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SOMMAIRE

Obsession de la jeunesse et
peur de vieillir
Sommes-nous tous de la philosophie 50
des indignés ? 6 Vivre en vérité 52
Ce qui nous indigne 8 5 clés pour prendre le chemin
Philosophie d'hier de la vérité 54
Descartes, Spinoza, Hegel. .. La peure de vieillir
Que reste-t-il du Vieill ir dans la sérénité 58
rationalisme ? 20 Quelles place pour les se-
Réseaux sociaux niors? 60
La génération "Y" La vieillesse : naufrage
en question. ou sagesse ? 64
Enquête sur un phénomène Les armes du bien vieill ir 66
de société 26 Vieil lir : pensées d'experts
Sommes-nous libre? sur l'âge 10
Le libre arbitre en question 32 Au fil de nos vies
Le défi d'être soi La pensée vient à nous 72
Le défi d 'être soi 36 Au-delà des mots 73
Ëtre enfin soi-même, Débat d'idées
ça s'a pprend ! 38 Enseigner la ph ilosophie
L'étape cruciale du "mi lieu" est-i l nécessaire ? 74
de vie 41 Question de fond
Alire sur www.lafontpresse.fr Développement personnel Les philosophes nous aident-ils
P!lle EIXllcmie : En1rellrendre Emeiiandre Flllln'le_ Crèal!'ln crenireir1se lflill)illOle. Frnhse
Le chemin de la vérité 48 à mieux vivre ? 79
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Prochain Philosophie Pratique : le 25 août 2015
· Aujourd,hui & demain

L LO Hl 0 i DU OIS PORTRAIT
Philosopher avec Raphaël Enthoven Les « Cafés-Philo »de Doukhan
Retrouvez sur le blog de Michaël Ooukhan a animé mensuellement
Raphaël Enthoven. philosophe douze cafés-philo à l'Alhance française de
sur France Culture. l'ensemble Manille (projet
des em1ssions réalisées dans le .,...... soutenu par
cadre des Nouveaux chemins de Consulat
de la connaissance entre août
2007 et Juillet 2011, ainsi que
la totalité du Go1 Sovolf diffusé •
chaque dimanche. de 16h à 17h sur France Culture
Plus d'infos sur h//p.1/blog.franceculture.frlraphoel-e11!110ven1
de France)
qu'il a ensuite
agrémentés
pour en fai re
un livre. c Cafes-Philo •. Les anecdotes
personnelles et la pensée des grands au·
leurs s'unissent pour nous éclairer tant sur
les grands suiets d'actualité que sur nos
PAULINE CHARNEAU questionnements premiers. Un ouvrage
Pour une libération intérieure bnllilnt et v1v1flant sur la ph1losoph1e 1
« CofesPhilo, de Michaël Ooukhon, MO
Pour donner un nou· Editions. 176 pages. 16,90 €.
veau sens à sa vie et se
débarrasser d'un saboteur
intérieur, qui prend souvent PHILOSOPHIE DE VIE
le pouvoir sur le • Grand
L'Avenir est en nous
Moi•. Pauline Chameau
coach professionnelle,
Ancienne journaliste, Marie Clainchard a

,,._. __
propose un voyage mlérieur
profité de sa retraite pour réunir dans un
avec son hvre Liberez votre
livre c L'Avenir est en nous •(Ed. Dong/es).
grand moi•. Cette explora
lion intime dont elle nous donne les clés. libère une énergie, une façon
des temo1gnages d'espoir, recueillis sur deux ,
années environ Ainsi quarante-trois person-
~--· '/

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d'être et de faire nouvelle, qui (hangera la vie de celui qui s'y aventure.
nalites de différents horizons. comme Pierre
. ....... Pauline Chameau. sui un ton
personnel et convaincant. partage
Rabhi, Boris Cyrulrnk. Michael Lonsdale. Cyn-

... .- n
son expérience en s'appuyant sur
des cas concrets de transforma-
thia Fleury, Annick de Souzenelle. Stéphane
Hessel et bien d'autres, ont accepté de se
confier de s'ouvrir
·- ·-
·- ~··
tion et illustre de façon vivante sa
et de repondre a ses
..... demarche La méthode dévelop-
pée permet de se débarrasser
quesllons sur leur
vie, leurs valeu1s et
de son saboteur et de donner un
::----
- -
.. -
- - -·•.,.=~---
H•-- - -
-- nouvel éclat à sa vie.
leur vision du monde. tous ayant transformé leurs
d1flicultes en force. en élan de vie. tremplin vers
l'avenir Passionnant!
Retrouvez son travail sur son blog http.'llpaulmechorneau.com

ANDREW BOYD
Le militantisme créatif!
- - ·- -- Si vous espérez un monde plus beau, plus juste, plus joyeux · sans pour autant
.JOYEUX savoir comment vous y prendre· le livre d'Andrew Boyd et Dave Oswald Mitchell ·
BORDEL c Joyeux Bordel. Tactiques. pnncipes et théones pour fmre la révolution •(Ed.
,.o:: Les liens qui libèrent) est fait pour vous 1Manifeste du farceur. mode d'emploi de
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..
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dCtlVlstes du monde entter. Joyeux Bordel présente des dizaines de tactiques · de
la Flash mob a l'occupation non violente en passant par la grève de la dette ou
différents canulars Le manuel indispensable qui reprend de nombre de principes
et théories fondateurs de l'action militante. afin que chacun puisse concevoir ses propres actions créatives. Rappelons qu'Andrew Boyd est auteur, humo-
riste et un vetéran des campagnes creat1vcs pour le changement social. •
1 l'liilosoph i<• pratique
Philoso~J!!~
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Giiies Fabre l Eric Sartre.

PHILO PRATIQUE
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Jacqueline Bourbon est
psychologue de formation.
la philosophie et la E " v1 1 l <lr et 11 g1 J
spiritualite. Ce s:te runrvers1te Arthur Ftndlay Co!lege
tr;,s intéressant n·ap spéciahsee dans l'enseignement
part1enl a aucun clan. des sciences psychiques Depuis
aucune organisation plus de 20 ans, elle pratique
politique. sociale ou el ense1g1~e lil guérison par !e
religieuse et c'est ce magnelisme, la méd1umnit&, la
qui en fait son intérêt méd1tat1on et la gestion des éner
Vous y trouverez g1es Elle a recemment passe
des articles, des deux ans en Chine, Thailande,
résumés de leçons. Tibet, Népal el Bholltan pour se
des biographies el perfectionner au Td1 Chi, au 01
bibliographies Gong. et aux pratiques ances-
trales de guérison Elle combine
les connaissances el les ph1!oso-
phies de l'orient et de l'occident
avec ses valeurs sp111tL1elles dans le but d'aider ses clients à découvrir
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DÉCOUVERTE clients au sein des resorts du Gro1,pe S-Onevo notammert au Sonevo Fush1
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Soneva Kiff en novembre et décembre 2015
l'œuvre de Jean·luc Marion de l'Académie française s'est progressi·
Plus d'mtos sur wwwsoné?VO com
vement imposée sur la scène philosophique française et internationale
depuis P' 1s de tro1~ dPcennil" Succe~~e11r d.f'Tlm~n 1e LPvmas a a chaire
de metapnysique <le Paris·IV So·oonne (1995 2011) et successeur de Paul
R1cœur a la Unrvers1ty or Chicago (2003·2011), tl occupe aujourd'hui, succé- REFLEXION
dant a David Tracy, la chaue de
théologie fondamentale de cette l 'a rt d'être différents
même université amé11came.
ainsi que la chaire Dom nique L'ouvrage c L'art d'être different : histoires de han·
Dubarle : •Philosophie et théo dicaps » (l:d. Et s). 1 ~roJe de 1·AREH (asso 1at101
log1e. • de l'lnst1lul catholique pou. lt rayonnement d'E .th1 •l1qw & Handicap). pro
de Paris. lorsqu'il 1écapitule son longe le film documentaire MlfOlf de mon ome reahse
1t1néra1re de recherche, J.·l. Ma par Deza Ngucmbock. On y retrouve les témoignages
non d1stmgue trois • moments , : de Nicolas B1ssardon. Mù11c Decker, DeB Nguem·
les études cartésiennes, la bock et Benoît Walthe1. auxquels s'iljoute celui de La·
phénoménologie el la théolo he Segond. Complétanl l'image cinématographique,
gie. De nombreux travaux et ce hvre laisse à voir les cinq protagonistes. vivant avec un handicap
plusieurs the~es de doctorat lui physique, livrent, d ms leurs entretiens avec Blandine Bricka. des propos
ont éte déJa conSilcrés dans ces approfondis, creusés vers
différents champs où elle cont1· 1'111t1me. lis abordent. IOU·
nue cependant de s'élaborer, Jours sans pathos. leurs
suscitant l'adm1rahon. mais aussi. amb1t1ons. leurs rêves,
le plus souvent en ri11son de sa l'apprivoisement de leurs
haute technicité conceptuelle, de corps différents. le rôle
JOUé par leur entourage
lourdes mcomprehens1ons.

Un livre pour décownr Jean-Luc


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llai..S.,. lnclro
~
Clans leur développe-
ment et la relation quils
Marion:~ La philosophie dp
entretiennent avec les
Jron Luc Marion : Phénommo- autres. amis conJOtnts ou
logie. théologie. metophysiquc • enfants Tous temoignenl
de Phibp()C' Capelle Dumont. de leur bren-être dans
Editions Hermann, 114 pa~s. une parole llu1de, legère
25 €. el libérée. •
Philo!-topliit· prat iqut· :;
Camus analysait la révolte comme le sentiment qui assure la dignité de l'être
humain. Parallèlement, l'indignation est le sentiment premier qw révèle
l'existence de la justice. On ne saurait s'indigner que devant une injustice
réelle infligée a un être humain concret. L'indignation ignore les idées
générales. seraient-elles généreuses. au profit des réalités singulières.
Dans une soc1eté victimaire vouée a la compassion collective. nsquons·nous
de perdre le sens profond de l'indignation ou au contraire courons-nous
vers un sursaut général ?
Tous des indignés ?



de se donner bonne conscience à
L'indignation pour être efficace, se doit d'être partagée. Les grandes indignations pc.:u de frai>. Les indignations idéo-
logiques, provoquées cc feintes, sont
de l'histoire ont été collectives et c'est parce qu'elles ont été partagées
renforcées par la prcs~ion médi ~-
par un grand nombre qu'elles ont pu faire recu ler l'injustice qui était visée. 1ique sous une forme collective et
Faut-il continuer à s'indigner aujourd'hui et contre quoi ? rcMent indifférence;, au ;,ore réel des
hommes. Ce ;,enrimenr ne révèle la
dignité d'un êrrc soumis à une in-
justice que ;,'il se d resse immédiare-
ment, san< calcu l, devanr l' indign ité
inBigéc à une pcr..onnc singulière.
Les indignarions collecrives sonr
cellci. du ressentiment. La seule qui
donne un sens à l'exigence de jus-
tice csr celle. namrcllc. qui, scion le
mot de Bernanos. esr • le cri tpon-
10111 di11u amscimcr outragée pnr le
scn11dale •.

C 'est quoi l'indignation ?

Pour rniciu. comprendre, nous al-


lons revenir à l'étymologie. Et là
nous relevons une première érrangc·
cé. il n'y a qu'une seule écymologie
pour digne, indigne Cl ;,'i ndigner.
Digne vicnr du latin dignus avec 3
!.Cil< as\et proches :
> Digne de. qui convient à - qui
e:m-François Mattéi, en 2005, d'indignarion, • lo11q11r l'in-

J
hlTn • Dé noncer les mérite - digne, honnête, jusre,
a écrit un ouvrage imitulé, à la dig1U1tio11 est une rhltitralù111Jo11 de fausses indignations convenable, mérité. Nous sommes
manière des rrairés de morale smtimenn gi11érmx qui nous dispense donc dans le mérite cr dans la di-
antique : • Dr /'indig1111t1011 •, où il de 111 c11lpabilirl •. Si l'indignacion C'est pourquoi. à la ;.uirc de Dos- gnicé.
passe en revue Je; différents rypes est une énergie, d ie ~'St aus\i comme toïevski cc de Nietzsche, mais aussi > Indigne, comme iout mo t ori-
d' indignation, en commençanr bien le vcn r : apprivoisée d.111s une éo- de Tom Wolre er de Philip Rorh, il ginaire du larin qui se respecte cr
sùr par l'indignation de Placon de- lienne, clic produir de J'~lccrriciré, faur dénoncer les fausses indigna- qui commence par • i11 • signifie le
vant le protès de Socrate. 1:.1mcur mai~ clic pem \C tran,former en ciom. Il C\I facile de rcconn:1i1re te\ contr.i irc. Indigne vient donc d u la-
égratigne .m passage ccnaint's « pos- ouragan. dernières qui permenenr :i chacun ti n indignus : - Qui ne méri te pas
- Indigne, qui ne convicnr pas.
> Dnnc, si on s'en réfère à la gram-
« Dans la vie, il est des périls si déroutants qu'ils nous obligent à rester maire, le verbe s'indigner devra it
constamment sur le qui-vive, toujours prêts à manifester notre indignation vouloir d ite ;,c rendre indigne :
ou notre scepticisme. » (Stephen Dobyns) étrange!
8 Philo~opl11c pratiq1u·
En faii. dJm l'étymolot;ac IJ1111e.
nous J.\'On\ égall"ml"nr :
> • inJ1gn.111J, 111d1.t,n1lll> • qui c't
le p.iniciP<" prbc.-m du \cri>.... • 111·
d1gnor •,
> • lnd1gnor • : - ,·111digna. i:rrl· in-
digné - rcjctca lOlllllll" indigne, dl-.
d.ligner - repou,.,cr, rc:ndn: c.Jicux
- irritc·r, .1ggr.lvc:r, c:n\l-.n1nu:r,
> • /11d1t.1i.1111 •. Ju pJniup..· pré-cm
donc, \ignifie qu.101 :1 lui : - qui
ùndignc - plein J.: rJgc, r~tif.
> • IT1d1g1111tÎ1·11111 • : l.1 p.utk ir,I\•
ühlc Jr r:mu', l.1 f.1rnht' dl' \(' f:Ïdwr
- ·· /11d1g11lflu »:qua Jl<'UI cxprinwr j
b foi, l'ind1g11 it<' d e quelqu'un <I le
~cntimt·111 cl'~trr trJi té ind1gn<·nw111.

[ t' l.1ti11 11011\ ,,J U l'C IJ \t'lllhkr,111


.ilot\ qm· ,ïndignn u· m· \Olt p.1,
• se rendre 111d1t.11I' " m.1i\ rt',\Cnllr
Je la colcrt' fJlC j llllt Îlljll\!Îlt. f.1u:
:i un tr.111cmc111 non mc'ntc' , ou que
l'on juge indigne:, on \I.' 'Clll • indi ·
gn.: •don~ trJitc.I indignement, don<
on ,·indignt·.
pcl.:r Li déliniùon d'un ptt:hc:' upi· 5éaeque. dan\ wn OU\ r.l{:l' Sur IJ u1- l.i nom ment Adrascfr. fill.: de: la né-
Un sentiment de révolte 1.11 : Dl c.ipital un p(-ché non Jl-2.' en 1en: •.1 <nmid~rc comm< um· • Jàlu cc:,\ité. Le mot :-;ëmi\is signifiait il
fonction de ..a i;r.t' aré, nuis plutôt en U?tlf'Oflllrr, t/U/llbÛ' et i/.111!,l'Tell•' • . longinc: : •qui d"pm;(' ln jort1111e, ni
LmdagnJtion "'' un \l'llllmcm dC' ..;i cnn\l'quencc. cn dfc:t capital dé- bo1111' ni m.1111·111;,, ;implnn,nt dam
R'1.oltc. de colère fa<c :i u ne inju~ · c.:oul.: du btin c.a.pu1 : tête. Les pê<.hD [n p!>~<.hologie. 'i on cuminc la L1 proportion du, 11 c/.ac1111, selon m
tict', mais aprC:, ? Il t'\t donc 111i1.· t:apit.111x commandenr mus lt'S autre'> th.ôoric dc 1'1-.nné.tgrdmme qui dé- mirirN •. l'indignation ~rait donc
de: digrl-,\Cr '"r.. un J._l,doppt:mcnt p('\.hc.'.,. En fait, dans la pluput J,-,. finit neuf lfl'"' dl· Jl<:Nllln~litl-' ~ un '><'.mimem de colère face à une
"<'" b colèrc. En dfrt. IJ wll-n: ,1 rd1g1on;. la colère esr une pas.-.ion. traH·f\ neuf p.1"i11m fondamrn- injuscitr.
été dt\doppfr par dl· nomhn·usn 4ui l'n dlt··mèml· JX'UI c:'tre dc,truc· 1.1b. pr.''Cn1t·s d.am lk 11nmb1cu\l"
br.inch<... dl" IJ conn.Ü\.\anœ. tricc : la philosophie prolonge la n'· c._uhure\, on rctrouw l.1 n1li·n· dam Comment s'indigner ?
fü'lCion Pour Arhtmc.-, la colère: cs1 ir- IJ Jc,<.ription du l)(X' n" I . C hdquc
En rdagaon. il c:'t un Je, 7 P.:"-hl-, r.tisonnée, d ie,.,., désir de wng<-anœ, type de cJ rJctàl' J mh trt'' jnanc en ~n fJit. le prohll-me ne 'iem pas
capit.lllx , «t il n\:.i pa.\ 1m1tik· dt· r.1p \l'Conda in• à une marque d e mépris. pl.1œ dl'\ mnyc•n\ de défcmc faœ à tant d e l'indignation e n dlc-m~ml
l.1 pcrc._q>tion du monde qu'il 'cM nua, plut ô t de te qu'on fair de <ctce
forgt'. '" pri\Jnt aimi é\'1:111udlc· indignation. Face à un sentiment
..... CONTREPRODUCTIVE L' INDIGNATION ? ment de~ aur~ mode~ de dcfcn\C et d 'indignation, plu;ieurs comporte·
...a:
A.
LA RÉPONSE DE STÉPHANE HESSEL poU\'Jnt de p.tr lc fair produire.' ur1 mcnts '<on t cffrctivcmcn t po!>Sibln.
...
)(
« Il faut ouvrir le débat. Non pas seule-
compone rncnt parfoi, in.approprn:. On peut :
le type 11°1 ;i perçu que le.- monde • Ruminer sa colère er évenruel lt'·
ment pour Insister sur ce qui a été acquis,
conquis et qui est mis en danger, mais 1ugeJ.1t le, llldU\ .lÎ'C; atutud<--. et le\ mem la rerourner contre soi.
pour poser le problème d'un renouveau pulsions. A force de rcprimcr k·ur - 1:c.-x1c:rnJli..er, c.-n conduisanc unc
fonde sur les mêmes voleurs humaines. 'lx>ntJnéité, une forte t.olèrc irn~.. \'cngcancc qui peut conduire ~ une
0

Le contexte change. Ce qui demeure c'est ricurc s Dt dên-lopp<'e. qui peut lc:s inj1mice encore plus grande que
/'~th/que fondamentale. JI ne faut pas re- cunduir.: :i un (crtain dt:,..;qualihrc. ulle de celui quo l'd produite.
noncer aux voleurs mais il faut se rendre · Partager sa colè-rc ou son indigna-
compte qu'elles evoluent dans un systeme Aloi'\ l'indignation, qui conduit '1 la r tcln.
social qui change considerablement.
coli:rc ne \l'r.11t fin.ikmcnr qu"unr - 11:'.ntcr dc mcnrt'. fin à lïnjusricc
Donc, si vous voulez maintenant vous
agitation ,t(rik? Pour thnchcr d,~ qui a produir cctrc indignation.
engager au lieu de renoncer ou de vous
renfermer sur le passe, appuyez-vous répo~-,.. nuu' allom n:tourn.:r :. l.1
sur des ouvrages Importants comme ceux: d'Edgor Morin, de Claude AJ. rdiginn. Néml:..i~ t"\t l.t dl'c''<: dt Fn dfot si on se n'f.:re au~ pmlon-
phandery, de Susan Georges et Joseph Stiglitz. Je pense aussi à Jean-Paul la wni:c'1lce, mal) die rcpr6.:nu. gcmcms de ce que l'on a devclopp.:
Sartre pour qui la dlgnite de l'homme exige de lui qu'il ne se laisse pas .rnssi la ju<ticc di\lnhu1ivc et le: plus haut on <>c rend compte• que
desorçonner, qu'il regarde le reel avec une volonte morale. • rythme: du dc)tin. Ccn.1im .iuteun. l'indignJtion ne ..., 5uffl1 pas à cllc-
p losophif• pl'alÏ<{lH' 9
Tous des indignés ?

CHARLES PÉPIN, PROFESSEUR ET PHILOSOPHE, AUTEUR DE " CECI :;;: m cm s com me Orrnpy ou Démocm- Le:. In digné; cmprumcnt aux
N' EST PAS UN MANUEL DE PHILOSOPHIE • (FLAMMARION). ~ t ir rit/Ir expri mem une proresranon formes d'action collectÎ\·e herirécs
)( no uvelle : l'indignation. <les llOll\'C,l U X lllOUVl'nlCnt\ SO·
A QUOI BON S'INDIGNER ? "'
ciaux: fo nc1ionncmc111 horizonral,
c Indignez-vous ! • , ce fut d'abord le titre de d écentra lisé. forme' de proteStJ ·
Comment
la microplaquette au succès faramineux de IÎon originales . . . Mais les osdlla·
Stéphane Hessel, c'est devenu le nouvel Impé- s'indignent-ils?
tio m entre rC\ cncl ications p rfri,cs
0

ratif catégorique d'une époque en mal d'idéal.


Une pan de l'i ndignacion ùen c à la et exige nces de ch.mgcmenr ~ocial,
Indignez-vous contre le capitalisme financier,
contre les écarts de richesse, contre la faim dans le monde, contre la voracité décept ion à léga rd du système rc- son fo ncrionncmcnt sam leader
sexuelle des puissants ... On pourrait voir, dans le triomphe de cet appel, le pn:~m.11i f. pointée p.ir lt'> Indignés po>c n1 J,1 questio n de la pérennité
sursaut d'une époque qui n'en peut plus de son réalisme, de son relativisme, espagnols ou fra nçais via le slogan d e ce mouvement d' in dignarion.
de sa • tolérance " à tout, le reveil de consciences qui se souviennent qu'il « Dbnocratir rie/Ir •. En Espagne, Pou r l'lwurc. ks l ncl1gn6 mcucnt
y a de l'intolérable. Et, donc, des raisons de s'indigner. Peut-être. Mals cette l'exigence de réforme de la loi élcc- en avanr k pouvo ir du Web c r des
nouvelle • indignation obligatoire " pose deux problèmes. Tout d'abord, s'c tor.ilc pour favo ri\cr les pet its pan b solidarité~ n.rnsn dtionalc~ pour
Il fout • s'indigner, c'est que cela n'est pas naturel, pas spontané, que cela fuc l'un des po inrs de convergence enrre1eni r l'élan col lec!Îf au-de-
ne jaillit pas avec la force de la révolte. S'• il fout, comme le propose d 'o/1-
<les lndigna<los. Aux Écacs-Unb, là de l'occupation physiq ut• de
leurs Stéphane Hesse/, trouver des raisons de s'indigner • - • Cherchez bien
Ocmpy Wall Street en appelle à la lieux emb lématiques comme Wall
et vous trouverez •, propose-t·il -, c 'est que nous ne sommes pas dons la
colère. Or, n'est-ce pas la colère, ou la rage, plus que l'indignation. qui fait
"dinet dnnoa,uy •. St rcct.
basculer /'histoire. chuter les empires Injustes ? Croyez-vous que Spartacus
se soi t c Indigné ,. ? Stéphane Hesse/ présente /'Indignation comme le pre·
mier pas vers /'engagement. le philosophe Jean-Fronçais Motté!, comme un
des premiers pas possibles vers Io philosophie... Mois quelle garantie avons·
nous que ce premier pas en augure d 'autres, que le mouvement ne s'arrête
pas, précisément, à ce premier geste indigné ? L'histoire n 'est elle pas rem·
plie de ces figures de Io bonne conscience, voire de Io belle âme, promptes
à " s'indigner,. de J'inocceptob/e sons pour autant entreprendre Io moindre
reforme ? C'est le second problème, osons le poser simplement : o quoi bon
s'indigner? À quoi ço sert, l 'indignation ? Réfléchit-on mieux en indigné qu'en
esprit calme et lucide ? Croyez-vous que Morx se soit • Indigne » ? Eh bien,
lisez-le... Il n 'a voit pas de temps pour cela, pas Je temps de prendre Io pose
bien confortable de l'homme indigné: l'analyse du réel et des manières de
Je changer lui suffisait. L'indignation est-elle vraiment Io meilleure façon de
foire face à Io complexité du ree/ ? L'indignation n'est-elle pas, par essence.
un aveuglement, une fermeture, l'outre nom d'une impossible discussion ?
L'indlgné n 'est-il pas un peu trop sûr de lui, un peu trop attaché à son petit
cœur indigne pour pouvoir changer le mande ? •

...a: ALAIN TOURAINE, DIRECTEUR D' ÉTUDES À L'EHESS, SOCIOLOGUE


même et <..c q ui <..ontplc. <.. 'es1 çe aocù1 mil )'li•, slogan qui a ahon· "' c>..
L'INDIGNATION, C'EST UN SENTIMENT
)(
qu'un fa ir dt• cent· indignarion. Au da rnrnrnt circulé à la Puerra del Sol. "' c L'indignation ne désigne pas un «soulèvement» mois un • sentiment•.
lieu <l'.;trc pcrpètucllcmcnt <lan~ la En 1 r.\n~c. un mouvemen t de plu; C'est un sentiment en tant qu'il ne s'est pas encore transformé en action
colère, on peur changer de niveau en foi blc .implcur Ù·\r formé d.ins le collective. Être indigné signifie " je suis choqué par ,. : c 'est une reaction
acceptanr I~ cho~t:!> q ui m: pcuvcm >illage de> Gpagnob. Si l.t <livcr-ité psychologique personne/le ou collective à des comportements vus comme
être changée,, t·n ~·cmplo)'anr à foir lui pam1i les 1ndigné>, IJ majo- choquants. Et c 'est, à mon avis, ce qui o précisément fait la force de cette
riti' <l'rntrc eux c,1 plutôt jeune. le; notion d'<rindignation• : ce n 'est pas un mouvement effectif.// s'agit d 'un
<..h.rngcr celle- qui peuvent l'être, et
prémauvement, d'une disposition psychologique à Joncer un mouvement si
~unout en dnenanr capable de faire cranchc• d'âge les plus repré-.emées
d'autres éléments favorables surviennent. Un mouvement sociol n'est pas
l.t d ifférente cnrrc ln deux.. >O llt le> 20-40 .in>. une pure initiative psychologique. Il fout qu'une occasion, un événement de
crise. un accident signe le déport du mouvement. c'est·à·dire d 'une protes·
Qui sont les indignés l...c rnouvc:n1cnt an1érica in d it 'iÏn\· lotion sociale organisée.
puer dt:. mouvemcnr' <le n:;brann· Toutefois, il n 'existe pas de mouvement social qui s'explique uniquement
du XXI" siècle ?
tuni,icn t·t égyptien. Sur la forme, en termes de situation économique: il faut qu'il y oit une disposition
l.es Indignes formefll une galaxic la rnmparaison avec ces rfrolurion; psychologique pour le déclencher. Jusqu 'Ici, on a plutôt péché par excès
compo,i te <le jeune>, de rcrrai1é,, peut èrrc fondée · occup.Hion dt· d'objectivisme dons l'analyse des mouvements sociaux. Or il importe
dl' thiuneur.. <lt ,aJ.uié>... Aux plaçe; publique,. U'agc <le> r"cJux d'insister sur la priorité, dons certains cas, d 'une prise de conscience, d 'un
etot d'esprit en vue de la protestation. Je crois que l'énorme succès du
Ltars- Un i•, ils se rc'u nissem sous sociaux. etc. Cependant, I~ diffé-
mot • Indignés» vient de ce qu'il correspond à la situation de nombreuses
lc l.1l>cl • Ocrnp; ·, en rélcrcnœ rcnn·s >ont impo n am e' ; ur le plan
parties du monde : une situation de rejet, de défiance des citoyens envers
à l'occu pation aux pieds de Wall du sens, puhquc Je, rtvolmions les autorités. Cette méfiance fondamentale cree une base de déport forte,
Sm:c1, >ymbolc <le J.1 haut~ finan<..c • Pr111u111ps ,1ri1bt • onr eu comme rendant plus facîle l'emergence d'un mouvement visible, objectif. Lo force
internationale. Ln c;pagnc. ils som fi n le renversemcm de pouvoi rs de Stéphane Hesse/, avec ce mot, a été de comprendre que Io priorité ici
rJs~·mblés '"li' l.1 bJ nnii:rc " Dcmo aurori rairn. Il rurc que les mouve· était plutôt ou psychologique. •
10 l'h1lo-.ophi<' p1·atiq11c
Philoso"'h!!!
Ne pas se draper dans
une indignation facile

Alors que le mouvement d1:s in-


digné)• )'o_\ouffle un peu parrout
dans le: monde, M.ucd Sel, écrivain
belge, lance un appel 'itoycn : ne
pas se draper dan' une indignacion
facile. Il offre dam \Oil li1re • lnd1-
gnb dr com •, l'ouvrage p.1rfait pour Le but C\t de nolli foire prendre
ne pas rester dans l'indignation à conscience que nous devons com-
bon compte, mais dJns cel le qui prendre les mécanisme' de la cri\c
donne envie de se mobiliser. acruelle, plurôr que de nous draper
d'une indignai ion facile présentant
Pour Marcel Sel, • lrs Jndignt!s sont les gencil;, d'un côré, et I~ mé-
1111 111ou11ement de rra1-rio11 fJ'll ne chants, de l'autre. Il démontre aimi
dispose pm de tanne 111disprnsable la limitt: d'un d i ,cour~ de S1éph.111e
pour modifier une soctttl Er ça, c'rst Hesse! qui mélange la résiMance de
/'idfolagie. fis n'ont donc pas~ vision la Sl'Condc Guerre mondiale c:t la \i les théoricien; de la multitude reis i..:, Indigné- 'one • S(l11rre dt rrfl/fion
concrtle pour /,1 sociité de demain, ruation d'aujourd'hui. Toni Nl-gri souticnnenc que les tt ~ ch1mgrmm1 dh v1drors• de la
pas de master-plau pour changer le soulèvement\ sonc des porreurs de \OCÏeté
monde. Et sans ra. /'11ulig11atio11 ne Quel avenir changement. c,. fut k CJ.> en mai
mène à rien -. En tanc que ciroren. 1968, qui consacra un changement Alors que le monde nom offre
pour les Indignés?
il ne wuc pas de revcndi<.J!iom qui de \ociéré, une ém.111ciparion de l.1 ch.HJUe jour de 111>u\c.1ux mo1if,
fonc plaisir à défendre mais d'un Le,,. Indignés onr-il> un an:nir de- jeunesse. Les Indignés veulenr le d'indignation, on ne ~1ir plu.' s'il
vr.ti changemen t de la \0Cic1é. Par main ? Non, >i l'on en croi1 Mar- changement, er le clament. l.e \O- fom s'indignn. \C rnigncr ou foirt·
provocation, le premier chapiire de: cel Sel, oui si l'on écoule Ht>!>èl. ciologue Manuel Cb1cfü. évoquanc la révolution.. . •
ce livre ùnrirult• • Rfsignez-1•otts •. Edgar Morin, Stéphane H=d ou le mouvemem espagnol. estime que EC.

Philosophi<' pratiquP J 1
Tous des indignés ?

~Robe toS. a ·
(23 ans, sans
emploi, Madrid,
Espagne)

Vos témoignages LA RAG E CONTRE


LES BANQUES
• 0 11 t:\l t:clnscienl ~t
urn-.:icncil'ux. On J l.i
rage cnnm: k~ banques
mJi' on n'.1 pa.> brwé un
C tophe P.
·1
\cul gukhct. Je travaille
(35 ans, projectionniste, Paris) d cpu i' l'lgc Je '"izc ans,
j'C:Cudic k· soir pour t:'·
JE PRÉFÈRE ~~y,·r de décrocher mon
LE 'l l. RME DE llJc..:. j "-'. \llÎ\ U J\ • Ill-Ili *•
RfS ISTAN1 un ,.an,·.inplrn. un \JO\·
lmu J'.1bord 1.: n• m.: ( 1ud"'· Oi.1 'one ln cinq
«>n,idlr< P·" <nmm.: un million' d cmplni\ pm-
• lt1d1_(11r •• ,, <uni 1,,, mé- mi> p.ir l.1 région? •
J1a' <llll 1iou' uni ~ppdéi.
cnmmC" ça. fi.' pr~ihc 1.-
ttrllll.' dt • 1t1wtJ1/I •. mai!>
R s...g~
I"'' un l'cmcndaic
«1111111<'
1x11d.111t l.1 \t:.c>nJe guerre (47 ans, ex-technicien vendeur de vins,
mumluk LJI" l'ennemi New York, USA)
11\·\I P·" I,· m0mc. Au-
1ourJ'hui. l'cnncmi c'c.c PARTIC l PER À UN
la 1i11.111<c. lllt· ,'.KcJpan· MOUVEMENT DE MASSE
111U1. m~ me fc, !!,1:m. u ·Qurnd ;'ccJb dam llnforma-
fin.in ..· <•mrrùk mue. Cc riquc. 'l la fin des ;innées 'JO.
11'~1 p.u foru1ml'nt un j'ai tr.1\;illé ~nd.1nr long·
rnmploc mai' Je no' jours tcmp' pour dt-s ccablis.s<:mcnts
l 'iO «111rtprl"' ont Li main financ·icr' :i W1ll Sm:1:c. Pour
mi~· )Ur 1.: monde cncicr mm. \X.il! ~tm:t ne signifi.iit
pour du prntii. Il n'y J plu\ P~' grand-chose je ne me rcn-
k· cù1<' hum.tin. nuinicnant, on• 1;1m1ngt rllfrr rul•rs •.• d.m P·" u un pt<·. Ül'.l>orm.1i,,
<'c\I lt 'ymp1(1mc• du malai,c.
A•n tfc, h.lll<lllC\ wtalc mc•nt
dt·oin n«Uéc\ de la réalitc,
G T ·d ~ <tUi nnt provoque la cri'c de)
(35 ans, journaliste, Paris) ,uhpn ne, cr qui joucnc av<:<. le
\nrt de m illiom de pero;onnes
U \ 1 RAN Cf comme on joue :au CJ>Ïno. J'ai
PA.s 1'.N<.ORE padu mon <'mploi dan\ une
PRl:."Tl boutique de 'in> dC' Brooklyn
Oui I,· d1cm111 cil dt\cmhrc Jcrnicr, cr rien
'rra lnnK. l.:1 m· Ù·\t prt"-.•111<' depui\. l.1
l 1J11u: 11°c>1 pa' <IÏ\C C\t l:t. et clic ne p.ucir.1
..-n~(lrc. 1,r~cc.· j p.l\ toll l l' \CUI<.'. Il fout fairt•

'1mligm-r Lllc k <p1dquc cJ10,c, participer j un


,.:r,1 d.1m •111dque' moUV<'llll'nt de mass.: pour ch.rngc:r dt· dm·uion. )<· m· crrns plus au gounr
moi,, 1mp 1.1rd m·rnc·nr. Nn u\ ~lm mc' dJn s un \~\cèmt· politiqu<" .1wc dcm. partis corrnm
;;ins douce nul\ pu' qui ...: marquent:. la cu lotte et '"nt dan' un1: impa<\C. Je sui.\ pourr.rnt
qu'i rnp<Ht(', • imcall< i,i, 1:1 je- n'ai aucune in"mion ,1,· p.trtir •

12 Philosophie· pr:1tiqtic•
PhilOSOP.,'1!!

> Emmanuel Poilane


(Directeur de France Libertés, Paris) >Claire B.
(43 ans,
REMET TRE LES CITOYENS AU CŒUR DE LA SOCIÉTÉ ouvrière,
" Avec le dernier scandale de JP Morgan ou la PDG die-mi' me nous ex-
Roubaix)
plique qu'elle a écé
smpidc alors qu'elle a
gagné 15 millions de D E QUOI
dollars lannée der- VIVENT LES
nière, 1rouvc1-vous INDIGNÉS?
que nos sociérés, «Moi je me
que dis-je. nm civi- demande de quoi
lisations soicnr sur la vivenr mus ces in-
honnc ,·oie quand l.1 dignés qui circulent
;rupidice csr rému- en l:uropc et sont
nérée par million' de parrout tous les
dollars ? Cela devrait jour; ? CJr pour
il nous indigner ? nous, u 11 jour de
'
grcw, c •c;t dCJa
, ... trc;

1 000 fub oui ! Le;
indignés rcprésenrcnr lourd!•
cette idée formi<lablt:
qu'il est plus que
tem ps de remettre les
citoyens au cœur <l<"
la société pour ima· > Alexis Frigoulet
gi ncr q uc nous puis- (59 ans, ingénieur licencié, Rouen)
siom vivre ensemble dans une volonré de p<1rrnge, de coopération avec un
sens de l'éthique cxJccrbé. » DES RAISONS D 'ÊTRE OUTRÉ !
•La ai;c économique
qui a été créée par la
spécul.11ion financière,
>Irène T. les banques et la classe
(28 ans, biologiste au chômage, Madrid, Espagne) politique affcccc \ur-
tout les secteurs ks
C'EST INCOMPRÉHENSIBLE... plus déf.tvorii.é• de l.1
«JI n'y a pas un jour oli je me demande cc que j'ai fait de ma vie. On nous a population. La hausse
répété que notre pays manquait de travailleurs qualifiés. qu'il fa ll.1it foire des du chômage er le dé-
études. J'ai émdié cinq ans, je suis biologiste, cr je ne trouve pas de rravatl ou mantèlement de l'Etat
alors des boulors de onr aggravé ks consé-
vendew.c, mah on me quences de la cri>c. De
'
rccnrque que ie . suis
. plus en plus de per-
trop qualifiée. Parm i sonnes souffrent d.111s
mes copains de pro- cc ca; directement,
mo, ou ils dc.'crochenr candis que la da.sse
de; jobs >OUS·payés, ou polidque s'implique
ils parrenr à l'écrangcr. dans de-. scandales
On appelll.' ça la fuite de co rrupcion. Telles
des cerveaux. C'esr in- >ont les raisom d'être
compréhensible qu'un outré. [n Espagne. en
pays investisse d'un France cc en Europ<'
côré dans l'éducation en général, les familles
c t de ra urrc laisse souffrent de la crise en raison du manque de travail. Le t.tux de chû111.1gc
tomber cout un pan augmenre et la partie des programmes d'aide sociale sont en voie de dispa·
de sa jeunesse quali- rition ce qui rend plus difficiles pour les familles de joindre les deux bouts.
fiée, supcr-diplômée. • La crise appauvrir lc-s familles. • •

Pli ilosop lt i P pratiq tu J3


Tous des indignés ?

,.
ID
Pourquoi l'indignation est-elle si consensuelle? Parce qu'elle est la valeur qui, s'adaptant à toutes,
n'est1amais contestee. Peut-elle se convertir en action ou en révolte, ou bien n'est-elle que l'écrin
d'un moralisme immobile? Comment ne plus s'indigner et, enfin, agir?

J 'i 1ilosoplii1' pr<1tiq111·


PhiloSOP.b.!!!

