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I DIRECTION REGIONALE DE L'INDUSTRIE ET DE LA RECHERCHE

I PROVENCE - ALPES - COTE D'AZUR

COMMISSION RISQUES TECHNOLOGIQUES MAJEURS DU SPPPI


I GROUPE DE TRAVAIL RISQUE SISMIQUE

I
I
I
I
I RECOMMANDATIONS
POUR LA CONSTRUCTION PARASISMIQUE
I DES INSTALLATIONS INDUSTRIELLES
I A RISQUE SPECIAL
I
I
I
I
I
I
I
I
I 1990
I
I
I
1 DIRECTION REGIONALE DE L'INDUSTRIE ET DE LA RECHERCHE
PROVENCE - ALPES - COTE D'AZUR

I COMMISSION RISQUES TECHNOLOGIQUES MAJEURS DU SPPPI


GROUPE DE TRAVAIL RISQUE SISMIQUE

I
I
I
I
I RECOMMANDATIONS
I POUR LA CONSTRUCTION PARASISMIQUE
DES INSTALLATIONS INDUSTRIELLES
I
A RISQUE SPECIAL
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I 1990

I
SOMMAIRE
n" pages
PREAMBULE

1. PHILOSOPHIE DE LA PROTECTION ET REGLEMENTATION 1


1.1. Principes généraux 1
1.2. Protection des ouvrages courants et règles parasismiques .... 2
de construction
1.3. Protection des ouvrages à risque spécial 4
1.4. Aménagement et urbanisme 11
1.5. Recommandations du groupe de travail "Risque sismique" 12
de la commission "Risques technologiques majeurs" (DRIR/PACA)
1.6. Proposition d'un canevas type pour la prise 12
en compte de l'aléa sismique dans une étude des dangers

2. LE SITE 17
2.1. Choix du site 17
2.1.1. Les effets à l'échelle locale 17
2.1.2. Quel site choisir ? 19
2.2. Mouvements sismiques de référence (Effets directs) 23
2.3. Faille active - Effets induits 24

3. LES OUVRAGES 25
3.1. Généralités 25
3.2. Facteurs favorisant la résistance des ouvrages aux séismes .. 26
3.3. Dommages les plus fréquents subis par les réservoirs de gaz . 27
ou de liquide lors des tremblements de terre
3.4. Dispositions générales pour la conception d'ensemble des .... 29
réservoirs
3.4.1. Réservoirs sphériques aériens 33
3.4.2. Réservoirs cylindriques horizontaux sous talus 36
3.4.3. Réservoirs cylindriques aériens sur berceaux 36
3.4.4. Réacteurs et colonnes 37
3.4.5. Réservoirs cylindriques verticaux à fond plat 37
3.4.6. Tuyauterie 40
3.4.7. Stockage en cavités souterraines 41
3.4.7.1. Concepts généraux 41
3.4.7.2. Conception 45
3.5. Dispositions constructives 46
3.5.1. Importance du détail constructif 46
3.5.2. Fondations 50
3.5.2.1. Généralités 50
3.5.2.2. Etude et reconnaissance du sol 50
3.5.2.3. Fondations de type superficiel : semelles, .. 51
massifs, radier
3.5.2.4. Fondations profondes 52
3.5.2.5. Liaisonnement des fondations 55
3.5.3. Ancrage des superstructures aux fondations 55
3.6. Calcul simplifié 56
3.6.1. Fondations 56
n° pages
3.6.1.1. Principes généraux 56
3.6.1.2. Longrines 65
3.6.1.3. Fondations superficielles 65
3.6.1.4. Fondations profondes sur pieux 66
3.6.2. Calcul des réservoirs 68
3.6.2.1. Réservoirs sphériques 69
3.6.2.2. Réservoirs cylindriques verticaux à fond plat •••• 78
3.6.2.3. Réservoirs aériens horizontaux sur berceaux 92
3.6.2.4. Stockage en cavités souterraines 98

Liste des figures

1. Encadré 1 - Règles parasismiques de construction applicables aux .... 5


ouvrages courants : nouveau zonage sismique de la France et valeurs .
nominales des coefficients sismiques
2.1 Effets à l'échelle locale • 18
2.2. Faille active en suface 20
2.3. Effets directs 21
2.4. Effets induits 22
3.1 Cloquage en patte d'éléphant 28
3.2 Cloquage en pointes de diamant 30
3.3 Rupture de la soudure entre le fond et la paroi du réservoir 30
3.4 Cloquage du fond du réservoir sous l'effet dde soulèvements 31
3.5 Dommages au couvercle du réservoir 31
3.6 Arrachement de boulons d'ancrage 32
3.7 Rupture du supportage 32
3.8 Réservoirs sphériques 34
3.9 Réservoir sphérique : arrachement de boulons d'ancrage 34
3.10 Amortisseur à frottement pour les croix de St André 35
3.11 Réservoirs cylindriques sur berceaux 35
3.12 Colonne de distillation 38
3.13 Tuyauterie flexible 42
3.14 Calcul des tronçons coudés 42
3.15 Découplage des réservoirs et des tuyauteries 43
3.16 Joint à cardans 44
3.17 Mode de déformation d'une cavité 49
3.18 Exemple de joints 50
3.19 Règles applicables aux assemblages d'accessoires et de supports 51
3.20 Pieux 53
3.21a Massif béton armé avec réservation 57
3.21b Coupe a-a 58
3.21c Variante pied de poteau tubulaire 59
60
3.21d Massif sur pieux
3.21e Radier avec appuis ponctuels 61
62
3.21f Réservoir sur berceaux métalliques
3.21g Réservoir sur berceaux en béton armé 63
3.21g Réservoir sur berceaux en béton armé - Détail appui n°2 64
3.22 Système d'isolation parasismique à la base d'un réservoir 75
sphérique
3.23 Schéma d'un réservoir cylindrique vertical à fond plat soumis à .... 79
l'action d'un séisme
3.24 Pressions et déformées statiques d'un réservoir cylindrique plein .. 80
n° pages

3.25 Schéma dynamique équivalent d'un réservoir cylindrique à base fixe.... 82


3.26 Déformée et pressions dynamiques d'un réservoir cylindrique soumis.... 85
à l'action d'un séisme
3.27 Soulèvement d'un réservoir cylindrique non ancré sous l'action 88
d'un séisme
3.28 Réservoir cylindrique sur appuis parasismiques 90
3.29 Schéma dynamique équivalent d'un réservoir cylindrique sur appuis 90
parasismiques
3.30 Schéma d'un réservoir à axe horizontal posé sur berceaux 93
3.31 Stockage souterrain : déformée de la cavité 99
3.32 Surcontraintes en parois de la cavité 104
3.33 Distribution des contraintes autour de la cavité 105
3.34 Isocontraintes maximales 106

Liste des annexes

Al. ALEA SISMIQUE

1ère partie : DEFINITION ET METHODES D'EVALUATION

1. Définition
1.1. Diversité des effets engendrés par les tremblements de
terre
1.2. Aléa sismique aux différentes échelles
1.3. Aléa sismique et risque sismique
2. Méthodes d'évaluation
2.1. Analyse sismotectonique
2.2. Approches probabiliste et déterministe
2.3. De la source sismique à l'aléa sur le site
2ème partie : EXEMPLE -EVALUATION DETERMINISTE DE L'ALEA SISMIQUE EN
PROVENCE OCCIDENTALE

A2. ALEA SISMIQUE LOCAL : EVALUATION DES SPECTRES DE REPONSE ELASTIQUE


POUR LE SITE ARCO-FOS/MER

A3. RESERVOIRS SPHERIQUES DE GAZ LIQUEFIE SOUS PRESSION

A4. RESERVOIRS CYLINDRIQUES VERTICAUX, A FOND PLAT

A5. RESERVOIRS CYLINDRIQUES HORIZONTAUX, AERIENS SUR BERCEAUX

GLOSSAIRE

BIBLIOGRAPHIE
PREAMBULE

Ce guide a été réalisé à la demande de la Direction Régionale de


l'Industrie et de la Recherche de Provence-Alpes-Côte d'Azur, par des
participants au Groupe de travail "Risque sismique", mis en place dans
le cadre du Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions
Industrielles (S.P.P.P.I.) des Bouches-du-Rhône.

Le S.P.P.P.I., placé sous l'autorité du Préfet est animé par la


DRIR. Il s'agit d'une structure originale car elle regroupe élus,
experts techniques et scientifiques, industriels et administrations,
établissements publics de l'Etat.

1. LA COMMISSION RISQUE TECHNOLOGIQUE MAJEUR

Le groupe de travail "Risque sismique" dépend de la Commission


"Risques Technologiques Majeurs" du S.P.P.P.I., créée pour coordonner
diverses actions dans le domaine de la prévention des dangers
industriels visés par la Directive Européenne SEVESO de juin 1982. Cette
Commission a été réunie pour la première fois, le 23 juin 1987, en
présence du Directeur de la Prévention des Pollutions et des Risques
Majeurs du Ministère de l'Environnement.

Cette Commission comprend les 6 groupes de travail suivants et se


réunit tous les ans pour rendre publics ses travaux :

1) Information du public ;
2) Technologie de stockage (chlore et gaz de pétrole liquéfiés) ;
3) Etudes du site industriel de MARTIGUES - LAVERA ;
4) Exercices d'intervention (PPI - Alerte) ;
5) Risque sismique ;
6) Maîtrise de l'urbanisme - Distances d'isolement.

L'objectif principal des groupes de travail est de fournir des


outils opérationnels d'application simple pour les industriels et les
élus, et qui servent de recommandation/ou de base technique pour
l'application de la réglementation.

2. LE GROUPE DE TRAVAIL "RISQUE SISMIQUE"

Le groupe de travail "Risque sismique" a été constitué le 19


février 1988. Il comprend les membres suivants :

- DRIR : Direction régionale de l'industrie et de la recherche ;


- Association Environnement Industrie ;
- BRGM : Bureau de recherches géologiques et minières ;
- CEA : Centre d'études nucléaires de Cadarache ;
- EDF : Electricité de France ;
- S.O.C.O.T.E.C. ;
- Bureau VERITAS ;
- CNRS : Centre national de la recherche scientifique - Laboratoire
d'acoustique ;
- Ecole d'architecture de Marseille/Luminy ;
- E.S.I.M. : Ecole supérieure des ingénieurs de Marseille ;
- SHELL - BUTAGAZ et SHELL - BERRE ;
- ATOCHEM ST AUBAN, ATOCHEM-LAVERA, ATOCHEM-PORT-de-BOUC-FOS ;
- ARCO/FOSTER - WHEELER ;
- B.P. LAVERA ;
- SOLLAC - FOS ;
- GEOGAZ et GEOSTOCK.

Pour la prise en compte du risque sismique, il est apparu


nécessaire dès les premières discussions :

- de bien faire la différence des principes de protection entre


équipements industriels courants (à "risque normal") et ouvrages à
"risque spécial", compte tenu des produits stockés ou manipulés et des
quantités mises en jeu ; parmi ces derniers, de traiter séparément les
installations existantes et nouvelles ;

- d'insister sur le fait que la démarche qui sera proposée devra


être globale, depuis la définition des mouvements sismiques de référence
et des problèmes géotechniques éventuels jusqu'à celle de la conception
d'ensemble de l'installation industrielle, du calcul des effets des
mouvements sismiques sur les structures et équipements, de la
combinaison de ces effets avec d'autres charges imposées, de la
vérification des critères de comportement dans les domaines élastique et
postélastique.

Le groupe de travail a alors fonctionné en 2 sous-groupes :

- évaluation de l'aléa sismique régional,


- étude du comportement des ouvrages,
ce qui a permis de faciliter la tache initiale des participants et de
mener à bien en particulier l'évaluation de l'aléa sismique régional,
ainsi que la recherche de méthodes de conception et de calcul pour
différentes installations types. Le groupe de travail s'est réuni en
réunions plénières pour discuter de cas concrets et de l'élaboration
d'un guide prioritaire.

3. LES RECOMMANDATIONS POUR LA CONSTRUCTION PARASISMIQUE DES


INSTALLATIONS INDUSTRIELLES A RISQUE SPECIAL

Ces recommandations sont constituées par les documents qui suivent


et comprennent deux grandes parties relatives :

AUX SITES : Critères topographiques, géologiques et géotechniques


et définition des mouvements sismiques de référence, en tenant compte de
l'aléa régional et des critères précédents.
AUX OUVRAGES INDUSTRIELS : Facteurs qui favorisent la résistance
des ouvrages aux séismes, dommages les plus fréquemment observés,
dispositions générales pour la conception d'ensemble des installations
industrielles, dispositions constructives et calculs.

De telles recommandations doivent permettre aux industriels de


trouver, sous une forme simplifiée, les données servant à élaborer des
projets en zone sismique, ainsi que de rechercher des compléments
techniques et scientifiques détaillés, en vue de la rédaction de l'étude
d'impact et de l'étude des dangers nécessaires à toute demande
d'autorisation d'exploiter une usine dans le cadre de la législation sur
les installations classées.

Ces recommandations ont été élaborées avec le concours des


organismes suivants :

- DRIR Melle DRON


M. DELPEUCH
M. VALLAURI
M. BUSSIERES

BRGM M. MOUROUX - rédacteurs des chapitres 1 et 2 et


M. GODEFROY coordonateurs de l'ensemble du guide.

Ecole : M. ZACEK coauteur et coordonnateur du chapitre


d'Architecture 3 (ouvrages) et des annexes s'y
de Marseille rapportant
M. BRUN

CNRS M. DELFOSSE

SOCOTEC M. GUGLIARELLI

EDF M. MAZET

SHELL-BERRE M. PUPIER

SHELI.-ROGNAC M. ASSELIN
M. BALLAND

BP-LAVERA M. DORMENVAL

GEOGAZ M. MARGUERITE

GEOSTOCK M. YOU
M. COLIN

ATOCHEM M. WINTER

SOLLAC M. KERNOA
1

Chapitre 1 : PHILOSOPHIE DE LA PROTECTION ET REGLEMENTATION

Le lecteur trouvera un exposé des notions sismologiques de base


nécessaires à la compréhension de ce chapitre dans l'annexe Al, 1ère
partie et, sous une forme plus succincte, dans le glossaire.

1.1. Principes généraux

Généralement, les actions sismiques sont traitées comme des actions


accidentelles à la différence des charges permanentes ou normales,
c'est-à-dire qu'elles sont introduites par des coefficients de sécurité
différents de ceux appliqués aux secondes dans les combinaisons de
calcul.

Les principes de protection des ouvrages contre les tremblements de


terre se traduisent par l'énoncé de deux concepts fondamentaux :

- l'intensité de calcul, c'est-à-dire la caractérisation de


l'agression sismique contre laquelle on entend se protéger ;

- les exigences de comportement, soit ce que l'on attend de la


construction soumise à cette agression.

Ils résultent d'un arbitrage (généralement pratiqué par la


Puissance Publique ou ses représentants) entre des critères :

- "physique" : l'aléa sismique ;

- "économique" : le surcoût entraîné par la mise en oeuvre de


mesures de protection en regard de la réduction du risque que.l'on peut
en attendre ;

- "politique" : l'importance que l'on accorde à la protection


parasismique.

Cet arbitrage se solde en premier lieu par la détermination d'une


intensité de calcul optimale, qui procède d'une analyse coûts/bénéfices
dont le cadre schématique est retracé dans la référence (1.1).
2

Il apparaît ainsi commode, dans la pratique, de distinguer :

• Les ouvrages à risque spécial, pour lesquels un dommage, même


mineur, peut avoir pour la population et l'environnement des
conséquences catastrophiques et hors de proportion avec les dégâts
subis par l'ouvrage lui-même (industries chimiques stockant des
produits hautement toxiques, installations nucléaires, grands
barrage, etc.). On est conduit, quoiqu'il en coûte, à maintenir à
un niveau exceptionnellement bas les probabilités d'accidents. Les
exigences de comportement sont définies au cas par cas, pour chaque
ouvrage considéré individuellement (protection intrinsèque). L'intensité
de calcul est déterminée par l'agression maximale susceptible d'être
subie par l'ouvrage, éventuellement majorée d'un coefficient de
sécurité. Les types d'ouvrages concernés sont définis par décret du
Conseil d'Etat (loi n* 87-565 du 22 juillet 1987).

• Les ouvrages à "risque normal" (ou "ouvrages courants") qui


représentent la grande majorité des constructions et pour lesquels les
conséquences d'un sinistre restent circonscrites à l'ouvrage lui-même,
ses occupants et son environnement immédiat. Pour des raisons
économiques (où entre en compte la durée de vie moyenne des ouvrages),
on se contente d'objectifs moins ambitieux tant pour les probabilités de
sinistre que pour les exigences de comportement. Ces dernières sont
définies par une protection statistique, dont les résultats doivent
s'apprécier sur un ensemble de constructions soumises à l'épreuve du
séisme (par exemple à l'échelle d'une ville). Elle admet que certaines
structures puissent subir des déformations se situant franchement dans
le domaine postélastique: fissurations, destruction de certains éléments
non structuraux, déformations permanentes, etc. L'objectif est la
sauvegarde des vies humaines et la protection du patrimoine économique
(donc la limitation à un niveau aussi bas que possible des probabilités
d'effondrements graves), sans exclure un certain pourcentage de pertes,
notamment si l'intensité de la secousse dépasse l'intensité de calcul.
Il n'y a plus de protection absolue et de risque "nul" (ou tendant vers
zéro) mais une protection relative et un risque "acceptable".
L'intensité de calcul n'est plus directement liée à l'agression maximale
prévisible mais est fixée forfaitairement par la Puissance Publique qui
procède à l'arbitrage décrit précédemment, sous forme de valeurs
nominales des actions sismiques.

1.2. Protection des ouvrages à risque normal et règles parasismiques de


construction

Elle fait l'objet des règles parasismiques de construction (1.2).


Au lieu d'estimations ponctuelles de l'aléa sismique sur des sites
particuliers (cas des ouvrages à risque spécial), elles s'appuient,
dans la pratique, sur un zonage sismique à petite échelle du territoire
national, reposant sur la définition de "classes de sismicité"
auxquelles sont associées des valeurs nominales des actions sismiques à
prendre en compte (encadré I). Ce zonage peut être établi à partir d'une
évaluation probabiliste ou déterministe de l'aléa sismique (2.3, 1.1).
3

Le nouveau zonage sismique de la France établi par le B.R.G.M.


(1.1), associe des critères déterministes par la prise en compte des
intensités maximales vraisemblablement atteintes historiquement et celle
du contexte sismotectonique, et des critères statistiques en considérant
la fréquence des secousses ayant atteint ou dépassé différents seuils
d'intensité. L'aléa est d'abord décrit de façon homogène sur l'ensemble
du territoire national à l'aide de ces paramètres. Des critères,
correspondant à certaines valeurs de ces paramètres, sont ensuite fixés
arbitrairement pour introduire une gradation. Le zonage qui en résulte
ne représente plus une carte d'aléa sismique mais la façon dont la "
Puissance Publique le prend en compte pour la protection minimale
requise pour les ouvrages courants. Les constructeurs restent libres
d'opter pour une protection supérieure à ce minimum.

Ainsi, le terme de "sismicité négligeable" (zone 0 ) , ne signifie en


aucun cas que l'aléa sismique est nul mais simplement qu'il ne justifie
pas l'obligation de mesures de protection pour les ouvrages à risque
normal, en regard des objectifs visés par les règles PS. Dans ces mêmes
zones, la situation est ainsi tout autre pour les ouvrages à risque
spécial et il faut donc éviter, pour cette catégorie d'installations
toute référence au zonage des règles PS (1-11).

Ceci étant, il faut rappeler qu'une installation industrielle, peut


comporter, à la fois, des équipements entrant dans la catégorie des
ouvrages à risque spécial et d'autres dans celle des ouvrages à
risque normal. Il convient donc d'appliquer pour chacun d'eux les règles
ou recommandations propres à la catégorie d'ouvrages concernée.

Enfin, il faut rappeler que les Règles PS 69/82 ne rendent pas


compte des effets de site (cf. chapitre 2) qui, en général, amplifient
les secousses transmises par le substratum rocheux. Compte tenu de
l'évolution rapide des connaissances en génie parasismique, les Règles
PS69/82 comportent actuellement des lacunes embarrassantes et peuvent
même, dans certains cas, se révéler inadaptées. C'est pourquoi
l'Association Française de Génie Parasismique (A.F.P.S.) a élaboré, avec
l'assentiment du groupe D.T.U., les Recommandations A.F.P.S. 90 (3-1).
4

1.3. Protection des ouvrages à risque spécial

En premier lieu, il faut souligner qu'à la date de rédaction du


présent document, aucune réglementation n'a été officiellement édictée
dans ce domaine. Un certain nombre de textes (circulaires du Ministère
de l'environnement, rapports de groupes de travail), se rapportant aux
installations classées au titre de la loi n° 76.663 du 19 juillet 1976,
ont cependant été diffusés et font référence à la pratique réglementaire
en matière de sûreté nucléaire (1.3, 1.4). C'est ainsi que la plupart
des études des dangers, réalisées à ce jour, se sont appuyées, en
matière de prise en compte de l'aléa sismique, sur une démarche conforme
à la règle fondamentale de sûreté RFS n°I-2c (1.5) : cf. annexe Al.
C'est dans le détail des modalités pratiques d'application de cette
règle que les textes actuels laissent encore une certaine latitude
d'interprétation et d'action. Un projet d'arrêté ministériel fixant les
règles parasismiques applicables aux installations soumises à la
législation sur les installations classées, a été préparé en mai 1989
par le Service de l'environnement industriel et propose les premiers
éléments d'une approche parasismique propre à cette catégorie d'ouvrage.

A l'échelle internationale également, un inventaire fondé sur les


codes parasismiques nationaux de 36 pays, en vigueur en 1988, ne recense
qu'un seul document (Japonais) consacré aux installations industrielles
à risque spécial et souligne ainsi l'état encore embryonnaire de la
réglementation dans ce domaine (1.6).

Les principaux points à retenir de ces textes sont résumés


ci-après :

• Par la circulaire du 28 Décembre 1983 adressée aux Commissaires


de la République, le Ministre de l'environnement a précisé le contenu à
attendre des études des dangers, autant en regard du fonctionnement
propre des établissements que de la prise en compte d'événements
d'origine externe comme les séismes, susceptibles d'entrer dans la
construction d'un scénario débouchant sur un accident de l'installation,
dont les conséquences doivent être évaluées. A ce niveau des textes, il
n'est pas précisé sous quelle forme l'aléa sismique doit être
caractérisé.

• La note technique du 25 Mars 1986 du chef du service de


l'environnement industriel aux Directeurs régionaux de l'industrie et de
la recherche (1.3) :

- fait allusion au nouveau zonage de la France pour l'applica-


tion des règles parasismiques de construction (1.1), en sous-entendant
(comme il convient) que l'aléa sismique ne doit pas être considéré
négligeable a priori, pour les installations à risque spécial situées
en zone 0 ;

- recommande qu'une analyse explicite du risque sismique (soit


des conséquences possibles d'un tremblement de terre sur les
installations) soit entreprise ;
I Encadré I - Règles parasismiques de construction applicables aux

I ouvrages courants : nouveau zonage sismique de la France et


valeurs nominales des coefficients sismiques

I
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0.15 g
0.20 g
030 g
0.40 g
020 g
0 25 g
0.35 g
0.45 g

I
I
6
7

- et, à cette fin, introduit un distinguo entre installations


nouvelles et installations existantes, tout en évoquant pour la carac-
térisation de l'action sismique, les notions de S.M.H.V. et S.M.S. (voir
p. Al-9 et glossaire).

Cette circulaire ne spécifie pas de façon précise les exigences de


comportement associées à ces niveaux d'action sismique, ni les règles
générales permettant de garantir la sécurité de l'installation,
notamment en matière :

- de détermination du mouvement du sol (spectres des SMHV et


SMS) ;

- de méthodes de calcul des effets de ces mouvements sur les


structures et équipements ;

- de définition des combinaisons de calcul (cumul de ces


effets avec les autres charges auxquelles est soumise l'installation) ;

- de vérification des critères de comportement.

• La note de réflexion sur la "politique de l'administration en


matière de protection parasismique des établissements industriels à haut
niveau de risque" (1.4), préparée en Décembre 1987 par M.J. MANSOT
(D.R.I.R. Rhône-Alpes), constitue un guide précieux pour l'application
de ces premiers textes :

- elle fait référence explicitement à la RFS n°I-2c pour la


démarche à mettre en oeuvre dans la caractérisation de l'aléa sismique,
ce qui conduit à retenir comme séisme de dimensionnement le S.M.S. ;

- elle définit comme condition nécessaire au calcul de dimensionne-


ment des équipements importants pour la sécurité, la détermination des
spectres de réponses associés au(x) S.M.S., mais en admettant une
certaine évolution par rapport à l'application stricte de la RFS I-2c
pour la prise en compte de l'aléa sismique local ("effets de site") ;

- elle rappelle fort justement l'objet du zonage associé aux règles


PS destinées aux ouvrages courants afin d'en éviter toute utilisation
abusive pour les installations à haut risque ;

- elle fixe clairement les objectifs sous-tendant la définition des


exigences de comportement : maintien des fonctions de sécurité après un
séisme (intégrité des enveloppes participant au confinement,
opérabilité des organes importants pour la sécurité, etc.) ;

- elle retrace le cadre de réflexion dans lequel doit s'inscrire la


prise en compte du risque sismique, qui justifie le niveau de détail
exigé pour l'analyse des conséquences d'un séisme et l'importance des
mesures de protection envisagées : il s'agit de l'appréciation des
8

enjeux en fonction de l'aléa sismique au site, du potentiel de dangers


de l'installation et de la vulnérabilité de son environnement ; elle
recommande ainsi une concertation le plus en amont possible dans le
processus de décision, entre l'exploitant et l'administration
(inspection des installations classées) ;

- enfin, elle résume sous forme de canevas-type le contenu attendu


d'une étude des dangers en regard du séisme : évaluation de l'aléa
sismique au site, inventaire des équipements essentiels à la sécurité,
démonstration de la résistance de ces équipements à un séisme de
référence (S.M.S.) ; les dispositions constrictives résultant de cette
démarche sont à mettre en oeuvre dès la mise en exploitation d'une
installation nouvelle, alors que les mesures de confortement à appliquer
à une installation existante sont à définir au terme d'une étude
technico-économique, dans le cadre de la concertation évoquée plus haut.

• Le projet d'arrêté ministériel, préparé en mai et modifié en


décembre 1989 par le service de l'environnement industriel au titre de
l'article 7 de la loi du 19 juillet 1976 (n° 76.663), ne concerne, parmi
les installations nouvelles soumises à autorisation, que celles pouvant
présenter en cas de séisme des dangers susceptibles de porter atteinte
aux intérêts visés à l'article 1er de cette loi. Les dispositions de
l'arrêté pourront être rendues applicables, en tout ou partie, aux
installations existantes, dans les conditions prévues à l'article 18 du
décret n*77.1133 du 21 septembre 1977. L'arrêté fixe la procédure à
respecter par l'exploitant pour la prise en compte du risque sismique
dans l'étude des dangers :

- l'aléa sismique est caractérisé de façon déterministe en fixant


les niveaux des S.M.H.V. et S.M.S. sur le site ; chaque SMS est
caractérisé par un spectre de réponse, établi et justifié par
l'exploitant, à partir des caractéristiques (intensité, magnitude,
profondeur et distance focale au site) du SMS considéré ;

- une approche forfaitaire est proposée pour les sites appartenant


à la zone 0 du nouveau zonage associé aux règles PS, fondée sur
l'utilisation d'un spectre de référence (spectre "NRC"*) calé à une
accélération que fixera l'arrêté ;

- la liste des équipements importants pour la sûreté doit être


établie par l'exploitant. Le maintien de leur fonction de sûreté
est à justifier en cas d'agression du niveau S.M.S. (ou forfaitaire pour
les cas prévus). Pour ces justifications, l'exploitant peut prendre en
compte la possibilité d'excursions dans le domaine plastique, sous
réserve que les critères de vérification utilisés soient compatibles
avec le comportement requis par la fonction de sûreté de l'équipement
considéré.

* Nuclear regulatory conission ; encore appelé spectre RG 1.60


9

En l'état actuel, ce projet d'arrêté n'aborde pas :

- la prise en compte des conditions de site dans la détermination


des mouvements sismiques de référence ;

- les méthodes de calcul des effets de ces mouvements sur les


structures et équipements ;

- les combinaisons d'actions à retenir (cumul de ces effets avec


les autres charges imposées à la structure) ;

Un cahier technique de la direction de l'EPPR est cependant en


cours de réalisation pour fournir des éléments méthodologiques ainsi que
des exemples d'application.

• Enfin, il faut rappeler le travail d'un groupe restreint qui


prépare actuellement sous l'égide de l'Association française de génie
parasismique (A.F.P.S.), le chapitre 22 "Equipements et installations"
des nouvelles règles parasismiques françaises. Le domaine d'application
visé n'exclut a priori aucun type d'équipement et couvre le "risque
spécial" et le "risque normal". A cet égard, il peut être utile pour le
lecteur, de citer quelques réflexions empruntées à J. BETBEDER (1.6),
dans un document préparé dans ce cadre. Elles concernent :

O La classification des équipements et installations

• en termes de risque : normal et spécial, qui incombe à la


Puissance Publique ;

• en termes d'exigences de comportement, suite à une analyse par le


maître d'ouvrage du fonctionnement de l'installation et des scénarios
d'accidents :

- exigence de stabilité (prévention du risque d'effondrement


ou de chute de certains éléments susceptibles d'endommager d'autres
équipements) ;

- exigence d'intégrité (maintien de certaines fonctions


passives comme l'étanchéité d'une paroi) ;

- exigence d'opérabilité (maintien de certaines fonctions


actives comme la capacité de fermeture d'une vanne).
10

• en termes de sensibilité à l'action sismique :

- équipements sensibles aux déplacements différentiels entre


supports (tuyauteries, gaines, câbles) ;

- équipements sensibles aux forces d'inertie associées aux


accélérations transmises aux supports : accélérations du sol ou
transmises par une structure porteuse.

O La mise en évidence des répercussions des incertitudes aux


différentes étapes de la démarche parasismique (depuis la détermination
des mouvements du sol jusqu'à la vérification des critères de
comportement), qui peut conduire par exemple, à des écarts dans un
rapport de 20 ou 30 sur les valeurs d'accélération de vérification,
entre une approche "moyenne" de la sécurité et l'adoption systématique
des hypothèses les plus conservatives.

O La nécessité corrélative de spécifier dans toute réglementation


les règles de calcul et les critères de vérification du comportement et
pas seulement la sévérité de l'agression sismique à considérer.

O La classification des niveaux d'action sismique retenue par


H. SEED (1.7) et la comparaison à la pratique réglementaire française en
matière de sûreté nucléaire :

- M.CE. ("maximum credible earthquake") : séisme maximal plausible


défini par les sismologues sur des considérations géologiques et
sismologiques, généralement sous forme d'une fourchette de valeurs ;

- S.S.E.E. ("seismic safety evaluation earthquake") : séisme le


plus fort contre lequel la Puissance Publique exige de se prémunir, sur
avis d'une commission d'experts sismologues et ingénieurs ; le S.S.E.E.
est inférieur ou égal au M.CE. (selon la durée de vie de l'installation
et le coût de protection au M . C E . par rapport au coût du projet) ; les
S.M.S. sont des S.S.E.E. fixés sans évaluation préalable d'un M.CE. ;

- S.E.D.E. ("seismic engineering design earthquake) : ensemble des


hypothèses caractérisant l'action sismique dans l'analyse de sécurité de
l'installation, établies sous la responsabilité de l'ingénieur (le
S.E.D.E. se déduit du S.S.E.E. selon les méthodes de calcul,
11

combinaisons d'actions et critères de vérification admis) ; la pratique


française en matière de sûreté nucléaire conduit à retenir un S.E.D.E.
supérieur ou égal au S.S.E.E. puisque les critères de vérification sont
établis sans sortir du domaine élastique et que le spectre de
dimensionnement, pour un amortissement de 5%, doit être au moins égal à
celui du S.M.S. ; c'est cette approche qui contribue essentiellement à
élargir la marge de sécurité.

O La prudence nécessaire dans l'extrapolation directe des règles


établies en matière de sûreté nucléaire ; la R.F.S. I-2c, en
particulier, est destinée aux tranches nucléaires comportant un réacteur
à eau sous pression : son application pour la détermination des
mouvements sismiques de référence n'est pas dissociable, en ce sens, des
méthodes et critères d'analyse sismique bien établis par les autres
règles du nucléaire, par exemple : RFS I-3c (1.8), RFS V.2g (1.9) et RCC
(1.10).

1.4. Aménagement et urbanisme

Quant aux règlements s'appliquant à l'aménagement et l'urbanisme,


la prise en compte du risque sismique se limite, dans le cadre de la
législation française en vigueur actuellement, à la réalisation des
P.E.R. (plans d'exposition aux risques) et à l'énoncé des prescriptions
associées. Si l'application des règles parasismiques à .l'échelle
nationale est fixée par une série d'arrêtés et décrets, les P.E.R.,
document opposable au tiers, peuvent la rendre obligatoire pour toutes
les catégories de construction par décision préfectorale. Plus encore,
les P.E.R., établis à l'échelle communale en général au l/10000e,
intègrent l'aléa sismique local :

- en introduisant un zonage des secteurs exposés aux instabilités


de pentes, phénomènes de liquéfaction, tassements, etc., sous action
sismique et les prescriptions corrélatives en matière de fondation,
voire d'autorisation de construction (éventuellement soumise à des
investigations spécifiques à la charge du projeteur) ;

- en spécifiant les altérations du mouvement sismique de référence


(par exemple celui des règles parasismiques) résultant de facteurs
locaux comme la topographie, la lithologie et la géométrie des
formations géologiques superficielles et en fournissant les coefficients
de calcul et les modes de fondation correspondants à respecter.

Lorsque ces documents existent, ils doivent obligatoirement être


consultés et pris en compte pour tout type de projet, y compris d'une
installation industrielle à risque spécial.
12

1.5. Recommandations du groupe de travail "Risque sismique" de la


commission "Risques technologiques majeurs" (DRIR/PACA)

Compte-tenu de l'absence, en 1990, de textes réglementaires


officiels, les recommandations qui suivent s'inspirent, en matière de
détermination des mouvements sismiques de référence et de méthodes de
calcul simplifié des ouvrages, des principes généraux énoncés par les
divers documents cités précédemment. Elles laissent une large part à la
concertation, au cas par cas, entre exploitants, experts et
administration (DRIR), sur l'importance de laquelle on ne saurait trop
insister.

Ces recommandations sont présentées en détail aux § 2.2, 3.1 et


3.6. Elles reposent sur :

- la détermination des S.M.H.V. et S.M.S. sur le site par


l'exploitant, selon une démarche conforme à la R.F.S. n° I-2c ;

- le calcul, par l'exploitant, des spectres de réponse des S.M.H.V.


et S.M.S., prenant en compte les caractéristiques propres au site ;

- la détermination éventuelle, par l'exploitant, d'accélérogrammes


adaptés aux spectres et à la durée des séismes, pour les calculs non
linéaires ;

- l'obligation d'assurer plus particulièrement l'intégrité et la


stabilité des réservoirs et des canalisations ;

- le calcul des installations (ouvrages et équipements) au S,M.S. :

• soit en imposant a priori de rester dans le domaine


élastique, donc avec un coefficient de comportement q = 1 (cf.
glossaire),

• soit en admettant des incursions dans le domaine


postélastique, au moyen de toute méthode non linéaire
reconnue, agréée par la DRIR.

