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.l11in - J11illr! - •\ ot11 ~15 - Trimf'lriPI \ 21
SOMMAIRE
Obsession de la jeunesse et
peur de vieillir
Sommes-nous tous de la philosophie 50
des indignés ? 6 Vivre en vérité 52
Ce qui nous indigne 8 5 clés pour prendre le chemin
Philosophie d'hier de la vérité 54
Descartes, Spinoza, Hegel. .. La peure de vieillir
Que reste-t-il du Vieill ir dans la sérénité 58
rationalisme ? 20 Quelles place pour les se-
Réseaux sociaux niors? 60
La génération "Y" La vieillesse : naufrage
en question. ou sagesse ? 64
Enquête sur un phénomène Les armes du bien vieill ir 66
de société 26 Vieil lir : pensées d'experts
Sommes-nous libre? sur l'âge 10
Le libre arbitre en question 32 Au fil de nos vies
Le défi d'être soi La pensée vient à nous 72
Le défi d 'être soi 36 Au-delà des mots 73
Ëtre enfin soi-même, Débat d'idées
ça s'a pprend ! 38 Enseigner la ph ilosophie
L'étape cruciale du "mi lieu" est-i l nécessaire ? 74
de vie 41 Question de fond
Alire sur www.lafontpresse.fr Développement personnel Les philosophes nous aident-ils
P!lle EIXllcmie : En1rellrendre Emeiiandre Flllln'le_ Crèal!'ln crenireir1se lflill)illOle. Frnhse
Le chemin de la vérité 48 à mieux vivre ? 79
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Prochain Philosophie Pratique : le 25 août 2015
· Aujourd,hui & demain
L LO Hl 0 i DU OIS PORTRAIT
Philosopher avec Raphaël Enthoven Les « Cafés-Philo »de Doukhan
Retrouvez sur le blog de Michaël Ooukhan a animé mensuellement
Raphaël Enthoven. philosophe douze cafés-philo à l'Alhance française de
sur France Culture. l'ensemble Manille (projet
des em1ssions réalisées dans le .,...... soutenu par
cadre des Nouveaux chemins de Consulat
de la connaissance entre août
2007 et Juillet 2011, ainsi que
la totalité du Go1 Sovolf diffusé •
chaque dimanche. de 16h à 17h sur France Culture
Plus d'infos sur h//p.1/blog.franceculture.frlraphoel-e11!110ven1
de France)
qu'il a ensuite
agrémentés
pour en fai re
un livre. c Cafes-Philo •. Les anecdotes
personnelles et la pensée des grands au·
leurs s'unissent pour nous éclairer tant sur
les grands suiets d'actualité que sur nos
PAULINE CHARNEAU questionnements premiers. Un ouvrage
Pour une libération intérieure bnllilnt et v1v1flant sur la ph1losoph1e 1
« CofesPhilo, de Michaël Ooukhon, MO
Pour donner un nou· Editions. 176 pages. 16,90 €.
veau sens à sa vie et se
débarrasser d'un saboteur
intérieur, qui prend souvent PHILOSOPHIE DE VIE
le pouvoir sur le • Grand
L'Avenir est en nous
Moi•. Pauline Chameau
coach professionnelle,
Ancienne journaliste, Marie Clainchard a
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propose un voyage mlérieur
profité de sa retraite pour réunir dans un
avec son hvre Liberez votre
livre c L'Avenir est en nous •(Ed. Dong/es).
grand moi•. Cette explora
lion intime dont elle nous donne les clés. libère une énergie, une façon
des temo1gnages d'espoir, recueillis sur deux ,
années environ Ainsi quarante-trois person-
~--· '/
-
d'être et de faire nouvelle, qui (hangera la vie de celui qui s'y aventure.
nalites de différents horizons. comme Pierre
. ....... Pauline Chameau. sui un ton
personnel et convaincant. partage
Rabhi, Boris Cyrulrnk. Michael Lonsdale. Cyn-
... .- n
son expérience en s'appuyant sur
des cas concrets de transforma-
thia Fleury, Annick de Souzenelle. Stéphane
Hessel et bien d'autres, ont accepté de se
confier de s'ouvrir
·- ·-
·- ~··
tion et illustre de façon vivante sa
et de repondre a ses
..... demarche La méthode dévelop-
pée permet de se débarrasser
quesllons sur leur
vie, leurs valeu1s et
de son saboteur et de donner un
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leur vision du monde. tous ayant transformé leurs
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Jacqueline Bourbon est
psychologue de formation.
la philosophie et la E " v1 1 l <lr et 11 g1 J
spiritualite. Ce s:te runrvers1te Arthur Ftndlay Co!lege
tr;,s intéressant n·ap spéciahsee dans l'enseignement
part1enl a aucun clan. des sciences psychiques Depuis
aucune organisation plus de 20 ans, elle pratique
politique. sociale ou el ense1g1~e lil guérison par !e
religieuse et c'est ce magnelisme, la méd1umnit&, la
qui en fait son intérêt méd1tat1on et la gestion des éner
Vous y trouverez g1es Elle a recemment passe
des articles, des deux ans en Chine, Thailande,
résumés de leçons. Tibet, Népal el Bholltan pour se
des biographies el perfectionner au Td1 Chi, au 01
bibliographies Gong. et aux pratiques ances-
trales de guérison Elle combine
les connaissances el les ph1!oso-
phies de l'orient et de l'occident
avec ses valeurs sp111tL1elles dans le but d'aider ses clients à découvrir
leur potentiel. Cette année. Jacquf.'I ne Bourbon a décidé de recevo r ses
DÉCOUVERTE clients au sein des resorts du Gro1,pe S-Onevo notammert au Sonevo Fush1
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Soneva Kiff en novembre et décembre 2015
l'œuvre de Jean·luc Marion de l'Académie française s'est progressi·
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vement imposée sur la scène philosophique française et internationale
depuis P' 1s de tro1~ dPcennil" Succe~~e11r d.f'Tlm~n 1e LPvmas a a chaire
de metapnysique <le Paris·IV So·oonne (1995 2011) et successeur de Paul
R1cœur a la Unrvers1ty or Chicago (2003·2011), tl occupe aujourd'hui, succé- REFLEXION
dant a David Tracy, la chaue de
théologie fondamentale de cette l 'a rt d'être différents
même université amé11came.
ainsi que la chaire Dom nique L'ouvrage c L'art d'être different : histoires de han·
Dubarle : •Philosophie et théo dicaps » (l:d. Et s). 1 ~roJe de 1·AREH (asso 1at101
log1e. • de l'lnst1lul catholique pou. lt rayonnement d'E .th1 •l1qw & Handicap). pro
de Paris. lorsqu'il 1écapitule son longe le film documentaire MlfOlf de mon ome reahse
1t1néra1re de recherche, J.·l. Ma par Deza Ngucmbock. On y retrouve les témoignages
non d1stmgue trois • moments , : de Nicolas B1ssardon. Mù11c Decker, DeB Nguem·
les études cartésiennes, la bock et Benoît Walthe1. auxquels s'iljoute celui de La·
phénoménologie el la théolo he Segond. Complétanl l'image cinématographique,
gie. De nombreux travaux et ce hvre laisse à voir les cinq protagonistes. vivant avec un handicap
plusieurs the~es de doctorat lui physique, livrent, d ms leurs entretiens avec Blandine Bricka. des propos
ont éte déJa conSilcrés dans ces approfondis, creusés vers
différents champs où elle cont1· 1'111t1me. lis abordent. IOU·
nue cependant de s'élaborer, Jours sans pathos. leurs
suscitant l'adm1rahon. mais aussi. amb1t1ons. leurs rêves,
le plus souvent en ri11son de sa l'apprivoisement de leurs
haute technicité conceptuelle, de corps différents. le rôle
JOUé par leur entourage
lourdes mcomprehens1ons.
•
•
de se donner bonne conscience à
L'indignation pour être efficace, se doit d'être partagée. Les grandes indignations pc.:u de frai>. Les indignations idéo-
logiques, provoquées cc feintes, sont
de l'histoire ont été collectives et c'est parce qu'elles ont été partagées
renforcées par la prcs~ion médi ~-
par un grand nombre qu'elles ont pu faire recu ler l'injustice qui était visée. 1ique sous une forme collective et
Faut-il continuer à s'indigner aujourd'hui et contre quoi ? rcMent indifférence;, au ;,ore réel des
hommes. Ce ;,enrimenr ne révèle la
dignité d'un êrrc soumis à une in-
justice que ;,'il se d resse immédiare-
ment, san< calcu l, devanr l' indign ité
inBigéc à une pcr..onnc singulière.
Les indignarions collecrives sonr
cellci. du ressentiment. La seule qui
donne un sens à l'exigence de jus-
tice csr celle. namrcllc. qui, scion le
mot de Bernanos. esr • le cri tpon-
10111 di11u amscimcr outragée pnr le
scn11dale •.
J
hlTn • Dé noncer les mérite - digne, honnête, jusre,
a écrit un ouvrage imitulé, à la dig1U1tio11 est une rhltitralù111Jo11 de fausses indignations convenable, mérité. Nous sommes
manière des rrairés de morale smtimenn gi11érmx qui nous dispense donc dans le mérite cr dans la di-
antique : • Dr /'indig1111t1011 •, où il de 111 c11lpabilirl •. Si l'indignacion C'est pourquoi. à la ;.uirc de Dos- gnicé.
passe en revue Je; différents rypes est une énergie, d ie ~'St aus\i comme toïevski cc de Nietzsche, mais aussi > Indigne, comme iout mo t ori-
d' indignation, en commençanr bien le vcn r : apprivoisée d.111s une éo- de Tom Wolre er de Philip Rorh, il ginaire du larin qui se respecte cr
sùr par l'indignation de Placon de- lienne, clic produir de J'~lccrriciré, faur dénoncer les fausses indigna- qui commence par • i11 • signifie le
vant le protès de Socrate. 1:.1mcur mai~ clic pem \C tran,former en ciom. Il C\I facile de rcconn:1i1re te\ contr.i irc. Indigne vient donc d u la-
égratigne .m passage ccnaint's « pos- ouragan. dernières qui permenenr :i chacun ti n indignus : - Qui ne méri te pas
- Indigne, qui ne convicnr pas.
> Dnnc, si on s'en réfère à la gram-
« Dans la vie, il est des périls si déroutants qu'ils nous obligent à rester maire, le verbe s'indigner devra it
constamment sur le qui-vive, toujours prêts à manifester notre indignation vouloir d ite ;,c rendre indigne :
ou notre scepticisme. » (Stephen Dobyns) étrange!
8 Philo~opl11c pratiq1u·
En faii. dJm l'étymolot;ac IJ1111e.
nous J.\'On\ égall"ml"nr :
> • inJ1gn.111J, 111d1.t,n1lll> • qui c't
le p.iniciP<" prbc.-m du \cri>.... • 111·
d1gnor •,
> • lnd1gnor • : - ,·111digna. i:rrl· in-
digné - rcjctca lOlllllll" indigne, dl-.
d.ligner - repou,.,cr, rc:ndn: c.Jicux
- irritc·r, .1ggr.lvc:r, c:n\l-.n1nu:r,
> • /11d1t.1i.1111 •. Ju pJniup..· pré-cm
donc, \ignifie qu.101 :1 lui : - qui
ùndignc - plein J.: rJgc, r~tif.
> • IT1d1g1111tÎ1·11111 • : l.1 p.utk ir,I\•
ühlc Jr r:mu', l.1 f.1rnht' dl' \(' f:Ïdwr
- ·· /11d1g11lflu »:qua Jl<'UI cxprinwr j
b foi, l'ind1g11 it<' d e quelqu'un <I le
~cntimt·111 cl'~trr trJi té ind1gn<·nw111.
Le contexte change. Ce qui demeure c'est ricurc s Dt dên-lopp<'e. qui peut lc:s inj1mice encore plus grande que
/'~th/que fondamentale. JI ne faut pas re- cunduir.: :i un (crtain dt:,..;qualihrc. ulle de celui quo l'd produite.
noncer aux voleurs mais il faut se rendre · Partager sa colè-rc ou son indigna-
compte qu'elles evoluent dans un systeme Aloi'\ l'indignation, qui conduit '1 la r tcln.
social qui change considerablement.
coli:rc ne \l'r.11t fin.ikmcnr qu"unr - 11:'.ntcr dc mcnrt'. fin à lïnjusricc
Donc, si vous voulez maintenant vous
agitation ,t(rik? Pour thnchcr d,~ qui a produir cctrc indignation.
engager au lieu de renoncer ou de vous
renfermer sur le passe, appuyez-vous répo~-,.. nuu' allom n:tourn.:r :. l.1
sur des ouvrages Importants comme ceux: d'Edgor Morin, de Claude AJ. rdiginn. Néml:..i~ t"\t l.t dl'c''<: dt Fn dfot si on se n'f.:re au~ pmlon-
phandery, de Susan Georges et Joseph Stiglitz. Je pense aussi à Jean-Paul la wni:c'1lce, mal) die rcpr6.:nu. gcmcms de ce que l'on a devclopp.:
Sartre pour qui la dlgnite de l'homme exige de lui qu'il ne se laisse pas .rnssi la ju<ticc di\lnhu1ivc et le: plus haut on <>c rend compte• que
desorçonner, qu'il regarde le reel avec une volonte morale. • rythme: du dc)tin. Ccn.1im .iuteun. l'indignJtion ne ..., 5uffl1 pas à cllc-
p losophif• pl'alÏ<{lH' 9
Tous des indignés ?
CHARLES PÉPIN, PROFESSEUR ET PHILOSOPHE, AUTEUR DE " CECI :;;: m cm s com me Orrnpy ou Démocm- Le:. In digné; cmprumcnt aux
N' EST PAS UN MANUEL DE PHILOSOPHIE • (FLAMMARION). ~ t ir rit/Ir expri mem une proresranon formes d'action collectÎ\·e herirécs
)( no uvelle : l'indignation. <les llOll\'C,l U X lllOUVl'nlCnt\ SO·
A QUOI BON S'INDIGNER ? "'
ciaux: fo nc1ionncmc111 horizonral,
c Indignez-vous ! • , ce fut d'abord le titre de d écentra lisé. forme' de proteStJ ·
Comment
la microplaquette au succès faramineux de IÎon originales . . . Mais les osdlla·
Stéphane Hessel, c'est devenu le nouvel Impé- s'indignent-ils?
tio m entre rC\ cncl ications p rfri,cs
0
Philosophi<' pratiquP J 1
Tous des indignés ?
~Robe toS. a ·
(23 ans, sans
emploi, Madrid,
Espagne)
12 Philosophie· pr:1tiqtic•
PhilOSOP.,'1!!
,.
ID
Pourquoi l'indignation est-elle si consensuelle? Parce qu'elle est la valeur qui, s'adaptant à toutes,
n'est1amais contestee. Peut-elle se convertir en action ou en révolte, ou bien n'est-elle que l'écrin
d'un moralisme immobile? Comment ne plus s'indigner et, enfin, agir?
L
a d éfini tion d u mo t indi - Si lïndignarion peut conduire au une idée, du côté d u bien qui SOtLÇ- :; ROGER LENGLET, PHILOSOPHE
gnatio n d ans le Trésor de la comhar, l'indignation qu'on nou~ tcnd rios d ires, nos actions, nos ::'. ET JOURNALISTE
langue! franç.ii~ ra~mble propose acrueUcmen c est une >ati~ componcmcms, nos accirndcs ... li )(
w QU'EST-CE QUE LA FACU LTÉ
plusieurs thèmes abordés dans le dé- facrion groupale d'èrre dans le clan n'y a pas que d u bien arraché à l'in -
D'INDI GNATIO N ?
bar: • Smrimmt de co/h~ et de riwlu des indigné~ c1 cc ~cnrimenr d 'ap- <l ignacion, il n'y a pas que de l'hon-
c Venons-en
susâti par tour ce qui pmt pro11()qt1er pancnancc n'a pas d'effet ~ur l.t réa- neur. de l'h umanité, il n'y a pas que
donc à la ques·
la rfprobarirm er porter plus ou moins lité (le réel) que l'on dénonce cc qui de l'évidence qui va avec ccm: idée
lion : qu'est< e
atteint< à la dignité de l'homme. • nous indigne. nu sentimem .
que la faculté
ou la capacité
L'indignation, Changer le monde n'e~t pa~ da n ~ L.:inco nvénient majeu r est qu'elle est d'indignation ?
cette posture. Changer le monde une posture. Une posture c1 pas une Depuis l'origine
sujette à contrefaçons
consiste à dépas.~u les paroles mora- source d'action>. Une posture qui de la phi/oser
En 1'3ison mêm e de son importance lcmem magn ifiques cr engager des d ivi~e le m onde en deux : d'u n côté phie, depuis Pla·
dans la vie incéricurc, l'i ndignation actes dans sa vie, dans M>n environ- le bien, d ont fait parric !'indigné ton, voire avant,
est sujette à bien des conrrcfaçom. nement, le • local • et proposer au (er les ind ignés) cr d'un autr« cùté des penseurs
L.:ind ignat ion authentique a pour se sont interrogés sur la nature
niwau génfra) ; lt: nhcau général le mal c:t qui M1.o;cire l'indignacion.
de l'indignation el ses repères :
cause un événemen t singulier. une c>r plutôt le ni ,-cau mondial que Une ielle postul't' est contemplatin:.
est-elle un sentiment naturel,
souffrance co ncrècc et une action le nivcJu nation.il, cc qui po~c un d ie >irue cdle o u ~dui qui la prend fondé sur des critères stables ou
immédiate, plurôr qu'une ven- problème nouveau. inédi t, pour le- comme spcc1areur de monde, jugc est-elle purement culturelle, liée
geance d ilfên'.-c et longtemps ru mi- qud nou~ n' avon~ pn> de rfférence• de; ;itu.iriom cr de, ;rntre;, c:t b i~e au contexte. à la morale de Io
nfr. • On 1u saurait vzv" dans une pa.....:c>. 1ranqu ille les faits, événements, société ? Comme vous le savez,
indignation pen11n11mre q ui, lljiwmt I.:ind ignati on paraît être une v;1leur personnes qu'elle dénonce vcrhalc- selon Platon, il existe une idée
SJ>tim11tiq11emmr tollt ce qui tldtJitllt, en >oi , en a moment. Une valeur, ment, et uniquement verbalement. universelle et intemporelle du
mertrair fi1111leme11t le temps lui- Bien. de la Justice, dont nous
même ttu banc de> t1t'NJ>is. Q sont ks avons une connaissance Intime
depuis que notre âme a séjourné
intermittences du coeur qui donnent
dans /'Olympe au cours de notre
so11 pri.x tl /ïntcrr11it1ma des indi-
existence antérieure. Ainsi, dès
grrntions. • explique Jea n-hanço1s les origines, notre âme serait au
Mau éi, professeur de philosophie plus près de l'idée du Bien, du
grecque et de ph ilosophie politique. Vrai, du Beau. Nous aurions acquis
d'une certaine façon quelques
La fausse indignacion prend ~ouven t souvenirs du bien portait qui nous
la forme d'une révolte consc.tnte permettraient de distinguer le bien
comre un objet lui-même stable, du mal, et donc de s'indigner. Pour
Platon il s'agit d'une véritable fa-
puisqu'il s'agir d'un concept comme
culté ou acuité fondamentale que
le tem ps. l'hiscoirc, le capicalbm1.:, la
nous possédons en naissant mais
mondialii;arion. 1 out !)(: passe comme
sous des formes chaotiques ou
>i , au li1:u d 'êtl't' un mouvement dévoyées qu'il faut clarifier. Autant
sponcané qui, venu du fund de l'âme. dire que l'histoire de la philosophie
brise ll'S limites du monde, l'ind i- est abondamment revenue sur le
gnarion n'était qu'une im.ari,facrion sujet. Mals nous avons évolué vers
perm .tnenre n\mendant qu'une oc- une vision beaucoup plus systé-
casion d'éclater, si bien que m~me mique ou structuraliste. L'histoire
lorsque l'occasio n est un événement des sociétés montre que la faculté
d'indignation est très fragile el
réd, singulier, d ie déclenche le même
qu'une civilisation entière peut
mécan isme artificiel <1ue le fuit d ivers
la perdre ou la laisser prendre en
des ml-diJs. • u monde comempomin charge por des gens qui organisent
sm1ble eff«tivement emporté par 1111 des simulacres d'indignation. En
Refus permt1nmt et jeté dans u11e in· effet, aujourd'hui l'indignation est
d1gnat1on comt1111te que la rapidité dn mise en scène et en spectacle por
COlll fJ11llliCt1rio11s 1iperr11tt dim bout à les politiciens. Les gens ne savent
/011'" de Io terre. • ajoure+ il. plus de quoi s'indigner et à la limite
ils ont peur de le faire, et souvent la
colère ou les sentiments d'injustice
Indignation, restent en deçà des mots. dans
masque de l'inaction ? l'anomie. Ce qui donne lieu à
une colère sourde, plus ou moins
Pour cert.1ins, l'ind ignation esr vague, qui laisse ensuite place à
un masque d e l'inaction. du lais- une cendre de résignation avec des
ser-faire. Pour eux. il fau1 combanre. braises indécises. •
Pltilo~opl111• p1·;11 iq111· 1.)
.~~~~.~ Tous des indignés ?