L
a d éfini tion d u mo t indi - Si lïndignarion peut conduire au une idée, du côté d u bien qui SOtLÇ- :; ROGER LENGLET, PHILOSOPHE
gnatio n d ans le Trésor de la comhar, l'indignation qu'on nou~ tcnd rios d ires, nos actions, nos ::'. ET JOURNALISTE
langue! franç.ii~ ra~mble propose acrueUcmen c est une >ati~­ componcmcms, nos accirndcs ... li )(
w QU'EST-CE QUE LA FACU LTÉ
plusieurs thèmes abordés dans le dé- facrion groupale d'èrre dans le clan n'y a pas que d u bien arraché à l'in -
D'INDI GNATIO N ?
bar: • Smrimmt de co/h~ et de riwlu des indigné~ c1 cc ~cnrimenr d 'ap- <l ignacion, il n'y a pas que de l'hon-
c Venons-en
susâti par tour ce qui pmt pro11()qt1er pancnancc n'a pas d'effet ~ur l.t réa- neur. de l'h umanité, il n'y a pas que
donc à la ques·
la rfprobarirm er porter plus ou moins lité (le réel) que l'on dénonce cc qui de l'évidence qui va avec ccm: idée
lion : qu'est< e
atteint< à la dignité de l'homme. • nous indigne. nu sentimem .
que la faculté
ou la capacité
L'indignation, Changer le monde n'e~t pa~ da n ~ L.:inco nvénient majeu r est qu'elle est d'indignation ?
cette posture. Changer le monde une posture. Une posture c1 pas une Depuis l'origine
sujette à contrefaçons
consiste à dépas.~u les paroles mora- source d'action>. Une posture qui de la phi/oser
En 1'3ison mêm e de son importance lcmem magn ifiques cr engager des d ivi~e le m onde en deux : d'u n côté phie, depuis Pla·
dans la vie incéricurc, l'i ndignation actes dans sa vie, dans M>n environ- le bien, d ont fait parric !'indigné ton, voire avant,
est sujette à bien des conrrcfaçom. nement, le • local • et proposer au (er les ind ignés) cr d'un autr« cùté des penseurs
L.:ind ignat ion authentique a pour se sont interrogés sur la nature
niwau génfra) ; lt: nhcau général le mal c:t qui M1.o;cire l'indignacion.
de l'indignation el ses repères :
cause un événemen t singulier. une c>r plutôt le ni ,-cau mondial que Une ielle postul't' est contemplatin:.
est-elle un sentiment naturel,
souffrance co ncrècc et une action le nivcJu nation.il, cc qui po~c un d ie >irue cdle o u ~dui qui la prend fondé sur des critères stables ou
immédiate, plurôr qu'une ven- problème nouveau. inédi t, pour le- comme spcc1areur de monde, jugc est-elle purement culturelle, liée
geance d ilfên'.-c et longtemps ru mi- qud nou~ n' avon~ pn> de rfférence• de; ;itu.iriom cr de, ;rntre;, c:t b i~e au contexte. à la morale de Io
nfr. • On 1u saurait vzv" dans une pa.....:c>. 1ranqu ille les faits, événements, société ? Comme vous le savez,
indignation pen11n11mre q ui, lljiwmt I.:ind ignati on paraît être une v;1leur personnes qu'elle dénonce vcrhalc- selon Platon, il existe une idée
SJ>tim11tiq11emmr tollt ce qui tldtJitllt, en >oi , en a moment. Une valeur, ment, et uniquement verbalement. universelle et intemporelle du
mertrair fi1111leme11t le temps lui- Bien. de la Justice, dont nous
même ttu banc de> t1t'NJ>is. Q sont ks avons une connaissance Intime
depuis que notre âme a séjourné
intermittences du coeur qui donnent
dans /'Olympe au cours de notre
so11 pri.x tl /ïntcrr11it1ma des indi-
existence antérieure. Ainsi, dès
grrntions. • explique Jea n-hanço1s les origines, notre âme serait au
Mau éi, professeur de philosophie plus près de l'idée du Bien, du
grecque et de ph ilosophie politique. Vrai, du Beau. Nous aurions acquis
d'une certaine façon quelques
La fausse indignacion prend ~ouven t souvenirs du bien portait qui nous
la forme d'une révolte consc.tnte permettraient de distinguer le bien
comre un objet lui-même stable, du mal, et donc de s'indigner. Pour
Platon il s'agit d'une véritable fa-
puisqu'il s'agir d'un concept comme
culté ou acuité fondamentale que
le tem ps. l'hiscoirc, le capicalbm1.:, la
nous possédons en naissant mais
mondialii;arion. 1 out !)(: passe comme
sous des formes chaotiques ou
>i , au li1:u d 'êtl't' un mouvement dévoyées qu'il faut clarifier. Autant
sponcané qui, venu du fund de l'âme. dire que l'histoire de la philosophie
brise ll'S limites du monde, l'ind i- est abondamment revenue sur le
gnarion n'était qu'une im.ari,facrion sujet. Mals nous avons évolué vers
perm .tnenre n\mendant qu'une oc- une vision beaucoup plus systé-
casion d'éclater, si bien que m~me mique ou structuraliste. L'histoire
lorsque l'occasio n est un événement des sociétés montre que la faculté
d'indignation est très fragile el
réd, singulier, d ie déclenche le même
qu'une civilisation entière peut
mécan isme artificiel <1ue le fuit d ivers
la perdre ou la laisser prendre en
des ml-diJs. • u monde comempomin charge por des gens qui organisent
sm1ble eff«tivement emporté par 1111 des simulacres d'indignation. En
Refus permt1nmt et jeté dans u11e in· effet, aujourd'hui l'indignation est
d1gnat1on comt1111te que la rapidité dn mise en scène et en spectacle por
COlll fJ11llliCt1rio11s 1iperr11tt dim bout à les politiciens. Les gens ne savent
/011'" de Io terre. • ajoure+ il. plus de quoi s'indigner et à la limite
ils ont peur de le faire, et souvent la
colère ou les sentiments d'injustice
Indignation, restent en deçà des mots. dans
masque de l'inaction ? l'anomie. Ce qui donne lieu à
une colère sourde, plus ou moins
Pour cert.1ins, l'ind ignation esr vague, qui laisse ensuite place à
un masque d e l'inaction. du lais- une cendre de résignation avec des
ser-faire. Pour eux. il fau1 combanre. braises indécises. •
Pltilo~opl111• p1·;11 iq111· 1.)
.~~~~.~ Tous des indignés ?
-~ -~-

L:indignJcion a pour principale: La résignation, d'une simple re~1gnat1on ? Se rési- la résignation, sc soumettre au plus
venu de donner des signes de re- première alternative g ner. c'esc accepter à concrec~ur. Le fort n'csr pas cour ~ fair un acre de
connai~11Kc à cdle~ et crnx qui sage sroïdcn n'accepte pa.' 11 comrc- nécessité mais n'est pas non plus
s'indignent. Cela crée une commu- >Nécessité cœur. Il vcur accepter. Quoi qu'il en un acte de volonté. C'est un acre
nauté de poim de: \Ue, un collège Quel csc donc mon pouvoir d'action soit, dans une relie pcr..p<.-ctivc IJ ré- de prudence. • J'acupu pal't"e q11e
invisible, il csc invisible parce qu'il foce ,\u monde ? A cene question , les volte est condamnable. je n'ai pas vrmmmt le choix 011 plu-
n'.i pai. de lic:u, pa' de: -catut, p.1\ de scoïcicns répondircnc : aucun. L' uni- tôt parce que ks possibilités ne sont
chef, plusit:ur\ • guides » peuvem y vers, selon eux. serait régi par les lois Mab ccm: posirion ~uppo,,e qu<' pas iquwalenus. St je me révolu, ;e
fonccionncr, P·'' de déclaration ex Mricrc'> du déterminisme. Tour csr l'homme n'air réellement aucune li- risq11t' lêmprùonnrmmt, /,, torr11rr,
plicitc. Dam ce coUègc inv1;1ble, déterminé. t:ordre de la nacun: e!>c bercé d'action. Or. rien n'~t moin~ /11 mort. Si je me résigne, je mrvis. la
ce qui fait le travail, l'action C\t de réglé selon les loi\ srricres de la cau- st1r. Kant nous a monrré que le pro- risigl111t1011 m'est effectn•emmt plus
s'indigner. Il c'c rrb agrc.'.1ble de se salité cc l'homme. ~lémenc de cette blème ~c indécidable et nombre 11tik. • On concèdera qu' il ne s'agi t
mcrcrc du côté des indignés, c'csc se narure, ne peut rien y changer. Il de philosophes ont pensé l'homme pa~ non plus d'une: légirimarion de
valoriser $Oi-mêmc à bon compte. ne lui reste donc plus qu'à ;tcccpccr. comme un ~crc disposant de libre la ré... ignation. li n'y a rien de moral
S'indigner, nt· saurait suflirc. Cerrc.s l'homme ~t libre de penser. arbitre. Pounanc, même en ce cas, à accepter l'arhicraire. Simplemcnr,
libre de son auicudc face au monde, on peur préférer la résignation. nous n' avom pa!> le choix.
Se résigner mai\ rcfu;,cr l'ordre dl'S cho;cs, c'est
né<:cssairemcm êcn: malhrurcux, > Utilité la plu parr dc., gen' se ré...igncnt par
ou se révolter ?
c'est nC:ce!>saircmcnr voir ses desseins li exisre bien des situation!> oü la peur des conséquences, parce qu'il
LKt' à une 'iw,nion inacccpcahlc 011 1\houer. li y .1 l:t une atcirudc insen - ré\'olr<: esr impmsihlc. C'est le ns leur eM p lm utile cl'acccprcr que
du moim désa~n~:1bl e deux anttudcs \tt. La fin de l'homme c:;,c le bonheur. de' Ér.ics u>t,tlicaircs 0(1 le pou\'oir d'2m: cmpri<onné ou mer. Lichen.'?
sonr pm>iblcs : 'c \Oumutrc c'c,t ;, La condition de ce bonheur e<>r donc esr forr er où route tenc.uivl" de sou- Il n'e.r pa< si facile de juger. Aprè<
dire ~t." r~.,ign~r <>U, ~lu <.:<>1ttraire, rl'- la R~ign.111on et. non p.u, une rb.i- l~vcmcm eq 1111mcdiaremem répri- wuc nulle v.ilcur n'cxiMe !>i l'o n C!.C
fmer c'est à di re se ré"olter. De ces gnarion passive, mais une résignation mé!". Dans ces conditions, la révolre mon.
d.-ux a11i1udc; laquelle c!>I préfér.ihlc aclÎYe, qui se ,·eue. Le &ige ;roïcien est vouée j l'é....hcc. Si le rapport c.lc
ec surcout laquelle nt-elle conforme csr celui qui s'efforce de connaitre force esc en faveur du pouvoir cr > Ugitimité
:1 11011e de;:\'oir de <..itoycn ? l 'cn- lordre de b nature, non sculcmcnc non de celui qui subie que vaut la [homme a k d èvoir de !.C r6igncr,
jeu de cerre que\!Îo n cr cd u i de la pour l'acccprer mais même pour le ré1,oltc ? Cerre;,, cela ne signifie pas d'accepter le_., loi; même _., i elle!. lui
lihnté hu111.1im· donc on peut \C vouloir, dyanc la !>ati,fact ion de \'oir que la résignation soit nécessaire. '><'.mblcnc arbitraires. Socra te, cuces
demander si elle doit s'affirmer en advenir non seulement ce qu'il a pré- Elle peut ne pas être. Il peur exister dans une route autre perspective, ne
routes circom1.111ce~ ou au conrr.1irc vu mab cc qu'il a voulu. Li révolte des individus candidms .lU martyre disait (MS .rntre chose. Condamné
;'admenrc des limices. L.i résigna- est donc condamnable, la résigna- qui ~c soulhcnr. Mai> il n'en rc\lc à mort par un jugemenc inique, il
'
cion peut d'abo rd paraitre néce\o;.1ire cion ocnéfique cr même légitime. pas moim vrai que la prudence t•sr :iccepte de <e soumerrre alors même
'oirc utile o u même légitinw. Cc- Le sage est celui qui, non seulcmenc alors <le f><: résigner. qu'il a la pm.,iliilicé de fuir. Il le fait
J"l<:ndant, focc à l'injustice l'homme acceprc, mais même veut accepter. par fidélité à lui-même. lui qui dé-
n',1-c-il pa.' le droit, \'Oire le dc"oir, non ~ .1~<'C mauvai;e;: volonté mai; Comme le ;,oulignc: Rous!>eau, qui fendait le~ lob dur.1111 COUIC sa vie.
de \l' ré\'oltcr ? libn:mcnr. À la limite, s'agit-il encore n'était pourranc pas un adepre de la légalité \'JUC mieux que l.1 vio-
lcnn-. Le droit csr !.acré car l'homme
a besoin des lois. Le sage refuse la
'ioknce même concre un ordre in-
jusrc car dé,obé1r une foi~ à b lm,
c'e;t créer un précèdent qui met
rnucc" le; loi\ en péril, c'c;t, par ;on
exemple, ouvrir la voie à l'anarchie,
au dé;ordrc, au t.hao!. ;ocial. Néan-
moim, pour accepter cecre t hè!.e,
crKore faut-il admctcrc une.: t.crtainc
nécessité de la légirimiré de la légali-
cé, u· qui ne va p.1; de !.Oi.

La révolte, deuxième
alternative
li nc s.lltr.iic y avo ir un droi c c.le sert'-
\0ol1er contre les lois légitimes. Aller
conrre la jU>llCC, c'est êw: injuste.
Mais coure' les loi\ mnr-dles juste\?
• Sc révolter con tre l'injustice, n'cst-
S'indigner, M saurah suffire. cc pas rétablir la jusricc ? Mais alor;,
j quoi r<·c.onn.1Î1·011 •11ù111e auwriié gArJllll<' d'uh1c11ir quui que ce \Oit IOlll n111y.:11 lcg.11, rnurl' dbi;u11inn rn ,,1, d n h«c. prn11ible. il nt dl''
e\I i11jm1<· ' Cornrnenr lcgirimcr l.1 en frh.rng« ! n1 1rnpo"il1k-. Si je p<:m utili'K:r dei dru111\t.1mn 11i1 l.1 rt\'oltc Jll'UI t'll<'
rc:1 oltc > Rcnonc.a j ,,1 liht:rtC:. c'c>t œ,.,c;r mm cn1 raï..onnablc>. nun violent> il l~gi Il llll'<:
<i .'.tr<· un homm<" c't·<t rérrogr.1dn fau1 ln prcfl-rn.
C'nt Rou'''"'" yui nnm donne IJ à l'ùJt Jnimal. L\,...IJn: nt mon ~ 1'11 tin dl' <omp1c. la lfyitima1ion de
'<>luuon <il· u problèm<:. Rou,'C'Jll l'hununit<. ~lai1 alor<. 1i on m\n- • I .,_. plu,, b r<:voh<• n'e-.c légiunuhll" l.1 r,"1<1lr<· rournt" autour du conçq>1
p.1rt du p11n<'Îf'<' 'llÎ\.lltt : l'homm.: ll-\l' ma lihcm'. ï~i le: droit de r.:,j, l LI< " dk ~hmnir rc'cllcmenc à une d,· lil'<'rt•. J'.1i I< druu de me 1<"\·ol-
nt lihr,. u lil..:11.: c11 c<: qui définit ttr. Je me l~"\nltcr ;1mpkmcnt pour ,unclioration de l.i <ituacion. ~ plw. ll:r ,j on touche illfyicimemcnt à
nmr.· <~'<'llL<" n· qui nou' dh1ingu<· r<'<upùa m.1 dignité d'homme On de Jll .11u·. Il t'.1111 di..1inguer l.1 l<~­ 1111 l1hntt' ,., "· p.ir ma ré\'nltc-. jc
de: l.111i111.11. L'.1nimJI, 1égi par lïm- remJrquc:ra que la rc'volte se jus- \'ohc kgnimc du r.-rrorisrne qui tu<' pt:ux rcc.onqu~rir C<:Uc lih<rt<·. >oit
tinct. n'.1 .1mun d1oix. Dam une 1i- tifi1· d1e1 Rou\\l'JU par ~a fin. J'.1i .1n:uglcm<·nt 1am que rien de pmiril p.1r le r«1ult.11 d,· n1.1 rérnlcc 1i dk
tuJtio11donnfr. il ne: pcu1 réagir que: le droi1 de me rO:"ohcr part:c qu'on n c11 '<llll'. Kun nous indique quc IJ r.:u\\11, \Olt p.1r la r~volr..- die-même
d'un<: 1c:uk fa~on. cdlc qua prfru n'Jvait p.l\ le Jroit de m'asservir. J'ai mor.tlité consiste :i pr.:ndrc l'honum: dam le c,1, cxm:mc nt1 la ré<ign.uion
1.1 n.111m: c:I c.'c-1 .iin\i qu'un pigeon le droit de: me révolter parce que je cmnmt· fin et j.mui< 1cult·mcnt rnnduit quand même il 1.1 mort.
111ourr.u1 Je f.11111 dc.-vJm un ta> de vi...: une société plm juste parce que commt· mn} en. 1r.ivaillcr à plus de
1i.mdc: c:t un <hac d<"l"Jnt un t.i..1 d<: plu, lihre. Ceh ne 11gnific nullc- jtMi<"C' et d,· ltlxné, c'est prt:mlrl." I « d1oix rntrc Ll «:volt<· et l.1 rélig11.1·
grJin. l"humm«, lui, J le choix. mc:m qu'on ait le droit de !>C r.;\'olter l'homnw <<>111111<: fin. Tuer pour y tic>n dei~ nd l.11}.>t:mcnr d<!'> circtin,.
conm~ nïmpone quoi er dam n'im- p~ncnir, c\><c pR'ndrc l'homme t.inn1 . .., il t"ot cbir qull f.1111 parfoh
Or l.1 lilxrté c\I inaliénable <'c11- porte qudlc: (ondnion. li nou.\ rc •Il' wmmc lll<>)'cn Li fin d<>it l'cmpor- ~ t< .gn< il nht< un druit vo1n: un
~-dire qu'on ne peut ni la donner donc '1 déterminer pr<'cï,,émem le<. t<T 1ur I« m<>yl'n c'c<r-à-dirc qu'il faut cl<"\oir J,· n:voltc. à condition de nl'
ni l.1 vendre:. Tout c1>111ra1 <uppme rnndi1iom d'un droit à la révolte. tr.11.1ilkr pour l'humani1é rn l-\i1anr p.h \.:' rt·\'oltcr conm: n'impt•rt< quoi
l.1 lihc:1u: cl l.i lihcnc dle-m2mc ne au 111.1ximum d.: '>.Krificr .1111rui. ni à n'importe qud prix. l .e nit(,re
s.rnran 1'échanger dam un comrac. > Quel droit à la révolte~ nujcur rc'te Li lune collfr< l'injmrie<,
Comme k f.1i 1 rcm.trqm·r Rou\'>cau, • 0'.1hord l.i révolte doit porter • h1fin 1,1 rcvoltc >uppo>t un mi u11<hcrnin vcl"\ plu> de liberté• indi
1i j'édlJngc ma libcné concrc autre contre un ordre réellement injuste. n11num de chance de réussite. hil'n "idudlc, cc rnlleccil'e<>. • r.<,
cho1C (rich1·,.,.., 1i·curité. etc.) qui Il n'y .1 nul droit :i la révolu: dan1 qu'id Il' propo' ml'rite d'rtrc nu.111
me garanura que l'autre me donnc- unc dém<Krark où chacun garde Ç<:' cé. Certes .1ucune rtvolte n'c,t .1h- LE DEVOIR DE RÉVOLTE
rJ dfi:t.11n·m1·n1 ('C qu'il m'a promi' Jroic<. l uucr conrre un ordre légi- ~olu111cnt certaine d'aboutir. Il y J
Il peut exister des cas où la révolte
en t'chang« ? N'ét.lllt plw. libre:, l' tim<' n":.t p.u mor.11. toujnur- un ri,que et ce n'e\t pa~ n'est plus un droit mais un devoir.
ne <aurai< k forn·r à Il- faire. \'oil1 pour au!lnt qu'il faille roujoun. ,'in- Parfois ne rien faire. accepter, se
donc un ùrangc <omr.u où j.: m.: • E11>uitc, l.1 rc.~oh.- n'a d.- M:ru, ~ur­ terdire d'Jgir ~urtout lor>qu'on n'ôt résigner, c'est être complice du
donn.: cout cnti<:r <ans a\'oir aucuno: wut lor\C)u'dle eçr violente, que <i pa1 \Ûr de l'échec. Du rem~. mème crime.
Philo~ophi1• p1·atiq11< l ï
Tous des indignés ?

...
•..~

Nous avons tous maintes raisons de nous indigner au quotidien, que ce soit en écoutant les informations ou face
aux comportements d'autrui. Quelles réactions cela suscite-t-il chez vous? Voici un test comme eclairage.

l. Ave:r.-vous lu le petit manifeste de Stéphane 7. Vous avez des idées pour changer le m on de ·5uo11n105
Hesscl sur le sujet ? et la société 5ap Ja11noJ1 ap 1ai(es5a 1a 1ua4,no1 5no11 1nb
A. Oui A. Je lance un blog pour promouvoir mes idées. 5a5ne) 5ap 1ns saJ1ne sa1 Ja1qwasseJ •a11~16 a11eJ
B. Non B. Je nùs~ocie à d'autres qui partagent mes idfr\. •1a1saJ1uew ~ •uoneu61pu1 aJ1011 IJOJ1a 1ne4 JafJ)
C. Qui est Stéphane l le~~d ? C. Je me ks garde. t? l\!Jd a)uauew1ad ua sa1\! snOA ·uo11eu61siJJ ap
awi(uoui(s Jlll!S 1no11sa sno11 za4' uo11eu61pu1,1
·xne1uawauuoJ111ua ia xnepos 'sanb1111od
2. Que pensez-vou~ des différents mo uvements 8. Votre commune est mal gérée. Comment
'sanb1wouo~ 1uawa1edpupd '5au1ewop sa1
d'indignés de p:tr le monde ? réagissez-vous ?
5no1 5al 5uep '5alJ05 saino1ap sa,11snfu1 sa1
A li' \Ont né<.:c".tire' et 111 ile,. A. Jl' m\:ngage sur une fürc aux prochaine' ·aw~1sAs a1 aJ\UO) a110MJ ua 1ua11nos sa1\! sno,\
13. C'c'I un oiup <l'épcc <l.1m l'cJu. dcuiom.
C Je n'ai P•'' d'avis 'ur k suj,·t. B. J<' dcvi('ns mili1.1m pour un aum· candid:u que :1!1:>\l 3N!llONl,l
le m~trc auud. SlU IOd SZ ap Sn1d za,-.e SOOi\
3. Votre patron vous annonce q ue l'en treprise C. J'irai \Oter pour fair(' cnu·ndr(' ma voix.
'Jll;J:)) t?
est c11 cr ise, qla'il va réduire votre salaire et aug-
1uaw1e1111uauuan sno111nb sasne' sap 1nod Jf6e
menter vos heu res de travail... 9. Un de vos :tmis se conduj1 par1ku lièrc mcnr 111a Ja6e6ua sno11 ~ l\!Jd 1uepuada' sa1? snoA
A. J,- lui donm· ma dt'mi"ion mal dans une siruation d'ordre privé. 'Jalinoq aJ!l!J sno111nad sa1po1d so111a ll!!PiJWW!
13. Je comme1K, j d1ac..he1 Ju trd\ail .11llcur" A. _k lui l'.ti, p.1rt de mon méwnrcntcmcnt pour 1uawauuoJ111ua aJ1011a4)0011nb a' 1no11uaw
C. Je suis furieux m,1h j,· n« Ji, rit·n. qu'il change ers .:xcuse. ·iJ)JOJ sed zaS5!61!iJJ au sno11 5!ew 'uo11eu61pu1
B. Je met> de la di;1ancc cmrc nou,. aJ10111uanbo110Jd s1uawa1Jodwo' ap 1a 5uonen1
4. Quelle réaction face au d rame d es C. Je ne fais rien. A chacun ses prohlème'> ... ·!Sap dno)neaq 'sua6 sap iJ)µofew e1 awwo:>
Philippines ? N3A011:> ~ N!llONl,l
A. J\nvou.: 1rnm<.'dldtcm.:nt un don. 10. Qu'est-cc qui vous indigne le plus? SlUIOd SZ lêl ll êlJlUêl Zéll\(1 SOOJ\
B. J,· \Ili' 1,,_ inl(", Î'' 'ui' touché m.1h 'oulagé que A. Toute forme d'injm1icc, d'inrolérmcc. de clis-
Lt: Il~ "ll>Ît fld~ t:Jl J fi.\lllt:. crimin~iion et de viokncc ·5uo11n1os
C. C\·,1 l.t 'i.: mall1curcu,cmcm ... 13. Le~ chme' rnnrn: l..:\qudks je ne peux pa> agir. sap J<11Jodde .<,p 1ue1ua1 ua ia '5aW'llQOJd sJna1
C. Tout çc qui me complique Li vie. ~ ia sa11ne xne sn1d 1ueJ11no 5no11 ua zass16ei'H

5. Votre entrep rise prépue un plan social sans ·a,ua151xa aJ1011 asne' ua sed 1ua11awaJ au
sn.nb 1ue1 su1e1u101 uaiq 1ua1qwas sno11 apuow
précédent •••
np saw~1q0Jd sa1 ·nad zas516e s1ew dno,neaq
A. Je prép.uc un mouvemcnr de grève aw<. me~
za11JJ sno11 'anb1J1ua,06iJ "'uepua1 Il a1s.l06i'
rnlll'.•gu'·' 1ç1n1d iauuosJad IJOJUO) l!lad aJ10111111nu tnb
B. Je dédJc Je prendre ma c...1ne dan' un 'yn- "' 1no1aJlUO'5Jl!W 1ua11nos zau61pu1 sno11 snoA
d1c.1t.
C Jl prie pour m· PJ' l'n foi1t· p.1rtie. 31SJ.O!l~ 3N!l10 Nl.l
SlUIOd Ol ap SUIOW Zal\11 SOOJ\
6. La politique actuelle du gouvernement vous
S3S N0d3H 531
excède...
,\,Je m organl\l pour manifcsccr. ·puod5aJJO) sno111nb !!JOJd
B. Je prend\ lll.l c;;lrlc J,111\ un p.1rti politiqu..: ne sno11·Za1JodaJ 1a siu1od so11ap1e101 a1 sa11e:1
·:> asuod;u a1no1111u1od o1a a asuodi'J a1no1
d'opposition.
11 s1u1od z •v asuodaJ a1no111 s1u1od s zauuoo
C. Je r.ile m.11, me ré\lgnc. Toll\ ln même\ •.
encore de\ prmnc""' non tenue'! SJ.Y110S3H SOA z31n:nw:>

18 P 1ilo:-.oplti p• .11 iq11 t·


PhilOSOP.J!!!


1vresau
,. our
Ill
Depuis le succès planétaire du livre de Stéphane Hessel, ils sont nombreux celles et ceux qui ont suivi sa voie
sur le chemin de l'indignation ou pour contester ses propos.

---
-·---
-·-·- • Aux actes citoyens : • Détrompez-vous ! Les étranges indignations
De l' indignation à l'action de Stéphane Hessel décryptées
L'indignation c'est bien Mais ce n'est qu'une premiere c Les indignattons select1ves de Stephane Hesse/ se sont
étape. Ce livre propose la suivante. celle de l'action. Au· répondues sans contrôle ni verificot1on. En veritable saml
11111
MlWl•11 J'ourd'hui preuve est faite · avec l'étincelle tunisienne et du militantisme à la mode. il profère ses anathèmes. et pour
àl'IC11
son extraordinaire propagation ou même avec la tempête ses adeptes. chacune de ses imprecatians se transforme en
Wikileaks que l'initiative d'une poignée de femmes et une véme révelée. L'indignation impérative devient alors un
d'hommes sufllt à déclencher des forces qui se répandent telles une traî- commandement pour tous. Contreventes, exagerotions. em·
née de poudre et réalisent ce que l'on croyait. la veille encore, impossible. phase larmoyante... En usant1usqu'o Io corde la dimension camposs1annelle
Sachons. à notre niveau. en tirer les conséquences. Ce livre ne part pas de des droits de l'homme. Stéphane Hesse/ se livre iJ un flofllége d'assertions
théo11es mais d'exemples réels du monde du travail. de l'école. des régions. démesurees sons fondement dans la réolite. Ce vieil homme indigne ne fait
Il démontre que chacun peut agir et transformer son environnement 1mmé- pourtant que ressasser tes perles scandaleuses de la strotegie }ihad1ste •
d1at en tant que Citoyen. consommateur. professionnel. entrepreneur Jean Szlamow1cz decrypte les procedés de son imposture argumentative,
Par Hervé Serieyx et André·Yves Portnoff, Editions Maxima. 279 pages. ciblant chaque manoeuvre rhétorique en la soumettant à l'épreuve des faits.
Par Jean Szlamowicz. Editions lntervo!les. 96 pages.

• De l'indignation à l'engagement
• De l'indignation à la révolution
Foi et politique o.
I' 1nd1gnallon
Le point de départ de ce livre est une analyse des
Face à une vie politique parfois menacée par le populisme, le •
·en .q c.:111 cerises prérévolutionnaires• de 1936, 1944 et 1968.
manichéisme. la tentation des coups médiatiques beaucoup
d'entre nous souhaitent un exemce du pouvoir plus vrai, ·-~
volontairement différente de celles qu'on peut lire cou -
ramment. Cet essa 1aborde la question des conditions
plus tolérant. plus proche. En étudiant les relations entre foi - d'une révolutton parmi les crises politiques, puis du
et politique, en éclairant ce propos par la vie de quatre grands humanistes rapport entre les luttes quotidiennes et la révolu tion
chrétiens. (Germaine Poinso-Chapuis. Eugène Claudius-Petit, André Diligent Comment aboutir à l'unité des organisations qui veulent
et Joseph Fontanet). ce livre se veut un appel à éveiller les consciences. De •changer• la société? Pourquoi la démocratie actuelle n'en est pas une?
nombreux défis et chantiers passionnants attendent l'action d'humanistes La bureaucratie capitaliste est ·elle contraire à la démocratie? Powquoi et
authentiques. Une actmn pour plus de croissance. plus de justice et plus comment la démocratie a-t-elle éte caricaturee dans 1es societes issues
de paix dans le tourbillon de la mondialisation Au moment où l'Europe tra- d'une révolut;::::i (la bureaucratisation) et les a précipitées dans l'échec?
verse une crise sans précedent. au moment où la France est plongée dans L'analyse marxienne des stigmates de l'ancienne soc1eté conduit à la
un grand débat démocratique, l'humanisme d'inspiration chrétienne ne doit nécessité et la poursuite de la revolut1on pour la disparition de la subordi·
pas rester silencieux 1Au-delà de l'1 nd1gnation. nous devons nous engager nation du travail simple au tmvail intellectuel. Ce livre propose une étude
et agir. Afin de bâtir, pour et avec l'autre. une vie pour demain. Par Jacques fouillée de la transformation du prolétariat - au sens large · en France et
Barrot et Christophe Bellon. Editions Cerf. 170 pages. dans la c mondialisation•. Par Georges Bublex. L'Harmatta11. 221 pages.

Jf).~ll'\l;O~ • L' Homme indigné


11.ITIÜ
Comme à son habitude. savant et ironique, drôle et sérieux, le philosophe Jean François Matte1 s'indigne dans son dernier essai de voir
..
LIMJ!ol.111
1\ll!C.\I.
que le sentiment d'indignation est devenu une véritable mode.• L'indignation est un sentiment etrange. iJ la lisière de /"émotion et de
la raison, mais aussi à la limite de Io banne et de Io mauvaise conscience• ecnt-il. Il a raison et c·est peut être la raison pour laquelle
l'indignation est devenue une véritable maladie contagieuse. On s'indigne de tout et celui qui ne s'indigne pas devient suspect. Un essai
-• passionnant. Par Jean-Français Mattei. Ed1t1ons Cert. 300 pages. •
Philosophi<' pratiq11<· l !l
- - - - - - -- - - - - .
Philosophie d,hier

••

- -
Qui dit rationa lisme dit aussi raison. Si le proverbe dit qu'il faut en toutes circonstances c: savoir raison garder >,
dans le domaine de la philosophie rationaliste, cela va beaucoup plus loin. Sans raison, aucune connaissance
réelle et certa ine ne peut se faire jour. Descartes est évidemment le symbole français de ce courant qui se
réclame de la logique et reste proche du raisonnement mathématique.

c courJnl racionali;t<' en Si<:<;\ nom\ \OUI rcl.uivcmcm mo philmuphiqw:. Il J l.11lu <cpendam « Le bon sens est la

L philosophie indue des chéo-


rie' et pcr,on nalité' diffé-
renres. Au-ddà de Oescarœ,, Spino-
dcrnc,, on m: p<:ut nier ccpcndanc
llnnucncc .rntiquc. Aimi, Pl.itou .1
mis en .wanr 1'1mporr.111ce pnmor-
~ocier l'héri1age grec aux pre-
mière\ découverte' moderne' m,1
l héma1iqul'S et physiques pour que
chose du monde la mieux
partagée. » (Descartes)
1a et Hegel \On t les deux gr.rnds dialc d, la conrui"ancc rarionndlc Il' rJ1innalismc nais;,c '·éritablemcm.
philosophe., \OU\'elll cité;. m.1is il pour parvenir :t l.1 1.onn.1i".rnœ <1u'il \oit Il' rcprt,c111.1111 du rJcionJ
y a a1m i Lcibni1 c1 K.1111 parm i les des idées. De 'on côré, Ariqoce Descartes, ce géant li~me philo~ophique le plu~ connu
plm connui.. Ec ~ lïncéricur même pr~férait ;,c ba>er rnr l'ob;,cr\',HÎon en FrJnu:. C...tr le ra1io1uli~rm: n'l'\l
(1596-1650)
du couran1 rationaliste, on retrouve concrète, mais dan' un cas comme pli.'> qu'une pen'>fr. c'est aussi une
d'autres tendances, moderne ou d.111s l'autre, la raison cs1 plm un Le fait que René Dcsc.trrcs soir méchode. li s'agit en effet de par
da•,;iqul', mai' .rnsi;i cri1iquc ou ap- outil qu'une bJsc et ne p.:u1 donc m.uhcmaricicn cl phy,icil'n n'c;c venir à Cl'rtdinc~ conclmion~ via
pliquéc. s':1pparenrer à un vfrir.1ble couranr évidemment pas étr:rnger .Hl fait un chcmincmcm qui s'appart•1nc ,·,

20 Pliilo . . opl1i1· pl'all 11 c·


• •

la démarche adoptée pour parvc:nir exemple n'étaknt que des corps DÉFINITION DE LA PHILOSOPHIE
« Je pense donc je suis. »
à la mi se en place de rhéorics nou- sans :îmes. L'âme cH pour Descartes SELON DESCARTES
velles ; théories qui peuvent parfois
(Descartes)
u ne chose qui pen;e, le corps érant La philosophie est • un arbre,
être remises en cause par la suite:, si la substance dite • hmdue •. Cene dont les racines sont la méta-
de nouvelles connaissance> voicnc 1héorics de Galilée cr de Copernic 1héoric du duafümc fut forcement physique, le tronc la physique et
le jour au fil des anncics, voire des étaient forremcnr remises en cause, critiquée. les branches toutes les autres
sièclt>s. cc même condamnées officiellement sciences, les principales étant
par l'Egli~. Autre innovation, le: - Le pouvoir de la déduction la mécanique, la médecine, la
• le Discours de la méthode• publié • Discours tÛ la méthode • a été ré- Les incuiriom cxisrent qu'il convient morale, j'entends la plus haute et
en 1637 est l'un des titres fonda- digé en français, et non pa' en latin, cnsui1c de confromcr ;, la puissance la plus parfaite morale ... Cette
étude (de la philosophie) est plus
reurs du philosophe. Une façon soir dan~ la langue du peuple ec non de raisonnemcnc. Ce mouvement
nécessaire pour régler nos mœurs
d'aborder cc 1hème qui .1 séduit p.1~ ~die des 'dcntifiqucs. l'.objl'clif permc1 d'.1llcr vers de nouvelles
et nous conduire en cette vie, que
en nombre ceux que l'on a ensuite é1anr b ic:n entt:ndu dt: s'adresser à con nais;.mct·s et de b:icir une expé- n'est l'usage de nos yeux pour
dénommés les canésicns cr qui s'ac- un puhlic le plm large pos~iblc. rience:. guider nos pos. »
cordcnc sur le précepte scion k qucl
• k bun sms est la chose du montk la Difficile de r6iumer la pemée d'un - La preuve oniologique
mieux partagée». homme ici que lui en quelques Dil'u exi\ll'. Si l'idée d'un êcrc par- le bonheur. Pour y parvenir, il
Les règles exposées dans cet ouvrage n10cs, on peut cepcndanc meccre en fait existe que l'on nomme Dieu, il convient d'uciliser sa raison afin de
sonc inspirées des ma1héma1iquc; cr avanr ccrrnim poims pour recher- cxi!>lc c;1r la définicion mcmc <le la mieux conn,tîtrc le monde, d'uriliser
se sont avérées extraord inaires par cher cecce vérité un iverselle: perfection l'exige. Oire que Dieu la puissance du raisonnement et non
rapporc aux approche\ dt·s siècles n'exi~te pa> >ignifie quc l'idée même pas cdlc de llmaginarinn. Qu.rnr
précédentS, csscnricl lcmcnt in- - Le doute de perfc::ccion ne peu1 exister, car elle à l'amour de Dieu, il est naturel,
fluencées par la scola.~rique grecque, Pour cnramcr rou te vc.\ritabk ré- n'est pas présenre d.1m la condirion étant donné qu'il est incimcmcm lié
considérée comme trop spéculative. Aexion approfondie sur des ques- humaine ni mc?me dans l'univers à l'amour de la nacurc: « Tout ce qui
tions de cypc scientifique ou phi- connu. Une posrure qu i e~r évidem- esr dam 111 narure, ronsidéré dans son
C'est peu de dire que son inAul'nce losophique, le principl' premier c>t ment contr.1<licroire à l' idée de.- foi. essence l'i dam sa perjêc1io11, enveloppe
fur absolumenr primordiale sur les de douter de façon :\ pouvoir penser et exprime le co11rep1 de Dieu •.
grands penseurs qui suivirent. Com- de la façon la plus vierge qui soi1, - Le principe de causalité
ment ne pas être séduit ou du moin> en rcme11a111 en cause ce qui a écé Ll aussi inspiré de la physique, Si Dcscane' parle de dualisme,
attiré par une approche aussi cohé- incu lqué précédemment. L1 meil- Descarces parr du principe général Spinoza qui esc connu pour être
rente, d 'autant qu'elle fut exprimée leure démo11>1racio11 fut le fameux que tou e phénomène ou cause peuc en total dé!>.lccord, s'en rapproche
à un moment 01'.1 cercaines thèses •je pense, donc je suis• qui a rrnver- produire un autre phénomène nu pou rtant e n partie e n faisa n! la dif-
scientinques étaient encore considé- sé les siècle,, pour parven ir jusqu'à dfo1. L'cffct ne pcu1 donc prl-cédcr
rées comme révolucionnaircs. voire nous. Pour parvenir à la cercicudc, la cause. Un principe déjà mis en
plus ou moins interdites ? Quant à il convien t donc de ne pas se laisser avant par Arisrotc cr Sainr "Ihomas
ceux qui se sont cnsuice sicués dans aller à l'imagination, au pouvoir des d'Aquin.
une autre approche, ils l'ont fait par sen~, ni même à la mémoire, mai~
rapport à Dcscarccs o u t:n con1ra- savoir les utiliser à bon escient. Le Spinoza, l'apôtre
diction avec lui. douce t">t donc la première p ierre
du déterminisme
qui permet d'aller vers l'analyse e1
la synch~sc.
(1632-1Gn)
Un novateur dans
la langue du peuple Connu pour être l'apôtre du déca-
- Séparation de l'âme et du corps minismc en oppo~icion au libre-a r-
N'oublions pas que Dcscarccs évo- Une pcn'iée qu'il poussa jusqu'j bitre, SpinoLa cherche à établir
luait encore dans un monde où les avancer que les an imaux par une éthique pcr111c11.1nr d'ancindre
Pl,ilo ... oplii<• pratiqtu• 2 1
Philosophie d,hier

en fait le désir de rour homme de


rendre naturcllcmem \"ers ce qui lui
paraît êrre le meilleur pour lui. Cc
désir est l'une des crois caractéris-
tiqm-s primaires de l'homme avec la
joie ec la uisccsse.

En matière de religion, Spinoza est


l'un des premiers à temer d'incerpré-
tcr la Bible i.clon un raisonncmcni
rationaliste. Fn résumé, la Namrc
au sens large est une expression dc
Dieu. Dieu n'esc donc pas un créa-
reur séparé de la création. Souvenc
qualifié d'athée, Spinoza est plucôc
pcr<:uadé que le divin existe, mais
sou\ une forme imma11cn1c. li nie
donc cocalemem coure idée liée à la
chure de l'homme.

