S’exprimant vendredi à Saly, à l’ouverture d’un atelier de restitution des travaux du comité de
suivi et d’évaluation des questions liées à la facturation des services maritimes, Mamadou
Ndione directeur général du Cosec , a fait noté qu’au-delà de ce constat, il est apparu que
certains opérateurs maritimes appliquent des augmentations sur leurs tarifications. Cette
volatilité des taux, conjuguée au flot de surcharges et autres augmentations générales de
taux, décidées par les armateurs, rend les tarifs de la ligne régulière peu lisible et ne permet
pas à l’opérateur économique de déterminer, de façon précise et sur un long terme, ses
charges.
‘’Le Sénégal n’échappe pas à ce constat, puisque le port de Dakar est aujourd’hui le théâtre
de pratiques tarifaires’’, a-t-on lu dans le même document rendu public lors du démarrage de
cet atelier de deux jours qui permettra de restituer les travaux du sous-comité scientifique qui
a mené une étude et produit un rapport sur les tarifications des services portuaires au
Sénégal.
Il s’agira aussi de proposer des solutions relatives aux disfonctionnements engendrés par
cette situation. Ainsi, au sortir de la rencontre, un consensus devra être dégagé et des
‘’mesures correctives multiformes et urgentes’’ à mettre en œuvre seront arrêtées.
Selon Mamadou Ndione, la complexité du maritime est à la dimension du vaste tour de table
des acteurs.
C’est cela qui fait à la fois son charme et les enjeux connexes dérivant sur l’ensemble du
tissu économique et social. Concluant son propos, il a déclaré que les participants à cet
atelier peuvent être assurés de l’implication du Cosec à leurs côtés dans l’intérêt des
chargeurs producteurs et exportateurs agissant dans des segments essentiels pour ne pas
dire vitaux de l’économie sénégalaise.
‘’Le Cosec peut être vu comme un outil d’aide à plus de résilience de notre économie,
conformément à la vision du Chef de l’Etat’’, a soutenu M. Ndione, rappelant le Cosec joue
un rôle de mise en synergie des acteurs pour qu’au sortir d’une réflexion collective, aider à
mieux s’accorder autour de l’essentiel.
‘’La mainmise des compagnies étrangères sur le marché africain, en l’absence de flotte
africaine, entrainent ainsi la double tarification du fret, le manque de compétitivité de nos
port, l’absence de structure de régulation et de contrôle, sont autant de facteurs qui
justifient notre manque de maitrise des taux de fret appliqués qui font l’objet d’augmentation
par certains opérateurs maritimes, en violation flagrante de certaines dispositions
réglementaires en vigueur au Sénégal’’, a relevé M. Diop.
9.Evolution du marché
Depuis plus d’une décennie, le Sénégal présente des atouts remarquables dans
le continent africain. Il s’agit notamment d’une stabilité politique, d’une visibilité
démocratique et d’une croissance continue de l'ordre de 5% par an depuis 1994
avec
une tendance à 6% durant les 2-3 dernières années, dans le respect des grands
équilibres (inflation annuelle comprise entre 0 et 2%, déficit budgétaire contenu à 1
à
2% du PIB) ce qui fait du Sénégal le pays le plus performant de l'Union Economique
et Monétaire de l'Ouest Africain (UEMOA), répondant à la quasi-totalité des critères
de convergence. Le PIB atteint désormais 7,6 Md Dollars, soit plus de 700 USD par
habitant.
Sans oublier un programme de libéralisation de l'économie et de privatisation
presque achevé : mise en place d'une agence de promotion des investissements
(APIX) en 2000, nouveau code des investissements, privatisation des filières « coton
»
et « arachide ».
Par ailleurs, ce pays est marqué par un remarquable désendettement extérieur,
porté par l'initiative pour les pays pauvres très endettés (PTE) qui a atteint son
point
d'achèvement en 2004 et a vu la France consentir à une annulation de dette de près
de 250 M en novembre 2004, relayée par l'annulation de la dette multilatérale fin
2005.
