1
L.M.D. Système d’enseignement supérieur instauré en Algérie en 2004. Le système L.M.D. comporte trois
grades : La Licence (L.), préparée en trois ans (L1, L2, L3), le Master (M.) en deux ans (M1, M2) et le
Doctorat (D.) en trois ans. Chaque année se compose de deux semestres, en Licence par exemple il y a six
semestres (S1, S2, S3, S4, S5, S6). Le module d’électricité est enseigné en S2.
2
Cette étude n’est pas au programme du cours de S2.
Cette partie donne lieu à de nombreuses applications : A partir du travail des forces
qui agissent sur un système, on calcule l’énergie qu’il emmagasine, et inversement,
à partir de l’énergie stockée dans un système, on peut calculer les forces et les
couples qui y interviennent : c’est le cas des électromètres, des électro-
dynamomètres, des éléments moteurs des appareils de mesure etc.
L’étudiant, qui opte pour une licence de physique, approfondira ses connaissances
dans le module ‘’d’électromagnétisme’’ en deuxième année et, en troisième année,
dans deux modules : ‘’Ondes Electromagnétiques & Optique’’ et ‘’Relativité’’.
La deuxième partie, qui est exposée aux chapitres III & VI, porte sur
l’électrocinétique des courants continus et des courants alternatifs qui constitue
une application de la théorie électromagnétique. Cette partie est essentielle pour
l’étudiant en technologie qui se destine à une carrière en électricité industrielle. En
licence de physique elle constitue un pré-requis pour les modules d’électronique et
d’électrotechnique.
Chaque chapitre est illustré par des exercices qui constituent une application,
à des problèmes concrets, des lois introduites dans le cours. La résolution de ces
exercices permet à l’étudiant de vérifier s’il a bien assimilé le cours, d’estimer les
ordres de grandeur et d’attacher de l’importance à l’analyse dimensionnelle aux
unités de mesures et à la précision d’un résultat numérique. Les solutions des
exercices, placés à la fin de chaque chapitre, seront publiées dans un autre
fascicule.
Nous tenons à remercier les collègues qui ont bien voulu relire le manuscrit
et nous aider à l’améliorer, notamment les professeurs Ahmed-Chafik Chami,
Hakim Djelouah et Zohra Méliani. Il est possible que cette première édition
comporte quelques imperfections, nous serions reconnaissants à tous ceux qui
nous feraient part de leurs remarques et suggestions.
Les auteurs
AÏT-GOUGAM Leïla
BENDAOUD Mohamed
DOULACHE Naïma
MÉKIDÈCHE Fawzia
2
Licence de Physique S2: Electricité
PROGRAMME.
Courants continus: Rupture d’un équilibre électrostatique. Intensité électrique, Loi d’Ohm
groupements de résistances. Loi de Joule.
Circuits à courants continus : Générateur, récepteur. Lois de Kirchhof.
Charge et décharge d’un condensateur.
Ouvrages conseillés : 1°) Cours polycopié OPU Electricité : Caubarère, , Fourny, Ladjouze 2°)
Alonso & Fynn Physique Tome 2
3
Licence de Physique S2: Electricité
Principales notations
a Accélération T Période
B champ magnétique T° Température
C capacité t Temps
D u vecteur unitaire
Excitation électrique V, U potentiel électrique
E champ électrique V Volume
E m champ électromoteur
V ou v Vitesse
E Energie
W travail
e force électromotrice (f.e.m) X Réactance
e charge de l’électron Y Admittance
f fréquence Z Impédance
F Force
g Champ de la pesanteur
Angles
H Excitation magnétique
I Intensité du courant électrique Couple
Permittivité électrique
J Vecteur densité de courant
Coefficient de viscosité, Rendement
J Moment d’inertie
Angle
j 1
Longueur d’onde
K ou k Coefficient Perméabilité magnétique
L Coefficient de self induction Nombre ‘’Pi’’
M Coefficient d’induction mutuelle
Densité de charges volumiques
M Moment magnétique
Masse volumique
M F / O Moment d’une force / au point O. Résistivité électrique.
M F / Moment d’une force / à l’axe . Densité de charges superficielles
m Masse Conductivité électrique
Constante de temps
n vecteur unitaire
P Puissance Phase ou déphasage
Flux magnétique
p Moment électrique
Q ou q Charge électrique Pulsation ou Vitesse angulaire
R Résistance électrique Unité de résistance : Ohm.
R ou r Vecteur position
4
Licence de Physique S2: Electricité Table des matières
Préface 1
Programme 3
Notations 4
Chapitre I
ELECTROSTATIQUE
1. INTRODUCTION
1.1. Electrisation par frottement (triboélectricité)......................................................... 9
1.2. Les deux types d’électricité ................................................................................. 10
1.3. Autres modes d’électrisation .............................................................................. 10
1.4. L’électroscope à feuilles d’or ............................................................................... 11
1.5. La charge électrique............................................................................................ 11
1.6. Quantification de la charge électrique................................................................. 12
1.7. Principe de la conservation de la charge électrique ............................................. 13
1.8. L’électrisation et la constitution de la matière..................................................... 13
1.9. Aperçu historique ............................................................................................... 14
2. LA FORCE ELECTRIQUE
2.1. Loi de Coulomb................................................................................................... 15
2.2. Validité de la loi de Coulomb .............................................................................. 17
3. LE CHAMP ELECTRIQUE
3.1. Champ électrique................................................................................................ 18
3.2. Champ électrostatique créé par une charge ponctuelle isolée............................. 19
3.3. Champ créé par plusieurs charges ponctuelles: Principe de superposition......... 19
3.4. Champ créé par une distribution continue de charges ....................................... 20
3.5. Champ uniforme................................................................................................. 20
4. LE POTENTIEL ELECTRIQUE
4.1. Circulation d’un vecteur ..................................................................................... 21
4.2. Potentiel électrique ............................................................................................ 22
4.3. Cas de plusieurs charges, d’une distribution de charges ................................... 23
5. TOPOGRAPHIE DU CHAMP ELECTRIQUE
5.1. Ligne de champ................................................................................................... 25
5.2. Tube de champ ................................................................................................... 26
5.3. Surface équipotentielle........................................................................................ 27
6. TRAVAIL & ENERGIE
6.1. Travail de la force électrique ............................................................................... 28
6.2. Energie potentielle .............................................................................................. 29
6.3. Energie interne d’une distribution de charges électriques ................................. 29
7. LE DIPOLE ELECTRIQUE
7.1. Moment dipolaire électrique............................................................................... 30
7.2. Potentiel électrique crée par un dipôle ............................................................... 30
7.3. Calcul du champ électrique créé par un dipôle................................................... 31
7.4. Dipôle placé dans un champ électrique uniforme ............................................... 32
7.4.1. Couple.................................................................................................. 32
7.4.2. Energie potentielle................................................................................ 32
8. LES DIELECTRIQUES
5
Licence de Physique S2: Electricité Table des matières
9. THEOREME DE GAUSS
9.1. Flux d’un vecteur à travers une surface.............................................................. 35
9.2. Vecteur excitation ou déplacement électrique ..................................................... 35
9.3. Théorème de Gauss ............................................................................................ 36
9.4. Applications du théorème de Gauss.................................................................... 36
Annexe 1 : Les concepts de masse et de charge électrique ............................................... ....39
Exercices chapitre I ............................................................................................................41
Chapitre II
CONDUCTEURS EN EQUILIBRE ELECTROSTATIQUE
1. EQUILIBRE ELECTROSTATIQUE
1.1. Champ électrique................................................................................................ 43
1.2. Potentiel électrique ............................................................................................. 43
1.3. Répartition des charges ...................................................................................... 44
1.4. Champ au voisinage d’un conducteur : Théorème de Coulomb .......................... 45
1.5. Pression électrostatique ...................................................................................... 46
1.6. Pouvoir des pointes............................................................................................. 46
1.7. Conducteur creux ............................................................................................... 48
1.8. Capacité d’un conducteur................................................................................... 49
2. PHENOMENES D’INFLUENCE
2.1. Eléments correspondants ................................................................................... 51
2.2. Influence partielle ............................................................................................... 51
2.3. Influence totale .................................................................................................. 52
3. CONDENSATEURS
3.1. Les condensateurs .............................................................................................. 53
3.2. Capacité d’un condensateur ............................................................................... 54
3.3. Association de condensateurs ............................................................................ 56
4. ENERGIE ET FORCE
4.1. Energie électrostatique d’un conducteur............................................................. 58
4.2. Energie électrostatique d’un ensemble de conducteurs en équilibre ................... 58
4.3. Calcul de la force à partir de l’énergie ................................................................ 58
4.4. Energie emmagasinée dans un condensateur .................................................... 60
4.5. Localisation de l’énergie : Densité d’énergie électrostatique ................................ 61
4.6. Force s’exerçant sur l’armature d’un condensateur ............................................ 61
Exercices chapitre II ...............................................................................................................64
Chapitre III
LES COURANTS CONTINUS
1. COURANTS ELECTRIQUES
1.1. Origine du courant électrique ............................................................................. 67
1.2. Courant permanent ............................................................................................ 68
1.3. Sens conventionnel du courant ......................................................................... 68
1.4. Intensité du courant ........................................................................................... 68
1.5. Ligne de courant ................................................................................................. 69
1.6. Vecteur densité de courant ................................................................................. 69
1.7. Mouvement des électrons dans le vide ................................................................ 70
1.8. Mouvement des électrons dans un conducteur................................................... 70
2. LOI D’OHM
2.1.Loi d’Ohm à l’échelle macroscopique ................................................................... 72
2.2. Forme locale de la loi d’Ohm............................................................................... 72
2.3. Groupement de résistances ............................................................................... 75
3. L’EFFET JOULE
4. GENERATEURS
4.1. Définitions .......................................................................................................... 77
6
Licence de Physique S2: Electricité Table des matières
Chapitre IV
MAGNETOSTATIQUE
1. INTRODUCTION
1.1. Propriétés des aimants........................................................................................ 93
1.2. Champ magnétique............................................................................................. 94
1.3. Force de Coulomb............................................................................................... 95
1.4. L’expérience d’Oersted et ses conséquences........................................................ 95
2. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR LE MOUVEMENT D’UNE CHARGE
ELECTRIQUE
2.1. Force de Lorentz ................................................................................................. 95
2.2. Application : Mouvement d’une particule dans un champ magnétique............... 96
3. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT ELECTRIQUE
3.1. Force de Laplace ................................................................................................. 98
3.2. Action d’un champ sur un circuit fermé : Moment magnétique .......................... 99
3.3. Energie d’un circuit placé dans un champ magnétique .................................... 100
4. CHAMP MAGNETIQUE CREE PAR UN COURANT
4.1. Loi de Biot et Savart.......................................................................................... 102
4.2. Interaction entre deux courants rectilignes et parallèles:Définition de l’Ampère104
4.3. Champ créé par une spire circulaire en un point de son axe ............................ 105
4.4. Dipôle magnétique ............................................................................................ 105
4.5. Notions élémentaires sur l’aimantation de la matière ....................................... 106
5. THEOREME D’AMPERE
5.1. Vecteur excitation magnétique.......................................................................... 107
5.2. Circulation de l’excitation magnétique le long d’un contour fermé.................... 107
5.3. Application : Champ créé par un solénoïde de longueur infinie ........................ 108
6. FLUX MAGNETIQUE
6.1. Flux du champ magnétique à travers une surface ............................................ 109
6.2. Equation de conservation du flux magnétique .................................................. 110
6.3. Expression du travail des forces en fonction du flux coupé .............................. 111
6.4. Expression du travail en fonction de la variation du flux à travers un circuit.. 112
6.5. Induction mutuelle de deux circuits ................................................................. 112
6.6. L’inductance d’un circuit électrique.................................................................. 112
6.7. Calcul des forces appliquées à un circuit électrique ......................................... 113
Annexe 2: Le champ magnétique terrestre ....................................................................115
Exercices chapitre IV ........................................................................................................116
7
Licence de Physique S2: Electricité Table des matières
Chapitre V
L’INDUCTION ELECTROMAGNETIQUE
Chapitre VI
LES COURANTS ALTERNATIFS
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................167
8
.
Chapitre I
ELECTROSTATIQUE
1. INTRODUCTION.
1. 1. Electrisation par frottement (triboélectricité).
- Une tige en verre bien sèche, frottée à l’aide d’un morceau de drap en soie ou en
laine, tenue à la main, attire de petits morceaux de papier2 (figure I.1.a). On dit que
le verre a été électrisé, ce phénomène est appelé électrisation et la discipline de la
physique qui traite de tels phénomènes est l’électricité.
- On obtient le même résultat si on remplace la tige en verre par un bâton
d’ébonite3 et si on répète la même opération (figure I.1.b).
V
E
M
(a) (b) (c) (d)
Figures I. 1
1
Les charges sont fixes dans le référentiel lié à l’observateur.
2
Les morceaux de papier peuvent être remplacés par de la cendre ou une substance très légère.
3
Ebonite : caoutchouc durci par mélange avec du soufre.
Par contre les charges dues à l’électrisation se déplacent dans les métaux et
s’écoulent vers la terre à travers le corps de l’expérimentateur. C’est la raison pour
laquelle on ne constate aucun effet de l’électrisation dans l’expérience de la figure
I.1.c. Les métaux sont des corps conducteurs d’électricité.
Dans la quatrième expérience, le manche en bois, qui est un isolant, empêche
l’écoulement des charges électriques. Néanmoins celles-ci se répandent sur toute la
surface du métal.
E E
V
E V V
Répétons la même expérience, en remplaçant les bâtons d’ébonite par des tiges de
verre électrisées comme précédemment. Là encore l’interaction se traduit par une
répulsion.
Dans une troisième expérience, on met en présence l’extrémité électrisée du bâton
d’ébonite et celle de la tige de verre électrisée. Il en résulte, à présent, une
attraction.
On constate que la boule est repoussée sous l’effet de son interaction avec la partie
électrisée de la tige (figure I.3).
Cette expérience montre que lorsqu’un corps A, initialement neutre, est mis en
contact avec un objet B portant une charge q , cette charge se répartit entre A et B.
Les deux charges qA et qB , obtenues après électrisation par contact, sont de même
signe : il en résulte une répulsion.
Electrisation par influence : Approchons une tige en
verre électrisée de la boule B initialement neutre,
sans la toucher. Nous constatons que la boule est
attirée par la tige, comme l’illustre la figure I.4. La
boule a été électrisée par influence. Lorsqu’on éloigne
la tige électrisée, le pendule reprend sa position
initiale. Le phénomène d’influence sera étudié au
chapitre II.
Il existe d’autres modes d’électrisation. Par exemple,
on peut électriser un corps, initialement neutre, en le Figure I. 4
reliant à une borne d’un générateur électrique.
L’écartement des feuilles est d’autant plus grand que la charge de l’ébonite est
grande.
Dans le cas d’une électrisation par contact, le bâton d’ébonite transmet, au système
(plateau, tige, feuilles), une partie de ses charges. L’électroscope se charge
négativement.
Pour le décharger, il suffit de relier le plateau à la terre par un conducteur.
11
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
La charge électrique est une grandeur mesurable: Une grandeur physique est
mesurable lorsqu’on sait définir le rapport de deux grandeurs G1 et G2 de son
espèce5.
G1
k
G2
où k est une constante.
Soit une charge Q1 placée en un point P de l’espace ; en un point M, qui se trouve
à une distance d de P, on place une autre charge q et on mesure l’intensité de la
force F1 qui s’exerce sur q de la part de Q1. On remplace Q1 par une autre charge
Q2 et on mesure la force F2 que subit la charge test q. Ces forces ont toutes la même
direction. L’expérience montre que:
F1 Q1
On trouve k
F2 Q2
Quelle que soit la charge Q le rapport k reste constant. La charge électrique est
donc une grandeur mesurable. Parmi toutes les charges Q, on en choisit
arbitrairement une comme unité de mesure U, et on exprime toutes les autres
charges en fonction de U sous la forme :
Q = kU
k est la mesure de Q avec l’unité choisie U. Dans le système d’unités M.K.S.A
(mètre, kilogramme, seconde, ampère) l’unité de la charge électrique est le coulomb
dont le symbole est C (voir Annexe 4).
4
Voir § 2.
5
Deux grandeurs sont de la même espèce si on peut les comparer.
12
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
En physique un principe ne se démontre pas ; il reste valable tant qu’il n’est pas
démenti par l’expérience6. Le principe de la conservation de la charge a toujours été
vérifié expérimentalement. Ainsi, lors d’un choc entre deux protons, lorsque les
énergies mises en jeu sont importantes, il peut en résulter une création de
nouvelles particules : une paire proton-antiproton7.
p + p → p + p + (p + p )
(+e) + (+e) = (+e) + (+e) + (+e) + (-e)
On remarque que la charge électrique totale est la même avant et après le choc.
6
Le principe fondamental de la dynamique F m a par exemple n’est plus valable pour des vitesses qui ne
sont plus négligeables devant celle de la lumière ; il en est de même du principe de l’action et de la réaction.
7
Voir le cours de Relativité restreinte [2]de la 3ème année de Licence (chapitre III : Dynamique) .
8
La structure de la matière est étudiée en S1 (Chim 1 : Structure de la Matière)
13
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
9
Il y a transfert d’électrons dans le cas d’électrisations par frottement et par contact et déplacement d’électrons
lors d’une électrisation par influence (Voir Ch II. § 2).
10
Devaux P. Histoire de l’électricité Ed. P.U.F 1954
11
C’est cette étude que nous allons entamer, après avoir introduit la loi de Coulomb, dans ce chapitre consacré
aux phénomènes d’électrostatique du vide.
Nous aborderons, dans la suite de ce chapitre, les concepts fondamentaux de force, d’énergie, de champ et de
potentiel.
Les forces d’interaction : c’est la méthode de Newton que nous avons utilisée en mécanique en S1 et que nous
appliquerons à l’électrostatique dans le cas de l’interaction coulombienne.
L’énergie : ce concept, introduit par Leibnitz, est à la base de la mécanique analytique de Lagrange et de
Hamilton. Nous verrons, dans ce cours, de nombreux problèmes qui peuvent être résolus à partir de l’énergie
emmagasinée dans un système.
Le champ : ce concept, introduit par Faraday et Maxwell et généralisé par Einstein, est à la base de
l’électromagnétisme.
Le potentiel, utilisé par Poisson et Green en électricité, sera introduit dans ce chapitre au paragraphe 4.
Un même problème peut être résolu, comme nous le verrons par la suite, par des méthodes différentes basées sur
l’un ou l’autre de ces concepts. En voici un exemple en mécanique.
14
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
2. LA FORCE ELECTROSTATIQUE.
2.1. Loi de Coulomb.
Coulomb a effectué, en 1785, une série de mesures, à l’aide d’une balance de
torsion ( § 2.2), qui lui ont permis de déterminer les caractéristiques de la force
d’interaction électrostatique entre deux charges ponctuelles q1 et q2 séparées par
une distance r.
F1→2 F 1 →2
F1→2 q1 (-)
q2 (+) q2 (-)
F 2 →1
Figures I.6
Ces expériences ont mis en évidence une analogie avec la loi de la gravitation
universelle de Newton, Coulomb a alors proposé l’expression mathématique :
q q
F12 K 1 2 2 u12
r (1)
F1 2 désigne la force exrecée par la charge q1 sur la charge q2 et u1 2 un vecteur
unitaire porté par la droite qui joint les deux charges et orienté de q1 vers q2 (figures
I.6). K une constante.
Lorsque le système MKSA rationnalisé fut approuvé en 1946, on attribua à cette
constante la valeur
1 1
K où o (2)
4 o 36 109
est la permittivité électrique du vide. Elle est mesurée, dans ce système, en farad
par mètre : F/m (Ch . II, § 1.8 et Annexe 4)
1°) Elle s’exerce sur des objets de même nature, ici des charges électriques.
2°) Elle agit suivant la droite qui joint les deux objets.
3°) Elle est proportionnelle au produit des grandeurs liées aux objets considérés : q1 et q2.