L:illuslon relig ieuse

li mer aussi en avant le fuir que de


nombreux di;rnur\ religieux sont en
fair des prises de position poliliqucs
qui n'onr rien à \"Oir avec la Bible.
li >'oppo;e complè1emem au paS>é

« Tout ce qui est dans la nature, considéré dans son


essence et dans sa perfection, enveloppe et exprime
le concept de Dieu. » (Spinoza)

tercncc encre la raison pan d'écer- mad1émacique. Ainsi, il décrie aimi


ni1é ci le, idée' empirique:' qui la connaissance pm\ihlc :
<l1'>parai"scnt avec le corps. A111-
~i. chaque indh idu esc un corps. - L:ouï-d1rc ou 1.i simple expérkncc
mode de l'ctenduc, 1t1Ji\ au\\i un ne Mlllt pa'> de\ connai'>l>ancc> rJ-
t·spric, mock de la pensée. Mais là cionncllcs et ne pcuvcm donc êcre
oi1 l\111irc .1ppar;1Îl, c'c\t que l'esprit con\idérfr., u1mmc vraie'>. fü ne
c\I l'idée du corp\. Corp< et esprit <loivc:ni <lonc pa' être dé1amin.1ncs.
\Ont donc um· scuk et m(·m,· chose - 1 a cnnna iMance réq1ltant d 'unc
pcr~uc dilîér.:mmen t. <lc<luu ion, <l'une " chnme des r11i
S()nS • C\t déjà un progrèç. il ne ,·agir

Tou1 êirc hu111.1in >don Spino1,1 pas d'un h.is:u<l.


nair awc .:errai nes caracréri\ticp1.-,, - Le dernier rypc C\! b connai'-
voire •• priv.ttil>n~ •• <lu n1.111quc' ,,1ncc intuitive de Dieu, l'idé<-
\,lm qu'il n'en \Oii coupJble, n• qui l'm1e •. • Comme la lumiert se fait
n'empC-che pas les lois créfrs par les co111111itre elle-même et fait ro11111dtre
humain> de >'.1ppliqucr '>i né<:c,.,,1irc. /e; tàirbrt>. /,, 1>iriré est norme d'tlle-
méme n d11 jn11:0: •. li esr là encore
Si Spinou c;t <:omidéré comme 1.i.- en at:<.ord ave<.. Dc;cartc> : la vérité
uonali\ce ,·est qu'il bâtir \.l philmo- n'c,r pa; \Ubordonnéc à l'cxisn:ncc
phic à partir d'un rai,onnt·mcnt que d'un objet, mut comme en mathé-
l'on a qualifié à !époque de géomé- matiques.
trique: des posrnlars, dt-.; définirinm
et de; Jémomtration> con;truitc> Au-delà dt ct~ point>. SpinoLa dé-
cn mute logiqu<" et wlon un pr<KC\- n~loppc une pen)ée ditférentc en
)ll\ \LÎcn1ifique, et plu> préLi;é111en1 particulier >tif le • mnat11J , qui c>l
'.!2 Pl 1 o-.opl11«> ,H':tll<Jll<
PhilosopJ!!!!
en di\Jlll qu'il faut lire la Bible ~m indivi,ible rr.'pondant :ide~ loi~ prC:·
aucune i111erprc1ation. en connais- o~c,, mai\ mac<'rielle. tandis que la
,,m t 'impkmt•m le contexte hhto mon.ide t'<t 'piritudlc. LcibniL \'J
rique de; fair~ qui ;ont relarés s.im plu~ loi n en concl uant que sïl existe
;e IJl\;er aller :i aucune 1maginarion. une ha rmonie entre ces monade;
U dt1\\i l.i rahon doit prédominer. lJUi vivent cmemhlc, c'ci.t qu'i l
li cond.imne 1 utilisarion de la re- cxi,rc un cn:art>ur qui tàir la liai'°n
ligion pJr le, différent\ pouvoir' cnuc die\ To111c crcaturc ~t donc
pol111quc,, ce qui leur perm('t ain<i l'ém.uution unique et individuelle
de remplir ll'Uf\ h1m, } compri' le, bien que p1nicllc d'un Dieu qui.
pirn, en manipuldm le<. cimycn<. lut. dt'p<"c d'une vision d'en'Cmble
ou <ujet<. A <.1 façon , on peur dire cohércnre. Le corp' et l'âme <ont
qu' il ét.ril en t.ncur de l.1 !><:par.uion uni,, le premier n'étant qu'un agrc-
de l'Ei::li<.: er de l'l:.rat hien av.inr gar dc monade,, qui agir de façon
l'heure, .umi <1uc: de l.1 libcrtt dt· >ynchronc .1vcc 1'.imc.
croire cn toutc libcrrc. La lil~rré
de pt·m6.: c'r t·n effet une ba,c de Le prin cipe
IJ \ode1é • Ch.1, 1111 e>t 111t1it" de U> de raison suffisante
pmurs • Ce principe ~r .'a 12 ha<ie dc"S travaux
de U:1bnu. Scion 'a pen>éc, chaque
La force selon Leibniz d ément cxo<tc de par une rai,on qui
cxpliqut• l la fois cc qu.il c.\I et pour-
(1646-1716)
quor il "''· Et 'li k-,, d.:t:iur, cc lc m.11
1 e1hni1 <inspire lui 1u-.i de b lonr pucit· de cc tout. c.'t.,,t que n:l.1
phy,iquc pour dlla ver> la m~1a­ l.iit pJrt Îl' de l'h.1rmonii: globa le du
pbpi11uc qui C\l <un prolongcmc111 monde 1 .1 p.1rttc \Ombre de l'uni·
n.1111rcl. R.11io11dlh1c, il dèvdoppc \Cl\ permc·t .tU\\i de menrc encore

notJmmcnt l'idn· de force. La force plu' l'll lumière lt> rem:.


c\l l.1 t Hl\t' du mouvement cr ponc
dont en die le pouvoir du change- Ldbni1 c,1 un historien amoureux
lllllll 1 o ér.11< thangcnt <.ucte<- du droit , phpidcn et mathém.1 ·
<iwmcnt \UÎ\Jnt en nod la loi du ttticn (il c\t <l 'ailkur> k crc'.itcur
chdngemt•nt, thaque h.11 et indivi- du tumc 1k fonction) c1 ec-.1 cnm:
du <uit unt• lui qui lui c't propre. autrn à l.1 r.1linl' du c.1kul infi111 - lue Ouf 1 li ec-.t né.inmoins po'· l lc~d \OUI icnt que !OUI \C d( ,.:-
u: mondt• C\t Jonc consricut' d'uni - té,tnul. Bien .1\'.lnr l'ère de lïnfor- <ihlt• d '.1pprcKhcr Hegel l'n 1ent;1111 loppc vi.t un proc~"'·' qui inrègr•·
té,. indh l\1hln 1·t \impk,, qlll I,· llldtiqm-. 11 ctrlt un utidl' ;.ur ln tk \Ji,ir te q u'il veut signilia p.1.r Ulll' cht>~ l·t son contrJ.Îrc:, tout c..f.."

ph1lo<ophc nomme monade, " c.ùcull bindirc\. On peur aus'i le d1.1kccique Il s'agit d'un concept qui c\t l'llrinnnd C>I r~d et viœ-vcr-
) comprl\ Lîmc qui t'<r donc unl' •1u.1lifier dc logicien : rouie;. nm JKfllKttant de rend re intelligible le 'J l .t philo">phie est aimi une
monade, ch.itun pcrccv.1111 l'cxl\- itffr, ne'<' forment qu'l partir d'u n mouvemclll qui ménc le monde scicnu Jé1cnJnt le savoir ah..olu de
1c11œ de<. Jlll rt'\ monades par an.1 - Hl'' petit nom bre d'idées <impies. I ogU/llf • cr spk11L1tion • sont l'être. [ lie urili..c l'hi-.coire du pas,é,
log1t l'i tomp.ir.mon par rapport L1 cornplexué 'c forme .! p.irtir de dt:ux Je, terme' les plu; carauérb- l'hbtotrc ,1llJnt ,·cr. une de!>tination.
à <ni 1cihni1 di'vdoppe au~si une n· novau via un çy<rèmc que l'on rit]U" dt• ,;i pcn~c. cdl~ dt' la lit.erré de l'homme
1héom· de l.1 continui1r.' dl' 1outc.:\ pcut u>mp.m:r à de l'alg<bn.:. Rien
ln clCÎ\len~c" J 'éwnn.111t non plm à cc qu il .1it Plu,kur< ér.1pn sont néco.\airc' MOUVEMENT
étè un o,dlcnt joueur d 'échec' pour p.uvcnir l l.t conn.ti,'>.lncc. ENCYCLOPEDIOUE
On pourr.tit qu2lificr la monade Je intétc\-é pJr l'.ti.pt-..t logique de œ Fn premier lieu, c'e.1 l'ab<.rrait qui DES LUMllRES
l.cibni1 d 3tomc spirirud. l:aromc fCll. l'cmpc•nt· .1wc b nai<uncc de prin Ce mouvement Intellectuel euro-
de\ <.. rcu éult en cfTct une unité cipc>. pui'> la rJiwn \'Îclll criiiquer péen a vu le jour dans ta seconde
La dialectique d'Hegel les concept' pour ahourir à la di akc- moitie du XVII' siècle rassemblant
tiquc qui " doir d'être 101alc:ment des philosophes divers tels que
L' EMPIRISME (1770-1831)
ohjcltl\'l'. On r<·trouvc lii un déroulé Spinoza, Locke, Bayle ou Newton
L'empirisme est le grand ennemi l'i:rminon\ cc çurvol des racines du bien connu des étudiJnt> : thè,e, pour devenir au XVIII• en France
du ratlonallsme. Un philosophe te siècle des lumières. Ce mot
rdtiunall\mc p.1 r Hcgd , pas le plm .1111i1h<''c et ;.ynthi:;c. A condition
empiriste comme John Locke vient de la volonte de lutter contre
Jccc\\ihlt' des philo\Ophcs. il faut qu'i l n'y Jit p.1< d'imc:rprt'r.uion
défend ainsi l'ldee que les idées l'obscurantisme et !'Irrationnel des
bien le rt-.:onnJitrc. 1kure1™.:mcm. d.i."' Id wmhè<;c qui s.: doit de dé-
proviennent de l'experience. Pour siècles passés. Un mouvement
Leibniz par exemple, certaines H~d lui-même p ticio;e qu'il e<.t crir,· l.i r(;ili1è. qui rappelons-le a ete a l'origine
Idées sont au contraire lnnees et normal pc•ur J,.,. t.,,prits non rompu\ des DèclaratJons d'independance
existent donc avant l'experience à la d1alt'ctiquc de comprendre une Que l'on parle arr, philo.,ophie ou des Etats-Unis et de la Révolution
qui ne sert que de révélateur. .i.ppro<.ht• philo,ophique dire nb111- hhmir•·· droit, religion ou mor.tlc. française.
Philo~ophic• IH'éttiqt c 2·~
Philosophie d,hier

« Je pense, donc Dieu existe. » (Malebranche)

Rationalisme et Réligion carres a émis l'idée selon laquelle


le principe de causali1é ne pouvair
A priori, rien de plus opposé que ~·appliquer à Dieu, et que nous ne
le ra1ional isme e1 la foi. Celle-ci ne pouvons vraiment conœvoir inccl-
demande pa;. en dfcr de preuves k-c1udlcrncm cc qu'est Dieu. On
pour cxh1cr, die découle d'une ré- en rcvicnr donc pour finir à l'idée
v~lacion ou d'une volon1é de croire. de la croyance, mais une croyance
Pourrant Dcscarrcs éraie bel cr b ien découlanr d'un raisonncmcnr mt.'-
catholique er pour lui, il n'existait rhodique.
pa;. d'antagoni\mc entre ces deux
visions du monde qui se trouvaient Et aujourd'hui, où sont
réunies. Tout œ q11i se peut savoir les rationalistes ?
de Dim pmt être monrrt par des mi-
sons qu ïl 1ù;r pas besom de chercher Les rationalisres exisrenr roujours
1111/mrs que dam 11om-mrmes, et que bel cl bien dam notre ère moderne.
noire esprit sml est capable de nous Kanr a contribué dans un premier
fimmir "· 11 n'cM donc pas nécc~airc temps à leur remise en question cr
d'avoir la foi pour croire. son <.'Xis- c\;.;1 nmamm.:nt un poim qui a
rencc dc;cou le du fair que Descarte5 éré le plus cririqué : ''ouloir prou-
NEWTON nt peut pensn Dieu. s'il ne pcu1 ver l'cxi>rence de Dku par la raison
Isaac Newton, physicien, mathématicien et astronome a été l'un des grands pen<;er de façon concomitante à son ou via une démonstration de rype
scientifiques rationnels affirmant l'existence d'un principe rationnel valable ex1~1ence. scienrifiquc ;1 é1c 1ot.1lemenr écar-
dans tout l'univers: la rameuse loi universelle répondant à un raisonnement té. Le pm.1ulat dl' De!>Canes a donc
Inspire des mathématiques. En résumé, >i le concept de Dieu vécu.
cxiMc, IJicu lui même cXÎ>lC dan;. sa
dimemion infinie. Ceux qui nienr Auguste Comte au XIX• siècle
c.:da nt Lonçoin~m p.i> Dieu comme .tvJncc que l'imclligcncc ne pem sai-
érernel. mais comme un dieu sir de~ norions absolues, tdles que
prod1c de> hommes. L'homme csr l'origine et la dc:~tination de l'uni-
imparfait, donc l'idée tk l'infini ne vers, d ie <loir donc >c comacrcr à
pro" it·nr pas d'une expérience per- urili-;er sa capacité de rai~onnement
sonnelle hu1ndinc. Or Lc1tc pcn~c a et d'obcn a1ion pour le. loi<o cc re-
forçément une cau~e. réelle, qu i doit lations qu'il est ros;iblc de prouver,
pru"e11i1 d'un élll' parfai1, dénom- mais donr on peut au'-!.i comprendre
mé Dieu. 1:u11 de' • disâplei • de le processus.
DcM;anc.;, M.tlcbr.111d1c .;implificra
le raisonnement en disanr •Je pense, l..- • Duuonnnirr rmiorwlùce • dl'.
rlonr Dim e.\·1stl' » . Kah.me puhlié au début de' années
soixante propos<: c<:nc définition :
Spino1.1 e't en accord avec cela, • Ir rmionalisme comporte exp/ici-
1m?1m: si sa mt'1hode de démonscra-
rion e~r différente." Dieu, nutremrnt
du 1111e 1ub.111111rl' mmis111111 rn 1111e
i11Ji11ite d'nttnbuts. dom dmam ex-
primr 1111e tSJl'llCI' iumelle et inji111e,
exiJtt 11icenniremm1. •.Cc rypc d'ar-
gument .1 hkn entendu eré cmiqut'.
K.1111 t•n p.miculkr .1 éré k gr.ind es-
prir contradicteur du raiçonnemcnr
c:Jrré;.icn sur Dieu. Scion lui, le fait
d'admettre qu'un concept existe,
comme le conccp1 de Dieu, n'a pas
pour corollaire obligarnirc son cxh-
rcnct'.

On !J<'.llt au'"' avancer que Des-

24 Pl11lo-..11pliic> 111·:11iq11<'
PhilosopJ!!!
purcmen1 cam:>icn Ju rerme, ,1in)i 6 PRÉCEPTES COMMUNS
Auguste Comte que la liaison emre 111Jtl1emJtique,, AUX RATIONALISTES
phriquc et r~Ï\n1111cmc111 philo'o- • la realite ne decoule pas
phique. Mab au fil du 1cmp\, his- de l'expérience.
toricm et phil0$<1ph~ ont admis • la raison est intelligence.
le pouvoir de lïmagmation dans la • les théories naissent de
JC:·nmvene sciemihqut l'enchainement des effets et des
causes : principe de déduction.
• le raisonnement rationnel
l c XX (' siècle effè:ctue un mix des
permet de connaître le réel.
philmophi~s p.1s\éc\, 111èl.rn1 expé-
• !:empirisme s'oppose au
rience, raisonnemc111. 1m.igma1re. rationalisme.
pui"ance d( la \CICll«", influcn~c • l:intu1tlon et l'expérience sont
f"rdianalrrique. sam pour .1u1.im utiles mals ne peuvent suffire a
défendre avec force un élênwnt plu- une demonstration menant
IOI que l'aum:. • A.I. à l'élaboration d'un principe.

tfmmr l1•1•fltliri ,, rn11u mn11rl~y­ ré\ iste aux tenr~rivl"> de remi'<"' cn


iiq11t, lt rrji1i dt ro111 1111m111.mJ.1ble <1Uc•tio11.
" priort, tt l'no:cl1NMI J,. "'"' 1111rre
,,,,,,(,. ,i//egul dt wn1111immrt, rel qut Le ra1ion.1li\1c du XXl ~iède '<"fait
l1 rn ·él.111011, /'i111111f/1Jt1 rirlulft' 11 rllt Il de IJ pur.-1<' d«' ongmc) du r~1io­
'""''· fi<'• •
n,1li\me d'""qu< pour acccprcr un
mélange de philoM>phk~ ct d'ap-
Un courant scientifique prochn diflè:·rcnrn. Ainsi, il u1iliw
l la foi> IJ pu1,...1nt.< de la r~ou cl
Au1mml'hu1, le courant r.11mnalhu: de l'en1cnd<·mu11 , cn .K.:cpcam un
"r d.1ircmcnt plm 'l<.Îclllifi<1uc <!UC Ll"\lc J'cmpiri,mo: hric.inniquc P"r-

phil1"nphique. lout pJrt Je l'oh- meu.im J 'imégrer la \':lieur de l'ex-


'>UVdti1111, Jc b formul.11io11 dune périence.
hypoth~'<'. plm ou moim intuitive:
<'1 que l'on souhaicc pnn1\·tr de fa- O n g.irJ c cl.1ircmc111 de nm jour'
\Oll r.1bonnfr cc conaru:. cr qui l'hérit.1g<· r.uionncl dan> le "'n'

GASTON BACHELARD
A la fois poète et philosophe, il met en avant le bien-fondé de la science
qui en fonction des progrès effectues, peut se permettre de revenir sur une
theorle qui etait précédemment la norme. Une façon de progresser ration-
nelle, mais nullement dogmatique comme la religion. Cette façon de voir
est aujourd'hui totalement Intégrée dans le monde occidental non religieux
qui estime que le passage du temps et la progression de la connaissance
globale peuvent et doivent mener a une necessaire remise en question sans
que les valeurs ne changent véritablement.
1 ~-'- sophie P• .. ,,.1, · 23
Sociologie

I •

de société
Voici que les génerations ont des noms ou plutôt une lettre qui les désigne et définit ainsi un certain
nombre de leurs comportements Un monde que les plus de trente ans ne peuvent pas conna·tre, si ce n'est
par leur progéniture ou neveux, nièces et autres cousins, a moins qu'ils n'appartiennent eux-memes à la
génération X. Ouid de cette classe d'âge qui sera suivie sans nul doute par d'autres puisque la Z
est déjà en route Notre enquête.

n rr.tnn:, ce y définir l("I

E
« Nos jeunes ont de mauvaises manières, se moquent DES CATÉGORIES POUR TOUS
pt:Nlllllt") nC:-o cmrc: 1978
de l'autorité, et n'ont aucun respect pour l'âge. » Grande Generation > Avant 1914
cl t ')•).:i. l.c cnmc C\l JPPJ ru
(Socrate) Traditionalistes > 1915-1944
J.im un m;ig.uinc en 1?9j, m~mc:
Baby boomers > 1945·1963
\Î l.1 v~m.1blc: inwnnon e.• plll\ ,111 Generation X >1964-19n
dcnnc ;1v,-.. l.1 (;~nfration X qui de 1inc 'ld1•r1·t1Ji11g Agl'. Cc~ enfants de' e1 mH l<'<<'<"ll leurs enfants li est Génération Y > 1978-1994
\ign.lit IJ da\'><. 1?65-197-. Cc code: baby-boomer\ ont bcnéfick du l.1i1 don< 11111111.11 <1uïl, <..Oll\iJü<:nt l:trc Genératlon Z > Apres 1995
;1tcf inv,·111(· p.1r Oougl.1s CoupL111d qm· kuf\ p.1ru1h ont pu progn:\\l'r \pc·uo111x «I 111c-ri1<·r un cr.1i11:mt·n1
J.1m l'un U<' "'' ouvrage.. C.: Ci- d.111\ leur 'k gr<kc à la 1:roi\\,111u: pril'ikgil
11.1dkn ,l l'll cfflct Cffl( (:enffaltOn
X /,//,., ji1r 1111 11"alu.11rd mft11rr •
Leurs caractéristiques
en 1991. ll.\ll) 'on hne. il mertatr Engagement c toyen Globalisation Pour <..ornprcndre cc phénom2nc '"
en ncri;11t trol\ point' 'pc'cifique• .i dnlogiquc il faut dcfinir Je, c.UJll~­
<cctc: dl'"<" d'.igt' : I~ Qturation dt:"> ·r ol.l i:lt•on instantanée Gratificat1on immédiate ri\t1que' propre\ j <elle: gc'nc'racion.
m.'.iJiJ,, l .1h....·n<c: de \'"1eur. rdi-
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n• qui formc: 1111 \' JU\qu'.iu 1.:l.:- Interdépendants millions de personnes, la génera
phm1c:. ( >n en c:ntcnJ p.ukr pour l.i Adaptables lion la plus nombreuse depuis le
baby boom d'apres-guerre.
prcmic:rt· foi, en!')').~ J.1n' 1..: m.ig~- '---------------------------'
:!li hilo ~ophi<' pra1iqt1<'
Il est dair qu'int.rnet et toutes
les nouvelles possibilités de
communication ont une Influence
determlnante pour la gtnératlon Y,
que ce soit dans la sphàre privée ou
professionnelle.

O friendster.

m:r rapidemem dJn\ l'.igc Jdulrc pouvoir comptt'r t'n parrie sur le
\~1ème social comme sur leurs pa·
0
Comme toujour.. 11 ne \ ag11 que de
1end.incc.-. évidemment, le.-, exccp· rems qui le~ rt'cupèrcnt souvent à Id rdttl>l'lll que l'on 'knnt un peu plu,
tions existent, mai' le, tém01gn.1gc' maison la trentaine venue pour dt'S c111ravl'r kur libcné \.lll> que l'on ne
pleuvent de ces jeune\ adulte\ pt'riodc:s plus ou moins longu1:s. \Oit J même de k, wnvJin<.rc qut·
qui veulent rc\lcr dam lc mnnd<.' t(•la v.111r df(·çfÎwnwni b p<'1ne
de 1'.1dolc~l.c11tc. JI, mettent de' • Pourquoi, p ourquoi, CD. Connccct's et mobile>, lc; Y
mois .ivant de commencer j étu· po urquoi? • Des Internautes sonc ouverrs au monde, mai; loin
dicr le code et pa\\Cr leur pcrmh L:i génération Y ne fair pas preuve u ltra-c:onnec:t és d'èrre révolmionnaires. Au h<HS·
de conduire, soricnr fré<JU<'mmem, de mauvais;: volonté, mais souhJite Il C')r clJir qu'imerne1 cc mure> les Unis, on qualifie p.irfois les Y dt
boivent bt'aucoup, prévoient leurs ~avoir pourquoi on lui demande de nouvdk' po"ibilit6 de tommu111· • D1girnl nntiL't'> • car ils son1 né\ en
sorti<.'S deux heur.:; JVJnt, ne \Ont faire une o;éric d'actions qui parab- C-dtion ont une inAucntc dé1crm1· >achanr capocc:r sur leur petit dd·
p;is puticulil-rcmcm pre"~' d'cn- ~aienr auparav:rn! évidences. Pour- nJnt( pour l.1 génér.ttion Y que cc vicr ou pre<que. Cela a modifié en
m:r doins le mond( du travail et en· quoi apprendre les ma1hs, pourquoi soit dam IJ \phèn: pnvcc: ou pro- profond1.:ur Jt.,, modes de commu-
corc moin~ dJn\ le cc:rd<' rour1nic:r aller au lydc, pourquoi atccndre, fo\mnndle. l .c\ enfant\ jouent sur mation, m.tlS n'a pas pour autant
du • mltro-boulor-dodo-imp01 •. pourquoi s'abstenir de fumer. pour- I~ êcram de plu\ en plus côt, cr ils supprimé le bt~oin de se voir. ~
quoi travailler, pourquoi en faire communiqucn1 en ligne d~ 13 ans, adok'°"cn1s \'cn\'OÏt'nc d"' mes-.agt-s
Jusqu'à un .ige rdJtivement av.incé plus?.. et SOU\Cnt <1\ant. Ce phénomènt· e\I multiples. se mcrtcnt en scène par
(du moins de J'a, ~de leur') parents), 1r0 ccn;iincmcnt le plu.s m;arqu.int J,.., photo\ prao rrès fréquemment
ils o;ouhaitent continuer i vine li- O;ans un monde où certaines libertés pour celle génér.ttion, or il m;arqm· (en paniculkr lt~ fille\), nuis cela
brement, an-.. le moim po<sible ont dispuu, comme le fait d'.tvoir un chJng1.:mcnt dt· mode dt ,.ie, ne \'icnt pou remplacer le bc:-.oin de.:
d'atuchcs et l;i ~ibilitê de conti· do relations ~ucUcs sans prcserva- sarn. rerour en ;arrièr1: po~ible. \C \Olr, au collège, au ly.:.;e, au bu-

nuer à sonir et s'amu-...r comme à rif. ou fumer sans culpabiliré, où les œau ou en soirée.
20 ;ms. Cela ne Io t'mpê<:hc ah<0 contr.untcs il csc vrai sont de plus en I.e Y -e promène 1,., t'<.outcurs dans
lumcnt pas de s'ét.iblir en couple, plu; nombreu.>o, où les permis sonc ou sur les oreille\, têlêth.trgc illt'g~- <..e bc>0in d't:cre connecté en pernu-
ni d'avancer dans la 'ic par ailleurs. l point, où la pollurion s'éccnd et Io le-menc Ji toue· \J, .1dorc la mu~iqu~ nen<.e ot nou\'eau, et concerne éga·
Si un problème survient. il savent conrrôk-s de tour poil incessanrs. ils er ignore qua;iment cc: qu'c\r un lcment IC\ parents qui urilisenr leur.
Pli losop 11 •pl'< 1 ',lH' 27
Sociologie

~ vieux sages de J' éducation in·


sis1ent encore sur le fail qu'il ne
faut pas culpabi liser de laisser son
cnfànc parfois s'ennuyer. A lui de
trouver une solution au problème
et de réAéchir de cemps à autre,
même forcé, à ce qu'il a vraiment
envie de faire. On peut dire <JUC la
générarion Y es1 la premi~re à avoir
autant de facilités à subir la cyrannie
de l'écran.

Déjà à l'époque des bab)' boomers,


cercains craignaient que l'impact de
la célévi~ion, en dépit du progrès
qu'elle rcpréscncail, ne produise des
générations d'enfants fixés sur les
émissions jeune«sc. Aujourd'hui, le
phénomène est accru du fait que les
écrallS nous suivent partout. Pour·
iant, le problème de fond n'a pas
changé : les parcnrs doivent rou·
jour; éduquer leurs enfan1s afin que
leurs imérêcs soient vari<'.'S. El s'i ls
s'occupenr en effet de les inscrire
portable~ pour garder une sorre de tcnces réelles, il semble po;sible de par heure n'éduque en rien. La gé· dan~ relie accivi1é sponi\'C, il arrive
cordon ombilical permanent vis-à- gagner des milliollS, même fugiti· nération Y a moins d'opportunités souvenr que le resie soie abandonné
vis de J;:ur progéniture, provoquant vement. Le fair d'avoir un CDI cr qu~ les précédentc.s de lai~scr aller au milieu scolaire uniquement, sup-
de cc foi1 eux mêmes une arrirudc de faire son houe de chemin paraît •on imaginai ion cc de lai.ser la place posé ~avoir le~ fai rc progresser par
de dépcnddncc inconscience. L.1 gé- alors bien 1crne par rapport à ces à la réAcxion. Ingérer une •érie d'in- ailleurs. Une bien grande responsa-
nération Y n'est pas spontanée, \CS exemples porceurs de frustrations. formations plus ou moins inréres- bilité pour des professeurs qui n'onr
différence\ n:sultent en effet de nou- \anres ne galvanise en rien l'esprit. pas a• erre
• des parents .1
veaux moyens 1cchnologiqucs, mJis Si le concret rcMc bien présent dans
elle es1 au'"-i le reAc1 du componc- leur vie, c'est qu'en dépi1d'exemples Un peu comme la génération X qui · Avis de décès
menc pa rentai face à ccnc nou vcllc rendant à leur prouver qu'il esr fi. a rencontré de grandes difficultés de l'orthographe
donne. nalcmenc facile de devenir • stnr •, par t'.Xempl<" dam la vit" profession· Même si cela reste peu1-êrre anccdo-
lé> difficulté> qu'ils peuvent const.1· ndle à gérer le Aux d'enuils (quelle 1ique par rapport au rc;,te, force est
- Besoin de concret rer autour d'eux, direerement chez prioricé, quelle importance, corn· de consraccr que la génération Y est
Ce besoin de concret peuc érre lié leurs parents ou chez leurs proches mcnr tra iter l'essemiel, comment le en grande majorité ... nulle en or-
Ju poim précédent. On pourrait <:n leur rappellcm que tolll rù~st pas si cl.user ~). la génér.rtion Y ploie ;,ous thographe. La fau1c à la façon dont
cffc1 pcnocr que lès écrans pou;.scnc simple que dans cercaines émissions les visions d'écrans sans que ceux-ci ils apprennent à lire, ou à intégrer la
ces jeunes à être de pl us en pl us célé. Une fois adul1es, Üs n'ont au· ne provoquent forcément une ma· grammaire française sans doute, car
d.rns le vinucl, cc qui n'cs1 pas faux cun mal à foire la différence emre turaiion de l'esprit. il ocrait un peu léger de faire por·
si l'on pense ~ ccr1.1ins jeux vidéo
par exemple. Pourrant. la généra-
lion Y ne rt'.nie pas le concret, bien
ce qui est mis en scène c1 la n'Jli1é
quotidienne. J t.J l~
+ -;
au conir.tire, clic .1dore mu\ les nou • Un souci d 'éducation
veaux gadge1;,, connaît l'ulilité de
l'argent, die n'est pas plus éloignée
Les enfants Y one été chouchouté>
)
L
par leurs parents, cc ils cnccndcnr
des réalités que la prfrédcncc en dé- continuer à l'être. lis ambicionnenc
pit des .tpparcnœs. de dc,cnir de vrai' chefs d'entre-

-
prises, ou d'être riches, cr pcur-i'crc
Avec les écran' er les nouvelles émis- certains «: lanceront plus aisément
sions, iJ, ont 'u u revu quïl é1ai1 dans la créacion d'entrep1·ise que les
finalemcm fadli: de devenir riche plus âgés.
et célèbre y compris sans qualités
extraordinaires. Que l'on parle de Dispo~r d'une information immé-
ri\
Nabila, ZahiJ, ou de rel rappcur diate, pouvoir suivre l'acrivi1é de SC>
qui sore de sa ciié sans compé· amis au jour le jour ec presque heure

28 Pl1il· >~opLi< pral iq1u·


PhilOSOP.'1!!
rer cecre responsabilité aux simples affalé, il n'y a rien d'exrraordinairc
messages SMS. L:orrhographe s<: à cela, pas la peine d'être bien rasé
doic en effet d'écre intégrée dès le pour travailler eflic.1ccment ! Il ;ou-
primaire, or ce n'e:.t plus le cas, y hairc que l'on prenne en com pte
compris chez des élèves qui ne rcn- ses souhaits personnel, en macii:ri.:
concrent pas de vraies difficultés. d 'ho raires er ne comprend absolu-
ment pas qu'on le n:prcnm: sur ces
Une désolacion pour wu' les amou- " petites chou; sans importttnce '"
reux d.: la ldnguc fr.mçaiM:, d'aucanc Dans cercains mondes, comme la
qu'à l'ora l cela n'est pas vrJiment banque ou les adminiscracions par
non plus la fête. Une phrase bien exemple, le choc peur être rude.
troussée, un vocabulaire quelque
peu élaboré, rien de rel pour se dis- - Le respect vis-à-vis des « an-
ringucr ct sc rcrrouver isole d'une ciens >>, du professeur com me du
bande de "pores•. patron ainsi que le sens d e la hié-
Un véritable problème actuellement rarchie ont changé.
en particulier pour le monde du Le Y est l'égal de l'aucre, quel que
travail qui garde des codes stricts en soie son âge ou sa profc~sion. Il
ccuc matière, mais duit s'adapter à euime pouvoir s'exprimer Cl être
de~ profi ls aujourd'hui différent• écouté comme le> plus anciens. li
dans ce domaine. a une liberté de con qui peut êcrc
très créat i\'e à condic ion que cela
- Un désint érêt soie po'>s iblc dans le milieu pro-
pour la politique fc.,ionnd dam kq ud il évolue. li
Les année~ >Oixantc one été celle> et tou; s'accordenr sur un poinr : il - Miew: vaut éviter d e les isoler au ne s'agic pas à proprement parler
d'une formidahlc cro issance oil le est impossible d'appliquer les règles travail d'un manque de respect, même si
chômage éta it réservé ou presque 1t du management rradirionnel avec Les jeunes de l,1 génération Y ;ont cela peur èrre con>idéré comme td
ceux qui ne voulaient pa. cr.i.vaillcr <..es jeun~. Le> mo<lèlt; une rocdlc:- r.i.remcnc seuls. Y compris quand par cercains. C'est un ch.rngeme111
comme l'on disait il l'époque. De- menc changé. les outils également, il~ jouent sur les derniers jeux vi- de mode de communication. Or le
puis le débur des .innées 70, l'éco- il c~c donc normal que des .1dapca- déo, qui pcuvrni être en ligne bien manager doic réussir à obtenir un
nomie a vécu plusicur• crises et b rions soicm nécessaire; pour coller j entendu. Mais même dan; le cas compromi> ;ur cc po int qui peut
possibilicé du chômage a été inté- l'époque. li faut donc modifier son contraire, les jeunes ne sonc jamais devenir rédlement conflictuel,
grée dans l'esprit de~ cicoyens. li discours, ma is aussi savoir gérer le déconnecrés de leurs amis grâce à au lycée comme au bureau ou à
faut ainsi se souveni r de certains élé- fossé qui se cr~mc souvent entre k~ leurs téléphonn, et cexcotcnt plus l'usine.
ment>, par exemple que le\ lycéen> plus jeune; et le; plus âgés. vite: que leur ombre toue en vérifiant
qui passaicntlcur bac en 1977 le dé- l'acciviré Facebook. lis rravaillent - Conscient de leurs droits, pas
signaienc en riant comme le• Brevet Professionnellement, la génération donc plus eflicJcemenr en groupe toujours de leurs devoirs, cerre
d'Aprir11dt 1111 Chômr1ge •. Y a bel et bien une :1pprochc quelque toue simplemem, car il est moins « gh1lration 35 heures " a in té-
peu différente, cc I~ :.odologues one facile de p~cr du rcmps >ur de;, gré totalement les nouvelles lois
La policique en revanche représen- repéré les poincs suivan r; : écrans personnels. Or cem~ disci- sociales.
tair encore u n espoir, cr l'on peut pline ne leur esr pas familière, voire lis n'hésircnr d'ailleurs pas à évo
dire qu'aujourd'hu i cer espoir a - Leur vision serait à p lus court ils ne compren nent pas qu'on les qucr le sujet y compris pend.me les
en grande panit: di;paru chez lc:s terme que leurs pddécessews. empêche de consulter leurs écrans entretien> de recrutement. De plm,
Y. Non pas qu'ils ne veuillent plus Un point qui demande à êrre privés. Les patrom doivent souvenr si les parents sont très accifs profcs-
voter ou ne pui»ent souten ir rel confirmé même s' il est vrai que les leur apprendre quelles sont les li - sionnellemenc, trè~ engagés ou pri~.
ou rd candidat, mais ils ne pen,ent parents peuvc:n t vérific:r que leurs mites acceptables en cc domaine. ils refusent cc ~éma de vie c1 le
pas que cela changera vraimenc la jeune. one du mal à organi;er leur disent haur et fore. La pluparc des
donne. Quel dommage de ne pas planning au-delà de deux jours er - Ils attend ent des plus anciens la responsables de relations humaines
avoir le temps de les arrirer su r la que cela esc aussi vrai lorsqu'ils reconnaissance de leurs qualités, anticipent ce point en po~anr la
philosophie ancienne en terminale entrent dans le monde du cra\'ail. mais aussi le respect de leur au- question clairement dh le lance-
pour leur apprendre cour ce que la Cela peut évidemment s'apprendre tonomie. ment du processus de recrutement
vie de la Ciré peuc représenter! au fil du remps. li est cependant Les Y souhaircnr veulent qu'on les er sonc parfois surpris de la faci lité
évident qu' un jeune sachant .1u- aiment bien entendu, ils ont été avec laquelle ces jeunes assument le
La vision du monde jourd 'hui qu'il ne passera p~ sa gâtés cc souhaitcm que le patron se fait qu'il leur faut des vacanc~. des
professionnel vie dans la même entreprise, sïn- comporte comme un parenc. li faur pauses, ec n'hésitent pas à invoquer
vesrir à court terme est donc une donc que ce dernier le comprenne. leur conrrac de travail ou leur dt-s·
Les spécialisres du recrutement et réponse logique, même si elle csc S'il est en retard, ce n·c:st pas vrai - cription de poste pour refuser d 'ac-
des relacions humaines se sont inté- frustrante pour les responsables mem sa faute, il a mal dormi. S'il complir cert:tincs c.îchc. ou pour
ressés à cene fumeuse génération Y hiérarchiques. arrive au cravail non rasé ou se tienr négocier un avantage.
Plii o~ophi • 111·:.tiq11t• 2~)
Sociologie

- D e l'im portance d es lois irs cemenr différencié en fonction de la


Les loisirs sont importants pour sphère dans laquelle elle évolue.
ccnc génération qui veut profiter de
son existence s.,ns attendre d'avoir Ainsi, un Y pourra crb. bien arriver
35 ou 40 ans. C'est d 'ailleurs la rai- au cravail fatigué en expliquanr qu'il
son pour laquelle ils n'hésitenr plus esc sorti la veille er qu'il est donc nor-
à arrcndre pour se mcrrrc en couple, mal qu'il ne soit pas crès en forme
cr le fair d'érrc parent à leur tour ne pour travailler. Ou il expliquera que
les empêche pas de continuer ou sa copine l'a quicré, ce qui signifie
du moins d'essayer de continuer à implicicemenr qu'il faut compatir et
vivre « commt' 1w1wt •. Aprè~ mur, ne pas se montrer insensible. Aura nt
prendre un avion pour New York ne dire que lui répondre que les pro-
demande plus comme il y a rrence blèmes personnels doivenr rester à
ans d'être de milieu aisé. la porte de J'entreprise est rrès d if-
ficilcmcnr compréhensible pour lui.
L'influence économique li t'st donc ~cz normal que les su-
périeurs hiérarchiques de ces jeunes
Les jeunes Y sonr conscients du fuie se p laigncnc de devoir sans arrêc les
que le monde C\t ch.rngc.1nt et dur. rccadrcr sur des élémcnrs évidents
li oc ardu d.: 1rouver un emploi, qui pour eux. CdJ ne signifie pourtant
plus est incéressanr. Et ils onr ap- nullement qu' ils fassent pour autanr
pris de leu() parents qu'il était très preuve de mau\'aisc voloncé.
difficile dc garder un emploi J long
cerme. Ils om donc bien <'videmmenc Habitue' à porcer ses froureurs ou à
intégré le fait qu'il, allaient travailler confülter Facebook en pcrmJnence,
dans plU1ieur' entreprise>, 111.1h cela le Y a du m.11 à comprendre que l'on
a quand même un effet Mr~Jlll >Ur puisse l'empêcher de continuer à
eux. D'aillcur>. nombreux sonc ceux suivre ses pctircs habirudes y com-
qui tentent d'enrrer dans la fonc- pris quand il travaille. Mais après
tion puhliquc, un monde qui pour rout, cd.1 n'~t-il PJ' le cas pour tous
eux rcpr6cnce à la fois la st.1bili1é aujourd'hui, sans que l'àgc ne soit le
mais aussi la possibilité de bénéficier critère évidenr ? La génération pré-
d'horaires ou de vacances plus lon- cédente n'hésitait pas à consulrcr sc:-s
gu«S, j rnrr ou j raison. mail, pt·rsonncl' au travail, cr aupa·
ravant k> coups de: téléphone priv<'J>
Ce ne sonc donc pas des avenruriers. cxiscaicnr aussi. Le fair esr que les
ils ont pour b pluparr éré rrts aimés, nouvelles rechnologics onr rendu les
n'ont pas toujours eu à répondre à ~ho~s plm faciles ... ou plu> com -
des règles crès aucoritaires, en particu- pliquées.
lier lorsque les parentç sonr divorcés,
cr onr donc pri; l'h.tbirudc d'avoir Une nouvelle vision de
l'l'COULc pJn:ntalc afm qu'~ soicm
la vie professionnelle
heureux. Er c'c>t d'ailleurs le but
qu'ils poum1ivenr une fois adultes. Il existe de plus en plus de temps
Un grand nombre de ;pécificiré; dé- partiels ain>i que d'exemples de pcr-
tcrmintt!. par le> >~cialistdo dt'i> re- wnncs qui om décidé dc prendrc
lations humaine; ne sonc en Fair que une année s.,bbatique après avoir
dC\ répon'i<.'\ à des donnl"<."i c'.'Cono· rravaillé deux ou trois am pour fuire
miqucs et cm•ironnemenralc;. Que le: tour du monde ou rncni:r j bien
CL'i> répomcs soicnc adaptée>, plai.\cm un projet. Cela peur aŒ>i prendre:
ou non, c'c't une autre affuirc. une forme plus modeste: : arrêter de
travailler, se menrc au chômage cr
Confusion des sphères faire cc que l'on souhaite pendant
deux ou trois moi;. Dans le cas de
L'aspect le plus difficile à intégrer la materniré, le congé parental est
d.1m le monde 1r.1di1ionncl de' Jf· entré d.in' ks mn:urs. Comment rc·
faires et de l'encrcprisc L'>t que ceue proch«r à des jeunes face à ces nou-
génération n'adopte: pas forcément velles libertés de ne pas souhaiter en
comme I~ précédentes un compor- profirer ?
10 l'hilosophi«' p1·at l'lllP
PhilOSOP.b!!
« L'homme est un apprenti, la douleur est son maître,
et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert. »
(A lfred de Musset)
con~ciencc, n'e!.t en rien une garan- le bonheur. Il esc bien cnrendu pos-
tie que l'on saura ensuite apprécier sible de s'enivrer d'acrion, de vivre
le bonheur ou ~avoir vivre heureux. comme si demain ni après-demain
Elle peur mener à des comporte- n'existaienr pas. Un mode de vie
mcnrs dévianc>, à une vie de dé- d'ailleur• tout à fait narurcl lornquc:
bauche comme diraient le~ Anciens l'on esr jeune et de ce fait insouciant.
et mener à une autre souffrance.
Pou r arccindre le bonheur, il four Le mot est lâché, il csr pourranr bien
aussi avoir capacité à raisonner et rerne : insouciant, pas de souci ...
à mener une introspection permet- Mais il est aussi synonyme de légè-
tant de savoir vers quoi l'on tend reté ec de joie. Avec les années, il esr
vérirablemem. inévitable que cda ne perdure pas et
les fameux souci\ débarquenr, mo-
La condition de mortel destes ou imporrnncs. L'inquiérudc,
la peu r pour lt:s •Îens, la conscience
La condition humaine esr par es- de la fragilité de la vie sonr présente~
sence temporaire pour l'individu. cr le $Cront ju$qu'au houe du che-
L:1 souffrdnœ e'r en nou~ car nou.-, min.
apprenom très tôt que nou~ allons
mourir. û profond sentiment d'in- Acccprer la mon pour vivre heureux
sécurité a créé le besoin de rrouver est un adage encore plus effrayant
des r;iisons de se rassurer, mais rien que de connaître la souffrance en
ne vient changer l e~ faiL\. L:accepra- contrepartie de la découverte du
rion de noir<.'. condition "-'mble rire bonheur. Du moins en apparence,
la seule issue possible pour trouver car cccre fameuse acceptation pem Nietzsche pensait que la souffrance étant propre à chaque individu, elle se devait
d'être combattue individuellement. Seule la joie pouvait être partagée.
Platon, détail
de l'École prendre bien des forme~ différences. baccue individuellemcnc. Seule la
d'Attlènes,
par Raphaël. Accepter l'idée de la mon ~ignifie joie pouvait être partagée.
peuc-êcre se résigner à mourir un
jour, mais exige t•n parallèle une Le bonheur quant à lui esr un long
force pulsion de ''ic. Il s'agit d'une apprcnri~agc qui pcuc commencer
acceptation totalement libératriœ. à plusiclll'li mais <loir se penser seul.
On ne peur emprunte!' le honhcur
Une vie peut alors être menée de l'autre erse l'approprier, il est ah-
en fonction de la conception du solumenr nécessaire de h:îtir le sien
bonheur que l'on se sera forgfr. propre. Supprimer la souffrance
Cercains auront la foi, d'autres n'est donc pas le bonheur, mais il
construiront à cirre pernonncl, ou se peuc êcrc la quiétude. le calme après
baurom pour faire avancer cerraines la tempête. Un calme qui peur évi
idét0s. Car être comcienr que la vie dcmment devenir un choix. Cer
humaine n'oc que p~agèrc n'a pas tains prtfèrem '" retirer du monde
pour corollaire la fin de l'indigna- pour suivre une ,·oie bien à eux.
tion, de la révolte ou du com.bat. Il qu'ils trouvent enrichissante spiri-
s'agic simplemenr de se battre pour ruellcment. D'autres s'épanouiront
cc que l'on pcmc pouvoir changer. cl.ms la vie ~ocialc. Et vous ? • A.l-.