-~ -~-
L:indignJcion a pour principale: La résignation, d'une simple re~1gnat1on ? Se rési- la résignation, sc soumettre au plus
venu de donner des signes de re- première alternative g ner. c'esc accepter à concrec~ur. Le fort n'csr pas cour ~ fair un acre de
connai~11Kc à cdle~ et crnx qui sage sroïdcn n'accepte pa.' 11 comrc- nécessité mais n'est pas non plus
s'indignent. Cela crée une commu- >Nécessité cœur. Il vcur accepter. Quoi qu'il en un acte de volonté. C'est un acre
nauté de poim de: \Ue, un collège Quel csc donc mon pouvoir d'action soit, dans une relie pcr..p<.-ctivc IJ ré- de prudence. • J'acupu pal't"e q11e
invisible, il csc invisible parce qu'il foce ,\u monde ? A cene question , les volte est condamnable. je n'ai pas vrmmmt le choix 011 plu-
n'.i pai. de lic:u, pa' de: -catut, p.1\ de scoïcicns répondircnc : aucun. L' uni- tôt parce que ks possibilités ne sont
chef, plusit:ur\ • guides » peuvem y vers, selon eux. serait régi par les lois Mab ccm: posirion ~uppo,,e qu<' pas iquwalenus. St je me révolu, ;e
fonccionncr, P·'' de déclaration ex Mricrc'> du déterminisme. Tour csr l'homme n'air réellement aucune li- risq11t' lêmprùonnrmmt, /,, torr11rr,
plicitc. Dam ce coUègc inv1;1ble, déterminé. t:ordre de la nacun: e!>c bercé d'action. Or. rien n'~t moin~ /11 mort. Si je me résigne, je mrvis. la
ce qui fait le travail, l'action C\t de réglé selon les loi\ srricres de la cau- st1r. Kant nous a monrré que le pro- risigl111t1011 m'est effectn•emmt plus
s'indigner. Il c'c rrb agrc.'.1ble de se salité cc l'homme. ~lémenc de cette blème ~c indécidable et nombre 11tik. • On concèdera qu' il ne s'agi t
mcrcrc du côté des indignés, c'csc se narure, ne peut rien y changer. Il de philosophes ont pensé l'homme pa~ non plus d'une: légirimarion de
valoriser $Oi-mêmc à bon compte. ne lui reste donc plus qu'à ;tcccpccr. comme un ~crc disposant de libre la ré... ignation. li n'y a rien de moral
S'indigner, nt· saurait suflirc. Cerrc.s l'homme ~t libre de penser. arbitre. Pounanc, même en ce cas, à accepter l'arhicraire. Simplemcnr,
libre de son auicudc face au monde, on peur préférer la résignation. nous n' avom pa!> le choix.
Se résigner mai\ rcfu;,cr l'ordre dl'S cho;cs, c'est
né<:cssairemcm êcn: malhrurcux, > Utilité la plu parr dc., gen' se ré...igncnt par
ou se révolter ?
c'est nC:ce!>saircmcnr voir ses desseins li exisre bien des situation!> oü la peur des conséquences, parce qu'il
LKt' à une 'iw,nion inacccpcahlc 011 1\houer. li y .1 l:t une atcirudc insen - ré\'olr<: esr impmsihlc. C'est le ns leur eM p lm utile cl'acccprcr que
du moim désa~n~:1bl e deux anttudcs \tt. La fin de l'homme c:;,c le bonheur. de' Ér.ics u>t,tlicaircs 0(1 le pou\'oir d'2m: cmpri<onné ou mer. Lichen.'?
sonr pm>iblcs : 'c \Oumutrc c'c,t ;, La condition de ce bonheur e<>r donc esr forr er où route tenc.uivl" de sou- Il n'e.r pa< si facile de juger. Aprè<
dire ~t." r~.,ign~r <>U, ~lu <.:<>1ttraire, rl'- la R~ign.111on et. non p.u, une rb.i- l~vcmcm eq 1111mcdiaremem répri- wuc nulle v.ilcur n'cxiMe !>i l'o n C!.C
fmer c'est à di re se ré"olter. De ces gnarion passive, mais une résignation mé!". Dans ces conditions, la révolre mon.
d.-ux a11i1udc; laquelle c!>I préfér.ihlc aclÎYe, qui se ,·eue. Le &ige ;roïcien est vouée j l'é....hcc. Si le rapport c.lc
ec surcout laquelle nt-elle conforme csr celui qui s'efforce de connaitre force esc en faveur du pouvoir cr > Ugitimité
:1 11011e de;:\'oir de <..itoycn ? l 'cn- lordre de b nature, non sculcmcnc non de celui qui subie que vaut la [homme a k d èvoir de !.C r6igncr,
jeu de cerre que\!Îo n cr cd u i de la pour l'acccprer mais même pour le ré1,oltc ? Cerre;,, cela ne signifie pas d'accepter le_., loi; même _., i elle!. lui
lihnté hu111.1im· donc on peut \C vouloir, dyanc la !>ati,fact ion de \'oir que la résignation soit nécessaire. '><'.mblcnc arbitraires. Socra te, cuces
demander si elle doit s'affirmer en advenir non seulement ce qu'il a pré- Elle peut ne pas être. Il peur exister dans une route autre perspective, ne
routes circom1.111ce~ ou au conrr.1irc vu mab cc qu'il a voulu. Li révolte des individus candidms .lU martyre disait (MS .rntre chose. Condamné
;'admenrc des limices. L.i résigna- est donc condamnable, la résigna- qui ~c soulhcnr. Mai> il n'en rc\lc à mort par un jugemenc inique, il
'
cion peut d'abo rd paraitre néce\o;.1ire cion ocnéfique cr même légitime. pas moim vrai que la prudence t•sr :iccepte de <e soumerrre alors même
'oirc utile o u même légitinw. Cc- Le sage est celui qui, non seulcmenc alors <le f><: résigner. qu'il a la pm.,iliilicé de fuir. Il le fait
J"l<:ndant, focc à l'injustice l'homme acceprc, mais même veut accepter. par fidélité à lui-même. lui qui dé-
n',1-c-il pa.' le droit, \'Oire le dc"oir, non ~ .1~<'C mauvai;e;: volonté mai; Comme le ;,oulignc: Rous!>eau, qui fendait le~ lob dur.1111 COUIC sa vie.
de \l' ré\'oltcr ? libn:mcnr. À la limite, s'agit-il encore n'était pourranc pas un adepre de la légalité \'JUC mieux que l.1 vio-
lcnn-. Le droit csr !.acré car l'homme
a besoin des lois. Le sage refuse la
'ioknce même concre un ordre in-
jusrc car dé,obé1r une foi~ à b lm,
c'e;t créer un précèdent qui met
rnucc" le; loi\ en péril, c'c;t, par ;on
exemple, ouvrir la voie à l'anarchie,
au dé;ordrc, au t.hao!. ;ocial. Néan-
moim, pour accepter cecre t hè!.e,
crKore faut-il admctcrc une.: t.crtainc
nécessité de la légirimiré de la légali-
cé, u· qui ne va p.1; de !.Oi.
La révolte, deuxième
alternative
li nc s.lltr.iic y avo ir un droi c c.le sert'-
\0ol1er contre les lois légitimes. Aller
conrre la jU>llCC, c'est êw: injuste.
Mais coure' les loi\ mnr-dles juste\?
• Sc révolter con tre l'injustice, n'cst-
S'indigner, M saurah suffire. cc pas rétablir la jusricc ? Mais alor;,
j quoi r<·c.onn.1Î1·011 •11ù111e auwriié gArJllll<' d'uh1c11ir quui que ce \Oit IOlll n111y.:11 lcg.11, rnurl' dbi;u11inn rn ,,1, d n h«c. prn11ible. il nt dl''
e\I i11jm1<· ' Cornrnenr lcgirimcr l.1 en frh.rng« ! n1 1rnpo"il1k-. Si je p<:m utili'K:r dei dru111\t.1mn 11i1 l.1 rt\'oltc Jll'UI t'll<'
rc:1 oltc > Rcnonc.a j ,,1 liht:rtC:. c'c>t œ,.,c;r mm cn1 raï..onnablc>. nun violent> il l~gi Il llll'<:
<i .'.tr<· un homm<" c't·<t rérrogr.1dn fau1 ln prcfl-rn.
C'nt Rou'''"'" yui nnm donne IJ à l'ùJt Jnimal. L\,...IJn: nt mon ~ 1'11 tin dl' <omp1c. la lfyitima1ion de
'<>luuon <il· u problèm<:. Rou,'C'Jll l'hununit<. ~lai1 alor<. 1i on m\n- • I .,_. plu,, b r<:voh<• n'e-.c légiunuhll" l.1 r,"1<1lr<· rournt" autour du conçq>1
p.1rt du p11n<'Îf'<' 'llÎ\.lltt : l'homm.: ll-\l' ma lihcm'. ï~i le: droit de r.:,j, l LI< " dk ~hmnir rc'cllcmenc à une d,· lil'<'rt•. J'.1i I< druu de me 1<"\·ol-
nt lihr,. u lil..:11.: c11 c<: qui définit ttr. Je me l~"\nltcr ;1mpkmcnt pour ,unclioration de l.i <ituacion. ~ plw. ll:r ,j on touche illfyicimemcnt à
nmr.· <~'<'llL<" n· qui nou' dh1ingu<· r<'<upùa m.1 dignité d'homme On de Jll .11u·. Il t'.1111 di..1inguer l.1 l<~ 1111 l1hntt' ,., "· p.ir ma ré\'nltc-. jc
de: l.111i111.11. L'.1nimJI, 1égi par lïm- remJrquc:ra que la rc'volte se jus- \'ohc kgnimc du r.-rrorisrne qui tu<' pt:ux rcc.onqu~rir C<:Uc lih<rt<·. >oit
tinct. n'.1 .1mun d1oix. Dam une 1i- tifi1· d1e1 Rou\\l'JU par ~a fin. J'.1i .1n:uglcm<·nt 1am que rien de pmiril p.1r le r«1ult.11 d,· n1.1 rérnlcc 1i dk
tuJtio11donnfr. il ne: pcu1 réagir que: le droi1 de me rO:"ohcr part:c qu'on n c11 '<llll'. Kun nous indique quc IJ r.:u\\11, \Olt p.1r la r~volr..- die-même
d'un<: 1c:uk fa~on. cdlc qua prfru n'Jvait p.l\ le Jroit de m'asservir. J'ai mor.tlité consiste :i pr.:ndrc l'honum: dam le c,1, cxm:mc nt1 la ré<ign.uion
1.1 n.111m: c:I c.'c-1 .iin\i qu'un pigeon le droit de: me révolter parce que je cmnmt· fin et j.mui< 1cult·mcnt rnnduit quand même il 1.1 mort.
111ourr.u1 Je f.11111 dc.-vJm un ta> de vi...: une société plm juste parce que commt· mn} en. 1r.ivaillcr à plus de
1i.mdc: c:t un <hac d<"l"Jnt un t.i..1 d<: plu, lihre. Ceh ne 11gnific nullc- jtMi<"C' et d,· ltlxné, c'est prt:mlrl." I « d1oix rntrc Ll «:volt<· et l.1 rélig11.1·
grJin. l"humm«, lui, J le choix. mc:m qu'on ait le droit de !>C r.;\'olter l'homnw <<>111111<: fin. Tuer pour y tic>n dei~ nd l.11}.>t:mcnr d<!'> circtin,.
conm~ nïmpone quoi er dam n'im- p~ncnir, c\><c pR'ndrc l'homme t.inn1 . .., il t"ot cbir qull f.1111 parfoh
Or l.1 lilxrté c\I inaliénable <'c11- porte qudlc: (ondnion. li nou.\ rc •Il' wmmc lll<>)'cn Li fin d<>it l'cmpor- ~ t< .gn< il nht< un druit vo1n: un
~-dire qu'on ne peut ni la donner donc '1 déterminer pr<'cï,,émem le<. t<T 1ur I« m<>yl'n c'c<r-à-dirc qu'il faut cl<"\oir J,· n:voltc. à condition de nl'
ni l.1 vendre:. Tout c1>111ra1 <uppme rnndi1iom d'un droit à la révolte. tr.11.1ilkr pour l'humani1é rn l-\i1anr p.h \.:' rt·\'oltcr conm: n'impt•rt< quoi
l.1 lihc:1u: cl l.i lihcnc dle-m2mc ne au 111.1ximum d.: '>.Krificr .1111rui. ni à n'importe qud prix. l .e nit(,re
s.rnran 1'échanger dam un comrac. > Quel droit à la révolte~ nujcur rc'te Li lune collfr< l'injmrie<,
Comme k f.1i 1 rcm.trqm·r Rou\'>cau, • 0'.1hord l.i révolte doit porter • h1fin 1,1 rcvoltc >uppo>t un mi u11<hcrnin vcl"\ plu> de liberté• indi
1i j'édlJngc ma libcné concrc autre contre un ordre réellement injuste. n11num de chance de réussite. hil'n "idudlc, cc rnlleccil'e<>. • r.<,
cho1C (rich1·,.,.., 1i·curité. etc.) qui Il n'y .1 nul droit :i la révolu: dan1 qu'id Il' propo' ml'rite d'rtrc nu.111
me garanura que l'autre me donnc- unc dém<Krark où chacun garde Ç<:' cé. Certes .1ucune rtvolte n'c,t .1h- LE DEVOIR DE RÉVOLTE
rJ dfi:t.11n·m1·n1 ('C qu'il m'a promi' Jroic<. l uucr conrre un ordre légi- ~olu111cnt certaine d'aboutir. Il y J
Il peut exister des cas où la révolte
en t'chang« ? N'ét.lllt plw. libre:, l' tim<' n":.t p.u mor.11. toujnur- un ri,que et ce n'e\t pa~ n'est plus un droit mais un devoir.
ne <aurai< k forn·r à Il- faire. \'oil1 pour au!lnt qu'il faille roujoun. ,'in- Parfois ne rien faire. accepter, se
donc un ùrangc <omr.u où j.: m.: • E11>uitc, l.1 rc.~oh.- n'a d.- M:ru, ~ur terdire d'Jgir ~urtout lor>qu'on n'ôt résigner, c'est être complice du
donn.: cout cnti<:r <ans a\'oir aucuno: wut lor\C)u'dle eçr violente, que <i pa1 \Ûr de l'échec. Du rem~. mème crime.
Philo~ophi1• p1·atiq11< l ï
Tous des indignés ?
...
•..~
Nous avons tous maintes raisons de nous indigner au quotidien, que ce soit en écoutant les informations ou face
aux comportements d'autrui. Quelles réactions cela suscite-t-il chez vous? Voici un test comme eclairage.
l. Ave:r.-vous lu le petit manifeste de Stéphane 7. Vous avez des idées pour changer le m on de ·5uo11n105
Hesscl sur le sujet ? et la société 5ap Ja11noJ1 ap 1ai(es5a 1a 1ua4,no1 5no11 1nb
A. Oui A. Je lance un blog pour promouvoir mes idées. 5a5ne) 5ap 1ns saJ1ne sa1 Ja1qwasseJ •a11~16 a11eJ
B. Non B. Je nùs~ocie à d'autres qui partagent mes idfr\. •1a1saJ1uew ~ •uoneu61pu1 aJ1011 IJOJ1a 1ne4 JafJ)
C. Qui est Stéphane l le~~d ? C. Je me ks garde. t? l\!Jd a)uauew1ad ua sa1\! snOA ·uo11eu61siJJ ap
awi(uoui(s Jlll!S 1no11sa sno11 za4' uo11eu61pu1,1
·xne1uawauuoJ111ua ia xnepos 'sanb1111od
2. Que pensez-vou~ des différents mo uvements 8. Votre commune est mal gérée. Comment
'sanb1wouo~ 1uawa1edpupd '5au1ewop sa1
d'indignés de p:tr le monde ? réagissez-vous ?
5no1 5al 5uep '5alJ05 saino1ap sa,11snfu1 sa1
A li' \Ont né<.:c".tire' et 111 ile,. A. Jl' m\:ngage sur une fürc aux prochaine' ·aw~1sAs a1 aJ\UO) a110MJ ua 1ua11nos sa1\! sno,\
13. C'c'I un oiup <l'épcc <l.1m l'cJu. dcuiom.
C Je n'ai P•'' d'avis 'ur k suj,·t. B. J<' dcvi('ns mili1.1m pour un aum· candid:u que :1!1:>\l 3N!llONl,l
le m~trc auud. SlU IOd SZ ap Sn1d za,-.e SOOi\
3. Votre patron vous annonce q ue l'en treprise C. J'irai \Oter pour fair(' cnu·ndr(' ma voix.
'Jll;J:)) t?
est c11 cr ise, qla'il va réduire votre salaire et aug-
1uaw1e1111uauuan sno111nb sasne' sap 1nod Jf6e
menter vos heu res de travail... 9. Un de vos :tmis se conduj1 par1ku lièrc mcnr 111a Ja6e6ua sno11 ~ l\!Jd 1uepuada' sa1? snoA
A. J,- lui donm· ma dt'mi"ion mal dans une siruation d'ordre privé. 'Jalinoq aJ!l!J sno111nad sa1po1d so111a ll!!PiJWW!
13. Je comme1K, j d1ac..he1 Ju trd\ail .11llcur" A. _k lui l'.ti, p.1rt de mon méwnrcntcmcnt pour 1uawauuoJ111ua aJ1011a4)0011nb a' 1no11uaw
C. Je suis furieux m,1h j,· n« Ji, rit·n. qu'il change ers .:xcuse. ·iJ)JOJ sed zaS5!61!iJJ au sno11 5!ew 'uo11eu61pu1
B. Je met> de la di;1ancc cmrc nou,. aJ10111uanbo110Jd s1uawa1Jodwo' ap 1a 5uonen1
4. Quelle réaction face au d rame d es C. Je ne fais rien. A chacun ses prohlème'> ... ·!Sap dno)neaq 'sua6 sap iJ)µofew e1 awwo:>
Philippines ? N3A011:> ~ N!llONl,l
A. J\nvou.: 1rnm<.'dldtcm.:nt un don. 10. Qu'est-cc qui vous indigne le plus? SlUIOd SZ lêl ll êlJlUêl Zéll\(1 SOOJ\
B. J,· \Ili' 1,,_ inl(", Î'' 'ui' touché m.1h 'oulagé que A. Toute forme d'injm1icc, d'inrolérmcc. de clis-
Lt: Il~ "ll>Ît fld~ t:Jl J fi.\lllt:. crimin~iion et de viokncc ·5uo11n1os
C. C\·,1 l.t 'i.: mall1curcu,cmcm ... 13. Le~ chme' rnnrn: l..:\qudks je ne peux pa> agir. sap J<11Jodde .<,p 1ue1ua1 ua ia '5aW'llQOJd sJna1
C. Tout çc qui me complique Li vie. ~ ia sa11ne xne sn1d 1ueJ11no 5no11 ua zass16ei'H
5. Votre entrep rise prépue un plan social sans ·a,ua151xa aJ1011 asne' ua sed 1ua11awaJ au
sn.nb 1ue1 su1e1u101 uaiq 1ua1qwas sno11 apuow
précédent •••
np saw~1q0Jd sa1 ·nad zas516e s1ew dno,neaq
A. Je prép.uc un mouvemcnr de grève aw<. me~
za11JJ sno11 'anb1J1ua,06iJ "'uepua1 Il a1s.l06i'
rnlll'.•gu'·' 1ç1n1d iauuosJad IJOJUO) l!lad aJ10111111nu tnb
B. Je dédJc Je prendre ma c...1ne dan' un 'yn- "' 1no1aJlUO'5Jl!W 1ua11nos zau61pu1 sno11 snoA
d1c.1t.
C Jl prie pour m· PJ' l'n foi1t· p.1rtie. 31SJ.O!l~ 3N!l10 Nl.l
SlUIOd Ol ap SUIOW Zal\11 SOOJ\
6. La politique actuelle du gouvernement vous
S3S N0d3H 531
excède...
,\,Je m organl\l pour manifcsccr. ·puod5aJJO) sno111nb !!JOJd
B. Je prend\ lll.l c;;lrlc J,111\ un p.1rti politiqu..: ne sno11·Za1JodaJ 1a siu1od so11ap1e101 a1 sa11e:1
·:> asuod;u a1no1111u1od o1a a asuodi'J a1no1
d'opposition.
11 s1u1od z •v asuodaJ a1no111 s1u1od s zauuoo
C. Je r.ile m.11, me ré\lgnc. Toll\ ln même\ •.
encore de\ prmnc""' non tenue'! SJ.Y110S3H SOA z31n:nw:>
•
1vresau
,. our
Ill
Depuis le succès planétaire du livre de Stéphane Hessel, ils sont nombreux celles et ceux qui ont suivi sa voie
sur le chemin de l'indignation ou pour contester ses propos.
---
-·---
-·-·- • Aux actes citoyens : • Détrompez-vous ! Les étranges indignations
De l' indignation à l'action de Stéphane Hessel décryptées
L'indignation c'est bien Mais ce n'est qu'une premiere c Les indignattons select1ves de Stephane Hesse/ se sont
étape. Ce livre propose la suivante. celle de l'action. Au· répondues sans contrôle ni verificot1on. En veritable saml
11111
MlWl•11 J'ourd'hui preuve est faite · avec l'étincelle tunisienne et du militantisme à la mode. il profère ses anathèmes. et pour
àl'IC11
son extraordinaire propagation ou même avec la tempête ses adeptes. chacune de ses imprecatians se transforme en
Wikileaks que l'initiative d'une poignée de femmes et une véme révelée. L'indignation impérative devient alors un
d'hommes sufllt à déclencher des forces qui se répandent telles une traî- commandement pour tous. Contreventes, exagerotions. em·
née de poudre et réalisent ce que l'on croyait. la veille encore, impossible. phase larmoyante... En usant1usqu'o Io corde la dimension camposs1annelle
Sachons. à notre niveau. en tirer les conséquences. Ce livre ne part pas de des droits de l'homme. Stéphane Hesse/ se livre iJ un flofllége d'assertions
théo11es mais d'exemples réels du monde du travail. de l'école. des régions. démesurees sons fondement dans la réolite. Ce vieil homme indigne ne fait
Il démontre que chacun peut agir et transformer son environnement 1mmé- pourtant que ressasser tes perles scandaleuses de la strotegie }ihad1ste •
d1at en tant que Citoyen. consommateur. professionnel. entrepreneur Jean Szlamow1cz decrypte les procedés de son imposture argumentative,
Par Hervé Serieyx et André·Yves Portnoff, Editions Maxima. 279 pages. ciblant chaque manoeuvre rhétorique en la soumettant à l'épreuve des faits.