4°) Elle varie comme l’inverse du carré de la distance entre les deux objets.
5°) Elle obéit au principe de l’action et de la réaction. F1 2 F2 1
6°) Enfin, elle est instantanée.
12
Une loi empirique est obtenue à partir d’observations et d’expériences, mais elle n’est pas démontrée
théoriquement.
15
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
Exercice I. 2. Dans le modèle de Bohr de l’atome d’hydrogène, on suppose que celui-ci est
constitué d’un électron, de masse me et portant une charge -e , qui tourne, sur une
trajectoire circulaire de rayon r, autour d’un noyau assimilé à un objet ponctuel. Le noyau
de l’atome d’hydrogène ne comporte qu’un proton.
Calculer le rapport des deux forces qui interviennent dans ce mouvement : La force
électrostatique FE et la force de gravitation FG, on donne :
La charge électrique du proton est + e et sa masse mp = 1,67×10-27 kg,
e = 1,6 10-19 C, me = 9,11×10-31 kg, r = 5,3×10-11 m
Solution I. 2. Calculons les modules des deux forces d’interaction qui interviennent ici :
e2 9 (1, 6 10
19 2
) -8
F K 2
= 9.10 = 8,2.10 N
E 11 2
r (5, 3 10 )
me m p 31 27
9,11 10 1, 67 10 - 47
FG G = 6,67.10-11 = 3, 6.10 N
2 11 2
r (5, 3 10 )
FE 40
Le rapport de ces deux forces : 0, 23. 10 est très grand.
FG
Par conséquent dans tous les problèmes d’électricité les interactions gravitation-
nelles seront négligées devant les forces d’origine électromagnétique. Par contre à
grande échelle, en astronomie, seules les forces de gravitation interviennent. La
matière comporte autant de charges positives que de charges négatives et, à cette
échelle, la résultante des forces électrostatiques est nulle.
Exercice I. 3. Le pendule de torsion, qui est représenté sur la figure et qui constitue
l’élément principal de la balance de Coulomb, comporte une tige T, isolante, horizontale, très
S légère, munie, à une extrémité, d’une petite sphère métallique A
et à l’autre extrémité d’un contrepoids isolant C. Sa longueur est
l = 20 cm. Elle est suspendue en son milieu O à un support S fixe,
par un fil métallique de longueur L et de constante de torsion
C = 12.10 -7 N.m/rad. La boule A, complètement déchargée, se
trouve initialement en un point correspondant à un angle de
torsion nul ( = 0). Le système est en équilibre.
N.B : Dans l’expérience de Coulomb, ce pendule est placé à l’intérieur d’une enceinte en
verre. Les déviations sont repérées sur une bande graduée. La boule B est introduite, à
l’aide d’une tige isolante, à travers un orifice percé dans le couvercle, comme le montre la
figure I.7.
Solution I.3. Initialement la boule A est déchargée et la boule B porte une charge +Q. Après
le contact, les deux boules étant identiques, chacune d’elles va prendre une charge :
q = Q/2
16
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
l q2
Calcul du moment M F / M F / = F OH = F . cos = 9.10 9 cos
2 2 2
2 l sin 2
2
A l’équilibre M F / = d’où :
2
2 l sin
C 2 -9
Q 2q 2 = 8,03 10 C
9.10
9
cos
2
La planche de la figure I.7. est extraite des «Mémoires relatifs à la physique» de Charles André COULOMB
1785, réédités par A . Blanchard Paris 2002
17
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
3. LE CHAMP ELECTRIQUE13.
Au paragraphe précédent, nous avons utilisé le concept de force d’interaction.
Dans le cas de deux charges électriques par exemple, chacune des charges exerce
sur l’autre une force dont l’expression mathématique est donnée par la loi de
Coulomb. En vertu du principe de l’action et de la réaction de Newton, la seconde
charge exerce sur la première une force égale et opposée. Ainsi les deux charges
jouent le même rôle. En outre, cette interaction est, comme nous l’avons vu au §.2,
instantanée.
Avec le concept de champ, le problème est posé d’une façon différente.
Une charge électrique Q, appelée ″charge source ″, crée, dans l’espace environnant,
appelé ″champ″, un ″état″ qui est mis en évidence par son action sur toute autre
charge q placée en un point M de cet espace. Cet ″état″ existe même en l’absence
de la charge q. Les charges Q et q ne jouent plus ici le même rôle : Q est la charge
source du champ qu’elle crée et q la charge dont le comportement, dans ce champ,
sera étudié.
On appelle champ électrique une région de l’espace où, en tout point, une
charge q, maintenue immobile, est soumise à l’action d’une force électrique.
Cette grandeur E est également appelée champ électrique.
De la même manière en mécanique, si au voisinage de la terre, où règne le champ
de la pesanteur g , on place une masse m, elle sera soumise à la force de gravitation
qui, dans ce cas, n’est autre que son poids.
Pmg (3')
On peut noter l’analogie entre le champ électrique E et le champ de gravitation g
créé par la terre. Seulement g est toujours dirigé vers le centre de la terre alors que
le sens du champ électrique dépend du signe des charges qui le créent (figures I.8).
On appelle champ une région de l’espace où, en tout point, une particule
est soumise à l’action d’une force.
N.B. 1°) L’existence d’un champ ne se manifeste que lorsqu’on y introduit un corps
- de masse m dans le cas la gravitation
- de charge q dans le cas de l’électrostatique.
2°) Le champ désigne :
- la région de l’espace où une particule est soumise à l’action d’une force
- la grandeur vectorielle E ou g par exemple.
13
Selon Einstein :‘’La théorie du champ électrique de Faraday et de Maxwell représente probablement la
transformation la plus profonde que les fondements de la physique aient subi depuis le temps de Newton.’’
Conceptions scientifiques Ed. Flammarion 1990 page 44.
18
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
Figure I. 9
1 Qi
E u
4 o i ri 2 i
(6)
14
Le champ électrostatique est la valeur du champ électrique en régime indépendant du temps (électrostatique).
Dans le cas général, le champ électrique a deux composantes : le champ électrostatique et le champ
électromoteur (Voir Ch V § 2.2)
19
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
dE dE dE
M M M
u u u
dl dS
dV
Dans le cas d’une surface chargée avec une densité surfacique telle que
dQ = dS, on trouve de la même façon :
1 dS
E S u (8)
4 o r2
De même dans le cas d’un volume V chargé avec une densité volumique telle
que. dQ = dV on obtient :
1 dV
E V u (9)
4 o r2
dl, dS et dV désignent respectivement les éléments de longueur, de surface et de
volume.
Remarques : 1°) Ce concept peut être généralisé à tous les vecteurs en introduisant des
″champs de vecteurs″. Par exemple, un champ de vitesses, un champ d’accélérations etc.
Mais il n’existe que deux champs de force : le champ de gravitation et le champ
électromagnétique dont le champ électrique est une composante15.
En électromagnétisme, la notion de champ a une importance fondamentale. Ce n’est pas le
cas en mécanique newtonienne, où l’on considère plutôt les forces d’interaction. Par contre
le concept de champ est à la base de la théorie de la relativité générale16 qui donne une
explication de la gravitation.
2°) En physique classique, c'est-à-dire lorsqu’on ne tient pas compte des effets quantiques,
une particule est caractérisée par sa masse17 m et sa charge électrique q . La masse est la
source du champ de gravitation et la charge électrique crée le champ électromagnétique.
15
C’est ce que nous verrons dans le cours de Relativité [2] en L3.
16
Cette théorie a été élaborée pour comprendre des phénomènes que la théorie de Newton était incapable
d’expliquer.
17
Voir l’annexe 1.
20
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
4. POTENTIEL ELECTRIQUE.
4.1. Circulation d’un vecteur.
En mécanique nous avons défini le travail élémentaire dW d’une force F le long
d’un trajet infiniment petit MM ' dl par le produit scalaire:
B dW F . dl F dl cos (10)
M’
dl Lorsque le trajet AB n’est plus un infiniment petit, le
M
travail W de la force F entre deux points A et B,
F est égal à la somme des travaux élémentaires dW.
A la limite, on passe à l’intégrale :
B
Figure I.11 A W F . dl (11)
A
ne dépend pas du chemin suivi et ne dépend que des valeurs de l’énergie potentielle
E pA et E pB mesurées en A et B.
B
W P . dl E pA E pB
A
Par conséquent, le travail de cette force, le long d’un trajet fermé, est nul.
La notion de travail W, qui concerne les forces, peut être étendue à tous les
vecteurs en introduisant la "circulation" C d’un vecteur le long d’un trajet AB. La
circulation élémentaire dC d’un vecteur :
A Ax i Ay j Az k
au cours d’un déplacement infiniment petit dl est définie par le produit scalaire :
dC = A . dl (12)
Soit en coordonnées cartésiennes :
dC = Ax dx + Ay dy + Az dz (13)
et en coordonnées cylindriques :
dC = Ar dr + A r.d + Az dz (14)
18
Voir le cours de Mécanique de S1.
21
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
Ce résultat, trouvé dans le cas d’une seule charge source, est général :
- en coordonnées cartésiennes :
V V V
Ex = Ey = Ez = (20)
x y z
- en coordonnées cylindriques :
V 1 V V
Er = E = Ez = (21)
r r z
La circulation du champ électrostatique le long d’une courbe allant de A vers B est
obtenue par l’intégration, entre ces deux points, du champ électrique. Elle est égale
à la variation du potentiel électrique entre les positions A et B et ne dépend pas du
chemin suivi. Elle est donnée par la relation :
19
En analyse vectorielle on introduit le ″gradient″, l’expression (19) devient E grad V
22
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
B B
E . dl dV VA VB
A A
Cette expression montre que20 :
E. dl 0 (22)
4.3. Potentiel électrique créé par plusieurs charges, par une distribution de charges.
Cette expression montre que le potentiel électrostatique est, comme le champ, une
fonction du point, calculée à partir des charges sources.
Lorsque la charge Q est répartie sur un fil avec une densité linéique dQ/dl
et dans le cas d’une distribution continue superficielle de charges = dQ/dS
ou d’une distribution volumique = dQ/dV
on procède comme pour le calcul du champ et on obtient respectivement :
1 1 1
dl ,
4 o r
V V dS
4 o S r
et V dV
4 o V r
(24)
Exemple : Calcul du champ et du potentiel créés par une charge Q, portée par un disque
plein de faible épaisseur, en un point M sur l’axe oz. La charge est uniformément répartie
sur le disque. Soit Q = σ S où σ représente la densité de charge superficielle zet S = π R2 la
surface du disque.
Calcul du champ électrique : On calcule le champ par la dE
dE1
méthode directe en un point M d’ordonnée z :
z
Prenons un élément de charge dQ dS sur le disque, il
crée au point M un élément de champ électrique :
KdQ
dE1 u
PM 2
Tout plan contenant (oz) est plan de symétrie de la
distribution, donc pour tout point M de (oz), le champ dr
r
électrique total E ( M ) est porté par l’axe (oz). R
Un bon choix de l’élément de surface peut simplifier
considérablement le calcul du champ électrique créé par
tout le disque. Figure I.12
On utilise, dans ce cas, comme élément de surface une couronne élémentaire de rayon r,
d'épaisseur dr ( figure I.12 ).
20
Le signe signifie que la circulation est calculée le long d’un contour fermé.
23
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
K dS
dE cos
PM 2
et le champ électrique total au point M créé par le disque est E ( M ) dE .
Afin de prendre en compte toute la surface chargée du disque, on intègre suivant le rayon r
entre 0 et R. Pour cela, on exprime tout en fonction de cette variable r :
z
Comme : cos et PM 2 z 2 r 2 ,
PM
le champ total devient :
R
R
rdr 1
E 2 K z 2 2 3/ 2 z
0
(z r ) 2 0 ( z 2 r 2 ) 0
2 2
Avec le changement de variable u z r et du 2rdr , on obtient :
R
1 z z
E ( z) z ou encore : E ( z)
2 0 ( z 2 r 2 ) 0 2 0 z ( z 2 R 2 )
z
- Pour z > 0, z z et on a : E ( z) 1 (a)
2 0 ( z 2 R 2 )
z
- Pour z < 0, z z et on a : E ( z) 1 (b)
2 0 ( z 2 R 2 )
Pour z > 0 et en utilisant l’expression (a) du champ E(z) avec le changement de variable
u z 2 r 2 et du 2rdr , on obtient le potentiel :
2
V ( z) z R 2 z C te
2 0
2
z R 2 z C te
V ( z)
2 0
te
Le calcul de la constante se fait en supposant que lorsque z on a V=0 et C = 0
24
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
E V
/20 R/20
z z
-/20
Tracés des graphes de E(z) et V(z)
Exercice I.6. Reprendre, pour cette même distribution de charges, le calcul du potentiel
électrique V par la méthode directe puis déduire l’expression du champ électrique.
La présence de charges sources dans une région de l’espace modifie les propriétés
électriques de celle-ci en créant, en chaque point M, un champ électrique. On
introduit alors le concept de lignes de champ.
Le tracé de ces lignes donne une représentation spatiale du champ.
Les figures I.13 représentent les lignes de champ dues à une seule charge source Q.
Si celle-ci est positive (+) le champ est dirigé de la charge vers l’extérieur. Si la
charge est négative (-), le champ est dirigé de l’extérieur vers la charge.
Figures I.13
.$
25
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
Photographies extraites de ″La Physique″ PSSC Dunod 1970 page 470 Figures I.14
Chaque charge source crée des lignes de champ telles qu’elles sont représentées sur
les figures I.13. La mise en présence de deux charges, d’égale valeur, entraîne une
déformation des lignes de champ et on obtient une nouvelle topographie (figures
I.14). En chaque point, la ligne de champ est tangente au champ résultant.
26
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
On appelle surface équipotentielle, une surface S dont tous les points sont au
même potentiel V.
E2
E1
E
M’2
V’
M’1
dl dl 2
M’
M V
M2
V = Cte dl 1
M1
dV < 0 VM ' VM .
La ligne de champ est donc orientée du potentiel le plus élevé au potentiel le moins
élevé.
c) Le champ électrique est plus intense là où les équipotentielles sont les plus
resserrées.
En effet, si l’on considère deux très petits déplacements (figure I.17)
M1M1' dl1 et M 2 M 2' dl2
on a :
dV E1.M1 M '1 E1.dl1 E1 dl1
'
et dV E2 .M 2 M 2 E2 .dl2 E2 dl2
et comme dl1 dl2 E1 E2 .
27
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
Dans le cas d’un champ uniforme les lignes de champ sont des droites parallèles et
les surfaces équipotentielles sont des plans perpendiculaires à ces droites.
E
Figures I.18
Dans le cas d’une charge ponctuelle, les surfaces équipotentielles sont des sphères
concentriques de centre O et les lignes de champ sont radiales (figures I.18).
Figure I.19
Unités : Cette équation montre que le potentiel a les dimensions d’un travail par unité de
charge électrique. Dans le système M.K.S.A. le travail est mesuré en joule et la charge en
coulomb. Pour mesurer le potentiel on a choisi le volt en hommage au physicien italien
Alessandro Volta qui a inventé, en 1800, la pile électrique.
Le champ électrique est alors mesuré en volt par mètre comme le montre l’équation (19)
E.dl d V
28
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
6. 2. Energie potentielle.
L’énergie potentielle d’une charge ponctuelle placée dans un champ extérieur est
définie comme le travail de la force électrostatique agissant sur la charge, pour un
déplacement de celle-ci du point M, où elle est située et où le potentiel est VM, à un
point de référence R, où la charge n’est plus soumise à l’action du champ extérieur.
En ce point, le potentiel est nul : VR 0
Soit
R R
Ep (M) F .dl q E.dl q (VM VR ) (26)
M M
M2
M2
M2
Wop F op .dl F12 .dl q2 E1 .dl (28)
F 12 est la force électrostatique qu’exerce la charge q1 sur la charge q2 . Soit alors
Kq q
U Wop q2V1 1 2 (29)
r12
Cette dernière expression représente l’énergie interne du système des deux charges
q1 et q2 .
N Kq
1 j 1 N
U
2 i
qi
j 1 rij
Soit U qiV (i)
2 i 1
(30)
ji
29
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
7. LE DIPOLE ELECTRIQUE.
7.1. Moment dipolaire électrique.
Le dipôle électrique est constitué de deux charges égales et de signes contraires,
+q et - q, séparées d’une distance d . Celle-ci est très petite par rapport aux
distances d’observation r .
d << r (31)
Figure I.20
r2 r r1
A p x
B B
A
-q o +q
d
désigne l’angle formé par r et la direction du dipôle p . Il est pratiquement
égal aux angles 1 formé par p et AM et 2 formé par p et BM. D’autre part, on
peut faire les approximations :
r2 # r1 # r
Par conséquent le potentiel créé en M, par le dipôle, est :
1 p cos
V (34)
4 o r2
30
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
V 1 p cos 1 V 1 p sin
Er et E (36)
r 2 o r3 r r 4 o r
3
E E2
Er
E M
E
E1
r r
ur
u P1 P2
O
p -q o +q x
31
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
7. 4.1. Couple.
Si on place un dipôle, de moment électrique p , dans un champ extérieur E
uniforme, les charges qui le constituent sont soumises à des forces égales et
opposées.
F1 F2
pp p
+ A A F1
1
o o E
E
- B
B H
F2
Figures I.23
Ep = q ( VA - VB ) (38)
Avec
VA VB E .d
l’expression (38) devient
EP = q E .d
sachant que :
pqd
32
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
l’énergie potentielle de ce dipôle, placé dans un champ E , est alors donnée par:
EP p . E (39)
Ep
A instable instable
+
F
E
-
B
stable
Solution I.5. 1°) Moment dipolaire : p q d avec p = 18 10 -12 C.m
2°) Energie interne :
Kq1q2
U avec q1 = - q et q1 = + q
r12
1 q2
U U = - 4. 10- 6 joule soit U = - 25 10 12 eV
4 o d
3°) Energie potentielle :
Ep p . E p E cos
Ces propriétés des dipôles expliquent les phénomènes de polarisation dans les diélectriques.
33
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
8. LES DIELECTRIQUES.
Les matériaux isolants ou diélectriques, qui ont été mis en évidence lors des phénomènes
d’électrisation et les milieux magnétiques, seront étudiés en deuxième et troisième année de
la licence. Le vide est le seul milieu considéré dans ce module. Néanmoins, quelques notions
élémentaires seront données au sujet de ces milieux.
+ +
p = 0 p = q d
Figure I.26
En présence d’un champ électrique, ces dipôles ont tendance à s’orienter dans la direction
du champ. Il en résulte un équilibre statistique entre l’action du champ et celle de la
température : le diélectrique est alors polarisé. C’est la "polarisation dipolaire". Les
diélectriques sont caractérisés par une permittivité supérieure à o.
Dans le cas des diélectriques linéaires homogènes et isotropes, est une constante, par
contre si le diélectrique est inhomogène, anisotrope ou ferroélectrique, la permittivité n’est
plus constante en tout point du matériau.
34
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
9. THÉORÈME DE GAUSS.
dS dS n (40)
Soit A un vecteur quelconque fonction du point M. On appelle flux élémentaire d
du vecteur A à travers la surface dS la quantité scalaire définie comme suit :
d A . dS = A dS cos . (41)
Remarque : Comme la circulation d’un vecteur le long d’une courbe, le flux d’un vecteur à
travers une surface est une notion mathématique.
Orientation de la normale.
Cas d’une surface fermée : On oriente la normale de l’intérieur vers l’extérieur.
dS
n
Figures I.28
.
Cas d’une surface ouverte : On choisit un sens de parcours du contour et on oriente
la normale en utilisant par exemple la règle de la main droite : Le pouce donne le
sens de la normale si les autres doigts sont fermés dans le sens de parcours du
contour (figure I.28).
35
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
Elle montre que, dans ce cas, ces deux vecteurs sont proportionnels. Ce n’est pas
toujours le cas dans les milieux matériels.
