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Acteurs Hommes d’influence

Olivier Faron - Jacques Samarut

Le pari du tandem
’est le « mariage de l’eau et l’ENA, le monde de l’industrie… et

C du feu », « l’union du réservé


et du coloré », « l’alliance du
scientifique lyonnais et du pétillant
débatteur de la scène parisienne ».
On n’aurait certainement pas mis ces deux-là ensemble
sur un tandem. Et pourtant: l’un en danseuse, l’autre
bien calé sur son siège, le duo improbable fonctionne.
pas forcément l’Education nationale.
Olivier Faron était un élève dilettan-
te, un peu rebelle. En deux, trois ans,
nous avons vu défiler plusieurs histo-
Olivier Faron et Jacques Samarut, directeurs des deux
Lorsqu’il s’agit d’évoquer le tandem Ecoles normales supérieures (ENS) basées à Lyon, riens à fortes personnalités: Tristan
formé par le discret Jacques Lecoq (actuel président du CA de
Samarut, directeur de l’ENS Lyon s’apprêtent à marier leurs établissements au 1er janvier l’ENS LSH, ndlr), Olivier Christin
(sciences dures), et l’extraverti 2010. Et à faire la démonstration qu’en dépit de leurs (actuel président de Lyon 2, ndlr),
Olivier Faron, patron de l’ENS LSH différences, ils peuvent fonder sur leur binôme la Olivier Faron… », se souvient Paul
(lettres et sciences humaines), les Arnould, dont Olivier Faron a été
imaginations rivalisent de créativité. réussite de la future ENS. l’élève.
Universitaires, personnels des deux
ENS, membres du PRES de Lyon Dossier réalisé par Julie DRUGUET Enfants du deuil
(Pôle de recherche et d’enseigne- Olivier Faron décroche l’agrégation,
ment supérieur), proches des deux puis quitte la France pour l’Italie, où
hommes… Tous s’accordent à sou- il rencontre celle qui deviendra son
ligner les différences, presque les février 2009 pour animer le projet Orphelin de père très jeune, il aspire épouse. Au même moment, Jacques
antagonismes qui existent entre les de fusion, notamment sur les très tôt à faire de la recherche en bio- Samarut est à New York, à s’enivrer
deux hommes.Avant de vanter aussi aspects juridiques et administratifs, logie, pour « construire, bâtir, voir les de l’« extraordinaire liberté » qui
leur singulière entente. « Ils se boni- tout en faisant le lien avec le minis- choses se former ». Même si sa mère, règne dans les laboratoires de
fient mutuellement, et le savent. Ils ne tère. Et de s’enthousiasmer pour « épicière et femme de la campagne », l’Université Rockefeller, tout en
cherchent pas à se changer » juge, cette bicéphalie « moderne, d’inspi- aurait davantage rêvé pour lui d’une admirant le subtil mélange des com-
comme beaucoup d’autres, Paul ration anglo-saxonne », la compa- carrière tranquille de fonctionnaire munautés et des ethnies - « le recen-
Arnould, directeur de l’UMR rant aux couples Henri de Castries- des PTT. Son chemin, guidé par la trage sur l’identification nationale qui
Environnement Ville Société à Claude Bébéar chez Axa, ou « quête de la connaissance », est tout s’opère actuellement en France m’at-
l’ENS LSH. Tout les sépare, et pour- Baudouin Prot-Michel Pébereau tracé: ses études à l’Université triste », glisse le scientifique. Après
tant c’est de la constance et de la chez BNP. Claude Bernard le conduisent jus- deux ans d’aventure américaine, il
fécondité de leur collaboration que Et pourtant, tout ou presque éloigne qu’au doctorat, en 1980. La même apprend la construction d’une ENS
dépendra la réussite de la fusion des à Lyon. Il n’est pas normalien, mais
deux établissements. En effet, l’idée décide de participer à cette « grande
d’un seul « patron » pour la future EN 2004, IL EST ÉVINCÉ DU entreprise ». Et n’est pas déçu: « Je
école normale a vite été abandon- venais visiter le chantier avec un
née, au profit de la mise en place CABINET DE CLAUDIE casque sur la tête. De 1987 à 1992
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d’une diarchie, composée d’un pré- nous avons essuyé les plâtres, au pro-
sident de conseil d’administration HAIGNERÉ. « C’ÉTAIT À LA FOIS pre comme au figuré. Mais tout le
ou CA (Jacques Samarut), et d’un monde mettait la main à la pâte. Cet
directeur général (Olivier Faron). LE BÛCHER DES VANITÉS ET enthousiasme collectif, je le revis un
Après un premier mandat « provis- peu en ce moment avec la fusion. Je
oire » de trois ans, assuré par ce tan- CENT ANS DE SOLITUDE ». voudrais que tout le monde explose de
dem, le président et le directeur joie au 1er janvier ». Depuis 1985, il
seront nommés sur un « ticket » - un Jacques Samarut et Olivier Faron. année, Olivier Faron entre à l’ENS n’a pas cessé de diriger cette premiè-
peu comme le président et le vice- Dix ans les séparent, tout d’abord. Fontenay Saint-Cloud, en histoire. re équipe de recherche, au sein du
président américains, qui présentent Lorsqu’Olivier Faron naît à Tours en Bachelier précoce (à 16 ans) et pas- laboratoire de biologie moléculaire
aux électeurs un projet commun - 1959, la vocation de biologiste sionné d’histoire, ce fils de médecin de la cellule de l’ENS de Lyon.
pour une période de cinq ans. « Le moléculaire de Jacques Samarut a longtemps hésité entre l’ENS et Pendant ce temps, Olivier Faron,
duo de dirigeants devra donc être s’est déjà éveillée. Amoureux de la l’Institut d’études politiques. après un court passage à l’Université
aussi soudé que possible », fait remar- nature, celui-ci passe tous ses étés Intéressé par la « chose » politique, il Lyon 2, devient membre de l’Ecole
quer Yann Pétel, conseiller maître de dans le nord du Beaujolais à partici- se revendique à l’époque chevène- française de Rome en 1987, où il tra-
la Cour des comptes, qui a été mis- per aux foins, aux moissons, à gar- mentiste. « C’était les années post 68, vaille sur la population de Milan au
sionné par Valérie Pécresse en der les vaches ou les chèvres. les étudiants voulaient aussi aller vers XIXe siècle, thème sur lequel il sou-

