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« Les Dames très dignes ».

« Comédie ».

Par Olivier Mathieu


Ecrit en 1969,
publié aux éditions Ouvertures en 1983
(17 pages de texte dans l’édition de 1983).

TOUTE PETITE « PREFACE » (2007) DE l’AUTEUR,


quarante ans après, au sujet des « Plutarque, Astarté, Jupin sur sa
poubelle d’or », des « enculatrices » et autres « culs rabotés » dont il est
question ici.

Je crois légitime mon désir d’écrivain de publier ces pages étranges,


joyeuses et sans complexes sémantiques, où apparaissait notamment le mot
« enculatrice », sur lequel je reviendrai. Et de les offrir au public (afin qu’elles
ne soient pas condamnées ou à l’oubli, ou aux rayons des « librairies
spécialisées », ou à « l’Enfer » des bibliothèques).
Les « Dames très dignes » connurent leur première publication en 1983,
en moins de deux cents exemplaires. A ce titre, leur sort est à rapprocher de
celui de la Maison turque à la feuille de rose, œuvre de jeunesse licencieuse (et
très peu connue) de Maupassant, écrite en 1887 mais publiée seulement en 1945,
en 125 exemplaires !
Le paradoxe, peut-être, pour ce qui concerne les « Dames très dignes »,
serait sans doute que l’auteur – quarante ans après – doive lui-même
déconseiller de mettre cette oeuvrette, écrite par un enfant, dans les mains des
enfants ! Mais c’est ce que je fais ici. Que l’on veuille se souvenir, aussi, que le
« Divin Marquis » lui-même, à plus d’une reprise, jugea bon de spécifier qu’il
destinait ses écrits exclusivement « à ceux qui étaient capables de le
comprendre ». Or, les enfants d’aujourd’hui, dans leur écrasante majorité, sont-
ils capables de comprendre et d’apprécier les Dames très dignes ? Je ne le crois
pas. Cette lecture les ennuierait. Ils s’amusent devant la télé, devant l’ordinateur,
devant les jeux électroniques. Et d’ailleurs, à huit ans, de moins en moins savent
lire.
Parlons de choses sérieuses. « Les Dames très dignes » et surtout
« L’Enfance du Fou » (mon autre comédie de 1969, encore à paraître sur ce site)
demandent leur place, une toute petite place auprès des œuvres de la littérature .
Il y a certainement plus « scandaleux » que « Les Dames très dignes » !
Mais, sous la plume d’un enfant de huit ans, difficile de trouver quelque chose
de plus étrange.
S’il fallait chercher quelles « influences » j’aurais pu subir, c’est du côté
de la commedia dell’arte (donc de Carlo Gozzi). Davantage encore, l’absurde
des Dames très dignes, dans sa fraîcheur juvénile, n’évoque nullement les
faiseurs de « l’Absurde » du XXe siècle, mais bel et bien Aristophane racontant
(en 392 avant l’ère judéo-chrétienne) comment, à Athènes, les femmes soudain
déguisées en hommes avaient pris le pouvoir, érigeant en par exemple en loi
qu’un homme, avant de posséder une belle femme, doive obligatoirement
coucher avec une vieille ou une laide…
Oui, L’Enfance du Fou et les Dames très dignes demandent leur petite
place dans la littérature tout court. Oui, je dis que les Dames très dignes, non
seulement à travers sa veine fantastique, non seulement à travers sa capacité à
renverser « la » ( ?) « réalité » et de transfigurer les apparences pour en donner
une vision sarcastique, non seulement à travers son vocabulaire souvent
étonnant de créativité, mais encore à travers le « conservatisme révolutionnaire »
que le lecteur attentif ou intuitif y saura déceler (un conservatisme qui s’en
prend à la fois aux « dames très dignes », symboles de bigotisme et d’hypocrisie,
mais aussi aux écrivains du XXe siècle qui ont fait commerce de « l’Absurde »,
aux commerçants et aux épiciers d’absurde dont je viens de parler), se rattache
tout simplement aux carnavals de Carlo Gozzi et à l’esprit dionysiaque et
parodique d’Aristophane (qui ne fut redécouvert, plus tard, que par Nietzsche) !
Une farce, voilà le terme qu’il faudrait peut-être ajouter aujourd’hui, en
sous-titre, aux Dames très dignes.
Mais, au fond, sans doute le sous-titre que j’avais choisi dès 1969 suffit-
il amplement : « comédie ».
Heureux les temps où la comédie commençait…

Pontoise, 2007.
Olivier Mathieu.

LES DAMES TRES DIGNES.

Comédie.

Personnages :
Le Fou, les dames très dignes, Eléandre, Yann, son père Henri, sa mère
Follassinne.
Alexéas, Nestorine : domestiques.
Chez Dame Follassinne.

