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La vertu et propriété de la

quinte essence de toutes


choses , faite en latin, par
Joannes de Rupescissa et
mise en [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Jean de Roquetaillade (1310?-1366?). La vertu et propriété de la
quinte essence de toutes choses , faite en latin, par Joannes de
Rupescissa et mise en françois, par Antoine Du Moulin,.... 1581.

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A MONSEIGNEVR
ES TIE NN B TRAMA»
Capitaine de Ma(con>&> maistrcd'ho-
stelde Monsieur de la Guiclie,gou-
uerneurdc Bresse, Antoine du Moulin
Maseonnois S,
AM! TI K
'"que naturellement
te porte à toutes gents de bonne
nature » ey fitctaltment aux
amateurs d* science, mesi alites
de pais Q* parentéyfiltyquene
Us puk oublier ; atns quand ytent a propos m
yeux w doy honnorer de mon pettt fçauoir*
G*cst Foccasion qui me meut h présent de yous
addrejser teste mienne translation, traittant
des choses secrettes $n naturexommed*extrai-
re la Quinte tjsemce de toutes les choses natu-
rôties, o* par tceUe mtdtciner \es maladies qui
font dans U corps t guérir tes playes O* na*
ureuresiV reconfirter les gents fiibïesygreués
0» débilités > €£• plusteurs autres telles choses:
qui font muuros quasi miraculeuses > ®* par
yne yoye non accoutumée ny ordinaire entre
Us Médecins » Chirurgiens C barbters* Dons
ieneíay doute qtfils feront esbahì* desrejp*
mes & recettes de ce présent Hure^ lequel n\si
a % peint
4
saint tant muutatt qu'il n'y ayt bkn deux
aentsansty plus <]\td a eîtt composé en La*
tìn.Or efi tltquep4r cesle petite epiîìre te yous
et de O* travfyyrte tout {honneur que ie pour*
rok rapporter de ma présente traduftton à
cause d*s ttouutautcs o»singularités ex-
ctlUtttesy continues. Adieu. De
Lyon cbc^lean de Tour*
nésy ce quinzième
de Marst
LAC O N S I-
DERATIOKf DE LA
quinte essnce de toutes choses transmua*
bks\au nom de nòîifé Seigneur \esuschnjl%
qui s'appelle le Iturê dèfimtltatiti d* Vhi-
lopfhie, de l'euarigtle dudtt noîìre $ei*
gneur hfufîhriïl j t? dès poutès homme*
'euanfrelisdns*

A JLO^MO N dit, a^u se*


*{>tíèhic chapitre du liure
de Sapience : Dieu m'*
donné la vraye science
des choses qui font: âfm
oiieie icache da díspòfl*
tiònde toute la terre, 6c les vertus desElc*
ríréhts,k commencement, la •
consom»»
màtìoti, U lc milieu des temps, lés chan-
gements des années, & les diuisions des
temps ; îesdecours des anneëá* les dispo*
sltíons des eftoíles, les natures des aní-
maux, & les courroux des bestes, la force
des vcrîts,«clescogítationsdçs hommes,
Ï>1 U QJ I N T B E$$.
des racines: 6caycongnu toutes choses
scerettes & manuelles :car l'ouurier de
toutes choies m\i enseigné par sapience.
Kc au x v j. chapitre du liure des Prouer-
bes il dit: Nostrc Seigneur a faict toutes
choies pour luy mesme. Poncjues par la
demôstration dessus mise, l'escriture con-
clud infailliblement, que toute la Philo-
sophie vniuçrsellc que ledit Salomon a eu
ésparolles susdites parreuelationderc-
Iprit de Dieu, doit pour ceste raison estre
vtilement appliquée pour le seruice de
Dieu,6c de TEuangilede IesusChrist,&
pour les hommes euangelisans 6c pour
>
le
tout corps de Iesus Christ mystique,qui
deuotement luy obéît ôc le fert* Et par
ainsi le tiltre de ce liure est approuué en
peu de parolles. A ceste cause l'ay consi-
déré que le temps que i'ay employé au
désir 6c euuie de la Philosophie irnón-
daine,plus de.cinq ans auant que ie fusse
entré cn Tordrcenla trefrenommeeçstu-
Je de Tholose»6c puis âpres plus d'autre
cioq années depuis que ic fus en Tordre:
& ce par diijmtations raines, 6c grand
bruit de parolles inutiles,louanges,ìectu-
re de diuers auteurs, tant en estudes parti-
culiers que généraux : tachant, tantqu'il
est possible, de rachetter k tefnp$ f*m #
wcaa
t I V * I T, r
recenser íe perdu,6c ccluy qui eftescou*
le & oublié remettre en mémoire, à fin
que d'iceluy par le commandement de
lesus Christ ie puisse obtenir mérite, 6c
eternelle gloire, pour le temps à venir : 6c
ce qui m'a esté nuisible par ma coulpe,
me soit profitable à la vie eternelle, par
le vouloir de lesus Christ. Ori'ay trouué
y n moyen possible en cecy : c'est, íî ie re-
uelc IvSvtitités lesquelles i'ay veu en la
Philosophie qui m'ont este monstrees
>
par Pespric de Dieu cn ma grande néces-
sité : auquel temps,combien que ie fusse
mauuais, Dieu vint vers moy auec pitié
tk compassion, à fyi que ie reuelaílè aux
poures hommes euangelilans, le moyen
que ceux qui ont meípnsé les richesses
pour amour de l'Euangile puissent fans
,
enseignement d'homme,légèrement U
fans grands despens gueiir leurs mala-
dies corporelles, 6c misères humaines,
par le moyen de la bonté de Dieu : ^c auí-
si qu'ils puistènt euiter êc fuïr les occa-
sions ^c choses qui empesehent te nuisent
aux sainctes oraisons 6c contemplations
nécessaires : 6c résister aux tentations des
diables, lesquelles ils donnent aux hom-
rries à c^uíe de certaines maladies : Sc
soyent deliurcs de tout en tout de telles
a 4 cho
I OB U QJINTI J$$;
choses, á fin qu'ils puissent deuotemértt
obeïr de íëruir de tout leur pouuoir à no-
stre seigneur lesur Christ. Or donc puis
que i'elcri ce liure seulement pour les
laincts hommes, duquel parla puissance
de Dieu ils receuront tant de biens 6c vti-
lités, il faut conclure, que ie participeray
cn leurs oraison:», biensfaicts 8c mérites,
3u'ils feront doresenauant par le moyen
c ce liure,leíus Christ le commandant 8c
voulant ainsi, veuillent ou non: Car tout
ce qui est cause de la cause, il est cause 8c
occasion dêlachosecausee. Et ainsi pour
recompense du temps vainemët employé
en Philosophie, journellement ie rece-
uray nouueaux meritesrnon pas tant seu-
lement le temps de dix ans lesquels i'ay
employé en Philosophie mondaine,mais
indubitablement plus de mille ansàve-
nirdeuant lafin du Monde, Maintenant
est cuident le moyen par lequel ie puis
rccouurcr le temps passé, que i'ay mal
employé. Ié prie donc celuy'Dicu tant
doux 8c miséricordieux deuotement 8c
humblement de tout mon pouuoir, qui
a daigné reueler à moypoure pécheur ca-
duque 6c miserablé, pusieurs sécréts de.
Philosophie mondaihejqtfil ne perkètte
point que ceíiuré tombe entre fës maíns
L I V * I 7. £
de ceux qui sont auaricieux, tyrans, 8c in-
digncs,6c qui en voudrot vser pourauoir
argent: mais le permette à ceux qui font
bons, iustes, saincts, dignes, 8c parfaicts
ouuriers euangelilans, qui par le regard,
miséricorde 6c pitié du seul Dieu cn vou-
dront vser. Et nostre seigneur lesus Christ
veuilleempeschertous ceux qui vcuuhói:
faire le contraire,comme les auaricieux
desirent.O que ce scroit vn tresgrand mal,
si cestuy liure tomboités mains d'hom-
mes mondains, 6c à la notice des tyrans,
6c au seruicedes reprouués ! Car tout ain-
si que les saincts pourront continuer Ôc
prolonger plus fermement l'oeuurc de
lesus Christ par le moyen de cestuy liure,
ainsi au contraire les tyrans,reprouués 8C
mondains en pourront abuser 6c perseue-
reren richesses 6c en meschancetés. Au
reste,en tant c^u'il m'est possible, i'ordon-
n'e 8c íay ce hure tant seulement pour Fu-
tilité dés saincts 8c bons,&: le remets cn la
garde 6c protection de lesus Christ,8c Cans
plus graad's parolles, ic veux reuelcr les
íecretsiselon î'ordre des tiltres leíquels ic
mettray cy âpres.
Le premier secret est, qut par la vertu
qúeDieuadonnéà Nature,qùi est fub*
icâtàU seruiçç if rhomme,on peiit osteir
10 DI u qjiN T I css,
les dommages 6c fâcheries de vieillisse,
lesquels empefchent les ocuuresde ceux
qui font grands hommes euangelisans,
foulans guérir parceuure euangefique,
6c désirent recouurer la ieuneíse,6c rauoir
les forces de ieunesse: mais ce n'est pas
en vu mesme d. gré.Laquelle chose est vn
secret plus grand qu'il n'en est aucun en
toute nature, La manière comment cela
se peut raire sera demonstree au chapitre
fuyuant
€ A N 6 N * *BUI B *«
UVRE I, II
gerríissons estas grcués (c'est à sçauoirde
maladies) pourtant que nous ne voulons
cstre defpouillé) (c'est à l'çauoir du corps)
mais cstrc vestu^ par dessus ( d'iceluy
corps)* fin que nous ne mourions. A ceste
cause il adioustc: à fin que ce qui est mor-
tel, soit englouti par la vie. Cela font les
parolles de fainctPauI. Ccrtainemei bien
peu de Philosophes sont paruenus à la
congnoissance de telle chose : corne nous
aperceuons euidemment : car les méde-
cins de nostre temps,qui brustent de con-
uoitise 6cd'ardeur d'argct6C d'honneurs,
n'ont peu par argent durant nostre temps
faire telles choses â aucuns Princes ny
seigneurs :6c ne le sçaupyent bailler: 8c
aussi Dieu ne veut point que les auari-
cieux le sçachent. Mais pour ce qu'il est
ordonné aux hommes de mourir vnc fois
(comme dit nostre tresvray Philosophe
sainct Paul, en l'epistre aux nebrieux, au
neufíeme chapitre ) ce seroit chose fanta-
stique se trauailler en ceste vie mortelle,,
pour chercher vne chose qui puisse fairç
que nostre corps qui est mortel,soit inw
mortel. Principalement par ce que Dieu
dit au troisième chapitre 4e Genèse:Et
maintenant il y a danger que Adam n'a-
uancesamainj 6cpreuûeaulE de s arbre
de
ftdevie,6c
©B LA QJT l N T B B $ S.
tousiòurs-
enmange, 6c viueá
mais. Le seigneur Dieu donc l'enuoya
hors du iardin d'Eden, pour labourer la
terre, de laquelle il auoitesté prins. Ainsi
dtchaíla l'homme, 8c colloqua des Ché-
rubins vers l'oriéntdudit iardin d'Eden,
Ôc vn glaiue rcfplendiííant, tranchant des
deux costés pour garder la voye de l'arbfc
de vie/Ce scroit donc chose fausse de dire,
queDieudonnaà Adam hors de paradis,
aucune chose par laquelle il peust viure
éternellement, veu qu'il l'en auoit ietté
hors, à fin qu'il ne mangeast du rruict de
vie,pour viure éternellement.Certes nous
auons cecy infailliblement au texte dé
Ja saincte éfcrituçe que Dieu a préfix 8c
,
ordonné á vn chacun son terme de vie,le-
quel on ne peut par humain engin ny
çstudeeuaderny paílèr. Comme dit lob,
les jours de l'homm'e font briefs, le no'nv
brede ses ìriois est enûers toy. Tu as or-
donné ses termes, qui ne paíleront point
outre. Donques ç'fest choie inutile 6c vai-
nc, de chercher ayde pour prolonger ce-í
luy terme de nostre vie. Il nous reste donc
á chercher la chose laquelle púiíïe garder
&c<$nserucr nostre corps de putréfaction
iniques au,terme ordonné de Dieu pQttr
ijoìrre:vfe/W^tatôÀÌr çti&totë; VM
ï*. -"' • est
HTM r. Ï%
«ft malade leguerir,6c estant débilité ou
quasi mort Je rcstaurer,iusjues à tant que
Jamort prcordonnee, selon le terme dit,
vienne. Toutesfois il n'est point plus cn
nostre puissance de totalement euiter 6c
cschapper la mort outre Je terme ordon-
né 6c prédit, que d'escheucr le coup de la
foudre, vne clieute soudaine, ou v*ne vio*
lence 6c impétuosité que Ion fait à l'en-
contre de nous. Maintenant reste à dire
que nous guettions 8c considérions de la
mon, laquelle nous peutaduenir auatle
tcrme,par maladies, corruptiós du corps,
6c par défaut de vertu..Or la raison nous
demonstre,quc c'est chose vaine 6c fanta-
stique de vouloir conserucr vn corps cor~
ruptible, par le moyen d'une chose pour-?
rie 6c subiecte á corruption: 8c, l'embellir
dune chose subiecte à deuenir flestrie 6c
laide ;:6c le rendre ou faire incorruptible,
jpar vne chose qui défaut 6c prend fin : 8c
guérir vn malade,. auec vne chose mal
iaine:6c reformer quelque chose, parle
jçno^en djune chose diffòrme.Donques,la
jacine de la vie est, chercher vne chose
qui d'elle mcíme demeure éternellement
incorruptible, 6c qui conscrue 6c garde de
corrompre toute chose qui est iointe auec
«Ile :6c principalement la chair : 6c aussi
noor
14 1>! LA QjïNTI BSS.
nourrit la vertu de la vie : 6c accroît '& re-
fait l'esp-it 6c entendements digère tou-
te choie crue , 6c reduit à égalité toute
chose diípcrsee, 8c oste toute chose super-
flu? de quelque qualité qu'elle soit : 6c re-
staure toute qualité perdue : 8c fait abon-
der l'humeur naturelle t 8c pourchasse
d'allumer le feu naturel qui est débile. Et
croyez certainement, qu il n'y a aucun
des quatre cléments qui soit tel, ny aucu-
ne chose contenant en elle la composi-
tion matérielle des cléments: car toutes
telles choses sonrsubiettes à corruption
6c transmutation: 8c toute chose corrupti-
bles malade: 8c la chose débile adiointe
á son semblable, l'augmente. Or pour ce
que fous les Médecins o«.t ouure maté-
riellement^ se sont aidés'de telles choses
corruptibles,qui sont élémentaires,ou
composées des Eléments, ils n'ont iamais
sceu paruenir au secret que nous cher*
chons. Mais tu me pourras dire : Veu que
toutes les choses qui sont corporelles en
ce monde, sont elementees pour futilité
des corps, ou composees des cléments,
donques les hommes ne peuucnt trouuer
cn ce siécle la racine de la vie, laquelle
puilïe viuisier le corps iusques au dernier
terme
terme de la vie de f homme, préfix 6c or-
donné de Dieu.
ìnqusimn do noîhe Ciel,ou de la <luinte
ejfînce. CHAP. I.
NOus refpondons fidcllemít aux cho-
ses susdites, qu*il faut chercher vne
chose qui soit de telle nature enuers k$
quatre qualités desquelles nostre corps
est composé, comme est le ciel au respect
des quatre eiements. Or les Philosophes
ont appelle le Ciel, la Quinte essence, à
feígard des quatre clémentst car le Ciel
en soy est incorruptible 8c immuable : ne
receuant point en soy des mutations ou
impressions estrangeres : fi ce n'estoit par
le commandement de Dieu:pareillemcnc
aussi la chose que nous cherchons, au re-
gard 8c respect des quatre qualités de no-
stre corps, c'est la Quinte essence, cn soy
incorruptibles elle demeuroit eternelle-
m«nt : 6c n'est point chaude, ny seiche a-
uec le feu : ny humide ny froide auec
seau : ny chaude ny humide auec Fainny
froide ny seiche auec la terre: mais c'est
Quinte eííènce, valant aux choses con-
traíres >tout ainsi que le Ciel incorrupti-
ble:car quand il est de besoin, il espanche
de la pluye humide, aucunessois chaude,
aucunes
IÉ BB IA.QJINTI B S S*
aucunesfois froide, 8c autresfois seiche*
Telle est la racine de vie la Quinte essen-
ce, laquelle le treshaut Dieu a creéen na-
tures fin qu'elle p uiífè aydèraux nécessi-
té; du cprps, iniques au dernier terme
que Dieu a constitué de nostre vie. Ie t'ay
dit que Dieu le tout puiílànt a creé la
Quinte cílènce,laquclle on attiredu corps
de nature creé de Dieu par artifice hu-
>
main. Et la nommeray par trois noms,
lesquels luy ont esté imposés des Philo-
soplies.Ils fappellent Eau aidant, Ame 6c
cíprit du vin : 8c Eau ;dc vie. Et quand tu
la voudras tenir sccrette 6c cachée ,tu la
nommeras Quinteeflènce,pour ce qu'cl*
Ic a la nature de la (suinte essence. I.es
Írands Philosophes ne, voulurent iamais
éclairer aux hommescenom, mais ont
voulu que la vérité fust enseuclie auec
eux. Or qu'elle ne soit point humide 6C
froide auec l'elémentde seau, la démon*
stration en est manifeste: car on là brUÍle*
laquelle chose est répugnante 8c contrai-
te à seau élémentaire. Qu'elle ne soit
poirçt chaude ny. humide, c'omme l'air, il
est euident : car í'air se corrompt plus tost
que chose que ce soit,comme il appert cn
la génération des araignes 6c des mou-
ches. Et ceste Qjjinte essence demeure in-
corru
tIV RI I. %7
'corruptibles elle est gardée bien close, à
fin qu'elle ne s'en vole. Quille ne soit
point froide 6c.seiche comm: est la terre,
elle ledemonstre manifestement : car elle
est tant qu'il est possible actiue,8c eschaufr
fc souuerainement.Et aussi qu'elle ne soit
Í>oint chaude 6c seiche comme le feu, elle
e monstre euidemment : car elle réfrigè-
re les maladies chaudes, 6c les diminue 8c
anéantit, comme nous verrons cy âpres,
Mais aussi qu'elle baille incorruption, 6c
garde de corruptio 6cpourriture, nous Ic
voyons par cc,qu'elle est tirée du feu. Car
fi quelque oifcau,ou piecc de chair,oude
poisson est mise ou versee dedans icellc
eau, elle la gardera de corrompre, tandis
qu'elle sera en icelleeau. Combien plus
peut elle preseruer d*incorruptío laenair
de nostre corps vitrante6c animée? Ccstc
cy est la Quinte essence des cieux hu**
mains,laqueíle a creé le grand Dieu pour
la cohseruation des quatre qualités ou
cléments du corps humain, ainsi comme
le Ciel pour la conlèruation de tout le
•Monde. Et sçachez pour certain, que les
Philosophes de maintenant, 8c aussi les
Médecins ignorent du tout cn tout ceste
Quinte essence,6c la vérité d'icellcMaii à
Taide de Dieu ie te rcueîerny cy âpres le
b txiag%
*S DltAQjriNTIBSS.
magistcre d'icelle. Ie t'ay enseigné íu£
quesicy vne chose merueilléusement se-
crette : c'est à sçauoir la Quinte essence^
que Ion nomme le ciel humain.
inquisition dtt Soleil'f pour bailler influence
& le principe de yie en nous: W pour or*
nernoSlreC'teU CHAP. II.
Ainsi comme le haut Ciel n'influe ny
coule pas tant seulement par luy la
conscruation au Monde, 6c les influences
merueilleuses,màis par la vertu du Soleil,
8c des autres estoiles: tout ainsi nostre
Quinte essence veutestre ornée du Soleil
merucilleux 8c digne d'admiration,re-
lplendissant, incorruptible 6c egualé :en-
contre lequel Soleil le feu ne puisse auoir
aucune puissance,pour le pouuoir cor*
rompre. A ceste cause ie dis
te en charité
non point feinte, 8c cn bonne conscience,
que cestuy Soleil illuminé 8c resplendis-
sant, qui ne se peut corrompre par le feu*
6c qui influeìncorruptibilité 6c racine de
vie en nostre corps, ainsi que ie t'ay dit cy
deuant estre possible, lequel aussi est creé
pour ('ornementde nostre Ciel,8cpour
augmenter l'influencc de la Quinte essen-
se
ce, peut prendre à la main:6c l'a consti-
tué 8c mis Dieu de gloire, en la puissance
des
i i v K i n 15
des homme?. Et moy aussi pour charité
de Dieu, pource que ie parle aux saincts
hommes euangelilàns, le te nommeray
par son propre nom, 6c le te reueleray enr
tendiblement. Iceluy Soleil est vray or,
cueilli de vrayc mine de terre ou de fleu-
ue.Car l'òr d'alkimie,quiest composé de
choses corrosiues,destruit Nature. L'or de
Dieu^stappelle par les Philosophes, So-
leil ï.car il est fils du Soleil du Ciel, 6c est
engendré par les influences du Soleil, és
entrailles 6c veines de la terre .Et luy baille
le Soleil l'insluence, la nature,la couleur»
8c la substance incorruptible, non point
simplement, mais pareffect. Donques la
Quinte essence est de la nature 8c de la
couleur du Ciel : 6c nostre Soleil l'a orné,
tout ainsi que le Soleil orne le Ciel. Ces
deux choses côiointes ensemble, influent
en nous. Ie te dy véritablement, les con-
ditions duCiel des cie ux*6c du Soleil céle-
ste. Car il est possible en nature mortelle
de conseruer la vie, 8c de la restaurer, U
pardurablement ramener la florissante
ieuneste, telle qu'au parauant elle estoit,
6c donner abondance de santé désirée 6c
souhaitée.
inquisition de la nature desePtoiles pow
orner noîWe Ciel :pour aydtrìes influai.
b x tes
lû D BLA QJVÍNTB BS*.
ces de noîbe Ciel &> du Soleil: 0* four
donnor çr influer U principe de yte en
nous. c H A r. 11 r.
SI (comme tesmoigne Salomon au pre-
mier chapitre duliure de t'EccJesiaste)
toutes choies sont déplus grand labeur
6c difficulté quel'homme ne peut dire:
les
entre autres choses merueilleuíes
que
Dieuacrecesencemondc,il en y a qui
souuerainement eíbahissent 6c estonnent.
Car aucunes espiecs mcdccínales ont ver-
tu d'attirer les humeurs superflues d'un
membre,6c non pas desautrcA insi com-
me Hiera picra, qui attire seulement les
hu€neursdclateste,ducol,delapoictrine,
8c non pas du nombril,ny plus bas:6c au*
cunes autresattiret les humeurs du nom-
brils de plm bas,mais nô pas des mem-
bres superieurs/Or c'est chose trefdifficilc
(mesmes suxgrîds Philosopher) de sça-
ûpir comment cela se fait, 6c pourquoy,
absi comme le souueraín Philosophe
lepn Hebén Mesué de Darnas,dit au com-
mencement de son liure des simples mé-
decines II n'en faut point chercher de
i
cause, finô qu'ils ont cela du ciel, Et com-
rr^ent, cn
6c quelle partiedu ciel, il n'en a
/ireu rendre raison.Toutesfois il fut tant
fcauanr 6c si sort renommé, que tous les
Médecins
t Ï v ic tleurÊuangeliste»
í. tr
Médecins rappellent &
ceux qui en vérité entendent par Tincoth
prehenfible lumière de Dieu la cause des
choses dignes d'admiration,fèíquelks les
mondains Philosophes n'ont point íceuv
ils sont réputés par leurs successeurs, fan-
tastiques 6c de nulle importance. Et pour-
ce que la vérité doit estre préférée à toute
fausse infamie, 6c mauuais bruit, ie cher*
cheray diligemníent la nature des estoi*
les nécessaires à orner nostre Ciel, à fin
que les influences de nostredite Qumte
cslèncc, 6c du Soleil dessuícit, en soyent
augmentées, àutantqu^èst augmëke in- í
fluence du Ciel 6c du Soleiljpar-finfluzn-
ce des autres Estoiles.Et notez, que toutes
Estoilcs du Ciel ont leur influence singu-
lière par le commandement 8c ordonnan-
ce de Dieu : 8c vne chacune Eltoile a fa
propriétés influence propre fus vne cho-
se déterminée 8c certaine.Comme l'Estoi-
le du Pôle, a son influence sur la piètre
d'avmant6c sus le fer : la Lune fur l'eau
de la mer: le Soleil, fur l'or : la Lune fur
fargentilcs images des hommes du Ciel»
Air les corps humains: fi mage du Mou-
ton du Cid, fur les moutons terrestres.
*

Et ainsi comme le charpentier auec (a


Uoloire CM & BOWi fabriquant des arches*
it les
£>B LA ^tlKT'l BSS.
forge peint moins cn son entende-
ne
ment, que s'il n'auoit point de doloire:
ainsi Dieu ne gouucrne point moins le
Monde, s'il adonné telles influences aux
estoiles,àfin qu'elles influent és choses
tellement que Dieu veut, 6c non point
dauantage. Or croy donc6c tiens ce pour
certain,qu'entre les estoiles 6c les images
du Ciel d'une part, 8c k^choses terriënes
fur lesquelles elles ont influences singu-
lières d'autre part, est fi grand lien d'a-
mour (comme dit Aristote ) que plus tost
romproit le Ciel, qu'en ces enoses baises
Nature endurast ny souffiist vnerompure
vuîde. Donques,ie te reueleray icyl'in-
fluencedeces choses, 8c le lien d'amour
entre les corps célestes, 8c les choses qui
leur conuienneht 6c s'accordent auec eux
ça bas en terrc.Considere 6c regarde com-
me ceux qui vont fui la mer frottent vne
elguilie contre la pierre d'aymant,6cla
font tourner contre l'estoile duPoteJDont
vient cela que celle cígiiille se tourne
tousiouts fans faillir deuers ledit Pôle, 6c
aon en autre lieu ? Certainement c'est,
pôurce que tant le ser comme l'aymant,
par le commandement de Dieu, parl'ín-
tìuencé d'icclle êstoile sont engendrés cn
h terre : 6c ont en leur nature 6c influence
la
IÎVRI ï. *J.
la propriété d'iceíle cftoile. Et pour ce
î'e&uiUc se
tourne tousiours deuersl'e-
stoile, comme vers son semblable. Pour-
est
quoy ce que toutes les fois la
que Lune
íe leue le flux de la mer encommence
,
tousiours à monter, 6c quand elle vient
au milieu du Ciel,le flux encommence à
descendre ? Et quand elle paruient en Oc-
çident^ ledit flux encommence derechef á
monter, iusques à ce que la Lune vienne
au coin de la terre : adonques le flux en-
commence derechef à descendre : iusques
à ce que la Lune encommenecra en cores
àleuer.Et íêlonces poinctsde la Lune,
tousiours la mer fait deux fois leiourflux
8c reflux. îoutesíois cecy ne se fait point
quand le Soleil paruient és poincts du
Ciel,cy dessus nommés. Pourcc les flux 6c
les reflux de la mer suyuent la Lune, 8c
non pas le Soleil. Parquoy il est suffisam-
ment prouué, que la Lune a singulière-
ment influence sur les eaux, lesquelles
suyuent ladite Lune par liaison inuifible,
ainsi comme f homme suit naturellemêt
la femme qu'il ayme, par lien inuifible,
tout ainsi comme celuy qui a faim est lié
a la viande,par lien inuisiole: 8c celuy qui
a soif, au boire. Et à ce propos ie dis cecy
véritablement par exemple, que lesestoi~
7i.A b 4 les
14 OE tA QJlMfí IH.
les cjui ont-influence fur la testc,sur le coíl
& fur la poictrine de l'homme, comme
font les estoilesd'ArtcSjde Taurus, 8c de
Ccaiini, influent singulièrement fus Hic-
ra picra, k cefte cauíe elles ont singulière
force par le commandement de Dieu se
Créateur ,d'attsaire les humeurs de la te-
ste, du col, 5c de ia poictrine, 8c non pas
des plus bas membres. Ainsi te dy ie des
espices qúi attirent les humeurs des ge-
ncux,des iambes 8c des pieds, qui reçoy-
uent singulièrement ínflucncesdes cstoi-
lesde Capricornus, d'Aquaríús fcdèEi-
sccs. Et ainsi peut on dire de tous les au*
tres Signes. Donques situ veux guérir la
teste malade,auec l'ayde de la Quinte es-
sences du*SoleiI,tu acetoistras Tinfluen-
ce de la' Qjuinté essence 8C de'son Soleils
tú les rfietS auec nos estoiles qui sont en-
f
gendrées par influence du signed'ArieSf
ainsi comme est Hiera picra, 6c plusieurs
autres semblables* Le semblable peut on
dire de tous le$ autres membres. Et ert
teste mfáríiére, auec nostre Soleil 8t les
estoiles t5errierine$ tu feras operatioiííner-
ueilleuft^ favde de Dieu, 8t Crribfe^
,. éstrerrurácledé la
túte aué tu ferâssus
aucun, ainsi que ie te môstrcray cy âpres,
íîtuentembien.i '•. '