1.6. Proposition d'un canevas type pour la prise en compte de l'aléa


sismique dans une étude des dangers.

Commentaires :

• Ce canevas est valable aussi bien pour les installations


existantes que pour les projets d'installations futures. C'est dans le
degré de détail des analyses menées aux différentes étapes et surtout,
dans les exigences pratiques de mise en conformité de l'installation
avec les dispositions constrictives parasismiques, que des variantes
peuvent apparaître, suite à une analyse technico-économique et, point
essentiel, à la concertation avec l'inspection des installations
classées qui doit s'engager le plus en amont possible dans le processus
de décision.
13

• Il représente schématiquement les étapes à respecter en


individualisant les rôles respectifs de l'exploitant et de
l'Administration (Direction régionale de l'industrie et de la recherche,
Inspection des installations classées). Des adaptations sont possibles
selon les cas : par exemple, l'évaluation déterministe de l'aléa
sismique régional pouvant être établie globalement pour un ensemble de
sites industriels d'un département ou d'une région, est parfois prise en
charge par l'Administration (comme cela a été le cas en Provence-Alpes-
Côte d'Azur et Nord-Pas-de-Calais). Reste alors simplement à la charge
de l'exploitant la détermination des mouvements sismiques de référence
sur le site et la prise en compte de l'aléa local (ce qui n'exclut pas,
d'ailleurs, à cette étape, des cofinancements publics). Pour les mêmes
raisons, les installations industrielles étant fréquemment concentrées
en des sites proches, où la caractérisation de l'aléa sismique peut-être
identique ou très voisine, les exploitants ont intérêt à se regrouper
pour la mise en oeuvre de cette étape de la démarche (par le biais des
associations professionnelles, par exemple).
14
15

CANEVAS TYPE POUR UNE PRISE EN COMPTE DE


L'ALEA SISMIQUE DANS UNE ETUDE
DES DANGERS
EXPLOITANT INDUSTRIEL ADMINISTRATION

CONSULTATION D U P.E.R.
EVENTUELLEMENT EXISTANT

EVALUATION D E L'ALEA SISMIQUE


REGIONAL ET LOCAL AU SITE
Bl
Reconnaissance géologique Approche déterministe de l'aléa
et géotechnique: B2 Définition des S M H V ET S M S
sur le site
choixdu sile
B
X
Détermination des m o u v e m e n t s sismîques
de référence au site (spectres de réponse
élastiques des S M H V et S M S )
ou éventuellement des occélérogrammes:
- au rocher horizontal
- en intégrant les conditions de site

CLASSIFICATION D E S S T R U C T U R E S ET
EQUIPEMENT D E L'INSTALLATION
Cl EN R E G A R D DE LA S U R E T E

en termes d'exigences de comportement:


analyse du fonctionnement de en termes de risque
l'installation et dés scénarios C2
d'accidents exigences de "normal" et "spécial*
stabilité, d'intégrité, d'opérabilité

VERIFICATION DES CRITERES DE ANALYSE


COMPORTEMENT DES STRUCTURES TECHNICO-
ET EQUIPEMENTS IMPORTANTS POUR ECONOMIQUE
LA S U R E T E
D'
calcul des effets des mouvements
D sismiques de référence sur ces
structures et équipements Dl
combinaison de ces effets avec
les autres charges imposées D2
verification des critères de
comportement :
- domaine élastique D3
- domaine post-elastique

MISE EN CONFORMITE DE
y L'INSTALLATION AVEC ARRETE PREFECTORAL
E LES DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES D'EXPLOITATION
PARASISMIQUES

P. GODEFROY B R G M . N o v . 89
16
17

Chapitre 2 : LE SITE
2.1. Choix du site

Il passe obligatoirement par une évaluation de l'aléa sismique qui


débouche, in fine, sur la détermination de mouvements sismiques de
référence et des conséquences sur la réponse et la stabilité du site.
Cette évaluation est réalisée à 2 échelles (cf. Annexe Al, 1ère partie).

• A l'échelle régionale, on détermine le niveau d'agression


sismique (des séismes maximum historiquement vraisemblables : SMHV, et
des séismes majorés de sécurité : SMS) en se limitant au calcul d'un
mouvement de référence "au rocher horizontal affleurant".

On essaye aussi (si cela est possible) de localiser les failles


susceptibles d'engendrer des déplacements en surface.

• A l'échelle locale, on évalue l'influence même de la nature du


site (topographique, géologique) sur ce mouvement (amplification dans
certaines plages de fréquence, par exemple) et de ses conséquences
éventuelles (grands déplacements de sol entrainant des mouvements de
terrain, déstabilisation par liquéfaction ou tassement).

2.1.1. Les effets à l'échelle locale

- Faille active en surface


- Effets directs
- Effets induits

La faille, qui est à l'origine du séisme, peut ou non déboucher en


surface et provoquer des déplacements plus ou moins importants (ruptures
de surface cosismiques (*)).

Elle génère par ailleurs des ondes sismiques qui, lorsqu'elles


arrivent à la surface du sol, engendrent un "mouvement sismique" dans
les 3 directions, qui peut être mesuré au moyen d'un "accéléromètre"
(voir figure 2.1 et Annexe A2).

C'est ce mouvement sismique, présenté généralement sous la forme


d'accélérogrammes (expression temporelle) et de spectres de réponse
associés (expression fréquentielle) qu'il est indispensable d'évaluer
pour le calcul des ouvrages par les ingénieurs de structures, selon les
méthodes du génie parasismiques.

(*) Voir glossaire


18

Figure 2-1

EFFETS A L'ECHELLE LOCALE

SOURCE SISMIQUE TRAJET SITE

PARAMETRES • MAGNITUDE : M • DISTANCE


• TOPOGRAPHIE
• TYPE DE FAILLE SOURCE-SITE : R
• INCLINAISON DU PLAN L»ATTENUATION • GEOLOGIE
DE FAILLE • (IN HOMOGENEITE • GEOTECHNIQUE
• (BARRIERES ASPERITES) FRACTURATION)

PROBLEMES POSES
EFFETS DIRECTS
\ \
LE MOUVEMENT SISMIQUE OBTENU
"AU ROCHER HORIZONTAL AFFLEURANT"
FAILLE ACTIVE
PEUT ETRE PROFONDEMENT MODIFIE :
POUVANT DEBOUCHER
EN SURFACE © AU SOMMET D'UNE BUTTE
© SUR UNE PENTE
© SUR UNE RUPTURE DE PENTE
© DANS UNE VALLEE
© EN BORDURE DE FALAISE , etc..

CHOIX EFFETS INDUITS


DU LE MOUVEMENT SISMIQUE PEUT CONDUIRE
SITE A DES "GRANDS DEPLACEMENTS"
EN SURFACE :

LIQUEFATION
| EN©.©,©
TASSEMENTS

MOUVEMENTS DE TERRAIN
GLISSEMENTS 1
EBOULEMENTS > EN©,©
AFFAISSEMENTS )
19

Les figures de l'encadré 2B (Annexe Al, 1ère partie) montrent la


nature physique du spectre de réponse de l'oscillateur simple, défini
par sa fréquence propre F (ou sa période T = 1/F) et son amortissement
£. On peut alors différencier 3 types d'effets observables à l'échelle
locale, sur un site donné :

- la faille active* débouchant en surface (figure 2.2) :

• qui peut conduire à des déplacements différentiels en


surface (ruptures cosismiques),
• près de laquelle des mouvements vibratoires spécifiques peu-
vent se produire (phénomène encore mal connu).

- des effets directs : ils sont dus au mouvement vibratoire du sol,


mouvement qui, pour une étude d'ouvrage à risque spécial,
devraient prendre en compte les paramètres de la source, du trajet
et du site (effet de site) : en particulier, un séisme proche
(haute fréquence) n'aura pas les mêmes conséquences sur les
structures qu'un séisme lointain (basse fréquence) pour une même
intensité sur le site. Il en est de même pour un site rocheux
(haute fréquence) comparé à un site composé de sols mous épais
(basse fréquence) (fig.2.3).

- des effets induits : ils sont dus aux grands déplacements de sols
induits par les vibrations sismiques sur les formations
superficielles (fig. 2.4) :

• Liquéfaction de certains sols, comme des sables ou limons


lâches saturés.
• Tassement de certains sols, saturés ou non.
• Mouvements de terrain comportant des glissements en masse,
des éboulements rocheux, des affaissements, ...

2.1.2. Quel site choisir ?

• Quels sont les sites à éviter ?

• Tout d'abord les sites pour lesquels l'aléa régional est élevé :
où l'on a établi par exemple que le séisme maximum historiquement
vraisemblable conduit à une intensité macrosismique supérieure ou
égale à VIII. On peut bien sûr construire pour de tels niveaux
d'agression, mais le coût est plus élevé et le risque plus grand.

• Ensuite les sites qui auraient été malencontreusement choisis


initialement, près de failles actives pouvant engendrer des séismes
et au pire à cheval sur ces failles.

* Voir glossaire.
20

Figure 2 - 2

FAILLE ACTIVE*5 EN SURFACE

FAILLE NORMALE

(?) DEPLACEMENT DIFFERENTIEL


SI O U V R A G E SITUE SUR LA FAILLE

@ M O U V E M E N T VIBRATOIRE PARTICULIER
SI O U V R A G E SITUE PRES DE LA FAILLE
Jusqu'à une distance inférieure à la \

dimension maximale de la zone de rupture :

fo 10km dans le contexte français métropolitain/


\ PROBLEME DE S O U R C E PROCHE /

nVOIR GLOSSAIRE
21

Figure 2-3

EFFETS DIRECTS

SITE

LE MOUVEMENT SISMIQUE DÉPEND :


SPECTRE D'ACCELERATION
(A) DE LA NATURE DE *A IHFLUEHCg Dt IA HVTURt PU Stmig

LA SOURCE SISMIQUE
ET DU TRAJET

l» 2 V
T - PERIODE (S)

( B ) DE LA T O P O G R A P H I E .
DE LA N A T U R E ET DE
LA GEOMETRIE DES SOLS

Q ROCHER HORIZONTAL
(2) PENTE
(3) EBOULIS
0 VALLEE , etc..

T - PERIODE (S)
22

Figure 2 - 4

EFFETS INDUITS

PHENOMENE DE LIQUEFACTION

Ouvrage incliné
ou disloqua

Niveau final de l'eau

Niveau initial de l'eau

ft
[ \
* *
j remontée d'eau et de sable
* M < l i t

LA
. ' . . " ,
L JL y (.(., /. r
--':-^:':^>
- . / * - , ' . V - sable liquéfié - '. <'J ' - '"'..•* . .'• :

MOUVEMENTS DE TERRAIN

GLISSEMENT

CAVITE

AFFAISSEMENT

EBOULEMENT
23

Dans ce dernier cas, le site doit tout simplement être rejeté.

• Puis les sites où la nature et la géométrie des sols de fondation


(déterminées par des reconnaissances géotechniques détaillées) et
la topographie de surface peuvent conduire à des amplifications
importantes des mouvements du sol d'une part et des structures dans
certains domaines de fréquence, d'autre part (effets directs).

• Enfin les sites où les sols et la topographie peuvent aussi être


à l'origine de déplacements importants entraînant des instabilités
en profondeur et en surface et la ruine des structures (effets
induits).

• Quels sont les sites à choisir ?

Compte-tenu des éléments précédents, il est donc préférable de


porter le choix :

• sur des sites où l'aléa sismique régional est faible (établi


selon une démarche déterministe à partir d'une analyse
sismotectonique précise, cf. Annexe Al) : intensité inférieure à
VIII, par exemple.

• sur des sites localisés loins des failles actives pouvant


engendrer des séismes (à plus de 5 à 10 km pour fixer les idées) si
bien sûr il est possible de préciser leur emplacement et leur
activité.

• sur des sites dont les sols ont de bonnes caractéristiques


mécaniques (rocher, sols sablo-graveleux denses ou argileux
compacts) et dont la surface est la plus horizontale possible,
d'une manière générale.

Ce choix ne peut être réalisé actuellement qu'en collaboration avec


des bureaux d'étude spécialisés qui disposent des données de base
(sismicité, géologie structurale, néotectonique) et des méthodes
d'analyse nécessaires en géotechnique.

2.2. Mouvements sismiques de référence (effets directs)

Il faut tout d'abord insister sur le fait que la détermination des


mouvements sismiques de référence doit être intégrée dans l'ensemble de
la chaîne de prise en compte du risque sismique, pour la protection des
ouvrages à risque spécial.

Pour chaque séisme de référence défini par exemple par une démarche
déterministe, on déterminera le mouvement sismique sous la forme d'un
spectre de référence en essayant de prendre en compte les paramètres les
plus déterminants quant à la forme finale du spectre, au minimum :
24

• la magnitude, pour la source sismique,


• la distance focale pour le trajet source-site, avec une différen-
ciation entre saisines proches et séismes lointains,
• les caractéristiques géotechniques "dynamiques" du site lui-même.

Finalement, l'étude particulière par site conduira à


l'établissement de "spectres élastiques horizontaux" de projet,
correspondant aux séismes de référence, en tenant compte essentielle-
ment :

• de la source sismique :

- spectres de séismes proches,


- spectres de séismes lointains,

• du site lui-même :

- spectres au "rocher horizontal affleurant", corespondant à


des conditions de site moyennes à bonnes,

- spectres "tenant compte des conditions de site", pour des


sites où les caractéristiques géotechniques et géométriques
s'éloignent des conditions moyennes,

voir les méthodes proposées et l'exemple du site de LAVERA en


Annexe A2.

Ces spectres sont donnés en dehors de toute influence de structure.


L'interaction sol-structure éventuelle doit donc être prise en compte
par la suite.

Enfin, il sera parfois nécessaire de déterminer des accélérogrammes


adaptés aux spectres et à la durée des séismes, pour les calculs non
linéaires. La procédure proposée dans les Recommandations AFPS 90 (§
5.7) pourra, par exemple, être utilisée.

2.3. Faille active -Effets induits

Le problème de la prise en compte des failles actives (voir


glossaire) est évoqué en Annexe Al (1ère partie). Il doit être considéré
dès l'étude de l'aléa régional.

Enfin, une fois déterminés les mouvements de référence, il faudra


prendre en compte les effets induits éventuels, susceptibles de se
produire sur le site :

• Liquéfaction, tassement,
• Mouvements de terrain (glissement, éboulement, affaissement),

par les méthodes classiques de la dynamique des sols.


25

Chapitre 3 : LES OUVRAGES

3.1. Généralités

L'étude des ouvrages industriels peut concerner :

- les bâtiments (le génie civil),


- les installations (un ensemble d'appareils couplés par des réseaux),
- les équipements pouvant être considérés comme isolés (découplés du
réseau).

En général, trois niveaux de sécurité peuvent être recherchés :

- stabilité mécanique, c'est-à-dire non effondrement d'un bâtiment ou


maintien en place d'une installation,
- intégrité, pour assurer le confinement des produits que l'ouvrage
contient,
- maintien en fonctionnement pendant le séisme.

Il appartient au maître d'ouvrage, en concertation avec la DRIR, de


fixer le niveau de sécurité à obtenir pour chaque bâtiment, installation
ou équipement, en fonction de divers critères : impact sur
l'environnement, proximité d'ouvrages à haut risque, conséquences d'un
arrêt de fonctionnement, coût de l'équipement, sauvegarde de produits ou
de données, etc.

Dans le cas des ouvrages concernés par ce texte, les 2 premiers


niveaux sont obligatoires.

L'étude des bâtiments et des installations au sens précisé


ci-dessus ne fait pas l'objet de cette version du guide. Seuls seront
abordés les réservoirs métalliques de gaz ou de liquide, sous pression
ou réfrigérés suivants, considérés comme découplés des installations :

- réservoirs sphériques aériens


- réservoirs cylindriques sur berceaux (aériens et sous talus)
- réacteurs et colonnes,
- réservoirs cylindriques verticaux à fond plat.
- stockage en cavités souterraines.

Il est à noter que les exemples de détails constructifs, ainsi que


les exemples de calcul, ne sont donnés qu'à titre indicatif. Des
circonstances particulières propres à un projet peuvent conduire, dans
l'esprit des recommandations exposées dans ce texte, à des solutions
différentes.
26

3.2. Facteurs favorisant la résistance des ouvrages aux


séismes

Les séismes imposent aux ouvrages des déplacements,


lors desquels de l'énergie cinétique leur est communiquée. Pour éviter
la rupture des éléments porteurs les plus sollicités, aux moments
critiques de l'oscillation (lorsque la déformation de l'ouvrage est
maximale), cette énergie doit être entièrement absorbée par l'ouvrage,
c'est-à-dire en partie stockée à travers ses déformations élastiques et
en partie dissipée. La capacité des ouvrages à stocker et à dissiper
l'énergie doit donc être favorisée à tous les stades de leur
élaboration : conception d'ensemble, conception des assemblages et mise
en oeuvre.

Parallèlement, il est souhaitable de minimiser l'intensité des


charges sismiques auxquelles les ouvrages seront soumis lors d'un séisme
donné. Ceci revient d'une part à chercher à réduire les forces d'inertie
(c'est-à-dire les masses et les accélérations) des équipements lourds
(réservoirs, cuves, armoires, ...) et d'autre part à protéger les divers
réseaux des effets des déplacements relatifs de leurs supports fixes
(tuyauteries, gaines de ventilation, chemin de câbles, . . . ) .

Par conséquent, la conception générale est de première importance


pour assurer un bon comportement des ouvrages lors des tremblements de
terre. Aucun calcul ne peut transformer un projet mal conçu en un
système performant face à l'action sismique.

En amont du dimensionnement, plusieurs démarches peuvent être


adoptées pour favoriser la résistance des ouvrages aux séismes.

Pour minimiser l'action sismique :

- Réduire les masses.

- Opter pour une structure dont la fréquence propre est aussi


différente que possible de la fréquence dominante du sol.

- Abaisser le centre de gravité. De ce point de vue, enterrer


les ouvrages constitue une excellente solution.

- Répartir symétriquement les palées de stabilité. En effet,


lorsque le centre de rigidité horizontale d'un ouvrage ne
coïncide pas avec son centre de gravité, il peut être soumis à
des oscillations de torsion d'axe vertical, préjudiciables à
sa bonne tenue.

- Découpler mécaniquement les systèmes afin de limiter les


effets de leurs déplacements relatifs.

- Prévoir des jeux dans la boulonnerie et éliminer les butées.

- Découpler mécaniquement les ouvrages de leur support (ou du


sol). Cette démarche suppose l'emploi d'appuis parasismiques.
Les déformations des ouvrages découplés restent dans le
domaine élastique.
27

Pour maximiser la capacité des ouvrages à stocker et à dissiper


l'énergie :
- Opter pour des systèmes hyperstatiques.

- Limiter les concentrations de contraintes. Il convient donc


d'assurer, sans changements brusques de rigidité, une
continuité mécanique entre les divers éléments constructifs
non découplés. Il faut particulièrement veiller à ne pas créer
un effet d'entaille et par conséquent à éviter les soudures
discontinues, les soudures partiellement pénétrées, les
évidements, les composants fissurés, etc.

- Eviter "l'effet de poteau court". La flexibilité des


colonnes courtes étant faible, leur capacité à stocker et à
dissiper l'énergie reste très limitée. Elles sont donc
sujettes à des sollicitations de cisaillement importantes sous
l'effet des charges horizontales.

- Concevoir des structures ductiles (éléments constructifs et


assemblages). La ductilité permet une dissipation d'énergie en
phase plastique ainsi qu'une redistribution d'efforts sur les
sections où la limite d'élasticité n'a pas encore été
atteinte. Il est à noter que la ductilité des éléments
sollicités principalement en cisaillement est faible, de même
que celle des poteaux à forte charge axiale.

- Utiliser des amortisseurs.

3.3. Dommages les plus fréquents subis par les réservoirs de


gaz ou de liquide lors des tremblements de terre.

Les réservoirs sont relativement vulnérables aux séismes. Selon la


nature du produit stocké, les dommages qu'ils ont subis, même mineurs,
ont parfois entraîné des explosions, un incendie ou une pollution grave
de l'environnement.
Il est donc important de tirer des leçons de leur comportement lors
des tremblements de terre passés et de porter une attention particulière
aux points critiques lors du projet des réservoirs à construire.

Les dommages suivants ont été fréquemment observés :


Réservoirs cylindriques verticaux à fond plat

- Cloquage en patte d'éléphant des parois, dû à une


compression axiale excessive (fig.3.1).
- Cloquage en pointes de diamant des parois (fig.3.2).
- Cloquage du fond du réservoir (fig.3.4).
28

Photo : P.C. Jennings

Photo : EERI
Fig. 3.1 - Cloquage en patte d'éléphant
29

- Rupture des soudures entre le fond et la paroi (fig.3.3)


ainsi qu'entre la paroi et le couvercle.

- Ruptures provoquées par des tassements différentiels ou par


l'instabilité du sol d'assise (liquéfaction, glissement).

- Dommages au couvercle par le ballottement du liquide stocké


(fig.3.5), plus particulièrement dans le cas des couvercles
flottants.

- Rupture des viroles au droit de l'ancrage.

- Rupture de tuyauteries incapables de tolérer les


oscillations du réservoir.

- Arrachement (fig.3.6) ou rupture en traction des boulons


d'ancrage.

Réservoirs sphériques aériens.

- Effondrement consécutif à une rupture du supportage :


flambage et rupture de tirants, rupture de goussets, éclisses
ou boulons (fig.3.7 et 3.9).

- Rupture de tuyauteries liées rigidement au réservoir.

Réservoirs sur berceaux

- Déplacements différentiels des berceaux entraînant une


rupture du réservoir.

- Rupture du sol d'assise sous les berceaux.

3.4. Dispositions générales pour la conception d'ensemble


des réservoirs

L'importance de la conception générale pour assurer un comportement


satisfaisant des ouvrages sous charge sismique a été soulignée au
paragraphe 3.2. Des options judicieuses et des mesures peu coûteuses
peuvent procurer une amélioration importante de leur fiabilité. En
effet, chaque écart par rapport aux règles de bonne conception
parasismique entraîne des sollicitations supplémentaires pour lesquelles
ils doivent être calculés, avec pour conséquence une augmentation du
prix de revient, malgré une efficacité moindre.

Par ailleurs, il subsiste toujours une probabilité que


l'accélération prise en compte dans le calcul sera dépassée lors d'un
tremblement de terre réel. Une conception d'ensemble et de détail
correcte peut dans ce cas conférer à l'ouvrage une "réserve de
résistance" suffisante pour éviter des dommages graves.
30

Fig. 3.2 - Cloquage en pointes de diamant (photo : J. Stratta)

Fig. 3.3 - Rupture de la soudure entre le fond et la paroi du réservoir (photo : EERI)
I 31

I
I
I
I
I
I
I
I Fig. 3.4 - Cloquage du fond du réservoir sous l'effet de soulèvements
(photo : P.C. Jennings)

I
I
I
I
I
I
I
I Fig. 3.5 - Dommages au couvercle du réservoir
(photo : EERI)

I
I
I
I
32

photo P.C. Jennings Dhoto M. J . Pender

Fig. 3.6 - Arrachement de boulons d'ancrage

Fig. 3.7 - Rupture du supportage (photo : D.J. Leeds)


33

3.4.1. Réservoirs sphérigues aériens

Les réservoirs sphériques aériens se comportent sous charge


cyclique horizontale comme un pendule inversé et, par conséquent,
devraient être évités en zone sismique. La préférence doit aller aux
réservoirs enterrés ou le stockage en cavités souterraines. Les
dispositions qui suivent peuvent être prises en considération dans
l'étude parasismique des réservoirs existants.

Les réservoirs sphériques sont en général réalisés en acier soudé


d'épaisseur variable et supportés par des poteaux ancrés dans des
massifs en béton par intermédiaire d'une plaque d'assise boulonnée. Leur
stabilité est principalement fonction de la stabilité du supportage. Il
convient par conséquent d'opter pour un mode de contreventement qui ne
donne pas lieu à une rupture fragile.

Le contreventement par croix de Saint-André peut satisfaire à cette


exigence à deux conditions :

- conférer une bonne ductilité aux diagonales,


- éviter de souder les diagonales directement à la sphère.

Il faut cependant souligner que le contreventement par


triangulation constitue des palées de stabilité très raides, qui
mobilisent par conséquent des charges sismiques élevées.

L'expérience montre que le comportement des diagonales rigides est


meilleur que celui des tirants ne résistant qu'à la traction. La
rigidité et la résistance de ces derniers se dégradent rapidement sous
l'effet des compressions et des tractions alternées. Par ailleurs, les
concentrations de contraintes aux filetages peuvent provoquer leur
rupture fragile.

Les diagonales rigides peuvent fournir la ductilité requise. Le


dimensionnement doit permettre que leur plastification intervienne avant
celle des poteaux.

Les diagonales devraient relier les têtes des poteaux aux pieds des
poteaux voisins (fig.3.8). Si des tirants fixés à la sphère sont
utilisés, le raccord doit être réalisé au moyen de goussets importants.
Les soudures directes en sifflet sont à éviter.

Les poteaux doivent être raccordés à la sphère au niveau de


l'équateur afin d'éliminer les zones dures sur l'hémisphère inférieur.

Une diminution importante des accélérations peut être obtenue par


l'emploi d'isolateurs sous chaque poteau ou par des amortisseurs à
frottement. Le système de la fig.3.10, conçu par Pali et Marsh,
permettrait de réduire le cisaillement à la base des poteaux de plus de
50%. Il utilise des garnitures de freins en amiante fixées aux
croisement des diagonales.
34

OUI TOLERABLE

NON

Fig. 3.8 - Réservoirs sphériques

Fig. 3.9 - Réservoir sphérique : arrachement de boulons d1ancrage


(photo : M.J. Pender)
35

iture de
freins

a) Diagonales rigides b) Tirants croisés

Fig. 3.10 - Amortisseur à frottement pour les croix de Saint-André


(d'après Pali et Marsh)

JfH , remblai éventuel

< cloison
anneau interne
/
TT J = £ p berceau

<l
a) Coupe longitudinale
remblai éventuel

cloisons avec
raidisseurs

b) Coupe transversale AA'

Fig. 3.11 - Réservoirs cylindriques sur berceaux


36

Lorsque les diagonales sont constituées de tirants ne résistant pas à la


compression, il est nécessaire de les relier de manière que le
glissement puisse se produire également dans la direction des diagonales
détendues, celles-ci n'ayant pas une rigidité suffisante pour le
déclencher à elles seules (fig.3.10b).

3.4.2. Réservoirs cylindriques horizontaux sous talus

Ces réservoirs, parfois appelés "cigares enterrés" représentent


pour l'environnement un risque plus faible que les réservoirs aériens.

Le réservoir repose sur des berceaux. Il est raidi, au droit de ces


derniers, par des anneaux internes (fig. 3.11a).

Leur structure est essentiellement de forme cylindrique. Il s'agit


d'un long tube d'acier (diamètre métrique et longueur décamétrique)
fermé par deux fonds hémisphériques et recouvert par un remblai de terre
ayant une épaisseur de l'ordre de 1 m au-dessus de la génératrice
supérieure.

Des cloisons internes comportant des raidisseurs doivent


compartimenter le réservoir afin de limiter les effets de ballottement
du liquide stocké (fig.3.11). Il est impératifs d'assurer la stabilité
du remblai lors des secousses sismiques par des supports ou une enceinte
adéquats.

Le tube comporte des protubérances : les tuyauteries de service


(remplissage mesures ...) et des approfondissements destinés à
l'utilisation de points bas pour la vidange et le remplissage.

Les protubérances enterrées (points bas) devront être bien couplées


au mouvement de la structure et du sol pour éviter les cisaillements.

Les réservoirs doivent être efficacement protégés contre toute


corrosion car la présence du talus empêche une inspection périodique. Le
revêtement protecteur doit tolérer les déformations du réservoir et
résister au frottement avec le sol. Il semble qu'un revêtement d'une
épaisseur minimale de 2000 microns, appliqué à froid, est nécessaire
(réf.3.23). Afin de diminuer les risques de détérioration par abrasion,
il convient d'entourer le récipient de sable sur une épaisseur d'au
moins 80 cm. Une protection cathodique doit également être prévue.

Le calcul du réservoir devra tenir compte, entre autres, de la


dilatation thermique (variations de longueur de plusieurs centimètres),
du ballottement du liquide, des déplacements différentiels du support et
de l'action dynamique du talus.

3.4.3. Réservoirs cylindriques aériens sur berceaux

Les dommages aux réservoirs sur berceaux sont dus principalement à


la mauvaise tenue de ces derniers lors des mouvements différentiels du
sol. Il convient par conséquent d'assurer un contreventement correct
ainsi qu'un bon ancrage des berceaux. Le radier apparaît comme la
fondation la plus appropriée.
37

3.4.4. Réacteurs et colonnes

Les colonnes sont constituées par une enveloppe cylindrique élancée


en acier d'une hauteur décamétrique, comportant une jupe tronconique et
ancrée sur un ouvrage de supportage en béton armé (fig.3.12).

Les zones les plus vulnérables aux effets des séismes sont
l'ancrage de la colonne et la structure du support, qui nécessitent un
niveau de ductilité élevé. La structure en béton armé exige donc un
calcul et un ferraillage adéquats, pouvant lui conférer au moins le
niveau de ductilité II au sens défini par le Code modèle européen CEB
(réf. 3.5.).

Le concepteur peut également se référer à 1'Eurocode n°8, édition


1988 (réf. 3.6.) ou au chapitre "Comportement des structures en béton
armé" de l'ouvrage Génie parasimique (réf. 3.8.).

Les dispositions concernant les ancrages sont abordées au


paragraphe 3.5. ci-après.

3.4.5. Réservoirs cylindiques verticaux à fond plat

Ces réservoirs sont en général constitués de viroles d'épaisseur


croissante de la base au sommet, d'un fond plat et d'une coupole
(couvercle). L'ensemble repose sur un radier en béton armé (avec ou sans
ancrages) ou sur un remblai compacté.

Le dommage le plus fréquent aux réservoirs cylindriques verticaux


est le cloquage des parois. Les contraintes axiales de compression dans
les viroles doivent donc être minimisées.

D'une manière générale, il vaut mieux réduire le rapport h/r (h


étant la hauteur du liquide stocké et r le rayon du réservoir) plutôt
que de travailler avec des accélérations importantes. Un rapport
h/r S 0,5 semble convenir. La hauteur du liquide joue un rôle plus
grand que la hauteur du réservoir.

Un espace suffisant doit être prévu sous le couvercle du" réservoir


pour éviter les dommages dus au ballottement du liquide stocké.

Si la prise en compte de l'action sismique conduit, pour la virole


inférieure, à une épaisseur plus grande que celle qui est nécessaire
pour résister à la pression hydrostatique, l'épaisseur des viroles
supérieures doit être augmentée dans les mêmes proportions.

Sur sol ferme, une réduction importante des contraintes dans les
viroles peut être obtenue par l'emploi d'appuis parasismiques (cf.§
3.6.2.2. et annexe A ) .
38

V , a n c r a g e ductile

support béton a r m é
ductilité niveau II ou

Fig. 3.12 - Colonne de distillation


39

Il est important que le réservoir repose sur un sol qui n'est pas
sujet au glissement ou à la liquéfaction.

Dans le cas d'un groupe de réservoirs, il est souhaitable de


prévoir une enceinte de rétention pouvant contenir les liquides ou un
incendie.

Réservoirs ancrés

L'ancrage s'oppose au décollement des réservoirs sous l'effet des


accélérations horizontales. Un grand nombre de boulons est nécessaire
pour distribuer correctement les efforts dans les viroles. Cependant, la
liaison ancrage-virole constitue un point faible sujet à la rupture par
cisaillement. Une jupe annulaire périphérique peut être utilisée pour
équilibrer le moment dû à l'excentricité des boulons par rapport à la
virole.

L'ancrage doit être conçu de manière que l'état limite de


résistance dans les boulons soit atteint avant celui des liaisons
ancrage-virole et fond-virole.

La fondation doit être suffisamment lourde pour s'opposer au


soulèvement.

Réservoirs non ancrés

Les réservoirs non ancrés peuvent subir des soulèvements lors


des pics d'accélération horizontale. Il en résulte d'importantes
concentrations de contraintes dans les viroles. Ces contraintes sont
plus importantes dans les réservoirs reposant sur une dalle de béton que
dans ceux qui sont supportés par un remblai compacté. Dans cette
dernière solution, sous l'effet du moment de renversement, le bord du
réservoir s'enfonce de quelques centimètres dans le remblai, ce qui
permet de distribuer les charges sur une surface plus grande. Des essais
montrent que les contraintes axiales dans les viroles sont 4 à 5 fois
plus faibles que dans le cas des réservoirs sur dalle.

Pour prévenir le cloquage des parois, on peut augmenter l'épaisseur


des viroles ou celle du fond. Toutefois, des épaisseurs importantes du
fond entraînent des moments fléchissants indésirables dans la paroi près
de la liaison fond-virole, endroit déjà très sollicité. Il est donc
souhaitable que l'épaisseur du fond ne dépasse pas 50% de celle de la
virole à laquelle il est soudé. Si un fond épais ne peut pas être évité,
il est préférable d'ancrer le réservoir.

Dans tous les cas, en périphérie, le fond doit être constitué par
une tôle annulaire d'une largeur radiale minimale de 70 cm, soudée bout
à bout.
40

Le glissement des réservoirs non ancrés ne se produit que s'ils ont


un faible diamètre (avec pour conséquence des dommages aux tuyauteries).
Au-delà de 10 m, le frottement entre le réservoir et la fondation est en
général suffisant pour éliminer tout glissement.

3.4.6. Tuyauterie

La résistance des tuyauteries doit être vérifiée par exemple par un


calcul statique équivalent avec un coefficient de comportement
approprié.

Les réseaux de tuyauteries présentent vis-à-vis des séismes deux


inconvénients principaux :

- Leur souplesse, au demeurant avantageuse pour absorber les


dilatations thermiques, leur confère une fréquence propre d'oscillation
relativement basse, proche de la fréquence d'excitation sismique. Leur
mise en résonance peut donc facilement se produire.

- Les déformations de la construction, et par conséquent les


déplacements des ancrages, mettent les lignes de tuyauteries
cycliquement en compression, en traction et en torsion, ce qui est une
source de dommages. Le problème est aggravé par la présence de nombreux
points fixes (raccordement aux appareils, piquages sur d'autres réseaux,
etc.), ainsi que par la complexité et par le caractère hétérogène des
réseaux.

En partie courante, le moyen le plus simple d'accroître la


fréquence propre des réseaux consiste à rigidifier le supportage en
augmentant le nombre de fixations. Des supports rigides peuvent être
introduits aux endroits où les déplacements causés par les charges
permanentes et variables sont faibles et ceux dus à l'action sismique
sont importants. Cette approche est toutefois limitée par les impératifs
de dilatation thermique.

Afin d'éviter la rupture de tuyauteries raccordées aux réservoirs,


il est nécessaire de prévoir des tronçons flexibles.Pour assurer une
continuité parfaite des tuyaux, chaque fois que cela est possible, ces
tronçons devraient être réalisés par des tracés en forme de lyre ou de Z
(fig.3.13). Dans ce cas, les points fixes doivent être assez éloignés et
les tuyaux parallèles assez espacés pour permettre un libre mouvement.
Les changements de direction du tracé et la flexibilité naturelle des
tuyaux devraient permettre d'absorber les mouvements relatifs entre les
tuyauteries et les réservoirs.
41

La longueur développée des tuyaux entre deux points fixes,


nécessaire à l'absorption d'un mouvement relatif donné, peut être
évaluée par la formule suivante (d'après Power Piping USAS B, 1967) :

(1 - a ) 2 > 5000 d.4>

où : 1 = longueur développée du tuyau en m (fig. 3.14) ;


a = distance entre deux ancrages en m ;
d = déplacement relatif en m ;
<J> = diamètre du tuyau en m.

