R+ . Donc f est une bijection de R− vers
f (R− ), avec f (R− ) = f (0), lim f (x) = [0; +∞[ et f est une autre bijection de R+ vers f (R+ )
x−→−∞

4. en fait, continue

50
Module 2

 
avec f (R+ ) = f (0); lim f (x) = [0; +∞[. Il existe donc deux uniques solutions à l’équation
x→+∞
f (x) = a (avec a un réel positif et non nul quelconque). Comme a ∈ [0; +∞[= f (R− ) = f (R+ ), la
première solution appartient à R− (et est unique) et la seconde appartient à R+ (et est unique).
M2.161

6.5.2 Fonctions réciproques


6.5.2.A Définition
Définition 168 (Fonction réciproque). Soit f une fonction bijective d’un intervalle I dans un intervalle
J. g est la fonction réciproque (ou inverse) de f si et seulement si :
1. g est définie en tout point de J ;
2. pour tout x ∈ Df , y = f (x) ⇔ x = g(y).
La réciproque g de f sur I est unique. Elle est notée g = f −1 .

Remarques
• Une fonction f dont le sens de variation change sur R admet une réciproque sur chaque intervalle de
variation !
1
• Ne pas confondre f −1 et .
f
M2.162

6.5.2.B Propriétés de la réciproque


Théorème 169 (Sens de variation). f −1 est strictement monotone sur f (I) et de même sens de
variation que la fonction f .
Théorème 170 (Propriétés calculatoires). • La composée de f −1 et de f est l’identité :
(f −1 ◦ f )(x) = (f ◦ f −1 )(x) = x.
−1
• La réciproque de la réciproque de f est f : f −1 (x) = f (x).
réciproques usuelles). • exp et ln sur R∗+ .
Exemple 171 (Des √
n
• x → x et x → x sur R+ .
n
M2.163
−1
Théorème 172 (Graphe). Dans un repère orthonormé, les graphes Gf (de f ) et Gf −1 (de f ) sont
symétriques par rapport à la 1ère bissectrice du plan, c’est à dire la droite d’équation y = x.

Exemple 173 (Graphes de f et f −1 ). f (x) = x4 et sa réciproque sur R+ f −1 (x) = x1/4 ont un graphe
symétrique par rapport à la droite d’équation y = x comme le montre la figure 34.

y x4 x

M 0 (y, x)

1
x4
1 M (x, y)
x4 x
0 1

Figure 34 – Le graphe de deux fonctions réciproques est symétrique, suivant une symétrie axiale d’axe
la 1ère bissectrice du plan
.
M2.164

51
Module 2

y
π
Gacos

1 Gcos

x
−2π −π 0 π 2π

Figure 35 – Graphe du cos, du cos restreint et de arccos.


.

6.5.2.C Réciproques usuelles en trigonométrie

6.5.2.C.a Cosinus et arccosinus


Définition 174 (Fonction arccos). arccos (ou acos) est la fonction définie dans [−1; 1] et à valeurs dans
[0; π] qui a tout x associe l’angle θ dont le cos vaut x (cos(θ) = x). C’est la réciproque de la fonction cos
lorsque son domaine de définition est restreint à [0; π]. Son graphe est donné figure 35.
M2.165

y
π/2
Gasin
1
Gsin
x
−2π −π 0 π 2π

Figure 36 – Graphe du sin, du sin restreint et de arcsin.


.

Définition 175 (Fonction arcsin). arcsin (ou asin) est la fonction définie dans [−1; 1] et à valeurs dans
[−π/2; π/2] qui a tout x associe l’angle θ dont le sin vaut x (sin(θ) = x). C’est la réciproque de la
fonction sin lorsque son domaine de définition est restreint à [−π/2; π/2]. Son graphe est donné
figure 36.
M2.166

Définition 176 (Fonction arctan). arctan (ou atan) est la fonction définie dans [−1; 1] et à valeurs
dans ] − π/2; π/2[ qui a tout x associe l’angle θ dont le tan vaut x (sin(θ) = x). C’est la réciproque de la
fonction tan lorsque son domaine de définition est restreint à ] − π/2; π/2[. Son graphe est donné
figure 37.
M2.167

6.5.3 Exercices
6.5.3.A Exercices types
Méthodologie 177 (Montrer qu’une fonction est la réciproque d’une autre). Montrer que
g(f (x)) = f (g(x)) = x

52
Module 2

5y Gtan
4
3
2
Gatan
1
x
−2π −π 0 π 2π

Figure 37 – Graphe de tan, de tan restreint et de arctan.


.

Exercice 2.35. Exercice type : Réciproque : Montrer que g(x) = 1 + x est la réciproque de f (x) = x − 1 sur R.

Méthodologie 178 (Déterminer une réciproque). 1. Etudier la continuité et le (ou les) sens de
variation de f .
2. Poser y = f (x) et inverser l’équation pour avoir x = g(y). Alors g = f −1 .
Exercice 2.36. Exercice type : Réciproque : Montrer que f (x) = (x + 1)1/3 + 2 admet une réciproque (sur un
intervalle que l’on précisera) et donné l’expression de sa réciproque.
M2.168

6.5.3.B Exercices de TD
Exercice 2.37. Composition de fonctions trigonométriques : Simplifier et représenter graphiquement les fonctions
suivantes :
1 x 7→ arccos (cos(x)) 2 x 7→ cos (arccos x) 3 x 7→ arctan(tan(x)) 4 x 7→ tan (arctan(x))

x−1
Exercice 2.38. Réciproque : Déterminer la (ou les) réciproques de f (x) = .
x+2

Exercice 2.39.
p Réciproque : On considère la fonction f de la variable x, définie sur l’intervalle [1; +∞[ par :
f (x) = x + x2 − 1. 1 Montrer que f admet une réciproque f −1 sur [1; +∞[. 2 Montrer que cette réciproque est
x2 + 1
la fonction g(x) = .
2x
M2.169
Exercice 2.40. Réciproque : On considère les deux fonctions f et g de la variable réelle x définies par :
x2 √
f (x) = et g(x) = x − 2 x + 1. Pour chacune de ces fonctions, 1 montrer qu’elle possède deux intervalles de
1 + x2
monotonie, puis 2 expliciter la fonction inverse relative à chacun de ces intervalles.

Exercice 2.41. Résolution d’équations avecx


des fonctions puissances :
Déterminer les racines de l’équation : x(x ) = (xx )x .

M2.170

6.6 Dérivées à l’ordre n


6.6.1 Définition
Définition 179 (Dérivée seconde). Si f est dérivable sur Bf et si sa dérivée f 0 est elle-même dérivable
sur Bf de dérivée (f 0 )0 , on dit que f est dérivable à l’ordre 2 sur Bf et (f 0 )0 est appelée la dérivée

53
Module 2

d2 f
seconde. On la note f 00 ou f (2) ou .
dx2
En généralisant à l’ordre n :
Définition 180 (Dérivabilité à l’ordre n (n ∈ N∗)). Une fonction f est dérivable à l’ordre n sur B si
toutes ses dérivées d’ordre inférieur à n existent et sont dérivables sur B. La dérivée à l’ordre n de f ,
dn f
notée f (n) ou , est alors :
dxn
n fois
z }|  {
 0 0
0
f (n) (x) = ... (f 0 ) ... (x)
M2.171
d2 f
Remarque : dans la notation différentielle , dx2 n’est pas le produit de d et x2 ; de même d2 f n’est
dx2
pas le produit de d2 et f ! Ce sont deux symboles insécables.

6.6.2 Application : Convexité et concavité (pour les poursuites d’études longues)


Définition 181 (Convexité, concavité). • Une fonction f est convexe sur un intervalle I si son graphe
sur I est ”tourné vers le haut” : pour tous points A et B de ce graphe, le segment [AB] est situé
entièrement au-dessus du graphe Gf ; de même pour tout point A, la tangente à Gf en A est au dessus
du graphe. Formellement, f est convexe ssi ∀x, y ∈ I et ∀t ∈ [0, 1], on a :
f (tx + (1 − t)y) ≤ tf (x) + (1 − t)f (y).
• À l’inverse, f est concave sur I lorsque son graphe est ”tourné vers le bas” : pour tous points A et B
de ce graphe, le segment [AB] est situé entièrement en dessous du graphe ; de même pour tout point
A, la tangente à Gf en A est en dessous du graphe. Formellement, f est concave ssi ∀x, y ∈ I et
∀t ∈ [0, 1], on a : f (tx + (1 − t)y) ≥ tf (x) + (1 − t)f (y).
Théorème 182 (Convexité, concavité). Soit f est dérivable à l’ordre 2 sur un intervalle I.
• si ∀x ∈ I on a f 00 (x) ≥ 0, alors f est convexe
• si ∀x ∈ I on a f 00 (x) ≤ 0, alors f est concave
1+x2
Exemple 183 (Une fraction rationnelle tantôt concave, tantôt convexe). La fonction f (x) = 1−3x est
concave sur −∞; 13 et convexe sur 31 ; +∞ , comme l’illustre son graphe donné figure 38.
   

y
Tgte en 0.8

Gf concave
1
Tgte en −1 x
1 Gf convexe

1
 
Figure
1  38 – Graphe d’une fonction concave sur −∞; 3 (partie du graphe en pointillé) et convexe sur
3 ; +∞ (partie du graphe en trait plein)

6.6.3 Exercices
6.6.3.A Exercices types
Exercice 2.42. Exercice type : Dérivée 3ième : Calculer la dérivée 3-ième de :

1 f (x) = ln(x) 2 g(x) = ex (1 + x2 )

M2.172

54
Module 2

6.6.3.B Exercices de TD
Exercice 2.43. Dérivée d’une solution classique d’équations différentielles : Soit y la fonction de la variable x définie
par y(x) = a cos(ωx) + b sin(ωx) avec a, b et ω trois constantes.
dy d2 y
1. Calculer (si elles existent) les dérivées et .
dx dx2
d2 y
2. Former une relation entre y et indépendantes de a et de b.
dx2

Exercice 2.44. Dérivées et différentielles n-ième : Soit la fonction y de la variable réelle x définie par y(x) = tan(x).
Exprimer les 5 premières dérivées de y en fonction de y(x) et montrer que :

dy 5
= 16 + 136y 2 (x) + 240y 4 (x) + 120y 6 (x)
dx5
Pour faciliter la lecture des équations, on pourra écrire y(x) sous la forme y.

M2.173
Exercice 2.45. Dérivée à l’ordre n de la fonction inverse (pour les poursuites d’études longues) :
Montrer par récurrence que :
1
1. la fonction inverse f : x 7→ est dérivable une infinité de fois sur R∗
x
n!
2. sa dérivée n-ième vaut f (n) (x) = (−1)n n+1 , où n! est la factorielle de n définie pour tout entier naturel
x
n ∈ N par :

1 , si n = 0
n! =
1 × 2 × ... × (n − 1) × n , si n > 0 (produit de tous les entiers de 1 à n)
.

M2.174
Exercice 2.46. Différentielles et équations différentielles :
Pour une fonction y(x) définie pour tout x tel que |x| ≤ 1, on fait le changement de variable x = cos(t) avec
0 ≤ t ≤ π.
dy dy
1. Exprimer en fonction de t et de .
dx dt
d2 y dy d2 y
2. En utilisant la méthode précédente, exprimer 2
en fonction de t, et 2 .
dx dt dt
3. Que devient, par ce changement de variable, l’équation différentielle suivante :

d2 y dy
(1 − x2 ) −x + y = 0.
dx2 dx

M2.175
Exercice 2.47. Vers les équations différentielles : Résoudre l’équation différentielle x2 y 00 + xy 0 + y = 0 portant sur la
fonction y de la variable x, en faisant le changement de variable x = et .

M2.176

7 Comportements asymptotiques
7.1 Limites en l’infini
7.1.1 Notion de comportement asysmptotique
7.1.1.A Notions
Exemple 184 (La fonction inverse). Plus x augmente (autrement dit x tend vers +∞), plus f (x) se
rapproche de 0 par valeurs supérieures comme l’illustre la figure 39 ; on dit que lim f (x) = 0+
x→+∞
M2.177

Définitions 185 (Comportements asymptotiques). • Le comportement asymptotique d’une fonction f


de la variable x est la ”direction” de f lorsque x tend vers +∞ ou vers −∞

55
Module 2

1 A
Ginv

x
1
lim f (x) = 0+
x→+∞

Figure 39 – Graphe de la fonction inverse avec focus en +∞

• Elle prend la forme d’une limite L qui peut être un nombre ∈ R (et on parle de limite finie) ou un
infini +∞ ou −∞ (et on parle de limite infinie)
• La limite L peut être atteinte ou approchée par la fonction, en arrivant par valeurs inférieures (L− )
ou supérieures (L+ ).
On la note :
lim f (x) = lim f = L ou lim f (x) = lim f = L
x→+∞ +∞ x→−∞ −∞
M2.178

7.1.1.B Limite finie en l’infini


Cas d’une limite L réelle finie en +∞
lim f (x) = lim f = L
x→+∞ +∞

1
Exemple 186 (Fonction inverse). lim = 0 (cf. figure 39)
x→+∞ x M2.179
Cas d’une limite L réelle finie en −∞
lim f (x) = lim f = L
x→−∞ −∞

Exemple 187 (Exponentielle). lim exp(x) = 0 (cf. figure 40)


x→−∞

y
exp(x)

A 1


x
0 1
lim f (x) = 0
x→−∞

Figure 40 – La limite 0 en −∞ de la fonction exponentielle


M2.180
Cas d’une limite L par valeurs supérieures en ∞
lim f (x) = L+ signifie que pour x proche de ∞, f (x) tend vers L avec f (x) ≥ L
x→∞

Cas d’une limite L par valeurs inférieures en ∞


lim f (x) = L− signifie que pour x proche de ∞, f (x) tend vers L avec f (x) ≤ L
x→∞
1 1
Exemple 188 (Fonction inverse). lim = 0− et lim = 0+ (cf. figure 41)
x→−∞ x x→+∞ x
M2.181

56
Module 2

1 A
A  Ginv
 ( x
1 lim f (x) = 0+
x→+∞
lim f (x) = 0−
(
x→−∞
f (x) > 0
f (x) < 0

Figure 41 – Limites asymptotiques de la fonction inverse

7.1.1.C Limite infinie en l’infini


Cas d’une limite +∞ en +∞
lim f (x) = lim f = +∞, ce qui implique que f (x) > 0 pour x suffisamment grand
x→+∞ +∞

Exemple 189 (Valeur absolue). lim |x| = +∞ (cf. figure 42)


x→+∞

Remarque
Idem pour une limite en −∞ et pour une limite −∞

lim f (x) = +∞
x→+∞
y
Gabs

A
1

x
0 1

Figure 42 – La fonction valeur absolue : Cas d’une limite +∞ en +∞


M2.182

7.1.2 Définitions (pour les poursuites d’études longues)


Définition 190 (Limite finie en l’infini). Soit L ∈ R.
• lim f (x) = lim f = L si et seulement si pour tout  > 0, il existe un réel A > 0 tel que pour tout
x→+∞ +∞
x ∈ Df : si x > A alors |f (x) − L| < . Autrement dit, on peut rendre f (x) aussi proche de L que l’on
veut à la condition de prendre x suffisamment grand.
• lim f (x) = lim f = L+ si et seulement si pour tout  > 0, il existe un réel A > 0 tel que pour tout
x→+∞ +∞
x ∈ Df : si x > A alors 0 ≤ f (x) − L < .
• lim f (x) = lim f = L− si et seulement si pour tout  > 0, il existe un réel A > 0 tel que pour tout
x→+∞ +∞
x ∈ Df : si x > A alors 0 ≤ L − f (x) < .
• lim f (x) = lim f = L si et seulement si pour tout  > 0, il existe un réel A > 0 tel que pour
x→−∞ −∞
x ∈ Df : si x < −A, alors |f (x) − L| < . Autrement dit, on peut rendre f (x) aussi proche de L que
l’on veut à la condition de prendre x suffisamment petit.
• lim f (x) = lim f = L+ si et seulement si pour tout  > 0, il existe un réel A > 0 tel que pour
x→−∞ −∞
x ∈ Df : si x < −A, alors 0 ≤ f (x) − L < .
• lim f (x) = lim f = L− si et seulement si pour tout  > 0, il existe un réel A > 0 tel que pour
x→−∞ −∞
x ∈ Df : si x < −A, alors 0 ≤ L − f (x) < .

Remarque
 est la lettre grecque habituellement choisie pour désigner de ”petites” quantités.

57
Module 2

Définitions 191 (Limites infinies en l’infini). Soit f une fonction de la variable réelle x.
• lim f (x) = lim f = +∞ si et seulement si pour tout B > 0, il existe un réel A > 0 tel que pour
x→+∞ +∞
x ∈ Df : si x > A, alors f (x) > B. Autrement dit, on peut rendre f (x) aussi grand que l’on veut à la
seule condition de prendre x suffisamment grand.
• lim f (x) = lim f = +∞ si et seulement si pour tout B > 0, il existe un réel A > 0 tel que pour tout
x→−∞ −∞
x ∈ Df : si x < −A, alors f (x) > B
• lim f (x) = lim f = −∞ si et seulement si pour tout B > 0, il existe un réel A > 0 tel que pour tout
x→+∞ +∞
x ∈ Df : si x > A, alors f (x) < −B
• lim f (x) = lim f = −∞ si et seulement si pour tout B > 0, il existe un réel A > 0 tel que pour tout
x→−∞ −∞
x ∈ Df : si x < −A, alors f (x) < −B

7.2 Calcul de limites


7.2.1 Limites asymptotiques des fonctions usuelles
Les limites asymptotiques (en +∞ et −∞) des fonctions usuelles sont résumées table 6.

Fonction f (x) Limite en −∞ Limite en +∞

Constante c c c
+∞ si n pair
xn (n ∈ N∗ ) +∞
−∞ si n impair


n
1 n.d. 5 si n pair
x = xn +∞
−∞ si n impair
1
Inverse 0− 0+
x
ln(x) n.d. +∞
exp(x) 0+ +∞
sin(x), cos(x), tan(x) p.d.l. 6 p.d.l.
π+ π−
arctan(x) −
2 2
Table 6 – Limites asymptotiques usuelles ; les abréviations signifient n.d.=non défini, p.d.l.=pas de
limite.
M2.183

7.2.2 Opérations sur les limites


Étant donnée deux fonctions u et v dont on connaı̂t les limites, on peut déterminer - grâce à différents
théorèmes - les limites des fonctions somme, différence, amplification, produit et quotient. Les résultats
de ces théorèmes utilisent la fonction signe :
Définition
 192 (Fonction signe). La fonction signe est une fonction de la variable réelle définie par
 1 , si x > 0
sign(x) = 0 , si x = 0
−1 , si x < 0

7.2.2.A Limites d’une somme, d’une amplification, d’un produit, d’un quotient
Les limites asymptotiques en +∞ des différents assemblages de fonctions sont données table 7 pour
λ ∈ R∗ et s un signe (égal à +1 ou −1)
Remarque
Résultats identiques lorsque la limite est asymptotique en −∞
M2.184

58
Module 2

u
lim u lim v lim λu lim u + v lim u.v lim
+∞ +∞ +∞ +∞ +∞ +∞ v
Lu
Lu Lv λLu Lu + Lv Lu Lv
Finie-Finie Lv
Lu 0+ λLu Lu 0 sign (Lu ) ∞

Lu 0 λLu Lu 0 −sign (Lu ) ∞
0 0 0 0 0 FI
sign(sLv )∞ si Lv 6= 0
 
s
Infinie-InfinieFinie-Infinie

s∞ Lv sign(sλ)∞ s∞ sign ∞
FI si Lv = 0 Lv

sign(sLu )∞ si Lu 6= 0
Lu s∞ λLu s∞ 0
FI si Lu = 0
+∞ +∞ sign(λ)∞ +∞ +∞ FI
−∞ −∞ −sign(λ)∞ −∞ +∞ FI
+∞ −∞ sign(λ)∞ FI −∞ FI
−∞ +∞ −sign(λ)∞ FI −∞ FI

Table 7 – Opérations sur les limites asymptotiques avec λ ∈ R∗ et s un signe (égal à +1 ou −1) ;
l’abréviation FI indique une forme indéterminée.

