Cauchemars, fantômes et squelettes, Devant ses yeux maléfiques
Laissez flotter vos idées noires Et ne se dressait d'un bond Près de la mare aux oubliettes, Dans un concert de jurons, Tenue du suaire obligatoire Disant d'un ton pathétique Que les damnés obscènes Lutins, lucioles, feux-follets, Cyniques et corrompus Elfes, faunes et farfadets Fassent griefs de leur peine Effraient mes grands carnassiers A ceux qu'ils ont élus Une muse un peu dodue Car devant tant de problèmes Me dit d'un air entendu Et de malentendus « Vous auriez pu vous raser ! » Les dieux et les diables en sont venus Comme je lui fais remarquer A douter d'eux-mêmes Deux, trois pendus attablés Dédain suprême Qui sont venus sans cravate Elle me lance un œil hagard Mais déjà le ciel blanchit, Et vomit sans crier gare Esprits je vous remercie Quelques vipères écarlates De m'avoir si bien reçu Cocher lugubre et bossu Vampires éblouis Déposez-moi au manoir Par de lubriques vestales Et lâchez le crucifix Egéries insatiables Décrochez-moi ces gousses d'ail Chevauchant des Walkyries Qui déshonorent mon portail Infernal appétit de frénésie bacchanale Et me chercher sans retard Qui charment nos âmes envahies par la mélancolie L'ami qui soigne Satyres joufflus, boucs émissaires, Et guérit la folie qui m'accompagne Gargouilles émues, fières gorgones Et jamais ne me trahit, Laissez ma couronne aux sorcières Champagne ! Et mes chimères à la licorne
Soudain les arbres frissonnent
Car Lucifer en personne Fait une courte apparition, L'air tellement accablé Qu'on lui donnerait volontiers Le bon Dieu sans confession S'il ne laissait malicieux,