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Bulletin de la Société Nationale

des Antiquaires de France

Le reliquaire de la Vraie Croix de Poitiers. Nouvelles observations


Jannic Durand

Citer ce document / Cite this document :

Durand Jannic. Le reliquaire de la Vraie Croix de Poitiers. Nouvelles observations . In: Bulletin de la Société Nationale des
Antiquaires de France, 1992, 1994. pp. 152-168;

doi : https://doi.org/10.3406/bsnaf.1994.11573

https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1994_num_1992_1_11573

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152 15 AVRIL

M. Jannic DURAND, a. c. n., présente ensuite une communica¬


tion
velles observations*
intitulée : .Le reliquaire de la Vraie Croix de Poitiers. Nou¬

Le reliquaire du couvent de Sainte-Croix de Poitiers compte


parmi les plus célèbres reliquaires de la Vraie Croix aujourd'hui
conservés en France, tant par les traditions séculaires qui s'y rat¬
tachent que par la vénération dont la relique est encore l'objet. Mais
il s'agit aussi de l'un des témoins les plus séduisants qui subsiste de
l'art des émailleurs byzantins. Sa date fut longtemps et reste encore
parfois contestée '.

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Jouan,
au
ont
reconnais¬
concours
Poitiers,
Labora¬
démon¬
etouvert
mère
et

1.. Le reliquaire est encore aujourd'hui conservé par la Communauté des sœurs
de Poitiers qui s'est réinstallée en 1965 dans le domaine de la Cossonière, sur la com¬
mune de Saint-Benoît, à quelques kilomètres de Poitiers. La relique de la Vraie
Croix, qu'une vénérable tradition associe au nom de sainte Radegonde, est naturel¬
lement très souvent mentionnée dans les sources anciennes; ainsi dans E. Martène
et U. Durand ( Voyage littéraire de deux religieux bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur,
Paris, 1717, I, p. 9 et 10) ou les AA. SS. (mensis augustus, t. III, Anvers, 1737, p. 59,
60, 79...), sans compter nombre d'opuscules de dévotion ou d'hagiographie anté¬
rieurs à la Révolution; mais il n'y figure jamais aucune précision sur le reliquaire
lui-même. Après la Révolution, E. de Fleury (Histoire de sainte Radegonde..., Poitiers,
1844, rééd. 1882, p. 151-161) retraça le premier l'histoire de la relique à partir de la
Révolution et donna une brève description de la partie ancienne du reliquaire qui
subsiste aujourd'hui. La relique seule est décrite par Ch. Rohault de Fleury (Mémoire
sur les instruments de la Passion de N. -S. J. -C. , Paris, 1870, p. 135 et 361). La première
étude fondamentale fut publiée par X. Barbier de Montault, Le trésor de l'abbaye de
Sainte-Croix de Poitiers avant la Révolution d'après les inventaires, les chartes et les monuments,
dans Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest, IV, 1881, p. 53-404. Pour la biblio¬
graphie plus récente, on retiendra surtout : E. Molinier, Histoire générale des arts appli¬
qués à l'industrie, t. IV, L'orfèvrerie religieuse et civile, Paris, 1901, p. 38-40; M. Rosen¬
berg, Geschichte der Goldschmiedekunst auf technischer Grundlage : Zellenschmelz, III, Die
Früdenkmäler, Francfort, 1921, p. 16-21, fig. 31-33; M. Conway, Le reliquaire de sainte
Radegonde à Poitiers, dans Aréthuse, 4, 1927, p. 1 1-20 ; A. Frolow, La relique de la Vraie
Croix. Recherches sur le développement d'un culte, Paris, 1961 , n° 33 ; id., Les reliquaires de la
Vraie Croix, Paris, 1965, p. 57-58, 147, 154, 178, 252; Y. Labande-Mailfert, Le reli-
J. DURAND. — LE RELIQUAIRE DE LA VRAIE CROIX DE POITIERS 153