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Jacques Samarut et Olivier Faron

tient une thèse. De retour en France avez un regard sur 3500 personnes. Ministre déléguée à la Recherche, Pêche à la mouche
en 1993, il oriente ses recherches sur En plus de recevoir des leçons de l’appelle à son cabinet, au poste de Jacques Samarut lui aussi est rentré
les veuves de la Première guerre management et de stratégie à une conseiller pour les sciences humai- entre Rhône et Saône, après l’expé-
mondiale, puis sur les orphelins, échelle dix fois supérieure, vous nes et sociales. Pour celui qui avoue rience CNRS. Certes un peu déçu –
sujet dont il tirera d’ailleurs en 2001 disposez d’une vision presque cos- « aimer l’action et la vie réelle », c’est « je n’ai pas fait tout ce que je
un livre, Les enfants du deuil. mique de la recherche française voire une vraie récompense, qu’il vit à un voulais » –, mais pas tant que cela: il
Orphelins et pupilles de la nation de internationale. Bref, vous y allez naïf rythme trépidant. Mais en 2004, il retrouve l’ENS Lyon, et cela suffit à
la première guerre mondiale (1914- et vous en ressortez blindé », assure- est évincé brutalement du cabinet. son bonheur. L’ENS: alors qu’il n’est
1941) (La Découverte). La mort, le t-il, convaincu que cette expérience « C’était à la fois Le bûcher des vani- pas normalien, Jacques Samarut
deuil: des thèmes que ce féru d’his- de deux ans lui a permis d’accéder à tés et Cent ans de solitude. Tout d’un assure « presque tout lui devoir ». On
toire sociale et démographique, qui le sent touché d’avoir été accueilli
avait choisi comme premier sujet de dans le cénacle alors qu’il est un pur
thèse « La mort au Japon », en vrai produit de l’université. C’est avec
fan d’Ozu et de Mishima, aime à « CETTE ÉCOLE EST UN fierté qu’il décrit « l’esprit ENS: une
investiguer. La mort, le deuil, la quête permanente de se surpasser, de
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guerre aussi: c’est à son grand-père, PAQUEBOT, MAIS UN PAQUEBOT ne pas décevoir, de toujours avancer.
médecin et résistant, mort en Moi qui viens d’une famille où per-
déportation, qu’il a dédié sa Légion DE LA BONNE TAILLE, QUI sonne n’avait fait d’études supérieu-
d’honneur, sans toutefois l’avoir res, je suis très sensible aux gens qui se
connu. TOURNE IMMÉDIATEMENT » défoncent pour y arriver », indique
celui qui se réclame d’une « gauche
Ascenseur social raisonnable », sociale-démocrate à la
A quelques années d’intervalle, ses responsabilités actuelles. coup, le téléphone ne sonnait plus », Strauss-Kahn. En 2005, il est
Jacques Samarut et Olivier Faron D’ailleurs, il considère toujours la se rappelle-t-il avec amertume - un nommé directeur de la recherche à
sont tous deux amenés à goûter à la médaille d’argent du CNRS, reçue souvenir encore cuisant. Il veut l’ENS Lyon. Lors du départ de
« vie parisienne ». En 1997, on pro- en 1997 pour ses travaux dans le « retourner dans son université », Philippe Gillet pour le cabinet de
pose au premier la direction du domaine du cancer notamment, avant de se laisser convaincre par Valérie Pécresse, il en devient admi-
département Sciences de la vie du comme l’une de ses plus grandes Jean-Marc Monteil, alors directeur nistrateur provisoire, avant d’en
CNRS. Il déboule « dans le monde », réussites. de l’Enseignement supérieur, de le prendre définitivement les rênes en
doit embarquer à bord de l’ascen- La « tentation parisienne » d’Olivier rejoindre comme chargé de mission mai 2008, avec un plaisir franc et
seur social alors qu’il n’y est pas pré- Faron est bien davantage politique. durant un an. En 2005, il retourne à massif: « Cette école est un paquebot,
paré. « En exerçant ce poste, vous En 2002, Claudie Haigneré, alors Lyon comme à la case départ. mais un paquebot de la bonne taille,