Follassinne :
- Ooooooooooh ! Yann ! Yann ! Montre-toi, vilain !
Henri :
- Que se passe-t-il, ma petite Follassinne ?
Follassinne :
- Yann a disparu.
Henri :
- Ciel !… Nestorine !
Nestorine:
- Oui, Monsieur?
Follassinne :
- Henri vous a dit de ne pas lui dire tout le temps « oui, monsieur ».
Henri :
- Oui !

[Commentaire d’Olivier Mathieu (2007) : à titre d’hypothèse, j’avais peut-


être choisi le prénom de « Nestorine », pour l’une des domestiques, à cause
du « Nestor » qui, chez Hergé, est lui aussi domestique. Ce n’est cependant
qu’une hypothèse.]

Nestorine :
- Oui, madame !
Henri :
- Vous êtes incroyable, Nestorine ! Mais ce que je vous disais est que Yann n’est
plus ici !
Nestorine :
- Il doit être chez Eléandre !

[Commentaire d’Olivier Mathieu (2007) : difficile de songer que la racine


« andre » n’ait pas été choisie par moi, pour le prénom d’un personnage
féminin, en connaissance de cause. A noter l’imagination développée, y
compris plus loin, dans le choix des prénoms. Prénoms particulièrement
absurdes pour les femmes (Follassinne, Eléandre, Nestorine), mais d’une
grande banalité pour les hommes (Henri, Yann). « Le Fou », lui, n’a pas
d’autre nom, ou de prénom. Très rapidement, dans le texte, au milieu de
scènes plus banales, éclatent soudain des phrases étonnantes, comme, un
peu plus loin, « cette misérable orpheline », qui surprend. ]
Follassinne :
- Je lui avais interdit de la fréquenter ! Allons chez Eléandre, cette
misérable orpheline !
Henri :
- Alexéas !
Alexéas :
- Oui ?
Henri :
- Venez nous aider à arracher Yann des mains d’Eléandre !
Alexéas :
- Je pense, monsieur, que ce serait plutôt elle qu’il faudrait arracher.
Follassinne :
- Vous n’êtes pas bien placé pour penser, Alexéas ; donc, laissez penser les
autres.

[Commentaire d’Olivier Mathieu (2007) : cette dernière phrase est bien


plus banale. On notera cependant que le domestique a un prénom fort
étrange (Alexéas), mais surtout le plus amusant : « je pense que ce serait
plutôt elle qu’il faudrait arracher ».]

Chez Eléandre.

Henri :
- Toc, toc, toc !…
- .......................
Henri:
- Toc, toc, toc!... Il n’y a personne !

Alexéas, sur l’ordre d’Henri, enfonce la porte.


Henri s’élance.
Alexéas :
- Donnez-leur le temps de se rhabiller.

Les dames très dignes, qui passaient :


- Oh ! Quelle infâme chose ! Ah ! Pater noster ! Ah, Plutarque, Astarté !
Jupin sur sa poubelle d’or ! Oh ! Quelle infamie !

Alexéas :
- Vous êtes sorties un peu trop tôt de l’asile, pouliches !

Les dames très dignes, indignées, se jettent sur Alexéas, qui s’enfuit.
[Commentaire d’Olivier Mathieu (2007) : si le « donnez-leur le temps de se
rhabiller » est déjà assez surprenant sous la plume d’un enfant de huit ans,
je trouve le « Ah, Plutarque, Astarté ! Jupin sur sa poubelle d’or ! »
parfaitement étonnant. Mettre ainsi côte à côte Plutarque et Astarté (la
déesse de la guerre, de l’amour et de la mort adorée par les Babyloniens de
jadis), n’est-ce pas absurde et surprenant ? Quant à ce « Jupin » sur sa
« poubelle d’or », j’en suis réduit aujourd’hui à supposer que c’était une
allusion à Jupiter, mais d’où me venait l’idée d’une « poubelle d’or » (sic) ?]

On vit, ce jour-là, dans la ville, un bien étrange cortège : Henri, Nestorine,


et Follassinne tenant Yann, rhabillé de force, avec un slip sur la tête, les bras
dans sa culotte, et les jambes dans sa chemise. Alexéas, lui, tournait autour, les
dames très dignes à ses trousses…

Le Fou, qui passait, demanda ce que « c’était » à Henri, qui le lui dit…
Bientôt, il était gardien de Yann. Malheureusement, Le Fou était également
amoureux d’Eléandre et ils devinrent amis.

[Commentaire d’Olivier Mathieu (2007) : je laisse au lecteur le soin


d’imaginer la façon dont tout ceci pourrait être mis en scène, au théâtre. Je
note, surtout, que la phrase « Le Fou était également amoureux d’Eléandre
et ils devinrent amis » change du tout au tout, selon que l’on considérera
que Le Fou et Yann devinrent amis, ou, au contraire, que Le Fou devint
« ami » d’Eléandre.]

Ils allaient souvent féconder Eléandre, et je vais vous dire comment cela
se passait.