FIG.
EXÉCUTÉ
2. — DESSIN
EN 1740
DUPOUR
RELIQUAIRE
DOM FONTENEAU.
DE POITIERS
154 15 AVRIL

Ce reliquaire se compose actuellement d'un triptyque d'argent


moderne à deux volets lisses mobiles, dont la partie centrale en
forme de logette carrée est entièrement occupée par les vestiges d'un
reliquaire byzantin, retenus à l'avant par un petit cadre vissé amo¬
vible (flg. 1). Le triptyque moderne laisse ainsi apparaître dans
toute sa splendeur une plaque d'or et d'émail cloisonné byzantine
à décor floral stylisé. Cette plaque est découpée au centre et sur
presque toute sa hauteur d'une ouverture en forme de croix à
double traverse, à l'intérieur de laquelle, sous une mince feuille de
mica, sont abrités les fragments du Saint Bois. Le décor émaillé est
d'une exceptionnelle finesse : sur un fond bleu profond, un délicat
réseau de cloisons d'or s'épanouit symétriquement de chaque côté
de la croix en tigelles et rinceaux rehaussés de points d'or, de points
d'émail rouge, de gouttes d'émail vert et d'émail turquoise, tandis
que les quatre volutes de la partie basse de la plaque enferment cha¬
cune une petite fleur à trois pétales verts surmontée d'un petit orne¬
ment rouge en forme de clou. Seul l'émail vert est translucide; les
autres émaux sont opaques. Enfin une rangée de petits carrés verts
court tout autour de la plaque et borde la croix à double traverse ; il
s'agit bien là encore d'émail et non de verroterie cloisonnée comme
il a été dit parfois 2. On remarque encore tout autour de la plaque
émaillée les restes d'une monture d'or à griffes triangulaires dont la
plupart ont disparu.
Le triptyque est ordinairement enfermé à l'intérieur d'un coffret
d'argent exécuté en 1821, œuvre de Charles Cahier, orfèvre auquel
on doit peut-être également le sertissage du reliquaire ancien dans sa
monture présente 3.

quatre
siècles
aPoitiers,
bliques
être
tion
étémédiévale,
présenté
retenu
de
byzantin
françaises,
vie1986,
monastique
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Paris,
70-74;
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(.Mémoires
musée
p.manifestation.
Croix,
P.
65-68
deSkubiszewski,
l'exposition
dude
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(avec
Louvre,
la Société
Histoire
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des
Byzance,
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avoir
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Poitiers,
collections
pu
1986-1987),
dedetoutefois
Poitiers
quatorze
civilisa¬
pu¬

2. L'examen des deux premiers carrés qui bordent la partie supérieure de la haste
de la croix, en haut à droite révèle clairement un émail cloisonné : le verre y remplit
sans discontinuité deux alvéoles, la cloison séparant les deux carrés étant un peu trop
courte. Ce détail s'observe aussi sur les deux carrés qui bordent le bas de la croix
lorsque la plaque émaillée est démontée (fig. 11), tandis que des fragments de verre
adhèrent encore aux alvéoles brisés de la partie droite de la plaque.
3. Le coffret porte l'inscription gravée suivante : « Fait par Ch(ar)les Cahier or¬
fèvre du roi. 1821 ». Le triptyque est fixé à l'intérieur, ouvert et appliqué à la face
sur un des longs côtés où une fenêtre est aménagée pour qu'on puisse voir la relique.
L'ensemble est dû aux libéralités de la marquise de Pérusse des Cars, parente de
Marie-Anne de Pérusse des Cars, abbesse de Sainte-Croix de 1742 à 1779. Mme des
Cars avait en effet fait remettre par son fils, le 26 août 1816, neuf cent francs, somme
allouée l'année suivante par les religieuses à d'autres dépenses urgentes. Ce n'est
J. DURAND. — LE RELIQUAIRE DE LA VRAIE CROIX DE POITIERS 155

FIG. 3. — DESSIN DU REVERS FIG. 4. — PARTIE CENTRALE


DES VOLETS FERMÉS DU RELIQUAIRE DE POITIERS
DU RELIQUAIRE
EXECUTE EN
DE 1740
POITIERS EXTRAITEMODERNE.
DU TRYPTIQUE
POUR DOM FONTENEAU.