On peut constater que la longueur des tronçons coudés est


importante ; selon la formule ci-dessus, pour un <J> 200 mm et d = 10 cm,
nous avons 1 - a > 10 m.

Lorsque les tracés coudés ne peuvent pas être utilisés (tuyaux de


gros diamètre, manque de place, réservoirs sous talus, etc.), on peut
recourir à des manchons (fig.3.15), soufflets ou à des articulations à
cardans (joints sphériques).

La figure 3.16 montre un compensateur articulé (articulation à


cardans) à ondes métalliques conçu est utilisé par l'EDF. Il est graissé
à vie au bisulfure de molybdène et ses caractéristiques limites sont 6
MPa et 500°C. Il est préférable de disposer les compensateurs dans un
plan vertical (afin d'éviter les dépôts dans les ondes) et de munir le
coude inférieur d'un robinet de purge.

Il est essentiel d'éviter toute rupture de tuyaux entre le


réservoir et la valve d'arrêt. Les vannes en matériaux autres que les
métaux malléables ne devraient pas être utilisés.

Par ailleurs, il convient de vérifier que les tuyauteries ne


transmettent pas d'efforts importants aux appareils actifs comme les
pompes.

3.4.7. Stockage en cavités souterraines

3.4.7.1. Concepts généraux

Les cavités sont des aménagements bien plus résistants aux séismes
que les ouvrages de surface. Leur stabilité est menacée essentiellement
par les failles actives qu'elles pourraient recouper. En dehors des
traversées de faille, les cavités enterrées peuvent supporter sans
s'effondrer des séismes de grande magnitude.

Les dommages les plus courants sont la fissuration et la chute de


blocs : ils se concentrent près des entrées et sur les ouvrages de
raccordement à la surface qui sont les parties les plus sensibles aux
sollicitations sismiques.Le degré d'endommagement s'atténue sensiblement
avec la profondeur ; il n'existe cependant pas de corrélation générale
reconnue entre mouvement en surface et mouvement en profondeur.
42

Fig. 3.13 - Tuyauterie flexible (d'après la réf. 3.10)

(L-a?fe5000djf
d-deplacement relatif

Fig. 3.14 - Calcul des tronçons coudés


I 43

I
I
I
I
I
V-— manchon de
610 mm

I
I a) Découplage par manchons (d'après la réf. 3.14)

I
I
I
I
I
I
I b) Tuyau flexible (photo EERI)

I
Fig. 3.15 - Découplage des réservoirs et des tuyauteries

I
I
I
I
I
44

COMPENSATEUR ARTICULE DEPLACEMENT VERTICAL


E.
o ¡
•i
CS
!
)

)
^

A 1
¡a
• — "
i vô iipr
<

i * î-
r— ' • • •
ARTICULATION A CARDANS

DEPLACEMENT HORIZONTAL

Fig. 3.16 - Joint à cardans (d'après l'E.D.F.)


45

Dans la plupart des cas étudiés, la cavité ne semble pas modifier


sensiblement le mouvement en champ libre.

3.4.7.2. Conception

Du point de vue de la conception, la prise en compte du risque


sismique n'entraîne pas de modification notable pouvant entraîner des
surcoûts systématiques de construction. Des précautions supplémentaires
seraient à prendre lors de la reconnaissance et lors de l'implantation
des ouvrages (en particulier des puits d'accès) ce qui compliquera le
travail du concepteur.

Par contre, la décision d'implanter un stockage en souterrain est


déjà une précaution de type parasismique dans le sens où dans la plupart
des cas la sécurité sera notablement accrue.

Si l'on raisonne en terme de risque de rupture, les efforts les


plus néfastes entraînent des risques de traction dans les parois. Une
conception parasismique en roche dure devra donc assurer autour des
cavités un état de contrainte essentiellement compressif. Celui-ci peut
être obtenu par une forme de cavité (plus particulièrement de voûte)
adéquate en fonction de l'état des contraintes initiales.

Il s'agit là d'un critère déjà utilisé pour assurer la fermeture


des joints et discontinuités naturelles des roches encaissantes. La
seule différence serait peut être que cette condition n'est essentielle
pour le confinement hydro-géologique qu'au toit des cavités. On serait
sans doute amené, dans une étude parasismique, à mieux considérer, par
exemple pour une propagation verticale :

- les épaulements et bases des piédroits dans le cas des ondes


de cisaillement,

- le toit et le radier, puis les piédroits lors des phases


successives de traction et compression dans le cas de l'onde
de compression.

Par ailleurs, on devrait :

- concevoir des radiers de largeur limitée, même si cela peut


représenter une gêne du point de vue de la construction. Il est clair
que de larges radiers (type Lavera) entraînent des risques importants de
fissure de traction ; ils sont à éviter dans les zones de forte
sismicité,

- respecter des impératifs de découpe. Toute zone de courbure trop


faible entraîne des contraintes de traction.
46

Comparaison avec le stockage en réservoirs :

Du point de vue parasismique.on retiendra au détriment des


réservoirs :

- pour le réservoir sous talus, la proximité de la surface qui


lui fait subir toute la gamme des ondes sismiques (Rayleigh
...) en plus des ondes P et S.

- des amplitudes de mouvement plus importantes.

- une assise sur des terrains généralement peu résistants et


de caractéristiques plus faibles que ceux sélectionnés pour
les cavités profondes.

- dans le cas des réservoirs sphériques aériens, le


comportement en pendule inversé, qui est très défavorable.

Par contre, au titre des avantages, on citera :

- l'existence d'une peau en acier résistant à la traction,

- des volumes stockés moindres donc des conséquences moindres


en cas d'accident.

3.5. Dispositions constructives

3.5.1. Importance du détail constructif

De même que la conception d'ensemble, la conception de détail peut


améliorer ou au contraire réduire la fiabilité des ouvrages. Les
assemblages incorrectement conçus peuvent posséder une résistance
inférieure à celle qui est prise en compte dans le calcul ou être,
contrairement à l'intention du concepteur, sujets à une rupture fragile.

D'une manière générale, il convient d'éviter :

- l'utilisation de matériaux dont la résistance nominale à la rupture


spécifiée excède 550 MPa ;

- l'utilisation d'éléments composés de plusieurs pièces lorsque


l'emploi d'une seule pièce est possible ;

- les variations d'épaisseurs importantes entre parties voisines ; en


aucun cas, l'épaisseur des pièces de renforcement ne doit excéder 1,5
fois l'épaisseur des viroles ;

- une réduction locale de l'épaisseur des parois de réservoirs


au-dessous des exigences minimales ;

- les ouvertures non renforcées ;


47

Tension Compreision

- > .. . . -

Tunnel

a. DEFORMATION AXIALE

,:^r¿rl^^.A,.

Compression

-\îvs**'* V '
o
b. COURBURE LONGITUDINALE

Section du tunnel

ta
tu
•o
c
o

Déformation
du tunnel e
o
u
Cb

C. DEFORMATION DE LA SECTION TRANSVERSALE


Fig. 3.17 - Mode de déformation d'une cavité
48

Joint longitudinal

a < 30*

Joints circulaires

wm$S
Raccordement de tubulure

Raccordement de brida

^M
\
a \ \
\
\
Fond moins épais
i peut être i \
que la virole
1
I
|
I
l'extérieur \
ou a l'Intérieur \ _.LJf\
r
m
D121
Ligne d e
tangence

(31

Fig. 3.18 - Exemple de joints (d'après la réf. 3.18)


49

,3 m m max
t

Surépaisseur
nit
¡l •

a

de métal
rla m u t a i • •
? p. ^ i
r
d¿casi »J t-
-f- n nb:-
ir u
U
Section A A Section BB
S c h é m a s (a) : Fixation dea accessoires

Piège forgée

(g) (h) (i) (j) (k)


• S c h é m a s (b) : Jupes support
Nota:
a > t/4.
b ^ V2.
O t.
t >* épaisseur de l'accessoire,
c » profondeur de gorge da la soudure.

Fig. 3 . 1 9 ( d ' a p r è s la réf." 3 . 1 8 )


REGLES APPLICABLES A U X A S S E M B L A G E S D'ACCESSOIRES ET DE SUPPORTS
50

- l'utilisation pour les renforcements, d'un matériau différent de


celui du réservoir ;

- les joints près des discontinuités de forme importantes ;

- l'utilisation de soudures à pénétration partielle ou de soudures par


point ;

- les liaisons filetées avec des tuyauteries, notamment pour les


diamètres nominaux supérieurs à 70 mm ;

- les liaisons par goujons.

3.5.2. Fondations

3.5.2.1. Généralités

Les fondations jouent un rôle essentiel dans la tenue des


constructions soumises au séisme. Transmettant les effets sismiques à la
structure, elles subissent les réactions d'inertie de celle-ci, tout en
devant continuer à acheminer jusqu'au sol les efforts statiques qu'elles
supportent et qui ont pu d'ailleurs subir des modifications :
amplification, allégement ou changement de sens, du fait de la secousse.

Toute défaillance au niveau de ce rôle causera à la structure des


dommages graves pouvant aller jusqu'à sa destruction.

Une attention particulière est donc à apporter à la conception et à


la réalisation des fondations des ouvrages parasismiques ; les
réservoirs et les ouvrages supportant les canalisations n'échappant pas
à cette règle.

Les recommandations qui suivent ne dispensent pas de se conformer


aux règles qui concernent les fondations (notamment D.T.U et
Recommandations AFPS 90), ainsi qu'aux règles parasismiques en vigueur.
Elles ont pour objet de mettre l'accent sur des précautions se
rapportant à des dispositions propres aux ouvrages faisant l'objet des
présentes recommandations.

3.5.2.2. Etude et reconnaissance du sol

Une étude de sol est à entreprendre systématiquement qui pourra


nécessiter des reconnaissances, à moins que des investigations réalisées
antérieurement soient disponibles.

L'avis d'un spécialiste sera requis notamment dans le cas de


terrain comportant des formations de sable fin saturé ou situé à
proximité du niveau de la nappe phréatique.
5)

Le cas des matériaux de remblaiement récemment mis en place mérite


également une attention particulière.

Les zones de terrain pouvant être soumises à la liquéfaction, à des


glissements ou à des éboulements sont à exclure. Il faut particulière-
ment prêter attention aux terrassements de masse ou aux tranchées
susceptibles de déstabiliser des terrains ne présentant pas a priori de
risque de mouvement. En ce qui concerne la stabilité des pentes et la
liquéfaction des sols, il convient de respecter les Recommandations AFPS
90 (réf. 3.1).

3.5.2.3. Fondations de type superficiel :


semelles, massifs, radier

Encastrement dans le sol

Cet encastrement est à réaliser dans un sol compact et homogène,


par un coulage à pleine fouille afin d'assurer un bon contact des
fondations avec le terrain. Le coffrage des semelles ou des massifs,
suivi d'un remblaiement, est donc à éviter sauf à reconstituer un sol de
compacité équivalente.

Dans le cas d'un radier directement exécuté sur le sol, cette


exigence sera considérée comme satisfaite si une bêche périphérique
coulée à pleine fouille ceinture cet ouvrage.

Horizontalité des fondations

On veillera à placer les assises des fondations sur un plan quasi


horizontal. Dans le cas où les particularités du terrain imposeront des
dénivellations des fondations, des ouvrages complémentaires devront être
étudiés pour assurer le butonnage et le liaisonnement des semelles.

Armatures

Les massifs et les semelles de fondation doivent être réalisés en


béton armé. L'attention est attirée sur la nécessité de disposer des
armatures transversales et longitudinales susceptibles de s'opposer à
une dislocation des fondations. En particulier, les plans de reprise de
bétonnage doivent être cousus par des armatures, notamment à l'interface
semelle et massif de gros béton.

Ancrage

Dans le cas d'une assise de fondation constituée par du rocher


massif, non diaclasé affleurant à faible profondeur, il peut être admis
de couler les semelles directement sur ce sol après l'avoir purgé des
éléments friables non adhérents, à condition de compenser l'absence
d'encastrement par des ancrages d'armatures. Des ancrages seront
également nécessaires chaque fois que le poids de la fondation d'un
point d'appui donné sera insuffisant pour équilibrer les efforts de
soulèvements pouvant résulter des effets d'allégement et de basculement
engendrés par le séisme.
52

3.5.2.4. Fondations profondes

Pieux

La répartition des pieux doit être uniforme tant dans les diamètres
que dans l'implantation et leur rigidité symétriquement répartie.

La liaison des pieux avec leur tête exige une attention


particulière. Un frettage doit s'opposer à l'éclatement du béton et
conférer une bonne ductilité.

Les pieux appuyés en pointe sont préférables aux pieux flottants.


Ces derniers peuvent en effet être le siège de déplacements verticaux et
horizontaux importants.

Les pieux inclinés sont à proscrire car les variations du degré


d'inclinaison en tête sont préjudiciables.

Pieux en béton moulés dans le sol

Ils doivent être armés sur toute leur longueur de la manière


suivante (d'après les Recommandations AFPS 90, réf.3.1) :

a - Armatures longitudinales

Nombre minimal de barres : 6


Diamètre minimal : 12 mm

Section totale rapportée à la section nominale du pieu


minimum :

sols de type a ou b : 0,5%


sols de type c : 0,6%
maximum : 3%

où les sols sont classés comme suit :

• Groupe a : sols de résistance bonne à très bonne (sables ou


graviers compacts, marnes ou argiles raides fortement
consolidées, rocher sain) ;

• Groupe b : sols de résistance moyenne (roches altérées,


sables et graviers moyennement compacts, marnes ou argiles de
raideur moyenne) ;

• Groupe c : sols de faible résistance (sables ou graviers


lâches, argiles molles, craies altérées, vases).
53

Ztnts
critiques

a) Zones critiques

II
••y.'-V.:;. l / S o i

b) Déformée

Fig. 3.20 - Pieux (d'après la réf. 3.1)


54

Dans le cas où le pieu doit traverser des couches de sols de types


différents, le ferraillage longitudinal le plus important doit être
prolongé au-delà de l'interface des couches concernées sur une longueur
au moins égale à la plus grande des deux valeurs suivantes :

- 2 fois le diamètre nominal du pieu ;

- 50 fois le diamètre des barres constitutives.

b - Armatures transversales

Elles doivent être composées de spires et/ou de cercles répondant


aux conditions ci-après :

- diamètre minimal : <J> = 6 mm ;

- pourcentage minimal en volume :

- 0,6% en partie courante

- 0,8% en zone critique

- espacement maximal de nu à nu des spires ou des cercles :

- s' = 12 fois le diamètre des barres longitudinales en partie


courante
- s' = 10 cm en zone critique.
Sauf dispositions technologiques spéciales, sont considérées comme
zones critiques en raison des courbures que les pieux sont exposés à y
subir (fig.3.20a) :

- la partie supérieure des pieux sur une longueur égale à 2,5 fois
leur diamètre nominal,

- les zones où les pieux traversent des sols de types différents.

Ces zones s'étendent sur une longueur égale à 2 fois le diamètre


nominal des pieux dans le sol le plus résistant et à 2,5 fois le
diamètre nominal des pieux dans le sol le moins résistant.

Dans le cas où le béton est mis en place dans une chemise ou une
gaine métallique abandonnée dans le sol après coulage, la section
d'acier de cette chemise ou de cette gaine peut, défalcation faite de
l'épaisseur de métal susceptible de se corroder pendant la durée de vie
de l'ouvrage, être prise en compte dans l'évaluation de la quantité
d'armatures transversales définies ci-dessus sans avoir cependant pour
effet de réduire ces armatures de plus de 50%.

Pieux préfabriqués en béton armé

La section totale des armatures longitudinales doit être comprise


entre 1% et 3% de la section des pieux. Pour le reste, les prescriptions
relatives aux pieux moulés demeurent applicables.
55

3.5.2.5. Liaisonnement des fondations

Les fondations appartenant à un même ouvrage doivent constituer un


ensemble solidaire susceptible de résister à des efforts de dislocation
pouvant provenir soit de transformations subies par le sol pendant ou
après le séisme, soit des réactions des forces d'inertie développées
dans la structure.

Des liaisons sont à prévoir à cet effet qui relieront entre elles
les fondations superficielles ou profondes de tous les points d'appui
isolés de la structure, de manière à s'opposer dans toutes les
directions à des mouvements de translation ou de rotation. Ces liens
seront réalisés sous la forme d'un réseau bi-directionnel de longrines
en béton ou en profilé métallique de grande section afin de disposer
d'une raideur de flexion convenable ainsi que d'une résistance analogue
en traction et en compression.

Les attaches des longrines aux semelles seront assurées par des
dispositions d'armatures assurant avec des recouvrements la transmission
des efforts sans solliciter le béton à la traction et sans provoquer de
poussée au vide.

Le niveau d'attache des longrines aux semelles, pieux ou massifs


devra se situer le plus près possible du niveau du sol.

3.5.3. Ancrage des superstructures aux fondations

Ainsi qu'il est précisé dans les Recommandations AFPS 90,


l'expérience enseigne que la tenue des ancrages est un point crucial
pour le comportement des équipements en cas de séisme ; il convient donc
que le risque de ruine totale de ces liaisons soit exclu, même pour des
actions sismiques significativement plus fortes que celles retenues pour
la vérification. Une marge de sécurité appréciable peut être obtenue,
dans la plupart des cas, en majorant de 50% l'action sismique retenue
pour la vérification. Cette majoration n'est pas à cumuler avec le
coefficient 1,35 de la combinaison d'actions du paragraphe 3.6.1.1.

Lorsque les efforts verticaux exercés par les structures sur la


fondation sont des efforts de compression, il convient de réaliser une
liaison capable de reprendre un effort de traction égal à 10% de la
charge verticale apportée sur le point d'appui.

La résistance nominale d'un ancrage ne peut être assurée que si


celui-ci peut mobiliser un volume suffisant du matériau dans lequel il
est fixé. On doit donc veiller strictement au respect des conditions
d'espacement et de distance aux bords pour l'implantation des ancrages.
A cet effet, on peut prendre comme distance minimale entre ancrages
celle correspondant à dix fois le diamètre des fixations. Cette même
valeur peut être adoptée comme distance minimale d'implantation d'une
fixation près d'une bordure de génie civil, à moins que celle-ci soit
renforcée par une cornière ou un frettage.
56

Les ancrages préscellés doivent être impérativement frettés. Il


convient de prévoir un ferraillage suffisamment important pour pouvoir
reprendre les efforts sismiques. Il est par conséquent interdit
d'installer des dispositifs d'ancrage dans les formes, chapes et
éléments similaires.

Les ancrages doivent être conçus de manière que leur mode de ruine
soit de type ductile. Cette disposition s'oppose à l'emploi de boulons
HR. La figure 3.21 montre quelques exemples d'ancrages corrects.

Les réservations prévues dans les massifs ou dans les semelles lors
de leur réalisation, dans le but de faciliter le montage et le réglage
de la superstructure, sont à concevoir en respectant les principes
suivants :

- rugosité des plans de reprise ;

- couture des plans de reprises par des armatures ;

- longueur des tiges de scellement, choisie de manière à


réaliser une transmission des efforts par recouvrement,
conformément aux règles du béton armé, avec des armatures de
la semelle. Le cheminement des efforts de traction est à
vérifier à l'intérieur de la semelle ou des pieux jusqu'à leur
niveau d'équilibre.

La réalisation des réservations par des cages de grillage


permettant le passage des armatures de couture et donnant un état de
surface rugueux, est recommandée.

3.6. Calcul simplifié

3.6.1. Fondations

Ce paragraphe reprend les prescriptions des Recommandations AFPS 90


(réf.3.1).

3.6.1.1. Principes généraux

- Le calcul des sollicitations doit prendre en compte la rigidité de la


liaison structure-fondations ;

- Le système de fondations doit être capable de résister aux efforts


additionnels introduits par l'accélération verticale, le moment de
renversement et la torsion d'ensemble, de manière que la somme des
contraintes statiques et dynamiques dans le sol ne dépasse pas sa
contrainte admissible :
57

Figures 3 . 2 1

Fig. 3.21a

MASSIF BETON ARME AVEC RESERVATION

ELEVAT(0 M
jicLeWa c a b * H « de v-af>reric|ve:
AHT" d£*l d«xvr\ cil*t~

Una f>T-ŒS3(ov, «IcIlMÎS&ibte i ü f


ôcr/aqe brovrsoîre. IC balf-on

Ct/aaz t/e'riHt'rt r Diipos'îFif dtsFinc ¿¡_


tyf>a '£neeco " '• ^ w e n l - e r lo. d o oft 11 Fe" d e
i artcv-aae e
¿¿c . . . : 3
Jl
LûhlGI\lNC

.«0 _
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K coula. o-f>leine
/ow/7/e

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Ra sa.y*af-ton avec.

» ¿^ . /Iv^ft Aorea e/wtdSiOt'i^^S a / « c ¿> -Z bour rratns**i <//*~e cru massif


/'e.f£ovh des ¿rfcrao««

- ¿i - /|r*H«^>x5 ci'wMí'i"">e'eí baor /«. / r a . c r / û i <t.h/o\j /<*. / / e x / o «


dans íz massif- - £ a « / e w e / i / " CcutoreS of e. r « b n ; c t/e be'honyiaae.

- ¿>3 - /4 y»* «a'"«"*" f-ra versa


art/- /qr ve sev-vaheu c«yt>a¿/ej deíautl'írer
¡effort de hro-^tio h sur tes <xHcraqe.<z ie'^u\h'i>raae des ¿/'e/leS
Ca<^if>rÍMz<3S/

- b>e, - ArmaJ-orcs cethables d'e'auili'brer Jefrorf" de kr&£_hon Sur Uz ou


</& freH~e.r le beton boo** /«s effionés de compression
/ ¿ ^ a.-*? fd - ?=. J-ÙL ) _ N : ef^vf- Jr Compress
SSlon

de. f'i\-c¡e.r-
_ OÇ _ Arnin/uris de dïFPuSion
58

Fig. 3.21b

C O U P E a-a

LA

. . . . \ \ .
L/rm f-af-ioM do. lehCo-rL cte cowbrcssion ulfimc
N < d. * . he . B0 So aire f/oh'ne:

ß a/v-e. iace supérieure do

'¿c resistance de. Calcul du t>èh


on
59

Fig. 3.21c

VARIANTE PIED DE POTEAU TUBULAIRE

aooaa v^vAsa..KK l\ra


- ay
r \< \o- d o c K U h c ctm^ve d equilíbrela« des
de. |'<a n c v-ex. a a qoJSS<z.l-S

aoüssehi Y-qiolisscors d e la
hial-in«.

ßc.cWe. cyliViJriquc ovec

7 v*!<liaS«-or ¿vem+utl

t*ie\e.£ d a n c vage

MASSIF AVE.C SEIMELLE EM B¿ToM A R M E

Tiae-S demeraqe _ té" -Ar m a ho res e*\ etl-hcnhe


-esce-llées, ancr¿«.s
la par Hie sjnptneove du ¿oo/cveinenh.Je. M ef 7" ,
e- la 6<z.melle
- O f - Ar»Aai-trr"€.s de rCpri.se Ju
soule^ct^cih et~ de /<*. PUxion
dans la semef/e ,

^VaMc/iauf- clans J* Semelle

_ ¿i9_ Ar-mahu-res da la. 5 t w « / / c í bé


l
— ftoor- la. re'beiyé-t'f-i'oH J«S bressitil U^
«/vas ou N tf- M
bi4

-¿»5. 6 4 y ¿>5" f u î m e detb'm'h'on QV*- ^»rece ¿ / e m m e » / ^


60

Fig. 3.21d

MASSIF SUR PIEUX

AncY-aate bTtsC4'lt.s

¿WGRiNZS

.bu - 4 Ivre. Weoi>t'/i'l»Aae


Jas ib'tellas fraiS»e.fta><f-
Jas

j u c h a s CC eh c/es barres
h? ao* ai v m er ¿o res du fxeo
iongr-ín& anar~¿e.s au • d<a/¿L

I "I
_ b ? - Ay"*af-ore.s aetPor-h
-(•>-ancJict"-¿

1
V 6* ~r\
É>s

Ç" \
' o o ^
I <
Io o| Lj
\
O / * *

¿4-

T
\ _ ¿^ £^ ,7*eme. efe M m/-,oí

L
^ ' \
61

Fig. 3.21e

RADIER A V E C APPUIS PONTUELS

Ahcvûae «. AocYi (i he.


ame M O Y - ¿ e / scellé
4e. pois la barl-îc
Inférieure du -radiajr

^— -bj- Arrnahore. Supç'rtcore do rere/Sc-f [laxiori tdiffui'io^


T'
— b'j _ /v-^afov-c eJo n t o m t M + e/e fifcxioto dciHS la. Leckt
au o- ~V

_ bz, o-f- b¿ _ Arnta.t-uv-4 du momenf de Hexio* cf<t»s


la- b~o.che du o- T " /

ANCRAGE DUCTILE POUR APPUI çOUTlNU (Re'se-rvoir cylindrique^.. )

ceinture C<JH/-<YII/C ^r«¿>arf-í/-ion de /ePforr th edoilibraai. Jes


aoussch)
títouss«.l-S N-a«disS«urs

o
I1
«i' • • B.ADICP. OU.SUPPORT COMTIMU

o ;
• " -"2

V¿1 t.
62

Fig. 3.21f

RESERVOIR S U R B E R C E A U X METALLIQUES

¿/'¿ve. Jila ha. {-l'en


-APrui' £ O N T R £ V t K T £ M £ T

COUPE a-a

Ame.au suppoirf-
cowplel-

BETAIL APPUI

CONTREVENTEMENT LONGITUDINAL

1
—»«.B¿e.£7

obt e*Pou*-ckc SOY- aoussaV-

LiaiS» 1 » olut.fi le

( blotWîFi'coKon des t>laK>ie.s tn l-racl-i'oh )


avemh r o p f o r t <it 1 a3S<z.>'vib>\oio.e.
63

Fig. 3.21g

RESERVOIR SUR BERCEAUX EN BETON A R M E

-lb APPi/f K M
/

/" | y, , ' . \ '^. . X

COfTHevenTEMtNT TMf/SfCRSAt. COHTREVENTEHCNT* LOfta/'roptffAu

DETAIL APPUI N°A


coupe a-a
f\aîclis«>fcurs .

Iq t~l>ie
bioIWs,

Ki - A r m a U r c s dimensiovmees
fc>oo>r \a rtbrisc ole.s c^Fo-rhs
Coüpa b-b
düS a N et T
_ t*, - A^rvnctho-res CdPablas
d e a u ' i libèrer* IcFFort- d e .
•VY"OUCV-\OM s u r les q r m a h l r c s
ÏM ou d e P-v-e.H"ôv le
bàhovi pouv U s «.PFo-rbs
de. c o m fc>\~e.ssiov»

' ///////// //////////7?


64

Fig. 3.21g

RESERVOIR SUR BERCEAUX EN BETON A R M E

Détail appui n°2

Con H* tnoe.

Roussel* Y-cudîsstoc-

-4xe. c/c
É 9

2
if£ PES
an — ^
> /
\S » o-
^
ir> . biajles .
D u t + îlihe. ^ assurer
p^v »es boo Ions oo k |J«h\i«. d'al»oo|- tM
65

- L'état ultime des fondations ne doit pas être atteint avant celui de
la structure. Cette condition peut être considérée comme satisfaite
lorsque les vérifications prescrites ci-après sont effectuées avec un
résultat positif compte-tenu de la combinaison d'actions suivante :

1,35 E + G + P + I ^ Q
i Ed. i k

Dans cette expression, on représente par :

E : l'action sismique de calcul,


G : les charges permanentes (valeurs moyennes ou s'il y a lieu valeurs
nominales),
P : les forces de précontraintes (valeurs à long terme),
Q±lc : les actions variables d'autre nature (valeurs caractéristiques ou
nominales),
if>Ei : les coefficients dits "de simultanéité" applicables aux actions
variables Qi.

3.6.1.2. Longrines

Les longrines de liaison des éléments de fondation doivent être


calculées en supposant que les massifs ou les têtes de pieux réunis sont
soumis à des forces opposées, dans un sens puis dans l'autre, appliquées
au centre de gravité des semelles dans le cas de fondations
superficielles et au niveau de l'interface avec la structure dans le cas
de fondations profondes. Ces forces sont égales à :

F = ± a W
g

où : W est la moyenne des valeurs des charges verticales apportées par


les points d'appui reliés par la longrine considérée,

a est l'accélération lue sur le spectre de réponse spécifique au


site,

g est l'accélération de la pesanteur.

3.6.1.3. Fondations superficielles

Les fondations superficielles sont calculées suivant les méthodes


usuelles pour les sollicitations résultant de la combinaison d'actions
ci-dessus, compte-tenu de l'application aux sollicitations résistantes
ultimes d'un coefficient de sécurité partiel T R égal à 1,5.
66

3.6.1.4. Fondations profondes sur pieux

Principes généraux

Le calcul des pieux doit tenir compte des réductions ou pertes de


résistance que certains des sols traversés peuvent subir pendant et
après le mouvement sismique. Il doit également prendre en compte
lorsqu'il y a lieu, les frottements négatifs ou les poussées latérales
engendrées par le tassement que certaines des formations traversées
peuvent subir du fait des vibrations sismiques.

Au sein du volume de sol sollicité par le système de fondation, les


zones reconnues comme susceptibles de se liquéfier doivent être :

- soit traitées : rabattement permanent du niveau de la nappe,


densification du milieu liquéfiable, modification des propriétés du
milieu par injection, constitution de colonnes drainantes, substitution
aux sols liquéfiables de matériaux à caractéristiques physiques
appropriées convenablement compactés, etc. ;

- soit prises en considération dans le calcul, notamment en ce qui


concerne le flambement des pieux, en tenant compte des charges
additionnelles apportées par les couches supérieures.

Les vérifications doivent être effectuées dans les situations


pendant et après séisme. Les situations en cours de séisme sont à
traiter comme des situations accidentelles, les situations post-séisme
comme des situations persistantes.

Il doit être vérifié que les pieux sont aptes à supporter les
charges verticales, y compris celles engendrées par l'action sismique,
dans l'état de déformation résultant de l'action combinée du sol et de
la structure portée.

Dans le cas d'éléments en béton armé, leur section et leur


ferraillage doivent être tels que leurs états limites de résistance ne
correspondent pas à une rupture fragile. La condition de non-fragilité
implique que le pourcentage des armatures longitudinales soit inférieur
au pourcentage critique.

Les sollicitations résistantes des pieux doivent être évaluées


compte tenu des coefficients de sécurité partiels T m suivants :

• Termes de pointe : 2,0

• Termes de frottement latéral : 1,35 (pieux appuyés en


pointe) ou 2 (pieux
flottants)

• Béton : 1,5

• Armatures : 1,15
67

Méthode générale de calcul

Cette méthode fait l'objet des paragraphes 6.14 et 9.4.2.1. des


Recommandations AFPS 90 (réf.3.1) auxquelles il convient de se référer.

Méthode de calcul simplifiée

Domaine de validité.

Les conditions suivantes doivent être simultanément satisfaites:

- les pieux doivent avoir dans toutes les directions horizontales une
flexibilité suffisante pour qu'ils ne développent avec le sol qu'une
interaction modérée et que leur déformée puisse être valablement
assimilée à la déformée du sol.

Cette condition peut être considérée comme satisfaite si les pieux


ont un diamètre de 800 mm au plus, si leur section totale représente au
plus 5% de l'emprise qu'ils délimitent, et que la structure présente à
proximité de leurs têtes un diaphragme horizontal de rigidité suffisante
pour uniformiser les déplacements de ces dernières.

- la structure doit être suffisamment encastrée dans le sol pour qu'on


puisse considérer que les déplacements de sa base s'identifient à ceux
du sol situé dans son emprise ; à défaut d'un encastrement suffisant, il
doit être disposé à la périphérie de la construction une bêche de
profondeur et de rigidité suffisante pour remplir le même office.

Les actions sismiques s'exerçant sur la structure sont calculées


comme si cette dernière était rigidement encastrée à sa base
(c'est-à-dire à l'interface structure-fondation) et soumise au mouvement
sismique de calcul correspondant au site.

La déformée des pieux est assimilée à celle du premier mode de


vibration du sol en champ libre.

Dans le cas d'un sol de profil homogène d'épaisseur H, on peut


admettre que la déformée du sol est un quart de sinusoïde défini par le
déplacement maximal à la surface (fig.3.20b), soit :

dmÄJC = a p_ (2H) 2
G ir

où : p est la masse volumique du sol,


G est le module de résistance du sol au cisaillement.

La période fondamentale T s'écrit dans ce cas :

T = 4H = 4 H./£
Vs VG

V s étant la vitesse des ondes de cisaillement.


68

Dans le cas d'un profil stratifié dans lequel les caractéristiques


mécaniques varient peu d'une couche à l'autre, et à défaut d'un calcul
plus élaboré, la valeur de d m a x peut être évaluée en remplaçant dans
l'expression ci-dessus p et G respectivement par :

p s = I P± IU G s = I G ± 1U
ï H± I Hi

où H ± , Pi, G ± représentant les paramètres relatifs à la couche i.

La période fondamentale peut être considérée comme égale à :

T = ¿H
>/T~GT~HT"
V2 P* Hi

3.6.2. Calcul des réservoirs

Ainsi qu'il est indiqué au chapitre 1, il doit être effectué :

- soit un calcul linéaire (analyse modale spectrale) au séisme


majoré de sécurité (S.M.S.), tenant compte de l'effet p - 6 et avec
le coefficient de comportement q = 1, les matériaux devant donc
rester dans le domaine élastique ; en effet, les viroles, qui
assurent l'étanchéité des réservoirs, constituent des voiles minces
dont la ductilité est relativement faible ;

- soit, en admettant des incursions dans le domaine postélastique,


un calcul non linéaire (chronologique) au S.M.S. par une méthode
reconnue, agréée par la DRIR.

Les déformations devront rester inférieures à L/200, L étant la


longueur de l'élément (poteau, berceau, réservoir, etc.), à moins de
justifier qu'à l'état déformé les stabilités élastiques et d'ensemble
sont assurées.

Par ailleurs, il est nécessaire de vérifier s'il n'y.a pas de


danger d'instabilité par cloquage ou par voilement, conformément au DTU
P 22-703 (réf. 3.2.6) pour les éléments plans et aux Recommandations de
la C E . C M . (réf. 3.25) pour les viroles et les sphères.

Les combinaisons d'actions à considérer pour la détermination des


déformations et sollicitations de calcul sont les combinaisons
accidentelles suivantes :

E + G + P + l± ij>EI Qilc

Pour l'action du vent, la valeur du coefficient \¡>m peut être


considérée égale à zéro.
69

Les méthodes de calcul simplifié qui suivent sont destinées à


donner au projeteur des indications rapides mais suffisamment approchées
pour permettre un prédimensionnement de l'ouvrage. Elles n'ont pas la
prétention de remplacer une étude modale complète. En effet, les
hypothèses adoptées peuvent dans certains cas s'éloigner de la réalité
d'une manière significative.

Les hypothèses de calcul utilisées pour la méthode simplifiée sont'


les suivantes :

- le matériau travaille dans le domaine élastique ;

- le ballottement du liquide est négligé ;

- l'interaction sol-structure est négligée ;

- seul le premier mode de déformation est pris en compte ;

- la stabilité des fondations, ainsi que celle du sol


d'assise, sont assurées en régime statique et dynamique.