Le vecteur D est également appelé ″excitation électrique″.
n
. dS Qi
S
D
i 1
(45)
n Qi
S . dS
E
i 1 0
(46)
De ces deux formulations du théorème de Gauss, c’est la première qui est la plus
générale. En effet, les deux expressions (45) et (46) montrent que le vecteur
excitation électrique est directement relié aux charges sources et ne dépend pas des
caractéristiques du milieu (ici le vide caractérisé par sa permittivité électrique o).
Ce n’est pas le cas du champ électrique.
Dans les milieux, le vecteur D prend une très grande importance.
21
Le théorème de Gauss sera démontré en 2ème année de Licence dans le module d’Electromagnétisme [6].
22
Pour calculer le vecteur déplacement, ou le vecteur champ électrique, on choisit une surface S qui englobe
toutes les charges sources. Lorsque ces charges sont infinies, on peut, dans certains cas, exprimer ces vecteurs en
fonction de la densité de charge, comme dans le cas du plan infini (§ 9.4.) et des exercices I. 13 et I.14.
23
Notamment les problèmes qui présentent une symétrie.
36
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
On considère un plan infini uniformément chargé avec une densité surfacique >0. On
veut calculer le champ électrique créé par cette distribution de charges en tout point M de
l’espace au voisinage de ce plan.
Champ électrique : Les équipotentielles ont la même forme que le plan chargé, elles sont
constituées par des plans parallèles à ce plan. Les lignes de champ sont alors perpendicu-
laires au plan chargé. Le champ E est donc perpendiculaire au plan et sortant ( > 0).
Il est utile de noter que le calcul de ce champ peut être obtenu par la méthode directe du
calcul du champ électrique en considérant les résultats obtenus pour le disque chargé de
rayon R (§ 4.3.) et en faisant tendre R vers l’infini. Il est cependant plus rapide d’arriver au
résultat en utilisant le théorème de Gauss.
Q i
dS3
E.dS1 E.dS 2 E.dS3 i
S1 S2 S3
0
donc
S
2 ES E
0 2 0
Notons que le champ électrique créé par le plan infini chargé est constant en tout point M
de l’espace.
y
V C te ,
2 0
37
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
En résumé :
Le champ électrique E peut être calculé :
1°) directement à partir des expressions (5), (6) (7), (8), (9) selon le
nombre ou la répartition des charges sources.
Champ conservatif
. dl 0
E Valable uniquement en
électrostatique
Théorème de Gauss
S
D . dS Qi
i
Valable dans tous les cas
38
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
Annexe 1
Nous avons fait remarquer que, si l’on ne tient pas compte des effets quantiques, une
particule matérielle est caractérisée par sa masse et sa charge électrique (§ 3.5.).
La masse apparaît en physique sous l’aspect de deux grandeurs qui, au premier abord,
semblent complètement différentes : la masse d’attraction source du champ de gravitation et
la masse d’inertie qui traduit l’aptitude d’un corps à résister à toute variation de vitesse. Or
aucune expérience n’a pu mettre en évidence une différence entre ces deux masses24.
Avec la relation fondamentale de la dynamique, les relations (3) et (3’) s’écrivent :
m aqE
m amg
a
désigne l’accélération de la particule.
Au premier membre de chaque relation, m représente une même grandeur physique la
″masse d’inertie″. Par contre au second membre, ce sont deux grandeurs différentes qui
apparaissent. Dans la deuxième équation, si on simplifie par m , on obtient :
ag
m = 9,11×10-31 kg , E = 250V/cm,
24
Les expériences d’Oetvös en 1889, à l’aide d’une balance de torsion, ont montré l’égalité de la masse d’inertie
-9
et de la masse d’attraction avec une précision de l’ordre de 10 .
25
Le champ de gravitation est appelé ″champ de la pesanteur″ au voisinage de la terre.
26
Ce champ est créé par des charges sources réparties sur la surface des plaques du condensateur.
39
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
d Vz q dz
m dt q E Vz
m
Et 0
dt
ma q E
m d Vx 0 Vx Vo 0
dx
dt dt
d Vz dz
dt g Vz g t 0
dt
mamg
d Vx 0 Vx Vo 0
dx
dt dt
40
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
Exercices : Chapitre I
Exercice I. 8.
Soient deux pendules électriques, formés de deux boules conductrices de masses m,
suspendues par des fils de soie de longueurs l, aux points A et A' (voire figure). Les deux
boules sont électrisées de la même façon et portent alors une même charge q. Disposés
comme l’indique la figure , les deux pendules s’écartent d’un même angle α.
Exercice I.9.
Trois charges ponctuelles – q , +q et + q sont placées respectivement aux sommets A, B, C
d’un triangle équilatéral de côté a. A(- q) , B(+ q) , C(+ q).
1/ Déterminer le champ électrique résultant E en G, centre de gravité du triangle ABC.
2/ Calculer l’énergie interne du système formé par ces trois charges.
AN : a = 10 cm, q = 2 nC
1°) Le condensateur n’est pas relié à la source de tension, la goutte n’est soumise qu’à son
propre poids et au frottement visqueux de l’air. Ecrire l’équation différentielle du mouvement
et en déduire l’expression de la vitesse limite de G. Calculer le rayon R de la goutte
sphérique sachant que :
La masse volumique de l’huile est = 896 kg/m3, le coefficient de viscosité de l’air est
= 1,8 10 -5 S.I, et g = 9, 81 m/s2. La vitesse limite v1 est mesurée à partir de la distance
l = 2,25 mm, parcourue par la goutte en t = 10 s.
2°) Le condensateur est, à présent, relié à la source de tension, la goutte est soumise, en
plus des forces précédentes, à une force électrique, on considère le cas où la goutte est
chargée négativement, sinon on inverse la polarité des armatures du condensateur.
Ecrire l’équation du mouvement et en déduire la charge électrique de la goutte d’huile.
Comparer cette charge à celle de l’électron. Conclusion.
41
Licence de Physique S2: Electricité Ch. I : Electrostatique
A.N. tension appliquée : V = 600 volts, distance entre les armatures : d = 6 mm et charge
de l’électron : e = 1,6 .10 -19 C. La mesure de la vitesse limite a donné : v2 = 1, 27 10 -4
m/s.
Exercice I.11. Calculer l’énergie interne d’un système composé de 3 charges
ponctuelles q1, q2, q3.
Généraliser au cas de n charges q1, q2, q3,… qi,… qn
Exercice I.12. 1°) Exprimer, sous forme vectorielle, le champ E créé par un dipôle
électrique de moment dipolaire p .
2°) En déduire l’énergie potentielle d’un dipôle, de moment p1 , placé à une distance r
d’un dipôle de moment dipolaire p2
3°) Considérer le cas où les deux dipôles sont alignés sur la droite qui les joint.
A.N : p1 = p2 = 6,1.10 -30 C.m , r = 3. 10 -10 m
p1 p2
Exercice I .13. Calculer, en utilisant le théorème de Gauss, 1°) le champ et 2°) le potentiel
créés, à une distance r de son centre, par une sphère pleine, de rayon R, uniformément
chargée dans les deux cas suivants :
La charge électrique est répartie uniformément avec une densité surfacique .
Elle est répartie uniformément avec une densité volumique .
Représenter, dans chaque cas, les variations du champ et du potentiel en fonction de r.
Exercice I .14. On considère un fil de longueur infinie portant une charge électrique
répartie avec une densité linéique . Calculer la valeur du champ électrique en un point M
situé dans un plan perpendiculaire au fil et à une distance D.
1°) Utiliser d’abord le théorème de Gauss
2°) Puis, effectuer le calcul direct
3°) En déduire le potentiel en M.
42
Chapitre II
CONDUCTEURS EN EQUILIBRE
ELECTROSTATIQUE
1. EQUILIBRE ELECTROSTATIQUE.
L’équilibre électrostatique est atteint lorsqu’ aucune charge électrique ne se déplace
à l’intérieur du conducteur. Nous allons établir, dans cette partie, les propriétés des
distributions d’équilibre d’un conducteur isolé dans le vide.
Le champ étant nul à l’intérieur du conducteur, le potentiel est donc uniforme dans
tout le volume du conducteur.
- A l’intérieur du conducteur.
Considérons un conducteur doté d’une charge nette Q et choisissons une surface
fermée quelconque de façon qu’elle se retrouve sous la surface du conducteur.
D’après le théorème de Gauss, on a :
Qint
S
Eint . dS
0
Comme Eint 0 , on en déduit que Qint 0 . Par conséquent
B
+ +
+ +
++ +
+ - - + + +
+ - + + - + + +
+ +
C + - ++ + - + + +
+ - - + + +
- - - -
+ + + +
E + + + +
a b c d e
Figures II.1
La figure II.1.a montre que lorsque la boule se trouve hors du cylindre, l’ensemble
formé par C et E ne porte aucune charge. Lorsqu’on introduit la boule dans le
cylindre, un phénomène d’électrisation par influence est décelé par l’électroscope.
Des charges négatives sont induites sur la face interne de C et des charges positives
sur sa surface externe (figure II.1.b). Lorsque B et C sont mis en contact, on
constate, là encore, que les feuilles de l’électroscope s’écartent (Figure II.1.c), cet
écart est maintenu lorsqu’on retire B. Pour vérifier que la boule a entièrement
transmis sa charge à C, on retire le cylindre, on décharge l’électroscope (figure
. 44
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
E
2 0
. 45
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
où n est un vecteur unitaire normal au conducteur et orienté vers l’extérieur.
Cette force est donc normale à la surface et dirigée vers l’extérieur quelque soit le
signe de la charge. Elle est proportionnelle à l’élément de surface ds et présente, par
conséquent, le caractère d’une force de pression. La force par unité de surface,
c'est-à-dire la pression électrostatique, est alors donnée par :
2
P (4)
2 0
1
L’expression (3) est démontrée dans l’exercice II.8 (Voir la solution II.8)
. 46
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
K K
V1 V2
R1 ds
1
R2 2 ds
Pour des raisons de symétrie, les charges sont réparties uniformément à la surface
de chaque sphère (1 et 2 sont constantes). Il s’en suit que :
1 2
(5)
R2 R1
Cette dernière équation montre que la sphère ayant le plus petit rayon porte la plus
grande densité de charges. (Voir exercice II. 10)
Ce résultat se généralise à un conducteur de forme quelconque et explique le
pouvoir ionisant d’une pointe.
Applications.
- Le pouvoir de pointe est utile pour faciliter la décharge de l’électricité ; c’est le rôle
des paratonnerres qu’on place sur les édifices pour les protéger contre la foudre.
Figure II.5
. 47
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
Pour étayer ce point, nous utilisons le fait que chaque point du conducteur est
porté au même potentiel électrique, deux points quelconques A et B de la surface
de la cavité sont donc au même potentiel. Imaginons maintenant qu’un champ
électrique E existe à l’intérieur de la cavité et calculons la différence de potentiel
VB VA définie par l’équation :
B
VB VA E .dl
A
E n’étant
pas nul, nous pouvons toujours trouver un chemin entre A et B pour
lequel E.dl est un nombre positif, l’intégrale est alors positive. Or VB VA 0 , la
circulation de E.dl est nulle pour tous les parcours entre deux points quelconques
du conducteur, il en résulte que le champ électrique est partout nul. Par
conséquent, une cavité entourée par des murs conducteurs est une région où le
champ est nul, quelles que soient les conditions extérieures au conducteur. Ce
dernier constitue un écran électrostatique : aucun champ extérieur ne peut être
décelé dans la cavité. Cette dernière est à l’abri de toute influence extérieure.
E=0 E=0
A
Figures II.6
Cette propriété est valable même si le conducteur creux comporte des ouvertures,
c’est le cas d’une cage de Faraday.
C’est une cage métallique qui permet d’effectuer des mesures à l’abri des champs
extérieurs. Inversement, ces mesures ne perturbent pas des expériences menées à
l’extérieur.
Considérons une cage de Faraday fabriquée à l’aide d’un grillage métallique. Des
pendules électrostatiques sont mis en contact avec les parois internes et externes
de la cage comme le montrent les figures II.7.
. 48
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
= a Q
Solution II.1. Considérons une sphère de rayon R et de charge Q. Son potentiel est donné
par l’expression suivante :
1 Q
V
4 0 R
. 49
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
D’où sa capacité :
Q
C 4 0 R
V
Ainsi la valeur de la capacité d’une sphère de rayon R = 1m vaut C = 0.11nF.
Dans le cas de la Terre, la capacité vaut :
6.4 106
CT 4 0 RT 0.71mF
9 109
z
Exercice II.2. Une sphère conductrice creuse, de rayon R
est séparée en deux parties inégales par un plan horizontal :
on obtient deux calottes sphériques inégales dont la base
commune est un cercle de rayon r R sin . La sphère est
portée au potentiel V 0 puis isolée.
1°) En supposant la calotte inférieure fixe, déterminer la
force qu’elle exerce sur la calotte supérieure en fonction de R
O
V et .
2°) Calculer cette force dans le cas de deux hémisphères
portées à un potentiel V = 30 kV.
Solution II.2. 1°) La charge surfacique apparaissant sur la sphère conductrice est donnée
Q CV
par :
S S
0V
Avec C 4 0 R et S 4 R 2 , on en déduit :
R
Une charge élémentaire dq dS est soumise au champ E n , il résulte une force
2 0
2
élémentaire dF dqE dS n
2 0
On peut retrouver ce résultat à partir de l’expression de la pression électrostatique obtenue
en (4) :
2 2
P dF P . dS n soit dF dS n
2 0 2 0
Pour des raisons de symétrie, la force totale exercée par la calotte inférieure sur la calotte
supérieure est portée par l’axe oz et elle est ascendante, son module est donné par :
2
F Fz dFz dF cos cos dS
2 0 S1
où S1 est la surface de la calotte supérieure et un angle compris entre 0 et .
Donc dS 2 R 2 sin d , d’où :
2 2 0V 2
F 2 R 2 cos sin d R 2 sin 2 soit F sin 2
2 0 0
2 0 2
0V 2
2°) Dans le cas de deux hémisphères = /2 et F A.N. F 12,510 3 N.
2
. 50
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
2. PHENOMENES D’INFLUENCE.
2.1. Eléments correspondants.
Considérons deux conducteurs A et B en équilibre et
portant des charges QA et QB et deux éléments de
surfaces dSA sur A et dSB sur B découpées par le
tube de force représenté sur la figure II.8. dSA et dSB ,
B
appelés ‘’éléments correspondants’’ portent des densi-
tés de charges A et B.
Appliquons le théorème de Gauss à une surface
fermée S s’appuyant sur les surfaces dSA et dSB et
limitée par les lignes de champ et deux surfaces à
A l’intérieur de A et B. Le flux du champ, sortant de S,
est nul. En effet le champ est nul à l’intérieur des
conducteurs et il est tangent au tube de forces.
Donc :
Figure II.8 A dS A B dS B 0
D’où :
Théorème des éléments correspondants : Deux éléments
correspondants portent des charges égales et
opposées.
+ + + + +
+ +
Ei EB +
A + +
B + A +
+
+ + + + +
B
(a) (b)
Figures II. 9
2
Les termes inducteur et induit sont utilisés surtout en électromagnétisme (voir chapitre V)
. 51
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
libres ne cessent leur mouvement que lorsque le champ électrique total s’annule. Le
système formé par les deux conducteurs atteint alors un état d’équilibre.
Remarques : 1°) Lors de l’évolution de ce phénomène, les charges +Q et -Q , induites ou
créées par influence, interviennent en ajoutant leur action à celle des charges inductrices. Il
se produit une influence retour de A sur B. On dit qu’il y’a influence mutuelle.
+ + + + +
B + A
+
+
+ + + + +
Figure II.10
Dans ces exemples, l’influence est dite partielle, car toutes les lignes de champ
issues du conducteur B n’aboutissent pas sur A. Nous pouvons créer des
conditions d’influence totale en plaçant tout simplement le conducteur B à
l’intérieur d’un conducteur creux A (§ . 2. 3)
. 52
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
+Q
Solution II. 3. 1°) On applique le théorème de Gauss B -Q A
en considérant une surface à l’intérieur du conduc-
Qext
teur A . Sachant que le champ est nul à l’intérieur du QAext
conducteur A (équilibre électrostatique) on a :
3. CONDENSATEURS.
3.1. Les condensateurs.
Un condensateur est un système constitué de deux conducteurs électriques en
influence totale.
On réalise un tel système en utilisant deux conducteurs dont l’un est creux et
entoure complètement l’autre (Figure II.11). L’espace compris entre les deux
conducteurs, appelées ‘’armatures’’, est vide ou rempli d’un milieu isolant
(diélectrique).
Lorsqu’une différence de potentiel est appliquée entre les armatures d’un
condensateur, en le reliant par exemple à une source d’électricité, il se charge. Les
deux plaques acquièrent alors des charges égales et opposées.
Un condensateur est un appareil qui sert à emmagasiner de l’énergie électrique. Il
est largement utilisé en électronique et en électrotechnique.
+ + + + + +
+ + +
Condensateur plan :
+ + + e
+ + + + + + Un condensateur plan est formé de deux
+Q
- - - - - - conducteurs plans, parallèles, distants
- - - - - - -Q de e. L’espace e est très petit par rapport
- - - - - -
aux dimensions des armatures afin que
Figure II.12 celles-ci soient en influence totale. (figure
II.12.).
Remarques :
1°) Il est important de noter qu’un condensateur est caractérisé par la valeur absolue de la
charge Q portée par chaque armature et non pas la charge résultante qui est nulle. De
même, il est caractérisé par la différence de potentiel V entre ses armatures et non pas le
potentiel de l’une de ses armatures par rapport à une référence donnée.
2°) Le nom de condensateur, donné à un système de deux conducteurs en influence totale,
provient du fait que ces systèmes mettent en évidence le phénomène de « condensation de
l’électricité », à savoir l’accumulation de charges électriques sur la surface des armatures.
. 53
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
Figure II.13
Q Q
C (7)
V V1 V2
Q est la charge portée par chacune des armatures (+ Q pour l’une et Q pour
l’autre) et V = V1 – V2 est la différence de potentiel entre ces armatures. La capacité
est une constante propre à chaque condensateur. Sa valeur dépend de la forme, des
dimensions et de la position relative des deux conducteurs qui le constituent. Elle
dépend également de la nature du milieu qui les sépare.
La méthode de calcul de la capacité d’un condensateur s’appuie sur la relation :
Q CV .
On commence d’abord par calculer le champ électrique en un point quelconque à
l’intérieur du condensateur. La circulation du champ entre les deux armatures,
permet de tirer l’expression du potentiel. Le rapport
Q
C
V
nous donne la valeur de la capacité du condensateur considéré.
. 54
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
Q
S
Q est la charge du condensateur. En choisissant l’axe ox selon la normale aux
plans (figure II.14), nous avons :
dV E.dl E dx
R1
R2
Q R1 R2
D’où, le rapport : C 4 0 (9)
V R2 R1
N.B. Un matériau diélectrique, placé entre les armatures, permet d’augmenter la capacité
d’un condensateur, sa permittivité étant nettement supérieure à celle du video. La
permittivité relative r =o vaut environ: 2 (papier) ; 2,25 (polyéthylène) ; 2,4 (poly-
styrène) ; 5 (verre) ; 6 (mica) ; 18 (téflon). r varie en fonction de la température, de
l’humidité et de la fréquence de la tension appliquée.
. 55
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
Z’
R2
R2
R1
r l
l
R1
Z Figures II.16
2 o l
Réponse II.4: C (10)
R
Log 2
R1
soit C = 5 pF
Association en série.
3
Quelque soit la géométrie réelle du condensateur, on le représente schématiquement par deux traits parallèles.
. 56
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
Association en parallèle.
N
Ceq Ci (12)
i 1
V1 V2 VN
C1 C2 CN
C1 C2 CN
V
(a) (b)
Figures II.17
suivant : 18μF
3μF
Déterminez la capacité équivalente du circuit.
4μF
Solution II.5: A B
2μF
1 1 1 1
C1 2 3 4 9 F , C2 6 F 12μF
C2 18 C1 6
1 1 1 1 4μF
C3 2 4 6 F , C4 4 F
C4 6 12 4
D’où Ceq C2 C4 10 F
. 57
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
dEp v dq
1
Ou bien: Ep QV (14)
2
1 n
Ep Qi Vi
2 i 1
(15)
Il est possible de calculer la résultante des forces F qui s’exerce sur l’un d’eux.