Par Jean Szlamowicz. Editions lntervo!les. 96 pages.
• De l'indignation à l'engagement
• De l'indignation à la révolution
Foi et politique o.
I' 1nd1gnallon
Le point de départ de ce livre est une analyse des
Face à une vie politique parfois menacée par le populisme, le •
·en .q c.:111 cerises prérévolutionnaires• de 1936, 1944 et 1968.
manichéisme. la tentation des coups médiatiques beaucoup
d'entre nous souhaitent un exemce du pouvoir plus vrai, ·-~
volontairement différente de celles qu'on peut lire cou -
ramment. Cet essa 1aborde la question des conditions
plus tolérant. plus proche. En étudiant les relations entre foi - d'une révolutton parmi les crises politiques, puis du
et politique, en éclairant ce propos par la vie de quatre grands humanistes rapport entre les luttes quotidiennes et la révolu tion
chrétiens. (Germaine Poinso-Chapuis. Eugène Claudius-Petit, André Diligent Comment aboutir à l'unité des organisations qui veulent
et Joseph Fontanet). ce livre se veut un appel à éveiller les consciences. De •changer• la société? Pourquoi la démocratie actuelle n'en est pas une?
nombreux défis et chantiers passionnants attendent l'action d'humanistes La bureaucratie capitaliste est ·elle contraire à la démocratie? Powquoi et
authentiques. Une actmn pour plus de croissance. plus de justice et plus comment la démocratie a-t-elle éte caricaturee dans 1es societes issues
de paix dans le tourbillon de la mondialisation Au moment où l'Europe tra- d'une révolut;::::i (la bureaucratisation) et les a précipitées dans l'échec?
verse une crise sans précedent. au moment où la France est plongée dans L'analyse marxienne des stigmates de l'ancienne soc1eté conduit à la
un grand débat démocratique, l'humanisme d'inspiration chrétienne ne doit nécessité et la poursuite de la revolut1on pour la disparition de la subordi·
pas rester silencieux 1Au-delà de l'1 nd1gnation. nous devons nous engager nation du travail simple au tmvail intellectuel. Ce livre propose une étude
et agir. Afin de bâtir, pour et avec l'autre. une vie pour demain. Par Jacques fouillée de la transformation du prolétariat - au sens large · en France et
Barrot et Christophe Bellon. Editions Cerf. 170 pages. dans la c mondialisation•. Par Georges Bublex. L'Harmatta11. 221 pages.
••
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- -
Qui dit rationa lisme dit aussi raison. Si le proverbe dit qu'il faut en toutes circonstances c: savoir raison garder >,
dans le domaine de la philosophie rationaliste, cela va beaucoup plus loin. Sans raison, aucune connaissance
réelle et certa ine ne peut se faire jour. Descartes est évidemment le symbole français de ce courant qui se
réclame de la logique et reste proche du raisonnement mathématique.
c courJnl racionali;t<' en Si<:<;\ nom\ \OUI rcl.uivcmcm mo philmuphiqw:. Il J l.11lu <cpendam « Le bon sens est la
ph1lo<ophc nomme monade, " c.ùcull bindirc\. On peur aus'i le d1.1kccique Il s'agit d'un concept qui c\t l'llrinnnd C>I r~d et viœ-vcr-
) comprl\ Lîmc qui t'<r donc unl' •1u.1lifier dc logicien : rouie;. nm JKfllKttant de rend re intelligible le 'J l .t philo">phie est aimi une
monade, ch.itun pcrccv.1111 l'cxl\- itffr, ne'<' forment qu'l partir d'u n mouvemclll qui ménc le monde scicnu Jé1cnJnt le savoir ah..olu de
1c11œ de<. Jlll rt'\ monades par an.1 - Hl'' petit nom bre d'idées <impies. I ogU/llf • cr spk11L1tion • sont l'être. [ lie urili..c l'hi-.coire du pas,é,
log1t l'i tomp.ir.mon par rapport L1 cornplexué 'c forme .! p.irtir de dt:ux Je, terme' les plu; carauérb- l'hbtotrc ,1llJnt ,·cr. une de!>tination.
à <ni 1cihni1 di'vdoppe au~si une n· novau via un çy<rèmc que l'on rit]U" dt• ,;i pcn~c. cdl~ dt' la lit.erré de l'homme
1héom· de l.1 continui1r.' dl' 1outc.:\ pcut u>mp.m:r à de l'alg<bn.:. Rien
ln clCÎ\len~c" J 'éwnn.111t non plm à cc qu il .1it Plu,kur< ér.1pn sont néco.\airc' MOUVEMENT
étè un o,dlcnt joueur d 'échec' pour p.uvcnir l l.t conn.ti,'>.lncc. ENCYCLOPEDIOUE
On pourr.tit qu2lificr la monade Je intétc\-é pJr l'.ti.pt-..t logique de œ Fn premier lieu, c'e.1 l'ab<.rrait qui DES LUMllRES
l.cibni1 d 3tomc spirirud. l:aromc fCll. l'cmpc•nt· .1wc b nai<uncc de prin Ce mouvement Intellectuel euro-
de\ <.. rcu éult en cfTct une unité cipc>. pui'> la rJiwn \'Îclll criiiquer péen a vu le jour dans ta seconde
La dialectique d'Hegel les concept' pour ahourir à la di akc- moitie du XVII' siècle rassemblant
tiquc qui " doir d'être 101alc:ment des philosophes divers tels que
L' EMPIRISME (1770-1831)
ohjcltl\'l'. On r<·trouvc lii un déroulé Spinoza, Locke, Bayle ou Newton
L'empirisme est le grand ennemi l'i:rminon\ cc çurvol des racines du bien connu des étudiJnt> : thè,e, pour devenir au XVIII• en France
du ratlonallsme. Un philosophe te siècle des lumières. Ce mot
rdtiunall\mc p.1 r Hcgd , pas le plm .1111i1h<''c et ;.ynthi:;c. A condition
empiriste comme John Locke vient de la volonte de lutter contre
Jccc\\ihlt' des philo\Ophcs. il faut qu'i l n'y Jit p.1< d'imc:rprt'r.uion
défend ainsi l'ldee que les idées l'obscurantisme et !'Irrationnel des
bien le rt-.:onnJitrc. 1kure1™.:mcm. d.i."' Id wmhè<;c qui s.: doit de dé-
proviennent de l'experience. Pour siècles passés. Un mouvement
Leibniz par exemple, certaines H~d lui-même p ticio;e qu'il e<.t crir,· l.i r(;ili1è. qui rappelons-le a ete a l'origine
Idées sont au contraire lnnees et normal pc•ur J,.,. t.,,prits non rompu\ des DèclaratJons d'independance
existent donc avant l'experience à la d1alt'ctiquc de comprendre une Que l'on parle arr, philo.,ophie ou des Etats-Unis et de la Révolution
qui ne sert que de révélateur. .i.ppro<.ht• philo,ophique dire nb111- hhmir•·· droit, religion ou mor.tlc. française.
Philo~ophic• IH'éttiqt c 2·~
Philosophie d,hier
24 Pl11lo-..11pliic> 111·:11iq11<'
PhilosopJ!!!
purcmen1 cam:>icn Ju rerme, ,1in)i 6 PRÉCEPTES COMMUNS
Auguste Comte que la liaison emre 111Jtl1emJtique,, AUX RATIONALISTES
phriquc et r~Ï\n1111cmc111 philo'o- • la realite ne decoule pas
phique. Mab au fil du 1cmp\, his- de l'expérience.
toricm et phil0$<1ph~ ont admis • la raison est intelligence.
le pouvoir de lïmagmation dans la • les théories naissent de
JC:·nmvene sciemihqut l'enchainement des effets et des
causes : principe de déduction.
• le raisonnement rationnel
l c XX (' siècle effè:ctue un mix des
permet de connaître le réel.
philmophi~s p.1s\éc\, 111èl.rn1 expé-
• !:empirisme s'oppose au
rience, raisonnemc111. 1m.igma1re. rationalisme.
pui"ance d( la \CICll«", influcn~c • l:intu1tlon et l'expérience sont
f"rdianalrrique. sam pour .1u1.im utiles mals ne peuvent suffire a
défendre avec force un élênwnt plu- une demonstration menant
IOI que l'aum:. • A.I. à l'élaboration d'un principe.
GASTON BACHELARD
A la fois poète et philosophe, il met en avant le bien-fondé de la science
qui en fonction des progrès effectues, peut se permettre de revenir sur une
theorle qui etait précédemment la norme. Une façon de progresser ration-
nelle, mais nullement dogmatique comme la religion. Cette façon de voir
est aujourd'hui totalement Intégrée dans le monde occidental non religieux
qui estime que le passage du temps et la progression de la connaissance
globale peuvent et doivent mener a une necessaire remise en question sans
que les valeurs ne changent véritablement.
1 ~-'- sophie P• .. ,,.1, · 23
Sociologie
I •
•
de société
Voici que les génerations ont des noms ou plutôt une lettre qui les désigne et définit ainsi un certain
nombre de leurs comportements Un monde que les plus de trente ans ne peuvent pas conna·tre, si ce n'est
par leur progéniture ou neveux, nièces et autres cousins, a moins qu'ils n'appartiennent eux-memes à la
génération X. Ouid de cette classe d'âge qui sera suivie sans nul doute par d'autres puisque la Z
est déjà en route Notre enquête.
E
« Nos jeunes ont de mauvaises manières, se moquent DES CATÉGORIES POUR TOUS
pt:Nlllllt") nC:-o cmrc: 1978
de l'autorité, et n'ont aucun respect pour l'âge. » Grande Generation > Avant 1914
cl t ')•).:i. l.c cnmc C\l JPPJ ru
(Socrate) Traditionalistes > 1915-1944
J.im un m;ig.uinc en 1?9j, m~mc:
Baby boomers > 1945·1963
\Î l.1 v~m.1blc: inwnnon e.• plll\ ,111 Generation X >1964-19n
dcnnc ;1v,-.. l.1 (;~nfration X qui de 1inc 'ld1•r1·t1Ji11g Agl'. Cc~ enfants de' e1 mH l<'<<'<"ll leurs enfants li est Génération Y > 1978-1994
\ign.lit IJ da\'><. 1?65-197-. Cc code: baby-boomer\ ont bcnéfick du l.1i1 don< 11111111.11 <1uïl, <..Oll\iJü<:nt l:trc Genératlon Z > Apres 1995
;1tcf inv,·111(· p.1r Oougl.1s CoupL111d qm· kuf\ p.1ru1h ont pu progn:\\l'r \pc·uo111x «I 111c-ri1<·r un cr.1i11:mt·n1
J.1m l'un U<' "'' ouvrage.. C.: Ci- d.111\ leur 'k gr<kc à la 1:roi\\,111u: pril'ikgil
11.1dkn ,l l'll cfflct Cffl( (:enffaltOn
X /,//,., ji1r 1111 11"alu.11rd mft11rr •
Leurs caractéristiques
en 1991. ll.\ll) 'on hne. il mertatr Engagement c toyen Globalisation Pour <..ornprcndre cc phénom2nc '"
en ncri;11t trol\ point' 'pc'cifique• .i dnlogiquc il faut dcfinir Je, c.UJll~
<cctc: dl'"<" d'.igt' : I~ Qturation dt:"> ·r ol.l i:lt•on instantanée Gratificat1on immédiate ri\t1que' propre\ j <elle: gc'nc'racion.
m.'.iJiJ,, l .1h....·n<c: de \'"1eur. rdi-
f.ÎCU\C\ c:c l"ilh1.1bihc.: .:umomiquc. Impatients · Jeune, jeune, jeune !
Connectés (MAINTENANT)! l .1 lJr.1c1.-m1ique que 1on pourr.1i1
X, Y, Z... Pas dans 5 minutes qu.1lilicr de plu' è\·idcmt lnNJUc
l'on eH>4ut· lc )Ujec eM le rcfu~ J'en·
l l• Y l'.111 r~ffrc:nu~ .1u moc \Xlhy qui Horizontale
Rapidement er>nuyés
"' p10111111lc <ommc: la kcm~ c:n .rn-
gl.m l'i \ti;nific: pourquoi. On a ra Mut tâches 13 MILLIONS EN FRANCE !
jmu..' :1,d.1 le: L1it que:<<"> jc:unc:\ ont Mobiles Demograph1quement, cela
touj11ur' lnir' <~cuutnu" \ur IJ cècc:, represente en France quelques 13
n• qui formc: 1111 \' JU\qu'.iu 1.:l.:- Interdépendants millions de personnes, la génera
phm1c:. ( >n en c:ntcnJ p.ukr pour l.i Adaptables lion la plus nombreuse depuis le
baby boom d'apres-guerre.
prcmic:rt· foi, en!')').~ J.1n' 1..: m.ig~- '---------------------------'
:!li hilo ~ophi<' pra1iqt1<'
Il est dair qu'int.rnet et toutes
les nouvelles possibilités de
communication ont une Influence
determlnante pour la gtnératlon Y,
que ce soit dans la sphàre privée ou
professionnelle.
O friendster.
m:r rapidemem dJn\ l'.igc Jdulrc pouvoir comptt'r t'n parrie sur le
\~1ème social comme sur leurs pa·
0
Comme toujour.. 11 ne \ ag11 que de
1end.incc.-. évidemment, le.-, exccp· rems qui le~ rt'cupèrcnt souvent à Id rdttl>l'lll que l'on 'knnt un peu plu,
tions existent, mai' le, tém01gn.1gc' maison la trentaine venue pour dt'S c111ravl'r kur libcné \.lll> que l'on ne
pleuvent de ces jeune\ adulte\ pt'riodc:s plus ou moins longu1:s. \Oit J même de k, wnvJin<.rc qut·
qui veulent rc\lcr dam lc mnnd<.' t(•la v.111r df(·çfÎwnwni b p<'1ne
de 1'.1dolc~l.c11tc. JI, mettent de' • Pourquoi, p ourquoi, CD. Connccct's et mobile>, lc; Y
mois .ivant de commencer j étu· po urquoi? • Des Internautes sonc ouverrs au monde, mai; loin
dicr le code et pa\\Cr leur pcrmh L:i génération Y ne fair pas preuve u ltra-c:onnec:t és d'èrre révolmionnaires. Au h<HS·
de conduire, soricnr fré<JU<'mmem, de mauvais;: volonté, mais souhJite Il C')r clJir qu'imerne1 cc mure> les Unis, on qualifie p.irfois les Y dt
boivent bt'aucoup, prévoient leurs ~avoir pourquoi on lui demande de nouvdk' po"ibilit6 de tommu111· • D1girnl nntiL't'> • car ils son1 né\ en
sorti<.'S deux heur.:; JVJnt, ne \Ont faire une o;éric d'actions qui parab- C-dtion ont une inAucntc dé1crm1· >achanr capocc:r sur leur petit dd·
p;is puticulil-rcmcm pre"~' d'cn- ~aienr auparav:rn! évidences. Pour- nJnt( pour l.1 génér.ttion Y que cc vicr ou pre<que. Cela a modifié en
m:r doins le mond( du travail et en· quoi apprendre les ma1hs, pourquoi soit dam IJ \phèn: pnvcc: ou pro- profond1.:ur Jt.,, modes de commu-
corc moin~ dJn\ le cc:rd<' rour1nic:r aller au lydc, pourquoi atccndre, fo\mnndle. l .c\ enfant\ jouent sur mation, m.tlS n'a pas pour autant
du • mltro-boulor-dodo-imp01 •. pourquoi s'abstenir de fumer. pour- I~ êcram de plu\ en plus côt, cr ils supprimé le bt~oin de se voir. ~
quoi travailler, pourquoi en faire communiqucn1 en ligne d~ 13 ans, adok'°"cn1s \'cn\'OÏt'nc d"' mes-.agt-s
Jusqu'à un .ige rdJtivement av.incé plus?.. et SOU\Cnt <1\ant. Ce phénomènt· e\I multiples. se mcrtcnt en scène par
(du moins de J'a, ~de leur') parents), 1r0 ccn;iincmcnt le plu.s m;arqu.int J,.., photo\ prao rrès fréquemment
ils o;ouhaitent continuer i vine li- O;ans un monde où certaines libertés pour celle génér.ttion, or il m;arqm· (en paniculkr lt~ fille\), nuis cela
brement, an-.. le moim po<sible ont dispuu, comme le fait d'.tvoir un chJng1.:mcnt dt· mode dt ,.ie, ne \'icnt pou remplacer le bc:-.oin de.:
d'atuchcs et l;i ~ibilitê de conti· do relations ~ucUcs sans prcserva- sarn. rerour en ;arrièr1: po~ible. \C \Olr, au collège, au ly.:.;e, au bu-
nuer à sonir et s'amu-...r comme à rif. ou fumer sans culpabiliré, où les œau ou en soirée.
20 ;ms. Cela ne Io t'mpê<:hc ah<0 contr.untcs il csc vrai sont de plus en I.e Y -e promène 1,., t'<.outcurs dans
lumcnt pas de s'ét.iblir en couple, plu; nombreu.>o, où les permis sonc ou sur les oreille\, têlêth.trgc illt'g~- <..e bc>0in d't:cre connecté en pernu-
ni d'avancer dans la 'ic par ailleurs. l point, où la pollurion s'éccnd et Io le-menc Ji toue· \J, .1dorc la mu~iqu~ nen<.e ot nou\'eau, et concerne éga·
Si un problème survient. il savent conrrôk-s de tour poil incessanrs. ils er ignore qua;iment cc: qu'c\r un lcment IC\ parents qui urilisenr leur.
Pli losop 11 •pl'< 1 ',lH' 27
Sociologie
-
prises, ou d'être riches, cr pcur-i'crc
Avec les écran' er les nouvelles émis- certains «: lanceront plus aisément
sions, iJ, ont 'u u revu quïl é1ai1 dans la créacion d'entrep1·ise que les
finalemcm fadli: de devenir riche plus âgés.
et célèbre y compris sans qualités
extraordinaires. Que l'on parle de Dispo~r d'une information immé-
ri\
Nabila, ZahiJ, ou de rel rappcur diate, pouvoir suivre l'acrivi1é de SC>
qui sore de sa ciié sans compé· amis au jour le jour ec presque heure
•
•
La liberté d'expression, de penser, d'agir, de circuler. de croyance. sexuelle, d'esprit, de parole ... autant de
libertés que nous voulons nous octroyer parce que nous pensons qu'à travers nos choix. nos prises de positions.
nos orientations, nos décisions qui nous sont propres, nous nous sentons libres. Le libre-arbitre est-il réel ou une
illusion ? Bref, sommes-nous vra iment libres?
rre vraimenc libre, c.:'esc n:- Le. Grec> ignoraient le li bre arbitre, STÉPHANE DURAND, CHERCHEUR AU
TROIS CATÉGORIES
DE CRITIQUES
le concept de libre arbitre a fait
l'objet de trois catégories de cri·
tiques, l'une théologique (attribuer
à l'homme un libre arbitre, n'est-ce
pas nier ou du moins, minimiser le
rôle de la grâce divine dans l'œuvre
la totale liberté
du salut?), l'autre philosophique
est-elle utopique ?
(le libre arbitre ne revient-il pas à
nier l'influence des motifs ou des
mobiles qui déterminent nos choix
et nos actions ?), et la dernière
d'ordre soit psychanalytique (le
libre arbitre n'est possible que si
l'on est en mesure de dominer son
inconscient) soit de ce que l'on
appelle les sciences humaines.
la première critique est motivée
par le •prédestlnationisme•: elle
aboutit aux querelles autour de
la prédestination caracteristiques
de la Réforme dans sa version
calviniste. la seconde est motivée
par le cnécessitarisme» (mais aussi,
dans une mesure plus complexe le libre ? N'c:;r-il pas plutôt dc'rcrminé Pour rcml-dkr à ce problème, la en cane qu'il esc doué d'une capacité
•rationalisme•), le fatalisme et le par les mocifs. ou plus exaccemcnc. doctrine de la seconde scolasriquc à agir arbicrairemenr. Le concept de
déterminisme. par la prévalence d'un morif sur a inventé le concept de liberté d'in- liberté d'indifférence: établirait, avec
l'aurre ? différence. Soir un individu .1ppelé l la sponcanéi ré de la volonté, la réa-
• Soit je cho~i;. le moindre bien, choi;ir entre deux biens idcnliqu~. lité du libre arbitre. Par extension, la
tion du !kllur c~océriologie) relie mais comment alors un :icre au;si et donc indifférents. li y a ici une lihercé d'indifférence s'applique aussi
qu'élahoréc par les chéologiens de la absurde pourrait-il être lihrc ? Er si équivalence des motifs: rien ne le dé- aux cas oil il n'y pas d'équivalence des
Rcnai\sancc. l:amrc réponse est la je le choisi; afin de prouver que je termine à préférer l'un à l'autre. Or, mocifS : je puis fore bien préférer un
préde>tin.ttion cheL Martin Luther, suis libre, cela revient au premier la volonté éprouw qu'elle csr douée moindre bien à un plus grand bien,
\'Oire la double prédcsrinalion cl1eL cas de figure : la \olonré d'écablir la de sponcanéicê : même en cc cas, die prouvanc ainsi que je suis le seul sujet
Jean Calvin. Plus largement, la réalité de ma liberté s'est avérée un peur se dérerminer à choi~ir. Lacce ne ou la seule cause de mes actes.
question du libre arb itre tente de motif plu, déterm inant que l'objcc 1 muvc pa; alors son explication dam
situer le rôle de l:t volonté hum.iinc préférable. D.1m l'un et l'autre ca;, le,. modfs, ni par <.:onS<.'.·quenr d.ins k-s La libre nécessité
dans la conduite d'une vie bonne je ne serai pas libre. objets, mais dans le ;ujer lui-même selon Spinoza
(susceptible de mener au salur) face
à un Oieu conçu comme tom puis- Pour Spinota le libre .1rbim.· CM une
>ant. Dt• ccuc façon, la qu~rion tcHalc illu~ion qui vient de cc quc
du libn: arbitre rravcr>e les rrob l'homme a conscience de ses actions
monorhéi>mC> cr le~ répon>e~ que mai5 non des cause... qui le dérer-
chacun d'entre eux donne méritent m inenr à agir. En effer, l'homme
I'cxJmcn. n'c>t pa~ un• nnplTr dmu un empùr »
mai> une parri<: de la >ub.iJncc infi-
le problème de la liberté nie qu'il appelle Dieu ou la narure.
d'indifférence
Cependant, l'homme di>p<>>C bien
La critique philo>ophiqU<: du libre d'une libt,né dan> IJ rnernrc oil il
arbitre 1ic1H au rôle des motifs (rai- comprend avec sa raison pourquoi
~ons cle chobir) dans la décermina- il agir. Esr donc libre celui qui sair
1ion du choix cr, par comt'quen t, qu'il n'a pa' de lihrc arbi tre cc qu' il
de l'action. Suh-jc vraiment libre agir par la seule nécessité de sa na-
de choisi r encre deux objets (cc deux rure, sans être contraint par des
fins). l'un qui représenre un grand causes excérieu rcç qui causent en lui
bien, cr l'autre, un moindre hien ? des P•Lssion~.