Le triptyque moderne s'inspire à l'évidence de la forme même du


reliquaire ancien, disparu, à l'exception de la partie centrale, sous la
Révolution 4. Nous sommes en effet assez bien renseignés sur
l'aspect du reliquaire avant cette date grâce à deux dessins conservés
à la Bibliothèque municipale de Poitiers 5, exécutés pour dom Fonte-
neau en 1740 d'après l'original, comme le précise une note les
accompagnant 6. Ces deux dessins sont bien connus et ont été
publiés à plusieurs reprises depuis 1842 7. Le premier (fïg. 2) repré¬
sente le reliquaire ouvert et permet d'y reconnaître un reliquaire
byzantin de la Vraie Croix en forme de triptyque à deux volets,

donc
la
Mme
Sainte-Croix).
4.
Communauté
des
qu'en
Cf. infra.
Cars
1821Pour
(note
que
pourlelamanuscrite
la
triptyque
somme
confection
demoderne
de
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Mme
cent
la d'argent
d'Argence,
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cinquante-trois
voir
châsse
supérieure,
infra,
francs
en η.
exécution
18.
put
auxêtre
Archives
du
réunie
vœu par
de

5. Poitiers, Bibl. mun., ms. 547, vol. II, pièce 165, dessins à la plume à l'encre
de chine (A. -F. Lièvre et A. Molinier, Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de Poi¬
tiers, Paris, 1894, p. 186, n° 547).
6. Une note manuscrite de dom Fonteneau (ms 547, II, pièce 164) accompagne
les deux dessins, peut-être dus au dessinateur Beaumenil (Lièvre et Molinier, op. cit.,
ibid.) : « Forme du reliquaire de la Vraie Croix/ envoie par l'empereur Justin à Ste/ Radegonde et
très exactement dessiné sur/ l'original qui est dans le trésor de cette abbaye/. C'est Mme d'Escars
abesse de Ste Croix qui/ me l'a fait dessiner très obligeamment en/ 1740. »
7. Abbé Texier, Essai historique et descriptif sur les argentiers et les émailleurs de Limoges,
dans Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 1842, p. 103, 176-177 et pl. III,
hors texte, fig. 1 ; Barbier de Montault, op. cit., pl. 1 hors texte; Rosenberg, op. cit.,
p. 16 et 17 ; Conway, op. cit., pl. II ; Skubiszewski, op. cit. ; catalogue Byzance, op. cit.
156 15 AVRIL

FIG. 5. — TRANCHE DE LA PARTIE CENTRALE


DU RELIQUAIRE DE POITIERS.

muni de deux bandeaux symétriques en haut et en bas, sous lesquels


les volets se repliaient, type fréquemment utilisé pour les reliques de
la Vraie Croix et encore attesté par de nombreux exemples
(cf. fig. 7, 8 et 12) 8. Les deux volets étaient bordés d'un décor de
petits carrés, en rangée double sur trois de leurs côtés; ils étaient
ornés chacun de trois médaillons émaillés, dans les écoinçons des¬
quels semblent apparaître en relief des ornements végétaux. Le des¬
sinateur a placé quelques lettres grecques, plus ou moins bien
déchiffrées d'après l'original, dans le champ de ces médaillons qui
pourraient avoir figuré, comme le proposait A. Frolow 9, les Evan-
gélistes et les saints Pierre et Paul 10. Le second dessin (fig. 3)
montre le revers des volets fermés et repliés sur la partie centrale ;
sur un fond qui semble criblé, des cabochons et des perles, régulière¬
ment répartis, composaient un décor à connotation probablement
symbolique 11 .
Seule la partie centrale du reliquaire dessiné pour dom Fonteneau

