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Geography, Etymology, and Taste:
Charles de Brosses and the Restoration of History
William Pietz
WHEN crat
HE and
IS philosophe
REMEMBERED Charles deAT ALL,
Brosses the Burgundian
(1709-1777) is remem aristo
bered by different people for different things. The literati of the
nineteenth century knew de Brosses for his amusing Lettres historiques
et critiques sur l'Italie (an account of his travels in the south in 1739 and
1740, first published in 1799), and for a famous quarrel with Voltaire
over a peasant's bill for firewood from de Brosses' estate at Tournay that
Voltaire was renting (along with its noble title).1 Geographers recall de
Brosses for his collection of voyage accounts, Histoire des navigations
aux terres Australes (1756), in which he authoritatively divided the
regions of the South Pacific and coined the lasting placename "Polyne
sia."2 Anthropologists acknowledge de Brosses for his pioneering work
on primitive religion, Du Culte des dieux fétiches, ou Parallèle de
l'ancienne religion de l'Egypte avec la religion actuelle deNigritie (1760),
in which he invented the term "fétichisme" and defined methodological
guidelines for the study of mythologies and distant cultures that antici
pated nineteenth-century social science.3 Archaeologists might know
of de Brosses' Lettres sur l'état actuel de la ville souterraine d'Herculée
(1750), which was the first widely-read account of the excavations at
Herculaneum, the prototypical archaeological site; they would proba
bly not know that de Brosses went on to apply the term "archaeology"
to characterize his new materialist approach to etymology. Linguists,
See the classic 1853 version of this affair by C.-A. Sainte-Beuve, "Voltaire et le Président
de Brosses" in Causeries de Lundi, 3rd éd., Vol. 7 (Paris: Gamier, n.d.), pp. 85-104.
For Lytton Strachey's English treatment, see "The President de Brosses" in Biographical
Essays (London: Chatto and Windus, 1960), pp. 112-121. The dispute may be followed
first hand in Voltaire et le Président de Brosses: correspondance inédite, ed. Th. Foisset
(Paris: Didier, 1858).
For a thorough examination of de Brosses' work on "Australia" see Alan Carey Taylor,
Le Président de Brosses et l'Australie (Paris: Boivin, 1938).
Ε. B. Tylor chose the final words of Du Culte des dieux fétiches as the epigraph for his
seminal 1870 anthropological study Primitive Culture.
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4. De Brosses' Vie de Salluste was originally published the year of his death. It is reprinted
in M. Pessoneaux, Œuvres de Salluste (Paris: Charpentier, 1875), pp. i-lxviii.
5. See the only book-length biography of de Brosses: Th. Foisset, Le Président de Brosses:
Histoire des lettres et des parlements au XVIIP siècle (Paris: Olivier-Fulgence, 1842).
Nous passâmes ensuite à l'embouchure de l'Isère, rivière infâme s'il en fût jamais;
c'est une décoction d'ardoise. De l'autre côté, au-dessus d'un rocher en pain de sucre,
on voit le vieux château ruiné de Crussol, d'où la maison dTJzès tire son nom. Les bonnes
gens nous dirent qu'un géant nommé Buard, haut de quinze coudées, en avoit fait jadis
son habitation. Dans le vrai, il faudroit cependant que Chintré se baissât pour y entrer.
Cet honnête géant, ayant détruit le genre humain, voulut bien le repeupler et bâtir une
ville. Pour ce faire, il engrossa toutes les filles du pays et jeta sa lance en disant: Va, lance.
Elle alla tomber de l'autre côté du Rhône, où est maintenant la ville de ce nom, et où
des belîtres de jacobins nous montrèrent ses os, qui sont bien à la vérité d'une grosse
bête; mais comme les grosses bêtes de toute espèce sont moins rares que les géants, vous
êtes dispensé de croire que ces os soient ceux du prétendu seigneur Buard. Maudit soit
celui qui fit bâtir cette vilaine ville, où l'on nous fit une chère détestable!6
6. Charles de Brosses, Lettres familières écrites d'Italie en 1739 et 1740, 4th ed. (Paris: Perrin,
1885), pp. 7-8. Hereafter cited in the text as Lettres.