4
&***
È.euelatlo
n VRS
duficret du
ir
magrsiere de la Qu'm*

te essence: ey comment%&*par quel moyen
ttoîire Quinte essence est ornée, du Soleil,
V des eUotles, afin qtfinfluence V santé
de yie merueîHeuse soit accreuï par le
magiìlere de Vouu-tage de lapremm+tn^
dagatiott*
C A K O N II«
E pense point que i'aye dit vne
mëterie, pource que i'ay nom-
mé la Quinte efííncc, Eau ar-
dant : 8c que ie t'ay dit que les
Philosophes 8c Médecins de maintenant
ne sont point paruenus à la congnoissan-
ce d'icelle, combien que seau ardant
soit communémenttrouuee par tout: car
le magisterede la Qyinte essence est ca-
ché, 6c n'yeutiamais qu'un treftenom-
mé Théologien qui entendist quelque
chose des secrets 6c magisterc d'icelle. Et
fi afrerme pour vray, que la Quinte essen-
ce est eau ardant, 6c n'est pas eau ardant.
Or Dieu du Ciel veuille mettre prudence
au coeur des hommes euangelisans, pour,
lesquels ie fay ce liure,à fin qu'ils ne mon
firent point a homme reprouué ce secret
dutrcsgrandDieuduCieU lequel est tres»
digne d'estrc bien noté» Maintenant ie te
declaire la vcritcV

b f Lama
1* DELA QJTIHT1 BSS,
ta manière de faire l'eau ardant> de laqueDê
on attire la Quinte essence,
T v prendras du vú\ qui ne soit point
trop clair, ny trop gros, ny terrestre, ny
cípoisanais qui soit noble, délectable, fa-
uoureux, 6c odoriférant, le meilleur que
tu pourras trouuer:6cIe distille par la ser-
pentine ou tuyau tant de fois. que tu fa-
ces la meilleur eau ardant que tu sçau-
rasfaire:non point par brieue distilla-
tion, mais par goutte à goutte, tant que
trois, ou sept, ou dix fois loit distillée. Et
ceste est l'eau ardant à laquelle les Phi-
losophes 6c Médecins de nostre temps ne
sontparuenus. Laquelle eau ardant est la
matière de la Quinte essence, 6c dequoy
clic se soit, dont nous entendons princi-
palement traicter en cestuy liure. Car a*,
prés que tu auras attiré la treíuoble eau
ardant, tu feras faire au four des verriers
vn distillatoire, appelle Circulaire, qui
soit de telle façon : Fais faire vn vaisseau
en la manière d'un Cherubin,qui est la fi-
gure de Dieu, 6c aye six ailles, en la façon,
de six bras, reuenans en luy mesmes :6c
dessus vne teste ronde, (ans point de rece-
f>toirç; là otìiíy ayt vn bec au milieu de
a teste, tirant en bas. Et mets dedans ice-
/uy vaisseau ladite eau ardant, en faisant
i'...-ï..l î
' fcvt
t t V R r.B 17
feu dessous, afin que par les ascensions,6c
descenfions continuelles de ladite eau,*
pàrlcsâisles brachiales, elle puisse tant
monter6c descendre, de iour 8c de nuict,
Ju'elle puisse monter iusques au dessus
udit vaisseau, 8c par la volonté de Dieu
soit celestielicmëc conuertie en la Quin-
te essence laquelle nous cherchons. Et
faut noter, que la meilleure eau ardant
que tu pourras faire par opération com-
mune,tune la íçaurassi bienfaire,qu'elle
ne soit meslee auecques les quatre élé-
ments matériellement. Pource, c'est bien
diuinement 8c spirituellement faict,de
dire, que par continuelles ascensions 8c
defeensions nostre Quinte essence,que
nous cherchons, soit séparée de la com-
position corruptible des quatre cléments.
Et cecy se fait par montant 8c descendant?
car le plus subtil, glorifié, 8c séparé de la
corruption des quatreElements,demcure
»en haut, 8c n'est pas tant seulement par
vne seule ascension, mais par plusieurs,-
iusques à mille fois, 6c outre, par conti*
nuelle ascension 6c deíceiton, qu'elle s'eft
leueer. fi grand* hautefle, 6c vient tant
glorieuse éc si fort composée, qu'elle est
presque incorruptible, ainsi comme le
Ciel,6c est de la nature du Ciel, pour celle
caulç
ltcautc f>BLAQ.yjNTI t $$*
nous rappelions Quinte essence,
Car elle est telle au respect de nostre
corps,comme est le Ciel au respect de
tout le Monde,quasien telle manière que
l'artifke peut ensuyuir Nature, comme
jjresquc par quelque chose semblable ,6c
fort approchante.
ta science pour congnoiftre quand nostredite
Quinte essence eftfai(letlaqucllt n'efl point
subtitte à U corruption des quatre E/tf-
mentsyiy n'est point en fiy humide^ chau*
de*fioide$ nyfeiche% ainsi qm font les qua*
tre BUments ;makest ainsi comme U Ciel)
qrkseTloileSiWses ornements*
APRES que par plusieurs iours tu
auras saict la distillation circulaire da^s
ie vaisseau susdit, tu ouuriras le pertuis
qui est deílus la teste dudit vaisseamlequel
tuasauparauant lutédu lut de sapience,
qui le fait de faringje froment tressubti-
le, de glaire d'çejj|J|K de papier humide
diligemment charpïpé 8c meflé ensem-
ble.Et quand tu ouuriras ledit pértui$,fi
tu sens vue si memeillcuseoasur » que
nulle senteur ny flaireur mondaine ne se
Îeut accoraparer à elle, telle qu'elle setri-
le estre venue du ciel, ôc de fexcellence
de Dieu : de sorte que si le vaisseau de la-
— 4k*
«»
1 tU V i
h %f
dite Oyinte essence est mis cn yn coin de
la chambre,par la grande odeur de la
Quinte essence, il attirera à soy par vu
lien inuifible, tous coux qui entreront
leans, qui est chose digne d'admiration;
donques sca ladite Quinte essence par-
feicte. Autre signe y a demonstrant îa per-
section d'icelIctQuand tu verras au dessus
du vaisseau 6c au reccptoircvnc nuec per-
se,apparoissantc 8c rémanente* croy pour
certain qu'elle est séparée <Ie tous ele-
tnénts,6c de corruntiô d'iceux.Tu as donc
ladite Quinte essencc,de laquelle tuas
ouï parler cy deuant, i laquelle nuls des
Philosophes ny des Médecins de mainte-
nant n'ont peu pat uenír,fors que le Théo
logien dessusdit. Et si tu ne vois les si-
gnes dessusdits, sigillé ton vaisseau com-
me deuant, 6c le mets au feu lequel nous
descrírons cy après, afin que par subli*
mations circulaires tu paruiennes à te
Jue tu desiresït quand tu trouueras ces
gnes si glorifiés en odeur inestimable,6C
en cure ínuíolabîe, tu as la purké qui ia-
maistiesepçiltcòrrôprc. Et n'aura point
j'ardeuiLcomme l'eau ardant en ta boa-
che,ny telle humidité aqueuse 8c coulan-
te, mais aúra Vn bon flair, 6c vne douce
force à merueílles. Car par la circulation
J0 DB lAtlJfîNTB $t$.
6c sublimation dedans le vaisseau, ladite
eau démoulera séparée de toute terre-
strité,& restera ladite humidité terrestre
au fond, 6c tant le Ciel comme lesestoi-
Jej dont nostre Quinte essence est corn-
polèe de manierc 6c de forme. Et n'est
point faicte comme celle qui est compo-
sée des quatre Eléments : mais il y a vne
petite matière tant glorifiée 8c tellement,
q ue par la puissance de la matière, elle nc
puisse aspirer â vne autre forme : 6c par tel
moyen elle demeure entière 6c sans cor-
ruption» iusques á ce que Dieu le créateur
la destruìse, La Quinte essence que nous
cherchons, ne peut totalement estre re-
duite á l'incorruptibilité du cieI»tout ain-
si que l'artifice n'est point accomparé á
Nature. Toutcsfois elîe est incorruptible,
ayant elgardà la composition faicte de
quatre Eléments, Car si elle estoit totale-
ment incorruptible,comme le Ckl,elle
perpetueroit nostre corps. Laquelle chose
nostre seigneur lesus Christ créateur de
nature desend.Ic t'ay maintenant descou-
uert beaucoup du secret, à la gloire de
lesus Christ.

ta science d'engendrer du fiu sansfith pour


faire la Quinle essence fans aucuns des*
pens:
t I V K S 7< M
pf^i î/<w /<i/><?wr, er fa**fiy n*p*fih*r
ny perdre fin temps.
P o v K c B que nous entendons con-
soler 6c reconforter par f aide de nostre
liure les poures hommes cuangelilans, á
celle fin que leurs prières 8c oraisons ne *

soyent vaincs, 8Cperdues en ce labeur, 6c


qu'ils ne soyent fort empeschés6c enaf-
/aires cest <Kuurj,ie leur declaireray 6c
en
donneray vn secret tiré du ventre des se-
crets des trésors de Nature,qui est vne
chose véritablement digne d'admiration,
8c doit estre honnoree. C'est â sçauoirvn
feu sans feu 6c fans charbon,afin que
dans iceluy nostre Quinte QÍ&ÏÌCC soit en-
gendrée fans grands despens. Le tressage
Facteur du monde nous a creé deux cho-
ses propres 6c conuenables entre les. au-
tres pour cela faire. Laquelle chose est
telle. Tu prendras le ventre d'un cheual
bien digéré, ( home de Díeu*ie dy de bon
siens de cheual,)6c le pileras dans quelque
vaisseau, ou cn vne fosse faicte en terré,
laquelle sera frottée ou ointe partout a-
auec de la paste faicte de cendres.Et quand
ledit siens sera bien pilé, vous y mettrez
au mylieu le vaisseau de circulation, ius-
ques a la moytié, ou dauantage : car il est
neceílàire que la teste du vaisseau demeur
reen
$B O R tA QJf I NT B t S S.
re cn dehors á l'air pour se refroidir, â cel-
le fin que cela qui est monté en ladite te-
ste du vaisseau, pour cause de la chaleur
áa fi:ns,puisse derechef par la vertu de la
Jrroideurde l'airestre conuerti cn eau 8c >
tombe, 6c puis cncorcsremonte:Et par ce
moyen,fans despense, tu asdufeusans
feu, 6c vne circulation continuelle de la
Qjïinte essence, sans trauaïl ny labeur.
Bauantage, ic t'enseignerayencores vn
seuíâns feu,comme celuydeuantdit : le-
2ucl se fait ainsi:Prens des grappes de tai-
ns ou de la vendange ostec du pressoït
ou trueil, íc cn fais totalement comme; tu
as saict du fiens de chcual, car elle a feu
merùcíllcux 6c diuin. Derechef ie t*en-
seigneray vn feu de DieuJEu temps d'esté,
tu mettras ton vaisseau de circulation
bien sigillé, contre lareuerberation du
Soleil fort chaud, 8c fans y rien faire tu Ic
laisseras repoíer lanuict.
Science d'acquérir hm
ardant sam grands
despens : car les hommes euangelisans qui
»
gardent faïlroitepoùretiifion m leur don*
t
noit de argent h granp peine auroyent
y
ils kmakla Quinte essence.
Ltreferand Dieu n'a pas tant seule-
B
ment aéevnc Quuinte essence cn l'eaá
ardant,
I I R B I.
V $$
ardant, mais bien aussi en a mis presoucs
en toutes choses vne certaine pardurablc,
merueilleuse 6c céleste. Ie te supplie ou-
urir ton esprit 8c entendement, a celle fin
que tu congnoisses la vérité. Car les cho-
ses corruptibles scroyent incontinent de-
struites 6c abbattues si par vne bonne or-
,
donnance elles n'estoyentxôscruccs con-
tinuellement au moyen de celle Quinte
essence. Attire l'eau ardant du vin, car
Í>ar le moyen de l'eau ardant nous tirons
a Quinte essence. Or cela qui demeure 8c
reste dedans le vaisseau dedîstillatio, n'est
pas vin.A ceste cause note, que quand le
vin se conúertít en vinaigre, cela se fait,.
comme il est vray semblable, quand la
Quinte estence est sortie d'auec le vin, 8c..
s'est euaporee du vaisseau. Or fi la Quin-
te essence s'en va,le vin vient à s'enaigrir.
Donques en tout vin pur,quelque trouble,
ou tourné qu'il soit j excepté levín aigre,,
il y a de ía Quinte essence.Laquelle chose
est certaines véritable. Et si tu en veux :
faire elpreuuc, prens du vin qui autrefois
aye este bon, 6c qui soit maintenant trou-
ble ou puant, 8c le mets dedans vn vait
seau de distillation,8cpour certain tu en»
ûttireras de treíbonne eauë ardant. C'est
donevn treígrandiêcret 6c subtilité'pou r
C sof-
J4 1>B IA QJM N T B B S *.
les poures saincts hommes euangeliíans,
chercher oour nostre ceuurc tels vins per-
dus 8c gaîtés, lesquels on aura quasi pour
rien ou pour petite chose, 6c d'iccuxfaut
extraire nostre magistere tant diuin. Tu
dois bien noter 6c içauoircequeiedyrle
vin se trouble 6c se pourrit, par la putre-
faction*de certaine humeur d'eau, com-
me par vne passion de ficure ou tremble-
ment: 8c en telle manière se corromptlc
vin 8c scgastcMais la Quinte essence,par
ce qu'elle est naturellement incorrupti-
ble, elle ne se corrompt point par ce de-
gast6c corruption du vin: ains seulement
est engloutie par celle grande partie cor-
rompue 6c tournée. Le secret donc de no-
stre magistere est, que tu sçaches attirer
par sublimation la Quinte essence in cor-
ruptible, du vin corrompu 8c tourné :6c
que les quatre cléments pourris demeu-
rent au fond du vaisseau,comme les fèces
8c lie. Or maintenant .puis que tu as Ic
moyen de tirer la Quinte essence » fans
despens,certainemcnt tu loueras Dieu.
ta science iattner la Qumte essence en plu-
sieurs manières: & comment on la peut a**
uoir plus facilement filon fis degrés ty
qualités tfis degrésfontfaciles & dtfficiles
félonie plus* ouïe moins,
LB
i t y n B T. H
L B premier moyen,6c le plus singulier,
est celuy lequel nous auonsdesia ditau
parauant : 8c n'a point son semblable. Le
second moyen est tel Î Prens de la plus
forte 6c meilleure eau ardant que tu pour
ras auoir, 8c la mets dedans vne fiole de
verre qui ayt le col bien long: 6c bouche
le trou auec de la cire le mieux que pour»
ras : 8c ía'ut qu'il n'y ayt qu'un tiers ou la
moitié de la fiole plein. Puis la faut du
tout euseuelir dans le vétre d'un chenal,
préparé comme nous auons deuant dît»
Et faut que le trou de la fiole soit bien
estouppé: 6c en la mettant dans ledit ven-
tre, mets le cul de la fiole en haut, 8c le
colen bas : afin queparlavertudufeudc
chcual la Quinte essence puisse monter
enhaut,verslê fond,6c la crasse 6c terrosité
de la matière descende cn basaucol.Et
quand elle aura demeuré là plusieurs
iours,tu l'osterasdoucement,sens la trou-
bler, ny tourner : 8c tu verras par l'espois-
íeur 6c la claritùde-la différence qui est
entre la Quinte essence 8c la grosse ma-
tière quixeside au col. Or lamaistrise 8c
gouuernemcnt pour séparer l'un delau-
tre est merueilleusement ingénieux 8c
subtil. Prenez vn poinson de fer bien
pointu, 6c en percez la cire de laquelle est
c %
cftcmi
%é DB t A QJ I N T B B S S.
cstouppec lafiole,6cle poussez siauant,
cm tousiours tournant, qu'il transperce
iusques à la Quinte essence, puis le tirez,
6c incontinent sortira premièrement celle
Jrrosseeau terrestre laquelle est au col de
adite fiole :6c regarderez bien iusques i
ceque ladite.eau íòit sortie, laquelle faut
bien considérer 6cdiligemment.Et quand
la grosse sera toute sortie,6c que la Quinte
essence sera preste à sortir, mettez le doigt
le
contre trou* 8c tourne* vostre fiole,à fin
v
que ce qui estoit dessus soit dessous, 6c
vous aurez h Quinte essence 5c seau ti-
rée séparément. Et cela est latresgrande
maîstrise extraite des. trestaincts secret*
des secrets. Toutcsfois ceste Quinte es-
sence n-est pas si bonne ny de fi grande
estime que là première, ncantmoms elle
est fort noble :6c en vseras secretteiîient,
marelle a tresgrâde vertu. Le tiers moyen
est tehPrens vnefiolc de verre bien gran--
de,6c la scelle bien: puis la mets toute de-
dans le ventre du cncual :6c la purité: ôc
bonté de la^Quinte essence montera en
3haur>.6c les fèces 6c terrosité demeureront
au. sens. Attirez doucement ce qui nage
cn dessus ,8c làifïèz lerestcLe quart moyen
se peut faire au feu, tellement : Tu pren-
sfate vn vaisseau de, verre ou de terre bien
verni
t i v *dessus y.
vcrnissé,6c lieras au
B $7
vn pied de ver-
re tout rond, auec vn tuyau,6c seelle ledit
vaisseau auec son couuercle, 8c la verge
du pied de verre: 6c que le vaisseau soit
pendant en f air 6c la verge en dessus,à fin
que cela qui montera contremont ( com*
me quand vne olle bouillant ictte vapeu*
contre le couuercle ) puisse derecher dc^
seendre dedans le vaisseau. Tu peux faire
partout celuy instrument,6c fans grands
defpensïEt c'est au lieu du vaisseau de cir-
culation dessus mentionné, lequel nous
, cin-
ne pouuons pas tousiours auoir. Le
quième moyen est, que pour le moins
1 eau soit distillée depuis trois fois ius-

ques à sept,6c continuellement dîgerecXc


sixième moyen est, qu'au moins tu ayes
de la meilleure eau ardant simple ou vne
,
ou deux fois distillée» Le septième moyen
est, que tu prennes la première eau que tu
trouueras,pourueu qu'elle arde bien: car
elle est bonne surtout, comme nous di-
rons cy âpres.
Secret de l'extradion de la Quinte essence !

de toutes les autres chùfis ytiles ew néces-


-
saires pour renouueler & confiruer na-
ture. La science Sextraire la Quinte es-
sence du sang humain^ de toutesfortes de
ehairçraupidesctusi.
Cl CANON
3* DI LA (^VINTl ISS.
CANON Uî*
t I V R B I. }f
IVau qui est dedans ,6c le laisse seicher.
Puis se pile auec la diïicmc partie de sel
commun préparé pour les Médecines des
hommes,6c mets tout cela en vne fiole de
verre, laquelle tu scelleras 6c estoupperas
diligemment. Et puis la mets dedans le
ventre d'un cheualpréparé comme dessus
est dit:6c remue le siens vne fois ou deux
la fepmaine, à fin que le feu soit plus fort,
6c le laisse pourrir iusques à tant que le
iangsoit tout conuertien eau. Laquelle
chose se fera en trente ou quarante iours,
aucunesfois en plus 6c autresfois en
,.
moins. Adonques mets ladite eau dans
vn alembic,6c le mets distiller á bon feu,
8c fais monter tout cela qui pourra mon-
ter* Et tout ce qui montera, reiette le par
plusieurs fois fus ses fèces terrestres, en le
rcmeslant furie marbre, 6c puis le distille
en réitérant par plusieurs fois.Et quand tu
auras la noble eau dudit sang bien réité-
rée 6c ratifiée, 6c tu en voudras attirer la
Quinte essence, mets ladite eau en vn
vaisseau circulaire, 6c la sais tant passer,
par continues distillations, iusques elle
soit reduite en telle fòrme,qu'elle aye l'o-
deur 6c senteur telle que Peau ardant des-
susdite. Et ceste cy est la Quinte essence
diuine 6c plus miraculé use qu'on ne pour
c 4 roit
40 D » t* AJ t N T B B $ S.
roít croire. Item si tu veux extraire la
Qjjinte essence de chappons, de gelines,
8c de toute autre chair que tu voudras, ou
des oeufs, broyé la chair ou les oeufs le
Ídus que tu pourras dans vn mortier,aucc
a dixième partie de sel commun préparé
pour les médecines des hommes,comme
i'ay dit. Mets le dans le ventre d'un che-
ual,6cl'y laisse iusques il soit conuerti cn
eau : puis âpres le faut distiller comme il
est dit deuant : 6c mets l'eau dedans vn
vaisseau de distillation circulatoire, Ôc le
faisdistillcriusquesàcequ'il aye l'odcur
de laquelle nous auons parlé en l'eau
ardant.
fictencede tirer U Quinte essence de tous
fiui(tsìfiuitlesiherbesìo$ racines.
IL est nécessaire de raconter le secret
comme on peut attirer la Quinte essence
de toutes les choses que Ion peut manger,
6c qui naissent ou croissent de la terre. La
manière est telle comme és choses dessu t
dites. C'est à sçauoir, q tu piles 6c broyés
dans yM mortier tous fruicts,hcrbes,6c ra-
cines, 8c toutes autres herbes quelles que
bon te scmblera,auec la dixième partie de
sel commun préparé pour les médecine^
des hommes, mets le pourrir comme i'ay
desia
v *
I f V * B I. 4*
desiadit cy dessus, 8c le distille, puis le fais
circuler comme deuant est dit, iuíquesà
tant qu'il ayt la douceur 6c délectable
odeur dontnous auons parlé au chapitre
de l'eauardant : 6c par le commandement
de Dieu le créateur tu auras 6c obtiendras
ce que tu desires. Iet'ay icy rcuelé6cde-
claire vn secret qu'on ne peut compren-
dre : car combien qu'aucuns fruicts 6c
»
herbes soyent souuerainemcnt froides»
autres tant chaudes qu'il est possible, les,
autres seiches, autres humides, autres at-,
trempces,autres laxatiues,6c les autres re-
straintiues, toutesfois la Quinte essence
tirée des choses susdites est telle, 6c a tant
de vertus 6c propriétés, q u'env n seul re-
gard ou clin d'oeil elle p^ut auoir fi grads
efsects,qu'un chacun croira cela estre im-
possible, 6c comme illusion 8c choie e&
pouuantable de l'effect dudit ouurage.
Mais ie te prie Ay moy,quel effect 8c ope-
ration seroit trouuee es choses iaxatiucs, -
si la Quinte essence estattirec de relie-
bore ? II ne faut aucunement rcuelcr les
effects des choses sccrcttes.Etnotc bien,
si
que aucune herbe ou fruícta par soy
telle vertu, veu que celle vertu vient de la
Quinte essence : donc celle Quinte essen-
estant tirée depurec ,parfáictcmentv
ce
:;-»
6c
et com
41 » B I A <IYT NT B t$$*
comme nous auons dit,elle aura cent fois
de
autant vertus : car les ícccs 8c terrofité
de la composition des quatre cléments,
çmpçfçhcnt tant qu'il est possible, que la
Quinteeísenceineflce parmy eux ne puit
se auoir quelque puissance. Certainement
au gouuemement 6c maistrise d'attirer la
Qujnte essence, nous n'y adioustons au-
cune chose,6c ne luy donnons rien, mais
JIOUS osions les choses superflues estans
cn icelie,6c les choies matérielles* 8c cor-
rompues.
tafdencede tirer a part la Quinte tjseth
ce d'un chacun des quatre elements, de
toutes les chofis susdites.
11 ne laiíïeray point pour vn peu de
rguelcr le secret comme tu pourras tirer la
Qìiinte essence d'un chacun des quatre
cléments qui sont és choies susdites, 6c la
mettre à part* Le moyen est tel : Prens la
chose pourrief6c en eau conueme,Iaquel-
le que tu voudras,aínsi comme ie t'ay en-
seigné cy dessus. Et soit celle chose de la-
quelle tu veux tirer les quatre elements,
le sang humain,rcduit en eau. Mets donc
celle eau au sang pourri dedans vn alem-
bic de verre lequel faut mettre dans vn <

,
vaisseau plein d'eau» que Ion dit le baing
Marie:
uni i.
Marie:6cfais feu dessous,iusoués à ce que
41
l'eau en soit distillée par le oec dudit a-
lembic; 6c mets celle eau en vne siolede
verre bien nette. Et quand tu ne pourras
plus auoir eau par celuy seu, ny faire
monter aucune chose, certainement tu as
extrait du sang tant seulement l'element
de l'eau : car le seu dudit bainç n\i point
de puissance d'esleuer ou sublimer ny
Pair, ny le feu, ny la terre. Et par ainsi ces
trois elements sont demeurés au sons du
distillatoircPrcns derechef l'eau laquelle
tu as attirée, 6c la remets fur les trois clé-
ments qui ont resté au sons de l'alembic,
6c clos oien ledit vaisseau, de forte qu'il
n'en puisse rien sortir par distillation. Et
les laisse par sept iours aubaing Marie, á
fin qu'ils se purssent bien fermenter en-
sembles uis âpres les sept iours,mets cela
dedans l'alembic auec son receptoire, 8c
le mets au feu de cendres, lequel est plus
fort que celuy du baing Mane:6c alors tu
verras l'eau monter 6c distiller en la for-
me d'huile clair 6c iaune comme ou Et
quand plus ne pourra monter aucune
chose par la force de celuy feu ,adonques
tu as dedans le receptoire deux elements:
c'est â sçauoir l'eau cV; l'air.Et si tu les veux
séparer l'un de l'autre» mets les dedans vu
au
44 '*> * tA <U 1 NT B B S S.
autrealembic,6c les fais distiller au baîng
Marie,6c l'eau môtera contrcmont toute
claire,6c distillera dedans le receptoire : 6c
Pair demourera au sons de l'alembic tout
seul,en la semblance d'huile doré:Lequel
huile s'appelle air.Si le mets à part en vne
fiole bien estouppee* Adonques demou-
reront le seu la
8c terre ensembles'Icsqucls
tu sépareras en ceste manière : Prens l'ele^
ment de Peau que tu as ia tiré, c'est á sça-
uoir quatre liures : 6c les mecs fus vne li-
ure de matière de feu 8c dclaterre: 6cle$'
mets comme dessus est dit, dans le baing
Marie, pour les bien fermenter sept iours
duras. Et puis tu les mettras distiller dans
vn alembic, fus vn fort seu de flambe.
Adonques tu verras monter vne eau rou-
ge,laquelle mettras à part. Alors demeu-
la
rera terre toute noire au sons du vais-
seau,laquelle tu mettras á part. Cela estre
faict, prens l'eau treirouge, qui estdistil-
lec, cn laquelle y a deux elements, c'est à
sçauoir le seu 6c seau, 8c les mets à distil-
ler au bain Marie, & adonques montera
l'eau claire, 8c distillera dedans son rece-
ptoire : 8c au sons dudit alembic demou-
rera vn huile rouge, qui est l'element du
fcu.Et en telle manière tu as séparé 8c mis
a part les quatre elements : c'est à fçauoir
pre
L I V K » I. 4j
premièrement l'elèmét de l'àir,puîs Peau,
âpres ie seu 8c la terre. Et note bien que
,
ieaucstmiseexpressement sur la terrera
fin de tirer de ladite terre le feu 8c Pair:*
car autrement ils ne monteroyent,sans
lfayde de l'element de l'eau..Lesquels ele-
méts tu peux reduire 6c tourner en Quirw
te essence, dans le vaisseau de circulation:»^
comme il est deuantdit,ou au vaisseau
de ratification, 6c fais monter lesdits ele-
ments sept fois. U faut auant toutes cho-
ses calciner la terre noire l'espace de vingt
6c yn iour,tous les iours vne fois,dans yû*
four des verriers ou de reuerberation : 6c
àchasquefoisl'emboire dans son eau; lé:
ncte diray plus autre chose de ceste scien-
ce,^ pour cause. Mais loqe Dieu pour
cause des choses lesquelles tu a$ entédues.
Secret de fabrication du magïïíere du Soleil
pour le mettre & àffígér en nostre Ciehc'est
jt fçauoir en noîírë Quinte essence >àsin
qu'il luise en ìceluy pour influer & mettra
ìansle petit Monde, c'est k dire mnoîiro
*orps% l* lumière & principe de fie.
c AN o N UlU
L est maintenant temps que*
nous ornions nostre Ciel, c'est
à fçauoir nostre Quinte essen-*
ce : que nous
8c mettions cn
icelte*
4<T DE LA QJINTB 1$$.
icellc nostre Soleil, c'est á dire l'or : 8c la
propriété de sor, afin qu'il engendrevn
trcsclairiourtout le temps de nostre vie,
qui soit tresdoux,6ctresiulable,iusques
au dernier terme qui nous est ordonne de
Dieu, lequel terme ne peut point passer
sans la nùictde la mort. C'est chose tres-
grande de pouuoir mettre 8c affiger na-
ître Soleil en nostre Ciel.Et note bìen,que
ladite Quinte essence dessus acquise est si
tressubtile, 8c reduite en si tresgrande spi-
ritualité 6c glorification, que par sa subti-
lité 6c nature tousiours tend en haut. A
ceste cause il la faut bien lier 8c sceller
dans vaisseaux de verre,qui né sovec point
percés,6c n'ayans aucuns porcs,a celle fin
qu'elle ne puisse esehapper de nos mains.
Nostre Soleil toutesfois a en luy vertu
toute contfáire.Car il a tant de puissance,
6c est si solide, que le seu, tant soit fort 8c
vmlcnta>ar quelque engin ny chose qu'il
sçache fairc,ne le peut gaster ny faire eua-
porcr, Comme il appert par l'engin de Ja
cendrée, 6c de la copelle, auquel engin
tous les métaux du tout eh tout y sont
faistés 8c destruits,excepté l'or,& l'àtgtnù
t quand on met l'or en cyment Royal,
qui est le plus fprt 6c le plus corrosif; le-
quel on fait de sel, de vieilles tuiles de >
soûl
ilv*B u 47
soulfre-, 6c d'armoniac, ledit or s*y affine
fdus fort,6c se renforce. Mais si on met de
'argent dans ledit cymcnt,combien qu'il
soit le plus précieux de tout le monde,íbu-
dain il s'en va en fumee, 6c se perd. Tout
celaestvenudutresgrandDieu,lequel a
creé ledit or de matière premièrement
glorifiée 8c en forme tresdigne, de sorte
que la forme est si lice par amour à la ma-
tière 6c la matière si vnie 8c coniointe a-
,
uec la forme,que iamais par vertu ny for-
ce JcTeu ne peut estre corrompue ny sé-
parée l'une de l'autre. ïe t'ay desia dit que
Ic Dieu de gloire parl'influence des sept
Planettcs a ordonné les sept métaux és
entrailles 8c veines de la terrcComme par
Saturne il a mis le plomb : 6c pource que
le plomb a la propriété de Saturne,le
plomb est appelle Saturne. Par Iupiter il
adispolc l'estain :6c pource que l'estain a
les propriétés de Iupiter, l'estain est nom-
mé Iupiter. Par Mars il a ordonné le fer:
8C pource que le fer a les vertus de Mars,
ledit fer s'appelle Mars. Parle Soleil, qui
est la chose la plus noble entre toutes les
Planettcs, il adisooíé Por : 8c pource que
For a la propriété du Soleil, nous appel-
ions for Soleil Par Mercure il a ordonné
l'argent vif: 6c pource que l'argent visa
les
4* D B LA QJTÏNTB B S S.
les propriétés de Mercure, nous l'appel-
lòns Mercure.Par la Lune il a dispose Par-
gent: 8c pource que l'argent a les proprié-
tés de la Lune,nous nommons l'argent
Lune. Par Venus il a disposé le cuyure : 6c
pource que le cuyure a les propriétés de
Venus, nous appelions le cuyure Venus*
Puis donc qu*ií est ainsi que l'or est di-
sposé par le Spleil,^c á telles îproprietés
que le Soleil, 8c le Soleil influe 6c iette les
rayons, lalumiere 6c la couleur, qui font
lès trois principes naturels des chose? vc-
getables 6c de la vie animée, certes tout
ainsi a Por de Dieu puissance dans nostre
corps, non pas l'or des alfcimistes* Il est
maintenant heure que ie te reuele 8c don-
ne à entendre comment les influences des
rayons de nostre Soleil, c'est à fçauoir de
l'or, doyuent estre mises en nostre Ciel,
c'est adiré en nostre Quinte essence, com-
me dessus cherchce:6c aussi lalumiere, Ja
chaleur, Tineorruptifcilité la bonté de
toute bonté,6c touteslés propriétés d'ice-
>