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Acteurs Olivier Faron - Jacques Samarut

les prostituées. « Olivier Christin il maîtrise très mal les arcanes


était presque plus brillant. Mais il administratifs de l’école, et a beau-
« JE VOUDRAIS QUE TOUT LE avait l’air d’un penseur, et Olivier coup à apprendre en matière de
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Faron d’un organisateur, davantage dialogue social. On lui fait com-


MONDE EXPLOSE DE JOIE AU capable en matière d’administra- prendre qu’on sait d’où il vient –
tion, de gestion, de perspectives d’un cabinet ministériel de droite.
1ER JANVIER » concrètes. Cet homme est un bulldo- La transition avec Sylvain Auroux,
zer », se souvient Paul Arnould qui son prédécesseur, resté dix ans en
faisait partie de la commission de poste, est compliquée. Bref, son
recrutement. Et de glisser, amusé, naturel anxieux et angoissé le
qui tourne immédiatement ». Ce vous prend à votre propre jeu ». Et se qu’Olivier Faron, passionné de conduit à développer un « complexe
« grand professionnel de la science », montre profondément préoccupé football, avait fait figurer dans son de l’imposteur » la première année.
qui bénéficie dans le microcosme par le fait que ses troupes le suivent. dossier de candidature un article Ecrasé par les responsabilités et les
scientifique d’une réelle aura, passe « Il possède une vraie capacité à sur la Juventus de Turin… enjeux, ce « timide contrarié » a du
même aux yeux de certains pour réunir les gens, analyse Francis Aujourd’hui encore, il peut volon- mal à gérer de front les discours
une « éminence grise ». « Il n’y pas Albarède, professeur de géochimie à devant 200 personnes, les discus-
une décision politique en sciences qui l’ENS Lyon. Il ne crée pas la confron- sions avec les syndicats, les récrimi-
ne se prenne dans ce pays sans qu’il tation, mais n’a pas peur d’identifier « OLIVIER FARON SAIT nations des élèves se plaignant de
soit au courant. Mais c’est une les difficultés. Il n’est pas volubile, tel ou tel problème organisation-
tombe », croit savoir Vincent Laudet, mais lorsqu’il intervient dans une INJECTER DE nel, les relations avec ses collègues
directeur de l’Institut de génomique conversation, c’est en plein dans le professeurs. D’autant qu’il doit
fonctionnelle, au sein de l’ENS de mille. Son attitude est non gesticula- L’ANIMATION, DE LA essuyer successivement le mouve-
Lyon. toire, rationnelle. Il va considérer les ment social lié au CPE, à la loi LRU,
Son leadership s’appuie sur une fia- solutions dans l’ordre: petit a, petit CONTROVERSE, DE LA puis à la mastérisation.
bilité et une droiture que beaucoup b… ». Jacques Samarut se montre Et puis, au fil du temps, il finit par
assurent à toute épreuve. « Quand il méthodique jusque dans ses pas-
RÉFLEXION » trouver sa voie, son style, son ton. Il
dit, il fait. Il y a dix ans, j’hésitais sions, elles-mêmes très « tech- développe une stratégie internatio-
entre l’ENS et Montpellier, où on me niques »: tennis, pêche à la mouche, tiers adopter un langage de suppor- nale (Japon, Chine, Afrique…)
promettait beaucoup. Jacques m’a golf… ter, voire de hooligan, ne sait pas saluée, et couronnée par le partena-
peu promis, mais il a tenu ces pro- résister à un bon mot. Et « essaie riat récemment conclu par les deux
messes au jour dit », se souvient Juventus de Turin vraiment de ne pas apparaître ENS avec la prestigieuse EPFL,
encore Vincent Laudet. Certes, Peut-être parce qu’elle est plus comme un intellectuel ». Féru de l’Ecole polytechnique fédérale de
Jacques Samarut est économe de ses ancienne, Olivier Faron décrit sa voyages, il brandit sa passion pour Lausanne. En 2007, il crée le
mots. « Avec lui, vous savez les ques- prise en main de l’ENS LSH les romans français, décrit ses Collegium de Lyon, un Institut d’é-
tions qu’il ne faut pas poser », confie comme plus laborieuse, plus tour- séjours au ski avec ses enfants. « En tudes avancées pluridisciplinaire,
un enseignant. Un éloge de ce « tai- mentée aussi. Lorsqu’il présente sa cela, je ne corresponds pas au profil dont la vocation est de faire naître
seux », qui cultive la discrétion, vau- candidature en 2005 face à Olivier optimal du directeur d’une école lit- une communauté scientifique d'ex-
drait beaucoup. Mais sa capacité Christin, il connaît réellement trois téraire. Donc je ne rassurais pas à cellence. Enfin, il appuie le dyna-
d’écoute est louée. « Lorsqu’on émet personnes de l’ENS LSH. Frais mon arrivée », se souvient-il. En misme culturel de l’école, qui abrite
une idée, même fantaisiste, même émoulu des administrations pari- outre, lorsqu’il prend possession du
irréalisable, il dit toujours: « et pour- siennes, il a même du mal à situer fauteuil de directeur de l’ENS LSH,
quoi pas? », note Jacques Vincent, géographiquement l’établissement,
vice-Pdg de Danone et président du au sein de ce quartier où fleurissent
conseil d’administration de l’ENS
de Lyon. Avec une certaine malice, il