7.2.2.B Limites d’une composée


Théorème 193 (Limite d’une composée). Si lim u(x) = L (avec L un réel ou +∞ ou −∞) alors
x→+∞
lim (v ◦ u)(x) = lim v (u(x)) = lim v(y)
x→+∞ x→+∞ y→L

Remarque : Le résultat est identique lorsque x → −∞ M2.185

7.2.2.C Bilan des formes indéterminées


   
  ∞ 0
Théorème 194 (Les classiques Terminale ). (+∞) + (−∞) 0.∞ 
  ∞  0 
  
Théorème 195 (Les nouvelles). 1∞  ∞0 
M2.186

7.2.2.D Exercices

7.2.2.D.a Exercices-types
Méthodologie 196 (Calcul de limites asymptotiques). 1. Identifier les fonctions usuelles et donner
leurs limites ;
2. Identifier le (ou les) assemblages de fonctions usuelles puis calculer la limite de proche en proche
en utilisant les règles sur les limites ;
3. En cas de forme indéterminée :
• Quelques astuces (cf TD) ;
• Utiliser des outils plus puissants, comme l’équivalence ou les développements limités.
e−x
Exercice 2.48. Exercice type : Limites : Déterminer les limites suivantes : 1 lim x3 ln(x) 2 lim
x→+∞ x→+∞ x
M2.187

59
Module 2

7.2.2.D.b Exercices de TD
Exercice 2.49. Limites : Calculer lim f (x) et lim f (x) pour les fonctions f suivantes :
x→+∞ x→−∞

2 arctan(x)
1 f (x) = 2x + x + 1 2 f (x) = 3 f (x) = x2 − x3
|x − 3|

Exercice 2.50. Limites avec forme indéterminée de type ∞ - ∞ : Calculer lim f (x) et (si elle existe) lim f (x)
x→+∞ x→−∞
pour les fonctions f suivantes :
p p
p p p |x| + 2 − |x|
1 f (x) = x2 + 1 − x2 − 1 2 f (x) = x2 + 2x − x 3 f (x) =
|x|
4 f (x) = ln(x) − ln(x + 1) 5 f (x) = ln(x2 + 1) − 2 ln(x)

M2.188

7.2.3 Relations d’ordre (pour les poursuites d’études longues)


Si l’on sait comparer une fonction u(x) à une autre v(x) dont on connaı̂t la limite, on peut dans certains
cas déduire la limite de u. Ce sont les relations d’ordres énoncées ainsi :
Théorème 197 (Relation d’ordre en +∞). Soient deux fonctions u et v définies sur R. Pour tout x
suffisamment grand (i.e. tendant vers +∞),
1. si u(x) ≥ v(x) et lim v = +∞, alors lim u = +∞,
+∞ +∞
2. si u(x) ≤ v(x) et lim v = −∞, alors lim u = −∞,
+∞ +∞
3. si |u(x) − l| ≤ v(x) et lim v = 0, alors lim u = l.
+∞ +∞

Théorème 198 (Relation d’ordre en −∞). Soient deux fonctions u et v définies sur R. Pour tout x
suffisamment proche de −∞,
1. si u(x) ≤ v(x) et lim v = −∞, alors lim u = −∞,
−∞ −∞
2. si u(x) ≥ v(x) et lim v = +∞, alors lim u = +∞.
−∞ −∞
3. si |u(x) − l| ≤ v(x) et lim v = 0, alors lim u = l.
−∞ −∞

Théorème 199 (Théorème du gendarme). Soient trois fonctions u, v et w, définies sur R et a


désignant indifféremment un réel fixé, +∞ ou −∞. Si u(x) ≤ v(x) ≤ w(x) et lim u = lim w, alors
a a
lim u = lim v = lim w.
a a a

Exercice 2.51. Limites avec les relations d’ordre : Calculer la limite de la fonction f (x) = 2 + cos(x) x en +∞.
Correction : Cette limite n’est pas immédiate car cos(x) n’a pas de limite en +∞. Par contre, on sait que pour tout
réel x, −1 ≤ cos(x) ≤ 1, donc 1 ≤ 2 + cos(x) ≤ 3. Dès lors que x devient assez grand (notamment x devient positif),
on déduit en multipliant l’inégalité précédente par x que x ≤ f (x) ≤ 3x. Comme les deux fonctions x 7−→ x et
x 7−→ 3x tendent vers +∞ en +∞, alors par relation d’ordre, f (x) aussi : lim f = +∞.
+∞

7.2.4 Équivalence en l’infini


Les équivalences sont un outil mathématique puissant, particulièrement utiles pour lever des formes
indéterminées dans le calcul de limite.

7.2.4.A Définitions
Définition 200 (Équivalence en ∞). Deux fonctions f et g sont équivalentes au voisinage de a
(avec a = +∞ ou a = −∞) si et seulement si u(x) = g(x) (1 + (x)) avec lim (x) = 0. On le note :
x→a
f ∼ g ou f (x) ∼ g(x)
a x→a
Remarque : Deux fonctions équivalentes ont une même limite !
Théorème 201 (Équivalence et limite). Si f ∼ g alors lim f (x) = lim g(x)
a x→a x→a
M2.189

60
Module 2

7.2.4.B Équivalences usuelles


Théorème 202 (Équivalent d’un polynôme). Un polynôme P (x) = an xn + ... + a1 x + a0 un polynôme
6 0) est tel que P (x) ∼ an xn
de degré n (avec an =
x→±∞

Exemple 203 (Équivalent de P (x) = 3x4 − 2x = 3x4 + 0x3 + 0x2 − 2x1 + 0). P (x) ∼ 3x4 et
x→+∞
P (x) ∼ 3x4
x→−∞

P (x)
Théorème 204 (Équivalent d’une fraction rationnelle). Une fraction rationnelle F (x) = avec
Q(x)
P (x) = an xn + ... + a1 x + a0 de degré n et Q(x) = bm xm + ... + b1 x + b0 de degré m admet pour
équivalent le quotient des équivalents de P (x) et Q(x).
P (x) 3x4 − 2x 3x4 + 0x3 + 0x2 − 2x1 + 0
Exemple 205 (Équivalent de F (x) = = 3 = ).
Q(x) 6x + 4x2 + 1 6x3 + 4x2 + 0x + 1
3x4
F (x) ∼
x→±∞ 6x3 M2.190

7.2.4.C Opérations sur les équivalents


Opérations sur les équivalents
• On peut multiplier, inverser, diviser des équivalents
• On ne peut pas ajouter, soustraire ou composer des équivalents, sauf cas très particulier

Théorème 206 (Opérations sur les équivalences). Soient f1 , f2 , g1 et g2 quatre fonctions telles que
f1 ∼ g1 et f2 ∼ g2 et λ ∈ R∗ . Alors :
+∞ +∞
• λf1 (x) ∼ λf2 (x)
x→+∞
1 1
• ∼
f1 (x) x→+∞ f2 (x)
f1 (x) f2 (x)
• ∼
g1 (x) x→+∞ g2 (x)
• f1 (λx) ∼ g1 (λx)
x→+∞

Remarque
Idem en −∞
M2.191

7.2.4.D Exercices

7.2.4.D.a Exercices-types
x2 − 1
Exercice 2.52. Exercice type : Équivalents : Calculer lim 1 + .
x→+∞ 2x2 + 1
M2.192

7.2.4.D.b Exercices de TD
Exercice 2.53. Limites de fractions rationnelles : Calculer les limites en +∞ et en −∞ des fonctions f suivantes :
7x + 3 2x − 3 2x + |2x + 5|
1 f (x) = 2 f (x) = 3 f (x) =
4x2 − 3x + 13 x+5 5x − 1

M2.193

61
Module 2

7.2.5 Croissance comparée


7.2.5.A Définition
ln(x) ex
Théorème 207 (Règles de croissance comparée). On a lim = 0 et lim = +∞ (avec
x→+∞ xα x→+∞ xα
∗ α x
α ∈ R+ ). On dit que : ln << x << e en +∞ comme l’illustre la figure43.
ex
Exercice 2.54. Exercice type : Limites asymptotiques : Déterminer lim ln(x) 1 .
x→+∞ x2

50
x 7→ ex

40

30

x 7→ x2
20

10
x 7→ ln(x)
x
0 1 2 3 4 5

Figure 43 – ¡¡ln croit moins vite que les puissances, qui croissent moins vite que l’expo vers +∞¿¿
M2.194

7.2.5.B Exercices de TD
Exercice 2.55. Limites avec croissance comparée : Déterminer les limites quand x tend vers +∞ et lorsqu’elle existe,
lorsque x tend vers −∞, des fonctions f suivantes :

ex e2x − x2
1 f (x) = 2 f (x) = x3 − 2x 3 f (x) = (x + 1)e−x 4 f (x) =
x2 + 1 2
e2x+1
3x √ e1+x 10x
5 f (x) = 4 6 f (x) = x + 1e−3x 7 f (x) = 8* f (x) = √
x x2 ln(x) x2 + 1

M2.195
Exercice 2.56. Accroissements finis (pour les poursuites d’études longues) : Cet exercice utilise la formule des
accroissements finis donnée par : pour toute fonction f continue sur [a, b], pour h = b − a, il existe un réel θ (avec
0 < θ < 1) tel que f (a + h) = f (a) + hf 0 (a + θh).
Déterminer la valeur prise par θ lorsque la fonction f est définie par :

1 f (x) = αx2 + βx + γ 2 f (x) = ex

Calculer, dans chacun des cas, la limite de θ quand l’écart h tend vers 0.

M2.196
Exercice 2.57. Série harmonique (pour les poursuites d’études longues) :
Cet exercice utilise la formule des accroissements finis donnée par : pour toute fonction f continue sur [a, b], pour
h = b − a, il existe un réel θ (avec 0 < θ < 1) tel que f (a + h) = f (a) + hf 0 (a + θh).
1
1. Donner un encadrement de ln(a + h) et l’appliquer lorsque a = 1 et h = où n ∈ N∗ .
n
2. En déduire un encadrement de ln(n + 1) − ln(n), ln(n) − ln(n − 1), et ainsi de suite jusqu’à ln(2) − ln(1).
1 1 1
3. Déduire aussi un encadrement de un = 1 + + + ... + .
2 3 n
4. Quelle est la limite de un quand n tend vers l’infini.

M2.197

62
Module 2

7.3 Application : Branches asymptotiques


Lors du tracé du graphe d’une fonction f , une branche infinie apparaı̂t dès lors que l’une au moins des
coordonnées x ou y = f (x) tend vers l’infini. La question est alors de savoir ”comment” le graphe tend
vers l’infini, notamment s’il suit une direction (un axe) particulière. L’étude des branches asymptotiques
ou branches infinies est donc indispensable à l’étude du comportement global d’une fonction, et facilite
la représentation graphique. Elle est essentiellement liée à un calcul de limites asymptotiques.
Un premier exemple, vu au lycée, est les asymptotes verticales au point a (avec a un réel) : ces
asymptotes se produisent lorsque la fonction f tend vers l’infini en ce point particulier a. Ainsi, si
lim f = ±∞, alors la droite verticale d’équation x = a est une asymptote verticale du graphe de f . On
a
se reportera à la partie 8 pour le calcul de limites en un point.
Dans cette partie, on va s’intéresser aux branches de la fonction lorsque x tend vers +∞ ou −∞.

7.3.1 Définitions

Objectifs
Evaluer ”comment” une fonction f (x) tend vers +∞ lorsque x → +∞, autrement dit quelle est sa
direction dominante parmi :
1. les droites (0x), (0y)
2. les droites de la forme y = ax + b
3. les branches de la forme y = ax2 guidées par une droite

y
20
y
10
x
15 f (x) = 2 + ln(x)

5
10 f (x) = 3 + x + 1
x
x
Branche y = 2
5 x
Asymptote y = x + 3 0 2 4 6 8

x
0 1 2 3 4 −5

Figure 44 – Un exemple de droite asymptotique (à gauche) et de branche parabolique (à droite)
M2.198

7.3.2 Méthodologie
Les étapes du calcul des asymptotes et des branches paraboliques lorsque x tend vers +∞ est donnée
figure 45.
Remarque
Résultats identiques lorsque x → −∞
M2.199

7.3.3 Exercices
7.3.3.A Exercices-types
Exercice 2.58. Exercice type : Asymptotes : Déterminer la branche asymptotique en +∞ et en −∞ :
x2 + 2x − 2
g(x) = .
x−2
M2.200

63
Module 2

lim f (x) =?
x→∞

L∈R ±∞
Asymptote
f (x)
horizontale lim =?
y = L x→∞ x

0 ±∞
a ∈ R∗

Branche Branche
lim f (x) − ax =? parabolique parabolique
x→∞ de direction de direction
(0x) (0y)

b∈R ±∞

Branche
Asymptote
parabolique
oblique
de direction
y = ax + b
y = ax

Figure 45 – Méthodologie pour le calcul des asymptotes et branches asymptotiques

7.3.3.B Exercices de TD
5x2 + 3x − 2
Exercice 2.59. Asymptotes : Déterminer le comportement asymptotique de f (x) = en +∞.
x+2

Exercice 2.60. Branches asymptotiques : Déterminer les branches asymptotiques des fonctions suivantes :

1 x2 + 3x − 1 1 x
1* f (x) = 2* f (x) = 2(2 − x) +
2 x+3 4x+2

M2.201
Exercice 2.61. Etude d’un schéma électronique :
On considère le montage suivant :

R1 ≡ x R2 ≡ 3
i1

R1 ≡ x
i2

où R1 sont deux résistances de x Ohms et R2 une de 3 Ohms.


1. Exprimer la résistance équivalente du circuit, notée R, en fonction de x.
2. Etudier les variations de R en fonction de x, ainsi que les branches infinies (on envisagera la possibilité d’une
asymptote en l’infinie). Tracer la courbe C de R pour x variant entre 0 et 6 Ohms.
 
1 3
3. A partir de quelle valeur de x la différence R − x+ est-elle inférieure à 1/100 ? En déduire une valeur
2 4
approchée de R lorsque x = 120 Ohms.

M2.202

8 Comportements locaux
On s’intéresse maintenant à l’analyse du comportement local d’une fonction f de la variable réelle x,
c’est à dire aux variations de f (x) lorsque x est à proximité (au voisinage) d’une valeur réelle a fixée.

64
Module 2

8.1 Limites en un point a


8.1.1 Notion de comportement local
8.1.1.A Notion

y lim f (x) = +∞
x→0+

η
1
Ginv
x
1

Figure 46 – La fonction inverse, cas d’une limite +∞ en 0 par valeurs supérieures

Exemple 208 (Fonction inverse). Lorsque x → 0 (par valeurs supérieures), f (x) croit indéfiniment ; on
dit que lim+ f (x) = +∞ comme l’illustre la figure 46.
x→0
M2.203

Définitions 209 (Comportement local). • Le comportement local d’une fonction f de la variable x est
la ”‘direction”’ de f lorsque x tend vers a, soit des deux côtés, soit par valeurs inférieures (a− ), soit
par valeurs supérieures a+ .
• Elle prend la forme d’une limite L qui peut être un nombre ∈ R ou un infini ±∞.
• La limite L peut être atteinte ou approchée par la fonction, en arrivant par valeurs inférieures (L− )
ou supérieures (L+ ).
On la note : lim f (x) = lim f = L
x→a a

Remarque
Très souvent a = 0
M2.204

8.1.1.B Limite finie en un point


Cas d’une limite finie L ∈ R en a ∈ R
lim f (x) = lim f = L
x→a a

sin(x)
Exemple 210 (Sinus cardinal). lim sinc (x) = lim = 1 comme l’illustre la figure 47
x→0 x→0 x

1 lim f (x) = 1
 x→0

η
Gsinc
x
−3π −2π −π 0 π 2π 3π

Figure 47 – La fonction sinus cardinal, de limite 1 en 0


M2.205

65
Module 2

8.1.1.C Limite infinie en un point


Cas d’une limite +∞ en un point a ∈ R
lim f (x) = lim f = +∞
x→a a

1
Exemple 211 (f (x) = ). de limite +∞ lorsque x → 0 (cf. graphe donné figure 48)
|x|

y lim f (x) = +∞
x→0

η
1
G1/|x|
x
1

Figure 48 – La fonction valeur absolue, de limite 0 en 0


M2.206

8.1.1.D Valeurs supérieures ou inférieures


1. Si x → a+ , alors x → a et x ≥ a
2. Si x → a− , alors x → a et x ≤ a
De même, pour L ∈ R
1. lim f (x) = L+ , alors f (x) → L et f (x) ≥ L
x→a
2. lim f (x) = L− , alors f (x) → L et f (x) ≤ L
x→a
M2.207

8.1.2 Définitions (pour les poursuites d’études longues)


Définition 212 (Limites en un point). Soit f une fonction de la variable réelle x, a ∈ R un point et
L ∈ R.
• lim f (x) = lim f = L, si et seulement si pour tout  > 0, il existe un réel η > 0 tel que pour tout
x→a a
x ∈ Df : si 0 < |x − a| < η alors |f (x) − L| < . Autrement dit, on peut rendre f (x) aussi proche de L
que l’on veut à la seule condition de prendre x suffisamment voisin de a.
• lim f (x) = lim f = +∞, si et seulement si pour tout B > 0, il existe un réel η > 0 tel que pour tout
x→a a
x ∈ Df : si 0 < |x − a| < η, alors f (x) > B. Autrement dit, on peut rendre f (x) aussi grand que l’on
veut à la seule condition de prendre x suffisamment voisin de a.
• lim f (x) = lim f = −∞, si et seulement si pour tout B > 0, il existe un réel η > 0 tel que pour tout
x→a a
x ∈ Df : si 0 < |x − a| < η, alors f (x) < −B. Autrement dit, on peut rendre f (x) aussi petit que l’on
veut à la seule condition de prendre x suffisamment voisin de a.

Interprétation graphique de la définition des limites


Prenons l’exemple d’une limite finie L en un point a (cf. graphe du sinus cardinal figure 47). On est
assuré que tous les points du graphe Gf , c’est à dire les points M (x, f (x)) au voisinage du point (a, L)
se trouvent à l’intersection de deux tuyaux :
I le premier, vertical, représente les points du plan dont l’abscisse x est distante de a d’au plus η (à
gauche comme à droite de a), c’est à dire tel que 0 < |x − a| < η,
I le second, horizontal, représente les points du plan dont l’ordonnée y est distante de l d’au plus  (en
dessous comme au dessus de l), dès que l’on a pu trouver un η satisfaisant, c’est à dire tel que
|f (x) − l| < .

66
Module 2

Valeurs supérieures ou inférieures


Dans les définitions précédentes, on fait tendre x vers a indifféremment par valeurs supérieures à a (à
droite de a) ou par valeurs inférieures à a (à gauche de a). On peut limiter la façon de faire tendre x
vers a :
I soit aux valeurs supérieures de a (à la partie à droite de a dans le tuyau) ; on parlera alors de limite
par valeur supérieure, notée lim+ f (x), et dont les définitions effectives sont :
x→a
– lim+ f (x) = l si et seulement si ∀ > 0, ∃η > 0 tel que ∀x ∈ Df si 0 < x − a < η alors |f (x) − l| < 
x→a
– lim f (x) = +∞ si et seulement si ∀B > 0, ∃η > 0 tel que ∀x ∈ Df si 0 < x − a < η alors f (x) > B
x→a+
– lim+ f (x) = −∞ si et seulement
x→a
si ∀B > 0, ∃η > 0 tel que ∀x ∈ Df si 0 < x − a < η alors f (x) < −B
I soit aux valeurs inférieures de a (à la partie à gauche a dans le tuyau) ; on parlera alors de limite
par valeur inférieure, notée lim− f (x) et définie par :
x→a
– lim− f (x) = l si et seulement si ∀ > 0, ∃η > 0 tel que ∀x ∈ Df si 0 < a − x < η alors |f (x) − l| < 
x→a
– lim f (x) = +∞ si et seulement si ∀B > 0, ∃η > 0 tel que ∀x ∈ Df si 0 < a − x < η alors f (x) > B
x→a−
– lim− f (x) = −∞ si et seulement
x→a
si ∀B > 0, ∃η > 0 tel que ∀x ∈ Df si 0 < a − x < η alors f (x) < −B
Ces définitions étant relativement complexes et donc peu utilisables en pratique, nous allons être
amenés à définir un ensemble d’outils pour pouvoir calculer la limite des fonctions.

8.2 Calcul de limites


Le calcul des limites locales utilise plusieurs théorèmes dans lesquels le point d’étude a est quasi
systématiquement 0. Pour étudier la fonction en un point autre que 0 on procède en général à un
changement de variable.

8.2.1 Limites locales en 0 des fonctions usuelles en 0


Les limites des fonctions usuelles f (x) lorsque x tend vers 0 sont données table 8.