luy,pourviuifier nostre corps,6cle conser-


uer en santé, iusques au terme dernier à
flous constitué 6c ordonné de Dieu.
Vraye science pour afsgn V mettre h
Soleden noTire CieL
t B moyen dumagistere 6c gouuerne*
ment.
ttvK* ï* 49
Ciel
ment pour affiger le Soleil en nostre
est tel:Prens, de l'or de Dieu purgé par
cyment,fi tu en peux áuoir: ôc fi tu es trop
poure* prens des florins de Florence bien
îïns,8cen fais des lamines bien deliee$ì6c
puis mets lesdites lamines au seu,sus vne
palette de scrutant qu'elles soyent bien
rouges 6c ardantes, comme fer enflambé:
8c ayes auprès de toy vn vaisseau de terre,
bien vernissé, qui soit la moitié pjeindc
bonneeau ardant.Puisquand lesdites la-
mines d'or seront bien eschauffees 6c cn-
flambees,metslesestaindre dedans ladite
eau ardante 18c ayes vn engin pour estain-
dre bien tost le seu,à fin que ladite eau ne
se consume ny gaste point: lequel engin
sok faictde ladite terre bien vernissé, a la
manière d'un couuercle qui puisse en-
gloutir le vaisseau où est ladite eau, ius-
ques bien basJEt si d'auenture tu eschauf-
foistes lamines d'or dedans vne preste de
fer,gardc bien que l'eau ne touche au fer,
mais Jettes tes lamines d'or dedans de4

bienloing,estáns,bienrouges:6c fais cela


cinquante fois oudauantage : car de tant
plus que tu lé feras,de tant miedx vaudra.
Et si tu vois que l'eau ardante se dcseròisse
6c diminue trop, mets celte à part, 8c en
prens de la nouuelle, iusques à ce que tu
d ayes
JÒ OI IA C^VINTB BSS.
ayes accompli les extinctions : puis cfoa-
ioíns enserrtble toutes celles eaux. Et Ca-
ches pour certain, que Dieu a creé telle
vertu en l'eau ardant, qu'elle peut tirer 6c
attraire à soy toutes les vertus qui sont
en l'or, 8C incorporer en soy les rais, la tu-"
miere,la chaleur,regalité, l'incorruptibi-
Iité,ladurabilité, laìblidité, 6c toutes les
propriétés du Soleil du Ciel. Apres cela>
Íuandtu aurastoncau ardant ainsi soli-;
ee 6c dorée, mefle la auec la Qpintc es-
sences en vse.Certainemcnt ie n'oserois
pas estaindre les lamines d'or dans la
Quinte essence, carie laperdrois. Tu as
maintenant véritablement le Cieíincor-
rUptibIe,non pas fimplement,mais le So-
leil infigé en luy, â celle fin que plus sort
il puisse donner influence de lumière de
vie, 6c les rais de vertus pour la conserua*
lion de nature, 6c fixation de la Quinte
essence.
ta science comme on peut faire que sans
grands destens O* qnasi pour néant fies
poures hommes euângelifins puissent atti-
rer rinfluencè dudit SoìnUpourla mettre
V insigef audit Ciel
L B s parfaicts hommes, qui disent a-
liec sainct Pierre, Ic n'ay point d'or ny
d'ar
tI V* Bï. r et
d'argent, quand ils auront grand besoin
de$ vertus de nostre treiboh Soleil,le peu*
uent auoir en ceste manière. 11 faut qu'ils
f»rient l'un de leurs bons amis riche,qu'il
cur preste deux bons florins neufs, ou i
tout le moins vn tout seul ; 6c qu'ils met-
tent ledit florin tout ainsi qu'il est dans le
seu iusques à ce qu'il soit bien rouge 8c>
cnflambé.Et s'ils ont de l'eau ardat, qu'ils
l'estaingnenten icelle cinquante fois :8c
s'ils n'en ont point, qu'ils prennent de-
bon vin blancqui ne soit point trop clair,
ny trop espòis,mais bon, délectable, odo-
riserant,sauoureux & gracieux.Car le vin
la
a vertu de receuoir en soy les influen-
ces 6c propriétés de l'or.Et quand tu aurais
faict ton ouurage à ton plaisir, fçaches
pour certain, que le florin est aussi bon*
comme deuant, 6e beau, & de iuste poids..
Vse donques du vin doré, ou de l'eau do- ;
ree, fin que tu viués ioyeux, 8c aussi que
à
tu renieunifles.
ta science pour plus firt & plus*ykem*nt
infiger & mprimer les vertus de noîîre
SoletltennoìlredeL
I B t'ay declairé cy desius le moyen de
tirer les vertus 6c forces de nostre Soleil,
mais maintenant plus à plein que dessus
d t ie
fl D B tA QJTINTB BSS.
ie n'ay dit, ie r/enscigneray de le plus fort
imprimer 8c aifiger en nostre ciel : 6c te,
monstrcray vne autre chose comment
naturellement 6c fans péché tu pourra*
enchanter l'or 8c l'argent, tellement que
«juand on les tiendra on ne les congnoi*
nra point. Et est bon cestuy moyún fen*,
ehantcmcnt naturel pour porter par tout
le monde or 6c argent,fans crainte de
Seigneurs ny de Tirans,6c pour le garder
en temps de batailles,de guerres,6c de tri»
bulations,6c principalement au temps de
l'Antéchrist. Dieu le tout puissant 8c tret
haut a creé l'or si fort incorruptible, que
par la force de quelque seu que ce soit, il
ne perd point son estre, fa couleur, ny fa
vertu.Et neantmoins il y á vne chose qui
soudainement le eonuertit comme en
terre, dont le magistere de celuy secret est
tel : Prens d'or fin, 6c le lime bien, 8c le
mets dedans vn croisel auec bonne quan-
tité de vifargent, 6c le mets fus petit seu,
tel qu'il ne puisse euaporer,en le remuant
bien fort. Et puis âpres peu de temps tu
vefrâs ton or dessous le vif argent,tourné
en forme comme tcrre.Puis âpres mets le
fus gros seu, à fin que le vif argent s'en
aille, ou bien le distille 8c mets vn alem-
bic dessus, téta trouueras dans le croiseI
l'or
íítïti I.' '

For calciné 8c rcduit comme en tcrreJSt si


ïi
tu ne peux limer ledit Soleil, fais en des
lamines les plus subtiles 6c déliées que tu
pourras, 8c les mets dedans ^argent vif
qui soit chaud, 6c tu auras cela quetri de-
sires. Et fi tu veux encepoinct faire de
Pargcnt,limé lc,6c le mesie auec le vif ar-
gent sublimé fur la pierre de porphyre,
auec bône quantité de vitriol Rommain:
6c mets tout cela dedans des charbons
allumés, que tout soit bien clos auec le
lut de íapiece entre deux tuiles bien ioin-
tés,6c le laisse au feu vn íour, ou derfry,oti
moins. Et cela estrcfaict,tutrouueras le
tout tourné en chaux. Porte publiquemêt
celle chaux partout le monde, 6c n'y au-
ra homme qui puisse congnoistre celuy
or ny argent. Et si tu veux cacher du tout ,

celle,,chaux,8c Ja porter plus secrettemeh


mesie la auec de la poix fondue, ou àma.
cire, ou gomme, ou auec toute chose %
cite à bruslcr,6ciamaisnescracongnuc
d'homme viuant,mais seront tous ceux
qui le verront enchantés naturellement,
Et fi tu veux deslicr cestuy enchantement,
mets tà chaux, ou poix, ou rire, ou gonv
medans la ccndrce,6c incontinent tvn or
deuiendra comme ileftoit au parauant>&
aKisitoaargcût&ctOUrnonsá nostre pro-
4 ) ?o%
f4 OB tA CLy.I-N** BSS.
Sos. Si tu veux dorer trcsnoblement nô-
re eiuardant ou bien le vin, prens la
chaux de l'or que ie t'ay enseigné â faire
cy dessus, 6c la mets fus vne palette de fer,
ou, qui mieux vaut, en vne cuillère d'ar-
gent,6c la mets rougir dans le seu,laquelle
chaux tu estaindras en eau ardant ou en
vin cinquante fois, comme au parauant,
ou plus. Etador ; ues ta auras ta liqueur,
8c la^ongiìôiUraS estre dorée cent fois
plus qu'auec les lamines. Et la raison de
cela est telle : car le feu agit 8c ouure
mieux 6c plus fort dans les parties de l'or
estans subtiles 6c menues,qu'il ne fait
auec les lamines de l'or solides 6c dures.
Et aussi l'eau ardant ou le vin mille fois
f aisément attirent les propriétés de
dus
'or,de$ petites parties tresinenues,que des
lamines grosses : car les grosses parties ré-
sistent autli bien â Peau qu'au seu. Et sça-
chçs pour certain, que le vin ne retient
{oint tant seulement ks propriétés de
'or, mais aussi bien de tous les métaux.
Car si tu estai n s sept fois te plomb dedans
le vin, ou en eau commune, 8c en celuy
vin ou eau tu viens à estaindre le ser plu*
sicursíbis, ledit fer attirera à soy la mol-
lesse du plomb,de tout en tout.Et en cçste
jaiamere fait il du cuyure ,6c des antres
me
11 v it B r. jç
métaux. Et si tu estains dans du vin blanc
plusieurs fois léser, 8c que tu iettes fou-
uent dedans iceluy vin du plomb fondu,
certainement tu trouueras que celuy plôb
s'endurcit, A ceste cause donc,il esteuidét
que les propriétés de tous les métaux se
mettent 8c s'imprimentdans le vin; 8c par
plus forte raison sont imprimées en l'eau
ardant bonne 6c trcsprecieuse.
Moyen d'infiger en noîhe Ciel les vertus
de toutes les eîloiles tetreîlres pour in*
fluir& mettre en iceluy leurs propriétés
& vertus occultes.
CANON V.
ìl toutpuissant Dieu du Ciel a
donné telle vertu à la Quinte
essence qu'elle puisse tirer de
,
fruicts, bois, racines,
tous
^çûrs;,herbes,chairs,semences, 6c espice^,
6çde toute chose medecinale » toutes les
vertus 6cproprietés,natures 6c effects,què
Jbieu; de gloire, facteur des créatures, a
creé en icelles. Et le plus souuent se fait
ladite extraction eh moins de trois heu-
res. Ie t'ay au parauant reuelé comme tu
peux attirer les vertus 8c propriétés de
toutesjjes choses susdites, par le m
oyen 6c
iyde iíe noftre Qjiinte essence* HUe peut
d 4 donc
t r
5* 01 U QJINTI ISS.
donc attirer toutes les choses nécessaires
pour tous íyrops : car certainemeat fi tu
mctsvn íyrop dedans Peau ardant,elle
fera telle comme le íyrop auant trois heu-
res, croy qu'elle sera cent fois meilleure,
par le moyen de la Quinte essence, que
s'il n'y cn auoit point. Prensaussi pareil-
lement toutes médecines confortatiues,
8c elles conforteront cent fois plus auec
la Quinte essence,quc fans elle. Ainsiestil
des médecines laxatiucsîcar fans nombre
ladiuinc action qui leur est ordonnée de
Dieu, s'accroist ainsi queic tedeclaireray
cy âpres. Car en vérité, si tuprens toutes
espaces aromatiques 8c odorantes, 8c les
mets en la Quinte essence
>
í
elle flairera
bon,6c aura vne fi grande odeur,que tu ne
pourrois estimer. Tu feras le semblable
des choses restraintiues 6c re serrante s.
,
Car si tu mets ou semences, ou fleurs» ou
feuilles, ou fruicts, ou chose froide, ou
chaude,ou douce, ou amere, ou humide»
ou seiche, ou bonne,ou mauuaise, dedans
nostre Quinte essence,tellc Quinte eslèn*
ce auras cent
6c fois plus forte. Par ce tu
peux voir, que tu es instruit 6c appris de
fçauoir tirer 6c prendre la vertu de toutes
choses tranimuables,6cluy accroistre cént
fois plus ladite vertu 6c puillkncc.

i i v R B r. 57
ta sciencepour rendre ladite Quinte essence
chaude au premier degré. VA pour fçauoir
ty congnoiíWe les choses qui font chaudes
' au premier degré > à fin qttauec noSîre
Quinte ejfince}nous puisttons tirer d'iCelles
la Quinte ejfince.
CANON VI*
E te declaireray maintenant,^
en autre lieu vne grand' merde
science, touchant la congnoit
sance des choses mcdecinales.
Certainement il y a aucunes choies les-
quelles sont chaudes au premier degré,
ainsi que disent lès Médecins, à fçauoir
entre les Herbes, aluyne ou abíynce fort)
bourrache, fumeterre, guymauue, aigre-
moine camomille, stechados, chausse-
,
trappe ouchastaignes de riuiere, corian-
dre,goute de lin ou cusculc, basilic, narde
ou afpicJDes Semencesilaseméxe de guy-
tríauues, de treffle, de fisamularia, de co-
riandres,d'arroches ou de bonnes dames,
de basilic, de cuscute,de rue. Des Fleurs:
ks fleurs de cresson, de saffran , de camo-
mille 8c d'enula campana. Des Racines:
les racines du glayeul, des deux aristolo-
chies,ou sarranne^c d'agaric.Des Fruicts:
tes meures qui ne sont plus verdes.aman-
d j drcs#
ft D B tA .Çjri NTB B S S.
dres douces iuiubcs, oliues meures, fi-
>

gues, châtaignes, auellancs, câpres, kn-


tiíque,efcorec de citron.Des Feuilles ; les
feuilles de laurier,6c de girofles, dites ma-
cir. Des Grains : le froment, pois blancs,
ris, vestes ou ers, lingua auis , cubebes,
graine de paradis. Des Gommes, 6c des
Sucs:lycium,(àrcocol!a, ladanum, miííc,
ftorax liquide.Des Veines de terre:leverre.
Des Chairs:la chair de porc,de cheual, de
chameau, de poulets, de bouc, de passe-
reaux ieunes, de colombes, de canards»
d'oycs,de faiíans6c de poissons sa!és*Si dóc
tu veux rnesler auec nostre Ciel la Quinte
essence d'une dédites choses, ou de plu-
sieurs mets desdites choses en ton Ciel
,
tant que tu voudras, 6c il attirera à soy
dans trois heures la Quinte essence auec
toutes ses vertus, 8c fera faict ton Ciel
chaud au premier degré, plus qu'il n'e-
stoit au parau^nt. O que c'est vne grande
science, de dire que tu sçaches la nature
de toutes choses que Ion peut manger, 6c
que tu congnoistes lesquelles tu dois
manger, 6c quelles tu dois fuir 8c laisser!
Car íi tu es trop froid, tu dois vser de ces
ehpses qui (ont chaudes au preiriier de-
gré :, excepta de celles qui íont la^atiues;
car par la laxatiueté d'elles elles te nui?
>
:, royent»
royent. Or entens bien ce que ic dis.
ta science pour assiget ey mettre en notfre
Ciel la Quinte essence de toutes chofis efi
fintiales qmfint ihaudes au second degré:
ey la congnoìssance desdites chofis.
S i pour la maladie furuenante de trop
grande froidure il ne te suffi: point de fai-
re ton Ciel des choses chaudes au pre*t
mier degré,comme il est contenu au cha-
pitre précédent, il te conuient tirer ía
Quinte essence des choses qui sont icy
dellous escrites, lesquelles sont chaudes
au second degré. Des Herbes : le pouliot»
amomum,haste royale ou atphodiles, pa-
stenades,panax,porreau,centauree,cípur-
ge,souchet ou cyperus, gingcmbre,men~
te,anet,senoil,aloe,ou perroquet. Des Se-
mences : la semence d'ache, de daucus,ou
.panet sauuage, de senoil, d'an et, de senc-
gré,de pastenades,d'oi ties,de sisymbrium.,
de refortjde làffra sauuage.Des Fleursrles
sieurs de sassran sauuage, ou de iardin, de
cotula,d'esçhalptte,de cumin, d'ásphodile
dit hastc royale.Des Racines:la racine d'^
che, de senoil, de câpres, de glayeulde ri-
uiere, dit acorus,d'asarum mt cabaret, de
fouille ou stipoulle, de pastenades* d'as,
phodiles i de peoine» de cypefi|S eii >sou-
;
*"' chet»
,
€0 DE LA QJINT1 ISJ,
chet.Dcs Bois : lareubarbe, le bois d'à-
loës,xilobalsamum,ebene,giroflcs, escor-
tes d'encens,6c tamarix.Des Feuilles : les
souilles de citron, de tamarix, 6c de sené.
Des Fruicts:lanoix muscade,mastix,ama-
dn?s amères,raisins meurs,raisins secs,
pignoles,figucs seiches, dattes, fistica, ou
pistacia, noix 8c prunes douces.Des Grai-
nes:le son de froment, pois cices, lupins»
fasioles,des asperges,6c grains de citron.
Des Gommes 6c des Sucs : aloës, baume»
micl,vin,mastix,enccs»myrrhc,bdellium»
lacca.Des Veines deterre:le sel.Des super-
fluïcés dc:s bestes : le siens, vrine, ambre,
musc. Ouure donques tes yeux voy6c
,
coníidere quelles choses entre cestes te
seront vtiîes 6c neceslàircs, pour plus fort
eschauffer ton corps, que ne font celles
3ui sont nommées en la première science
es choses chauden au premier degré.
Toutesfois n'use point des choses icy
escrites, si tu ne íçais quelle vertu elles
onticar aucunes d'icelles sont venimeuses.
Or donc ayes la science , afin que tu sça-
ches faire nostre Ciel chaud au second
degré auec toutes les choses dessus nom-
mecs,ou bien d'aucunes d'icelles.
La fiancepour affiger ty mettre en noîìrt
Qiel k Quinte ejsewe de toutes choses :
qui
tivm Î, <rr
fm fint chaudes tiers degrét
au ey U
congnoiffanced'iceUes.
S'11 aduenoit que la maladie sust tres
froide, 8c tu eusses besoin que nostre Ciel
fust chaud au tiers degré, mets la Quinte
essence cn nostre tíieides choses chaudes
au tiers degré,lesquelles sont cydestoua
eftritcs. De$ Herbes : Enula campana, se-
seli^thym ,chamaedrys ou germandree,
chamaepitys, dite iuc muscatc, hyssope»
souchet ou .cyperus, mariolaine, íuzèati,
mente sauuage, poliot sauuage, ou herbe
au chat, origan, porreau,rue,ache, squi-
nantum,ditiuncus odoratus.Des Semon-
ces : la semence de persil^amcos, d'anîs,
graine de paradis, d'anacardes, d'epithi-
mi,deporreaux,de nielle ou poyurette,de
cumin, les moyeux d'oeufs, filer monta-
num dit seseli Mnstîliense,de rtje com-
mune,de roquetteDes Fleursilcs fleurs 4c
suzeau,6cde íquinantum,dit iuncus odo-
ratus.Des Racines:la racine d'enula cam-
pana,de lquinantum,de stipoule ou char-
pentaire,demente,de cyperus,dit souchet,
de diptam,depourreaux, des deux ellébo-
res ,de hermodactes, deîerpentine, de ze-
doar,dc gingembre, 8c de centaure ou fiel
de terre. Des Bois : la gentiane, le polypo-
de^ecalseiasarumjturbithjgalangaippoy-'
4% 61 tA QJINT1 1SS.
ure long,can^lle,costum.Des Feuillesïlcs
feuill s d'olcandre, ou rosege, de pom-
mes de coloquinte, 6c de nesples. Des
Fruicts : la noix d'Inde, d'espurge» de co-
combre sauuage, 6c de coloquinte. Des
Grains: la graine d'yûraye , le poyure
íong,staphiíagrie,ou graine de rherbc
aux poux.Des Gommes,6c des Sucsúyrop
d'hyssope,scammonee, poix liquide, poix
grecque, opopanax,aíarum, euforbium,
ammoniac, galbanum, gomme de gène-
Ute.Des Veines de terreua pierred'aymat»
sel gemme, sel nitre aspaltum, mumie.
,
Des membres des bestes:le bieure,dic
castor. Donques, auec les choses susdites»
tu dois mettre la chaleur du tiers degré
en ton Cie1,6c puis vseras d'icelles choses
cn tirant leur Quinte essence, aptes que
tu auras parfaictement dongnu* leur pro-
priété 8c vertu.
ta science pour tirer la Quinte essence de
toutes choses qui fint chaudes au quart de»
gré9à fin que tu les affiles ey mettes en
noïire Ciel quand Usera besoin.
I i te reueleray les choses qui sont
chaudes an quart degré, c'est à fçauoir au
dernier, à celle fin que tu arfigesla Quin-
te essence d'icelles en nostre ciel quand il,
fera'
i t v a B i. 6}
sera nécessaire. Des Herbes ; la rue sauua-
gc,le cresson.Dcs $*îmences:la semence de
moustarde, de rue sauuage, de cresson ale-
nois, d'oignons. Des Bois : lepidium, dit
passerage,pyrethrum» dit picd'dc lifandre.
DesFriricts : les anacardcs.Des Grains:le
poyure long,& les grains de laurier. Des
Veines de terre : l'argent vif, le soulfre, la
chaux»fe sel ammoniac, sel nitre, pétrole,
xs vstum,flos xrxs»
te moym de tirer la Quinte ejfinee de teu*
tes chofisfioides au premier degrés de U
mettre ey ajfiger en noîlre CîW.
CANON VII.
f4 DBLAQjrtNTBBSB.
melons,de courdres. Des Fleursiles fleurs
de roses, d'amandres ,dc violcttes,'de ci-
trons, de saulx. Des Feuilles : les feuilles
de murte, ou de nerte. Des Fryicts ; les
glands, 6c tous les myrabolans, tamarin-
2es,la chair d'un citron,lcs bliues,prunes
vcrdcs,coings,poires, cerises.Des Grains:
Porge, les feues verdes 8c seiches, le mil-
let,le panis,lesgrains de murte, 6c l'ami-
don.Dcs Sucs -: fa casse,6C le vinaigre. Des
Veines déterre:boliarmeni,cimolia, ar-
{;ille,tuillcs, argent, cadmia d'argent. De
a Chainla chair de porc,deboeuf,de chè-
ure,de cerf,de lieurc,d'asne, de mulets, de
sanglier, de cailles 8c de poissons frais.
Certainement si tu mets des choses des-
sus nommées dans nostre Quinte essence,
tu refroidiras nostre ciel au premier de..
gré,6c pourras vser de cestuy ciel en temps •

d'esté.
ta science pour mettre en noîfre Ciel la
Quinte essence des choses fioides au fi*
cond degré.
S i nostre Ciel estant froid au premier
degré n'est assez suffisant pour estaindre
vne trop grande'chaleur, tuafBgeras6c
mettras en iceluy la Quinte essence des
tyioscs froides au second degré, lesquelles
ie
I I V % B ï. <
*J
ie te nomme cn ce chapitre. Dès Herbes:
láquintefeuille, pfyllion dit herbe á pu-
ces, solatrum, ou morelle, laictue com*
mune,pauot blanc. Des Semences : la'se-
menec de laictues. Des Fleurs : la fleur de
violettes, nénuphar, où blanc d'eaú, de
feues,6c de grenades. Dès^Racines : la ra-
cine de grenadiers, 8c dé plantain. Des
FcuillesÏÏes feuilles de saux,6cdebugIos-
se. DesFruicts,legalangaI»les meures
verdes,sorbes, mesples,viuaigre,pommes
de citrons, semence deíierre,des perches,
cocombres» courdres,melons, citrons*
pommes d'or. Des Grains : la graine de?
oerberis ouelpine vinette,sumach,grains*
de citrons»v6c de coings. Des Gommes:
gomme tragacaht, gomme arabic, 8c
somme ammoniac Des Veines de terre:
jematites,ou sang de dragon,ccruse>pier-
re d'azu^alum^sombjlitharged'argent,
coral. Donques auec leíclites. choies tu
rendras nostre Ciel froid au second degré,
á celle .fin qu'il puisse donner 6c mettre
froideur en nostre eorps:touteéfoi$vse sa-
gement desdites choses :6c euite les cho-
ies qu'il faut fuir. Certainement c'est vne
tresorande science de pòuuôir'cdènoiítre
les choies qui font froides ,41 tu es rorn
froid,6c par ce moyen tu euiteras ses cho-
* c ses-
..
€6 OB tA QJINTI S S S,
ses qui te font nuisibles 8c contraires : 8c
si tu es trop chaud tu as icy en escrit les
,
choses froides desquelles tu dois vser.