Dans ces conditions, les réservoirs se comportent comme une


structure à un degré de liberté dans les trois directions du repère
orthogonal. On étudie donc successivement la réponse à la composante
horizontale, la réponse à la composante verticale et on les combine
ensuite par la méthode de Newmark simplifiée.

3.6.2.1. Réservoirs sphériques

Fréquence propre horizontale

La fréquence propre dans une direction horizontale (NX) peut


s'écrire :

(NX) = _1 J (RX) (en Hz) (1)


2TI V M

Dans cette expression :

- M est la masse de la sphère remplie à 85%, exprimée en kg, à laquelle


s'ajoute la moitié de la masse des poteaux ;

- (RX) est la raideur horizontale des supports :

(RX) = (RP) + (RT) (2)

- (RP) est la raideur de flexion des poteaux.


70

Si les poteaux de longueur (LP) ne comportent pas de ceinture


horizontale intermédiaire, leur raideur peut s'écrire en les considérant
comme semi-encastrés à la base et parfaitement encastrés en tête :

(RP) = 6(NP) El (3)


(LP)3

où (NP) est le nombre de poteaux, E est le module d'élasticité de


l'acier (qui peut être pris égal à 200.000 MPa) et I le moment
d'inertie du poteau. Par exemple, pour un poteau de section circulaire
creuse de diamètre extérieur D et de diamètre intérieur d :

I » ir (D* - d*) (4)


64

Dans le cas où les poteaux sont à 2 étages séparés par une ceinture
horizontale, leur raideur peut s'écrire :

(RP) = (NP) [ (LP) t 3 + (LP) 2 3 I-1 (5)


6EIX 12EI2

où (LP)i, Ii et (LP) 2 , I 2 sont les longueurs et les moments d'inertie


respectivement du tronçon de poteau inférieur et du tronçon supérieur.

On peut vérifier sans difficulté qu'avec It = I 2 , la formule (5)


conduit à une raideur très supérieure à celle du poteau de longueur
(LP)i + (LP) 2 . La ceinture intermédiaire améliore donc la stabilité,
avec comme corollaire, ainsi qu'en témoigne la formule (1), une
augmentation de la fréquence propre.

- (RT) est la raideur de traction des tirants qui agissent effectivement


dans la direction du déplacement ; le nombre de tirants (NT) est
souvent limité à 2.

(RT) = (NT) ES cos2 (ft (6)


(LT)

où S est l'aire de la section d'un tirant, (LT) sa longueur et <J>


l'angle d'inclinaison sur l'horizontale.

En l'absence de tirants, (RT) = 0

Remarque : Les fréquences propres horizontales des réservoirs


sphériques sont souvent comprises entre 0,5 et 1,5 Hz. A titre
d'exemple, la fréquence propre d'un réservoir de butane de 5
m 3 est d'environ 1,5 Hz avec les tirants et 1 Hz sans les
tirants ; la fréquence propre d'un réservoir d'ammoniac de
1500 m 3 ressort à 1,3 Hz environ avec les tirants.
71

Fréquence propre verticale

La fréquence propre dans la direction verticale (NZ) s'écrira :

(NZ) = _ ! \/(RZ) (en Hz) (7)


2TT V M

où (RZ) est la raideur verticale des supports.

Dans la direction verticale, les tirants n'ont qu'une influence


faible et on peut les négliger. On écrira, dans le cas des poteaux à un
seul étage :

(RZ) = (NP) EA (8)


(LP)

A étant l'aire de la section d'un poteau.

Pour les poteaux à 2 étages avec ceinture intermédiaire :

(RZ) = (NP) [ (LP), + (LP)2 ]-» (9)


EAi EA2

Ai et A 2 étant respectivement l'aire des sections du tronçon de poteau


inférieur et du tronçon de poteau supérieur.

Remarque : Les fréquences propres verticales des réservoirs


sphériques sont beaucoup plus élevées que les fréquences
propres horizontales. Elles sont le plus souvent
comprises entre 10 et 20 Hz.

Réponse en accélération

Une fois en possession des fréquences propres horizontale et


verticale, on calcule la réponse en accélération. On distingue
l'accélération spectrale et l'accélération de calcul.

Accélération spectrale :

L'accélération spectrale est lue, en fonction de la fréquence


propre du réservoir et avec un amortissement de 2%, sur le spectre de
réponse relatif au projet. En l'absence de spectre vertical spécifique,
on utilisera le même spectre et le même amortissement pour les
composantes horizontale et verticale. On appelle :

- (AH) l'accélération spectrale horizontale ;

- (AV) l'accélération spectrale verticale.


72

Accélération de calcul :

Les deux composantes horizontales du mouvement sismique


n'atteignent généralement pas leurs valeurs maximales en même temps que
la composante verticale. On prendra donc comme accélérations de calcul
les valeurs suivantes :

- horizontalement :

(AHR) = V(AH) a + [0,4 (AH)]2 = 1,077 (AH) (10)

Cette accélération est appliquée dans la direction horizontale de


moindre résistance du réservoir.

- verticalement :

(AVR) = 0,4 (AV) (11)

Connaissant les accélérations horizontale et verticale, on peut


calculer l'effort tranchant, les moments fléchissants et les contraintes
dans les poteaux et les tirants.

Effort tranchant dans un poteau

L'effort tranchant dans un poteau s'écrit :

V = a M g (AHR) (12)
(NP)

où a est un coefficient qui tient compte de l'accélération


rotationnelle. On pourra prendre : a = 1,15.

g est l'accélération de la gravité prise égale à 9,81 m/s 2 .

Si (AHR) est exprimé en g, V est obtenu en newtons.

Moments fléchissants dans un poteau

Poteaux à un seul étage :

Les hypothèses de semi-encastrement à la base et d'encastrement


parfait en tête conduisent à poser :

a = 2(LP)/3, (13)
b = (LP)/3.

où a et b sont les distances de la section de moment nul aux


encastrements.
73

Ces moments s'écrivent :

- en tête : (MT) = aV (14)

- à la base : (MB) = - bV

Poteaux à deux étages

Tronçon inférieur :

- en tête : (MT) = 2V(LP)1/3 (15)


- à la base : (MB) = - V(LP)i/3

Tronçon supérieur :

(MT) = - (MB) = V(LP)2/2 (16)

Moment de torsion aux extrémités de la ceinture intermédiaire


(lorsqu'elle existe)

On pourra prendre :

(MO = V [2 (LPK + (LP)2] (17)


2 3 2

Contraintes dans les poteaux

Les poteaux sont calculés en flexion composée. Les contraintes


normales maximales ca et minimales c 2 s'écriront, dans le cas de poteaux
métalliques :

d = c s (1 + AVR) + M (18)
Z

c 2 = c s (1 - AVR) - M
Z

où M est le moment fléchissant dans le poteau ou dans le tronçon de


poteau égal à (MT) ou (MB) calculés comme indiqué ci-dessus, Z est le
module de flexion de la section transversale et c s est la contrainte
normale due à la charge verticale :

cs = Mg (19)
(NP)A
74

La contrainte maximale de cisaillement dans un poteau s'écrira

T = _4_V (20)

3A

On devra avoir :

c, < f«= (21)


|c a | < f,
T < 0,65 f e
f= étant la limite élastique de l'acier des poteaux.

Contrainte normale dans les tirants

On néglige le déplacement vertical du réservoir. L'allongement d'un


tirant s'écrira :

(UZ) = cos <j> (AHR)g (22)


47I2 (NX) 2

et la contrainte de traction

c = (S. ) E (UZ) + c ± (23)


Sr (LT)

en appelant

- c ± la contrainte initiale de mise en traction des tirants, qu'on peut


évaluer à 15 MPa.

- (S/S r ) le rapport de la section extérieure du tirant à la section à


fond de filet dans la partie filetée.

La majoration (S/S*.) est indiquée pour tenir compte de


l'accroissement des contraintes du fait du changement brusque de section
au droit de la partie filetée.

On doit vérifier que :

c < f. (24)
75

Utilisation d'un système d'isolation à la base

Appui« p g M 1—dqw

S>2v£^
^Msss/sssssss'''* '

Fig. 3.22 Système d'isolation parasismique à la base d'un réservoir


sphérique

L'utilisation d'un système d'isolation parasismique permet de


diminuer l'accélération sur le réservoir par insertion d'appuis spéciaux
à la base des poteaux. Le dispositif est complété par un cours
d'entretoises périphériques rigides placé au-dessus des appuis
(fig.3.22). L'isolation parasismique a trois effets principaux :

- diminution de la fréquence propre horizontale

- diminution corollaire de l'accélération lue sur le spectre


de réponse ;

- diminution des moments et des efforts tranchants dans les


poteaux et les tirants ainsi que la diminution des
contraintes correspondantes.

Les appuis sont le plus souvent constitués d'un certain nombre de


couches d'élastomère en alternance avec autant de plaques d'acier.
L'ensemble est couronné par des plaques en acier plus épaisses,
destinées à permettre la fixation à la structure. Outre la vérification
des poteaux et des tirants, on procédera à la vérification des appuis de
la manière suivante.
76

Vérification des appuis

La raideur horizontale des appuis (RI) peut s'écrire :

(RI) = (NI) G (AN) (25)


(LC)

Dans cette formule :

- (NI) est le nombre d'appuis ;


- G est le module de cisaillement de l'élastomère ;
- (AN) est l'aire de la section transversale d'un appui ;
- (LC) est l'épaisseur totale d'élastomère d'un appui.

(RI) se combine en série avec la raideur des poteaux (RP) et avec


celle des tirants (RT) pour donner la nouvelle raideur (RX) de
l'ensemble. On écrira :

(RX) (RI) (26)


1 + (RI)/(RP + RT)

La formule (1) est toujours utilisée pour calculer la fréquence


propre.

Dans un avant-projet, il conviendra également de vérifier la


stabilité élastique des poteaux. On calculera successivement :

- la charge critique d'un appui :

(PCR) = 2 TT n G (AN) d S 2 (27)

f2 (LI)

- le facteur de charge :

ß = Mg (28)

(NI) (PCR)

- le déplacement horizontal de la base des poteaux par rapport au sol :

U2 = g (AS) (29)

4 7i2 (NX) 2

- le déplacement admissible :

U 2 est
La stabilité = (0,917 - ß)
assurée (LC)
avec un coefficient de sécurité(30)
d'au moins
1,5 si :

U2 < U 2 (31)
77

Dans les formules ci-dessus :

- d est la somme des épaisseurs d'une couche de caoutchouc et d'une


plaque d'acier intercalaire ;

- (LI) est la hauteur totale d'un appui ;

- n est le rapport du côté ou du diamètre des plaques intercalaires au


côté ou au diamètre hors-tout des appuis ;

- S est le facteur de forme de l'appui, rapport entre l'aire d'une


plaque intercalaire et l'aire du chant d'une couche d'élastomère. Si
(EPC) est l'épaisseur d'une plaque d'élastomère :

S = a/4 (EPC) (32)

- a représentant le côté ou le diamètre d'une plaque intercalaire.

- (AS) est l'accélération lue sur le spectre de réponse en fonction de


la fréquence propre (NX) et de l'amortissement du système d'isolation,
lequel est prédominant devant l'amortissement de la structure.

L'amortissement visqueux équivalent d'un système d'isolation est en


général compris entre 5 et 20%.

Vérification des poteaux

L'accélération (AH) au centre de gravité de la structure pourra


s'écrire :

(AH) = (AS) (1 + (RI) ) (33)


(RP) + (RT)

La formule (33) traduit simplement l'inclinaison sur la verticale


de la droite représentant la déformée du premier mode de vibration. Il
faut noter que le second mode n'intervient pratiquement pas, car la
seconde fréquence propre est supérieure à la bande passante du séisme.

Les formules (10) et (11) restent valables pour le calcul des


accélérations (AHR) et (AVR). On peut maintenant considérer que les
poteaux sont parfaitement encastrés à la base sur les appuis, du fait de
la présence des entretoises rigides en pied.

On calcule le déplacement du centre de gravité de la structure


relativement au sol par :

Ui = U a (1 + (RI) ) (34)
(RP) + (RT)
78

Les formules (12) à (17) deviennent alors :

Effet tranchant dans un poteau.

V = a (RP) (Uj - U 3 ) (35)

(NP)

Moments fléchissants dans un poteau (supposé à un seul étage)

(MT) = (MB) = V (LP)/2 (36)


Les contraintes dans les poteaux se calculent par les formules (18)
à (21) sans changement.

Vérification des tirants

La formule (22) devient simplement :

(UZ) = (Ui - U 2 ) cos <f> (37)

la contrainte de traction dans les tirants étant toujours donnée par la


formule (23).

Conclusion

Le calcul d'un réservoir sphérique aérien est dominé par les


contraintes normales dans les poteaux et dans les tirants, qui risquent
souvent d'être excessives, entrainant une déformation permanente de
l'ouvrage, voir sa ruine pure et simple. Un système d'isolation à la
buse peut améliorer considérablement les performances de la structrure,
ainsi qu'en témoigne l'exemple donné en annexe A3.

3.6.2.2. Réservoirs cylindriques verticaux à fond plat

La pression exercée par le liquide sur la paroi donne lieu, en


statique comme en dynamique, aux efforts suivants :

- moments fléchissants d'axe horizontal tangent au réservoir ;

- efforts tranchants et normaux dans le fond et dans la paroi ;

- efforts de traction horizontaux tangents au réservoir.

Les contraintes résultant de ces efforts sont maximales à la base


du réservoir ; elles sont la somme des contraintes statiques provenant
de la pression exercée par le liquide en service normal et des
contraintes dynamiques engendrées par le passage du séisme.
79

Les notations générales utilisées sont les suivantes (fig.3.23)

R : rayon moyen du réservoir ;


H : hauteur de remplissage au-dessus du radier ;
em : épaisseur moyenne de la paroi ;
eb : épaisseur de la paroi à la base ;
p : masse volumique du liquide ;

Fig. 3.23 - Schéma d'un réservoir cylindrique vertical à fond plat


soumis à l'action d'un séisme.

g : accélération de la pesanteur ; on prend g = 9,81 m/s 2 ;

E : module d'élasticité de l'acier constituant le réservoir ;

on adopte E = 2,1.10s MPa ;

coefficient de Poisson de l'acier ; on prendra v = 0,30 ;

p 0 : pression statique à la base du réservoir ; pc pgH.

L'étude commence par le calcul des contraintes dites statiques dues


à la pression sur le fond et les parois lors du service normal du
réservoir. Nous proposons de tenir compte des accélérations verticales
engendrées par le séisme en majorant simplement le poids volumique du
liquide, c'est-à-dire en considérant une pression à la base :

Pr> = Po [1 + (AV)] (38)

(AV) étant l'accélération verticale maximale du sol,


80

Calcul pseudo-statique

La figure 3.24 montre les pressions sur un réservoir plein et la


déformée qui en résulte. On calcule le coefficient ß :

ß = [3 (1 - v2)]*/(Rem)* (39)

L'effort tranchant horizontal (VA) et le moment fléchissant (MA)


atteignent leurs valeurs maximales à la base et sur les bords ; ils
peuvent s'écrire par mètre de circonférence, en supposant la quantité
1/ßH petite devant l'unité :

(VA) = PD (40)
ß

(MA) = - p D (41)
2T 2

Fig. 3.24 - Pressions et déformées statiques d'un réservoir


cylindrique plein

Les contraintes de flexion maximales s'écrivent, pour une section


horizontale de paroi :

cx = ± 6 (MA) (42)
e
ta

et la contrainte de cisaillement sur la même section horizontale :

T, = 3 (VA) (43)
2eb

La pression p D maintient la partie centrale du fond du réservoir


appliquée sur le radier en béton, mais produit le soulèvement d'une
couronne circulaire de largeur b telle que :

b = 2 (IMA|)* (44)
Pr>
81

L'effort tranchant induit par ce soulèvement sur le fond du


réservoir entraîne un effort normal de compression de même grandeur dans
les parois, lequel peut s'écrire, par mètre de circonférence :

N e l = pDb (2R - b) (45)


4R

et la contrainte normale de compression sur une section horizontale de


paroi :

c2 = N ^ (46)
eb

L'effort de traction tangentiel s'écrira par mètre de circonférence:

Ntl = pD R (47)

et la contrainte de traction sur une section verticale de paroi :

c tl = Nta (48)
eb

Calcul dynamique

Le principe de calcul que nous indiquerons ici est basé sur les
travaux effectués par HOUSNER en 1957 (réf.3.13), repris et vulgarisés
ensuite par HARRIS et CREDE en 1961 (réf.3.12) puis par NEWMARK et
ROSENBLUETH avec quelques modifications en 1971 (réf.3.15) et par
DAVIDOVICI et HADDADI (1982) (réf.3.9).

La méthode simplifiée proposée s'appuie sur les résultats indiqués


dans la référence 3.15.

Méthode de calcul

Le modèle dynamique équivalent au réservoir sous charge sismique


est indiqué sur la fig.3.25.
82

o * ^ Í^A

Fig. 3.25 - Schema dynamique équivalent d'un réservoir cylindrique à


base fixe

La masse totale M du liquide est fictivement divisée en deux


masses :

- une masse "gelée" M 0 , liée rigidement au sol ;

- une masse "oscillante" Ma plus faible, liée élastiquement au sol


par un ressort de raideur (KS).

Ces masses et raideur ont les expressions suivantes (réf.3.15)

M0/M = th (/3 R/H) (49)


/"3 R/H

Mx/M = 0,71 th (1,837 H/R) (50)


1,837 H/R

(KS) = 4,75 g M 2 ! H (51)


MR2

La fréquence propre de la masse oscillante s'écrit

Ni = 1 l(KS)/Mx]* (52)
2TT
83

ou, en explicitant :

Nx = 1,355 [(g/R) th (1,837 H/R)]* (53)


2ÏÏ

Avec Ni, on lit sur le spectre de réponse l'accélération spectrale


(AS)i en multiple de g, avec un amortissement £i ne dépassant pas 2%
(réf.3.15). On prendra généralement :

Si = 0,5% (54)

Il faut noter, par ailleurs, que les efforts maximaux sont atteints
lorsque le réservoir est plein avec cependant une hauteur libre au
sommet égale au moins à 2% de la hauteur de remplissage H.

En possession de (AS)i et Ni, on calcule le déplacement horizontal


relatif (par rapport au sol) correspondant :

(DS)i = g (AS)I/4IT2 N2i (55)

et l'amplitude verticale de la vague engendrée par le séisme :

W = n (DS) (56)

avec :

n = 0,69 q (57)
1 - (0,92 (DS)i q2/R)

et q = (KS) R (58)
Mi g

Il faut remarquer que les méthodes modales classiques s'appliquent,


avec les masses indiquées plus haut, si les conditions suivantes sont
remplies (réf.3.15) :

W < 0,2 R
(59)
et W < 0,02 H

L'effort tranchant horizontal à la base du réservoir est la somme


de deux termes :

V = F 0 + Fi (60)

où : - F 0 est la force dite impulsionnelle résultant de l'accélération


de la masse "gelée" M 0 et de la masse M r du réservoir vide ;

- Fi est la force dite oscillante due à la masse de liquide Mi


accélérée dans la direction de propagation du séisme :
84

Fo = (M» + M,-) a g,
(61)
Fx = M! (AS)! g,

en appelant a, l'accélération horizontale maximale du sol (en g ) .

La contrainte de cisaillement sur une section horizontale de la


paroi s'écrit :

x 2 = 2 V/3 7T Re b (62)

Les forces F 0 et Fx sont appliquées respectivement à des niveaux H 0


et Hi au-dessus du fond du réservoir, tels que :

HD/H = 3/8 [1 + a (M/M„ - 1)] (63)

Hi/H = 1 - ch (1,837 H/R) - S (64)


1,837 (H/R) sh (1,837 H/R)

Dans ces équations, a et 6 sont des coefficients qui prennent des


valeurs suivantes :

a = 0 et 6 = 1 si la pression sur la paroi seule est inclue dans le


calcul du moment ;

a = 1,33 et 6 = 2 si la pression sur le fond du réservoir est


également inclue dans le calcul du moment ; c'est le cas, notamment,
pour le calcul du moment de renversement. Ce dernier s'écrira :

(MR) = F 0 H 0 + Fx Hi (65)

et les contraintes de flexion maximales à la base de la paroi :

c3 = ± (MR) - (66)
TTR2eb

L'effort tranchant et le moment définis ci-dessus proviennent, en


fait, des pressions dynamiques engendrées par le passage du séisme. La
figure 3.26 montre la courbe de répartition de ces pressions sur la
paroi et sur le fond, ainsi que la déformée dynamique du réservoir, dans
l'axe de propagation du séisme ; la pression sur le fond s'écrit, par
exemple (réf.3.12) :

p b = a g p H £3 th (/"3 R/H) + 5 p R (AS)t g (67)


2 8 ch (1,837 H/R)
85

Fig. 3.26 - Déformée et pressions dynamiques d'un réservoir cylindrique


soumis à l'action d'un séisme
86

Le basculement partiel du réservoir (effectif ou contrarié par des


ancrages) autour de l'axe horizontal perpendiculaire à la direction du
séisme induit un effort tranchant sur le fond et, par voie de
conséquence, un effort normal dans la paroi ; celui-ci peut s'écrire, de
façon approchée, par mètre de circonférence :

Nc2 = 7Pb R (68)

24

La contrainte de compression correspondante s'écrira :

c* = JLta (69)
eb

L'effort de traction tangentiel s'exprime par :

Nt2 = pb R (70)

et la contrainte de traction tangentielle :

c c 2 = Uta (71)
eb

Contraintes résultantes

Les contraintes résultantes sont la somme des contraintes


pseudo-statiques et des contraintes dynamiques. On obtient les
expressions suivantes pour les contraintes maximales à la base de la
paroi sur l'axe de propagation du séisme :

- contrainte normale de compression (signe + pour cx et c3) :

c = Ci + c 2 + c 3 + c A (72)

- contrainte de traction tangentielle sur la paroi :

c t = c tl + c t 2 (73)

- contrainte de cisaillement sur la paroi :

T = i! + T 2 (74)

Résistance des ancrages

Lorsque le réservoir est ancré sur le radier en béton, les


ancrages sont soumis à des contraintes de traction et de compression
résultant du moment de renversement,les contraintes maximales
intervenant dans la direction du séisme. La figure 3.6 montre qu'une
traction trop importante sur un ancrage peut excéder la capacité de
résistance du scellement et entraîner un soulèvement du réservoir.
87

L'effort d'arrachement auquel est soumis un boulon d'ancrage de


diamètre résistant <J> placé sur l'axe de propagation du séisme peut
s'écrire :

(MR)S (75)
F. =
N-l
(RA) E S A cosa (2ïïi/N)

Dans cette formule :

- S = it <P/4 est la section résistante du boulon de diamètre (J> ;

- S 4 est la section résistante d'un boulon d'ancrage i ;

- (RA) est le rayon du cercle sur lequel sont disposés les ancrages ;

- N est le nombre d'ancrages.

Les contraintes de traction et d'adhérence sont multipliées par


1,35 conformément aux dispositions du paragraphe 3.6.1

La contrainte de traction dans l'acier du boulon de section S


s'exprime par :

c. = 1,35 F./S (76)

et la contrainte d'adhérence béton-acier au niveau du scellement :

T. = 1,35 F./U * 1) (77)

- 1 étant la longueur d'ancrage.

On doit avoir simultanément :

c. S fe
(78)
T. < 2,1 MPa

Réservoirs non ancrés

Le problème posé par la résistance des ancrages (voir exemple


Annexe 4) conduit naturellement à penser à la suppression des ancrages.
Dans ce cas, le réservoir oscille librement sur sa base et, au moment du
soulèvement, toute la charge constituée par le liquide et le poids du
réservoir ne repose plus que sur une faible portion de la surface du
radier (fig.3.27). Des contraintes très élevées prennent alors naissance
à la base de la paroi aboutissant à une déformation caractéristique dite
cloquage en pied d'éléphant, pouvant aller jusqu'à la rupture de la
paroi (cf. § 3.4.5). Le cloquage peut également intervenir lorsque le
réservoir est ancré à l'aide d'ancrages insuffisants qui n'empêchent pas
le soulèvement.
88

Un calcul élémentaire montre l'importance des contraintes mises en


jeu. Si la masse du liquide et du réservoir est soumise à une
accélération verticale (AV) en plus de l'accélération de la gravité, la
force verticale résultante est :

P = (M + Mr) [1 + (AV)] g (79)

L'effort normal dans la paroi est (fig.3.27) :

N = P cos 6 (80)

et l'effort tranchant : ,

T = P sin 6 (81)

en appelant 9 l'angle dont s'est soulevé le réservoir.

Fig. 3.27 - Soulèvement d'un réservoir cylindrique non ancré


sous l'action d'un séisme

On peut supposer que le fond du réservoir se plastifie et reste en


contact avec le radier en béton sur une certaine surface ayant, par
exemple, une longueur unité et une largeur égale à 2 fois l'épaisseur de
la paroi. Les contraintes s'écriront dans ce cas, d'après (80) et (81) :

- contrainte normale de compression :

c N = P cos 9 (82)
2 eb

- contrainte de cisaillement :

c x = 3P sin 9 (83)
4 eb
89

Nous verrons dans l'exemple que ces contraintes sont très


importantes et dépassent généralement de loin la capacité de résistance
de la paroi. A ces contraintes s'ajoutent naturellement les contraintes
dynamiques résultant d'une amplitude de la vague dans le réservoir,
beaucoup plus grande que dans le cas du réservoir ancré.

Isolation parasismique du réservoir

De la même façon que pour les réservoirs sphériques, on peut


installer un système d'isolation sous les réservoirs cylindriques, avec
les mêmes effets (fig,3.28). Le modèle dynamique de calcul est indiqué
sur la fig. 3.29. La raideur horizontale (RI) des appuis est donnée par
la formule (25) et la raideur (KS) par la formule (51) ; les masses M 0
et Mi sont données par les relations (49) et (50) et

M 2 = M 0 + Mr (84)

Les deux fréquences propres du système sont le plus souvent


découplées et peuvent s'écrire :

Nx = _ ! [(KS)/M!]*
2TT

(85)
N 2 = _J. [(RI) + (KS)]*
2TT M2

On lit sur le spectre de réponse :

- l'accélération spectrale (AS)X correspondant à la fréquence Ni


avec un amortissement de 0,5% ;

- l'accélération spectrale (AS) 2 correspondant à * N 2 avec


l'amortissement apporté par les appuis parasismiques (entre 5 et 20%).

On calcule les déplacements spectraux relatifs :

u\ = g (AS) 1 /4TI 2 N 2 !,
(86)
U 2 = g (AS)a/4iT2 N 2 2

La vérification des appuis se poursuit de la façon indiquée pour


les réservoirs sphériques à l'aide des formules (27) à (31).
90

On calcule par ailleurs les secondes composantes des 2 premiers


modes d'oscillation Xa et X 2 , les premières composantes étant égales à
l'unité, tes facteurs de participation des deux modes sont appelés yx et
"Y2 :

Fig. 3.28 - Réservoir cylindrique sur appuis parasismiques

Fig. 3.29 - Schéma dynamique équivalent d'un réservoir cylindrique


sur appuis parasismiques
91

Xx = (KS)/M3
4TT2 (N 2 2 - N2i)

N2! - N 2 2
N2!
(87)

Yx = 1 + Xj (Ma/Mi)
1 + X 2 ! (Ma/Mi)

Y 2 = 1 + X 2 (Ma/Mt)
1 + X 2 2 (Ma/Mx)

Les forces modales s'écrivent (fig. 3.29) :

ier mode :

F xl = (KS) Tx Ux (1 - X»)
(88)
Fax = T x Ux [(RI) Xx - (KS) (1 - Xa)]

L'effort tranchant à la base en résulte :

Vx = F u + Fax (89)

2ème mode :

Fxa = (KS) T 2 U 2 (1 - X a )
(90)
Faa = Ta U 2 [(RI) X 2 - (KS) (1 - Xa)J

et l'effort tranchant à la base :

Va = Fxa + Faa (91)

La combinaison quadratique des deux modes fournit l'effort


tranchant probable à la base :

V = (V2x + V 2 2 ) * (92)

Les forces F 1 X , F 1 2 d'une part et F2i, F 2 2 d'autre part (fig.3.29)


sont appliquées respectivement à des hauteurs Hx et H 0 au-dessus du fond
du réservoir, données par les formules (63) et (64) ; elles déterminent
les moments suivants :

7er mode :

Mi = F u Hx + Fax H 0
92

2ème mode : (93)


=
Ma F12 Hi + F22 Ho

Ces formules supposent que la hauteur totale de l'isolateur est


négligeable devant H 0 et H t .
La combinaison quadratique des deux modes donne le moment probable
à la base :

(MR) = (M2x + M a 2 ) * (94)

La formule (67) reste valable pour le calcul de la pression


additionnelle, mais en remplaçant a par (AS) 2 . Le calcul des contraintes
se fait sans changement par les formules (62), (66), (69) et (71) à
(74), avec les valeurs de V, (MR) et p b calculées comme ci-dessus.

Conclusion :
Le calcul parasismique d'un réservoir cylindrique à fond plat est
gouverné sur la résistance des ancrages qui, lorsqu'ils sont
insuffisants, entraînent un soulèvement partiel du réservoir et des
déformations de cloquage en "pied d'éléphant" à la base des viroles. Il
peut en résulter la rupture de la paroi et 1'épanchement du liquide à
l'extérieur du réservoir. Un système d'isolation à la base diminue de
façon importante le moment de renversement et permet de résoudre
aisément le problème des ancrages, ainsi que le montre l'exemple traité
en annexe 4.

3.6.2.3. Réservoirs aériens horizontaux sur berceaux


On suppose que les ancrages et le frottement sont suffisants pour
empêcher tout mouvement de la cuve par rapport aux berceaux. Dans ces
conditions, le réservoir peut être modélisé, dans les trois directions
du repère orthogocale, comme un système à un degré de liberté avec la
prise en compte d'une torsion accidentelle dans le sens transversal.

La figure 3.30 représente le schéma d'un réservoir sur berceaux. On


étudie successivement la structure dans les deux directions horizontales
et dans la direction verticale.

Etude dans le sens longitudinal


Il s'agit du sens GX indiqué sur la figure 3.30, G étant le centre
de gravité du système réservoir plus berceaux. Du fait de la difficulté
de réaliser des ancrages du réservoir sur les berceaux parfaitement
efficaces, il paraît légitime de considérer les berceaux comme des
consoles travaillant en flexion. La raideur d'un berceau s'écrira ainsi:

(KX) = 3 (EB) (IY)/L3 (95)


93
2

T X
r
H
¿
|i I ¿-1. ¿
itrM*
«t i- ¿
/<•->
•»y
i
•v|/4 "^
a) Coupe longitudinale

b) Coupe transversale

n ri T
• i i»
• i
<HTj H .x H R-
Í-€ LJ U u wJ J.J Li kJ

4 +£ (.IX) tn >5
—^ si

c) Vue en plan
Figure 3.30 - Schéma d'un réservoir à axe horizontal posé sur berceaux
94

Dans cette formule :

(EB) est le module de compreession du béton,

(IY) : le moment d'inertie quadratique d'un berceau par rapport à l'axe


principal parallèle à GY,

L : la hauteur moyenne du berceau.

La fréquence propre du système s'écrira :

(NX) = 1 I/N(KX)/(M + 33 m) (96)


2TTV 140

N étant le nombre de berceaux, M la masse du réservoir et du liquide et


m la masse des berceaux.

Le spectre de réponse du projet fournit l'accélération spectrale


(ASX) en fonction de l'amortissement qu'on pourra prendre égal à 2%.

L'effort tranchant et le moment à la base d'un berceau s'écrivent


respectivement :

(VX) = (M + m/2) (ASX) g/N


(97)
(MX) = (VX) L

Le moment de renversement s'écrit :

(MRX) = [M (R + L) + mL/2] (ASX) g (98)

R étant le rayon extérieur du réservoir.

Le moment de renversement induit une pression additionnelle sur le


sol dont la valeur maximale dépend du type de fondation.

Etude dans le sens transversal

Il s'agit du sens GY indiqué sur la figure 3.30. Du fait de


l'échancrure pratiquée dans les berceaux, on peut considérer que le
réservoir est semi-articulé sur les berceaux qui sont eux-mêmes
95

encastres sur la fondation. Le rapport élevé entre la hauteur des


berceaux et leur longueur oblige, par ailleurs, à tenir compte de
l'effort tranchant dans l'expression de la raideur d'un berceau,
laquelle pourra s'écrire :

(KY) = 6 (EB) (IX) (99)


L 3 (1 + 2n)

avec

n = 12 (1 + v) rx2 (100)
K L2

K = 10 (1 + v) (101)
12 + llv

Les paramètres ont la signification suivante :

(IX) : moment d'inertie quadratique d'un berceau par rapport à l'axe


principal parallèle à GX,

v : coefficient de Poisson du béton des berceaux, pris généralement


égal à 0,15,

rx : rayon de giration d'un berceau ; rx2 = (IX)/A, A étant l'aire de


la section horizontale d'un berceau.

La fréquence propre s'écrit :

(NY) = 1 \/N (KY)/(M + 0,5 m) (102)

On en tire, à partir du spectre de réponse, l'accélération


spectrale (ASY), avec un amortissement pris égal à 2%. La- force de
translation appliquée au sommet d'un berceau s'écrit :

(FY) = (M + m/2) (ASY) g/N (103)

Torsion accidentelle

La forme rectangulaire très allongée de l'enveloppe des berceaux


oblige à considérer la possibilité d'une torsion accidentelle pour
preendre en compte une anisotropie éventuelle du sol ou du matériau
constituant le réservoir sur la longueur de celui-ci. On considérera une
excentricité e du centre de torsion par rapport au centre de gravité
telle que :
96

e = + 0,05 (LX) (104)

(LX) étant la distance d'axe en axe entre le premier et le dernier


berceau.

L'excentricité e s'ajoute, au besoin, à l'excentricité naturelle


qui résulterait d'une possible dissymétrie des berceaux par rapport au
centre de gravité du réservoir. Le couple de torsion s'écrit :

(CY) = - N (Fï) e (105)

et la force additionnelle appliquée au sommet d'un berceau i :

(FCY)4 = a y (KY) X ± (106)

avec :

ay = (ÇY) (107)
Z v (KX)„ Y.,2 + E^ (KY)„ X^2

X-v, et Y^ sont les coordonnées du berceau v par rapport au système d'axes


orthogonaux ayant le centre de torsion pour origine et orienté suivant
les axes principaux dde la structure.

La force totale appliquée au sommet du berceau i, égale à l'effort


tranchant dans le berceau i, s'écrira :

(VY)± = (FY)* + (FCY)± (108)

Tenant compte de l'hypothèse d'un encastrement parfait à la base du


berceau et d'un semi-encastrement au sommet, les moments s'écrivent :

- au sommet : (MTY)* = (VY)* L/3


(109)
- à la base : (MBY)± = - 2 (VY)A L/3

Renversement

Le moment de renversement s'écrit :

(MRY) = [M (R + L) + ÏÏLL/2] (ASY) g (110)

Comme dans le sens GX, le moment de renversement se traduiut au sol


par une pression additionnelle dont la valeur maximale dépend du système
de fondations adopté.
97

Etude dans le sens vertical

C'est le sens GZ indiqué sur la figure. La raideur verticale d'un


berceau s'écrira :

(KZ) = (EB) A/L (111)

et la fréquence propre verticale :

(NZ) = I \/ N (kZ)/ (M + 31 m) (112)


2TT V 140

Le spectre de réponse donne l'accélération spectrale verticale


(ASZ) avec un amortissement qu'on pourra prendre égale à 2%.