De deux cl10\e\ l'une. Est-on le seul sujet•
• Soit je choi>i> le plus grand bien : la seule cause de ses llCt9f Touccfois, observanc que les
peur-on alors dire que mon acre est homme.s ne snnc que des parties
PhilOSOP.h!!!
OUAND LA PHYSIQUE
ET LES NEUROSCIENCES
S' EN MÊLENT•••
Les deux disciplines scientifiques
qui semblent les plus à même de
pouvoir apporter des éléments à
la question du libre-arbitre sont la
physique (qui étudie les lois de la
nature) et les neurosciences (qui
étudient le fonctionnement du sys-
tème nerveux et donc du cerveau,
organe décisionnel). La physique
permet de mieux comprendre la
notion de déterminisme tandis
que les neurosciences touchent
vraiment au libre-arbitre.
Philosophu• pratiqtu• 35
,L e défi d,être soi
,
"
,~
e
Po11r repa1·1 ir du bon pied
Il est une part de nous-même que nous avons à construire, à
choisir. Certaines de nos qualités et certains de nos défauts
nous échappent, nous surprennent. Tout ou long de notre
vie, nous tentons de les renforcer ou de les combattre.
Mols nous avons ous~ à foire des choix, qui seront ce que
nous devlendronl: Il nous faut être fidèle à ces choix, à ces
valeurs, afin de \&venir une personne d'unité. l'existence est
un chemin qui nous incite à trouver le mystérieux équilibre
entre ce qui nous est donné, ce qui nous appartient en propre
et ce que nous avons à choisir de devenir. Quelques pistes
pottr: entamer ce grcmd voyagtt • à l'lnU...e de l'intime •.
PhilOSOP.!!!!
Le défi d'être soi
Etre en in soi-même,
18 1 liilo:-.opliic• p1·:i1icpt«'
PhilosoP.f!!!
Cette étape du stade du rrurou a son corps. C'est donc une expérience l'enfant et l'image inconsciente qu'il
une grande valeur symbolique dans première et inau- V a do son corps. Lo stade
l'évolution psychique de l'enfant. Ellegurale dans un réel « DUS ne pouvez du miroir ne marque
le force à prendre conscience qu'il dispersé et morcelé. rien enseigner plus un commencement
est différent de sa mère, des autres. Lacan oppose le corps mais confirme une "indi-
Elle lui donne des limites dans la morcelé du bébé à à un homme. viduation narcissique
vision de ce corps "limité" par un cette image globale Vous ne pouvez primaire". Et l'impact
contour, et aussi par une taille. Il seà laquelle il doit se produit chez l'enfant
perçoit comme un tout, unique, et confronter. C'est un que l'aider n'est alors plus jubilatoire
aussi comme extériorité. li découvre commencement dans mais s'apparente bien à
les parties de son corps qu'il ne sa maturation psycho- à le découvrir une épreuve douloureuse
connaissait pas encore : le schéma logique. De cet impact en IUi•même » de castration. En effet,
corporel se construit. La relation naîtra une "jubilation" l'enfant fait le constat
affective que l'enfant entretient avec due à l'appropriation (Galilée) qu'il existe un grand
les autres, de symbiotique (relatif à de cette image de son corps, total et écart entre son image et lui. li n'est
un soutien mutuel) devient anacli- aimé de la mère. Le stade du miroir a pas cette image que lui renvoie le
tique (conscience de ce soutien). donc une valeur décisive. miroir et devant laquelle s'extasie
Désormais, l'enfant sait qu'il a besoin sa mère. li ne se réduit pas à cela,
de la mère. C'est une période très Chez Françoise Dolto par contre, et c'est une véritable épreuve qu'il
importante de distinction, quo ce soit le miroir est une surface réfléchis- doit franchir.
extérieur/intérieur ou Moi/Autre (le saute de toute forme sensible, visible
"Moi" se forme en même temps que se comme psychique. Ce qui importe Co111111en1 devient-on sol,
alors, c'est la fonction relationnelle
forme l'objet extérieur, l'un n'existant 0 1
quo par rapport à l'autre). Il découvreréfléchie par l'image du miroir. La A écouter Jacques Arènes, psycho-
aussi que l'autre dans la glace n'est surface plane du miroir est relativi- logue et psychanalyste: « Pas en s'ac-
qu'une image et non un être réel. sée, cc n'est qu'un instrument parmi crochant à l'idée qu'on a une identité
C'est un leurre : l'enfant passe du réel
d'autres pour individualiser le corps, faite d'une addition de savoirs sur
à l'imaginaire. l'image inconsciente du corps mais soi : les racines, les gènes, le ter-
aussi le visage, et découvrir la dif- roir, bref tous les critères objectifs
De Lacan à Dolto férence (Moi/ Autre, différence des qui constituent l'individu. Il ne faut
Chez Jacques Lacan, le miroir est une sexes ...). L'enfant n'est pas dans un pas croire que l'identité est donnée,
surface plane qui réfléchit visuolle- réel dispersé et morcelé mais d6jà qu'on peut la découvrir. L'identité,
monl. L'imago du "stade du miroir" cohésif et continu. L'opposition ça se construit : on se fabrique une
est ainsi un mirage de totalité et n'est plus dans un face à face mais idée de soi et c'est un processus nou-
de maturation face au réel dispersé bien plutôt entre deux images dif- veau dans /'Histoire. Désormais, nous
et immature que l'enfant perçoit de férentes : l'image visuelle vue par sommes condamnés à trouver le sens
de notre vie. Face à la multiplicité des
chemins possibles, il nous faut fermer
MICHEL LACROIX, Philosophe, écrivain et maître de conférences. Je jeu : choisir. »
Nous possédons un immense potentiel
•Sous l'influence du développement personnel, une nouvelle conception Ce travail nous expose à un double
de l'épanouissement est en train de germer. Les pratiques de transfor- défi : cultiver sa singularité sans
mation qui se répandent participent d'un esprit commun. Elles dénotent tomber dans l'égocentrisme. Le
un accord à peu près unanime sur la manière de concevoir le travail sur moi se construit dans une histoire
soi. Surtout, les pratiques de développement personnel s'accompagnent familiale, dans une époque, avec un
d'une très grande confiance dans l'homme. Elles baignent dans une inconscient. li faut donc avant toute
philosophie anthropologique optimiste que traduisent bien les notions chose s'approprier son passé, le com-
d'"affirmation de soi', de "ressources personnelles', de "potentiel'. Nous prendre, l'analyser, avant de passer
possédons un immense potentiel, à chacun de le faire fructifier ... Le pro-
à la deuxième étape. Les valeurs
cessus de la réalisation ne consiste donc pas en un renoncement à soi,
mais en une maturation. Il n'est pas une conversion, mais une éclosion de que nous retenons ou rejetons, les
ce qui existe au plus profond de nous, conformément à la belle maxime choix que nous faisons sont autant de
de Pindare : • Deviens ce que tu es •. • pièces du puzzle de notre personna-
lité, de notre singularité.
Pliilosophi<> pratiq11<• 39
On ne naît pas sol-même, cle baguette magique résoudre tous
nos problbmos et nous métamorpho-
Ce quo l'on est n'est pas construit à ser ! Non, elle est un chemin de
l'avance, mais en devenir. On peut vie, un chemin d 'oxp6rimontation,
ontioromont changer sa vie si on d'enseignement, d'expertise qui va
le souhaite, mais pour cela, il faut nous aider à maîtriser notre vie et
d'abord comprendre ce que l'on veut donc notre demain. Avre la thérapie,
et où on vt•ut aller, puis fairo dos chaque jour qui commence est un
choix. d;ms le respect de soi-même soi. il faut accepter de ne plus se jour nouveau à la conquête de soi-
et des autres Le processus est long : mentir à soi-même, ce que l'on a même. On mesure alors Io travail à
parfois une vie ne suffit pas. c.ar
pour tendance à faire tout au long de notre faire et plutôt quo d'en avoir peur.
devenir soi. il faut passer par des vie. On vit plus pour être conforme à il nous motive et nous donne de
étapes essentielles : s'élever, aimer, l'imageque l'on veut donnP.rquP. pour l'enthousiasme à poursuivre.
rompm, combattre, s'ouvrir. r6pondre à nos vrdies attentes. Avec Io
thérapeute, quel qu'il soit, on va enfin B~ 16 r q
S'6levor. c'est sortir du quotidien pour pouvoir être soi-même, s'oxprimor Faire ce chemin permet de com-
avoir uno pons6e plus universello, sans chercher à construire do belles prendre pourquoi nous avons menti,
plus haute, empreinte de sagesse. phrases. sans chercher à séduire, pourquoi nous avons mis des bar-
Aimer. c'Nlt apprendre à s'aimer soi- sans chercher à calquer une image. rières, pourquoi nous nous sommes
mêmc pour mieux aimer les autres. Nos doutes. nos peurs, nos regrets. collés un masque sur Io visage pen-
Pnmclre confiance en soi. se c.om- nos remords. nos zones d'ombre dant tant d'années. Pour certains,
pn>ndre. iltre tolérant a\'ec soi-même. \'Ont alors pouvoir s'exprimer en c'est pour copier un modèle ou un
Rompre. c:'pst faire Je vide a\'c.'C et• qui toulo lilx>rté, sans contrainte et sans schéma récurrent , pour d'autres, c'est
nous a fait mal ou a corrompu notre pour du jugement. L'autru n'est quo pour obtenir du prestige ou de la
oxistrnce. Combattre, c'est le travail Io miroir, celui qui permet que s'ex- reconnaissance sociale. En général,
du quotidien, du "je", bien ancr6 sur prime notro moi profond, "l'intimo do c'est pour ôtre plus aim6 ...
celle tnrro. S'ouvrir, c'est dialoguer. l'intime", la zone où la parole tierce
apprnndro à aller vers les autres. C'est va prendre toute sa dimom,ion. Mais il y a bien cl'autros façons de se
clone tout le contraire de ! 'égoïsme• et Pour que la thérapie fonctionne. il faire aimer. en étant soi, on vérité. Ce
de l'C-gocontrisme. faut accepter le transfert qui s'opère long apprentissage, vous pouvez déci-
-· par e
et la clépendance qui se crée On a
besoin do l'autre pendant un moment,
der de le clémarrer aujourrl'hui, vous
pouvez également rhoisir de ne pas
Une bonne th6rapie passe a\'ant tout on ne se suffit plus à soi-même. Il faut emprunter le chemin. C'est vous qui
par l'émergence d'une parole sponta- également prendre de la distance avec décidez. Pour enfin nP plus être spec-
née, non rensurNi. C.ar pour dovonir soi. La thérapie ne va pas d'un coup tateur de votre pro pro vio... • J.B.
À LIRE
JACQUES ATTALI, Ecrivain Devenir soi
Prenez le pouvoir sur votre vie ! Jacques Attali,
• Dan un monde aujourd'hui insupportable et qui, bientôt, le sera bien ancien conseiller
plus encore, il est temps pour chacun de se prendre en main, sans spécial de François
attendre indéfiniment des SOiutions miraculeuses. 1 ne s'agit pas de Mitterrand, président
réststance. ni de réStlience. Mais de devenir so De Gandhi à Steve Jobs, de PlaNet Rnance
de Bouddha à Picasso. Ils sont nombreux. ceux qui se sont libérés dos
déterminismes et des 1déolog1es, pour choisir leur destin et changer le
- et auteur de nom-
breux ouvrages, appelle ici chacun
monde. Auiourd'hu1, mille traiectoires humaines. célèbres ou anonymes,
donnent le signal d'une nouvelle Renaissance. Toutes 1nc1tent à réfléchir de nous à ne plus nen attendre
nu chemin que chacun peut omprunler, pour choisir et réussir sa vie. de personne et à faire sa propre
PlllS nombreux seront ceux qui ne se résigneront pas, plus profonde sera révolution. Il explique quelles étapes
Io domocratie, plus seront libérées dos énergies. plus seront créées des suivre pour y parvenir. Nous avons
richesses. Où que vous soyez, qui que vous soyez, agissel comme s1 tout à y gagner.
rien ne vous était impossible. Ayez 1e courage d'agir. Prenez le pouvoir " Devenir soi » de Jacques Attali,
sur votre vie 1 •
Fayard, 192 pages, 14,50 €.
L étape cruciale
• •
<< ieu >> e vie
C'est bien souvent autour
de la quarantaine que nous
prenons soudain conscience
du temps qui passe. La
remise en question est quasi
inévitable, elle est riche
d'enseignements. Accéder
à la maturité, tomber enfin
les masques, nous libérer
de fantasmes infantiles, tel
est l'enjeu de cette étape qui
nous permet de devenir enfin
nous-même.
Par exemple, nombre de personnes lion. Or, résoudre cette question est condition précaire de son indivi-
affirment «Je n'ai pas vécu de crise une étape incontournable. Lorsque dualité propre, il fait le bilan de
d'adolescence ». Ces personnes-là cette tâche n"est pas accomplie en son passé, de ses réalisations avec
n'auront donc pas résolu complète- temps et en heure, elle va se repré- souvent regrets, déceptions. d'autant
ment la question de l 'autonomisa- senter à la personne ultérieurement, plus que le temps s'amenuise.
par exemple lors de l'accès à la paren-
talité vers 20 ou 30 ans ou en milieu
de vie. Le travail psychothérapeu-
tique va donc se structurer autour des
étapes de vie de la personne, autour
des facilités ou des difficultés avec
lesquelles elle a composé.
Pliilosopl1i<· pratiqt 1· 41
Le défi d ,être soi
-
c es pour
s'épanouir
dans cette voie ~
Il est temps à présent de prendre un nouveau départ : cette fols, ce n'est ~
plus notre Image sociale qui nous y engage, mals notre être profond. Bien
plus qu'une simple remise en question, la crise de milieu de vie est une
opportunité de croissance qui nous donne l'opportunité de faire fructifier
nos talents et nos compétences. A condition de travailler sur. .. sol !
( clon le psychosociologue • Ouverture et engagement do re- des solutions mais qui ont le senti-
Jacques Salomé, trois grandes contration vers une démarche spi- ment quo dos réponses importantes
pistes s'offrent aujourd'hui à rituelle. leur manquent. La plupart d'entre
toutes les personnes en recherche vous savent beaucoup do choses sur
d'elles·mêmos : U nrt eux-mômes, d'autres sont en voie de
• Commencer w1e démarche de type Vous êtes au centre de votre exis- découvrir ce vaste univers qui est en
psychothérapeutique (nettoyage tence où l'implication à devenir qui eux. Le travail sur soi est une voie
de la tuyauterie rolationnello lioo vous êtes définira la qualité de votro
au passé. roactualisation dos lions vie el votre rapport au monde. Vous « La notion du temps
significatifs. confrontation avec des êtes votre ressource première d'où
blessures passées des situations tout peut émaner et d'où tant de n'est pas un objet
inachc\'écs etc.) ; choses positives peuvent se réali- de notre savoir,
• Envisager un travall de sensibilisa- ser. Nombreux sont ceux qui vivent
tion et de formation aux relations leur vie en spectateur et la subissent. mais une dimension
humaines sans avoir besoin d'un Nombreux sont ceux qui ne savent
prétexte professionnel, pour s'y pas qui ils sont. Nombreux sont
de notre être. »
engager; ceux qui cherchent honnêtement (Merleau-Ponty)
14 Philosnphi<' pratiqtu•
Philoso~h!!
accessible qui mène à la connais- qui a abandonné son authenticité sortir se promener pour le simple
sance de soi et à la conscience de pour se conformer aux exigences de plaisir. Laisser flotter notre esprit. Se
soi. Cette porte vous est ouverte à ses parents. Et cet enfant est là, dans rappeler ce qui nous plaisait quand
tout moment. Voici dix pistes pour nos rôvos. Comment interpréter nos on était enfant, cc qu'on souhaitait
commencer ce long chemin. rêves ? Dès le réveil, il faut penser devenir, ce qui nous passionnait (et
très fort à son rêve pour bien le fixer nous passionne toujours). et ce dont
.Apprendre à s 'aimer dans son esprit afin de le noter dans on rêve aujourd'hui. Et observer cc
1 et à se respecter un carnet que l'on garde près de son qui so passe on nous. En se prê-
On a toutes 50 bonnes raisons de lit. Plus tard, dans la journée, on relit tant régulièrement à cet exercice, on
s'aimer. Première règle : pour nos notes et on interprète, par écrit, identifiera los changements qu'on
développer notre estime de soi, il notre rêve par rapport aux préoccu- souhaite apporter à notre vie. On
faut nous connaître. Le professeur pations de notre vie présente. Selon découvrira aussi que nos pensées et
Sidney B. Simon, de l'Université du Marion Woodman, les rêves révèlent nos sentiments peuvent être intéres-
Massachusetts, propose cet exercice des sentiments réels qu'on a parfois sants quand on se donne la peine de
à ses étudiants : dresser la liste de refoulés pendant des années. « Notre les exprimer!
« 50 bonnes misons de se respecter», existencf' ressemble à un voilier qui
comme notre grande disponibilité ou
notre bonne humeur. Les exemples
a besoin d'un gouvernail, ajoute-t-
elle, et les rêves nous fournissent 4 . Méditer et se tourner
vers plus de spiritualité
ne manquent pas, il suffit d'y penser. ce gouvernail qui maintient l'équi- La spiritualité est étroitement liée
« Quand on fait cette liste et qu'on libre entre nos mondes intérieur et au travail sur soi. C'est cc que nous
la compare avec celle des autres, extérieur. » Les rêves peuvent nous démontre Joan Borysenko dans son
explique le professeur Simon, on aider à atteindre notre destination, ouvrage Guilt is the Teacher, Love
prend conscience qu'on ne se res- c'est-à-dire la connaissance de soi, is the Answer. « On parvient à s'ac-
pecte pas toutes pour les mêmes essentielle à l'estime de soi. cepter, écrit-elle, quand on se sent
raisons. Et c'est là qu'on commence en communion avec ce qu 'il a de
à changer. On peul hausser notre
estime de soi lorsqu ·on possède notre
.Etre à l'écoute
3 de ses désirs profonds
bon en nous et chez les autres. » li
est primordial de s'accorder chaque
fameuse liste de raisons de s'estimer. La psychothérapeute Claudia Bepko, jour un moment de spiritualité.
De plus, comme elle met en valeur spécialiste dos problèmes matri- « Pour entrer en communion avec ce
nos points forts. on peul s'y réfé- moniaux et familiaux recommande quelque chose en nous qui est sage,
rer quand notre estime montre des l'exercice suivant pour nous aider intuitif et que rien ne peut blesser.
signes de défaillance ! » à renouer avec notre vrai moi. Sc on peut faire une promenade dans
réserver au moins deux heures à soi la nature, écouter de la musique, lire
.Renouer avec ses rêves toute seule, où il n'y a rien pour nous ou écrire de la poésie, prier ou médi-
2et son enfant intérieur déranger. Décrocher le téléphone, ter», conclut-elle.