Le Fou :
- Salut, poulette !
Yann :
- Salut, poulettissime.
Ils s’installent confortablement.
Le Fou :
- Oooooooooooooh…
Yann :
- Ooooooooh.
Eléandre :
- Hihihihihihihihi…
Le Fou :
- A moi. Ooooooooooooh.
Yann :
- Oh ! C’est beau !
[Commentaire d’Olivier Mathieu (2007) : la scène (qui est, si l’on y songe,
la représentation que je donnais – à huit ans – d’un trio érotique) me
semble assez étonnante.]

Mais, un jour, un fâcheux arriva.


Le fâcheux était Henri qui s’étonnait que son fils soit si calme depuis que
Le Fou était son gardien.
Henri :
- Toc, toc, toc….
- ............................
A l’intérieur, à voix basse:
Yann :
- Qui est-ce ?
Le Fou :
- Je ne sais…
Eléandre :
- En tout cas, ce ne doit pas être ton père, Yann. Il te croit « calmé ». Donc,
je vais ouvrir.

Et le malheur arriva.

Eléandre :
- Oui ? Oh ! Vous… Euh… Y… Ya… Yann n’est pas ici…
Henri :
- Il n’est pas chez moi, non plus. Je veux voir chez vous.
Eléandre ferme la porte au nez d’Henri, et court avertir ses petits amis.
Eléandre :
- Il est là.
Le Fou :
- Qui, « il » ?
Eléandre :
- Lui.
Le Fou :
- Oui… Qui, « lui » ?
Eléandre, verte :
- Luuuuuuuiii…
Yann :
- Bon Dieu, nous diras-tu son nom ?
Eléandre :
- Je vais… donc… te dire… qui… qui… c’… c’est…
Le Fou :
- Ah !
Eléandre :
- C’est… c’est… lui !
Yann, fou de rage :
- Qui ?
Eléandre :
- Euh… euh… ton… père !
Le Fou :
- Aie aie aie aie aie aie !
Yann :
- Oulala !
Eléandre :
- Partez par la porte dérobée, contournez la maison, et vous pourrez rentrer
là-bas avant lui.

Ils le firent, et, quand Henri rentre…


Yann :
- Salut, papa !
Le Fou :
- Bonjour, Monsieur…
Henri, suffoqué :
- … B… b… bon… jou… r… ; bonjour.
Yann :
- Tu bégayes, papa ?
Le Fou :
- Vous bégayez, Monsieur ?
Henri :
- Oh non ! J… je ne… b… ég… aye pas… N… n… non !

Henri redescend et va voir Follassinne.


Henri :
- Tu sais, ils n’étaient p… pas là ?
Follassinne :
- Oui. Et bien ?
Henri :
- Et bien, quand je rentre, ils étaient (il éclate en sanglots) c… c… couchés.
Follassinne :
- Mon ami, cela dépasse de votre trop fertile imagination… Je les ai vus
rentrer, et ils m’ont dit : Nous sommes allés au cinéma ; donc, ils ne
pouvaient pas être chez Eléandre. De plus, mon ami, vous avez un poil sur
la langue, et un de vos plus grands, encore…
Henri :
- Mais… qui vous dit qu’ils sont allés au cinéma, et… ?
Follassinne :
- Henri, mon grand fou, il est l’heure de manger. Allez chercher les deux,
là-haut. Oh, Nestorine ! Alexéas !
Nestorine et Alexéas:
- Oui ?
Follassinne :
- Allez préparer un bon repas, avec, pour Yann, une drogue qui lui fera dire
ce qu’il a fait ce jour. Allez !
Nestorine et Alexéas :
- Oui !
Follassinne, à part :
- On ne sait jamais…

Le chat, Le Fou, Yann, Henri, Folassinne, Alexéas, Nestorine.

Le dîner se passe bien, quand…


Yann :
- Je vais vous dire ce que j’ai fait ce jour.
Le Fou, pour lui :
- Eh eh !
Yann :
- Le matin, j’ai pris un bain, et j’ai joué aux cartes avec Le Fou ; j’ai aussi fait
du courrier à Tante Théodore. Le soir, nous sommes allés voir Eléandre et…

[Commentaire d’Olivier Mathieu (2007) : à titre d’hypothèse, le choix de


« Tante Théodore » (avec un prénom, donc, généralement masculin) n’était
peut-être pas plus gratuit que celui de « Eléandre » pour un autre
« personnage » féminin. De même que n’était pas gratuit, je pense, dans les
intentions du jeune auteur, de multiplier les allusions « religieuses »
(Astarté, Pater Noster, « Bon dieu ! », Théodore… ]

Henri :
- Quoi ? Eléandre ? Je…
Le Fou :
- C’est… le nom du… film…
Follassinne :
- Hum !
Henri :
- Ah !
Yann :
- Soudain, on toqua à la porte…
Henri :
- Hein ? Que ? Que ? Qu’est-ce ?
Le Fou :
- Dans… le film… toujours !
Follassinne :
- Mouais… ??!!!…
Yann :
- Nous somme rentrés avant papa, et… aïe ! Pourquoi me donnes-tu un
coup de pied sous la table ?
Le Fou :
- Tu vas énerver tes parents, Yann, et tu as sommeil… ce cinéma était… tu
es fatigué… et… Bon ! Je me permets de prendre Yann, et…
Henri :
- Oui, oui ! Allez !…
Le Fou :
- Merci.