.
ha science pour ajflger en noTtre Ciel la
Qujnte essence des choses froides «au tiers
degréypour influer en noslre corps tres*
grande-froidure quand tlfira nécessaire.
I L est temps que ie te reuele le moyen
d'asfigcr 8c mettre en nostre Ciel la Quin-
te essence des choses froides au tiers de-
gré : lesquelles sont cy âpres escrites. Des
Herbes: virgapastoris dite chardon â car-
der, tous sanaals, hypocistís,ioubarbe,
pourpier,ou porchailles.Des Semêces : la
semence de píyliion, ou d'herbe à puces,
de pauot blanc, de porchaiíles, 6tde ius-
quiame, oujwnebane. Des Fruicts : les
pommes de mandragore. Des FleUrs :lës
fleurs de pauot blancJDes Bois : le bois de
virgapastoris, 6c tous les sondais. Des
Gommes 6c des Sucs:1e camphre, sang de
dragon, hypocistis, le suc des deux sortes
de pauot,oit opium. Des Veines de terre:
le plastre,spodium,6c la rouillure de fer.
tes choses quifont fi oidvs au
quart degré.
DB f Semences : la semence de ius*
quiamc,
iI V H B T. *7
t]uîame, de pauot noir. Des Sucs : opium.
Des Veines de terre Ï l'antimoine,6c la tu-
tie.Ccla sont les choses lesquelles quand
elles sont miles cn nostre ciel, le rendent
souuerainement froid. Car les Philoso-
phes n'ont ordonné chose aucune plus
froide au quart degré.
Le moyen pour tirer la Qjfinte essence de
toutes clnfis qui naturellement Jont fit"
ches au premier degré, pour les affiger
tymettre en noîire Ciel quand ilfira
necefitté) pour influïrfiicìnrejfi en nostn
corps.
CANON VIII.
E. te monstreray par l'òrdre
semblable que deuant, à tirer
la Quinte essence des choses
seiches. Et premièrement des
choses qui sont seiches au premier degré,
ksquelles sont défaites çy apres.Des Her-
bes : là camomille, stectiados, ioubarbe»
les choux,le senoil. Des Semences : la se-
mence de iusquiame, de fenegrec. Des
Fleurstla fleur de cressori^te saffran^e ca-
momille ,d'e nu la campana. Des Racines:
la racine de glayeul,de porreaux, 6c dé
xêdoar.Des Feuillcs:les fctiilles de^ lis.Des
Fruicts : la noix d,Indic».myrabo!an.^'; ta-'
e t ttywvrÀ,
€%, DE t A QJI N TB | S S.
marins,raisiits secs,oliues meures 8cai-
»
gres auellanes. Des Grains :
l'orge, seuos
leiches, cubcbes,graine de paradis,Ic son
de froment,6c l'amydon.Des Gommes 6c
des Sucs: du moust, iarcocolle, opium.
Des Veines de terre: bolus Arnienus,çi-
molia,6c de TargilIc.Des Chairs : la chair
de chieure,de boeuf, de cerf, de lieure, de
chenal, de chameau, de mouton,de veau,
de bouc, de lyon>de passereau»de tourte-r
relies, de perdrix, de paonr& de ieunes
pigeons. Cc sont les choses que tu met-
tras en nostre Ciel,à fin qu'il attire à soy la
Quinte essence d'icelles, 8c par ce moyen
il influera en nous seicherèsse au premier
degré, quand il sera de besoin.
ta science pour tirer la Quinte essence des
choses seiches au second degré; ey la con»
gnoissame ficelles*
E N telle manière tu extrairas la Quin-
e,siènce des choses seicrlesçau second
te
degré, quand tu en lauras nécessité » á fin
que nostre Ciel irissue en nostre corps sei-
cherèsse au second fcsegré. Cecy sont les
choses seiçbes au second degré. Dés Her-
bes: aíuine, ou absince fort, fumeterre,
ment'e^àigremòinçjairiòm um,haste roy a*
le, ou aipliodiles, raifort» virga pastorià»
cen
't I V R I.'
B
quintefeuille,
*9
centaure, o u fiel déterre,
morelle espurge cyperus, ou souchet,
, ,
mente iauuagc, siiymbrium oucardami-
'ne,anet,porrc«iux,coriandrcs,' ozeille, en-
tliuio,cuscute,ou goûte de lin, cumin, co-
combre de Turquie, basilic, citrons, mé-
fions, courdres, íaffran de iardin, aillets,
aspic ou-n'arde 8c lauande.Des Semences:
4a semence d'ache, ou de persil de iardin,
de daiicus ou carotte sauuage, de roses,
de senouil,de porreaux,de trerfle,dc plan-
rtain,d'ahet,de silymbrium,ou cardamine,
de coriandres,de basilic,d'endiuie, de eus-
'CUte,de citrons,de melons, de courdrcs,dc
íaffran de iardin. Des Fleurs : les fleurs de
rôles, de Iaffran de iardin, de cocombres,
•de murte,de grenades, de haste royalc,òu
d'alphodiles. Des Racines : la racine d'a-
che, ou de persil de iardin, de fenouil, de
câpres, de grenadier, d'acorus ou glayeul
de riuieres, d'asarum, dit cabaret, de ba-
silic, des deux aristolochies òu-sarràsinë,
dé squillç,ou stipoulle, dé satíge,d'àspho-
^iles,de plantair>,de peoinejdeéyperus ou
souchet,de centauree,d'agaric. "Des BòiS:
Je bois de polypode,de reubarbe, d'aloës,
<áexilobalfamum,d'ebene, de cinamome*
de tòus les fandals, dé girofles, escorces
d'encens, dé támarix; Des FeUilk^: ses
r e 3 seuil
70 DB tA QJINTI BSS.
feuilles desaulx, de murte* dit nertc,d'o-
leandre ditrosage. de serpentaire, ou fer*
pentine,de tamarix,de laurier, d'cliuiers,
de coloquinte, de mente, de citron. Des
Fruicts : k$ glands, myrabolans»citron%
cataputia dire espurge noix muscades,
,
maçís,amandres amères, meures verdes,
fistíci,ou pistacia,sorbes ,nefplcs, i'efcorce
6c ius d'un citron,coloquinte,coings»poi-
res,chastaignes,pignoles, ou pommes de
pin. Des Grains : le millet, panis, yuraye,
lupin,ris,vess.s ou des ers, espine vinette
ou berberis, 6c grains de murte,ou nerte.
Des Gommes 8c Sucs : aloè's, lycium »vin
n ouueau,enccns, myrrhe, ammoniac, fi-
gia, galbanum, lacca, baulme, miel. Des
Veines de tcrre,híematites ou sang de dra-
gon, piastre, ceruse, pierre d'atur, lithar-
Íje»tui!es, verre, coral. Des Chairs, 8ç des
uperfluïtés des bestes:la chair de poissons
salés» le musc» £c ambre. Tu pourras affi-
ger la Quinte essence de ces choses en
nostre Çiespour le rendre tel qu'il influe
en nous quand il sera de besoin la seiche-
resse au second degré.

Sctencê pour affiger ennoîlre Ciel la Quinte


essence des choses seiches au tiers dtgrL
U est raisonnable que nous démon* k

strions
L ï V R B U 7ï
strions consequemment:lé moyen d'affi-
ger 6c mettre cn nostre Ciel la Quinte
essence des choses seiches au tiers degré,
à fin qu'il influe en nous la seicheresle au
tiers degré,quand il sera nécessaire. Ce
sont les choses seiches au tiers degré.Des
Herbes : le polypode, seseli de Marseille,
ou filer montau um, thim, prafiura, dit
marrubium,hypericum, ou millepertuis»
chamedrys ou germandree,chamscpitys,
dite iue mufcatc,hy pocistis,hy ssope,marr
iolaine, mente seuuagerpouliot, origan
ou mariolaine d*Angleterre,rue de iardin,
ache, fquinantum , ou iuncus odoratus.
Des 3cmences:la semence de persil,d'amr
mi, ou ameos, doftiesr d'anis, graine.de
paradis,de carottes,d'epithymû, de nielle
ou poy urette, de cumin, de seseli de Mar-
seille, ou siler m ont an um, de rue com-
mune, d'ache, de fquinantum, ou iuncus
cdoratus, dé refort, 8c dé roquette. Des
Fleurs : les fleurs de fuzeaú.Des Racines:
la racine de fquinantum oti iuncus odo-
ratus,de diptam,d'oignons,des deux elle»
bores, d'hermodactes, bu mort au chien,
de serpentine,dedoronicum.Des Bois : le
bois de genciane de câpres, de verge à
,
bcrger,canne de casse, d'aiàrum die caba-
ret,de turbit,de galengal»de poy ure long,
e 4 de
dé costum. Des Feuilles ìk$ feuilles de
houblon. Des Fruicts : les galles, cocom-
breS sauuagés,capres, 8c de lentisque. Des
Grains : lés grains de laurier, de staphisa-
grie,ou de l'herbe aux poux, sumach.
:- Dés Gommes 6c Sucsîacaciajscammo-
«nee»vinàigre,toute poix* sagapenurn, asta
foewda» opopanax, euphorbium, gomme
de géneure» 8c de hypocistís. Des Veines
de terre : fa pierre d'aymant,rouilIeure de
fer,ípodium»le fauoursel déroche, 8c sel
fcommun»le vcrre,àspaltum, 6c la mumie.
Des membres des bestes : castoreum»qui
sont les couillons d'un bieure. Donqucs
auec la Quinte essence des choses demis-
dites, nostre Ciel influera en nostre corps
la seichereste au tiers degré» quand il sera
besoin. **""
La science pour afiíger en noître Ciel la
Quinte essence des chofisseiches au quart
degjtíy afin que noîlredit Ciel influe en
nosïre corps fiicherejfi au quart degré
quand nous en aurons necefiité*
N o v s paracheucrpns auec l'aide de
Dieu la considération de l'extractionde
la Ceinteiessence des choses seichetì au
quart degré, pour l'arfiger en nostre Ciel,
á celle fin qu'elle puisse influer 6c donner
.
seiche
t i v R B r. 7*
scicheresse iusques au quart degré:car
cclíé chose nous sera tremeccssairc,quand
nous serons trop excestìuement humides.
Or cy âpres sont escrites les choses sei-
ches au quart-degré. Des Herbes : la rue
sauuage,le cresson,Ie pauot noir, la men-
te sauuage. Dfis Semences :
líy&mencc de
mòustarde, de cresson,de pauot noir. Des
Bois i] le pyrethrum ou pied de lisandre.
, d'anacardes,
Des Fruicts:les fruicts poy-
ure noir. Des Veines de terre:ammoniac,
a:s vsturh, tuthîa, sel, chaux viue* Des
Fîeurs:flos íeris,spulfrc vils petrollc. Don-
ques auec les choses deuant dites nostre
Ciel influera en nostre corps seichercíse
au quart degré quand il sera nécessaire.
enseignement pour extraire la Qujnte esfin*
ce de toutes les choses qui fin t humides*

pour taffîger cy mettre ennoîlre Ciel> i
fin qu'elle influe humidité en ncSlre corps
quand nous voudrons La science peur afiì*
' ger en noîlre Ciel la Quinte ejsence des
chofis humides au premier degré.
CANON IX.
E viens pour reucler fa con-
gnoiflance des choses humi-
des au premier degré, à fin que
nous affigiórís cn nostre Ciel
e f la
74 OB LA Q.VINTB B S S.
la Quinte essence d'icelles, pour influer
humidité au premier degré,en nous,en
temps de grande scicheretse.Cy âpres sont
escrites les choses humides au premier
degré.Des Herbes : enula campana,bour-
rache» mercuriale. Des Semences : la se-
mence de guymaques,de pastenades,d'ar-
roches,ou bonnes dames. Des Fleurs: la
fleur de feues. Des Racines : les racines
de ionc,6c de pastenades. Des Bois:le bois
de rigalice. Des Fruicts : les meures, qui
sont meures, les iuiubes, ougingioles»
raisins meurs, la chair des pommes de
ckron,les prunus,le couteau de miel. Des
Grains : les grains de feues verdes ,pois
blancs lingua auis, poy ure long. Des
. i
Gommes 8í Sucs ; Ie ladanum, gomme
Arabique, tragacant, bdellium. Des Vei-
nes de térrêde plomb, argent, cadmia ar-
gentea. Des Chairs :
la chair de porc, de
poussms,de pigeons, d'estourneaux, d'oi-
sons, de faisans, de cailles de poissons
,
frais,8c de canards. Auec les choies susdi-
tes tu as&geras humidité en nostre Ciel
au premierdegré,à fin qu'il influe en nous
humidité au premier degré, quand il sera
nécessaire.

Science pour afiwer cnnQÎireCulbumi*


dtti
.
1 I V> H B î. 7f
dit íau second degré :. ey la congnoissance
des choses nécessaires pour cefaire.
C'IST choseconuenablededcclairer
6c donner à congnoistre les choses qui
font humides au second degrí t a fin que
nous affigions en nostre Ciel la Quinte
essence d'icelles, pour pleuuoir humidité
au second degré en nostre corps», quand il
sera necesïaireJEt sont les choses cy âpres
escrites. Des Herbes : la guymauue^píyl-
lion,ou herbe â puces,les porçhailles, di-
tes pourpier,arroches, ou bonnes dames,
la laictue commune,lamauue.DesSe-
mences:la semence de mauue,de laictue,
de sifamus^c de porçhailles. Des Fleurs:
les fleurs de nenuphar,ou de blanc d'eau.
Des Fruicts:pommes d'or, perches,dates,
cerises, noix, cocombres courdrés, me-
»
lons citrons. Des Grains : les phasioles,
,
grains d'asperges 8c de coings.
ta science pour affigèren noître Ciel l'bn-
midité au tiers degré; ey la congnoiffan*
ce des choses humtdes au tiers degré,
Iste declaireray maintenant les cho-
ses qui sont humides au tiers degré. Des
Semencesîla seméce de pfyllion,ou d'her-
be à puces» de pauot blanc d'oignons.
»
Des Fleuri : les fleurs de violettes*
U
7# D BLA QjrïNTB B S S.
La science pouraffìgeren nostre Cielhitmi*
diìédes choses humides au quart degré.
!. «CÌBCV est la derniere considération
3e l'inquisition des choses en,tantquyil
touché les qualités des quatre degrés,a fin
que nous déclamons ses choses qui sont
numides au quart degré, pour affigcr leur
Quinte essence cri nostre Cicl,pouf plou-
Uoir8c influïr humidité au quart degré.
Et sont cestes. Des Veines de terre : vif ar-
f"eric. .Des Vapeurs : la neige. Nous aiions
esia parachcué auec P aide de Dieu les
quatre reiglês précédentes, 6c laproffitá-
blc vtilitc 8c considération des quatre dé-
grés-,c'est à fçauoir des choses chaudes,
froides,seiches, 6c humides. Dieu en soit
loue. V 1

te moyen pour comnoiSíre de toutes les


choses deuant dites y a fçauoir lesquelles
ont deux propriétés enfimble.
f AY estime tstre fort nécessaire de re-
uelcr là science comment Ion pourra
congndistfe de toutes les choies dcUant
dites,quelle propriété 8c quelle comple-
xion elle aura coniointe auec soytcar tou-
te chose qui est composce des quatre ele-
ments , a plus tost plusieurs complexions
6c propriétés que vne seule comme tu
»
con
t i v R B r. 77
congnoistras par ce qui s'ensuit. Or l'ele-
ment de l'eau est froid 8c .humide. Pair
chaud 8c humid3,la terre froide & seiche,
le seu<chaud 8c sec.Et pource que les qdá-
tre qualités premières, qui sont chaud,
humide,froidj8c sec, se peuu^nt conioin-
dre l'une auec l'autre, 8c accorder deux
ensemble, à ceste causeil n'y a tant seule-
ment que quatre elements. Certainement
le sec 8c humide sont contraires l'un à
l'autre, 6c ne peuuent iamaisestre ensem-
ble en vn mesmeeffect ou acte : aufli le
froid 6c chaud,pource qu'ils sent contrair
resl'un à l'autre ils ne sontiamais en-
semble en vn mesme degré demeurans
>

l'un auec l'autre. Donque$,fitu veux fça-


uoir d'aucune chose deuánt dite si elle est
chaude 8c humide,chaude 8c seiche,froide
8c humide,ou froide 8c seiche,tu cherchc-
ras aux tables deuant dites » des choses
chaudes. Et si tu la treuues esdites tables,
escris^en vnpapier,8c dis, telle chose est
chaiflpentel degrés Puis aprés cherche
la aux tables des cholb humides : 6c si tu
l'y treuues,eseris parei/iernent à part, tel-
le chose est humide en tel degré. Et fi tu
la
ne treuues és tables des choses humi-
des, cherche la dans les tables des choses
seiches, 6c eferi^s de quel degré elle est. Et
en
78 DE lA^QjIMÎÍ ÍSf.
cn telle manière tu trouueras la qualité
8c complexion d'icclle chose. Or à nn que
tu puisses mieux comprendre cela queie
dis,ie te mettray icy vn exemple.Tu cher
cheras le vif argent dans les tables des
choses chaudes : 8c tu trouueras qu'il sera
chaud au quart degré : laquelle chose tu
cscrírasen vn papier. Puis tu chercheras
derechef ledit vif argent dans les tables
des choses humides : 6c tu trouueras que
ledit* argent vif est humide au quart de-
gré:efcris celaJEt par ce moyen tu as trou-
ué l'argent vif estre chaud 8c humide au
3uart degré : c'est à dire chaud au quart 8c
ernier «ugré, 6c aussi humide audit der-
nier 6c quart degré. Et note bien, que le
premier degré n'attaint point ny ouure à
plein le sentiment dii goust ny du tou-
cher. Le second degré est egal dudit goust
6c sentiment.Le tiers degré excède 6c passe
ledit sentiment, mais toutesfois il ne le
destruit point. Et le quart degr&J^esie
tresfort 8c gastc nostre scntimcnWEt de
celle cósideration tfordônance des quatre
degrés est cueillie en vne chacune enose.
ta science pour affiger ey mettre en noîîre
Ciel la complexion la plus attrempee
quefaire fi peut.
NOYS nommerons cy âpres les cho-
ses
L ï V R B I. 7*
ses sortattrempees desquelles nous tire-
rons la Quinte essence, pour l'affiger en
nostre Ciel, á fin qu'elle influe en nous
vne tresgrande température » 6c vn estre Ie
plus egal que l'on fçauroiç trouuer en ce
monde. Certes il y a des choses lesquelles
soin souuerainement si attrempees 6c e-
galees en leur estre, pour singulièrement
conforter, reparer» 6c continuer nostre or
de Dieu 6c non point l'ór de l'homme,
j
c'estàdirc d'alkimiê:8c auflt pour confor-
ter, renieùnir» 8C continuer nostre corps.
Et sont cy âpres eferites. C'est à fçauoir lès
Perles, Romarin Adiantos ou Capillus
>
Veneris,Racine de lys, Caflîa fistula, 8c la
Manne. Tire donc la Quinte essence des
choses dessusdites, 6c la mets en nostre
Ciel,àfinqu'il influe en nous santé, con-
fortement de vie, réparation 6c continua-
tion d'icelle iusques au dernierterme qui
nous est ordonné de Dieu. le t'ay par cy
deuant enseigné le moyen comment tu
dois aflSger 6c mettre cn nostre ciel le So-
leil 6c les Planettes,mais tu affligeras aussi
en nostre Ciel la Quinte essence des per-
les,de cadmiaaurea,6cdes choses sembla-
blesîpour laquelle chose faire, tu les met-
tras en poudre si deliee,que Ion ne la sen-
te point entre les doigts. Alors iette ladite
pou
S D, D B tA^VJM'TI BS S.
poudre dans nostre Ciel : Et fçaches pour
certain que toute la vertus8c Quinte es-
sence de celle chose s'ádioindra auec no-
stredic Ciel.. '
-
'
,
enseignement pour assger ey mettre enno-
stre Ciel la Quinte -essence deschófisat*
traftiuesy afin que pariaide d'icellenous
pHÌfiions attirer ey arracher le boit ou le
firqui est dans desplayes.,.
C A N^O< N X.
t r v RI t. *%t
d'attirer.Mcttons donc en nostre Giel:ici
«hoses fus nommées, & ledit Ciel attirera
á soy la Quinte essence d'icelles: 8c adon-
ques elle aura vertu 8c puissance de bien
8c ailement tirer de toute pláye soudain
-<|out bois 8c ser y estans demeurés.
te moyen de mettre en noîlre Ciel la Quin-
te essence des choses qui purgéntjes hu-*
meurs nuisMes de noîlre corps.
>
CANON, XI. -
. ,.
V c v N i s' choses laschent le
ventre, ou pfouoquent: de vo-
mir , en dissoluant 8C attirant
les choses pénétrantes,:le*í hu-
meurs meschctns>fi luy semblables,6c font
que nature abhorritles humeurs sembla-
"
blés à-élles. Et certes auec l'aide de la ver-
1 tu 8c force expulsiue,elle les attire en l'e-
stomàch 8cenéraillés à •ccìuy aidans : les-
quels pource qu'ils he pcûuent supporter
empelchement, reiettent d'eux lès 4iu-
rûeurs, CertainemeftrJily ia aucunes cho-
se! lesquelles
purgent auec yifcosité,com-
mela mercuriale: aucuhes auec vheacut-
-
té ou subtilité, comme fcuphorbiúm : ku^
cunes auec espraintes, comme lesrrryra^
bòlarís : aucunes auec vne sauéàr salée,
comlne la semence, d'arroches r óu des
'"'-." f bon
f» DI u qjittriviss*
bonnes dames,ditcs atriplex : autres auec
douceur, comme la casse. Mais les vues
purgent vne sorte d'humeur y les autres
vne autre. Celles qui s'ensuyuent purgent
le sang ; c'est á sçauojr,la casse, la mauue,
le suc de mercuriale, la mauue sauuage 8c
la violette.
tes choses qui purgent la, colère sont,
aloes de Crcte,.myrabolan$jaunes», ou çi-
trins,aluync,capillus Vcneris, la reubar-
be, la mercuriale lés petites violettes, le
»
petit laict» la semence de laictues, caflîa
fistula,6c les thamarins.
v̻es choses qui purgent le flegme,sont*
sarcocolla,le fuzéau,les anacardes» du sas*,
fran de iardin, la semence est dite carta-
mus,coccon gnidium, turbith, coloquin-
te,epithyrnum, staphilâgria, dite herbe
aux poux, hermodactes »pyrcthrum eu-
»
phorbiu, ferula fylusstris, 8c sel de roche*
Les choses qui dechassent la melanco*
lie, sont celtes : la mouellede hveblç,dit
petit suinja pierre d'azur» le bojus arme-
nus,ícs myrabolans kebules»epithyrnSi
ftecados, sené>chániícpitys ,dite iue mu-
scats» cuscuta, dite goûte de lin, squirianr
tum,ditiuncus odoratus.
Les choses qui purgent les^ humeurs
aqueuses ou aigueuses, font, sarcocolia,
euphot
lìVBl I. *$
éuphorbium,coccognidium, la racine dé
cocombresauuage,6cle suc de hyeble,dit
petit suz.
Ceschoftspurgent lâcolèrefouge, 6C
aussi de flegme ensemble» la coloquinte»
lá scammpnee,8c Pagaric. *

Les choses qui purgent le flegme, 6cla


mélancolie ensemble, sont cestes;le poly-
pode,les de ux espèces d'ellébore^ conyza»
dite herbeà puces,l'efpurge,qlectuarium
condisi» tithymale» la petite centaurée 8c
Pagaric. '
* '*. »

Ces choses purgent la colère fougé, 6e


aussi la noire : les myrabolans d'Inde, le
ius des choux» fumeterre, nitrum» enula
çampana, le scné,6ci'éllébore noir.
Toutes lés choses deuant nommées
sont de Dieu miraculeusement creees
ayans certaine vertu 6c propriété pour de-
chasse de nostre corps les mortelles 8t
superflues humeurs nuisibles.Et combien
qu'il y avt plusieurs autres ayans telle
propriété, neantmoins nous n'en, nonVr
merons point d'au^res,que celtes qui sont
escritesen.ee chapitre. Quand donc tu
voudras- mettre la Qujnte essence de ces
choses en nostre Ciel pour purger le sang
ou autres humeur* nuisibles, tu prendras
k$ choses, selon qu?elles sont escrites cn
f %
leurs
'êk ï>* LA QjriNTB *««.ît
leurs chapitres, 6c les mets dedans aôjÇre
Ciel, 6c il tirera leur vertu : neantiriqins
sois prudent à en vscr.Et de íaict,elles ont
beaucoup plus de vertu estans dans no-
îstrc Ciel»que sí elles n'y sont : à ceste cause
M est trelstccessaire que tu sois fongueux
^diseréc.
jLe moyen Saturer la Quinte essence des
choses qui reïlraingnent ey resserrenty
pour la mettre en mitre Ciel : o* la con*
gnoissans^d'keUes.
CANON XI r.
.
tIVR B I. tff
iacynthe^lagallèíle sumâch, la pierre hse-
ifiathite, le mastix le plantain, le suc de
>
saùlx, la gommé tfagacant» la gomme a-
r&biqué, la cendre du bois de tamarîx, la
sieur de grenades hypocistis > rouiìiéílfe
>
de fer, Pherbéde verge du berger, Palum,
latúthie^la quiutefcuille>le$ porchailles>
leTangdc colombe, le sang de vache, le
siens d'asne,lacendredel'escorce dé noix,
les poils Je licure brustés, le piastre, Par-
gille, Pantimoinc,atramehtum sutorïurri
brusié, la cendre faicte de toile de chene-
8c
ue : en ceîfe manière tu restraindras 6c
estancheras se sang sortant d'une vcìiíè
rompue. Aussi í'encens restraint 8c arresté
le sang, en consolidant 8c confortant l'a
chair. A ceste cause mets leíHites choses
cn nostre Ciel,8c elles rèstraindront'6c ar-
resteront miraculeusement le sang.
La science pour tirer la Quinte essence des
choses qut reîtraitngnent le ventrey pour la
mettre en noîlre Ciel, afin que m'tracu-'
leufiment elle reîlraingne ey refjerre le
yentre.
Tv mettras en nostre Ciel ces choses :
car elles resserrent 6c restraignent le ven-
tre merueilíeusement lesquelles font cy
»
âpres escrites : c'est á fçauoir, les coings,
f 3 for
f4 DlU qjINTl ÍSS.
ibrbes,cornoilles,ou cormes, rubus cani-
nus, prunes vérdes, grenades, grains de
murte, les choux qui font bien cuits, poi-
vres verdes, le cancre, langoustes de mer
cuites, la preíseure d'un yeurc, le laict
cuit,le laiótd'asnesse pris,le fromage, les
amandres, la pure farine de froment, la
millct,les glands,les feues, la semence de
pauot noir, la gale,le riz, la mente auec le
vinaigre, les roses, les feuilles de cyprès,
boli armení, terra sigillata le mastix, le
»
coral,le fumach, berbcris,ouespinevi-
«ette, sang de dragon, hypocistis, acacia,
fleurs de grenades, spodium, le fresne, le
plantain,! aluni,le iitarge» la gomme tra-
Sacant » 8c la gomme arabique. Aucunes
scelles resserrent 8c confortent pour cau-
se de Ieurseichereflè:comme les cubebes,,
8cles girofles.Mets donc des choses susdi-
tes dans nostre Ciel, 8c tu auras vne vertu
admirable pour restraindre 6c resserrer le
ventre.
ta science pour tirer,la Quinte essence des
chojesqui endurcissent pour l?s affiger
y
ennoîlre Ciel, pour endurcir nos mem*
brts. ou autres choses que nous voudrons
endurcir.
T o v T B $ les choses qui sont trop
froides
t I V K B ïr j?
froides 6c trop humides» sont celles qui
endurcissent les membres-, 8c congèlent
k$ matières. Ccstes cy endurcissent-: le
murte,píyllium,ou herbe a puces,serpen-
tine,ioubarbe, porchailles, Peau de len-
tilles» (blatrum, dit morelle, iufquiam, 8c
principalement fa semence: carde fa na-
ture il resserre 8c arreste le vif argent.Mets
donc des choses dessus nommées en no-t
stre Ciel,6c il influera tant de durté, que
çe sera chose tresmerueilleule.
La science de tirer la Quinte essence des
choses remollitiues à fin qu'elle influe .

»
mollesse en nos membres-eyés autres
.

chofis%quandil enfirabefiin.
:: í#
O R donc disons de quelle nature sont .

les choses qui rendent mot. Ce font celles


lesquelles sont attrempement coudes» 6C
n'efchauffent point trop,8c aussi nedeT
seichent point beaucoup :,6csont ce$es:la
çamomille»aluyneou abíynce jfort,eupa-
toireou aigremoine,meljiJlqt,áorax liqui-
de, mastix, ammoniac, bdellium, g^lba-
num, opopanax, les figues seiches, la ra-
cine de guymauue, huile vieil orge, la
graisse de bouc, de cheure,d'oyc»de ieu-
»

*ncs ours, la mouclle de cerf 6C de veau.