. 58
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
Les conducteurs ne sont reliés à aucune source d’électricité, les charges Qi restent
donc constantes et les potentiels varient au cours d’un déplacement des
conducteurs.
Lors d’une translation élémentaire dli du ième conducteur, le travail de la force F
est
dW F .dli = Fx dxi Fy dyi Fz dzi (16)
E p E E
Fx Fy p Fz p (17)
x Q y Q z Q
E p
M (18)
Q
Les conducteurs sont, à présent, reliés à des sources d’électricité, les potentiels Vi
restent constants et les charges varient . Là encore, au cours d’un déplacement
élémentaire dli du ième conducteur, le travail de la force F est
dW F .dli = Fx dxi Fy dyi Fz dzi (19)
Mais à présent, les potentiels restent constants. Soit dQi la charge élémentaire
fournie par la source au ième conducteur, son énergie varie de :
dE i Vi dQi (20)
n
dE ext V dQ
i 1
i i (21)
. 59
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
dE ext = dW + dE p (22)
1 n 1 n
Ep Qi Vi
2 i 1
(23) d’où d Ep Vi dQi
2 i
(24)
E p E p E p
Fx Fy Fz (25)
x V y V z V
Dans le cas d’une rotation autour d’un axe fixe , le moment de la force par
rapport à cet axe est :
E
M p (26)
V
Remarque : Il est important de remarquer le changement de signe dans l’expression
de la force dans les deux cas envisagés.
1 1
Ep Q V1 V2 Qext V2 (27)
2 2
Si l’armature externe est reliée à la terre, on a : V2 = 0 et Q ext = 0 d’où :
1
Ep QV (28)
2
1 1 Q2
Soit : Ep CV 2 et Ep (29)
2 2 C
. 60
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
Considérons le cas d’un condensateur plan, dont les armatures ont une surface S,
sont écartées de e et portent sur leurs surfaces les charges +Q et –Q.
L’énergie électrostatique d’un tel condensateur est donnée par :
1
E p CV 2
2
En remplaçant la capacité par son expression et en faisant apparaître le champ
électrostatique, nous obtenons :
2
1 S 2 1 V 1
Ep V eS E 2 eS
2 e 2 e 2
Où eS est le volume V du milieu limité par les armatures et E V / e est le champ
électrique entre les armatures (qui est uniforme).
On obtient ainsi la densité volumique d’énergie électrostatique associée au champ
électrique:
dE p 1
w = E2 (30)
dV 2
Cette dernière formule, établie ici dans un cas particulier, est générale4 : c’est la
densité d’énergie électrique localisée dans un milieu de permittivité . Dans le vide,
elle est donnée par
1
w 0E2
2
E p 1 Q2
F , et avec (29) Ep on a :
x Q 2 C
1 Q 2 C
F (31)
2 C 2 x
4
C’est l’énergie électrique véhiculée par un champ électrique E lors de la propagation des ondes
électromagnétiques
. 61
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
Avec (25)
E p 1
F et (28) Ep CV 2 il vient :
x V 2
1 2 C
F V (32)
2 x
1 C
Cas d’une rotation autour d’un axe. M V2 (33)
2
Exercice II. 6. Electromètre absolu : l’électromètre absolu,
représenté sur la figure ci-contre, se compose d’une balance
dont l’un des plateaux est solidaire de l’armature mobile d’un
condensateur plan. La seconde armature est fixe. Une d.d.p. V
est appliquée au condensateur, il en résulte une force électros-
tatique F . Celle-ci est équilibrée par une force m g obtenue en
plaçant des masses marquées sur l’autre plateau de la
balance.
Exprimer la d.d.p. V à mesurer en fonction des caractéristi- mg
ques du condensateur de m et g .
A.N. Rayon des armatures R = 6 cm, écartement x = 1 cm,
m = 5 g et g = 10 m/s2 .
Solution II. 6.
1°) 1ère méthode : La force électrique peut être calculée directement à partir de la pression
électrostatique (§ 1.5):
2
P
2 o
La force électrique qui s’exerce sur l’armature mobile est verticale et de module :
q2 o S
F P.S avec qCV soit q V on a :
2 o S x
1 S
F o2 V 2
2 x x
ème
2 méthode : La force électrique peut être calculée à partir
de l’énergie :
Supposons que l’armature mobile effectue un déplacement
élémentaire dx . Au cours de ce déplacement virtuel seul x
l’écartement x varie les potentiels V1 = V et V2 = 0
F
restent constants. La force qui s’exerce sur l’armature
mobile est dirigée le long de l’axe ox et a pour module
o
(voir Equation 32)
1 2 C 1 o S 2
F V soit F V
2 x 2 x2
2°) Dans le cas de l’électromètre absolu, cette force est équilibrée par la force P mg .
A l’équilibre :
x2 x2
V2 2 mg V 2 m g = 10.000 volts
o S o S
. 62
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
Solution II. 7.
Le couple moteur a pour expression (26)
1 C S
. M V2 avec C o (condensateur plan)
2 e
Par construction, cette capacité est proportionnelle à la surface S du condensateur formé
par les parties des plaques qui se trouvent en face l’une de l’autre, donc C est proportion-
nelle à .
C A 2
A où A est une constante M V k
2
KV2
K est une constante que l’on détermine par étalonnage de l’appareil de mesure.
Remarque : Un appareil absolu permet de mesurer une grandeur inconnue (ici une d.d.p V)
à partir de grandeurs d’espèces différentes (une épaisseur x, une surface S, une masse m
et l’accélération de la pesanteur g). Nous verrons, dans ce cours, d’autres appareils
absolus : électrodynamomètres, balance de cotton.
Un appareil à déviation, comporte un élément moteur (ici moteur
électrostatique) qui, dans ce cas, transforme l’énergie électrique en énergie mécanique et fait
correspondre, à la tension à mesurer, une déviation repérée sur un cadran gradué. Les
appareils à déviation nécessitent un étalonnage préalable.
. 63
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
Exercices : Chapitre II
2°) Décrire les phénomènes dans les deux cas suivants : a) le pendule est isolé b) le pendule
est relié à la Terre.
3°) Dans le cas où le pendule est porté au potentiel zéro (il est relié à la Terre), calculer les
charges Q et q portées respectivement par les sphères (S) et (s).
En déduire l’angle que forme, à l’équilibre, le pendule avec la verticale.
A.N. V = 3000 volts, R = 3 cm, r = 2 mm D = 6 cm, m = 50 mg g = 9.81 m/s2
N.B. On montre en mathématiques, que le lieu des points, dont le rapport k des distances à deux
points P et Q est constant, est une sphère centrée sur la droite PQ et qui coupe cette droite en 2 points
A et B tels que ces quatre points forment une division harmonique de rapport k.
AQ BQ
k =
AP BP
Exercice II. 10.
Une sphère conductrice S1, de centre O1 et de rayon R1= 10 cm, porte une charge électrique
q1 = 10 nanocoulombs.
1°) Calculer son potentiel V et son énergie interne W
2°) On relie, par un fil conducteur, S1 à une seconde sphère conductrice S2 , initialement
neutre, de centre O2 et de rayon R2 = 1 cm. Les centres des deux sphères sont séparées par
une distance d = O1O2 = 50 cm. On néglige les caractéristiques du fil de jonction et on ne
tient pas compte du phénomène d’influence.
Calculer, à l’équilibre, les charges q1 et q2 portées respectivement par S1 et S2 .
3°) En déduire les densités de charges correspondantes 1 et 2 et les champs E1 et E2
. 64
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
au voisinage de S1 et S2.
4°) Calculer l’énergie du système formé par les deux sphères avant et après la connexion.
Où est passée l’énergie perdue ?
5°) Reprendre la deuxième question dans le cas particulier où la distance d est considérée
comme infinie.
Exercice II. 11.. Mesure d’une capacité par une méthode de zéro.
M
Le pont de capacités, représenté sur la figure ci-contre, se
compose de quatre condensateurs montés comme le montre cette Cx CE
figure. Cx est la capacité à mesurer, CE la capacité d’un
condensateur étalon, C1 et C2 deux capacités variables.
Ces condensateurs sont chargés par une source d’électricité qui A D B
établit entre les points A et B une différence de potentiel VA – VB .
On fait varier C1 et C2 jusqu’à ce que le détecteur de zéro (un
électromètre) indique une différence de potentiel nulle.
C3 C4
Exprimer la capacité inconnue en fonction des trois autres N
capacités. A.N. C1 = 4 F C2 = 2 F CE = 3 F.
Exprimer la différence de potentiel V, que l’on doit mesurer, en fonction des caractéristiques
du condensateur de m et de g .
A.N. Rayon des armatures R1 = 6 cm, R2 = 6,2 cm, m = 5 g et g = 9,81 m/s2 .
. 65
Licence de Physique S2: Electricité Ch. II : Conducteurs
Exercice II. 14. (Epreuve Finale 2010/2011, ST. Exercice noté 10 points/20)
R2
R3
R1
o
Vo
A
1°) Quelles sont les charges portées par les surfaces intérieure et extérieure du conducteur
A. Justifier.
2°) En appliquant le théorème de Gauss, déterminer l’expression du champ électrique E
dans les quatre régions suivantes :
. 66
Chapitre III
1. COURANTS ELECTRIQUES.
VB
.
E
M VB
,
A A Fil
,
VA VA
Figures III.1
Dans cet exemple, VA > VB, la variation de charges correspond à une diminution des
charges positives ou à une augmentation des charges négatives du conducteur A.
Dans les métaux, le courant résulte d’un déplacement d’électrons, c’est à dire de
charges négatives. Le sens conventionnel du courant, choisi par Ampère au début
du dix neuvième siècle, est opposé à celui des électrons. Cette convention est
toujours en vigueur.
Par conséquent, le courant électrique circule du pôle positif au pôle négatif à
l’extérieur du générateur et du pôle négatif au pôle positif à l’intérieur du
générateur (figure III.2).
Dans les autres matériaux1, le courant électrique est dû aux mouvements de
différents porteurs de charges : électrons, ions positifs, ions négatifs...
Nous ne considérerons, dans ce qui suit, que la conduction électrique dans les
métaux.
dQ
I (2)
dt
L’intensité I est exprimée en ampères2 (A).
1
Gaz, électrolytes, semi conducteurs, diélectriques etc.
2
Pour la définition de l’ampère, voir Chapitre IV § 4.2.
68
Licence : Electricité S2 Ch. III : Courants continus
M M v ox
dS
dx = v dt
(a) Figures III. 4 (b)
dV = dx dS = v dt dS,
et a pour valeur : dq = ρ dV = ρ v dt dS ,
v et dS sont ici parallèles. Dans le cas où dS n’est plus parallèle à v (figure
III.4.b), cette expression devient :
dq ρ v .dS dt (3)
Introduisons un vecteur J tel que:
J = ρv (4)
69
Licence : Electricité S2 Ch. III : Courants continus
VA -VB V
E= =
d d
Si un électron est émis par la plaque B, il sera soumis à une force électrique :
dv e
F = -e E = ma a = =- E
dt m
L’accélération étant constante, le mouvement des électrons, dans le vide, est donc
uniformément accéléré, ce qui n’est pas le cas dans les métaux.
A B
E v
d F1 -e f1
ox
(a) (b)
Figures III. 5
Dans un métal (figure III.5.b), en l’absence de champ électrique, les électrons libres
se déplacent dans toutes les directions. Leur vitesse moyenne est nulle, il n’y a donc
pas de courant. En présence d’un champ électrique, un mouvement d’entrainement
se crée, il en résulte un courant électrique.
3
Dans le cas d’un métal, la conduction est due à un déplacement d’électrons de charge – e. Le vecteur densité
de courant s’écrit : J n e v v . n est le nombre d’électrons par unité de volume.
70
Licence : Electricité S2 Ch. III : Courants continus
L’étude des mécanismes de conduction dans les métaux fait appel à la mécanique
quantique4. Néanmoins on peut considérer, en première approximation, que l’effet
du réseau cristallin sur le mouvement des électrons se traduit par une force de
freinage de la forme :
f = - kv (6)
Remarques : 1°) La durée du régime transitoire étant extrêmement faible (Exercice. III. 1), ce
régime peut être négligé. La vitesse des électrons dans un métal est donc égale à celle du
régime permanent.
2°) L’existence d’une force de frottement dans les métaux se traduit par un dégagement de
chaleur (Effet Joule § 3).
4
Ces mécanismes seront étudiés en troisième année de licence de physique (S6).
71
Licence : Electricité S2 Ch. III : Courants continus
2. LOI d’OHM.
2.1. Loi d’Ohm à l’échelle macroscopique.
L’expérience montre que:
Conductivité
0 E l
Figure III. 7
E et dl étant parallèles, on a :
V2 l
V dV = - E dl V = V1 V2 E l (12)
1 0
1 l
R= (15)
σ S
A l’échelle microscopique, on peut écrire avec (4) et (8) :
ne 2
J = - nev = E
k
Avec (13 ) il vient :
72
Licence : Electricité S2 Ch. III : Courants continus
ne2
σ=
k
En fonction du temps de relaxation (9), la conductivité s’écrit :
ne2
σ= τ (16)
m
L’expression (13) s’écrit, sous forme vectorielle
J = σE (17)
Cette expression est générale, elle constitue la ″forme locale″ de la loi d’Ohm.
En tout point M d’un conducteur de conductivité , l’existence d’un champ E
entraîne l’apparition d’une densité de courant J dont l’expression est donnée en
(17)
Résistivité
1
La résistivité est l’inverse de la conductivité : ρΩ = (18)
σ
Elle s’exprime en .m.
Dans le cas général, la résistivité dépend de la température:
Mobilité
e
v= E on pose v E (20)
k
est la mobilité ; elle s’exprime en m2/ V.s.
En fonction de la conductivité on a :
ne2
ne soit (21)
k ne
Exercice III.1.
1°) Calculer le temps de relaxation et la mobilité des charges libres dans le cuivre.
2°) Calculer la vitesse des charges libres dans un fil de cuivre cylindrique et homogène de
section S = 2,5 mm2. le fil étant parcouru par un courant I = 10A.
On donne la masse volumique du cuivre : M = 8,8 103 kg/m3, sa masse atomique
MA=63,6g, sa conductivité électrique =5,88 107S/m et le nombre d’Avogadro N = 6,02
1023. On suppose qu’il y a un électron libre par atome de cuivre.
(e = -1,6 10 -19 C, me = 9,1.10 -31 kg).
2
ne
Solution III.1. 1°) La conductivité est reliée au temps de relaxation par (16)
m
73
Licence : Electricité S2 Ch. III : Courants continus
3
M 8,8 10
Le nombre d’électrons par m3 n N n 3
6 1023 0,83 1029 et
MA 63, 6 10
me
Le temps de relaxation est : soit = 2,5.10 -14 s
ne 2
La mobilité des électrons dans le cuivre a pour valeur : = 4,4 10 -3 m2/ V.s.
ne
2°) On obtient à partir de l’expression de la densité de courant (4) J n e v , la vitesse des
électrons :
J I
v avec J 4.10 6 A/m2 v = 0,31 mm/s
ne S
Remarque : La durée du régime transitoire est très courte et peut être négligée
l
R = ρΩ (22)
S
Dans le cas d’un conducteur de forme quelconque, la résistance peut être calculée à
partir de la loi d’Ohm.
Solution III.2.
V2 r2
r2
V1 r2
dV E dr V V1 V2 E dr
V1 r1 r1
V2
D’après la loi d’Ohm on a : J E
r2 r2
1 1
d’où V
r1
J . dr
J dr
r1
(a)
2
I
I J . dS soit I Jl r d 2 r l J J (b)
S 2 l r
0
En effet J reste constant et perpendiculaire à la surface S = 2 r l, donc parallèle à dS
74
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r2 r2
1 1 I 1 I dr 1 r
V
2 l
r1
r
dr
2 l r
r1
soit V
2 l
I ln 2
r1
R1 R2 R3 Rn Req
M N P I
A
I I I
B A B
Figures III. 8
VA - VB = R1 I1 = R2 I 2 = ..........= Rn I n
et I = I1 + I 2 + ..........+ I n
VA - VB VA - VB VA - VB V - VB
donc = + + ..........+ A
Req R1 R2 Rn
R1
I1
R2 Req
I
A
I I2
B A B
Rn
In
Figures III. 9
n
1 1
d’où la résistance équivalente = (24)
Req i=1 Ri
75
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Exercice III.3. 1°) Deux résistances R1 = (1,25 ± 0,01) et R2 = (4,52 ± 0,02) sont
montées en série. Calculer la résistance équivalente RS et l’erreur RS.
2°) Même question si les deux résistances sont montées en parallèle.
1 1 1 R1 . R 2
2°) R P 0,982
RP R1 R2 R1 R 2
dR dR1 dR 2 dR1 dR 2
R R1 R2 R1 R 2 R1 R 2
dR R2 dR1 R1 dR 2
Soit
R R1 R 2 2 R1 R1 R 2 R 2 2
3. L’EFFET JOULE.
La circulation d’un courant I à travers un conducteur électrique, entraîne une
perte d’énergie qui se traduit par un échauffement. On peut déterminer l’énergie
dissipée pendant le passage du courant.
V = VA -VB = RI
Le travail s’écrit alors :
dW = V I dt = RI 2 dt (26)
Cette énergie est dissipée sous forme de chaleur : c’est l’effet Joule
76
Licence : Electricité S2 Ch. III : Courants continus
Dans le cas d’un conducteur cylindrique (figure III.7), l’expression (27) s’écrit :
1 l 2 1
p= J.S = J2 V
σ S σ
V est le volume du conducteur. En tout point M, la densité de puissance dissipée
par effet Joule est :
p 1
π= = J2 soit =JE
V σ
Comme les vecteurs J et E sont parallèles on peut écrire :
π = J .E (30)
Cette formule est générale.
4. GENERATEURS ÉLECTRIQUES.
4.1. Définitions.
Un générateur électrique est un dispositif qui, placé dans un circuit électrique, est
capable de maintenir un champ électrique. Ce dernier, en déplaçant les charges
mobiles, assure la circulation du courant électrique et le transport de l’énergie à
travers le circuit. Notons que cette énergie n’est pas créée par le générateur, ce
dernier ne fait que transformer une forme d’énergie, mécanique, chimique,
lumineuse etc.. en une énergie électrique5.
On distingue deux types de générateurs :
Un générateur de tension est un dispositif capable de maintenir une différence de
potentiel constante à ses bornes, quelque soit le circuit extérieur.
Un générateur de courant est un appareil qui délivre un courant pratiquement
constant, quelque soit le circuit extérieur.
Dans ce cours, nous ne considérons que les générateurs de tension.
5
La pile transforme de l’énergie chimique en une énergie électrique, le dynamo transforme de l’énergie
mécanique en une énergie électrique.
77
Licence : Electricité S2 Ch. III : Courants continus
Cette condition, n’est satisfaite que si la force motrice est, elle aussi, proportionnelle
à dq. On écrit alors :
dFm dq Em
(33)
Le vecteur Em est appelé ″champ électromoteur″ 6.
A vide : ES Em (34)
B A
VA VB ES . dl soit VA VB Em . dl (35)
A B
Cette quantité e VA VB (36)
est une caractéristique du générateur ; c’est sa force électromotrice 7. (f.é.m.), elle est
mesurée en volts :
A
e Em . dl (37)
B
l’expression (37) montre que le champ électromoteur ne dérive pas d’un potentiel.
4. 3.Générateur en charge.
A Générateur B
Le générateur débite, à travers un circuit
extérieur, un courant électrique I. Par
Em E
convention, le courant sort par la borne
I
positive A du générateur et rentre par sa borne
négative B Circuit extérieur
En charge c’est le champ total
Figure III. 10
E ES Em
qui intervient. En chaque point on a :
J ES Em E (38)
6
Le concept de ″champ électromoteur″ sera réintroduit au chapitre V lors de l’étude de l’induction
électromagnétique. Ainsi, le champ électrique E se compose de deux champs : le champ électrostatique E S et
le champ électromoteur E m E ES Em
7
Le terme ″ force électromotrice ″ peut prêter à confusion, il ne s’agit pas d’une force telle qu’elle est définie en
mécanique, mais d’une grandeur qui a la dimension d’un potentiel.