La réponse verticale induit sur le sol des contraintes


additionnelles positives et négatives qui s'ajoutent aux contraintes
précédemment trouvées.

Isolation à la base

On peut installer à la base du réservoir un système d'isolation


analogue à ceux qui ont été décrits pour les réservoirs sphériques et
cylindriques à axe vertical. La structure reste modélisée dans les deux
sens comme un système à un degré de liberté. La raideur (KX) est alors
celle d'un appui parasismique ; elle s'écrit :

(KX) = G (AM/LC (113)

expression dans laquelle :

- G est le module de cisaillement de 1'élastomère,


- (AN), l'aire de la section transversale d'un appui,
- (LC), l'épaisseur totale d'élastomère d'un appui.

La fréquence propre horizontale du système s'écrit, dans les deux


directions du reepère orthogonale :

(NX) = (NY) = 1 \j (NI) (KX)/(M + m) (114)

La vérification des appuis s'opère comme dans le cas de


réservoirs sphériques.
98

3.6.2.4. Stockages en cavités souterraines

Si l'on considère la gamme de profondeur des cavités de stockage


(quelques dizaines à plusieurs centaines de mètres), seules les ondes
dites "voluraiques" (compression et cisaillement) sont à prendre en
compte. Les ondes dites de "surface" ne s'appliquent qu'aux
installations générales pour lesquelles les règles et les pratiques en
cours semblent dans la plupart des cas tout à fait répondre aux
nécessités industrielles.

La première approche à réaliser est celle qui consiste à vérifier


si un calcul simplifié offre les garanties nécessaires. Différentes
études ont été menées dans ce sens et il apparaît que les facteurs
influençant cette possibilité dépendent :

- des dimensions et orientations des ouvrages,

- des directions et longueurs d'ondes des mouvements induits.

Il est clair que de l'orientation des cavités par rapport au


mouvement sismique dépendront les simplifications éventuelles de
l'étude.

Un autre type de simplification non négligeable provient de la


gamme des longueurs d'ondes. Pour les séismes importants, le domaine de
fréquence prédominant dans le mouvement est compris entre 0.1 et 10 Hz
sur un site rocheux. Les vitesses de propagation des ondes de
cisaillement sont comprises entre 1500 m/s et 4000 m/s.

On peut en déduire des longueurs d'ondes du mouvement de plusieurs


centaines de mètres qui sont généralement bien supérieures aux
dimensions des cavités, ce qui limite considérablement les phénomènes
d'amplifications parasistes ou de diffractions possibles. Cela revient à
dire que les mouvements du sol ne sont pas influencés par la présence
des cavités ; le type de calcul est donc un calcul en "champ libre".

Une autre simplification possible provient parfois de la gamme des


fréquences étudiées. Lorsque le calcul en champ libre est justifié, il
est utile de se demander si une modélisation statique est réalisable.
C'est semble-t-il le cas pour des séismes de gamme de fréquence étroite.
On peut, par exemple, effectuer pour quelques fréquences types le calcul
analytique de la déformée dans le terrain et imposer celle-ci comme
condition limite de déplacement aux bords d'un modèle aux éléments
finis. Cette méthodologie simplifiée a été employée avec succès
(comparaison jugée valable avec un calcul dynamique) sur le site de
Lavera.
y
\ /
/
/ \
\
\
/1 v

/
/
T.
\
-

\
\ /
T
\ /
\ / / /
y I ^ / \ / N N /
S / y ^ ' \ /
/ LAVERA
¥ * - -, * - ~ -,
_ - * *
/ / ^ "" ~ ~ * ' \ / \ / , N
/ \ /

smuLoe

8/ 1/87

NOMBRE DE POINTS 451

NOMBRE OE SQEÜ0: 1EE2

l
/i * - ' * / \ ' * * * * * * ; * » / . ' \ * ^ - - •*• i \ 800
NOMBRE QE TRIASSES

NOMBRE O'WEÏES 1231 CD


to

NOMBRE DE TROUS

CAORE DE i -75.000 0.QQ0

A i -0,135 150.132

Fig. 3-31 : Stockage s o u t e r r a i n : d é f o r m é e de la cavité


100

Approche purement analytique

Des différents calculs effectués par GE0ST0CK, il ressort que les


ordres de grandeur des efforts sismiques restent modérés vis-à-vis de la
résistance des roches encaissantes sélectionnées pour les stockages. On
peut, pour s'en convaindre par un exemple, estimer la contrainte de
cisaillement par une formule du type :

T = p V s am/(2Ttf)

avec :

T = contrainte de cisaillement,
p = masse volumique des terrains prise égale à 2,5.103 kg/m3,
am = accélération choisie pour le projet = 5 N/kg (0,5 g « 5 m/s~ a ),
Vs = vitesse de déplacement de l'onde de cisaillement égale à 2000 m/s,
f = fréquence caractéristique du mouvement = 2 Hz = 2 s - 1 .
En compression-traction, la formule équivalente sera :

o = p V p am/(27if)

avec :

V p = vitesse de déplacement de l'onde de compression égale à 4500 m/s,


f = 5 Hz = 5 s - 1 pour tenir compte de fréquence généralement plus
haute.

On obtient alors des surcontraintes de l'ordre de 2.0 MPa, même


ordre de grandeur que les sollicitations statiques, la résistance à la
rupture étant généralement nettement supérieure.

Cette approche est simple et peut être considérée comme


satisfaisante dans la plupart des cas, la difficulté principale pouvant
résider dans le choix de la "fréquence caractéristique" du mouvement du
sol.

Approche statique équivalente

Ce texte présente l'étude effectuée en 1986 par GE0ST0CK sur le


site de Lavera.

Eléments finis

Le maillage comporte 800 éléments triangulaires et 1662 noeuds


(Fig. 3.31), ce qui a permis une modélisation de forme carrée de 150 m
de large.
101

Caractéristiques mécaniques

Vs (vitesse des ondes transversales) * 2500 m.s -1


v (coefficient de Poisson) =0,35
p (masse volumique) = 2,7 t/m3
E (module d»Young) = 460000 bars

Le milieu était supposé homogène et isotrope et la valeur du


rapport des contraintes initiales prises arbitrairement égale à 0,6.

Caractéristiques de la secousse dite "de projet"

Sur avis du Professeur MECHLER, la secousse dite de projet


correspondait à l'enregistrement E.O. de Tolmezzo lors du séisme du
Frioul (6 mai 1976). Ses caractéristiques peuvent être résumées ainsi :

- accélération maximale au rocher 0,3 g,


- contenu en fréquence 1 à 10 Hz avec les plus fortes accélérations
entre 1,5 et 3,5 Hz,
- durée relativement brève de quelques secondes,
- assimilables à une onde de cisaillement verticale.

Méthode

La méthodologie autorise dans certains cas (espace semi-infini,


système bicouche) l'utilisation d'expressions analytiques relativement
simples pour définir les caractéristiques en profondeur (déplacement,
vitesse, accélération) d'une secousse monochromatique. Ceci permet
d'appliquer directement ces formulations aux conditions limites d'un
calcul statique d'élasticité linéaire tout en vérifiant, en faisant
varier les fréquences, que ce paramètre n'a pas trop de poids dans les
calculs.

Modélisation monochromatique

Les formules se réduisent dans le cas d'un semi-espace soumis à une


secousse de cisaillement (onde SH) verticale de forme :

U = 2A cos (wz/Vs) f (x, t)

avec :

f (x, t) = exp (iut)

U = déplacement horizontal
ü) = pulsation du mouvement (2nf)
Vs = vitesses des ondes de cisaillement
z = profondeur (z = 0 en surface)
102

L'accélération maximale en surface s'obtient donc par

Ü = tu2 U

IUI = 2 Au 3 = a ^

D'où : A = eu.^/8 Tia f 2

Ce qui donne :

U = a™,^ (_j_ ) 2 cos (uz/Vs) f (x, t)

27Tf

Comme d'autre part le cisaillement maximal est donné par :

|T| = p Vs |Û|

|x| = p VS |U| U = p V S jU| 2TTÎ

lilm^c = p Vs amax/2'ni sans déconvolution ou :

p Vs amÄX/2Ttf sin (uz/Vs) avec déconvolution.


Ceci permet d'estimer le cisaillement en fonction de la profondeur
lorsqu'on connaît la fréquence et l'accélération maximale résultant
d'une secousse monochromatique.

Cela implique par exemple qu'à une secousse d'accélération maximale


égale à 0,3 g avec une pulsation de 18 s - 1 correspond un cisaillement
maximal égal à :

p Vs amiÄ/ti) = 2,7.103.2500.0,3.9,81/18 = 1 103 625 N/m3,


soit 11,25 kgf/cm2 (avec p = 2,7 kg/m3, Vs = 2500 m/s).

Si l'on s'intéresse donc à la gamme de fréquences de 1,5 à 3,5 Hz


ou de pulsations de 10 à 22 s - 1 , on obtient des cisaillements maximaux
compris entre 9 et 20 bars.

Et si l'on s'intéresse à des profondeurs comprises entre 70 et 120


mètres, la formule permet d'obtenir :

N. Z 70 80 90 100 110 120


Ü) X .

10 5,6 6,4 7,1 7,9 8,6 9,4


14 5,5 6,3 7,0 7,7 8,4 9,0
18 5,4 6,1 6,8 7,4 8,0 8,5
22 5,3 6,0 6,6 7,1 7,6 8,0
103

Nous donnons systématiquement les surcontraintes obtenues par un


calcul sans contrainte initiale. Nous avons affecté à la pulsation
u = 2 nf quatre valeurs corespondant à la gamme de fréquence étudiée
(w = 10, 14, 18, 22 s - 1 ) , ce qui représente donc en tout 8 calculs
différents, avec pour déformée latérale la fonction :

U = (0,3.9,8/üP) [cos (wz/2500) - cos (tüh/2500)]

z étant la profondeur et h la hauteur du modèle.

Conclusions

Les résultats numériques obtenus ont permis de retrouver les


conclusions qualitatives (et à peu de chose près quantitatives) de
l'étude dynamique réalisée en 1979 sur le même site.

Quant à la méthode de calcul simplifiée employée, consistant à


affecter la valeur de l'accélération maximale à toute la gamme de
fréquences du signal à considérer, on peut logiquement penser qu'elle
pourra induire un calcul d'ordre de grandeur de surcontraintes sismiques
satisfaisant, à condition toutefois que l'ensemble des hypothèses
utilisées pour la modélisation soit suffisamment réaliste (en
particulier en considérant une gamme de fréquences suffisamment large).

Remarque : Hormis les différentes formulations utilisées pour


l'établissement des champs de déplacement, GEOSTOCK emploie
des formulations "majorantes" des efforts que pourraient subir
les organes de type tuyauterie qui traversent les zones plus
sensibles que constituent les couches de surface.

Des modélisations simples sont utilisées aussi bien pour


les travées courantes (zone maintenue latéralement dans les
puits d'exploitation) qu'aux extrémités (bouchons et têtes de
puits). Une formulation est également disponible pour les
comportements de type pendulaire.
45

36

27

18

o
Xi

-39 -23 -7 7 23 39
Figure 3-32 - Surcontraintes en parois de la cavité C IGMA

4-FEB-1987 CERCLES DE MOHR SIMULOG - ELASYDRO - GEOSTOCK


> 50
G M
H Cd
G
2
§3 aC
a 2 H
m
f M O
> M CO ^
> o "
w
< 2

M
CO

4-FEB-1987 GEOSTOCK - ELASYDRO


SURCONTRANTES SISMIQUES SIMULOG
CONTRAINTES PRINCIPALES
1 CM DE FLECHE = G D 377E+02/ CADRE DE : -0 Q 15GE+02 0 o 520E+02 0al50E+G2 0o900E+02
CO
o
o
o
2
H
»
>
M
c
H O
M Q CD
CO
CO
> co
X
l-H
S
>
f
M
co

j 4-FEB-1987 GE0ST0CK - ELASYDR0


ISO SIGMA MAX-0/10/20/30 bars SIMULOG
i CRITERE DU MAXIMUM
': COURBES DE : OoOOOjy-OO^A ^ D 3 0 Q E + ( ^ C A D f ^ y j D l ^ + 0 ¿ J ] o ^ E + ¡ ^ j^: ¡¡¿50^)2 J o 9 £¡¡£+0^
A N N E X E S
Annexe AI : 1ère partie
ALEA SISMIQÜE -DEFINITION ET METHODES D'EVALUATION

P. GODEFROY (BRGM/RGS, Marseille)


Al-1

1. DEFINITION

1.1. Diversité et mesure des effets engendrés par les tremblements


de terre :

Un séisme se traduit essentiellement par l'apparition de deux


phénomènes qui sont, chacun, à l'origine de toute une série d'effets
variés sur l'environnement et les ouvrages qui peuvent y être édifiés :

- l'apparition d'une rupture brutale au sein des roches de


l'écorce terrestre, créant une fracture se développant dans le milieu, à
des vitesses de l'ordre de quelques km/s, continûment ou par saccades,
jusqu'à épuisement de l'énergie potentielle de déformation accumulée
sous l'action des contraintes tectoniques ;

- l'émission d'ondes élastiques, résultant de la propagation


de la rupture, qui vont elles-même rayonner à partir de la source
jusqu'à épuisement de l'énergie cinétique dont elles sont porteuses.

Les différents effets engendrés par les tremblements de terre


peuvent alors être classés de façon schématique, en fonction de ces deux
phénomènes principaux (encadré 1) :

- les déformations tectoniques associées à l'apparition de la


rupture.

- l'ébranlement du sol se traduisant, par un mouvement


vibratoire complexe tridirectionnel et résultant de la propagation des
ondes sismiques.

Phénomène principal Facteurs Effets • primaires» Effets »secondaires»


DÉFORMATIONS • caractéristiques géométriques • ruptures en surface • modification du réseau hy-
TECTONIQUES de la source: profondeur, di- • déplacement relatif de drographique
mensions • blocs«: décrochement, • niveau des côtes
• type de mouvement a la surrection. subsidence • tsunamis
source
• propriété des matériaux
ÉMISSION • rayonnement de la source: • effets sur les «sols»: m o u - /• modification hydrogéologi-
D ' O N D E S ÉLASTIQUES caractéristiques géométriques vements gravitaires liquéfac- \ que régionale
et dynamiques tion y* effets sur les structures
(ébranlement du sol: ampli-
tude, fréquence, durée) • propagation des ondes: dis- '• tsunamis et seiches
tance a la source et propriétés
des matériaux traversés
• effets sur les structures • Incendies, explosions
• caractéristiques du site: topo-
graphie, nature et géométrie
des formations superficielles

Encadré 1 - Différents types d'effets engendres par les tremblements de


terre
Al-2

Les deformations tectoniques corrélatives de la rupture à la source


du tremblement de terre ne sont pas toujours manifestes en surface du
sol. C'est le cas, en particulier, de la rupture elle-même, qui ne se
propage pas systématiquement jusqu'en surface, sous forme d'une faille
visible, induisant des déplacements relatifs de ses deux lèvres, très
préjudiciables aux constructions qu'elle atteint. Tout dépend des dimen-
sions de la source, donc de l'importance du séisme, et de la profondeur
à laquelle la rupture s'est initialisée (2.1). Pour fixer les idées,
dans le cas de séismes crustaux (profondeur du foyer inférieure à 30 km
- du type de ceux observés en France), ces déformations tectoniques en
surface du sol n'apparaissent généralement que pour des séismes majeurs,
de magnitude, en gros, supérieure ou égale à 5.5 ou 6.0.

Le traitement parasismique d'un projet comporte donc deux aspects


essentiels :

- le choix du site, qui doit mettre la structure projetée à


l'abri des ruptures de surface et d'éventuels effets induits tels glis-
sements de terrain, liquéfaction, etc. ; la conception parasismique d'un
ouvrage, aussi performante soit-elle, se soldera par un échec si les
sols sur lesquels il est fondé ont un comportement défavorable lors
d'une secousse ;

le dimensionnement du projet, en fonction de la


sollicitation vibratoire qu'il peut subir.

La mesure des effets engendrés en un site donné, par un tremblement


de terre repose essentiellement sur deux types de paramètres (encadré
2).

- l'intensité macrosismique qui est une mesure de la force


destructrice d'un séisme en un site donné, sur une échelle discrète, à
partir de l'inventaire en ce site de l'ensemble des effets produits par
la secousse, sur la population, les constructions et l'environnement.

- les paramètres de mouvement du sol : déplacement, vitesse et


accélération (en fonction du temps) ou spectre de réponse de ce
mouvement en fonction de la fréquence).

Encadré 2A
Progression des dommages aux constructions dans l'échelle d'intensité
MSK, d'après A. LEVRET, 1981, (2.2)
C B A C B A C 9 A C B * C • A C B A C B A C t * C 9 A 1. C U w M c a t t o n 0 M conafrucDon» (eonvtnjcttoft* non

— Tyo» A TiAaor« an arg*, cul. bnouas cruaa : minons nsvm : construc-


bont «n oarras tout venant.

~~ T v 0 V ® i CCf*mjCMr* • " t>nouM vonmr— Ou «n »oc« (M oaton :


constructions " w a s rnaçomaiia uun : construction» «n p*na« lArtaas :
— Tyrj» C . constructor arméat ; construcwna oa ouanta «n tXM.
• / • . '

2. DéflnJtton da« tarima rJa quantttaa


I Ouanuas: i% «nwon.
Beaucoup, nombraux : SO %.
?< , ••
U phXWt : 71 %.

km 3. Oagraa aTtnoommaaawwot d— conatrutBona

fNSKl 1* oagr* : oonvnaosa «gara ;ftsauratonaoca patra». cnutes oa owts oaons


aspan.
ir <.r. M i
T»BM #9 fptitrwct*«! A. • .C T Oaor*: Oonvnagas mooaraa:ftssunuensoas mura; cnutat a u i N aros
i? » v i r.M tnocs as p4tn>. cnutas oa tuas, Assuraicns o« cnarwwaa ou cnutas oa
partwa o» enamnaat.

3* dsgr*: sanaus oonvnagas: vzaroaa «gas « orotonoas aans «a murs:


cnuta» o* enamnaaa.

<* Oagr«: oasnuenon: Crachas oans «a murs: affondiamanis part«« avan>


M *»r* HBI ma« : oasmxDrjn oa ta soKianta «nira oantas orfl»rantaa O'una constructon ;
OastrucDon oa ramoasagaa ou os oosons «tsnaura».
S* oagnk: oommaga total; «ftonorarnant toc* oa « construction.
Profrv—ioa oVa doatroMgm aux coaurucrJoat d u n /'tfcrW/Ja dlatmntlté MSK
Al-3

Encadré 2B - Enregistrement du "mouvement fort" du sol à courte


distance ; spectres de réponse

En génie parasisiique, il est utilisé couranent des enregistre-


ments du louveient fort du sol à courte distance d o i n s de 100 k i ) ,
sur des accéléroiètres (en général à déclenchement, de seuil : IX g ) .
Les accélérogranes obtenus sont utilisés pour calculer des spectres
de réponse. On suppose pour cela qu'une série d'oscillateurs siiples,
de période propre allant de 0 à l«#,est placé sur une table vibrante
souiise à cet accélérograne. On ne retient, pour chaque oscillateur,
que l'aiplitude laxiiale de son louveient par rapport au support.
L'oscillateur parfaitement rigide, de période 0 , a l'accélération
•axiiale a , de l'accélérograne et un déplaceient nul. L'oscillateur
idéaleient souple de période»©, a une accélération nulle et le dépla-
ceient laxiial du support.
Ces aiplitudes laxiiales du louveient de chaque oscillateur (en d é -
placeient, vitesse ou accélération) sont reportées en fonction de leur
période et periettent de construire une courbe appelée spectre de
réponse (en déplaceient, vitesse ou accélération).

1.2. Aléa sismique aux différentes échelles

L'aléa sismique peut être défini simplement comme la possibilité


pour un site ou région, d'être exposé à une secousse sismique de carac-
téristiques données, exprimées autant que possible sous forme de paramè-
tres directement utilisables pour le traitement parasismique d'un projet
(2.1, 2.3) ; c'est-à-dire, zonage des effets induits potentiels (nature
et amplitude) et intensité de la sollicitation vibratoire (intensité
macrosismique ou mieux, paramètres de mouvement du sol). L'idéal serait
en fait, de pouvoir modéliser parfaitement, en tout point, le mouvement
vibratoire et le comportement du sol lors d'un tremblement de terre,
dont l'occurrence future serait elle-même représentée par une loi de
paramètres connus. Dans la pratique, une définition plus souple est
utilisée qui, par commodité, est adaptée à l'échelle d'étude considérée
(encadré 3) :

- l'échelle régionale, à laquelle le milieu est supposé


"géologiquement homogène" et où l'on se limite au calcul d'un mouvement
sismique de référence au "rocher horizontal affleurant" ;

- l'échelle locale, où sont pris en compte, d'une part,


l'altération en surface du sol de ce mouvement sismique de référence par
des facteurs propres au site considéré (influence de la topographie, de
la nature et de la géométrie des formations géologiques superficielles),
d'autre part les conséquences éventuelles de la secousse sur la
stabilité des sols et des pentes.
Al-4

Encadré 3 - EVALUATION DE L'ALEA SISMIQÜE AUX DIFFERENTES ECHELLES,


d'après J.L. DURVILLE et al, 1985, (2.20)
ALEA SISMIQUE REGIONAL

EVALUATION DE L'ALEA SISMIQUE.

IftLEA SISMIQUE REGIONAL)

(7) SiSMiClTC i BILAN ftESlONAL Q COHTllTt »TBUCTUdAL


^•^ . »lire M ouf ( T W T C H M I N A T I O I * OC L'ALEA SlSMiQUl RC3ICNA
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I&LEA SISMIQUE LOCAL - M I C R O Z O N A G Î I

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"BRGM, 1985"

1.3. Aléa sismigue et risque sismique

D'autre part, de façon plus formelle, la notion d'aléa sismique


peut être précisée par rapport à celle de risque sismique, qui intègre
les conséquences économiques de la secousse (1.1) :

Le risque sismique R ("seismic risk" des anglo-saxons) est


l'espérance mathématique de pertes au cours d'une période de référence
et dans la région considérée. Il est proportionnel au nombre de vies
humaines et à la valeur des biens exposés. Dans un désert il est nul
quelle qu'en soit la sismicité.
Al-5

En un site particulier, le risque sismique spécifique ou unitaire


Ri ("specific risk") représente l'espérance mathématique de pertes au
cours d'une période de référence, rapportée à un ensemble de
constructions de valeur unité. Il s'exprime par la convolution de deux
fonctions, l'aléa sismique et la vulnérabilité de cette population de
constructions :

RA = A ± x V

Le risque régional R s'obtient par multiplication des risques


unitaires par la valeur C± des constructions présentes ou projetées sur
chaque site, et sommation sur tous les sites :

R = l (Ri x Ci)

L'aléa sismique A ± en un site ("seismic hazard") représente la


probabilité qu'au cours d'une période de référence (par exemple
probabilité annuelle), une secousse sismique atteigne ou dépasse en ce
site une certains intensité (intensité macrosismique ou paramètres de
mouvement du sol). C'est une fonction décroissante de l'intensité.

La vulnérabilité V ("vulnerability") d'une construction (ou d'une


classe de construction) repésente le rapport du coût des dommages en cas
de séisme au coût total de la construction. C'est une fonction
croissante de l'intensité qui varie entre 0 (pour une secousse mineure,
par exemple d'intensité macrosismique inférieure à VI M.S.K.) et 1 (pour
une secousse majeure, par exemple d'intensité supérieure à IX M.S.K.).
La vulnérabilité peut être réduite par l'application de règles
parasismiques de construction.

Les éléments d'intérêt pour le décideur sont :

- la valeur du risque dans la région ou sur le site


considérés ;

- la réduction que l'on peut en attendre en agissant de façon


appropriée sur la vulnérabilité du bâti ;

- le coût des mesures propres à réduire la vulnérabilité.

L'évaluation de l'aléa sismique est donc une étape indispensable


dans tout processus de décision relevant du génie parasismique.

2. METHODES D'EVALUATION

A l'échelle régionale, l'évaluation de l'aléa sismique impose de


résoudre les trois problèmes suivants :

- la définition des lieux d'occurrence possible de futurs


séismes, soit l'identification des sources sismiques (locales et plus
lointaines, jusque dans un rayon de 100 à 200 km autour du site) ;
Al-6

- la caractérisation de l'activité de ces sources (loi de


distribution des secousses dans le temps et en fonction de leur
magnitude) ;

- la modélisation de l'atténuation de l'énergie rayonnée par


ces sources jusqu'au site considéré pour y quantifier les
caractéristiques prévisibles de la secousses, soit par une intensité
macrosismique, soit par des paramètres de mouvement du sol.

2.1. Analyse sismotectonique

Le premier point est l'objet de l'analyse sismotectonique qui vise


à mettre en évidence les liens entre la sismicité et les structures
géologiques actives actuellement ou dans un passé récent (quelques
milliers à quelques millions d'années), soit sous forme de failles
sismiquement actives (ou sismogènes), soit sous forme d'unités
sismotectoniques, c'est-à-dire de domaines plus étendus où la sismicité
présente une certaine homogénéité de cause et d'effets (et peut s'y
interpréter en fonction d'un mécanisme de déformation global affectant
cette unité, sous l'action du champ de contraintes tectoniques actuel).
L'analyse sismotectonique s'appuie sur un bilan régional de la sismicité
(données macrosismiques historiques et contemporaines et données
instrumentales), une synthèse des informations relatives au cadre
structural (localisation et caractéristiques des accidents géologiques
connus en surface et à plus grande profondeur : dans le socle, voire à
l'échelle de la croûte), enfin sur un inventaire des données
néotectoniques, soit le recensement des témoins de toute nature des
déformations géologiques les plus récentes, susceptibles de mettre en
évidence des structures géologiques actives et sismogènes, avec un recul
nettement plus important que la sismicité, dont les observations se
limitent généralement aux quelques derniers siècles. Dans un contexte
intraplaque, à tectonique récente et actuelle modérée, comme celui de la
France, cet inventaire fait appel à des méthodes d'étude et techniques
d'investigation très variées : analyse microtectonique sur le terrain,
interprétation de photographies aériennes et d'images satellitaires,
analyse morphostructurale (évolution récente des surfaces topographiques
et du réseau hydrographique), quantification des mouvements verticaux et
horizontaux par interprétation des données géodésiques, etc.

2.2. Approches probabiliste et déterministe

Le second point peut être traité classiquement selon deux types de


démarche (2.3) :

- une démarche probabiliste qui décrit l'occurrence future des


séismes sur la source par une loi de distribution de probabilités
annuelles de dépassement ou de non-dépassement de différents seuils de
magnitude ;

- une démarche déterministe qui associe à chaque source


sismique un séisme maximal possible et ses caractéristiques (énergie,
profondeur du foyer, type de mécanisme à la source, etc.).
Al-7

Selon le cas, l'aléa sismi( ue au site sera ainsi décrit de façon


probabiliste, par une distribution de probabilités annuelles de
dépassement ou de non-dépassement sur le site de seuils d'intensité
macrosismique ou de paramètres de mouvements du sol (encadré 4A), ou de
façon déterministe par les caractéristiques de la secousse maximale
prévisible sur le site (intensité ou paramètres de mouvements du sol),
sans prendre en compte la fréquence de l'événement correspondant.

La mise en oeuvre de la démarche probabiliste est particulièrement


délicate dans un contexte de sismicité modérée comme celui de la France,
surtout dans les régions moins actives, où des événements notables
peuvent survenir mais avec une fréquence faible en regard de l'échelle
de temps couverte par les observations disponibles. Les résultats en
sont souvent entachés d'une assez forte incertitude (2.3, 2.5, 2.6) et
doivent être utilisés avec précaution pour la détermination pratique de
paramètres de dimensionnement des ouvrages (encadré 4B).C'est pourquoi,
bien que d'un emploi galvaudé en génie parasismique, du fait surtout de
la mise sur le marché de programmes de calcul standards, son utilisation
dans ce type de contexte a été très critiquée. Elle reste cependant la
règle pour le dimensionnement aux actions sismiques de certains ouvrages
majeurs, comme les barrages par exemple (2.8, 2.9). Pour les
installations à "haut risque", la philosophie de la protection
recherchée suppose de se prémunir contre les effets maximaux prévisibles
des secousses de tremblement de terre, quelle qu'en soit la fréquence
(cf.§l). De fait, l'approche probabiliste est abandonnée au profit de
l'approche déterministe. Elle peut cependant constituer dans certains
cas un complément d'information précieux dans le processus de décision
fixant les niveaux d'agression sismique à retenir.

Encadré 4A - Représentation schématique des principales étapes de


l'évaluation probabiliste de l'aléa sismique régional, d'après
S. HENDRICKX, 1381, (2.7.), modifié

(1) Définition des


zones-sources

(3) Atténuation de
l'énergie rayonnée
par la source :
•odèlisation des
effets engendrés à
(2) Modèle d'occurrence distance
des séisies sur la
zone-source :
loi de distribution
fréquence-iagnitude

Symbolism«
(4) Probabilité de
dépasseient d'un
probabilité annualia
"a louveient du sol
danutt d'apparition spatial«
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C : fréqutnc» annual !• im 1, > I0 dépasseient d'un
louveient du sol
sur le: site, au
cours d'une pério-
de de référence
Al-8

ENCADRE 4B - Evaluation probabiliste de 1'aléa sismique et paramètres


de dimensionnement

• Soit Pa : la probabilité annuelle d'occurence de l'évèneient d'intensité


supérieure ou égale à i sur le site.

T = 1/Pa : représente la période de retour de cet évèneient.

• La probabilité P (6 i n) d'observer cet évèneient sur un intervalle de


teips 6 inférieur ou égal à n années est donnée par la relation :

P (6 i n) = 1 - (1 - Pa)" = 1 - (1 - 1/T) n

• Si Pa est suffisaient petit, la relation s'écrit :

P (8 i n) « 1 - e" n Pa

• P (8 i n) représente le pourcentage de chances que l'intensité de référence


i soit atteinte ou dépassée en n années, soit l'aléa A que l'on accepte.
Si on se fixe A et que n correspond à la durée de vie de l'ouvrage, il est
possible de rechercher T et donc l'intensité Id associée, à laquelle il
faut diiensionner l'ouvrage :

T • 1/1 - (1 - A ) 1 ' " = 1/1 - X»'"

avec T : période de retour de 1'événement di>ensionnant,


A : taux de dépassement et X = 1 - A : taux de non-dépasseient de
l'intensité de diiensionneient Id, acceptés.

• Par exeiple, pour une durée de vie n = 50 ans et un taux de non-dépasseient


de l'intensité de diiensionneient X = 90% :

T » 1/1 - ( 0 . 9 ) 1 ' 5 0 = 475 ans

De façon générale, il est donc nécessaire de diiensionner l'ouvrage à un


évèneient dont la période de retour est bien supérieure à sa durée de vie.
Al-9

Dans la démarche déterministe, la difficulté majeure réside dans


l'estimation fiable du séisme maximal associé à chaque source, aucune
méthode n'étant actuellement totalement satisfaisante, sauf cas
exceptionnel (connaissance particulièrement fine de la source sismique
et de ses caractéristiques géométriques et dynamiques). Dans la
pratique, le séisme maximal possible est calculé par défaut à partir du
séisme le plus fort connu historiquement, placé dans les conditions les
plus défavorables pour le site et majoré forfaitairement. C'est le
principe maximaliste de la protection requise en matière de sûreté
nucléaire (règle fondamentale de sûreté R.F.S. n°I-2c (1.5)), maintenant
étendu aux installations industrielles à haut risque, qui retient
(encadré 5) :

- un séisme maximal historiquement vraisemblable (S.M.H.V.),


le plus fort connu sur chaque source influente sur le site, ramené le
long de cette source (ou à la limite de l'unité sismotectonique à
laquelle il est rattaché) à la distance minimale du site (éventuellement
sous le site même, s'il appartient à la même source ou unité
sismotectonique) ;

- un séisme majoré de sécurité (S.M.S.) déduit du S.M.H.V. par


une augmentation de 1 degré en intensité macrosismique et une multipli-
cation de son spectre de réponse, par un coefficient k dépendant de la
fréquence.

Cette majoration est censée couvrir les incertitudes de l'analyse


sismotectonique et l'insuffisance éventuelle de la connaissance de la
sismicité, dans les régions où les échantillons de données dont on
dispose ne sont pas forcément représentatifs de l'événement exceptionnel
susceptible de survenir. La mise en oeuvre de cette démarche peut
conduire à une certaine marge d'incertitude dans la détermination des
S.M.H.V. et S.M.S., selon le degré de précision avec lequel les unités
sismotectoniques peuvent être définies. En raisonnant par domaines, on
est conduit généralement à formuler des hypothèses plus pénalisantes :
les epicentres des séismes de référence sont déplacés sur des surfaces
(pas de direction privilégiée) et souvent sur de plus grandes distances;
le foyer du séisme maximal du domaine sismotectonique auquel appartient
le site est placé systématiquement sous le site même. C'est cependant
l'approche qu'il convient de conserver, par défaut, lorsque la
connaissance du cadre structural et néotectonique est insuffisante pour
individualiser les failles sismogènes. Il est fréquent, dans cette
configuration, que des sites éloignés des epicentres des séismes
historiques et instrumentaux connus, se voient attribuer, pourtant, des
S.M.H.V. proches et de niveau significatif. Lorsque les données
disponibles le permettent, le raisonnement par failles sismogènes et
surtout, par source sismique, conduit à des hypothèses plus réalistes et
permet l'utilisation de méthodes de calcul des mouvements sismiques
associés aux S.M.H.V. et S.M.S qui rendent mieux compte de la
spécificité de ces sources (rayonnement et atténuation).

Ce type d'études ne peut être effectué que par des bureaux


spécialisés qui disposent des données de base (sismicité, géologie
structurale, néotectonique) et des méthodes d'analyse nécessaires.
Al-10

Encadré 5 - Evaluation déterministe de l'aléa sismique régional -


Représentation schématique du principe de définition des S.U.U.V.

Unité
sismotectonique

Unité
g sismotectonique

Ai : epicentre du séisie historique laxiial connu dans l'unité A


A'i : epicentre virtuel du S . H . H . V . correspondant (raiené sous le site)
: epicentre du séisie historique laxiial connu dans l'unité B
: epicentre virtuel du S . H . H . V . correspondant (raiené le long de la
frontière entre les unités A et B , à la distance liniiale du site)
A2 : epicentre du séisie historique laxiial connu sur la source F
: epicentre virtuel du S . H . H . V . correspondant (raiené le long de cette
source, à la distance liniiale du site).

2.3. De la source sismique à l'aléa sur le site

Le troisième point évoqué en début de ce paragraphe concerne la


modélisation de l'atténuation de l'énergie rayonnée par les sources
sismiques jusqu'au site considéré, pour y quantifier les
caractéristiques prévisibles de la secousse, soit par une intensité
macrosismique, soit par des paramètres de mouvement du sol. Il ne sera
pas développé ici et seuls quelques aspects généraux seront rappelés, en
renvoyant le lecteur soucieux de plus de détails, aux références
bibliographiques (2.1, 2.3, 1.1, 2 . 5 ) .