Auec les choies susdites tu rendras nostre
Ciel fort.remollistànt.
i
:
f 4. ta
8S DB tA. Qjf IN T B E S S..
ta science pour tirer la
Quinte essence des >
ebofisquifint maturatiues ey remolltti-
MCSià fin qu'elles rendent noììre Ciel. moL

VBN ONS maintenant àcongnoistre


les choses lesquelles meuríísent 6c foát
sortir le sang poiirri.8c meurtri. Et sont
celles qui sont tempérées ou prochaines
d'une chose attrempee de chaleur hatu-
3rcllc:comme sont les choses gluantes res-
serras les pores du corps,8c par ce moyen
la chaleur naturelle se renforce en de-
dans^ cuit la matière laquelle est apostu-
mee.Et sont ces choses : ladanum ,stórax
liquide, ánc$ beyrre, steçadòs, racines de
guyrriauuesjsemehcè de lih, feriegréç, du
ffomcfit'misén léuáin áueé sel, hisiìe,
raisins secs,6c beurre, tous ensemble auec
ledit frprflent: la sueur d'un homme nud
qui trauailléylasaline ou crachât d'un
homme cjui n'apòint desieuné,mifé auee
du leïiairì; Mets lés choses susdites en hò-
stré Ciéí, 6cil redtìrra à riiaturité toutes
apostumes,plús qu'on ne pburroit croire;
tes choses quifont opilatwes. .,,',.'
t
T o v B s les choses qui opilentson*
de nature terrestre 8c glueuse, 8c mefmc*.
ment cellfisquiengeudrent des ihumeur$
grosses 6c espoiíses. Ôcsonfr cestesr cy aprci
: escri
4,
t.! V K -I U %9
escrites : le pain fans leuain,oignons,fro.-
mcnt conquassé,Ia pure farine du fro-
ment»dattcs»mouf!llc de cerisier sauuage,
la graisse fromages , glands, la poudre
,
cueillie fur les feuilles de mesiier,sesama..
Ves choses incifiuesiaperitiuesey
qui nettòyent.
LBS choses qui ouurent ou percent
vne apoftume, doyuét auoir la vertu d'at-
tenuer,inciser, nettoyer 8c purifier. Et cer-
tes elles ouurent les pores 8c conduits,
qui sont opilés 8C restraints» en.atténuant
6c decouppant Jes humeurs glúeuses 8c
efpoisses,6c aussi en nettoyant seurs super-
fluïtés, 6c purgeant l'ordure des playçs.,
Mais aucunes d'icelles /hoses ouurent
dehors 8c dedans : comme forit celles qui
sont glúeuses 6c amères : 8c sentent le seí,-
comme les amandres amères. ïl y cn a
aussi aucunes, d'icelles qui ouurent tant
seulemet dedans par la largeurdes veines
intérieures :6cncpeuuent pas ojiuwrde-
hors ,pour cause que les veines sont trop
serrées 8c cçntraintes ; comme font les
choses qui sent dé faueur.amere 6c salée»
entre lesquelles est l'aluyne ou absyncef
fort.Ccrtes il y en a aussi aucunes lesquel-
les sont fort aperitiues ».8c ont vertu .sin-
f f gulierc
Jv0: DELA QJI N T E ES S.
guliere *contre grande opílation de ra-
telle : comme la scolopendre, ditcdangue
de cers.Aucunes ont débile 6c fóible ver-
tu > 8c íont valables à débile opération:
comme la semence d'orties.
Les choses qui sont aperitiues sont ce-
stes:les capresjiastc royale ou aíphodille,
costus,genciane,gingembre,cânelle,xylo-
cassia,ou bois de caíse,aíarum dit cabaret,
daucus dit panet sauuage, graiir:, de lau-
ricr,hysope,chamaedrys,dite chcíhectc ou
germandrec,iue muscate, aniz, musc, pa-
rietairc,psyliium,dit herbe à puces,men-
te sauuage ^ ou herbe au chat, millepcr*
tuiSjOu-hypericum, achc^triolet, outrer-
fle,pcrfil» leuiftícúdit ieueíse,chelidoine,
stecados,orge mpndé,tolanum dit morel-
Je,endiuie,ab(ynce,dit fort blanc,cuscuta,
dite goûte deíîíi» agaric, cupatorium ou
agrimoinc»aspicf basilic, cuoebes, fume-
terre, bois d'aloès, rubia dite garance, a-
corus dit flame bastarde, aristcdochic, ou
de íarasine, pouliot,piuoine ou peoine,
siíy mbrium ou cresson,myrre,fuzeau,ou
soy n, prassium, ou marrubium, lacca, cy-
perus ou souchet» fenouil, meures,du
thym,des porreaux,des oignons,du leuain
sel 8c de l'huile, des vcsses ou er<z,
Auec du
fistici,les cocombres,les asperges, íaffran, .'
csrha
tivn r.
eschaIottes»squille dite stipoulc, ou char-
91
pentaire, des lupins, sel ammoniac, nitre,
semence d'orties»du glayeul,auronnc, fa-
rine d'orge 8c de seues, alum 8c vitriol, a:s
vstum, verre, aloe hépatique, la semence
d'atriplex,dit arrochcs,macis,pommcs de
pin»reifort,lefromët,anet,coccognidium,
dufauon,tamarix,mauue, elpongcs,escu-
me de,mer, laîct de femme, poix liquide,
diptam, lopidium, ditpasserage, staphiía-
grie, ou herbe aux poux, Je fiel de pour-
ceau , le siens de chien, semence de me-
lons,lî rigalisse,cassia fistula,lc miel,se vin
doux. Mets donc la Quinte csicncc de cc$
choses dans nostre Ci cl,8c il aura vne ver-
tu admirable pour molliíicr 6c mcurir.
tascience pour tirer la Quinte effince des
choses mordantes quifint venir (y resth
tuent la chair viite aux pUyes.
C v âpres sont nommées les choses
sesqucllcs piquent 8c mordent les playes
.

attrempees, &font venir ausdites playes


la chair bonne 6c viue.Ç'est â fçauoir, en-
cens , aristolochie longue, dite íarasine,
glayeul ou flambe,des vesss ou crz, li-
tharge d'argent, ceruse, plomb afpala-
,
thum,ou naphtha,myrrhc, semence d'ar-.
roches,semence de tamarin, miel 8c aloè's.
Mets
5* DI 1A C|JINTB BSS.
Mets toutes cesdites choses en nostre
CicÌ,quand il sera nécessaire» & il influera
mordacité merueilleuse.
te moyen de tirer la Quinte essence des
chofis corrofiuesy pour les mettre en no-
flre Ciel
IL y a différence entre les choses cof-
rosiues 6c celles qui blessent ou font vl-
ccres. Car combien que les corrosiucs
soyent chaudes ou non, ncantmoins elles
doyuent estre de nature seiches, 8c dòy-
uentauoir la substance subtile, lesiîúelles
on met fur la chair. Celles quiblessent 8c
sont vlceratiucs, doyuent nécessairement
estre vn peu plus pénétrantes 8c sortes, car
elles percent la peau,qui est ph(s dure que
la chair, tout ainsi que les choses deuanc
dites rongent la chair* Certainement les
choses vretiques óu qui bruflent, sont na-
turellement fort chaudes, à fin que sou-
dainement elles puissent percer:áussielles
doyuent estre de substance grosse, à fin
qu en demeurant longuenient dessus la
peau, elíes la puissent amollir 8c faire de-
uenir en liqueur. Par laquelle chose nous
voyons que l'element n'auroit point ía
vertu vretique ou corrosiue, si ce n'estoit
la grosseur de fa substance» par laquelle il
òûure
t it* r.B >5
k;^aiìjre'^;âgityi8c'aii(iít
est son entretetíc-
; nièntr^aufsi son hastiueté tient le feu
par
énefle. Aceue cause nous disons quête
fcunatureid'enhautn'auroit pas fi gran-
de vertu corrosiue 8c vretîque, combien
que paràuenture tu le cuides autrement.
le ne cuide pas que tous entendent ceste
chose.
tQ$ choses corrosiues, sont cestes : Le
cuyure bruflé,selde róche,flos*ris,alum,
vitriol, tuthie, vert de gris, antimoine 8c
arsenic.
Les choses qui vlcerent 8c percent,doy-
uent.estre mises dessus la peau» pour la

percer rompre, à fin que l'humeur su-
,
perflu puisse sortir:8c so.ntcestes.cy : Le sa,-
uon,cantharides, aulx oju aillets,, adarées,
alum,racinc d'asphodiles,ou hasté royale,
os de seiches. Aussi toutes choses salées,
aigre$,fortes pu ameres,sontvlcêratiues,
'.. Lesçhosesvrctiques ouailuftiucs,sont
Us ails, pyrethmm, euphotbium, poyiitt
noir, chaux viue, moustarde, çdarces ?vif
argent, fanon, la cendre des feuilles de fi-
guier, flamniula.
Les choses qui resserrent, 8çdcseichènt
sansgueres piquer ny mordre, fqnt venir
cicatrices, 8c sont assez puissantes 8c syffi-
-,
santés pour faire playes, 8c aussi pour les
rompre
J4 DE IA QJINTI B S S.
rompre & percer : 6c ne doyuent estre mi*
ses ny appliquées fur les corps, que le
moins que Ion pourra faire: 8c sent telles:
Le cuyure bruflé, melilot, galles, alum,
fleur de grenades, fpodium, efponge bru-
flec,pierre eíponcc bruslee,aIoè"s, litharge»
carabcimouches cantharides,plomb bru-
flé^ ceruse. Mets ecs choses dedans no-^
stre Ciel ,6c elles influeront 6c mettront
en iceluy leur vertu 8c propriété.
*
ta science pour influer en neîlre Ciel la
firce conglutinatiue. C" consolidatiue)
quand il fera necesìité.
LES médecines soud. it 8c conioin-
gnent par le moyen de ce qu'elles sont
glúeuses, ou en nettoyant les playes, 8c
renouuellant la chair, 6c reíÏÏ;rrantles le-
ures l'une contre l'autre de i choses des-,
iointes 8c séparées : 8c sont te îles : Le pia-
stre feuilles de cyprès, ùrc^colle, bolus^
,
Arménus,aloës,efcorce d'ent ns,myrrhe,
bdellium,litharge,fleursde grenades,mu-
mie, sang de dragon,asphahum>amydòn,
yuraye, leuilles 8c glands de cheso.es, ser-
£entairc,tuiles bruflees, cocque ou esçail-
;desoeufs,filet bruflé»8cpoils de Heure
bruflés. Mets donc toutes ces choses en
nostre Ciel,8c merueilkuscment elles in-
flue
I I V Rr B X*. ft
flueront en iceluy vert u 8c force congl u-
tinatiue.
** ta science pour afpger en nostre Ciel là vertu
atténuâttuey ou diminuant.*
G B c V sont les choses lesquelles atté-
nuent 8c diminuent par vertu de leur cha;
leur : car certes elles diuisent 8c séparent
les parties de la chose en laquelle elles
ouurent 8c agissent par leur chaleur : ainsi
Íjue.nous voyons le miel 6c la neige le dis-
ou!dre8c séparer auprès du feu. Or la fil-
mée estant desuoyce entre son assiette sé-
pare vne partie d'auec l'autre. Les choses
cyapres eserites font communément cela
au corps humaimc'est à fçauoir, asphodè-
les ou haste royale ,cassutna,dite goûte de
Jin,auronne»ammi, fleur de romarin, ari-
stolochic,ammoniac,arscnic, assa foetida,
agaric» ails, oignons, baume, cyperus, ou
souchet, chamaedrys, ou germandrec, iue
mufeate, camomille, canelle, tuthie, câ-
pres, cygue» alum, figues seiches, coriari-
dres,nu nte sauuage,porrions,agrimoine»,,
dé la roquette,6cía semëce, euphorbium»
fenegré, herisson^lie de vin ,.gaibanum,
gomme de citron, gentiane, glayeul,hy-
îppc,du son,mastix, pouliot sauuage, vi-
triol» semence d'orties, xylobalsamum»
pouliot»
5>tf n B LA QJINTB B S S.
pouIiof,graïris de pin,peoine,sauine,píyl-
lium,ou herbe á puces,petrolc,capsiá,dite
passeragcrue, nitre,fuzeau, fagapenum»
térébenthine» opopanax, narciíse, poix li-
quidc,poix naualc,stechades,scolopendre,
sclarria, semence de lin, raisins secs, sang
.

__.de belette, siens dé vache, graisse de lyon*


8c castorcúm. Mets la Quinte essence des
.
choses deuant dites dans nostre Ciel 8cil
»
aura vertu fort attenuatiue.
iLe moyen pour affigèr en noître Ciel, la
vertu des choses qui decouppentjncifintt
ou entament.
f ovTis
médiocrement
choses aigres, decouppent
humeurs,8clesdiui-
les
, sent,par Payde de la chaleur du Ciebmíais
le yin^igre faict de vin sort 8c puissant»
', T?Mr.c4níedésatrop grande subtilitépe-
; rìetránteifairoperation iusques aut lieux
''lointáirisîmaisies autres humeurs aigres
exercent 8c font leur opération és pro-
cliainslieuX.Cccy.sontles incisiUes. Agri-
A ,nïóíríç,ìcílla,dice stipoule,fcyperus,dit sou-
chet ,.gèrmandreé, iue mulcate, pétrole,
póyure noir,larue,nitré,rrtfeîycépula»
brouët ou iiís de pois cicc'dcs erz,òù ve£
ses, sel 8ç vinaigre. Mets donc en nostre
Ciel la Quinte essence de ces choses, 8c il
aura
IIVRI ï,, 5f7
aurá vertu merueilleusement incisiue..
Lascience ey moyen fourfaire que nostre
Ciel mondifiéey nettoyé la peau.
LES choses qui nettoyent la peau,
doyuent estre chaudes: neantmoins elles
ne.doyuent pas estre de substance trop
grosse ny terrcstre:8c sont cestes : Abíynce
ou fort, oignons, camomille, racine de
suyn pu suzeau,racine de cocombre sau-
uage,guymauue,auronne,huilevieil,fro-
mage,romarih;Aúecla Quinte essence de
ces choses nostre Ciel nettoyé la peau.
ta science de mettre en noîíre Ciel la
Quinte efience des choses diaphoreti*
question yaporatiues*
I L est nécessaire tjue les médicaments
euaporatifs soyent de leur nature chauds,
à fin que par Jé's pores ouuerts les hu-
meurs s'appetïssent en fumée» 8c les fa-
cent, euaporér. Et sont ceux cy: farine
d'orge,ânis,assasoetida,rue,pyrethrum,Ia
poix,le nitre,galbanum,le sel,figues, per-
sil, inanol^ne^semenced'órtiés, fauine»
briom^^t^WìN^oleuree, vieil huile,
pou4jc)ila^ge^y^kl, oignon, reifors,
fiénSde.yacfté^urònne, aristolochie, ra-
cines d'ásplifcftíês i fâdihes de cocombre
J>& DI LA QJINTI Uî.
sauuage. Si tu mctsîlcschosesdessusdites
cn nostre Ciel il cuacuera 8c conuertira
ks humeurs cn fumée,, auec l'aide de la
>

Quinte essence d'icelles.


ta science pourfaire que noîíre Ciel
fittrepercutif.
L B s choies repercutiucs sont celles
qui déboutent 8c ostent euidemment les
humeurs de la partie enflée ou malade.
Lesquelles choses sont de nature froide, à
fin qu'en contraingnant le membre,6c re-
tenant l'esprit, elles puissent renforcer la
vertu du membre expulsiueJEt sont celles
lesquelles sont cy apros escrites, Cimdlia,
gIands,iusauiame,pauot, reifort» mercu-
riale, plomb, solanum dit morelle, riypo-
cistis, acacia» les fléaux 8c tendons de la
vigne,auec lesquels elle s'aggrappe 8c ti$t
à quelque chose, capilli Veneris la Jou-
,
barbe. Auec ces choses tu rendras nostre
Ciel repercurif.
ta science pour etffger en
noTtre Cht la
vertu ey puissance des chosis qui fint
dormir*
Lis chòIc%liy|Lbntdormir,font cel-
pourîÉuse
les lesquelles de leur trop
grande frigidité» en resserrant les nerfs, 6c
bou
i i v R B r. 99
tbouschít les conduits des esprits animés,
elles ameinent 8c font tel cstonnement»
qu'on ne íçait point qu'on fait. Et sont
ccstes icy :Pauot noir, opium mandra-
,
gore , le iusquiame mis dessous le pois-
son dit torpédo, ou torpin, la salamandre
-,

pilée, Peau froide, lentille aquatique, iou*


barbe,porchailles,píyllium ou herbe à
puces. Mets la Qujnte essence des choses
deuant dites en nostre Ciel,8c fans faute il
fera incontinent dormir, plus qu'on ne
pourroit croire.
Science pour affiger en noîíre Ciel la ver*
tu des chofis mordicantes mwdtWh
» QU
tes ey piquantes.
L B s choses ayans lasaucur fort salée
auec acuité ou subtilité, sont mordantes
auec afpreté. Et sont ccstes : Oliues confi-
tes auec sel 8c eau, le porreau, arsenic, les
mouches cantharides ,le suc d'ellébore, la
racine de cocombre sauuage* Situ mets
f la Quinte essence de ces choses en nostre
. Ciel, il sera fort mordant auec afpreté.
.
tascience pour adiouîter à nostre Ciel la
firce ey vertu confirtatiue.
L B s choses qui purgent les humeurs
du coeur 6c du çerueau» consortent : eo^n-
g x me
ÏOO DE LA QjriNTB B S S.
me font cestes: le scnc,stechados,cassutha
dite goûte de lin, (ârcocolle, tous les my-
rabolans, fumeterre. Aussi les choses qui
clarifient8cesclarcissent le fang,cohfor-
tent,comme Por,l'argent,6c les perles.Les
choses aussi ayans quelque amertume sa-
lée côfortentícar par la grosseur 8c espois-
seuf de leur substance, aussi pour cause de
leur amertume ,élles aident 8c secourent
íès parties des membres :6c retiennent
l'efprit,par l'aideduquel les vertusceu-
urent 6c besongnent: comme fait l'ab-
synce fort.
Toutes choses aussi qui renouuellent
6c remettent en son premier estre l'efprit
vital òu ayant ame,sont confortatiues,
comme la rose. Aucunes confortent la
vertu digestiue de l'estomachîcomme fait
lacanelle. Les autres, excepté celles qui
sont dessus nommées» sont merueillcuse-
ment confortatiues:qui sont telles, ambre
gris, camphre, saffran, sumach, berberis,
dit espinevinette,mente, cypérus,dit sou-
chet,xilocassia,sandáI,galanga, des caròt-
tes,zedoar,pommes de citrori,8c ses feuil-
les, grainede paradis, bourrache, basilic,
aspic, cubebes,ftorax, mastix, musc» bois
d*áloës,noix mufcades,macis,giroflds»ca-
lamusaromaticus,scariola,ditecichórec
Mets-
t IVM 1. 101
Mets donc cn nostre Ciel la Quinte es-
sence de çes choses, 8c elles le rendront si
mçrucillcusement confortatif, qu'on ne
pourroit* croire.
ta science pour mettre en noîíre Ciel la
fine ey la vertu d'osier le venim de no~
ftre corps.
N o s T a E Ciel aura tresgrande vertu
8c pouuoir de dechasser le venim dehors
du corps, si tu mets cn iceluy de la chair
de gelines, ou de coc, des noix, de la the-
riaque,grande 8c petite,les raues, les ails»
6c toutes autres choses lesquelles sont
efcrítes dans les liures des Médecins con-
tre les venims. Certainement par l'aide
d'icelles, nostre Ciel acquerra vertu 8c
puissance contre le venim.
Considération d'attirer la Quinte essence
des ebofis minérales) ey métalliques< '

Ç q MB i B N que par. cy deu^nt nous


auorìs enseigné désirer }aQuinte essence
tant seulement de$cÌ>oses lesquelles serr-
uoyent à nostre entreprinse, neantmoìn?
nous mettrons iCy dauantage auec l'aide
de Dieu la théorique 6c démonstration de
tirer la Quinte eílçnce de toutes choses
inínerales»en autre manière que n'auons
g 3 feict
lOt DE LA QJUNTB ISf.
-faict cy desius. Et premièrement, cOrrì-
ment la Qm'nte essence de Por se doit ti-
rer. Laquelle chose tu seras en ceste ma-
nière. Tu réduiras ton or en chaux, selon
le moyen qu^ iet'ay enseigné dessus en la
derniere science duquatricme Canon ou
chapitre. Qupy íaict, tu prendras du vin-
aigre distillé, ou de Purine vieille, 6c la
mets dedans vn vaisseau de verre bien lar-
ge :6c faut qu'il y ayt de ladite liqueur
presque à la hauteur de quatre doigts.
Puis iette ladite chaux de Por dedás icelle
liqueur, 8c la mets en vn trefehaud Soleil
au fort de l'csté,8c la laisse lá : 8c tu Verras
au dessus nager vne liqueur comme h uile»
semblant vne petite peau : laquelle tu re-
cueilleras auec vne cuilliere,ou auec vne
plume, 8c la mettras en vnaîítre vaisseau
de verre,où il y ayt de PeauJEt en telle ma-
nière tu recueilleras par plusieurs fois le
iour ladite liqueur, iusques à tant que tu
verras qu'elle ne jbontera ny nagera plus.
Puis mets fur le seu ladite eau» à sin qu'el-
le s'euapore du vinaigre. Et quand ladite
eau seraeuaporee,8c deseichee,la Quinte
essence du vray or tant seulement te reste-
ra. Plusieurs Philosophes ont appelle ce-
ste Quinte essence d'or ainsi tirée, Huilé
incombustiblcrauquel ils ont mis les tres-
>
grands
t! V H B f• 10}
grands seércts des Philosophes. Et si tu
mets ceste Quinte essence en nostre Ciel,
tu pourras infailliblemviît recouurer hi
nature perdue ,6c fans aucune doutera-
mener 6c rauoir la vertu 6c puissance de
ieun.sse f8t aussi prolonger la vie iusques
au dernier terme de vie qui nous est or-
donné de Dieu. Or maintenant ie t'ay de-
clairé 8c enseigné vn treígrand secret pour
la réparation 6c entretenement de nature
humaine, 8c semant à autres plus gran-
des choses» lesquelles tu ne dois reueleraV
aucun. Et note bien, que cestuy Huile ou
Quinte essence, a tresgrande douceur 8c
!propriété pour appaiser6c oster la dou-
eurdes playes 8c aussi à guérir les vice-
»
rcs 8ccicatrices, 8c plusieurs autres maux
8c diuerses maladies, plus qu'on ne pour-
%

roit croire.
Lafiiencepour tirer la Quinte essence de
l'argent4* plomb, ey de l'estain.
C o M B i % N que la Quinte essence de
l'argent se puisse tirer comme celle de
Por»neantmoins ie t'enseigneray vn autre
moyen : 8c le magistere grand est, que tu
ayes du vinaigre distillé, auquel mettras
de tresoon tartre calciné, auec du sel am-
moniac dans yne fiole,puis mets la chaux
g 4 de
104 1>B IA Q.V,TNTB.#BSS.
de l'argent, laquelle je .'t'ay enseigné de
faírè cy dessus: 8c Pest'oupë incontinent 8c
sigillé auec le seel de* sapience» à. fin que
la vertu n'euapare. Apres ce tu la&cjttras
dans le /entre du cheual, 8c laJaisseras là
demeurer huict ou dixiouVs. Puis âpres
la
tu mettras dans vn fourneau pour la
faire distiller en vn alembic de verre. Tu
verras premièrement monter le vinaigre,
en âpres la Quinte essence de l'argent
montera en forme d'argent vif» qui est
chose merueilleuse. Laquelle Quinte es-
sence est telle 8c a de si grandes vertus és
ccuures admirables, qu'il n'est licite à au-
cun de le reùeler.
ta science pour tirer la Qjjintè essence de
l'argent viff du vitriol Kommain, eyde
la couperose.
LE treshaut 8c trefglorieux Dieu a
tellement ordonné 6c diiposé k Quinte
1

essence de l'argent vif»de la couperose, 8c


.
du vitriol, que Ion la tire inuiíiblement
auec admiration. Car quand on sublime
l'argent vifauec le vitriol,la couperose,8c
sel commun, alors la Qjuinte essence du
vifargent monte tresolanche, 8c pour cer-
tain attire auec elle la Qumteessencçdu
vitriol 8c de la couperose. Et quand tuas
Par
1 I V A B I* 10 C
l'argent vif sublimé auec ces deux, tu as
inuisiblement la Quinte essence du vi-
triol 8c de la couperose cachée en là.blan*
cheur susdite du vifargent.Et celle Quin-
te essence inuisible s'appelle Soulfre des
Philoíbphes,inuisible,6cmerucilIeux.Et
pour ce dient les Philosophes que leur
,
soulfre n'est pas le soulfre vulgaire ny
commun: laquelle chose n'a esté congnue
de beaucoup de gents. Cestuy souffre icy
a telle nature, que soudainement il con-
gelé le Mercurc,en blanc, plus blanc que
neige. Etpource qu'ils sont d'une mefme
nature, Ionies sublime tous deux ensem-
ble. Il faut noter, que le vif argent subli-:
mé a aucunes parties' combustibles, 6c a-
vne Quinte essence laquelle ne peut estre
corrompue par aucun engin humain.
Donc nous disons, que si tu mets l'argent
vi{ sublimé en eau corroiîue faicte de v'w
triol6c de íalpcstre, il est certain qiie sou-
dain il se conuertiraen amagalme 8c eau,*
Or mets donc ton vif argent, qui est su-
blrmé»auecdu vitriol 6c sel commun bien
blanc dedans de Peau corrosiue dessus
nommée, 8c le laisse demeurer là iusques '
à ce que ledit vif argent soit tout conuer-
ti en eau pure. Mets tout cela distiller, a-
donques tu verras monter premièrement
g ; Peau
10* OB tA QJINTI BSS,
Peau corrosiue puis âpres montfcra la
,
Quinte essence du Mercure 8c du vitriol
cnlemble,ii blanche» que la blancheur de
la neige ne peut estre comparée à la blan- '
cheurd'icelle Quinte esse n ce :6c au fonds
du vaisseau restera vne partie du Mercu-
re bruslec 6c laide. Cecy estre faict,tu dois
reïterer la distillation de la Quinte essen-
ce cn ladite eau forte,6c sublimer comme
dessus iusques á trois fois ou plus, tant
3u'il ne.demeurc aucunes feecs ny rcsi-
enceau sons da l'alembic, 8c que tout
mote en haut:8c alors auec l'aide de Dieu
tu auras la Quinte esiênce du Mercure 6c
du vitriol ensemble parfaictement sépa-
rées. Siqueîcun la prenoit» ce seroit vne
t|esgranac chose : car il a de grands cho-
ses 6c merueiiléuses,depuisquc fa Quinte
esssnecest faicte & deuenue de la nature
de Por incorruptible 6c est plus incor-
,
rompable que Por. Et fi de la Quinte es-
sence de Mercure tu veux tirer la Qu[inte
essence du vitriol,oude lacouperose,rnets
les dans vinaigre distillé ou en autre, 8c
les laisse reposer long temps : 6c quand tu [
verras que lc vif argent demeurera au
sons, certainement la Quinte essence du
vitriol 8c de la couperose demeurera au
vinaigre.Et si tu veux approuuer euidem-
ment
t 1 V R i |. 107
ment celaiprës d'autre vinaigre, 6c estâins
du fer dedans par plusieurs fois. Puis mets
cestuy vinaigre auec celuy dans lequel est
la Quinte essence du vitriol ou coupe-
rose ,6c tu auras vne chose fort rouge 8C
rcsplendiflante, laquelle tu distilleras par
vn filtre.Puis tu la mettras en vn vaisseau
de verre large dessus, à tres petit 8c lent
feu,8c recueille les nyeulcs noires lesquel-
les s'engendreront au dessus, adonques te
restera au sons la Quinte essence plus
belle que tout or, laquelle est bonne pour
guérir les playes, 8C les maladies corrosi-
ues » tout ainsi que la Quinte essence de
Mercure guérit les fistules chancres 8c
»
plusieurs autres maux.
ta science pour attirer la Quinte essence
dufir ey du cuyure.
X A Quinte essence du fer 8c du cuy-
ure se tire en ceste manière. Tu prendras
leur limaille 8C la mettras chacune à part
dans du fort vinaigre, auec du sel com-
mun, ou sel ammoniac, dans vn vaisseau
de verre» 6c la mets en fort soleil 6c chaud,
8c alors tu verras efleuer <lu fer, vne chose
dessus ladite liqueur, laquelle on nomme
Crocum ferri : 6c du vaisseau où est le
cuyure s'esleucra vne chose verde»que Ion
appel
I08 DI IA QJINTI B S S.
appelle Flosams, ou Verdet. Et auec du
vinaigre on fait de la ceruse du plomb
limé, laquelle est la Quinte essence d'îce-
luy plomb. Toutes lesquelles choses des-
susdites sont vtiles en médecines»
ta science pour tirer la Quinte essence du
Soulfie, de lyOrpiment, 0* de Sang de
dragon.
CiRTAiNiMiNríIte fera néces-
saire de pulueriser le soulfre : 8c cela saict,
,

mets la poudre dans vrine vieille fur Je


feutreílent 8cpetit,8cle laisse là dessus
iusques á ce que Purinesoítcoúlouree:6c
quand elle seracoulouree»escoule la,6c ía
mets à part. Derechef mets d'autre vrine
dessus ledit soulfre, 8c la laisse là iusques
elle soit coulouree. Puis quandellesera
cou lourée, efcoule la, 8c la mets auec la
première. Remets encores dessus ledit
ibulíre de i'urine, tant de fois que tu vou-
dras, iusques à tant qu'elle ne vienne plus
coulouree. Cela faict,tu prendras toutes
lctlites vrines ainsi coul0urees,ensemble>
6c les mettras fur le feu pour faire eua-
porer l'urfne,8c la Quinte essence du soul-
fre demeurera au sons du vaisseau,laquel-
le tu mettras envn large vaisseau de ver*
re»a:uecdiívinaigré:puis la mettras au feu
t I V R B 10*
T.
qui soit petit& lent. Adonques,s'il y a
rien demeuré de la graisse du soulfre, elle
s'efleuera par la force 8c vertu du vinaigre
en forme d'une nbule noire, laquelle tu
osteras auec vne plume. Alors la Quinte-
essence du soulfre te demeurera si treíbien
f»urgee 8c nette, que la beauté de Por ne
uy peut estre accoiviparce. Tu feras en
telle manière des autres choses sembla-
bles,comme d'Arscni^d'Orpimentjôc des-
autres choses minérales.
La science pour attirer la Quinte essence
de r Antimoine eyde la Marcasite de
y
plomb.
L B Dieu du Ciel toutpuissant est te*
smoin, que ie te reueleray maintenant vn
frand secret, qui ne fut onques reueíé à
pmrne, ou à tóut le moins il a esté con-
f de
les
de
nu peu gents.
secrets.
Or
Tire la
cecy est'le
Quinte
secret
essence
e tous
deí'antimoine ,dont la maniercêst telle:
JPrens de l'antimoine, 8c le puluêrise si
subtilement, que Payant entre les doigts
ònne le sente poiht.Puis mets ladite pou-
dré dans dutreftoh vinaigre distillé, 8c la
laisse là iusques : à ce que ledit vinaigre
soitcouloure, lequel quand il sera çpii-
íòúré, faut escouler 8c le mettre à.part.
^•| '." ' ...puis-
IIO D B t, A NTR ISS.
<IV ï
puis mets derechef d'autre vinaigre di-
stillé fur ledit antimoinetdessus vn peu de
feu, iusques à ce qu'il soit cous ouré : puis
l'elcoule.ôc le mets auec le premier.Et fais
ainsi tant de fois, que ledit vinaigre ne se
puiflepluscoulorer. Puis prens tous les-
dics vinaigres ainsi coulorés,8c les mets
distiller dans vn alembic de verre : 8c tu
verras monter premièrement ledit vin-
aigre^ uis âpres tu verras vne chose mer-
ueilIcusc.Car tu verras descendre goutte â
goutte par le bec de l'alembic comme
mille petites veines de la benoite mincre
rouge,commcseroit le sang. Laquelle be-
noite liqueur tu mettras en vne fiole de
verre jy>art. Etayant celle liqueur, to as
vne crfpscjà laquelle tout le trésor du Mon
de ne pòurroit estre accomparé.Çonsidcre
ce tre%rand miracle,euident 8c manifeste.
La Quinte essence de Pantimoine rouge
est si douce»que la douceur du miel ne luy
seauroit estre accomparee. Certes ie te dy
en charité de Dieu, que l'entendement
humain ne pòurroit comprendre ny croi-
reia valeur ny la vertu merueilleufe 4e ía
Quinte essence dudit antimoine. Qiic
veux tu que ie te die ? Aristote au liure du
secret des secrets dit, que Pantimoine est
son plomb : combien qu'il ne le nomme
point
tIVKB 7. II!
point par son nom propre d'antimoine.
Croymoy, car ie te dy qu'il ne fut iamais
cn toute nature vn secret plus grand, ny
sera. Considère cela que ie dis, 6c sois bien
aducrti que plusieurs hommes ont tra-
uaillë 6c prins peine pour pouuoir subli-
mer les choses mineralcs:6c toutesfois ils
ne sont iamais paruenus à auoir la Quin-
te essence de Pantimoine que ie t'ay dit
dcsius.Siietedisois mille fois que cecy est
le secret des secrets, ie ne serois iamais
suffisant à pouuoir exprimer ny declairer .

