Anda di halaman 1dari 6

CHAPITRE III : Le cadre stratégique du passage à l’irrigation localisée

A. Le Plan Maroc Vert et le PNEEI offrent des conditions favorables pour opérationnaliser
le passage à l’irrigation localisée.

Le Plan Maroc Vert et le PNEEI offrent un cadre stratégique avec des conditions tout à fait favorables
pour opérationnaliser le passage à l’irrigation localisée. L’existence d’un cadre favorable facilite
grandement la mise en œuvre de ses principes et modalités au niveau local même si cela implique un
apprentissage pour ceux qui vont réaliser les actions sur le terrain et avant tout pour les irrigants eux
mêmes.
Ces cadres permettent:
• de bien connaître la situation du secteur;
• de fournir les analyses des problématiques principales et des défis à relever;
• d’offrir les modalités de la reconversion du gravitaire et de l’aspersion vers l’irrigation localisée;
• de donner des incitations et mettre en place les mesures d’accompagnement à prévoir pour assurer le
passage au goutte-à-goutte. Mais il faut savoir que l’opérationnalisation de ces choix a nécessité des
activités nouvelles et des changements importants dans les pratiques des irrigants et dans
l’accompagnement par les services de l’Office. Le renforcement de l’appui technique et les mesures
d’accompagnement prévus dans le cadre du PNEEI deviennent donc des éléments fondamentaux pour
la réussite du programme et méritent une attention soutenue.

1. Le Plan Maroc Vert

Lancé en avril 2008 par Sa Majesté le roi Mohammed VI, l'ambitieux Plan Maroc Vert (PMV) a pour
objectif de faire du secteur agricole un levier prioritaire du développement socioéconomique au
Maroc. Cette stratégie se place dans la continuité de plusieurs chantiers majeurs sur le plan national
tels que la création d'emploi, la lutte contre la pauvreté ou la protection de l'environnement.
Adoptant une approche globale, le PMV inclut l'ensemble des acteurs du secteur agricole. Il s'appuie
sur un renforcement des investissements et une meilleure intégration des filières amont et aval.
L'objectif est d'assurer la sécurité alimentaire et de développer la valeur ajoutée, tout en limitant
l'impact des changements climatiques et en préservant les ressources naturelles. Le PMV vise
également à promouvoir les exportations des produits agricoles et à valoriser les produits du terroir
marocain.
Le PMV s’articule autour de deux piliers :

• Pilier I dont l’objectif et le développement d’une agriculture moderne, compétitive, à haute valeur
ajoutée et adaptée aux règles du marché en s’appuyant essentiellement sur l’investissement privé
autour de projets individuels ou d’agrégation, l’adoption de ce modèle novateur (agrégation) permet,
en effet, de palier aux contraintes liées à la fragmentation des structures foncières et d’assurer aux
petits exploitants agrégés l’accès aux techniques modernes de production, des facilités de financement
et l’accès au marché. Ce type de projets est réalisé notamment dans les zones à fort potentiel agricole.
Il sera procédé dans ce cadre au lancement de 961 projets répartis entre 560 000 exploitations ciblées
pour un investissement de l’ordre de 121,2 milliards de dirhams.
• Pilier II visant la mise à niveau des acteurs fragiles et la lutte contre la pauvreté rurale à travers
l’amélioration du revenu des agriculteurs (agriculture solidaire). Il s’agit d’actions reposant
essentiellement sur l’intervention directe de l’Etat au niveau des zones à faible potentiel dans le cadre
de projets de reconversion, d’intensification ou de diversification. A cet effet, ce pilier vise la mise à
niveau solidaire du tissu de production au profit de 840 000 exploitants ciblés à travers 545 projets
pour un investissement de l’ordre de 19,25 milliards de dirhams.

 Prévisions du Plan Maroc Vert

Le Plan Maroc Vert a prévu à l’horizon 2020 :

 Création d’une valeur ajoutée de l’ordre de 99 milliards Dh, soit une augmentation de 160%
par rapport à la situation actuelle.
 Création de l’emploi à hauteur de 455 millions de journées de travail, soit une amélioration de
70% par rapport la situation actuelle.
 Exportations d’environ 4,4 millions de tonnes, soit une hausse de 240% par rapport à la
situation actuelle.
Le volume total des investissements requis pour la période 2009-2018 porte sur près de 193 milliards
de dirhams dont 121 milliards de dirhams au titre du Pilier I et 20 milliards de dirhams au titre du
pilier II. Le reliquat, soit 53 milliards de dirhams concernera les actions de reconversion collective en
irrigation localisée et les diverses actions d’appui. La part revenant à l’Etat dans cet effort
d’investissement est estimée à 68,6 milliards de dirhams, soit près de 35,5 %.
Il y a lieu de préciser que le volume des investissements dédiés au Pilier I du PMV comportent aussi
bien la contribution de l’Etat qui varie entre 10 et 20% et l’apport des exploitants de ce pilier, alors
que les investissements affectés au pilier II, concernent essentiellement la contribution de l’Etat qui va
de 80 à 100% du montant de l’investissement requis.