Si l'image de Don Quichocce se À LIRE


hananr contre de~ moulins à vent c Se libérer de
cst incroyablement romanciquc cr Io souffrance
admirable, la vie csr souvenc plus et construire
prosaïque, mais les projecs peuvent son bonheur,.
être exalranrs. Niet1,sche pensait que par André
Charbonnier,
la wuffrancc C.:ranr propre 1t chaque
Ed. Alphée.
individu, clic se devait d'être corn-

P 1 o:-. >phie prat1qtk' 31


Sommes-nous libre ?



La liberté d'expression, de penser, d'agir, de circuler. de croyance. sexuelle, d'esprit, de parole ... autant de
libertés que nous voulons nous octroyer parce que nous pensons qu'à travers nos choix. nos prises de positions.
nos orientations, nos décisions qui nous sont propres, nous nous sentons libres. Le libre-arbitre est-il réel ou une
illusion ? Bref, sommes-nous vra iment libres?

rre vraimenc libre, c.:'esc n:- Le. Grec> ignoraient le li bre arbitre, STÉPHANE DURAND, CHERCHEUR AU

E fu;er les règle., les principes,


les lois, le pouvoir, la domi-
nation. Etre to1.ilc111cm libre, c'eM
n'ayanc pas la norion de volon-
ré mais plurôr celle d'acre volon-
taire, étudiée au rroisièmc livre de
CENTRE DE RECHERCHES MATHÉMATIQUES,
UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL.
NOTRE CERVEAU
fair<" >c> propres règle>, avoir >c> /'l1/nque à Nicomoq11e. INCONSCIENT DÉCIDE
propres principes. posséder, maîcri- Dans ce livre, Ariscore définir le c On pourrait débattre théoriquement longtemps
ser. .. alors n'esc-cc pas condamner volonrairc par l'union de deux fu- sur cette question, comme le font les philosophes
la sociéré, l'exisrcnce d"aurrui, la \iC culrés : la sponcanéiré du désir (agir depuis 1 500 ons ! Mais ce qui est fascinant, c'est
que depuis quelques années toutes sortes d'ex-
en commun.rnré en favorisJnr sa par soi-mèmc), dont le conrrairc est
périences sont réalisées sur des humains en train
propre libcnt.' ? la comrainu.', et l'i111cmionnaliré de
de prendre des décisions, et dont le fonctionnement du cerveau est analy-
la connai~sance (agi r en fonction sé en temps réel par différentes méthodes d'imagerie médicale (résonance
La question d'une eau~ er en connaissanr cenc magnétique, casque électromagnétique, électrodes, etc.}. Et ces expériences
philosophique tdUi.c), dont le <..ontrairc e>r l'igno- semblent toutes montrer que lorsqu'on ressent la sensation de prendre une
rance. Ainsi, j'agis volonraircmcnt décision, ce n'est qu'une sensation justement... car notre cerveau Inconscient
par excellence
quand: a déjà pris la décision quelques secondes auparavant. Ces expériences sont
Voilà sûreme111 la plLLs grande • J'agii. i.ponranémenr (je rrouve vraiment spectaculaires !
qucsrion philosophique dl· rous les alor\ le principe de mes acces à Bref. ces expériences semblent nier le libre-arbitre (au sens usuel}. Mais atten·
tcmp>. Cc qu'un appel le le librc-df· l'imérieu r de moi-même, conrrai- tion: l'absence de libre-arbitre ne veut pas dire que notre futur est prédétermi-
né, car il existe un hasard quantique fondamental dans la nature. Notre devenir
birrc CM cctre 'cn,:uion que nuus remc:nr à l'individu qui csc emmené
évolue donc selon un mélange de hasard et de •décisions" prises dans notre
avon> de conrrôler nmre volomé, pieds er poings liés par des ravis-
cerveau profond suivant des algorithmes complexes façonnés par /'évolution,
d'êrrc le maîrrc dt: no\ pcn>écs, l'au- seurs), er dans le but d 'optimiser notre survie et notre bien-être (ce dernier pris dans un
teur conscient de no> déci;ion>. • J'agis en sacham ce que je fa i> sens très large: le bien-être d'aujourd'hui n'étant pas le même qu'à l'âge pré-
(contrairement ~ celui qui adm i- historique). Mois le point crue/of est que ces décisions se prennent à notre insu,
Le libre arbicre esc donc la faculcé nistre à un paric111 un poison en notre conscience n'en est que le spectateur. Bref. notre cerveau Inconscient
qu'aurait l'être humain de se décer- croyanr sincèremenr lui adminii.trcr décide, puis nous envoie l'illusion que c'est notre volonté qui décide ! »
mincr librcmenr er p.u lui seul, :i un remède, parce que le pharmacien
.1gir et à pcmcr, par opposition JU a imcrvcrci les éliquctLcs).
décerminisme ou au facalisme, qui Le voluncai rc suppose ainsi l'union Ces analyses arisrorélicienncs onr responsabilité de l'individu devanr
affirmenc que la \'Oloncé esr dérer- de la sponranéiré et de l'i nrenrion- été fondamentales pour l'élabora- l e~ lois morale~. pénales er divines.
minéc dans chacun de ses acres par n.iliré ; il est la condirion de la rl"S· tion Kolasrique du concept de libre
des" Ji1rus •qui l'y néce-.sitent. pon~abili ré morale de l'individu. arbirre. Le\ théologicm ch rétien' La controverse
rc!Îcndronr d'Arisrotc la notion de
de la prédestination
« Nous sommes esclaves des lois pour pouvoir libre com me associanr la volonré
(sponranéiré) cr la raison (inren- Le libre arbitre esr l'une des deux
être libres. » (Cicéron)
cionnaliré), cr com me fondanr la réponses envisageables à la qucs-
·~2 1 1ilo~opl11e pra11que
La critique philosophique du
libre arbm tient au rôle des
motifs (raisons de choisir) dans
la détermination du choix et.
par conséquent, de l'action.
Sommes-nous libre?

TROIS CATÉGORIES
DE CRITIQUES
le concept de libre arbitre a fait
l'objet de trois catégories de cri·
tiques, l'une théologique (attribuer
à l'homme un libre arbitre, n'est-ce
pas nier ou du moins, minimiser le
rôle de la grâce divine dans l'œuvre
la totale liberté
du salut?), l'autre philosophique
est-elle utopique ?
(le libre arbitre ne revient-il pas à
nier l'influence des motifs ou des
mobiles qui déterminent nos choix
et nos actions ?), et la dernière
d'ordre soit psychanalytique (le
libre arbitre n'est possible que si
l'on est en mesure de dominer son
inconscient) soit de ce que l'on
appelle les sciences humaines.
la première critique est motivée
par le •prédestlnationisme•: elle
aboutit aux querelles autour de
la prédestination caracteristiques
de la Réforme dans sa version
calviniste. la seconde est motivée
par le cnécessitarisme» (mais aussi,
dans une mesure plus complexe le libre ? N'c:;r-il pas plutôt dc'rcrminé Pour rcml-dkr à ce problème, la en cane qu'il esc doué d'une capacité
•rationalisme•), le fatalisme et le par les mocifs. ou plus exaccemcnc. doctrine de la seconde scolasriquc à agir arbicrairemenr. Le concept de
déterminisme. par la prévalence d'un morif sur a inventé le concept de liberté d'in- liberté d'indifférence: établirait, avec
l'aurre ? différence. Soir un individu .1ppelé l la sponcanéi ré de la volonté, la réa-
• Soit je cho~i;. le moindre bien, choi;ir entre deux biens idcnliqu~. lité du libre arbitre. Par extension, la
tion du !kllur c~océriologie) relie mais comment alors un :icre au;si et donc indifférents. li y a ici une lihercé d'indifférence s'applique aussi
qu'élahoréc par les chéologiens de la absurde pourrait-il être lihrc ? Er si équivalence des motifs: rien ne le dé- aux cas oil il n'y pas d'équivalence des
Rcnai\sancc. l:amrc réponse est la je le choisi; afin de prouver que je termine à préférer l'un à l'autre. Or, mocifS : je puis fore bien préférer un
préde>tin.ttion cheL Martin Luther, suis libre, cela revient au premier la volonté éprouw qu'elle csr douée moindre bien à un plus grand bien,
\'Oire la double prédcsrinalion cl1eL cas de figure : la \olonré d'écablir la de sponcanéicê : même en cc cas, die prouvanc ainsi que je suis le seul sujet
Jean Calvin. Plus largement, la réalité de ma liberté s'est avérée un peur se dérerminer à choi~ir. Lacce ne ou la seule cause de mes actes.
question du libre arb itre tente de motif plu, déterm inant que l'objcc 1 muvc pa; alors son explication dam
situer le rôle de l:t volonté hum.iinc préférable. D.1m l'un et l'autre ca;, le,. modfs, ni par <.:onS<.'.·quenr d.ins k-s La libre nécessité
dans la conduite d'une vie bonne je ne serai pas libre. objets, mais dans le ;ujer lui-même selon Spinoza
(susceptible de mener au salur) face
à un Oieu conçu comme tom puis- Pour Spinota le libre .1rbim.· CM une
>ant. Dt• ccuc façon, la qu~rion tcHalc illu~ion qui vient de cc quc
du libn: arbitre rravcr>e les rrob l'homme a conscience de ses actions
monorhéi>mC> cr le~ répon>e~ que mai5 non des cause... qui le dérer-
chacun d'entre eux donne méritent m inenr à agir. En effer, l'homme
I'cxJmcn. n'c>t pa~ un• nnplTr dmu un empùr »
mai> une parri<: de la >ub.iJncc infi-
le problème de la liberté nie qu'il appelle Dieu ou la narure.
d'indifférence
Cependant, l'homme di>p<>>C bien
La critique philo>ophiqU<: du libre d'une libt,né dan> IJ rnernrc oil il
arbitre 1ic1H au rôle des motifs (rai- comprend avec sa raison pourquoi
~ons cle chobir) dans la décermina- il agir. Esr donc libre celui qui sair
1ion du choix cr, par comt'quen t, qu'il n'a pa' de lihrc arbi tre cc qu' il
de l'action. Suh-jc vraiment libre agir par la seule nécessité de sa na-
de choisi r encre deux objets (cc deux rure, sans être contraint par des
fins). l'un qui représenre un grand causes excérieu rcç qui causent en lui
bien, cr l'autre, un moindre hien ? des P•Lssion~.
De deux cl10\e\ l'une. Est-on le seul sujet•
• Soit je choi>i> le plus grand bien : la seule cause de ses llCt9f Touccfois, observanc que les
peur-on alors dire que mon acre est homme.s ne snnc que des parties
PhilOSOP.h!!!
OUAND LA PHYSIQUE
ET LES NEUROSCIENCES
S' EN MÊLENT•••
Les deux disciplines scientifiques
qui semblent les plus à même de
pouvoir apporter des éléments à
la question du libre-arbitre sont la
physique (qui étudie les lois de la
nature) et les neurosciences (qui
étudient le fonctionnement du sys-
tème nerveux et donc du cerveau,
organe décisionnel). La physique
permet de mieux comprendre la
notion de déterminisme tandis
que les neurosciences touchent
vraiment au libre-arbitre.

de la nature. Ainsi, il apparaît qu'un


agcnc ne peut agir en réalité autrc-
menc qu'il n'agit en foie. et que s'il
s'esr engagé dans une action A c'est
que ni B, ni C (s'abstenir) n'était
pos.,iblc en fonction de son passé.
J.:idée de libre .1rbitrc semble ici
contradictoire avec celle de loi na-
turelle. Comment pourrait-on nier
que nos fucurs pmçiblcs sont en réa-
« SI les hommes naissaient libres, et tant qu•ils seraient libres, ils ne formeraient lité déterminés par nocrc passé rt'el ?
aucun concept du bien et du mal[..•) [car] Celui-là est libre qui est conduit par la Faur-il néccssaircmcnr oppnçer ces
seule raison et qu•n n•a, par conséquent que des idées adéquates » (Spinoza) <leux poim; <ll" vul"? Objeuin:mcnt
le présent csc l'effer néc~ssaire du
de la nature, il en déduir que cerrc conM:ience m 1 du sujet, pcr\onne soi-même ? Il faudrair alors avoir passé. mais cela rend-il absolument
hyporhè,e d'une liberté de l'homme ne peur décider à ma place, même conscience d'avoir délibérément illusoire la nécessité face à laquelle
dès la nabsancc est fau~c. Le~ par- ne p~ décider est une décision, c.:t choisi >a naissance. Peu1-êtrc pcuc- nous nous trouvons (subjective-
ties dt la nacurc sonr wumbes à la moindre action digne de cc nom on, pltt.s raisonnablcmcnr, rt-vcndi- ment) de décider et d'agir? Doit-on
routes les dérerm inarions de celle-ci, m'engage : pour faire une chose aus- quer un choix rclarif de soi-même. tenir nocre expfrience de premi~re
cr el les sont extérieures à l'homme. si simple que lever le hras il faut q ue «choix• sign ifierait ici soi r accepta- pe rsonne (celle de nos hésitations.
Il considère donc que le ~ntiment je le décide, tout au moins faur-il tion (à partir d'un pasi.é qu'on n'a nos choix, notre responsabil ité ... )
de liberté de l' homme résulte du fait que j'y pen5e et rien ne se passerait pas choisi), soie rcfu> (le >uicidc en comme purcmcnr illusoi re ?
qu'il n'a connaissance que des causes sinon. Le libre Jrbirre eM la condi- étant l'extrémiré). Cela nous amène
immédiates des évènements rencon- cion de la responsabilité. à la question des cond itions objec- De ce point de vue, les obstacles à
trés. Tl rcjerre alo~ le libre-arbitre, tive> du libre arbitre (celle des po>- notre liberté n'existent que par rap-
parlanr plutôt de• libre nécessité». Cela fair-il du lib re arhicre cr du sib ilités objecrives du choix) er au port à die, cr la question n'est pas :
contràle qu'i l suppose une donnée second poinr de vue. • être ou ne pM être libre ? •, mais
Sur quoi repose évidenrc ? fur-il si évident que nous • comment u libérer ? • La libcrcé
avons un contràle sur nos pensées • Du point de vu e deviendrait alors une pratique cxi-
le libre arbitre ?
cr nos émotions? La plupa rt de nos de la tro isième pe rsonne ge~nrc, le libre arbitre une difficile
En résumé, deux points de vue supposées • actions •, ne sont-elles C'est-à-dire pour un obscrvarcur ex- conquêre. • F.G.
s'opposem ici qui rraversenr coure pas en réalité des réactions méca- térieur • objectif•, chacun des actes
l'histoi re de la philosophie à rravers niques qui répondent à autant de d'un agent donné s'explique par des
POUR ALLER PLUS LOIN
bien de> dénominations et des va- facteurs intérieurs (émotions, pré- causes extérieures et s'insère dans
riantes différentes, opposition que jugés . . .) er extérieurs (les circons- une contin uité. La science moderne • Didier Érasme, Essai sur le libre
nous essayerons de résumer comme tances) que nous ne contrôlons pas ? en est l'expression la plus aboutie, arbitre.
écanr celle e nrre le point de vue de C'..errcs, je suis à l'origine de rous • Martin Luther, De seNo arbitrlo
clic est globalement dércrministc
(Du serf arbitre).
la première personne et celui de la mes choix, mais ai je choisi ce q ue (nous laissons de C()té b quc:.cion du
• Denis Diderot, Jacques le
troisième pe rsonne. je suis ? Pour que nos acrions soienc probabilisme de la physique quan-
fataliste;
vraiment les nôtres, il faudrait que tique), c'est-à-dire qu'elle envisage • George L. Fonsegrive, Essai sur
• Du po int d e vue nous puissions nous choisir nous- l'écar présent de l'univers comme le libre arbitre.
d e la p rem ière pe rso nn e mèmc. cela est-il possible ? Peut- étant l'effet nécessaire de celui qui •Arthur Schopenhauer, Essai sur le
C'est-à-dire du po in t de vue de la on n:vendiqucr un choix absolu de l'a précédé, er cela en venu des k1i> libre arbitre.

Philosophu• pratiqtu• 35
,L e défi d,être soi

,
"

,~

e
Po11r repa1·1 ir du bon pied
Il est une part de nous-même que nous avons à construire, à
choisir. Certaines de nos qualités et certains de nos défauts
nous échappent, nous surprennent. Tout ou long de notre
vie, nous tentons de les renforcer ou de les combattre.
Mols nous avons ous~ à foire des choix, qui seront ce que
nous devlendronl: Il nous faut être fidèle à ces choix, à ces
valeurs, afin de \&venir une personne d'unité. l'existence est
un chemin qui nous incite à trouver le mystérieux équilibre
entre ce qui nous est donné, ce qui nous appartient en propre
et ce que nous avons à choisir de devenir. Quelques pistes
pottr: entamer ce grcmd voyagtt • à l'lnU...e de l'intime •.
PhilOSOP.!!!!
Le défi d'être soi

Etre en in soi-même,

Vivre sa vie en pleine conscience plutôt que la subir, • •


voici l'objectif de notre voyage sur terre. Un chemin Le développement de la personnalité
semé d'embOches mais tellement passionnant! On met passe par l'acquisition du "JE". Pour
sa vie entière à se rapprocher de soi-même, à devenir Io psychanalyste Jacques Lacan, le
"MOI" est un leurre qui cache le vrai
soi. Au départ, on a un sexe, un nom, une famille, "SOI". Revenons un peu en arrière
un inconscient et puis tout le reste est à découvrir, à pour m ieux comprendre. li faut bien
savoir quo le nourrisson ne se vit pas
construire. Voyage initiatique ou cœur du moi. ..
distinct de sa mère. et donc qu'il n'a
pas conscionco do son propre corps.
ommont dovcnir soi ? Laques· Beaucoup de personnes se trouvent (",o n'est que progressivement qu'il
lion est vaste cl ce peul être aujourd'hui dans la situation de vivre va prendre conscience de lui-même,
l'aventure de toute une \rie. Se une vie qu'elles n'ont pas choisie et intégrer les limites de ce corps qui
connaître, vivre et respirer librement, consciemment. Cela est insatisfai· est à lui et différent des autres. Il dis·
apprendre à discerner ses désirs, réa· sant. mais cela tient à la force des tinguera ainsi ce qui est de l'ordre du
liser ses souhaits profonds, penser habitudes. au manque de vision ou Moi et ce qui ne l'est pas.
par soi-même... La tâche peut sem· de projets riches en potentialités qui Dans l'évolution psychique du petit
bler immense. mais cet apprentissage restent à découvrir el à épanouir. enfant. survient vers 7 ou 8 mois
est passionnant. Alors quel chemin emprunter pour un stade important pour son dé\'C-
devenir soi ? Faire une ou des pauses loppoment quo Lacan nomme le
Le problème, c'est que trop de gens pour : réfléchir sur ses choix, sur les "stade du miroir" Celte étape doit
sont spectateurs de leur propre vie. obstacles rencontrés et les pièges à permettre au bébé d'identifier ce
L existence est alors virtuelle, clic dépasser, sur les nouvelles orienta· corps qui est à lui cl qui est différent
n'est pas habitée intérieurement. lions à prendre. do l'autre, Io premier autre, la mère.

18 1 liilo:-.opliic• p1·:i1icpt«'
PhilosoP.f!!!
Cette étape du stade du rrurou a son corps. C'est donc une expérience l'enfant et l'image inconsciente qu'il
une grande valeur symbolique dans première et inau- V a do son corps. Lo stade
l'évolution psychique de l'enfant. Ellegurale dans un réel « DUS ne pouvez du miroir ne marque
le force à prendre conscience qu'il dispersé et morcelé. rien enseigner plus un commencement
est différent de sa mère, des autres. Lacan oppose le corps mais confirme une "indi-
Elle lui donne des limites dans la morcelé du bébé à à un homme. viduation narcissique
vision de ce corps "limité" par un cette image globale Vous ne pouvez primaire". Et l'impact
contour, et aussi par une taille. Il seà laquelle il doit se produit chez l'enfant
perçoit comme un tout, unique, et confronter. C'est un que l'aider n'est alors plus jubilatoire
aussi comme extériorité. li découvre commencement dans mais s'apparente bien à
les parties de son corps qu'il ne sa maturation psycho- à le découvrir une épreuve douloureuse
connaissait pas encore : le schéma logique. De cet impact en IUi•même » de castration. En effet,
corporel se construit. La relation naîtra une "jubilation" l'enfant fait le constat
affective que l'enfant entretient avec due à l'appropriation (Galilée) qu'il existe un grand
les autres, de symbiotique (relatif à de cette image de son corps, total et écart entre son image et lui. li n'est
un soutien mutuel) devient anacli- aimé de la mère. Le stade du miroir a pas cette image que lui renvoie le
tique (conscience de ce soutien). donc une valeur décisive. miroir et devant laquelle s'extasie
Désormais, l'enfant sait qu'il a besoin sa mère. li ne se réduit pas à cela,
de la mère. C'est une période très Chez Françoise Dolto par contre, et c'est une véritable épreuve qu'il
importante de distinction, quo ce soit le miroir est une surface réfléchis- doit franchir.
extérieur/intérieur ou Moi/Autre (le saute de toute forme sensible, visible
"Moi" se forme en même temps que se comme psychique. Ce qui importe Co111111en1 devient-on sol,
alors, c'est la fonction relationnelle
forme l'objet extérieur, l'un n'existant 0 1
quo par rapport à l'autre). Il découvreréfléchie par l'image du miroir. La A écouter Jacques Arènes, psycho-
aussi que l'autre dans la glace n'est surface plane du miroir est relativi- logue et psychanalyste: « Pas en s'ac-
qu'une image et non un être réel. sée, cc n'est qu'un instrument parmi crochant à l'idée qu'on a une identité
C'est un leurre : l'enfant passe du réel
d'autres pour individualiser le corps, faite d'une addition de savoirs sur
à l'imaginaire. l'image inconsciente du corps mais soi : les racines, les gènes, le ter-
aussi le visage, et découvrir la dif- roir, bref tous les critères objectifs
De Lacan à Dolto férence (Moi/ Autre, différence des qui constituent l'individu. Il ne faut
Chez Jacques Lacan, le miroir est une sexes ...). L'enfant n'est pas dans un pas croire que l'identité est donnée,
surface plane qui réfléchit visuolle- réel dispersé et morcelé mais d6jà qu'on peut la découvrir. L'identité,
monl. L'imago du "stade du miroir" cohésif et continu. L'opposition ça se construit : on se fabrique une
est ainsi un mirage de totalité et n'est plus dans un face à face mais idée de soi et c'est un processus nou-
de maturation face au réel dispersé bien plutôt entre deux images dif- veau dans /'Histoire. Désormais, nous
et immature que l'enfant perçoit de férentes : l'image visuelle vue par sommes condamnés à trouver le sens
de notre vie. Face à la multiplicité des
chemins possibles, il nous faut fermer
MICHEL LACROIX, Philosophe, écrivain et maître de conférences. Je jeu : choisir. »
Nous possédons un immense potentiel
•Sous l'influence du développement personnel, une nouvelle conception Ce travail nous expose à un double
de l'épanouissement est en train de germer. Les pratiques de transfor- défi : cultiver sa singularité sans
mation qui se répandent participent d'un esprit commun. Elles dénotent tomber dans l'égocentrisme. Le
un accord à peu près unanime sur la manière de concevoir le travail sur moi se construit dans une histoire
soi. Surtout, les pratiques de développement personnel s'accompagnent familiale, dans une époque, avec un
d'une très grande confiance dans l'homme. Elles baignent dans une inconscient. li faut donc avant toute
philosophie anthropologique optimiste que traduisent bien les notions chose s'approprier son passé, le com-
d'"affirmation de soi', de "ressources personnelles', de "potentiel'. Nous prendre, l'analyser, avant de passer
possédons un immense potentiel, à chacun de le faire fructifier ... Le pro-
à la deuxième étape. Les valeurs
cessus de la réalisation ne consiste donc pas en un renoncement à soi,
mais en une maturation. Il n'est pas une conversion, mais une éclosion de que nous retenons ou rejetons, les
ce qui existe au plus profond de nous, conformément à la belle maxime choix que nous faisons sont autant de
de Pindare : • Deviens ce que tu es •. • pièces du puzzle de notre personna-
lité, de notre singularité.

Pliilosophi<> pratiq11<• 39
On ne naît pas sol-même, cle baguette magique résoudre tous
nos problbmos et nous métamorpho-
Ce quo l'on est n'est pas construit à ser ! Non, elle est un chemin de
l'avance, mais en devenir. On peut vie, un chemin d 'oxp6rimontation,
ontioromont changer sa vie si on d'enseignement, d'expertise qui va
le souhaite, mais pour cela, il faut nous aider à maîtriser notre vie et
d'abord comprendre ce que l'on veut donc notre demain. Avre la thérapie,
et où on vt•ut aller, puis fairo dos chaque jour qui commence est un
choix. d;ms le respect de soi-même soi. il faut accepter de ne plus se jour nouveau à la conquête de soi-
et des autres Le processus est long : mentir à soi-même, ce que l'on a même. On mesure alors Io travail à
parfois une vie ne suffit pas. c.ar
pour tendance à faire tout au long de notre faire et plutôt quo d'en avoir peur.
devenir soi. il faut passer par des vie. On vit plus pour être conforme à il nous motive et nous donne de
étapes essentielles : s'élever, aimer, l'imageque l'on veut donnP.rquP. pour l'enthousiasme à poursuivre.
rompm, combattre, s'ouvrir. r6pondre à nos vrdies attentes. Avec Io
thérapeute, quel qu'il soit, on va enfin B~ 16 r q
S'6levor. c'est sortir du quotidien pour pouvoir être soi-même, s'oxprimor Faire ce chemin permet de com-
avoir uno pons6e plus universello, sans chercher à construire do belles prendre pourquoi nous avons menti,
plus haute, empreinte de sagesse. phrases. sans chercher à séduire, pourquoi nous avons mis des bar-
Aimer. c'Nlt apprendre à s'aimer soi- sans chercher à calquer une image. rières, pourquoi nous nous sommes
mêmc pour mieux aimer les autres. Nos doutes. nos peurs, nos regrets. collés un masque sur Io visage pen-
Pnmclre confiance en soi. se c.om- nos remords. nos zones d'ombre dant tant d'années. Pour certains,
pn>ndre. iltre tolérant a\'ec soi-même. \'Ont alors pouvoir s'exprimer en c'est pour copier un modèle ou un
Rompre. c:'pst faire Je vide a\'c.'C et• qui toulo lilx>rté, sans contrainte et sans schéma récurrent , pour d'autres, c'est
nous a fait mal ou a corrompu notre pour du jugement. L'autru n'est quo pour obtenir du prestige ou de la
oxistrnce. Combattre, c'est le travail Io miroir, celui qui permet que s'ex- reconnaissance sociale. En général,
du quotidien, du "je", bien ancr6 sur prime notro moi profond, "l'intimo do c'est pour ôtre plus aim6 ...
celle tnrro. S'ouvrir, c'est dialoguer. l'intime", la zone où la parole tierce
apprnndro à aller vers les autres. C'est va prendre toute sa dimom,ion. Mais il y a bien cl'autros façons de se
clone tout le contraire de ! 'égoïsme• et Pour que la thérapie fonctionne. il faire aimer. en étant soi, on vérité. Ce
de l'C-gocontrisme. faut accepter le transfert qui s'opère long apprentissage, vous pouvez déci-

-· par e
et la clépendance qui se crée On a
besoin do l'autre pendant un moment,
der de le clémarrer aujourrl'hui, vous
pouvez également rhoisir de ne pas
Une bonne th6rapie passe a\'ant tout on ne se suffit plus à soi-même. Il faut emprunter le chemin. C'est vous qui
par l'émergence d'une parole sponta- également prendre de la distance avec décidez. Pour enfin nP plus être spec-
née, non rensurNi. C.ar pour dovonir soi. La thérapie ne va pas d'un coup tateur de votre pro pro vio... • J.B.

À LIRE
JACQUES ATTALI, Ecrivain Devenir soi
Prenez le pouvoir sur votre vie ! Jacques Attali,
• Dan un monde aujourd'hui insupportable et qui, bientôt, le sera bien ancien conseiller
plus encore, il est temps pour chacun de se prendre en main, sans spécial de François
attendre indéfiniment des SOiutions miraculeuses. 1 ne s'agit pas de Mitterrand, président
réststance. ni de réStlience. Mais de devenir so De Gandhi à Steve Jobs, de PlaNet Rnance
de Bouddha à Picasso. Ils sont nombreux. ceux qui se sont libérés dos
déterminismes et des 1déolog1es, pour choisir leur destin et changer le
- et auteur de nom-
breux ouvrages, appelle ici chacun
monde. Auiourd'hu1, mille traiectoires humaines. célèbres ou anonymes,
donnent le signal d'une nouvelle Renaissance. Toutes 1nc1tent à réfléchir de nous à ne plus nen attendre
nu chemin que chacun peut omprunler, pour choisir et réussir sa vie. de personne et à faire sa propre
PlllS nombreux seront ceux qui ne se résigneront pas, plus profonde sera révolution. Il explique quelles étapes
Io domocratie, plus seront libérées dos énergies. plus seront créées des suivre pour y parvenir. Nous avons
richesses. Où que vous soyez, qui que vous soyez, agissel comme s1 tout à y gagner.
rien ne vous était impossible. Ayez 1e courage d'agir. Prenez le pouvoir " Devenir soi » de Jacques Attali,
sur votre vie 1 •
Fayard, 192 pages, 14,50 €.

'tO hilosopliiP pral iqu<·


Philoso~l\!!!

L étape cruciale
• •
<< ieu >> e vie
C'est bien souvent autour
de la quarantaine que nous
prenons soudain conscience
du temps qui passe. La
remise en question est quasi
inévitable, elle est riche
d'enseignements. Accéder
à la maturité, tomber enfin
les masques, nous libérer
de fantasmes infantiles, tel
est l'enjeu de cette étape qui
nous permet de devenir enfin
nous-même.

u cours de sa vie, un indi-

A vidu va subir plusieurs


crises qui vont induire des
changements de sa perception des
événements, de sa conception des
choses. Cela peut être une sépara-
tion, un deuil, une perte d'emploi,
un accident, un changement corporel
ou hormonal. De cette crise exis-
tentielle, on peut tirer beaucoup de
1
0

positif, à commencer par une prise


de conscience qui peut elle-même majeur provoque moins profonde.
aboutir à un changement de vie. un déséquilibre la vie est un défi
cc Certaines per-
Souvent, on parle de « crise existen-
tielle » à la quarantaine, quand on
qui va nous ame-
ner à rechercher un
à relever, un bonheur sonnes vont vivre
une crise d'ado-
est au milieu de sa vie et que l'on a nouvel équilibre. à mériter, lescence plutôt
à la fois suffisamment de recul pour Cela ne se fait pas facile puis une
réfléchir et analyser, et suffisamment instantanément
une aventure à tenter. » crise de milieu
d'avenir devant soi pour avoir envie et sans difficult6. (Mère Teresa) de vie (autour de
de changer les choses en mieux. C'est pourquoi l'on 40 ou 50 ans) dif-
nomme ces étapes, certes pénibles ficile, ou inversement. Ces crises sont
P 1s t•ver une c Ise existe 11 le le mais indispensables, des crises. le signe d'une maturation. la per-
On le sait, il n'existe pas de vie sans sonne « grandit ». Il est donc normal
crise, car il n'existe pas de vie sans Chaque passage d'une étape de vie à de traverser une crise. L'important est
changement. Or, tout changement une autre comporte une crise plus ou de la résoudre et de la clôturer par un

Philo!->oplii<' pratiqlH' /il


Le défi d,être soi

nouvel équilibre, c'est-à-dire par le


retour à un sentiment de satisfaction FRÉDÉRIC LENOIR,
suffisante, d'accord avec soi-même et Philosophe et sociologue
avec ses choix. Le processus d'individuation
Ce qu'apporten A P"'YS • Selon l'lnsee, la période la plus
heureuse d'une vie est celle comprise
En consultation chez un psy, le pre-
entre nos 50 et nos 70 ans. Cela
mier point à aborder est le contexte
me paraît assez logique. On a vécu,
de vie dans lequel s'insère la crise.
on a acquis de la maturité, on a pu
Survient-elle à la suite d'un événe-
tenir compte de ses expériences et •8
ment précis ou résulte-t-elle d'un de ses erreurs pour devenir plus
processus au long cours ? Pourquoi authentiquement soi-même. C'est ce que Carl Gustave Jung appelle • le
cette question ? Parce qu'en fonction processus d'individuation •. C'est souvent vers les 40-45 ans, à l'étape
de la réponse, nous allons savoir si du milieu de vie, qu'ont lieu ces questionnements existentiels. C'est le
les crises maturatives précédentes moment où l'on cherche à savoir qui l'on est vraiment, ce pour quoi on
ont été résolues ou s'il en reste des est fait, et où on réaiuste ses choix de vie. •
reliquats.

Par exemple, nombre de personnes lion. Or, résoudre cette question est condition précaire de son indivi-
affirment «Je n'ai pas vécu de crise une étape incontournable. Lorsque dualité propre, il fait le bilan de
d'adolescence ». Ces personnes-là cette tâche n"est pas accomplie en son passé, de ses réalisations avec
n'auront donc pas résolu complète- temps et en heure, elle va se repré- souvent regrets, déceptions. d'autant
ment la question de l 'autonomisa- senter à la personne ultérieurement, plus que le temps s'amenuise.
par exemple lors de l'accès à la paren-
talité vers 20 ou 30 ans ou en milieu
de vie. Le travail psychothérapeu-
tique va donc se structurer autour des
étapes de vie de la personne, autour
des facilités ou des difficultés avec
lesquelles elle a composé.

1"11 ortan du milleu de vie


C'est l'approche de la réalité et de
l'inévitabilité de notre propre mort à
venir qui apparaît comme un élément
fondamental de la crise du milieu
de vie. La mort n 'est plus une idée
en général où la perte de quelqu'un
d'autre : « On se savait mortel, tout à
coup on se sent 1nortel » R. Barthes.
L'homme prend conscience de la i0

Entre 35 et 47 ans, plus ou moins


LISBETH VON BENEDEK, Docteur en psychologie et psychanalyste. consciemment, l'homme se pose des
questions telles que : « Qui suis-je ?
Changer ce qui doit l'être
Qu'ai-je accompli ? Mon œuvre est-
• La clé réside principalement dans la question : "Qu'est-ce que je dois elle valable ? Ai-je vraiment envie
falfe que je n'ai pas encore réalisé ?" Et aussi : "à quoi ai-1e dû renoncer
de continuer à faire ce que je fais,
dans la douleur ?' Entamer un dialogue avec soi est incontournable. Que
à être ce que je suis ? » li remet
ce soit avec un professionnel ou bien en se montrant authentique. En
c lair, c'est un moment de bilan où l'on doit jouer cartes sur table, de se tout en question. D'après J. Lévinson
donner les moyens de découvrir qui nous sommes réellement et changer la crise durerait environ c inq ans.
ce qui doit l'être. • En fait, la nature du conflit critique
est plus fondamentale à considérer

112 Pliilo:--oplii<' pratiqu<'


PhilOSOP,,'1!!
que l'âge de survenue ; cette notion
apparaît importante à Millard pour CHRISTOPHE FAURÉ, Psychiatre, auteur de "Maintenant ou jamais!"
qui la crise du milieu de vie peut La crise du milieu de vie
survenir n'importe quand à l'âge .. Je la rencontre chez mes immergée et spectaculaire d'un
moyen. À l'occasion d'événements patients. Entre 40 et 60 ans. on lent processus qui se fait en nous.
extérieurs significatifs de la vie (éloi- voit son corps se transformer, sa La crise, c'est la Cocotte-Minute
gnement, déménagement, problèmes relation de couple se déliter ou se qui explose parce qu'on a refusé
professionnels... ) une impression de banaliser. ses parents vieillir, ses de reconnaître qu'on était anxieux
malaise existentiel, de changement enfants partir, sa situation profes- de vieillir et qu'il était urgent de
intérieur mal accepté, un sentiment sionnelle ronronner. Et on ressent redonner du sens à sa vie. Mais
do remise on question du monde une urgence à s'accomplir. On vit il est possible de traverser cette
et de sa propre vie envahissent la aujourd'hui plus vieux, et à 50 ans, période comme une évolution et
on a encore 30 années devant soi. pas une révolution, si on est lucide
personne.
Les femmes, plus proches de leurs sur ce sentiment fugitif de déclin
émotions et plus conscientes de et de perte qui nous traverse et si
La personne d'âge mt1r lutte en fait ce changement biologique dans on cherche à reconstruire quelque
contre la mort : mort de ses exploits leur corps, sont, de ce point de chose. Oui. on peut échapper à
physiques de jeunesse, dos ambitions vue, plus aptes à conscientiser la maladie, à la dépression, à la
de son adolescence, de ses espoirs ce passage que les hommes, qui crise si l'on accepte réellement
de grande réussite, mort de certaines ont tendance à se Jeter dans l'ac- de travailler et de préparer cette
ambitions pour ses enfants ... C'est le tion. La crise n'est que la partie deuxième moitié de vie. •
deuil de la demi-vie. Mais ce qui est
intéressant c'est qu'à chaque deuil
suit une renaissance du sujet. au lendemain do tout plaquer pour vie qui nous ressemblent vraiment,
devenir peintre et vivre de son art, sa on peut alors s'épanouir pleinement.
' Cv D J véritable passion.
Cette renaissance prend tout son Si tout cola vous semble compliqué
sens parce que c'est grâce à cette On se rapproche ici des thèses d'exis- parce que vous n'êtes pas en pleine
remise en question de son existence tentialisme de Sartre ; une philoso- crise existentielle, prenez une feuille
à son milieu de phie humaniste de papier et notez d'un côté ce que
vie, que l'on car l'homme vous ne voulez plus et de l'autre ce
apprend enfin Qu'est-ce que
« n'est soumis que vous voulez vraiment au fond de
à se connaître le bonheur sinon l'accord à aucun prin- votre cœur. Essayez, vous verrez, ça
vraiment, à se cipe supérieur vaut vraiment le coup ! • J.B.
poser les bonnes vrai entre un homme et et qu'il décide
questions et à
définir ce qui
l'existence qu'il mène ? » lui-même du
sens de sa vie.
est bon pour soi (Albert Camus) L'homme n'est
et ce qui ne l'est priso n nier
pas, donc ce que l'on veut et ce que d'aucun déterminisme, d'aucune
l'on no veut plus. Vous avez dl'.l sou- fatalité. « L'homme n'est rien
vent entendre des amis vous dire «Je d'autre que ce qu'il se fait. Tel
ne sais pas encore vraiment ce que je est /e premier principe 1nême
veux. mais ce que je sais c'est ce que de /'existentialisme».
je ne veux plus » ! C'est par exemple
une épouse soumise tou t au long de Au cours de cette renais-
son premier mariage qui vient d'être sance, il ne s'agit pas tant de
quittée pour une femme plus jeune, changer, mais de changer sa
qui affirmera enfin son caractère cl façon de voir la vie el notam-
recherchera alors une relation d'égal ment sa propre existence. En
à égal avec son nouveau compagnon. s'explorant à l'intime de l'in-
C'est aussi un expert-comptable qui time, on peut alors déterminer
aura repris par obligation l'entreprise vraiment ce que l'on veut faire de
de son père qui décidera du jour sa vie. Et en se fixant des objectifs de t

Pliilosopl1i<· pratiqt 1· 41
Le défi d ,être soi
-

c es pour
s'épanouir
dans cette voie ~
Il est temps à présent de prendre un nouveau départ : cette fols, ce n'est ~
plus notre Image sociale qui nous y engage, mals notre être profond. Bien
plus qu'une simple remise en question, la crise de milieu de vie est une
opportunité de croissance qui nous donne l'opportunité de faire fructifier
nos talents et nos compétences. A condition de travailler sur. .. sol !