Il monte se coucher avec Yann.

Cependant, en bas, Henri parle à Follassinne, quand…

Le chat :
- Miaou…
Nestorine :
- Oui ?
Follassinne :
- je ne vous ai pas demandé de venir, Nestorine.
Le chat, approbateur :
- Miiiiiiiiiiiiiiiaouuuuuuuuuuuu.
Alexéas vient, tandis que Nestorine part à pas lents…
Alexéas :
- A vot’ service, patronne !
Follassinne :
- Je ne vous ai pas demandé, Alexéas. Et surveillez votre langage.
Alexéas :
- Bien, madame… mais j’ai reconnu votre voix.
Follassinne :
- Je suis humaine, Alexéas, pas féline.
Alexéas :
- Madame a, dans ce cas, des dons certains de ventriloque.
Henri :
- Cela suffit ! Allez vous coucher, Alexéas.

[Commentaire d’Olivier Mathieu (2007) : il se pourrait que ce passage, par


exemple, soit un peu « long » à la lecture. Encore faudrait-il imaginer ce
que cela pourrait donner sur la scène d’une représentation théâtrale. A
noter que le « personnage » du chat n’est pas étonnant, dans la mesure où,
chez moi, à cette époque (1969), il y avait sept chats.]

Une fois Alexéas parti, ils continuent à parler, puis, au bout de quelques
instants…
Follassinne :
- Que diriez-vous, mon cher, d’une tasse de thé ?
Henri :
- J’en serais enchanté.
Follassinne :
- Oh ! Nestorine !
Cinq minutes s’écoulent.
Henri :
- Nestorine !
Cinq minutes passent à nouveau.
Henri :
- Je vais la chercher.

Il la trouve béatement étendue, bras et jambes enroulés dans les draps, et la


tête reposant sur douze oreillers. Il la secoue brutalement.
Henri :
- Oh ! Nestorine !
Nestorine :
- Oh, c’est vous, Monsieur! Qu’y a-t-il ?
Henri :
- J’aimerais du thé… Dites-moi, pourquoi ne répondiez-vous pas à mes
appels ?
Nestorine :
- Quels… appels ? Je n’ai rien entendu ! Ah, si. Seulement le chat qui
miaulait.
Henri, voix désolée, compatissante :
- Enfin…

Le Fou, Henri, Follassinne, Yann, Alexéas, Nestorine, le chat, deux


infirmiers.

La nuit, chez Henri, Le Fou s’éveille, et ne voit pas Yann. Le Fou a alors une
idée : il va toquer à la porte d’Henri et de Follassinne (c’est la même, cela va
de soi) et dit :
- Yann, pendant mon sommeil, est parti. Je ne peux plus être le gardien de
Yann. Allons voir chez Eléandre. J’imagine que le drôle y est.
Henri, Follassinne et Le Fou partent.
- Toc, toc, toc.
Yann, sans méfiance, ouvre, et est repris par ses parents.
Alors, Le Fou :
- Ce pôvre est très atteint. J’ai été docteur, jadis. Il faudrait le mettre à
l’asile.
Follassinne :
- Alors, Henri, nous n’aurons plus d’enfants ?
Henri :
- Bah ! Tu m’en referas une portée…
Follassinne :
- Oh, Henri. Ma mère m’avait bien dit de ne pas épouser un dégoûtant
comme vous.
Le Fou :
- Il faudra mettre Yann dès demain à l’asile.
Henri :
- Bien.

[Commentaire d’Olivier Mathieu (2007) : que certaines choses, ici, soient


nées de la naïveté du jeune auteur, ou qu’elles appartiennent à un tableau
volontairement « absurde » de bout en bout, on ne peut qu’être frappé – je
crois – par l’irruption de phrases telles que « tu m’en referas une portée »,
de même que par les thèmes déjà esquissés dans « Olivier et Gertrude »,
notamment la folie et l’asile. Deux des personnages, au demeurant,
s’appellent Follassinne et Le Fou. Le Fou apparaît dans toutes mes
comédies de 1969, et, « symboliquement », « c’est moi ».]

Le Fou :
- Je vais chercher un asile.

Et, bientôt…
- Toc, toc, toc ?
Le Fou :
- Ouf. On attend Yann.
Henri :
- Allez mener Yann.
Le Fou y va, puis revient. Il demande à être payé.
Henri :
- Voici 0,10 francs.
Le Fou :
- Mais vous aviez promis mille francs.
Henri :
- Oui, mais j’ai changé d’avis.

On met Le Fou dehors.