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« Je ne corresponds pas au profil


optimal du directeur d’une école
littéraire ».

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« Moi qui viens d’une famille où


personne n’avait fait d’études
supérieures, je suis très sensible
aux gens qui se défoncent pour
y arriver ».

une salle de théâtre, une maison détacher sa personne de sa fonc- table « patron ». On interprétait le lébile sur leurs CV. Pourtant, quel
d’édition, et propose régulièrement tion », regrette l’un d’entre eux, qui binôme en rapports de forces, qui sera l’avenir de leur tandem? A la
soirées cinéma et expositions. L’une se souvient d’un épisode malheu- pouvaient tourner à la guerre de longue, cette bicéphalie se révélera-
de ses plus grandes fiertés reste d’a- reux: dans le cadre d’un mouve- tranchées. Et puis leur binôme a t-elle davantage carcan ou système
voir organisé en 2006 un colloque ment social, un blocage de l’école fait ses preuves. Une belle méca- efficace ? L’un des membres du
sur l’histoire franco-algérienne, et avait été organisé. Par malchance, nique au service du seul intérêt col- binôme ne pourrait-il céder un
en 2007 un autre sur les 20 ans du l’opération tombait le même jour lectif, affirment-ils, en se disant jour aux sirènes parisiennes ou
procès Barbie, autour de l’ancien que l’inauguration très officielle à désireux de bâtir, construire, de étrangères? Olivier Faron, homme
procureur général Pierre Truche. l’ENS LSH du Collegium, un projet laisser quelque chose. Sans renon- de droite, ne fait pas mystère de son
« Olivier Faron se veut à l’écoute des cher au cœur d’Olivier Faron. La cer pour autant l’un à la direction attirance pour le milieu politique.
élèves. Si trois ou quatre d’entre eux cérémonie étant prévue pour l’a- de son équipe de recherche, l’autre Si Jacques Samarut parle de la
émettent le désir d’apprendre le près-midi, le blocage devait être au livre sur les chantiers de jeunes- fusion comme d’un challenge ayant
serbo-croate, il peut leur trouver un donné « une autre dimension à son
enseignant », pointe Paul Arnould. poste », son alter ego avoue que,
« Il couvre tout l’arc-en-ciel des goûts, sans ce projet d’envergure, il ne sait
des tempéraments, des cultures, ren- pas s’il serait resté à la tête de l’ENS
chérit Francis Albarède. Olivier « COMME TOUT HISTORIEN, LSH. Sur ce chapitre, les supputa-
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Faron possède de la fraîcheur, en tions vont bon train. « Il attend que