( clon le psychosociologue • Ouverture et engagement do re- des solutions mais qui ont le senti-
Jacques Salomé, trois grandes contration vers une démarche spi- ment quo dos réponses importantes
pistes s'offrent aujourd'hui à rituelle. leur manquent. La plupart d'entre
toutes les personnes en recherche vous savent beaucoup do choses sur
d'elles·mêmos : U nrt eux-mômes, d'autres sont en voie de
• Commencer w1e démarche de type Vous êtes au centre de votre exis- découvrir ce vaste univers qui est en
psychothérapeutique (nettoyage tence où l'implication à devenir qui eux. Le travail sur soi est une voie
de la tuyauterie rolationnello lioo vous êtes définira la qualité de votro
au passé. roactualisation dos lions vie el votre rapport au monde. Vous « La notion du temps
significatifs. confrontation avec des êtes votre ressource première d'où
blessures passées des situations tout peut émaner et d'où tant de n'est pas un objet
inachc\'écs etc.) ; choses positives peuvent se réali- de notre savoir,
• Envisager un travall de sensibilisa- ser. Nombreux sont ceux qui vivent
tion et de formation aux relations leur vie en spectateur et la subissent. mais une dimension
humaines sans avoir besoin d'un Nombreux sont ceux qui ne savent
prétexte professionnel, pour s'y pas qui ils sont. Nombreux sont
de notre être. »
engager; ceux qui cherchent honnêtement (Merleau-Ponty)

14 Philosnphi<' pratiqtu•
Philoso~h!!

accessible qui mène à la connais- qui a abandonné son authenticité sortir se promener pour le simple
sance de soi et à la conscience de pour se conformer aux exigences de plaisir. Laisser flotter notre esprit. Se
soi. Cette porte vous est ouverte à ses parents. Et cet enfant est là, dans rappeler ce qui nous plaisait quand
tout moment. Voici dix pistes pour nos rôvos. Comment interpréter nos on était enfant, cc qu'on souhaitait
commencer ce long chemin. rêves ? Dès le réveil, il faut penser devenir, ce qui nous passionnait (et
très fort à son rêve pour bien le fixer nous passionne toujours). et ce dont
.Apprendre à s 'aimer dans son esprit afin de le noter dans on rêve aujourd'hui. Et observer cc
1 et à se respecter un carnet que l'on garde près de son qui so passe on nous. En se prê-
On a toutes 50 bonnes raisons de lit. Plus tard, dans la journée, on relit tant régulièrement à cet exercice, on
s'aimer. Première règle : pour nos notes et on interprète, par écrit, identifiera los changements qu'on
développer notre estime de soi, il notre rêve par rapport aux préoccu- souhaite apporter à notre vie. On
faut nous connaître. Le professeur pations de notre vie présente. Selon découvrira aussi que nos pensées et
Sidney B. Simon, de l'Université du Marion Woodman, les rêves révèlent nos sentiments peuvent être intéres-
Massachusetts, propose cet exercice des sentiments réels qu'on a parfois sants quand on se donne la peine de
à ses étudiants : dresser la liste de refoulés pendant des années. « Notre les exprimer!
« 50 bonnes misons de se respecter», existencf' ressemble à un voilier qui
comme notre grande disponibilité ou
notre bonne humeur. Les exemples
a besoin d'un gouvernail, ajoute-t-
elle, et les rêves nous fournissent 4 . Méditer et se tourner
vers plus de spiritualité
ne manquent pas, il suffit d'y penser. ce gouvernail qui maintient l'équi- La spiritualité est étroitement liée
« Quand on fait cette liste et qu'on libre entre nos mondes intérieur et au travail sur soi. C'est cc que nous
la compare avec celle des autres, extérieur. » Les rêves peuvent nous démontre Joan Borysenko dans son
explique le professeur Simon, on aider à atteindre notre destination, ouvrage Guilt is the Teacher, Love
prend conscience qu'on ne se res- c'est-à-dire la connaissance de soi, is the Answer. « On parvient à s'ac-
pecte pas toutes pour les mêmes essentielle à l'estime de soi. cepter, écrit-elle, quand on se sent
raisons. Et c'est là qu'on commence en communion avec ce qu 'il a de
à changer. On peul hausser notre
estime de soi lorsqu ·on possède notre
.Etre à l'écoute
3 de ses désirs profonds
bon en nous et chez les autres. » li
est primordial de s'accorder chaque
fameuse liste de raisons de s'estimer. La psychothérapeute Claudia Bepko, jour un moment de spiritualité.
De plus, comme elle met en valeur spécialiste dos problèmes matri- « Pour entrer en communion avec ce
nos points forts. on peul s'y réfé- moniaux et familiaux recommande quelque chose en nous qui est sage,
rer quand notre estime montre des l'exercice suivant pour nous aider intuitif et que rien ne peut blesser.
signes de défaillance ! » à renouer avec notre vrai moi. Sc on peut faire une promenade dans
réserver au moins deux heures à soi la nature, écouter de la musique, lire
.Renouer avec ses rêves toute seule, où il n'y a rien pour nous ou écrire de la poésie, prier ou médi-
2et son enfant intérieur déranger. Décrocher le téléphone, ter», conclut-elle.
Notre inconscient est au cœur du tra- éteindre la radio et la télévision.
vail sur soi. II suffit de renouer avec
l'enfant que l'on était, celui-là même
Ne rien lire et ne s'engager dans
aucune activité productive. On peut 5 . Entamer une psychothérapie
Que peut la psychothérapie pour

PhilosophiP pratiqt 1.'l


Le défi d,être soi

Travailler sur soi permet de


libérer son " vrai moi '"·

nous aider à changer ce qui ne nous situation sur le terrain permet de le sans que ce que nous avions com-
convient pas chez nous, les autres faire pour déterminer si une bataille mencé puisse aboutir sous nos yeux.
et Io monde? La thérapie cognitive peul être gagnée. U s'agit donc d'w1e C'est donc l'acceptation de l'angoisse
propose à ceux qui portent une souf- acceptation stratégique. existentielle.
france psychique d'être l'agent de
leur propre changement, en modi- > L'acceptation de nos émotions > L'acceptation de la mort
fiant leurs relations avec leur envi- Elle consiste à les vivre au lieu de Elle consiste à n'envisager la mort
ronnement. Pour changer les autres, les nier et de vouloir les contrôler à que comme un passage et à consi-
il faut aussi changer à la fois de tout prix. L'acceptation des émotions dérer qu'elle seule a pitié de la souf-
comportement et de conception du négatives est l'une des bases dos france humaine. C'est donc l'accep-
monde et donc, à certains égards, méthodes d'exposition employées tation compassionnelle de ce que de
devenir un autre. Parmi les processus par les thérapies comportementales toute manière, un jour, nous ne pour-
communs aux thérapies efficaces se et cognitives. rons pas fuir : notre propre finitude.
trouve l'acceptation. L'acceptation est
l'un des thèmes les plus constants de > L'acceptation des autres En fonction de l'adage « Connais-toi
la philosophie, de la religion et de la Elle permet de mieux vivre avec toi-même », le travail sur soi, qu'il
psychothérapie. Elle se décline en eux. En particulier, comme le recom- soit solitaire ou via W1e analyse ou
plusieurs thématiques. mandent à la fois le bouddhisme et une psychothérapie, vous apportera
le christianisme, il est bon d'avoir de une meilleure connaissance de votre
> L'acceptation de soi l'empathie pour ses ennemis, car la psychisme, inconscient et conscient,
Elle augmente l'estime pour soi: haine nous fera encore plus souffrir la compréhension et la modification
c'est l'un des objectifs de la psycho- que le dommage causé par l'ennemi. positive de vos comportements dans
thérapie. Néanmoins, le thérapeute C'est donc l'acceptation par le par- le sens d'une maturation et d'une
doit accepter le patient tel qu'il est, don. libération de votre personnalité. Une
afin que celui-ci s'accepte lui-même. belle façon de renaître à soi-même, à
Il en va de même dans toute rela- > L'acceptation du monde tel qu'il est son vrai moi ... • J.8.
tion d'amitié, d'amour ou dans un Accepter un échec ou un trauma-
contexte professionnel. Il s'agit donc tisme ainsi quo la dangerosité du
d'une acceptation en miroir. monde permet de mieux rebondir et À LIRE
de le changer. C'est donc l'accepta- L
Boîte à outils
> L'acceptation de nos limites tion résiliente. « Comment
Elle conduit à n'engager des Comme nt
travailler iur soi Travailler Sur Soi »
actions que dans des domaines qui > L'acceptation de la condition
dépendent de nous. Mais comment humaine de David Filip,
savoir exactement ce qui dépend de Elle consiste à vivre en se disant qu'à Aspeirom, 300 pages,
nous? Seule une bonne analyse de la tout moment la vie peut s'arrêter, ' 22,40 €.

46 > 1ilo~opl1 it• pratiqtu•


PhilosoP.lJJ!!

TÉMOIGNAGES
0
Renaissa 11ce
intérieure ! ESTELLE GARCIMORE
on ne naît pas soi, on le devient ! Et vous ? (58 ans, veuve, ex-femme au foyer
Quel chemin intérieur avez-vous choisi de devenue coach, Nice)

suivre pour trouver votre propre essence ? « J'ai appris à dire non »

Témoignages de nos lectrices. • J'ai eu une éducation chrétienne plutôt stricte et mes
parents m'ont élevée dans le respect des autres et du
travail bien fait. Chez nous. la femme n'avait jamais son mot
à dire... Elle devait dire oui à tout, notamment au chef de
famille. J'ai choisi un mari sur le même profil que mon père et
j'avoue que je n'ai jamais été vraiment heureuse avec lui. Il a
eu un accident de voiture et je suis devenue veuve à 51 ans.
J'ai démarré une psychothérapie à ce moment-là de ma vie.
J'ai découvert qui j'étais vraiment à partir de là. J'ai enfin
appns à dire non à ce qui ne me convenait pas ou plus
NATHALIE FRELON et à écouter ma petite voix inténeure. Je n'avais jamais
travaillé de ma vie. C'est devenu une nécessité, sur le
(4 7 ans, dJVO(cée, 2 enfants, plan financier bien entendu, mais surtout sur le plan
conseiller juridique, Saint-Cloud) de mon épanouissement personnel. Je me suis
« Mon divorce m'a fait grandir » formée et suis devenue coach en dévelop-
pement personnel. Maintenant, j'accom-
• J'ai toujours été très optimiste de nature, jusqu'au jour
pagne des femmes à se trouver et à
où mon mari m'a quittée pour une ieune femme de vingt ans
s'épanouir dans leur moi véri-
de moms que moi. .. Cela a été un véritable tsunami qui m'a tait
table. •
perdre tous mes repères et toute ma joie de vivre ! Après pluSleurs
mois de profonde dépression, j'ai enfin accepté l'inacceptable. J'ai
commencé à me remettre en question puis à lâcher prise. En fait.
ce divorce qui m'a tant secouée m'a fait grandir. Il fallait que j'en
passe par là pour commencer à travailler sur moi. J'ai compris
beaucoup de choses et surtout à ne pas reproduire les
0
mêmes erreurs. Je viens de rencontrer un homme qui
est le partait opposé de mon ex-mari. Lui aussi est
en chemin. J'ai retrouvé mon bel optimisme,
un • optimisme lucide •
aujourd'hui ! •
NADIA BALLASTA
(39 ans, mariée, créatriœ de mode, Pans)

0 « Je sais enfin qui je suis »


• Pour moi qui suis née sous X, tout a commencé par une recherche
de mes origines et de mes vrais parents. Quand j'ai découvert qui était
vraiment ma mère et pourquoi elle m'avait abandonnée à la naissance, j'ai
été à la fois dévastée et heureuse d'avoir pu connaître mon histoire. Je me suis
passionnée pour la généalogie, puis de là, à la psycho-généalogie et à la psycho-
logie dans son ensemble. Tout ce travail sur mes origines, le sens de mon historre,
Propos recueillis tout ce long chemin de résilience, m'a permis de me découvrir dans ma véoté, mon
par Val6ric Loctin. intimité, mon essence. A 39 ans, après dix ans de recherches et de travail, je sais enfin
qui je suis et où je vais. Une vraie renaissance intérieure 1• •

Philosopliie praliq1u• 47

PhilOSOP.t!!~

I • I

S'il est difficile à la plupart des hommes de seulement« gagner leur vie> comme si elle se réduisait au simple
effort de conservation, il est autrement exigeant et plus rare de veiller à « accomplir sa vie> : ce qui constitue
cependant, non la nécessité de vivre mais la destination essentielle de l'existence.« Vivre en vérité> apparait
alors essentiel mais ô combien courageux et difficile. Un apprentissage sur le chemin de la sagesse qui
s'acquiert par un long travail intérieur.
Développement personnel


OSO Ie
La tradition philosophique a bien souvent présenté le philosophe comme l'homme ami du vrai. Pour Platon
déjà, le mensonge était un crime contre la philosophie, et le philosophe, ami du savoir (philosophas), devait
l'être également de la vérité (philolethes). Il a pour tâche de lever les voiles et de tomber les masques. Faire
l'éloge de la sincérité et dire la laideur du mensonge parait donc évident, mais sans sous-estimer les dangers de
l'excessive sincérité ou d'une exhibition impudique de la vérité.

e memonge esr un sujcr rrès

L complne sur lequd be.1u·


coup one écrie, oucil social
ou Aéau, «mal• ou " bim •, il resce
«Ainsi c'est le même homme qui n'est capable de mentir et de dire vrai.» (Socrate)
de mensonges sont légirimécs par
quelques philosophes, comme Ben·
nommé par la licrératurc mensonge
malicieux, est nacurellement comi-
si l'on considère que la connaissance
de la vériré esr ce qui est le bien. On
quoiqu'il en soir incrinsèque à l'êrre jamin Co1m.rnt, dans son célèbre déré t.int par la morale que par la re- peut donc en conclure que cc qui fait
humain. Nous mentons chaque déb.u avec Emmanuel Kanr sur k: ligion comme le plus gr.tvc de:. crois. du mensonge une mauvaise action,
jour, de la façon la pl us naturelle • droll tÛ mentir •. Cc poinr est commun aux culture; ce n'est pas !>eulemenr qu'il soie fuux,
qu'il soie, ec sans pour aura111, la occidcnralc cr chinoise. mais dC:lihéré.
moindre incencion de nuire. Du côté de la morale
Du côté de la philosophie K.tnc rejcm.: dans son essai consacré
et de la religion
Les formes du mensonge à la question du mensonge le précen-
Morale et religion disiinguent tradi- Le mensonge, inséparable de laques- du droit de mentir. En effer la vérité,
l.e mensonge ~c l'énoncé délibéré tionnellement rrois sones de men- tion de la véricé et du p.trrnge vrai/ affirmc-t-il, n'est pas un bien que
d'un fair contraire à la vériré, ou songes: faux, e>t un des premiers ;uje1 d'in- l'on poss.'.!dc et ;ur k-qucl un droit se-
encore la dissimulacion de la véricé •Le mensonge joyeux, énoncé pour térêt de la philosophie. Mais le men- rait reconnu à l'un et refusé à l'autre.
(mensonge par omission). li ne fauc p laisancer ou se moquer quelque songe n'c\t bien évidcmmcnr pas Ainsi, le mensonge pour être recon-
pas le confondre avec la comrevéri- peu. Il est discingué roucefois lui- seulement le fuux. En effcc. je peux nu comme condamnable n'aurait
ré, qui désigne simplement une af- même de la simple plaisanterie de dire faux SJns mcncir. Pour mcncir pas besoin d'être défini comme nui-
firmation incxaccc, sans préjuger du circorn.tance où les deux panics :.onr il faut donc être faux volontaire- sible à auuui : le mensonge est mau-
fuir que son auceur le sache ou non. de connivence sans ambiguïcé sur le ment, et par conséquenc connaîcre vais en soi. Par la même Kanc détruit
Le mensonge esr une forme de ma· fait que l'information mentionnée avant rour la vérité. C'est pourquoi les deux illusions du mensonge
nipulation qui vise à faire croire ou csr fictive : morale comme religion le mensonge fascine celu i même qui involontaire er du mensonge bien
faire faire à l'autre cc qu'il n'aurait cc05cnt dès lors d'être concernées. ment, car en se plaça.nt à la frontière intentionné. Un mensonge est un
pas cru ou fair, s'il avaic su la véricé. • Le mensonge officieux, que l'on du vrai ec du faux, il donne l'illusion mensonge. Si je ne dis pas la vérité
En général, le mensonge s'oppose à énonce pour rendre service à au- au menreur de maîtriser le langage. fi et même si je dis quelque chose donr
la véracité (le fuit de dire le vrai), à la trui ou à ;oi-mêmc. Cc mensonge esr vrai que le mensonge requiert cer- je ne suis pas certain, fuie que Kam
sincériré ou à la franchise. e>t alors considértf comme plus ou taines compécenccs, pas seulement inclus dans le mensonge, je trahis un
Plus précisémenr, menrir consiste à moins grave, scion ce donr il s'agi c l'habileté du trompeur mais surcout engagemenr. li considère que si l'on
déguiser sa pensée dans l'intention et en fonction des circonstances celles nécessaires à l'énonciarion du colère le mensonge, il n'y a plus de
de tromper. Cerce inrcntion dis- qui l'accompagnenc. • Quand le vrai. • Aimi c'est le mime homme qui promesse possible. Mentir ressemble
tingue le mensonge d'autres usages mensonge offiâe11X ne contielll n11cu11 n'est capable tÛ mmtir et de d1rr l'mi • à rrah ir une promesse, celle de l:i vé-
faux de la parole, admi> dans le bue lltmmt n11isible, le sage ne le b//tme dir Socrate (Hippias mine11r 367c). rité, que je dois. La véracité éranc un
de diverrir ou pa.r pur procédé rhé- pas duz autrui ; maù il l'ivite pour Ceci conduirait à une conclusion • dl'llOir formel de l'homme à l'igard
rorique. À cc firrc, il esc comidéré /11i-mimt •. paradoxale : celui qui menc, donc en tÛ chacun •. C'est cc devoir qui fait
comme un vice ou un péché par la • Le mensonge pernicieux, qui a connais~nce de cause, comme celui du mensonge une action. Comme la
tradicion morale philosophique cc non sculcmcnc l'effet, mais le but de qui die vrai est meilleur que celui promCS5C, le mensonge e;i un acte
religieuse, même si certaines formes nuire à autrui. Ce mensonge parfois qui cout béremem est dans l'erreur, d'engagement.

50 Pliilosophi<· prcttique
Du côté de la vérité
Platon pense la vc:ritc comme inJé-
pendamc de: l.i pcn'>t.tc et Ju di-cotir\
li } a ~don lui une: ri.1lité ,.r.tic: q111
ne: s·oppo'><' J>L\ uni l une • ri1tl11i
fausse • qu'.i une réalité Jê~rJdfr u
aux appJrencc:-. qui la con,1i1ue111.
Le: monde \Cmihle, .ruqud 11011\
~ommc• Jt1J1.hé\ en rJÏ\On de notre
corpor6tt, t'l>t un monde 3) anr un
faible degré de réalité en n· <.en\
qu'il est peuplé de copit·\ dt·' ltkn
intdlig1hlc~. Or u: \Ont hicn tl"\
dernière!> qui coru111 ut•111 IJ ,frit(
' • ~ 1 • ,
et cette vente n c~t p.1~ une prupnc-
té de la pcméc nui\ hkn un .LtHrc
êm:, un ,tutrc mondt'. k· 111undt• tk'
ldcc~. Chet PIJton, l.1 \émé ne ,·J~­
cordc pas ~implcmcn1 J\'e1. la rc.1litl'.
c'c\t die-même qui t·\t <'nt:fr en rl:-
;ili1é• .ih\uluc, 11nmu.1hlc éu:rnellc
Lt pcni.fr grct.quc Ju logo,, en 1.1111
que d61gn.int ~1mul1.111emc:nr k
dio;cou~ 'rai e1 l'être ou ni.1li1c.' ré-
•·<'léc d.111\ k dr\toUr\, c\I Ci b \llllrC.l"
d'une telle idcntilic.ation Je IJ 'émé
et de la r~.Üité chc.t l'l.uon .

Nicno;ch<: a pré'l"mé une. 1h.'oric


tou1 .1 f.tit origi1ult• dt• l;i H·ri1l-. Il
« Mentir sans profit, ni préjudice de soi, ni d'autrui, n'est pas mentir :
po"' 1.i qut"~llun \uivantc: l'ourquo1
désirons-nous la vérité plutiH qm• ce n'est pas mensonge, c'est fiction » (Jean-Jacques Rousseau)
l'erreur ~ Autrt:nKnt dir , pour11uni
la 1·t'ritc.' f.tit-dlc l'ohjt·1 de mmc t·mrcpri\t' Je• fal,ificarion du rfrl deux \Olll lié,, 'f"':l ldlt•nwni llU.rnd l.1 bonne manière cr le bon mo·
préfércn<.l c1, pl~ c:nlurc. d« nurn: lUll\i\IJlll :i gommer lt:. JiffércrlLc> il >agit J'2trt" \llKi:re'. honn21c, hrtf llltlll. 11 n\ pa> que les• principes•,

vénération ' Cette quc't ion p.:rmct tonlre le\ chose>. à nier leu~ perpé- de ne pa\ mentir je dis la vt'ritl.' l'opportunité c~t un critère de mo-
à Nit"t7\Ch« d'affirmtT <!lit' l.1 ,·{·riré rudln mù.1morpho\t·>. Cc que l'on quand mon di\C'<'Hn-, C\I cohérent r.1lité j pan entière. Choi,ir le bon
e\t .1v.t11t lllUI unc v.tlcur. 1 n ce wm, .1ppdlc vérité n'c>t donc rien J',1u1 rc parce que tnnfimnl ~ l.t rc.1111.; ! moment, prése·ntcr une véricc p.1r
clic "'' dircucmcn1 Jépcml.1n1t• Jco que l'erreur utile au dévdoppcmem C'cot du 111ui11., u· lllÙnurui .11tcnd fMlicl'\ c>r unl' conduire morale c1
nécc:.sité~ vitale~. :i1 l.1 re.ili1e ;en- Je IJ vit. De l'uriliré que procurait à de moi qu.111d jl' m'adrc\Sc j lui. Il rt·spectueusc d'autrui. Le ~ns du
\ihle a le plm \Ouvem C:tê rnll\idér.:« l'homme un ccrrain jugement. on a, e\r d,m que l'expre,~ion • dire la d devoir, c'c1t avant tour le respect
en philo\oph1c tomme !. Jnm.line dir Nictt\l.he·, dircuemcnr condu :1 r11r • \Ott\ c111cnd qu'on ,'.1Jrc\\c j pour aumu. et non le re,pect pour
de l'iUu~1011. de l'.1pp.ir«nce. Je ,.1 véri1é. 01, l.1 réelle• vérité, .:'c>i autrui. Le problème prt·nd Jum im · l.1 vcritc en >Oi ! li y a J~ vérités qui
l'erreur. ç'c;t pdrle que celle réJli - t:dk qu'on a toujours voulu igno- médiatcment une tournure ech1quc dl(}quent, qui blessem, voire qui
• ré étair fuyante. mou"1111c.-, ch.rn- ra. l.1 v.. riré du devenir. de l'éreroel ou morale : <]U.111d il , '.1git d.- p.ukr menr. Ct' n'e,r p.1s la vérité, c·esr lt'
geamc. qu'clk dqm\\hk l'homme l'toukmcnt <ln chmn qu'é\oqu.\Ît et Je communiqua, le rc,1>c<t f"'>ur jugement (k choix opportun) qui
de ~d mJÎtri...: \Ur lui m(nw «I '"n 1 kr:;iditt", c'nt -:i-Jir« la 'érit<! du b \Crité in>cpJr.iblt" du fC\)lC<t
C>I c\I mor:tl.
ell\ ironnemem Au lUlllrdire, k' monde· \l'll\ihle. pour •mcrur. le dcvmr c\C ain\I au
otégone\ de l'être. Jl· l'id«mi1é. cn·ur du prnhlènw. l 'honnt'tcté n'est pas synonyme
dt· la rnh\lann:. Ju Jurdhlt 1><r La vérité dans J 'inrr.111\igc.111n-. mais plutÎll un
mt·ucnr :1 l'humnll' d.- rnonn.111rt Quelle \.1 é1re l.i priori1<' tk mon dc - mcl.inft« dt• \inu:ri1l- (vi\-:1 ·vÎ\ de
nos existences
parmi k J1HI". (k lhd°') d" \t:ll- \01r. l.1 'érité ;.ah<.<>IU<: cl 'J"' t.onJi- '<>i-mt'mr). de génêro~ité (~Ï.\-il-vi;
sarions de<; point\ d'appui dutour ,\ujnurJ'hui. dam nos exiscence<>, tion, le bien et lïntcrct d'.nurui. ou d'autrui) et d'exactirude (,is-~-vis
d~uds oric:mt•r \On acrion . 1 .1 la ,·l-rirt' e<.r, pu cxcdlcncc. cc quc 1.-.. dlln réuni'' Oin· l.i ,fric{, nr ·n· de\ f.l rs). \'iue en ,friré ne <cr.1i1 -il
conndi~~.llll< con,i\lc JÎ11>1 à rame· nnu' dl-\irom ,,l\ oir. Elle J'<N•èJc mujour<. • hon pmu moi m(nu· l'i p.1> alo" une forme J'honn~tcté
ncr le noU\crn. le Jifl~1c111 ~du d~Jj un -.en> formel (la cohérence du f><>ur autrui? 'i'-<i-vi\ dn autre> comme Je no~­
connu. Mai~ ceci dC:·voik tJUc l.1 rc· dl\coul'\) e1 un sens matériel (la Or. toutt· H:rm: n'«sl p.1' rnu1our' m~mt-.. ? A mt'direr. •
cherche dt• la vl.'ritc nt en ré.1li1C: u1w conformité a\'CC le réel). Mai\ les honnc à din: ! Il faut dont l hoi\ir J.B.
Philo . . ophiP praliqt 1 31
Développement personnel

• I •
peut paraître une étrange expression, pétrie d'idéalisme, voire nimbée de quelque
« Vivre en vérité»
mysticisme. Comment l'idée de vérité peut-elle subsister dans le monde d'aujourd'hui où les faux-semblants,
les mensonges, les perversions deviennent coutumières? Avant d'être en vérité avec les autres, ne faut-il pas
au préalable être en vérité face à soi-même?

artinc Barc, Docrcur cn connaissance> cc d'argumcnr;, wit soie à la non aurhencicicé (le faux). li concorder, on peut rire à la fob pour

M psychologie, psycho-
logue clin icienne au
C.H.U. N,1ncy & Un iver>ité Nancy
parce que now. ;uppown; ne pas
étre compris. A force de vouloir pré-
'cnrcr une image acceptable de soi,
faur dbringucr la ''ériré du• t1rn1 •et
de l'auchcncicicé. Quelqu'un de vrai
n'est pa> quelqu'un qui déricnr for-
soi cr pour le~ .1urro. l:ô.,entid c;r dt'
ne pas faire semhlanc. La fraîcheur,
l,1 sp<>ntanéité, l'immC:-diateté sont
2 explique ddn; ;on intro<lucrion nom participon> à la création de la cémcnc la véricé. de; craie> de caractère aurhcnciquL'l..
sur le >ujcr : • Po11r préciser la 1101ion pen\ée unique. Ce<> caracréri ~tiqut.'S som révélatrices
de l'triti, on ne peut ivirer ditborder Le problème lor..qu' on esr vrai, en de l'authenrici té chez quelqu'un car
ln mnmère dom se pose trnditionnel- • La peur de montrer ses faiblC$$es général, c'e~r qu'on n'esr pas rou- dies permettent de divulguer sa ma-
lemem le problème de Lt viril! m Nom sommes humain; er norre jours apprécié nu compris. Les gens nière d"êcre à autrui.
philosophie. Une 1heoru de la vérité belle nature nous pousse à séduire, à ont besoin de vous voir à travers une
est 11nr théorie q111 donne le srns d11 nou~ faire accepter. Pour cela il four image qui •.ouvenr L"St loin de la réa- Quelqu'un qui n'cH ni démons-
mol • 11mi • et q11i cherche à dijiriir partager des codes, une histoire, des lité, mais qui leur convient, voire qui crarif, ni 'pontané peut être vrai ;
q11elks entilis sont por1mses de 1•iri1t. références communes, des capacicés les rassure. La vérité de l'être csr roucc ccpendanc il aura plus de rn,11 à
Rappelons, 10111 d'abord, q11e la rioliti (;porc ives, inrellecrnelles ... ) ou des aucre, bien ~ouvenr. On définir les mnnm:r !..! parc d'aurhencici ré car
db1gnr ce q11i existe efferrinmml, ri connaissances. Parfois, quand cela gen\ par rapport à leur scaruc, à leur en écanc rt~crvé, il ~r p lus difficile
q11e /,1 1iriti est une propriété d11 dis- nous fair défaut, nous sommes ren- catégorie socioprofessionnelle, leur de révéler au grand jour sa propre
cours, et 11011 de ln rfn!ité mr !11q11elle tés de mentir car nous craignons de origine mais rarcmcnr par rnpporr l nacure. I.:innocence, la simplicité ou
porrr Cl' disto11rs. • dévoiler ccue faiblesse, cette diffé- cc qu'ils sonr vraimenr. Plus 011 a de m~me la naÏ\cré en sonr égalemenc
rence. Parfois même, il s'agit là de faccues à sa personnalité. de cordes à car dies ne dénamrenr pas le tem-
Ce qui nous bloque mcnmngc avec: un niveau conscicnr son arc. plll5 il csr complexe de ma- pérament originel d'un individu.
élevé, cc parfoi:. réAéchi. li csr 1cn- nifoccr 'a vérirablc nature cc donc de Pour cela, l'enfance esc souvent un
1:.n fait, qu'<:>t qui nous empêche de 1an1 de 111e111ir pour se mettre en révéler ;on aulhcnticité aux .tutn.~. stade authentique. Les ~morion;, les
vivre en véricé dam nos vies de rous v.ileur. Cc n'est plus pour se faire ac- états d'âme sonc généralemenr vrais
les jour. ? cepter du groupe. mai; pour obtenir Une attitude aurhcnciquc se mani- car il~ sonr inhérents aux individus.
un profit de cdui-ci. Nor:imment fc•cc wuven r par des gcot~ c1 des Par contre, on pem ;e tromper ou
•La peur d 'être jugé, in compris et dan> le monde du travail. propos juste~ cr tangibles en har- tricher sur ses propres sen ciments,
mis à l'écar t mon ie avec .a personne. t:aurhen- ses propres r~~enris ... '
Chaque homme se fabrique u ne La notion d'authenticité ticité pa<,sc pa r l'expression de sa
image de lui et cela le protège. Scu- perwnne. Quelqu'un qu i commu- Se raccorder
lemenr cerre image conrrainr ce Pour apprend re à commencer à vivre nique ses propres craies de caracrèrc à ses émotions
que l'on peut dire er parfoi; nous en \•éricé. la recherche prcmii>re c>r er sa man ière d'être cr de fa ire rend
pom'e au men;onge. Il y a de, \ U - celle de l'aurhenriciré. Frre authen- à l'aurhenriciré. Fere authentique, Choi~ir d'être authentique, c'~c ~e
jer\ ;ur lesquds nous p référon> ne tique c'e;t le foir d'être vra i : vra i c'est am"i correspond re à un érdt raccorder à ses émotions. Comment
p.t> di re le fond de notrr: pensée, ;oir dan> ;c; mot>, vrai dans ces acte::>. d'esprit. Eue vrai, c'est également les re~encir, les écouccr ? En fait,
parce que nous n'avons pas asse-t de Erce authentique pourrait se r6u- une question d'arricude. rour pa~e par l'inrelligence émo-
rner par resrer soi-même mais cela va rionndle. C'csc-à-dire • miso1111er
...a: au-delà des notion> de spontanéité Le rire peur être un indicaccur d'au- rt réso1111er •. C'est réconci lier l'érrc
.... cc de naturel. 'four le monde sait être thenticité car il est susceptib le de et l'avoir. C'est apprendre à recon-

"" ·--
c Vivre en vérité ? : simple cc naturel. Une personne au· révéler la personnalité de quelqu'un. naître ses émotions cr le; passer au
Essai sur l'idée d'au-
chenrique dépasse ce srade. En fair. Rire seulemenr pour faire plaisir à ramis de "on libre arbitre cr de son
thenticité• de Michel
toutes qualité'! ou décisions liées à l'autre n'est Pa\ aurhcnriquc. Rire esprit critique pc>ur agir et réagir
Magnant, Editions
Pleins feux, 90 pages, la nacurc profonde de l'homme le pour se faire plaisir c'cM authen- au mieux. lei, on ne parle pas du
--·• 9€. mèncnr soir à l'aulhcnriciré (le vrai), tique. Bien sûr, les deux rires peuvent cour d'émocions alLx commandes,

52 > 111<1~ophi<• prattqtu•


PhilosopJ!!!!
«Le bonheur est le but de la philosophie mais il n'en est pas la norme: ce n'est pas parce qu'une idée me
rend heureux que je dois la penser ; c'est parce qu'elle me paraît vraie. Mais une fols que je suis face à ce qui
me paraît vrai, il s'agit d'en tirer le maximum de bonheur possible.» (André Comte-Sponville)

mais bien davantage de ce que l'on • /'habileté à perrel'Oir et à exprimer rionnclle, que l'on peut stimuler ec sentimencs refoulé~ existent dans
nomme • le cœur rhonmmt miso11- les émotions, 11 les 111rigru pour fo- développer, et cela dès l'enfance. notre quotidien? Un nombre i1Kal-
11t111t ». Oie aucrcmcnc, l'humain oliur ln pemü, à comprmdre et à Maîtrise de soi, persévérance, mo culablc. Toucc\\ cc' frusrr~cions, u>
libre ec libéré sair lrouver le juste raisonner 111 ec les hnouom, ainsi qu'à tivation, respecr d'autrui, sonr au- lèrcs, peurs accumu lfrs au fond <le
équilibre entre son csprir cririque cr réguler les émoriom chez soi et chez lrs ram de qualités qui permcrrcnt de notre intérieur nous sont néfastes au
son libre arbitre, ~es émorions cr rcs- 1111tre1 • (Mayer & Salovcy, 1997). réussir. A l'inverse, une inrclligcnce quotidien. Car l'incon~icm rcs,enr
~cnris. Il Sdit se canafoer. Il sair éle- émotionnelle délicicntc provoque le besoin <le s'c~primcr, et si nous re-
ver le débat Cl prendre du recul. Il Vers l'intelligence inSt;1biliré affective, problèmes pro- fusons de vuir notre réalit<' en fa<c,
sail s'élever sans avoir un complexe
émotionnelle fessionnels cc médicaux. il le frra lui, notamment en pnurrî~­
de supérioriré. Il sair guider mur en sant norre cxi,renœ au quotidien :
sachant qu'il a autanr besoin d'être Notre destin est-il inscrit dans norrc Cette inrclligcncc: émotionnelle ~11xiété, scnti1ncnt d'incxi~tcntl',
guidé. Il .1 compris que \dns JU- quotient imcllcccuel ? Non, car la est au cœur d'un chemin <le vérilé b.ih.'.e d'énergie, d~pres,ion, <te.
crui. ses dilfércnct·s et ses rkhesscs, conception cra<licionndle de l'inccl- personnel, de franchise t·1wcrs soi-
il n'esr rien. Ec surrour, il saie qu'il ligence néglige une part essentielle même. Ne serait-ce que par la fa. Alors, libérons-nous enfin de ces
ne sera jamais parfail, mais roujours du comportement humain : Je., çon dont o n mène notre dialogue fam~e\ imag~ dam 1.. ,quellc.-s noll\
pcrfccriblc. C'est cda avant wu1, réaCtions émotionnelles. En effet, intérieur, on ress('nl nos ~111otion~ nous enfermons. soyom enfin au-
l'incd ligence émotionndle ! Lcrtains indkidu;, au Q.I. élevé er on Io exprime. Nos émotions thenriquc;. envers nou~ et envers les
échouem alors que d'aurres. au Q.I. sont là pour nous servir. fa qu'on autres. Ainsi, nou~ reprendrons pied
Selon sa nouvelle définirion, qui est plus modeste, réuo;.sis.~ent haut la le veuille ou non, elles sonr là amsi vc~ un avenir meilleur, \Ur le che-
aussi la plus généralement acceptée:, m.1in, car il existe une aurre forme pour être resscnries' Ç;1 a l'air d'al- min de notre propre \Crité ! •
l'inu:lligence émotionnelle désigne d'intelligence, l'intelligence <'mo- ler de soi et pourtant, combien de J.B.

Pour apprendre à commencer à vivre en vérité,


la recherche première est celle de l'authenticité.
Développement personnel

ren

n
Vivre en vérité, c'est donc ne pas se mentir et être fidèle à ce que l'on est vraiment. Concept présent dans de
nombreuses traditions spirituelles, la pleine conscience nous invite à être plus attentifs au moment présent. sans
jugement, afin de développer son attention à soi-même et aux autres pour vivre l'instant présent.

« Les mensonges qu'autrui se fait à lui-même nous

L
a véri1é comme recrirude aurhenr ique, er meure en conformi-
de !'agir et de la parole hu- té><:> pensées. se; comporrcmeots cc fâchent plus que ceux qu'il nous fait. » (Jean Rostand).
maine a pour nom véracicé, ses actes au quotidien.
;incéricé ou franchise. La véricé ou une autre, fina lemenr enco re plus se voilenr la face pour ne pas voir la
véracicé esc la vertu qui consiste à 1. En finir avec grave, car quel esc l'intérêt de vivre n~alité en face ju;remenr.
se moncrer vrai en ;e; actes er à dire sur terre ;.i l'on ne vi r pai. en ac-
le mensonge
vra i en >CS parole>, en ;c gardan t de cord avec cc que l'on est vraimenl ? Cc peuc être pour ;c protéger, par
la duplicicé, de la simulacion ec de Mencir aux aucres esr une chose, Pourranc, combien de gens aurour peur de se d évoiler ou par manque
l'hypocrisie. Vivre en vérité c'esr être mais ;c mentir à so i-même en est de nous se mentent à eux-mêmes et profond de confiance en soi.
Eric Weil enseigne à ce propos que vcnr condamnés à mentir, cr celui LE DIALOGUE,
• Seul l'homme sait parler de cr qu ïl q ui le nie témoigne seulement de CHEMIN VERS LA VÉRITÉ?
n'est pas et, à vrai dire, ne Illit la difficulté de regarder en face la Le dialogue, par certains aspects,
parkr q11e de cr q11'il n'est pas. Il vérité. peut être un chemin menant à la
parle de ce q11i n'est pas encore, vérité. En effet, il se manifeste
de ce qui 1ùs1 pl11s et il échoue La faculté de mentir est fonction par l'expression de deux points
de vue appartenant chacun à une
lamentabkmenr tÜs qu'il NJlllf de notre capacité d'imaginer, cette
personne. Ces deux points de vue
de pnrler de ce qui rst. IL 11e dernière éran r une fuculré créatrice.
se dêcouvrent l'un à l'autre en se
faut pm Car, avant de créer quoi que cc soit,
justifiant afin d'amener l'autre à
il faut imaginer ce que l'on veur comprendre ou à adhérer au point
créer. Er c'esr grâce à ce don d'ima- de vue. Le dialogue nécessite
gination, que nous avun> la faculté et provoque une ouverture des
de mentir. Nou; mentons pour des deux esprits qui communiquent.
motifs différents, généralement par L'échange des points de vue, des
désir d 'améliorer des sicuation> qui opinions, conduit à un enrichisse·
ment de l'autre par un agrandisse-
nou.~ pu.1i\\enr inrenables ou
ment du domaine de pensée. En
difficile... à accepter.
prenant connaissance de la pensée
de l'autre, un Individu pourra com-
2. Ne plus prendre plus de choses, même s'il
se mentir ne les approuve pas et élargir son
savoir. Plus le savoir d'un individu
à soi-même est Important plus il pourra s'appro·
En fonction de cher de la vérité car la vérité est un
norre éducation savoir, une proposition qui se vérifie
er de notre vC:cu, (c'est·à-dire qu 'elle correspond au
monde réel) universellement. En
. .
nous avons ap-
pri> qu un men-
ce sens, le dialogue est la voie qui
conduit au savoir et ce savoir est
songe n'est jamais une clé pour connaitre la vérité.
sans effet. Ainsi,
notre conscience
oublier que aux qui ont rhtr· nou~ Jidc à conscr·
chi la lllrité absolue ont fini par dé- les men.ange; \crvem de campons, ver une vie de vérité. Nous 'oyons effet, la ,.ér i Lé don ne du scm. ~n
couvrir que k langage est 111rnso11gr et comme les tampons des wagons de que nous allons pécher cr notre voix fa isant tomber le voile de son image
que sf!lll le silmce est cettr cmncidmre chemin~ de fer qui adouci\M:nt les intérieure nom impose une retenue. id.:aJi,éc:. on révèle la heauré de son
avec l'autre qui est l'iritl absolue... Le choc~. Si nous posons des ,1ctcs conscients êt rc. Une vérité douloureuse v.mt
contenu d11 langage n'tst pns fam1é par en accord a,·ec norre voix intérieure, souvent mieux qu'un mensonge
ce qui est, mais par rr qui 11'rst pas. " Ainsi. parfois la facu lté de mcnrir nous sommes vrais avec nous- agréa hie.
rend nom: vie moin; heunfr cr mêmcs. Ainsi nous mmmcs en paix,
La faculté de mentir est le rroi>ièmc contribue efficacement a l'imprc•· en sérén ité, et cela nous condu it au
élément conscructif de noire vie sion de cont inuité qu'elle nou; bonheur.
LE CHEMIN, LA VÉRITÉ , LA VIE
factice quj aide de manière subs- donne. Nous sommes ramenés, une
rnntielle à donner à celle-ci l'appa· fois de plus, à ce fait que nous nous Chez les Chrétiens, c'est phrase est
3 . Se montrer tel
rencc de la continuité. Nom nom anrihuon• des focultés q ue nou> ne essentielle du message de Dieu.
que l'on est Peu avant sa crucifixion, Jésus a
rendons compte sam difficulté du possédom que comme possibilités
affirmé à ses disciples : • Je suis le
rôle que joue la facu lté de mentir à développer: car nous prérendons Vivre en vérité nous permet de
Chemin, la Vérité, la Vie. Personne
si nou> nous rcpréscmom ce que ètrc véridiques ; or, dire la vérité ci nou> assumer Cl de: renforcer notre ne vient à Dieu autrement que par
serait narre exil.tencc •i œ ite po!»i· vivre dan> la vérité c>t une po.s.<.i· confi,mcc e n soi. N'ayon:. p.1; honrc moi•. Parce que Jésus enseigne
bilicé nous écait en levée. La vie de- bilité qui peur devenir réelle, mais de nos fa iblesse.. D'ailleun. cela aux hommes comment marcher sur
viendrait alors impo,siblc en ra ison beaucoup plu~ tard, a la suite d'u n permet d'avoir de l'aumdérision, la route qui mène au Père, donnant
des choc; ci des conAi1s auxquch il 1r.1vail as~idu sur nous ·mêmes. un humour rrè; po~itif. En domi · lui-même l'exemple, Jésus est le
nous faudraii faire face. A œr égard, Lmrc·tcmps, nous somme> >ou- nant no• faiblc5'CS, on obtient de la chemin. Cela veut dire que Jésus
confiance en soi. A l'inverse lorsque est la voie, celui qu'il faut suivre
l'on n'assume pas 1cs faihlc;scs on pour aller jusqu'au Père. Parce que
Apologie bouddhiste Jésus enseigne aux hommes la
~c aéc de; complexe> qui nous
vérité concernant leur vie morale,
« Un jeune moine demanda un jour à son maître poussent au mensonge.
parce que Jésus leur enseigne la
Zen:« Qu'est-ce que l'éveil, pour vous?» vérité sur !'agir, il est la Vérité. En
Lorsque l'on en vra i avec ses amis, suivant le chemin de Vérité qu'est
Celui-ci lui répondit : « Quand je mange, je mange.
on révèle son humanité, et ainsi on la personne de Jésus, les hommes
Quand je dors, je dors ». » améliore ~es relations avec eux. l:.n obtiendront la Vie, la Vie éternelle.
4 . La solution
de la pleine conscience S'ENTRAÎNER À LA PLEINE
CONSCIENCE
Si >c mentir c-i humain, c e>r paru: 1. Ouverture d'esprit.
(jlle nom somme\ \Jn> cesse para- 2. Non-attachement aux vues.
~i1~\ p.ir 1111~ pcmécs intérieures, 3. Liberté de pensée.
le plm \ounm négacivcs. Nous 4. Conscience de la souffrance.
\ommt' ton\cammenr plc:ins de 5. VIe saine et compatissante.
pcn'>éc' cr d'idée-.. cela roume en
6. Prendre soin de la colere.
7. S'établir heureux dans le moment
q11.1'i pcrm.111l·nœ d.ut\ notre 1ê1c.
Pfésent.
Unl' dru>O\l,lnu'. app.u.iit et llOll\
8. Communauté véritable et
réagi''"ll' en lOOli'qucncc \Jn\ communication.
mènw nnu\ r1·ndrc compre du pro- 9. Parole sincere et aimante.
Cl'\\U\ à l'n:u\n·. Plm on n:ut d'ail 10. Proteger et nourrir sa
leur' l'll fJir<'. plus ça fonctioonl. communauté.
Ce \0111 Je, .mwmacismes de norrc 11. Avoir des moyens d'existence
incom<Îl'lll qui font leur travail en justes.
rcprodul\.1111 ln connex ions déjà 12. Respecter la vie.
13. Générosité.
gr~vcc\ dJn\ noire lcrvcau. En pa-
14. Amour véritable.
rallèk j couc cela. on a quasimcm
rou' de' npoir,, d.,,, dési~ que
l'on \'cUI u>mbkr. Ç.1 pc:ut-ètre
par ncmple d'étre plu> rilhe, pour
d 'autre'<<' ~ra écre plm musclé, etc.
ChJ1un .1 'c' propre. ancnr.-s. Tout
cclJ alnncnrc bcau1.oup nom: activi-
té m1a1nm: et "" épui\anr. l:.t plus
lc fo"c \l' rrcmc entre espoir cr ar-
rente' p.ir r.1ppon :i b réali1é c1 plm
(,1 \irn.11ion -.·complique.

