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E ncore une fois, nous avons pris la Synagogue la main dans le sac de la

mauvaise foi sans faire de jeu de mot dans son refus de la Sainte Trinité.
Elle emploiera l’argument dit grammatical pour « démontrer » que l’Eglise
ne comprendrait rien à la Sainte Ecriture, lui faisant dire ce qu’elle ne dit pas,
voire même le contraire du monothéisme. Les musulmans ne sont pas en reste
puisque de leur côté ils feront valoir des objections basées sur la logique. Parmi
la panoplie d’arguties sophistes se trouvent celui-ci : Jésus ne peut pas être Dieu
puisqu’il affirme être envoyé. Si donc il possède la position de l’envoyé, alors
il ne peut pas être Dieu, qui Lui est l’Envoyeur. Or l’envoyeur ne peut s’envoyer.
Nous avons le même argument chez les Témoins de Jéhovah. L’argument est donc
celui-ci : Dieu envoie nécessairement quelqu’un distinct de Lui. Mais par la grâce
de Dieu les deux positions se verront être totalement infirmées en un seul verset.
Oui, en un seul verset nous allons démontrer que l’argumentaire « grammatical »
de la Synagogue et l’argument musulman de la distinction envoyeur/envoyé ne
sont que mirages au milieu du désert de la mauvaise foi.
La Sainte Ecriture nous apprend que le Patriarche Jacob, sur son lit de mort,
fit des bénédictions sur Joseph. Je mets tout le passage en question :

1
« 1 Après ces choses, l'on vint dire à Joseph : Voici, ton père est malade. Et il prit
avec lui ses deux fils, Manassé et Ephraïm. 2 On avertit Jacob, et on lui dit : Voici
ton fils Joseph qui vient vers toi. Et Israël rassembla ses forces, et s'assit sur son
lit. 3 Jacob dit à Joseph : Le Dieu tout-puissant m'est apparu à Luz, dans le pays
de Canaan, et il m'a béni. 4 Il m'a dit : Je te rendrai fécond, je te multiplierai, et je
ferai de toi une multitude de peuples; je donnerai ce pays à ta postérité après toi,
pour qu'elle le possède à toujours. 5 Maintenant, les deux fils qui te sont nés au
pays d'Egypte, avant mon arrivée vers toi en Egypte, seront à moi; Ephraïm et
Manassé seront à moi, comme Ruben et Siméon. 6 Mais les enfants que tu as
engendrés après eux seront à toi; ils seront appelés du nom de leurs frères dans
leur héritage. 7 A mon retour de Paddan, Rachel mourut en route auprès de moi,
dans le pays de Canaan, à quelque distance d'Ephrata; et c'est là que je l'ai
enterrée, sur le chemin d'Ephrata, qui est Bethléhem. 8 Israël regarda les fils de
Joseph, et dit : Qui sont ceux-ci ? 9 Joseph répondit à son père : Ce sont mes fils,
que Dieu m'a donnés ici. Israël dit : Fais-les, je te prie, approcher de moi, pour
que je les bénisse. 10 Les yeux d'Israël étaient appesantis par la vieillesse; il ne
pouvait plus voir. Joseph les fit approcher de lui; et Israël leur donna un baiser, et
les embrassa. 11 Israël dit à Joseph : Je ne pensais pas revoir ton visage, et voici que
Dieu me fait voir même ta postérité. 12 Joseph les retira des genoux de son père, et
il se prosterna en terre devant lui. 13 Puis Joseph les prit tous deux, Ephraïm de
sa main droite à la gauche d'Israël, et Manassé de sa main gauche à la droite
d'Israël, et il les fit approcher de lui. 14 Israël étendit sa main droite et la posa sur
la tête d'Ephraïm qui était le plus jeune, et il posa sa main gauche sur la tête de
Manassé : ce fut avec intention qu'il posa ses mains ainsi, car Manassé était le
premier-né. 15 Il bénit Joseph, et dit : Que le Dieu en présence duquel ont
marché mes pères, Abraham et Isaac, que le Dieu qui m'a conduit depuis
que j'existe jusqu'à ce jour, 16 que l'ange qui m'a délivré de tout mal,
bénisse ces enfants ! Qu'ils soient appelés de mon nom et du nom de mes pères,
Abraham et Isaac, et qu'ils multiplient en abondance au milieu du pays ! 17 Joseph
vit avec déplaisir que son père posait sa main droite sur la tête d'Ephraïm; il saisit
la main de son père, pour la détourner de dessus la tête d'Ephraïm, et la diriger
sur celle de Manassé. 18 Et Joseph dit à son père : Pas ainsi, mon père, car celui-ci
est le premier-né; pose ta main droite sur sa tête. 19 Son père refusa, et dit : Je le
sais, mon fils, je le sais; lui aussi deviendra un peuple, lui aussi sera grand; mais
son frère cadet sera plus grand que lui, et sa postérité deviendra une multitude de
nations. 20 Il les bénit ce jour-là, et dit : C'est par toi qu'Israël bénira, en disant :
Que Dieu te traite comme Ephraïm et comme Manassé ! Et il mit Ephraïm avant
Manassé » (Genèse 48,1-20)