Fonction f (x) Limite en 0 Fonction f (x) Limite en 0

Constante c c sin(x) 0
Puissance xn (n ∈ N∗ ) 0 cos(x) 1

Racine carrée x 0+ tan(x) 0
+
1 +∞ si x → 0
Inverse arcsin(x) 0
x −∞ si x → 0−
π
Log népérien ln(x) −∞ pour x → 0+ arccos(x)
2
Exponentielle ex 1 arctan(x) 0

Table 8 – Limites des fonctions usuelles en 0


M2.208

8.2.2 Opérations sur les limites

Remarques
• Mêmes théorèmes que pour les comportements asymptotiques (cf section 7.2.2)
• Mêmes formes indéterminées
M2.209

8.2.2.A Exercices

67
Module 2

8.2.2.A.a Exercices-types
tan(x)
Exercice 2.62. Exercice type : Limite locale : Calculer lim .
x→0 2 + x1

M2.210

8.2.2.A.b Exercices de TD
Exercice 2.63. Limites en 0 : Calculer les limites en 0 des fonctions f suivantes :

arctan x p p 2x − 3 2x + |2x + 5|
1 f (x) = 2 f (x) = x2 + 1 − x2 − 1 3 f (x) = 4 f (x) =
|x − 3| x+5 5x − 1
|x(x − 1)| ln(x)
5 f (x) =
x3

M2.211

8.2.3 Équivalence en 0
8.2.3.A Rappel
Equivalence en 0
Deux fonctions f et g sont équivalentes au voisinage de 0 si elles sont égales au voisinage de 0 à un
epsilon près. Leurs graphes se tangentent et elles ont la même limite en 0. On le note : f (x) ∼ g(x)
x→0

Exemple 213 (Equivalent de tan). tan(x) ∼ x : on voit bien sur la figure 49 que la fonction x 7→ x
x→0
tangente la fonction tan au voisinage de 0 ; par contre, plus x s’éloigne de 0, moins tan(x) et x sont
proches.

y tan(x)

2 x

x
0 π/2

Figure 49 – Equivalence de tangente et l’identité au voisinage de 0


M2.212

8.2.3.B Équivalences usuelles en 0


Les équivalences usuelles au voisinage de 0 sont données pour un α ∈ R+∗ table 9.
Remarque
Même application au calcul de limites que pour les comportements asymptotiques, même opérations
licites
M2.213

8.2.3.C Exercices-types
Exercice 2.64. Exercice type : Limites via équivalences : Calculer :
1 1
tan(x) (1 + x) 3 − (1 − x) 3
1 lim 2 lim
x→0 x x→0 x
M2.214

68
Module 2

(1 + x)α ∼ 1 + αx (1 − x)α ∼ 1 − αx
x→0 x→0
1 1
∼ 1 + αx ∼ 1 − αx
(1 − x)α x→0 (1 + x)α x→0
ln(1 + x) ∼ x ln(1 − x) ∼ −x
x→0 x→0
sin(x) ∼ x cos(x) ∼ 1
x→0 x→0
x
tan(x) ∼ x a ∼ 1 + x ln(a)
x→0 x→0

arcsin(x) ∼ x arctan(x) ∼ x
x→0 x→0

P (x) = an xn + an−1 x n−1


+ ... + a0 ∼ le monôme ai xi de plus
x→0
petit degré tel que ai soit non nul
P (x)
F (x) = ∼ le quotient des équivalents de P (x) et Q(x)
Q(x) x→0

Table 9 – Équivalents usuels lorsque x au voisinage de 0 et pour tout α ∈ R+∗

8.2.4 Calcul de limite en a réel non nul


8.2.4.A Changement de variable
Partant de n’importe quel réel a, on peut toujours se ramener en 0 en utilisant un changement de
variable (en abrégé CV 7 ).
Théorème 214 (Changement de variable (CV)). Etant donnée une variable x tendant vers a et une
variable t choisie de sorte que x = u(t) et t = v(x) avec u et v deux fonctions, alors :
lim f (x) = lim f (u(t)) avec b = lim v(x)
x→a t→b x→a

Remarque
v n’est autre que la réciproque de u (v = u−1 ) vu section 6.5.
Méthodologie 215 (CV pour un calcul de lim f (x)). 1. Poser le cv x = u(t) et inverser le cv pour
x→a
obtenir t = v(x) ;
2. Réécrire l’expression de f (x) en fonction de t en remplaçant, dans la règle de définition de f , tous
les x par v(t), pour obtenir f (v(t)) ;
3. Calculer b = lim v(x) ;
x→a
4. Conclure que lim f (x) = lim f (u(t)).
x→a t→b
M2.215
Exercice 2.65. Exercice type : Changement de
variable 
: Calculer les limites suivantes en utilisant les changements de

1
x
1 1 x 
variables proposés : 1 lim 1+ y= 2 lim 2(2 − x) + y =x+2
x→+∞ x
x x→−2 4x+2  

M2.216

8.2.4.B Changements de variable usuels


Théorème 216 (Changements  de variable
 usuels).
 LesCV usuels sont :
• lim f (x) = lim f (y + a) y =x−a x=y+a
x→a y→0 
 
   

• lim f (x) = lim f (a − y) y =a−x x=a−y
    
  
x→a y→0
1 1 1
• lim f (x) = lim f y= x=
x→0+ y→+∞ y
x y
  



1 1 1
• lim f (x) = lim f y= x=
x→0− y→−∞ y
x
y
M2.217

7. Attention : ne pas le confondre avec l’abréviation de convergence aussi noté CV mais dans un autre contexte

69
Module 2

8.2.4.C Exercices de TD
Exercice 2.66. Changements de variable : Déterminer les limites suivantes en faisant les changements de variables
proposés :

x2 + 3x − 4  1

1
 
1 lim u = x − 1  2 lim ln 1 + u = x − 2
x→1 2x2 − x − 1 x→2+ x−2 x−2
1  
1

1
3 lim ln (x − 1) u = 2 − x  4 lim x tan u=
x→2− x−2  x→+∞ x

x

   x
3 x+1 1 1 1
5 lim x ln u= 6* lim 1+ u=
x→+∞ x
x x→+∞ x
x

M2.218

8.3 Développements limités


Le développement limité (en abrégé DL) d’une fonction f au voisinage d’un point a est une réécriture
de l’expression f (x) lorsque x est au voisinage de a (c’est à dire x ≈ a) sous la forme d’un polynôme et
d’un reste.
Ce DL est très utile pour le physicien lorsqu’il veut faire l’approximation d’une fonction : il remplace la
fonction par le polynôme et omet le reste (à condition que l’erreur commise par cette approximation
soit négligeable/tolérable).
On peut définir le DL d’une fonction en n’importe quel point a de son domaine de définition.
Néanmoins, dans la pratique, on utilise généralement le DL au point 0 (puisque partant d’un point a,
on peut toujours effectuer un changement de variable pour se ramener en 0 en utilisant le même
principe que pour les limites). Nous nous limiterons donc à ce cas de figure.

8.3.1 Définitions
8.3.1.A Principe
Principe
Les DLs permettent d’approcher de plus en plus précisément et localement (pour x autour de a)
l’image f (x) par un polynôme P (x).
Un DL aura un ordre qui indique le degré d’approximation de la fonction f .

Remarque
En général, a = 0 ; sinon, on effectue un changement de variable pour se ramener en 0.
Exemple 217 (DLs de tan en 0). • tan(x) ∼ x : l’équivalent en 0 est aussi le DL à l’ordre 1
0
x3
• tan(x) = x + + x3 (x) : DL à l’ordre 3 avec un polynôme de degré 3
3
x3 2x5
• tan(x) = x + + + x5 (x) : DL à l’ordre 5 avec un polynôme de degré 5
3 15
Remarque
Les DLs sont incrémentales avec l’ordre
M2.219

Définition 218 (DL à l’ordre n). Le développement limité à l’ordre n au voisinage de 0 d’une
fonction f prend la forme d’un polynôme à coefficients réels Pn (x) = a0 + a1 x + ... + an xn de degré au
plus égal à n, de sorte que pour tout x proche de 0, il existe une fonction  telle que
f (x) = Pn (x) + +xn (x) avec limx→0 (x) = 0.
M2.220

8.3.1.B Formule de Taylor-Young


Théorème 219 (Formule de Taylor-Young pour les DLs en 0). Une fonction f dérivable n fois au
voisinage de 0 admet un DL unique, donné par :

f 00 (0) 2 f (n) (0) n


f (x) = f (0) + f 0 (0)x + x + ... + x + xn (x)
2! n!

70
Module 2


1 × 2 × ... × (n − 1) × n , si n 6= 0
où la factorielle de n est définie par : n! = et  est une
1 , si n = 0
fonction telle que lim (x) = 0.
x→0

Exercice 2.67. Exercice type : DL avec Taylor-Young : Donner le DL de ex à l’ordre 5.

M2.221

Théorème 220 (Décrémenter l’ordre d’un DL). Pour passer d’un DL à l’ordre n à un DL à un ordre
m inférieur, il suffit de tronquer le polynôme à l’ordre m, c’est à dire d’effacer toutes les puissances de
x de degré supérieur à m.
x2 x3 x4 x5
Exemple 221 (DL à l’ordre 3 de ex ). Sachant ex = 1 + x + + + + + x5 (x) (DL à l’ordre
2 6 24 120
x2 x3
5), alors ex = 1 + x + + + +x3 (x) à l’ordre 3
2 6 M2.222

8.3.1.C Négligeabilité (pour les poursuites d’études longues)


Les DLs utilisent en réalité la notion de négligeabilité et de fonction négligeable ainsi définie :
Définition 222 (Négligeabilité). Une fonction f est dite négligeable devant le monôme xn (avec
f (x)
n ∈ N) au voisinage de 0 (noté V0 ) si f est définie sur V0 et si lim n = 0. On note alors :
x→0 x
∀x ∈ V0 , f (x) = o (xn ), avec o(xn ) se lisant ”petit ’o’ de xn ”.
Dans le DL, o(xn ) = +xn (x).
Les o(xn ) ont des propriétés cruciales pour comprendre comment se manipulent les DLs :
Théorème 223. Au voisinage de 0, tout monôme de type f (x) = xm (avec m ∈ N∗ ) est négligleable
devant xn (avec n ∈ N∗ ) à condition que m > n. Autrement dit : xm = o(xn ) avec m ≥ n
Théorème 224. La somme d’une fonction f négligeable devant xm (avec m ∈ N∗ ) et d’une fonction g
négligeable devant xn (avec n ∈ N∗ tel que m ≥ n) est négligeable devant xn , autrement dit
o(xm ) + o(xn ) = o(xn )
f (x) xm
 
f (x) + g(x) g(x) f (x)
Démonstration. En effet, lim = lim + n . Or m tend vers 0 (par
x→0 xn x→0 xm xn x x
m
x g(x)
négligence de f devant xm , n tend vers 0 car m > n et n tend vers 0 par négligence de g devant
x x
n f (x) + g(x)
x . Donc tend bien vers 0 lorsque x tend vers 0.
xn
Théorème 225. Plus généralement, pour m et n entier positif non nul, o(xm ) + o(xn ) = o(xp ) avec
p = min(m, n)
Théorème 226. Dire qu’une fonction f est telle que f (x) = o(1) (autrement dit des f négligeables
devant le monôme constant x0 = 1) signifie simplement que la fonction f (x) tend vers 0 lorsque x tend
vers 0.
Démonstration. Il suffit d’appliquer la définition de la négligence, qui dit que f (x) = o(1) si et
f (x)
seulement si lim = 0!
1
Théorème 227. Si f est une fonction négligeable devant le monôme xm (i.e. f (x) = o(xm )), alors
f (x)xn (avec m ≥ n) est négligeable devant xm+n : (x)xn = o(xm )xn = o(xm+n )
Théorème 228. Si f est une fonction négligeable devant le monôme xm (i.e. f (x) = o(xm )), alors
f (x) f (x) o(xm )
(avec m ≥ n) est négligeable devant x m−n
(et devant 1 si n = m) : = = o(xm−n )
xn xn xn
Théorème 229. Si une fonction f est négligeable devant xn , alors −f est aussi négligeable devant xn ,
de sorte que : o(xn ) = −o(xn )
L’information de signe pour un o() n’a donc pas d’importance ! Attention donc à ne pas écrire que
o(xn ) − o(xn ) est égal à 0 ; bien au contraire, o(xn ) − o(xn ) = o(xn ) !

71
Module 2

Définition 230 (Développement limité à l’ordre n au voisinage de 0). Une fonction f admet un
développement limité à l’ordre n au voisinage de 0 s’il existe un polynôme
Pn (x) = a0 + a1 x + ... + an xn de degré au plus égal à n (avec a0 , a1 , ..., an des coefficients réels) tel que :
f (x) = Pn (x) + o (xn ) où o(xn ) désigne une fonction (non spécifiée ici) négligeable devant xn . S’il existe
ce DL est unique et est donné par la formule de Taylor-Young.

8.3.1.D Interprétations (numériques et graphiques)

8.3.1.D.a Interprétation numérique Approximer la valeur de la fonction f (x) par le polynôme


Pn (x) à l’ordre n revient à commettre une erreur sur f (x), cette erreur étant plus petite que
(négligeable devant) xn . Autrement dit, l’erreur commise en approximant f (x) est d’autant plus petite
que x est proche de 0 et que l’ordre n est grand, comme l’illustre la table 10.
Exemple 231 (DL de ex ). cf. table 10.

x 0.1 0.01

Valeur exacte ex 1.10517091 1.010050167

DL à l’ordre 1 1+x 1.1 1.01


x2
DL à l’ordre 2 1+x+ 1.105 1.01005
2!
x2 x3
DL à l’ordre 3 1+x+ + 1.105166 1.01005016
2! 3!
x2 x3 x4
DL à l’ordre 4 1+x+ + + 1.105170 1.0100501670
2! 3! 4!
Table 10 – Erreur commise sur l’approximant de ex par son DL en fonction de l’ordre du DL et de la
valeur de x
M2.223

8.3.1.D.b Interprétation graphique


1
Exemple 232 (f (x) = ). f (x) admet pour DL à l’ordre n :
1+x
f (x) = Pn (x) = 1 − x + x − x3 + ... + (−1)n xn + xn (x) avec :
2

• P0 (x) = 1
• P1 (x) = 1 − x
• P2 (x) = 1 − x + x2
• P3 (x) = 1 − x + x2 − x3
représenté figure 50.
M2.224

8.3.2 Calculs de DL
8.3.2.A DLs usuels
Les développements limités usuels sont données table 11. M2.225

8.3.2.B Opérations sur les DLs


Considérons deux fonctions u et v dont on connaı̂t les DL en 0 à l’ordre n, on peut déduire les DLs de
toutes combinaisons des fonctions u et v en appliquant des règles précises présentées ci-dessous.

8.3.2.B.a DL d’une somme


Théorème 233 (DL d’une somme). Soient u(x) = Pn (x) + xn (x) et v(x) = Qn (x) + xn (x). Alors
u(x) + v(x) = Sn (x) avec Sn (x) = Pn (x) + Qn (x) + xn (x) tronqué à l’ordre n.
Exercice 2.68. Exercice type : DL d’une somme : Déterminer le DL à l’ordre 3 de f (x) = cos(x) + sin(x).

M2.226

72
Module 2

P3 (x)

1
1 1
f (x) =
1+x P2 (x)
x 1
f (x) =
0 1 1+x
P1 (x)

x
−0.5 0 0.5

Figure 50 – Comparaison graphique d’une fonction et de ses DLs : dès que x s’approche de 0, les DLs
tangentent de mieux en mieux la courbe de f

8.3.2.B.b DL d’un produit


Théorème 234 (DL d’un produit). Soient u(x) = Pn (x) + xn (x) et v(x) = Qn (x) + xn (x). Alors
u(x).v(x) = Sn (x) + xn (x) avec Sn (x) = Pn (x).Qn (x) tronqué à l’ordre n.
Exercice 2.69. Exercice type : DL d’un produit : Déterminer le DL à à l’ordre 2 de f (x) = ex . cos(x).

M2.227

8.3.2.B.c DL d’un quotient


Théorème 235 (DL d’un quotient). Soient u(x) = Pn (x) + xn (x) et v(x) = Qn (x) + xn (x). Alors
u(x)
= Sn (x) + xn (x) avec Sn (x) obtenu par division polynomiale suivant les puissances croissantes de
v(x)
Pn (x) par Qn (x) tronqué à l’ordre n.
ln(1 + x)
Exercice 2.70. Exercice type : DL d’un quotient : Déterminer le DL à l’ordre 2 de f (x) = .
cos(x)

M2.228

8.3.2.B.d DL d’une composée

Théorème
 236 (DL d’une composée). Soient u(x) = Pn (x) + xn (x) et v(x) = Qn (x) + xn (x). Alors
u v(x) = Sn (x) + xn (x) avec Sn (x) = Pn (Qn (x)) tronqué à l’ordre n.
Exercice 2.71. Exercice type : DL d’une composée : Déterminer le DL à l’ordre 2 de :

1 f (x) = ln(1 + sin(x)) 2 g(x) = ln(1 + 3x) 3 h(x) = sin(−2x)

M2.229

8.3.2.C Exercices de TD
Exercice 2.72. DL d’une somme : Déterminer le DL à à l’ordre 3 de u(x) + v(x) lorsque u(x) = ex et v(x) = sin(x).

Exercice 2.73. DL d’un produit : Déterminer le DL à l’ordre 2 de u(x).v(x) avec u(x) = ex et v(x) = sin(x).

73
Module 2

f (x) ∼ Pn (x) du DL à l’ordre n


0
α(α − 1) . . . (α − n + 1) n
(1 + x)α 1 + αx 1 + αx + ... + x + xn (x)
n!
1
1−x 1 − x + x2 − x3 + . . . + (−1)n xn + xn (x)
1+x
x2 x3 (−1)n+1 n
ln(1 + x) x x− + + ... + x + xn (x)
2 3 n
x2 x3 xn
ex 1+x 1+x+ + + ... + + xn (x)
2 6 n!
x3 x5 (−1)p 2p+1
sin(x) x x− + − ... + x + x2p+1 (x)
6 120 (2p + 1)!
x2 x4 (−1)p 2p
cos(x) 1 1− + − ... + x + x2p (x)
2 24 (2p)!
x3 2x5
tan(x) x x+ + + x5 (x)
3 15
x3 3x5
arcsin(x) x x+ + + x5 (x)
6 8
x3 x5
arctan(x) x x− + + x5 (x)
3 120
Table 11 – DLs usuels

Exercice 2.74. Calcul de DLs : Donner le développement limité en 0 à l’ordre 2 des fonctions de la variable x
suivantes :
sin(x) 1 ln(1 + x) π 
1 2
2 3 tan2 (x) 4 5 sin +x
1+x 1 + sin(x) 1+x 4
sin(πx) x
6 sinc (x) = 7 xex 8
πx 1 − ex
M2.230

8.3.3 Applications : Limites


8.3.3.A DL et limites
Théorème 237 (DL et limite). Si une fonction f admet un DL en 0 à l’ordre n de la forme Pn (x) où
Pn (x) est un polynôme de degré n, alors : lim f (x) = lim Pn (x)
x→0 x→0

ln(1 − x)
Exercice 2.75. Exercice type : Limite : Calculer la limite en 0 de f (x) = .
x
M2.231

8.3.3.B Exercices de TD
Exercice 2.76. Calcul de limites : Calculer les limites quand x tend vers 0 des fonctions suivantes, en utilisant les DLs
usuels :
√ √
x − arcsin(x) x2 sin(x) 2x + 1 − x + 1
1 f (x) = 2 f (x) = 3 f (x) =
x − sin(x) x − sin(x) x
2
1 − e−x ax − bx ln (cos(ax))
4 f (x) = 5 f (x) = 6 f (x) =
1 − cos(x) x ln (cos(bx))

où a et b sont deux paramètres réels strictement positifs.

Exercice 2.77. Calcul de limites (DS 2008) : Calculez les limites suivantes :

ex − 1
 
1 1
lim x2 3(1+ x )
p
3
1 lim 1 + x3 − (1 + x) 2 3 lim ln
x→+∞ x→±∞ x→0 x x

74
Module 2

M2.232
Exercice 2.78. Limites (pour les poursuites d’études longues) :
Calculer les limites suivantes :
x − (n + 1)xn+1 + nxn+2
 
x+1 ln(x)
1 lim x ln 2 lim √ 3 lim
x→+∞ x−1 x→1 x−1 x→1 (1 − x)2
cos(πx/2)    
4 lim 5 lim x 21/x − 1 6 lim x 2 1/x
−1
x→1 x − 1 n x→±∞ x→0±
cos( π2 x) xn − 1

n+1
7 lim 8 lim 9 lim
n→+∞ n x→+∞ x−1 x→1 x−1

M2.233

9 Synthèse : Étude de fonctions


Objectif de l’étude de fonction
Tracer le graphe de la fonction sans calculatrice
M2.234

9.1 Techniques d’étude de fonctions


Méthodologie 238 (Étude d’une fonction). 1. Déterminer l’ensemble d’étude ;
2. Déterminer le tableau de variation sur l’ensemble d’étude ;
3. Étudier les branches asymptotiques de l’ensemble d’étude ;
4. Étudier quelques comportements locaux (dépendant du tableau de variation) ;
5. Tracer le graphe.
M2.235

9.2 Exercices
Exercice 2.79. Exercice type :Extrait duDS 2008-2009 :
x2 − 1
Etudier la fonction f (x) = x .
6x2 − 4
1. Ensemble de définition et de dérivabilité (1 pts).
2. Etude de la parité (0.5 pts) et ensemble d’étude (0.5 pts).
3. Dérivée de f (2 pts).
4. Sens de variation (on pourra au besoin poser u = x2 ) (2 pts).
5. Limite de f en +∞ (1 pts)
√ 
2
6. lim
√ −
f (x) et lim
√ +
f (x) (2 pts) avec u = x − √ .
3


 
2 2
x→ √ x→ √
3 3

7. DL à l’ordre 1 de f (x) au voisinage du point x = 0 (1 pts).


8. Equation de l’asymptote au graphe de la fonction f en +∞ (1 pts).
r
2
9. Graphe de f (sachant = 0.81)
3

M2.236
Exercice 2.80. Etude de fonction (DS 2005)
 :
x+1
Soit la fonction f (x) = Arctan . Donner le domaine de définition de f . Calculer sa dérivée et donner les
x
limites quand x tend vers ±∞, 0− et 0+ . Tracer grossièrement son graphe.

M2.237

75
Module 3

Module 3 — Calcul intégral et équations différentielles

M3.238

10 Calcul intégral
Le processus d’intégration est en quelque sorte l’étape inverse de la dérivation. Il permet d’accumuler
les valeurs d’une fonction (ou d’un signal) sur un intervalle donné ; il est très souvent utilisé en
électronique ou en télécommunications pour des calculs d’énergie.

10.1 Primitive
10.1.1 Définitions
10.1.1.A Primitives
Définition 239 (Primitive). Soit f une fonction réelle de la variable réelle, définie et continue sur
l’intervalle [a; b]. Une primitive de la fonction f est une fonction F de la variable x définie de [a; b]
sur R tel que : pour tout x ∈ [a; b], F 0 (x) = f (x).
1
Exemple 240 (Primitives de la fonction inverse). F (x) = − 2 est une primitive de la fonction inverse
x
1
f (x) =
x
Corollaire 241. Une primitive F de f sur [a; b] est nécessairement dérivable sur [a; b] et de dérivée
F 0 (x) = f (x) sur [a; b]
Z Z M3.239

Notation (pour les poursuites d’études longues) : Une primitive de f est notée F = f = f (t)dt ou
Z x
F (x) = f (t)dt où t est une variable muette appelée variable d’intégration. Il faut bien faire
attention à ne pas utiliser le même nom pour la variable définissant F (ici x) et pour la variable
d’intégration (ici t), au risque de faire des erreurs dans les calculs.
Exercice 3.1. Exercice type : Primitives : Soit f une fonction. Donner une primitive F de f 0 .

Théorème 242 (Primitive et dérivée). • Une primitive de la dérivée de f est f autrement dit une
primitive de f 0 est f .
• La dérivée d’une primitive de f est f autrement dit F 0 = f .
M3.240

10.1.1.B Condition d’existence d’une primitive


Théorème 243 (Th. de Darboux : CNS 8 d’existence d’une primitive). Pour qu’une fonction f
admette une primitive F sur l’intervalle [a; b], il faut qu’elle soit continue sur [a; b].

Rappel M2
Une fonction f dérivable sur [a; b] est nécessairement continue ; elle admettra donc une primitive sur
[a; b].
M3.241

10.1.1.C Une infinité de primitives


Dans la suite, f désigne une fonction réelle de la variable réelle continue sur un intervalle [a; b].