78
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A
A
A J
B
ES Em . dl = B ES . dl B Em . dl = VB VA e = l
En multipliant et en divisant le dernier terme par S , section traversée par le
courant, on a :
VB VA e = r I
où r est la résistance interne du générateur.
Par conséquent :
VA - VB = e - r I (39)
VA - VB = R I (40)
D’où
e R r I (41)
A
dFm dq Em dW dq Em . dl e dq
B
En faisant intervenir le courant électrique, on a :
dW e I dt
dW
p eI
dt
En courant continu, cette quantité reste constante au cours du temps ; elle est
égale à la puissance moyenne :
P eI (42)
e R r I
par I , on obtient
e I R r I 2
79
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P' VA VB
=
P e
Notons que dans le cas d’un générateur idéal, la tension utilisable à ses bornes est
confondue avec sa f.é.m : son rendement est alors égal à 1. Dans le cas du
générateur réel, V A -V B est toujours inférieure à e et le rendement du générateur est
donc inférieur à 1.
e e e e
r r r
I I
A B A B A B A B
Figures III. 11
Générateur de tension réel : un générateur de tension réel est modélisé par la mise en
série d’un générateur de tension idéal et d’une résistance r appelée résistance
interne du générateur. ( voir la figure III.11.b). Dans ce qui suit, on ne considère
que des piles (schéma c) ou des batteries d’accumulateurs8 (schéma d).
8
La différence entre une pile et un accumulateur est que ce dernier peut être rechargé, alors qu’une pile, une fois
déchargée, ne peut plus être utilisée.
80
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Noter que le courant électrique entre par la borne négative et ressort par la borne
positive du générateur.
4. 4. Association de générateurs.
Association en série
Soient N générateurs (ei , ri ) montés en série, c'est-à-dire de façon que le pôle positif
ème
du i générateur soit relié au pôle négatif du (i + 1)ème générateur. La figure III.12,
qui représente ce montage dans le cas de N piles, montre qu’un seul et même
courant I traverse chacun d’eux.
e e2 eENN
E1 1 E2
r1 r2 rN
A
I I I B
Figure III.12
Figure II.3.
ème
La différence de potentiel aux bornes du i générateur s’écrit : Vi+ - Vi- = ei - ri I
La différence de potentiel aux bornes de l’ensemble des générateurs s’écrit :
Association en parallèle
I e
Soient N générateurs (piles) identiques (e, r) montés I E
r
en parallèle. La figure 13 montre que le générateur nN
équivalent débite un courant d’intensité I égale à la
somme des intensités que débite chaque générateur I
I E
e
N
nN
r
A B
I Ii (45)
i 1 I I
La différence de potentiel entre les bornes A et B est : I e
E
r
nN
I r
VA VB e r e I
N N
La résistance interne du générateur équivalent est N Figure III. 13.
fois plus faible que celle de chaque générateur. I II.3.
Figure
81
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5. RECEPTEURS.
Les récepteurs sont des systèmes qui, parcourus par un courant électrique,
transforment l’énergie électrique sous une autre forme d’énergie. Les récepteurs
actifs fournissent de l’énergie mécanique, chimique, lumineuse etc... Par contre, les
récepteurs passifs, comme les résistances, dissipent l’énergie absorbée sous forme
de chaleur.
e’
I r
A B Figure III. 14
Dans un récepteur, le courant entre par la borne positive de ce dernier et sort par
sa borne négative.
(VA - VB ) I = e'I + rI 2
82
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6. 1. Définitions.
I1 I 3 I 2 I 4
Cette loi peut être traduite mathématiquement par l’expression :
n
I
i 1
i 0 (46)
où I i désigne la valeur algébrique du ième courant. Cette valeur est affectée du signe
(+) si le courant arrive au nœud considéré et du signe (-) s’il s’en éloigne.
83
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e RI 0 (47)
Solution III. 5. 1°) Les sens des courants et des parcours des mailles étant choisis
arbitrairement comme l’indique la figure, on applique :
La loi des nœuds en A :
i1 i3 i2
La loi des mailles :
(e R i ) 0
Maille 1 :
e1 R2 i2 R1 i1 0
Maille 2 :
e2 R3 i3 R2 i2 0
R2
ex e1 = 0,97 volts
R1 R2
84
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i
1
1 2 K
K
C R
C R
A B
A B
(a) (b)
Figures III.17
VC Ri( t ) e = 0
q t
où : VC
C
est la d.d.p entre les armatures du condensateur
85
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dq( t )
et i t
dt
l’intensité du courant qui circule dans le circuit pendant la charge.
dq q( t )
Soit R e (48)
dt C
C’est une équation différentielle du 1er ordre avec second membre. En utilisant la
même méthode 9 qu’au § 1.8, avec les conditions initiales
t 0s
K ln C e (49)
q 0
t
q(t ) C e 1 exp (50)
RC
dq e t
i t exp (51)
dt R RC
A partir des graphes représentant Les évolutions en fonction du temps de q(t) et i(t)
(figures III.18), plusieurs constatations émergent, à savoir :
9
Voici une autre méthode pour résoudre l’équation (48). On peut l’écrire sous la forme:
dq dt
q Ce RC
En intégrant cette équation, on obtient :
dq dt t
q C e RC ln qCe K (52)
RC
A la fin de la charge, le condensateur aura accumulé une quantité de charge q telle que :
q
VC e .
C
La charge q accumulée à un instant quelconque t est inférieure à Q. L’équation (52) devient alors :
t
ln Ce q K (53)
RC
Où K est une constante d’intégration, qu’on peut facilement déterminer à partir des conditions initiales. En effet,
t 0s
K ln C e
q 0
Lorsqu’on remplace dans l’équation (53), K par cette valeur, on obtient :
q t
ln 1
Ce RC
D’où l’expression de la quantité de charge q (t) :
t
q( t ) C e 1 exp
RC
86
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0.63
0.37
t t
RC RC
0 6 t/ 6 t/
1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
(a) (b)
Figures III. 18
Pratiquement, la charge finale d’un condensateur est atteinte au bout d’une durée
de 5 τ : c’est la durée du régime transitoire.
e
- A t = 0 s, le courant i vaut io (la d.d.p entre les armatures du
R
condensateur est nulle). Il diminue d’une façon exponentielle avec le temps,
et au bout d’une durée égale à τ, il atteint 37% de sa valeur initiale.
Bilan d’énergie
Après multiplication des membres de l’équation (48) par idt dq , il vient :
1
Ri 2 dt e dq q dq (54)
C
Ce Ce 1
D’où, Ri 2 dt e dq q dq
0 0 0 C
Ce qui donne :
Ce 2 = énergie fournie par le générateur
2 2 1 2
0 Ri dt Ce 2 Ce 1 Ce2 = énergie emmagasinée par le condensateur
2
1
L’énergie dissipée par effet Joule dans R est donc égale à Ce 2
2
87
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Exercice III.6.
e r
Soit le circuit de la figure ci-contre, constitué d’un
générateur réel (e, r), d’une résistance R et d’un
condensateur de capacité C.
Sachant qu’à t=0s, le condensateur était complètement I
déchargé : R
1°/ Ecrire l’équation différentielle qui régit la charge du I1
A B
condensateur. En déduire l’expression de q(t).
2°/A quel instant on peut dire que le condensateur s’est I2
totalement chargé?
C
3°/Calculer les courants qui circulent dans ce circuit en
régime permanent
.A.N : E = 5 V, r = 50 Ω, R = 5 kΩ et C = 1µ F
Solution III. 6.
1°/ On applique la première loi de Kirchhoff au nœud A : I I1 I 2 (a)
La différence de potentiel, entre les points A et B, est :
1
VAB e r I (b), V AB R I 1 (c) et V AB q (d)
C
dq V 1
Or I2 (e), (c ) I 1 AB avec (d) I1 q (f)
dt R RC
A partir de (a), (e ) et (f), il vient :
1 dq
I q (g)
RC dt
e V AB e q
(b) I et avec (d) I (h)
r r rC
A partir de (g) et (h) on obtient :
dq 1 1 1 e dq 1 e
q ou bien q (j)
dt r R C r dt r
rR
où : C = 49,5. 10 -6 s est le temps de relaxation.
r R
La solution générale de l’équation (j) est:
e t e
q (t ) 1 exp avec qo 4.95.106 C
r r
2°/ Calculons la valeur de la charge pour différentes valeurs de t :
t 2 3 4 5 6 5
q/qo 0.63 0.86 0.95 0.98 0.993 0.997 0.999
88
Licence : Electricité S2 Ch. III : Courants continus
dq e t
i (t ) exp - (57)
dt R RC
Les évolutions de q(t) et i(t) en fonction du temps sont représentées par les graphes
de la figure III.20.
q(t) i(t)
R i(t)/e
q(t) / Ce
Ce io
1
1
0.37 0.37
t t
RC RC
0 5 6
0 1 2 3 4 5 6 t/
1 2 3 4 t/
(a) (b)
Figures III.20
Il est à noter que dans ce cas, le condensateur perd au bout d’une durée égale à τ,
63% de sa charge initiale.
89
Licence : Electricité S2 Ch. III : Courants continus
I I IA I
A A
R R
é IV é
c c
e e
V U p p
t
V U
t
e e
u u
r r
10
Une erreur systématique est due à une cause bien déterminée et se produit dans un même sens.
Une erreur aléatoire est due à une cause mal définie. Ces erreurs varient en fonction du temps et se répartissent
de part et d’autre d’une valeur moyenne.
90
Licence : Electricité S2 Ch. III : Courants continus
2°) Evaluer l’erreur r/r sachant que R/R = 1% et que l’erreur V qui résulte de la
précision du voltmètre est la même le long de l’échelle des graduations. Sur le calibre utilisé
( 7,5 volts), l’erreur maximale garantie par le constructeur est V = 0,02 volt.
3°) Calculer l’erreur systématique due à la présence, dans le circuit, du voltmètre, sachant
que sa résistance interne r V = 1.500 .
3°) Quelle est la position du curseur qui correspond à la valeur minimale de l’erreur ?
A.N. L = 60 cm, a = (23 ± 0, 1) cm, R = (1 ± 0,01).
M
Exercice III. 13. Pont de Mance.
r R
Dans le but de mesurer la résistance interne r d’une pile,
de force électromotrice e, on utilise le pont de Mance e
rA
représenté sur la figure ci-contre. R est une résistance
étalon, R1 et R2 deux résistances réglables. A B
1°) Déterminer l’intensité du courant qui circule dans le
milliampèremètre, inséré dans la branche AB, lorsque
l’interrupteur K est
a) ouvert R1 R2
b) fermé.
2°) Quelle relation doit exister entre les quatre résistances N
r, R1 , R2 et R, pour que le courant soit le même dans les
deux cas. En déduire l’expression de la résistance interne r
K
de la pile.
91
Licence : Electricité S2 Ch. III : Courants continus
La lampe se comporte comme une faible résistance r lorsqu’elle s’allume et comme une
résistance infinie lorsqu’elle est éteinte.
1°) La lampe est éteinte : u(t ) < UA. Exprimer la tension u(t ) en fonction de t, e et de la
constante de temps = RC .
2°) La lampe est allumée : UD < u(t ) < UA . Exprimer u(t ) en fonction de t, e, r et C .
3°) Tracer la courbe représentative de la fonction u(t ).
4°) Montrer que, si l’on néglige la durée de la décharge du condensateur, la période de cet
oscillateur est :
e UD
T RC Log
e UA
5°) On veut réaliser avec le dispositif précédent, où e = 110 V, C = 0,8 F UA = 90 V et
UD = 40 V,
a ) un feu clignotant : on règle alors la résistance de façon à avoir R = 500 k. Quelle
est la fréquence des éclairs lumineux ?
b ) un stroboscope11 : quelle doit-elle la valeur de R si on veut vérifier la vitesse de
rotation d’un moteur dont la plaque signalétique indique 3000 tours par minute
11
Un stroboscope est une source de lumière qui envoie des éclairs à fréquence réglable. Pour mesurer la vitesse
de rotation de l’arbre d’un moteur, on effectue la mesure lorsque la période des éclairs est égale à celle de la
période de rotation de l’arbre. A ce moment un trait tracé sur l’arbre parait immobile.
92
Chapitre IV
MAGNÉTOSTATIQUE
1. INTRODUCTION.
1. 1. Propriétés des aimants.
Dès l’antiquité les grecs avaient remarqué qu’une pierre de Magnésie1, la magnétite,
avait la propriété d’exercer une force sur de petits morceaux de fer : d’où le mot
magnétisme. Comme pour l’électricité (Ch I § 1.9), la contribution des grecs à
l’étude du magnétisme fut purement linguistique.
Puis on avait remarqué que les propriétés d’un
S N
aimant ne se manifestent qu’à ses extrémités : les
pôles. Ces deux pôles, appelés, comme les pôles
géographiques, pôle nord et pôle sud, sont
différents.
Figure IV.1
L’expérience montre que :
S N N S N S S N
S N S N Figures IV.2
Au début du moyen âge, les chinois utilisèrent les propriétés de certains corps
magnétiques et inventèrent les premières boussoles. Ce fut la première application
du magnétisme.
1
Magnésie : région de la Grèce antique en Asie Mineure (actuellement en Turquie)
Le voisinage d’un aimant est caractérisé par l’existence d’un champ magnétique de
la même manière qu’un champ gravitationnel existe au voisinage de la terre et un
champ électrique autour d’une charge électrique. De même il existe, comme nous
allons le voir, au voisinage d’un circuit électrique un champ magnétique.
SS S N
Aimant NN
Figures IV.4
Les lignes du champ magnétique sortent du pôle nord de l’aimant et rentrent par le
pôle sud.
Dans le système M.K.S.A rationalisé, le champ magnétique est mesuré en tesla (T)3,
en hommage au savant serbe Nikola Testa (1856-1943), inventeur de l’alternateur.
2
Il y a une différence entre le champ électrique E et le champ magnétique B (voir le § 4.1.)
3
Voir l’annexe 4.
94
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
4
Voir Ch. I § 2.1.
5
″Action de chaque élément du fil sur chaque molécule m de magnétisme austral ou boréal″ Biot : Précis
élémentaire de physique. 2ème édition 1823 : Tome II p 122
95
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
F F F
B
B
V
+q
V B
Figures IV.5 +qV
Le sens de cette force est également donné par la règle du bonhomme d’Ampère :
Le bonhomme d’Ampère, traversé des pieds vers la tête par la charge (+q ) animée
d’une vitesse V, voit fuir les lignes de champ, et a la force à sa gauche
F qV B (3)
Elle reste perpendiculaire à V au cours du mouvement. Il n’y a donc pas
d’accélération tangentielle. L’accélération étant centripète, le mouvement est
circulaire et uniforme. La relation fondamentale de la dynamique permet d’exprimer
le module de la force sous la forme:
V2
F m (4)
R
R est le rayon de la trajectoire circulaire. Avec (3) et (4), il vient :
V2
m qV B
R
A partir de cette expression, on obtient :
- Le rayon du cercle décrit par la particule :
mV
R (5)
qB
96
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
On note que plus le champ magnétique est intense, plus le rayon de la trajectoire
est petit.
V
- Le module de la vitesse angulaire du mouvement , qui s’écrit
R
q
B , (6)
m
ne dépend que du rapport q/m et de l’intensité du champ magnétique B.
B B
q > 0 q<0
Figures IV.6
Si la charge de la particule est positive (q > 0 ) et B sont de sens contraires.
Sinon (q < 0 ) et B ont le même sens.
97
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
Le bonhomme d’Ampère, parcouru par le courant I, des pieds vers la tête, a la force à
sa gauche lorsqu’il regarde les lignes de champ.
D’autre part d Q = Nq = dl S et dQ .V V dl S I dl
6
La force de Laplace est parfaitement définie à partir du produit vectoriel de la formule (10). Mais à l’époque
d’Ampère on ne connaissait pas le calcul vectoriel. Ce dernier ne sera introduit qu’à la fin du 19ème siècle par
Gibbs et Heaviside. Il en est de même de la formule de Biot qui donne le champ magnétique.
98
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
A l’équilibre le moment, par rapport à l’axe de la balance, de la force de Laplace qui agit sur
l, est égal et opposé à celui du poids. Les bras de la balance ayant même longueur, on a :
mg
B I l mg d’où B = 0,32 T
Il
F1= F = B I l
dont la direction est le sens sont donnés par la règle du bonhomme d’Ampère
z
B
H
C
Ii F1
B M
N n o M
A
N
z‘ Figures IV.9 F2
De même CD est soumis, en N, à une force F2 égale et opposée à F1 . La résultante
des forces qui agissent sur BC est nulle, il en est de même de AD.
Ainsi le circuit est soumis à un couple formé de F1 & F2 et dont le module est égal
à:
= F MH
Or
MH = MN sin = a sin
D’où: = I l a B sin 0n pose : M ISn avec S = al
99
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
M
I
I
I
Figures IV.10
Placé dans un champ magnétique B , le circuit est soumis à un couple
M B
Moment magnétique d’un aimant.
De même une aiguille aimantée, ou un barreau aimanté sont caractérisés par leur
moment magnétique M .
M Figure IV.11
S N
Placé dans un champ magnétique B , l’aimant est soumis à un couple
M B
Ep M . B
7
Considérer, à titre d’exercice, le cas d’un cadre rectangulaire parcouru par un courant (Voir § 3.2)
100
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
Solution IV.2. 1°) Le moment, par rapport à l’axe de rotation, des forces de Laplace qui
agissent sur les côtés horizontaux du cadre, est nul.
Le champ étant radial, quelque soit la position du cadre, les forces, qui agissent sur chaque
côté vertical, sont perpendiculaires au plan du cadre et ont même module :
F1 F2 B i l et sont opposées F1 F 2
Elles forment un couple dont le moment par rapport à z ' z , pour les N spires, est :
m N B i l (2 a) N B S i
où S est la surface d’une spire.
2°) A l’équilibre ce couple moteur est égal et opposé au couple de rappel r C exercé
par le ressort. D’où
N BS
i = 0, 52 rad soit a # 30°
C
101
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
Solution IV. 3. Les frottements et le couple de torsion étant nuls, le couple d’inertie est
équilibré par le couple magnétique :
M Bo M Bo sin
Le couple s’oppose toujours au déplacement. En effet :
M
>0 <0 Bo Bo <0 >0
M
L’équation du mouvement s’écrit :
2 2
d d M Bo
J 2
M Bo sin si sin # 2
0
dt dt J
2
d 2
C’est l’équation d’un pendule oscillant autour de son axe : 0
2
dt
M Bo J
d’où
2
soit T 2 Bo = 2.10-5 tesla
J M Bo
2°) Calcul dimensionnel :
La période T dépend de J, M et B . soit : T = Jx My Bz
Cette expression doit être dimensionnellement homogène, les deux membres ont donc pour
dimension un temps. En remplaçant chaque grandeur par sa dimension, on obtient :
102
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
Dans le cas d’un circuit fermé de forme quelconque, chaque élément de courant
Exercice IV. 4. Retrouver l’expression (14) du champ créé par un fil rectiligne de longueur
infinie. A.N : I = 5 A et OM = a = 50 cm
Solution IV. 4. Le champ magnétique d B , créé au point M, par un élément PP’ = dl
du fil considéré, est donné par l’expression (15)
o I dl u
dB
4 r2
où r = PM
P
H
Ce champ est perpendiculaire en M au plan formé par dl et
P
u . Son sens est donné par la règle du bonhomme d’Ampère
u d (voir la figure ci-contre). Son intensité est:
o I dl cos
dB
O 4 r2
M dB a
d’après la figure : r et PH r d
cos
I
r d
dl d’où
cos
o I
o I
/ 2 o I
dB cos d et B cos d B = 2 T
4 a 4 a /2 2 a
Remarque : Il existe une différence notable entre la nature vectorielle du champ électrique E et celle du
champ magnétique B . E est un vecteur polaire (un vrai vecteur), il est dirigé suivant la droite qui
joint la charge source au point M origine du champ. Par contre B est un vecteur axial ou pseudo
vecteur, qui est défini à partir d’un produit vectoriel (loi de Biot).