B.-.111«111p cil' gl'll\ \Ont en sur>1s


tJm que la réalitë correspond l peu
pr<' :1 kur' 1·xigcncc\, mail li c1:r-
1.1in<" (lr101ht.incc' de vie font que
Io: fn,": d'un <oup"' creuse entre b
n'.tlitC: <'I leur- cxigcncc>, c\.,,1 l'cnfi:r
m1cncur qui ln ur1·nd awc la dé-
ccptinn, 1'1nu1mpn:hension de ce
qur ;c\l p.1\\c.
L.1 ~olurion pour en rnrrir est d e
vivre de f.1çon wn\Ücnce en voya111
ce que l'on bit et dans quoi cclJ
no~ Jmènc. QuJnd on ob,c:rvc
Je pre' IJ quantité de pc:rutt> c:t
d'~mMion' trJ'<:r..Jn chaque jour.
Sur le lnng·ccrmc, une infime par-
tie \culcmcm rc,rc. Pounanr, ~ur
le momcm quand on le vir, on se
l.1hw .mr.tpl'r. \Jm arrente:, on .igir
111 oh,l·rvJnc l'l' qui fonctionne, cc
qui nt· fonuionnc p;li, comment
faire micui.. la procha ine fois. On .<e
rmmpc.-. ne n l'\r pa\ gr.ive. On voir
rrè, hi1:n le, progri.-,, .1.ccomplis et
p.t' \c:ulcmem touc ce qu'il resre en-
con: ~ a((omplir. Au lieu d'avoir des
cxigt·nlt"\, on r1:m.:rcic pour rout Cl'
qui c.i oAèrt cl nou~ permet d'êrre

.)() 1ilosophie pr:itique


PhilOSOP.,!\!!!
au point ec de voir o ù o n en esr. Tl
n'y a plus de fos~ entre la réalité
et nos souhait>, on voir les cho><~S
celles qu'elles sonr. C'esc nocre poinc
acruel, il n'est ni bien, ni mauvais.
Il co rrespond juste aux fruics de cc
qu'on a semé précédemment. CHRISTOPHE ANDRÉ, PSYCHIATRE
À L'HÔPITAL SAINTE-ANNE
À PARIS, AUTEUR DE
5. Méditer sur la voie « MÉDITER, JOUR APRÈS JOUR »
de la sagesse
VIVRE EN PLEINE CONSCIENCE
On raconte qu'un jour une viei lle «C'est prendre le temps de s'arrêter
grand-mère, très désireuse d'aller de foire, pour être. Nous vivons dans
un monde où nous sommes sans
sur la voie du pcrfcctionnemcnr
cesse en train de courir. Et de faire :
spirituel, alla trouver le Bouddha
notre travail, nos courses, les de-
pour lui demander de lui enseigner voirs avec nos enfants, le menage,
la médication. Malhcureuscmcnr le rangement, ecrire nos malis... Un
d ie était rri:s vieille, ne voyait plus monde dans lequel nous sommes
très bien, ni n'entend ait rrès bien, l'objet d'une très grande pression.
émit couvcrcc de rh umatismes, ci SI nous ne prenons pos garde à
ne pouvait donl rcnr r<:r dans l'ord re nous créer des espaces prote-
des nonnes et prariquer la médi- gés, privilégiés, nous allons nous
transformer en machines a foire. La
tation a.%i\c pendant de~ heures
vie en pleine conscience, c'est tout
comme les autres nonne~.
simplement ces moments où l'on
Le Bouddha lui répondic : • Wné-
s'arrête. Où l'on prend le temps de
mblt gmnd-mèrt!, chaqul' fois 1"" respirer et de s'apercevoir que l'on
Lo vie en pleine conscience, c'est tout simplement ces moments où l'on s'arrête.
l'fJllS llffomplisuz 1'0s tâches mh111· est en vie, dans un monde passion-
L'idée de la pleine conscience, c'est tout simplement de se rendre plus présent à
gèrts, [mus bun attmtitm à chanm dt sa propre vie. nant. Bien sûr qu'il est important
oos 1110111•t'mtnts, dt t'Or gesus. Restez d'agir. Mois sans oublier le pour-
11igilantt tt romcimtt ti ch11q11t i11s· Sagesse enseigné\ par le Bouddha), celle~ qu'elles sont, et non pas ca- quoi. L'idée de la pleine conscience,
rant, mommt après momtnt, tt 1'01/J c'est d 'êue pleinement conscient de chées par d es pensée~. préjugés, c'est tout simplement de se rendre
maitristrt!z ainsi la 111édit11tion •. tous ses acces. C"est la vigilance, la projccs, souvenirs, cc émotions de plus présent à sa propre vie. •
Finalement, le plus important c'est pleine conscience qui nous permet toutes sorccs. Dans nos tâches quo-
de garder la vigilance (la Jusce vi- de garder le conc:ict <lirecc avec la ridicnncs, aussi routinières ;oicm- les faire, en les regardanc avel un c-cil
gilance est l'un des 8 Sentier. dc la ré-Alité, qui permet dc 'oir les choses ellcs, si no us nous attachons à bien roujours nt:uf, alor$ nou~ .1ppn:cil'.-
rons vraiment la beauté de chaque
imtant <le la vie. C'c\t J ll\\ i ccl.i ne
p~ ~~ men tir et ~oi-même à " 11ivrt
m t'ér1té •. • J. B.

Se proposant de
philosopher à partir
• du récit évangélique,
l'auteur en choisit 20
extraits et propose,

- pour chacun d'entre


eux, une méditation
sur le problème qu'il soulève et les
réponses qu 'Il apporte à nos ques-
tions existentielles. Le monde a·t·ll
un sens? Qu'est-ce qu'être laïc?
Qu'est-ce que s'engager? Peut-on
faire commerce de tout? La violence
est-elle toujours mauvaise? Peut-on
toujours être heroïque ?... Ainsi, il
répond à notre quête de sens, nous
Invitant à penser et vivre en vérité.

• Philosopher avec les évangiles •


d'Eric Oudin, Editions Eyrolles, 160
pages.

Pliil11!->opi11C' pratiqt c· .17


Idée - Âge

« Rien de plus simple que de vieillir jeune. Il suffit de travailler dans la joie. »
(Comte de Chambord)
• • •
' I •
Et si la vieillesse était une renaissance? Une voie qui conduit. à travers toutes
les étapes de l'existence. à la vraie vie. La raone latine c alere, - nourrir, faire
pousser nous rappelle que la v'eillesse s'inscrit dans un mouvement posiFf qui
consiste a devenir. Il ne s'agit pas d'un état statique. figé. mais d'une mise en route.
d'une croissance qui dure toute une vie. Quand on parle de vieil lissement, on ne
parle pas seulement de forces qui diminuent. de déclin et de faiblesse.
Au contraire, jusqu'au grand age, des chances et des possibilites de croissance.
d'épanouissement et d'accomplissement existent.


Idée - Âge



Le troisième âge a longtemps été synonyme de retrait de la vie active et de vieillissement. Aujourd'hui, on parle
de troisième vie, souvent équivalente à la moitié du temps de vie active, avant de parler de quatrième âge qui
recouvre l'âge où apparait eventuellement la dependance Notre enquete au cœur de la société française

nou~clll'

U
nl' génfration
<~t .un~t prugr..-~1vcmcm

.1pp.iru..- IJUI nt \OllhJlll"


p.t\ i:tn: un poiJ,, une durgt·, nldi'
jouer pleanemcnt une loncrion \O-
«i.1lc rcccmnm· po11r ne pa~ être en
tudfgc:. Ctpcnddm <ompre ccnu de~
dlcnif, qu'elk rcpr<''<'mc l'équi·
lih rc é<onomiquc t"l w.:i.ù cnm:
1,, i:;é nfra1iom pourrai! è1re rcmi\
n1 tau'<' ,j nom 11< pr.. nom P·" u1
1 rnnœ au plu' \'Îll' ln mesures qui
..
'1mpmcn1.

De la nécessité
d'informer
O'où l'imt:rC:1 d informer trè\ l.1r
gcmt:m le, Fran~.1i' lk' enjeux du
\'icilli,\l'mcnt de la populJtion d<·
notre P"P· C.u le. \Cntur' pè..cnt en
France plu\ d'un ticr' de la popub-
tion l<.!ucllc cl rcprc:.cntcl'llnt 40 %
de l.1 population fnlll<;ai'>c en 2020.

En cll"cr. l'évolu1ion d,, t«hnolo-


gic,, une pn.!..·cntion de plu:. en plu,
dlic~ce <omre IC\ rnJl.idie\, une arné-
liorarion de b qualitc.' de~ '°im et 0111 contribué l .ll!ongcr la dur<'c Jl Jonc un de\ enjeu\ priorit.tirc' <k· 18.9 m11lmll\ d' mdividm \Oil plu'
une pro1cc!Îo11 .\oci.1lc pcrform.rntc vie des Fiarn,.ib. Scion les prc.'visiom noire société comcmporaine. d'un tier'> dl· la popularion toi.ile en
démographique'>. en 2015, la lr.llllC !·rance et lt•tu dfccrif ne , ..1 cn\l'r de
2 MILLIONS compccra plUJ> Je 1 millions de pcr· Le vieillissement de la cmitrc au cour\ dc, 30 procluinc,
DE PLUS DE 85 ANS 1 wnnes âgm de plu\ de 85 am. Leur population française Jnné~ li\ \Crom , >1elon n:-:srr.
En 2015, ta France comptera plus otfrir de mdllcurc' <Onditioru d~ \'Il 25 million• cil 2010, \Oii 40 11 de IJ
de 2 millions de personnes âgees ahn qu'ils pui.\'il'llf garder leur JlllO IL\ 1-rançat\ de 50 an< er plu< r.·- p<>pularion fr.mr;ai<c, et plll\ dl' .'10
de plus de 85 ans. nomic le plm t.ard po'>\ihlc dnic111 pr<'>Cllftrll Jujn11rdl1ui cn\'iroll milliom cil 2050.
PhilosopJ!!!
Cc boule\1:r-.<:111.-nt demographiqui:
1><uf ,·..,pliquer pJr la combinai'>On l~Français de
plus de 50 ans
de 3 phénomènC\ : depasseront les 30
millions en 2050.
- l'ac:c.cwi,,e111c1\I de l'c~péranc:c de
vie, de l'ordre de un trimestre par
.111 .1u <otH\ dl"> 15 dernières an
nfr,. L<"'ll<:C.UJL.- de vie se situe JU-
jourd'f1ui à li] Jn' pour lc:o. frmmt"'.\
et l 75, S an~ pour k~ hummL~ ;

- l.i bJi'"' 'l<:mihlc pcnd.mr pluskurs


dcc.cennk\ dl· la féconditC: (son taux I
Jlltld. pr1><hc dn 2.1 enfants pJr
frmmc, "'~'"'aire pour le renouvel-
lcrncn1 de l,1 population, ne doit pas
t.llhcr la période pcndJ1U l.lqudlc il
a ~lc davantage auwur de 1.7 à 1,8);

- l'avancée en .igc d.-s géneracions


iri·' nomhr.-11 ......, 1lu baby-boom
d'~prè,·gm·rrc ( l 1J45-1 IJ65). C..
c 1
mo11w1n.·nt prcndr.1 de ramplt"Ur
ju,qu'cn 111 l'i. Au ~in même: de 13
p<>pubdon dl'' \Cninr,. la tranche
Je, indiv1dm ig1\ dt 50 J. 75 Jm
0
(homme' l'i kmmc\ encore: actik \
en rcl.11ivc honnc \.tmé et désireux
<l ï11depe nd J111...:) concentre ~6-
77 °i1 d,., dfcctifs contre 23-24 %
pour l.1 1r.ind1c d~ pcf\onn~ .igécs
de plm d<· ~s ·'"'· lt: plu' sou\'cnt cn
0

pcnc pmi-•n:"i"· d Ju1<111omic.


'
l'our ur.tlh' ri,.r k p<>id' du ,jcilli,-
'"111crn dc IJ popu!Jtiun et ~un .:..o-
lu1 iun ';, :, .. j, dc'\ aurrn rranch,.,
d':igc en 1r.tn« 111étrupulit.1inc,
l'im1in11 nJunn.il tk l.1 'l•llhtiqut: et
de' érnJc, cn1110111iyun (INSEE), 1ion dt· l.1 popul.tcion fr.111ç.1i'e d'ici li f.iitCl'll\,lrtflll'r l)ll'i l t:X i\tl' cl.:ux tt'r11 J11Tl/Jut le b1u('{t'I dt' la umri. Il
propm.- unc projeuion sur l'évolu- qu.1rall!e Jl1'. '1r;11c' d1c1 k, pcr,onnc:. que l'on dt'r•mir fi;1ppt'r /.1 fl;ma qumu am
Jppdlc tommunémcnt le rmi<iÇmc plm 111rd. ltll"f'flll' lt's )l'UllN /'ll'llX Il•

~ SERGE GUERIN, PROFESSEUR À Le renversement :igc :. /,., /t'IU/t'I '/t'IL\. (60-7 4 ,rn,). "" d11 baby· bomn >l'l'IJl/t dt"u11u; de,
~ l'ESG MANAGEMENT SCHOOL prc,4uc wu' rn l><innc sanu' •.1uif, l 'll'llJo.- l'll'u.\ •. l'or<.e e;r dt' ~OO.lJ t< 1
de la pyramide des âges
)( Cl .:llllCHl(Ulll"'· l"l • ln l'Îl'u..\·-z ·il'll.\: • 411<' «' '«llHiu hicn réel !<lULhcra l.t
"' UNE PERTE
Dan' une ll<Hc rcd1g« en 200-. (75 an' l'i plm). qui •oujfrm1 dimt' l'ran,.- JJm moin' dt' dix an,.
D'AVANTAGES
aclrl''"' l' au l'ré\itk nt dt· l.i Répu • difr.ir/.11u111 pmgrmÎI I' dt' !t'ur f,11u1 ·
SOCIAUX
l'expert analyse ainsi bliqut·. )Jtque' Dup.iquier. h~­ rt de leur 1111J/iu dt' 1'11' •. l:t1bwrkn Les seniors & la baisse
ces chiffres : c Sur- roricn cl munhrt• de l'Académie en \'11.'nt j l.1 uindu,ion <uÎ\-.rnce
du pouvoir d ' achat
tout, ce qui fait choc de' 'tlclltc:' morJlc• el policiqut~. • IJrptw /1111,t,tt'mpJ, les ir.·0110111/JU;
pour les nouveaux retraites, c'est la 'Pn1.1l1'1' de l.1 démograph ie hi'- •tnrt~\· '"'"'"'' di1t11Ter l'a1tmrio11 (> 1 °11 lk' 1 r.in~aÏ\C> et des han\JI\
comparaison entre le dernier salaire 1or1t1m. r~pli4ue pn111t par poi111 "' l'np11111111 wr /.1 aiir du ry,rrme .111ti<ip,·111 une hai"c de lc:ur pou
et la première pension : l'écart peut 1é'·nlu11nn ,f{·111ogr;1phique de la dn rr1rt1im, q111 Ù;t amorcé m 2006, nur d".1d1.H .tvec le pa"-'>d!(t: :i la rr
être de près de 50 ~ dans certains
cas. A cette diminution de revenu, le
pl.111è1t' J'i•I .WSO et particulière '!"'"'" lr.1 .~e11m111011s du bab) -boom trJllc l 1 plm du 11er' dc' pcf\onm·,
m<·n1 tdl« tll' IA t=rAncc. en nou\ mrr /'''"" /, mp tÛ !11 10ix.1111a111e. -. montrcm inc.ipabk\ d'c\IÎmcr
pOS$age a Io retraite peut entraîner
<cmihili,lnt llt n:nwr.cmcnt de, Or. 1/ 11) '' guhr de Gm1111drt' pm1r
la perte d'avantages sociaux pris en
pyr.11111tk'\ Jn ."igc\, '<' traruformJnt ~~11/, r /;11TÎl'Ù di1n .•l'<·ond rl>IN.
charge par /'employeur. en particu- D'ici 30 ans. un homme sur
lfer pour ce qui concerne Io mutuelle di1 -il : • ,.,, mru/, dt' fam '' 11011 m dhnr>grJpJ.ique, 10111 mw1 redoutablt' trois aura plus de 60 ans dans
complemento/re collective. • pyr.w1ùÛ • . l'- 0110111111uen1e.•11, J11.111 q111 ,ijf«.
4

notre pays.

Phi losopl 111• pra t iqu1· (i 1


, ,.
ldee - Age

le mnnram fucur de leur rerrai re ... - Le• hc•nin• sonr là, mais comme nouveau cadre de vie. Ce tll'1>ir cle BON À SAVOIR
MJI\ 6·1 °'o \Uni <.:om.11nrn' q11'dlè le; produm n'cx1Hcnc pas. Û> ne dc· d1Jngcment d'environnement a On comptera d'ici 2060, près
'er.t 1mulfi~ance ! ( 'eue crainre fi. pensent P·'' · pallier à l'ouïe. la \'li<\ conduit ces dernière<> années à une de 2,3 millions de personn es
n.muc'r.- l"\I parriculièrèm<enr .taen :i une b.ti\\c Je l'Jutonomic / mobi - Jcxélération des migrJtiom liècs l la dépendantes.
lllt'è d1t"1 le, femml"\ qui, à 71 %. lité cr ;iu pJ;ii,ir (goût/odorat) '-oill rerraire. le tranche de-. ~nior; igés
l"\rum·nr que le monunr Je leur re- les produits rt'\.hertht's. de 55 ans (pour ceux qui \Ont dèjà à
trJitt ne l<eur ,ulfir~ pa' pour vivre. la rcrraarc) à 69 ans comrimc 49 'hi :. rc.;cvoir leurs pc:tics-cnfancs. La
• Les retraités âgés seuls (20%) tll•s J~parts des pôle~ urhaim. les conception même du logcmc111
Aujourd'hui, en 1 r.rnn-. le;, (>er· ·w rc;;oun:c; plu' faible; rc1r;lité• quittent Il'. milieu urbain (;urfaLc, agcnccmenr des pièce;,
\OIHl«' Jg«c\ clonr le pouvoir · Le taux d'"p.irgnc C\t dt: 25% pour les espaces ruraux cc le liccoral, fonctionn.1liu.') doir donc pouvoir
d".1d1Jt c't le plus faible 'om ccllt.'$ - fü dépcn,en1 \Urt0u1 pour le loge- k~ régions du Sud et de l'Ouc,r de la répondre .1ux prublè:mo de mobiliré
qui vh·cnr <c:ule<> «l donr I" umjoinr ment et Je, 'cn·kc\ :. la perwnne 1 ran{c ayant lcut'1 préfcrc:nle<>, dom (pré<enr~ c:t à venir) de cette catcgll·
<"I J<-jà dc<t:dc. c·.,,,
dont sur certe · lb dépcn,cnt muin;. en sa.nié, en noc.unmcnr le ungucdt1C·Rn~il­ rie de ~nior..
t1hlc dl' populauon qu.: Io quc\- transport. en loi\in. en habille· lon cl le, Pyrénm-Orient.ilo.
tion' tl'rnmnomie <t dt· clc pt•nd.tncc menr. En outre:, u:11c: population de p<:r·
;.ont J<:, plu' inquÎl:IJllln. Avct i'Jvancée en âge des genfra- sonne; â[.\fr>. qui se sédentarise, a
Quatre grandes tiom lrè.\ nombreuse' du bahy· hc:soin \ur pl.1le de services lié\ ~
La consommation catégories de seniors boom d'après-guerre, ce phénomène son vic:illis<emcn1. Les promoteurs
va s'amplifier et comtirucr une ten· de logc:mcnr\ collectifs et construc·
des seniors
\1.ti' qu.1nd on parle de J'Jccroi~­ d.tnt:C' lourde' de: Cl"\' ngt pro.:h.1ino tcur' dc m.1i1.11m indi\'iduellc:\ nc
l t CRI DOC profile 'i group.:;. de !>Cmenr du nombœ di: senior> en anntt>. Co Aux migratoiro auronr peu\'cnt en aucun cas ignorer ces hc-
lllfl'(HTlm.t(l~llr\: France et Je: lcur pouvoir J'achJt, pour effe1 de dyn~mi,c:r la demande sc.um 1111uvc.rn~ : \<:r\ ic:cs médicaux.
il ~I d.1ir qu<' noui. parlom d'unt de logcmcnr\ en pro~111ce Cl notam- parJ-méd1c.rnx. portage de rcpa•.
• Les m énages de seniors actifs : 36% population forcemenr h~rt'rogène. ment dans les région\ du Sud. Or, 1rJnspon1, .tnirn.1tinn la pent• du
A11 moill\ 1 1r.l\'Jillt qui n'c,1 p.1, cunfroncée aux même'' le \IOlk de logcmc:111\ dl\ponibk'\, conjoin1 marquant \Ouvcnr k début
1 cur. p.1rems enrrem J.111\ le rypcs de prohl~mt;.. On peur a1m.1 façonné, encre autres. par de~ décen- de~ prnbli'mes de •olirudc.
gr .111<1 .'1gt· di>tingucr •i grande> catcgorie\ de n1c' tic construction dc\1inécs Jttx
• 1 I % utll encore un enfam :ah.trge !>Cnior.. : pmno-accédam;.. n't...t P"' toujours > Les seniors âgés
• 1.t'ur trnx d't·pargnt· e..1 cil" 150., atbprt' au~ be<;0im dt... ...:nior;. de plus de 85 ans
• I.e 1111 c.1u dl.' con,omnu111111 le plu' > Les seniors de 50 à 60 ans Lc\ \cnmr\ .1gc> de: plw. de 85 .1m
11npon.1m · superieur à ' 000 t Les sm1nr. agt-.. dt' 'iO à 60 ans. en· > Les seniors de 75 à 85 ans •onr ma1nnca1remenr cnnfron1l.,.
• Il' dqwmt·nt \urloul pour le;. corc nujorit.1ir<."nwn1 en activité cl Le' 'cn1ors âgés de 75 ~ 85 ans aux problènK> dl.' dépcndancc. Il~
cra11'port\ cc les dépcruc' \11Ci.1ks : ccnrrés •ur lcur ,;,. de f.tmille. pré- fnnncnr une clienrèlc .1xfr sur la om bl"ooin d 'une prise en chargc:
rl'\[.ltlr.1111, n1mrnuni<.11inn. lubil parcnc lcur rc1r.1i1e (r~Acxion/c.hoix M:Lurité physique cl mcdkJlc. lb ><>it p.ir IJ fam1llc:, ,oit par dt.'l> aide;
f,·1111 nr •.. du cadre et me.Je Je \'Îe à venir). {omrnenœnc à ren{ontrcr J.,, pro· cxcérieurc' (mfirmièrcs, a1dc:"1·so1
bll-mc-. d'auronomic du, lune: pate gn;inrc>) 'oil c:n insrirurion (mJÏ·
• Lts je unes ret.ra.i tbi d e moins d e > Les seniors de 60 à 75 ans progrc»Ï\c de leur mobilit•· d où >0n de: rc1r.111e ou résidence mcdi·
70 ans: 26~o le<> ,cnmr. ~gt·, dt· 60 ~ ~s ans as une augmenrarion dt' leur prc: .cncc cali~éc). \tue dernière solution a
l t LIU' d'qurgnc c\I dt• !!Ou pirem l l'indépendance cl :. un j JomiLilt: où il> prcnnent pl.ihir toutcfou un t.oilt élevé et tou> ne
• l.t·ur ()l.'\oin C\I de créer une nou- peuvenc y fJirc f.tCc. Quanr :t l'aide
""11'· idcn1i1é qui n'nr plu& lifr l'espérance de vie à domidlc, <.clic forme cle pruc en
JU lrJ\,1il, J'ou l 111 pon.uu:e Jc;, des Français est charge \oulfrc d'une pénurie de
de 83 ans pour 1e$
club, rt'.-.,), ou virtuel' personnel et d'une insuffisance de\
femmes et 75,5 ans
- Le... Jépc:n'C> "-1<.i.ik-. impon.tnro. pour les hommes. cœt111s Je l'Etat pour l'octroi de
5Cllll lk"n att'( ,ifcmern,, aux ""Pl-""· l'APA (Afü><:arion pcrwnnali\C.'<c j
~ux 'o"i"" <:ulcurdk.., et .1u lt>gemcnr l'Autonomit:).

• Les m én ages de rccra itc.i ilgés en Par con1<~ucn1, com pte tenu d u
couple: 18% nombre croissam de seniors qui at·
).,., rt\\Ourccs •onr un J"U plm de tcign.:nt œ grand .îge, leur pri'c en
.l2 000 ( charge par le~ descendants va comu-
• l « nÏ\l-;tU de dépen\l's Jc:vicnt tucr un phénomène de plus en plu~
f.1ihli: nui\ k l;tUX J'(p.1ri;m: c•t courant d.tn\ ln .rnnét-s i venir
J1: .!X'}o Cerre pri~ en charge par la famille
• ) A.'\ dt' pt 11\C\ \On! Jifr;. :1 J.1 \,Hlté ct po!>C IJ qucmon de la cohabitarion
ks .1"ur.1nccs. encre plmic:ur;. générat ions : com·
- 1:hahillcmcm. les loi\ir\, la corn ment concc:vo1r le logement pour
munit'.11io11, Je, cr.imporl\ \one des faire cohahitcr de\ individu~ aux
dépt:n't°'i faibles. be.oim différcnrs et diversifiés, toue

,_
( ") iilosopltit· p1;1tique
·-~?! Philosophie pr•tiqU4!'

conditions de vie dans les années à


venir consiste donc aussi à vei ller à
cc qu'elles soient aidées au quoti·
<lien cc entourées de l'affection de
proches ou d'un personnel cxpéri·
mcmé dans le domaine des services
à la personne et du suivi médical.

Une réflexion
de fond à mener
Les scénarios évoqués donnent à
penser q uc si le vieill isscmem de l.1
population est un fuit incontestable,
l'avenir n'est pas pour autam ét;rit. Il
se construira à partir des politiques
publiques qui sauront influencer
ks dércrrninancs de ces différents
sccnarios. Deux qucMiom semblent
essentielles : celle de la population
active qui pcrmerrra d'assurer ou
non le mainrkn de nocrc systè'.me de
prorection sociale dans une solida-
rité imergénfra1io11ndlc acceprable
et celle de J'équilibre des rerricoires
ouverts à l'économie présencielle
sans accroitre les ccnsions sur l'im·
mobilier et k> dépens~ futurcs liées
au vieillisscmenc et à la dépend.mec.

Li prise de conscience rnn t pour les


individus que pour les actcu~ ins-
ritucionnels de notre rcsponsahilité
collective nécessite un cng;tgcmem
poliriquc au plus ham niveau : dt;>S
en préservanl l'indépendance de;, pon~ à toUlcs ces questions puisque de 25 million; de per..onnel> dan; campagnes d'information natio·
uns cr des aum:s ? Il s'agit d'une se pré-entent d(;'Vanc nous les nou· le monde et les chiffres dcvraicnr nalc, des messages positifs sur l'âge
problémaciquc: à incégrcr dam une \Caux défis du grand âge: nouvelles doubler d'ici 2020. face à cc Réau cr sur la richesse de l'intcrgénéra-
réAexion >ur Ici. nouvelles formes maladies, nouveaux symptômes, de samé publ ique, reconnaissons tionnel cane dans le milieu du tra·
d'habitat à propo..cr. noun;,1ux ri>qucs de mortaliré, perte cependant que la science ne ménage vail que dans la quotidien de la cité.
d'auronomie, dcp<"ndanu:. pa. :.es effons, pui;qu'en France, L:équilibre d<.» ré~imcs de retraite
Quelles conséquences 120 laboracoirc.-s sont concern6 par constimc une préoccupation dans
> Les maladies ou accidents cc programme de rcd1crc.hc ph.1r· notre pay,. Mais nous devon> auSlli
à terme?
qui causent la dépendance maceutique. 150 molécules sonr en pemer à la qual ité d1: vie des seniors
Les chiffre:. que nuu:. venons d'écu· Lel> médedm e'>ciruclll qu'il existe plein dévdoppemenr et près d'une et à la ,·alcur ajoutée qu'il> pcuvcm
<lier parlenc d'eux-mêmes. Le coût aujourd'hui huir principaux dan- quarantaine sonr dans un avance· apporter à ),. société française pour
de\ pemiom, les ;oins dt; s.1111é, les ger\ rdarifs au gr.ind ,1gt·, rcspon· mcm imporcanr. conrrihucr j l.1 cohésion \ocialc cr
rraicemencs de longue durée ,·one sables de la perte d'autonomie et à une coopération intergént'racion·
s'accroître ... I.e.\ hudgets vont êrrc clone dl' la dépendance : La mala- > Avenir & dépendance nelle renouvelée.
profondémenc bouleversés par la die de Park1mon, les acudcms car· De CC\ maladies ou accidc:ms
baisse d',1crifs er l'augmenrarion des dio-vaKulairc\ (AVC:), l'arthrose et nais.scnr donc des simations de Loin d'être une charge ou un far-
bénéfiLiJ ire;,. Celte évolution n'a J'oscéoporosc, lc; fr.1uurc> du col du perce d'auconomic. On uimpcna de.tu, le> \cnior' mnc aussi l'avenir
pas que des impacts économiques, fémur (48 000 par an) enrraîncnt d'ici 2060. prè.s de 2,.3 millions de de la France. JI s'agit dc'>orma1s
puisqut• les répercussion'> en cermc chn le; personne' .igéc; une perce personnes dépcndanrc~. concrt• en de se pma le; bonne; questions,
;ociétal vonc être profondes. Jusqu'à fréquence d'autonomie, la dénutri· viron l , I million en 201 O. Il a été d 'anticiper le, changcmcnc\ cr de
quand rr;tv3illcr ? Quid des services tion ci/ou malnutrition, IJ canicule constaté que les pef'ion1ws de grand mcrrrc en œuvre une politique so·
aux pen.onnc'> ? Commrnt aider et les risquCl> de déshydratation, l'in- âge se hcurccm .\ deux prublème; ciécalc adapt<'c aux aucntcs de l'en·
le maimien à domicile ' Nous ne continence cr hien sûr, la maladie majeurs : la pcrre de mobilité et la semble de la population, quel que
pourrons rcpou~cr san'> t;C>.\c b ré· d'AJ.d1eimcr. Celle-ci touche prè.!> >olilude. Leur offrir de rndllt'urei. soir son ;îgc. • E.P.

Pl11losopliu· pra tiq111 fi'~


Idée - Âge

• •

eous
Pourquoi distinguer les« seniors>. qui ont droit à la parole et sont l'objet de sollicitations multiples, et les
« vieux» relégués dans des résidences où l'on ne les voit plus, où l'on ne les entend plus? Qu e cherchons-nous
ainsi à nous cacher? Entre Cicéron et Simone de Beauvoir. entre éloge de la vieillesse et crainte du naufrage, il
est temps de retrouver les valeurs attachées à ce moment de l'existence.

lï11uy,rulili tk 1101rr rondition


1111111J

d'hommr, et non ~ulrmmr "'"parfit


tnmqulr tk rrnr contlirio11 •.

Ceux que la vieillesse


a inspirés
Roherr l lugonot pense que le pJr-
cours de l'homme aboutit incxora-
hkmclll l l.1 vieil!~. Il suit un trJ
jec J1scnnrinu. irrégulier. parsemé
d'nh\l.u:lc\, avec dt's accélfranom et
de' r.1kn1Ï\\Cments : il atteint ain\i
in\c.'n ..ihlcmcm un aun·c éra1. diltc-
rcm du prcu:duu, différcm ;a~i de
ceux qui füivrom et qui le rappro-
chcnin1 chaque jour des 1énèbre~.
L1 ' ieillc"<.' n'esr pa.s u ne, m ais une
infini ré. Si nous puisons da n~ le
florilège dl· ceux qui apprécient la
kur ou celle de leur. proches, nou'
t voyon~ J qud point la "idll= est
plurielle. plu\ cncorr que le~ vie~. cc
n·pré,cnre le miroir souvent défor-
n nom pr~nte WU\'Cnt l'élogl" Je IJ ,·ici lie~ dans~ lrrtres Pour \foma1gnc. la vieiUesse csc l'.ig..- m.lllt do humanités di\-CJ"<;C<.

0 b vieill~ comme un
problème médical ou éco-
nomique PourrJnc, il s'agic de bien
rt .\111v1mr. qu.md il distingue le
jeune cl le vieux. Le préambule de IJ
l tltrt' imrodun un<' diffèrence encre
dt'\ loi\ir., dt' la liberté, de la c:=q
cion <le: cc: qu'il Jppellc l'rmbr>t>Kttr-
mrm •, qui l'St le fair de la jeunes.St",
M1~hd Philibert dans son texte • k
nri/liurmem t•u à travrn ln lirrlm-
.rntrc ~hmc : une étape dans l'hb eux : • (r 11Ï->I pas Ir jmnr q111 tJt IJqucllc ,·y dd onnc .avec d'autant plm r11rr fr11n1t1iu • fait 1cma1q ucr que
wire individuelle d'une femme, d'un bu11htttrrt1x mais Ir t•imx q111 11 b1m d\1rdcur qu'elle n'est pas conscience le\ 1r.111çah on1, tous, une approche
hom me, dam son projet de foire sens 1irt1 : mr Ir jrtmr. plrin dr 1•ig11rur. du ccmps qui passe puisqu'elle croi t d iffcl1cnw d e IJ vieillesse. CcrtJ im
jmqu\1u dernier <le ses jou rs. rrrt', l~spnt ig11rt pflr Ir sort, ra11du en .1H>Ïl beaucoup en r6ervc. Le IJ vivcm douloureusernenc, ou la
q11r Ir 1•iru.'" dam 111 11iriUrssr, rommr • \Ïl'1llard • pour qui l'avenir St' ré- rc<lourcnt ,1\·anr de la vivre, pour
D'Eplcure à Montaigne "'1111 1111 port. a 1111crr cttL'C dr> birtu, tn'.'\:Ïl comme une p<:au de chagrin lavoir ohscrvéc auprès d'ewc. LUc
qu Il at'tlit 1111p11mm111 rrpms dam cnnnJÎr la \"akur du ccmps pn.:.;cnc C\I abommab/r • pour l'rançois
Epicure mourut à l'dge de soixante· lïnrrrtitudr. lrJ 1~r111u mis à l'abri /"1' cl l'.1hcrn.tnlc de- biens et de\ maux. M.1uriJc, c l''t un • naufrage• pour
JouLc an,, Cc philosophe a fa11 Ir moyrn stir dr la t.mmudr. • • l,a l'ltillrnr m ainsi /'àgr ou nous C harle\ de (J;iullc.

CM Pltilo~ophi.- pratique
• On a tort de croire que
Io vieil/esse est une pente
PhilOSOP.l\!!
de décroissement: c'est le
conlralr11. • (George Sand)
Monra igne t rouve • qu i.fk nous dt· la q uestion. Vott~ connaissC'l cenai·
111che plus de rides en l'esprit q11i111 vi- ncment des personnes àgfrs o u plus
sagl' •et• qu'rl 1u u 1~1it point diimes. f âgées que vous en tous c:1s qu i pro·
ou forr rnrrs, qui 1'11 vrl'illis.am Ill' voqucnr vorrc admiration o u que
smtmt lt l'aigre et au moisi • . Cer- vom allez voir avec plaisir, ou toue
J
tains trouvcnc inju~rc que le dcMin simplcmcn c que vous apprécic1. pou r
de l'homme n'ai t pa~ d'aurres alrcr- /,,/ . ! 1
un ra~ de raisons. Er leur âge ne vous
n.u i vc~, telle Benoîte Croult : , Ln gêne pas le moins du monde. Ma h
arbres 110111 jamais L'air trop vm1x, ni ,.. la pl uparr du temps, vous aure1 vice
les poissons, ni il'S bêtes s11uvagn, pour- • • fu it en fo isanr le point et même en
quoi ll'S humains seuls som-i/s ajflrgh l'écrivanr de voir que vorre lge ne
dr ces lo11g11es et laides 1•ieillessl'S qui fair pas pa rric des prio rités d e vorre
s'lrendmt m r lt1 moitit! de kur vu • ? w1c ride lexicale ci conjoncturdlc : son âge est aussi le meilleur moye n vie, co ut ~i mplcmc:nc parœ q ue vou>
en clfcr, Beauvoir. quand elle pu· de rc,ccr heu reux. Pa~sés k.., mo- n'ave7 pa.s de pouvo ir sur lui. D u
A l'opposé Saint-Joh n Per~ s'~-cric: bl ic la Vieillesu, a enco re rroi> an> ments de regret' face: à sa jeune-se, pouvoir su r votre façon de vivre oui.
• Grand âge. t'(}llS mentiez : rome devan1 die ava nt de passn ddns la à .>a peau lis.<e, :i >C> ;eins fermes . .. mais pas sur l'âge en tanc q ue tel.
de braise n 11011 dl' cendrrs ... • et catégorie de, vieillards, mor qu'elle vicnr p<:ur-érrc le momcnr de par·
certains chantent alors Io;:, qual i- utili~ ~ n; ~crupul<:l> pour de~igna venir à re>1cr ;t'dubanc avcx <l'autre> Alor>. d nou; la ;age•~ ! Pourquoi
tés nou"elle~ q u'il~ ob">Crvcnr en les perso nne~ de plus de 65 an~. Au .noms. Nul ne conrcm.' que cda esr ne pas ess.1yer de vivre le plm heu·
eux·m~me>. Gt:orgc Sand .O<.rivait jourJ'hui, nom MltnlTII.:' bcaULOUp plu> difficile cr q ue nom ne pou- rcux po~ible en accepr.tn t l'âge que
à l'âge de 64 ans dan~ son journal plm prérnurionncux vi\·:1-vi> d u vom concurrencer une jeunesse de nous arnns ' •
inrim<' : " On n torr de croire que \'0~,1bul,1irc Cl 1':1gc Je, pcr~onll c• vingc uu trenrc an\, mai> pourquoi E. P.
la vrtillesse est une pmtl' de dicrois- qu'on dir à pre;enc • rigees " <1 recu- ne pa> relever le h>anc par rapporc
ummt : c'est le mntmirl'. On monte lé: en un siècle. on ;1 gagné qu.uancc aux individus du même âge? Même ..,
HUMANITUDE !
et al'l'C des mjambùs surprrnanres "· ans d'espérance de vie cr, en moi n' si la famcw.c ph rJ.>e • il 011 rlk Ill' fait !!
.. . . ~ Penser l'humani·
De même pour Jouh;mdeau dan\ de qua r,1ntc .1m. d ix j 'i ngt .1m. p11s 1011 11gl' • ne consmue pas vr,11 · ·C
um.ln1Lud< tude, comprendre la
ses Réflexions sur la vieillesse et mem le wp d u complimenr, C<: n'csc
vieillesse, découvrir
la mort : • Viull~sse, ce 11'est pas d11 D u coup. le vocabulai re a chan- pa.s d6.1gréable.
et affirmer la capacite
tout ce '!"" l'on crotr. Ce 11'ert pas gé : • 011 1111UJ11ille de lit11tl'S mmme
des Hommes vieux,
10111 dim1nrll'r. mais gra11dir •. Ou • seniors•, 011 de mors prttmdument L'étape de la prise malgré les difficultés
encore l'rnn7 Hcllcn1. : • Cet dge est nmtres mmmr • prrsomrrs âgées •, ln de conscience qui les éprouvent, à vivre leur vie
11raime111 grn11d. Le seul grand.. . La montée rn nombre si11011 en puisstmce dignement jusqu'au bout, proposer
plus belft. S11.isnn, r'esr /'hitvr. .. l 'hit1t'r d'1111 • grn11pe ;orin/ • : m 20 IO. m A \•rai dire:, même ~ i nous ne sou· des outils qui permettent d'aider et
eit k temps du stat11aire q111 11i1ttemt Fmnu. 12 millions de perso1111e; 1111- haicons pa' vieillir, le f.ti1 est que de prendre soin dans le respect et
a11 clufdtnfllre que dans ft. 1111 , . l.e rom plm dt 60 nm, wir nll'iron 115 cela t'>r inélucrablc. l nurilc donc la tendresse, c'est le pari réussi des
grt111d tige n'est p1rs u qur l'on croit.• 011 20 Oo dt' '11 pop11'111io11. M11i' !t's d'en faire toute u ne h i, tni re, de '" auteurs de ce livre.
mots so111 rrompmrs et dn111tm1 plus ré\'olccr. ou d'en pkun:r. il faur faire • Humanitude : Comprendre la
Tous concernés trompeurs qu'ils trwrhmt ti re q111 avec. Une foi, certc r<'.1liré vraiment vieillesse, prendre soin des Hommes
u11d, socialemmt, à del'emr 1111 111- pris.- en compte. on p.:ul Alo!\ envi vieux • de J erôme Pellissler et Yves
Scion Véronique Le Ru, ph ilosophe bo11. Pmr-011 imngi11rr 111tj1111rd'h11i sagcr de façon plu' wrci ne b foço n Gineste. Editions Armand Colin.
cl cnM: ign;uuc :1 l'11 11ivcr~i1é d e wu fommt' ou 1111 ho1m11t' poliriq11t' de \ i-rc t:omptc ten u de celle pri.>c
de con~c1ence. 'ii l'o n co nsidèrc que NE PLUS AVOIR PEUR
Reimç, • Sn11s irre ni gùo11tolog11e, parler des a111d1tiom d'hèberg<'menr

11i gùltltrr, 11i soriolog11e, 111 dimo 1111 drs risidm1·es dl'S 1•ieill11rds >Non, c.:crrc nouvelle vie p.1"c par un lif~ Véronique Le Ru est
,<(faphe, 11011s sommes po11rtn11t mtt!res- dùnrmms, 011 prt'11d dt's gam>. · cing pourquoi P·" ? l'.ir un nouveau philosophe et enseigne
sés par ln q11estio11dr111 1•ieille•se paru
qu'elle 11011, l'Oflcemt tous. A l'imtnllf Âge et sagesse
projet ou par un dt'parr en \'ac;111ces
f>OUr faire le poinc en dchor> de
__--,_
à l'université de Reims.
Elle a publié plusieurs
d'lcrire reri. de/;,.,. cela, it /'imtnnr oti tolites les com1dt'rarion~ quori- livres dont Voltaire
newtonien (Vuibert.
notre comr bat, now vie11l1S>o11S l011J. L'âge nt>U!io fOrc.:t· J c.lcve11ir <i.1ge, <.:<tr d icnne,, rien :1 dire. le pnndf>al e>C
collection Inflexions, 2005) et
La ne 11'1r1111t q11'11ne /mu O),Jdt1t1011, il fi nit roujour' par ,ïmpo,cr. ~oie de ne p.b rcsrer .wec son prohl~me
Subversives Lumières (Éditions du
c'111q11e fois qui' 11011s respirons, 11011s p.tr<:c que nm" 'ommcs f.1rigué> ou d".igc, som pcilll' non su1lc111cnr de CNRS, 2007). l'ambition de cette
l'ldllis>ons et at'tlll(Ol/S 1·en la morr, que nou~ nc pa rw nom plu; à faire cc ,·i,oler, m ai> Jmsi Jc dt:,cnir ridi· nouvelle collection • Philosopher •
chnq11e fais q11e 110111 inspirons, nom que nou' f,1i,ion' aupar.\\'Jll L Nor· cule .lu\ yeux de~ ,1urrcs est de promouvoir la philosophie,
expirons... • malcmcnt, cela ~ fait lclllclllclll cc conçue non comme une histoire des
sam rrop de ditficulré,, 1 "' cnt:1m' Si n1,tl ;,
,.tJU\ \(lll\ ,\l ll lC:/ \ r._1i 111c:nt idées, mais comme une réflexion
Sc demander cc qu'est la vid l ksse, qui grandisscnc, qui ..c m.uicnc, qu i la \'cille de ,·orr<: anni\'('.!\,1i rc, pcu c· vivante, anticonformiste et engagée,
reprendre la question que posaic deviennent à leu r mu r parcnrs so nr .:m: esr-il rcmps de faire un poinr à la portee du plus grand nombre.
Simone de Beauvoir en 1970, à 62 Je, borne' I~ plu' d.1i rement pméc' \Ur vo' priorirés ? Si dans celles • La vieillesse : De quoi avons·
ans, er s'apercevoir que '<ln ccxre sur l'icin.!raire de nocre vie. ci, c;.1cher vot re àge cc rcs1cr 1cunc nous peur? • de Véronique Le Ru,
n'a guère pris d e ride~. si le n'c,l C.1r en y réAéchh,.1m bien, .1êccp1a vicnr l'n n° I, il f.tut en cff<:t crcmer Editions Larousse.