Théorème 244 (Ensemble des primitives de f ). f possède en fait une infinité de primitives, toutes
définies à une constante c près, appelée constante d’intégration.
Les primitives de f forment donc
un ensemble des fonctions noté x 7→ F (x) + c/c ∈ R . Cet ensemble se lit ”l’ensemble des fonctions
qui à x associe F (x) + c tel que c soit une constante réelle”.
8. Condition nécessaire et suffisante

76
Module 3

Démonstration. Soit F1 une primitive de f sur [a; b]. Alors la fonction F2 définie par F2 (x) = F1 (x) + c
(avec c constante réelle quelconque) est aussi une primitive de f sur [a; b]. En effet, par définition d’une
primitive, F1 est dérivable sur [a, b] avec F10 (x) = f (x). Or F2 est dérivable sur [a, b] (comme somme de
F1 et de la fonction constante c toutes deux dérivables sur [a, b]) et pour tout x de [a, b] ,
F20 (x) = (F1 (x) + c)0 = F10 (x) = f (x) (car une constante est de dérivée nulle). Donc, comme
F20 (x) = f (x), F2 vérifie bien la définition d’une primitive de f .
Exemple 245 (Primitives de l’exponentielle). Toutes les primitives de la fonction f (x) = ex sont les
fonctions ex + c avec c une constante réelle quelconque.
M3.242

10.1.1.D Une unique primitive dont le graphe passe par un point donné
Théorème 246 (Une seule primitive pour une condition de valeur donnée). Il n’existe qu’une seule et
unique primitive
 de f dont la valeur en un point x0 est y0 : c’est la fonction F qui satisfait au système
F0 = f
d’équations : .
F (x0 ) = y0

Trouver LA primitive QUI


Connaissant une primitive F1 de f , trouver l’unique primitive F2 de f dont la valeur en x0 est y0
consiste à trouver l’unique valeur de la constante d’intégration c telle que y0 = F1 (x0 ) + c. Cette unique
valeur est copt = y0 − F1 (x0 ). F2 est donc définie
 pour tout x ∈ [a, b] par
F2 (x) = F1 (x) + copt = F1 (x) + y0 − F1 (x0 ) .
Exercice 3.2. Exercice type : La primitive : Trouver la primitive de ex qui s’annule en 2.

M3.243

10.1.1.E Résumé
Une question de vocabulaire
Attention donc au vocabulaire employé : Pour une fonction f , admettant une primitive F :
• Toutes les primitives de f sont toutes les fonctions de la forme F + c avec c la constante
d’intégration 
• La primitive de f qui vaut y0 en x0 est la seule fonction F + y0 − F (x0 )
• Une primitive de f est par exemple F + 2
Ces primitives ne sont valables que sur un intervalle I où la fonction f est continue (ou au moins
dérivable).
M3.244

10.1.2 Calcul de primitives


Calculer une primitive est une opération délicate ; elle consiste en premier lieu à utiliser des tables de
primitives usuelles qu’il faut connaı̂tre par coeur puis à exploiter des règles d’assemblage de fonctions.

10.1.2.A Primitives des fonctions usuelles


Les primitives des fonctions usuelles sont listées table 12 . Elles s’obtiennent simplement en relisant le
tableau des dérivées usuelles à l’envers.
Rappel : Notation ensembliste
N \ {0, 1} signifie l’ensemble des entiers naturels (N) privé des valeurs 0 et 1 : c’est donc l’ensemble
{2, 3, 4, 5, ..., +∞}. De même, R \ {−1} est l’ensemble des réels (R) privés de la valeur −1.
M3.245

10.1.2.B Opérations sur les fonctions


Comme pour les dérivées, on peut déduire la primitive d’une fonction f en l’écrivant d’abord comme un
assemblage de deux fonctions (plus simples) u et v, dont on connait les primitives (respectivement) U et
V , puis en utilisant les règles de calcul pour les assemblages de fonctions. Attention tout de même au
fait que les règles pour les primitives ne sont pas les mêmes que pour les dérivées (il y en a moins).
Soient u une fonction de primitive U , v une fonction de primitive V et λ ∈ R∗ . La table 13 donne les
règles de calcul d’une primitive de f lorsque f est un assemblage simple des fonctions u et v.
Exercice 3.3. Exercice type : Primitives : Trouver toutes les primitives de :

77
Module 3

Fonction f (x) Primitives F (x) Validité

Constante k (avec k ∈ R) kx + c R Terminale


1
Inverse ln |x| + c R∗ Terminale
x
n+1
x
Monôme xn (avec n ∈ N) F (x) = +c R Terminale
n+1
Puissance

1
√ 1 x n +1
Racine n-ième n
x = x n (avec n ∈ N∗ ) 1 +c R+
n +1
1 1
Puissance d’inverse = x−n (avec n ∈ N \ {0, 1}) R∗ Terminale
xn (1 − n)xn−1
xα+1
Puissance xα (avec α ∈ R \ {−1}) +c R∗+
α+1
ex ex + c
Expo

Exponentielle R Terminale
x
a
Expo. à base a ax = ex ln(a) (avec a ∈ R+
∗) +c R
ln(a)
Cosinus cos(x) sin(x) + c R Terminale

Sinus sin(x) − cos(x) + c R Terminale


Trigonométrie

1 + tan2 (x) tan(x) + c R M2


1
−√ arccos(x) + c ] − 1; 1[ M2
1 − x2
1
√ arcsin(x) + c ] − 1; 1[ M2
1 − x2
1
F (x) = arctan(x) + c R M2
1 + x2
Table 12 – Primitives des fonctions usuelles

2 1
1 f (x) = + 3x 2 g(x) = e3x + cos(2x)
x 5

M3.246
Si f peut s’écrire comme la dérivée d’un produit, d’un quotient ou d’une composée faisant intervenir les
fonctions u et v, on peut aisément donner une primitive de f grâce au théorème 242. Ce procédé est
donné table 14.
2x + 2
Exercice 3.4. Exercice type : Primitive de fractions rationnelles : Donner toutes les primitives de f (x) = .
x2 + 2x + 2
M3.247

10.1.3 Techniques pour le calcul de primitives


10.1.3.A Cas général
Méthodologie 247 (Recherche de primitives de f dans le cas général). 1. Reconnaı̂tre les fonctions
usuelles dans f et donner une de leur primitive
2. Reconnaı̂tre l’assemblage de fonctions utilisées (somme, dérivée, amplification, composée, ...)
3. Intégrer en utilisant les tables en n’oubliant pas la constante d’intégration
Exercice 3.5. Exercice type : Primitives : Donner toutes les primitives de :

1 f (x) = 2x(1 + x2 )2 2 P (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + a3 x3 + a4 x4


1
3 f (x) = 2 cos(3x) + 5 sin( x)
5

78
Module 3

Fonction f (x) Primitives

Somme f (x) = u(x) + v(x) F (x) = U (x) + V (x) + c

Difference f (x) = u(x) − v(x) F (x) = U (x) − V (x) + c

Amplification f (x) = λu(x) F (x) = λU (x) + c


1
Homothétie f (x) = u(λx) F (x) = U (λx) + c
λ
Table 13 – Primitives pour un assemblage usuel f de fonctions u et v dont les primitives sont respecti-
vement U et V , avec λ ∈ R∗

Dérivée Fonction f (x) Primitives

d’un produit f = (u.v)0 f (x) = u0 (x)v(x) + u(x)v 0 (x) F (x) = u(x).v(x) + c


0 0
 u 0 u(x) v(x) − u(x)v(x) u(x)
d’un quotient f= f (x) = F (x) = +c
v v(x)2 v(x)
f = (u ◦ v)0 f (x) = v 0 (x)u0 v(x)
 
d’une composée F (x) = u v(x) + c

Table 14 – Primitives d’une fonction f lorsqu’elle s’écrit comme une dérivée faisant intervenir les fonc-
tions u et v.

M3.248

10.1.3.B Cas particulier où f contient des fonctions trigonométriques


Méthodologie 248 (Recherche des primitives de f lorsque f contient des fonctions trigonométriques).
Linéariser la fonction en somme de cos et de sin (à la puissance 1) puis appliquer la méthodologie 247
(cas général)
Exercice 3.6. Exercice type : Primitives : Donner toutes les primitives de :

1 f (x) = sin2 (x) 2 g(x) = cos2 (x) 3 h(x) = cos(3x) sin(2x)

M3.249

10.1.3.C Cas particulier où f est une fraction rationnelle


Méthodologie 249 (Recherche des primitives de f lorsque f est une fraction rationnelle avec des éléments simples de 1
u0
Si f = , alors F (x) = ln |u(x)| + c
u
u0 1 1
2. Si f = n (avec n ∈ N∗ ), alors F (x) = +c
u 1 − n un−1 (x)
u0 v − uv 0 u(x)
3. Si f = , alors F (x) =
v2 v(x)
4. Sinon, autrement dit dans tous les autres cas, décomposer f en éléments simples M1 , pour
A 2x + b
obtenir une expression de la forme : f (x) = P (x) + +B 2 avec P (x) un
x−a x + bx + c
polynôme. Trouver ensuite une primitive de chacun des termes :
• le polynôme P (x) en utilisant la méthodologie 247 (cas général)
A
• les éléments simples de type ayant pour primitive A ln x − a
x−a

79
Module 3

2x + b
• les éléments simples de type B ayant pour primitive B ln x2 + bx + c
x2
+ bx + c
puis ajouter toutes les primitives obtenues.
M3.250
Exercice 3.7. Exercice type : Primitives : Donner toutes les primitives de :

x−1 x3 + x + 1
1 f (x) = 5 2 g(x) =
x2 +x−6 x2 + 1

M3.251

10.1.3.D Exercices de TD
Exercice 3.8. Calcul de primitive : Pour chacune des fonctions f suivantes, donner toutes les primitives F (x) de f et
l’ensemble de définition des primitives, en utilisant les règles d’opérations sur les fonctions :

x+1 2
1 f (x) = 2x3 + 5x2 − 4x + 1 2 f (x) = √ 3 f (x) = 2x x2 + 1
x
3 1 sin(x)
4 f (x) = x2 + 1 5 f (x) = 6 f (x) =
(x + 1)5 cos2 (x)
x+3
7 f (x) = ex (x + 1) 8 f (x) = (x2 + 1) sin(x3 + 3x − 3) 9 f (x) = √
2
x + 6x + 7
x2 + 2x + 2 cos(x) p
10 f (x) = √ 11 f (x) = p 12 f (x) = x 1 + x2
x + 3x2 + 6x + 1
3
9 − sin2 (x)

M3.252
Exercice 3.9. Primitives de fractions rationnelles : Trouver une primitive des fractions rationnelles suivantes :

x+1 x2 + x + 1 x3 + 1
1 f (x) = 2 f (x) = 3 f (x) =
x2 + 1 x2 − 3x + 2 x−1
1 1 x+3
4 f (x) = 5 f (x) = 6 f (x) =
x2 (x2 − 3x + 2) (x − 1)(x2 + 1) x+2
5x − 12
7 f (x) =
x(x − 4)

M3.253

10.2 Intégrales propres dites intégrales de Riemann


10.2.1 Intégrales (propres)
10.2.1.A Définitions

10.2.1.A.a Une aire algébrique


Définition 250 (Intégrale de f de a à b). Soit f une fonction continue sur un intervalle [a; b].
L’intégrale de f de a à b est l’aire algébrique (signée) de la surface dite ”sous” le graphe
géométrique Gf de f entre les droites d’équation x = a et x = b. Elle correspond à l’aire de la surface
délimitée par les 4 points : A1 (a, 0), A2 (a, f (a)), B2 (b, f (b)) et B1 (b, 0) illustrée figure 51. Lorsque cette
surface est balayée dans le sens horaire, l’intégrale est positive ; sinon, elle est négative. On la note
Z b Z b
f ou f (x)dx. f est alors appelé intégrande.
a a

Remarques
Z b
Dans la notation f (x)dx,
a
• dx désigne la différentielle de x, autrement dit une petite variation de x. dx est un symbole
mathématique à part entière et n’est pas d × x.
• x est la variable d’intégration. C’est une variable muette qu’on peut remplacer par n’importe quel
Z b Z b Z b
autre nom de variable, par exemple t ou u : on a donc f (x)dx = f (t)dt = f (u)du.
a a a
M3.254

80
Module 3

B2 (b, f (b))
Gf

A2 (a, f (a))
Z b
f (x)dx
a

x
A1 (a, 0) B1 (b, 0)
Z b
Figure 51 – Intégrale f comme aire sous la courbe
a

10.2.1.A.b Approximation de l’intégrale par une somme de rectangles


Supposons qu’on dispose de n mesures de la fonction : f (x0 ), f (x1 ), f (x2 ), ..., f (xn−1 ) aux points x0 ,
x1 , x2 , ..., xn−1 régulièrement espacés d’une distance δx = x1 − x0 ≈ b−a n dans l’intervalle [a; b]. En
électronique et en télécommunications, on parle d’un échantillonnage de la fonction à la période δx (ou
1
à la fréquence ) : les points x0 , x1 , x2 , ..., xn−1 sont les instants d’échantillonnage tandis que les
δx
valeurs f (x0 ), f (x1 ), f (x2 ), ..., f (xn−1 ) sont les échantillons. En mathématiques, l’ensemble
{x0 , x1 , x2 , ..., xn−1 } est appelé subdivision de l’intervalle [a; b].

f (xn−1 ) Gf
f (x3 )
f (x2 )
f (x1 )
f (x0 )
f (xn−1 )δx

...
f (x0 )δx

f (x1 )δx

f (x2 )δx

f (x3 )δx

x
x0 x1 x2 x3 xn−1
a b
δx δx δx δx δx

Figure 52 – L’intégrale approchée (par valeur inférieure) par l’aire de n rectangles

On peut alors approcher ce qu’illustre la figure 52 l’aire sous la courbe Gf entre x = a et x = b ou


Z b
autrement dit f (x)dx, par l’aire de n rectangles, chacun étant de largeur δx et de hauteur l’une des
a
mesures de la fonction :
Z b
f (x0 )δx + f (x1 )δx + f (x2 )δx + ... + f (xn−1 )δx ≈ f (x)dx
a
M3.255
On peut même parler d’approximation par valeur inférieure car l’aire grise des rectangles est plus petite
que l’aire rouge de l’intégrale : pour être mathématiquement précis, on pourrait remplacer le symbole ≈

81
Module 3

par ≤.
En utilisant le symbole mathématique de sommation 9 , et qui se lit somme pour i variant de 0 à
n − 1 des termes f (xi )δx, cette équation se réécrit :
n−1
X Z b
f (xi )δx ≈ f (x)dx
i=0 a

Lorsqu’on fait tendre n vers +∞ (et lorsque la fonction f est intégrable), alors :
• le nombre de mesures de la fonction f (x0 ), f (x1 ), ..., f (xn−1 ) devient infini, autrement dit, on
exploite toutes les valeurs f (x) prises par la fonction f dans l’intervalle [a; b]
• l’intervalle séparant les points de mesures δx devient très petit et tend vers 0 : la différence δx tend
vers la différentielle dx (variation infiniment petite sur x)
Z b
• l’erreur commise dans l’approximation de l’aire f (x)dx par la somme de rectangles devient de plus
a
n−1
X Z b
en plus petite et tend vers 0 : on dit que la somme f (xi )δx converge vers f (x)dx
i=0 a
On a donc :
n−1
X Z b
lim f (xi )δx = f (x)dx
n→+∞ a
i=0

Conclusions
• Une intégrale est la somme de toutes les valeurs f (x) que prend la fonction f entre x = a et x = b
pondérées par la quantité infiniment petite dx.
• Dans le calcul d’une intégrale, il faudra systématiquement prendre en compte la règle de définition
qui s’applique pour f dans l’intervalle d’intégration [a; b].
M3.256
Z 5
Exercice 3.10. Exercice type : Intégrale d’une porte : Calculer l’intégrale Π2 (x)dx où ΠT désigne la fonction
−5
porte de la largeur T

M3.257

10.2.1.A.c Intégrabilité au sens de Riemann (pour les poursuites d’études longues)


L’approximation précédente, faite par valeur inférieure car les rectangles sont placés sous la courbe,
peut aussi se faire par valeur supérieure comme l’illustre la figure 53 : il s’agit cette fois de considérer les
n mesures de la fonctions f (x1 ), f (x2 ), ..., f (xn−1 ), f (xn ) aux points x1 , x2 , ... xn distants les uns des
autres de δx puis les n rectangles de largeur δx et de hauteur l’une des mesures de la fonction. On a
alors : Z b
f (x)dx ≤ f (x1 )δx + f (x2 )δx + ... + f (xn−1 )δx + f (xn )δx
a
En utilisant le symbole de sommation, on obtient le résultat suivant :
Définition 251 (Intégrabilité au sens de Riemann). En utilisant les approximations par valeur
inférieure et supérieure d’une intégrale, on a pour toutes fonctions f :
n−1
X Z b n
X
f (xi )δx ≤ f (x)dx ≤ f (xi )δx
i=0 a i=1

f est dite intégrable au sens de Riemann sur [a; b] si et seulement si lorsque n → +∞ les sommes
n−1
X n
X Z b
f (xi )δx et f (xi )δx convergent vers la même limite L. Cette limite L est f (x)dx.
i=0 i=1 a

9. qui sera très utilisé à partir du M5

82
Module 3

f (xn )
f (x4 ) Gf
f (x3 )
f (x2 )
f (x1 )

...

f (xn )δx
f (x1 )δx

f (x2 )δx

f (x3 )δx

f (x4 )δx
x

a b
δx δx δx δx δx

Figure 53 – L’intégrale approchée (par valeur supérieure) par l’aire de n rectangles

10.2.1.B Calcul d’intégrales


Définition 252 (Intégrale (propre)). Soit f une fonction continue sur [a; b] ayant pour primitive la
fonction F sur [a; b]. Alors f est intégrable sur [a; b] et son intégrale entre a et b est le nombre réel :
Z b
 b
f (x)dx = F (x) a = F (b) − F (a)
a

Remarques :
Z b
• La valeur de l’intégrale f (x)dx ne dépend pas de la constante d’intégration c choisie pour définir
a
une primitive F de f .
 b
• Le terme F (x) a est une expression/notation mathématique désignant la différence F (b) − F (a) ;
cette expression représente un nombre réel.
• On peut facilement calculer l’intégrale de f entre a et b si on dispose d’une primitive F de f .
N’oubliez pas cependant que cette intégrale (par définition) est aussi la ”somme” de toutes les valeurs
f (x) prises par f lorsque x varie entre a et b. La règle de définition utilisée pour f (x) dans le calcul
de l’intégrale est donc celle valable pour x ∈ [a; b]. M3.258
Exercice 3.11. Exercice type : Intégrales : Calculer :
Z 2 Z −1
1 sign(x)dx 2 |x|dx
1 −2

Exercice 3.12. Exercice type : Intégrales : Montrer que pour toute fonction f continue au voisinage d’un réel a,
Z a
f (t)dt = 0
a

M3.259

10.2.1.C Applications
Définition 253 (Grandeurs physiques en électronique). Soit une tension U (t) fonction du temps t.
Z b
1
• La valeur moyenne de U (t) entre l’instant t = a et l’instant t = b est : Umoy = U (t)dt
b−a a
s
Z b
1
• La valeur efficace 10 de U (t) entre l’instant t = a et l’instant t = b est : Uef f = U 2 (t)dt
b−a a
10. valeur de la tension continue qui provoquerait une même dissipation de puissance que U (t) si elle était appliquée aux
bornes d’une résistance

83
Module 3

Exercice 3.13. Exercice type : Tension en électronique : Soit la tension U (t) = U0 sin(2πωt) variable au cours du
1
temps t avec T = et ω deux constantes réelles. Donner la valeur moyenne puis la valeur efficace de U (t) sur [0; T ].
ω
M3.260

10.2.1.D Fonctions intégrales (pour les poursuites d’études longues)


Les primitives F (x) d’une fonction f peuvent se définir directement à partir des intégrales en
choisissant pour borne d’intégrale la variable x les définissant. C’est la notion de fonction intégrale.
Cette fonction permet aussi de mesurer les variations de l’intégrale (donc de l’aire sous la courbe Gf ) en
fonction de l’une de ces bornes.
Définition 254 (Fonction intégrale). Soit f une fonction continue de [a; b] dans R et x0 ∈ [a; b]. La
fonction intégrale est la fonction définie par :

 [a; b] → Z R
x Z x
F :
 x 7→ f= f (t)dt
x0 x0

F est l’unique primitive de f qui s’annule en x0 . Cette fonction est définie, continue et dérivable sur
[a; b], avec pour tout x ∈ [a; b], F 0 (x) = f (x).
Z x
1
Exemple 255 (Fonction intégrale de la fonction inverse). ln(x) = dt pour x > 0 est LA primitive
1 t
1
ou de manière équivalente la fonction intégrable de x 7→ sur R+ ∗ qui s’annule en 1.
x
Théorème 256 (Sens de variation de la fonction intégrale). Soit I un intervalle de [a; b]. Le sens de
variation de F est donné par le signe de f :
• si, pour tout x ∈ I f (x) ≥ 0, alors F est croissante ;
• si, pour tout x ∈ I f (x) ≤ 0, alors F est décroissante.

Démonstration. C’est l’application directe de la formule des accroissements finis vue au M2 .

10.2.2 Propriétés des intégrales propres


Soient trois points a, b, c réels (fixés ou variables) et f une fonction intégrable sur un intervalle incluant
a, b et c.
Z b Z c Z b
Théorème 257 (Relation de Chasles). f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx autrement dit, l’aire
a a c
sous la courbe Gf de a à b est la somme de l’aire sous la courbe de a et c plus celle de c à b.
Remarque : La relation de Chasles est valable même si c < a ou c > b
Z b Z a
Théorème 258 (Inversion des bornes). f (x)dx = − f (x)dx
a b
Z 2
Exercice 3.14. Exercice type : Chasles : Calculer (Π2 (x) + x)dx.
0
M3.261

Théorème
Z a 259 (Intégrale
Z a et symétrie graphique). • Si la fonction f est paire, alors
f (x)dx = 2 f (x)dx.
−a 0 Z a
• Si la fonction f est impaire, alors f (x)dx = 0.
−a
Z a+T Z T Z T
2
• Si la fonction f est périodique de période T , alors f (x)dx = f (x)dx = f (x)dx.
a 0 − T2
Z 5π
Exercice 3.15. Exercice type : Période : Calculer cos(x)dx.

