Nous sommes quelques-uns de ces incontrôlés dont les médias vous rabattent
les oreilles depuis quelques jours. Nous avons participé aux affrontements de la
semaine passée autour de Jussieu. Les journalistes vous ont dit la vérité. Nous
sommes effectivement incontrôlés, bien plus qu’ils ne veulent le dire. Nous
n’admettons plus que des manipulateurs parlent et décident à notre place. Nul
idéologue n’arrive à canaliser notre colère. C’est cela qui nous rend haïssables
aux yeux de tous les défenseurs de cette société.
Notre violence, les chieurs d’encre politiciens l’appellent gratuite pour
dissimuler qu’elle risque de leur coûter cher. Ce sont nos raisons qu’ils cherchent
à taire ou à falsifier car ce sont elles qu’ils redoutent. Si nous cassons les banques
c’est que nous avons reconnus l’argent comme cause centrale de tous nos
malheurs. Si nous cassons des vitrines ce n’est pas parce que la vie est chère
mais parce que la marchandise nous empêche de vivre, à tout prix. Si nous
cassons des machines ce n’est pas parce que nous voulons « défendre l’emploi »
mais attaquer l’esclavage salarié. Si nous attaquons la salope policière ce n’est
pas pour la faire sortir des facultés mais pour la faire sortir de notre vie.