Une pétition pour que soient restitués justement ces restes de résistants et qui a récolt é un nombre
impressionnant de signatures a été lancée par l'enseignant universitaire Brahim Senouci qui dans une
interview accordée à algeriepatriotique avait lui-même affirmé que «ces crânes, détail morbide, font
partie de collections dites inaliénables. Cela veut dire que leur restitution est théoriquement impossible
tant qu'une loi n'aura pas levé cette inaliénation».
De son côté, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a assuré par le passé que cette affaire est
«prise en charge» au plus haut sommet de l'Etat. «Nous œuvrons actuellement en collaboration avec
le ministère des Affaires étrangères pour une prise en charge optimale de cette question dont l'his toire
remonte à plus d'un siècle.»
Les crânes à restituer sont ceux de résistants algériens du début de la colonisation français e. Ce sont
les crânes secs qui appartiennent, entre autres, à Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek dit Cherif
«Boubaghla», Cheikh Bouziane chef de la révolte des Zaâtchas, dans la région de Biskra en 1849,
Moussa El-Derkaoui et Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui. On parle aussi de la tête momifiée de
Aïssa El-Hamadi, qui fut le lieutenant de Chérif Boubaghla, qui fait partie du lot à rest ituer. Sera
également restitué à l'Algérie le moulage intégral de la tête de Mohamed Ben-Allel Ben Embarek,
lieutenant de l'Emir Abdelkader.
Ces crânes sont ceux des résistants algériens tués, puis déc apités, en 1849, lors de la célèbre bataille
de Zaâtcha. Ils furent longtemps exposés comme des trophées de guerre avant d'êt re remisés dans
les collections du Muséum d'histoire naturelle. Une première pétition a été lancée il y a quelques
années pour demander la restitution de ces têtes, dont celles des chefs de l'insurrection des Zibans.
Une demande qui reste sans suite.
Mohamed El-Ghazi