Le problème peut être abordé selon deux types d'approches :

- "théorique", en modelisant la propagation des ondes jusqu'au site


(encore peu pratiqué de façon courante, en raison de la complexité des
phénomènes de propagation en milieu hétérogène et de celles des modèles
de réponse des sites) ;

- "expérimentale", en utilisant des lois empiriques calées sur des


enregistrements et des observations.
Al-11

Ces dernières s'appuient sur la théorie de la propagation des ondes


dont il ressort que la décroissance de l'amplitude du mouvement du sol A
avec la distance à la source R, est de la forme :

A = cte. R-m . e-** ,

où R -m représente l'expansion géométrique des ondes et e~~**R l'atténua-


tion anélastique due à l'absorption des matériaux, fonction de la
fréquence des ondes et du facteur de qualité du milieu traversé.

Ces lois de décroissance peuvent être établies en intensité


macrosismique ou directement en paramètres de mouvement du sol, selon
les données dont on dispose. Dans les régions dépourvues de réseaux
d'enregistrement ou dans celles de sismicité modérée où l'aléa sismique
est généralement caractérisé (en termes déterministes de S.M.H.V.) par
des séismes historiques, l'utilisation de l'intensité macrosismique est
un passage obligé. Se pose alors le problème de la corrélation entre
intensité et paramètres de mouvements du sol.

Ce type de lois ne peut être établi et utilisé que par des


spécialistes, en veillant en particulier à leurs domaines de validité.
L'extrapolation hâtive de lois publiées dans la littérature scientifique
conduit généralement à des estimations erronées de l'aléa. Selon le cas,
des lois régionales (satisfaisant au mieux les données recueillies pour
un ensemble de séismes appartenant à un domaine géographique étendu),
peuvent être proposées. C'est par exemple le cas de celles utilisées
pour établir le nouveau zonage sismique associé aux régies PS. C'est une
démarche qui admet une approximation grossière et ne vise pas une
évaluation fine de l'aléa sismique. Lorsque les données le permettent,
il est préférable d'appliquer des lois propres à chaque source sismique
identifiée, qui rendent mieux compte de sa spécificité (profondeur,
anisotropie de la propagation liée à la cinématique de la faille). C'est
ce qui a été fait dans le cadre de l'évaluation déterministe de l'aléa
sismique en Provence, effectuée à la demande de la Direction régionale
de l'industrie et de la recherche, pour fixer les niveaux d'agression
sismique à retenir sur les sites des installations industrielles à haut
risque des Bouches-du-Rhône (cf. 2ème partie de l'annexe Al).
Al-12
Al-13

Annexe Al : 2ème partie

EVALUATION DETERMINISTE DE L'ALEA SISMIQÜE EN


PROVENCE OCCIDENTALE

P. COMBES«1», P. GODEFROYC2>, X. GOULAcl>, A. LEVRET(1>, B. SAURETt3>


et M. TERRIERta> avec la collaboration de J.L. BARBIERt3>

(1) Coinmissariat à l'énergie atomique - Institut de protection et de


sûreté nucléaires - Centre d'études nucléaires, Fontenay-aux-Roses.

(2) Bureau de recherches géologiques et minières - Service risque et


génie sismiques, Marseille.

(3) Société du Canal de Provence - Direction des services techniques et


de l'équipement. Le Tholonet - Aix-en-Provence.
Al-14

1. INTRODUCTION

Cette étude a été effectuée à la demande de la Direction régionale


de l'industrie et de la recherche Provence-Alpes-Côte d'Azur, en vue de
fixer les niveaux d'agression sismique pouvant être retenus pour le
dimensionnement des installations industrielles à haut-risque du
département des Bouches-du-Rhône. Elle a été menée conformément aux
recommandations de la règle fondamentale de sûreté R.F.S. n° I-2c. Ses
résultats ont pu être exploités pour la détermination des mouvements
sismiques de référence et le calcul correspondant de structures en
particulier à Rognac, Fos-sur-Mer et Lavera, dont certains exemples sont
présentés en annexes A2 et A3.

Elle fait l'objet d'un rapport justificatif détaillé remis à la


DRIR, contenant également les références bibliographiques des travaux
sur lesquels s'est appuyée cette analyse, dont ne seront rappelées ici
que les principales. Le texte qui suit résume les grandes lignes de
l'étude, les méthodes employées et les principaux résultats obtenus.
Ceux-ci ne peuvent être utilisés directement pour un site particulier
sans consultation du rapport global et de ses auteurs, au moins pour
avis.

2. LE CONTEXTE SISMOTECTONIQUE DE LA PROVENCE OCCIDENTALE

La connaissance du contexte sismotectonique en Provence occidentale


est particulièrement fine par rapport à d'autres régions de France,
grâce à l'apport de nombreuses recherches récentes :

- la révision de la sismicité historique de la France, entreprise


depuis une quinzaine d'années par le BRGM, en collaboration avec le CEA
(Commissariat à l'énergie atomique) et EDF (Electricité de France) pour
satisfaire les exigences de sûreté du programme nucléaire et qui s'est
poursuivie au-delà de ces besoins particuliers, en profitant aux études
de génie parasismique appliquées à d'autres types d'ouvrage ;

- la surveillance instrumentale de l'activité sismique depuis plus


de 25 ans grâce au réseau national d'enregistrement du laboratoire de
détection et de géophysique du CEA, renforcé par l'implantation depuis
un peu moins d'une dizaine d'années, de réseaux locaux denses dans les
Alpes maritimes et en Provence, par l'institut de Physique du Globe de
Strasbourg ;

- les études de la néotectonique provençale (c'est-à-dire des


déformations géologiques les plus récentes et actuelles de cette région)
menées par le BRGM, le CEA, les Universités de Marseille et de
Montpellier (plusieurs D.E.A. et thèses en cours ou soutenus ces
dernières années).

Sans retracer en détail ces travaux et leurs acquis, les principaux


résultats en seront présentés succinctement.
Al-15

Trois types de domaines sismotectoniqu.es peuvent être distingués en


Provence (fig.l) :

- des régions relativement stables tectoniquement, notamment depuis


le Miocène, associées à une sismicité négligeable (type 1) : par
exemple, les Maures et l'Esterel, le plateau de Valensole sauf aux
contacts de l'Arc de Digne et de la vallée de la Durance ;

- des zones où les déformations récentes (post-Miocène) et actuel-


les sont concentrées au voisinage immédiat de grands systèmes de failles
décrochantes (type 2) ; la sismicité y est caractérisée par des secous-
ses assez fréquentes mais d'intensité restant relativement modérée (in-
férieure ou égale à VIII M.S.K.) : par exemple, les décrochements sénes-
tres des systèmes de faille de Nîmes, de la Durance, de Castellane-
Daluis, les décrochements dextres des systèmes de failles de Digne, de
Moustiers-Sainte-Marie, du Var, de 1'Argentera ;

- des domaines, orientés grossièrement E-W, où des déformations de


type compressif (failles inverses, chevauchements) plus diffuses, s'é-
tendent sur des secteurs plus larges entourant les accidents enregis-
trant la déformation (type 3) ; ils traduisent le raccourcissement ré-
gional N-S, lié à la collision des plaques africaine et européenne, que
confirment les caractéristiques du champ de contrainte régional déduites
d'études microtectoniques des formations Quaternaire et les mesures di-
rectes in situ qui viennent d'être réalisées (région de Gardanne), avec
une contrainte maximale compressive ox horizontale, d'orientation N-S ;
les séismes y sont moins fréquents que dans le type 2 mais d'intensité
plus élevée (pouvant atteindre IX M.S.K.) ; il s'agit par exemple : des
accidents des chaînes des Costes et de la Trévaresse, des Alpilles, du
Lubéron, du Mont-Ventoux, de la Montagne de Lure, etc.

Cette première classification schématique des domaines sismotecto-


niques en Provence occidentale a pu être affinée grâce à des recherches
plus poussées en néotectonique, introduisant des techniques d'investiga-
tion nouvelles dans ces secteurs où l'expression en surface des déforma-
tions tectoniques actuelles et récentes est souvent difficile à retrou-
ver, faute de marqueurs (affleurements de terrains jeunes susceptibles
d'avoir enregistré la déformation). Elle a par ailleurs bénéficié d'une
meilleure appréciation des caractéristiques des séismes connus-. Il a été
ainsi possible, partant de ce premier schéma, d'identifier toute une
série de sources sismiques bien individualisées en Provence occidentale
et d'en proposer une classification en fonction de leur spécificité.
Ceci a permis, pour la première fois en France, de procéder à une
évaluation déterministe de l'aléa sismique particulièrement fine dont
les résultats peuvent être appliqués aux études des dangers des sites
industriels.
Al-16

fig.l Zonage sismotectonique de la Provence,


d'après P.Combes(1984)

a: faile de Nîmes
b: faille de la Durance
c:faille de Castellane-Daluis
d: faille de Salon-Cavaillon
faille de Digne
faille de Moustiers-Sainte. Marie
faille du Var
faille de I"Argentera

0 20 km
l . I

• i m 2

Zonation sitio-tectonlque de li Provence. 1-Doaaine sis«o-teetonique de type 1.


2-Do»aine sisto-tectonique de type 2. 3-Oo»aine sis«o-tecicrique de type 3.
t-Chevaucheaent. 5-Dlcrocheaent.
Al-17

3. LES APPORTS DE LA NEOTECTONIQUE

Outre de nombreuses recherches sur le terrain, avec découverte


d'affleurements permettant des analyses microtectoniques, notamment dans
la Moyenne vallée de la Durance, entre Beaumont-de-Pertuis et la
Brillane, dans la Crau, les Alpilles et le long de l'accident de Salon-
de-Provence-Cavaillon, plusieurs techniques d'investigation nouvelles,
faisant appel à des méthodes "indirectes" de mise en évidence d'indices
néotectoniques ont été mises en oeuvre :

- traitement et interprétation d'images-satellite LANDSAT et SPOT ;

- comparaison de profils de nivellements de précision répétés,


fournissant un "instantanné" des mouvements verticaux actuels (à
l'échelle du siècle) sous forme de cartes de vitesses de mouvement et
d'anomalies ponctuelles corrélables à l'activité d'accidents géologiques
connus ; à noter à ce sujet, qu'un réseau de surveillance géodésique de
haute précision (de type G.P.S. (global positioning system), utilisant
la laserométrie) vient d'être installé en Provence, par l'IGN (institut
géographique national), le CEA et l'Institut de Physique du Globe de
Paris ; il permettra d'enregistrer sur de courts intervalles de temps
des mouvements verticaux et horizontaux, même de très faible amplitude ;

- analyse morphostructurale qui étudie les "anomalies" des surfaces


topographiques et géologiques et du réseau hydrographique, traduisant
des déformations récentes et actuelles, à partir d'une numérisation des
données topographiques et d'un programme de calcul par ordinateur mis au
point par le BRGM.

Ces études ont permis de recueillir en de nombreux secteurs, des


faisceaux d'indices néotectoniques concordants, attestant de l'activité
de plusieurs accidents géologiques majeurs de la Provence, notamment là
où l'observation géologique classique était impuissante faute
d'affleurements (fig.2).

4. LES STRUCTURES SISMOGENES ET LEUR CLASSIFICATION

Elles sont représentées sur la figure 2. Un effort particulier a


été fait pour faire ressortir les similitudes ou au contraire les
différences pouvant apparaître entre les accidents géologiques majeurs
reconnus en Provence occidentale, afin d'argumenter valablement les
hypothèses pouvant être émises sur leur activité sismique potentielle.

En effet, les 25 années couvertes par la sismicité instrumentale et


environ les 5 siècles de données de sismicité historique n'offrent pas
un recul suffisant pour appréhender de façon fiable l'occurrence possi-
ble de secousses majeures, ces événements exceptionnels pouvant avoir
une période de retour bien supérieure. A titre d'exemple, dans la zone
de la Trévaresse, si l'on retire le célèbre séisme destructeur du 11
juin 1909 à Lámbese (intensité IX M.S.K., magnitude voisine de 6.0, une
quarantaine de morts), l'activité sismique est quasi-nulle. Il ne faut
Al-18
Al-19

4-30 Fig. 2 - Schéma sismotectonique del la Provence occidentale.

ETAT DES CONNAISSANCES FIN 1988

Légende :

Néotectonique

- faille inverse ou chevauchante


. à jeu plio-quaternaire : supposée
reconnue
. à jeu mio-pliocène : 3
- décrochement :
. à jeu plio-quaternaire : 5
. à jeu mio-pliocène : 6 :
- anticlinal plio-quaternaire : 8
- zone de déformation :
. inverse ou chevauchante : 9
. décrochante : 10
- indice de déformation quaternaire : 14
43*30 - 43-30
. géologique : *
71 i
. géomorphologique : vl '
. d'après les nivellements : 0
Structures à jeu anté-miocène prouvé
- faille inverse ou chevauchante à jeu
anté-miocène : 4 d'après les cartes
géologiques à
- décrochement à jeu anté-miocène :: 7
1/250.000, de MARSEILLE et
- faille indifférenciée à jeu VALENCE, et la carte
anté-miocène prouvé : 16 tectonique de la France à
1/1.000.000

- discontinuité au toit du socle antétriasique : 11


5*30
- discontinuité d'après les profils sismiques : 12
- isobathes du toit du socle anté-triasique (en km) : 13
!
C A. 2 -* K. 4
Sismicité
-* 8 10 12 13 • ,3,0 14 - sélection d'épicentres (cf. fig. 3) : 15

• V . Q •« 16
Al-21

donc pas se trouver en d'autres secteurs, comparables à celui de la


Trévaresse, dans la même situation qu'à la veille du 11 juin 1909, en
les considérant asismiques. Il convient donc d'accorder le plus grand
poids aux données géologiques et d'admettre un aléa équiprobable sur des
accidents présentant les mêmes caractéristiques de déformation récente
et susceptibles d'être réactivés de la même façon sous le champ de
contraintes actuel, en engendrant des sources sismiques du même type.
Cette approche est fondamentale pour les installations à haut risque
dont la protection est à garantir contre l'agression maximale possible.

La classification entreprise repose sur les critères suivants


(tableau 1) :

- nature et extension des accidents géologiques (orientation, lon-


gueur, pendage, extension dans la couverture sédimentaire et le socle
anté-Triasique, voire à travers toute la croûte, type de jeu : décro-
chant, inverse, normal) ;

- présence et nature d'indices néotectoniques (âge des déformations


les plus récentes et typologie) ;

- sismicité associée, historique et instrumentale (fig.3A et 3B,


tableau 2).

Elle a permis de distinguer 5 grands types de structures géologi-


ques en Provence occidentale, à chacun desquels on associe de façon
déterministe, le séisme maximal observé historiquement caractérisé par
son intensité, sa magnitude, la profondeur de son foyer (et corrélative-
ment l'extension maximale de la source sismique associée), le type de
mécanisme à la source et un modèle spécifique d'atténuation de l'énergie
rayonnée depuis la source. C'est à partir de ces données que sont fixés
les S.M.H.V. sur les sites. Un des aspects importants ayant contribué à
cette classification a été la prise en compte de l'extension de ces
accidents dans le socle ou leur limitation à la couverture sédimentaire
et l'épaisseur de cette couverture qu'ils affectent (déduite de données
de forage ou de campagnes géophysiques : sismiques, gravimétriques et
magnétiques). En effet, les séismes associés aux grandes structures
compressives E-W, sont très superficiels (profondeur du foyer comprise
entre 3 et 5 km) et se situent franchement dans la couverture. La
magnitude estimée pour les plus forts d'entre eux, tel celui de 1909,
laisse cependant supposer une source sismique de taille suffisante,
incompatible avec les épaisseurs de la couverture affectée par les
chevauchements connus dans la partie la plus méridionale de la Provence,
où elle n'excède pas 2000 mètres, d'autant que ces chevauchements
montrent un fort pendage près de la surface mais s'applatissent en
profondeur, à la base de la couverture. Un distinguo essentiel pour
l'évaluation de l'aléa sismique peut ainsi être effectué entre les
accidents compressifs majeurs septentrionaux et méridionaux, a priori du
même type.
Al-22

Tableau 1 - PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES SYSTEMES DE FAILLES MAJEURS


DE LA PROVENCE OCCIDENTALE, UTILISEES POUR LA CLASSIFICATION
DES STRUCTURES SISMOGENES.

(1) : orientation moyenne


(2) : extension jusqu'au Moho \
(3) : extension dans le socle ) C : certaine
anté-triasique * P : probable
(4) : longueur totale (km) en profondeur (LTP), connue en surface (LTS)
(5) : pendage moyen au toit du socle (PMP), près de la surface (PMS)
(6) : type de mouvement dans la couverture sédimentaire*
(7) : âge du dernier mouvement connu**
(8) : épaisseur moyenne de la couverture sédimentaire
(9) : indices de néotectonique Quaternaire (nombre d'observations connues):
(10) : tectoniques I
(11) : géomorphologiques
(12) : anomalies de nivellements
(13) : dénivelé de la surface topographique (en mètres)
(14) )jc:
: macrosismicité associée (historique et contemporaine) (cf.tableau 2)(C:certaine"
(15) : microsismicité associée (cf. fig. 3) JD:
jD:douteu

S : sénestre, D : dextre, I inverse

E : Eocène, M : Miocène, MP Mio-Pliocène, Q Quaternaire

i : isolée, Q : quelques
n : nombreuses
0. s. S. M.
SYSTEME DE FAILLES EXTENSION en PROFONDEUR COUVERTURE SEDIMENTAIRE I.N.O O)
M. T. H. s.
Nom (1) (13) (14) '.15)
Segment M S L.T.P. P.M.P. T.M. P.M.S. L.T.S A.D.M. E.M. T. G. N
(2) (3) (4) (5) (6) (5) (4) (7) (S) (10) (Il) (12)

N.Z 70« E
Nîmes 70» à 90° 140 4000 1 1 q C D
NIMES NE.SW P C 300 MP 150
à S à
70°W
Pujaut 90° 30 8000 i i C C
à 90«
N.E 70° 65« à 6000
MOYENNE Aix-Sisteron à 80°W 80 0 à 1 1 n 300 C C
NE.SW P C îeo S
DURANCE
s.w 90° 2000 Oà
Alx-Méditerrané« 80 »W >50 M 1 q 100 D D
N 70« W à
70»
SALON Salon-Ventoux à 90° 60 0 7000 i n n 50 C D
N.S P C 110 D
CAVAILLCN, S 90° 70° E à
SaIcn-Méí i terranée 90» >30 M 3000 q q n
VENTOUX E.W P 45»S 30 MP 70C0 1000 C

LURE E.W P 35 MP 6000 q 10C0 D

"PETIT" <WI p 20 400 C 2


LUBERCN E.W 50° N MP 6000 i
"GRAND" (E) 20 600

ALPILLZS • E.W 60» à 20 Q i 100 D D I


80« N INJ
CO
CCS7ES ENE-WSW n 25 90' 50« N 20 MP 60C0 q 200 C

TREVARESSE E.W C 25 90« 55»N 18 MP 6000 1 200 C

-A FARE-COIX1K E.W 40" à 20 0 7000 i q 150 D


60° N

ST MARTIN- WSW-ENE 80" à 18 MP 6000 i q 1 2


CE-CRAU 90»

S7E VICTOIRE E.W 10« à 20 M 200C 5C0 0

ETOILE E.W 20« à 35 E <2CC0 300 C ^


45"S

1 E.W p 30 70" à 45°S 20 E <2C00 50 3


NERTHE 90«

STE BAUME ENE-WSW 20« à 25 E 100C 4C0 C


45"S

CARPIACNE E.W 45» à 10 £ 1000 i l 250 c 0


70« S

OLYMPE- NE-3W 20» à ;o E <20CC 450


,VJFEL:EN 4 « iE
Al-24

4 4*00

44*00-

43r00

43*00-

5*00 6'00

EPtccNTK rueños isn roue i INTENSITE EPtCENTRALE : I M.s.K.)

OD inférieur« ou tg>\t à IV
INTENS 'TE EPTCENTRALE I Q P ] IV- V ET V

rtABLE (NCEHTAtNE IN0ETEW1INCE f~\\ 1 V V I ET VI


A B C
( ^1 I VIVIIET VI

Si rtABLE
A B

1NCEHTAINE
O
D
O

S
B
O VII-VIII E T V I M

supêrisurt 9 VIII
C D

DECROCHEMENT C H E V A U C H E M ENT

Fig. 3A - Principaux accidents structuraux en Provence et sismicité associée


(sélection d'épicentres macrosismiques fiables d'après le fichier
SIRENE du BRGM/CEA/EDF)
Al-25

4 3-30 43-30

10 20 K m

« EPICENTER

43'
4-30 5-30

Fig. 3B - MICROSISMICITE ET ACCIDENTS STRUCTURAUX MAJEURS EN


PROVENCE OCCIDENTALE

décrochement

faille inverse et chevauchement


^
sélection d'epicentres microsismiques fiables de magnitude
supérieure à 2.5 (extraction des fichiers CEA/LDG et
I.P.G.S. sur la période 1976-1986).
Al-26

Tableau 2

EPICENTRES MACROSISMIQUES ASSOCIES AUX ACCIDENTS STRUCTURAUX MAJEURS


DE LA PROVENCE OCCIDENTALE

(1) Qualité de la localisation TF : très fiable


AF : assez fiable
M : médiocre
I : information isolée

(2) Fiabilité de l'intensité épicentrale F : fiable


M : médiocre
I : intensité isolée

(3) Intensité épicentrale (M.S.K.) : + : supérieure ou égale à


Al-27

SYSTEME DE FAILLES SEISMES ASSOCIES

M.l. F.I. I.E.


Nom Segment Dal» Lntll ii.l~ Lonpl t\ld'»
(1) (21 Í3)
lia. 1 1 . 1 7 6 9 AF 44°03 4» 50 .F VII
21.12.1769 AF 44°03 4« 50 M VII-VIII
2.09.1840 AF. 44°03 4» 45 F vi-vir
12.05.1855 AF 43"57 4» 35 F V-VI
3.01.1927 AF 43°5l 4» 23 F V
MÎMES 24.07.1927 TF 44«14 5" 13 F Vil
7.08.1927 AF 43»53 . 4° 35 F V-Vl
TF F
30.09.1916 43"53 4» 35 vt-vn
0 . Or,. 1 0 5 2 TF 5' 13 F
44»15 VII
25.(j2.1986 TF 4» 42 F
43"58 V

13.12.1509 AF 43'50 5 ' 47 M vin


Série de
1708 :
(14.03 F.i 12.IO) TF 43'48 5 ' 46 M VI 1 1
Série d e
1812 :

20.03.1B12 TF 43*M5 5" 42 F VI 1 1


20.03.1812 AF 43"45 5« 42 M vti-viil
11.04.1812 AF 43">42 5« 40 M
VI
1.06.1812 I 43"44 5» 41 I
VI
NE 07.03.1835 AF 43-45 5' 42 M
VI-VII
MOYENNE Alx-Slnteron 25.12.1852 I 43«44 5» 41 I
V
20.12.1852 I 43"44 5» 41 I
43»42 5« 39 V-VI
DURANCE 17.12.1858 I • I

43"50 5" 47 VI-VII


21.03.1897 AF F
43» 53 5» 51 V-VI
14.05.1913 TF F
AF 43»50 5° 47 M
vu-vin
8.12.1923
V
30.09.1937 I 43°58 5° 53 I
VI
5.07.1938 AF 43»41 5° 31 M
V-Vl
8.OR.1961 AF 43"45 5» 39 F
V
25.04.1906 AF 43"42 5' 41 M
V
26.01.1967 TF 43°44 5° 39 F
V
20.12.1979 AF 43» 53 5» 51 F
V

sw
Aix-Métll tTtii)'"» 3.07.1750 I 43'32 5° 27 I „
1
15.06.1731 I 43°5Ô S 4 02 ' ï vil
18.10.1738 M 44<>03 5° 03 M vi-vii
28.08.1756 I 4 4 »03 5° 03 I V
12.07.1763 AF 43°51 5° 08- H ni
18.11.1769 AF 44° 0 3 4" 50- F /il
SALON- N 21.12.1769 AF 44°03 4» 50 M VII-VIII
8.12.1803 AF 43°55 5" 06 F VI
CAVAILLON Salon-Ventoux 28.12.1803 I 43°54 5» 07 I vi-vii
14.11.1887 AF 43»54 5" 02 F vi-vn
23.12.1934 TF 43°41 5° 05 F V
27.03.1935 AF 43°55 5° 05 F V

LUBERON 29.00.1889 AF 43»50 5» 13 M V-VI

ALPILLES 23.03.1808 AF il3"4Q 4» 44 M V-V 1

25.03.1783 AF /13°44 5" 11 F VI


C0STE5- 11.06.1909 TF 4 3 "38 5' 19 F IX
et
TREVARESSE
répliques
20.00.1935 AF 43"40 5« 21 .F V

S é r i e de
ST M A R T I N - 1727-1730 :
DE-CRAU 27.05.1727 I 43'4l 4" 38 I vt-vn
28.10.1730 43"-11 4» 38 I VI-VII

5.02.1803 AF 43"?5 5» 25 M V-VI


ETOILE 7.11.1922 M 43«23 5" 26 M V
19.02.19Ü4 TF. 43»25 5° 31 > F VI
29.05.1985 TF 43»24 5" 29 F V

STE B A U M E - 12.12.1840 AF 43° 18 0 ' 38 F VI


CARPIAGNE 18.01.1870 M 43U9 5° 41 M V-VI

Tableau 2 - EPICENTRES MACROSISMIQUES ASSOCIES AUX ACCIDENTS STRUCTURAUX MAJEURS DE LA PROVENCE OCCIDENTALE
Al-28

Les cinq types retenus sont finalement les suivants :

A. Les structures compressives ou inverses septentrionales,


auxquelles est associée un séisme maximal de type 1909 (intensité IX,
magnitude voisine de 6.0, profondeur du foyer : 3 à 5 km, mouvement à
composante principale inverse sur un plan de rupture E-W induisant une
forte anisotropic du rayonnement : atténuation rapide en N-S et plus
lente en E-W) : chaîne des Costes et de la Trévaresse, Alpilles, Lubéron
(et plus au Nord, Ventoux et Montagne de Lure), accident de la
Fare-les-Oliviers - Coudoux et en limite, chaîne de la Sainte-Victoire.
La faille de St Martin-de-Crau est associée à ce regroupement, même si
son expression morphologique en surface diffère nettement de celle des
autres structures qui s'y rapportent (cf. tableau 1).

Ce parallélisme est essentiel car il fait apparaître un aléa équi-


probable en termes de secousse maximale possible, sur de nombreuses
zones où l'équivalent du tremblement de terre du 11 juin 1909 n'est pas
connu à ce jour, même si une activité sismique plus modeste est attestée
par les données historiques et instrumentales (séismes du 29 juin 1889
(V-VI) dans le Lubéron, du 25 mars 1783 (VI) et 20 juin 1935 (V) en
Costes-Trévaresse, série de 1727-1730 dont la secousse du 27 mai 1727
(VI-VII) à rattacher peut-être à la faille d'Alleins - St
Martin-de-Crau, séisme du 23 mars 1868 (V-VI) dans les Alpilles).

B. Les structures compressives méridionales

Elles sont associées à un séisme maximal beaucoup plus faible, du


type de celui du 12 décembre 1846, rapporté aux chevauchements de Car-
piagne (intensité VI, magnitude voisine de 4.5, profondeur du foyer :2
km, atténuation très rapide) ou du 19 février 1984 sur la chaîne de
l'Etoile (intensité VI, magnitude 4.4). Il s'agit de la chaîne de
l'Etoile, de la Nerthe, de la Ste Baume, du chaînon Monts Olympe-
Aurélien, des chevauchements de Carpiagne.

D'autres secousses mineures sont liées à ces accidents : 5 février


1803 (V-VI), 7 novembre 1922 (V), 28 mai 1985 (V) sur l'Etoile, 18
janvier 1870 sur la Ste Baume.

C. Les grands décrochements sénestres NE-SW

Ils montrent une activité sismique beaucoup plus régulière (de 5 à


10 secousses d'intensité supérieure ou égale à V par siècle) et sont
associés à un séisme maximal du type de ceux du 13 décembre 1509 ou 14
août 1708 à Manosque (intensité VIII, magnitude 5.0 à 5.5, profondeur du
foyer : 3 à 5 km, mouvement décrochant sur une rupture de taille assez
limitée s'accompagnant d'une atténuation très rapide, surtout
orthogonalement à l'accident).

Une série impressionnante de secousses peut ainsi être rapportée au


système de failles de la Durance, surtout à son segment Nord, du Nord
d'Aix-en-provence à La Brillane : 13 décembre 1509 (VIII), crise sismi-
Al-29

que de 1708 (du 14 août (VIII) au 12 octobre), crise sismique de 1812


(du 20 mars (VIII) au l**"" juin, avec plusieurs secousses notables le 26
mars (VII-VIII), 11 avril (VI) et 1 e r juin (VI), 7 mars 1835 (VI-VII),
25 et 26 décembre 1852 (V et V-VI), 17 décembre 1858 (VI-VII), 21 mars
1897 (V-VI), 14 mai 1913 (VII-VIII), 8 décembre 1923 (V), 30 septembre
1937 (VI), 5 juillet 1938 (V-VI), 8 juin 1961 (V), 25 avril 1966 (V), 26
janvier 1967 (V), 26 décembre 1979 (V).

Le segment sud, d'Aix-en-Provence à 1'Estaque paraît beaucoup moins


actif à l'échelle des observations disponibles : 30 juillet 1756 (VI) et
compte tenu de la densité de la population entre Aix et Marseille, il
est très peu probable que des chocs significatifs soient passés
inaperçus.

L'activité sismique est très régulière aussi sur le système de


failles de Nîmes-Pujaut : 18 novembre 1769 (VII), 2 septembre 1840
(VI-VII), 12 mai 1855 (V-VI), 9 janvier 1927 (V), 24 juillet 1927 (VII),
7 août 1927 (V-VI), 30 septembre 1946 (VI-VII), 8 juin 1952 (VII) et 25
février 1986 (V).

D. Le système subméridien de failles de Salon-de-Provence-


Cavaillon

C'est un système de décrochements dextres orientés grossièrement


N-S, présentant une composante de mouvement normale significative et
s'étendant du Mont Ventoux au Golfe de Fos-sur-Mer, et probablement
au-delà, dans la Méditerranée.

Le séisme maximal correspondant est représenté par la secousse du


12 juillet 1763 (intensité VII, magnitude 4.5 à 5.0, profondeur du foyer
3 km). Toute une série de secousses attestent là aussi, en plus de nom-
breux indices néotectoniques, de l'activité régulière de cet accident :
15 juin 1731 (VII), 18 octobre 1738 (VII), 28 août 1756 (V), 12 juillet
1763 (VII), 21 décembre 1769 (VII), 8 et 28 décembre 1863 (VI et VI-VII)
14 novembre 1887 (VI-VII), 23 décembre 1934 (V) et 27 mars 1935 (V).

E. Les failles NW-SE de l'étang-de-Berre et du système


Camarguais

Elles ne sont pas associées à une sismicité de niveau significatif


et seront donc négligées dans la détermination des S.M.H.V. sur les
sites.

La démarche consistant à admettre un aléa équiprobable, en termes


de secousse maximale vraisemblable, sur toutes les failles classées dans
la même catégorie de structure sismogène est fondamentale pour le
dimensionnement de tout projet d'installation à haut risque. Elle n'est
pas cependant justifiée pour la protection des ouvrages courants (cf.
zonage associé aux règles PS), en raison de la durée de vie des
constructions considérées, du risque associé et du caractère
"exceptionnel" de ces secousses majeures.
Al-30

5. RESULTATS

5.1. Principales caractéristiques des séismes de référence

Les structures sismogènes finalement retenues pour fixer le niveau


des SMHV sur les sites considérés, sont représentées de façon
schématique sur la figure 4. Les caractéristiques focales des séismes de
référence associés à chacune de ces structures sont résumées sur le
tableau 3.

5.2. Détermination des SMHV sur les sites d'installations


industrielles à "risque spécial" des Bouches-du-RhÔne

La position de chacun des sites considérés par rapport aux


structures sismogènes retenues, fournissant les hypothèses de calcul
pour déterminer les SMHV, est explicitée sur le tableau 4 et la figure
4. Pour les sites proches des structures compressives et failles
inverses, le pendage (valeur et sens) de ces accidents est pris en
compte pour fixer la distance à l'épicentre.

Afin de rester cohérent dans la démarche suivie, qui privilégie la


notion de source sismique, les modèles d'atténuation utilisés respectent
1'anisotropic engendrée par ces sources, en fonction de leur orientation
et de leur mécanisme au foyer. Les lois de décroissance de l'intensité
avec la distance appliquées résultent donc :

- soit de la translation directe des isoséistes du séisme de


référence, définie par la migration de son epicentre sur la structure
sismogène à laquelle il est rattaché,

- soit de lois d'atténuation calculées pour des séismes du


même type (c'est-à-dire associés à la même catégorie de source
sismique), si le séisme de référence n'est pas lui-même documenté par
suffisamment de données macrosismiques ponctuelles, pour pouvoir établir
une carte macrosismique avec tracé détaillé des isoséistes ou une loi
d'atténuation qui lui soit propre.

Ce principe conduit à retenir une forte atténuation dans le sens


N-S sur les structures compressives orientées E-W, et dans le sens NW-SE
à E-W sur les décrochements d'orientation NE-SW à N-S, à la différence
de l'application de lois régionales moyennes ("circulaires") qui lissent
ces effets de source. Il est à remarquer que ce principe de calcul tend
à "contrebalancer" l'hypothèse, qui pourrait paraître a priori
pénalisante, de transfert de 1'epicentre du séisme de référence de
l'accident sur lequel il s'est réellement produit à un accident de même
type, classé dans la même catégorie de structure sismogène.

Pour les sites appartenant à la zone industrielle de Fos-sur-Mer,


très étendue, un regroupement est proposé en fonction de leur distance
aux structures sismogènes, en particulier au prolongement méridional de
la faille de Salon-Cavaillon qui affecte directement cette zone (figure
5).
ri j. — ^ j

/
1
Ss
* r i i n i
Mimt $

R 0 H

Légende : Qx)l90 9 SEISME DE REFERENCE (date et intensité)

SITE INDUSTRIEL

ACCIDENTS SUR LESQUELS SONT TRANSLATES


LES SEISMES DE REFERENCE : Accidents Seismes
décrochements sénestres NE-SW 1509-1708 (Mar.osque)
faille de Salon - Cavaillon 1763 (Cavaillon)
structures compressives septentrionales A A A A A 1909 "(Lámbese)
structures compressives méridionales 13US (Aubagr.e) et 1984 (Mimet)

Fig. 4 - Représentation schématique des structures sismogènes retenues pour


les déplacements des epicentres des séismes de référence et la dé-
termination des S.M.H.V. sur les sites industriels des Bouches-du-
Rhône.
Tableau 3 - Caractéristiques focales des séismes de référence retenus pour la détermination des S.M.H.V.