1 11 i los11phi1· prat iq 1u· G.i


Idée - Âge

• • • •
Vo1c1 quelques conseils pour aborder au mieux le vieillissement, en mettant l'accent sur la santé bien sûr,
mais aussi et surtout sur l'equllibre intellectuel, affectif et émotionnel. A chacun de trouver ses méthodes
personnelles pour entretenir son corps, adopter une bonne hygiene de vie et rester en forme le plus longtemps
possible en conseNant un mental d'acier.

Cc:rrain' font la grimace il b

L
l"'('<'ran..:c de \ie a faic un
« Il fait bon vieillir. Etre jeune. c•était tuant. »
bond prodigieux .:n drnx mcunc.lrc alltl.'.i<m à celle famcu-c
'ièd..... I.e. "'nior.. arrh·6 à
(Hjalmar Soderberg) Jl 11~Îtl' ph) c:ique qui dt'\ ient une
r:igt dt' l.1 r.·1ra11c- "lO! aujourd'hui. n.til' d1Hin1lit'. 1'011n.tnc, l'.1c1ivi1<
en ri.~lc i:énéralt. plurùr en forme. Et J•qui,, Ju moin• rcmporairemcm. 11<!\li!\c-rllc ln hilAm prope>'><:\ pu phy,iqut• rnll' k· meilleur moyc:n de
~ouh 1itcn1 le rt"\lcr ! Or. conrraire- de' rt·\\ouru•, tinanci~res stables e1 b ~-urnfr 'ntülc- '""' une \olutinn rc:\tt·r .rn1onornc D'autant que s'il y
ml'nl ;\ l<' qu.· l'on pourrdil pcuc-ëue ,uffü,1mt·' \ont primordiales. 'i l'on nl· prend pH l.t ded\ion de .1 dl', pc:Nmnc' qui \C distinguent
pcn...:r. hJC.:11 \'ii:illir procède d' ahnrd k' l.tirc :i titre per\onnd. Analy"'' c:r fonr du vélo ou de l'alpinisme:
d'um· horuw hy1,:iè11e de vie er de '11 Inn .1 c·u b c·.1pacitê l écooornt· \,lrlJ::UlllC\, vérificJLion du c.l i.1hèt< 1u,qu :i \)() an,. l.1 plup.1n c,1 c:1u.1nd
1'Jnq1u1inn d.: \Oii .igl'. cr non d'une 'cr ,uffi,.imment pour êrre proprié- dmln1t·r11l ti:n\ion anérielle. le hon même en c;1p.1ci1c de marcher mu'
long11<' ordonn.inu· médicol!e. Ëqui - uir.: une: foi, plus âge.', il es1 .l.<.'<:t l~mc11011ncmcnt c.udiaque, m.un· ln jt111r\, de foire: du jardinage. de:
lihre .1h111,· 111Jue, Jlti\'ir< phy.ïqul', \llllpk• .ilnr. 'nit de déc:ider de 1<.">tcr moi:r.ipluc . . . Un hon mo)cn dc s'in'<.rir,· '.1 Je:, cou!\ 'pêdflquc' qui
tntn:cirn de soi, vie ~iale, qudl~ le plu' lnngu:mP' possihle dans cc dormir l\·,prir tranquille ou d·agir mérugcm p.tr ,.,cemple d"' .inicu
'"nt J., r<«l1t<'S l.1<:1!...-s qui pcuv.:nt lni:crrn:nt. cc l'adapu:r en u>n~· en prc:v< nuon. Co bilaru n'imc:r· latiom J11ulourcU>O, c:t pourquoi
Ctr<: llli'<.,_ l'll Cl'UVn: JU quoridi.:n qurnH'. li 1><:ut , ·agir de pc:tm tra- \'Îl·nn<·nr que rous l.:s cinq à dix dn,, p.1' un 1h( dan<.1nt. la dan-. ctant
pour vÎ\ re u1 h.1rmoni.: .1\'<.'C «1i ? vJux, 1d, qu" l'm11."nagcrncnt de la m.ti\ il ftut hirn commencer p.u k· un excellent moyc:n de bouger t.n -c
,JJlc tic ha in\. ou une chambre au prc:nllc:r' \ ivrl" ten, c cst 3lti~i vivrl' l.11,,1111 plJ1'1r. fn regardant les \l'
L'importance ro dc·<haussé.:, qui faciliccm la r;i,,url: \Ur c< plan-là. nior' d'aujourd'hui, on ne peur que
vk quotidienne. !>i le logcrne111 ne u>n\tdtcr que le:" individus ayam eu
des besoins matériels
··onv1cnt plm vraiment, mieux nur Que l'on .1,.11Ke en ;\gc ou P·"· une <.crt.1inc prariquc des c:pon~ au
1 J pyramide c.lc .\fa,low l'a confirmé, •'y prendre bien :i l'avance: pour le l't'quilihr.: Jlimc:main.: 01 bien c:n· lCIUI\ Je leur vie rotent plu~ alerte~
k~ l>c"1im ma1ùid' doivent i:cn: '1- meure :i l.1 vente et crou\er l'endro11 IC'ndu inJl\IXll\Jblc. pour nucrc une foi, .igt',, Une bonne hab11udc à
ti,tJir' .l\'.lllt c111c l'on ne puis.c p~· r~vé : app.uremcnt en ccntre-,·illc ,,tnté phpique cr Ju"i incdlc:uuelle. prenc.lr.- lc plu' HÎt p<>'-'iblc.
1
\Cr :i .1u1r<· dm...:. Pour vieillir icn. ou r6idenn· pour pcrwnnes àg~e.. Noir.: <.eoc-au a lui a~i !x,oin
Jmanc dirl' qu'il ..,.r imporunt non rpd .Ill Muoc ou petite mai,on dl· nuurrirnre, au propre t.nmrnc 2 . Rester près
o.cukrfü·nt J'.woir un toit ~ur la têc.:. prô c.ln enfants. Au <.hoi.x, tout ot JU Ji!\uré. Le i:oun~rnemenc <.om-
de ses amis
" l"'''ihk à ..oi. nui\ Jll\\i cc •un out unc qm·,11or1 de moyen. munrqm· h<:au<nup c:ur ce1 .t•(>c<.l
dt prépJrcr ,,. 1ct1aitc d'un point c.le en pJnicul1t·r : (c:, fameux 5 frui1' Qud qut \Oil k •hoix dt' 'on do-
vue lin.1nt1cr. !..or.que l'on oc plm 1. Soigner sa santé et kgume' p.1r 1our ne sont p.1.s r<'· mrt ilc, il t">r imporranr de prendre
jl::'" et même \Î l'on \ouhaite comi \l'fV"' JUX c11fa111, \Ouffranr d'cx.:~' en tnrnpu• l'environnement d.1n'
nuer ~ .tvoir une acnviré profession· ~i les anncc.~ arportem leur lor de de fa,t food. mah 1out autant aux lcqud 11 se situe. Si cenairu. rctra1-
ndle ;l\\ct rard, il convienc d'hrc (Xtil\ nuui., 'oins dcntairn, vue .1dul1n cl \cnior\. Fe plus l'on vkil· 1t\ Ul'lÎtknt de panir vers de; ucux
1.1,suré- 'ur , •. point \ical qui peut qui hJi11e, anhro~ cr aucres souci! lu plm ccc J\pccr csr impon.im, GU cn~oll'illé> cc ù·n portent uès bien,
rapidement venir gâcher une ,·ie qui rdati\emcnr mineur>. il importe Ir rnéuhohsme a rcndrnce à ralen- 11 n1 ,.,t d'3u1re' qui 'iC c:c:nrcnt m-
pourr.m murrcnl<'nt êcrc rout à fait jmtcmcnt dt' ne." pJ\ ~ la~.cr ;alkr. tir <"t i '<C dérégkr. il convknc donc talcrncnt déradné<i et \Unout 1\0k~.
2flr6ahle. On le." uir. Lt unté ot la l.t ~urcouc de ne p.ts ~r pa.ss<'r dl' lui fournir un carhuram haut d,· lorn <lé' lc-ur voisin~~e habiruel cc
première ridac.,~. nuis une fois ce!J d.:i. nulac.l1~ plm gran" par \impie g.tmrnt·. digne d·un .ige m.pcct.tbk. d.- leu..., rdJ1ion\ 3miolo. Lisok·

()(i Pl1ilo!'\ophi<.. pral Î<jU<"


, ...
ldee - Age ,

l; BRUNO LESOURD, PROFESSEUR


- N•pas s'isoler, rester proche de sa famille sont essentiels PO!lr l'~ulllbre. ~ DE NUTRITION ET RESPONSABLE
...>< DU DÉPARTEMENT DE GÉRIATRIE
DU CHU DE CLERMONT-FERRAND.
LA CLÉ DU BIEN
VIEILLIR CONSISTE À
ACCEPTER SON ÂGE.
TOUT SIMPLEMENT.

«La sogesse, c'est accepter que ron


ne peut plus foire à 70 ans ce que l'on
folsolt à 20 ou à 40. C'est de lares·
ponsabllité de chacun de s'entretenir
et de se prendre en moin. C'est un
choix de vie que l'on a - ou non - la
volonté de faire. Car vivre longtemps
c'est formidable, mais seulement si
on est bien avec sol-même. La quête
de la fontaine de Jouvence a Inspiré
bien des poètes ... et des charlatans.
Pourtant, Il serait prudent de ne pas
confondre record de /ongévtté et
esperonce de vie. Et rassurant de
savoir qu'une bonne hygiène de vie
constitue l'atout maître des seniors
en pleine forme !
Deux principes à ne pas confondre : le
record de longev/té, qui, lui, consigne
des cas exceptionnels de durée de
vie (Jeanne Calment, décédée à plus
1111:111 C\I 'l>ll\clll le ddiu t du dt'din ;,ionnd' (cir l.1 vie ne s'arr~tc pas à pour 1cunc' cc moins jeun.:5. Qu'il da 122 ans en 1997 par exemple), et
0 l'espérance de vie qui est /'estimation
lor'<Jlll." l'on •killic. cc il convient 1":1gc lég.11 dt• 1.1 n:tr,ÜIC pour IOUS). \ ,1g1\\l de jrux de cane<;. de club\.
de l'age que peut atteindre la moitié
\Unnu1 d,· m PJ' " meure wi- a;,;o..:iJtff,, couriMiquc;, ou plu' d'.1ppr<nti5,Jgc> <li.cr... de v1,i1c'
de la populotlon née une même
mêml· 1!Jm H'fle ~im;ition. Lor.que rnc>Je,tes comme prévoir ~ sor- \Jric.'n , Qns oublier toutes Je, po'-
année. Or, selon l'Institut National
l'on ~t 1·11 coup!.\ anc1uion l ne pa\ tin l 1',1V.t11Cl', Ull emploi du tellll>\ \lhihtl"' dt' \O) 1g.r :i moindre prix d 'Études Demographlques de Porls,
\C bi'"·r 3lkr '1mpkmcn1 pour faire chari:é "'' wnon}'mc de dvn.imismc :i umdition d'i':crc en groupe. Pour- sa progression marque le pas. En
plJil.1r. il fl111 <lu,· Il, dl·ux <e <entent ((1n"·n, On \Oit ;iimi aujourd'hui 11uo1 ne PJ' au 1110111< ,....<aycr iu."-lu·:i effet, passe 80 ans.. l'espérance de
hkn ddrl\ I,· lhoi~ qui c;,1 fait. de plu\ en plu\ de grand\-p;ircnt\ n· qu« l'on rrou\·e l'acti' ité id~alt·. vie semble très difficile à augmenter.
~ur,hJtg<"'· ou qui démarrent unt qm pt:u1 d Jillcu" é,·olucr dan~ le Par al/leurs. les conclusions des der-
nom dk Jllh 11é to1.1lcmcn1 inat tunp\? nières etudes, notamment françaises
3. Privilé gier sa famille
tendue j un ;igr avancé. voire tr<:<> et américaines, démontrent que
/'ellmination des causes de mortalités
'> il ,.,, impon.1111 de ne pao, s'i,okr avanté. '>c: meure ~ Interne< c l 6. Faire travailler sa tête les plus fréquentes (comme le cancer.
de'"' rd.uiom .1111ie<Jlcs. il en va de p1.111ora rcguli~rcmcnc esc au.si
les maladies cardio-vasculaires et les
mêllll' tic l.1 f.1111illc proche. Pour UIK c~cdlc:nre idée qui rejaillir au'>.<i l .d vindic intdl ectudle perme< attaques cérébrales) n'augmenterait
Lcrt.um. Lda n'aur3 pa;, grande im- ;ur lt fJ11 11u'il <:~l Jins1 po.sible de Je g.1rdcr une éternelle: jeun~. l'espérance de vie~ que,, de 15 ans.
ponan(C. du fan qm: l'éloignement communiquer avec les siens de fa- ( <.'SI la rai'<lll pour laquelle il faut Seules des découvertes inédites sur
J ct é lOIMJlll 111u1 Au long de ti vie, çon .ii.Jt· et peu onücu!>l'. ;i l'on oc continuu J. l\ncrc1cnrr encore cc le processus même du vieillissement..
mai' pour d '.1u1rc\ et paniculi&re- (loign( grographiquemenc. toujour.. ()., façon variée, que ce dont les benéflces seraient partagés
m1·nr ct"ruinc' l~mmC\, il est trè. \Oit pu b lec:ture, le> mots croisés par /'ensemble de la population,
dillidle d.- 'ivre loin d.- sc:s enfant~ ou Ré..hé;. L<'rtdin> jeux c~lévi~. pourraient donc nous laisser espérer
5. Choisir ses loisirs que, demain, nous pourrions tous
on llt"til\-enlant' par °'emple. Il IC<; di,cmsiom à bâtons rompus..
être centenaires. Pour patienter, rien
con\Îcnr dont: de trouver un bon S1 l'on ne ir.ivJille plu~. pour rem - li c't JU~\i po''ible de s' in~rire à
de tel que de veiller à conserver une
çompronm pour le;, un\ et les autres plir ,on emploi du temps en dehors dC\ cour~. sur un chèrne spécifique, bonne hygiène de vie. Car, vivre de
et ne p.t, meure en péril ;,oi-même de périodes de vacances, mieux sJm oublier ccnains loisirs qui de plus en plus vieux est une chose for-
son bor1hcur. \,lue ~c 1muwr une ou plusieur< mandent un effort de mémoire er de midable. A la seule condition que l'on
occupa1ions permettant de ne pas conccntracion, reis les échecs entre sait physiquement et psychiquement
4 . Faire des projets rc>tcr thc1. ....,; coincé dc:vwc 1.i autre,. en bonne santé. •
télrn<Îon . Nom avon< b chance
lrn cxcdlcn1 nwycn pour garder J'a\l>Îr do ~ommuno qui pour 1.i
l'e-prit jeune 1a dêfaut du corps. plup.in 1>lfrcnr de nombreuses po<- « Vieillir ensemble, ce n'est pas ajouter des années à
Q1tl ,·w:, c de projet' profes- sihilités d'activités de tous ordre> la vie, mais de la vie aux années. » (Jacques Salomé)
ô8 hilosophic· pratique
PhilOSOP.b.!!!
vent norre vie à regrener le passé ou ~ PHILOSOPHIE D'EXPERT
à avo ir peur de l'avenir. Bref, nous _.
oublions de vivre au présent ! Mé· ~ Espérance de vie ... quel
di1er permer de se ressourcer, de joli mot ! Il fait rêver,
s'obliger à vivre l'ins rant présent, à car chacun a l'espoir de
vivre le plus longtemps
prendre du recul cr donc à profiter
possible. Survivre est
de chaque moment de nocrc: quoti-
une chose ; mais le
dien. En médicanc. on apprend à ne
plus Important est de rester le plus
plus voi r l'âge comme un ennemi, longtemps possible« vivant'" c'est·
mais au contraire comme un allié. à-dire actif et autonome. Comment
On ne vieillie plus, on grand ie, car y parvenir ? Quelles sont les clés
les signes• physiq11t's •du 1emps qui d'une longévité réussie? Pour
p~ devicnncm de> détails face à la traiter toutes ces questions ayant
sagesse qui s'inscallc cr l'enrichisse· trait à la longévité, quel expert plus
mc:m iméric:ur qui s'écolfc. convaincant que Gilbert Lagrue,
91 ans. médecin, qui témoigne de
ce qu'est un vieillissement réussi.
7. Prendre soin la nostalgie csl bien normale, at - 10. Aimer plus Existe+il une attitude, une philoso-
de son apparence tention à ne pas se laissc:r aller à
que jamais ! phie de vie à développer qui aide à
ces 1r,1vcrs qui vicnncnr dans un vieillir mieux? C'est cette réflexion
Ne pa; se labser alle r ! Voici le premier ccmps nous penurbér à Voici un merveilleux co nœnrré de que développe Gilbert Lagrue
maître mot qui passe bien enten· titre ind ividuel, avanr de provo- jeunesse ! Le fa it d'aimer et d'être qui aidera chacun à identifier son
du par l'aspect physique. Pour les quer peu à peu un isolcme111 dû à aimé permet de rester posicif cr de se propre moteur de vie et à mettre en
femmes en parciculic r. s'habi ller norrc seul comporrc:mcn1. Vieux préserver de> moments de bonheur. pratique ce qu'il faut faire pour vivre
joliment, <..oncinuc:r à prc:ndrc soin ou jeune, êrrc agré.1blc cr ;ouriant Le couple peut être formé depuis de une existence aussi pleine et entière
que possible.
de sa coiffu re, merrre des crèmes, anin:ra roujours plus que U"istc:sse longues années ou au conrraire ré·
cou r cela peur consticuer un vrai cc récriminacion. Et il n'es! j.1mais cenr, car on rnmbc amoureux à cous
• Bien vieillir, c'est possible, je l'ai
plaisir. L'envie de séduire ne dispa· trop rard pour prendre de bonnes les âges, l'imporcanr esc de s.1vo ir
fait• de Gilbert lagrue, Editions
rait pas forcément avec les années, 1ésolm ions. que son cœur palpite. D'ailleurs. Odile Jacob, 263 pages.
car les personnes à qui 1on veur a comrario, on assisre pour la pre·
plaire vieillissent aussi avec nous. 9 . Méditer pour grandir mière fois depuis plusieurs années
Sans oublier les pccics-enfancs à des divorces de couples que l'on Mais il n'y J pas que les sentiments
qui préfèrenr avoir une grand- C'est une philosophie de vie ! Ap- peut qualifier d'âgés, preuve en est amoureux qui nous permencm de
mère p im pante et soignée, qu'une prendre à méditer à la quarantaine que l'on n'a plus de 1emps à perdre 'icülir heureux, il y .i aU5Si l'a mour
vieille dame qui se laisse aller. Se cc pratiquer au\\i 'ouvcm que pos- avec un partenaire qui ne convicm pour ses cnfoms, pour ses amis.
fai re du bien csr un luxe que nous sible ensuite permec de faire face aux plus. De plus, si l'on en croir les sia- Alors ne nom privom pa-. <le ccL
pouvons nous offrir, qu'il s'agisse aléas de la vie et d'avoir un nouveau risriques, le fa ir de vivre en couple él ixir qui perme1 de ''ivre plus in-
de prendre un bain mou\\anr par- regard sur le tunps qui pa.ssc. Nou> csr plurôr gage de bonne sancé cr rcnsémcnr ! •
fu mé ou pourquoi pas de se faire pac;.sons malhcureusemenr rrop sou- permet de vivre plus longrcmps. A.F.
masser?
la clé du bien vieillir est aussi de savoir profiter du moment présent.
8 . Faire le point
et accepter
Il peut arri\'cr qu\:n dépir de
toutes ces prfrautions, la vie
sembli: pesame cc peu agréable,
que l'on se sente mal, dépressif. li
est rcmp; de fairl' le po int en rcprc·
nant les diffèrent\ élémenrs de sa
vie et tenter d'anJ lyscr cc qui pooc
vrairnen c prob lème. Le lieu où l'on
vir, l'éloigncmcnr, un souci d'ordre
physique? La pire des choo;es esr de
laisser les rcgrcrs envahir nom: cs-
prir. Ccrtams évoquent parfois des
parents ou relarions qui peu à peu
son! devenus moin> OUI cns, Ji gris,
critiquant sans arrêt b jeunesse ci
rcgrcuam le bon viem. temps. Si

l'l 1i losoph ic· pra l iq11 · G9


Idée - Âge

Vieillir, ce n'est pas que perdre, c'est aussi gagner, par exemple une sagesse, une disponibilité à l'essentiel. une
sérénité, un art de vivre que le temps du travail comme temps de l'affairement permettait si peu de pratiquer...
Mais ce que vieillir fait gagner est-il assez considére par notre société? Avis et pensées d'experts sur le sujet.

> ERIC FIAT > PIERRE LE COZ


Philosophe, maître de conférences Maître de conférence en philosophie à la Faculté
à l'université de Marne-la-Vallée de médecine de Marseille, Vice-président du C~
UN PR!Vll.ÈGE ET UNE RI C HESSE mité Consultatif National d ' Ethique
I 111f1J1t,(m1m1 J,. L1 1-ie NI u11 pnl'ili[.1' l'I u11r mhmr pour
11m <(t(tith. k nrtllmrmmr un p/.i11omh1r "'"""'· If'" iar- LE G RAND PARADOXE DE NOTRE SOC IÉT~
w111p.1i11r crrlt'• dr prnn, mais atmi tir!."'"' : 11ur 1111/rt' >O- • l..1 1•1tillrsst rsr l'ocr·a;ion dt wdr.-ou1·rir ufft 1irirr philosoph1q11t:
riài 1011 ob.rdrr pur ers pertes, rr pru 1111ri1111't' 11 ff'J gatns /'hommr r.>:1str a travtrr Ir rrgard dt us u111blabk1. li a brJ0111 dr pro11·
1111111 ,,mbfr 1111r r1•idmrr. li 110/IJ f.1111 d1111r d1rt' m•rr fo1w fJ"" dr plus m p/11J dt' l'l'r 1111.\ 1111/rrs a do11t t! rst r,1p11blr, dr lr11r tfjmont"r JJt v11lr11r. dt
prnr1111w 1tt,ùs iront b1m. rr rrsurom 11rtfrts tir plw m plus lo11gumps: selo11 toutrf " .cmtir rJllmi d'r11x Nr plm hrf' rrr1111m1, r'rst itrr 11ttl'Ï11t 1111 plw
pmbabtl1u;, fl'f rhu11rt'l dt' mourir 1•1r1t\ fi,.,, bo1111t' <ntlfi, 011 sum h1111d1mp 1111yl'11r. profond dr soi-mime, to11du m plri11 cœ11r Qur Cf' dhir dl' rrro111111is-
11r wlll p11J rmtr di111,~mmur d111u k> dra1111it> à u111r. U11t double r:o.1gmu slmpo,r .tt11tft 11111 mmrini dam/,, 111/lurt dt l110111111r, Ùst cr q11r l'o11 vo11 chez
do11r ,; nr111s: /'11111', midicu/,. rt sunit11irr, co1wft1111111 pri1't'nir dh k pl11s jmnr â.(t l'r11/11111 qui, drs so11 plm jt1111t cif."· 1111111iftrtr cr btsoi11 d'être regardl
ll'S pt1>Jthfl'S dft.r11dat1ofü lties 11 l'.it,r. ri il ln 101,(1trr 1111,,nd tlk JI' 10111 111>111/lus : l'i i~1/nru(. li nt prut p11J m1agmtr f;11rr "'" t.•tliptnl' sans qu'u11 "g11rd
l'.i111w, Sllrtl111' l'I JOriitulr, ronsiflllnt 11dmmrr1111r pLtu d.tns notrt' J(l(Îfft à 1·ru.\ 11111 t.\ttrirur 11t soit là po11r c1ppL111dir 11111 "'/'loir. Vi1•rr sous lt re:ard tÛ1
11r Lr 1rou1-r111 p/11> p1tr k 1r,miil su/,1nr. fl'q11rl mtr to111 J,. mhnr k moym prmap.tl m11rr1• .-'rst L1 co11d11io11 tt Il' dnun dt 10111 1111 chacun. la 1•itilil'11t ra
dl' la w111111111n1<mu dimr rxutmu hum.iml'. Fn d i111rrn tc·nnl'S, 11 sizg11 diifftm1rr d1ralut cttrr ro11d1t1011. La dipa11l1111t 1111 rrgurri tt 11 l'rsttmr dn 11111m
qu'rmw l°Jpprod•t J111111.11rr tt l'.ipproc/tr s111i11/t tl t•I 11rr.mt dr 11t f11J c/tomr. tl i',1crt111tu Lt 1rag1qut r.•l tjllf' a bt'>1J111 d-..•timt dizutroi und prit11i-
11rrrs5il1rr dr J,, 11mrukr limt a /'1111trt'. • mmt a samoi11drir t"1m il' tl'mps mimt où lt disir d'rrrr reconnu sr fou
plm 111sisfl111/. LtJ prr101111rs ,1,~ùs s11u111 1111t11~ que q111co11q11r cr q11r
1•t1tft111 dirt dn rxpress1om
llllllilllii
"" > PIERRE-HENRI TAVOILLOT trlll'> que• regard a~aloosin •
011 • parole~ blc:s>anrc:; •.
Co-auteur d 'une « Philosophie des âges
CJ11u111e jour nos afois
de la vie » (Grasset) do11 r/11 mbir lizm1111û111011
VIEILLESSE ET C ROYANCE tir "' 1·itiflrist Il 11nr 111)//rt
li rxtJtt 1111 mo11u dt11• 1·m1om. 11il'tzsd•itt111t ri d•ri· (• 11"' faic ,·icux •, • .1voir
ritnnr, dt la rorrrlatilm mtrr 1•ittflriJI' rt CTO)d/1((, Pour de( id~ dc vic:u" •· • être:
,Virrzsrht, on rroll À a 11uo11 " brwm J,. trot" : 11uu1, h.>.> bc:c:n •, ru.). (. 'rst Ir
q11and la 111orr cr pmjib, l'rtrnmi dll'mr n°rst-1'111' p11, sam ~and paradoxe act11rl dr
Jid11a1n11 ~f111s. pour k prmrur luodr. iljwr u t.•mlrr dr crtlr 1/111sion rt rrgarriu b /'Orr1drnt . jamais k1 pays
dldin m jitrt f>o11r Ir chrisrianumt, ln rprtut'('J tir lit l'it. qui a11gn1rnum 111•r< l'ô,<t 111•1111cis 11'o11t compti n11t1111t
- /11 11111l11dir, la so11jfmnrr, Ir dmil d'hrn rhm 0111 1111r 1•rrt11 : rllr1 now sortrtlf dt' dt pr11on11rs dgits et ja111111s
la q11oridimnrtl 1rrrflühir dans laq11rllt 1111111 1111'011i ft plm >01111r11t. la i·irillwr tJt 1/s 11'o111foi1 à ce poim /'upo-
tlo11c pmpirr il l'rntrir dam /'nphrt11u, m rr um qu 'rllr f'st 1111r • rcrraicc •bon dru logir dt la jr11nfflt l.t mtil
qur ft 111011dt 11 dt plm fi111ll'. Unr rrmJitr pmp1u 11u rr,·urillrmmt. prrl11dr au s.1/111 lr11rco111p/1mmt quimt prr-
lui-mimr. (.n ânL>: po'1tions balismt lt ch,unp tirs fHJutblt1. j'aimr ir ptnsrr q1/tlln sonnr dgü puisse ùntwdw
ont routtS /,, dttix 1111t ""1.1inr justrot. mimr sil nt 1mpo,,1bk d.. !l'S rit:o11<1/ia l.11 "'" n"nr-i/ p.u q11'rlt.. 11 su
fi111t1idl' lmm111nr sr 111c/.r au cœur tÛ ut IJ/1141.'(lllll<mr p/11/(lj(}phiqur. • • re~er jeune • ? •

ï O •hilo~ophit• pr:1tique
PhilosopJ!!!!
> BERTRAND VERGELY > DOCTEUR PIERRE GUILLET
Philosophe Gérontologue, Médecin Membre de la Haute Autori-
té de Santé
BIEN VIEILLIR C'EST SAVOIR RESTER JEUNE
• les gms qui 11irt!iissent bim n'ont pas tui ltur jt11ntsst. lis sm•mt ùmtr·
ni/1er. Bien vieillir. a 11'ts1 donc pas /al// hre jrunt que sol'Oir Il' rl')tl'r. En
l'occurrence, c'tst savoir Tl'Cevo1r la 1•ie comme ®11 tt commt prisent. Cert être
ptismt. le philosophe t.1arti11 lll'idrggrr explique cria quand il park d'• h.tbi-
ter l'existence •. Bien vttiliir, c'est ürt capabk d~1ab1ttr tous ks âgts tk sa 11tt:
f'mjima. Io jt'llnesst. Inge adulu tt Io 1•itrlltsse. les perso11nts qui vitillissmt
bim nt som pas obsédées par les ituo111•b1imri dt l'âge - il)' ma 1011jo11rs. Elles
0111 comme principat souri dl' dl'meurl'r dans Io vit tt dans l'i111el/igma. Fr
tilts m so111 ricompmsüs m fauo1111om les jours des dkout'trtfs i11ullectuelles,
affectives. smt1mmt11les. éU.t111it-e111. •

> DANIELE QUINODOZ


Psychanalyste, auteur de « Vieillir, une découverte »
(Ed. PUF). L' ÉQUILIBRE DE CINQ PILI ERS
« Prem1èrtmt111, 811'11 /lletlftr. t"tst 111eillrr m bo1111e sa111i. la sa111è rst la
LE VIEILLISSEMENT PEUT ~TRE UNE EXPÉRIENCE F~CON DE première condition d'un 11ieilliJsement dit " réus~i •. liute11t1on portée a11-
• Pour aimtr nos rides et 11os rlm•l'w: bl1111rs. il tst importr/111 din'Oir m inrigru jourrllu11 aux 11r1it•11rs physiques l'i i11ttllel'luelles, a l'équilibre alimt111airt,
ks differents tiges tU no'" 1ù, sam idioltser 111 di11if?,Tl'r k pas;i. Selon moi. er d 'unt manière élargie à Io prit•ention et à L'idurotio11 en sami est lt Signe
11itillir tst un rm11otL de mimorisarion tt dt ams/ruction · 11011s m101zs 1019011rs 1•isiblr que la soctilé 1011u mtièrt se préoccupe de ptive111r la puu d'a1110110-
un avenir dev11111 110111, mime sil do11 hrr- bref. el nous con1m11om dutqut jour m1t. 2. • Bil'n vieillir • som so111'i ji11m1rur, di1u lïmporr1111u d'lfllblir 1111
dïmlfllltr notrr vit. Dt plus. nous pout'OllS rompmur 01•rc notre 1ialiti i111eme. bilan jinanril'r (rrlraill', pmsion, iparg11e, bims immobiliers, ass11ra11ce-vll',
imotiomu/le, fts op1i11ttks qui' nous perrilJ111. fi si1g11 s11r111111 dërrt f'11r1mx de >1tcressio11, do11111ion ... ) al'tc so11 ba11q11iu, son notaire, sott assureur er w
soi, dl' sm'<Jtr sr passionner .1 famille. 3. • Bien vieillir • dans 1111 logement qui pourra hre aminagi pour
}t t"rOIS l/111' c/1110111 lltlÎI tl/'eC jiurr fi1rr à wu lr-e11111elle puu d'a111011om1t. 4. • Bien t•if'lllir • dAm 1111
rlts dons. se> ruhesses pl'rson- 1'111•1l'Olllll'11Jtnt >01·1al tt culr11reL riche en 11rtÎ1•1tès l'i m Tl'larrons l111ma111n
11elks. Ne perrlons mrrout pas l'tuime dl' soi l'l IÏ11111ge q11e 11011s do1111om aux 1111tres dipr11de111 nt grande
nom umpi a e11Ner au~: deJ pt1rrie tU /'111ilt1i soc111le que 1101tS romert'Ons d1ns la 11ie 11prts le trttt'ilil.
a11'"s, a rmirr q11e l'l1erbl' llénb'Olnt, ror11e.r, renrontre.r, .rnitt lr.r r11nditi1111s clis d'ttne ren'tlÎll' rimsu.
t'>t plus t'l'tU ailleurs. Au- Er e1!fi11, 5. • 13i<'n vieillir • dam son corps et dons >Il the. li es/ esu11tirl de
jourd'hui, j'ai 75 am l'i des préstrl'tr /'esrime que lim a de soi, d'accrptrr dl' vieillir l'i /11 perspecrÎl'I' de
ndt'1, mais je peux les a1111er 11101mr mais de g11rdtr dl's pmjns po11r tnuus les h11prs de la 11ie m m·cueillmtt
a1u,i parr:e que mon e111011- t11111ts ln t'1•0/111iom phyS1q11es et soooln A 65 ans, 20 a1111les d'espim11re de
mge les aimt. 1•it n1111o_)'mne l11issmt la pla1·e pour dr 11ombre1~t: projen. • •

Philo~ophi<· praliqt (' ï l


Au fil de nos vies

I • \
ensee vien a nous
Quoi de neuf du côté des médias, de la culture, des arts?
Voici matière à éveiller nos consciences et à nous ouvrir au monde.
Par Erit' Sartr~

CINÉMA THÉÂTRE

Secrets de famille Femmes au bord de la crise de nerf


En famille, on se soutient. Gabrielle abuse du Lexomil, I/
En famille, on se déchire... avalé à grandes lampées
Suite à la disparition de leur d'Armagnac et enchaine les \ :1 l1•1·jp 1A'llll'l,.Îl'I'

père, les trois filles Weston amours catastrophiques avec de I':"'· 111 \!'bill• I'- li- .a alifo

se retrouvent apres plus,eurs beaux mufles qui la laissent sur


années de séparation, dans le carreau. Loulou se fout des
leur maison familiale. C'est autres, et n'aime que son fils.
là qu'elles sont à nouveau Quant à Hélene elle est au bord
réunies avec la mère de l'implosion et tente déses-
paranoïaque et lunatique pérément de donner le change
qui les a élevées. A cette par un optimisme forcené. Ces
occasion, des secrets et des trois femmes. qui se sont de
rancœurs trop longtemps prime abord regardées en chien l Jn 'f t>tnp:; (lt> Chien
gardés vont brusquement
refaire surface... De très
belles scènes de confronta-
de faience. vont finalement se
donner un sacré coup de main
pour traverser une période
(J1 t11r lh1t
....
_.,.._._,...,..... _._
.... ,,._ ..., ......
. ... .
..w ......,
Je rn ll<nt~h;iml

tions entre Meryl Streep et délicate de leur vie, sous l'œil


Julia Roberts qui s'imposent narquois d'un garçon de café en pleine cnse de misogynie aigue Ce qui
toutes deux encore comme s'annonçait comme une journée pourrie à tous points de vue. deviendra
de très grandes actrices du cinéma américain. un des moments les plus Joyeux de leur existence.

• Un été a Osage County 1, film americain de John Wells avec Meryl ~ Un temps de chien>. pièce de Brigitte Buc. mise en scène par Jean
Streep, Julia Roberts. Ewan McGregor. en sol/es le 26 février 2014. Bouchaud et Gersende Michel avec Valérie Lemercier. Pascale Arbi/lot,
Patrick Catalifo. Mélanie Bernier. au Théâtre Montparnosse,jusqu'au 16
mars 2014.
FESTIVAL

Philo au cœur des vignes LECTURE


l'équipe du festival Phtlosophia vous
accueillera a Saint-Emilion. du 14 au 18 Philosopher l'entreprise
mar 2014, pour participer a la procharne Le monde de l'entreprise neglige trop la
édition de celte fête de la philosophie part humaine de son capital. Afin de ren- SAS EL < BARTH
au cœur d'un magnifique vignoble. Le YA N "' -<CO~· MARTIN
verser cette tendance, ce dialogue sans •
festival est devenu en quelques années un événement phare de la culture concessions qui vient de sortir en librairies La \l anager
en Aquitarne. Il propose pendant plusieurs jours des conférences, des ren- confronte le discours du management à et le Philosophe
contres. des débats, des lectures, mais également des degustatlons, des celui de la philosophie. Passionnant ! 1( 1 ... If •• , ' fJ>llf,llOf

balades philo. des ciné conférences. des expositions et même des ateliers 1 • 11 tl "'" J fu

philo à destination des plus Jeunes. En 2014 le thème retenu est l'Amour, •La Manager et le Philosophe Femmes et
de quoi lui donner une dimension • tous publics .. hommes dans l'entreprise: les nouveaux
Festival Ph1losophia (Assoc1at1on Idées Nouvelles), sous la direction d'Eric défis ~par Isabelle Barth et Yann-Hervé .... -....
Le Col/en. www.festival-philosophta.com Martin, Le Passeur Editeur. •

72 Pltilosopli i<' pratiq tu·


PhilosopJ!!!

es mots
Sélection par notre rédaction des essais, romans et livres, qui méritent votre attention,
dans ou hors du champ purement philosophique.