Le Fou :
- Et ben, dame, ça…

Puis il va voir Eléandre.


Un homme (cela étonne Le Fou) vient lui ouvrir.
Le Fou :
- Pourrais-je voir Mademoiselle Eléandre ?
L’homme :
- Ah, ma femme.
Le Fou :
- J… Je…
L’homme :
- Vous entrez, oui…
Le Fou :
- Bonjour, « mademoiselle » Eléandre.
(A part lui : ah ! lui dire « mademoiselle », elle qui était presque ma femme).

« Mademoiselle » Eléandre :
- Bonjour, « Monsieur », mais… qui êtes-vous ? je ne vous connais pas. Et
que venez-vous faire ?
Le Fou :
- Euh… Quelle heure est-il ?
L’homme :
- Trois heures.
Le Fou :
- Au revoir.

Après cet accueil peu chaleureux, Le Fou s’en va. Il va chez le Croque-mort.

Le Croque-Mort :
- Mon Dieu ! Vous !
Le Fou :
- Quoi ?
Le Croque-Mort :
- Vous ne savez pas ? Votre tête est mise à prix.
Le Fou :
- …
Le Croque-Mort :
- Voilà. Ce matin, un hold-up a été commis. Euh… et… p… par vous.
Hum. On a témoigné.
- Toc, toc, toc.
Le Croque-Mort:
- Qui est là ?
- Police. Ouvrez, au nom de la loi.
Le Croque-Mort :
- Cachez-vous.
Il ouvre. Deux policiers entrent.
- Nous avons un mandat de perquisition. Une dame a vu entrer chez vous
l’homme que nous recherchons. Vous vous mettez en marge des lois. Livrez-le
nous.
Le Croque-Mort :
- Un homme ?… Quelle catégorie de cercueils ? En chêne ? Je…
- Silence ! Où est cet homme ?
Le Croque-Mort :
- Son nom ?
- Le Fou.
Le Croque-Mort :
- Attendez, je vais voir mon registre… attendez… Le Fou, dites-vous ?…
Ah non, il n’y a pas de « Le Fou ». Mais peut-être dans les cercueils en…
- Le Fou vit. Du moins pour l’instant, car il va être fusillé.
Le Croque-Mort :
- S’il vit, allez consulter les registres de la Mairie, ou les bureaux des
renseignements.

Tandis que le Croque-Mort berne ainsi l’inspecteur, Le Fou est dans la cave,
dans un tonneau.
Mais l’inspecteur commence à fouiller la maison.
- A la cave, maintenant.
Mais l’inspecteur ne trouve pas de poignée à la porte de la cave. Il s’en plaint
au Croque-Mort.
- Comment ouvre-t-on ?
Le Croque-Mort :
- Ah ! D’ici, on ne peut ouvrir. Pour ouvrir cette porte, il faut être à
l’intérieur.
- Oui, et comment y va-t-on, à cet « intérieur » ?
Le Croque-Mort :
- Bé, dame… par la porte, là.
(Il montre la porte sans poignée).

[Commentaire d’Olivier Mathieu (2007) : l’absurde continue, mais le


lecteur notera le retour fréquent, comme dans « Olivier et Gertrude », des
mêmes thèmes : la mort, la folie, la recherche de « Le Fou » par la police.]
A ce moment, un homme arrive, dit que c’est lui qui a fait le hold-up, et
pas Le Fou, et qu’il se livre à la police, pour qu’un innocent ne soit pas fusillé à
sa place.

Le Fou trouve une autre « enculatrice », et lui raconte toutes les nuits ses
aventures. Et la journée, la femme de le raconter aux voisines, etc…

[ Commentaire d’Olivier Mathieu (2007) : après « ô Plutarque,


Astarté ! », l’apparition de ce mot (« enculatrice ») est frappante. Bien que
nous soyons en 2007, une époque où l’érotisme trop souvent est depuis
longtemps tombé dans la pornographie, et la provocation littéraire dans le
plus ennuyeux des conformismes (le conformisme de la transgression),
certains lecteurs seront peut-être surpris de lire, ici, sous la plume d’un
enfant de huit ans, cet « enculatrice » dérivé du verbe « enculer ».
Toute littérature, au fond, est – en substance – plus ou moins
érotique, quelle que soit la « crudité » du vocabulaire employé. On est
parfois proche, dans les « Dames très dignes » (et surtout dans « L’Enfance
du Fou »), du « délire verbal », des paroxysmes que le Marquis de Sade met
dans la bouche de ses « héros » ou de ses cruelles lesbiennes. Mais le nom
qui me vient à l’esprit de la façon la plus spontanée est celui d’Alfred Jarry.
La chose la plus extraordinaire, cependant, est que j’étais persuadé
quant à moi que ce mot, « enculer », signifiait « dormir côte à côte, le cul
contre le cul » ; en d’autres termes, j’avais saisi que le mot était « explosif »,
et qu’il choquait les adultes quand je le prononçais ; je l’employais d’autant
plus, ici, que lesdits adultes ne me donnaient pas d’explications (que, par
ailleurs, je ne demandais pas) ; ainsi, ces « enculer » correspondent, ici, à
une naïveté de ma part (j’étais ignorant) et aussi à une intuition (je
pressentais la « provocation » qu’il y avait à en faire usage)… On
rappellera, bien sûr, le titre de l’une des premières œuvres du grand
Georges Bataille (1931) : L’Anus solaire ; le premier titre de Guillaume
Apollinaire : Mirely ou le petit trou pas cher (inutile de faire un dessin pour
dire de quel trou il s’agissait) ; et le très explicite « Sonnet du Trou du Cul »
de MM. Verlaine et Rimbaud, fins connaisseurs du lieu. En d’autres
termes, un « trou du cul » qui en avait inspiré d’autres, avant les « Dames
très dignes » (et « L’Enfance du Fou ») !…]