cf. 8.A. Pour


Frolow,
les op.
reliquaires
cit., 1965,byzantins
p. 57-58.de la Vraie Croix en forme de triptyque :
9. A. Frolow, op. cit., 1961, n° 33.
10. Sur les deux médaillons du bas on peut lire, à gauche : AOV/.C, probable¬
ment Luc, et à droite : Μ/Θ, sans doute pour Matthieu ; deux II un oméga et un C
sur le médaillon médian du volet de gauche pourraient correspondre à Jean; enfin,
pour les deux médaillons du haut, apparaît, sur celui du volet gauche, l'initiale Π et,
à droite, la même initiale Π, avec un Λ : Pierre et Paul?
11. Barbier de Montault {op. cit., p. 294-295) proposait de reconnaître dans le
nombre et la disposition des pierres et perles une allusion au Christ, aux Evangélistes
et aux Apôtres. Il est possible aussi que les quatre ornements rouges en forme de
clous qui apparaissent dans les rinceaux au bas de la plaque émaillée constituent une
allusion aux clous du Christ (Labande-Mailfert, op. cit., p. 71).
J. DURAND. — LE RELIQUAIRE DE LA VRAIE CROIX DE POITIERS 157

FIG. 6. — REVERS DE LA PARTIE CENTRALE


DU RELIQUAIRE DE POITIERS.

échappa à la Révolution grâce au zèle de la communauté des sœurs


et à un subterfuge utilisé par l'abbesse, sur lequel nous aurons
l'occasion de revenir 12. Nous ne nous intéresserons guère ici au pro¬
blème de la date de la plaque émaillée qu'un accord presque général
aujourd'hui attribue à l'art byzantin des XIe-XIIe siècles 13. Nous
voudrions en revanche exposer ici les conclusions d'un démontage
partiel récent du reliquaire et, à l'aide de documents inédits résul¬
tant d'un démontage complet effectué en 1969 au Laboratoire de
Recherches de la Direction des Musées de France, interroger à nou¬
veau le dessin de dom Fonteneau pour restituer un épisode insoup¬
çonné de l'histoire du reliquaire de Poitiers.
Grâce à la compréhension de la Révérende Mère Martina Ravail-
lault, abbesse de la Communauté des sœurs de Poitiers, et de Mère
Hildegarde Camus, son prédécesseur à cette charge, il nous a été
possible, en 1991, d'entreprendre le démontage du reliquaire 14.

12. Cf. infra, p. 159-161.


13. Cf. infra, p. 166-167.
14. Le 29 novembre 1991. Le démontage a été entrepris sur place par M. Jean
Guénot, orfèvre, et Mlle Juliette Lévy, restauratrice, en présence de la R. M. supé¬

rieure,
Monuments
bien
suggestions.
voulu
de nous
mère
historiques.
aider
Hildegarde
à examiner
MmeetDanielle
del'œuvre
M. Bernard
Gaborit-Chopin
et nousBrochard,
faire profiter
quiinspecteur
nous
de ses
accompagnait
remarques
en chef des
eta
158 15 AVRIL

FIG. 7. — RELIQUAIRE DE LA VRAIE CROIX DE SAINT-PETERSBOURG.

Une fois extraite du triptyque moderne, la partie ancienne du reli¬


quaire (fig. 4) se présente comme un boîtier autonome de forme car¬
rée, de 6,6 cm de côté, pour une épaisseur de 0,6 à 0,7 cm. Une
mince lame d'or, lisse, sans aucune trace apparente d'attache ni de
soudure, et bordée de chaque côté d'un fil torsadé, constitue le cadre
de ce boîtier
rabattues de (fîg.
la même
5), muni
manière
de part
à la
et d'autre
face et au
de petites
revers. dents
Le revers
d'or,