• les clés de la philosophie • Au cœur du monde • la philo en BD


C"est un• longt e epopee engagee depu1 l'Anllq 11· Pierre Rabr a 111ngt Oue rE. po. id t Gaston tl C 1a e
te. qui se poursuit encore ans a la fin des annees Brown à la question du seris de
aujourd·hu1. une aventure 1950. lorsqu'il dec1de la vie ? P~urquoi Rantanplan est
pleine de passions. de revoltes. de se soustraire P<JI le me1lle1J1 des chiens de garde
de revirements et de coups un retour a la terre, a la contre les df'.\l1res des gourous 7
de génie Telle est l'h1sto1re c1vdisat1on hors soi qu'ont En quoi Mr A. supcrheros impla-
de la phllosop1ie, vue et commence a dessiner cable et par1w· ilQUl est-1 ul1•a-
U. PWS BEll.E
racontée par Luc Ferry · une sous ses yeux ce oue ltbéral ? Comment les creatures
HISTOIRE
conquete obsllnee. menee au l'on nommera plus tard de Mana ra ont-el es anucipe h
PHLDSDPMŒ hl des siecles par une po1gnee les Trente Glorieuses 1berat1or de la ·erine? Peut on
d'explorateurs qui, soudain, En France. 11 contemple lutter cor tre l'absurd1te de la VIC
--- trouvent une nouvelle del pour un triste spectacle : aux à coups de sandwichs au thon'
donner un sens a la condition humaine et bouleversent champs comme a l'usine, B envenue dans un l:vre ou phi
fondanentalement notre maniere de penser Pourquoi l'homme es1 inv te a losoph1e et bande dessmee s' n
et quand s'est·on mis a philosopher? Comment les accepter une forme d·aneantissement personnel a terpt'llcnt pour offrir chacune a
grands concepts se sont ils succedt au fil des s1ccles? seule fin que tourne la machine économique. Au fil des leur manière, quelques elements
Comment rependre a notre desarro1 face a un monde experiences. une e111dence s'impose : seul le choix de de repense ,1 la question du (non)
qui, une fois encore. nous glisse entre les doigts? Par la moderat1on de nos besoins et desirs, le choix d'une sens de l.J vie Ou, pour être plus
l'amour. suljgère le philosophe. ce concept a la fois s1 sobriete liberatrice et volonta1rement consentie, per prec s. du nonsense. a l'argla1se.
banal et si complexe, susceptible de rous offrir une mettra de rompre avec cet ordre anthropophage ap c"est ù-Oire d'une forme d'humour
meilleure comprehens1on de notre temps. et peut-être pelé• mondiOliS()tlOn •. A ns1 pourrons-nous rerrettre empruntant a l'absurde sans s'y
de nous mêmes. l'humain el la nature illl cœur de nos préoccupations. laisser emprisonner, •ecotJrant
• Lo plus b<!ffe h1sto11e de fa ohilosoph1e, par Luc Ferry et redonner enf n au monde légereté et SJveur. au) 1nvers1ons logiques sans en
et Cfauoe Cape/1er. Ed1ti0ns Roben Laffont. 429 pog<'S, • Vers la sobr1ete heureuse • de PIC!rre Rabhi, Actes taire un sy-;teMe. et, dans tous
21,50 c. Sud Editions, 163 pages. 6,10 €. les cas. nous invitant a sourire Et
a rel ech1 De quoi. en sol"lme.
donner un sens a la vie
l ' Homme • Repasser le Bac Philo ?
de l'Année Et si vous repassiez le Bnc Philo en 2014 pour
François. premier p<lpe Jésuite votre unique pla1s1r ? La lecture de cet ouvrage
d'Amerique latine, intrigue, très bien mene vous per rieltr a de vous replonger
fascine et suscite des inter dans le programme de philosophie de terminale
rogations au-dela du monde avec délectallon
• catholiqu(I. Avec une grnnde ou tout s1mple-
liberte de ton. Henri Madelin, men1 de faire
Jesu1te écla ré et respette, rev1ser les lyceens
ancien Provincial de France. bacheliers de
interroge par Caroline P1go111, votre entour age.
spec1ailste du Vatican. dévoile • Bac Philosophie
les d1fferents visages du 265 successeur de Pierre. Ils 2014 paur les
nous font decouvnr un être emouvant. .iuss1 poh11que que
cha11smat1que ll'eme dans l'int1m1te et touiours surpic'Oiint. ---
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nuls • de Chnst1on
Godin, Editions
c Ainsi fait ,, •est l'ouvrage cle pour decouvnr la personna· --·- Generales First.
Collection • Bac
•Lo vie a-t-elle un sens ? Bonde
dessrnce et phllasoph1c , par
hie de ce pape conquer ant venu du bout du mond(I
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Pion. 218 pages, 19.90 C.
-- en poche>.
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Sven Ortoli, Editons Ph osoph e
magazme, 112 pages i9.50 € •

Pltil11soplti(• praliqt11· 1·;


Débat d ,idées


Si l'on pose la question de la nécessité de l'enseignement de la philosophie à certains lyceens. il est probable
que la réponse ne soit pas unanime. Pourtant, cet enseignement n'a jamais éte remis en question en France.
et ce quel que soit le gouvernement en place. La nécessité semble donc avoir été prouvée à des époques
différentes. même si les critiques existent bel et bien.
- - -------
a philmophit <»l obligacoirc

L dan, rc.:n,cignemcnr depuis


N.1poléon, en 1808 cx.\Ctc-
ment. Un.: belle comrance au fil des
année,. Cd.1 , ·expliqu<" p.tr le fair
que la philmophie de:' Lumic'rè., <l
parricipt acti\'erncnt ;, l'avèncmenr
de la Con,tirmion et ;. b Dêd.1r.1
rion des Droits de l'Homme. Selon
CC C0Ut31H, le cirnycn rr.111ç1i\ \C

doit d'être actif cc lihrc d 'exprimer


se' opinion,. De~ opinions formée~
gr.icc à la libc.:n~ de pensé<-. r li Il dc.-.
ohjecrif, de b philosophic.:. l 'cnsci-
gncmcnt de Id philo;ophi<: c>t dont
un héri1.1ge rcvolu1ionnaire.

Utilité ou nécessité

, .. L:cn-cignenKnt de la philosophie
peut parfoi, être considéré comme
utile, 'crvant donc à remplir c<:r-
tains objectifs donnés, mais cous ne
s'accordcni pa.s à dire qu'il csr • nl-
ces;a1re •.

Dans la vie quoridicnnc, on pour-


• t • •
ran pcni.cr que n C>I nece;sa1re que
<..C qui comrihuc .rn nuinricn dc la
vic, à nm bc;,oins prinuire>. .ilimen-
1ain.-~. génériques, en href, les néces·
sir6 dires narurdlc.. On rcrrouvc

Selon une circulaire française de


!'Education nationale, la philo-
sophie est c /'apprentissage de
la liberté par l'exercice de la
reflexion ...

ï4 Philosophie pratiq11('
Philosopl!!!
BERGSON li L~t évident que lorsque la décision nisrrcs de l'Éducacion one admi~ ce ::: • LE HASARD ET LA NÉCESSITÉ :
de l'cnseigncmenc de la philomphie principe depuis Napoléon. Ccne :::; ESSAI SUR LA PHILOSOPHIE
• Ce n'est pas une nécessité
a été prise, c'~t qu'elle i.cmblait né- utilité a d'ailleurs été soulignée de •C NATURELLE DE LA BIOLOGIE
d'ordre physique, c'est une
cessaire au sens philosophique du puis la nuic des temps. !:,coutons MODERNE •
nécessité logique qui s'attache à la
proposition suivante: deux corps terme. Et ccm: opinion a perduré Cicéron : • la cuitu" dr l'âme, àst la Cet ouvrage de
ne sauraient occuper en même à travers les temps cc les ministères. ph1/asoph1t: c'est ellt q111 extirpe radi- Jacques Monod est
temps le même /leu. L'affirmation Ceire approche e~c donc considfrée ralemmt kt vices, met les dmrs m tt,11 considéré comme
contraire renferme une absurdité comme: absolumem tndispensable. de recevoir lts semenur, leur co11Jie. tt majeur dans la
qu'aucune expérience concevable pour ainsi di"· ûme a qui, unt fais philosophie des
ne réussirait à dissiper. " sciences. En réalité, la
La nécc:&Sité est de nos jou~ en Ji1yfappé, jettera la plus t1bo11danu
nécessité est Ici pré-
philosophie une notion qui e~t du des récoltes '"
texte à mettre en lumière le hasard
domaine de la logique ec de:: la méta-
DÉFINITION DE VICTOR COUSIN
• seule source nouveauté dans la
physique. En mathématiques, il C>t l 'objcctif premier érait donc de for- b/osphére, le hasard, le seul hasard
(XVII ' SIÈCLE)
nécc;sairc qu'un carré ait quatre cô- mer des citoyens capables de pcn~er à la racine du prodigieux édifice de
•Le caractère d'un fait necessaire tés, car cela découle d'un r.1isonne- par eux-mêmes sans mbir des in- l'évolution : cette notion centrale
est de ne pas s'arrêter. d'être au- me11t logique basé wr la géométrie. Aucnccs nocives. Au fil du temps. il de la biologie moderne n'est plus
jourd'hui et demain encore, d'être La nécessiré esc d'ailleurs le mode de a écé considéré que ccc accès à des aujourd'hui une hypothése. »
sans cesse et d'être partout. La raisonnement du di!><.Ours 1>ciell!i- auteurs que nombre de jeune:. nc li-
nécessité d'une idée, d'une loi im-
fique.
plique Io domination de cette idée,
de cette loi dans toute l'etendue de
« Tout homme a naturellement droit à tout ce qui lui
Hisroriquemenr, la nécessiré s'op- est nécessaire. » (Jean-Jacques Rousseau)
la durée, tant que l'esprit humain
subsiste." pose à J,1 contingence:. Aimi, si je
choisis de m'a<i.eoir sur un banc raicm jamais consticuc une véritable culcure gé11frdle fau mujou~ parue
dans la rue, il esc conringenr que opporcunité. et que cela p;trticipe à des cursus de~ écoles formant le>
ain~i dlel Jcan-Ja<.qucs Rou!»cau t:C banc soit celui qlu ait écé inscaUé la fameuse lulcurc générale. élites. Un héritage des ancienne'
cetre norion : • Tour hnmme n 1111 hier par la mairie. La contingence humanit6 où la culture générale se
111relle111ent droit à tolll u qui !111 est se situe dam le monde du po!»iblc : Éducation et culture de,•aic d'être im:ulquéc aux enfant"
néceS!f1tre "· De nos jours, on peut j'aurab pu m'a~seoir sur un banc an- mais pas sculcmcnr, la cultun.· pou-
générale
aim1 prendre: l'exempk du droit .tu uen. ÜJns le monde de la pensée. la vant s'acquérir couc au long d'une
logement qui e\f considéré en poli- nécessité csc indi~soluhlcmcnt liée it I~ politique de l'éducatinn fran- vie.
tique ~odalc <.omrne une nlx:<:....,ité. la rationalité. ç..iisc a toujours fait la pan bdlc à la
Dans ccrtc acception, il c;t hicn culcure générale. Portée aux nues ou Victor Cousin en 1840 permec à
clair que Lt • philo " n'ot p.ts \triuc- Con;idércr que l'cn>c.:igncmcnt de l.1 vouées aux gémonies, l.i philo\Ophic d'être <:rucignéc en
mcnc nécc~\ain: à notre 'urvic. ph ilosoph k cH u nt: néce"ité rdhc: cccte fa- français au lieu du latin, et affirme
bien évidemment de lllCU\C.'. " ut philosophie urr tum les culres
> De la nécessité 1opinion, d'un sam u mertre 1111 serr•ice d'aucun
En dfot, la notion de nétc,~ité a une désir politique dew< m p11rtirulin N'rrt·re pm lit
définition bien préche en philoso- cc non pas de une noble mwion et ne srr.111-a pas
phie. Si cela signifie couramment la nécessité 1111 tl1111ger et 1111 malheur public que

un élément qui ~·impo~c <le façon ph1looopl11que. d'altérer lt rnmctèrr d'1111 pareil m-
irrémi!>.sible. rn mJIÎ~re philoso- uignemmt ? Que d(l•imdm11 alors
phiqut', il s'agit plutôt du caractC::rc >De l'utilité l'u11itl 11a1ionale ? •. Il c" comid.:ré
d'une cho\c qui ne pt:ut ne pas être:. On peur en re- en France comme le fondau:ur de
ou ne pcut nc pa~ êm: aurremcn1. vanche penser la rradition de' érndc\ d'hi,toirc de
Ainsi, c'eH • une n.:Cessicé de mou- que l'emeigne- la phiJo,ophie et le réformacèur de
rir "• c.tr l.1 mort c:M int'.·vit.1blc. li mu1t de la philo- l'cn~<:ignemcnt phiJo,ophiquc d.1m.
peur donc s'agir d'une contrainte à sophie est urik-. cc les lycées.
laquelle il <'St impo"ible d'.'ch.1pper. 111.rnircstcmcnr, lt"> mi-
UNE QUESTION D'ÂGE ?
On peut se poser la question de
savoir si justement aborder la
question philosophique ou son
histoire n'est finalement pas très
accessible à des lycéens. Une po-
sition qui se défend, mais pas long·
temps. En effet, le fait d'avoir déjà
abordé la question de la c philo •,
même de façon contrainte, permet
de ne pas être effrayé de discuter
de certains sujets, et pour certains
de reprendre contact avec la philo-
sophie des années plus tard .

si non, pourquoi aborder Io maché-


mat iqucs. IJ géométrie ou d'a111rcs
matières qui ne seront peuc-êcre pas
importantes dans la vie profession-
nelle fucure des lycéen; ?

La d écisio n de ne plu; imposer de


resc de culcu re générale au concours
d'en trée de Science\ Po a d'ai lleurs
fuir couler beaucoup d'encre. On le
loait, ccttt'. décision a été pris<'. d u fa it
0

de la polietque d ouverwre d e l'école


à des jeunes n' ayrnt pas évolué d ans
des milieux favorisés, ou c:n p rove-
nance des cicés, q ui ne d isposa ient
p.ts pour la plupart d<."S outils de
méthode pour présenter cc ccsc. A
l'époque, le minbtrc de la Fonctio n
puhl ique avai t parlé dt'. • discrimmn-
11011 im•tsibk. jU>tifiam de cc rai t la
>upprcssion du test.

Les véritables buts


de l'enseignement laïc
IJ 1éri1agc révolut ionn.Lirc •t décidé
de la néct"ssitc de l'emeignem em
philosophique afi n de former des
citoyens éclairés ec fo rmés à la ré-
Acxion pcrsonndlc. I:Education
Nationale a d'ailleurs gardé cerce
« La philosophie ne sert qu'à réfuter la philosophie. » (Willem Bilderdijk) phr.tse d'une circulaire de 1922 : la
phil osophie est• /'npprmrissagr dr ln
Cerre culrure gé néra le a forcement ameurs, tel\ Pierre Bourd ieu, qui parriculièremenr dan ' lt's socit'téç liberti pnr l'rxrrcicr de ln reflexion •.
été crit iquée ce• dern ières année;, voienc en die «ncorc une man ière mu h icul tu relie;. O n retrouve ici l'idc'.-e <le Dc;ca rces
d u fa ir qu'elle ne correspondrait de procéder à une d iKrim inatio n sur l'éd uca tion • Lr but drs études
p lu> à un m onde q ui nécessi te plus •ocialc. Plus n'.-ccmmcm, c'c>1 Nicola.s Sar- doit bu dr diriger l'rsp1it de 11w11ièrr
de ;pécialisres que de généralistes. kozy qui critiquait une <:'preuve de à ce qu'il porte des jugements solidN rr
-fout com me en médecine, où les I.:aurrc reproche porte mrcouc sur synthèse d'u n concours de la fo nc- 1•mis mr 1111/f cr qui sr pri>r11tr à lui •.
généralbces o nr de moins en moins le faic que la culrure générale reste cion publique, porcam sur • La
de popu larité che1 les jeu ne\ éru- essentiellement cchnoccn1riquc, Princesse de Clèns •. En cffc r, es t-il U-tcc capacicé de jugement permet
dia11C\. Pou rranr, cer enseignem enr q u'elle n'est pa' véritablement utile l un fonctionnaire d'avoir ac- d'adoprer une position cri rique par
a perduré, alors qu'il a été rem is en u niverselle, ignoran t les autres cès à cet ouvrage ? Pmbahlcmcnt rapport à des leçons routes fai tes,
cause à de multiples reprises. Li cu lrure;, ains1 que certains gro upes, que non. Mais CM-CC n&:c.sairc en mais aussi par r-.ipport aux croyances
prin cipale critique a été faite par les comme les fem mes. Cela se pmc renn e d'éducarion? Sans douce. Ou cc religions. Cette approche ' e mhlc
76 'l 11 os 1p l lit' pral 1 •

PhilosoP.hie pratique

individuelle, mais doic aussi avoir ET AILLEURS ?


une ponée finale qui esc le bien de la
La France constitue une excep-
coll1:ctivité. Un appn:ntissagt: qu i va tion en matière d'enseignement
aussi dans le sens de l'égalité emre philosophique, au niveau du lycée.
Je; citoyens d'origine; d iverses. Huit heures hebdomadaires pour
les séries littérai res. quatre en
L'cnseignemenr a pourtant subi une ES. trois en S, et deux en voie
rransformacion au début des années technologique. Non seulement elle
70 pour passer à un pro gram me est obligatoire, mals elle est l'une
par notions ou thèmes. li contribue des épreuves les plus redoutées
du baccalauréat. Il s'agit d'une
bien cmcndu à la répurnrion de l'in -
matière obligatoire dans les pays
rdkcrualismc françai>, et a :-ans au- latins européens essentiellement,
cun douce éré à l'origine de la créa- mai.s à y regarder de plus près,
cion des cafés-philo, des émissions il s'agit plus d'éducation civique
cc magazines de philosophie. En ou d'histoire de la philosophie.
France, il n'est pas nécc~.1irc d'.ivoir A l'exception du Portugal, dont
un doctorat pour se ;entir concerné !'enseignement est très proche du
par une marièrc que l'on a abordé à nôtre. Ailleurs, la matière fait géné-
l'âge de 17 an>. ralement partie des options, sauf
en Grande-Bretagne (et aux USA)
où elle ne fait pas du tout partie de
Un enseignement l'enseignement secondaire.
difficile
Enseigner e~t un métier difficile cr ciculit:r pt:uc être d ifficile, m;tmc s'il
si la vocarion C>t pn.:>enrc, la péda- faut bien entendu être compn'hcn-
« Aucune philosophie n'a jamais pu mettre fin à la
gogie doit parfois se travailler, cha- sifs par rapport à des êtres qui sonc
cun n'écam pas nacurcllcmem doué philosophie et pourtant c'est là le voeu secret de encore .1ux prémices de leur vie.
pour transmercre son savoir. L.:idée toute philosophie. » (Georges Gusdorf)
d'origine de l'enseignement philo- Soyon; donc attentifs au cémoign.igc
sophique étaie de former les jeunes effet de tra\'<lil ler dans le se ns de la L.:.tutre problème souvenc évoqué de cc professeur de philo, Marc
à la réflexion personnelle. Une idée liberté d'esprit de couc un chacun. par les professeurs eux-mêmes ai n- Bourrdy, ancien insrirmcur : • C'est
qui se rapproche de: l'cnscigncmcnc D'autant qut' cd.t oblige aussi à si que par Io .inaly;rc:s est q uc les 11n( gage111'(, da111 C(f/( disâplùu si
des grands philosophes grca; J leurs rédiger er forme à la mérhodc de élèves d..- rcrminale doivent quand ha11ummt abstraire, dr s'en t~11ir 1111
di;dplCll. )J famru>e db;Crtd tion qui permet même arnir un niveau convenable verb(. IL y fo111 soit 1111 (.>t:aptiormrl
d'acquérir un minimum de capaci- pou r pouvoir s'iméresscr à la philo- raknr d'orateur. soit des élè1•rs rrrangr-
Sau r que de nos joun, il cM .1ssc1 té d 'an.1lyse, une capdcité lllilc dan\ sophie e t ,1voir déjà .1cqui1 dans le~ mmt soumis 1111 ri111el. .. fi sm1blr q11 ii
complexe pour un prot\.-sseur d'en- la vie. y compris professionnelle. années passées les règles principales vo11lmr trop bm1 foire. on n'ait comer-
rralner se.s élèves pour une épreuve C'e\t donc la forme qui pêche plu\ comme l.1 maltri>e de la rédacrion 1>11111e l'rtpru dime discipli11r, snn (S·
du baccalauréa t cc de leur laisser le que le fond. car il est important que de tCX!t!> Jin;i que J'urgani>ation smu. acrr,ublr seulemmt 1i cmx qui
loisir de s'exprimer surrout lorsqu'il le; élève~ qui souhairenc ;'exprimer de sa pensée. Cela csr souvenr le cas pm11e11r m humer les mbri/s arôme1...
s'agit d' une cla;sc <le 35 élèvci.. L.:cn- pui»cnt le foire ;am que cela m: hcureuscmem, mai> pas coujour> et Il ûzgit b1m dinitur rUJ élèves aCl'tlr
scignemenc se borne donc parfoi> à ml-ne au désordre généralbé. alors, cet cnseigncmcnr un peu p:ir- disriplint et 11011 tir ln éblouir. 1111 srns
un monologut' profe;sor,11 .tu cour; liuéml du temu... fi pamir m tour
duquel les lycfrm écrivent ;ans cc»c ms nicrmurr de jouer sur les focrrzm
pendant une heure p<>ur cmuicc SllÏl'fllll> : déblayer les problèmes dr
étudier par co.:ur certains élémcrm, 1JOcabula1rr, déjouer le.r reprérentations
dans le bue d'obtenir une noce cor- prrmières des tlh•es, relier les mterro
recte à leur épreuve de fin d'année. gatums plnlosophiques aux problèmes
Autane dire que l'on se trouve, p.tr la nctueb (st111J que u soit pour 11111.int
force des frénemcms, en complète sy;tb1111tiq11e), rythmer ln sé1111u, la
contradiction avec l'esp rit m<'mc de nourrir d'exemples et tle sit111111011s. •
la décision prÏ!><' par J.., précur;rnrs.
• La philosophie est aujourd'hui né-
(
Pas de remi se ~css.1irc et u<ilc pour former 1.i ré-
Acx ion de jcunc~ adulte~ en devenir,
en question
m.1 i' encore f.tuc-il ,\1d,1ptcr .1u pu-
Il n'y a pas de remise en quescion
I blic lycéen du XX I' siècle cc se de-
sur le rond, >ur le bien-fondé d'cn -
'cigncr la philosophie qui ;,c veut en
- . ,/
m.indcr si une seu le .tnnée d'C:mde
en term inale est suffüance. •
Pt.ile -.01 h ,. , .l •'I u· 77
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nous a1 ent-ils àmieux vivre ?


Qu'est-ce qui pousse les hommes et femmes à chercher des réponses philosophiques dans leur quête du Graal,
du sens de la vie, du bonheur et de la sérénité? La philosophie apporte-t-elle du bien à l'existence?
Enquête pour comprendre.

ciens. Les conférence\ renconrrent .tyurvédiqut". de médiracion ou de


le Oalaï Lama est considéré yoga, nombreux ;one aujourd·hui
un vrai succès auprès du grand pu-
comrM un philosophe des
temps modernes par blic. Des cabinets en philosophie le, amateur.> cr le' praciquams de ce
ses adeptes. one même ouvert, ec ccnains ne se rypc de philo;oph1c; de vi,•re sou-
cachent pa\ d'être fom de Ht:gd vent impirée' du bouddhisme.
comme on peuc l'èrre des Bcacles.
Les adeptes de la médication confir-
Lt religion ou les rdigions ont per- mcrom que cela rnm111uc réel
du bien des adepces. mais le besoin lcmenr une aide, un mieux-être
de comprendn:, voire de uoirc pour ré>btcr à un monde de sire-.\
n'a pas disparu pour aucant. Les er de d ifficultés. Cet attrait pour k
hommes \e som ;ouvent détournés monde a;i,uique est rdarivcml·nr
des églises, mais pas du questionne- neuf, er l'on peur dir<' qu'il dC:-
ment. l.:crwic de vivre mieux dam coulc directement de la facilité de;
mu~ les sens du terme C'it bien pré- voyagô qui one pnmi\ de nouvelle,
ocnrc, aujourd'hui comme hier. appn><hc, dn c.:ulturt·> étrangl: tt·'·
dei média' éga lement qui one pu
Le succès moderne de la mettre en valeur le'> n.uiom loin-
rainc:,. lt'ur~ c..:rc.1~· ..tnl'c~. m.ii~ au)'i
philosophie asiatique
de'> P·'Y' c..ommc le Tih.:1 ou k Bou
Que l'homme 101t à la recherche rh.tn, \,Ill\ ouhlier IJ figure emhlé-
du mieux-être, et même du bon- m.tti<juc du Dai.fi Ltma.
heur, voici une recherc.he bien
compréhemiblc. Le; voies pour y Le renouveau des Grecs
parvenir ne oonc pa; impènécrablcs.
mais clairement spécifique> :i ch.1- l.l·1 philmophcs grec\ onr be.tu
cun. Cerœ recherche pa~e par de• êt rc qualifie> d Anucm. il' >Ont
orienrarions a-;scr concrète~ et une pourtant d'une grande moderniré.
cnvk de prendre >Oin de son c..orp;. De plu,, il c't wur :i fait logi4u~
;ilions, crc. La recherche du sem de le; ma"age~. les cour.> de ~port, les qu'ils soi~nr mis ~ l'honneur p.tr le'

L
a philcm>phie re;re rrès vi-
vante en France. De par le; la vie ;e limite parfoi> j la recherche nouvel les disciplines de médecine Franç.ti' du XXI ,ïcdt· d.1m kur
philosopheç vivant; bien en- du bien-être. mais cela participe ac- naturelle fonr florès avec un grnnd recherch~ du mieux vivre. rn effrr.
tendu, mais au>:>i par une rr,1didon iivcmcnc aux recherche; menées par succès, suivanr souvcm des phéno- Epinècc. Epkure, ~énl-quc ou Marc
aujourd'hui séculaire et qui prend Jcç contcmporaim. mènes de mode. Aurèle ont fair de cc 1hi:me l'un dc'>
ses racines dans l'hérirngc gréco-la- fondement' de kuf\ pcn...:r\.
tin européen. Notre société est im- Les français se passionnenr au- La 1ociéré individuali~rc conrcm-
prégnée de ces valeurs trdJtsmiS<."> jourd'hui pour les parution; d'ou- por.1inc a aussi tendance j >'ouvrir Evidcmmcm, il e'>l tentJnt de \C
et renouvelées, cc qui explique le vragc.s dcdiés à Platon, à SénL"quc, à à d'autres cultures, en paniculicr concentrer sur quelques max111w'
succès de cert.1incs émis;io111, cxpo- Epicure, rcdécouvr.101 b grand\ .rn- a~iatiqucs. Qu'il s"agi11c de mass.1gc ou principes de 1.1gc,,c, mais il

Philo~' pl 1 pr.t'-'I'-'' i~)


Question de fond

\'Cr au-dc<.\U\ de la mèlee afin de ne ILS ONT DIT•••


P"' cédu ~ l'impulsivité, une fa~~lll • Epicure : • De même que la
d"è1rc qui c•l coujour. d·accualite médecine n'est d'aucun profit si
aujourd'hui elle ne chosse pas la souffrance du
corps, Io phllosophle est inutile si
> MARC AUR~LE elle ne chosse pas la souffrance de
ET L E DI EU INTÉRIEUR l'esprit.• •
l CmJ'<'rcUr /\1Jrç Aurèle a égale· • Comte-Sponvllle: «Celui qui
prétend qu'il n'est pas encore
ment emc>gnc ccltc philo>ophk
prêt pour Io philosophie, ou qu'au
de IJ \Jgc'"'· Pour lui. phiJo,nphcr •
contraire Il est trop tard pour lu/,
pcrmctui1 dc \dllcr sur son Dieu et comme celui qui dit qu'il est
ou ~ur <on démon intérieur. Ct· trop jeune ou trop vieux pour le
dirigcJlll fui Alb\t philowph~ srnt bonheur•.
ctcn , et ~pict~lc l'un dc <c< maitrc< • Gandhi: •le bonheur. c'est
à pcn'<r \.1 pcn-.éc '"' toujour. mo· lorsque vos actes sont en occord
dern<· J;. <·ncorl' : \lH<' <:n suivant la ovec vos poroles •.
Loi Je Li l\..u ure, 'e concentrer •Ur • Louis Pauwels : «La philosophie,
lc préscn1, ni: pas êrrc fora lisre, mais pour quoi foire ? Povr nous foire. •
.1u cono.aire p.lf\'cnir :i maîu i°"'r uni:
prJnquc, une conduire pcrmeuant d.111s IJ vie professionnelle. Chaque
de mener :i l'h.1rmonic intérieure. hnn11n1.· ....,, mfinimem p..:ii1 sous le
rcg.1rd de IJ n.11ure et de l"Hi.<rnire.
li pourrJit JU\\Î impircr certains mJi' chacun a ,;i pla<ec, il participe
1.hefs d'L'.ut\ de par le mondc. lui au 111011\ctlll'nt glohal, mai< mi.:ux
qui .l goll\ané sur l'empire Rn· cnwrc 11 lt· comprt·nd. La mort n\-st
m.1111. et imi~1.1i1 sur lïnrerroga· dont p1s le néant . mais parcit:ÏJk' au
11011 1><=rmJn1.·ntc que dcv.iit '1\'oir rcnnuvdlcnwm de l'univers.
mut dief polioquc : '3\-0tr si \Oil
Jmhilinn t."\I d 'olm:nir le poll\nir, >S~N ÈQUE
ou <l'ê1rc à même de rêAéchir Cl l'rod1c dl· Caligula, pui~ de Nt•ron
d'.1g1r puur mener la cité wr; un .w.rnt d'êcrc é<...irté. Sénèque a ccrt.ti
diemin vcrtut•ux. Une quc;1ion qua ncmcm a"i"c ;\ dcs ;cènc, ditfü:ik">
plUI .11.Mi \C po<er à di,·ers niveaux ~ i111.igiocr. !.<.-.. titrt'S tic ccn;iim de
~ 1r-.1i1ê' ..one déjà de. kçom • Dt
Lr nr hmrrusr •, • Dr la bnn~ti dr L1
com icnt Je pouvoir ùppmpricr ne •, • De L1 mmqu1/JJ1i tb l'âmr •.
l ix·n,fr Ju philo<ophc pour pou- Mai' : ni dans Io • l f'ttm à l.11l"i·
voir la rqx·n~·r c1 l';a.ppliqucr à '-On /tu, • qu'il upo~ le: plm sa conL<:p·
propr.: l.1\ ou qucstionncmcm. Si tion de la philo10phie.
IJ philchl>phk antique çédui1. c'c\I
qu'dk <;cmble plus concrère. utile, ( c philo~phe !f~ abordahle a pour
plu~ f.1dk· J'.1pprochc. Il ,'agit de objc1 l'i lommc. li ne doit plu, 'c
travJilk·r 'ur l110mm1: en premier pr1.'o<cupcr de Dieu. mais tendre
lil-u .1fin de lhlngcr le monde. lui mêmt• "~" une \Crtu pJrfauc
.1fin qu'il pui,,e çurmonter les mi-
>SO C RATE ET LA LUCIDITÉ '
"'r" qut. s' J ha11en1 pour 1ut.. l .c
'><Kr te fornui1 '"' dt..ciples dAn) HJÎ ...1gc c't <'vidcmment r.1ri,,imc.
l'oh1<.xtil de le- rendre plus lucides mai, l'homme J'<'UI être un ..age cn
)Ur le momie qui Io cmouraic ;i.imi rn.uc·hl·. Ct• phtlo\ophc a une .1p-
que \Ur cux-mèmc-. On peut dire prcxhc prJ1ique Je la philo~ophil-,
qUl' IA philo.,.>phic il bqudle ;i.<pirc il t·\I r.ucmcnt d.111;, la 1héoric et \l'
le plu< gr.rnd nomhre est proche prfotturx· plu\ de la morale.
de Cel l'IL\t tgncmcm. L:s noUVCJUX
amact·urr; de philo ne vculcnc plus La philosophie
se hcrn-r d'1Jlw,inn\, ni se: comcn-
pour une élite ?
tcr d un cnrichi<~ment matériel.
U:l.i ne •utfi1 pas :i leur bonheur. La 1.c mieux ctre n'c!>C p.1:1 tou1oun l'oh ·
m~thod..- d..- qu<-,,tionncmcnt \OCra· jntil ul1im<· de" grand5 ~g~ que
1iquc a J'(>Ur ohje1 Je pouvoir s'éle- '"nt 'upposf, êtr.· Io philowpbt"'\.
80 'lt i losophie pr:1 I
Philoso~'1!!!

« Faire de la philosophie, c'est être en route ;


les questions en philosophie sont plus essentielles
que les réponses. » (Karl Jaspers)
française. li faut reconnaître que lcs comme celui des origines de la vie
acrifs n'ont plus vraimenr de 1c111ps ou la peur de la mon. Le but des

à consacrer à la réflexion. philosophes est plutôt de devenir
meilleuf\ et le mieux-être est de cc
Prendre du recul fait une cot~qucncc. ~c quc.cion-
ner sur la rc.sponsabilicé, la justice,
Vivre mieux par la philosoph ie, cela le libre-arbitre p<."rmcr de faire cra-
esr possible, mais il ne s'agir pas de vailler son inrclligcncc et de sortir
l'ingurgiter commc un simple com- de la rourinc.
primé d'aspirine. Elle n'a pas non
plus pour vocarion d'agir comme En faisant dt! la philosophie, on ne
une psychorhémpie et de guérir cherche donc pa> un apaisement,
des angoisses. Le philo;ophc, pro- comme l'état <le relaxation après un
f=ionncl ou amateur, n'a rien ni:is\age. Au comraire, en pemam,
d'un homme tranquillc. Si on parle en se posanc de nouvelles questions.
d'angoisse métaphysique, cela n'a ce n'es1 pas du cal me que l'on crée.
rien à voir avec la psychologie, mais Ce remuc-rnéningcs crée une tem-
évoque de., que>1ionncmc:nr• vitaux, pête sous le crâne qui est aus\i un

La philoçophic a aussi pour mission l'on cherche :i contrer l'autre pour


de faciliu:r la réAcxion .:hcz tout un le simple plJi,ir de l'art de Li rhéw-
chacun. Or réA<'chir n<.' ml'.m: pa' riquc. D'aut.111t qu'il faut .woir ccr-
forcément .1u honh.:ur. Cela peur 1,1inc' cl6 pour p••rvcnir:. déd1iffrcr
111t.·ncr à une vraie rcn1i.ri.c en t.tU"i<.: des conccpt1 parfoi; complexes.
de .,,, vie ou de ccnaim de SC'> prin
cif><''· Cela pl'ut aus;i dl'vcnir um: L"' rnnférenu:• qui ont lieu ;ur
n:ncxion "'n' fin, .1hMr.1itc, <1ui ne de"\ thèmes philo1ophiquc; m· r.1,.
par,icm pa> ~ tromer cl'.1pplicuion\ 'emhlcnr pourr.111t pa' que dei
pour le mieux être. L• théorie .1 du intcllcctuck Au con1rairc, on rc
bon, mab l'ohjl·ccif du gr.111d public trouw une forte popularion de
l'\t plu1 pro,.1ïquc. \cnior1 qui a enfin k· n:mp\ dl· ré-
Héchir il de nouvdlc> questions qui
" Trop int~llo •, voici le reproche que les intéresscnr, de chômeurs qui
l'on retrouve la plupart du tcmp> dhposcnr d" 1e111p; pour }' a.\,iMer,
d.111; IJ bouche de ceux qui ont ten cc même de cadres \urhookés qui
té de "enir j hout de qudquc\ feuil- parvienncm ,\ trouver un c1p.ice
let' de Spin1ua. S'intéresser à l.1 phi cl.ms deç planning~ bien remplis.
lo.,ophie, tant mkux, mai• •am que Pa'> de publit cible. donc mai!. un
cela ne dt·virnne un débat stérile OL1 1x:tit échantillon de l.1 popubtion

t>liilo-.oplaic• pl'aliqtu 81
Aristote valorisait
« Ainsi donc, si ce fut bien pour échapper à
l'attitude l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent
d'étonnement
à la philosophie, c'est qu'évidemment ils
poursuivaient le savoir en vue de la seule
connaissance et non pour une fin utilitaire. »
(Aristote)

Avec la philosophie. il est a~i pos- cr roue philosophe, ainsi que mut
sible de redonner du sens à la vie, er apprcnci philosophe. " Ainsi donc,
le; Françah ne choisissent pa> non si ce fut bim pour lchapper it /'igno-
plus n'imporrc quel philosophe. rance que les prrmiers philosophes se
C'cs1 bd cc bien IJ recherche du liv"rent à la phi/Qsophie, r't:st quëvi-
mieux-vivre qu i esr à la racine de cc demmrm ils po11rs11il'llim1 le mvoir
regain <l'inrérê1. lis ne veulent pas><~ en v11e de Ill stule co1111aissonce et non
plonger dam le concept pur cr du r, po11r 11ne fin utilitaire. "
et ne se semeur pas prod1a. des au-
1curs trop éli1is1cs dont l.1 lccrurc c\t Pas de recette
un pensum pour qui n'csr pas fami-
du bonheur
1ier des érudes.
Pc:rsonne n'est a;;e1, naïf pour
Acquérir l'esprit critique penser qu'il suffirair de réunir
certa ins ingréd icnr;, de faire le
Il ne four pas croire que l'esprir cri- bon mix pour parvenir à se senri r
tique soir inné. Bien du con rraire, il mieux. Le:. philosophe;, ancien>
esr même as>e7. rare. Car il 111: s'agir cl moderne,, le disent : il n'y .1
p.1s d'un simple esprit de conrradic- p.1s de m iracle, mais un chemin à
rion, même si c'est un débur, ni de prendre, avancer, parfois reculer,
critique: gr.nuite. Cc:1 csprir uitiquc mah continuer. La philosophie
finit pas s'acquérir :1 force ck lcc- peur conmler, mai' elle n'occul-
coup de jeune c1 pcl'mc1 d'adoptc1 vai1 avoir en tête. Des auteurs qui 1Urc' diverses et v,uiécs. tera p.is les difficulrés, ni la souf-
un recul saluraire en roures circons- plaisenc, car ils ne sonc pa• enfermés france ou l'angoisse. Elle permet
tance:.. dans leur rnur d'ivoire, mai> Mlnt [ncor<.: f.iut-il chni!>ir se.' philo- grâce à son approche de les ra-
au contraire bien dam leur siècle• sophe,, quirre j tâmnner un peu. tionalisc:r, de garder une certaine
Le succès des modernes ci n'hésitent pas à é\•oqucr les pro- ~lémc Nicrtehc le reconnaît : • Ce- distance qui les rend supporcablt:s.
blèm~ acruds. lui qui rait rerpirer l'nir de mes esprin
Les philmophe< moderne,; font un sait que c'est un llir diiltilude, un nir Bien entendu, on peut aussi vivre
rabac : Michel Onfray bar de, re- Car il c;r qua\imcnt impo,siblc ionique. Iffo111 ùrrfoi1 po11r lui, sinon sans philosophie, mais si lon com-
cord, de tirage, iout comme André pour wu1 un ch.Kun de s'.1nclcr à on n<qur far1 d'n1trr1per .froid•, voilà mrncc à drc:s.\cr l.1 Ibie de' choses
Com te-Sponville, Luc ferry séduit, une œuvre de Kant sans acquérir qui c:sr clair. Ceux qui pr.!ferenr la sans lesquelles il csr possible de
BHL anirc des milliers de personne; certaines noriom prt-.1 lable:.. Le> chaleur doivent aller ailleur.>. vivre, il c,,1 probable que n<>ll.'.> rc-
à l.1 Fondation Maeght, ib ne cor- philosophes conccmporains p.:r- panirins dircctcmcnr vers la préhi\-
rc;pondcm plw. :i l'image de vieux mcttcnr donc au plm grnnd nombn: Aristote: imi\lc: sur l'a11 itudc d'éton- wire. •
messieurs pouS5iéreux que l'on pou- d'enrrer dans le monde de la pensée. nemenr qui pousse tout penseur A.F.
afin de s'Oll\'ri r à une plus grande
POUR ALLER PLUS LOIN curiosité. Après wur, !OUI le monde
n'a pas \'Ocation à devenir un philo- DES SUCCÈS EN LIBRAIRIES
COLLECTION sophe génia l. PAULO COELHO
• VIVRE EN PHILOSOPHIE•,
On qualifie ses œuvres de fables philosophiques. Il s'agit d'un mélange de
ÉDITIONS EYROLLES
Ces philosophes permenem aux pensée New Age, de mythes et de contes qui ont attiré les foules, car le
Une collection de vulgarisation non-initiô. de se famili.iri\cr avec thème central reste la recherche du bonheur.
pratique qui a pour but de revenir des notions que l'on ne manie pas au ANDRÉ COMTE-SPONVILLE
à l'intérêt vltal de la philoso- quotidien. Le~ ouvrages de vulgarisa- Il a vendu 300 000 exemplaires du c Petit Traité des grandes vertus •. Ce qui
phie. Des titres tels que• Agir
cion, ainsi que ceux que l'on qualifie lul a valu certaines Inimitiés dans le cercle fermé des phllosophes. Son projet
avec Aristote •, « Être libre avec
d'aa:c.-ssibles. permettent d'acquérir est d'habituer les lecteurs à mieux penser afin de vivre mieux.
Sartre », « Làcher prise avec
Schopenhauer •, «S'affirmer de<; outils pcrmcttanr de mieux com-
ALAI N DE BOTION
avec Nietzsche», «Être soi avec prendre le monde qui nou.s entoure, • Petite Philosophie de l'amour •, son premier roman publié en France a sé-
Heidegger•. « Être heureux avec ainsi que: certain~ drconscancc> dif- duit les français. Pour lui, pas la peine de se plonger dans la philo si celle-ci
Spinoza•. fici les de la vie personnelle. n'est pas à même de nous consoler et de nous aider.

82 Philosophi<· pral1q11t•
ÉGALITÉ ?

HOMME
ET FEMME
La frontière disparait
FRANCHISE
Peut-on tout
se dire?
.. ~
LAMO~
APPRENDREÎ~
FAIRE SON DE

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manque de créatrvilé . la sophrologie peut apporter des réponses aussi angoisses et stress de la vie quotidienne, peuvent amener au
efficaces. En VOiCI une prêsentauon simple et compléte. avec les burr..ouL L'objet do ce livre rédigé en des termes simples est
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Comment ça marche 1 Pour quels services 1 Conseils et mode
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