INTENSITE MAGNITUDE PROFONDEUR S O U R C E S I S M I Q U E A S S O C I E E


EPICENTRALE FOCALE
DATE (M.S.K.) EQUIVALENTE (km)

Système de failles Orientation moyenne Mécanisme à la source

14 Août 1708 VIII 5.2 ± 0.3 3 à 5 Durance et NE-SW Décrochement sénestre


Nîmes-Pujaut

12 juillet 1763 VII 4.7 ± 0.3 3 à 5 Salon - Cavaillon N-S Décrochement dextre à
composante normale

11 juin 1909 IX 5.9 ± 0.4* 3 à 5 Structures compressives E-W Taille inverse


septentrionales

12 décembre 1846 VI 4.2 ± 0.2 2 Structures compressives


r
ou E-W aille inverse
19 février 1984 VI 4.4 ± 0.1*» 2 méridionales
I

valeur calée en tenant compte de la magnitude instrumentale obtenue en recalibrant les sismogrammes de l'époque (M. CARA,1988)
** valeur calculée à partir des données instrumentales.
Al-33

Tableau 4 - Caractéristiques des S . M . H . V . retenus sur les sites industriels des Bouches-du-RhSne

SMHV proche Séis.e d« Intensité Profondeur Distance SOURCE SISMI0UE ASSOCIEE S. M.H. V.
(P) épicentrale Magnitude focale "¿elle au AU S.M.H.V.
SMHV "lointain" référence (M.S.K.) (k.) site (k«) No« Pendage Mécanisme Oistance ainiaale Intensité sur
(L) C) au site (ka) le site (M.S.K.)

P 12.07.1763 Vil 4.7 3 à 5 45 à 50 Salon-Cavaillon 80« E D < 1 VII


<l> ' 1,
F \ k 11.05.1J09 IX 5.9 3 à 5 36 à 39 La Far« 50» N I 14 VI-VII

s >
[ 12.07.1763

11.06.1909
VII

IX
4.7

5.9
3 a 5

3 a 5
46

38
Salon-Cavaillon

La Fare
80» E

50» N
D

I
3.5

16
VI-VII

VI-VII

12.07.1763 VII 4.7 3 a 5 49 Salon-Cavaillon 80' E D 5

: :-i:
VI-VII
11.06.1909 IX 5.9 3 a 5 42 La Fare 50' N I 20 VI

12.07.1763 VII 4.7 3 à 5 52 Salon-Cavaillon 80» E D 5 VI-VII

(«) > K 11.06.1909 IX 5.9 3 à 5 44 La Fare 50» N I 22 VI

12.07.1763 VII 4.7 3 à 5 49 Salon-Cavaillon 80» E D 2 VII

!ïi: 11.06.1909 IX 5.9 3 a 5 40 La Fart 50' H I 18 VI-VII

(2) MARSEILLE -
14.08.1708 VIII 5.2 3 à 5 61 Durance 80° SE D 0 VIII
L'ESTAOUE *P

19.02.1984 VI 4.4 2 30 Nerthe 70' S I 4 V-VI


(3) LA « D E | L 14.08.1703 VIII 5.2 3 à S 69 Durance 80» SE D 15 VI-VII
11.06.1909 IX 5.9 3 â 5 31 La Fare 50» N I 17 vi-vii

(4) MARSEILLE .P 19.02.1984 VI 4.4 2 15


12.12.1846 VI 11 Carpiagne 80» S I 1.5 VI

LA MILLIERS »L 14.08.1708 VIII 5.2 3 à 5 Durance 80» SE 0 18 VI

8ERRE (P 11.06.1909 IX 5.9 3 a 5 18 La Fare 50» N I 9 VII


(5)
L'ETANG |L 14.08.1708 VIII 5.2 3 a 5 57 Durance 80» SE D 15 VI-VII

19.02.1984 VI 4.4 2 37 Nerthe 70» S I 3 VI


12.07.1763 VII 4.7 3 a 5 51 Salon-Cavaillon 80» E D 7.5 VI
(6) LAVERA P VIII
14.08.1708 5.2 3 a 5 75 Durance 80» SE D 21 VI
11.06.1909 IX 5.9 3 à 5 36 La Fare 50» N I 18 VI-VII

14.08.1708 VIII 5.2 3 a 5 63 Durance 80» SE 0 9.5 VII


(7) MARIGNANE j
11.06.1909 IX 5.9 3 à 5 27 La Fare 50° N I 17.5 VI-VII

PORT ( P 12.07.1763 VII 4.7 3 à 5 52 Salon-Cavaillon 80» E 0 6.5 VI


(B) DE {
BOUC ( L 11.06.1909 IX 5.9 3 à 5 35 La Fare 50° H I 16.5 VI-VII

ST MARTIN
St Martin
(9) DE
11.06.1909 IX 5.9 3 a 5 43 de Crau 70° N I 1.5 VIII-IX
CRAU à

11.06.1909 IX 5.9 3 a 5 18 La Fare 50° N I 10 VII


(10) ROGNAC P 14.08.1708 VIII 5.2 3 i 5 55 Durance 80» SE 0 12 VII

11.06.1909 IX 5.9 3 à 5 31 Ste Victoire 40» N I 9 VII


(11) ROUSSET |
14.08.1708 VIII 5.2 3 a 5 38 Durance 80» SE D 14.5 VI-VII

11.06.1909 IX 5.9 3 a 5 55 Alpilles 40» N I 3 VIII-IX


(12) TARASCÓN ] •
14.08.1708 VIII 5.2 3 à 5 88 Ntaes-Pujaut 80° V D 11 VII

Commentaires : - (*) mécanisme à la source : 0 : décrochant


I : inverse
. (*») »Site de FOS-sur-MER" : compte-tenu de l'extension de la zone industrielle de FOS, les sites concernés sont regroupés en 5 catégories
(la à le)» en fonction de leur position par rapport aux structures sismogènes (cf. fig. S ) .

- A : Site en champ tres proche de la source s isaique ; devrait faire l'objet d'une attention particulière pour la détemination du mouvement
sismique (spectre de réponse) et s'il y a lieu, pour la prise en compte de déformations potentielles en surface du sol, associées à la
rupture à la source.
- I : Site oit il peut être justifié de prendre en compte des saisies de référence plus lointains (par exemple : séisme Ligure du 23 février
1987) pour déterminer les spectres des S.M.H.V. Ces séismes conduisent» en effet, I une intensité de S.M.H.V. sur le site du «3me ordre
que celle fixée par les séismes proches mentionnés dans le tableau •*.
- Sur ce tableau, la distinction entre SHHV proche et "lointain" n'est qu'indicative puisque tous les SMHV définis sont situés à moins de 25 Km
des sites. Elle ne vise qu'a individualiser une source "très proche" (moins de 10 k« du site) d'une source un peu plus distante, le contenu
spectral de la première pouvant présenter des particularités a ne pas négliger.
^ Avignon

• >1.8

18S8

* L t> .

- # » • * '

Fig. 5 - Zone industrielle de FOS-sur-MER


Définition des groupements de sites la à le
Al-35

Tableau 5 (résumé) - Intensité des SMHV et SMS fixés sur chaque site

INTENSITE DU INTENSITE DU
SITES SMHV SMS

FOS la et le VII VIII


(1) sur
MER lb, le, ld VI-VII VII-VIII

(2) MARSEILLE-L'ESTAQUE VIII IX

(3) LA MEDE VI-VII VII-VIII

(A) MARSEILLE-LA MILLIERE VI VII


(5) BERRE-L'ETANG VII VIII

(6) LAVERA VI-VII VII-VIII

(7) MARIGNANE VII VIII

(8) PORT-de-BOUC VI-VII VII-VIII

(9) ST MARTIN-de-CRAU VIII-IX IX-X

(10) ROGNAC VII VIII-

(11) ROUSSET VII VIII

(12) TARASCÓN VIII-IX IX-X


Al-36

Par ailleurs une attention particulière doit être portée aux sites
très proches (environ 1 km) des structures sismogènes retenues :
Fos-sur-Mer (secteur la et le), L'Estaque, St. Martin-de-Crau et
Marseille-la-Millière.

Une investigation géologique détaillée devrait leur être consacrée


pour préciser leur distance réelle à la source sismique et, s'il y a
lieu, d'une part tenir compte des conditions de champ très proche dans
le calcul du mouvement du sol associé au séisme de référence, d'autre
part aborder le problème de l'éventualité d'une rupture se propageant
jusqu'en surface du sol (validité de cette hypothèse, localisation et
quantification des déformations prévisibles en résultant). En première
analyse, ces sites justifient de la prise en compte d'une marge de
sécurité supplémentaire.

Enfin, pour les sites dont le SMHV fixé par les séismes de
référence associés aux structures sismogènes de la Provence occidentale
ne dépasse pas l'intensité VI, il convient de considérer également un
SMHV plus lointain, associé au déplacement de 1'epicentre du séisme
Ligure du 23 février 1887 (intensité épicentrale X) en limite
occidentale de l'unité sismotectonique de la Zone Ligure. Par exemple,
pour les sites se trouvant à l'Est du système de failles de la Durance,
ce séisme de référence est ainsi ramené à environ 150 à 160 km et
définit un SMHV d'intensité VI, au contenu spectral sensiblement enrichi
dans les basses fréquences.

En guise de récapitulatif, le tableau 5 donne, uniquement sous


forme d'intensité, les niveaux SMHV et SMS fixés sur chaque site.
Al-37

PRINCIPALES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ARTHAUD F., OGIER M., SEGURET M., 1981 - Géologie et géophysique du


golfe du Lion et de sa bordure nord. Bull. BRGM, 2ème série, section I,
n°3, 1980/81, pp. 175-183.

COMBES P., 1984C - La tectonique récente de la Provence occidentale :


microtectonique, caractéristiques dynamiques et cinématiques ;
méthodologie de zonation tectonique et relations avec la sismicité.
Thèse de doctorat de 3ème cycle, Université Louis Pasteur, Strasbourg,
Janvier 1984.

GODEFROY P., THIRION S., LAMBERT J., CADIOT B., 1980 - Informatisation
du patrimoine de sismicité historique de la France. Bull. BRGM, 2ème
série, section IV, n°2, pp. 139-145.

LEVRET A., LOUP C , GOULA X., 1986A - The Provence earthquake of ll tH


June 1909 (France) ; a new assessment of near field effects. Proc. of
the 8 t h European Conference on Earthquake engineering, Lisbon.

MENARD G., 1979 - Relations entre structures profondes et structures


superficielles dans le Sud-Est de la France. Essai d'utilisation des
données géophysiques, Thèse de doctorat de spécialité, Université de
Grenoble, Janv. 1979, 177 p.

SAURET B., TERRIER M., 1988 - Contribution à l'étude néotectonique de la


région nord-orientale de la Crau et de la Basse Durance ; application au
plan d'exposition aux risques de Salon-de-Provence. Rapport BRGM 88 SGN
313 GEG, Marseille, Avril 1988, 55 p.

TERRIER M., 1990 - Néotectonique de la Provence occidentale vers une


analyse multicritères des déformations récentes et application à la
classification des structures sismogènes. Thèse de l'Université de
Provence (à paraître).

TERRIER M., GERAUD Y., 1988 - Contribution à la connaisance


néotectonique de la Provence ; apports de la télédétection, des
nivellements, de la microtectonique. Rapport BRGM 88 SGN 388 GEG,
Marseille, Mai 1988, 103 p.
Al-38
A2-1

Annexe 2 :
EVALUATION DES SPECTRES DE REPONSE ELASTIQUES
EXEMPLE Dû SITE DE LAVERA

P. MOUROUX (1)

1. PRESENTATION DU PROBLEME

1.1. Paramètres du mouvement sismique

Comme indiqué au paragraphe 2.1.1., lorsqu'une onde sismique arrive


à la surface du sol, elle engendre un "mouvement sismique" dans les 3
directions, qui peut être mesuré au moyen d'un "accéléromètre".

Si la croûte terrestre était un matériau homogène, les ondes


sismiques émises sur la faille sismogène se propageraient jusqu'à la
surface sans subir d'autres modifications que celles dues à
l'atténuation anélastique, et s'y réfléchiraient totalement, générant
donc en surface des mouvements vibratoires dont l'amplitude dépendrait
seulement de la distance source-site (et du processus de rupture sur la
faille). En réalité, cette croûte est composée de diverses formations
géologiques, parfois très contrastées et/ou très tourmentées, et tout
particulièrement à la surface. Cela induit pour les ondes sismiques de
multiples réflexions, réfractions, transformations, ... et, par voie de
conséquence, des mouvements sismiques notablement modifiés par ces
conditions locales de surface.

Cette influence des conditions de site est connue depuis très


longtemps ; par exemple, l'observation détaillée de la répartition des
dommages, lors du séisme de San Francisco de 1906, fait apparaître des
variations locales d'intensité imputables à ces seules modifications
locales du signal vibratoire, de plus de deux degrés (échelle MSK).

Cette conclusion est aussi valable pour le séisme de Lámbese de


1909. Les derniers exemples, peut être les plus marquant, sont ceux du
séisme de Michoacan-Guerrero du 19.09.85, qui a produit beaucoup plus de
dégâts à MEXICO, situé à 350 km de 1'epicentre mais sur un site extrême-
ment défavorable, que sur la côte pacifique située au-dessus de la
faille sismogène, ainsi que celui de Loma Prieta (Californie) du
17.10.89, où l'on a observé des amplifications importantes sur des
alluvions sablo-graveleuses et vasardes par rapport au rocher, autour de
la Baie de SAN FRANCISCO.

(lj Bureau de recherches géologiques et Minières - Service risque et génie sisaiques -


Marseille.
A2-2

Le mouvement sismique dépend en fait de très nombreux paramètres


liés (voir figure 2.1).

• LA SOURCE SISMIQUE, entre autres :

. La magnitude M du séisme,
. La nature de la faille, origine du séisme (mécanisme en
faille normale, inverse, décrochante, etc.),
. L'inclinaison du plan de faille.

• LE TRAJET SOURCE-SITE, en particulier :

. La distance R de la source au site,


. La nature géomécanique et géométrique des roches tra-
versées par les ondes sismiques.

• LE SITE LUI-MEME :

. Sa topographie : les buttes, les rebords de pente, les


vallées, etc. pourront amplifier ou réduire le
mouvement sismique que l'on obtiendrait sur un site
horizontal.

. Géologie - Géotechnique : la nature géologique des


différentes couches de sol, leur géométrie (épaisseur -
inclinaison) ; leur comportement dynamique pourront
également modifier le mouvement sismique (temporel ou
fréquentiel). Le meilleur exemple est encore MEXICO
(1985).

1.2. Evaluation des spectres de réponse élastique pour


un site donné

Dans la pratique actuelle, celle qui est préconisée dans les règles
fondamentales de sûreté RFS I-2c applicables aux centrales nucléaires,
on détermine les spectres SMS à partir des spectres SMHV (§ 2.3 et 2.4),
qui sont eux-mêmes évalués à partir de la connaissance de la magnitude,
la distance focale et l'intensité sur le site. 2 cas peuvent se
présenter :

1) La distance focale est supérieure à 10 km : "séismes lointains"

On déduit les spectres SMS en multipliant les spectres SMHV par des
facteurs de majoration k, fonction de la fréquence, justifiés pour
chaque site par des études sur les rapports qui existent entre spectres
correspondant à des séismes d'intensités respectivement égales à celles
des SMHV et des SMS.

Si les données sont insuffisantes, on prend k = 2 , ce qui est


pénalisant seulement pour les hautes fréquences (> 1.5 Hz) dans un
rapport qui n'excède pas 1.4.
A2-3

2) La distance focale est inférieure à 10 km : "séismes proches"

Les données d'enregistrement ne sont pas assez nombreuses pour


utiliser les méthodes précédentes. On utilise alors un spectre standard,
riche en hautes fréquences, et une relation entre intensité et
accélération.

Cette démarche ne fait pas intervenir les conditions de sol en


particulier parce que les centrales nucléaires sont généralement situées
sur des bons sols de fondation (rocher, alluvions graveleuses ou
éventuellement traitées).

Hors, pour certains sites d'installation industrielles, les sols


sous-jacents peuvent présenter des caractéristiques géométriques et
mécaniques très différentes des conditions moyennes à bonnes des sites
de centrales nucléaires.

Pour ce type de site, il n'est pas normal d'adopter les spectres


moyens obtenus à partir de la règle RFS I-2c, compte tenu par ailleurs
de ce qui vient d'être proposé dans les Recommandations AFPS 90* où des
spectres sont donnés pour 4 types de site S a , Si, S 2 , S 3 (§ 5.4 et 6.5).
Finalement, il parait donc indispensable de rechercher des "spectres
tenant compte des conditions spécifiques de site".

Par ailleurs, la démarche utilisée dans la RFS I-2c est basée sur
une analyse statistique des spectres par classe d'intensité, dont les
corrélations sont moins acceptables dès que cette intensité est
supérieure à VII-VTII.

Il parait donc normal de compléter l'analyse statistique par


d'autres méthodes basées surtout sur la connaissance physique de la
source et le trajet, comme la méthode spectrale (B00RE, 1983 ; BERNARD,
1987) qui permet de simuler des accélérogrammes synthétiques sur un
rocher horizontal de caractéristiques moyennes. D'où la possibilité
d'obtenir des spectres au "rocher horizontal" pour une large gamme de
magnitude (4 à 8) et de distance focale (3 à 200 km).

Les conditions de site peuvent alors être prises en compte en


utilisant :

• Les accélérogrammes synthétiques obtenus soit par la méthode


spectrale (directement), soit par l'analyse statistique (à partir
des spectres de référence).

* Presses de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, 1990.


A2-4

• Des modélisations dont le choix dépendra du niveau d'accélération


maximale et des informations géotechniques sur les sols composant
le site (Modèles linéaires, linéaires équivalents,
élasto-plastiques, e t c , qui peuvent être mono- ou bidimensionnels
(si la topographie a une influence).

Finalement, pour un site donné, les spectres de références à


déterminer sont les suivants :

SPECTRES DE REFERENCE-

(1). SPECTRES ELASTIQUES HORIZONTAUX "S.M.S"*,


POUR LES SEISMES PROCHES (R < 10 km)
• AU "ROCHER HORIZONTAL"
• AVEC "CONDITIONS DE SITE"

(2) SPECTRES ELASTIQUES HORIZONTAUX S.M.H.V. et S.M.S.


POUR LES SEISMES LOINTAINS (R > 10 km)
• AU "ROCHER HORIZONTAL"
• AVEC "CONDITIONS DE SITE"

Pour les spectres verticaux, on considérera forfaitairement


un mouvement vertical égal à 70% du mouvement horizontal, en
suivant les Recommandations AFPS 90 (§ 5.13).

Enfin, il pourra être nécessaire de déterminer des accélérogrammes


adaptés aux spectres de référence ainsi qu'à la durée des séismes de
référence ci-dessus, pour les calculs non linéaires. La procédure
proposée dans les Recommandations AFPS 90 (§ 5,7) pourra, par exemple,
être utilisée.

2. EVALUATION DES SPECTRES DE REPONSE ELASTIQUES HORIZONTAUX POUR


LE SITE DE LAVERA

2.1. Séismes de référence

Les séismes de référence ont été sélectionnés à partir de l'étude


globale d'aléa sismique régionale sur l'ensemble de la Provence
occidentale, par le BRGM, le CEA et le Canal de Provence (voir Annexe
Al, 2ème partie).

Il en ressort que, pour le site de LAVERA, les accidents sur


lesquels peuvent se produire les séismes conduisant aux effets maximaux
(séismes de référence) sont les suivants (voir figure 5, Annexe 1, 2ème
partie) :

Ces spectres seront appelés "SNS" par soucis d'homogénéité avec les spectres de
"séismes lointains", mais cela n'apparaît pas explicitement dans la règle RFS I-2c
(§ 2.4).
A2-5

(1) SEISMES PROCHES :

- Faille de Salon-Cavaillon, à l'Ouest du site.

- Faille de la Nerthe, au Sud du site.

(2) SEISMES LOINTAINS

- Faille de la Fare, au Nord du Site.


Les séismes de référence et leurs paramètres associés sont
présentés sur le tableau suivant :

SEISMES DE REFERENCE

PARAMETRES SEISMES PROCHES SEISME LOINTAIN

Source sismique SALON-CAVAILLON LA NERTHE LA FARE


associée

Séisme de 12 juillet 1763 15 décembre 1846 11 juin 1902


référence

Epicentre près de près de près de


CAVAILLON GEMENOS LANBESC -ST CANNAT

Intensité
epicentrale : I„ VII VI IX
Magnitude : M 4.7 4.4 5.9
Profondeur
focale : h 3 à 5 ki 2 ko 3 à 5 kn

S.N.H.V.
- Distance focale
liniaale au
site : R 8 km 3 k« 20 kn

- Intensité :
IsMHV VI VI VI-VII

2.2. Détermination des spectres horizontaux de référence des SMHV


et SMS, au "rocher horizontal affleurant"

La majeure partie du site de LAVERA est située sur le rocher (carte


géologique d'ISTRES à 1:50000) : calcaires du Crétacé inférieur
(Barrémien), calcaires, marnes et grès du Crétacé supérieur (Cénomanien,
Turonien et Santonien), calcaire du Miocène (Burdigalien).

Seule la zone du port pétrolier est située sur des remblais de


qualité diverse et pourrait donc conduire à des spectres de référence de
nature différente.
A2-6

Les spectres présentés ci-après sont donnés au "rocher horizontal


affleurant".

2.2.1. Séismes proches

Les "spectres SMS" correspondant aux séismes proches ont été


évalués à partir de la règle RFS I-2c, en considérant une intensité de
référence de VI-VII sur les 2 failles de Salon-Cavaillon et de La
Nerthe, pour tenir compte des incertitudes concernant en particulier les
atténuations à partir du premier accident.

A cette intensité correspond une accélération de calage, à période


nulle, égale à 0.20 g.

D'où le tableau suivant, donnant les valeurs d'accélération et de


vitesse spectrale pour un amortissement de 5% :

Fréquence 1 2 5 8 10 20 i 30
(Hz)

Accélération 0.070 0.180 0.420 0.640 0.60 0.30 0.20


spectrale
(9)

Vitesse 11.15 14.32 13.37 12.73 9.54 2.40 1.06


spectrale
(M/S)

Le spectre de référence corespondant aux séismes proches est


présenté sur la figure A2-1, pour des amortissements 2, 5, 10 et 20%*.

2.2.2. Séismes lointains

2.2.2.1. Méthodes et paramètres utilisés

Pour la détermination des spectres élastiques horizontaux SMHV et


SMS, nous avons considéré les méthodes suivantes :

• Méthode de la RFS I-2c

Pour le séisme lié à la faille de la Fare (M = 5.9, R = 20 k m ) ,


l'intensité proposée (I = VI-VII) ne correspond pas au couple magnitude-
distance précédent, compte tenu d'une atténuation plus importante
reconnue en direction du site lors du séisme de référence de 1909.

D'après A. LEVRET et B. H0HAHHADI0UN, 1984, "Déternination of seisnic reference


•otion for nuclear sites in France", Engineering Geology, 20, 25-38, Elsevier,
Ansterdan.
A2-7
Figure A2-1

SITE DE LAVERA

SPECTRE DE REPONSE
ELASTIQUE HORIZONTAL
DU "SMS"
AU "ROCHER HORIZONTAL"

SEISME PROCHE
A2-8

Nous avons donc déterminé les spectres pour les 3 couples suivants:

• M = 5.9, R = 2 0 k m qui correspondrait plutôt à une intensité


de VII-VIII, dans la corrélation donnée dans la règle RFS
I-2c.

• M = 5.9, R = 37 km (I = VI-VII).

• M = 5,3, R = 20 km (I = VI-VII).

• Méthode PETROVSKI, avec les mêmes couples que ci-dessus.

• Méthode spectrale de BOORE (1983) et P. BERNARD (1987 et 1988),


en utilisant statistiquement 11 accélérogrammes calculés et leurs
spectres de réponse élastiques horizontaux correspondants, en
considérant une répartition gaussienne de la magnitude avec un
écart-type o M = 0.2, pour le couple de paramètres suivants (méthode
ANDERSON) :

• M = 5.9, R = 20 km, Q t = 300, K = 0.04, f E = 4 Hz.

2.2.2.2. Choix du spectre SMHV au "rocher horizontal


affleurant"

La comparaison de ces différentes méthodes a conduit à retenir le


spectre SMHV au "rocher horizontal affleurant" pour un amortissement de
5%, comme indiqué sur la figure A2.2. Les spectres à 2, 10 et 20% sont
également représentés : ils ont été obtenu en adoptant des coefficients
de passage, adaptés de ceux indiquées par NEWMARK et al (1976) ou
proposés dans les recommandations AFPS 90.

2.2.2.3. Choix du spectre SMS

Les spectres SMS ont été obtenus directement à partir du spectre


SMHV à 5% d'amortissement, en utilisant des facteurs de majoration k,
fonction de la fréquence, correspondant aux rapports existant entre
spectres correspondant à des séismes d'intensités respectivement égale à
VI-VII et VII-VIII. Pour une distance focale de l'ordre de 20 km, ces
rapports sont les suivants :

Fréquence (Hz) 0.1 0.2 0.5 1.0 2.0 5.0 10.0 j 20.0 25.0

Coefficient k 2.00 2.95 2.75 2.34 1.86 1.62 1.55 | 1.60 1.60

Cette procédure a finalement conduit à adopter les spectres S.M.S.


présentés sur la figure A2.3, pour les amortissements 2, 5, 10 et 20%.
A2-9

Remarque : 1) Spectres de réponse élastique verticaux :


on considérera forfaitairement un mouvement vertical égal
à 70% du mouvement horizontal.

2) Pour des conditions de site différentes des conditions


au "rocher horizontal affleurant", des études spécifiques
sont nécessaires (en particulier dans la zone du port de
LAVERA).
A2-10
Figure A2-2

SITE DE LAVERA

SPECTRE DE REPONSE
ELASTIQUE HORIZONTAL
DU SMHV
AU "ROCHER HORIZONTAL

SEISME LOINTAIN
Aü-il

Figure A2-3

SITE DE LAVERA

SPECTRE DE REPONSE
ELASTIQUE HORIZONTAL
DU SMS
AU "ROCHER HORIZONTAL"

SEISME LOINTAIN

0.1 1. 10. 100.

FREQUENCE (Hz]
A2-12
A3-1

Annexe 3 : EXEMPLE DE CALCUL D'UN RESERVOIR SPHERIQÜE PAR


LA METHODE SIMPLIFIEE
Les données constituant l'exemple ont été fournies gracieusement
par la Société BUTAGAZ.

On considère le réservoir sphérique dont le schéma est représenté


sur la fig. A.3.1.

Données numériques

Sphère

diamètre intérieur : d = 9,906 m

diamètre extérieur : D = 9,956 m

hauteur du centre de gravité au-dessus de la fondation : H = 7,48 m

masse de la structure compris raccords et poteaux pour moitié de leur


masse (4400/2 = 2200 kg) :

- sphère vide :

• sans poteaux Mi = 72000 kg

• avec poteaux M = 74000 kg

- sphère pleine à 85% :

• sans poteaux M! = 72000 + 215900 = 287900 kg


• avec poteaux M = 287000 + 2200 = 290100 kg

Poteaux

diamètre extérieur : 0,50 m

épaisseur de la paroi : 7 mm
aire de la section : A = jn (0,5= - 0,486a) = 0,01084 m 2
4

moment d'inertie quadratique

I = _n (0,5* - 0,486*) = 329,4 x 10~ô m*


64

module de flexion

Z = JL = 329,4.10-& = 131,8.10-5 m 3
v 0,25

longueur libre : (LP) = 6,48 m


A3-2

segment a = 6,48 x 2 = 4,32 m


3
segment b = 6,48 = 2,16 m
3

Tirants

- diamètre : d = 0,03 m
- section : S = 0,00071 m 2
- section réduite : S r = 0,73 S = 0,00052 m 2
- longueur libre : (LT) = 7,70 m

Caractéristiques de 1'acier des poteaux et des tirants

- module d'élasticité : E = 2,1.10s MPa


- limite élastique : f«. = 263 MPa
- contrainte de rupture : f r = 444 MPa

Le réservoir est supposé soumis au séisme SMHV défini par la fig.


A.3.2, aussi bien dans la direction horizontale que dans la direction
verticale. L'amortissement visqueux équivalent est pris, dans les deux
cas, égal à 2%.

Le calcul se conduit de la façon suivante, par référence à la


méthode de calcul exposée au § 3.6.2.1.

Calcul simplifié

Raideur horizontale des poteaux

D'après la formule (3) avec (NP) = 8, (RP) = 12,20.106 N/m


Raideur horizontale des tirants

D'après la formule (6) en supposant (NT) = 2 et cos <fr = 0,0039


(RT) = 14,12.10s N/m
Raideur totale

D'après la formule (2), (RX) = (RP) + (RT) = 26,32.106 N/m


Masse "sismique"

On considère la sphère pleine à 85%, d'où :


M = 290100 kg
A3-3

Vue en plan

/
0
/

I
©
1
/

Vue en élévation

Figure A.3.1. - Schéma du réservoir


A3-4

SPECTRE DE REPONSE ELASTIQUE HORIZONTAL

"AU ROCHER HORIZONTAL AFFLEURANT"

DU SMHV

10 100
FREQUENCE(Hx)
Figure A.3.2. - Spectre de réponse de calcul
A3-5

Fréquence propre horizontale

D'après la formule (1), (NX) = 1,52 Hz

La valeur exacte obtenue par un calcul à 3 degrés de liberté est de


1,50 Hz, soit une valeur approchée par excès à 1%.
Raideur verticale des poteaux

D'après la formule (8), (RZ) = 2810.10* N/m

Fréquence propre verticale

D'après la formule (7), (NZ) = 15,66 Hz


Le calcul à 3 degrés de liberté donne 15,96 Hz, soit une valeur
approchée par défaut à 2%.

Accélérations spectrales

On lit sur le spectre de réponse de la figure A.3.2. les


accélérations spectrales horizontale et verticale respectivement en
fonction des fréquences propres (NX) et (NZ) avec un amortissement de
2%. On trouve :
(AH) = 0,24 g
(AV) = 0,39 g

Accélérations de calcul

- horizontalement, d'après (9) (AHR) = 0,26 g


- verticalement, d'après (10) (AVR) = 0,16 g.
Effort tranchant dans un poteau

D'après (12), avec a = 1,15 et g = 9,81 m/s a :

V = 106365 N

La valeur trouvée par l'étude à 3 degrés de liberté est de 104846N,


soit une valeur approchée par excès à 1,4%.
Moments fléchissants dans un poteau (fig.A.3.3.)

(MT)

Fig. A.3.3. - Moments dans les poteaux


A3-6

D'après (12) et (13) :

a = 4,32 m
b = 2,16 m
(MT) = 459497 N.m
(MB) = - 229748 N.m

Contraintes normales dans les poteaux

Contrainte statique :

d'après (19), c» = 32,8 MPa

Contrainte maximale :

d'après (18) avec M = (MT), d = 387 MPa

Contrainte minimale :

d'après (18) avec M = (MT), c 2 = - 321 MPa

Contrainte maximale de cisaillement dans un poteau

D'après (20) : T = 13,1 MPa < 0,65 f=


Le calcul à trois degrés de liberté donnait respectivement pour Ci
et c 2 382 et - 316 MPa, soit une valeur approchée par excès à 1,4% pour
les contraintes normales dans les poteaux. Les valeurs des contraintes
de cisaillement sont similaires pour les deux méthodes.

On observe que la limite élastique (263 MPa) est excédée pour Ci de


47% sans que la contrainte de rupture (444 MPa) ne soit atteinte. Il
faut toutefois rappeler qu'une des hypothèses de calcul indiquées au
§ 3.6.2.1. était que le matériau travaillait uniquement dans le domaine
élastique. Nous avons effectivement réalisé un calcul purement
élastique, mais qui fait apparaître un travail de l'acier dans le
domaine plastique. On considérera donc, dans le cas présent, que l'acier
a une "certaine" probabilité de travailler dans le domaine plastique et
que la structure a la même probabilité de rester déformée de façon
permanente. Cette probabilité ne peut être considérée comme négligeable
du fait que le calcul approché indique que la limite élastique est
excédée de 47% et la limite de rupture approchée à 87%.

Contrainte normale dans les tirants

L'allongement d'un tirant s'écrira (d'après 22) :

(UZ) = 0,017 m

et la contrainte de traction (formule 23) avec c± = 15 MPa et


(S/Sr) = 1,365

c = 644 MPa
A3-7

La valeur trouvée par l'étude à trois degrés de liberté était de


677 MPa, soit une valeur approchée par défaut à 5,1%.

La contrainte de rupture (444 MPa) est excédée de 45%. Avec les


mêmes restrictions que pour les poteaux, on peut affirmer que les
tirants seraient rompus sous l'action du séisme envisagé.

Calcul simplifié d'un réservoir sur appuis parasismiques

Dans cet exemple, chaque poteau repose sur un appui parasismique de


300 mm de diamètre extérieur, constitué de 8 couches de caoutchouc de
7 mm d'épaisseur. Le diamètre des plaques intermédiaires est de 296 mm
et leur épaisseur de 2 mm ; les appuis sont terminés par deux plaques
d'extrémité de 12 mm d'épaisseur. Le module de cisaillement du
caoutchouc est de 0,4 MPa. Les différents paramètres ont donc les
valeurs suivantes :

(NI) = 8 ; G = 0,4 MPa ; (EPC) = 0,007 ; (LC) = 8 x 0,007 = 0,056 m

(AN) = ir x 0,32/4 = 0,0707 m 2 ; d = 0,07 + 0,002 = 0,009 m

(LI) = (8 x 0,007) + (7 x 0,002) + (2 x 0,012) = 0,094 m

n - 0,296/0,300 = 0,987 ; S = 0,296/(4 x 0,007) = 10,571

D'après (25) et (26) avec (RP) + (RT) = 26,32.10e N/m :

(RI) = 4,04.10e N/m


(RX) = 3,50.10e N/m

D'après (1), avec M = 290100 kg :

(NX) = 0,55 Hz.

Vérification des appuis

L'accélération lue sur le spectre de réponse pour la valeur de (NX)


avec un amortissement supposé égal à 5% est :

(AS) = 0,037 g

et le déplacement au niveau des appuis vaut, d'après (29) :

U 2 = 0,03 m

La charge critique d'un appui est calculée d'après (27) :

(PCR) = 1,327.10e N

et le facteur de charge, d'après (28) :

$ = 0,268
A3-8

Le déplacement admissible au niveau des appuis se calcule d'après


(30) :

U 2 = 0,036 m

Vérification de la stabilité, suivant (31) :

on a bien U 2 < U 2

Vérification des poteaux

L'accélération horizontale s'écrit, d'après (33)

(AH) = 1,15 (AS) = 0,043 g

et d'après (10) :

(AHR) = 1,077 (AH) = 0,046 g

soit un rapport de 0,26/0,046 = 5,67 entre l'accélération horizontale de


calcul sans et avec système d'isolation.

- Effort tranchant et moments fléchissants dans un poteau

D'après (34) :

U! = 1,15 U 2 = 0,035 m

D'après (35) et (36), avec a = 1,15, (RP) = 12,20.10& N/m et


(LP) = 6,48 m :

V = 8769 N
(MT) = (MB) = 28411 N

Les contraintes dans les poteaux en résultent, d'après (18 à (20),


avec la même contrainte statique c s = 32,8 MPa et (AVR) = 0,16 g :

d = 59,6 MPa, c 2 = 6 MPa


T =1,1 MPa

On a bien Ci < f=, c 2 < f=


et T < 0,65 f«.

Vérification des tirants

D'après (37) et (23) :

(UZ) = 0,003 m
c = 127 MPa < f«=
A3-9

Conclusion

L'exemple d'utilisation d'appuis parasismiques permet de dégager


les conclusions suivantes :

1 - On remarque que, non seulement la limite élastique dans les


poteaux et les tirants n'est pas dépassée, mais que la contrainte
normale maximale (127 MPa dans les tirants) ne représente que 48%
de cette limite. Les poteaux sont, en outre, entièrement comprimés,
puisque la contrainte minimale reste positive (6 MPa).

2 - L'adoption d'un système d'isolation à la base résout un certain


nombre de problèmes, notamment :

- le problème de la déformation permanente des poteaux ou


même de leur rupture qui est évitée du fait de la diminution
du moment de renversement.