Enfin une proximité géographique, linguistique et culturelle avec le Maroc qui
facilite l'insertion des opérateurs marocains , dans un climat cependant de plus en
plus concurrentiel, avec la montée en puissance de nombreux acteurs émergents
(Chine, Inde, France, Moyen Orient, Afrique du Sud et Afrique de l'Ouest).
Depuis janvier 2005, les autorités sénégalaises ont lancé une stratégie de
croissance accélérée qui vise un objectif de croissance de 7 à 8% par an et dont la
finalisation est attendue au second 2006 pour une mise en oeuvre à partir de 2007.
Cette stratégie volontariste fixe un horizon, 2015, et une ambition, un Sénégal
émergent. Les autorités se lancent un défi à elles-mêmes en déclarant vouloir, avec
cette stratégie, transformer l'actuel environnement des affaires, encore trop souvent
difficile, en un environnement des affaires de classe internationale.
C'est aussi dans ce cadre que plusieurs des grands travaux annoncés depuis
2000 vont commencer à voir le jour concrètement : infrastructures urbaines et
hôtels
pour l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI), qui est prévue fin 2007,
démarrage en 2006-2007 des travaux de l'autoroute, de la plate forme industrielle
de
Diamniadio et du futur aéroport.
C'est donc dans un environnement en mouvement que peuvent se développer
les échanges avec le Sénégal, et ce d'autant que ce pays est un véritable point
d'entrée
pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest, du fait de son positionnement géographique
et de son implication dans les structures régionales et africaines : l'Union
Economique et Monétaire de l'Ouest Africain (UEMOA), la Communauté
Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Nouveau Partenariat
pour le Développement de l'Afrique (NEPAD) et l'Union Africaine (UA).
Parmi les secteurs porteurs, on peut relever notamment les grappes de la
stratégie de croissance accélérée, l'agro industrie, les NTIC, le tourisme et
l'artisanat
haute de gamme, la pêche, le textile/habillement, mais aussi les mines (au-delà des
phosphates, il y a en effet l'important gisement de fer de Falémé au Sud-est du pays)
et les infrastructures (transports, télécoms, environnement) dont le développement
est nécessaire pour soutenir la SCA, et aussi l'environnement et l'énergie.
10.Liberté d’échange commerciale
Sans disposer de ressources naturelles très importantes, le pays réalise une assez bonne
performance avec des échanges qui représentent plus de 75 % du PIB en moyenne entre
2011 et 2015 ; la tendance est stable ces dernières années. Cette situation peut être
interprétée comme plutôt favorable en particulier depuis 2011, dans la mesure elle évite
à l’économie une trop forte volatilité due aux cours des matières premières et des
devises. L’économie peut compter également sur une certaine diversification dans la
structure des échanges et sur l’existence d’un marché intérieur assez résilient.
L’essentiel des exportations de biens (90 %) s’appuie sur des produits non transformés ou
très peu transformés. Les principaux produits exportés sont les produits de la pêche, le
phosphate, le pétrole brut et un peu d’or. En pointe des exportations, les produits de la
pêche bénéficient depuis plusieurs années d'une modernisation des équipements
portuaires et d'une industrie agro-alimentaire émergente. Les résultats sont
suffisamment spectaculaires pour être soulignés : en 2015, le Sénégal a multiplié par
deux la valeur de ses exportations de produits halieutiques et d’huile brute d’arachide,
par cinq celle du sésame, quadruplé celle des exportations de minerais, et multiplié par
trente les expéditions de graines d’arachide, de 1,177 Md à 31,155 MdFCFA. Le secteur
de l’arachide est en restructuration et l’extraction de minerais profite essentiellement de
la dynamique de la production aurifère.
11.Infrastructure
Le Plan Sénégal Emergent (PSE) et le Plan d’Actions Prioritaire (PAP), sa déclinaison
opérationnelle, prévoient un programme ambitieux d’infrastructures, en particulier dans
les domaines des transports, de l’énergie, de l’eau, de la santé et de l’éducation, tant sur
financement public interne et externe que dans le cadre de partenariats public privé
(PPP).