Notre inconscient est au cœur du tra- éteindre la radio et la télévision.
vail sur soi. II suffit de renouer avec
l'enfant que l'on était, celui-là même
Ne rien lire et ne s'engager dans
aucune activité productive. On peut 5 . Entamer une psychothérapie
Que peut la psychothérapie pour
nous aider à changer ce qui ne nous situation sur le terrain permet de le sans que ce que nous avions com-
convient pas chez nous, les autres faire pour déterminer si une bataille mencé puisse aboutir sous nos yeux.
et Io monde? La thérapie cognitive peul être gagnée. U s'agit donc d'w1e C'est donc l'acceptation de l'angoisse
propose à ceux qui portent une souf- acceptation stratégique. existentielle.
france psychique d'être l'agent de
leur propre changement, en modi- > L'acceptation de nos émotions > L'acceptation de la mort
fiant leurs relations avec leur envi- Elle consiste à les vivre au lieu de Elle consiste à n'envisager la mort
ronnement. Pour changer les autres, les nier et de vouloir les contrôler à que comme un passage et à consi-
il faut aussi changer à la fois de tout prix. L'acceptation des émotions dérer qu'elle seule a pitié de la souf-
comportement et de conception du négatives est l'une des bases dos france humaine. C'est donc l'accep-
monde et donc, à certains égards, méthodes d'exposition employées tation compassionnelle de ce que de
devenir un autre. Parmi les processus par les thérapies comportementales toute manière, un jour, nous ne pour-
communs aux thérapies efficaces se et cognitives. rons pas fuir : notre propre finitude.
trouve l'acceptation. L'acceptation est
l'un des thèmes les plus constants de > L'acceptation des autres En fonction de l'adage « Connais-toi
la philosophie, de la religion et de la Elle permet de mieux vivre avec toi-même », le travail sur soi, qu'il
psychothérapie. Elle se décline en eux. En particulier, comme le recom- soit solitaire ou via W1e analyse ou
plusieurs thématiques. mandent à la fois le bouddhisme et une psychothérapie, vous apportera
le christianisme, il est bon d'avoir de une meilleure connaissance de votre
> L'acceptation de soi l'empathie pour ses ennemis, car la psychisme, inconscient et conscient,
Elle augmente l'estime pour soi: haine nous fera encore plus souffrir la compréhension et la modification
c'est l'un des objectifs de la psycho- que le dommage causé par l'ennemi. positive de vos comportements dans
thérapie. Néanmoins, le thérapeute C'est donc l'acceptation par le par- le sens d'une maturation et d'une
doit accepter le patient tel qu'il est, don. libération de votre personnalité. Une
afin que celui-ci s'accepte lui-même. belle façon de renaître à soi-même, à
Il en va de même dans toute rela- > L'acceptation du monde tel qu'il est son vrai moi ... • J.8.
tion d'amitié, d'amour ou dans un Accepter un échec ou un trauma-
contexte professionnel. Il s'agit donc tisme ainsi quo la dangerosité du
d'une acceptation en miroir. monde permet de mieux rebondir et À LIRE
de le changer. C'est donc l'accepta- L
Boîte à outils
> L'acceptation de nos limites tion résiliente. « Comment
Elle conduit à n'engager des Comme nt
travailler iur soi Travailler Sur Soi »
actions que dans des domaines qui > L'acceptation de la condition
dépendent de nous. Mais comment humaine de David Filip,
savoir exactement ce qui dépend de Elle consiste à vivre en se disant qu'à Aspeirom, 300 pages,
nous? Seule une bonne analyse de la tout moment la vie peut s'arrêter, ' 22,40 €.
TÉMOIGNAGES
0
Renaissa 11ce
intérieure ! ESTELLE GARCIMORE
on ne naît pas soi, on le devient ! Et vous ? (58 ans, veuve, ex-femme au foyer
Quel chemin intérieur avez-vous choisi de devenue coach, Nice)
suivre pour trouver votre propre essence ? « J'ai appris à dire non »
Témoignages de nos lectrices. • J'ai eu une éducation chrétienne plutôt stricte et mes
parents m'ont élevée dans le respect des autres et du
travail bien fait. Chez nous. la femme n'avait jamais son mot
à dire... Elle devait dire oui à tout, notamment au chef de
famille. J'ai choisi un mari sur le même profil que mon père et
j'avoue que je n'ai jamais été vraiment heureuse avec lui. Il a
eu un accident de voiture et je suis devenue veuve à 51 ans.
J'ai démarré une psychothérapie à ce moment-là de ma vie.
J'ai découvert qui j'étais vraiment à partir de là. J'ai enfin
appns à dire non à ce qui ne me convenait pas ou plus
NATHALIE FRELON et à écouter ma petite voix inténeure. Je n'avais jamais
travaillé de ma vie. C'est devenu une nécessité, sur le
(4 7 ans, dJVO(cée, 2 enfants, plan financier bien entendu, mais surtout sur le plan
conseiller juridique, Saint-Cloud) de mon épanouissement personnel. Je me suis
« Mon divorce m'a fait grandir » formée et suis devenue coach en dévelop-
pement personnel. Maintenant, j'accom-
• J'ai toujours été très optimiste de nature, jusqu'au jour
pagne des femmes à se trouver et à
où mon mari m'a quittée pour une ieune femme de vingt ans
s'épanouir dans leur moi véri-
de moms que moi. .. Cela a été un véritable tsunami qui m'a tait
table. •
perdre tous mes repères et toute ma joie de vivre ! Après pluSleurs
mois de profonde dépression, j'ai enfin accepté l'inacceptable. J'ai
commencé à me remettre en question puis à lâcher prise. En fait.
ce divorce qui m'a tant secouée m'a fait grandir. Il fallait que j'en
passe par là pour commencer à travailler sur moi. J'ai compris
beaucoup de choses et surtout à ne pas reproduire les
0
mêmes erreurs. Je viens de rencontrer un homme qui
est le partait opposé de mon ex-mari. Lui aussi est
en chemin. J'ai retrouvé mon bel optimisme,
un • optimisme lucide •
aujourd'hui ! •
NADIA BALLASTA
(39 ans, mariée, créatriœ de mode, Pans)
Philosopliie praliq1u• 47
•
PhilOSOP.t!!~
I • I
S'il est difficile à la plupart des hommes de seulement« gagner leur vie> comme si elle se réduisait au simple
effort de conservation, il est autrement exigeant et plus rare de veiller à « accomplir sa vie> : ce qui constitue
cependant, non la nécessité de vivre mais la destination essentielle de l'existence.« Vivre en vérité> apparait
alors essentiel mais ô combien courageux et difficile. Un apprentissage sur le chemin de la sagesse qui
s'acquiert par un long travail intérieur.
Développement personnel
•
OSO Ie
La tradition philosophique a bien souvent présenté le philosophe comme l'homme ami du vrai. Pour Platon
déjà, le mensonge était un crime contre la philosophie, et le philosophe, ami du savoir (philosophas), devait
l'être également de la vérité (philolethes). Il a pour tâche de lever les voiles et de tomber les masques. Faire
l'éloge de la sincérité et dire la laideur du mensonge parait donc évident, mais sans sous-estimer les dangers de
l'excessive sincérité ou d'une exhibition impudique de la vérité.
50 Pliilosophi<· prcttique
Du côté de la vérité
Platon pense la vc:ritc comme inJé-
pendamc de: l.i pcn'>t.tc et Ju di-cotir\
li } a ~don lui une: ri.1lité ,.r.tic: q111
ne: s·oppo'><' J>L\ uni l une • ri1tl11i
fausse • qu'.i une réalité Jê~rJdfr u
aux appJrencc:-. qui la con,1i1ue111.
Le: monde \Cmihle, .ruqud 11011\
~ommc• Jt1J1.hé\ en rJÏ\On de notre
corpor6tt, t'l>t un monde 3) anr un
faible degré de réalité en n· <.en\
qu'il est peuplé de copit·\ dt·' ltkn
intdlig1hlc~. Or u: \Ont hicn tl"\
dernière!> qui coru111 ut•111 IJ ,frit(
' • ~ 1 • ,
et cette vente n c~t p.1~ une prupnc-
té de la pcméc nui\ hkn un .LtHrc
êm:, un ,tutrc mondt'. k· 111undt• tk'
ldcc~. Chet PIJton, l.1 \émé ne ,·J~
cordc pas ~implcmcn1 J\'e1. la rc.1litl'.
c'c\t die-même qui t·\t <'nt:fr en rl:-
;ili1é• .ih\uluc, 11nmu.1hlc éu:rnellc
Lt pcni.fr grct.quc Ju logo,, en 1.1111
que d61gn.int ~1mul1.111emc:nr k
dio;cou~ 'rai e1 l'être ou ni.1li1c.' ré-
•·<'léc d.111\ k dr\toUr\, c\I Ci b \llllrC.l"
d'une telle idcntilic.ation Je IJ 'émé
et de la r~.Üité chc.t l'l.uon .
vénération ' Cette quc't ion p.:rmct tonlre le\ chose>. à nier leu~ perpé- de ne pa\ mentir je dis la vt'ritl.' l'opportunité c~t un critère de mo-
à Nit"t7\Ch« d'affirmtT <!lit' l.1 ,·{·riré rudln mù.1morpho\t·>. Cc que l'on quand mon di\C'<'Hn-, C\I cohérent r.1lité j pan entière. Choi,ir le bon
e\t .1v.t11t lllUI unc v.tlcur. 1 n ce wm, .1ppdlc vérité n'c>t donc rien J',1u1 rc parce que tnnfimnl ~ l.t rc.1111.; ! moment, prése·ntcr une véricc p.1r
clic "'' dircucmcn1 Jépcml.1n1t• Jco que l'erreur utile au dévdoppcmem C'cot du 111ui11., u· lllÙnurui .11tcnd fMlicl'\ c>r unl' conduire morale c1
nécc:.sité~ vitale~. :i1 l.1 re.ili1e ;en- Je IJ vit. De l'uriliré que procurait à de moi qu.111d jl' m'adrc\Sc j lui. Il rt·spectueusc d'autrui. Le ~ns du
\ihle a le plm \Ouvem C:tê rnll\idér.:« l'homme un ccrrain jugement. on a, e\r d,m que l'expre,~ion • dire la d devoir, c'c1t avant tour le respect
en philo\oph1c tomme !. Jnm.line dir Nictt\l.he·, dircuemcnr condu :1 r11r • \Ott\ c111cnd qu'on ,'.1Jrc\\c j pour aumu. et non le re,pect pour
de l'iUu~1011. de l'.1pp.ir«nce. Je ,.1 véri1é. 01, l.1 réelle• vérité, .:'c>i autrui. Le problème prt·nd Jum im · l.1 vcritc en >Oi ! li y a J~ vérités qui
l'erreur. ç'c;t pdrle que celle réJli - t:dk qu'on a toujours voulu igno- médiatcment une tournure ech1quc dl(}quent, qui blessem, voire qui
• ré étair fuyante. mou"1111c.-, ch.rn- ra. l.1 v.. riré du devenir. de l'éreroel ou morale : <]U.111d il , '.1git d.- p.ukr menr. Ct' n'e,r p.1s la vérité, c·esr lt'
geamc. qu'clk dqm\\hk l'homme l'toukmcnt <ln chmn qu'é\oqu.\Ît et Je communiqua, le rc,1>c<t f"'>ur jugement (k choix opportun) qui
de ~d mJÎtri...: \Ur lui m(nw «I '"n 1 kr:;iditt", c'nt -:i-Jir« la 'érit<! du b \Crité in>cpJr.iblt" du fC\)lC<t
C>I c\I mor:tl.
ell\ ironnemem Au lUlllrdire, k' monde· \l'll\ihle. pour •mcrur. le dcvmr c\C ain\I au
otégone\ de l'être. Jl· l'id«mi1é. cn·ur du prnhlènw. l 'honnt'tcté n'est pas synonyme
dt· la rnh\lann:. Ju Jurdhlt 1><r La vérité dans J 'inrr.111\igc.111n-. mais plutÎll un
mt·ucnr :1 l'humnll' d.- rnonn.111rt Quelle \.1 é1re l.i priori1<' tk mon dc - mcl.inft« dt• \inu:ri1l- (vi\-:1 ·vÎ\ de
nos existences
parmi k J1HI". (k lhd°') d" \t:ll- \01r. l.1 'érité ;.ah<.<>IU<: cl 'J"' t.onJi- '<>i-mt'mr). de génêro~ité (~Ï.\-il-vi;
sarions de<; point\ d'appui dutour ,\ujnurJ'hui. dam nos exiscence<>, tion, le bien et lïntcrct d'.nurui. ou d'autrui) et d'exactirude (,is-~-vis
d~uds oric:mt•r \On acrion . 1 .1 la ,·l-rirt' e<.r, pu cxcdlcncc. cc quc 1.-.. dlln réuni'' Oin· l.i ,fric{, nr ·n· de\ f.l rs). \'iue en ,friré ne <cr.1i1 -il
conndi~~.llll< con,i\lc JÎ11>1 à rame· nnu' dl-\irom ,,l\ oir. Elle J'<N•èJc mujour<. • hon pmu moi m(nu· l'i p.1> alo" une forme J'honn~tcté
ncr le noU\crn. le Jifl~1c111 ~du d~Jj un -.en> formel (la cohérence du f><>ur autrui? 'i'-<i-vi\ dn autre> comme Je no~
connu. Mai~ ceci dC:·voik tJUc l.1 rc· dl\coul'\) e1 un sens matériel (la Or. toutt· H:rm: n'«sl p.1' rnu1our' m~mt-.. ? A mt'direr. •
cherche dt• la vl.'ritc nt en ré.1li1C: u1w conformité a\'CC le réel). Mai\ les honnc à din: ! Il faut dont l hoi\ir J.B.
Philo . . ophiP praliqt 1 31
Développement personnel
• I •
peut paraître une étrange expression, pétrie d'idéalisme, voire nimbée de quelque
« Vivre en vérité»
mysticisme. Comment l'idée de vérité peut-elle subsister dans le monde d'aujourd'hui où les faux-semblants,
les mensonges, les perversions deviennent coutumières? Avant d'être en vérité avec les autres, ne faut-il pas
au préalable être en vérité face à soi-même?
artinc Barc, Docrcur cn connaissance> cc d'argumcnr;, wit soie à la non aurhencicicé (le faux). li concorder, on peut rire à la fob pour
M psychologie, psycho-
logue clin icienne au
C.H.U. N,1ncy & Un iver>ité Nancy
parce que now. ;uppown; ne pas
étre compris. A force de vouloir pré-
'cnrcr une image acceptable de soi,
faur dbringucr la ''ériré du• t1rn1 •et
de l'auchcncicicé. Quelqu'un de vrai
n'est pa> quelqu'un qui déricnr for-
soi cr pour le~ .1urro. l:ô.,entid c;r dt'
ne pas faire semhlanc. La fraîcheur,
l,1 sp<>ntanéité, l'immC:-diateté sont
2 explique ddn; ;on intro<lucrion nom participon> à la création de la cémcnc la véricé. de; craie> de caractère aurhcnciquL'l..
sur le >ujcr : • Po11r préciser la 1101ion pen\ée unique. Ce<> caracréri ~tiqut.'S som révélatrices
de l'triti, on ne peut ivirer ditborder Le problème lor..qu' on esr vrai, en de l'authenrici té chez quelqu'un car
ln mnmère dom se pose trnditionnel- • La peur de montrer ses faiblC$$es général, c'e~r qu'on n'esr pas rou- dies permettent de divulguer sa ma-
lemem le problème de Lt viril! m Nom sommes humain; er norre jours apprécié nu compris. Les gens nière d"êcre à autrui.
philosophie. Une 1heoru de la vérité belle nature nous pousse à séduire, à ont besoin de vous voir à travers une
est 11nr théorie q111 donne le srns d11 nou~ faire accepter. Pour cela il four image qui •.ouvenr L"St loin de la réa- Quelqu'un qui n'cH ni démons-
mol • 11mi • et q11i cherche à dijiriir partager des codes, une histoire, des lité, mais qui leur convient, voire qui crarif, ni 'pontané peut être vrai ;
q11elks entilis sont por1mses de 1•iri1t. références communes, des capacicés les rassure. La vérité de l'être csr roucc ccpendanc il aura plus de rn,11 à
Rappelons, 10111 d'abord, q11e la rioliti (;porc ives, inrellecrnelles ... ) ou des aucre, bien ~ouvenr. On définir les mnnm:r !..! parc d'aurhencici ré car
db1gnr ce q11i existe efferrinmml, ri connaissances. Parfois, quand cela gen\ par rapport à leur scaruc, à leur en écanc rt~crvé, il ~r p lus difficile
q11e /,1 1iriti est une propriété d11 dis- nous fair défaut, nous sommes ren- catégorie socioprofessionnelle, leur de révéler au grand jour sa propre
cours, et 11011 de ln rfn!ité mr !11q11elle tés de mentir car nous craignons de origine mais rarcmcnr par rnpporr l nacure. I.:innocence, la simplicité ou
porrr Cl' disto11rs. • dévoiler ccue faiblesse, cette diffé- cc qu'ils sonr vraimenr. Plus 011 a de m~me la naÏ\cré en sonr égalemenc
rence. Parfois même, il s'agit là de faccues à sa personnalité. de cordes à car dies ne dénamrenr pas le tem-
Ce qui nous bloque mcnmngc avec: un niveau conscicnr son arc. plll5 il csr complexe de ma- pérament originel d'un individu.
élevé, cc parfoi:. réAéchi. li csr 1cn- nifoccr 'a vérirablc nature cc donc de Pour cela, l'enfance esc souvent un
1:.n fait, qu'<:>t qui nous empêche de 1an1 de 111e111ir pour se mettre en révéler ;on aulhcnticité aux .tutn.~. stade authentique. Les ~morion;, les
vivre en véricé dam nos vies de rous v.ileur. Cc n'est plus pour se faire ac- états d'âme sonc généralemenr vrais
les jour. ? cepter du groupe. mai; pour obtenir Une attitude aurhcnciquc se mani- car il~ sonr inhérents aux individus.
un profit de cdui-ci. Nor:imment fc•cc wuven r par des gcot~ c1 des Par contre, on pem ;e tromper ou
•La peur d 'être jugé, in compris et dan> le monde du travail. propos juste~ cr tangibles en har- tricher sur ses propres sen ciments,
mis à l'écar t mon ie avec .a personne. t:aurhen- ses propres r~~enris ... '
Chaque homme se fabrique u ne La notion d'authenticité ticité pa<,sc pa r l'expression de sa
image de lui et cela le protège. Scu- perwnne. Quelqu'un qu i commu- Se raccorder
lemenr cerre image conrrainr ce Pour apprend re à commencer à vivre nique ses propres craies de caracrèrc à ses émotions
que l'on peut dire er parfoi; nous en \•éricé. la recherche prcmii>re c>r er sa man ière d'être cr de fa ire rend
pom'e au men;onge. Il y a de, \ U - celle de l'aurhenriciré. Frre authen- à l'aurhenriciré. Fere authentique, Choi~ir d'être authentique, c'~c ~e
jer\ ;ur lesquds nous p référon> ne tique c'e;t le foir d'être vra i : vra i c'est am"i correspond re à un érdt raccorder à ses émotions. Comment
p.t> di re le fond de notrr: pensée, ;oir dan> ;c; mot>, vrai dans ces acte::>. d'esprit. Eue vrai, c'est également les re~encir, les écouccr ? En fait,
parce que nous n'avons pas asse-t de Erce authentique pourrait se r6u- une question d'arricude. rour pa~e par l'inrelligence émo-
rner par resrer soi-même mais cela va rionndle. C'csc-à-dire • miso1111er
...a: au-delà des notion> de spontanéité Le rire peur être un indicaccur d'au- rt réso1111er •. C'est réconci lier l'érrc
.... cc de naturel. 'four le monde sait être thenticité car il est susceptib le de et l'avoir. C'est apprendre à recon-
"" ·--
c Vivre en vérité ? : simple cc naturel. Une personne au· révéler la personnalité de quelqu'un. naître ses émotions cr le; passer au
Essai sur l'idée d'au-
chenrique dépasse ce srade. En fair. Rire seulemenr pour faire plaisir à ramis de "on libre arbitre cr de son
thenticité• de Michel
toutes qualité'! ou décisions liées à l'autre n'est Pa\ aurhcnriquc. Rire esprit critique pc>ur agir et réagir
Magnant, Editions
Pleins feux, 90 pages, la nacurc profonde de l'homme le pour se faire plaisir c'cM authen- au mieux. lei, on ne parle pas du
--·• 9€. mèncnr soir à l'aulhcnriciré (le vrai), tique. Bien sûr, les deux rires peuvent cour d'émocions alLx commandes,
mais bien davantage de ce que l'on • /'habileté à perrel'Oir et à exprimer rionnclle, que l'on peut stimuler ec sentimencs refoulé~ existent dans
nomme • le cœur rhonmmt miso11- les émotions, 11 les 111rigru pour fo- développer, et cela dès l'enfance. notre quotidien? Un nombre i1Kal-
11t111t ». Oie aucrcmcnc, l'humain oliur ln pemü, à comprmdre et à Maîtrise de soi, persévérance, mo culablc. Toucc\\ cc' frusrr~cions, u>
libre ec libéré sair lrouver le juste raisonner 111 ec les hnouom, ainsi qu'à tivation, respecr d'autrui, sonr au- lèrcs, peurs accumu lfrs au fond <le
équilibre entre son csprir cririque cr réguler les émoriom chez soi et chez lrs ram de qualités qui permcrrcnt de notre intérieur nous sont néfastes au
son libre arbitre, ~es émorions cr rcs- 1111tre1 • (Mayer & Salovcy, 1997). réussir. A l'inverse, une inrclligcnce quotidien. Car l'incon~icm rcs,enr
~cnris. Il Sdit se canafoer. Il sair éle- émotionnelle délicicntc provoque le besoin <le s'c~primcr, et si nous re-
ver le débat Cl prendre du recul. Il Vers l'intelligence inSt;1biliré affective, problèmes pro- fusons de vuir notre réalit<' en fa<c,
sail s'élever sans avoir un complexe
émotionnelle fessionnels cc médicaux. il le frra lui, notamment en pnurrî~
de supérioriré. Il sair guider mur en sant norre cxi,renœ au quotidien :
sachant qu'il a autanr besoin d'être Notre destin est-il inscrit dans norrc Cette inrclligcncc: émotionnelle ~11xiété, scnti1ncnt d'incxi~tcntl',
guidé. Il .1 compris que \dns JU- quotient imcllcccuel ? Non, car la est au cœur d'un chemin <le vérilé b.ih.'.e d'énergie, d~pres,ion, <te.
crui. ses dilfércnct·s et ses rkhesscs, conception cra<licionndle de l'inccl- personnel, de franchise t·1wcrs soi-
il n'esr rien. Ec surrour, il saie qu'il ligence néglige une part essentielle même. Ne serait-ce que par la fa. Alors, libérons-nous enfin de ces
ne sera jamais parfail, mais roujours du comportement humain : Je., çon dont o n mène notre dialogue fam~e\ imag~ dam 1.. ,quellc.-s noll\
pcrfccriblc. C'est cda avant wu1, réaCtions émotionnelles. En effet, intérieur, on ress('nl nos ~111otion~ nous enfermons. soyom enfin au-
l'incd ligence émotionndle ! Lcrtains indkidu;, au Q.I. élevé er on Io exprime. Nos émotions thenriquc;. envers nou~ et envers les
échouem alors que d'aurres. au Q.I. sont là pour nous servir. fa qu'on autres. Ainsi, nou~ reprendrons pied
Selon sa nouvelle définirion, qui est plus modeste, réuo;.sis.~ent haut la le veuille ou non, elles sonr là amsi vc~ un avenir meilleur, \Ur le che-
aussi la plus généralement acceptée:, m.1in, car il existe une aurre forme pour être resscnries' Ç;1 a l'air d'al- min de notre propre \Crité ! •
l'inu:lligence émotionnelle désigne d'intelligence, l'intelligence <'mo- ler de soi et pourtant, combien de J.B.
ren
•
n
Vivre en vérité, c'est donc ne pas se mentir et être fidèle à ce que l'on est vraiment. Concept présent dans de
nombreuses traditions spirituelles, la pleine conscience nous invite à être plus attentifs au moment présent. sans
jugement, afin de développer son attention à soi-même et aux autres pour vivre l'instant présent.