la moítfédu secret. Celle Quinte essence


oste la douleur de toutes playes, 8c les
f;ueritmerueilleuscment.La vertu d'icel-
e est incorruptible, miraculeuse *&c vtilç
plus qu'on ne sçauroitdire. Elle yit estre
pourrie en vn fumier quarante iours»
estant dans vne fiole de verre bien seellec:
6c alors elle fait oeuures merueitleuses,
Cecy estonne bien,de voir sortir d'une
chose minérale, chose tant douce. Ne cui-
de point que cela que ie t'ay maintenant
dit soit chose impossible. Or note bien,
que si la Ceruse est mise dedans le vin-
aigre distillé, 6c qu'elle bouille deux au
trois heures, iusques. à tant que ledit vin-
aigre soit èuaporé, tant que ladite ceruse
demeure espoisse comme huile : cela est
dit
Ht B B XA Q^V I NT B B S S.
dit 8c nommé Huile de plomb ,8c a vne
douceur molle 8c sans saueur.Mais ladòu
ceur de la Quinte cttkncc de Pantimoine»
laquelle est rouge,6c contient en elle le se-
cret de tous les secrets, est douce, 6c meil-
leure que toute la douceur du miel,ny du
succre,ny d'autre chose quelconque.Croy
moy, 6c reuire tous les liures des Philoso-
phes, 8c cherche dans iceux le plomb des
Philosophes : tu ne trouueras iamais son
nom, nyqùel i] est : aussi tu n'y trouueras
aucune chose minérale que lort puisse su-
blimer en rougeur, excepté le vif argent.
Trauaille fort, 8c louëDieu des choses
lesquelles ie t'ay dit. ,

ta science pour réduire en eau Vargent vif


sublimé où bien sa Quinte essencesepa*
y
r*e, eneauy laquelle chose selon les Vhilo*
sophes s'appelle laiél de Vierge.
Tovs esprits sublimés, comme est
l'argent vif, 8c aussi fa Quinte essence, ou
J'arlenic sublimé, ou le soulfre, ou le sel
ctmmoniac,8c entens principalement ce-
cy pour l'argent vif sublimé, car certes tu
lc reduiras ainsi en eau, ou cn laict virgi-
nal,comme les Philosophes le nomment,
dont la manière est telle:Prens de l'argent
vif sublimé, ou de sa Quinte essence» 8c la «

mets.
L I V.fc I , I*
,
Hj
mets dans vn vaisseau de verre, ou verrais,
sé, qui soit bien large 8c: grand: 8c le mets
sur le tripieddes secrets»c'est à dire au
four, des Phisosophes,là ou il y a vn engi$
rneriieilleux, à fin que cela qu'on y *nei:
soit digéré également de toutes parts. Et
se fa.it ainsi ledit founTâ feras les murail-
les du four rond» de la hauteur de demy :
pied, 8c dessus cela tu mettras vne lamine
de fer de telle forme *è-. 8c la mettras <de
telle sorte, que ks costcs de la lamine 'nç
touchent, point les parois, d u four, maí$
se soustierdra fus. les quatre bras, 6c la
chaleur montera entre; ïa. lamipe $c le
fou mea u, to ut a u tour. Et est à e rite ndre*
qu'il faut que tu ayes laissé y n petit?por- .

tail au dessous prés terre, pc»ur«lettrele


charbon. Puis dés la lamine en haut totit
au tour tu feras fuyuant fa rondeur que
tu as commencée»ton fourneau,de la hau-
teur de demy pWd.iui eriuirofi, P uis? aprc$
tu feras faire au tupiriier^viie,voûte d$
terre bien ronde, à la rondeur du dedans
dudjt fourneau, de laquelle voûte tu cou*
urirás ton fourneau :6c au costéduípurt
neau au dessus de la,lamine tu fera$ vne
petitefenestre,Uqueíletu estouperas auee*
vn couuercle de terre faicttout exprçs* Et
en ceste manière tu as ton four parfaict.
h Tu
114 DBLÁQJÏ NT B E S S.
Tu dois estre certain, si tu as bon enten-
dement, que cestuy four eschausse égale-
ment tout autour de luy: car la chaleur
ne peut sortir par le bas, pour cause de la
lamine laquelle l'engarde 8c empesche :i
«este cause il se iette vers les costés, 8c des
costésil est renuqyé au mylieu. A ceste
cause nous auons faict tout exprès nostre
' four rond. Et quand tu voudras mettre
ton vaisseau dedans tondit fourneau, tu
mettras fus la lamine trois dents de terre,
de la hauteur de deux doigts également
distante l'une de Pautre.Et puis tu auras
vne eseuelle de terre bien, vernisiee, la-
quelle tu mettras fur cjfes trois dents.Et en
celle eseuelle tu mettras trois autres dents
qui seront moindres, fur lesquelles tu ap-
pliqueras 6c colloqueras ta fiole de verre
bien scellée, dans laquelle est ton vifar-
gent sublimé : 8c Iacouuriras d'une autre
eseuelle de terre, qui spit correspondante
á celle de dessous. Et soit ladite fiole logee
entre les deux escuelles, tellement qu'elle
ne touche pas de l'une des parts ny de
l'autre, nv le sons, ny les costes. Et pource
qu'il esta présupposer que la teste,ou bien
la moitié du four peut estre ostee, nous
1'osterons 6c recouvrirons quand nous
voudrons. Cecy est le four tressecret des
Philo
I I V * B T. ] 1J
Philosophes,à la congnoiílance duquel
peu de gents sont venus: 8c dans iceluy la
digestion se fait cgalemêt de toutes parts..
Quand donques tu voudras conuertir 8c
résoudre en eau ou etrláict virginal, fe
Mercure íublimé,ou quelque autre esprit,
mets le dessus la lamine entre la dent 8c
l'eseuelle auec la chose diligément broyée
8c puluerisee, 8c ne le cou ure point, mais
fais que Pair chaud frappe la matière net-
tes luy donne le seu de trois charbons,
car peu de feu y furrìt:8c continue ledit feu
huictiours naturels. Et là l'efprit sccal-
'cineraenestuue chaude 8c seiche. Puis
âpres oste le, 8c le broyé bien fur lé mar-
bre,iu(ques á ce qu'il soit inpalpable. Ce-
la faict, mets la matière dansvn alembic
de verre,8cpuis la fais distiller dansle
baing Marie, dessus vn chauderon d'eau,
tellement qu'il ne touche point Peau de
deux doigts prés, mais soit pcnduen Pair,
8c soit faict du feudessous le baing. Et cô-
bíen que la matière du vif argent ne tou-
chepoint l'eau,neantmoins estant en cel-
leestuuechaude 8c humide, elle se con-
uertira en eau, parce qu'elle a esté bien
calcinée, 8c fort puluerisee. Adonques tu
mettras ton alembic dessus, 6c distilleras
ton laict de vierge tres clair. 8c ce est la
h » Quinte-
Iltf D! IA QJ1NTI IS$.
Qyinte essence tant du Mercure que dit
Vitriol xhestees ensemble laquelle a 8c
»
contient en soy le secret des secrets. Le feú
de nostre fourneau consiste en la mesure
8c le poids de la digestion des choses vq-
latiles.A ceste cause quand tu fais ton feu»
tu dois mettre ta main par le permis que
tu as faict destus la lamine, 6c doit ledit
feu estretel, que tuy puisles tenir ta main
fans dommage : 8c si le feu est trop gros»
diminue le, 8c prens garde en la fixation
de toutes choses volàtiles,qu'elles ne s'en-
uolent.A ceste cause, il faut sigiller la ma-
tière dansvne fiole de verre,8c puis y fai-
re petit feu. Entensdonques ce moyen de
tirer la Quinte essence en ceste partie, car
c'est vne chose si grande,qu'on ne le pour
roit croire.
ta science pour faire le fiu propice & con*
uenable^qui est sans charbon} fansflam*>
bey ey fans lumière ayant plus d'opéra*
i
tion que le fiu visible » ey opérant tout
ainsi que lefiu des enfirs.
V sx c E L L EN c B du secret du feu
conuenable est si fort grande, que Ion ne
sçauroit declairer sa vertu, 8t se fait en ce7
ste nianiere.Prens de l'argent vif sublimé
auec du vitriol, 8c du sel commun : mais
fa
t I V R Br. 117
sà Quinte estencç ainsi que dessus tirée
seroit meilleure. Puis âpres prens du sel
ammoniac, sept fois ou dix sublimé, au-
tant de l'un que de l'autre, 8c les broyé
bienfort,pouren faire poudre bien sub-
tile. Apres ce, mets la dessus vn marbre
bien estendue 8c la mets de nuict en Pair
,
bien serain 8c paisible, ou en vn celier
bien froid: 8c là celle poudre se conuertira
en eau, laquelle tu mettras cn v n vaisseau
de vcrre»bien fort, 8c bien cuit : 6c la gar-
de. Ceste eau est de si grande opération 8c
effect, que si vne petite goutte tombe fus
tá main soudainement en vn clind'ceil
»
elle la percera.Pareillement sielíe tombe
fus vne lamine d'argent,de cuyure, ou de
ses» elle la percera. Et a ceste eau ou feu
télle vertu,que les métaux qui sont dedans
mis, comme argent, cuyure, ou estaing,
sont par elle conuertis en semblance de
perles. Si quelcun sçauoít attremper 8c
modérer ce feu, ou eau, certainement il
ëstaindroit tout feu volage,6cde sainct
Antoine,en moins que de le regarder, 8c
gueriroit soudain toutvlcere8c maladie
corrosiue.Et notez,que plusieurs fçauans
ont nommé 8c appelle ceste chose dans
leurs Uures,Sel amer :toutesfois ils n'en-
seignent point le magistere diceluy.
h j ta
1 I 8 DítAQJVIN ri s s,
B
La science du magiîleje de l'opération de
ta tresfirte eau ey vertueuse outre me-
sure.
D i E v créateur des secrets, a faict tant
de choses admirables en Nature, que no-
stre entendement n'en fçauroit compren-
dre sinon bien peu, 8c aussi nostre langue
ne peut dire ny raconter les merueilles de
Dieu, sinon en bégayant. Pour ce ie te re-
ueleray icy vn grand secret en te mon-
»
strant comment tu dois faire l'eau qui a
opération diuine. Le magistere est tel:
Prens de treíbon tartre blanc, qui soit cal-
ci né,8c le mets dans quelque vaisseau de
tcrre,oude vcrre,8c iette dessus ledit tartre
calciné la meilleure eau ardant que tu
pourras trouuer : puis mets la chappe des-
sus Palembic,5c le fais distiller : adonques
iî distillera Peau ardant fort affoiblie, la-
quelle tu osteras : car elle ne vaut rien, si-
non pour lauer blesscuresdes membres,
ou pour les yeux.Adonques prens ton tar-
tres tu le trouueras fortifié au doublc,6c
le pourras esprouuer à chacune fois auec
la langue. Puis âpres calcine ledit tartre
bellement au sourde reuerberation,6c de-
cchefmets plusieurs fois dessus de Pau-
rre eau ardantícar à chacune fois il se ren*
torcera outre mesure. Et le pourras telle-
ment
LIVRE r. II*
ment fortifier»qu'il n'y a action ny opéra-
tion crece,qui luy puiíseestre accaparée.
A chacune Vois tu trouueras ton vaisseau
rompu : à ceste cause il est nécessaire que
tu ayes plusieurs vaisseaux pour le gou-
uernement 6c magistere d'iceluy.Etsi tu
veux qu'il ayt cent fois plus de vertu»
broyé le foi t,6c le mets dessus vn marbre»
à fin qu'il fe con ue r tisse cn eau en lieu
»
froid 6c humide. Laquelle eau tu mettras
dans vn fort vaisseau de verre:& mets dans
ladite fiole du sel ammoniac 8c la scelle
»
incontinent, car autrement sa vertu s'en
iroit.La vertu de ladite eau est telle,qu'el-
le guérit en moins d'un seul regard d'oeil,
toutes playes qui fout faictes de blessures»
ou de rache, de gratte 6c tigne :8c auíïì
Í'uerit incontinent toute chose sortant de
on lieu. Mais il n'est point nécessaire de
mettre du sel ammoniac dans ladite eau»
pour guérir la rache ou les playes. Et si tu
yeux augmenter vertu fa iusques au der«
nier degré, mets auec icelle digne eau le
feu çonuenable:6c adonques elle ouurera
plus que le feu d'enfer. Or si dans la pre-
mière eau, en laquelle n'y a point de sel
ammoniac,tU mets le vif argent sublimé,
auec vn petit de chaleur» elle le viuifiera,
6c semblablement elle reduira toutes les
,-..;, ^ v h 4 ' cHaux
110 DELA C^V ï N T B ES S.
chaux des corps, 8c fait choses merucil-
' leuses. Et s'il aduient que le feu lequel
íiòus áuons enseigné au précédent cha-
pitre, vienne à se respaiidré sur le vaisseau
rompu dessus les cendres, amaíle sori-
gríeusement cela que tu trouueras ern-
pMépafmy les cendres,6cle rrietsdessus,
le marbre;8c cela sccònúertira 8c résou-
dra en eau,comme cy deúànt nous auons
ditîác telle puissance,comrne
aura vertu 8c
le deuant dit. Garde bien cela,càr c'est vn
grand secret.
ta science pour fiauoir séparer l'or d!auec
.
l'argenhquand ils fint méfiés ensemble.
:

ON fait plusieurs ouúrages ausquels*'


ilv a de l'or 8t de l'argent meflés erisem-'
bíe còmme quand on dore dés tasses, et
:
guieres, 8c ioyaux d'Edefqucs, 8c de gen-i
tilshommes. Quand donc tu voudras se-
(>arer l'un de l'autre, mets celaLeri petítèá
aminés, òu le lirnë bien subíilèrhènty 8c
puis mets lesdites larhines où Jiitiaille eri
eau forte 'faicte de vitriol 8t de salpêtre,
&c soudâíri le seiil argeht se dissoUdtafetir
eau : car celle eàù forte ú'k point de puis*
sance de dissoudre Por.Et par ce môyen tu
as sepárél'iih dé Pauire.Et ô tu véúx tòút-
ner tpft én
or eau p mets au^magistefe dé
IÏVRB í^ I*f
l'eau forte, du sel ammoniac : 8c fans au-
cune dpute celle eau dissoudra l'or en eau.
Et sera ceste ceuure vtiie èn ce, car elle dis-
soudra l'or de doreures. Fais comment ie
fây enscigné,8c tu trouueras là vérité.
%xcusation du poure%ne voulantplus reue*
ler lés grands secrets de la Vhtlofiphiè
.admirable.
P o v R CE que,selon que dit la Philo-
sophie catholique (ie veux dire selon la
sainctë escriture) Pobeístance vaut mieux
que le sacrifice faict pour cause de la vi-
ctoire gaignee, pour amour de laréue-
rence que nous portons aux statuts 8c or-
donnances de nostre ordre,6c P obéissance
4es prélats de la faincte église de Dieu, est
défaire médecines merueilleuses8c sou-
uerainement désirées des hommes, les-
quelles medecines'ne guérissent pas tant
seulement nostre corps de tous maux, 8ç
maladies, mais aussi transmuent les mé-
taux imparfaicts en or 8c en argent cn vn
regard d'ceil; Desquelles médecines la vé-
rité du mágistére m'estreuelee ën prison
par le vouloir de Dieu,laquelle toutesfois
te ne declaireray à tous : car il n'appar-
tient point à ceux de ntístre religion de
parler des ouurages des Alkimistes, A
V ^ h f teste
US. DELA Q_V I N T E E S S.
ceste cause ic fais sin en charité à la consi-
dération de la Quinte essence, cn laquelle
ks considérations 8c opérations d'alki-
mie pcuuent8c doyuent estre mestces. Ie
proteste deiant tous les hommes euan-
fjelifans, en prenant Dieu à tefmoin, que
i par Pinstigation du diable ils tombent
aux oeuures d'alkimie soudainement ils
»
íeront reprou ués. Et Cachez pour vray,
que c'est le chemin de perdition : car nul
des Philosophes n'a esc rit la vérité cn ses
liures, sinon dissimulée 6c en paraboles,
lesquelles ne peuuent estre entendues ny
comprinses par l'efprit humain. Et nul ne
peut auoir intelligence des grands secrets
d'alkimie si son esprit 6c entendement,
,
n'est déifié par la haute contemplation, 8c
íàinctevie,tellement qu'il necongnoissc
pas tant seulement les entrailles de natu-
re , mais auífi bien il doit fçauoir trant
muer les choses transmuables. Laquelle
chose est congnuc de peu de gents. Certes
il y en a qui se méfient communément de
ceste science, sans en auoir aucune con-
gnoissanec lesquels suyuent ordinaire-
,
fictions
ment les 8C sophistications à
,
ceste cause ils deuiennent falsificateurs
des monnoyes 8cseels des prélats 6c d^s
princes estans vagabonds, trompeurs.
»
&dé
tIVRB I. t%$
8c de mauuaise vie » sans religion : les-
quels declaire le dit de sainct Paul en la
seconde epistre àTimothee, au tiers cha-
pitre disent ainsi,: Tousiours apprenans,
8c iamais ne pouuans venir a la con-
gnoissance de vérité. Et quand ils ne
peuuent paruenir à la parfaicte science,
ils tournent leur esprit cn sophistica-
tions inutiles» 8c communément sine n t
meíchammcnt.Quant aux autres oeuures
tres merueilleuses de Philosophie , let
Suelles dépendent de celles que i'aydcsia
ites, 6c lesquelles i'ay apprins par tres-
hautes illuminations 8c inspirations ce-
lestes,ie les rcucleray à vous tant qu'il me
sera possible, hommes euangelisans ( s'il
plait à Dieu)auíqucls i'efcris amplement.
Donques en cecy prendra fin le premier
liure de lá considération de la Quin-
te essence,á la gloire 8c louange
de Dieu le tout puissant 8c
nostre seigneur lesus
Christ,Amen.

Vin du premier liure de la Quin-


te essence*
H4

AV NOM DE
NOSTRE SEIGNÈVR
lesus Christ^ cy commence le second liure de
la Quinte essencejequelest nommé,des&e*
medesgenerau*.
O MB i E N que le premier
liure, qui est de lá considé-
ration de lá Quinte essence,
ayt eii soy tant de vertus 8C
de choies véritables qu'à
,
Paydcd'iceluy liure on puisse guérir tou-
tes maladies curables, si on veut profon-
dément penser 8c chercher les célestes
principes de Nature, lesquels i'ay reúelé:
toutcsfois par ce que tous ceux lesquels
on cuyde estre sijauans,ou estimés,ne sça-
uent bonnement déduire les conclusions
selon les principes, contre les malheurs
dénature, i'enseigneray en ce second li-
le
ure moyen de trouuer soudainement
8c comme chose miraculeuse,les remèdes
vtiles à la santé des hommes euangeli-
sans,àfin que par ces diuins remèdes, ils
deuicnncntnobìes>courageux,forts,alai-
gres,
XI V, RI tU Ils
grcs, 8c prompts à toutes oeuures labo-
rieuses 6c difficiles.
JLeméde pour guérir hs tmpefchtments di
y'teiïïeffejs hommes euange\tfansy & re~
ftaurerou recùuurer auec Vaide d* T>iet*>
la première ietinejse.
;
L fi magistere oti gouuernement en la
cure des nuisances & dommages de vieil-
leste, pour reparer 8c renouueller la pre-
mière ieuneíTe,restaurer nature perdue, 8c
conseruer lavieenioyeuse santé, iusques
au dernier à
terme nous constitué 8c or-
donné de Dieu,est teliTu prendras la
Quinte essence de Peau ardant ratifiée au
vaisseau circulatoire iusques elle ayt bon-
ne oldcur,commeie t'ay enseigné au pre-
mier liure. Dedans laquelle tu mettras la
Quinte essence de For 8c des perles.De ce*
ftuydiuinbreuuage ^oitvserle vieillar4
soir& matin, à chacune fois la quantité
d'une^pleine noix, & dedans peu dç iours
ilparuiendraenjfigratide santé i que ma?
niíestement il se sentira en la force 8c en,
Testat.de quarante ans, 8c se resiouîra d* o?
stre venu à fa première ieunesse. Le régi*
me en cecy est d'user peu íbuuent'de la-
dite Quinte essence : 8c n'en doit prendre
sinon à fin que la ieunesse recouurce > h
santé
ix* DitÁQ^yiHTI»!!.
santé désirée, & la nature restaurée en son
estât, se puisse conseruer sans aucune eui*
dente diminution ny augmentation.Cer*
tainementil est neccílàire en tel magiste-
re vscr de treíbon vin en son repas,au*
3ucl soit mile la Quinte essence ae l'or,&:
es perles aussi,comiiie nous auons dit au
premier liure.
Kemede contre la mors : «p» le magister*
er gouvernement pour resusiiter let
morts.
EH ce chapitre nous appelions les
morts non pas simplement, mais ceux
>
desquels on espère plus tost la mort que
la vie:& sont si prés de mourir, qu'ils sont
abandonnés à^% Médecins, & sont desti-
tués des oeuuresde vie, tellement qu'ils
n'ont point de sentiment,pourueu tou-
tesfois qu'ils puissent aualler. Au regard
de cestuy mort,nous luy voulons aider &
le secourir, tellement que soudain il se
Imiífë leuer,parler,& q u il viuc, si ce n'est
e dernier terme de fa vie qui luy est or-
donné de Dieu. Le magistere de celle re-
suscitatMM de morts est tel : Il faut que tu
donnes à l'homme ainsi mort, la Quinte
essence reparant la ieunclíè, comme ie
t'ay monstre au chapitre précédent. Car
quand
L1UN ÌU 1*7
3uanJ il cn aura vn peu anallé, 8c mis
ans son estomac,ou en quelque autre
manière qu'il le reçoyue, elle influera en
son coeur 8c luy mettra influence de rais
de chaleur naturelle £cde vie :8c le verras
resusciter manifestement, 8c renforcera
conforter miraculeusement, combien que
nature sust en luy desia presque morte &
gastee.Et situ veux que cela se face incon*
tinent, 8c en vn seul regard d*cril r telle-
ment qu'on cuide que ce soit illusion de si
subit miracle, euident,prens l'herbede
Celidoine,laquelle a les fleurs,le fruict 8C
le ius de couleur d'or» 8c en tire les quatre
elements selon le magistere du premier
liure: 8c mets de l'element du feu dans la-
dite Quinte essence 1c gros d'un grain de
froment, 8c quand il aura cela en l'esto-
mac, il se leuera incontinent, 8c parlera.
Et puis âpres cela soict,conforte l'esto-
macauee l'administration de la Quinte
essence, & il sera tantoft guéri, fi Dieu né
commande qu'il meure incontinent. Ie te
dis çn vérité, que cecy est le plus haut 8c
excellât magistere, qui soit en toute trán£
mutation de nature,à la congnoisíancç
duquelnully des Médecins de nostre tê*ps
tfest peu paruenir. Etpour Pusagede ce
magi
1*8 DI tA QJflNTE 1SS.
magistere, il est nécessaire que tu ayes tes
choses préparées.
Remède pour guérir In ladrerie & mefille*
rie,C/ le moyen de la foire cacher*
POVRC B que Dieu iuste,pour la peine
des péchés que nous commettons, nous
donnc&enuqyc des maladies fortgrânr
des 8c détestables^ comme il appert soù-
uent,& entre les autres maladies, il nous
enuoye la plàye de ladrerie 8c mescllerie,
abominable à l'humain lignage,ignomi-
nieuse j cruelle 8c fort difficile a guérir,
voire qfcasi impoffiblcc-cstà sçauoir quad
elle est enuoyce de Dieu,comme la ladre-
rie de l'Empereur Constantin le Grand, 8c
de Giezi, laquelle ne pourroit iamais
estre guérie, fi on ne la dechassoit parla
vertu de Dieu. A ceste cause nous parlons
icy de la playe de ladrerie laquelle vient
&náíftés corps des hommes par corru-
ption de nature,non pas de cejle qui vient
par ^commandement exprés de Dieu,
le
mai$ pqt la permission du créateur. Et
peut c^sté ma/adie estre prinse en deu);
manières.: C'est à sijauoir, quand le père
$

ou la mère sont ladres Ì L'autre manière


est,quand vne des quatre humeurs prin-
cipales est pourrie ou corrompue en no-
stre
I IV R l II* t%9
ftre corps. La première, qui est du père 8c
de la mere,ou de l'un ou de l'autre oui est
ladre, est difficile ,& quasi impossible de
guérir :1a seconde manière est difficile»
3uand elle a long temps duré»& n'est pas
u tout impostible de guérir : 8c cn cestc
manière nous entendons icy de la guéri»
son de ladrerie 8c meselleric. Et certes, cc-
stùy chapitre 8c la vertu d'iceluy est plus
merueilleuse qu'on ne pourrok croire:car
les grands Princes ôc Seigneurs, aucunes
fois deuiennent ladrés.Rcçois en rendant
grâces à Dieu,cc secret céleste. Et sçaches
que ladite Quinte essence, estant meflee
auec la Quinte essence de l'orôc des per-
les, guérit entièrement la ladrerie. Et te
dis en vérité, que si ladite maladie de lè-
l'a
pre tenu tout je temps de fa vie,neanj>
rnoins ladite Quinte essence la cachera...
Et la cause est tefie : car ladite Quinte es*
sencegastéôc consume les humeurs cor-
rompues de auelque condition qu'elles
soyent,& met les humeurs inégales àega-
lité, & conforte la santé débile. Et si para-
ueature te prenoit soudainement la le- -
pjre,tu doisvserd*eau:ardant,iu{quesàce
.
que la Quinte essence soit preparee. Car *
iete dis de la part de nostre seigneurJésus *>