Cette politique s’appuie sur la volonté de promouvoir les investissements privés nationaux
et surtout internationaux. Les retards importants dans ce domaine ont limité les
potentialités de l’économie sénégalaise et empêché le pays de se doter d’un secteur public-
privé dynamique. C’est le principal frein à la définition d’une croissance plus vigoureuse,
plus stable et véritablement créatrice d’emplois à terme. Une meilleure maîtrise du coût
des facteurs au niveau du transport, aurait des effets distributifs directs sur les agents
économiques. Le pays a choisi, dans le cadre de cette nouvelle politique, de réaliser
notamment des projets d’infrastructures suivant des schémas de partenariat public -privé.
L’allègement des procédures de passation de marchés qui constitue l’un des objectifs du
CMP de 2014 provient notamment du relèvement de leur seuils d’application ainsi que des
seuils de contrôle a priori. La principale innovation du CMP de 2014 réside dans la
possibilité de passer par entente directe un marché public avec une entreprise qui fait une
offre spontanée pour un projet d’au moins 50 Md FCFA. A condition que celle-ci apporte
le financement intégral de ce montant en conformité avec les règles d’endettement du
Sénégal, et qu’elle s’engage lorsqu’elle est étrangère, à sous-traiter aux nationaux au
moins 10 % du montant du marché et définit le cas échéant, des modalités de transfert de
compétences et de connaissances.
La nouvelle loi qui étend les missions qui peuvent être confiées à l’opérateur privé peut
désormais comprendre, outre la transformation d’ouvrages ou biens existants ainsi que la
gestion (et non l’exploitation). Elle s’applique « à tous les secteurs de la vie économique
et sociale, à l’exception des secteurs soumis à une réglementation particulière, notamment
les secteurs de l’énergie, des mines et des télécommunications ».
Le Sénégal, en se classant à la 11e place africaine, fait partie des quatre pays avec
l’Éthiopie, la Tanzanie et l’Ouganda qui ont amélioré leur performance pendant
cinq années consécutives.
Sur le plan mondial, la Suisse est la 1ère économie la plus compétitive, suivie des
États-Unis (2e), de Singapour (3e), des Pays-Bas (4e) et de l’Allemagne (5e). Le reste
du top 10 est composé respectivement de Hong Kong, de la Suède, du Royaume-Uni,
du Japon et de la Finlande.
En Afrique, le classement des dix économies les plus compétitives reste dominé par
l’Ile Maurice 45e mondial, suivie du Rwanda (58e), de l’Afrique du Sud (61e), du
Botswana (63e), du Maroc (71e), de l’Algérie (86e), de la Namibie (90e), du Kenya
(91e), de la Tunisie (95e) et de l’Égypte (100e).
La liberté d'établissement
Il y a une grande liberté d'investissement au Sénégal dans tous les secteurs:
agrobusiness, textile, nouvelles technologies, pêche, tourisme, mines. Les
entreprises et investisseurs étrangers ont les mêmes possibilités.
La réglementation concernant les prises de participation
Les étrangers peuvent être propriétaires de 100% d'une entreprise.
Les obligations de déclaration
L'agence de promotion des investissements étrangers dans le pays permet de
s'informer sur les autorisations nécessaires à l'implantation.