L
a véri1é comme recrirude aurhenr ique, er meure en conformi-
de !'agir et de la parole hu- té><:> pensées. se; comporrcmeots cc fâchent plus que ceux qu'il nous fait. » (Jean Rostand).
maine a pour nom véracicé, ses actes au quotidien.
;incéricé ou franchise. La véricé ou une autre, fina lemenr enco re plus se voilenr la face pour ne pas voir la
véracicé esc la vertu qui consiste à 1. En finir avec grave, car quel esc l'intérêt de vivre n~alité en face ju;remenr.
se moncrer vrai en ;e; actes er à dire sur terre ;.i l'on ne vi r pai. en ac-
le mensonge
vra i en >CS parole>, en ;c gardan t de cord avec cc que l'on est vraimenl ? Cc peuc être pour ;c protéger, par
la duplicicé, de la simulacion ec de Mencir aux aucres esr une chose, Pourranc, combien de gens aurour peur de se d évoiler ou par manque
l'hypocrisie. Vivre en vérité c'esr être mais ;c mentir à so i-même en est de nous se mentent à eux-mêmes et profond de confiance en soi.
Eric Weil enseigne à ce propos que vcnr condamnés à mentir, cr celui LE DIALOGUE,
• Seul l'homme sait parler de cr qu ïl q ui le nie témoigne seulement de CHEMIN VERS LA VÉRITÉ?
n'est pas et, à vrai dire, ne Illit la difficulté de regarder en face la Le dialogue, par certains aspects,
parkr q11e de cr q11'il n'est pas. Il vérité. peut être un chemin menant à la
parle de ce q11i n'est pas encore, vérité. En effet, il se manifeste
de ce qui 1ùs1 pl11s et il échoue La faculté de mentir est fonction par l'expression de deux points
de vue appartenant chacun à une
lamentabkmenr tÜs qu'il NJlllf de notre capacité d'imaginer, cette
personne. Ces deux points de vue
de pnrler de ce qui rst. IL 11e dernière éran r une fuculré créatrice.
se dêcouvrent l'un à l'autre en se
faut pm Car, avant de créer quoi que cc soit,
justifiant afin d'amener l'autre à
il faut imaginer ce que l'on veur comprendre ou à adhérer au point
créer. Er c'esr grâce à ce don d'ima- de vue. Le dialogue nécessite
gination, que nous avun> la faculté et provoque une ouverture des
de mentir. Nou; mentons pour des deux esprits qui communiquent.
motifs différents, généralement par L'échange des points de vue, des
désir d 'améliorer des sicuation> qui opinions, conduit à un enrichisse·
ment de l'autre par un agrandisse-
nou.~ pu.1i\\enr inrenables ou
ment du domaine de pensée. En
difficile... à accepter.
prenant connaissance de la pensée
de l'autre, un Individu pourra com-
2. Ne plus prendre plus de choses, même s'il
se mentir ne les approuve pas et élargir son
savoir. Plus le savoir d'un individu
à soi-même est Important plus il pourra s'appro·
En fonction de cher de la vérité car la vérité est un
norre éducation savoir, une proposition qui se vérifie
er de notre vC:cu, (c'est·à-dire qu 'elle correspond au
monde réel) universellement. En
. .
nous avons ap-
pri> qu un men-
ce sens, le dialogue est la voie qui
conduit au savoir et ce savoir est
songe n'est jamais une clé pour connaitre la vérité.
sans effet. Ainsi,
notre conscience
oublier que aux qui ont rhtr· nou~ Jidc à conscr·
chi la lllrité absolue ont fini par dé- les men.ange; \crvem de campons, ver une vie de vérité. Nous 'oyons effet, la ,.ér i Lé don ne du scm. ~n
couvrir que k langage est 111rnso11gr et comme les tampons des wagons de que nous allons pécher cr notre voix fa isant tomber le voile de son image
que sf!lll le silmce est cettr cmncidmre chemin~ de fer qui adouci\M:nt les intérieure nom impose une retenue. id.:aJi,éc:. on révèle la heauré de son
avec l'autre qui est l'iritl absolue... Le choc~. Si nous posons des ,1ctcs conscients êt rc. Une vérité douloureuse v.mt
contenu d11 langage n'tst pns fam1é par en accord a,·ec norre voix intérieure, souvent mieux qu'un mensonge
ce qui est, mais par rr qui 11'rst pas. " Ainsi. parfois la facu lté de mcnrir nous sommes vrais avec nous- agréa hie.
rend nom: vie moin; heunfr cr mêmcs. Ainsi nous mmmcs en paix,
La faculté de mentir est le rroi>ièmc contribue efficacement a l'imprc•· en sérén ité, et cela nous condu it au
élément conscructif de noire vie sion de cont inuité qu'elle nou; bonheur.
LE CHEMIN, LA VÉRITÉ , LA VIE
factice quj aide de manière subs- donne. Nous sommes ramenés, une
rnntielle à donner à celle-ci l'appa· fois de plus, à ce fait que nous nous Chez les Chrétiens, c'est phrase est
3 . Se montrer tel
rencc de la continuité. Nom nom anrihuon• des focultés q ue nou> ne essentielle du message de Dieu.
que l'on est Peu avant sa crucifixion, Jésus a
rendons compte sam difficulté du possédom que comme possibilités
affirmé à ses disciples : • Je suis le
rôle que joue la facu lté de mentir à développer: car nous prérendons Vivre en vérité nous permet de
Chemin, la Vérité, la Vie. Personne
si nou> nous rcpréscmom ce que ètrc véridiques ; or, dire la vérité ci nou> assumer Cl de: renforcer notre ne vient à Dieu autrement que par
serait narre exil.tencc •i œ ite po!»i· vivre dan> la vérité c>t une po.s.<.i· confi,mcc e n soi. N'ayon:. p.1; honrc moi•. Parce que Jésus enseigne
bilicé nous écait en levée. La vie de- bilité qui peur devenir réelle, mais de nos fa iblesse.. D'ailleun. cela aux hommes comment marcher sur
viendrait alors impo,siblc en ra ison beaucoup plu~ tard, a la suite d'u n permet d'avoir de l'aumdérision, la route qui mène au Père, donnant
des choc; ci des conAi1s auxquch il 1r.1vail as~idu sur nous ·mêmes. un humour rrè; po~itif. En domi · lui-même l'exemple, Jésus est le
nous faudraii faire face. A œr égard, Lmrc·tcmps, nous somme> >ou- nant no• faiblc5'CS, on obtient de la chemin. Cela veut dire que Jésus
confiance en soi. A l'inverse lorsque est la voie, celui qu'il faut suivre
l'on n'assume pas 1cs faihlc;scs on pour aller jusqu'au Père. Parce que
Apologie bouddhiste Jésus enseigne aux hommes la
~c aéc de; complexe> qui nous
vérité concernant leur vie morale,
« Un jeune moine demanda un jour à son maître poussent au mensonge.
parce que Jésus leur enseigne la
Zen:« Qu'est-ce que l'éveil, pour vous?» vérité sur !'agir, il est la Vérité. En
Lorsque l'on en vra i avec ses amis, suivant le chemin de Vérité qu'est
Celui-ci lui répondit : « Quand je mange, je mange.
on révèle son humanité, et ainsi on la personne de Jésus, les hommes
Quand je dors, je dors ». » améliore ~es relations avec eux. l:.n obtiendront la Vie, la Vie éternelle.
4 . La solution
de la pleine conscience S'ENTRAÎNER À LA PLEINE
CONSCIENCE
Si >c mentir c-i humain, c e>r paru: 1. Ouverture d'esprit.
(jlle nom somme\ \Jn> cesse para- 2. Non-attachement aux vues.
~i1~\ p.ir 1111~ pcmécs intérieures, 3. Liberté de pensée.
le plm \ounm négacivcs. Nous 4. Conscience de la souffrance.
\ommt' ton\cammenr plc:ins de 5. VIe saine et compatissante.
pcn'>éc' cr d'idée-.. cela roume en
6. Prendre soin de la colere.
7. S'établir heureux dans le moment
q11.1'i pcrm.111l·nœ d.ut\ notre 1ê1c.
Pfésent.
Unl' dru>O\l,lnu'. app.u.iit et llOll\
8. Communauté véritable et
réagi''"ll' en lOOli'qucncc \Jn\ communication.
mènw nnu\ r1·ndrc compre du pro- 9. Parole sincere et aimante.
Cl'\\U\ à l'n:u\n·. Plm on n:ut d'ail 10. Proteger et nourrir sa
leur' l'll fJir<'. plus ça fonctioonl. communauté.
Ce \0111 Je, .mwmacismes de norrc 11. Avoir des moyens d'existence
incom<Îl'lll qui font leur travail en justes.
rcprodul\.1111 ln connex ions déjà 12. Respecter la vie.
13. Générosité.
gr~vcc\ dJn\ noire lcrvcau. En pa-
14. Amour véritable.
rallèk j couc cela. on a quasimcm
rou' de' npoir,, d.,,, dési~ que
l'on \'cUI u>mbkr. Ç.1 pc:ut-ètre
par ncmple d'étre plu> rilhe, pour
d 'autre'<<' ~ra écre plm musclé, etc.
ChJ1un .1 'c' propre. ancnr.-s. Tout
cclJ alnncnrc bcau1.oup nom: activi-
té m1a1nm: et "" épui\anr. l:.t plus
lc fo"c \l' rrcmc entre espoir cr ar-
rente' p.ir r.1ppon :i b réali1é c1 plm
(,1 \irn.11ion -.·complique.
Se proposant de
philosopher à partir
• du récit évangélique,
l'auteur en choisit 20
extraits et propose,
« Rien de plus simple que de vieillir jeune. Il suffit de travailler dans la joie. »
(Comte de Chambord)
• • •
' I •
Et si la vieillesse était une renaissance? Une voie qui conduit. à travers toutes
les étapes de l'existence. à la vraie vie. La raone latine c alere, - nourrir, faire
pousser nous rappelle que la v'eillesse s'inscrit dans un mouvement posiFf qui
consiste a devenir. Il ne s'agit pas d'un état statique. figé. mais d'une mise en route.
d'une croissance qui dure toute une vie. Quand on parle de vieil lissement, on ne
parle pas seulement de forces qui diminuent. de déclin et de faiblesse.
Au contraire, jusqu'au grand age, des chances et des possibilites de croissance.
d'épanouissement et d'accomplissement existent.
•
Idée - Âge
•
•
Le troisième âge a longtemps été synonyme de retrait de la vie active et de vieillissement. Aujourd'hui, on parle
de troisième vie, souvent équivalente à la moitié du temps de vie active, avant de parler de quatrième âge qui
recouvre l'âge où apparait eventuellement la dependance Notre enquete au cœur de la société française
nou~clll'
U
nl' génfration
<~t .un~t prugr..-~1vcmcm
De la nécessité
d'informer
O'où l'imt:rC:1 d informer trè\ l.1r
gcmt:m le, Fran~.1i' lk' enjeux du
\'icilli,\l'mcnt de la populJtion d<·
notre P"P· C.u le. \Cntur' pè..cnt en
France plu\ d'un ticr' de la popub-
tion l<.!ucllc cl rcprc:.cntcl'llnt 40 %
de l.1 population fnlll<;ai'>c en 2020.
~ SERGE GUERIN, PROFESSEUR À Le renversement :igc :. /,., /t'IU/t'I '/t'IL\. (60-7 4 ,rn,). "" d11 baby· bomn >l'l'IJl/t dt"u11u; de,
~ l'ESG MANAGEMENT SCHOOL prc,4uc wu' rn l><innc sanu' •.1uif, l 'll'llJo.- l'll'u.\ •. l'or<.e e;r dt' ~OO.lJ t< 1
de la pyramide des âges
)( Cl .:llllCHl(Ulll"'· l"l • ln l'Îl'u..\·-z ·il'll.\: • 411<' «' '«llHiu hicn réel !<lULhcra l.t
"' UNE PERTE
Dan' une ll<Hc rcd1g« en 200-. (75 an' l'i plm). qui •oujfrm1 dimt' l'ran,.- JJm moin' dt' dix an,.
D'AVANTAGES
aclrl''"' l' au l'ré\itk nt dt· l.i Répu • difr.ir/.11u111 pmgrmÎI I' dt' !t'ur f,11u1 ·
SOCIAUX
l'expert analyse ainsi bliqut·. )Jtque' Dup.iquier. h~ rt de leur 1111J/iu dt' 1'11' •. l:t1bwrkn Les seniors & la baisse
ces chiffres : c Sur- roricn cl munhrt• de l'Académie en \'11.'nt j l.1 uindu,ion <uÎ\-.rnce
du pouvoir d ' achat
tout, ce qui fait choc de' 'tlclltc:' morJlc• el policiqut~. • IJrptw /1111,t,tt'mpJ, les ir.·0110111/JU;
pour les nouveaux retraites, c'est la 'Pn1.1l1'1' de l.1 démograph ie hi'- •tnrt~\· '"'"'"'' di1t11Ter l'a1tmrio11 (> 1 °11 lk' 1 r.in~aÏ\C> et des han\JI\
comparaison entre le dernier salaire 1or1t1m. r~pli4ue pn111t par poi111 "' l'np11111111 wr /.1 aiir du ry,rrme .111ti<ip,·111 une hai"c de lc:ur pou
et la première pension : l'écart peut 1é'·nlu11nn ,f{·111ogr;1phique de la dn rr1rt1im, q111 Ù;t amorcé m 2006, nur d".1d1.H .tvec le pa"-'>d!(t: :i la rr
être de près de 50 ~ dans certains
cas. A cette diminution de revenu, le
pl.111è1t' J'i•I .WSO et particulière '!"'"'" lr.1 .~e11m111011s du bab) -boom trJllc l 1 plm du 11er' dc' pcf\onm·,
m<·n1 tdl« tll' IA t=rAncc. en nou\ mrr /'''"" /, mp tÛ !11 10ix.1111a111e. -. montrcm inc.ipabk\ d'c\IÎmcr
pOS$age a Io retraite peut entraîner
<cmihili,lnt llt n:nwr.cmcnt de, Or. 1/ 11) '' guhr de Gm1111drt' pm1r
la perte d'avantages sociaux pris en
pyr.11111tk'\ Jn ."igc\, '<' traruformJnt ~~11/, r /;11TÎl'Ù di1n .•l'<·ond rl>IN.
charge par /'employeur. en particu- D'ici 30 ans. un homme sur
lfer pour ce qui concerne Io mutuelle di1 -il : • ,.,, mru/, dt' fam '' 11011 m dhnr>grJpJ.ique, 10111 mw1 redoutablt' trois aura plus de 60 ans dans
complemento/re collective. • pyr.w1ùÛ • . l'- 0110111111uen1e.•11, J11.111 q111 ,ijf«.
4
notre pays.
le mnnram fucur de leur rerrai re ... - Le• hc•nin• sonr là, mais comme nouveau cadre de vie. Ce tll'1>ir cle BON À SAVOIR
MJI\ 6·1 °'o \Uni <.:om.11nrn' q11'dlè le; produm n'cx1Hcnc pas. Û> ne dc· d1Jngcment d'environnement a On comptera d'ici 2060, près
'er.t 1mulfi~ance ! ( 'eue crainre fi. pensent P·'' · pallier à l'ouïe. la \'li<\ conduit ces dernière<> années à une de 2,3 millions de personn es
n.muc'r.- l"\I parriculièrèm<enr .taen :i une b.ti\\c Je l'Jutonomic / mobi - Jcxélération des migrJtiom liècs l la dépendantes.
lllt'è d1t"1 le, femml"\ qui, à 71 %. lité cr ;iu pJ;ii,ir (goût/odorat) '-oill rerraire. le tranche de-. ~nior; igés
l"\rum·nr que le monunr Je leur re- les produits rt'\.hertht's. de 55 ans (pour ceux qui \Ont dèjà à
trJitt ne l<eur ,ulfir~ pa' pour vivre. la rcrraarc) à 69 ans comrimc 49 'hi :. rc.;cvoir leurs pc:tics-cnfancs. La
• Les retraités âgés seuls (20%) tll•s J~parts des pôle~ urhaim. les conception même du logcmc111
Aujourd'hui, en 1 r.rnn-. le;, (>er· ·w rc;;oun:c; plu' faible; rc1r;lité• quittent Il'. milieu urbain (;urfaLc, agcnccmenr des pièce;,
\OIHl«' Jg«c\ clonr le pouvoir · Le taux d'"p.irgnc C\t dt: 25% pour les espaces ruraux cc le liccoral, fonctionn.1liu.') doir donc pouvoir
d".1d1Jt c't le plus faible 'om ccllt.'$ - fü dépcn,en1 \Urt0u1 pour le loge- k~ régions du Sud et de l'Ouc,r de la répondre .1ux prublè:mo de mobiliré
qui vh·cnr <c:ule<> «l donr I" umjoinr ment et Je, 'cn·kc\ :. la perwnne 1 ran{c ayant lcut'1 préfcrc:nle<>, dom (pré<enr~ c:t à venir) de cette catcgll·
<"I J<-jà dc<t:dc. c·.,,,
dont sur certe · lb dépcn,cnt muin;. en sa.nié, en noc.unmcnr le ungucdt1C·Rn~il rie de ~nior..
t1hlc dl' populauon qu.: Io quc\- transport. en loi\in. en habille· lon cl le, Pyrénm-Orient.ilo.
tion' tl'rnmnomie <t dt· clc pt•nd.tncc menr. En outre:, u:11c: population de p<:r·
;.ont J<:, plu' inquÎl:IJllln. Avct i'Jvancée en âge des genfra- sonne; â[.\fr>. qui se sédentarise, a
Quatre grandes tiom lrè.\ nombreuse' du bahy· hc:soin \ur pl.1le de services lié\ ~
La consommation catégories de seniors boom d'après-guerre, ce phénomène son vic:illis<emcn1. Les promoteurs
va s'amplifier et comtirucr une ten· de logc:mcnr\ collectifs et construc·
des seniors
\1.ti' qu.1nd on parle de J'Jccroi~ d.tnt:C' lourde' de: Cl"\' ngt pro.:h.1ino tcur' dc m.1i1.11m indi\'iduellc:\ nc
l t CRI DOC profile 'i group.:;. de !>Cmenr du nombœ di: senior> en anntt>. Co Aux migratoiro auronr peu\'cnt en aucun cas ignorer ces hc-
lllfl'(HTlm.t(l~llr\: France et Je: lcur pouvoir J'achJt, pour effe1 de dyn~mi,c:r la demande sc.um 1111uvc.rn~ : \<:r\ ic:cs médicaux.
il ~I d.1ir qu<' noui. parlom d'unt de logcmcnr\ en pro~111ce Cl notam- parJ-méd1c.rnx. portage de rcpa•.
• Les m énages de seniors actifs : 36% population forcemenr h~rt'rogène. ment dans les région\ du Sud. Or, 1rJnspon1, .tnirn.1tinn la pent• du
A11 moill\ 1 1r.l\'Jillt qui n'c,1 p.1, cunfroncée aux même'' le \IOlk de logcmc:111\ dl\ponibk'\, conjoin1 marquant \Ouvcnr k début
1 cur. p.1rems enrrem J.111\ le rypcs de prohl~mt;.. On peur a1m.1 façonné, encre autres. par de~ décen- de~ prnbli'mes de •olirudc.
gr .111<1 .'1gt· di>tingucr •i grande> catcgorie\ de n1c' tic construction dc\1inécs Jttx
• 1 I % utll encore un enfam :ah.trge !>Cnior.. : pmno-accédam;.. n't...t P"' toujours > Les seniors âgés
• 1.t'ur trnx d't·pargnt· e..1 cil" 150., atbprt' au~ be<;0im dt... ...:nior;. de plus de 85 ans
• I.e 1111 c.1u dl.' con,omnu111111 le plu' > Les seniors de 50 à 60 ans Lc\ \cnmr\ .1gc> de: plw. de 85 .1m
11npon.1m · superieur à ' 000 t Les sm1nr. agt-.. dt' 'iO à 60 ans. en· > Les seniors de 75 à 85 ans •onr ma1nnca1remenr cnnfron1l.,.