2. Plan régional du Gharb

Dans le cadre du Plan Maroc Vert une déclinaison régionale de ce plan en Plans Agricoles Régionaux
(PAR) a été lancée lors de la réunion tenue à Ifrane le 12 juillet 2008 sous la présidence de Monsieur
le Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime.
L’élaboration du Plan Agricole Régional du Gharb Chrarda Beni Hssen a été réalisée sur la base d’un
diagnostic approfondi en tenant compte des atouts et des contraintes de la Région ainsi que de la
stratégie agricole du pays tracée dans le Plan Maroc Vert.

Les principaux atouts et contraintes de la région :

a. Les atouts de la région du Gharb

 Ressources en eau importantes évaluées à environ 5 Milliards de m³ d’eaux de surface (27%


du potentiel national) et 960 millions de m³ d’eaux souterraines
 Complexe de barrages à grandes capacités, notamment ELWAHDA et Idriss Ier ;
 Climat favorable à une large gamme de cultures avec une pluviométrie relativement
importante quoique très irrégulière ;
 SAU importante de 518.300 ha avec une superficie aménagée en grande hydraulique de
123.800 ha sur un potentiel aménageable de 250.000 ha ;
 Situation géographique privilégiée par rapport au marché de l’UE et aux grandes
agglomérations du pays (Rabat, Casablanca,…) ;
 Marge de progrès encore importante en matière de productivité et de valorisation des
productions notamment pour les fruits et légumes ;
 Potentiel important en matière de production laitière ;
 Possibilités importantes d’investissement dans des unités modernes de production et de
transformation des productions de la région ;

b. Les contraintes de la région du Gharb

 Statut foncier complexe et diversifié avec un part importante du statut collectif ;


 Menace des inondations ;
 Sols dans leur majorité lourds à faible perméabilité associés à une pluviométrie très
irrégulière, ce qui pose des problèmes d’assainissement et de drainage au niveau de la plaine
;
 Rôle limité des organisations professionnelles dans le développement agricole de la Région ;
 Faible tissu agro-industriel notamment pour le secteur des fruits et légumes ;
 Circuits de commercialisation non organisés, profitant beaucoup plus aux intermédiaires
qu’aux producteurs.

Le Plan Agricole Régional de la région du GCBH prévoit la réalisation de 126 projets répartis dont
103 projets en Pilier I et 23 projets en PilierII.
Tableau : Offre du PAR pour les projets du pilier I et pilier II
Désignation Nombre de Investissement prévu à
projets l’horizon 2020 (MDH) %
Projet pilier I 103 17637 46
Projet Pilier II 23 225 1
Total Pilier I et Piler II 126 17862 46
Actions Transverse
-Aménagement Hydro-agricole 14 200 37
-PNEEI - 5700 15
-Mise à niveau des équipements 875 2
hydro agricoles
Total actions transverses - 20775 54
Total général - 38637 100
ORMVAG 2014
Les objectifs du PAR en terme de développement de la valeur ajoutée :
Tableau : Objectifs de développement de la valeur ajoutée

Situation actuelle (MDh) Horizon 2020 (MDh)

Production animale 2.752 11.578

Production végétale 654 2.539

Total 3.406 14.117


Source : ORMVAG, 2014

Les résultats les plus importants attendus des projets prévus à l’horizon de 2020 dans le cadre du 1er et
2ème pilier sont résumés sur ces tableaux :

Tableau : Résultats des projets attendus du 1er e pilier

Fruits et Cultures Céréale


Agrumes Lait Total
légumes sucrières s

Nombre de projets
15 42 1 11 22 91

Investissements
2.884 5.681 3.053 1.270 4.434 17.332
(MDH)

Objectifs en
39.300 56.620 47.000 199.000 2.8807*
superficie (ha -

Production prévue 1.377.50


2.081.840 3.150.000 790.000 1.100.000
en T 0 -

Opportunités
d’emploi en 7,86 18,51 3,5 3,6 11 44,5
million de jours

Valeur Ajoutée en
6.468 5.239 789,6 1.570 1.974 13.018
Million de Dh

Source : ORMVAG, 2014

* Nombre de vache.