L'organisme auprès duquel déclarer l'investissement
Agence de promotion des investissements du Sénégal
14. La réglementation
Les activités liées au secteur de la Marine Marchande étaient, jusque là , régies par la
loi n° 62-32 du 22 mars 1962 portant Code de la Marine Marchande. Pour
l’application de cette loi, près d’une vingtaine de décrets ont été pris. D’où une
dispersion préjudiciable à une bonne application de la réglementation maritime par
l’administration elle-même et aux usagers. Ce qui ne milite pas en faveur d’une bonne
distribution de la mission de notre administration et des principes de bonne
gouvernance qui exigent une action de proximité de nature à mieux rapprocher
l’administration et les usagers du service public. Cette réglementation, datant pour
l’essentiel des premières années de l’accession de notre pays à la souveraineté
internationale, va bientôt entamer ses quarante années d’existence. C’est donc dire
qu’elle a besoin d’un « toilettage » en vue de son adaptation à l’évolution
technologique, à l’environnement maritime international et, d’une manière générale,
à la formation économique et sociale du Sénégal d’aujourd’hui : un pays intégré dans
le commerce mondial mais soucieux d’affirmer ses spécificités socio-économiques
dans une législation moderne. C’est ce souci qui est à l’origine de l’abrogation et du
remplacement de la loi n°62-32 du 22 mars 1962 par la présente loi portant Code de
la Marine Marchande. Dans le respect de la tradition législative sénégalaise, tous les
articles du Code possèdent un titre. Par ailleurs, le Code lui-même procède à un
regroupement harmonieux des matières composant les activités maritimes dans le
but d’en faciliter la consultation. Quant au fond, les axes suivants constituent la
trame de la réforme juridique : Adaptation de notre législation aux évolutions
internationales du droit maritime. La mondialisation des activités économiques
commande de ne pas se singulariser sur le plan des rapports économiques
internationaux. Pour cette raison, le Gouvernement du Sénégal a déjà signé plusieurs
Conventions Internationales touchant à divers aspects de l’activité maritime,
notamment la pollution maritime, la sécurité maritime, le jaugeage des navires, les
normes de formation des gens de mer ... La plupart de ces Conventions sont
aujourd’hui ratifiées. Il convient donc d’en tenir compte pour éviter les dysharmonies
entre cette réglementation internationale et les normes nationales devenues
obsolètes en grande partie. Pour cette raison, les Transports maritimes, les
Assurances Maritimes, les Ventes Maritimes, les Auxiliaires du Transport , les
Privilèges et Hypothèques, les Saisies et Vente de navires ... font l’objet de dispositions
plus modernes et mieux adaptées aux exigences actuelles. Prise en compte des
spécificités des activités maritimes sénégalaises Le Sénégal, comme la plupart des
pays en développement, se caractérise par une structure économique duale . D’une
part, un secteur moderne relativement bien agencé, d’autre part un secteur interlope
dont les acteurs agissent souvent en marge de la réglementation. Les activités
maritimes n’échappent pas à cette structuration duale. Ainsi, les conflits entre pêche
industrielle et pêche artisanale, l’insécurité dans le domaine du transport de
passagers et de marchandises, les conditions de placement et de travail des marins, la
configuration des navires... justifient le renvoi, par la présente loi aux Autorités
Maritimes pour les réglementations spécifiques en vue de compléter utilement la loi.
Par ailleurs, en ce qui concerne les activités d’expertise, la présente loi privilégie le
faire faire des sociétés de classification et des experts. Ainsi, il est substitué aux
anciennes dispositions qui ne reconnaissent que trois sociétés, la possibilité de faire
appel à un plus grand nombre de compétences. De même, pour préserver les acquis
en matière fiscale, la présente loi maintient la dispense totale des pirogues de pêche
artisanale de l’obligation d’immatriculation. Réaménagement du droit pénal de la
mer et du contentieux maritime Le régime disciplinaire et pénal du Code de 1962
nécessitait un réaménagement total dans le sens de sa modernisation. Ainsi, les
questions liées au respect des droits de la défense (voies de recours contre les
sanctions disciplinaires - conseil de discipline), les infractions nouvelles issues des
impératifs de protection des personnes et des biens (sécurité) de la nature et de
l’environnement (pollution marine) figurent dans la présente loi. En matière de
contentieux, les particularités liées au commerce maritime exigent des modes de
règlement modernes et adaptés à la réalité du monde maritime. Pour cette raison,
certaines règles de compétence ont été précisées et surtout la possibilité de recourir à
l’arbitrage a été affirmée. Une des dernières, et non des moindres idées de la réforme
introduites par la présente loi, est de privilégier la concertation par la mise en place
d’un Conseil Supérieur de la Marine Marchande présidé par le Ministre chargé de la
Marine Marchande, avec la participation du Ministre des Forces Armées qui
interviendront à titre consultatif sur les problèmes généraux et particuliers des
secteurs de la Marine Marchande et de la Marine Nationale