Pour les différencier certains auteurs utilisent, pour un vecteur axial, la notation :
B
La théorie de la relativité, qui sera étudiée en L3, montre que ces deux grandeurs, le champ électrique
et le champ magnétique, de l'espace tridimensionnel, ne sont en fait que deux parties d'une seule et
même grandeur physique, de l'espace à quatre dimensions :"le tenseur électromagnétique ". On
parle alors de champ électromagnétique.
103
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
1°) Les deux courants I1 et I2 ont le même sens (figure IV.14.a): calculons le
champ magnétique B1 , créé au milieu O de MN par le premier fil. Ce champ est
perpendiculaire au plan des deux fils et orienté comme le montre la figure (règle du
bonhomme d’Ampère). D’après la loi de Biot, il a pour module
o
B1 I1
2 d
N N
B2 F B1 B2 B1 F
. .
M M
(a) (b)
o
F I1 I 2 l (16)
2 d
Si on fait le même raisonnement pour calculer la force exercée par le second fil sur
une même longueur l du premier, on trouve une force égale et opposée.
La figure montre que l’interaction entre les deux fils, parcourus par des courants de
même sens, se traduit par une attraction.
2°) Les deux courants I1 et I2 sont de sens contraires (figure IV.14.b). Le même
raisonnement montre que, dans ce cas, l’interaction se traduit par une répulsion.
Remarque : Ampère avait trouvé une formule générale qui donne la force d’interaction entre
deux éléments I1 dl1 et I 2 dl2 . A partir de cette formule, il a pu retrouver toutes les lois de
l’électromagnétisme
104
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
L'ampère est l'intensité d'un courant électrique constant qui, maintenu dans deux
conducteurs parallèles, rectilignes, de longueur infinie, de section circulaire
négligeable et placés à une distance de 1 mètre l'un de l'autre dans le vide,
produirait entre ces conducteurs une force F = 2.10-7 Newton par mètre de
longueur.
Il est difficile de mesurer l’Ampère absolu à partir de cette méthode, d’où l’utilisa-
tion d’électrodynamomètres absolus. L’électrodynamomètre de Pellat fut l’un des
premiers appareils construits (exercice IV.12)
4.3. Champ créé par une spire circulaire en un point de son axe.
dBz
Un élément dl d’une spire, parcourue par un courant I, dB
produit en un point M de l’axe de la spire, un champ ma-
M
gnétique d B . Il est perpendiculaire à dl et u , son sens
est donné par la règle du bonhomme d’Ampère et son
module est
o I dl r
dB
4 r 2
En raison de la symétrie du problème, toutes les compo-
O
santes perpendiculaires à l’axe s’éliminent, et les com- R u
posantes suivant oz
dl
o I dl I
dBz sin
4 r 2 Figure IV. 15
s’ajoutent. Le champ résultant est porté par l’axe de la spire et a pour valeur :
2 R
sin o sin
B o 2 I dl soit B IR
4 r 0
2 r2
R
R étant le rayon de la spire et sachant que sin on a :
r
o R 2 o R2
B I soit B I (18)
2 r3 2 R2 z 2 3/ 2
Au centre de la spire, le champ a pour valeur :
o
B I (19)
2R
4.4. Dipôle magnétique.
On peut écrire l’expression (18) du champ sur l’axe de la spire sous la forme :
o R2 o M
Bz 3/ 2
I c'est-à-dire Bz 3/ 2
2 R 2 z 2 2
R2 z 2
où M R 2 I est le module du moment magnétique de la spire.
Si le rayon R de la spire est très petit, il peut être négligé devant z, on a alors :
105
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
o M
Bz (20)
2 z 3
On retrouve une expression analogue à celle du champ électrique créé par un dipôle
sur son axe (exercice I.4)
1 p
Ez
4 o z 3
C’est la raison pour laquelle on dit qu’une spire, de très faible rayon, parcourue par
un courant, constitue un dipôle magnétique.
Si on calcule le champ magnétique créé par un tel dipôle, on trouve8 un vecteur B
dont les composantes radiale et tangentielle sont :
o 2 M o M
Br cos et B sin (21)
4 r 3 4 r 3
Nous avons trouvé dans le cas du dipôle électrique des expressions analogues (ch I §
7.2)
1 2p 1 p
Er cos et E sin
4 o r 3 4 o r 3
8
Ce calcul peut être fait en L2 à partir des potentiels vecteurs. Voir le cours d’Electromagnétisme S4 [6] §3.2.5
106
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
5. THEOREME D’AMPERE.
5.1. Vecteur excitation magnétique.
Comme en électrostatique, on introduit un vecteur ″excitation magnétique″ H tel
que :
B H (22)
est la perméabilité magnétique du milieu.
Dans le vide on a:
B o H (23)
N.B. Le vecteur H a été longtemps appelé ″champ magnétique″ et le vecteur B ″induction
magnétique″. Or c’est le vecteur B qui est à l’origine de la force qui agit sur une charge q
(force de Laplace) ; c’est donc B qui est le champ.
107
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
S est une surface quelconque qui s’appuie sur le contour C. C’est la formulation
mathématique du théorème d’Ampère.
Remarque : Le théorème d’Ampère équivaut au théorème de Gauss trouvé en électros-
tatique : dans le premier cas le vecteur excitation H est relié aux courants sources J , et
dans le deuxième, D est relié aux charges sources .
Q P Q’ P’
I . . . . . . . . . . . . . . . .
M’ N’
B H
(a) M N (b)
H
Figures IV. 17
Calcul de H à l’extérieur du solénoïde : 0n choisit un contour rectangulaire MNPQ
(figure.IV.17. b). La circulation, le long de ce contour, du vecteur H est
H . dl I i soit H . MN H . NP H . PQ H .QM I i 0
C
i i
les 2ème et 4ème termes sont nuls car les deux vecteurs sont perpendiculaires. Par
conséquent H a la même valeur le long de MN et de PQ. A l’extérieur H est uniforme
et cela quelles que soient les positions de MN et PQ, il est donc nul comme à l’infini.
Calcul de H à l’intérieur du solénoïde : 0n considère, à présent, le contour M’N’P’Q’ :
H .dl N1 I soit H . M ' N ' H . N ' P ' H . P ' Q ' H . Q ' M ' N1 I
C
où N1 est le nombre de spires à l’intérieur de ce contour.
Seul le premier terme n’est pas nul ; les 2ème et 4ème sont nuls comme
précédemment et le 3ème parce que H = 0 à l’extérieur du solénoïde. Donc, à
l’intérieur du solénoïde, l’excitation magnétique a pour module :
N1
H I H nI
MN
n est le nombre de spires par unité de longueur. A l’intérieur du solénoïde l’intensité
du champ magnétique est
B o n I (27)
Le calcul de B sur l’axe d’un solénoïde, de longueur finie, sera traité en exercice (Ex IV . 10)
108
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
6. FLUX MAGNETIQUE.
6.1. Flux du champ magnétique à travers une surface.
n
dS
dS
n Face positive
dS
A
M
(a) (b)
Face négative
(c)
Figures IV. 18
Rappelons que, dans le cas d’une surface fermée, la normale est orientée de
l’intérieur vers l’extérieur (Voir Ch I § 9.1.)..
Lorsque la surface est ouverte (figure IV.18. b), on choisit un sens de parcours du
contour et on oriente la normale en utilisant par exemple la règle de la main droite.
La figure IV.18.c représente une spire sur laquelle on a choisi une face positive et
une face négative.
En électromagnétisme, on définit le flux du vecteur champ magnétique B à travers
une surface S par :
B. dS (29)
S
Dans le système MKSA, le flux magnétique est mesuré en ″weber ″ (Wb), le champ
magnétique B en weber/m2 (Wb/m2), ou en tesla (T ).
9
Nous avons étudié le flux du vecteur excitation électrique D (Ch. I), le flux du vecteur densité électrique J qui
représente l’intensité I du courant (Ch. III) et ici le flux magnétique . De même en hydraulique le débit d’une
conduite représente le flux du vecteur vitesse V à travers une section de cette conduite..
109
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
www.epsic.ch/.../Theorie/matmag/Image
370a.gif
Il en résulte que le flux du vecteur B à travers une surface S fermée est nul. Par
conséquent, le ″flux magnétique″ est conservatif, ce qui se traduit
mathématiquement par
. dS 0
B (30)
C’est l’une des quatre équations de Maxwell écrite sous forme intégrale.
, 1, et 2 désignent respectivement les flux qui traversent les surfaces S, S1 et
S2.
L’expression ( 31) montre que :
1 = - 2
Le signe (-) provient de la convention d’orientation de la normale. Le flux est le
même dans les deux cas.
Considérons à présent une troisième surface S′1 qui s’appuie sur C et qui constitue
avec S2 une surface fermée S′, le même raisonnement aboutirait à l’égalité :
110
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
B
+
- Figure IV. 21
F
N’ N
Au cours d’un déplacement élémentaire dM de MN, le travail de la force F est
dW F . dM soit dW F dM cos (33)
111
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
Au cours d’un déplacement élémentaire dM de l’élément dl , le travail de la force F est
dW dF . dM
Soit avec (35) :
dW I dl B . dM
On retrouve la même expression dans le cas d’un circuit électrique fermé, de forme
quelconque, parcouru par un courant I .
dW I d
d désigne la variation du flux magnétique. Cette variation du flux peut être due
- soit à une variation de la surface du circuit,
- soit à une variation du champ,
- soit à une variation de l’angle .
112
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
champ à travers le circuit, appelé flux propre, est proportionnel à B , donc à I . On
peut alors écrire :
= L I (38)
Exercice IV.5. On considère un solénoïde, dont la longueur l est très grande par rapport
au rayon R des spires de façon à l’assimiler à un
solénoïde infini. Il comporte N spires de surface S
et il est parcouru par un courant I. Une petite
bobine de section S’, comportant N’ spires et
parcourue par un courant I, est placée comme
l’indique la figure. Son axe fait un angle avec
celui du solénoïde
2°) Le flux magnétique envoyé par le solénoïde à travers ses propres spires est :
2 2
N I N -3
N B S o S L o S =1,58 10 H
l l
Ainsi :
Le coefficient de self induction ou auto induction d’une bobine de grande longueur l
comportant N spires de surface S est :
N2
L o S (39)
l
113
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
Exercice IV.6. Un élément moteur électrodynamique comporte une bobine fixe, représentée
sur la figure en deux parties, d’inductance L1, parcourue par un courant I1 et une bobine ,
d’inductance L2, mobile autour d’un axe , parcourue par un courant I2 .
d
Solution IV. 6. 1°) Le couple moteur est d’après (41) m = M I 2
d
Le flux envoyé par la bobine fixe à travers la bobine mobile est donné par (36) : M I1
dM
D’où : m I1 I 2
d
En effet, au cours d’une rotation élémentaire d , seul le coefficient d’induction mutuelle M
varie, les selfs L1 et L2 restent constantes.
2°) A l’équilibre, ce couple moteur est équilibré par le couple de rappel dû au ressort :
r C
d’où
1 dM
I1 I 2
C d
N.B. Cet élément moteur est utilisé dans les wattmètres, pour les mesures de puissances. La
bobine fixe est placée en série, comme un ampèremètre, avec le récepteur et la bobine
mobile en dérivation comme un voltmètre (Exercice VI.14).
114
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
Annexe 2
Dès l’antiquité, les chinois avaient remarqué l’existence d’un champ magnétique au voisinage de la
Terre et ont construit, au Vème siècle, les premières boussoles à aiguille aimantée10.
Le champ magnétique terrestre est équivalent à un champ qui serait créé par un immense barreau
aimanté dont le milieu serait situé près du centre de la terre
Une aiguille aimantée (boussole) placée au voisinage de la terre s’oriente approximativement vers le
pôle nord géographique. Les lignes du champ terrestre sortent du pole nord magnétique dans
l’hémisphère sud et reviennent au pôle sud de l’aimant situé dans l’hémisphère nord. Ainsi, en réalité,
c’est le pôle sud magnétique qui se trouve, comme le montre la figure 1, près du pôle nord
géographique et non l’inverse. Cette erreur, introduite au début de l’histoire du magnétisme, n’a pas
été corrigée.
Nord
géographique
Verticale du lieu
Nord
magnétique
Nord
géographique
Bo J
Nord
S magnétique
N
B
Figure 1. Figure 2.
La valeur du champ magnétique terrestre B en un lieu donné est déterminé à partir des
mesures de sa composante horizontale B o , la déclinaison et l’inclinaison J (figure 2).
La composante horizontale Bo est la projection du champ magnétique terrestre B sur un
plan perpendiculaire à la verticale du lieu considéré.
La déclinaison magnétique est l’angle formé par les plans méridiens géographique et
magnétique. C’est l’erreur que l’on commet en repérant le nord géographique à l’aide d’une
boussole.
L’inclinaison magnétique J est l’angle formé par B et B o
Ces trois grandeurs, B o , et J varient en fonction du lieu considéré, et, en un même
lieu, elles évoluent en fonction du temps. Des mesures effectuées à Tamanrasset11 ont
donné :
= - 2°, J = 27°22, B = 37 345 nT en 1994
= - 1°, J = 27°15, B = 37 560 nT en 2006
10
Michel Soutif : Histoire de la physique, pages 124 à 128, Ed. Focus 2003
11
Observations magnétiques Bulletin N° 25
115
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
Exercices : Chapitre IV
N.B. Les ordres de grandeur des paramètres du problème permettent de remplacer, dans les
calculs, la longueur de l’arc OA par la distance a.
Les vitesses considérées sont faibles vis-à-vis de celle de la lumière
1°) Quelle est la nature du mouvement des ions dans les régions I et II. En déduire leur
vitesse à la sortie de la région I, sachant que la vitesse initiale est nulle.
2°) Quelle intensité faut il donner à B pour que ces ions décrivent une trajectoire circulaire
de rayon R = 57.24 cm.
3°) Quelle est la variation R du rayon de la trajectoire circulaire lorsque les ions 79Br- sont
remplacés par des ions 81Br-.
116
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
12
Pour le calcul exact voir Perez page 243. Il montre que le résultat est indépendant de la topographie des lignes
de courant.
117
Licence de Physique S2: Electricité Ch. IV: Magnétostatique
118
Chapitre V
L’INDUCTION ELECTROMAGNÉTIQUE
Expérience 1 :
On prend une bobine, formée par un fil conducteur
déformable, placée dans un champ magnétique constant et
reliée à un galvanomètre à zéro central (Figure V.1).
On constate que la déformation du fil entraîne l’apparition
d’un courant dans le galvanomètre. Ce courant s’annule
dès que cesse la déformation et dépend de la vitesse avec
laquelle on effectue la déformation.
On redonne au fil sa forme initiale, un courant circule
dans le sens inverse, tant que dure cette opération. Figure V.1
1
Le théorème de Maxwell Ampère, qui intervient en régimes variables, est étudié en S4. Quant aux lignes à
constantes réparties, elles sont au programme du S5.
2
Les courants alternatifs industriels sont produits à la fréquence f = 50 Hz, les longueurs d’onde correspondantes
8
sont égales à = c / f = 3.10 / 50 = 6 000 km. Les dimensions des circuits électriques étant nettement
inférieures à cette valeur, le phénomène de propagation peut être négligé. Aux Etats Unis, les fréquences
industrielles sont égales à 60 Hz.
Expérience 2 :
La figure V.2 représente une bobine indéformable reliée à un galvanomètre. Si on
approche un aimant, le galvanomètre dévie et met en évidence la circulation d’un
courant dans le circuit. Ce courant a un sens tel que la bobine présente une face
Nord N’ au pôle nord N de l’aimant. Ainsi les forces électromagnétiques, créées par
le courant induit, s’opposent au mouvement de l’aimant. Dès que le mouvement
cesse, le courant induit s’annule.
Si on éloigne l’aimant le courant circule dans le sens inverse.
o o
V
B
Figure V.2
S N N’ S’
Cette expérience peut être réalisée en remplaçant l’aimant par une bobine
parcourue par un courant.
Expérience 3 :
On reprend l’expérience précédente avec deux bobines montées comme le montre
la figure V.3. La première est reliée au galvanomètre et la seconde est placée en
série avec un générateur, un rhéostat et un interrupteur. Lorsqu’on ferme
l’interrupteur, un courant apparaît dans le galvanomètre, puis s’annule. Lorsqu’on
ouvre l’interrupteur le courant circule dans le sens contraire.
Bague
o G o
G B
n
o o
R
E K
120
Licence de Physique S2: Electricité Ch. V : Induction électromagnétique
1. 2. Lois de l’induction.
Toutes ces expériences ont mis en évidence l’apparition d’un courant dans un
circuit qui ne comporte aucun générateur. Ces courants résultent de la naissance
d’une force électromotrice induite e. Selon le cas, on remarque que le sens et la
grandeur du courant dépendent de la variation, en fonction du temps,
- de la surface du circuit (expérience 1).
- du champ magnétique dans lequel est plongé le circuit (expériences 2 & 3).
- de l’orientation du circuit par rapport au champ magnétique (expérience 4).
Par conséquent :
1°) Chaque fois que le flux magnétique , qui traverse un circuit, varie, une force
électromotrice e prend naissance dans le circuit. Sa durée t est égale à celle de
la variation du flux .
2°) Le sens du courant induit est tel que les forces électromagnétiques, qui en
résultent, s’opposent à la cause qui a créé ce courant. C’est la loi de Lenz.
= - 2 M = - 2 N S B = - 0,36 Wb
121
Licence de Physique S2: Electricité Ch. V : Induction électromagnétique
2. LOI DE LENZ-FARADAY.
Nous avons déjà vu, au chapitre IV, qu’un courant électrique peut engendrer un
champ magnétique. D’un autre côté, les expériences, que nous venons de décrire,
montrent qu’un champ magnétique peut induire, sous certaines conditions, un
courant dans un circuit électrique. La loi de Faraday donne le module de la force
électromotrice induite e et la loi de Lenz précise son signe.
Nous allons, dans ce qui suit, démontrer la loi de Lenz-Faraday dans un cas
particulier.
On considère un circuit fermé, formé d’une barre métallique MN qui se déplace sur
un rail conducteur en U (figure V.5), placé dans un champ magnétique constant
uniforme et perpendiculaire au plan du circuit. Il est possible de retrouver la loi de
Lenz-Faraday à partir de cet exemple.
La tige conductrice MN se déplace, dans le champ B à la vitesse v . Il en résulte un
déplacement de charges électriques, le long de la tige, à la vitesse v q . La vitesse
d’une charge q par rapport au champ est :
V v vq (3)
y
M M’
v x A Figure V.5
N N’
z
Lors d’un déplacement
dz de la charge q à travers la tige, le travail de la force
F est :
dW F . dz = q (v v q ) B . dz (5)
Or v q est parallèle à dz par conséquent :
dW q v B . dz (6)
Ce travail équivaut à celui qui est produit par une force électromotrice élémentaire
″de″ telle que :
dW q de (7)
122
Licence de Physique S2: Electricité Ch. V : Induction électromagnétique
La force électromotrice qui prend naissance aux extrémités de la tige mobile est
1
e
dt
dx l . B
(10)
2. 2. Champ électromoteur.
L’expression (4) de la force qui met les charges en mouvement:
F q v B peut s’écrire F q Em (12)
Où Em v B (13)
est le champ électromoteur.
Comme dans le cas des générateurs, étudiés au chapitre III, on introduit un champ
électromoteur qui est à l’origine de la force électromotrice.
Calculons la circulation du champ électromoteur le long d’un contour fermé. On
prend comme contour C le circuit de la figure V.5, constitué de la tige MN et du
conducteur en U.
N
;.