2
Dans ce passage, les versets 15-16 doivent nous interpeller. Il est dit :

« 15 Il bénit Joseph, et dit : Que le Dieu en présence duquel ont marché mes pères,
Abraham et Isaac, que le Dieu qui m'a conduit depuis que j'existe jusqu'à ce jour,
16
que l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces enfants ! »

Quelque chose est frappant ici. Jacob identifie clairement l’ange qui l’a délivré de
tout mal au « Dieu (elohim) en présence duquel ont marché mes pères, Abraham
et Isaac »1. Comment ? Allons dans le texte hébreu :

Ici, Jacob fait appel au Dieu d’Abraham et d’Isaac mais ne demande rien au
verset 15. La demande se fait au verset 16 : il s’agit de bénir Joseph. Mais entre
l’invocation de Dieu et la demande se trouve un autre nom : l’ange (hammal’āḵ).
Donc normalement, nous devrions voir le verbe barak (bénir) au pluriel puisque
dans la pensée monothéiste (je dirais plutôt monolithique), l’ange est une créature,
donc distincte de Dieu, le Créateur. Nous avons donc théoriquement deux sujets
du verbe barak, Dieu d’une part et l’ange qui soutint Jacob durant les épreuves
d’autre part. Et pourtant le texte conjugue le verbe barak commun à Dieu et à
l’ange à la troisième personne du singulier (yəḇārêḵ). Cela signifie que l’ange
et Dieu ne sont qu’une seule et même Entité. Jacob fait appel au Dieu d’Abraham
et d’Isaac, c’est-à-dire à l’ange qui l’a délivré de tout mal. L’Ange de Jacob est
donc Yahvé. Même chose dans le texte grec où le verbe est conjugué à la
troisième personne du singulier :

1
Le Dieu devant lequel Abraham et Isaac est Yahvé. Dans le Midrash Tanhuma nous lisons : « Il est écrit de Noé
(Gn. 6,9) : ‘Noé marcha avec Dieu’. Il est aussi écrit à propos des ancêtres du monde (en Gn 48,15) : ‘le Dieu
devant lequel mes ancêtres Abraham et Isaac marchèrent’. R. Jonathan a dit : à quoi les ancêtres furent
comparables dans leur position devant le Saint ? A un berger qui marchait avec son troupeau devant lui.
Resh Laqish a dit : […] à un prince qui marche avec ses anciens devant lui. Ainsi il est écrit (Gn 48,15) : ‘devant
lequel mes ancêtres Abraham et Isaac marchèrent’. Et encore : ‘Marche devant moi et sois parfait’ (Gn 17,1)
» (cf. Midrash Tanḥuma: Genesis, John T. Townsend, KTAV Publishing House, 1989, p.84.).

3
« καὶ ηὐλόγησεν αὐτοὺς καὶ εἶπεν Ὁ θεός, ᾧ εὐηρέστησαν οἱ πατέρες
μου ἐναντίον αὐτοῦ Αβρααμ καὶ Ισαακ, ὁ θεὸς ὁ τρέφων με ἐκ
νεότητος ἕως τῆς ἡμέρας ταύτης, ὁ ἄγγελος ὁ ῥυόμενός με ἐκ
πάντων τῶν κακῶν εὐλογήσαι τὰ παιδία ταῦτα, καὶ ἐπικληθήσεται
ἐν αὐτοῖς τὸ ὄνομά μου καὶ τὸ ὄνομα τῶν πατέρων μου Αβρααμ καὶ
Ισαακ, καὶ πληθυνθείησαν εἰς πλῆθος πολὺ ἐπὶ τῆς γῆς. »

Le nom malak (messager, ange, envoyé) est donc une épithète qualifiant Dieu.
Cependant, certains voudront relativiser la conjugaison du verbe dans ce verset
en affirmant, selon eux, que cela ne prouverait en rien l’identité divine de l’Ange.
A ces sophistes niant la réalité qui est pourtant devant leurs yeux, il est bon de
rappeler comment leurs maîtres à penser, les rabbins, ont voulu réfuter la
croyance païenne qui, sur la base de la Sainte Ecriture, affirmaient que plusieurs
dieux avaient créé le monde. Leur argument était la conjugaison des verbes.
Dans le Bereshit Rabbah 8,9 nous trouvons l’argument de la conjugaison
comme suit :