quelques mots il sait injecter de l’ani- IL SAIT CE QU’EST LA CHAIR le téléphone sonne, croit savoir un
mation, de la controverse, de la enseignant de l’ENS de Lyon. Avec
réflexion ». HUMAINE » Philippe Gillet (prédécesseur de
Jacques Samarut, ndlr), ils ont sou-
Bicéphalie vent plaisanté sur cette attente com-
Difficile de ne pas remarquer à quel mune, au moment où Nicolas
point le rapport aux autres est cen- levé à midi. Olivier Faron a préféré se de Vichy qu’il est en train d’ache- Sarkozy a pris le pouvoir ». D’autres
tral chez le directeur de l’ENS LSH. jouer la sécurité et tout annuler. « Il ver – l’ouvrage devrait être publié réfutent toute idée de départ avant
Très attentif au développement du a pris ce blocage pour un affront per- chez Grasset d’ici mars 2010. la fin du mandat.
programme Multicampus-multi- sonnel. Sa réaction était dispropor- Difficile de douter de leur sincérité. Pour Jacques Samarut, l’enjeu pour-
quartiers, il se montre soucieux de tionnée, tout comme la rancune qui « Il faut être un saint pour être direc- rait être tout autre. Nommé direc-
justice sociale. Pour Tristan Lecoq, a suivi », juge un enseignant, qui teur d’ENS: sans avantage financier, teur il y a seulement un an et demi
président du CA de l’ENS LSH, la regrette l’excès d’impulsivité de son il s’agit de se confronter sans arrêt (contre plus de quatre ans pour
formation d’historien d’Olivier directeur. avec une administration centrale très Olivier Faron), il pourrait apprécier
Faron a façonné chez lui « une Qu’est-ce qui rapproche Olivier exigeante, de gérer une législation de creuser un sillon, de véritable-
attention aux autres, une générosité, Faron et Jacques Samarut? Qu’on qui s’épaissit tous les jours, d’affron- ment faire sa marque. « Jacques est
une humanité. Comme tout histo- l’appelle « deal gagnant-gagnant » ter les groupes sociaux à l’intérieur complètement immergé dans cette
rien, il sait ce qu’est la chair humai- ou de manière plus acide « accord de l’école… », affirme Francis fusion, croit savoir Jacques Vincent.
ne ». Et attend beaucoup en retour. politique », il est clair qu’il existe Albarède. Il est impliqué physiquement, person-
Une demande d’amour et de entre ces deux bourreaux de travail Si les deux hommes mènent à bien nellement, c’est viscéral. C’est peut-
reconnaissance qu’il pourrait une sorte d’entente, plus ou moins cette fusion, et parviennent à ce être plus son projet que celui
confondre avec l’exercice du pou- tacite, basée sur la confiance, le que, dans trois ou quatre ans, la d’Olivier ». L’avenir arbitrera entre
voir, déplorent certains ensei- respect et l’estime. Au début, on nouvelle ENS se soit dotée, d’une les différents scénarii, et dira si la
gnants. « Si on vote contre l’une de leur promettait le clash. On cher- manière évidente, d’une identité bicéphalie est un choix pertinent.
ses propositions, il peut en faire une chait à déterminer qui, du prési- propre, inutile de dire que cette Pour le couple Faron-Samarut, mais
affaire personnelle. Il a du mal à dent ou du directeur, serait le véri- réussite sera inscrite à l’encre indé- aussi pour leurs successeurs. ●

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Acteurs Olivier Faron - Jacques Samarut