C’est ainsi que nous pouvons vous raconter « comment Yann fut soigné à
la clinique, et déboires de deux infirmiers ».

A la clinique.
Infirmier 1, infirmier 2, Yann, le directeur, la porte, une infirmière.

Infirmier 1 :
- Mettons-lui la camisole de force, maintenant. Cela le calmera, ce fou.
Infirmier 2 :
- Oui.
Infirmier 1 :
- Aide-moi.
Infirmier 2 :
- Là. Ouf !
Yann :
- Assassins ! Désserrez un peu : c’est trop serré.
Infirmier 2 :
- Si vous parlez, c’est que ce n’est pas encore assez serré.
Yann :
- Je suis muet !!!
Infirmier 1 :
- A la douche froide, maintenant.
Yann :
- Je me suis déjà lavé.
Infirmier 2 :
- Vous, le muet, on ne vous a pas demandé votre avis.

Ils installent Yann sous la douche froide.

Yann :
- aaaah. C’est froid, glacial, frigorifiant.
Infirmier 2 :
- Oui, c’est froid, mais sans le savoir cela vous réchauffe.
Yann :
- En effet, je ne le sais pas.
Infirmier 1 :
- Mais, bientôt, vous allez regretter l’eau froide : passons à la douche
bouillante.
Yann :
- Ouuuuh. C’est chaud, brûlant, équatorial, saharien. Par pitié, enlevez
vingt degrés.
Infirmier 2 :
- Oui, vingt degrés, il en restera encore cent.
Infirmier 1 :
- Baste ! Laisse-le cuire, quoi ?
Après une heure de ce traitement…
Infirmier 1 :
- On peut changer de médicament.
Infirmier 2 :
- Oui, au massage.
A la salle de massage.
Yann se décontracte, se couche, et s’endort. Il pense : « Je vais me faire
frotter ».
Infirmier 1 :
- Masse-le.

Yann est vite réveillé par de violents coups de poings sur son dos.
Yann :
- Eh ! Vous n’êtes pas un peu fous, non ? Je veux être massé et pas boxé !!!
Infirmiers :
- Ce qu’il peut être douillet, alors !
Yann :
- Tu veux ma place, non ?
Infirmiers :
- Suis pas fou…
La porte : - Toc, toc, toc.
- ……
La porte :
- Toc, toc, toc.
- Oui ???
L’infirmière :
- M. le directeur va venir ; il me charge de vous le dire.
Infirmiers, et Yann :
- Pourquoi n’entrez-vous pas ?
L’infirmière :
- Je veux bien, mais la porte est fermée.
L’infirmier :
- Pendant que je massais ce fou, qu’as-tu fait de la boîte de cigarettes qui
était là ?
L’infirmier 2 :
- Je l’ai jetée…
L’infirmier :
- Quoi ? Et à quel endroit ?
L’infirmier 2 :
- Dans la fosse à caca, excusez le mot, dans la cave, par la trappe, là…
L’infirmier :
- Bon Dieu. Il n’y a qu’un seul exemplaire de cette clé. Et… et l’homme
qui vide cette cave ne revient que dans un mois. Tu es un ahuri 100%.
La porte :
- Toc, toc, toc.
Les infirmiers :
- Qui est là ?
Le directeur :
- Le directeur.
L’infirmier :
- M… monsieur le directeur, cet imbécile… a jeté les clés.
Le directeur :
- Quel « imbécile » ?
L’infirmier :
- Mon collègue…
Le directeur :
- Continuez.
L’infirmier :
- Dans la fosse à excréments, c’est-à-dire que nous sommes enfermés…
Le directeur :
- Et bien, que cet imbécile saute par le trou qui mène, deux cents mètres
plus bas, à la fosse à purin.
L’infirmier 2 (celui qui a perdu les clés) :
- Mais, monsieur le directeur, je vais mourir enlisé, et il vaudrait mieux
appeler un serrurier.
Le directeur :
- Ce qui aurait « mieux valu », c’eût été de ne pas jeter les clés. Non ? Au
fait, comment avez-vous fait ?
L’infirmier 2 :
- je fumais…
Le directeur :
- Cela aggrave votre cas. Il est interdit de fumer en soignant un malade.
L’infirmier 2 :
- Tandis que mon collègue soignait notre malade. Il restait une cigarette. Je
lui dis « C’est la dernière cigarette ». Puis, ayant pris la dernière cigarette,
je me dis « je vais jeter le paquet ». Je le jetai. Et ce n’est que maintenant
que je viens d’apprendre que les clés étaient dedans. Voilà. Voyez-vous ?