- le problème de la rupture des tirants qui ne subissent plus


que des efforts modérés du fait de la translation d'ensemble
de la structure.
A3-10
A4-1

Annexe 4 : EXEMPLE DE CALCUL D'UN RESERVOIR CYLINDRIQUE


A FOND PLAT PAR LA METHODE SIMPLIFIEE

Les données constituant l'exemple ont été fournies gracieusement


par la Société BP CHEMICALS.

On considère le réservoir de la figure 3.23.

Données numériques
R = 8,00 m ; H 12,60 m.
em = 0,009 m eb 0,012 m.
p = 800 kg/m3 E 2,1.10s MPa.
v = 0,30 g 9,81 m/s 2 .
pa = 0,098885 MPa (AV) 0,2 g.

Limite élastique de l'acier : f«. 263 MPa


Limite de rupture : fr 444 MPa.

Calcul pseudo-statique

D'après (38) : p D = 0,118662 MPa.


D'après (39) : ß = 4,790 irr1.

Suivant (40) et (41) :

(VA) = 24773 N
(MA) = - 2586 N.m

Contraintes de flexion et de cisaillement maximum sur la paroi :

d'après (42) : Cx = + 107,7 MPa,


d'après (43) : Xi = 3,1 MPa.

Contrainte de compression sur la paroi :

selon (44) : b = 0,295 m,


selon (45) : N c l = 17180 N,
selon (46) : c 2 = 1,4 MPa.

Contrainte de traction tangentielle sur la paroi :

d'après (47) : N t l = 949296 N,


d'après (48) : C t l = 79,1 MPa.
A4-2

Calcul dynamique

Le spectre de réponse de la fig. A.3.2 correspond à une


accélération horizontale maximale du sol de 0,2 g. D'où :

a = 0,2 g

Les calculs préliminaires

R = 0,635 ; H = 1,575
H R

th (/3 R/H) = 0,8004 ;

sh(l,837 H/R) = 9,0001 ; ch(l,837 H/R) = 9,0555

th(l,837 H/R) = 0,9939.

La masse du réservoir vide est :

M,- = 84 290 kg

et la masse du liquide :

M = p 7T R 2 H = 2 026 704 kg

D'après (49): M0/M = 0,728

Ma = 1 475 080 kg

D'après (50): Mi/M = 0,244

Mx = 494 273 kg

et (51): K„ = 1 105 851 N/m

La fréquence propre s'écrit suivant (53) :

Ni = 0,24 Hz
L'accélération spectrale horizontale correspondante lue sur le
spectre de réponse de la fig. A.3.2 avec un amortissement de 5% est de
0,007 g ; pour obtenir l'accélération correspondante à un amortissement
de 0,5%, il faut multiplier l'accélération à 5% par un facteur égal à
(0,05/0,005)°-* = 2,512.

D'où :

(ASK = 0,007 x 2,512 = 0,018 g

et d'après (55) :

(DSK = 0,078 m
A4-3

Amplitude verticale de la vague

Formules (56) à (58) :

q = 1,825
n = 1,298
W = 0,10 m

Efforts tranchants à la base de la paroi

d'après (60) à (62) :

F 0 = 3,059.10* N
Fi = 0,087.10e N
V = F 0 + Fa = 3,146.10* N
T 2 = 7,0 MPa

Il est important de connaître les contraintes normales maximales à


la base de la paroi dans la direction du séisme, car c'est en cet
endroit que le risque de cloquage est le plus grand. Il faut donc tenir
compte de la pression sur le fond, aussi bien que de la pression sur la
paroi et prendre, dans les formules (63) et (64) : a = 1,33 et 6 = 2
pour calculer le moment de renversement.

Moment de reenversement

D'après (63) et (64) avec H = 12,60 m :

H 0 = 7,08 m
Hi = 9,19 m

Suivant (65) et (66) :

(MR) = 22,457.106 N.m


c 3 = ± 9,3 MPa

Pression dynamique sur le fond

D'après (67) : p b = 0,014 MPa

Contrainte de compression dans la paroi

D'après (68) et (69) : N c 2 = 32 138 N


c A = 2,7 MPa

Contrainte de traction tangentielle

D'après (70) et (71) : N t 2 = 110 187 N


c t 2 = 9,2 MPa
A4-4

Contraintes résultantes (pseudo-statiques + dynamiques)

d'après (72) : c = 107,7 + 1,4 + 9,3 + 2,7 = 121,1 MPa


d'après (73) : c t = 79,1 + 9,2 = 88,3 MPa
et d'après (74) : T = 3,1 + 7,0 = 10,1 MPa

Résistance des ancrages

Supposons que le réservoir soit ancré sur le radier en béton par 8


boulons de 20 mm de diamètre et 500 mm de longueur placés sur un rayon
de 8,04 m. Le diamètre résistant d'un boulon de 20 mm est de 17,66 mm ;
les données s'écrivent donc :

<t> = 0,01766 ; S = TI <f>a/4 = 244 947.10~9 m 2 ;

N =8 ; (RA) = 8,04 m ; 1 = 0,50 m.

Tous les boulons ayant le même diamètre, la formule (75) se


simplifie :

F. = (MR)
1
(RA) E N - cos 2 (2 Tii/N)
A — O

2 Ti/N = 0,785 et I7 cos2 (2 Tii/N) = 4,00 ; d'où :


i S O

F . = 698 290 N

La contrainte de traction dans l'acier d'un boulon et la contrainte


d'adhérence au niveau du scellement s'écrivent respectivement, d'après
(76) et (77) :

c. = 3849 MPa
T. = 34,0 MPa

On constate des contraintes extrêmement fortes, très supérieures


aux valeurs limites indiquées en (78) ; (fe = 263 MPa pour l'acier
doux). Les boulons seraient, en fait, complètement descellés et on se
retrouverait dans une situation analogue à celle de la fig.3.6, en
admettant cependant que les contraintes excessives sur les boulons ne
détériorent pas le réservoir aux points de liaison.
A4-5

Supposons maintenant que l'on ajoute 40 boulons de diamètre 40 mm,


de 500 mm de longueur d'ancrage et placés à raison de 5 boulons entre
les boulons de diamètre 20 mm de la solution précédente. On a cette
fois, pour les boulons de diamètre 40 mm :

<J> = 0,03532 m S = 979 786.10"9 m 2 1 » 0,50 m

( et S restent inchangés pour les boulons de 20 mm. Par


ailleurs :

N = 48 21T/N = 0,1309 rad (7,5°) et

P*-1 S ± eos 2 (2TTÍ/N) = 0,0187 m 2

D'après (75), pour un boulon de diamètre 20 mm

F s = 36 511 N

et d'après (76) et (77) :

c. = 201,2 MPa
T. = 1,6 MPa

Ces contraintes satisfont toutes deux aux conditions (78), avec des
boulons en acier doux pour lequel fc = 263 MPa.

Réservoir non ancré

Supposons maintenant que le réservoir ne soit pas ancré ou qu'il le


soit insuffisamment (avec les 8 boulons de 20 mm par exemple). La charge
représentée par les masses accélérées du liquide et du réservoir
reposant en un point s'écrira, d'après (79) avec (AV) = 0,2 g :

p = 24 850 621 N

et les contraintes de compression et de cisaillement sont, d'après (82)


et (83), en supposant un angle de basculement de 4° :

c N = 1033 MPa
c T = 108 MPa
A4-6

La valeur de la contrainte normale est très supérieure à la


contrainte de rupture de l'acier doux (444 MPa). On aboutit à une
rupture de la paroi par cloquage et à l'écoulement du liquide à
l'extérieur du réservoir.

Calcul simplifié d'un réservoir sur appuis parasismiques

Dans cet exemple, le réservoir repose sur 22 appuis de 500 mm de


diamètre comportant chacun 8 couches d'élastomère de 12 mm d'épaisseur ;
le diamètre des plaques intermédiaires est de 494 mm et leur épaisseur
de 3 mm ;les appuis sont terminés par deux plaques d'extrémité de 16 mm
d'épaisseur ; le module de cisaillement du caoutchouc est de 0,4 MPa.
Les paramètres du système d'isolation s'écrivent :

(NI) = 22 ; (LC) = 8 x 0,012 = 0,096 m

(AN) = 0,1963 m 3

et d'après (25) :

(RI) = 17 998 708 N/m

On a toujours :

(KS) = 1 105 851 N/m

et M 0 = 1 475 080 kg
Mi = 494 273 kg
M*. = 84 290 kg

d'où : M 2 = M 0 + M r = 1 559 370 kg.

Les deux fréquences propres s'écrivent, d'après (85) :

Ni = 0,24 Hz
N 2 = 0,56 Hz

Les accélérations spectrales correspondantes sont, en admettant le


spectre de réponse de la fig. A.3.2, avec un amortissement de 0,5% pour
le premier mode et de 5% pour le second :

(AS)! = 0,007 g
(AS) 2 = 0,04 g

Les déplacements spectraux en résultent d'après (86) :

Ux = 0,030 m
U 2 = 0,032 m
A4-7

Les secondes composantes des 2 premiers modes d'oscillation et les


facteurs de participation ont pour valeur, selon (87) :

Xi = 0,070
X2 = - 4,444
Yi = 1,202
Y2 = - 0,206

et les forces modales d'après (88) à (91) :

7er mode :

F X1 = 37 086 N
F 21 = 8 347 N
Vi = F n + F2i = 45 433 N

2ème mode :

F 1 2 = - 39 686 N
F 2 2 = 566 955 N
V 2 = F 1 2 + F 2 2 = 527 269 N

La combinaison quadratique des deux modes suivant (92) fournit


comme valeur probable de l'effort tranchant à la base :

V = 529 223 N

On a toujours :

Ho = 7,08 m
Hx = 9,19 m

Les moments à la base s'écrivent, d'après (93) :

1er mode :

Mx = 399 917 N.m

2ème mode :

M 2 = 3 649 327 N.m

La combinaison quadratique des deux modes suivant (94) fournit le


moment probable à la base :

(MR) = 3 671 174 N.m

On observe que les valeurs de l'effort tranchant et du moment à la


base du réservoir sans appuis parasismiques sont reespectivement
divisées par 5,9 et 6,1 lorsqu'on dispose un système d'isolation.
A4-8

La valeur de la contrainte de cisaillement T 2 et celle de la


contrainte de flexion c 3 données par les formules (62) et (63) sont
divisées par les mêmes facteurs. Les contraintes de compression et de
traction tangentielle sont également plus faibles du fait de la
diminution de la pression dynamique p b .

Voyons, pour terminer, l'influence du système d'isolation sur la


résistance des ancrages.

Le moment de renversement étant divisé par 6,1, il en sera de même


pour l'effort d'arrachement sur les ancrages, pour les contraintes de
traction sur les boulons et la contrainte d'adhérence sur l'interface
béton-acier. On obtient, dans le cas des 8 boulons <t> 20 :

- effort d'arrachement sur un boulon :

F. = 698 290/6,1 = 114 474 N

- contrainte de traction dans un boulon :

c. = 3849/6,1 = 631 MPa.

- contrainte d'adhérence :

t. = 34,0/6,1 = 5,6 MPa.

Les contraintes sont déjà beaucoup plus acceptables. Si on rajoute


simplement 1 boulon <t 25 entre les ancrages existants, on obtient pour
un boulon de 20 mm de diamètre :

E15 S ± eos 2 (2TIÍ/N) = 0,00251 m 2

et :

F. = 44 679 N
c. = 246 MPa
T. =1,9 MPa

Ces valeurs satisfont aux inégalités (78), en supposant que les


boulons sont en acier doux (f«. = 263 MPa).

Conclusion

L'utilisation d'un système d'isolation à la base diminue de façon


substantielle les contraintes d'origine sismique dans le réservoir et
donne une solution aisée au problème des ancrages.
A5-1

Annexe 5 : EXEMPLE DE CALCUL D'UN RESERVOIR CYLINDRIQUE A


AXE HORIZONTAL POSE SUR BERCEAUX

Les données de l'exemple choisi, fournies par la Société


Naphtachimie, sont les suivantes (fig. 3.30) :

- rayon extérieur du réservoir : R = 1,50 m


- rayon intérieur du réservoir : 1,475 m
- nombre de berceaux : N = 7
- distance d'axe en axe des berceaux : d = 3,125 m
- distance d'axe en axe entre le premier et le dernier berceau :
(LX) = 18,75 m
- dimensions des berceaux :

. longueur : a = 2,60 m
. longueur : b = 0,50 m
. hauteur moyenne : L = 1,62 m

- volume utile du réservoir : 170 000 ma


- masse du réservoir à vide : 50 000 kg
- masse du liquide réservoir plein : 85 850 kg
- masse totale du réservoir : M = 135 850 kg
- masse des 7 berceaux : m = 36 855 kg
- module de compression du béton : (EB) = 30 000 MPa
- coefficient de Poisson du béton : v = 0,15

Le spectre de calcul utilisé est celui de la fig. A.3.2 (Annexe 3 ) .

Le calcul peut se conduire de la façon suivante :

Etude dans le sens longitudinal

Le moment d'inertie quadratique d'un berceau par rapport à l'axe


principal parallèle à GY, s'écrit :

(IY) = ab3/12 = 0,027 m A

et d'après (95) et (96) :

(KX) = 571,6.10* N/m


(NX) = 26,5 Hz

Le spectre de réponse donne :

(ASX) = 0,2 g

quel que soit l'amortissement.


A5-2

L'effort tranchant et le moment à la base d'un berceau s'écrivent,


d'après (97) et (98).

(VX) = 43 242 N
(MX) = 70 052 N

Les berceaux résistent très facilement aux contraintes de


cisaillement et de flexion engendrées par ces efforts, à condition que
le béton soit de bonne qualité et les armatures convenablement
disposées, en particulier les cadrées horizontaux destinés à équilibrer
l'effort tanchant.

Etude dans le sens transversal

Le moment d'inertie quadratique d'un berceau par rapport à l'axe


principal parallèle à GX s'écrit :

(IX) = ba3/12 = 0,7323 m A

L'aire de la section horizontale a pour valeur :

A = ab = 1,30 m 2

et :

r x 2 = (IX)/A = 0,5633 m 2

d'après (100) et (101) :

K = 0,842
n = 3,158

et suivant (99) et (102) :

(KY) = 3 858,3.10e N/m

(NY) = 66,6 Hz

La lecture du spectre de réponse donne :

(ASY) = 0,2 g

quel que soit l'amortissement.

Il est intéressant de comparer les résultats ci-dessus obtenus par


la méthode simplifiée avec ceux que fournit une étude dynamique plus
complète. Le réservoir a donc été modélisé comme un système à 7 degrés
de liberté, à savoir un déplacement parallèle à GY au sommet de chaque
berceau. La masse totale a été discrétisée en 7 masses égales chacune à
(M + m/2)/7, soit 22 040 kg. La raideur d'un berceau au droit d'un noeud
a été prise égale à la valeur de (KY) précédemment trrouvée ; la raideur
du réservoir au droit d'un noeud a été calculée d'après :
A5-3

(KR) = 12 EI
d 3 (1 + 2n)

avec :

E = 210 000 MPa, module d'élasticité de l'acier ;

I = 0,2585 m A , moment d'inertie quadratique du réservoir ;

r 2 = I/S = 1,1063 m 2 , carré du rayon de giration du réservoir.

Pour une section circulaire :

K = 6 (1 + v)/(7 + 6 v)

n est toujours donné par la relation (100) en remplaçant rx par r et L


par d = 3,125 m.

On trouve finalement :

K = 0,886
n = 1,994

et (KR) = 4280,5.106 N/m

La figure A.5.1 donne les résultats de l'analyse modale obtenus par


la méthode de Jacobi généralisée.

Le facteur de participation du mode j s'écrit ici :

l7 X AJ
Y, = i=î
l7 XAJ2
±—i

Le premier mode est un mode rigide corespondant à une égale


translation de tous les berceaux ; les autres modes sont, soit des modes
antisymétriques dont les composantes s'annulent deux à deux, soit des
modes symétriques dont la somme algébrique des composantes est nulle ;
dans ces conditions :

Yi = 1

Yj = O pour j > 1

Seul le premier mode intervient et la méthode approchée est ainsi


justifiée.

Nous revenons à (103) pour calculer la force de translation


appliquée au sommet d'un berceau :

(FY) = 43 242 N
A5-4

Mode N°l N 1 =66,6 Hz Mode N°2 N 2 =73,5 Hz

Mode N°3 N 3 =90,2 Hz Mode N°4 N 4 =109,9 Hz

Mode H°5 N 5 =128,3 Hz Mode N°6 N 6 =142,y Hz

Mode N°7 N 7 = 152,l Hz.

Figure A.5.1 - Fréquences propres et modes propres d'un réservoir à


axe horizontal posé sur berceaux.
A5-5

La structure étant symétrique, on peut se contenter d'effectuer les


calculs avec un exentricité de torsion accidentelle positive ; les
formules (104), (105) et (107) fournissent les valeurs :

e = 0,94 m

(CY) = - 284 531 N.m

E„ (KX)„ Y,,2 + I„ (KY)„ X^,2 = 1085,6.109 N.m

cty = - 262.10-9

Du fait que les abscisses X± des berceaux sont positives d'un côté
du centre de torsion et négatives de l'autre, les forces additionnelles
de torsion accroissent d'un côté les forces de translation et les
diminuent de l'autre côté.

La force additionnelle maximale est obtenue pour le premier berceau


pour lequel X ± = X x = - 10,315 m et

(FCY)i = 10 431 N

L'effort tranchant sur le berceau n°l s'écrira, d'après (108) :

(VY)X = (FY) + (FCY)! = 53 673 N

et les moments, suivant (109) :

- au sommet : (MTY)i = 28 983 N.m


- à la base : (MBY)i = - 57 967 N.m

Le berceau peut supporter aisément les contraintes engendrées par


ces efforts avec les mêmes réserves que celles indiquées précédemment.

Renversement

Le moment de renversement est le même dans les deux directions


horizontales, puisque (ASX) = (ASY) = 0,2 g ; il s'écrit, d'après (98)
ou (110) :

(MRX) = (MRY) = 890 168 N

Etude dans le sens vertical

D'après (111) et (112) :

(KZ) = 2,40.1010 N/m


(NZ) = 171,9 HZ
A5-6

Le même spectre de réponse donne :

(ASZ) = 0,2 g

quel que soit l'amortissement.

Vérification des fondations

Dans le cas du réservoir étudié, le système de fondations est


constitué par 7 semelles en béton de mêmes dimensions en plan que les
berceaux et d'une profondeur moyenne de 0,50 m.

La pression statique sur le sol s'écrit :

P. = (135 850 + 36 855) x 9,81/(7 x 2,60 x 0,50) = 0,19 MPa

Les pressions provenant de l'action du séisme sont multipliées par


1,35 conformément à ce qui a été dit au paragraphe 6.3.1.

Les pressions maximaless et minimales sur le sol s'écrivent, si on


suppose une accélération verticale concomitante égale à 40% de
l'accélération maximale, soit 0,4 x 0,2 = 0,08 g :

- dans le sens longitudinal :

Pi = P» + (0,08 x l,35p») + 6 (MRX) x 1,35 = 1,80 MPa


7 a b2

Pa = P» - (0,08 x l,35p«) - 6 (MRX) x 1,35 = - 1,41 MPa

7 a b2

- dans le sens transversal :

Pi = P» + (0,08 x 1,35p.) + 6 (MRY) x 1,35 = 0,52 MPa


7 b a2
Pa = P- - (0,08 x 1,35p.) - 6 (MRY) x 1,35 = - 0,14 MPa
7 b a2
Ces contraintes sur le sol sont excessives, les contraintes
négatives indiquant, en outre, un soulèvement des semelles.Il en résulte
une grande instabilité de la structure avec risque important de
détérioration ou même de chute du réservoir. La solution pourrait
consister, dans ce cas, à installer un radier recevant les sept berceaux
et suffisamment rigide pour assurer une répartition homogène des
pressions sur le sol.

Isolation parasismique

Supposons qu'on installe un système d'isolation constitués de 2


appuis de 200 mm de diamètre par berceau, soit 14 appuis au total,
chaque appui étant constitué de 10 couches d'élastomère de 5 mm
d'épaisseur. Le module de cisaillement est pris égal à 0,4 MPa.
A5-7

Les données sont les suivantes :

G = 0,4 Mpa (AN) = 0,0314 m 2 (LC) = 0,10 m

La raideur horizontale d'un appui s'écrit, d'après (113) :

(KX) = 125 600 N/m

et la fréquence propre dans les deux directions horizontales :

(NX) = (NY) = 0,51 Hz

La lecture du spectre de réponse avec l'amortissement de 5%, propre


aux appuis, donne maintenant :

(ASX) = (ASY) = 0,03 g

soit une division par 6,7 de la réponse en accélération obtenue sans


isolation à la base.

Les pressions maximales et minimales deviennent avec


(MRX) = (MRY)= 133 525 N.m :

- dans le sens longitudinal :

Pi = 0,45 MPa
p 2 = - 0,07 MPa

- dans le sens transversal :

P! =0,26 MPa
p 2 = 0,12 MPa

Ces contraintes sont admissibles sur du rocher et il n'y a plus de


soulèvement des semelles, du fait de la disparition des contraintes
négatives.

Conclusion

Le calcul d'un réservoir sur berceaux est dominé par le calcul des
contraintes maximales et minimales sur le sol, lesquelles deviennent
rapidement excessives du fait de l'importance des moments de
renversement.

Une fondation en radier semble le type de fondations le plus


approprié pour résister aux contraintes additionnelles. Par ailleurs, un
système d'isolation à la base diminue fortement la réponse en
accélération horizontale et les moments de renversement associés. Il en
résulte un accroissement important de la stabilité et une diminution
considérable du risque d'endommagement ou de chute du réservoir.
A5-8
Gl

GLOSSAIRE

Accélérogramme : Enregistrement de l'accélération du mouvement du sol en


fonction du temps.

Accéléromètre ou accélérographe : Appareil permettant de mesurer


l'accélération du mouvement du sol. A la différence du sismographe, il
est utilisé pour enregistrer les mouvements de forte amplitude, qui se
produisent près de 1'epicentre des séismes.

Aléa sismique : Possibilité pour un site de subir une secousse sismique


de caractéristiques données. Peut être décrit selon une approche
probabiliste ou déterministe et établi à l'échelle régionale et à
l'échelle locale. Dans ce dernier cas, il inclut les effets de site et
les effets induits (voir ces termes).

Amortissement (d'une structure en oscillation) : Phénomène de


dissipation d'énergie sous forme de chaleur, ayant pour conséquence un
décroissement de l'amplitude d'oscillation.

Amortissement critique : Amortissement strictement suffisant à un


oscillateur déporté de sa position d'équilibre pour qu'il revienne au
repos sans effectuer d'oscillations.

Amortissement externe : Amortissement dû au frottement de contact entre


deux éléments (assemblages, joints, ...) ou entre deux parties d'un
élément (lèvres d'une fissure, . . . ) .

Amortissement hystérétique : Amortissement dû aux déformations


inélastiques des matériaux.

Amortissement interne ou amortissement structural : Amortissement dû aux


déformations des matériaux. Il peut être visqueux ou hystérétique (voir
ces termes).

Amortissement relatif : Amortissement exprimé en pour cent de


l'amortissement critique.

Amortissement visqueux : Amortissement produit par la résistance à la


vitesse de glissement des couches de matériau les unes sur les autres
(frottement interne).

Amplitude d'une secousse (d'une onde) : Déplacement maximal par rapport


à la position d'équilibre.

Analyse sismotectonique : Mise en évidence des relations entre les


structures géologiques actives (se déformant encore actuellement) et la
sismicité observée ; elle conduit à identifier des failles actives ou
sismogènes et des provinces sismotectoniques.
G2

Approche déterministe (de l'aléa sismique) : détermination des


caractéristiques de la secousse sismique maximale plausible en un site
(intensité macrosismique, paramètres de mouvement du sol, spectre de
réponse).

Approche probabiliste (de l'aléa sismique) : détermination des


probabilités de dépassement ou de non-dépassement en un site, au cours
d'une période de référence (par ex. probabilités annuelles), de valeurs
caractéristiques de l'intensité d'une secousse sismique (intensité
macrosismique ou paramètres de mouvement du sol : accélération, vitesse,
déplacement).

Charge : Action mécanique sur une structure. On distingue les charges


permanentes (poids propre, poids et pression des terres, . . . ) , les
charges variables (charges d'exploitation, vent, neige, ...) et les
charges accidentelles (séismes, chute d'aéronefs, . . . ) . Ces dernières
ont une faible probabilité de se produire, mais les effets qu'elles
engendrent sont en général importants.

Cloquage : Type d'instabilité élastique d'éléments à parois minces et


rigides : déformations en patte d'éléphant de réservoirs cylindriques,
flambage local des ailes comprimées des profils d'acier, etc.

Coefficient de comportement (q) : coefficient caractérisant la capacité


d'une structure à dissiper l'énergie dans le domaine postélastique ; il
prend en considération sa ductilité d'ensemble, ainsi que ses facultés
d'amortissement.

Déformation élastique : Déformation qui disparait après la suppression


des charges qui l'ont provoquée (déformation réversible).

Déformation plastique ou postélastique : Déformation irréversible des


éléments réalisés en matériaux ductiles après que ceux-ci ont été
chargés au-delà de leur limite d'élasticité. Elle peut donner lieu à une
importante dissipation d'énergie.

Déversement : Flambage de la seule partie comprimée d'un élément (poutre


en général).

Ductilité : Capacité d'un matériau, et par extension d'un élément ou


d'une structure, de subir avant la rupture des déformations plastiques
(irréversibles) sans perte significative de résistance. Ces matériaux
"préviennent" donc de l'approche de leur rupture.

Echelle de Richter : Echelle de mesure de la magnitude des séismes. Elle


n'a pas, de par sa définition, de limite théorique supérieure (ni
inférieure). Sur des critères physiques liés à la taille maximale d'une
source sismique et à l'énergie correspondante qui peut être rayonnée, on
estime cependant qu'une valeur limite doit exister (la magnitude des
plus forts séismes connus à ce jour ne dépasse pas 9,2).
G3

Echelle macrosismique d'intensité : Echelle conventionnelle de cotation


des effets macrosismiques (voir ce terme). Il existe plusieurs échelles
macrosismiques : MSK, EMI, Mercalli, Rossi-Forel, etc. En France et en
Europe, on utilise l'échelle Medvedev-Sponheuer-Karnik, dite "échelle
MSK", qui comporte 12 degrés discontinus.

Effets macrosismiques : Effets d'une secousse sismique en un site donné,


observables par l'homme sans l'aide d'instruments de mesure : perception
des oscillations, dommages aux bâtiments (chutes de cheminées,
fissuration de murs, etc.), effets sur l'environnement : mouvement de
terrain, crevasses, etc.

Effets de site : Amplification (cas général) ou atténuation du mouvement


du sol, causée par les caractéristiques locales du site : topographie,
géologie, etc.

Effets directs d'un séisme : Effets dus aux seuls mouvements vibratoires
du sol.

Effets induits par un séisme : Grands mouvements de sols ou de l'eau. Le


séisme n'y joue qu'un rôle de déclencheur (glissement, éboulement,
effondrement de terrain, etc.) ou il est déterminant dans leur genèse
(liquéfaction des sols, seiche, tsunamis, etc.).

Energie de déformation : Energie potentielle stockée dans une structure


grâce à ses déformations élastiques. Lors d'un séisme, elle est
restituée (reconvertie en énergie cinétique) au moment où la structure
repasse par sa position d'équilibre.

Epicentre : Point de la surface du globe situé à la verticale du foyer


d'un séisme, dans le cas général, il est au barycentre de la zone où les
dégâts sont les plus importants (aire pléistoséiste ou de plus forte
intensité macrosismique).

Faille : Fracture de l'écorce terrestre produite par cisaillement.


Habituellement, on distingue les failles normales liées à un régime
tectonique extensif, les failles inverses liées à un régime compressif
et les décrochements qui peuvent accompagner les extensions ou les
compressions.

Faille active : Faille sur laquelle une rupture et un glissement se sont


produits à une période récente (géologique) et dont on présume qu'elle
pourrait engendrer un séisme au cours d'une nouvelle et future rupture.

Foyer d'un séisme : Lieu origine dans la lithosphère d'un tremblement de


terre. Il est également appelé hypocentre (zone où est initialisée la
rupture de l'écorce terrestre à l'origine du séisme).

Fréquence d'oscillation : Nombre de cycles d'oscillation par seconde.


Elle est mesurée en hertz (1 cycle par seconde). Correspond à la valeur
inverse de la période d'oscillation.

Hypocentre : cf. Foyer d'un séisme.


G4

Instabilité élastique : Instabilité de forme d'un élément de structure


(poteau, poutre, mur, coque, ...) due à son élasticité et à un manque de
rigidité transversale. Elle peut se produire par flambage, déversement,
cloquage, voilement, etc.

Intensité d'un séisme : Cotation sur une échelle conventionnelle


(échelle macrosismique) des effets d'une secousse sismique en un site
donné, sur l'Homme, ses oeuvres et son environnement (mesure de la force
destructrice d'un séisme en un site donné).

Isoséiste : Courbe délimitant des zones d'égale intensité sur une carte
macrosismique.

Liquéfaction du sol : Transformation momentanée par un séisme de sols


fins saturés d'eau en un fluide dense sans capacité portante.

Magnitude d'un séisme : Mesure de l'énergie rayonnée par une source


sismique sous forme d'ondes. Elle est utilisée comme une mesure de la
"grandeur" ou "puissance" du séisme.

Microzonage sismique : Zonage sismique à l'échelle d'une commune. Il


prend en compte les effets de site et les effets induits (voir ces
termes). Les cartes de microzonage sont en général élaborées à l'échelle
1 : 5000 à 1 : 15000.

Mode d'oscillation : Le mouvement d'oscillation d'une structure qui


comporte plusieurs masses (planchers p.ex.) étant complexe, on le
décompose en plusieurs modes d'oscillation : mode fondamental et modes
supérieurs. Dans le mode fondamental, les diverses mases oscillent en
phase, dans les modes supérieurs, elles sont plus ou moins déphasées. Le
degré de participation de chaque mode au mouvement global peut être
calculé.

Ondes sismiques : Ondes élastiques émises lors de l'extension de la


rupture le long de la source sismique. Elles se propagent dans toutes
les directions à partir de la source jusqu'à épuisement de l'énergie
cinétique dont elles sont porteuses. Elles sont responables du mouvement
vibratoire du sol perçu en surface.

Ouvrage à risque spécial : Ouvrage dont la ruine ou même des dommages


mineurs peuvent avoir des conséquences catastrophiques pour la
population ou pour l'environnement (réservoirs de stockage de produits
toxiques, bâtiment abritant un réacteur nucléaire, barrage, etc.).

Ouvrage à risque normal : Ouvrage dont la ruine ou les dommages n'ont


pas de conséquences sur l'environnement (hormis les abords immédiats).

Palée de stabilité : Elément vertical de contreventement destiné à


transmettre les charges latérales dans les fondations. Peut être
constituée par un mur, par un portique ou par une travée triangulée.

Période d'oscillation : Temps d'un cycle d'oscillation mesuré en


secondes. Il correspond à la valeur inverse de la fréquence
d'oscillation.
G5

Période propre d'oscillation d'un bâtiment : Période à laquelle oscille


librement le bâtiment dès l'arrêt des oscillations forcées et jusqu'à
l'amortissement complet du mouvement.

Province (ou domaine) sismotectonique : Zone géographique où la


sismicité est assez diffuse et imputable à un contexte géologique
régional.

Rejet d'une faille : Ampleur du déplacement vertical, horizontal ou


oblique dû à une faille.

Réponse d'une structure au séisme : Réaction d'une construction aux


secousses sismiques du sol. Elle est caractérisée par les accélérations,
les vitesses et les déplacements de ses éléments, notamment des
planchers.

Risque sismique : Probabilité pour une période de référence de pertes


des biens, des activités de production et des vies humaines, exprimée en
coût ou en pourcentage. Il peut être évalué pour une ville ou pour une
région.

Rotule plastique : Zone plastifiée d'un élément de structure (poteau,


poutre, . . . ) . Une telle zone se comporte comme une rotule mécanique,
autorisant la rotation sur son axe des autres parties de l'élément.

Rupture ductile : Rupture précédée de déformations plastiques notables.

Rupture fragile : Rupture soudaine et quasi instantanée.

Ruptures de surface (cosismiques) : ruptures du sol d'origine tectonique


associées à un séisme. Ces ruptures s'expriment généralement par le
déplacement différentiel, quelques millimètres à plusieurs mètres, lié
au rejeu de la faille. Des déformations du type surélévations,
affaissements du sol ou fissuration peuvent apparaître dans la zone
proche de la faille, associées ou non à ces ruptures de surface.

Séisme : Ondes dites sismiques provoquant un ébranlement de la


lithosphère; elles sont produites par une rupture brutale des roches de
l'écorce terrestre permettant une brusque libération de l'énergie
potentielle de déformation qu'elles accumulent sous l'action des
contraintes tectoniques; cette rupture se produit sur une certaine
surface dite source sismique.

S.M.H.V. : séisme maximal historiquement vraisemblable : le plus fort


connu sur chaque source influente sur le site, ramené le long de cette
source (ou à la limite de l'unité sismotectonique à laquelle il est
rattaché) à la distance minimale du site (éventuellement sous le site
même, s'il appartient à la même source ou unité sismotectonique).

S.M.S. : séisme majoré de sécurité déduit du S.M.H.V. par une


augmentation de 1 degré en intensité macrosismique et une multiplication
de son spectre de réponse par un coefficient k dépendant de la
fréquence.
G6

Sismographe : Enregistreurs des mouvements de la surface du sol


engendrés par les séismes, utilisés à relativement grande distance de la
source.

Sismogramme : Enregistrement des mouvements du sol en fonction du temps.

Sollicitations : Forces (efforts) et moments de forces engendrés dans


les structures par les charges.

Spectre de réponse : Courbe donnant en fonction de la fréquence,


l'amplitude maximale du déplacement, de la vitesse ou de l'accélération
d'une série d'oscillateurs simples de fréquences propres différentes,
soumis à un mouvement sismique donné.

Stabilité d'ensemble : Capacité d'une structure à conserver sa géométrie


(positions mutuelles de ses éléments) sous l'action des charges. Elle
est obtenue par les liaisons entre les divers éléments constructifs qui
la composent et par son ancrage au sol. La stabilité d'ensemble d'une
structure requiert que la stabilité de forme et la résistance de ses
éléments soient assurées.

Stabilité de forme : Capacité d'une structure ou de l'un de ses éléments


à conserver sa forme sous l'action des charges, aux déformations
élastiques près. L'instabilité de forme, due à un manque de rigidité, se
produit dans le cas d'éléments élancés ou à parois minces. Elle conduit
à leur mise hors service par flambage, cloquage, déversement, etc. avant
que la résistance de leur matériau soit épuisée.

Vulnérabilité d'une construction aux séismes : Importance des dommages


attendus lors d'un séisme d'une intensité donnée. Elle est en général
exprimée en pourcentage du coût de la construction ou sur une échelle
variant de zéro (aucun dommage) à un (perte totale).

Zonage sismique : Division d'un territoire en zones en fonction de


l'aléa sismique et permettant la mise en oeuvre de prescriptions
réglementaires associées à sa prise en compte.
RBI

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

PHILOSOPHIE DE LA PROTECTION ET REGLEMENTATION

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, 117, Avenue de Luniinv - 13009 - Marseille
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