Christ, que ladite Quinte essence dessus- -


» <ute z
IJO Dl IÁ QJ1KT8 g S S,
dite n'en guérit pas tant seulement, mais
aussi fait l'eau ardant, laquelle de tout en
toutcstaintou dissimule 8c cache ladite
lepre.Et pource ie te veux dire vn beau se-
crcí grand 8c píoffitabIe,au magistere 8c
gouuernementde guérir lalcpre. Prens
de l'eau faiSe.de fraizes, qui est vn fruict
rouge, venant au mois de May, 8c ayant
bonflair. Certainement celle eau de frai-
zes a vne vertudiuine 8c supereeleste pour
Íjuerir la lèpre. Et uote pour certain, que
i ladite eau est meflee auccla Quinte et
sence dessusdite, ellegíierit merueilleuse-
ment de ladrerie, voire seulement estant
meflee auec eau de vie, si tu n'as point de
Quinte esse n ce. l'ay expérimenté 8c trou-
ué,queccllc eau est fort humainement
douce, 8c confortant nature 8c l'estomac*
8c aussi oste le venim du corps, 8c prouo-
3uc les fleurs des femmes, 8c décriasse 8c
eboute les humeurs ardantes, 8c auslt
aide beaucoup à faire auoir enfans,8c atií-
fii faire conceuoir. Ladite eau du magi-
stere des fraizes se fait en ceste manière.
Prens des fratees meures*8c les rnetsïtt
vn vaisseau de verre bien luté, 8c les lait
"ses pourrir l'elpàce de vingt 8í vii iours,
puis fais le tout distiller, 8c garde l'eau en
fioles de verre,8c d'kellc vse le malade.
Les
LIVRÏ II, t}t
Les propriétés spéciales d'icelfc sont tel-
les.Elie rompt k oste les taches qui vien-
nent dans les yeux, de quelque humeur
que ce íoit, pourueu que cela ne procède
de choie trop chaude:elle deseichc les
yeux larmoyans, pour quelque cause que
ce soit : 8c peut csclaircir la veuë, quelque
empêchement qu'elle ayt. Et certes, i ay
veu vnç fcmme,Iaquelle auoit la face tou-
te couuerte de boutons de ladrerie frai-
schement venus, 8c ce pour cause de cha*.
leur,8c clchaussement,laquelle seulement
parlelauement decesteeau fut inconti*
nent, comme miraculeusement, guérie*
La vertu de celle eau est cent sois plu|
mcrueilleuse,8caplus d'essect 8c proprie*
tés en elle estant mestee auec l'eau ar*
dant, que fans icelle : 8ç mille fois plus a*»
uec la Quinte essence.Garde cestuy secrert
8c tu n'erreras point, s'il píait à Dieu, 8c
aussi tu n'auras point de nécessité d'user
d'autres médecines. >

Kemede contre toute sorti de ítejsure de U


.
pe*uy®> de rache en tout le corps*
L'BA v de diuíne action, laquelle te
t'ay enseigné diligemment au premier
liure, au treizième chapitre, en la science
huictiemcycommcpçant ainsi, Dieu crea-
i a. teur
t J> D I t.A QJf IN Tl IS $..
teur des secrctsȂcc.gue)nt de toutes sortes
de radies, .& sendures ou creuasses de
{teau,8c du mal sainctMain, 8c de toutes
es croustes 8c sourires qui viennent és
maiustés bras,és coudesiau col»aux espau
les,aux costés,aux iambes,aux pieds,6cen
tous les membres; Et quand les poures
hommes euîgeliíâns allanspreícherpar
le moikse,se blessent les pieds,incontinent
seront guéris par le seul tartre calciné, car
il a la vertu de la Qui nte essence,veu qu'il
est demesme nature. Certainement l'eau
de diuine action guérit tout feu voilage,.
gratejle,dartres, 8cde toutes manières de
rongnes. Et faut que ceux qui ont telles.
ìfeafadies, vsent de laQiiinte eísence,ou á
tout le moins de l'eau ardant, à fin que les
humeurs qu'ils ontdedâs le corps soyent
{urgés, 8c loyent ramenés àvne merueil--
etife concorde. Or pour purger les hu-
meurs nuisibles,tu dois mettre dans l'èau
ardant aucune des choses lesquelles pur-
Î'cnt.les humeurs vselorl qu'il fera de be-
oi n, 8c cy âpres oVclaifçrons.. Lesquelles
choies purgatiues tu prendtas sclô qu'el-
les sont eXcrites aux tables deS choses qui
purgent,au premier liure.
tsemede contre ?aralyfipi& le magtttert
m lagucrifinfâcetle.,
Tovs
t t y R « ir. Ï |î
Tovs les Philosophes sont d'opi-
nion que Paralysie vient de l'abondancc
,
d'humeurs gIueuses>Icsqiullcsestouppcnt
les conduits de lavertu animée, scníîtiue
8c mouuantc. Ec ont tous disque les cho^
ses qui sont trop desiccatiues, ardantes, 8C
chaudes, nuisent&empeíchent la guéri-
son de Paralysie. Neantmoins il faut que
les choses qui guérissent celle maladie,
soyent de leur nature chaudes 8c humis-
des attrempérnent : incisiues en attirant
les viscosités peu á peu :8c confortent les *
nerfs. Et pource qu'on n'a peu tróuuer
chose aucune en la nature humaine qui
fùst de telle qualité, il y a eu peu de gentí
quiayent sceutrouuer le inoyén de gué-
rir ceste:'maladie, combien qu'elle sok
bien commune: car toutes choses incist-
ues 8c euacuantes sont fort débilitantes.
Certainement les membres qui sont dé-
bilités^ sont gaftés 8c destruitsípar leíHites
choses; Mais Dieu créateur de nature a
creé poûr l'aide 8c secours de l'homme
paralytique, nostfe Ceinte èíseftçe dessuft
dite^aquellé a vertw>pius que toutes x:ho*
ses du monde qui sont creees pour l'usa*
ge 8c vtilité des corps, lesquels elle con-
forte, restaure, éc oeuurc en iceux attrem-
pérnent. Mets donques en ladite Quinte
VÍV^-.V* i | eflènee
I}4 D tA Qjf IN T I K$S.
essence quelcune des choses lesquelles
purgent le flegme 8c les humeurs glucu*
îes 8c visqueuses. Comme vn peu d'eu*
phorbium,turbith, suzeau,ou faisande
ìardinidit carthamus.Et alors fans doute
aucune,si la maladie est curable,8c quille
m; soit point empesçhec par lecomrnan*
dément de Dieu,elle sera oien toit guérie,
qui est chose miraculeuse á dire. Et si tú
veux conibiter 8c réparer nature, tu luy
feras des estuu's d'herbes, qui soyent
chaudes 8c humides, c'està sçauoira?iue
muscate, 8c sauge, lesquelles herbes ont
diuinevertu 8csupereelestepourconfor?
ter les membres, les ioínturcs, les,nerfs>
k$ muícles,8c la vertu motiue.Et si tu n'as
de JaQujnte essence preste, tu vseras>ein
lieu d'icelle,de l'eau ardant, qui soit bon*
ne,iufques í ce que tu ayes préparé ladite
Quinte essence. Car fans doute aucune,
l'eau ardant est la racine infaillible p0ur
Îjucrir le corps,8c la lanté 8c vertu anima,
e, 8c contre toutes maladiesQÎy * ppurueo
qu'il y ayt âdiousté y n peu de nte es*
íence comme cy dessus auons dit. íoute
»
fuis 8c contin ué tes remèdes, car vise forte
maladie n'a point besoin de bries temps,
mais en labeur 8c soin de la curatiS, 8c par
fi'
long tcmpsjturcleucras ton malade.
Samedi
-,
4
1 I V K S 11. I W
Kemedecontre ceux quisont degaftés dans
le corps: v qui font trop maigres* ainsi
senties hommes de petite comple.
comme
xionjesfemmes délicatesses petit tnjhnsy
les pìnhifiques & éthiques,
h k seul remède 8c infaillible pour gué-
rir toutes maladies, est d'user de la Quin-
te essence dessusdite. I'ay deuant dit,qu'el-
Je conforte nature débile, 8c la restaure
quand elle est perdue : 8c estant restaurée
8c restituée, elle la consente 8c comregaiv
de. Et fi tu veux éuidemment restaurer 8c
refaire la chair du corps d'une personne
trop maigre 8c degástee,tire les quatre élé-
ments dela celidoine, selon le moyen du
premier liure, 8c mets l'eleme-nt de; Pair,
qui est vn huile treíbon, auec la Qujnte
essence, ou dans eau ardant. Et cèluy qui
en vsera, dans peu de iours sera merueil-
leuscment refaict 8c gras plus qtfon në
pourroit croire; Et n'y a chose aucune
pour guérir ceste maladie l'on doyúe
* que
açcomparër à ceste Quinte essence 8c re-
mèdes dits: ïé t?èrtseigner'ay cy aptes au
•rëhtede de la figure' aígtìfc, les viandes qui
confortent^ 8cdesquelles doyuent víër les
gents maigres,ethiques 8c phthisiques.
iiemede $esfon$%m*s', Pasitons, _

contre
14 pUes
î $6 D S tA QjfîNTI ISS.
filles imagmations$vfofiheujes motèst4*
tions ry ennuis des diables.
L'IXPIRIINCI certaine nous de*
monstre, que les hommes cholériques
sont íubiects à aucunes imaginations, les
flegmatiques sont addonnes à certaines
autres, 8c les sanguins sont empeíchés
d'aucres:mais ceux qui ont abondance de
cholerc noire, sont ceux lá ciui sont cm*
pestrés en merueilleuses horribles 8t
,
espouijantables cogitations 8c pensées,
Car certescelle humeur de choserc noire
venant dé la ratclle,monte au cerueau, 8c
troubletom;çs les puissances d!iceluy 8c
engendre des imaginations nuisibles ,-8c>

fait venirtant en veillant qu'en dormant,


troublements horribles 8c cspouucntá*/
Blés pensées. À ceste cause ils sont fort
pdureux 8c craintifs,8c n'est point de mer*
ueilles: car ils portent aueceux la peur.
Tels sont ceurç desquels Saturne est d^
fpositeur en leur génération : 8c mesme*
méat s'il est infortuné. Et certes,les dia*
bks, ^meurent volpiitiers auec telles
gentSì 8c leur ministrent pensées secrettes,
8c abondance d'imaginations dont eux
f
eftans ainsi tormentés, font contraints de
parler ieux,disputetauec iceux, se debfat^
tre & contr^ìéSeirâ^^
{
-
' ceux
L i a i ii. Ï 37
ceux qui sont autour d'eux les entendent,
Ce sont ceux lesouels estans fort tormen*
tés de la mdancholie 8c des diables, au*
cunesfois se désespèrent, 8c se tuent. Si la-
dite maladie n'est par le commandement
exprès de Dieu, fans aucune doute on la
peut guérir par ce moyen. Il faut que ius-
quesa ce qu'ils soyent du tout guéris,
qu'ils vsentdelaQuinteessence dessusdi-
te, 8c s'ils n'en ont, ils vseront de bonne
eau ardant, iusques á ce qu'ils auront dé
la Quinte esiènec r8c dans icellceauar*
dant mets vn peu de sené,ou de fumeterre,
ou de raouclle de hycblcs, ou de pierre
ditê lazuli. Et décela fautvlcrmodérés
ment: car fans point de doute on guérira
{>arfaictement celle maladie, non pas feu- .

ement par la Quinte essence, mais aussi


par l'eau ardant auec quelque peu des
choses qui (léchassent la cholere noire,
purgent la superflue, guérissent la râtelle,
òsteht les pensees fachéuscs,resiouïssent lé
coeur s'il estrriste ou melancholique,cori-
fbrtçnt le cerueaûiôt netíoyent tous ses
Í>:oltës,fontvéninóyeusespensées, 8costét
es machinations des diables, 8c empe^
scient lëiìr eritreprinse, aussi aneantístent
les entreprinses de desespoir, 8c font met-
tre cri oublitóûs maux, 6c retourner les
î i y hom
*3* *>» LA Q^VINTI 155.
hommes en leur bon sens natuicLEt st on
y mettoit du rosmarin, des fleurs de bour-
raches d'epithymusi en certaine quan-
titéjcela íeroít venir ioye certaine.
Kemede contre peur', CP inconstance : de*
fout de cctrur, dcbtlitation de firce» te
moyen de retourner hardiesse jfirce%^
yen*.
I « ne t'ay point dit en vain, aue nostre
entendement ne peut comprendre, 8c no-
stre langue nepeutdeelairer 8c manife-
ster ks merueilleuses. vertus lesquelles
Dieu a creees en la Quinte essence, non
pas tant seulement en icelle»rnaìs aussi en
si mere,quiest l'eau ardant.Si dpncDieu
a donné de
tant vertus á l'eau ardant,de
combien plus en ail mis en la Quinte esr
sence? Prens donques de la pcome,de
l'hcrbe angélique, du safiran, la Quinte
essence de l'or> 8c dc$ perles, 8c mcíle tout
enlemble.Çeluy qui en beura»subitenicnt
comme chose miraculeuses il-pprdra la
peur,fy recouurera l^fqrcç quHl auòit
perdue par celle crainìjé, U ne" craindraia
mort^c n'aura point peur és períìsi 8c ìc-
uiendra si meruei Ile use ment auentureux,
qu'il sera aduis qu'il doyue tr^spercer ,lcs
jùurailles d'acier,} Croy celují^facxT
I iv R i |í. i J5>
péri mente : car certes ie dy vray, pource
queicl'ay approuué. A ceste cause, c'est
vne ruse 8csinessesingulierc que les Prin-
ces Chrestiens voulans men.r guerre,
doyuentauoir de l'eau ardant dans vais-
seaux preparee comme i'ay dit, 8c que
,
chacun de ses gents en boyue dei;x ou
trois cueillercs pleines quand on voudra
commencer la bataille.Ce secret doiustre
caché aux ennemis de Peglise: aussi le
Princedonnant telle chose, ne le doit re-
uelerá aucun.
Kemede contre maléfices enchantements^
>
sorcelerkS)&' pouf chasser les diables:
h A saínfte escriture au sixième chapi-
tre de Thobie nous demonstre ein<Jem-
ment,queparla vertu que Dieu a donnée
aux bestes,on peut vrayement&dexaict
chasser les diables> 8c les.pster 8c engarder
dç demeure^ aux maisons, Commuep$r le-
commandement J^ j'ange Raphaël au
huictisme chapitre de Thobie, qui parle
iufoys d'un poiìfori^du cçeur, 8c $u Çf:l
dudit poisson: laquelle matière est ample-
ment déclarée :audit liure de Thobiè,
Mais pour venir à nbstre propos ;Cestc
horrible maladie peut estre guérie par
IWstteQ^íntçefTe^çCfquandeJie cstbie»
l}< CClV
;
ÏI40 OB LA^VINTI «S S.
celestielle»5c ayant telle odeur, qu'elle res-
semble estre participant à la gloire de pa-
radis. Car elle fait restouïr ['homme» 8c
dcchaíse Iestristeíïès fantastiques lesquel-
les les diables ayniët* II est euident,qu'el^
le est contraire aux conditions des dia-
bles 8c les dechasse die shomme 8c de la
,
femme. Et si tu veux que cela se race plus
tost, mets auec ladite Quinte essence, la
Quinte essence de Por, 8c des perles : 8c y
mets aucc,la semence de hypericiim,ditc
herbe de sainct Iean,ou mille pertuis:cct«
le semence est^appellçe^par les Philoso*
phòsiChassediabJç. C'est chose appróii-
uee, que seulcnlènt ladite semence de-
chárteles diables $c leutë illusions hors
de^ maisons;'Eh hostretempsilen áesté
donné ávhe sille qui estoit tormentee la
fruidt par vn diable, 8c ce h l'en afaict*
fuir. Sa vertu 8c operatiô scroit plus gran->
deïsi^n cuêiilóìtlà seínénce aliècTherbeî
Vàf cïlèhlén soy^il'inHuendèdie lupitcrjdu
Soteîl,!8cîdés Píafhéttè^desquelléslesdia-*
Mes àbfeorVisstínt l'infllìéncé. Et pourice
tjucí tó sáíria<? ëfcïittirc au ìíurôde Th*K
oie, ìiy autre pâr^rte nomme point le
Eoiíïbn duquel le coeur, le foyc, 8c le fiel
rústés, par la vertu de leur fumée de*
classent lesdiables, les Philosophes ont
- trou
I I V» R 1 II.. 141
trouué pargrande expérience, que íì le
sid de quelque poisson,8c principalement
du saliugonsoit misen vne boiste de ge-
neure :8c quand ceux qui sont ensorcelés,
enchantés ou malefiçiés du diable vont
dormir, mettez dudit fiel dessus des char-
bons allumés,tantqucla maison soittoiv-.
te remplie de la fumée de ladite boiste 8c
fiel de poisson, tous enchantements, sor-
celeries,fascinations,maIeficcs 8c mesmes
les diables par cela seront décriasses. La
vertu 8c propriété du geneure est tresgran-
Ad8c trcimerueilleyíe : 8c de telle efficace,
si
que tu fais du feu de bois de geneure,8c
mets dedans les cendres dudit geneure
vn bon charbon d'ieeluy, 8c que tu le
couures dudit bois ainsi comme yn tison
aidant, tu y trouueras du feu en abon-
dance âpres vn anjqui est chose bien gran
de 8c miraculeuse, la graine, le bois 8c
>
tout ce qui proceáe d'ieeluy geneure, est
de tresgrande vertuXa gomme dudit bois,
est celle que les escriuains mettent fus le
parchemin q^andils veulent escrire. Et fi
tu veux sçauoir par expérience pourquoy
il nt se peyt bruflerenvnan,ny consu-
mer^ cela est euident : c!est par ce qu'il a
noble humidité radicale,qui est vtile à
Jiôstrc vie »laquelse reçoit influence des
boxa
t4>' »* ré A O^V T N tf B BSS,
bon nés Planettes. Les Philosophes estahs
astêurés par plusieurs experiences,ont dit
3ue le fiel d'un chien noir mafle put 8c
csplait aux diables. Et s'il estespanché
parmy vne maison ,les maléfices 8c en-
chantements cesseront soudain, 8c aussi
chassera les diables : 8c ne pourront estre
faicts aucuns enchantements ny sorceîe-
ries en icelle maison. Et aussi ont dit lest
dits Philosophes, que les diables ont en si
grand' detestation 8c horreur le sang dé
chicn,que si d'ieeluy sang les parois d'une
' maison sont arrosées,dlle sera deliuree de
tous maléfices, 8c les diables 8c toute leur
puissance en seront chassés 8c deiettés, 8c
non par autre maníere : sinon par la fu-^
meedufoyedu poisson duquel parle le
,
liure de Thobie. Mais fi les máteficesifc
enchantements sont faicts de feues, de
{flands, ou d'autres fruits, ou des aiguil-
es desquelles on coud les morts 8c íuai-
resd'iceux,8cne puissent estre ostés ny
guéris parles choses naturelles dessus mis-
ses, les Philosophes ont d!t> que fi tu en-
clos du vif argent dédans vne canne, 8c
«lie tU la coilureS bien, 8c puis là caches*
lecrettement dessous le lictd'ùn malefîcié
8c enchanté,certainement lesdits eïísor-
cekments ce/seront. Il y a aussi vn remède
sainct
LIVRE x r. I4|
sainct 8c catholique, c'est que lesdits en-
chantements sont deffiits 8cdefliés par
exorcistes 8c prestres de Teglise catholi-
que , lesquels ont puissance de Peglise,8c
dédiassent lesdits diables par lavetudu
nom de nostre seigneur lesus Christ. Et
certes, tout remède suspect, 8c contraire à
la foy, doit estre euité 8c fui'. A ceste causo
ie dis, que tout ce que i'ay dis 8c que ie
diray cy âpres» ie le mets fous la corre-
ction de l'eglise» 8c ne veux soustenirny
approuuer chose aucune,sinon ce que la-
dite église tient 8c apprcuue.
Kemede contre les poux* demangefbns %ef>
chaussures, C* telles choses qui yiennent <

en tout le corps lf homme.


de
LA nourriture de la génération des-
poux,des demangements, eschaussures 8c '
frisions qui font au corps humain,n'est
autre chose que pourriture d'humeurs^
Car la nature iette par les pores de la péàu
k$ humeurs pourries. Et en l'orificedes*
pore? pour cause des humeurs pourries*;
s'engendrent des petits vers, démange-
ments, 8c eschauffures ^e la peauîlesquel-!
ks choses torm^ntent les hommes, 8c ne
les laissent dormir. Or pource que cesí
choses ne procèdent que de corruption/
il n'y
144 D« LA QJ I N T I iss.
il n'y a point de remède au monde plus
certain, qui mieux ny plus conuenable»
ment guérisse des maladies dessusdites,
que la chose qui garde de putréfaction, 8c
qui consume les humeurs corrompues,
c'est àsçauoir nostrc Quinte essence. Et si
tu n'en as, tu vseras de bonne eau ardant
au lieu d'icellè. Car ladite eau ardant a
telle vertu 8c proprietéde Dieu,qu*ellc ne
laisse point pourrir la chair morte, ny le
{>oisson,si on les mettremper dedans icel*
e:ce que tu peux facilement experimen-
ter.Par plus forte raison, ellè peut garder
de corruption là chair viue. Et ceste est la
chose laquelle répugne contre pourriture,
esehauffures ,demengements ,8c généra-
tion depouxvllàduintvn iourque ie fus
prins des ennemis de Dieu 8c de vérité, 8c
sansauoirmeffaict,ie fus mis en vne pri-
son tresobícure, en laquelle iesus attaint
de toutes celles passions ,plus qu'on ne
íçauroit croire : 8c estoit mon corps touc,
cojiompu par la malice de la chaleur des
prisons8cdes fers:alors ie m'acçomtay .

d'un scruitcur, auquel iepriay qu'il luy


Eleust auoir de l'eau ardant de quelque
on homme sainct,ami de Dieu 8c le
micn»ce qu'il fit.Et rayant eue, âpres que
ie m*cn fus Jaué seulement vne fois, ie rus
tout
i t v n t tn ï4y
tout soudain^ comme miraculeusement,
guéri.Mais ie t'enseigneray a faire que fa
vertu sera cent fois meilleure: Car si tu
mets dedans ladite eau ardant du vif ar*
gent, 8c de la staphiíàgric, ou herbe aux
fa
poux, vertu sera tellement augmentée,
que de la seule odeur toute celle vermine
sera estainteîaussi la seule odeur du vif ar-
gent leur est venim 8c poison.Et situ mets
du vif argent dans vn blanc d'oeuf, 8c k
broyés tant qu'il soit mortifié, 8c puis le
lies èn vn drapeau á fin qu'il ne tobe, 8c le
portes fus toy, ou autour deîtoy, ou autre
part, toutes ícíctites vermines cherront 8c
mourront,Iaquellc chose i'ay expérimen-
té. Et si tu mets auec ledit vifargent de la
staphisagrie, sa vertu sera beaucqup plus
forte* Note bien, que la cure des po ux est
áucúnesfois incurable seloti que Dieu
, d'une
l'enuoye 8c met au corps personne,
pour le faire mourir: comme il est escrit
au douzième chapitre des Actes : Certai-
nement vn Ange du Seigneur frappa Me-
rodes,pource qu'il n'auoit point donné la
gloire à'Dicú i8c fut consommé de ver-
mines rendit l'esprit, U est aussi escrit ès
croniques,qu'un Empereur des Romains
ne peut trouuer par Medecins,en quelque
deliuré ,
forte que ce fust, moyen d'estre
k 4os
14* D! U QJ 1NT B S S S.
des poux : mais fut mangé des vermines*
8c en mourut.Certainement ie t'ay declai-
ré le moyen possible de guérir desdits
poux par la Quinte eísence,si tu eu as,ou
auec l'eau ardant,si on la boit, 8c que le
corps en soit laué. Et en celle de laquelle
tu laueras ton corps, tu y dois mettre du
vif argent,8c de la staphisagrie.
Kemede pour guérir yn homme empoison-
né: aufìt pour dechajser le yenmyt? corn*
me on/k peut garder dteîlre empoisonne.
,
LA playe du yenim se guérit par la
chose laquelle principalement luy est
contraire. Dis moy ie te prie,quellc choie
C'est qui soit plus contraire à la mort, que
là vie? Donques, il n'y aaucune choie en
ce monde qui soit creee tant forte 8c ver*
tueuse soit elle,qui puisse résister auve-
nim,finon l'eau dévie, 8c principalement
là Quinte essence, de laquelle i'ay parlé:
car elle conseruc la vie, 8c l'açcroist, aussi
elle garde le coeur ; 8c quand jblle est dans
l'estomac, ellq deçhaíse incontinent les
choses nuisantes 8c contraires :8c certes,
par quelque diuinmouuement elle court
aucoeur, 8cappai(ëla blessure. Et pource
qu'elle a si grande vertu 8c puissance de
Batailler contre le venim, elle le déboute
dehors
1 ! V. fc I I1> 14%
dehors du corps, ou à tout le moins elle
le dcchasse d'aupres du coeur. Or mets
donques dedans la Quinte essence, ou en
l'eau ardant > les choses lesquelles répu-
gnent 8c sont conçraires au venim, 8c qui
confortent le coeuricomme, la Quinte et
Ccncc de Tondes perles,du saflfran, de la
peoinc,des noix,des ails,de bonne theria*
Í[ue,de rue,d'angeîique, de fenòil, de rei-
la
ort,8c vertu d'icelle Quinte eíseríce ou
eau ardant sera cent fois meilleure. Et aus-
si mets dedans la Quinte essence, ou de-
dans l'eau ardant, les pierres qui sont vti-
k$ âdechasser le venin}, 8c elle retiendra
la venu 8c propriété d'icelles pierres, 8c
doublera mille fois fa vertu : car l'eau ar?.
dant augmente. 8c accroit la vertu dc$
pierres précieuses y8c attire à elle les na-
tures occultes 8c cachées, aussi les actions,
d'icelles. Le dernier 8c souuerain remède,
en tant la
que concerne médecine natu-
relle, c'est qu'il faut que tu mettes la
Quinte essence de toutes les choies dites
qui sont côtraires au venim, dedans Feau
ardant 9 ou dedans de la Quinte essence
d'icellc eau ardants si taen as. Quand tu
auras conduit 8c amené ceste celelìe mé-
decine à perfection, mets la dans vn vnis-
seaudeverre bien clos, à celle fin qu'elle:
k t ne
14* DI tA qjIJNTV ' J-S'S,
ne se euapore en quelque manière que cq
soít.Et quand tu auraspeur d'estre empoi-
sonné parquelcun de tes seruiteurs du-
quel tutedoutes,oudequeIcun de tes en-
nemis, au nom de nostre seigneur Iesus
Christ, tu prendras le matin.vn peu de
<telsesmcdecinc,en rendant grâces à Dieui
8c venim cjuel qu'il soit ne te nuira celuy
lour.
Kemede contre les fleures quartes^ & con*
tre toutes maladies qui y'tennent au corps
humam$ des humeurs mélancoliques ; <G*
.k moyen de purger h mélancolie, .,

h i médecin est estimé grandement par


tout le monde, sien peu de i il 1
ours peut
guérir 8c chasser la vraye fieurS quarte?
car telle maladié*veu qu'elle £ròcedc8c
vient par long eí{>ace de temps, à ceste
causeeíle endommage les riches, empe-
sehe les poures seruitcurs,dechasse ioye 8c
plaisir,8c ameinc tristesse, fajt le corps
phthUîquc, 8c le consumc,8c adeunesfois
ameinc la mortJly aaucuns qui se disette
6c reputent estre fott ifçauabs, lesquels ta-
client íc feingnçnt dé la jpouubir incon- .
tinent guerir,toutessois ils n'en font riens
mais s'efforcent de cacher 8c couurir leur
ignorance, disans 4 qu'il n'est pas vtile ny
profit
i ì v K i n. iw
profïitable de la guerirJEt toutessois nous
voyons qu'elle est mortelle quand eífe est
long temps gardée. Tous les Philoíophés
sont d'opinion,que là quartaine est en*
gendree d'abondance de mélancolie,la-
quelle est corrompue dedans le corps. Et
pource que celle humeur est terrestre, 8c
de la nature du tres~tardíf Saturne aussi
,
les infirmités, maladies 8c actions proue-
nans d'icelle, sont tardiues 8c durables:
ainsi comme à aucuns, ausquels elles du-
rentplus d'un an» Donc si tu veux guérir
subitement ceste. maladies en briesteps,
fois certain que la seule Qujnte essenceìe
fera. le t'ay cy dessus dit que ladite Quin-
te essence consume lés humeurs corrom*
pues 8C superflues,8c rameine nature à
equalité, 8c fait l'homme ioyeux, 8c dé-
criasse tristesse, mélancolie, 8c toutes ses
esoeces. Donaues, la cause estant ostce,les
effects sont ostés.Et si tu veux que çeú soit
faict subitem6t,cccy est le moyen.Qt£ân<í
tu n'as point de Quinte essence,prens vnç
liure de trcíbonne eau aidant,çnlaqucïÌc
tu mettras de la mouellc de hyeblcs, 8c
principalement du blanc, si tu en peux .