M3.262

84
Module 3

10.2.3 Techniques d’intégration


Dans cette section, on s’intéresse aux méthodes qui, connaissant une fonction f définie et continue sur
Z b
l’intervalle [a; b] permettent de calculer I = f (x)dx, avec a, b deux réels fixés ou variables.
a
Méthodologies
1. Rechercher une primitive F de f puis calculer F (b) − F (a).
2. Utiliser une intégration par partie pour se ramener à la méthodologie précédente.
3. Effectuer un changement de variable pour se ramener à la méthodologie précédente.
M3.263

10.2.3.A Recherche de primitives


Z b
Méthodologie 260 (Recherche de primitives). f (x)dx se calcule en trouvant une primitive F de f
a
 b
puis en évaluant F (x) a = F (b) − F (a). F est recherchée avec les méthodologies 247, 248 et 249, déjà
vues pour le calcul de primitive et qui se résument de la sorte :
• f = assemblage de fonctions usuelles ⇒ tables des primitives usuelles et opérations sur les fonctions
• f = fonctions trigonométriques ⇒ Linéarisation
• f = fraction rationnelle simple
u0 u0 u0 v − uv 0
→ mettre f en relation avec du , du n ou du puis intégrer
u u v2
A 2x + b
→ sinon, faire une DES 11 de f puis intégrer les et 2
x−a x + bx + c
M3.264

10.2.3.A.a Exercices-types
Exercice 3.16. Exercice type : Intégrales : Calculer :
Z 2 Z 2
dt 1
1 2
2 dx
1 1+t 1 x2 (x + 1)

M3.265

10.2.3.A.b Exercices de TD
Exercice 3.17. BTS Groupement B 2003 : Soit f la fonction définie par f (x) = (2x + 3)e−x .
1. Montrer que f admet une primitive sur R.
2. Montrer qu’une primitive de f sur R est la fonction F définie par : F (x) = −(2x + 5)e−x .
Z 1
2 1
3. Montrer que f (x)dx = 5 − 6e− 2 .
0

M3.266
Exercice 3.18. Calcul d’intégrales : Calculer les intégrales suivantes :
Z 1 Z 2 Z π/4
1 (6x2 − 5)(2x3 − 5x + 1)dx 2 |x2 + 2x − 3|dx 3 tan(x)dx =
Z0 π/4 Z−22π
0
Z e2
2 1
4 tan (x)dx 5 | sin(t)|dt 6 dt
0 −2π e t ln(t)

M3.267
Exercice 3.19. BTS Groupement E 2002 : Soit f et h deux fonctions définies sur l’intervalle [0; 5] par :
1
f (x) = (x3 − 9x2 + 24x) et h(x) = −x2 + 6x.
4
1. Etudier et représenter graphiquement les fonctions f et h sur l’intervalle [0; 5].
2. En notant Gf et Gh les graphes géométriques de f et h, intuitez la position relative de Gf et Gh dans le plan.
Justifier ensuite votre réponse par le calcul.
3. Calculer l’aire S de la partie du plan comprise entre les deux graphes. On donnera une valeur exacte.

M3.268

11. Décomposition en éléments simples

85
Module 3

10.2.3.B Intégration Par Partie (IPP)


L’intégration par partie est une technique particulièrement utile lorsqu’on cherche à intégrer un
produit de deux fonctions qui ne serait pas une composée.

Théorème 261 (Intégration par partie). Si la fonction f à intégrer s’écrit f (x) = u0 (x)v(x) avec u, v
deux fonctions définies et dérivables sur [a; b] et de dérivées respectives u0 et v 0 elles-même continues sur
[a; b] alors la formule de l’intégration par partie consiste à écrire :

u(x)
Z b Z b b
Z b
0
u(x)v 0 (x)dx

f (x)dx = u (x) v(x) dx = u(x) · v(x) a

a a a
v 0 (x)
M3.269
0 0
Méthodologie 262 (IPP). 1. Chercher u et v tels qu’on puisse écrire f (x) = u (x)v(x) ;
2. Déterminer une primitive u de u0 ;
3. Calculer la dérivée v 0 de v ;
Z b Z b
b
u(x)v 0 (x)dx et calculer

4. Appliquer la formule de l’IPP f (x)dx = u(x) · v(x) a −
Z b a a
 b 0
u(x) · v(x) a puis intégrer u(x)v (x)dx avec les différentes méthodologies.
a
M3.270
0
Choix des fonctions u et v de l’IPP
Ce choix est arbitraire et requiert de la pratique et de l’intuition. Cependant, l’idée principale est que
Z b Z b
u(x)v 0 (x)dx soit plus facile à calculer que u0 (x)v(x)dx : on aura donc souvent tendance à choisir :
a a
• comme terme u0 (x), les fonctions trigonométriques, les exponentielles ;
• comme terme v(x), les polynômes, les logarithmes.
M3.271

10.2.3.B.a Exercices-types
Exercice 3.20. Exercice type : IPP : Calculer avec une IPP :
Z 2 Z 3
1 (2x + 1)ex dx 2 x cos(x)dx
1 1

M3.272

10.2.3.B.b Exercices de TD
Exercice 3.21. IPP : Calculer les intégrales suivantes en faisant une intégration par partie :
Z π Z b
1 x sin(x)dx 2 xα ln(x)dx avec 0 < a < b et α > 1
Z0 1  p  Za 0
3 ln x + x2 + 1 dx 4 xe−x dx avec a ∈ R
0 a

Exercice 3.22. IPP : Soit t ∈ R+∗ fixé. Calculer les intégrales suivantes en utilisant une IPP :
Z t Z t Z t
1 e2x (3x2 + 1)dx 2 e−x (x3 + 5x2 )dx 3 ln(x2 + 1)dx
0
Z t 0
Z t 0

4 x2 ln(x)dx 5 arctan(x)dx
1 0

M3.273

86
Module 3

10.2.3.C Le Changement de Variable (CV)


Théorème 263 (Le changement de variable). Soit f (x) une fonction intégrable sur [a; b] et l’intégrale
Z b  
I= f (x)dx. On pose x=u(t) où u est une fonction de la variable t qui est :
a  
dx
• définie et dérivable sur [α; β] de dérivée u0 (t) = telle que dx = u0 (t)dt ;
dt
• monotone sur [α; β] donc ayant une réciproque u−1 telle que t = u−1 (x) ;
• telle que u(α) = a et u(β) = b et donc telle que α = u−1 (a) et β = u−1 (b).
Alors :

Z b Z β
u0 (t)dt

I= f ( x ) dx = f u(t)
a α
M3.274
   
Méthodologie 264 (CV). 1. Poser le CV x=u(t) et l’inverser pour avoir t = u−1 (x) ;
   
2. Règle de définition : réécrire la règle de définition de f (x) en remplaçant l’ancienne variable x
par la nouvelle t ;
 
3. Calcul des bornes α et β : calculer ce que vaut t lorsque x = a, puis lorsque x = b ;
   
4. Calcul de la différentielle dx = u0 (t)dt : en interprétant x comme une fonction de t, calculer
 
0 dx 0
u (t) = autrement dit la dérivée x de x par rapport à t ; en déduire dx en fonction de dt ;
dt
5. Appliquer la formule du CV, puis continuer le calcul de l’intégrale avec les méthodologies du cours.
Z 1
√  √  M3.275

Exercice 3.23. Exercice type : CV : Calculer exp( x)dx en faisant le CV t = x.


0
 
M3.276

Choix du CV
En général, le CV est suggéré par l’énoncé ; sinon , la table 15 donne les CVs usuels pour le calcul de
Z b
f (x)dx en fonction de l’expression de f (x).
a

f (x) de la forme Changement de variable (CV)


p
1 − x2 x = cos(t) ou x = sin(t)
1
x = tan(t)
x2 + 1
ex + α
x = ln(t)
ex + β
Ecrire a2 x + bx + c sous la forme
p
a2 x + bx + c a
a2 (x+α)2 +β 2 puis t = (x+α)
β

Table 15 – Changements de variable usuels


M3.277

10.2.3.C.a Exercices-types
Exercice 3.24. Exercice type : CV : Calculer à l’aide d’un CV les intégrales suivantes :
Z 1p   Z 1 
1 x1 1
1 1 − x dx avec x = cos(t)
2 2 e dx avec t =
  1 x3

x
0  2
Z 1
1 1 
3 dx avec t = x + puis u = 2t 
2
0 x + x + 1/2
2 

M3.278

87
Module 3

10.2.3.C.b Exercices de TD
Exercice 3.25. CV : Calculer les intégrales suivantes en faisant le changement de variable suggéré :
Z 1/2   Z 1
q 
arcsin(x) 1
1 √ dx avec x = sin(u) 2 dx avec u = 32 x
1−x 2   3x2 +2


Z0 1
3x − 1
  0
Z 1
ex 
x
3 dx avec u = 21 (x − 1) 4 √ dx avec u = e 
Z0 1 x x − 2x + 5
2   Z0 1 e√ − 1
2x
e +1  x  √ 
x
5 dx avec u = e  6 dx avec u = x
e2x + 1 2
x +x  
Z0 1
x+1  √  Z1/4
3
1 
7 √ dx avec u = x 8 dx avec u = ln x 
x   2 x ln(x)
Z1/4
a
1  Z a
1
 √ 
9 dx avec u = e et a ∈ R+
x
10 √ dx avec u = 1 + ex et a ∈ R+
0 3+e
−x ∗
0 1+e x   ∗

M3.279

10.3 Intégrales (impropres) généralisées


10.3.1 Définitions
10.3.1.A Problématique
Z b
On cherche à calculer f (x)dx lorsque :
a
1. f n’est pas définie ou continue sur tous les points de [a; b]
2. f n’est définie que sur ]a; b] avec f non définie en a
3. f n’est définie que sur [a; b[ avec f non définie en b
4. l’intervalle d’intégration est [a; +∞[ ou est ] − ∞; b]
Z 1
Exemple 265 (Des intégrales impropres). • sinc (x)dx alors que sinc n’est pas définie en 0
−1
Z 0
1 1
• dx alors que tend vers l’infini lorsque t → 0 et donc que l’aire sous la courbe est
−1 x x
intuitivement infinie Z +∞
x2
 
1
• En Télécommunications, TEB = p exp − 2 dx, le TEB étant le taux d’erreur
2πσb2 0 2σb
binaire, autrement dit le nombre de bits erronés sur le nombre de bits total transmis sur une ligne de
transmission bruité M3.280

10.3.1.B Intégrale impropre


Définition 267 (Intégrale impropre ou généralisée). Soient a un réel, b un réel ou un infini (+∞ ou
−∞) et f une fonction définie et continue sur [a; b[.
Z T
• Si lim f (x)dx existe et vaut une valeur réelle finie I (c’est à dire une valeur 6= ∞), on dit que la
T →b a
Z b
fonction f est intégrable de a à b. Alors l’intégrale impropre (ou généralisée) notée f (x)dx
a
existe et
Z vaut I.
T
• Si lim f (x)dx n’a pas de valeur réelle finie (par exemple vaut +∞), alors on dit que f n’est pas
T →b a
Z b
intégrable. Alors l’intégrale impropre (ou généralisée) notée f (x)dx n’existe pas et n’a pas de
a
valeur.
• b est appelé la borne à risque
M3.281

88
Module 3

10.3.1.C Bornes à risques


Z b
Méthodologie 268 (Comment identifier la (ou les) borne(s) à risque ?). Dans l’intégrale f (x)dx,
a
1. Etudier la dérivabilité (continuité) de f sur l’intervalle d’intégration ([a; b]) : si f n’est pas
dérivable (continue) en différents points de l’intervalle d’intégration, ces points sont des bornes à
risque.
2. Si l’intervalle d’intégration inclut un infini (−∞, +∞), cet infini est une borne à risque.
3. Dans tous les autres cas, l’intégrale ne présente pas de borne à risque. Ce n’est pas une intégrale
généralisée mais une intégrale propre. On se reportera alors la section 10.2 pour le calcul de
l’intégrale.
M3.282

10.3.1.D Exercices

10.3.1.D.a Exercices-types
Exercice 3.26. Exercice type : Bornes à risque d’intégrales impropres : Identifier la ou les bornes à risques dans les
intégrales suivantes :
Z +∞ Z +∞
1 x
1 √ dx 2 dx
0 x 0 x2 + x + 1

M3.283

10.3.1.E Exercices de TD
Exercice 3.27. Bornes à risques : Pour chacune des intégrales suivantes, préciser (si elles existent) les bornes à
risques :
Z +1 Z +∞ Z π
1 1 2
π 
1 √ dx 2 √ dx 3 tan − x dx
0 x x π 2
Z +1 Z1 +∞ Z 4+∞
et
 
exp(arctan(x)) 1 1
4 dx 5 sin dt 7 dt
Z−1 x 1 t t 0 t2
+∞
x
8 2 + x + 1)n
dx avec n ∈ N∗
0 (x

M3.284

10.3.2 Existence d’intégrales impropres (pour les poursuites d’études longues)


Dans toute la suite, on supposera qu’il n’y a qu’une borne à risque, la borne supérieure b (quitte à
utiliser Chasles et le théorème d’inversion des bornes).

10.3.2.A Conditions d’existence lorsque la borne à risque est un réel


Théorème 269 (Condition nécessaire d’existence d’une intégrale impropre lorsque la borne à risque b
est un réel). Soit f une fonction définie et continue sur [a; b[ avec b un réel. Si lim f (x) existe et vaut
x→b
une valeur réelle finie (autrement dit si f est prolongeable par continuité en b), alors f est intégrable
sur [a; b[.
Remarque : Il existe des fonctions telles que lim f (x) = ∞ et telles que f est intégrable sur [a; b[. Pour
x→b
démontrer l’intégrabilité de es fonctions, il faut utiliser des théorèmes plus puissants que nous verrons
par la suite.

89
Module 3

10.3.2.B Conditions nécessaires et suffisantes d’existence lorsque la borne à risque est ∞

Théorème 270 (Condition nécessaire d’existence d’une intégrale impropre lorsque la borne à risque est
∞). Soit f une fonction définie et continue sur son intervalle d’intégration.
Z +∞
• Pour que f (x)dx existe, il faut que lim f (x) = 0.
x→+∞
Za−∞
• Pour que f (x)dx existe, il faut que lim f (x) = 0
a x→−∞

Dans la pratique, ce théorème s’utilise avec sa contre-apposée, c’estZ à dire dans ”l’autre sens” : si l’on

peut montrer que lim f (x) 6= 0, alors on déduit tout de suite que f (x)dx n’existe pas. Il n’est alors
x→∞ a
Z ∞
pas nécessaire de calculer f (x)dx.
a
Z +∞ Z +∞
Exemple 271 (Des intégrales généralisées qui n’existent pas). x dx, 2dx n’existent pas car la
1 1
fonction x 7→ x et la fonction constante x 7→ 2 ne tendent pas vers 0 lorsque x tend vers la borne à
risque +∞.
Remarque : Attention ce théorème n’est pas valable lorsque la borne à risque est un réel fini, comme
l’illustre l’exemple suivant.
Z 1
1 √
Exemple 272 (Contre-exemple). I = √ dx (de borne à risque 0) existe alors que lim x = +∞ = 6 0
0 x x→0

10.3.2.C Conditions d’existence lorsque la borne à risque est un réel ou un ∞

10.3.2.C.a Théorème de comparaison

Théorème 273 (Comparaison). Soit a ∈ R et b la borne à risque réelle finie ou ±∞. Si f (x) ∼ g(x),
x→b
Z b Z b
alors f (x)dx et g(x)dx sont de même nature, c’est à dire soit toutes deux divergentes, soit toutes
a a
deux convergentes.
Grâce à ce théorème, il suffit de comparer (au sens de l’équivalence), au voisinage de la borne à risque,
la fonction f (x) à intégrer à une fonction usuelle dont on connait les propriétés d’intégrabilité. Trois
intégrales (Riemann, Bertrand, exponentielle) sont usuellement utilisées dans ce contexte :

10.3.2.C.b Intégrales de Riemann

Théorème 274 (Intégrales de Riemann). Les intégrales de Riemann consistent à intégrer les fonctions
1
de la forme α avec α ∈ R et existent dans les configurations résumées table 16.
x

Z Z +∞
1 1
Borne à risque 0 : dx Borne à risque +∞ : dx
0 xα xα
si α < 1 existe n’existe pas
si α = 1 n’existe pas n’existe pas
si α > 1 n’existe pas existe

Table 16 – Intégrales de Riemann et conditions d’existence en fonction de la borne à risque

Exercice 3.28. Exercice type : Existence d’intégrales impropres : Analyser l’existence de :


Z +∞ 2 Z 1
x + 3x + 1 ln(1 + x)
1 4
dx 2 dx
2 x 0 x2

90
Module 3

x2 + 3x + 1
Correction : 1 La fonction f (x) = 4
est définie et continue sur R∗ donc en tout point de l’intervalle
Z +∞ 2 x
x + 3x + 1
d’intégration [2; +∞[. dx est donc une intégrale généralisée de borne à risque, la borne supérieure
2 x4
2
x 1
b = +∞. Comme f (x) ∼ = 2 , alors f (x) est équivalente au voisinage de la borne à risque b = +∞ à
x→+∞ x4 x
1
l’intégrande d’une intégrale de Riemann de la forme α avec α = 2. Puisque α = 2 et b = +∞, l’intégrale de
x
Z b
Riemann existe ; donc par comparaison, f (x)dx existe.
2
ln(1 + x)
2 La fonction f (x) = dx est définie et continue sur ] − 1; +∞[\{0} donc sur l’intervalle d’intégration ]0; 2]
Z 1 x2
ln(1 + x)
sauf en le réel 0. dx est donc une intégrale généralisée de borne à risque, la borne inférieure b = 0.
0 x2
x 1
Comme f (x) ∼ 2 = , alors f (x) est équivalente au voisinage de la borne à risque b = 0 à l’intégrande d’une
x→0 x x
1
intégrale de Riemann de la forme α avec α = 1. Puisque α = 1 et b = 0, l’intégrale de Riemann n’existe pas ; donc
x
Z 2
par comparaison, f (x)dx n’existe pas.
b

10.3.2.C.c Intégrales de Bertrand

Théorème 275 (Intégrales de Bertrand). Les intégrales de Bertrand consistent à intégrer les fonctions
Z +∞
1 1
de la forme avec α, β ∈ R entre un réel positif non nul et +∞. dx existe si
xα logβ (x) xα logβ (x)
et seulement si α > 1 ou (α = 1 et β > 1).

10.3.2.C.d Intégrales exponentielles


Théorème 276 (Intégrales exponentielles). Les intégrales exponentielles consistent à intégrer les
Z Z +∞
fonctions de la forme eλx dx avec λ ∈ R entre un réel et la borne à risque +∞. eλx dx existe si
0
et seulement si λ < 0.
Z +∞
Exercice 3.29. Exercice type : Existence d’intégrales impropres : Analyser l’existence de ax dx avec a > 0.
2

Les différentes étapes pour analyser l’existence d’une intégrale impropre sont résumées figure 54.

10.3.2.D Exercices
Exercice 3.30. Existence d’intégrales généralisées : Analyser l’existence des intégrales généralisées de l’exercice 27.

10.3.3 Calcul d’intégrales impropres


10.3.3.A Méthodologie
Z
Méthodologie 277 (Calcul d’une intégrale impropre f (x)dx). 1. Déterminer la (ou les)
borne(s) à risques dans l’intervalle d’intégration avec la méthodologie 268.
2. Découper l’intégrale (avec Chasles et le théorème d’inversion des bornes) en somme d’intégrales
Z b
ayant une seule borne à risque de la forme f (x)dx avec b une des bornes à risques, puis
Z b a

analyser chaque terme f (x)dx comme suit :


a
Z b
3. (Pour les poursuites d’études longues) Montrer l’existence de f (x)dx et en cas d’existence :
a

91
Module 3

Z b
Borne à risque b dans f (x)dx ?
a

b = ±∞ b∈R

lim f (x) =? lim f (x) =?


x→b x→b

=0 ±∞

f (x) ∼ g(x)?
x→b
avec g(x) Riemann, Bertrand, Expo
6= 0 ∈R
Z b
g(x)dx existe ?

Non Oui

L’intégrale L’intégrale
n’existe pas existe

Figure 54 – Synthèse des étapes pour montrer l’existence d’une intégrale généralisée.