I
l est troublant de dîner en face de notamment face aux universités, et
Jacques Samarut et d’Olivier leur permet de ne pas se faire « aspi-
Faron en évoquant le mariage rer » par d’autres établissements. Un
imminent de leurs deux établisse- changement majeur au sein du
ments. Troublant et savoureux. Le PRES (Pôle de recherche et d’ensei-
verbe circule, fluide, libre. Pas ques- gnement supérieur) de Lyon qui fait
tion de ping-pong verbal. Sur un réagir Lionel Collet: « C’est peut-être
sujet aussi épineux et retors, tapissé le premier signe de la recomposition de
de pièges et truffé d’impasses, il flotte notre paysage universitaire. A
une certaine harmonie tranquille Strasbourg, les trois universités ont
entre les directeurs des deux ENS. fusionné, formant un ensemble de
« Jacques et Olivier savent se répartir la 42000 étudiants. Si les trois universi-
parole, se compléter, chacun dans son tés lyonnaises faisaient de même, elles
registre. Le premier s’exprime avec une totaliseraient 90000 étudiants. Nous
économie de mots, le second élargit le devons nécessairement nous interroger
débat, plante le décor, fait « enfler » et sur ces mouvements et inventer notre
sonner son discours, dissèque Jacques propre modèle », esquisse le président
Vincent. Ils prennent véritablement de (l’université) Lyon 1.Alain Storck,
plaisir à ces échanges ». Un plaisir d’ê- qui juge le mariage des deux ENS
tre ensemble presque palpable. « astucieux et ambitieux », partage lui
Depuis dix-huit mois et le lancement aussi cette réflexion: « Notre PRES,
du projet de fusion de leurs écoles, ils l’un des plus importants de France,
assurent ne pas avoir connu « un seul doit faire émerger des pôles de compé-
nuage » dans leur relation. Ce sont
aujourd’hui deux hommes rompus
par cette longue gestation, éprouvés
tence. Ainsi, dans le cadre de la dyna-
mique du Campus Lyontech, nous
réfléchissons avec Lionel Collet à la
Un mariage
par une démarche qu’ils décrivent
comme « très expérimentable, et donc
par essence perfectible », mais riche de
nombreux enseignements. Fatigués,
manière de faire force et stratégie com-
mune, sans être dans une logique de
fusion », estime le directeur de
l’INSA de Lyon.
de raison
mais heureux, joyeux presque, fiers Bref, la naissance de cette nouvelle
de ce rapprochement auquel ils se ENS fait vaciller les équilibres, dépla- de formation ». Sollicité, le président de la Doua à Villeurbanne la géné-
donnent corps et âme. Emus aussi: ce les frontières, et déstabilise les éta- de l’Université Lyon 2, Olivier reuse dotation en capital de
« Tout au long du processus, jamais blissements lyonnais. « Les deux Christin, n’a pas souhaité rencontrer 575 millions d’euros prévue dans le
nous n’avons été remis en cause par ENS, qui sont considérées comme le Acteurs de l’économie. Cet agrégé cadre du Plan Campus. Bref, le
nos équipes. Aujourd’hui, elles se sont « gratin » de l’enseignement supérieur, d’histoire, ancien « cloutier » (élève mariage entre les ENS renvoie au
approprié le projet pour plus de 60 %. sont sur le point de réussir à unir de de l’ENS Saint-Cloud, ndlr) fut sein de la « nomenklatura » universi-
Notre chance est que nos deux écoles manière extrêmement innovante condisciple d’Olivier Faron, et taire lyonnaise à un paradigme diffé-
nourrissent la même philosophie, celle sciences exactes et sciences de l’hom- échoua face à lui pour la présidence rent, qui, s’il est salué pour ses quali-
de rester des établissements de haute me. C’est complètement perturbateur de l’ENS LSH en 2005.Il quittera son tés d’innovation et d’audace, ques-
qualité », assurent-ils, presque d’une pour les universités, bâties sur une poste en janvier 2010 pour enseigner tionne et déstabilise. D’autant que
seule voix. opposition entre ces sciences, et pour en Suisse. Jacques Samarut et Olivier Faron ont
Lyon 2 en particulier, dont le terrain su inviter les bonnes fées autour du
Gratin d’action est les sciences humaines et Nomenklatura berceau de la future ENS. Ainsi, en
Et c’est bien en grande partie sur leur sociales. En effet, celle-ci n’a engagé En outre, le mariage des deux ENS plus de l’intérêt de nombreux
tandem que la fusion des deux ENS encore aucun rapprochement réel avec renforce encore le projet de campus acteurs économiques, ils savent pou-
repose. Ce mariage, c’est eux qui Lyon 3. Le risque est que le « décran- Charles Mérieux, qu’elles ont initié à voir compter sur le soutien du maire
l’ont voulu. Plus qu’une fusion, ce tage » entre Lyon 2 et la nouvelle ENS Gerland. L’objectif initial? de Lyon, mais aussi sur celui de
doit être la naissance d’un nouvel s’accentue encore », estime une sour- Regrouper au sud de Lyon une dizai- Valérie Pécresse. Un appui que cer-
établissement, doté d’une identité ce proche du dossier. Le site de Lyon ne d’établissements publics (antenne tains jugent excessif, au sein même
propre. Les modèles? Le MIT est en effet particulièrement riche en de l’Ecole vétérinaire, INRP, ISH, des ENS. « Est-il dû au seul mérite
(Massachusetts Institute of techno- matière de sciences humaines et parties des universités Lyon 1, 2, d’Olivier Faron et de Jacques
logy) de Boston ou le Caltech sociales (SHS), domaine dont l’ENS 3…) et leurs pôles de recherche asso- Samarut? Quel est le rôle de Philippe
(California Institute of Technology) LSH comme Lyon 2 peuvent préten- ciés (CNRS, Inserm, Inra, Inria…). Gillet, ancien directeur de l’ENS de
de Pasadena: il s’agit de proposer dre assurer le leadership. Les rela- Les ENS comptaient également et Lyon, qui pilote le cabinet de la minis-
une offre interdisciplinaire, mariant tions entre les deux établissements surtout sur la venue d’EM Lyon et de tre? Ne peut-on regretter que Valérie
dans un continuum inédit sciences ne sont pas toujours égales. « Il faut l’IEP, afin que naisse un campus « à Pécresse mette tout en œuvre afin de
dures et sciences molles. Mais aussi beaucoup de temps pour stabiliser les la hauteur de la London School of eco- constituer un pôle d’excellence cir-
de disposer d’une masse critique de liens entre une ENS et une université. nomics ». Certes, les deux écoles nor- conscrit à 3000 étudiants, alors qu’ils
2 000 étudiants, afin d’apparaître à L’ENS LSH n’est à Lyon que depuis males regrettent que l’école de sont près de 100000 à Lyon? », s’in-
un échelon national, voire interna- quelques années, contre plus de vingt management ait finalement préféré terroge Bernard Teissier, responsable
tional, et de mieux s’organiser avec ans pour Lyon 2, témoigne Lionel demeurer à Ecully et nouer une de la section syndicale SNASUB-
davantage de ressources. Acces- Collet. A contrario, Lyon 1 et l’ENS de alliance avec l’Ecole Centrale. Mais, FSU au sein de l’ENS LSH.
soirement, le mariage des deux ENS Lyon cultivent des relations anciennes, réunifiées, elles entendent bien s’im-
renforce leur poids sur l’échiquier de incarnées par une vraie collaboration poser comme les têtes de pont de ce Poésie de la Renaissance
l’enseignement supérieur lyonnais, scientifique, notamment en matière campus, qui doit partager avec le site Bien que distantes de quelques cen-

