LPro GAPP
TD2 : Vers un système d’étiquetage nutritionnel des aliments
Dans une démarche de promotion de la santé, il s’agit d’agir sur tous les déterminants de la santé.
Dans le cadre des politiques publiques de santé, l’alimentation est un axe primordial à prendre en
compte. Pour lutter contre le déséquilibre alimentaire ou encore l’obésité, il est important que
l’aspect nutritionnel des aliments que l’on consomme, face parti des choix alimentaires comme l’est
le prix, la provenance ou encore le goût. Pour cela, les pouvoirs publics, par la Loi de Modernisation
du Système de santé du 26 janvier 2016, recommandent la mise en place d’un système d’étiquetage
simple et accessible à tous, apportant une information claire sur la qualité nutritionnelle d’un
produit. Après la prise en compte de différentes études, le Haut Conseil de la Santé Publique a
donné un avis favorable à la mise en application du système du NutriScore. Ce dernier est un repère
visuel, qui synthétise le classement (en 5 classes) d’un produit en fonction de son score nutritionnel
(obtenu après un calcul d’un algorithme), en associant le score à une couleur (du vert pour le mieux
classé au rouge pour les moins bien classés) et une lettre (de A à E).
On comprend que la mise en place de ce système d’étiquetage suscite le débat au cœur des parties
prenantes de ce dispositif. Avant de pouvoir identifier les positions de chacune d’entre elles dans la
mise en place du NutriScore, il faut d’abord mettre en lumière les dites parties prenantes.
Au vue des lectures, j’ai pu regrouper les acteurs du débat en plusieurs catégories :
- Les pouvoirs publics
- Les institutions publiques et les agences nationales
- La communauté scientifique
- Les consommateurs, représentés par les associations de consommateurs et les associations
de malades
- Les industriels de l’agroalimentaire et les distributeurs
La communauté scientifique
Avec comme chef de fil le Dr HERCBERG, qui a créé le système d’étiquetage nutritionnel à 5 couleurs,
la communauté scientifique est favorable à sa mise en place. Des chercheurs de l’INSERM, INRA
CNAM et l’université Paris 13e, ont mis en évidence l’efficacité du système. Les scientifiques
avancent plusieurs arguments. A travers leurs études, ils ont pu démontrer que le Nutrisocre est le
plus compréhensible pour les consommateurs. De plus, le code couleur permet aux consommateurs
de classer plus facilement les aliments en fonction de leur classe nutritionnelle.
De part une pétition qui vise à demander la mise en place d’un système d’étiquetage nutritionnel sur
la face avant des emballages, réunissant les associations professionnelles de plusieurs disciplines de
santé, on comprend qu’une majeure partie de la communauté scientifique et des professionnels de
santé est favorable au Nutriscore. La tribune, « Pour un étiquetage nutritionnel simple, intuitif et
compréhensible par tous sur la face avant des emballages des aliments » signée par de nombreux
spécialistes de la nutrition, de la santé publique et des professionnels de la promotion de la santé,
expose que ce dispositif permet de se repérer au moment de l’acte d’achat sur la qualité
nutritionnelle d’un produit et d’appliquer les recommandations du PNNS. De plus cela permet de
comparer la qualité nutritionnelle des différents aliments. La tribune explique également que cela va
permettre de travailler avec les industriels afin d’améliorer l’offre alimentaire.
Les consommateurs, représentés par les associations de consommateurs et les associations
de malades
Les associations de consommateurs (ainsi que les associations de malades) sont favorables à la mise
en place de l’étiquetage nutritionnel via le NutriSocre. La CLCV, qui est une association de défense
des consommateurs et des usagers juge cet outil complémentaire au programme de la politique
nutritionnelle de santé publique. L’association insiste les industriels à adopter le code couleur malgré
leur réticence et même s’ils n’en sont pas contraints par la loi, dans le but de lutter contre les
« niveaux alarmants » que prennent le surpoids et l’obésité. L’association UFC-Que Choisir confirme
également son avis positif envers le NutriScore. Pour l’association de consommateurs, le système
permet d’avoir une idée plus précise de la valeur nutritionnelle d’un produit en se détachant de
l’attractivité de l’emballage. On peut traduire en disant que parfois l’habit ne fait pas le moine. Il
permet aussi de comparer deux produits en eux afin de pouvoir faire un choix plus avisé.
2- Listez les arguments qui ont conduit le HCSP à choisir le logo 5 couleurs
Pour moi, la nutrition est un enjeu du prochain siècle : on parle d’épidémie d’obésité dans nos
sociétés. Aussi, plus que nécessaire on doit agir sur la nutrition et le déséquilibre alimentaire,
déterminants essentiels de santé.
Pour moi, mettre en place un système d’étiquetage est primordial afin de rendre accessible à tous les
informations sur la qualité nutritionnelle d’un produit. Un code couleurs simple, et donc facilement
compréhensible, permet de ne pas creuser les inégalités sociales de santé. On peut supposer que si
tous les consommateurs ont accès à la même information, il y aura moins de différence entre toutes
les catégories de la plus population.
Cependant cet outil ne peut pas fonctionner seul. En effet, il ne s’agit pas seulement de donner une
information, mais de surtout avoir la bonne lecture de l’information. Car si la lecture, malgré un outil
en apparence simple, est erronée, les inégalités sociales de santé se creuseront encore plus. En effet,
les CSP défavorisées et les populations ayant un faible niveau de diplôme sont les moins sensibilisées
aux problématiques de santé et pourtant les plus touchées par l’obésité ou le déséquilibre
alimentaire. On comprend bien que si ces personnes n’ont pas la bonne lecture du système
d’étiquetage, les problèmes de nutrition ne vont pas s’améliorer. Alors que pour les populations
« aisées » et plus diplômées, qui sont déjà réceptives aux messages de santé publique et donc plus
sensibilisées, le modèle d’étiquetage va augmenter leur connaissance en matière de nutrition et les
choix seront plus éclairés, ce qui va faire diminuer les problématique de nutrition. Aussi, il y a une
nécessité indispensable de faire une réelle éducation sur le système choisi et d’aller à la rencontre
des populations les plus touchées afin de leur apporter la bonne lecture et utilisation de l’outil.
L’information doit être relayée par tous les professionnels concernés : les professionnels de santé, les
travailleurs sociaux, les professeurs et personnels de l’Education Nationale…
L’École a en effet un grand rôle à jouer pour pouvoir changer les comportements alimentaires : plus
on éduque tôt à la prise en compte de ce logo, plus cela va influencer sur les comportements des
enfants, futurs consommateurs, et qui influencent déjà beaucoup les consommations des parents.
Enfin, je pense qu’il est essentiel que tous les acteurs concernés jouent leur rôle. Seule une action
commune pourra fonctionner. Si les industriels, à cause d’un argument financier entendable qui plus
est, ne jouent pas leur rôle dans ce défi, le logo ne pourra pas atteindre l’objectif souhaité. Le logo
est cependant un moyen détourné d’inciter les entreprises à produire des aliments
nutritionnellement riches. L’outil permet de jouer sur l’aspect concurrentiel des produits : faire de
meilleure qualité que son concurrent.