Z b
4. Calculer f (x)dx en :
a Z T
• Posant T un réel quelconque dans [a; b[, puis calculer F (T ) = f (x)dx avec les outils
a
classiques sur les intégrales propres (méthodologies 260, 262, 264)
• Calculant la limite quand T → b de F (T )
Z b
• La limite trouvée est f (x)dx : elle doit être réelle si l’intégrale existe, sinon elle sera ∞
a
Z
5. Ajouter tous les résultats d’intégrales pour obtenir f (x)dx
M3.285

10.3.3.B Exercices

10.3.3.B.a Exercices-types
Exercice 3.31. Exercice type : Intégrales impropres : Calculer :
Z +∞ Z +∞
1 1
1 I= dx 2 dx
1 10x 1 x(x + 1)

M3.286

10.3.3.B.b Exercices de TD
Exercice 3.32. Calcul d’intégrales généralisées : Calculer en suivant les indications proposées :
Z +∞ Z +∞
1 1
1 dx 2 dx
x(x + 1) Z−∞ 1 + x2
Z1 +∞
x ln(x)  +∞
arctan(x) 
3 dx IPP  4 dx IPP 
(1 + x2 )2 x2
Z1 +∞
1
Z1 +∞
x 5  
6
5 dx 6 dx u
 = x 
Z−∞ (|x| + 1)3 12
Z0 +∞ x + 1
+∞
1  1 
x
7 dx u = x + 1  8 dx u = e 
x2 + 2x + 2 (ex + 1)(e−x + 1)
Z1 +∞
1
0
Z +∞
ln(x) 
9 dx 10 dx IPP 
0 (x + 1)2 (x + 2)2 1 (1 + x) 3

92
Module 3

M3.287

10.3.3.B.c Exercices (pour les poursuites d’études longues) Z 1


2x ln(x)
Exercice 3.33. Concours DUT-BTS 2010 : QCM : On veut calculer : pour tout u > 0 F (u) = dx (en
u (x2 + 1)2
Z 1
dx
faisant une IPP et en décomposant la fraction obtenue), puis lim F (u). On pose G(u) = 2
. Quelles sont
u→0 u x(x + 1)
les affirmations vraies parmi :
ln(u) 1 1 x
1 F (u) = + G(u) 2 ∀x ∈ R∗ , =− + 2
(u2 + 1)2 x(x2 + 1) x x +1
1 ln(2) u2 ln(u) 1 ln(2)
3 G(u) = ln(u2 + 1) − ln(u) − 4 F (u) = 2 + ln(u2 + 1) −
2 2 u +1 2 2
ln(2)
5 lim F (u) = −
u→0 2

Exercice 3.34. Concours DUT-BUT 2009 : QCM :


Z X  1/3
1 1−x
Question 1 : Soient X ∈] − 2, 1[ et l’intégrale I(X) = dx. En faisant le changement de
2/3 1 − x 2+x
 1/3 Z T
1−x
variable t = , on obtient l’intégrale I(X) = J(T ) = g(t)dtoù t1 et T sont deux réels à déterminer.
2+x t1
Quelles affirmations sont vraies parmi :

1 − 2t3 −6t2 1
1 x= 2 dx = dt 3 t1 =
1 + t3 (1 + t3 )2 2
 1/3
1−X 1 1 t−2
4 T = 5 g(t) = 6 g(t) = − + 2
2+X 1 + t3 t+1 t −t+1

Question 2 : On se propose maintenant de calculer, par les techniques d’intégration classiques, la quantité J(T ) puis
d’en déduire lim I(X) = A et lim I(X) = B. Quelles affirmations sont vraies parmi :
X→2 X→1
 
1 2t − 1
1 Une primitive de est arctan √
t2 − t + 1 3

 
ln(t − 2) 1 2t − 1
2 Une primitive de 2 est ln(t2 − t + 1) − 3 arctan √
t − t + 1 2 3
T2 − T + 1 √
 
1 2T − 1
3 On a J(T ) = ln 2 2
− 3 arctan √
2 (T +√1) 3
ln(3) π 3
4 A existe et vaut −
2 2

ln(3) π 3
5 A existe et vaut +
2 6

Exercice 3.35. Concours ATS 2010 : Soient deux réels positifs a et p avec p > 0.
Z +∞
a
1. Sachant que sin(ax) = Im(eiax ), montrer que e−px sin(ax)dx = 2 .
0 a + p2
a
2. On pose f (a, p) = 2 .
a + p2
Z π/2 Z b
 cos(θ) dt
(a) Soit F (p) = f sin(θ), p dθ. En posant t = p , montrer que F (p) = G(p) en
0 1+p 2
a A − t2
précisant G(p) et les bornes a, b de l’intégrale.
1 A B
(b) Déterminer A et B tels que pour tout réel différent de +1 et −1, = +
1 − t2 1−t 1+t
(c) En déduire par intégration la valeur de F (p).

93
Module 3

11 Équations différentielles
11.1 Généralités
11.1.1 Définitions
11.1.1.A Équations différentielles
Définition 278 (Équation différentielle (équa diff, ED)). Une équation différentielle (ED) est :
1. une équation mathématique (E) ;
2. dont l’inconnue est une fonction y de la variable réelle t à valeurs réelles ;
3. liant l’inconnue y à ses dérivées y 0 , y 00 , ... y (n) (généralement notées avec la notation différentielle
dy d2 y dn y
, 2 , ..., n ) et des fonctions connues de la variable t.
dt dt dt
dy
Exemple 279 (Des équations différentielles). • = 2y ou de manière équivalente y 0 = 2y
dt
d5 y 1 1
• + y = sin(t) ou de manière équivalente y (5) + y = sin(t)
dt5 1 + t2 1 + t2 M3.288
Remarques :
• L’avantage de l’écriture différentielle de la dérivée est de préciser la variable de la fonction inconnue y
(la variable étant t dans les exemples 279) ; sinon, on peut généralement la deviner d’après les
variables utilisées dans l’ED.
• Le choix de la variable t est souvent fait en physique pour désigner le temps ; on aurait aussi bien pu
prendre la variable x des mathématiciens.
Définition 280 (Ordre d’une ED). L’ordre d’une ED de la fonction y est le rang de la dérivée de y de
rang le plus élevé apparaissant dans l’ED.
dy
Exemple 281 (Des ED et leurs ordres). • t = 3 est une ED d’ordre 1
dt
d2 y
• m 2 + ky = mg est une ED d’ordre 2
dt
• ky = mg est une ED d’ordre 0
M3.289

11.1.1.B Origine des équations différentielles


Les ED sont souvent le résultat de la mise en équation d’un problème physique.
Exemple 282 (Un problème de mécanique Terminale ). Comme l’illustre la figure 55,
• y designe la position d’un mobile de masse m en fonction du temps t : c’est une fonction de t.
• La vitesse du mobile est y 0 et son accélération est y 00 
P~   d2
y
• Loi de Newton : Fext = m~aG soit mg + ky = my 00 ou de manière équivalente mg + ky = m 2
 
dt
• Objectif du problème : Trouver y(t)
M3.290

Exemple 283 (Un problème d’électronique E1 ). Comme l’illustre la figure 56,


• UC désigne la tension aux bornes du condensateur C en fonction du temps t
dq
• L’intensité traversant C est i = où q est la charge et vaut q = CUC
dt 
dUC
• Loi d’additivité des tensions : E = UR + UC donc E = RC + UC

dt
• Objectif du problème : Trouver UC (t)
M3.291

11.1.2 Être solution d’une équation différentielle


Définition 284 (Une solution d’une ED). Pour être solution d’une ED (E), y doit être une fonction
vérifiant l’équation différentielle.

94
Module 3

k
F~ = −ky

P~ = mg

Figure 55 – En mécanique : la position d’un mobile, retenu par un ressort, notée y et fonction du temps,
est solution d’une ED

E UC (t) C
i

Figure 56 – En électronique : la tension aux bornes d’un condensateur notée U et fonction du temps,
est solution d’une ED.


dy
Exemple 285. Pour être solution de = 2y , y doit être une fonction de t vérifiant l’ED c’est à dire

dt
que pour un réel t quelconque, l’évaluation de la partie gauche de l’égalité et de la partie droite de
l’égalité donne le même résultat (souvent fonction de t).
M3.292
d2 y
Exercice 3.36. Exercice type : Etre une solution : Soit l’ED (E) mg + ky = m 2 avec m, g et k trois
dt
Nom Equation
constantes réelles. Montrer
! que r1 la fonction
! définie par y(t) = t2 n’est pas solution, mais que 2 la fonction définie
r
k k mg
par y(t) = cos t + sin t + est solution.
m m k

M3.293

11.1.3 Pas une mais des solutions à une ED


Théorème 286 (L’espace vectoriel des solutions d’une ED). Soit une ED (E) de la fonction y et soient
y1 et y2 deux fonctions solutions de (E). Alors, quel que soit le réel α, la fonction y1 + αy2 est aussi une
solution de (E). On dit que les solutions d’une ED forment un espace vectoriel de fonctions (cf. MC1 ).

Démonstration. Preuve par l’exemple en résolvant l’exercice suivant.

dy
Exercice 3.37. Exercice type : Des solutions : Soit l’ED (E) E = RC + y admettant pour solution les deux
dt
Nom Equation
fonctions y1 et y2 . Soit α ∈ R. Montrer que y3 = y1 + αy2 est aussi solution de (E).

Conclusion
Une ED admet généralement une infinité de fonctions solutions.
M3.294

95
Module 3

11.1.4 Résoudre une équation différentielle


Définition 287 (Résolution/Intégration d’une ED). Résoudre une ED / Intégrer une ED, c’est
trouver TOUTES les fonctions y solutions de l’ED.
Théorème 288 (Famille de fonctions solutions). Les solutions d’une ED forment une famille de
fonctions : c’est un ensemble de fonctions fλ (t) paramétrées par un (ou plusieurs) paramètres
appelés degrés de liberté et notés ici λ pouvant prendre n’importe quelle valeur dans R. Cette famille
est notée F = {y(t) = fλ (t)/λ ∈ R}.
Définition 289 (Solution générale). A la valeur des paramètres λ près, les fonctions y(t) = fλ (t)
solutions ont toutes la même règle de définition formant la solution générale de l’ED.
Remarque : En général, les solutions d’une ED auront autant de degrés de liberté que l’ordre de l’ED. M3.295

Exemple 290 (Famille de fonctions exponentielles). Cette famille est : F = y(t) = eλt /λ ∈ R .
Règle de def
Elle est paramétrée par un degré de liberté λ.
La règle de définition (paramétrée) des fonctions de cette famille est : y(t) = eλt .
t
Les fonctions y(t) = et , y(t) = e3t , y(t) = e 2 appartiennent à cette famille.
En traçant plusieurs de ces fonctions, on obtient un faisceau de courbes comme l’illustre la figure 57..

y
exp(2t)

exp(t)

exp(t/3)
1
x
0 1

Figure 57 – Quelques fonctions de la famille des exponentielles, avec pour degré de liberté λ les valeurs
2, 1 et 1/3.
M3.296

11.1.5 Résoudre une équation différentielle avec des conditions limites


Les EDs peuvent être associées avec un certain nombre de conditions, appelées Conditions Limites
(CL), imposant que le graphe de la fonction passe par certains points particuliers.
Exemple 291 (Des CL avec t0 , t1 , α, β ∈ R). • y(t0 ) = α et y 0 (t1 ) = β
• y(t0 ) = α et y(t1 ) = β
Définition 292 (Résoudre/intégrer l’ED avec des CL). Résoudre une ED (E) avec des CL consiste à
résoudre un système d’équations formées par l’ED (E) et les CL. Il s’agit alors de trouver les fonctions y
solutions de l’ED ET des CL.
y 0 = 2y

(E)
Exemple 293 (Une ED avec CL). .
(CL) y(2) = 0
Méthodologie 294 (Résoudre une ED (E) avec les CL). 1. Trouver toutes les fonctions y(t)
solutions de l’ED (E) ;
2. Trouver, parmi les fonctions solutions identifiées, celle(s) qui vérifient les CL.
M3.297
Remarque : Les CL sont parfois appelés conditions initiales lorsqu’elles portent sur le point t = 0.
Théorème 295 (Th. de Cauchy : LA solution d’une ED et des CL). Lorsque les conditions limites
(CL) sont fournies en nombre suffisant, on peut trouver parmi les fonctions solutions d’une ED,
s’écrivant sous la forme paramétrée y(t) = fλ (t) avec λ ∈ R, LA ET LA SEULE fonction solution
de l’ED et des CI.
Ce problème revient à trouver la (les) valeurs du paramètre λ qui vérifie les CLs.
Remarque : En général, il y aura autant de CL que l’ordre de l’ED, garantissant que le problème n’a
qu’une et une seule fonction solution. M3.298

96
Module 3

11.1.6 Exercice type


Exercice 3.38. Exercice type : CL :
n o
1. Soit une ED (E) dont les solutions forment la famille F = y(t) = eλt /λ ∈ R . Trouver la fonction y solution
de l’ED (E) et de la CL donnée par : y(0) = 1.
n o
2. Soit maintenant une ED (E 0 ) dont les solutions forment la famille F = y(t) = αeλt /α, λ ∈ R . Trouver la
fonction y solution de l’ED (E 0 ) et des CLs données par : y(0) = 1 et y 0 (1) = e.

M3.299
Dans ce module, ne seront étudiées que certaines ED du 1er ordre et du 2eme ordre, dont on va définir
les particularités et les méthodes de résolution.

11.2 Équations différentielles du 1er ordre


11.2.1 Définition
Définition 296 (ED du 1er ordre). Une équation différentielle du 1er ordre est une équation
dy
fonctionnelle comportant une fonction y inconnue de la variable t, sa dérivée (ou y 0 ), et des
dt
fonctions connues de t.
dy
Exemple 297 (Une ED du 1er ordre). 2 + 3y = ln(t)
dt
Remarques :
• Une solution y d’une ED du 1er ordre sur un intervalle I est nécessairement dérivable sur I.
• Parmi les ED du 1er ordre, on dénombre : 1/ Les ED à variables séparées, 2/ Les ED linéaires, 3/ Les
ED affines M3.300

11.2.2 ED du 1er ordre à variables séparées (pour les poursuites d’études longues)
Les ED du 1er ordre à variables séparées sont fréquentes en physique. Elles se résolvent en interprétant
la fonction inconnue y (de la variable t) comme une variable, en séparant la variable y et la variable t
chacune d’un côté de l’ED et en appliquant un simple calcul d’intégrale à l’équation. Cette technique de
résolution est très prisée par les physiciens ou les électroniciens en école d’ingénieur.

11.2.2.A Définition
Définition 298 (ED du 1er ordre à variables séparées de la forme). Les ED du 1er ordre à
variables
 séparées
 de la fonction y de la variable t sont les équations (E1 ) de la forme
f (y)dy = g(t)dt où f et g sont deux fonctions.
 
Remarque : Elles s’obtiennent en réécrivant systématiquement la dérivée y 0 avec sa notation
dy dy
différentielle et en interprétant comme le quotient des deux termes dy et dt (respectivement la
dt dt
différentielle de y et le différentielle de t telles que définies au M2 ).
1
Exemple 299 (Une ED à variables séparées). y 0 = cos(t)y 2 ⇔ dy = cos(t) dt
y2
g(t)
f (y)

11.2.2.B Solutions
Théorème 300 (Solutions d’une ED à variables  séparées). Les solutions
 d’une ED à variables séparées

(E1 ) sont les fonctions y(t) vérifiant l’équation F y(t) = G(x) + λ où F et G sont respectivement une
 
primitive de f et g et λ un degré de liberté pris dans R.
Remarques :
• λ correspond simple à la constante d’intégration qui vient du calcul des primitives F et G.
• λ peut être déterminé dès lors qu’une CL est associée à l’ED.

97
Module 3

11.2.2.C Méthodologie
Méthodologie 301 (Résoudreune ED du 1er  ordre à variables séparées). 1. Identifier le type d’ED
et l’écrire sous la forme f (y)dy = g(t)dt ;
 
2. Identifier les fonctions f et g ;
3. Déterminer une primitive F de f et G de g ;
  
4. Écrire la solution générale sous la forme F y(t) = G(x) + λ avec λ ∈ R, puis manipuler
 
l’équation pour isoler y(t) à gauche de l’égalité et obtenir ainsi l’expression générale des solutions
en fonction du degré de liberté λ ;
5. Si 1 CI est imposée, remplacer les données fournies par la CI dans la solution générale et résoudre
l’éq. pour déterminer λ.

11.2.2.D Exercices de TD
Exercice 3.39. ED du 1er ordre à variables séparées : Trouver toutes les solutions de l’ED impliquant la fonction y de
t donnée par : (E) y 0 + y 2 sin(t) = 0. Donner ensuite la solution de l’ED (E) vérifiant la condition limite
la variable 

y(0) = 1 .
 

Exercice 3.40. ED à variables séparables : Résoudre y 0 = exp(x + y) en séparant les variables.

M3.301

11.2.3 ED linéaire du 1er ordre à coefficients non constants


11.2.3.A Définition

Définition 302 (ED linéaire du 1er ordre à coefficients non constants). Les ED linéaires du 1er ordre à
coefficients
non constants
 de la fonction y de la variable t sont les équations (E2 ) de la forme
dy
a(t) + b(t)y = 0 avec a(t) et b(t) deux fonctions de la variable t.

dt 
dy b(t)
Elles peuvent aussi s’écrire sous la forme = p(t)y avec p(t) = − une fonction de la variable t.
dt

a(t)
M3.302
√ dy
Exemple 303 (Des ED). • t2 + 1 + t y = 0 est une ED linéaire du 1er ordre et peut se
dt
a(t) b(t) 0
dy t
réécrire sous la forme = −√ y
dt 2
t +1
p(t)
dy
• y = 0 est une ED du 1er ordre mais pas linéaire
dt
non linéaire
dy
• + ty = 2 est une ED du 1er ordre mais pas linéaire
dt
6= 0
M3.303
Remarque (pour les poursuites d’études longues) : Les ED linéaires du 1er ordre sont une forme
particulière des ED à variables séparées. On peut donc les résoudre avec la méthodologie 301.

11.2.3.B Solutions

Théorème 304 (Solution générale d’une ED linéaire du 1er ordre à coefficients non constants). Les
solutions d’une
 ED linéaire du 1er ordre à coefficients non constants (E2 ) forment la famille de
  
fonctions F = y(t) = λ exp P (t) /λ ∈ R où P (t) est une primitive de p(t).
 

98
Module 3

dy
Démonstration. (pour les poursuites d’études longues) Écrivons l’ED sous la forme = p(t)y. En
dt
dy
interprétant sous la forme du quotient de la différentielle dy (de y) par la différentielle dt (de t), on
dt
dy
déduit que = p(t)dt. Puis en intégrant l’équation (côté gauche par rapport à y vu ici comme une
y Z Z
1
variable et côté droit par rapport à t), on obtient dy = p(t)dt, soit ln |y| = P (t) + c où P (t) est
y
une primitive de p(t) et c désigne la constante d’intégration (réelle). Ainsi |y(t)| = eP (t)+c soit
y(t) = ±ec eP (t) . Lorsque c balaie l’espace des réels, ±ec balaie également l’espace des réels
(l’exponentielle ayant pour domaine image R+ et le signe ± assurant aussi bien des valeurs positives
que négatives). Ainsi en posant
 λ = ±ec avec λ un réel, on déduit que les solutions de l’ED sont bien de
la forme y(t) = λ exp P (t) .

Remarque : λ pourra être déterminé dès lors qu’1 CL sera donnée. M3.304

11.2.3.C Méthodologie

Méthodologie 305 (Résoudre une ED linéaire du 1er ordre à coefficients non constants sans CL). 1.
Vérifier
quel’ED est linéaire du 1er ordre à coefficients non constants et l’écrire sous la forme
dy
= p(t)y ;

dt
2. Identifier la fonction p(t) et déterminer une de ses primitives P (t) ;
 
3. Déduire du th. que les solutions sont y(t) = λ exp P (t) avec λ un degré de liberté réel
 
quelconque.
Méthodologie 306 ( Résoudre une ED linéaire du 1er ordre à coeff. non constants avec CL ). 1.
Trouver, avec la méthodologie 305, la solution générale de l’ED dépendante du degré de liberté λ
indéterminé ;
2. Remplacer les données fournies par la CL dans la solution générale pour obtenir une équation
dépendante de λ ;
3. Résoudre cette équation pour déterminer λ.
M3.305

11.2.3.D Exercices

11.2.3.D.a Exercices-types
Exercice 3.41. Exercice type : ED linéaire du 1er ordre à coefficients non constants : 1 Résoudre l’ED (E) de la
√ dy  
fonction y(t) donnée par t + y = 0. Donner ensuite 2 la solution de cette même ED vérifiant la CL y(0) = 1 ,
dt   
puis 3 la solution vérifiant y(0) = 0 .
 
M3.306

11.2.3.D.b Exercices de TD
Exercice 3.42. ED linéaire : Donner l’ensemble des solutions des équations  
différentielles suivantes portant sur la
fonction y de la variable t puis la solution vérifiant la condition limite y(0) = 1 . On pensera à chaque fois à spécifier
 
le type de l’ED et à détailler les étapes de la méthodologie utilisée pour les résoudre.
dy
1 (1 + t2 )y 0 − ty = 0 2 (t + 1) + (t − 1)y = 0 3 ty 0 + 2y = 0
dt

M3.307

11.2.4 ED linéaire du 1er ordre à coefficients constants


11.2.4.A Définition

99
Module 3

Définition 307 (ED linéaire du 1ère ordre à coefficients constants). Les ED linéaires du 1er ordre à 
dy
coefficients constants de la fonction y de la variable t sont les équations (E3 ) de la forme a + by = 0

dt
avec a une constante réelle non nulle et b une constante réelle.
M3.308
dy
Exemple 308 (Des ED). • 5 − y = 0 est une ED linéaire du 1er ordre à coefficients constants.
a dt b 0
dy
• t − y = 0 est une ED linéaire du 1er ordre mais pas à coefficients constants.
dt
6= C te
dy
• − y = 2 est une ED du 1er ordre à coefficients constants mais pas linéaire.
dt
6= 0
Remarques :
• Les ED linéaires du 1er ordre à coefficients constants sont des cas particuliers des EDlinéaires du 1er
dy
ordre à coefficients non constants car elles sont bien de la forme a(t) + b(t)y = 0 avec a(t) = a et

dt
b(t) = b des fonctions constantes.
• Pour les poursuites d’études longues : on peut donc les résoudre en utilisant la méthodologie 305 des
ED linéaire du 1er ordre à coefficients non constants, voire la méthodologie 301 des ED du 1er ordre à
variables séparées. M3.309

11.2.4.B Solutions
Définition 309 (Équation caractéristique). L’équation caractéristique (EC) associée à une ED
linéaire à coefficients constants est une équation polynômiale de la variable x obtenu en
remplaçant :
dn y
1. les dérivées de y (par exemple n ) par le monôme de degré égal à l’ordre de la dérivée (ici xn )
dt
2. et y par 1
d3 y d1 y  
Exemple 310 (Des EC). • L’ED a 3 + b 1 + cy = 0 a pour EC ax3 + bx1 + c 1 = 0 
dt
 dt 
d1 y 1
• L’ED a 1 + by = 0 a pour EC ax + b 1 = 0 
dt
Remarques :
• Les racines de l’EC vont intervenir dans les solutions de l’ED.
• Les EC ne sont valables que pour des ED à coefficients constants ! M3.310

Théorème 311 (Solutions générales d’une ED linéaire du 1er ordre à coefficients


 constants). Une ED
dy
linéaire du 1er ordre à coefficients constants (E3 ) de la forme a + by = 0 admet une EC de la forme
 
dt
ax + b = 0 .
     b
Les solutions de cette ED forment la famille F = y(t) = λ exp x0 t /λ ∈ R où x0 = − est la
  a
racine (réelle) de l’EC associée à l’ED (E3 ).
Remarques : en physique, x0 est appelé coefficient d’amortissement. M3.311

11.2.4.C Méthodologies
Méthodologie 312 (Résoudre une ED linéaire du 1er ordre à coeff. constants sans CL). 1. Vérifier

dy
que l’ED est linéaire du 1er ordre à coeff. constants et l’écrire sous la forme a + by = 0 ;

dt
2. Écrire l’EC associée et trouver sa racine x0 ;
 
3. Déduire les solutions sous forme y(t) = λ exp x0 t avec λ réel quelconque.
 

100
Module 3

Méthodologie 313 (Résoudre une ED linéaire du 1er ordre à coeff. constants avec CL). 1.
Trouver, avec la méthodologie 312, la solution générale de l’ED dépendante du degré de liberté λ
indéterminé ;
2. Remplacer les données fournies par la CL dans la solution générale pour obtenir une équation
dépendante de λ ;
3. Résoudre cette équation pour déterminer λ.
M3.312

11.2.4.D Exercices-types
Exercice 3.43. Exercice type : ED linéaire du 1er ordre à coefficients constants : Résoudrel’ED (E) 
de la fonction
y(t) donnée par y 0 − y = 0. Donner ensuite la solution de cette même ED vérifiant la CL y(0) = 1 , puis la solution
   
vérifiant y 0 (0) = 1 .
 