34 Acteurs de l’Economie / Janvier 2010


ces spécialiste de la poésie de la des, recherche, vie du campus, pra- quant à lui la différence entre les
Renaissance est quand même assez tiques sociales, et hygiène et sécurité) budgets des laboratoires: selon lui,
choquant et étrange », s’étonne étaient au travail. Est-ce le résultat de Triangle, au sein de l’ENS LSH, serait
Delphine Kolesnik, maître de confé- ces efforts? Au sein du corps profes- doté d’une enveloppe annuelle de
rences en philosophie, qui en fait une soral, là encore la fusion n’est pas 350000 euros; alors que le plus petit
question de principe. Et de regretter taboue. Beaucoup soulignent qu’il laboratoire de sciences disposerait de
une réelle difficulté à représenter les s’agit d’une sorte de retour aux sour- près d’1,4 million. En outre, l’ENS
doctorants, compte tenu du nombre ces « logique ». Beaucoup également, Lyon revendique un Fonds recher-
limité de sièges de membres élus. « scientifiques » comme « littérai- che, qui collecte 15 % des rentrées
Est-ce un hasard, ou leur habitude à res », vantent l’intérêt intellectuel de d’argent au niveau de chaque labora-
travailler avec le monde de l’entre- l’opération, et assurent de la motiva- toire. « Comment ce Fonds fonction-
prise? Côté ENS Lyon, certains pro- tion de leurs étudiants. nera-t-il dans la future école?
fesseurs louent au contraire la J’imagine que les « littéraires » lèvent
modernité de cette gouvernance. Boite de Pandore moins de contrats que nous. Or les dis-
« Le principe de la prééminence de Néanmoins, réflexe légitime et peut- ciplines qui contribuent beaucoup à ce
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l’exécutif est désormais acquis. C’est être passager, chacun s’inquiète Fonds (biologie, chimie, sciences de la
un pas énorme, mais nous sommes aussi… pour « sa » spécialité. Dans terre…) souhaitent « récupérer » aussi
passés près de la catastrophe. un contexte global de minorisation beaucoup… », explique Vincent
Lorsqu’une école est contrôlée par des des sciences humaines et sociales Laudet. Et de poursuivre en toute
conseils et des factions, ce n’est pas (SHS), c’est peut-être davantage au sincérité: « Notre problème au quoti-
pour le bien de l’institution », tranche sein des « littéraires » que les appré- dien est que nos compétiteurs améri-
Francis Albarède. hensions se font jour. Une fois la cains disposent de dix à quinze fois
taines de mètres, les deux ENS boite de Pandore ouverte, une fois le plus d’argent que nous. Tout cela est
recourent encore aux services de la Pas taboue mariage consommé, ne risquent-ils peut-être un peu étonnant pour les
Poste pour correspondre. Les établis- Au-delà de la gouvernance, Bernard pas de se voir absorbés par les scien- gens de LSH ».
sements sont très différents. « L’ENS Teissier dénonce également des dys- ces dures… même si telle n’est pas
LSH fonctionne dans une culture du fonctionnements dans l’élaboration l’intention des deux directions? Drôles d’oiseaux
« fait maison », avec beaucoup de per- du nouvel organigramme, réalisé à Favorable à la fusion, Pierre-François Le poids de la recherche est davan-
sonnel, et davantage d’effectifs titulai- l’aide du cabinet Deloitte. Mi- Moreau redoute une unification bru- tage prépondérant au sein de l’ENS
res. L’ENS Lyon a plutôt adopté une novembre, le chef du service infor- tale du régime des thèses: « S’aligner Lyon qu’entre les murs de l’ENS
logique de sous-traitance et de matique n’était toujours pas nommé. sur les « pratiques » des scientifiques, LSH. D’où un attachement peut-être
contractualisation vers l’extérieur « Le principal problème a été de faire qui bouclent leurs thèses en trois ans un peu plus fort chez les
pour l’entretien des locaux, leur sur- de la place à tout le monde. Résultat: seulement, nécessairement sous le cou- « littéraires » à l’agrégation et au sta-
veillance… », observe Yann Pétel, qui toutes les directions sont doublées. De vert d’un financement, supprimerait tut d’élève normalien. « L’idée que
reprend: « La lettre de mission de plus, le nouvel organigramme est clas- la moitié des thèses chez nous, et pas les nous accueillons les élèves pour qu’ils
