Toute
représentation
au
Moyen
Âge
est
attachée
à
un
lieu
ou
à
un
objet
ayant
une
fonction
le
plus
souvent
liturgique,
les
images
permettent,
comme
objet
pédagogique,
aux
illettrés
de
comprendre
les
Ecritures,
l’histoire
sainte,
«
comme
un
substitut
du
texte
sacré
».
«
Instruire,
remémorer,
émouvoir
:
telle
est
la
triade
des
justifications
de
l’image
que
les
clercs
reprennent
tout
au
long
du
Moyen
Âge
»
(Jérome
Baschet).
Les
supports
d’images
évoluent
au
cours
de
cette
époque
notamment
avec
le
développement
du
monachisme
:
à
l’époque
carolingienne,
l’enluminure
orne
les
manuscrits
religieux
puis
à
partir
du
X°
ce
sont
les
statues,
les
reliquaires
qui
deviennent
objets
de
culte
et
emblèmes
des
monastères,
la
statuaire
monumentale
(chapiteaux,
tympans
sculptés
vers
1100,
vitraux
gothiques..),
les
retables
à
partir
du
XIII°,
polyptiques
au
XIV°
qui
permettent
au
religieux
d’imprégner
sa
représentation
du
monde.
Ainsi,
dans
le
contexte
d’un
monde
dominé
par
l’Eglise,
l’importance
des
œuvres
profanes
à
la
fin
du
Moyen
Âge
pourrait
constituer
une
rupture.
Dans
les
faits,
si
les
enluminures
entrent
dans
la
sphère
laïque,
commandées
et
conservées
par
des
e
laïcs,
leurs
thèmes
et
fonction
restent
religieux.
Le
Livre
d’Heures
au
XV
a
rencontré
un
fort
engouement
auprès
des
aristocrates
et
bourgeois
enrichis
en
étant
un
support
de
piété,
un
guide
des
prières
à
réciter.
La
multiplication
des
images
de
piété
dans
la
sphère
privée
conforte
le
pouvoir
spirituel
de
l’Eglise.
Elle
témoigne
cependant
d’une
rupture
dans
la
montée
de
l’individualisme
:
l’enluminure
n’est
plus
seulement
dans
les
livres
des
clercs,
la
foi
n’est
plus
seulement
tributaire
des
«
encadrants
»
ecclésiastiques.
De
plus
les
enluminures
témoignent
au
XV°
de
l’affirmation
de
nouveaux
pouvoirs
dans
la
société
transformée
par
les
élites
de
l’expansion
de
l’Occident
et
du
renforcement
de
l’Etat.
A
la
fin
du
Moyen
Âge,
les
commanditaires
laïques
d’enluminures
sont
de
plus
en
plus
nombreux
(rois,
princes,
bourgeois…)
et
les
créateurs
ne
sont
plus
les
moines
mais
des
artisans
des
ateliers
urbains
proches
des
nouveaux
lieux
de
pouvoir.
La
nouvelle
élite
qui
se
veut
volontiers
mécène
peut
trouver
dans
l’œuvre
d’art
le
reflet
de
sa
réussite
sociale
et
de
son
opulence
économique.
Territoire
Travail
simple
et
technique
qui
permet
de
nous
appuyant
sur
leur
sensibilité
et
poser
des
mots
et
des
questions
sur
le
cadre
encadrant
l’activité
par
nos
réponses
et
et
mode
de
vie
des
deux
grands
acteurs
du
suggestions.
Quelques
pistes
:
village
féodal
que
sont
les
paysans
et
les
-‐le
château
est
mis
en
avant
par
ses
couleurs,
seigneurs
et
sur
le
dominium
(relation
de
le
toit
bleu
ardoise
éclatant,
l’enceinte
dépendance
entre
un
seigneur
et
les
vilains).
blanche,
sa
position
au
creux
d’une
composition
triangulaire
au
sein
d’un
paysage
Le
retour
à
l’étude
sensible
de
l’œuvre
permet
montagnard
conventionnel,
ses
dimensions
d’approfondir
l’enseignement
de
l’Histoire
des
(presque
½
de
la
surface
de
l’enluminure)
Arts
mais
aussi
d’enrichir
notre
le
château
domine
le
territoire
questionnement.
Comment
l’enlumineur
met-‐ -‐
la
terre
et
la
nature
tiennent
une
place
il
en
valeur
les
éléments
et
quelle
vision
de
la
particulière,
l’enlumineur
forçant
le
détail
par
société,
des
comportements,
des
occupations,
un
travail
minutieux
et
fin.
Il
pose
la
vision
des
modes
de
vie
et
relations
entre
ses
d’un
territoire
bucolique
et
prospère
avec
ses
membres
offre-‐t-‐il
à
notre
regard
?
Que
cygnes,
ses
prairies
verdoyantes,
ses
blés
raconte
l’enlumineur
ou
que
veut
«
dire
»
la
fournis
et
fleuris
de
coquelicots
et
bleuets.
miniature
?
Telles
sont
les
questions
le
territoire
est
fertile
grâce
au
travail
des
auxquelles
nous
devons
amener
les
élèves,
hommes