Tableau : Résultats des projets attendus du 2ème pilier

Viandes
Olives Apiculture Apiculture
rouges

Nombre de projets
4 11 4 3

Investissements (MDH) 705,1 99,1 18,2 8,7

Objectifs en superficie (ha) 86.700

Production prévue en T
271.400 44.100 26.900 2.200

Opportunités d’emploi en million de 4,3 5 0,28 0,005


jours

Valeur Ajoutée en Million de Dh 534,6 450 115


0,4

Source : OMVAG, 2014

3. PNEEI

La politique de l'eau dans les périmètres de grande irrigation promue par le Plan Maroc Vert se
compose de plusieurs ensembles de mesures. La plus importante est le programme national
d'économie de l'eau d'irrigation.

Ce programme vise à convertir les superficies irriguées en gravitaire ou en aspersion à l'irrigation


localisée. S’étendant sur une durée de 15 ans, il porte sur une superficie de plus de 550 000 ha.

Ceci devra permettre une meilleure intensification de la production irriguée et/ou une économie dans
les dotations des périmètres permettant leur extension. La reconversion peut être conduite par un
regroupement d'agriculteurs pour la création et la gestion des infrastructures collectives permettant de
desservir l’eau pour l’irrigation localisée ou bien par une transformation du réseau de distribution pour
le rendre compatible avec l'utilisation de l'irrigation localisée.

a. Leviers du PNEEI

A l’instar de tous les programmes de développement agricole, dans lesquels l’agriculteur joue un rôle
central, le PNEEI s’appuiera sur une série de leviers pour atteindre ses objectifs:
 leviers macro-économiques (taux de changes, taux d’intérêts, tarifs douaniers et fiscalité);
 leviers financiers (subventions et autres incitations financières, tarification de l’eau); gestion
de la demande en eau (contrôle et limitation des volumes);
 leviers réglementaires (cultures consommatrices, techniques d’irrigation, autorisations de
pompage);
 leviers institutionnels (gouvernance, démocratisation, décentralisation, promotion du
partenariat public-privé).

b. Effets attendus du PNEEI

Les principaux effets attendus du PNEEI comprennent:


 L’économie d’eau varie de 30 à 50% permettant de réduire les déficits enregistrés au niveau
des périmètres de la grande hydraulique de plus de 750 Mm3/an et d’épargner près de 700
Mm3/an dans les zones d’irrigation privée. L’augmentation des rendements des cultures dans
des proportions pouvant atteindre 100%.
 L’augmentation des revenus des agriculteurs, ce qui entraînera une amélioration des
conditions de vie, ainsi que l’amélioration des recouvrements des redevances d’eau et la
possibilité d’augmentation des tarifs de l’eau en grande hydraulique, se traduisant par une
baisse des transferts budgétaires de l’Etat vers la GH.
 L’augmentation de la production agricole nationale et rééquilibrage de la balance
commerciale alimentaire.
 La création de l’emploi durant les travaux et après l’achèvement du programme.
 La protection des ressources en eau et de l’environnement (maîtrise du lessivage des engrais,
réduction de la surexploitation des nappes, …).
 La réduction de la demande énergétique du secteur de l’irrigation. La rentabilité financière du
PNEEI a été estimée à 18,4%, et la rentabilité économique à 22,4%.
c. Le coût du PNEEI :

Le coût global du PNEEI est estimé à 37 Milliards de Dirhams sur 15 ans et dont 30 Milliards de
Dirhams pour les investissements physiques (80% pour l’Etat et 20% seront pris en charge par les
agriculteurs qui ont plus de 5 ha, et 100% à la charge de l’état lorsque la superficie est >5 ha) et 7
Milliards de Dirhams pour les composantes liées à la vulgarisation, les mesures d’accompagnement et
les imprévus financiers et physiques.

d. Le Plan Maroc Vert et l’irrigation localisée dans le périmètre Gharb:

La nouvelle stratégie de développement agricole, nommée Plan Maroc Vert vise dans le périmètre du
Gharb à :
 Imprimer au secteur agricole une dynamique d'évolution harmonieuse, équilibrée et évolutive
qui tient compte de ses spécificités;
 Exploiter les marges de progrès et valoriser au mieux les potentialités;
 Faire face aux nouveaux enjeux tout en préservant les équilibres sociaux et économiques.
 Accompagner la profonde mutation que connaît le système agro-alimentaire mondial.

La réussite de cette stratégie impose une nécessité de développer des systèmes d'irrigation et de
production agricole plus efficients dans les différents périmètres de gestion hydraulique à travers :

 l'amélioration du service de l'eau d'irrigation;


 la promotion des techniques d'irrigation économes et de systèmes de culture permettant une
meilleure valorisation de l'eau.

Anda mungkin juga menyukai