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... le président de Brosses, que je respecte en habit ordinaire, me fait mourir de rire
en habit de palais ... une petite tête gaie, ironique et satirique, perdue dans l'immensité
d'une fôret de cheveux qui l'offusquent; et cette fôret descendant à droite et à gauche,
qui va s'emparer des trois quarts du reste de la petite figure . . . (Lettres, p. 55n)
For all that his appearance in official dress was ridiculous, de Brosses
had a precise mind well suited for bureaucratic administration and legal
matters. (His clear intelligence—his mind was lively of wit though not
poetic, and logical though not quantitative — also caused him to wonder
at thinkers whose insights came by way of digressions. In his first meet
ing with Diderot, de Brosses was so struck by the philosopher's "per
petual digressions" that he amused himself by counting them: "He made
a good twenty-five of them in my room yesterday, from nine o'clock
to one."8) Limited in his active public life by his tiny stature, as well as
by his ironic sensibility, de Brosses at a young age turned to the intellec
tual project bequeathed him by his father: the writing of a universal
history consisting of volumes devoted to each of the four "continents,"
Europe, Asia, Africa, and America. His father having covered the first
two, the young de Brosses began reading voyage accounts ("navigations")
of the latter two. At least as early came de Brosses' other lifelong intel
lectual pursuit: his curious project and deep identification with Sallust,
the Latin historian famous for his literary style and infamous for his
corruption as a public official. (In his biography of Sallust, de Brosses
would write: "il ne fut guère moins méprisable par son cœur qu'estima
ble par son esprit," Vie de Salluste, p. ii.)
De Brosses' youthful trip to Italy was in part a search for lost texts
of Sallust, whose history he planned to restore from the remaining frag
ments, and in part a way, through his letters, to establish an identity
among the literate French circles he desired to enter. These two aims
were one insofar as they involved the acquisition through travel in Italy
Que je n'oublie pas de vous dire la surprise singulière que j'eus à la comédie la première
fois que j'y allai. Une cloche de la ville ayant sonné un coup, j'entendis derrière moi un
mouvement subit tel que je crus que l'amphithéâtre venoit en ruine, d'autant mieux qu'en
même temps je vis fuir les actrices, quoiqu'il y en eût une qui, selon son rôle, fût d'abord
évanouie. Le vrai sujet de mon étonnement étoit que ce que nous appelons VAngelus
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ou le pardon venoit de sonner, que toute l'assemblée s'étoit mise promptement à genoux,
tournée vers l'orient; que les acteurs s'y étoient de même jetés dans la coulisse; que l'on
chanta fort bien l'Ave Maria; après quoi l'actrice évanouie revint, fit fort honnêtement
la révérence ordinaire après l'Angélus, se remit dans son état d'évanouissement, et la pièce
continua. (Lettres, pp. 125-26)
Charles de Brosses, Le Périple de l'Euxin, tel qu'on peut présumer que Salluste l'avoit
décrit, vers la fin du IIP livre de son Histoire: rétabli sur les fragments qui nous en
restent, à l'aide des anciens Écrivains que Salluste a pu consulter, & de ceux qui ont eu
son ouvrage entre les mains in Mémoires de littérature tirés des registres de l'académie
des inscriptions et belles-lettres (Paris: Imprimerie royale, 1768), vol. 32, pp. 627-649,
and vol. 33, pp. 475-538.
Charles de Brosses, La Seconde guerre servile, ou La Révolte de Spartacus en campante:
fragmens de Sallust, tirés des IIP ά IVe livres de son Histoire générale in Mémoires de
littérature, tirés des registres de l'académie royale des inscriptions et belles-lettres (Paris:
Imprimerie royale, 1774), Vol. 37, p. 23.
Charles de Brosses, Lettres sur l'état actuel de la ville souterraine d'Herculée (Dijon: 1750),
pp. 1-2.
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L'histoire des colonies et de leur parcours sur la surface de la terre, tient de fort près
à l'histoire des langues. Le meilleur moyen de découvrir l'origine d'une nation est de suivre,
en remontant, les traces de sa langue comparée à celles des peuples avec qui la tradition
12. Charles de Brosses, Traité de la formation méchanique des langues et des principes
physiques de l'étymologie (Paris: Terrelonge, an IX), II, 466.
des faits nous apprend que ce peuple à eu quelque rapport... à expliquer l'histoire par
la signification des mots et des noms imposés aux choses. (Traité, I, xlvii—xlviii)
Pitzer College
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