Le directeur :
- Oui, je vois…
L’infirmier, à part lui :
- « Ah ! »
Le directeur, très vite et très fort :
- Oui, je vois… que vous êtes un pauvre imbécile !
Yann, qui avait été assommé par le massage, et qui se réveille :
- Si votre directeur ne veut pas téléphoner à un serrurier, téléphonez vous-
mêmes : il y a un téléphone, ici.
Les infirmiers :
- Sommes-nous bêtes, alors : c’est vrai, nous n’avons pas besoin de
l’autorisation de ce porc de directeur.
L’infirmier 1 :
- Allo… oui… oui… c’est ça, oui, le directeur… mais… ah… oui… oui…
oui, une clé… oui… oui, dans un paquet de cigarettes… oui… Demain…
ah, le mariage de la tante de la grand-mère de votre tante, je vois… oui,
splendide… Oui, oui, n’importe quel prix… une clé… Combien ? Ah…
Je ne sais pas… euh… pardon… oui… bien, bien… Ah… et bien…
d’accord… oui, oui… Bien, merci. Au revoir… oui ? Ah, votre femme…
Oui, bien, bien, tout ce que je veux… mais je vous en prie… oui… au
revoir. Pardon ? Mais oui, mais oui, au revoir… C’est cela… Au revoir…
CLAC !
Yann :
- Alors ?
Infirmier 1 :
- Il ne peut pas venir avant une semaine… Oh ! Celui-là ! IL me racontait
sa vie !
Yann :
- Retéléphonez à un autre.

Infirmier 1 :
- Allo… Bonjour, Monsieur, ici la clinique… Oh, pardon, Madame, je ne
savais pas… Don, oui… Bonjour, Madame, est-ce que votre mari… ah,
vous êtes célibataire… Ah… Bref, est-ce que le serrurier peut venir ouvrir
une porte à la clinique ? Ah… Merci, Madame… Au revoir. CLAC.
L’infirmier 2, et Yann :
- Alors ?
L’infirmier :
- En vacances.

Les deux infirmiers retrouvent la clé, qui était sur un buffet, et pas dans le
paquet de cigarettes, et celui qui a jeté les clés (plutôt le paquet de cigarettes)
dans la fosse à purin entre en trombe, sans toquer, chez le directeur, qui recevait
alors Marthe, et Barthicane. Ils sont excédés de cette impolitesse, et partent.
Barthicane :
- Venez, ma chère, nous n’avons rien à faire chez ces paysans du Danube.
Marthe :
- Exact. Venez, cher.

[Commentaire d’Olivier Mathieu (2007) : « Barthicane », censé être ici un


prénom d’homme, est, lui aussi, très étrange.]

Le directeur, l’infirmier qui est entré sans toquer, l’autre infirmier, la porte.
Une fois que Marthe et Barthicane sont partis, excédés, l’infirmier et le
directeur ont une chaude conversation…
Le directeur :
- Alors, Monsieur, vous entrez souvent chez les gens sans frapper ?
L’infirmier :
- Non, Monsieur le directeur.
Le directeur :
- D’ailleurs, comment êtes-vous sortis de la salle de massage, sans clé,
hein ?
L’infirmier :
- A… a… vec l… a clé.
Le directeur :
- Mais, quadruple buse, vous ne l’aviez plus, la clé.
L’infirmier :
- J… justement… si.
Le directeur :
- Alors, primo, pourquoi ne m’avez-vous pas ouvert ? Secondo, pourquoi
m’avez-vous menti ?
L’infirmier :
- A ce moment, nous ne savions pas.
Le directeur :
- Oui, oui, je vois. Et, bien entendu, dès que j’ai eu le cul tourné…
L’infirmier :
- Son cul… Tu parles… Il est tellement raboté par sa femme, son cul.