trouucr:8c donne boire de celle eau au


patient, le soir 8C le matin deux pleines
noix, ou moins, 8c sens faute il sera guéri
k $ Ucoci
Ì fO DlLA Q^VîNTI ISS.
incontinent s'il en vse quelque temps.Et
combien que ce remède soit véritable 8c
esprouué, 8c ayt grand soustenementde
vertu,neant;moinsie te donneray vne rei-
gle gcneráseï íest àsçauoir,que tu recou-
res a l'onxieme canon du premier liure,
& prens en la table quelque chose que tu
Coudras, de celles qui purgent meianco*
lie,8cen mets vn peu dedans Feauardant,
de laquelle vseras discrettement, 8c en
prendras bien peu, à celle fin cjuc la ma-
tière se puisse digérer petit à petit,8c qu'el-
le sorte peu à peu. Çar c'est chose meil-
leure 8c plus proffitable d'agir petit a pe-
tit * que subitement greuer nature. L^s
Philosophes orit dit qu'une deiít tirée
d'une bèste vìue,18c ,
portée fur soy, guérit
de laquartaine. Ils ont aussulit,que si on
•ptendle soc d'une herbe, nommée mous-
ron,òù mórgelinè rouge, 8c qu'on le met-
té?dáhklc^nar1n'èsdéeclÀy qui aleis quar
tes,^nd41(ehsçomhietrìc;e à estre malade,
il-seVa iii^ntínêntgUeri,s'il plais; à Dieu*
àiémede bùnttvïèsyjnyestbeihérits de mè»
'>'>
decÍHkt^còntrëte'idan^s lesquels adé
' uiennènVà ceux qui donnent les mede»
cines : «b* ausit contre les choses nuisibles%
lesquelles les Médecins mettent dansno-
Jìrtcòfpsl wiï •'•'*•

< »>* '• •
J/.'i
*
- •
LIVRI ï I. I JI
DÍPVIS le commencemêt du Mon-
dera multitude des Philosophes naturels
n'a cessé de* fougueusement chercher f8c
par grand labeur, pouuoir trouuer- trois
choses entre les médecines laxatiues 8c
qui purgent. Premièrement, que lesefees
médecines laxatiues ne foulent point ny
diminuent les vertus du corps. Seconde-
ment,qu'elles ne tuent aucun*Tiercem<St>
que quand il sera nécessité, elles oeuurent
vigoureùsementi8c que fans péril nf dan**
gër, elles puissent agir par elles mesnîes*
es parties diuerses 8c lointaines» 8c d'iccl-
tes tirer lès hunVeutís corrompues» Let
quelles trois choses ' n'ont ìamais peu
éstrciroíruees entieremëc par lesdits Phi*
loíbphes. Car nous voyons êuidemment,
que toute euacuation,debilite 8c blesse le
corps : 8c ne fut iamais en là puissance ny
^auoir des hômmesvdcipoduoiSr trouuer
pwpoiàsfíi4ustê>Ì^u^înifeipeuty donner
sdns dotttmage à lòds/irralades : car nos
mptf n'onwojnt vneáctionigâle, quant
àk^bse, ou quantité 8c poid^ des choses
ciboisses, dures 8c claires^ 11 fcestë cause il
aauient Ibuiìent, quequandlesdites mé-
decines laxatiues font baillées á vne per-
íbnne^ Ctíla,lcgueriu8c à vn autre, cela est
cause do laîmort; Et advient cela, aucunes
%>:rt-':->i k 4 fois,
If* BI J.A QJINTI K S S.
fois,òu pource que plusieurs médecines
laxatiues sont venimeuses, 8c blessent &
nuisent de l'une partie, 8c de l'autre,elles.
gucrissentXcs/çauans médecins ont esti*
mé principalement entre toutes les mé-
decines souueraines l'aloes pource qu'il
»

ne casse ny diminue la
gueres vertu s aussi
nous côgnoissons CJU
il conforte les mem-
bres, comme euidcmmët tesmoignelean
Mesué en son liure des simples médeci-
nes. Mais l'omnipotent Dieu de tresgrari*
de bonté a creé la Quinte essence de l'eau
ardant ,.fprt ratifiée parle vaisseau de cir*
cul&tion ; laquelle estant auec la Quinte
essence dttsang humain ratifié, comme il
est áit au premier liure, ou auecla Qjjin«f
te essence de l'or 8c des perles, consumé 8c
égaie toutes humeurs,.8ctire toutes fie*
ures,si on y ádiouste des choses lesquelles
purgent les buineurs corróitapùes js'ily
en a,8c qu'ilsoitnécessaire*ce quî le íér*
si on y ineste de l'aloes pour causé de
>
h
Íjrande violence du mat : pourueu toutes
ois que ion face toutes les choses dessusr
dites discrettément, 8c prudemment ,on
cuit crû las inconuenients qui pourroyent
auenir. Certes la Quinte essence, 8c, si on
n'en peut auoir, l'eau ardant-|prin& au
lieu d'icellc,coûseruela,nature,8cl'au-
': gmentC;
t t V R I tU X y J *

gmentc,& aussi ne permet point dcbili-


tation estre faicte, ny diminution de la
du
vertu corps. Or pource q ladite Qu in-
te essence înfiue en nous la vie, 8c contre-
nient 8c engarde que les médecines ne
peuuent faire mourir,pourueu toutesfois
que les chpses laxatiues y soyent modcr
rément mises, comme nous dirons cy a?
prés. Et pource qu'elle est plus noble quç
toutes medecines,8c aussi qu'elle transper-
ce iuíquesaux parties profondes 8c loin*
taines du corps,8t vigoureusement y at-
tire8c meine auec soy toutes les médeci-
nes laxatiues, elle dechasse 8c met hors
miraculeusement les humeurs meíchan-
tç$8c corrompuesJly a encores vne autrç
chose laquelle les Médecins n'ont iamais
peusçauoir, c'est quand ils donnent des
médecines laxatiues,de J>ouuoir engr.rder
que le malade oui les a prìnscs *je les vo*
niisse) car en les vomissant, la peine du
médecin est inutile 8c la vertu de la me-
,
deçine sera nulle,8c fans operatiomneant-
h
nioins Quinte essence, ou Peau ardant
le garde dé vomir. Orpoureeque nous
mettons feulement la Quinte essence de s
choies laxatiues parmy nostre Quinte
essen<e,ou auec l'eau ardant, à ceste cause
il ne víejat aucun appétit de vomir : car ce
• «
\ k | qu'on
({4 © IÁ QJTINT8 %$$.
qu'on a prins,n'cstqu'une chose spirituel-
le. Touressois il pourroit bien aduenir,
qu'en vomissant on ietteroit dehors les
humeurs corrompues estans en l'esto-
rnach, 8í euaciicroit. II faut aussi prendre
garde à cecy, c'est que plusieurs médeci-
nes ont beaucoup de venim , tellement
qu'elles blessent aucunesfois. Et jpource
?iue la Quinte essence 8c l'eau ardant re-
ìstent&sont contraires au venim, elles
ne permettent point quelles venimsleur
puissent faire aucun dômmage.ïc te veut
maintenant donner les remèdes contre
les périls qui pcuuent adiienir en l'admi-
nistrationdes médecines laxatiues, don-
nées auec la Quinte essence,ou bien auec
l'eau ardant. Le premier Hure t'adesia en-
seigné, que les médecines laxatiues oeu-
urent plus viuement auec la Quinte es-
sence, ou auec l'eau ardant, que sans icel-
le. Et la vérité appert. Or qui prendroit la
quantité d'Une médecine laquelle qu^t
que sçauât médecin a orclònné «éstre'prift^
se à víi chacun íkin dageráucUn de mort,r
^k'mettróit âuecefauardátjpuìs laddnl
ner au malade>çertés elle le íëroit mourir*
caria íriedecine íèroit trois fois plus d'o-
pè^ation auec ladite eau, que fans elle, fit
tf fin que tu*me*royes ; ie te dénâo^ay) %k
^A? < ;v exem
tir K x i r* iyf
excmple.I'estois vne fois grieuement ma-
lade en la poictrine, par repletion d'hu-
meurs viscjueuses 8c gluantes.A ceste cau-
se ie fis faire des pilules de hiera picra 8c
d'euphorbium, petites comme pois rou-
ges. Puis ie mis trois de ces pilulesauec
vn peu d'eau ardant, 8c les broyay auec le
doigt ,8c nuis les prins bien tard : c'est à
sçauoir à la fin de la tierce heure de la
nuict, dont par le vouloir de Dieu la me*
decine ouura âpres la minuict-, 8c me me-
ìradix fois à chambre. Puis âpres celaie
dormis treíbicn,8c âpres meleuaytressain
8c alaigre, fans estre aucunement débilité
de la veuë ny des membres. Or donques
considèrent les vrais 8c parsiiicts méde-
cins, que si i'eusse prins dix dcídites pilu-
les Tans l'eau ardant, elles n'eussent pas
faict: telle opération côme firent les trois
seulement auec l'eau ardant. Donques ili
faut; estre discret en csçy : car le sage Mé-
decin idoit donner tant seulement à vn
malade, vne* pilule áucc eau ardant, 8c
puis verra combien 8c comment elle sera
opération : puis âpres il luy en donnera
deux, puis trois, iuíques à ce qu'il ayt ap«
prouué la vertu 8c expérience de la méde-
cine-fans danger de la personne laquelle
on* veut <gUerir r iommè d'une personne*
IJ* Dl LA QJ1HTI ISS.
qui est dure, ou molle : car autrement on
ne peut donner reiglc gcnerale,par ce
qu'on ne peut donner également à toute
personne d'une mesme médecine. Parce-
cy il appert combien est grande Futilité
de prendre la médecine auec de la Quinte
cssencc,ou eau ardant:car elle ne débilite
point nature, ny la veue, 8c aussi ne tue
point.Si tu expérimentes discrètement ses
vertus,commei'ay cy deuantdit,tu trou-
ueras qu'elle dechasse les humeurs des
lieux lointains, 8c prescrue du venim des
médecines, 8c ne peut estre vomie,8c ne*
reçoit gueres choses venimeuses, ains in-
dubitablement preícrue le cceur,8c guérit
le corps. Donques ie nomme 8c appelle
cestuy chapitre, la Clef de l'art 8c dela^
science, sans la parfaicte 8c vraye intelli-
gence duquel, ne t'essaye point de donner
médecines laxatiues.
Kemede contre U fleure continue: <Df le
tnagiîiere es* gouuernement pour la

Tovs les Médecins ont ceste opí-


nion,que la fieure continue est engendrée
de pourriture de sang,8cde corruption
d'humeurs en iceluy. A ceste cause, le
moyen de guérir ladite fieure est, de pur-
gcr
t i v n i xï. t j7
fer le sang ,8c d'oster la
toute corruption
'iceíuy, 8c de mettre à égalité les hu-
meurs désordonnées 8c inégales, 8c repa-
rer nature cscoulee 8c paflee, 8c de la con*»
semer 8c entretenir quand elle est répa-
rée. Certainement nostre Quinte císencc
fait toutes cesdites choses. Elle peut donc
parfaictement guérir la fieure continue
dessusdite. Inexpérience nous demonstre
euidemment, que l'eau ardant iette 8c
chasse dehors du sang les humeurs cor.
rompues 8c aigueusesî8c aussi veu qu'elle
preserué 8c engarde de corrompre la chair
morte.,par plus forte raison elle prescruc-
ra de putréfaction le sang d'un corps vif8c
animé.Mais pource que l'eau ardant n'est
point parfaictement dépurée dcl'ardeur
ny des quatre cléments, on ne conseille
1>oínt qu'on en doyue donner pour guérir
a fleure continue, mais bien doit on vser
de la Quinte essence d'ìccllcqui soit bien
ratifiee,veu qu'elle n'est point ny chaude,
ny seiche, ny froide ny humide Î comme
sont les quatre cléments, elle guérit par-
faíctement la fieure côtinue, mesmement
auec la Quinte essence de i'or 8c des per-
les* Jt situ la veux guérir miraculeuse-
ment, tu dois auoir la Quinte essence du
-ûng humain, bien ratifiée, comme entiè-
rement
15* D11AQJF1NTBESS.
rement t'cnseignc le premier liure: car
celle Qujnte essence guérir parfaictemet,
«on pas seulement lion en boit, mais si
tant seulement on en irocce tous les poux
8c temples ,8c les artères 8c veines pou k
santes.Si donc tu mets ensemble ces deux-
Quintes essences, c'est à Gjaaoir de l'eau
aidant ,8c du íàng humain tu auras vne
,
médecine tresparraicte' 8c souueraine.Et fi
tu veux accroistre sa vertu curatiue,mcts
dans ladite Qiijute essence de Cing hu-
mas .n,de cassia íistula, ou le suc de mercu-
riale,par conuenable proportions tu au-
ras le moyen pour parfaictement guérir
ladite fieure continue. Et si les autres hu-
meurs nuisent auec sang, prés !a Quin-
le
te essence des choses cícrites aux tables
du premier liure, lesquelles font propres
pour purger lesdites humeurs, k Dieu-
t'aidera,si tu le requiers.Mets donc en ton
coeur les choses deuant dites, 8c tu ne fe-
ras aucune faute,situ te gouuernes di-
scrètement selon les reigles lesquelles ie
t'ay données tant au premier liure qu'au
second,
Kemedè contre la fieure tierce^®* le magi-
stere çrgouuernementpour là guérir.
LA* fieure tierce, selon que disent les,
sages
iMVRI II. ,
If 9
(agas Philosophes, vient de trop grande
abondance de colère rouge,8c de la pour-
riture 8c corruption d'icelîe. Si donc tu la
veux guérir inco:inent,prens de la Quin-
te eflcnce y8c situ n'en as, prens fie IVau
ardant, 8c mets en icellevnpeudcReu-
barbe,ou Aloes Cretensis,ou quelque au-
tre chose de celles qui sont escrites és ta-
bles du premier liure, lesquelles purgent
la colère rouge, 8c auli bonne quantité
d'endiuie, 8c d'une herbe qui est appellee
teste de moine. Et que le patient vse de
celle eau. soir 8c matin, 8c fans point de.
doute iFsera tantost guéri.
Kemede contre la fieure ectidienne: ®> le
magistere o* gonuernement pour ta
guérir.
T o v ft
les Médecins sont d'opinion,
que la fieure coticiienne est engendrée
par pourriture de flegme y 8cabondance,
d'ieeluy.Et veuque le flegme est froid 8c
humide,certes nostre Quinte essence, ou «

(si nous n'en auons) l'eau ardant ateile,


vertu 8c puissance, qu'else consume entic- -,

rement, 8c desracine la meschante: 8c par


trop froide 8c aigu^usefhumidité pourrie,
sa guérit* Mets donques ladite
8C en eau
ardant vn peu d'euphorbium, selon la
rei
gtfO HiiÀQjriNTIXS$#
retgle des sages Médecins : ou vn peu de
suzeau, ou des autres choses lesquelles
purgent le flegme,comme tu trouucras
dans les tables du premier liure Ï 8C en vse
le soir 8c le matin, 8c tu seras incontinent
guéri.
Remède contre la fleure aiguë : o» le magi-
ster? pour la guérir : er austï fourguerW
les. lunatiqueS) sircents O* les fils.
POVRCB que c'est chose nécessaire
au magistere de médecine de poiscr 8c
considérer diligemment tant les paroles
comme les choses Î á ceste cause ie te veux
dire, que l'eau ardant n'est point propice
ny çôuenable poiir guérir la fieure aiguë,
pource que ladite fieure sc tiet en la testes
car ladite eau ardant monte au. ccrueau,8c
cnyure incontinent. Il est donc nécessaire
d'auoir nostre Quinte essence, bien rati-
fiée auec la Quinte essence de l'or 8c des
perles. Et d'autre part auoir la Quinte es-
sence du sang humain bien ratifiée. Et vse
de fcecy au nòm de nostre seigneur Iesus
Christ, cri méfiant íásixième partie de
ribstre Quinte essence dessusdite auec la
Quinte èrtenèc de l'eau rose, 8c áùslîde
Peau de violettesVde bourraches, de bu-
gjòíle, 8c de laitues ; 8c certainement tu
auras
UYM II. ìát
auras vne médecine céleste pour guérir
celle maladie. Et combien que la fieure
aiguc soit communément engendrée par
violence de colère adustiue £c du sang
,
aduste 8c bruílé,8caucunessois de colère
noire aduste, aucunessois d'une de ces
humeurs, aucunessois de dcux,autresfois
de trois ensemble, à ceste cause ladite fie-
ure aiguc est trouuce par les seges en
,
trois sortes ou degrés, c'est à sçauoir po-
sicif,comparatif,8csuperlatif.Pource,apres
auoir poisé 8c considéré toutes choses, tu
[>rendras la Quinte essence du íàng de
'homme ( car elle répugne 8c résiste à
rencontre de toutes eípeces d*adustion)8c
la mettras auec vne sixième partie de no-
stre Quinte eslence, 8c âpres la donneras
boire au patient, 8c par l'aidedeDieuil
guérira incontinent. Et quand tu verras
que le patient s'encommencera vnpeuà
reuenir,tu mettras en la Quinte essence
du sang humain ,1a cinquième partie dé
nostre Quinte essence, 8c en donneras à
boire audit patient. Et puis quand ledit
Catien t sera vn peu plus renforcé 8c re-
faíct, tu mettras en ladite Quinte essence
du sang humain,la quarte partie de nostre \
Quinte essence,8cpuisoe degré en de-
grés, en amoindrissant la Quinte cffkncc
1 ,dus
i6i ni IA ^yìurt sss.
du íang humain, 8c en augmentant no-
ftrcditc Quinte eflence,dc laquelle il vse-
ra seulemcc estant jpresque guéri. Et pour-
ce que la fieure aiguë a communément
annexé àelle,troublementd'esprit,8c for-
ccneríe, ou apparoissance de fantosmes8c
choses fantastiques ,tu dois adonc regar-
der 8c considérer quelles humeurs adu-
stes sont celles lesquelles engendrent la
fieure. Gar si le patient dit qu'il void des
choses noires, la colère noire est aduste:
s?il k dit voir choses dorees,Ia colère rou-
ge est aduste: 8c s'il dit qu'il void des cho-
ses rouges, 8c effusion de iang, alors sens
douté aucune le sang est aduste .Et s'il par-
le aucunessois en dormant,c'est signe que
ìts trois humeurs cy deuant nommées
fout corrompues 8c nuisent. Donques,
pour guérir la frénésie, la folie, 8c la rage
dcquelcun, ou pour le moins, pòur l'ap-
paiser 8c attremper,prens bonne quantité
dé populeon, 8c du meilleur vinaigre que
tu pourras trouuer, 8c bonne qUamitéde
rue, laquelle tu broyeras, 8c la méfieras
aûe'c les choses susditcs:8cíì tu peux âuoir
de la Quinte esiènee du sariig humain,
mefle la auec ceste diuine médecine, 8c de
ce cnueloppe la teste du patient, 8c luy en
mers és narines. Car ceste diuine coníè-
ction
tirRt xi. ϣJ
ction dcchaíse incontinent frénésie,les
visions fantastiques, 8: forcencrie : 8c re-
staure 8c remet en leur bon sens les luna-
tiques , en leur donnant congnoislànce 8c
discrétion ,8c les faisant reposer. Garde ce-
cy 8c perseucre en l'oeuure, 8c Dieu t'ai-
dera»
Kemede contre lesfleures demitterces* con*
trarians les y nés aux autres^est tormen~
tans le corps deF*homme toutes ensemble,
C « v x qui au gouuerment de méde-
cine ont congu parfaitement qu'il y a
trois espèces de demitierces lesquelles
,
s'engendrent en nostre corps toutes en-
sembles nostre grand dommage 8c perte,
ils ont íceu le moindre moyen 8c Ie plus
grand.de Tengendrement deíHites mala-
dies, en ceste manière* Et certes la demí-
tierce, est Yne fieure laquelle est engen-
drée d'humeurs contraires corrompusr
comme si la fieure s'engendre en Thom-*
me par putréfaction de flegme, celle fie-*
ure sera froide 8c humide : 8c si elle est en-i
Îjendree par putréfaction Je colère rouge,
a fieuresera chaude & seiche. Et en ceste,
manière il y aura adonc deux fieures di-
uerses 8c contraires en vn mesme corps.
Le Médecin ignorant iugeroit que,les-;
la. dítes
X*4 *>* 1A QJfïNTH 19S.
dites ficuresdc leur nature sont impossi-
bles à guérir. Car situ veux guérir vn qui
est malade de la fieure chaude 8c seiche,
#c tu luy donnes (comme il est conuena-
ble)des choses froides 8c humides, tu au*
gmenteras la fieure froide 8c humide. Et
au contraire, si tu administres les choset
chaudes 8c sciches,8c les froides 8c humi-
des ensemble* l'unempesehera l'autre, 8C
n'y aura point de guérison. Donques,si tu
veuxguerir parfaictement ceste maladie,
xnefle nostre Quinte eísence dessusdite par
lá moitié auec lá Quinte essence du sang
humain,8c auec la Quinte essence de l'or
ledes perles ,8c aussi auec la Quinte essen-
des choses qui leT humeurs
ce purgent
nuisantes, puis donne cela au malade, 8c
fans faute toutes tes démitierces fleure*
béniront miraculeusement. Note, qu'en
tant de manières sont engendrées ces fie-
ures en nostre corps, comme lès quatre
humeurs principales corrompues peu-
uent estre coniointes,comme lé flegme 8e
Jà colère rouge est la première manière.
ta seconde, c'est le flegme 8c la colère
aduste. La tierce est* le flegme 8c la colère
noire* La quarte est, le flegme 8c la colère
noire adusteXa cinquieme,lè flegme 8c Ie
feng adttste ou brustéXa sixième manière
est
I XI.
I V R 1 %€%
est de deux ou de plusieurs humeurs en*
semble.
Kemede contre lafieure peîíilentialef O» le
tnagislere cr gouuernement four U
guérir.
C B seroit chose fantastique 8c tresfole
de chercher remède à vne maladie incu-
rable, 8c quand elle est enuoyee par le
commandement de Dieu pour tuer le
peuple,8c le fairemourir.Contre laquelle
maladie il ne se trouue aucun remède, si-
non par la volonté 8c bonté deDieui Et
certes ce seroit chose bien difliciíe à nous»
de regimber contre l'esguillon, Ordònc»
si tu YCUX sçauoir, qu'il soit chose certaine
que Dieu ia
enuoye pestílencç au peuple,
il appert auliùre du Deuteronome, au
vingt 8c huictiemechapitre,auquèl il dit:
Que si tu n'obeîaàlavoixdu Seigneur
ton Dieu, en gardant 8cfàiíaht tòí|s ses
commandèmténtsyfcses òrdòhnantèìVqufe
ie te c'óniniandè âuiou^cî'hûy» lors vien-
dront fur toytoiitëscesihaledictíÒnáV&
teappr|êhçndètótìt:Tuferàsináuditien la
cité,auffi seras ifcàtxdít átt èhamp. Lë Sei-
gneur fera que là pèstHëncè te tiendra»
íùsqùes à cê*qúë lápestilence t'àura iíon-
siuné de dessus là terre. Le Seigneur te
1 j frap
frappera d'cnflurc,8c desieurc,8cde chaud
mal,8c de maladie bruflante, 8c de seiche*,
reslè, 8c de glaiue, 8cde vent ardant, 8c de
iaunisse, 8c te persécutera iusqucs á ce
qu'il te face périr. Moyse dit cela, mais
plustost Dieu par la bouche de Moyíc. Et
vn peu plus bas il dit: Et le Seigneur te
frappera d'apostume d'Egypte, 8c d'hc-
mori oïdes, 8c de la gratelle, 8c de la ron*
gne, tellement que tu n'en pourras estre
gueri.Aufli le Seigneur te frappera de for*-
cencríe, 8c d'aueugliísemët:8c ce qui s'en-
fuir. Et pource, à nostre propos ce seroit
chpse fantastique de cuider guérir les
playes pestilentiaks incurables, quand
elles sont enuoyees de Dieu, ainsi comme
le dit le fainct texte de la Bible,cjue ce qui
se
ne peut guerir,ce seroit fantastique cho-
ie de présumer le guérir. Et moy, par la
supplication de mes compagnons, i'ay
dispute en ceste matière de la grade playe
peftiíentiale oui fut Tan de nostre Sei-
gneur Iesus Christ courat,; mil trois cents
quarante 8c huicVPource il esta sçauoir,
que les hommes peuuent mourir en deux
manieres^Sc parajuenture en trois. En vne
maniere,c'eíi â sçauoir au ternie que Dieu
nous a ordonné de la mort naturelle, la-
quelle nous nc pouaous euitçrparpngiíi
humaiù»
11 v m x ,i;. Jt7
humain. L'autre manière est,par mort
violente, 8c en ces deux manieïes méde-
cine est de nul pouuoir. La tierce maniè-
re est, par occasion ou accident auucnant
deuaht ler<rm,e lequel Dieu nous a con-
flit ué ; ainsi comme par trot) grande re-
ptation,ou par trop grande abstinencc,ou
quand par deseÌpoir,ún négligence d'eui-
tev le danger de mort on tue, Et aussi
se
quand Dieu enuoye guerre 8c pestilence
a certaines personnes du peuple, non pas
par manière qu'il veuille qu il meure, si
par négligence il ne.laifle venir le péril
de la mort : car Dieu a ordonné 8c,cousti-
tiïériiommeçlroit 8c J'a misç n Ja main
?
du libéral arbore. Donques, si nous vou-
ions'trauâîller* pour guérir la peste ^ie dis
pour reigle generalcq ue Die u cquoye la
peste,par l'influêcede Saturnefainsi com-
me lá playede ladrerie,Iarheume,la toux,
la consomption du corps phthisique,
douleur dejapoictrihe ,^c ,
toutes «lutrc^
maladies*qui viennent a rhonímcpar la
malice de froidure p.estileutiale. De Tin-
flueneede Márs viennent, la. fieure pestit
lentialç auec crachementde ftnjj, pieu-
j|
relis, les pustules 8c ápostiimps venas fous
les aisselJe$,ouen autrejpartï commesont
anthrax, charbon, feu lainct Antoine, 8c
1 4 telles
1*8 DI IA CJ^flNfrt «S S.
telles choses semblables. Item des mala-
dies proienans de Mercure infortuné:
comme boises ouapostumesqui vicnnét
sous les aisselles, sous les sourcils, en la
barbeouen lapoictrine.Del'influênce de
la Lune mal colloquee viennent épilepsie,
songes horribles, qui font troubler 8c va-
rieries hommes en leur parler, 8c les font
aussi deuenir frénétiques. Toutes lesquel-
les pestes 8c autres maladies venanspar
l'influence deídites Planettes, 8c d'autres
enuoyeesde Dieu,sont parfaictemét gué-
ries 8c euitees par nostre Quinte essence,
siDieune commaíide éxpressernent que
les hommes soyent tués par lá pestè,teíle-
jnent qu'ils ne puissent estre guéris par
l'aide de médecine tant bonne soit ellcEt
s"*il adixient que cel^iy qui vse de ladite
Qujnte éflence soit attaint de peste elle
,
ne luy nuira point, auec Paide de Dieu.
Mais contrelafieure pcstilentiale, 8c jtou-
tes ardures,noirceurs 8c bmflures, tudbis
adioustcr auec nostre Quinte essence, vne
moitiédela Quitité eflèncë du fòrig hu-
main,8c la racine de lá buglosse,tòùie
l'herbe deí'ozejìle, 8c vn peud'áíoës hô-
|^atique,éuphotbe,hierapicrá,8c la Quin-
te eslence dé lá racine de Hz, d'or, 8c des
perlcs,de capilli Veneris 8c d'hysope.Tóu-
tes
'•".y YK% £ïï? m% lf9
choses résistent triomphajÉ||int á
tés ces
telles fleures 8c apostumes. Certainement
il est nécessaire qu'auçc les choses susdites
soit la Quinte essence des choses laxati-
ues#cenraut prendre pour le moins trois
fois la scpmame,à fin qu'elle lafche le
ventre. Et tous les matins faut prondre
deux cuillères pleines d'eau ardant,ou vn
plein oeuf: 8c quatre óu cinq foisleiour
vriè pleine noix de ladite eau prinse, em-
pefche que Pair corrompu ne pourra au-
cunement nuire. Il faut aussi vser de tou-
tes lès choses lesquelles les Philosophes
disent résister contre la peste. Les pilules
desquelles ils ont parlé, doyuent estre mi-
ses dans la Quinte essence ou en eau ar-
,
dant : 8c faut qu'il y en ayt bien peu, car
elles seront de tresgrandeefficace.La mai-
son doit estre parfumée trois fois le iour,
d'encens, de myrre,de résine, de terbenti-
nc,de rue,8c d'autres telles choses. Et cela
est la manière de parsaictement guérir *
lesdites pestes 8c maladies.
Kemede pour foire engendrer la fieure an
corps de aluy qui aleJpasme%ou mal ca-
duc : & le moyen de guérir ledit mal
L B s tressages Philosophes ont affermé
que c'est choie treíbonne 8c saine,de faire
1
s venir

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