M3.313

11.2.5 ED affine du 1er ordre


11.2.5.A Définitions
Définition 314 (ED affine du 1er ordre). Les ED affines 
du 1er ordre de la fonction y de la variable t
dy
sont les équations (E4 ) de la forme a(t) + b(t)y = d(t) avec :

dt
• a(t) et b(t) deux fonctions de la variable t ;
• d(t) une fonction de la variable t différente de la fonction nulle.
M3.314
dy 2
Exemple 315 (Des ED du 1er ordre). • 1 + t y = 2 − 4t est une ED affine du 1er ordre
dt
a(t) b(t) d(t)
dy
• + ty = 0 n’est pas une ED affine mais une ED linéaire
dt
non 6= 0
dy
• y = 2 − 4t2 n’est pas une ED affine (ni linéaire)
dt
non linéaire
M3.315

11.2.5.B Solutions
Théorème 316 (Solutions  d’une ED affine du 1er ordre). Les  solutions d’une ED affine du 1er ordre
(E4 ) forment la famille F = {y(t) = yg,λ (t) + yp (t)/λ ∈ R} où :
 
1. yg,λ (t) est la solution générale de l’ED homogène associée à l’ED affine. Cette ED
homogène,
égalementappelée ED sans second membre et notée (Ẽ4 ), est définie par :
dy
a(t) + b(t)y = 0 . Elle s’obtient en remplaçant le terme d(t) de l’ED affine (E4 ) par 0. C’est

dt
une ED linéaire du 1er ordre. Elle se résout donc avec les méthodologies 305 et 312 (voire pour les
poursuites d’études longues avec la méthodologie 301) suivant sa nature (linéaire à coeff. non
constants, linéaire à coeff. constants ou à variables séparées). yg,λ (t) dépend du degré de liberté λ
avec λ ∈ R. 
dy
2. yp (t) est une solution particulière de l’ED affine a(t) + b(t)y = d(t) (cette fois avec le 2d

dt
membre d(t)).
Remarques :
• Les solutions d’une ED affine du 1er ordre ne dépendent que d’un seul degré de liberté λ,
éventuellement fixé par les CL.
• N’importe quelle fonction tant qu’elle est solution de l’ED affine fonctionne pour la solution
particulière yp (t). M3.316

101
Module 3

11.2.5.C Recherche d’une solution particulière


Pour trouver la solution générale y(t) d’une ED affine, on a déjà vu comment trouver la solution
générale yg,λ (t) de l’ED homogène
associée à l’ED affine 
; reste à trouver une solution particulière yp (t)
dy
pour finir de résoudre l’ED affine a(t) + b(t)y = d(t) . Il y a 3 techniques :

dt
1. Vérification d’une solution suggérée ou d’une solution évidente ;
2. Observation des fonctions coefficients ;
3. Méthode de Lagrange (dite méthode de variation de la constante).
M3.317

11.2.5.C.a Technique 1 : Vérification d’une solution suggérée


Méthodologie 317 (Recherche d’une solution particulière à une ED affine par vérification d’une
solution suggérée). Évaluer la partie gauche et droite de l’ED en remplaçant la fonction recherchée y
par la solution suggérée et vérifier que l’égalité gauche/droite est obtenue.
dy 1
Exercice 3.44. Exercice type : Résoudre l’équation (t + 1) + y = − 2 . On pourra montrer qu’une solution
dt t
1
particulière de cette équation est yp (t) = .
t
M3.318

11.2.5.C.b Technique 2 : Observation des (fonctions) coefficients


Méthodologie 318 (Recherche d’une solution particulière à une ED affine par observations des fonctions coefficients).
Lorsque a(t), b(t) et d(t) sont des constantes,
 la solution particulière peut être recherchée sous la
forme d’une fonction constante yp (t) = C te , la valeur de la constante étant choisie pour que
 
cette fonction soit solution de l’ED.
2. Lorsque d(t) est un polynôme, la solution particulière yp (t) peut être recherchée sous la forme
d’un polynôme.
Le degré du polynôme est (en général) choisi pour être le maximum entre l’ordre de l’ED et le
degré du plus haut monôme présent dans l’ED ; les coefficients du polynôme sont à déterminer
pour que le polynôme recherché soit solution de l’ED.
3. Lorsque d(t) est défini par des fonctions trigonométriques, autrement dit, de la forme
d(t)
 = α cos(ωt) + β sin(ωt), la  solution particulière peut être recherchée sous la forme
yp (t) = θ cos(ωt) + µ sin(ωt) . La pulsation ω se lit directement sur la fonction-coefficient d(t),
 
tandis que les coefficients θ et µ sont à déterminer pour que yp (t) soit solution de l’ED.
M3.319
Exercice 3.45. Exercice type : Résoudre les ED suivantes :
dy dy dy
1 + 2y = 3 2 + 2y = 2 − 4t2 3 + 2y = − sin(t)
dt dt dt

M3.320

11.2.5.C.c Technique 3 : Méthode de variation de la constante



Théorème 319 (Méthode de variation de la constante ou de Lagrange). Soit yg,λ (t) = λ exp P (t)
l’expression
de la solution
 générale de l’ED homogène associée à l’ED affine (E4 )
dy
a(t) + b(t)y = d(t) avec λ une constante réelle et P (t) une fonction (qu’on rappelle être une

dt
b(t)
primitive de p(t) = − ).
a(t)  
Alors l’ED (E4 ) admet une solution particulière de la forme yp (t) = λ(t) exp P (t) avec λ(t) est
 
une fonction de la variable t dérivable.
d(t) 
La fonction λ(t) est d’ailleurs une primitive de − exp − P (t) .
a(t)

102
Module 3

b(t)
Démonstration. Soit yp (t) = λ(t)eP (t) avec P (t) une primitive de la fonction p(t) = − et λ(t) une
a(t)
fonction dérivable de la variable t. La fonction yp (t) admet pour dérivée
dyp (t) b(t)
= yp0 (t) = λ0 (t)eP (t) + λ(t)P 0 (t)eP (t) avec P 0 (t) = p(t) = − (par définition des primitives).
dt a(t)
dyp
Donc, yp (t) est une solution (particulière) de l’ED affine si et seulement si a(t) + b(t)yp = c(t) si et
dt
seulement si a(t) λ (t) + λ(t)P 0 (t) eP (t) + b(t)λ(t)eP (t) = c(t) si et seulement
 0 

b(t)
si a(t) λ0 (t) − λ(t) eP (t) + b(t)λ(t)eP (t) = c(t) si et seulement si a(t)λ0 (t)eP (t) = c(t) si et seulement
 
a(t)
0 c(t) −P (t) c(t) −P (t)
si λ (t) = − e . En choisissant pour fonction λ(t) une primitive de − e , la fonction
a(t) a(t)
P (t)
yp (t) = λ(t)e est donc bien solution (particulière) de l’ED affine.
M3.321

Méthodologie 320 (Recherche d’une solution particulière


 à une ED affine par la méthode de variation
de la constante). Connaissant yg,λ (t) = λ exp P (t) la solution générale de l’ED homogène associée à
l’ED affine,

1. poser yp (t) = λ(t) exp P (t) en remplaçant λ par une fonction inconnue λ(t) ;
2. remplacer y(t) par yp (t) dans l’ED affine pour rechercher une seconde (autre) ED portant sur la
fonction λ(t) ;
3. résoudre l’ED portant sur λ(t) ;
4. conclure sur la solution particulière.
dy
Exercice 3.46. Exercice type : Méthode de Lagrange : Résoudre l’ED + 2y = 2e−t .
dt
M3.322

11.2.5.D Synthèse : méthodologies


Méthodologie
321 (Résoudre
 une ED affine du 1er ordre sans CL). 1. Introduire l’ED homogène
dy
a(t) + b(t)y = 0 associée à l’ED affine ; identifier son type (parmi ED linéaire à coefficients

dt
constants, ED linéaire à coefficients non constants et pour les poursuites d’études longues ED à
variables séparées) puis la résoudre en utilisant la
 méthodologie adéquate (312, 305 ou 301) pour
trouver la solution générale yg,λ (t) = λ exp P (t) ;
2. Déterminer une solution particulière yp (t) de l’ED affine en utilisant :
• la méthodologie 317 de vérification d’une solution ;
• la méthodologie 318 d’observations des coefficients ;
• la méthodologie 320 de variation de la constante ;
3. Conclure sur toutes les solutions de l’ED en ajoutant les solutions obtenues en (1) et (2).
M3.323

Méthodologie 322 (Résoudre une ED affine du 1er ordre avec CL). 1. Trouver la solution
générale de l’ED affine du 1er ordre en utilisant la méthodologie 321 et dépendante d’un degré de
liberté λ variant dans R ;
2. Remplacer les données fournies par la CL dans la solution générale pour obtenir une équation
dépendante de λ ;
3. Résoudre cette équation pour déterminer λ.
M3.324

11.2.5.E Exercices

11.2.5.E.a Exercices-types
dy
Exercice 3.47. Exercice type : On considère l’ED (1 + t2 ) − ty = 1. Trouver toutes les solutions de cette ED, puis
  dt
la solution lorsqu’on impose la CL y(1) = 0 .
 
M3.325

103
Module 3

11.2.6 Exercices de TD
Exercice 3.48. ED affine : On considère l’équation différentielle (E) donnée par ty 0 − y = ln(t), où y désigne une
fonction de la variable réelle, définie et dérivable sur un intervalle ]0; +∞[ :
1. Quel est le type de l’équation différentielle (E) ?
2. Donner et résoudre, sur l’intervalle ]0; +∞[, l’équation différentielle homogène.
3. Vérifier que la fonction h, définie pour tout réel t appartenant à l’intervalle ]0; +∞[ par
h(t) = − ln(t) − 1 est une solution particulière de l’équation (E).
4. Déduire des questions précédentes l’ensemble des solutions de (E).
5. Donner finalement la solution y(t) de (E) telle que y(1) = 0.

M3.326
0 1
Exercice 3.49. BTS 2005 : On considère l’équation différentielle (E) donnée par (1 + t)y + y = , où y est une
1+t
fonction de la variable réelle t, définie et dérivable sur ] − 1; +∞[ et y 0 sa fonction dérivée.
1. Démontrer que les solutions de l’équation différentielle (E0 ) définies par (1 + t)y 0 + y = 0 sont les fonctions
k
définie par h(t) = où k est une constante réelle quelconque.
1+t
ln(1 + t)
2. Soit g la fonction définie sur ] − 1; +∞[ par : g(t) = . Démontrer que la fonction g est une solution
1+t
particulière de l’équation différentielle (E).
3. En déduire l’ensemble des solutions de l’équation différentielle (E).
4. Déterminer la solution f de l’équation différentielle (E) qui vérifie la condition initiale f (0) = 2.

  M3.327
1
Exercice 3.50. ED affine : On considère l’équation différentielle (E) donnée par (1 + t)y 0 − y = ln où y est
1+t
une fonction de la variable t, définie et dérivable sur R+ .
1. Quel est le type de l’équation différentielle (E) ?
2. Déterminer les solutions de l’équation homogène associée à (E).
3. Soit h la fonction définie sur R+ par h(t) = ln(1 + t) + c où c est une constante réelle. Déterminer c pour que
h soit une solution particulière de (E).
4. En déduire l’ensemble des solutions de l’équation différentielle (E). Tracer rapidement le graphe de quelques
solutions.
5. Déterminer la solution de (E) dont la courbe représentative passe par l’origine du repère.

M3.328
Exercice 3.51. ED affine avec recherche de solutions particulières par observation des coefficients : Résoudre les
équations différentielles portant sur la fonction y de la variable t suivantes :

1 y 0 − 2y = t + 1 2 y 0 − 2y = cos(3t)
 
t
3 y 0 + y = t2 + 3t − 1 4 y 0 + y = 3 sin
2

Exercice 3.52. Autour de la variation de la constante : Dans cet exercice, y désigne une fonction de la variable réelle t.
dy
1. Résoudre + y = e2t
dt
dy
2. Résoudre + y = e−t
dt
dy
3. Résoudre + y = e2t + e−t + 1 + t en utilisant le principe de linéarité des solutions
dt

M3.329
Exercice 3.53. Un peu de mécanique : Un embrayage vient appliquer, à l’instant t = 0, un couple résistant constant
sur un moteur dont la vitesse à vide est de 150 rad/s. On note ω(t) la vitesse de rotation du moteur à l’instant t. La
1 0
fonction ω(t) est solution de l’équation différentielle (E) y (t) + y(t) = 146, où y désigne une fonction dérivable
200
de la variable réelle positive t.

104
Module 3

1. Déterminer la solution générale de l’ED (E). On cherchera une solution particulière constante.
2. Sachant que ω(0) = 150, montrer que ω(t) = 146 + 4e−200t pour tout t ∈ [0, +∞[.
3. On note ω∞ = lim ω(t). Déterminer la perte de vitesse ω(0) − ω∞ due au couple résistant.
t→+∞

ω(t) − ω∞
4. On considère que la vitesse du moteur est stabilisée lorsque l’écart relatif
est inférieur à 1%.
ω∞
Calculer le temps mis par le moteur pour stabiliser sa vitesse.

M3.330
Exercice 3.54. BTS Groupement A 2000 : Un système physique est régi par l’équation différentielle (E1 ) donnée par
dv 1 df
+ v= , où v est une fonction de la variable t à déterminer, R et C sont des constantes positives et f est la
dt RC dt
fonction de la variable t connue. 
0 si t < 0
Partie 1 : On suppose dans cette partie que la fonction f est définie pour tout réel t par f (t) = où
V0 si t ≥ 0
V0 est une constante réelle strictement positive (V0 > 0).
df
1. Calculer pour t appartenant à ] − ∞; 0[ puis résoudre l’ED (E1 ) sur ] − ∞; 0[ avec la condition limite
dt

v(0 ) = lim v(t) = 0.
t→0−

df
2. Calculer pour t appartenant à ]0; +∞[ puis résoudre l’ED (E1 ) sur ]0; +∞[ avec la condition limite
dt
+
v(0 ) = lim v(t) = V0 .
t→0+

3. Étudier sur ] − ∞; 0[∪]0; +∞[ les variations de la fonction v. Tracer la représentation graphique de v en
fonction de t pour t réel non nul. On pourra prendre pour réaliser ce graphique RC = 1 et V0 = 2.

0 si t < 0
Partie 2 : La fonction échelon unité U est définie par U (t) = . On suppose maintenant que la
1 si t ≥ 0
 
fonction f est définie pour tout réel t par f (t) = V0 U (t) − U (t − τ ) où τ est un réel strictement positif. Le système
Z t 
1
est alors régi par l’équation (E2 ) donné par v(t) + v(u)du = f (t) .
RC 0



 0 si t < 0
 t
1. Montrer que la fonction v(t) = V0 e− RC   si 0 ≤ t < τ est solution de l’équation (E2 ).
 V e− RC 1 − e− t−τ
 τ
RC si t ≥ τ
0

2. Calculer v(τ − ) = lim v(t) et montrer que v(τ − ) < V0 .


t→τ −

3. Montrer que le saut σ de la fonction v en t = τ , défini par σ = v(τ − ) − v(τ ), est égal à V0 .
4. Étudier les variations de la fonction v pour t ≥ τ .
5. Donner l’allure de la représentation graphique de v dans un repère orthonormal pour RC = 1, V0 = 2 et τ = 1.

M3.331
Exercice 3.55. Changement de variable dans une ED : Résoudre les équations différentielles de la fonction y suivantes
en faisant le changement de variable proposé (z(t) désignant une fonction de la variable t) :
   
1 ty 0 + t = 2t + 3 z(t) = ty(t) 2 ty 0 − y = t y(t) = tz(t)
   

M3.332

11.2.6.A Exercices (pour les poursuites d’études longues)


Exercice 3.56. Changement de variable dans une ED : Résoudre l’équation différentielle (E) t y 0 y = t2 + y 2 , où y
désigne une fonction de la variable réelle t. On pourra poser y(t) = tu(t), où u désigne une fonction de la variable
réelle t et déduire une équation différentielle sur la fonction u que l’on résoudra en utilisant la méthodologie des
équations à variables séparées.

Exercice 3.57. Recherche de solutions particulières par la méthode de Lagrange : On veut résoudre l’équation
différentielle : (E) (1 + x2 )y 0 − xy = (x + 1)2 où y désigne une fonction de la variable x.
1. Donner toutes les solutions yg (x) de l’équation homogène associée à (E).

105
Module 3

2. On s’intéresse maintenant à la recherche d’une solution particulière à l’équation différentielle


(E1 ) (1 + x2 )y 0 − xy = αx + β, où α et β sont des constantes réelles.
(a) Donner une solution particulière de cette équation en fonction de α et β.
(b) Déduire une solution particulière de l’équation (1 + x2 ) y 0 − x y = 2x + 1. On notera y1 (x) les solutions
obtenues.
3. On cherche maintenant une solution particulière y2 (x) de l’ED (E2 ) (1 + x2 ) y 0 − x y = x2 en suivant le
principe de la méthode de variation de la constante.
p
(a) En cherchant y2 (x) sous la forme y2 (x) = z(x) 1 + x2 avec z(x) est une fonction est de la variable x,
x2
montrer que la fonction z doit satisfaire à l’équation : z 0 (x) = .
(1 + x2 )3/2
1 p
(b) Montrer qu’une primitive de √ est ln(x + 1 + x2 ).
1+x 2

(c) En intégrant la relation de la question (a) avec une intégration par partie (IPP), donner l’expression de
z(x).
(d) Conclure sur la solution particulière y2 (x).
4. Montrer enfin que la fonction y3 (x) = y1 (x) + y2 (x) est une solution particulière de l’équation différentielle (E).
5. Déduire toutes les solutions de l’équation différentielle (E).

11.3 Équation différentielle du 2ème ordre


11.3.1 Définitions
Définition 323 (ED du 2ème ordre). Une équation différentielle du 2ème ordre est une équation
dy
fonctionnelle comportant une fonction y inconnue de la variable t, sa dérivée y 0 = , sa dérivée
dt
2
d y
seconde y 00 = 2 et des fonctions connues de t.
dt
d2 y dy
Exemple 324 (Une ED de 2d ordre). t +3 + (1 − t)y = cos(t)
dt2 dt
Remarques :
• Une solution y d’une ED du 2d ordre est nécessairement dérivable à l’ordre 2.
• Les solutions de l’ED auront 2 degrés de liberté λ et µ, qui pourront être fixés par 2 CLs. M3.333

Définition 325 (Catégories d’ED du 2ème ordre). On dénombre différentes catégories d’ED du 2ème
ordre, parmi lesquelles :
d2 y dy
1. les ED linéaires (du 2ème ordre), qui sont les équations de la forme a(t) 2 + b(t) + c(t)y = 0 ;
dt dt
d2 y dy
2. les ED affines (du 2ème ordre), qui sont de la forme a(t) 2 + b(t) + c(t)y = d(t) ;
dt dt
avec a(t), b(t), c(t), d(t) 4 fonctions telles que a(t) et d(t) ne soient pas nulles.
Remarque : Ici, on ne s’intéresse qu’aux ED linéaires et affines du 2ème ordre à coefficients
constants. Ce sont les EDs pour lesquelles a(t) = a = C te (non le b(t) = b = C te , c(t) = c = C te mais
d(t) une fonction (non nulle mais non nécessairement constante) de t. M3.334

11.3.2 ED linéaire du 2ème ordre à coefficients constants


11.3.2.A Définitions
Définition 326 (ED linéaire du 2ème ordre à coeffs constants). Les ED linéaires du 2ème ordre à
d2 y dy
coefficients constants sont les équations (E5 ) de la forme a 2 + b + c = 0 avec :
dt dt
• a une constante réelle non nulle ;
• b et c deux constantes réelles.
M3.335

106
Module 3

d2 y dy
Exemple 327 (Des ED). • 1 2 + 2 −3 y = 0 est une ED linéaire à coefficients constants.
a dt dt
b c 0
2
d y dy
• y +2 = 0 n’est pas linéaire.
dt2 dt
non linéaire
d2 y dy
• +2 + t2 y = 0 n’est à coefficients constants.
dt2 dt
6= C te
d2 y dy
• +2 + 3y = 2 n’est pas linéaire.
dt2 dt
6= 0
M3.336

Définition 328 (Équation caractéristique (EC) associée à une ED linéaire du 2ème ordre à coefficients
constants). L’équation caractéristique associée à une ED linéaire du 2ème ordre à coefficients

constants (E5 ) est l’équation polynômiale de la variable x définie par ax2 + bx + c = 0 
.
Remarque : Les solutions de l’ED (E5 ) sont dépendantes des solutions de l’EC (E6 ) (qui sont les
2
racines d’un polynôme de degré 2) et donc du discriminant ∆ = b − 4ac 
. M3.337

11.3.2.B Solutions

11.3.2.B.a Cas d’un discriminant strictement positif


Théorème 329 (Solutions d’une ED linéaire du 2ème ordre à coefficients constants lorsque ∆ >√0).
−b − ∆
Lorsque l’EC est de discriminant ∆ = b2 − 4ac > 0 et admet deux racines réelles x1 = et
√ 2a
−b + ∆
x2 = , les solutions de l’ED linéaire du 2ème ordre (E5 ) forment la famille de fonctions
  2a 
F = y(t) = λ exp (x1 t) + µ exp (x2 t) /λ, µ ∈ R .
 