• Il' dqwmt·nt \urloul pour le;. corc nujorit.1ir<."nwn1 en activité cl Le' 'cn1ors âgés de 75 ~ 85 ans aux problènK> dl.' dépcndancc. Il~
cra11'port\ cc les dépcruc' \11Ci.1ks : ccnrrés •ur lcur ,;,. de f.tmille. pré- fnnncnr une clienrèlc .1xfr sur la om bl"ooin d 'une prise en chargc:
rl'\[.ltlr.1111, n1mrnuni<.11inn. lubil parcnc lcur rc1r.1i1e (r~Acxion/c.hoix M:Lurité physique cl mcdkJlc. lb ><>it p.ir IJ fam1llc:, ,oit par dt.'l> aide;
f,·1111 nr •.. du cadre et me.Je Je \'Îe à venir). {omrnenœnc à ren{ontrcr J.,, pro· cxcérieurc' (mfirmièrcs, a1dc:"1·so1
bll-mc-. d'auronomic du, lune: pate gn;inrc>) 'oil c:n insrirurion (mJÏ·
• Lts je unes ret.ra.i tbi d e moins d e > Les seniors de 60 à 75 ans progrc»Ï\c de leur mobilit•· d où >0n de: rc1r.111e ou résidence mcdi·
70 ans: 26~o le<> ,cnmr. ~gt·, dt· 60 ~ ~s ans as une augmenrarion dt' leur prc: .cncc cali~éc). \tue dernière solution a
l t LIU' d'qurgnc c\I dt• !!Ou pirem l l'indépendance cl :. un j JomiLilt: où il> prcnnent pl.ihir toutcfou un t.oilt élevé et tou> ne
• l.t·ur ()l.'\oin C\I de créer une nou- peuvenc y fJirc f.tCc. Quanr :t l'aide
""11'· idcn1i1é qui n'nr plu& lifr l'espérance de vie à domidlc, <.clic forme cle pruc en
JU lrJ\,1il, J'ou l 111 pon.uu:e Jc;, des Français est charge \oulfrc d'une pénurie de
de 83 ans pour 1e$
club, rt'.-.,), ou virtuel' personnel et d'une insuffisance de\
femmes et 75,5 ans
- Le... Jépc:n'C> "-1<.i.ik-. impon.tnro. pour les hommes. cœt111s Je l'Etat pour l'octroi de
5Cllll lk"n att'( ,ifcmern,, aux ""Pl-""· l'APA (Afü><:arion pcrwnnali\C.'<c j
~ux 'o"i"" <:ulcurdk.., et .1u lt>gemcnr l'Autonomit:).
• Les m én ages de rccra itc.i ilgés en Par con1<~ucn1, com pte tenu d u
couple: 18% nombre croissam de seniors qui at·
).,., rt\\Ourccs •onr un J"U plm de tcign.:nt œ grand .îge, leur pri'c en
.l2 000 ( charge par le~ descendants va comu-
• l « nÏ\l-;tU de dépen\l's Jc:vicnt tucr un phénomène de plus en plu~
f.1ihli: nui\ k l;tUX J'(p.1ri;m: c•t courant d.tn\ ln .rnnét-s i venir
J1: .!X'}o Cerre pri~ en charge par la famille
• ) A.'\ dt' pt 11\C\ \On! Jifr;. :1 J.1 \,Hlté ct po!>C IJ qucmon de la cohabitarion
ks .1"ur.1nccs. encre plmic:ur;. générat ions : com·
- 1:hahillcmcm. les loi\ir\, la corn ment concc:vo1r le logement pour
munit'.11io11, Je, cr.imporl\ \one des faire cohahitcr de\ individu~ aux
dépt:n't°'i faibles. be.oim différcnrs et diversifiés, toue
,_
( ") iilosopltit· p1;1tique
·-~?! Philosophie pr•tiqU4!'
Une réflexion
de fond à mener
Les scénarios évoqués donnent à
penser q uc si le vieill isscmem de l.1
population est un fuit incontestable,
l'avenir n'est pas pour autam ét;rit. Il
se construira à partir des politiques
publiques qui sauront influencer
ks dércrrninancs de ces différents
sccnarios. Deux qucMiom semblent
essentielles : celle de la population
active qui pcrmerrra d'assurer ou
non le mainrkn de nocrc systè'.me de
prorection sociale dans une solida-
rité imergénfra1io11ndlc acceprable
et celle de J'équilibre des rerricoires
ouverts à l'économie présencielle
sans accroitre les ccnsions sur l'im·
mobilier et k> dépens~ futurcs liées
au vieillisscmenc et à la dépend.mec.
• •
eous
Pourquoi distinguer les« seniors>. qui ont droit à la parole et sont l'objet de sollicitations multiples, et les
« vieux» relégués dans des résidences où l'on ne les voit plus, où l'on ne les entend plus? Qu e cherchons-nous
ainsi à nous cacher? Entre Cicéron et Simone de Beauvoir. entre éloge de la vieillesse et crainte du naufrage, il
est temps de retrouver les valeurs attachées à ce moment de l'existence.
0 b vieill~ comme un
problème médical ou éco-
nomique PourrJnc, il s'agic de bien
rt .\111v1mr. qu.md il distingue le
jeune cl le vieux. Le préambule de IJ
l tltrt' imrodun un<' diffèrence encre
dt'\ loi\ir., dt' la liberté, de la c:=q
cion <le: cc: qu'il Jppellc l'rmbr>t>Kttr-
mrm •, qui l'St le fair de la jeunes.St",
M1~hd Philibert dans son texte • k
nri/liurmem t•u à travrn ln lirrlm-
.rntrc ~hmc : une étape dans l'hb eux : • (r 11Ï->I pas Ir jmnr q111 tJt IJqucllc ,·y dd onnc .avec d'autant plm r11rr fr11n1t1iu • fait 1cma1q ucr que
wire individuelle d'une femme, d'un bu11htttrrt1x mais Ir t•imx q111 11 b1m d\1rdcur qu'elle n'est pas conscience le\ 1r.111çah on1, tous, une approche
hom me, dam son projet de foire sens 1irt1 : mr Ir jrtmr. plrin dr 1•ig11rur. du ccmps qui passe puisqu'elle croi t d iffcl1cnw d e IJ vieillesse. CcrtJ im
jmqu\1u dernier <le ses jou rs. rrrt', l~spnt ig11rt pflr Ir sort, ra11du en .1H>Ïl beaucoup en r6ervc. Le IJ vivcm douloureusernenc, ou la
q11r Ir 1•iru.'" dam 111 11iriUrssr, rommr • \Ïl'1llard • pour qui l'avenir St' ré- rc<lourcnt ,1\·anr de la vivre, pour
D'Eplcure à Montaigne "'1111 1111 port. a 1111crr cttL'C dr> birtu, tn'.'\:Ïl comme une p<:au de chagrin lavoir ohscrvéc auprès d'ewc. LUc
qu Il at'tlit 1111p11mm111 rrpms dam cnnnJÎr la \"akur du ccmps pn.:.;cnc C\I abommab/r • pour l'rançois
Epicure mourut à l'dge de soixante· lïnrrrtitudr. lrJ 1~r111u mis à l'abri /"1' cl l'.1hcrn.tnlc de- biens et de\ maux. M.1uriJc, c l''t un • naufrage• pour
JouLc an,, Cc philosophe a fa11 Ir moyrn stir dr la t.mmudr. • • l,a l'ltillrnr m ainsi /'àgr ou nous C harle\ de (J;iullc.
CM Pltilo~ophi.- pratique
• On a tort de croire que
Io vieil/esse est une pente
PhilOSOP.l\!!
de décroissement: c'est le
conlralr11. • (George Sand)
Monra igne t rouve • qu i.fk nous dt· la q uestion. Vott~ connaissC'l cenai·
111che plus de rides en l'esprit q11i111 vi- ncment des personnes àgfrs o u plus
sagl' •et• qu'rl 1u u 1~1it point diimes. f âgées que vous en tous c:1s qu i pro·
ou forr rnrrs, qui 1'11 vrl'illis.am Ill' voqucnr vorrc admiration o u que
smtmt lt l'aigre et au moisi • . Cer- vom allez voir avec plaisir, ou toue
J
tains trouvcnc inju~rc que le dcMin simplcmcn c que vous apprécic1. pou r
de l'homme n'ai t pa~ d'aurres alrcr- /,,/ . ! 1
un ra~ de raisons. Er leur âge ne vous
n.u i vc~, telle Benoîte Croult : , Ln gêne pas le moins du monde. Ma h
arbres 110111 jamais L'air trop vm1x, ni ,.. la pl uparr du temps, vous aure1 vice
les poissons, ni il'S bêtes s11uvagn, pour- • • fu it en fo isanr le point et même en
quoi ll'S humains seuls som-i/s ajflrgh l'écrivanr de voir que vorre lge ne
dr ces lo11g11es et laides 1•ieillessl'S qui fair pas pa rric des prio rités d e vorre
s'lrendmt m r lt1 moitit! de kur vu • ? w1c ride lexicale ci conjoncturdlc : son âge est aussi le meilleur moye n vie, co ut ~i mplcmc:nc parœ q ue vou>
en clfcr, Beauvoir. quand elle pu· de rc,ccr heu reux. Pa~sés k.., mo- n'ave7 pa.s de pouvo ir sur lui. D u
A l'opposé Saint-Joh n Per~ s'~-cric: bl ic la Vieillesu, a enco re rroi> an> ments de regret' face: à sa jeune-se, pouvoir su r votre façon de vivre oui.
• Grand âge. t'(}llS mentiez : rome devan1 die ava nt de passn ddns la à .>a peau lis.<e, :i >C> ;eins fermes . .. mais pas sur l'âge en tanc q ue tel.
de braise n 11011 dl' cendrrs ... • et catégorie de, vieillards, mor qu'elle vicnr p<:ur-érrc le momcnr de par·
certains chantent alors Io;:, qual i- utili~ ~ n; ~crupul<:l> pour de~igna venir à re>1cr ;t'dubanc avcx <l'autre> Alor>. d nou; la ;age•~ ! Pourquoi
tés nou"elle~ q u'il~ ob">Crvcnr en les perso nne~ de plus de 65 an~. Au .noms. Nul ne conrcm.' que cda esr ne pas ess.1yer de vivre le plm heu·
eux·m~me>. Gt:orgc Sand .O<.rivait jourJ'hui, nom MltnlTII.:' bcaULOUp plu> difficile cr q ue nom ne pou- rcux po~ible en accepr.tn t l'âge que
à l'âge de 64 ans dan~ son journal plm prérnurionncux vi\·:1-vi> d u vom concurrencer une jeunesse de nous arnns ' •
inrim<' : " On n torr de croire que \'0~,1bul,1irc Cl 1':1gc Je, pcr~onll c• vingc uu trenrc an\, mai> pourquoi E. P.
la vrtillesse est une pmtl' de dicrois- qu'on dir à pre;enc • rigees " <1 recu- ne pa> relever le h>anc par rapporc
ummt : c'est le mntmirl'. On monte lé: en un siècle. on ;1 gagné qu.uancc aux individus du même âge? Même ..,
HUMANITUDE !
et al'l'C des mjambùs surprrnanres "· ans d'espérance de vie cr, en moi n' si la famcw.c ph rJ.>e • il 011 rlk Ill' fait !!
.. . . ~ Penser l'humani·
De même pour Jouh;mdeau dan\ de qua r,1ntc .1m. d ix j 'i ngt .1m. p11s 1011 11gl' • ne consmue pas vr,11 · ·C
um.ln1Lud< tude, comprendre la
ses Réflexions sur la vieillesse et mem le wp d u complimenr, C<: n'csc
vieillesse, découvrir
la mort : • Viull~sse, ce 11'est pas d11 D u coup. le vocabulai re a chan- pa.s d6.1gréable.
et affirmer la capacite
tout ce '!"" l'on crotr. Ce 11'ert pas gé : • 011 1111UJ11ille de lit11tl'S mmme
des Hommes vieux,
10111 dim1nrll'r. mais gra11dir •. Ou • seniors•, 011 de mors prttmdument L'étape de la prise malgré les difficultés
encore l'rnn7 Hcllcn1. : • Cet dge est nmtres mmmr • prrsomrrs âgées •, ln de conscience qui les éprouvent, à vivre leur vie
11raime111 grn11d. Le seul grand.. . La montée rn nombre si11011 en puisstmce dignement jusqu'au bout, proposer
plus belft. S11.isnn, r'esr /'hitvr. .. l 'hit1t'r d'1111 • grn11pe ;orin/ • : m 20 IO. m A \•rai dire:, même ~ i nous ne sou· des outils qui permettent d'aider et
eit k temps du stat11aire q111 11i1ttemt Fmnu. 12 millions de perso1111e; 1111- haicons pa' vieillir, le f.ti1 est que de prendre soin dans le respect et
a11 clufdtnfllre que dans ft. 1111 , . l.e rom plm dt 60 nm, wir nll'iron 115 cela t'>r inélucrablc. l nurilc donc la tendresse, c'est le pari réussi des
grt111d tige n'est p1rs u qur l'on croit.• 011 20 Oo dt' '11 pop11'111io11. M11i' !t's d'en faire toute u ne h i, tni re, de '" auteurs de ce livre.
mots so111 rrompmrs et dn111tm1 plus ré\'olccr. ou d'en pkun:r. il faur faire • Humanitude : Comprendre la
Tous concernés trompeurs qu'ils trwrhmt ti re q111 avec. Une foi, certc r<'.1liré vraiment vieillesse, prendre soin des Hommes
u11d, socialemmt, à del'emr 1111 111- pris.- en compte. on p.:ul Alo!\ envi vieux • de J erôme Pellissler et Yves
Scion Véronique Le Ru, ph ilosophe bo11. Pmr-011 imngi11rr 111tj1111rd'h11i sagcr de façon plu' wrci ne b foço n Gineste. Editions Armand Colin.
cl cnM: ign;uuc :1 l'11 11ivcr~i1é d e wu fommt' ou 1111 ho1m11t' poliriq11t' de \ i-rc t:omptc ten u de celle pri.>c
de con~c1ence. 'ii l'o n co nsidèrc que NE PLUS AVOIR PEUR
Reimç, • Sn11s irre ni gùo11tolog11e, parler des a111d1tiom d'hèberg<'menr
•
11i gùltltrr, 11i soriolog11e, 111 dimo 1111 drs risidm1·es dl'S 1•ieill11rds >Non, c.:crrc nouvelle vie p.1"c par un lif~ Véronique Le Ru est
,<(faphe, 11011s sommes po11rtn11t mtt!res- dùnrmms, 011 prt'11d dt's gam>. · cing pourquoi P·" ? l'.ir un nouveau philosophe et enseigne
sés par ln q11estio11dr111 1•ieille•se paru
qu'elle 11011, l'Oflcemt tous. A l'imtnllf Âge et sagesse
projet ou par un dt'parr en \'ac;111ces
f>OUr faire le poinc en dchor> de
__--,_
à l'université de Reims.
Elle a publié plusieurs
d'lcrire reri. de/;,.,. cela, it /'imtnnr oti tolites les com1dt'rarion~ quori- livres dont Voltaire
newtonien (Vuibert.
notre comr bat, now vie11l1S>o11S l011J. L'âge nt>U!io fOrc.:t· J c.lcve11ir <i.1ge, <.:<tr d icnne,, rien :1 dire. le pnndf>al e>C
collection Inflexions, 2005) et
La ne 11'1r1111t q11'11ne /mu O),Jdt1t1011, il fi nit roujour' par ,ïmpo,cr. ~oie de ne p.b rcsrer .wec son prohl~me
Subversives Lumières (Éditions du
c'111q11e fois qui' 11011s respirons, 11011s p.tr<:c que nm" 'ommcs f.1rigué> ou d".igc, som pcilll' non su1lc111cnr de CNRS, 2007). l'ambition de cette
l'ldllis>ons et at'tlll(Ol/S 1·en la morr, que nou~ nc pa rw nom plu; à faire cc ,·i,oler, m ai> Jmsi Jc dt:,cnir ridi· nouvelle collection • Philosopher •
chnq11e fais q11e 110111 inspirons, nom que nou' f,1i,ion' aupar.\\'Jll L Nor· cule .lu\ yeux de~ ,1urrcs est de promouvoir la philosophie,
expirons... • malcmcnt, cela ~ fait lclllclllclll cc conçue non comme une histoire des
sam rrop de ditficulré,, 1 "' cnt:1m' Si n1,tl ;,
,.tJU\ \(lll\ ,\l ll lC:/ \ r._1i 111c:nt idées, mais comme une réflexion
Sc demander cc qu'est la vid l ksse, qui grandisscnc, qui ..c m.uicnc, qu i la \'cille de ,·orr<: anni\'('.!\,1i rc, pcu c· vivante, anticonformiste et engagée,
reprendre la question que posaic deviennent à leu r mu r parcnrs so nr .:m: esr-il rcmps de faire un poinr à la portee du plus grand nombre.
Simone de Beauvoir en 1970, à 62 Je, borne' I~ plu' d.1i rement pméc' \Ur vo' priorirés ? Si dans celles • La vieillesse : De quoi avons·
ans, er s'apercevoir que '<ln ccxre sur l'icin.!raire de nocre vie. ci, c;.1cher vot re àge cc rcs1cr 1cunc nous peur? • de Véronique Le Ru,
n'a guère pris d e ride~. si le n'c,l C.1r en y réAéchh,.1m bien, .1êccp1a vicnr l'n n° I, il f.tut en cff<:t crcmer Editions Larousse.
• • • •
Vo1c1 quelques conseils pour aborder au mieux le vieillissement, en mettant l'accent sur la santé bien sûr,
mais aussi et surtout sur l'equllibre intellectuel, affectif et émotionnel. A chacun de trouver ses méthodes
personnelles pour entretenir son corps, adopter une bonne hygiene de vie et rester en forme le plus longtemps
possible en conseNant un mental d'acier.
L
l"'('<'ran..:c de \ie a faic un
« Il fait bon vieillir. Etre jeune. c•était tuant. »
bond prodigieux .:n drnx mcunc.lrc alltl.'.i<m à celle famcu-c
'ièd..... I.e. "'nior.. arrh·6 à
(Hjalmar Soderberg) Jl 11~Îtl' ph) c:ique qui dt'\ ient une
r:igt dt' l.1 r.·1ra11c- "lO! aujourd'hui. n.til' d1Hin1lit'. 1'011n.tnc, l'.1c1ivi1<
en ri.~lc i:énéralt. plurùr en forme. Et J•qui,, Ju moin• rcmporairemcm. 11<!\li!\c-rllc ln hilAm prope>'><:\ pu phy,iqut• rnll' k· meilleur moyc:n de
~ouh 1itcn1 le rt"\lcr ! Or. conrraire- de' rt·\\ouru•, tinanci~res stables e1 b ~-urnfr 'ntülc- '""' une \olutinn rc:\tt·r .rn1onornc D'autant que s'il y
ml'nl ;\ l<' qu.· l'on pourrdil pcuc-ëue ,uffü,1mt·' \ont primordiales. 'i l'on nl· prend pH l.t ded\ion de .1 dl', pc:Nmnc' qui \C distinguent
pcn...:r. hJC.:11 \'ii:illir procède d' ahnrd k' l.tirc :i titre per\onnd. Analy"'' c:r fonr du vélo ou de l'alpinisme:
d'um· horuw hy1,:iè11e de vie er de '11 Inn .1 c·u b c·.1pacitê l écooornt· \,lrlJ::UlllC\, vérificJLion du c.l i.1hèt< 1u,qu :i \)() an,. l.1 plup.1n c,1 c:1u.1nd
1'Jnq1u1inn d.: \Oii .igl'. cr non d'une 'cr ,uffi,.imment pour êrre proprié- dmln1t·r11l ti:n\ion anérielle. le hon même en c;1p.1ci1c de marcher mu'
long11<' ordonn.inu· médicol!e. Ëqui - uir.: une: foi, plus âge.', il es1 .l.<.'<:t l~mc11011ncmcnt c.udiaque, m.un· ln jt111r\, de foire: du jardinage. de:
lihre .1h111,· 111Jue, Jlti\'ir< phy.ïqul', \llllpk• .ilnr. 'nit de déc:ider de 1<.">tcr moi:r.ipluc . . . Un hon mo)cn dc s'in'<.rir,· '.1 Je:, cou!\ 'pêdflquc' qui
tntn:cirn de soi, vie ~iale, qudl~ le plu' lnngu:mP' possihle dans cc dormir l\·,prir tranquille ou d·agir mérugcm p.tr ,.,cemple d"' .inicu
'"nt J., r<«l1t<'S l.1<:1!...-s qui pcuv.:nt lni:crrn:nt. cc l'adapu:r en u>n~· en prc:v< nuon. Co bilaru n'imc:r· latiom J11ulourcU>O, c:t pourquoi
Ctr<: llli'<.,_ l'll Cl'UVn: JU quoridi.:n qurnH'. li 1><:ut , ·agir de pc:tm tra- \'Îl·nn<·nr que rous l.:s cinq à dix dn,, p.1' un 1h( dan<.1nt. la dan-. ctant
pour vÎ\ re u1 h.1rmoni.: .1\'<.'C «1i ? vJux, 1d, qu" l'm11."nagcrncnt de la m.ti\ il ftut hirn commencer p.u k· un excellent moyc:n de bouger t.n -c
,JJlc tic ha in\. ou une chambre au prc:nllc:r' \ ivrl" ten, c cst 3lti~i vivrl' l.11,,1111 plJ1'1r. fn regardant les \l'
L'importance ro dc·<haussé.:, qui faciliccm la r;i,,url: \Ur c< plan-là. nior' d'aujourd'hui, on ne peur que
vk quotidienne. !>i le logcrne111 ne u>n\tdtcr que le:" individus ayam eu
des besoins matériels
··onv1cnt plm vraiment, mieux nur Que l'on .1,.11Ke en ;\gc ou P·"· une <.crt.1inc prariquc des c:pon~ au
1 J pyramide c.lc .\fa,low l'a confirmé, •'y prendre bien :i l'avance: pour le l't'quilihr.: Jlimc:main.: 01 bien c:n· lCIUI\ Je leur vie rotent plu~ alerte~
k~ l>c"1im ma1ùid' doivent i:cn: '1- meure :i l.1 vente et crou\er l'endro11 IC'ndu inJl\IXll\Jblc. pour nucrc une foi, .igt',, Une bonne hab11udc à
ti,tJir' .l\'.lllt c111c l'on ne puis.c p~· r~vé : app.uremcnt en ccntre-,·illc ,,tnté phpique cr Ju"i incdlc:uuelle. prenc.lr.- lc plu' HÎt p<>'-'iblc.
