semestre 2017. Or, les sukuk et leur mécanisme de fonctionnement, surtout au Maroc,
avec l’avènement des banques participatives, demeurent méconnus. Explications.
Petite précision au passage, "sukuk" est le pluriel du mot "sakk", qui a la même
racine perse que "chèque".
Au Maroc, la SPV sera sous forme d’un fonds de placement collectif en titrisation.
Il sera placé sous le giron de Maghreb Titrisation. Ce fonds se chargera
d’émettre les certificats de sukuk sur le marché des capitaux, bien évidemment en
obtenant un visa préalable de l’AMMC et d’un comité charia.
Les titres sukuk peuvent selon la structure retenue, être négociables, ou non, sur
le marché secondaire. A vrai dire, pour être échangeables, les sukuk ne doivent
pas représenter des titres de créance pure. Ils doivent donc davantage représenter
un droit indivis sur des actifs tangibles ou sur l’usufruit des actifs auxquels ils sont
adossés.
D’une autre part, les flux financiers générés par les actifs titrisés payés par
l’exploitant à la société ad hoc émettrice, seront reversés aux détenteurs de sukuk,
au prorata de leur investissement ou des parts qu’ils possèdent sur les actifs. C’est
l’équivalent des coupons dans les obligations conventionnelles.
A l’échéance, l’initiateur, qui était au départ le vendeur des actifs utilisés pour
l’émission, les rachète auprès de la société ad hoc et lui fournit les fonds
nécessaires pour payer les détenteurs. Une phase qui peut s’assimiler à celle du
remboursement du nominal dans une obligation conventionnelle. La maturité des
sukuk marque en effet la date à laquelle les titres cessent de verser un rendement.
3. Le SPV obtient un visa de l’AMMC (ex-CDVM) afin que les sukuk puissent être
émis et négociés en bourse.
4. Le SPV émet les sukuk qui représentent une participation indivise dans un actif
de l’entreprise.
5. Les investisseurs souscrivent des sukuk et versent les fonds (le « Principal ») au
SPV. Le SPV déclare qu’il s’engage à gérer les fonds levés (ainsi que tout autre
actif acquis au moyen des fonds le cas échéant) pour le compte des investisseurs.
7. Le SPV paie le prix d'achat des actifs à l’entreprise qui les utilise pour investir
dans un projet compatible avec la charia.
8. Le SPV loue les biens à l’entreprise en vertu d’un contrat de location (Ijara)
pour une période s’étalant jusqu’à la maturité des sukuk (exemple: 10 ans).
9. Le SPV mandate l’entreprise pour effectuer les formalités que lui impose le
contrat de bail (maintenance, assurance (takaful), paiement de taxe), l’entreprise
en tant que mandataire peut réclamer une rémunération.
10. Les sukuk sont échangés sur un marché secondaire à partir du moment
d’émission et jusqu’à la dissolution.
13. A maturité (dans notre exemple: 10 ans), le SPV vend les actifs isolés à
l’entreprise au prix d'exercice, qui sera égal au prix de rachat indiqué dans la
promesse unilatérale.
15. Le SPV utilise le prix de rachat pour payer le montant de dissolution aux
investisseurs.