12 MERCREDI 14 OCTOBRE 2009
Auxerre
ANIMATION ■ La plus grande guinguette du monde était hier après­midi, à Auxerrexpo
Les jeunes aussi jouent de l’accordéon
Même si dans la salle, la
moyenne d’âge du public
dépassait la cinquantaine,
quelques jeunes s’étaient
faufilés dans la foule. Et un
peu sur la scène.
Catherine Lambertini
clambertini@lyonne-republicaine.fr
À l’entrée, un couple
de jeunes, très jeu­
nes, donne ses billets
et entre dans la salle de
spectacle. Un peu comme
une erreur de casting.
Hier, c’était ambiance mu­
sette à Auxerrexpo, et la
moyenne d’âge des 800
personnes avoisinait plu­
tôt la cinquantaine. « Non,
ce n’est pas une erreur »,
confient les deux jeunes.
C’est même tellement
volontaire qu’ils assistent
pour la deuxième fois au
spectacle de la plus gran­
de guinguette du monde,
qui présentait hier, pour la
première fois sur son pla­
teau : Yvette Horner et An­
dré Verchuren. « On est
déjà allés les voir à Di­
jon ».
Souvenir de jeunesse
Stupéfaction. Mais tout
s’explique. Vivien Alif a
20 ans et son amie, Noé­
mie Picodot, 21 ans. Ça se
confirme, ils sont vrai­
AMBIANCE. Ils étaient plus de 800 à venir écouter les maîtres de l’accordéon.
Vivre sa ville
PASSION. Vivien Alif, 20 ans et Noémie Picodot, 21 ans, ont fait la route depuis Chalon-sur-Saône pour voir jouer les artistes. C. L.
ment jeunes.
« En fait, je joue de l’ac­
cordéon depuis huit ans.
Alors je viens pour voir la
technique des artistes sur
scène », raconte Vivien.
Vr a i m e n t s u r p re n a n t ,
d’autant qu’après la pause
photo, ils filent tous deux
aux pieds de la scène. Non
FLORIAN SALESSE
pas pour danser, mais
pour regarder les doigts de
Mathieu Chocat, le local
de l’étape, courir sur les
touches de l’instrument à
CHANSON. Les accordéonistes ont été accompagnés en chanson par Isa Pech et Marc
Pascal. FLORIAN SALESSE
RYTHME. Le public ne s’est pas fait prier pour fouler la piste de danse talquée.
vent. Pour voir Horner et
Verchuren, ils attendront
18 heures. Mais ces
« passionnés » s’en fi­
chent, même si la route
est longue pour rentrer
chez eux, à Chalon­sur­
Saône.
Voir d’aussi jeunes s’inté­
resser à l’accordéon, ça en
ravit certains. À commen­
cer par André Tr ichot.
Pour une fois, il n’est là
qu’en tant que spectateur.
Mais ça ne l’empêche
pas d’être cr itique :
« J’étais un peu contre ce
principe de grande guin­
guette, parce qu’ils font
venir des gens qui font la
loi depuis 50 ans. Ils
auraient pu inviter des
jeunes et montrer un
éventail plus grand de ce
qui se fait aujourd’hui
dans le monde de l’accor­
déon », déplore le profes­
sionnel du piano à bretel­
les.
Même sans beaucoup de
jeunes sur scène, la salle
se remplit. Il faut même
rajouter des tables et des
chaises. Dehors, le public
arrive toujours, un peu
moins jeune. « Je ne suis
pas une habituée mais
j’accompagne mon amie
Monique, qui ne serait pas
venue seule. La dernière
fois que j’ai vu Yvette Hor­
ner, je devais avoir 20 ans.
Aujourd’hui, j’en ai 50 de
plus. Ça me rappelle ma
jeunesse. » Décidément ! ■
FLORIAN SALESSE