[Commentaire d’Olivier Mathieu (2007) : cette « obsession » du jeune


auteur pour les culs « rabotés » (cf. aussi « Olivier et Gertrude ») est à
rapprocher, justement, du mot « enculatrice » puisque j’étais visiblement
persuadé que le mot « enculer » signifiât « frotter un cul contre un cul »…]

Le directeur :
- Alors, seulement, vous l’avez trouvée, cette clé. Vous êtes mûr pour
l’asile, vous.
L’infirmier :
- J’y suis déjà.
Le directeur :
- Pas comme infirmier, comme fou.
L’infirmier :
- Ooooooooh ? Vous n’allez pas… à moi… me faire, d’infirmier que
j’étais, fou ? Moi, votre serviteur, votre laquais, votre chien tout juste bon
à éplucher les pommes de terre et à faire les poubelles, moi, votre
domestique, votre minus, votre larve, votre fœtus, votre subordonné
puant, votre imbécile, votre crétin, votre iguanodon, votre dévoué…
Le directeur :
- Tentative de corruption.
L’infirmier :
- M… m… ais… je…

[Commentaire d’Olivier Mathieu (2007) : il convient de ne pas oublier que


ce texte date de 1969, et que, le 25 février 1969, j’avais rencontré Hergé qui
m’avait offert et dédicacé au moins une dizaine d’albums de Tintin. (La
plupart de ces dédicaces ont été reproduites par mes soins, plus tard, dans
divers articles ou ouvrages, tandis que j’en ai offert les originaux à diverses
personnes qui habitent Bruxelles). Il se peut donc que le passage qui
précède ait été en quelque sorte inspiré par les tombereaux d’insultes chers
au capitaine Haddock. Je fais référence au passage : « Ooooooooh ? Vous
n’allez pas… à moi… me faire, d’infirmier que j’étais, fou ? Moi, votre
serviteur, votre laquais, votre chien tout juste bon à éplucher les pommes de
terre et à faire les poubelles, moi, votre domestique, votre minus, votre
larve, votre fœtus, votre subordonné puant, votre imbécile, votre crétin,
votre iguanodon, votre dévoué… » ]

La porte : - Toc, toc, toc.


Le directeur :
- En voilà un qui sait toquer. Entrez !
L’infirmier (l’autre) :
- Bonjour, Monsieur le directeur.
(Il se baisse et baise les pieds du directeur).
Le directeur :
- Vous, au moins, vous n’avez pas eu un professeur de savoir vivre vacher.

L’infirmier qui avait toqué devint infirmier chef. L’autre devint fou.

Yann passa le reste de sa vie à la clinique.

Follassinne refit une « portée » à Henri.

Le Fou vécut heureux avec sa nouvelle enculatrice.

FIN

[ Commentaire final d’Olivier Mathieu (2007) : toute la fin de ce texte me


semble amusante : « L’infirmier qui avait toqué devint infirmier chef. L’autre
devint fou. Yann passa le reste de sa vie à la clinique. Follassinne refit une
« portée » à Henri. Le Fou vécut heureux avec sa nouvelle enculatrice ».
Voilà. On vient de lire, pour la toute première fois sur Internet, ce
texte, « Les Dames très dignes », écrit en 1969, à l’âge de huit ans, par un
Alfred Jarry en herbe, et un lointain descendant d’Aristophane. Texte
remarquable, je le crois, sincèrement.
J’engage ceux de mes amis qui possèdent l’édition de 1983 à la
conserver précieusement, et je suggère aux autres de « l’imprimer » sur
papier.
Et puis, en cette année 2007, bientôt quarante ans après sa rédaction,
je voudrais dédier « les Dames très dignes » à cet enfant que je fus, à cet
enfant dont je me souviens parfaitement, au petit « Robert Pioche » auteur
des « Dames très dignes », et qui dactylographia cette « comédie » sur sa
vieille machine à écrire…
Il y avait ici, en germe, chez un enfant de huit ans qui n’avait
(évidemment) jamais embrassé une fille, et, mieux encore, qui n’avait
jamais adressé la parole à une fille, des « intuitions » parfaitement
étonnantes. Certaines de ces « intuitions », plus tard, me furent en quelque
sorte confirmées par la vie. Il y avait en moi, enfin, une indéniable capacité
à « choquer », à m’attaquer à l’hypocrisie, à faire de l’humour une
« arme », à dire tout haut ce que d’autres pensent tout bas.
Je ne crois pas pécher d’orgueil ou de présomption (et d’ailleurs, que
m’importe ce qu’on dira ?) en disant qu’un enfant de huit ans qui écrivait
cela, et pratiquement sans une seule faute d’orthographe (ici, j’ai respecté
l’orthographe du manuscrit de 1969), avait du talent, et même du génie ; et
que son caractère annonçait, entre les lignes, non pas seulement celui qu’il
serait plus tard, mais celui qu’il ne cessa jamais d’être. A huit ans, j’étais
déjà moi-même, s’il est vrai, comme je le crois à la suite de Konrad Lorenz,
que pour un enfant tout, à six ans, soit déjà décidé …
Je crois que, avant de porter quelque jugement sur moi, il faut aussi
avoir lu les « Dames très dignes ».
Voilà ce que l’on peut dire, au-delà de ses maladresses ou de ses
« exagérations » enfantines, d’un texte qui, selon moi, méritait aujourd’hui
d’être enfin publié, et lu ou relu par mes lecteurs, grâce au site de M. Daniel
Fattore, que je remercie.]

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