Remarque : Les solutions sont dépendantes de deux degrés de liberté λ et µ qui pourront être fixés à
l’aide de 2 CLs.
Exercice 3.58. Exercice type : ED linéaire du 2ème ordre : 1 Trouver toutes les solutions de l’ED
d2 y dy    
0
+ 2 − 3y = 0. 2 Quelle est la solution de l’ED lorsqu’on impose les 2 CL y(0) = 0 et y (0) = 1 ?
dt2 dt    
M3.338

11.3.2.B.b Cas d’un discriminant nul


Théorème 330 (Solutions d’une ED linéaire du 2ème ordre à coeff. constants lorsque ∆ = 0). Lorsque
−b
l’EC est de discriminant ∆ = b2 − 4ac = 0 et admet une unique racine réelle double x0 = , les
2a
solutions
 de l’ED linéaire du 2ème ordre (E
5 ) forment la famille de fonctions

F = y(t) = (λ + µt) exp (x0 t) /λ, µ ∈ R .
 
Exercice 3.59. Exercice type : ED linéaire du 2ème ordre : 1 Trouver toutes les solutions de l’ED
d2 y dy 1    
+ + y = 0. 2 Quelle est la solution de l’ED lorsqu’on impose les 2 CL y(0) = 0 et y 0 (0) = 1 ?
dt 2 dt 4    
M3.339

11.3.2.B.c Cas d’un discriminant strictement négatif


Théorème 331 (Solutions d’une ED linéaire du 2ème ordre à coefficients constants lorsque ∆ < 0).
Lorsque l’ECpest de discriminantp ∆ = b2 − 4ac < 0 et admet deux racines complexes
−b − i |∆| −b + i |∆|
x1 = et ρ2 = , les solutions de l’ED linéaire du 2ème ordre (E5 ) forment la
2a  2a
  b
famille de fonctions F = y(t) = exp (τ t) (λ cos(ωt) + µ sin(ωt)) /λ, µ ∈ R avec τ = − et
  2a

107
Module 3

p
|∆|  
ω= . Cette famille peut également s’écrire F = {y(t) = λ exp(τ t) cos (ωt + φ) /λ, φ ∈ R} . Dans
2a  
la première expression, les deux degrés de liberté définissant la famille de solutions sont λ et µ, tandis
que dans la seconde expression, ce sont λ et φ.
Exercice 3.60. Exercice type : ED linéaire du 2ème ordre : 1 Trouver toutes les solutions de l’ED
d2 y dy    
+ + y = 0. 2 Quelle est la solution de l’ED lorsqu’on impose les 2 CL y(0) = 0 et y 0 (0) = 1 ?
dt 2 dt    
M3.340

Démonstration. Pour les poursuites d’études longues : Par analogie avec les ED linéaires du 1er ordre à
coefficients constants, cherchons les solutions d’une ED linéaire du 2eme ordre à coefficients constants
sous la forme y(t) = f (t)ext avec x une racine de l’EC associée à l’ED etf une fonction de la variable t
dérivable. Sachant que, dans ce cas, y 0 (t) = [f 0 (t) + ρf (t)] ext et y 00 (t) = f 00 (t) + 2xf 0 (t) + x2 f (t) ext ,


alors
 y est solution de l’ED du 2eme ordre  si et seulement
si af 00 + (2ax + b)f 0 + (ax2 + bx + c)f ext = 0. Comme ext 6= 0 (quel que soit t) et que x est racine de
l’EC donc que ax2 + bx + c = 0. Alors cette équivalence revient à af 00 + (2ax + b)f 0 = 0. Cette dernière
équation est une ED linéaire du 1er ordre à coefficients constants donc la fonction inconnue recherchée
est f 0 (t) ; en utilisant
 la méthodologie
 312, on déduit que ces solutions sont donc de la forme
0 2ax + b
f (t) = λ exp − t (puisque par définition d’une ED du 2ème ordre, le coefficient a n’est pas
a
nul). Reste à intégrer cette solution pour obtenir f (t). Deux cas se présentent :
 
0 2ax + b
1. Si 2ax + b 6= 0, alors une primitive de f (t) est f (t) = A exp − t + B, avec A et B deux
  a
ax + b
constantes quelconques. Ainsi y(t) = f (t)ext = A exp − t + B exp (xt).
a
b
Dans ce cas précis, la condition 2ax + b 6= 0 est équivalente dire que la racine x n’est pas −
2a
donc n’est pas la racine double donc que le discriminant ∆ = b2 − 4ac de l’EC est différent de 0.
ax + b
L’EC admet donc deux racines, la première étant x et la seconde n’étant autre que − . Les
a
solutions de l’ED sont donc une somme d’exponentielles dilatées par les racines de l’EC chacune
étant pondérée par un des degrés de libertés A et B (on parle de combinaison linéaire que l’on
reverra au module MC1 ).
Remarque : Lorsque les racines sont complexes, donc de la forme τ ± iω, alors
y(t) = A exp(τ t + iωt) + B exp(τ t − iωt) puis y(t) =
eτ t [A cos(ωt) + Ai sin(ωt) + B cos(ωt) − iB sin(ωt)] = eτ t [(A + B) cos(ωt) + i(A − B) sin(ωt)] ;
y(t) est donc bien une combinaison linéaire de cos et de sin pondérée par une exponentielle.
b
2. Si 2ax + b 6= 0 autrement dit x = − est la racine double de l’EC de discriminant ∆ = 0, alors
0
2a
f (t) = λ donc f (t) = λt + µ et y(t) = f (t)ext = (λt + µ)ext avec λ et µ deux constantes réelles.

11.3.2.C Méthodologies
Méthodologie 332 (Résoudre une ED linéaire du 2ème ordre à coeffs constants sans CL). 1.
Vérifier
que l’ED est 
linéaire du 2ème à coeffs constants et l’écrire de la forme
d2 y dy
a 2 +b +c=0 ;

dt dt
2. Déterminer l’EC associé puis calculer son discriminant ∆ et ses racines ;
3. Suivant le signe de ∆, déduire que les solutions générales de l’ED sont :
• Si ∆ > 0, y(t) = λ exp (x1 t) + µ exp (x2 t) avec x1 , x2 racines de l’EC ;
• Si ∆ = 0, y(t) = (λ + µt) exp (x0 t) avec x0 racine de l’EC ;
• Si ∆ < 0, y(t) = exp (τ t) (λ cos(ωt) + µ sin(ωt)) avec τ ± iω racines de l’EC ;
où les deux degrés de liberté λ et µ sont des réels quelconques.
M3.341

108
Module 3

Méthodologie 333 (Résoudre une ED linéaire du 2ème ordre à coeffs constants avec CL). 1.
Trouver toutes les solutions de l’ED en utilisant la méthodologie 332 dépendantes des deux degrés
de liberté λ et µ ;
2. Remplacer les données fournies par les 2 CLs dans la solution générale pour obtenir un système
d’équations dont les inconnues sont λ et µ ;
3. Résoudre ce système pour trouver λ et µ et conclure sur la solution.
M3.342

11.3.2.D Exercices
Exercice 3.61. ED linéaires : Résoudre les ED suivantes, où y est une fonction de la variable réelle t :

1 3y 00 + y 0 − 4y = 0 2 y 00 + 2y 0 + y = 0 3 y 00 + y 0 + y = 0

M3.343
Exercice 3.62. ED linéaires : Résoudre les problèmes suivants, où y est une fonction de la variable réelle t :

−y 00 − y 0 + 2y = 0
  00 0
 00 0
  y + 2y + y = 0  4y + 4y + y = 0
1 y(0) = 0 2 y(1) = −1 3 y(0) = 0
y 0 (0) = 1
 0  0
y (1) = 0 y (0) = 1

y 00 + ω 2 y = 0

 00 0
 y − y + 2y = 0


y(0) =1

4 avec ω ∈ R 5 y(0) = 1
1
y0
 0
=0 y (0) = 0


ω

M3.344

11.3.3 ED affine du 2ème ordre à coefficients constants


11.3.3.A Définitions
Définition 334 (ED affine du 2ème ordre à coefficients constants). Les équations différentielles
affines
du 2ème ordre à coefficents constants sont les équations (E6 ) de la forme
d2 y dy
a 2 +b + cy = d(t) avec :

dt dt
• a une constante réelle non nulle ;
• b et c deux constantes réelles ;
• d(t) une fonction de la variable t différente de la fonction nulle.
M3.345
d2 y dy
Exemple 335 (Des ED). • 2 2 − + 6 y = t2 − 1 est une ED affine du 2d ordre à coeffs
a dt dt c
b d(t)
constants.
d2 y dy
• y 2
−t + 6y = 0 n’est pas une ED affine du 2ème ordre à coeffs constants.
dt dt
non linéaire 6= C te 6= 0
M3.346

11.3.3.B Solutions
Théorème 336 (Solutions d’une ED affine du 2ème ordre à coefficients constants). Les solutions d’une
ED
 affine du 2ème ordre à coefficients constants
 (E6 ) forment la famille
F = {y(t) = yg,λ,µ (t) + yp (t)/λ, µ ∈ R} où :
 
1. yg,λ,µ (t) est la solution générale de l’ED homogène associée à l’ED affine (E6 ). Cette ED
homogène, également appelée
 ED sans second membre et notée (Ẽ6 ) est définie par
d2 y dy
a 2 +b + cy = 0 . Elle s’obtient en remplaçant le terme d(t) de l’ED affine (E6 ) par 0. C’est

dt dt
une ED linéaire du 2ème ordre à coefficients constants qui se résout à l’aide de la
méthodologie 332. yg,λ,µ (t) est dépendante de 2 degrés de liberté λ et µ (réels quelconques).

109
Module 3


d2 y dy
2. yp (t) est une solution particulière de l’ED affine a 2 + b + cy = d(t) (cette fois avec le 2d

dt dt
membre d(t)). Cette solution peut être recherchée avec les 2 même techniques que les ED affine du
1er ordre :
• Méthodologie 317 de vérification d’une solution suggérée ou d’une solution évidente.
• Méthodologie 318 d’observation des fonctions coefficients.
Remarque : N’importe quelle fonction tant qu’elle est solution de l’ED affine fonctionne pour la
solution particulière yp (t). M3.347

11.3.3.C Recherche d’une solution particulière (pour les poursuites d’études longues)
Théorème 337. Soit ay” + by 0 + cy = P (t)ekt une équation différentielle affine du second ordre à
coefficients constants, avec P un polynôme et k un coefficient réel. L’équation caractéristique associée à
son équation homogène est ax2 + bx + c = 0.
1. Si k n’est pas racine de l’équation caractéristique, il existe une solution particulière de la forme
Q(t)ekt , où Q est un polynôme de degré égal au degré de P , autrement dit deg(Q) = deg(P ).
2. Si k est l’une des deux racines (simples) de l’équation caractéristique, il existe une solution
particulière de la forme Q(t)ekt , où Q est un polynôme tel que deg(Q) = deg(P ) + 1.
3. Si k est la racine double de l’équation caractéristique, il existe une solution particulière de la
forme Q(t)ekt , où Q est un polynôme tel que deg(Q) = deg(P ) + 2.

11.3.3.D Méthodologies
Méthodologie 338 (Résoudre une ED affine du 2ème ordre à coefficients constants
 sans CL). 1.
2
d y dy
Vérifier le type de l’ED et l’écrire sous la forme a 2 + b + cy = d(t) ;

dt dt

d2 y dy
2. Introduire l’ED homogène a 2 + b + cy = 0 (associée à l’ED affine) puis la résoudre en

dt dt
utilisant la méthodologie 332 pour trouver la solution générale yg,λ,µ (t) ;
3. Déterminer une solution particulière yp (t) de l’ED affine en utilisant :
• la méthodologie 317 de vérification d’une solution ;
• la méthodologie 318 d’observations des coefficients ;
4. Conclure sur toutes les solutions de l’ED en ajoutant les solutions obtenues en (1) et (2).
M3.348

Méthodologie 339 (Résoudre une ED affine à coefficients constants du 2ème ordre avec CL). 1.
Trouver la solution générale de l’ED affine du 2eme ordre en utilisant la méthodologie 321 et
dépendante de deux degrés de liberté λ et µ variant dans R ;
2. Remplacer les données fournies par la CL dans la solution générale pour obtenir un système
d’équations dont les inconnues sont λ et µ ;
3. Résoudre ce système pour déterminer λ et µ et trouver la solution.
M3.349

11.3.3.E Exercices

11.3.3.E.a Exercices-types
Exercice 3.63. Exercice type : ED affine du 2ème ordre : 1 Trouver toutes les solutions de l’ED
d2 y dy
+2 − 3y = tet . On pourra rechercher une solution particulière sous la forme P (t)et avec P (t) un polynôme.
dt2 dt    
2 Quelle est la solution de l’ED lorsqu’on impose les 2 CL y(0) = 0 et y 0 (0) = 1 ?
   
M3.350

110
Module 3

11.3.3.E.b Exercices de TD
Exercice 3.64. BTS 2006 : On considère l’équation différentielle (E) donnée par y 00 − 3y 0 − 4y = −5e−t , où y est
une fonction de sa variable t, définie et deux fois dérivable sur R, y 0 la fonction dérivée de y et y 00 la fonction dérivée
seconde de y.
1. Donner l’équation homogène associée à (E) et déterminer ses solutions.
2. Soit h la fonction définie sur par h(t) = te−t . Démontrer que la fonction h est une solution particulière de
l’équation différentielle (E).
3. En déduire l’ensemble des solutions de l’équation différentielle (E).
4. Déterminer la solution f de l’équation différentielle (E) qui vérifie les conditions initiales f (0) = 2 et
f 0 (0) = −1.

M3.351
Exercice 3.65. ED du 2d ordre : Soit l’ED (E) y 00 + 2y 0 + 2y = sin(ωt) où y désigne une fonction de la variable
réelle t et ω un réel non nul.
1. Écrire et résoudre l’équation homogène associée à (E).
2. Montrer que (E) admet une solution particulière de la forme y1 (t) = a cos(ωt) + b sin(ωt), en trouvant les
valeurs de a et b en fonction de ω.
3. Donner la solution générale de (E).
4. Trouver une solution qui vérifie les conditions initiales suivantes : y(0) = 0 et y 0 (0) = 0. Tracer la
représentation graphique de la fonction solution dans le cas particulier ω = 2.

M3.352
Exercice 3.66. ED affines : Résoudre les problèmes suivants, où y est une fonction de la variable réelle t :

00 0
  00 0 2
 00 0 −t
 −y − y + 2y = 1  y + y − 6y = −6t + 2t − 4  4y + 4y + y = 2(t − 4)e
1 y(0) = 0 2 y(0) = 0 3 y(0) = 1
 0  0  0
y (0) = 1 y (0) = 1 y (0) = 0

M3.353
Exercice 3.67. Une ED affine avec second membre exponentiel : Résoudre l’ED y 00 − 2y 0 + y = et . On pourra
rechercher une solution particulière sous la forme At2 et avec A une constante réelle à déterminer.

Exercice 3.68. Changement de variable : Résoudre l’ED ty 00 + (t + 2)y 0 + (t + 1)y = 0 en faisant le changement de
variable z(t) = ty(t) où z(t) est une fonction de la variable t.

M3.354

11.3.3.F Exercices (pour les poursuites d’études longues)


Exercice 3.69. Concours DUT-BUT 2009 : QCM :
Question 1 : On note (E1 ) l’ED y 00 (t) − 6y 0 (t) + 9y(t) = e3t et (E2 ) l’ED y 00 (t) − 6y 0 (t) + 9y(t) = 9t2 − 3t + 5.
L’équation homogène associée : y 00 (t) − 6y 0 (t) + 9y(t) = 0 est notée (H). Quelles affirmations sont vraies parmi :
1. Les solutions de (H) sont de la forme y(t) = Aer1 t + Ber2 t dans lequel r1 et r2 sont les solutions de l’équation
caractéristique x2 − 6x + 9 = 0,
2. y(t) = (2t + 3)e3t est une solution de (H),
3. (E1 ) a une solution unique qui est y(t) = t2 e3t ,
4. La seule solution de (E1 ) telle que y(0) = 1 et y 0 (0) = 1 est y(t) = (t2 − 2t + 1)e3t ,
5. Il existe des solutions de (E1 ) ayant pour limite 0 en +∞.
Question 2 : Quelles affirmations sont vraies parmi :
1. Il existe des polynômes de degré 3 solution de (E2 ),
2. y(t) = t2 + t + 1 + (2t + 3)e3t est une solution de (E2 ),
3. La solution générale de (E2 ) est y(t) = t2 + t + 1 + Ae3t avec A constante réelle,
4. L’unique solution de (E2 ) vérifiant y(0) = 1 et y 0 (0) = 1 est y(t) = t2 + t + 1,
5. Il existe une unique solution de (E2 ) ayant pour limite 0 en −∞.

111
Module 3

Exercice 3.70. Concours DUT-BUT 2009 : QCM :


Question 1 : On note (E) l’ED y 00 (t) − 4y 0 (t) + 4y(t) = 6te2t + et . L’équation homogène associée :
y 00 (t) − 4y 0 (t) + 4y(t) = 0 est notée (H). Quelles affirmations sont vraies parmi :
1. Toutes les solutions de (H) sont de la forme y(t) = ert et sont obtenues en prenant pour les r les solutions de
l’équation caractéristique x2 − 4x + 4 = 0,
2. La solution générale (H) est y(t) = Ate2t + B avec A constante réelle ,
3. y(t) = te2t est une solution de (H),
4. La seule solution de (H) qui tende vers 0 en +∞ est la fonction nulle,
5. Il n’existe pas de fonction f solution de (H) telle que f (0) = 0 et f (1) = −1.
Question 2 : Si on pose dans (E) notée (F). Quelles affirmations sont vraies parmi :
1. L’ED obtenue est (F) z 00 (t) = 6te2t + et ,
2. Une solution particulière de (F) est z(t) = t3 + e−t ,
3. Il n’existe pas de solution de (E) nulle en 0,
4. La solution de (E) vérifiant y(0) = y 0 (0) = 0 est y(t) = t3 et + tet ,
5. Toutes les solutions de (E) ont la limite +∞ quand t tend vers +∞.

11.4 Synthèse
Les ED vues au M3 , leurs solutions et les différentes méthodes pour les résoudre sont résumées
figure 58. M3.355

112
Module 3

Les ED du M3

ED du 1er ordre ED du 2d ordre


dy dy d2 y
avec y et avec y, et 2
dt dt dt

ED à variables séparées (poursuites


d’études)

ED linéaire (à coeffs non constants) ED affine ED affine


dy ED linéaire à coeffs constants
dy (E4 ) a(t) + b(t)y = d(t) d2 y dy
(E2 ) a(t) + b(t)y = 0 dt d2 y dy (E6 ) a +b + cy = d(t)
dt (E5 ) a 2 + b +c=0 dt2 dt
dt dt
Solution gale avec méthod. 321 : y(t) = Solution gale avec méthod. 338 : y(t) =
Solution gale
 avec méthod. 305 : y(t) = Solution gale avec méthod. 332 : étant

113
λ exp P (t) avec P (t) primitive de p(t) =
yg,λ (t) + yp (t) avec : • yg,λ (t) solution
dy donnée l’EC associée ax2 + bx + c = 0
yg,λ,µ (t) + yp (t) avec • yg,λ,µ (t) so-
b(t) gale de l’ED homogène associée a(t) + lution gale de l’ED homogène associée
dt de discriminant ∆, • Cas ∆ > 0 :
d2 y dy
a(t)

b(t)y = 0 (via méthod. 305 ou 312) • y(t) = λ exp (x1 t) + µ exp (x2 t) avec
dt dt
a 2 + b + cy = 0 • yp (t) solution par-
Solution avec CL avec méthod. 306 : solu- yp (t) solution particulière de l’ED af- x1 , x2 solutions réelles de l’EC • Cas ticulière de l’ED affine recherchée avec :
tion de la méthod. 305 avec λ déterminé fine recherchée avec : Méthod. 317 : ∆ = 0 : y(t) = (λ + µt) exp (x0 t) avec Méthod. 317 : Vérification d’une solution

Figure 58 – Les ED du M3
pour vérifier la CL Vérification d’une solution proposée, x0 solution de l’EC • Cas ∆ < 0 : proposée, Méthod. 318 : Observation des
Méthod. 318 : Observation des fonctions- y(t) = exp (τ t) (λ cos(ωt) + µ sin(ωt)) fonctions-coefficients
coefficients, Méthod. 320 : Variation de avec τ ± jω solutions complexes de l’EC Solution avec CL avec méthod. 339 :
la constante
Solution avec CL avec méthod. 333 : solution de la méthod. 338 avec λ et µ
ED linéaire à coeffs constants Solution avec CL avec méthod. 322 : solu- solution de la méthod. 332 avec λ et µ déterminés par un système d’équations
dy tion de la méthod. 321 avec λ déterminé déterminés par un système d’équations pour vérifier les 2 CL
(E3 ) a + by = 0
dt pour vérifier la CL pour vérifier les 2 CL
Solution gale avec méthod. 312 : y(t) =
λ exp x0 t avec x0 solution de l’EC ax +
b=0
Solution avec CL avec méthod. 313 : solu-
tion de la méthod. 312 avec λ déterminé
pour vérifier la CL

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