1
\Cr :i .1u1r<· dm...:. Pour vieillir icn. ou r6idenn· pour pcrwnnes àg~e.. Noir.: <.eoc-au a lui a~i !x,oin
Jmanc dirl' qu'il ..,.r imporunt non rpd .Ill Muoc ou petite mai,on dl· nuurrirnre, au propre t.nmrnc 2 . Rester près
o.cukrfü·nt J'.woir un toit ~ur la têc.:. prô c.ln enfants. Au <.hoi.x, tout ot JU Ji!\uré. Le i:oun~rnemenc <.om-
de ses amis
" l"'''ihk à ..oi. nui\ Jll\\i cc •un out unc qm·,11or1 de moyen. munrqm· h<:au<nup c:ur ce1 .t•(>c<.l
dt prépJrcr ,,. 1ct1aitc d'un point c.le en pJnicul1t·r : (c:, fameux 5 frui1' Qud qut \Oil k •hoix dt' 'on do-
vue lin.1nt1cr. !..or.que l'on oc plm 1. Soigner sa santé et kgume' p.1r 1our ne sont p.1.s r<'· mrt ilc, il t">r imporranr de prendre
jl::'" et même \Î l'on \ouhaite comi \l'fV"' JUX c11fa111, \Ouffranr d'cx.:~' en tnrnpu• l'environnement d.1n'
nuer ~ .tvoir une acnviré profession· ~i les anncc.~ arportem leur lor de de fa,t food. mah 1out autant aux lcqud 11 se situe. Si cenairu. rctra1-
ndle ;l\\ct rard, il convienc d'hrc (Xtil\ nuui., 'oins dcntairn, vue .1dul1n cl \cnior\. Fe plus l'on vkil· 1t\ Ul'lÎtknt de panir vers de; ucux
1.1,suré- 'ur , •. point \ical qui peut qui hJi11e, anhro~ cr aucres souci! lu plm ccc J\pccr csr impon.im, GU cn~oll'illé> cc ù·n portent uès bien,
rapidement venir gâcher une ,·ie qui rdati\emcnr mineur>. il importe Ir rnéuhohsme a rcndrnce à ralen- 11 n1 ,.,t d'3u1re' qui 'iC c:c:nrcnt m-
pourr.m murrcnl<'nt êcrc rout à fait jmtcmcnt dt' ne." pJ\ ~ la~.cr ;alkr. tir <"t i '<C dérégkr. il convknc donc talcrncnt déradné<i et \Unout 1\0k~.
2flr6ahle. On le." uir. Lt unté ot la l.t ~urcouc de ne p.ts ~r pa.ss<'r dl' lui fournir un carhuram haut d,· lorn <lé' lc-ur voisin~~e habiruel cc
première ridac.,~. nuis une fois ce!J d.:i. nulac.l1~ plm gran" par \impie g.tmrnt·. digne d·un .ige m.pcct.tbk. d.- leu..., rdJ1ion\ 3miolo. Lisok·
Vieillir, ce n'est pas que perdre, c'est aussi gagner, par exemple une sagesse, une disponibilité à l'essentiel. une
sérénité, un art de vivre que le temps du travail comme temps de l'affairement permettait si peu de pratiquer...
Mais ce que vieillir fait gagner est-il assez considére par notre société? Avis et pensées d'experts sur le sujet.
ï O •hilo~ophit• pr:1tique
PhilosopJ!!!!
> BERTRAND VERGELY > DOCTEUR PIERRE GUILLET
Philosophe Gérontologue, Médecin Membre de la Haute Autori-
té de Santé
BIEN VIEILLIR C'EST SAVOIR RESTER JEUNE
• les gms qui 11irt!iissent bim n'ont pas tui ltur jt11ntsst. lis sm•mt ùmtr·
ni/1er. Bien vieillir. a 11'ts1 donc pas /al// hre jrunt que sol'Oir Il' rl')tl'r. En
l'occurrence, c'tst savoir Tl'Cevo1r la 1•ie comme ®11 tt commt prisent. Cert être
ptismt. le philosophe t.1arti11 lll'idrggrr explique cria quand il park d'• h.tbi-
ter l'existence •. Bien vttiliir, c'est ürt capabk d~1ab1ttr tous ks âgts tk sa 11tt:
f'mjima. Io jt'llnesst. Inge adulu tt Io 1•itrlltsse. les perso11nts qui vitillissmt
bim nt som pas obsédées par les ituo111•b1imri dt l'âge - il)' ma 1011jo11rs. Elles
0111 comme principat souri dl' dl'meurl'r dans Io vit tt dans l'i111el/igma. Fr
tilts m so111 ricompmsüs m fauo1111om les jours des dkout'trtfs i11ullectuelles,
affectives. smt1mmt11les. éU.t111it-e111. •
I • \
ensee vien a nous
Quoi de neuf du côté des médias, de la culture, des arts?
Voici matière à éveiller nos consciences et à nous ouvrir au monde.
Par Erit' Sartr~
CINÉMA THÉÂTRE
père, les trois filles Weston amours catastrophiques avec de I':"'· 111 \!'bill• I'- li- .a alifo
• Un été a Osage County 1, film americain de John Wells avec Meryl ~ Un temps de chien>. pièce de Brigitte Buc. mise en scène par Jean
Streep, Julia Roberts. Ewan McGregor. en sol/es le 26 février 2014. Bouchaud et Gersende Michel avec Valérie Lemercier. Pascale Arbi/lot,
Patrick Catalifo. Mélanie Bernier. au Théâtre Montparnosse,jusqu'au 16
mars 2014.
FESTIVAL
balades philo. des ciné conférences. des expositions et même des ateliers 1 • 11 tl "'" J fu
philo à destination des plus Jeunes. En 2014 le thème retenu est l'Amour, •La Manager et le Philosophe Femmes et
de quoi lui donner une dimension • tous publics .. hommes dans l'entreprise: les nouveaux
Festival Ph1losophia (Assoc1at1on Idées Nouvelles), sous la direction d'Eric défis ~par Isabelle Barth et Yann-Hervé .... -....
Le Col/en. www.festival-philosophta.com Martin, Le Passeur Editeur. •
es mots
Sélection par notre rédaction des essais, romans et livres, qui méritent votre attention,
dans ou hors du champ purement philosophique.
•
Si l'on pose la question de la nécessité de l'enseignement de la philosophie à certains lyceens. il est probable
que la réponse ne soit pas unanime. Pourtant, cet enseignement n'a jamais éte remis en question en France.
et ce quel que soit le gouvernement en place. La nécessité semble donc avoir été prouvée à des époques
différentes. même si les critiques existent bel et bien.
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a philmophit <»l obligacoirc
Utilité ou nécessité
, .. L:cn-cignenKnt de la philosophie
peut parfoi, être considéré comme
utile, 'crvant donc à remplir c<:r-
tains objectifs donnés, mais cous ne
s'accordcni pa.s à dire qu'il csr • nl-
ces;a1re •.
ï4 Philosophie pratiq11('
Philosopl!!!
BERGSON li L~t évident que lorsque la décision nisrrcs de l'Éducacion one admi~ ce ::: • LE HASARD ET LA NÉCESSITÉ :
de l'cnseigncmenc de la philomphie principe depuis Napoléon. Ccne :::; ESSAI SUR LA PHILOSOPHIE
• Ce n'est pas une nécessité
a été prise, c'~t qu'elle i.cmblait né- utilité a d'ailleurs été soulignée de •C NATURELLE DE LA BIOLOGIE
d'ordre physique, c'est une
cessaire au sens philosophique du puis la nuic des temps. !:,coutons MODERNE •
nécessité logique qui s'attache à la
proposition suivante: deux corps terme. Et ccm: opinion a perduré Cicéron : • la cuitu" dr l'âme, àst la Cet ouvrage de
ne sauraient occuper en même à travers les temps cc les ministères. ph1/asoph1t: c'est ellt q111 extirpe radi- Jacques Monod est
temps le même /leu. L'affirmation Ceire approche e~c donc considfrée ralemmt kt vices, met les dmrs m tt,11 considéré comme
contraire renferme une absurdité comme: absolumem tndispensable. de recevoir lts semenur, leur co11Jie. tt majeur dans la
qu'aucune expérience concevable pour ainsi di"· ûme a qui, unt fais philosophie des
ne réussirait à dissiper. " sciences. En réalité, la
La nécc:&Sité est de nos jou~ en Ji1yfappé, jettera la plus t1bo11danu
nécessité est Ici pré-
philosophie une notion qui e~t du des récoltes '"
texte à mettre en lumière le hasard
domaine de la logique ec de:: la méta-
DÉFINITION DE VICTOR COUSIN
• seule source nouveauté dans la
physique. En mathématiques, il C>t l 'objcctif premier érait donc de for- b/osphére, le hasard, le seul hasard
(XVII ' SIÈCLE)
nécc;sairc qu'un carré ait quatre cô- mer des citoyens capables de pcn~er à la racine du prodigieux édifice de
•Le caractère d'un fait necessaire tés, car cela découle d'un r.1isonne- par eux-mêmes sans mbir des in- l'évolution : cette notion centrale
est de ne pas s'arrêter. d'être au- me11t logique basé wr la géométrie. Aucnccs nocives. Au fil du temps. il de la biologie moderne n'est plus
jourd'hui et demain encore, d'être La nécessiré esc d'ailleurs le mode de a écé considéré que ccc accès à des aujourd'hui une hypothése. »
sans cesse et d'être partout. La raisonnement du di!><.Ours 1>ciell!i- auteurs que nombre de jeune:. nc li-
nécessité d'une idée, d'une loi im-
fique.
plique Io domination de cette idée,
de cette loi dans toute l'etendue de
« Tout homme a naturellement droit à tout ce qui lui
Hisroriquemenr, la nécessiré s'op- est nécessaire. » (Jean-Jacques Rousseau)
la durée, tant que l'esprit humain
subsiste." pose à J,1 contingence:. Aimi, si je
choisis de m'a<i.eoir sur un banc raicm jamais consticuc une véritable culcure gé11frdle fau mujou~ parue
dans la rue, il esc conringenr que opporcunité. et que cela p;trticipe à des cursus de~ écoles formant le>
ain~i dlel Jcan-Ja<.qucs Rou!»cau t:C banc soit celui qlu ait écé inscaUé la fameuse lulcurc générale. élites. Un héritage des ancienne'
cetre norion : • Tour hnmme n 1111 hier par la mairie. La contingence humanit6 où la culture générale se
111relle111ent droit à tolll u qui !111 est se situe dam le monde du po!»iblc : Éducation et culture de,•aic d'être im:ulquéc aux enfant"
néceS!f1tre "· De nos jours, on peut j'aurab pu m'a~seoir sur un banc an- mais pas sculcmcnr, la cultun.· pou-
générale
aim1 prendre: l'exempk du droit .tu uen. ÜJns le monde de la pensée. la vant s'acquérir couc au long d'une
logement qui e\f considéré en poli- nécessité csc indi~soluhlcmcnt liée it I~ politique de l'éducatinn fran- vie.
tique ~odalc <.omrne une nlx:<:....,ité. la rationalité. ç..iisc a toujours fait la pan bdlc à la
Dans ccrtc acception, il c;t hicn culcure générale. Portée aux nues ou Victor Cousin en 1840 permec à
clair que Lt • philo " n'ot p.ts \triuc- Con;idércr que l'cn>c.:igncmcnt de l.1 vouées aux gémonies, l.i philo\Ophic d'être <:rucignéc en
mcnc nécc~\ain: à notre 'urvic. ph ilosoph k cH u nt: néce"ité rdhc: cccte fa- français au lieu du latin, et affirme
bien évidemment de lllCU\C.'. " ut philosophie urr tum les culres
> De la nécessité 1opinion, d'un sam u mertre 1111 serr•ice d'aucun
En dfot, la notion de nétc,~ité a une désir politique dew< m p11rtirulin N'rrt·re pm lit
définition bien préche en philoso- cc non pas de une noble mwion et ne srr.111-a pas
phie. Si cela signifie couramment la nécessité 1111 tl1111ger et 1111 malheur public que
un élément qui ~·impo~c <le façon ph1looopl11que. d'altérer lt rnmctèrr d'1111 pareil m-
irrémi!>.sible. rn mJIÎ~re philoso- uignemmt ? Que d(l•imdm11 alors
phiqut', il s'agit plutôt du caractC::rc >De l'utilité l'u11itl 11a1ionale ? •. Il c" comid.:ré
d'une cho\c qui ne pt:ut ne pas être:. On peur en re- en France comme le fondau:ur de
ou ne pcut nc pa~ êm: aurremcn1. vanche penser la rradition de' érndc\ d'hi,toirc de
Ainsi, c'eH • une n.:Cessicé de mou- que l'emeigne- la phiJo,ophie et le réformacèur de
rir "• c.tr l.1 mort c:M int'.·vit.1blc. li mu1t de la philo- l'cn~<:ignemcnt phiJo,ophiquc d.1m.
peur donc s'agir d'une contrainte à sophie est urik-. cc les lycées.
laquelle il <'St impo"ible d'.'ch.1pper. 111.rnircstcmcnr, lt"> mi-
UNE QUESTION D'ÂGE ?
On peut se poser la question de
savoir si justement aborder la
question philosophique ou son
histoire n'est finalement pas très
accessible à des lycéens. Une po-
sition qui se défend, mais pas long·
temps. En effet, le fait d'avoir déjà
abordé la question de la c philo •,
même de façon contrainte, permet
de ne pas être effrayé de discuter
de certains sujets, et pour certains
de reprendre contact avec la philo-
sophie des années plus tard .
BOULIMIE
Oui, ça se
soigne !
Revona
ap u11e
perte 7'emploi
L
a philcm>phie re;re rrès vi-
vante en France. De par le; la vie ;e limite parfoi> j la recherche nouvel les disciplines de médecine Franç.ti' du XXI ,ïcdt· d.1m kur
philosopheç vivant; bien en- du bien-être. mais cela participe ac- naturelle fonr florès avec un grnnd recherch~ du mieux vivre. rn effrr.
tendu, mais au>:>i par une rr,1didon iivcmcnc aux recherche; menées par succès, suivanr souvcm des phéno- Epinècc. Epkure, ~énl-quc ou Marc
aujourd'hui séculaire et qui prend Jcç contcmporaim. mènes de mode. Aurèle ont fair de cc 1hi:me l'un dc'>
ses racines dans l'hérirngc gréco-la- fondement' de kuf\ pcn...:r\.
tin européen. Notre société est im- Les français se passionnenr au- La 1ociéré individuali~rc conrcm-
prégnée de ces valeurs trdJtsmiS<."> jourd'hui pour les parution; d'ou- por.1inc a aussi tendance j >'ouvrir Evidcmmcm, il e'>l tentJnt de \C
et renouvelées, cc qui explique le vragc.s dcdiés à Platon, à SénL"quc, à à d'autres cultures, en paniculicr concentrer sur quelques max111w'
succès de cert.1incs émis;io111, cxpo- Epicure, rcdécouvr.101 b grand\ .rn- a~iatiqucs. Qu'il s"agi11c de mass.1gc ou principes de 1.1gc,,c, mais il
t>liilo-.oplaic• pl'aliqtu 81
Aristote valorisait
« Ainsi donc, si ce fut bien pour échapper à
l'attitude l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent
d'étonnement
à la philosophie, c'est qu'évidemment ils
poursuivaient le savoir en vue de la seule
connaissance et non pour une fin utilitaire. »
(Aristote)
Avec la philosophie. il est a~i pos- cr roue philosophe, ainsi que mut
sible de redonner du sens à la vie, er apprcnci philosophe. " Ainsi donc,
le; Françah ne choisissent pa> non si ce fut bim pour lchapper it /'igno-
plus n'imporrc quel philosophe. rance que les prrmiers philosophes se
C'cs1 bd cc bien IJ recherche du liv"rent à la phi/Qsophie, r't:st quëvi-
mieux-vivre qu i esr à la racine de cc demmrm ils po11rs11il'llim1 le mvoir
regain <l'inrérê1. lis ne veulent pas><~ en v11e de Ill stule co1111aissonce et non
plonger dam le concept pur cr du r, po11r 11ne fin utilitaire. "
et ne se semeur pas prod1a. des au-
1curs trop éli1is1cs dont l.1 lccrurc c\t Pas de recette
un pensum pour qui n'csr pas fami-
du bonheur
1ier des érudes.
Pc:rsonne n'est a;;e1, naïf pour
Acquérir l'esprit critique penser qu'il suffirair de réunir
certa ins ingréd icnr;, de faire le
Il ne four pas croire que l'esprir cri- bon mix pour parvenir à se senri r
tique soir inné. Bien du con rraire, il mieux. Le:. philosophe;, ancien>
esr même as>e7. rare. Car il 111: s'agir cl moderne,, le disent : il n'y .1
p.1s d'un simple esprit de conrradic- p.1s de m iracle, mais un chemin à
rion, même si c'est un débur, ni de prendre, avancer, parfois reculer,
critique: gr.nuite. Cc:1 csprir uitiquc mah continuer. La philosophie
finit pas s'acquérir :1 force ck lcc- peur conmler, mai' elle n'occul-
coup de jeune c1 pcl'mc1 d'adoptc1 vai1 avoir en tête. Des auteurs qui 1Urc' diverses et v,uiécs. tera p.is les difficulrés, ni la souf-
un recul saluraire en roures circons- plaisenc, car ils ne sonc pa• enfermés france ou l'angoisse. Elle permet
tance:.. dans leur rnur d'ivoire, mai> Mlnt [ncor<.: f.iut-il chni!>ir se.' philo- grâce à son approche de les ra-
au contraire bien dam leur siècle• sophe,, quirre j tâmnner un peu. tionalisc:r, de garder une certaine
Le succès des modernes ci n'hésitent pas à é\•oqucr les pro- ~lémc Nicrtehc le reconnaît : • Ce- distance qui les rend supporcablt:s.
blèm~ acruds. lui qui rait rerpirer l'nir de mes esprin
Les philmophe< moderne,; font un sait que c'est un llir diiltilude, un nir Bien entendu, on peut aussi vivre
rabac : Michel Onfray bar de, re- Car il c;r qua\imcnt impo,siblc ionique. Iffo111 ùrrfoi1 po11r lui, sinon sans philosophie, mais si lon com-
cord, de tirage, iout comme André pour wu1 un ch.Kun de s'.1nclcr à on n<qur far1 d'n1trr1per .froid•, voilà mrncc à drc:s.\cr l.1 Ibie de' choses
Com te-Sponville, Luc ferry séduit, une œuvre de Kant sans acquérir qui c:sr clair. Ceux qui pr.!ferenr la sans lesquelles il csr possible de
BHL anirc des milliers de personne; certaines noriom prt-.1 lable:.. Le> chaleur doivent aller ailleur.>. vivre, il c,,1 probable que n<>ll.'.> rc-
à l.1 Fondation Maeght, ib ne cor- philosophes conccmporains p.:r- panirins dircctcmcnr vers la préhi\-
rc;pondcm plw. :i l'image de vieux mcttcnr donc au plm grnnd nombn: Aristote: imi\lc: sur l'a11 itudc d'éton- wire. •
messieurs pouS5iéreux que l'on pou- d'enrrer dans le monde de la pensée. nemenr qui pousse tout penseur A.F.
afin de s'Oll\'ri r à une plus grande
POUR ALLER PLUS LOIN curiosité. Après wur, !OUI le monde
n'a pas \'Ocation à devenir un philo- DES SUCCÈS EN LIBRAIRIES
COLLECTION sophe génia l. PAULO COELHO
• VIVRE EN PHILOSOPHIE•,
On qualifie ses œuvres de fables philosophiques. Il s'agit d'un mélange de
ÉDITIONS EYROLLES
Ces philosophes permenem aux pensée New Age, de mythes et de contes qui ont attiré les foules, car le
Une collection de vulgarisation non-initiô. de se famili.iri\cr avec thème central reste la recherche du bonheur.
pratique qui a pour but de revenir des notions que l'on ne manie pas au ANDRÉ COMTE-SPONVILLE
à l'intérêt vltal de la philoso- quotidien. Le~ ouvrages de vulgarisa- Il a vendu 300 000 exemplaires du c Petit Traité des grandes vertus •. Ce qui
phie. Des titres tels que• Agir
cion, ainsi que ceux que l'on qualifie lul a valu certaines Inimitiés dans le cercle fermé des phllosophes. Son projet
avec Aristote •, « Être libre avec
d'aa:c.-ssibles. permettent d'acquérir est d'habituer les lecteurs à mieux penser afin de vivre mieux.
Sartre », « Làcher prise avec
Schopenhauer •, «S'affirmer de<; outils pcrmcttanr de mieux com-
ALAI N DE BOTION
avec Nietzsche», «Être soi avec prendre le monde qui nou.s entoure, • Petite Philosophie de l'amour •, son premier roman publié en France a sé-
Heidegger•. « Être heureux avec ainsi que: certain~ drconscancc> dif- duit les français. Pour lui, pas la peine de se plonger dans la philo si celle-ci
Spinoza•. fici les de la vie personnelle. n'est pas à même de nous consoler et de nous aider.
82 Philosophi<· pral1q11t•
ÉGALITÉ ?
HOMME
ET FEMME
La frontière disparait
FRANCHISE
Peut-on tout
se dire?
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Sommes-nous faits
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