Em .dl
C
C
v B . dl
M
v B . dz v B . dl
NAM
La dernière intégrale est nulle car la vitesse est nulle et avec (8), on peut écrire :
N
Em .dl
C M
de e
La circulation du champ électromoteur le long de C est égale à e : elle n’est pas
nulle, donc le champ électromoteur ne dérive pas d’un potentiel.
e m .dl
E
C
(14)
123
Licence de Physique S2: Electricité Ch. V : Induction électromagnétique
D’autre part, on sait que le champ électrostatique ES dérive d’un potentiel, soit
S .dl 0
C
E (15)
lBdx dx (17)
e lB Blv
dt dt
Le signe de la force électromotrice e est donné par la loi de Lenz. La figure V.5
montre que le sens du courant est tel que la force F qu’il crée s’oppose au
mouvement.
Exercice V. 2. Une dynamo est une machine électrique dont le principe est basé sur l’in-
duction électromagnétique et dont le rôle est de produire des courants continus. Elle
comporte :
- un inducteur fixe, le stator, qui crée un champ magnétique B
- un induit, le rotor, qui tourne autour de son axe à raison de n tours par minute.
Le rotor est constitué d’un cylindre en fer doux qui porte sur sa périphérie des encoches où
sont logées des barres en cuivre (figure a).
B
BM
N S
0 2
(a) (b)
Le déplacement de ces barres dans le champ magnétique entraîne, dans chacune d’elles,
l’apparition d’une force électromotrice induite e. La variation de l’intensité du champ
magnétique dans l’entrefer est représentée sur la figure b. Ces barres alimentent un
récepteur électrique par l’intermédiaire d’un collecteur placé sur l’arbre de la machine.
Sachant que la longueur de chaque barre est L = 25 cm, le diamètre du rotor est d = 20 cm
et sa vitesse de rotation n = 3000 tours/mn, calculer la f.é.m e , qui prend naissance
dans chaque barre, dans la région où B = BM = 1 tesla.
n d
Solution V. 2. : La vitesse de la barre est : v 2 = 31,4 m/s
60 2
et la f.é.m induite : e = B L v = 7,85 volts
124
Licence de Physique S2: Electricité Ch. V : Induction électromagnétique
2. 4. Equation de Maxwell-Faraday3.
Dans l’exemple précédent (§.2.1) C est un circuit électrique dont la surface varie et qui est
placé dans un champ constant. Ce circuit, constitué de conducteurs, existe physiquement.
d d
e
dt
soit e
dt
B . dS
S
Considérons, à présent, une région de l’espace où règnent des champs variables E et B .
On choisit un contour quelconque C et une surface arbitraire S s’appuyant sur ce contour.
C n’est plus, dans ce cas, un circuit électrique, c’est une courbe fermée imaginaire. Comme
S ne dépend pas ici du temps, l’équation (18) s’écrit alors :
B
E . dl t
. dS (19)
C S
M i1 Figure V.6
Comme les deux circuits sont immobiles, M ne dépend pas du temps ; d’où
di1
e2 M (21)
dt
3
Ce paragraphe n’est pas au programme du module, l’équation de Maxwell Faraday sera établie en S4 [6].
125
Licence de Physique S2: Electricité Ch. V : Induction électromagnétique
De même, si on fait varier i2 dans C2, on constate, dans C1, la naissance d’une
f.é.m. induite :
di 2
e1 M (22)
dt
di K
e L (23) E
dt
Figure V.7
L est l’inductance ou le coefficient de self
induction de la bobine (voir Ch IV § 6.6)
di di
e L1 1 M 2
dt dt
di di
Ri 2 L 2 2 M 1
dt dt
2°) Lorsque le circuit est ouvert, i2 = 0 et les équations précédentes deviennent
di
e L1 1
dt M
e2 e 0,4 V
di1 L1
u2 e2 M
dt
126
Licence de Physique S2: Electricité Ch. V : Induction électromagnétique
Une bobine, comportant N spires, tourne autour d’un axe z’z vertical, à la vitesse
angulaire constante, dans un champ magnétique B uniforme et constant. Le
champ est perpendiculaire à z’z (figure V.8). A l’instant t, la normale n à la
bobine fait avec B un angle = t
B Figure V.8
t M cos t où M N S B
d
e M sin ( t ) EM sin ( t ) (24)
dt
127
Licence de Physique S2: Electricité Ch. V : Induction électromagnétique
di
2°) La loi d’Ohm permet d’écrire e L r i R i où u t R i
dt
est la d.d.p aux bornes de R. Si L # 0 et r # 0 l’équation précédente devient :
e t u t R i
u EM EM
u t U M sin t i ( t ) # sin t
0, 56A IM
R R R
3°) Le couple électromagnétique qui s’exerce sur le cadre a pour expression:
M B où M N i S n est le moment magnétique du cadre.
La valeur de son module à l’instant t est : N i S B sin N S B I M sin 2 t
et sa valeur moyenne est :
1T 1T 2 1
m dt N S B I M sin t dt N S B I M 0.05 Nm.
T 0 T 0 2
4°) Expression de la puissance instantanée qu’il faut fournir au cadre
p t u t i t U M I M sin 2 t
Valeur moyenne de la puissance.
T
1 1
P p t dt 2 UM IM = 15.8 watts
T 0
Dans le premier cas, ces courants créent des forces qui, en vertu de la loi de Lenz,
s’opposent au mouvement. Ce phénomène a pour application le freinage
électromagnétique.
B B
Figures V.9
(a) (b)
128
Licence de Physique S2: Electricité Ch. V : Induction électromagnétique
freinage diminue légèrement, mais si elles sont parallèles le freinage est nettement
atténué.
Par contre les courants de Foucault sont avantageux pour la réalisation de fours à
induction.
1
5. CIRCUIT ″R.L ″.
o K R
Le circuit, représenté sur la figure V.10,
est constitué d’une résistance R en série o2
avec une bobine d’inductance L. Un
inverseur K permet e
- Soit de relier R et L à une source de L
courant continu de force électromotrice
e,
- Soit de les mettre en court circuit.
Figure V.10
di R e
i (26)
dt L L
C’est une équation différentielle de premier ordre, du même type que celle déjà
obtenue lors de l’étude du circuit RC. La solution de cette équation (voir Ch III),
compte tenu de la condition initiale t 0, i 0 , est donnée par :
e t
i 1 exp (27)
R L
où L L est la constante de temps du circuit. Elle permet d’évaluer la durée
R
pratique du régime transitoire et mesure le temps au bout duquel la valeur du
courant circulant dans le circuit est égal à 1/e fois sa valeur finale.
129
Licence de Physique S2: Electricité Ch. V : Induction électromagnétique
V(t)
i(t)
e
e/R
t
t
di
Ri L 0 (30)
dt
V(t)
i(t) t
τL
E/R
e/R
e/R tt
-E
-e-e
τL t
(a)
(a) (b)(b)
Figures V.12
L’équation qui régit alors le courant circulant dans ce circuit est donnée par :
di R
i0 (31)
dt L
C’est une équation différentielle de premier ordre dont la solution est donnée par :
130
Licence de Physique S2: Electricité Ch. V : Induction électromagnétique
e t
i exp (32)
R L
di t
V L e exp (33)
dt L
Exercice V.5.
Un disque de cuivre tourne, sans frottements, autour
de son axe dans un champ magnétique uniforme
d’intensité B = 0,5 T et parallèle à l’axe du disque.
Lancé à la vitesse de rotation N = 3000 tours par
minute, il est brusquement fermé sur une résistance
R = 0,1 . Etablir l’équation du mouvement. En
déduire le temps au bout duquel la vitesse de rotation
O .
atteint le centième de sa valeur initiale. K
Solution V.5. Le flux coupé, en dt , par chaque rayon du disque qui se trouve en OA est :
d B . dS B dS
où dS est la variation de la surface balayée au cours d’une rotation élémentaire d
1 2 d 1 2 d 1 2
dS r d d’où la f.é.m induite : e r B r B
2 dt 2 dt 2
2
= 2 n est la vitesse angulaire à l’instant t e r Bn
n est le nombre de tours par seconde.
Au moment de la fermeture de l’interrupteur, la f.é.m est : eo = 1.76 V.
d 1
2
J
2
RI
2
dt
e
R
dt J d
1
4R
r
2 4 2
B dt
1
où J m r 2 est le moment d’inertie du disque.
2
1 4 2 d
En posant r B on a : dt
4R J
1 O
o exp t t ln
131
Licence de Physique S2: Electricité Ch. V : Induction électromagnétique
Considérons le cas d’une bobine dont le coefficient de self induction est (voir Ch IV,
formule 39)
N2
L o S
l
L’énergie magnétique emmagasinée dans cette bobine est d’après (35):
1 2
W LI
2
Or le champ magnétique à l’intérieur de la bobine (solénoïde de longueur infinie)
est (voir Ch IV, formule 27) :
N 1 B2
B o I d’où : W Sl
l 2 o
La densité d’énergie magnétique localisée dans le champ magnétique (région de
l’espace située à l’intérieure de la bobine) est :
1 B2 1
w = ou bien w = o H 2 (37)
2 o 2
N.B : 1°) Cette formule, établie dans le cas particulier du solénoïde, est générale.
2°) Noter l’analogie entre la densité d’énergie localisée dans un champ magnétique et
celle qui est localisée dans un champ électrique (voir Ch II, § 4.5).
132
Licence de Physique S2: Electricité Ch. V : Induction électromagnétique
Exercices : Chapitre V
y
y
B0
D P L Q
O O
x
L M x
l
z
I
Figure a 2a Figure b
Exercice V.7. Un fil conducteur, rectiligne, de longueur supposée infinie, parallèle à l’axe oy,
est parcouru par un courant continu d’intensité I (figure b).
1°) Calculer, en un point M d’abscisse x, le champ magnétique créé par ce courant.
2°) Un cadre métallique comportant N spires rectangulaires de côtés L , parallèles à oy, et
l = 2a, parallèles à ox, est en mouvement de translation, rectiligne et uniforme, de vitesse v
parallèle à ox . Déterminer la f.é.m e induite dans le cadre, lorsque le centre M du cadre
est en x. Tracer la courbe représentative de la fonction e (x ) lorsque M est en mouvement
du point P au point Q.
Exercice V.8. On reprend l’exercice IV.2 de la page 101. Le cadre mobile, constitué de N
spires rectangulaires de longueur l, et de largeur 2a , est à présent fermé sur lui-même. Il
peut tourner, autour de l’axe axe zz’, dans un champ magnétique B radial.
1°) Calculer le flux coupé par les 2N fils de longueur l, au cours d’une rotation élémentaire
d du cadre. En déduire la f.e.m. induite e dans le cadre.
2°) On néglige le coefficient de self induction L du cadre. Calculer le courant induit i qui
circule dans le cadre sachant que la résistance électrique de dernier est R.
3°) Calculer le couple de freinage électromagnétique qui s’exerce sur le cadre au cours d’une
rotation élémentaire d de ce dernier.
4°) Un couple de rappel r dû à un ressort de constante C s’exerce sur le cadre. On appelle J
le moment d’inertie du cadre par rapport à l’axe zz’, et on néglige les frottements mécani-
ques (freinage visqueux). Ecrire l’équation du mouvement du cadre.
133
Licence de Physique S2: Electricité Ch. V : Induction électromagnétique
2°) En déduire l’équation différentielle qui donne la charge q(t ) et la différence de potentiel
u(t ) aux bornes du condensateur.
R 1
3°) On pose : et 0
2L LC
Dans ce cours, nous avons mis en évidence les quatre équations de Maxwell que nous
présentons, ci-dessous, sous forme intégrale
Théorème de Gauss
S
D . dS Qi
i Valable dans tous les cas
Conservation du flux
S
B . dS 0 Valable dans tous les cas
Equation Maxwell Ampère H . dl J . dS
C S
Valable en régimes quasi
stationnaires
134
Chapitre VI
Après avoir traité dans le chapitre III les circuits en régime continu,
nous abordons maintenant, l’étude des circuits alimentés par des
tensions alternatives sinusoïdales.
Un courant alternatif est sinusoïdal, lorsque son intensité est une fonction
sinusoïdale du temps :
i(t )
i I M sin ( t ) ou 1 i I M cos ( t )
IM
i est la valeur instantanée du courant,
I M sa valeur maximale ou amplitude, t
la pulsation ou fréquence angulaire T/2 T
O
et la phase :
2
2 f (3)
T Figure VI. 2
1
Un changement de l’origine des phases de/2 donne l’une ou l’autre des deux expressions.
Intensité efficace.
La valeur efficace d’un courant alternatif est définie comme la racine carrée de la
moyenne du carré de l’intensité calculée sur une période. Elle s’écrit :
T
1 2
I i dt (4)
T 0
i I 2 sin ( t ) (5)
Selon l’application à laquelle ils sont destinés, les courants sinusoïdaux peuvent
être produits de plusieurs manières2. Lorsque la puissance consommée par la
charge est importante, on utilise des générateurs dont le principe, décrit ci-dessous,
fait appel aux lois de l’induction électromagnétique.
z
Le principe de production de tensions
sinusoïdales monophasées a été étudié au
chapitre V, § 4.1.
Soit une bobine à N spires tournant, au-
tour de l’axe z’z à la vitesse angulaire
constante , dans un champ magnétique
uniforme B perpendiculaire à z’z .
2
En électronique, les courants sinusoïdaux sont produits par des circuits oscillants électroniques (générateurs de
fonctions). Les puissances, mises en jeu dans ce cas, sont faibles.
136
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
u (t ) U M cos ( t ) ou u (t ) U 2 cos ( t )
U est la valeur efficace de la tension u (t ).
Lorsque le générateur est relié à une charge, il débite en régime permanent, un
courant sinusoïdal de même pulsation et déphasé d’un angle par rapport à u(t).
R L C
A B A B A B
u A uB R i di q 1
u A uB L u A uB i dt
dt C C
R L C
A B
Figure VI. 4
di 1
on a : u( t ) R i L i dt (6)
dt C
i (t ) I M cos t (7)
u (t ) U M cos ( t ) (8)
3
En régime quasi stationnaire, le courant a la même valeur, à chaque instant, le long de tout le circuit (Voir Ch.
V. Note 2)
4
Le régime sinusoïdal forcé sera traité en S3
137
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
u t U M exp ( j t ) et i t I M exp j ( t )
avec, j2 = -1
UM et I M sont respectivement les amplitudes complexes de la tension et du
courant :
U M U M exp ( j0 ) I M I M exp ( j )
j
U 2 exp j t R j L I 2 exp j t exp j
C
Soit en introduisant les valeurs complexes de la tension et du courant :
1
U R j L I (11)
C
138
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
Impédance complexe.
U Z .I (12)
Z est, par définition, l’impédance complexe du circuit électrique. L’équation (12) est
l’expression de la loi d’Ohm en notation complexe.
A partir de (10) et (12), on a :
U
Z exp j Z exp j
I
Le module de l’impédance complexe
Z Z (13)
est l’impédance du circuit considéré et le déphasage, entre le courant et la
tension, introduit par l’impédance Z.
L’impédance complexe d’un circuit électrique s’écrit, sous forme cartésienne:
Z R jX (14)
où R est sa résistance et X sa réactance, ou bien sous forme polaire:
Z Z exp j .
Avec la loi d’Ohm donnée en (12), et à partir des résultats précédents, on a:
Z Z exp j (15)
X
avec Z R2 X 2
et arc tg
R
L’inverse de l’impédance est appelé admittance et est noté Y .
Résistance :
Z R Z R exp j 0 Z = R et = 0 (16)
Self pure :
Z jL Z L exp j Z L et (17)
2 2
Condensateur pur :
1 1 1
Z j Z exp j Z et (18)
C C 2 C 2
N.B : Ces valeurs de portées dans les expressions (10), montrent que le courant
est :
- en phase avec la tension dans le cas d’une résistance R,
- en retard de/2 sur la tension dans le cas d’une self
- et en avance de /2 dans le cas d’une capacité.
139
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
Figure VI. 6 .a
x1 A1 cos t 1
t +
t +
x2 A2 cos t 2
M1
x A un instant t, ces vibrations peuvent
O A1 A2 être représentées respectivement, par
t +
A
les vecteurs OA1 et OA 2 . Ces derniers
représentent les projections sur ox
des vecteurs OM 1 et OM 2 tournant à
la même vitesse .
Figure VI. 6.b
x = x 1 + x 2 (19)
140
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
Règle de Fresnel.
Exercice VI. 1. : Effectuer par la méthode de Fresnel, la somme des grandeurs sinusoïdales :
x1 3sin t x2 4 sin t
2
Solution VI.1.
V
x1 V1 : V1 3 cm,
1 Ox,V1 0 V2 4cm
t
D’où , x x1 x2 5 sin t 0.3 x 5sin 2 0,15
T
Impédance et déphasage.
i (t ) I M cos t
(21)
La d.d.p aux bornes d’un circuit parcouru par un tel courant devient alors :
u(t ) U M cos t
(22)
141
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
U M R I M et = 0 (23)
UM
O IM x
(a) (b)
Figures VI. 7
O 2
IM x
(a) (b)
Figures VI. 8
En considérant les valeurs efficaces, on obtient :
U L I = Z I soit Z L (25)
142
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
i (t ) I M cos t
La d.d.p aux bornes du condensateur de capacité C est donnée par la loi d’Ohm :
1
u (t )
i dt
C
I I
D’où : U M cos ( t ) M sin ( t ) M cos t (26)
C C 2
A partir de l’équation (26), on obtient :
1
UM IM et =- (27)
C 2
C
O
IM x
(b)
(a)
UM
Figures VI. 9
1 1
U I= Z I soit Z (28)
C C
N.B : Les signes des déphasages des expressions (24) et (27) ont changé par
rapport à ceux des des expressions (17) et (18), l’origine des phases n’étant plus
la même. Cependant quelque soit le choix de cette origine, le courant est toujours:
- en phase avec la tension dans le cas d’une résistance R,
- en retard de/2 sur la tension dans le cas d’une self
- et en avance de /2 dans le cas d’une capacité.
di 1
u( t ) R i L i dt avec i (t ) I M cos t
dt C
Sachant que :
uM uP R i RI M cos t
143
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
di
uP uQ L L I M cos ( t )
dt 2
1 IM
uQ u N i dt cos ( t )
C C 2
Q
IM
C
N
R L C
M P Q N
L IM
M R IM P IM x
(a) (b)
Figures VI. 10
1 1 1
UM R 2 L 2
I M et tg L (30)
C R C
Si on pose UM Z IM
1
Z R 2 L 2
(31)
C
Remarques : 1°) Dans la méthode de Fresnel, les valeurs efficaces des grandeurs
sinusoïdales, tension u (t), courant i (t), flux (t), etc. sont représentées par des vecteurs U ,
I , ..etc.. On peut leur appliquer les règles de l’addition vectorielle. Par exemple, en ce qui
concerne les courants, la loi des nœuds de Kirchhoff (voir exercice VI. 13 : Méthode des trois
ampèremètres).
144
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
1
u( t ) R i i dt avec i (t ) I M cos t
C
Les lois, relatives aux associations des résistances en courants continus énoncées
au chapitre III, restent valables en courants sinusoïdaux lorsqu’on utilise les
impédances complexes.
3.1. Impédances montées en série.
La figure ci-contre montre que : M N
A Z1 Z2 Z3 B
U U AB U AM U MN U NB
U Z I Z1 I Z 2 I Z 3 I Z1 Z 2 Z 3 I
Dans le cas de n impédances, on obtient :
n
(32)
Z eq Zi
i 1
145
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
U Z I Z1 I 1 Z 2 I 2 Z 3 I 3 A Z2 B
1 1 1
D’où, I U
Z1 Z 2 Z3
Figure VI. 12
Dans le cas de n impédances, on obtient
1 1 1 U 1 n
1
I U ... (33)
Z1 Z 2 Zn Z eq Z eq i 1 Z i
Exercice IV.3 R C
A C
Déterminer l’impédance Z AB équivalente au
circuit alimenté par la tension u(t) et représenté
sur la figure ci-contre.