« 9. Les hérétiques demandèrent à R. Silmlaï : ‘combien de divinités créèrent


le monde ?’ ‘Vous et moi devons demander aux premiers jours’, répondit-il,
comme il est écrit : ‘demande maintenant aux premiers jours’ (Deut. IV, 32). Il
n’est pas écrit ici ‘depuis le jour les dieux créèrent (baru) l’homme’, mais
‘Dieu créa (bara)’. Ensuite ils lui demandèrent une deuxième fois : ‘Pourquoi
est-il écrit, au Commencement Elohim [pluriel] créèrent ?’ ‘Au
commencement baru Elohim’ n’est pas écrit ici’ répondit-il, ‘mais Bara
Elohim les cieux et la terre’. R. Simlaï a dit : A chaque fois vous trouverez un
point [apparemment] supportant les hérétiques, vous trouverez la réfutation juste
après. Ils lui demandèrent encore : ‘Qu’est-ce que l’on doit comprendre par ‘et
Dieu dit : allons, faisons l’homme’ ‘Lisez ce qui suit’ répliqua-t-il : ‘il n’est
pas écrit ici ‘et les dieux créèrent (wa-yibre’u) l’homme’ mais ‘Et Dieu créa
– wa-yibra’ (Gen. I, 27) »2

Le rabbin H. Freedman, qui a traduit le Bereshit Rabbah en anglais, commente ce


passage en disant : « Elohim est pluriel dans la forme, mais bara est singulier,
bare’u étant pluriel. Ainsi il répondit que le verbe est au singulier, donc que la

2
Cf. Midrash Rabbah, translated into English with notes, glossary and indices, under the editorship of Rabbi Dr.
H. Freedman, B.A., PH. D. and Maurice Simon, M.A., with a foreword by Rabbi Dr. I. Epstein, B.A., PH.D, D.
LIT, The Soncino Press, London, third edition, 1961, vol. 1, p.60.

4
forme pluriel de Elohim est simplement le pluriel de majesté »3. Nous retrouvons
cette explication dans le Talmud de Jérusalem au traité Berakoth :

« Des mécréants ont demandé à R. Simlaï : ‘combien de dieux ont créé l’univers.
Que me demandez-vous là ? leur répondit-il ; vous n’avez qu’à consulter les
paroles d’Adam, le premier homme : interroge les premiers jours, est-il dit, ceux
qui t’ont précédé, depuis le jour où Dieu créa (et non créèrent) l’homme sur la
terre (Deutéronome IV, 32). – Mais, répliquèrent-ils, n’est-il pas écrit, en suivant
l’ordre textuel des mots : (Genèse I, 1) : Le commencement a créé Dieu ? – Le
verbe, répondit-il, n’est pas au pluriel, parce que le sujet est en réalité au
singulier’. En général, dit R. Simlaï, chaque fois que les incrédules ont cherché à
contester le texte biblique, ils ont pu trouver immédiatement après, la réfutation
de leurs assertions. Ils lui ont encore demandé ceci : ‘comment se fait-il, d’après
la doctrine de l’unité de Dieu, que la Bible ait dit : Faisons l’homme à notre image,
selon notre ressemblance (Genèse I, 26) – Il est écrit, répondit-ils : Dieu
(singulier) créa l’homme à son image […] Les incrédules demandèrent encore :
comment se fait-il, d’après vos doctrines, qu’il soit écrit : Le fort, le Dieu, l’Eternel
le sait lui-même (Josué XXII, 22) (cela ne représente-t-il pas plusieurs divinités) ?
– Malgré cela, répondit-il, le verbe est au singulier (c’est qu’il s’agit d’un seul
être) […] On lui demanda ensuite : comment se fait-il qu’il soit écrit : Le fort, le
Dieu, l’Eternel a parlé, et il a appelé la terre (Psaume L, 1) ? – Les verbes sont
aussi au singulier, répondit-il […] On lui demanda encore : comment se fait-il
qu’on ait dit : c’est un Dieu saint (dans le texte, le substantif et l’adjectif sont au
pluriel) ? – il n’importe, répondit-il ; le verbe est au singulier, comme on dit
ailleurs (Exode XX, 5) : c’est un Dieu vengeur (au singulier) […] »

Je ne rapporte pas toutes les objections et réponses car elles sont toutes du même
acabit : les uns font valoir un pluriel, et R. Simlaï fait valoir le verbe conjugué au
singulier, montrant par-là que le sujet accordé en pluriel est en réalité une seule et
même personne et non plusieurs. Leur rigueur grammaticale se retourne
littéralement contre eux en Genèse 48,16. Le verbe barak est au singulier, donc
le Dieu d’Abraham et d’Isaac est l’ange qui délivra Jacob de tout mal. Les
Juifs, les Musulmans ou toute sorte d’unitariens seraient-ils prêts à condamner, à
anathématiser le Patriarche Jacob pour avoir dit que le Dieu d’Abraham et d’Isaac
est un ange, un messager ?

3
Cf. ibid., note 2.

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