Valérie Pécresse était claire, il fallait siquement très hiérarchisé, très verti- plus mauvaises », indique le profes- deviennent par la suite enseignants
innover ». Il propose alors une gou- cal, et manque de logique projet seur de philosophie. Autre sujet fonctionnaires n’est pas aussi fonda-
vernance censée permettre aux deux davantage transversale », affirme redouté: la mise en place toute récen- mentale pour eux que pour nous »,
cultures de se sentir représentées, encore le syndicaliste.Et c’est dans un te de la prime d’excellence scienti- pointe Jean-Claude Zancarini. La
grâce à la mise en place d’une diar- contexte de charge de travail accrue, fique, récompensant certains ensei- crainte est que cette mission républi-
chie. Autre innovation: l’ouverture où se télescopent en cette fin d’année caine s’efface, et que l’ENS se banali-
du CA, qui devrait accueillir nombre 2009 l’adoption du nouveau contrat se en se transformant en une « super
de personnalités économiques et quadriennal et la remise des budgets, « DANS CHAQUE école d’ingénieurs ».
politiques locales (représentants du que les personnels vont devoir se Si les fiancés semblent désireux de
Grand Lyon et de la Région Rhône- l’approprier. ÉCOLE, LE GROS concrétiser leur union, il faudra
Alpes notamment). Pour autant, les syndicalistes ne s’op- POINT encore qu’ils fassent preuve de curio-
Mais cette gouvernance, très éloignée posent pas au principe même de la sité, et apprennent à se connaître,
de ce qui se pratique classiquement fusion, qu’ils ne considèrent pas D’INTERROGATION, pour que leur mariage soit heureux.
dans les établissements universitaires, comme « taboue », et n’affichent « Dans chaque école, le gros point
n’a pas toujours été du goût de tout le aujourd’hui plus d’inquiétudes C’EST L’AUTRE » d’interrogation, c’est l’autre », résume
monde en interne. Si la composition majeures quant à d’éventuelles sup- Vincent Laudet. « Les gens de LSH
du fameux CA – pour moitié des pressions de poste. Mais ils s’interro- gnants-chercheurs et chercheurs. Les sont de drôles d’oiseaux: ce sont de
membres élus (ceux qui représentent gent sur le calendrier extrêmement établissements joueraient un rôle vrais intellectuels, à vision large. Nous,
les personnels) et pour moitié des serré du mariage, qui tiendrait selon important dans la détermination des scientifiques, sommes focalisés sur ce
membres nommés, plus le président eux au passage à l’autonomie prévu critères d’attribution de cette que nous faisons, attachés à être les
–, semble désormais actée, elle a fait pour le 1er janvier 2010. Les deux prime… Or chaque discipline a ses meilleurs dans notre spécialité », glis-
l’objet de longues discussions. Une directeurs ne nient pas cette rapidité, codes pour « évaluer » l’excellence. se, avec son franc-parler habituel,
pétition, paraphée par 500 signatures mais soulignent le temps laissé au « A nos yeux de littéraires, ce qui Francis Albarède. Il faudra sans
selon l’intersyndicale, avait même dialogue, via la tenue de plusieurs compte c’est d’avoir publié des livres, et doute plusieurs années pour s’accor-
circulé avant l’été, appelant à une assemblées générales, conseils d’ad- des « vrais », c’est-à-dire des ouvrages der sur les visions, les objectifs, pour
forte présence des membres élus, et à ministration, conseils scientifiques, qui ne soient pas de vulgarisation. Les surmonter les différences.Pour dissi-
une réduction du nombre des per- comités techniques… sans oublier scientifiques, eux, prennent en compte per l’appréhension, fondée ou fan-
sonnalités « extérieures ». « Que le les réunions « directes » avec les les articles publiés! », illustre Pierre- tasmée, de « ceux d’en face ». Et
dirigeant d’une entreprise privée, organisations syndicales. Courant François Moreau. trouver un vocabulaire commun. Le
membre du CA, s’implique dans le novembre, six commissions (gou- Professeur d’italien à l’ENS LSH, couple en tous cas n’a rien à craind-
recrutement d’un maître de conféren- vernance, scolarité-formation-étu- Jean-Claude Zancarini constate- re de la routine. ●

Acteurs de l’Economie / Janvier 2010 35

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