A.N : R = 1 k C = 1 F, f = 5 kHz
R C
Solution IV.3.
Z AB Z AC Z CB
1 1 jC R R B
avec: Z AC R et Z CB
jC jC 1 jC R
1 jC R R
D’où : Z AB
jC 1 jC R
jC 1 jC R R 1 jC R
Soit : Z AB 2
2
C 1 RC
1 1 2
R C
Finalement, on trouve après calculs : Z AB R 1 2
j 2
1 RC C 1 RC
R L C
3.3. Etude du circuit R, L, C série : Résonance. M P Q N
146
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
j
Les trois impédances : Z 1 R , Z 2 j L et Z3 étant montées en
C
série, la formule (32 ) donne :
j 1
Z R jL soit Z R j L (34)
C C
ou sous forme polaire
1 1 1
Z Z ej avec, Z R 2 L 2
et tg L (35)
C R C
Où représente le déphasage entre la tension
1
La pulsation a pour valeur: 0 (37)
LC
U/R
Intensité efficace
Impédance Z
0 0
Pulsation ou fréquence Pulsation ou fréquence
(a) (b)
Figures VI. 14
147
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
Exercice VI. 4. On considère un circuit R, L, C monté en série (figure VI.13) et soumis à une
d.d.p
u t U 2 sin t .
On donne : U = 2 volts, L = 0,4 mH, C = 400 pF, R = 5 .
1°) Calculer la pulsation propre o du circuit, sa fréquence propre fo et la valeur maximale
du courant Io qui parcourt le circuit à la résonance.
2°) Trouver les valeurs des tensions UoL et UoC , mesurées à la résonance, aux bornes de la
self et de la capacité. En déduire le coefficient de surtension ou facteur de qualité du circuit :
U oL
Q
U
Solution VI. 4. 1°) La pulsation propre du circuit est calculée à partir de l’expression (37)
1 U
0 f0 0 Io (a)
LC 2 R
U
U o ,L L o I o soit avec (a) U o ,L L o = 400 volts
R
U oL L o
Q soit Q = 200
U R
A la résonance la tension aux bornes de la self UoL est multipliée par un facteur Q = 200 : il
en résulte une surtension. Il en est de même de la tension aux bornes du condensateur :
UoC = 400 volts. La courbe, qui représente la variation du courant en fonction de la
fréquence (figure VI.14. a), est d’autant plus aigue que le facteur de qualité Q est grand
1 1 (38) C
jC
Z R jL
148
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
j L
Z (39)
1 LC 2
Z est une réactance pure et le circuit se comporte comme :
- une self si < o
- une capacité si > o
U
I
Z
s’annule, d’où le nom de "circuit bouchon" donné à ce montage. Le phénomène ainsi
observé est appelé "antirésonance".
Dans une construction de Fresnel, les courants qui circulent respectivement dans
la self et le condensateur sont égaux et opposés : leur somme est nulle. Leurs
intensités sont plus importantes que l’intensité totale du circuit : on dit alors qu’il y
a un phénomène de surintensité.
L’expression (41) montre que p(t) est la somme d’un terme constant et d’un terme
variable à fréquence double de la fréquence de la tension d’excitation. La puissance
varie au cours du temps.
T
1
P
T
0
p ( t ) dt (42)
149
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
T T
1 1
donne avec (41), P UI cos
T
0
dt UI
T cos 2t dt
0
(43)
P U I cos (44)
4. 3. Puissance active.
Elle désigne la puissance effective liée à l’énergie électrique qui peut être convertie
par le récepteur sous une autre forme d’énergie (mécanique, calorifique etc..). Elle
est mesurée en watt (W) et son expression en courant sinusoïdal est donnée par
l’équation (44), soit :
P U I cos
Q U I sin (45)
Puissance réactive dans le cas d’une self pure : Dans ce cas à une tension
u (t ) U M cos ( t )
correspond un courant d’intensité
i (t ) I M cos ( t )
2
La puissance instantanée qui est fournie à la self s’écrit alors :
p (t ) UI sin (2 t )
150
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
T /4 IM
di L IM 2 courant i(t)
W u i dt iL dt L I2
0 0
dt 2 T/4 T/2 3T/4 T t
tension v(t)
L’échange d’énergie entre la self et le réseau fait circuler dans le circuit un courant
réactif I tel que :
Q U I sin
Un comportement similaire est observé dans le cas d’un condensateur, sauf que
l’énergie emmagasinée par ce dernier est une énergie électrostatique.
Considérons un circuit qui comporte une résistance pure R alimentée par une
tension
u (t ) U M cos ( t )
UI
p (t ) UI cos2 ( t )
2
1 cos 2 t
La puissance moyenne est :
T
UI
P ( 1 cos 2 t ) dt U I
T 0 Puissance P(t)
151
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
4. 5. Puissance apparente.
Les puissances active, réactive et apparente sont reliées entre elles par les
expressions suivantes:
P UI cos S cos S 2 P 2 Q 2
P (47)
cos
Q UI sin S sin S
* *
Calculons le produit u .i où i est l’expression conjuguée de i ( t ) .
1
P U I cos Re u. i * (50)
2
P Re U . I *
152
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
5. FACTEUR DE PUISSANCE.
La puissance, consommée par une charge en courant alternatif, dépend du facteur
de puissance cos introduit par la charge.
Or l’énergie électrique, produite dans des centrales électriques par un fournisseur
d’électricité5, est transportée dans une ligne pour être fournie aux clients. Le client
ne paie au fournisseur que l’énergie qui correspond à la puissance
P U I cos
qu’il a consommée. Cette puissance est inférieure à celle qui lui a été livrée à la
sortie de la centrale électrique. La différence P, qui correspond aux pertes dans la
ligne, est à la charge du fournisseur.
P R I2
P2
P R (53)
U 2 cos2
La puissance perdue dans la ligne par effet Joule est inversement proportionnelle
au facteur de puissance. Le fournisseur est d’autant plus lésé que ce facteur est
faible, c’est la raison pour laquelle il pénalise le client dès que le facteur de
puissance est inférieur à 0,8. Pour éviter ces pénalités, les industriels relèvent le
facteur de puissance de leurs installations électriques à l’aide de condensateurs
conçus à cet effet (Exercice VI. 16).
Solution VI. 5.
1°) A partir de l’expression (50) qui donne les pertes
2
P
P R 2 2
U cos
on a, avec U1 = 220 volts et les conditions de ce premier cas,
5
En Algérie, le fournisseur d’électricité est la SONELGAZ.
153
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
2 2 2 2
U1 cos P U1 cos
R1 2
P1 et avec P1 , il vient R1
= 0,184
P 2 2P
Calcul de la section S1 du fil de ligne et de la masse m1 de cuivre utilisée :
l l
R1 S1 =1,74cm2 m1 M S1 l = 3122 kg
S1 R1
2°) Avec U2 = 5500 volts et les conditions de ce deuxième cas, on a :
2 2
5 U 2 cos
R2 =11,5 S2 = 2,78 mm2 m2 = 49 kg
100 P
On utilise 64 fois moins de cuivre, en moyenne tension 5.500 volts, pour transporter la
même puissance qu’en basse tension 220 volts avec 10 fois moins de pertes.
Ces pertes sont encore réduites si le fournisseur oblige le client à augmenter le facteur de
puissance de son installation.
L’énergie électrique est produite dans des centrales électriques par des alternateurs en
moyenne tension (MT), 5500 - 11000 volts.
Elle est ensuite transportée dans des lignes sous hautes ou très hautes tensions 60 kV, 220
kV. puis abaissée en MT6 et consommée en basses tensions (BT) 220 - 380 volts
A chaque fois que l’on veut élever ou abaisser la tension électrique, on utilise des
transformateurs. Une étude très simplifiée du transformateur est proposée sous forme
d’exercice (Exercice VI. 10)
6
L’USTHB achète l’énergie électrique en MT 30 000 volts puis elle est abaissée pour être utilisée en BT à 220-
380 V
154
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
Annexe 3
Courants triphasés
1.1. Définitions :
Un système de tensions (ou courants) est triphasé et équilibré s’il est composé de trois
tensions (ou courants)
sinusoïdales
de même amplitude
de même fréquence
et déphasées les unes par rapport aux autres de 2/3
1 Considérons :
- trois bobines identiques dont les axes sont
fixes, décalés, l’un par rapport à l’autre, de
2/3 et placés comme l’indique la figure 1.
B - et un champ magnétique B , uniforme et
constant, tournant, autour de O, à la vitesse
angulaire constante .
Les flux magnétiques traversant chaque
O bobine, sont respectivement :
3
2
1 B S cos t
Figure 1. 2
2 B S cos t (1)
3
4
3 B S cos t
3
S est la surface totale des N spires d’une bobine.
155
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
1 3 2
Aux
. bornes des bobines apparais-
sent trois forces électromotrices
sinusoïdales, de même amplitude
EM E 2,
de même fréquence et déphasées
de 2/3.
Figure 2.
Elles constituent un système
triphasé.
E est la valeur efficace de ces
forces électromotrices.
Z 1 = Z 2 = Z 3 = Z
i1 I 2 sin t
2
i2 I 2 sin t (3)
3
4
i3 I 2 sin t
3
Ces trois courants forment, eux aussi, un système triphasé équilibré. Les tensions v1, v2,
v3, aux bornes de chaque impédance, constituent un système de tensions triphasé.
156
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
Les deux charges triphasées, des figures 3 sont identiques. Elles sont montées en étoile.
2
2
3
Figures 3.
Les trois entrées 1, 2 et 3 des impédances sont respectivement reliées aux trois fils de ligne
1, 2 et 3 , et les trois sorties, reliées entre elles, forment le neutre.
Remarque : Si les trois impédances sont identiques, la charge est équilibrée et les trois courants dans
les lignes sont égaux, les formules (3) montrent que :i 1 + i 2 + i 3 = 0. Le fil neutre n’est plus
nécessaire et peut être supprimé.
1 1
V1
+
direct inverse
I1
I3 3 2 2 3
V3 I2 V2
Figures 4.
Le premier système représente les 3 tensions et le second les courants qui leur
correspondent.
Le système triphasé est direct si les 3 vecteurs se suivent dans le sens positif. Le système
est inverse dans le cas contraire
157
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
forment un système triphasé équilibré en avance de /6 sur le système de tensions simples
V1 , V2 , V3
U1
En effet : V1
I1
u1 v1 v 2 U 1 V1 V2
u2 v 2 v 3 U 2 V2 V 3 I3 U2
u 3 v 3 v1 U 3 V3 V1 V3 I2 V2
U 2V cos U V 3 (4)
6
Dans le montage étoile le courant dans la ligne est égal au courant dans la phase
I1
J1
J3
I2 J2
I3
Figures 6.
Lorsque la charge est montée en triangle, les lois de Kirchhoff permettent d’écrire :
I1 J1 J 3
I 2 J 2 J1
I3 J3 J2
158
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
U1
J1
I3 U3
I1
J3 U1
U2
U3 I2 U2
J2
Figures 7.
La figure 7 montre que les courants I dans les lignes forment un système triphasé équilibré
déphasé de 30° par rapport au système des courants J. On a :
I 2 J cos I J 3 (5)
6
Remarques :
3. Puissances en triphasé.
Que le système soit équilibré ou déséquilibré, la puissance active consommée par une
charge triphasée est :
T
1
P
T v
0
1 1i v 2 i2 v 3 i3 dt
Lorsque la charge est équilibrée et montée en étoile, les puissances instantanées dans
chaque phase sont 7:
2 2 4
p2 VM I M cos t cos t = V I cos V I cos 2 t
3 3 3
4 4 2
p3 VM I M cos t cos t = V I cos V I cos 2 t
3 3 3
7
Le réseau est supposé équilibré.
159
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
Cette puissance est constante, alors qu’en monophasé elle varie en fonction du temps.
Lorsque le système est équilibré, que la charge soit montée en étoile ou en triangle, la
puissance active consommée est :
P 3 U I cos (6)
Q 3 U I sin (7)
Et la puissance apparente :
S 3 U I (8)
Les systèmes triphasés présentent de nombreux avantages par rapport aux systèmes
monophasés.
- Avec une même masse de cuivre, l’énergie transportée en triphasé est supérieure à
celle qui serait transportée en monophasé.
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Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
Exercices : Chapitre VI
Exercice VI. 6. Une résistance pure R est parcourue par un courant électrique continu
d‘intensité I.
1°) Calculer la puissance P dissipée, par effet joule, dans cette résistance.
2°) Cette même résistance R est à présent parcourue par un courant sinusoïdal :
i t I M sin t
Trouver l’expression du courant I qui dissiperait la même puissance P dans la même
résistance. P est la valeur moyenne de la puissance instantanée p (t) calculée sur une
période ( Equation 35).
I est, par définition, la valeur efficace du courant i (t).
Exercice VI. 7.
On veut mesurer le coefficient de qualité R L
L A M
Q
R
d’une bobine à l’aide du montage représenté Vo C V
sur la figure, L désigne la self de la bobine et
R sa résistance. C est un condensateur de B N
capacité variable et e un générateur de
courant alternatif.
Deux voltmètres, l’un placé aux bornes de la source entre A et B et l’autre branché entre M
et N, indiquent respectivement les tensions Vo et V.
1°) Calculer le rapport V/Vo .
2°) Pour quelle valeur de C ce rapport est-il égal à Q ?
3°) Pour détecter la résonance on mesure à l’aide de deux voltmètres de résistance infinie.
On règle C de façon que V soit maximal et on pose Q ’ = VMax/Vo . Quelle erreur commet-
on en utilisant ce procédé ?
A.N. Vo = 10 mV VMax = 5 V
Exercice VI.8.
Soient les circuits représentés par les figures ci-dessous :
r L
2
R
A B
A L B
C
2
C
Fig. 2.
Fig. 1.
'
1°) Déterminer les pulsations 0 et 0 pour lesquelles les admittances des circuits des
figures 1 et 2 deviennent réelles respectivement.
1°) Montrer que ’o s’exprime en fonction de o On mettra ’o sous la forme :
1
'0 0 1 k 2
'0
Calculer pour
0
161
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
M
M M
Rx Re rx
P
Z1 = Zx Z2 Lx
Cx Ce A D B
A D B A D B
Re
Z4 Z3 Q
P Q Ce
N (a) N
(b) N (c)
G G G
u1 t U 1 2 sin t
162
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
1°) Pourquoi le circuit magnétique est-il feuilleté ? Montrer que (t) et e2(t) sont des
grandeurs sinusoïdales de même fréquence que u1(t).
2°) On part du flux magnétique (t) qui circule dans le circuit magnétique. Chaque spire
de l’un ou l’autre des deux enroulements est le siège d’une f.e.m induite. Ecrire, à partir de
la loi de Lenz, les f.e.m induites e1(t) et e2(t) dans chaque enroulement.
On désigne par R1 et R2 les résistances des enroulements et u2(t) la d.d.p aux bornes du
secondaire. Exprimer, pour chacun des enroulement N1 et N2 , les d.d.p :
u1(t) en fonction de N1 , R1 et i1,
u2(t) en fonction de N2 , R2 et i2.
3°) On néglige, en première approximation, les résistances R1 et R2 des enroulements.
Montrer que, dans ce cas, le rapport des valeurs efficaces est tel que :
U 2 N2 N2
où est le rapport de transformation du transformateur.
U 1 N1 N1
Représenter, sur un diagramme de Fresnel, les vecteurs E1 , E 2 , U 1 , U 2 après avoir porté
à l’origine des phases .
N.B : Dans cette étude, nous avons négligé les résistances des enroulements, les fuites magnétiques et les pertes
dans le fer (circuit magnétique).
Exercice VI.11. Un solénoïde portant n spires par mètre est considéré comme infiniment
long. Au centre se trouve une spire circulaire, de rayon a , tendue par deux fils dans le
prolongement du diamètre vertical de la spire, dont la constante de torsion est C.
On donne n = 1000, a = 1 cm
1°) Calculer l’inductance mutuelle M des deux circuits quand la normale au plan de la
spire fait un angle avec l’axe du solénoïde. Quelle est la valeur maximale Mo de M ?
2°) Dans sa position initiale, la torsion du fil est nulle, la spire est telle que son axe est
perpendiculaire à celui du solénoïde. On fait passer dans la spire et le solénoïde le même
courant continu I. Calculer l’angle des axes des deux circuits à l’équilibre. Calculer la
constante de torsion du fil pour que, avec I = 1 A, on ait = 30°.
Dans tout ce qui suit La période des courants électriques T est considérée comme très
petite devant celle de la spire.
3°) On envoie dans le solénoïde un courant i = IM sin (t ) et dans la spire un courant
i ‘ = I’M sin (t – ). Calculer le couple moyen exercé sur la spire dont l’axe fait un angle
avec celui du solénoïde. Exprimer ce couple en fonction de I, I ’ et Mo .
4°) on envoie dans le solénoïde et la spire d’axes initialement perpendiculaires, le même
courant de pulsation et d’intensité efficace I. Calculer l’angle des axes correspondant
à l’équilibre pour un courant i = 1 A.
163
Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
de courant alternatif, par la méthode des trois ampèremètres. Le montage est représenté sur
la figure ci-contre.
1°) Exprimer P en fonction de la résistance I1 I2
A1 A2
R et des indications des trois ampèremètres,
I3
en utilisant une méthode graphique.
2°) Retrouver cette expression par le calcul en R
utilisant la notation complexe. Z
A.N. I1 = 17 A, I2 = 12 A, I3 = 8 A,
A3
R = 10 ,
1 dM
i1 i2
C d
i 1
i
i2
n
B R i 2
Z u
i1
Cet équipage est solidaire d’une aiguille qui se déplace devant un cadran gradué en watts.
La bobine fixe est montée en série avec la charge Z , elle est appelée pour cette raison
‘’bobine intensité’’ ou ‘’ bobine gros fil’’. La bobine mobile, en série avec une grande
résistance R, placée en dérivation, comme un voltmètre, aux bornes de Z. C’est la ‘’bobine
tension ‘’ ou ‘’bobine fil fin’’ . Un wattmètre électrodynamique comporte donc quatre bornes.
Montrer que la déviation est proportionnelle à la puissance consommée par Z.
On négligera la self L2 de la bobine tension et le coefficient d’induction mutuelle M des deux
bobines.
Exercice VI.15.
On veut mesurer, à l’aide d’un oscilloscope, la puissance P consommée, en courant
alternatif, par une charge Z.
A cet effet, on place en série Z et une capacité C, l’ensemble est alimenté par une tension
alternative v = VM cos (f t ). Les tensions prélevées aux bornes de Z et de C sont
respectivement appliquées aux entrées X et Y d’un oscilloscope.
Montrer que l’aire de l’oscillogramme est proportionnelle à la puissance P . Aucun courant
n’est dérivé par l’oscilloscope.
8
Voir Exercice IV.6.
164
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Licence de Physique S2: Electricité Ch VI : Le courant alternatif
Annexe 4
N.B 1°) Dans ce tableau, les dimensions de chaque grandeur sont calculées à partir d’une loi connue où
interviennent des grandeurs dont les dimensions ont été précédemment définies.
2°) L’unité de mesure d’une grandeur physique s’écrit toujours avec une lettre minuscule : coulomb, mètre,
seconde, hertz, ampère etc...
166
Licence de Physique S2: Electricité Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE.
[1] Alonso M., Finn, E.J. “Physique générale T. 2 : Champs et Ondes” , Inter Editions Paris
1977
[5] Caubarrere J.L., Fourny J., Ladjouze H., “Électricité et Ondes : Ed OPU Alger 1990.
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Physique’’ 2012.
[7] Cessac J , Tréherne G Physique 1ère C, Ed. Fernand Nathan Paris 1966.
[9] Maalem M.S., “Électricité (T.1 & 3), Exercices Corrigés avec Rappel de Cours : Ed. MMS
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[11] Ravaillé M. : Electrostatique & Electrocinétique Editions J.B. Baillère Paris 1964.
[12] Séguin M., Descheneau J., Tardif B. : Electricité & magnétisme Editions du Renouveau
pédagogique 2010.
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