(fig. 6) est dépourvu d'intérêt artistique; il est fait de carton


découpé 15 et l'on y voit, outre les fils rouges de l'authentique de la
relique, le sceau de cire rouge de Mgr Henri Bellot des Minières,
évêque de Poitiers (1881-1888), apposé à la suite du démontage et
de la reconnaissance de relique opérés par Mgr Barbier de Montault
en 1882 16. Ce carton remplace probablement une plaque métallique
disparue, jadis retenue par les dents d'or, très faciles à écarter et qui
subsistent encore presque toutes au revers. Sous le carton, apparaît,
en outre, une couche de cire-mastic blanche analogue à celle sur

de 15.
Montault
En fait{op.
découpé
cit., p.dans
309).« plusieurs doubles de cartes à jouer » d'après Barbier
16. Comme le précise le Procès-verbal de l'ouverture du reliquaire de la Vraie
Croix à Sainte-Croix de Poitiers, dressé par Barbier de Montault le 28 juillet 1882,
et conservé dans les archives de la Communauté. Il avait alors fallu rompre le sceau
de Mgr de Bouillé (1817-1849), apposé en 1821 et dont subsiste, semble-t-il,
quelques fragments de couleur un peu plus claire sous le sceau actuel.
J. DURAND. — LE RELIQUAIRE DE LA VRAIE CROIX DE POITIERS 159

laquelle sont fixés les fragments du Saint Bois à la face 17 . Enfin,


deux vis d'or, qui trouent brutalement la plaque émaillée de chaque
côté du bras inférieur de la croix, traversent de part en part l'épais¬
seur de l'ensemble et sont maintenues au revers par deux écrous.
Ces vis, sans doute fixées sur le reliquaire pour consolider l'en¬
semble, n'apparaissent pas sur le dessin de dom Fonteneau ; il est
vraisemblable que cet arrangement est intervenu au lendemain de
la Révolution. On sait en effet qu'en 1800, avant d'être serti dans
son triptyque actuel, le reliquaire ancien fut provisoirement placé
« dans une boîte en fer blanc, en forme de livre s 'ouvrant des deux
côtés » 18. Cette expression pourrait laisser croire que le revers pré¬
sentait encore, à cette époque, un intérêt suffisant pour être ainsi
accessible et qu'on ait cherché alors à consolider l'ensemble par cette
réparation de fortune. Mais la fragilité même du boîtier et celle des
dents du cadre d'or qui, d'ailleurs, ont presque toutes disparu du
côté de la plaque émaillée, expliquent aisément, à elles seules, une
telle intervention. Malheureusement, l'extrémité des vis étant
aujourd'hui rivetée, il n'a pas été possible, sur place, d'aller plus
loin dans le démontage de l'œuvre.
Le cadre d'or dentelé du reliquaire de Poitiers, pour sa part,
appartient bien au reliquaire ancien puisque les dents qui le caracté¬
risent figurent sans ambiguïté sur le dessin de dom Fonteneau. La
partie ancienne du reliquaire de Poitiers constitue donc une œuvre
autonome, aussi relativement facile à extraire du triptyque moderne
qu'elle devait logiquement l'être dans le triptyque encore existant
au XVIIIe siècle. C'est d'ailleurs sans doute ce qui permit sa sauve¬
garde sous la Révolution. En effet, on sait que la dernière abbesse

précise
mastic
17. Cf.
blanc
queBarbier
« la
». relique
de Montault,
est abritéeop.d'un
cit.,côté
p. 308-309.
par une lamelle
Le procès-verbal
de talc, de de
l'autre
juilletpar1882
un

18. Les termes du procès-verbal de reconnaissance de relique du 2 février 1800


(Archives de l'abbaye) permettent d'imaginer un petit livre dont les deux plats
s'ouvraient en symétrie pour donner accès aux deux faces du reliquaire; toutefois,
Barbier de Montault (op. cit., p. 227-228), qui édite par ailleurs ce procès -verbal,
précise que cette boîte « copiée sur le triptyque... est encore conservée dans le
monastère de Sainte Croix ». Barbier de Montault, qui a pu voir cette boîte, en parle
encore un peu plus loin (ibid., p. 307) comme d'un triptyque « de même dimension
et de même forme » que celui qui disparut à la Révolution. Cet objet ne se retrouve
malheureusement plus de nos jours, semble-t-il. Cependant E. de Fleury (op. cit.,
p. 154) parle d'une « petite boîte qu'on m'a dit de fer blanc et qui m'a paru
d'argent. Fermée, cette petite boîte ressemblerait assez à un livre, mais sur le plat
elle s'ouvre à deux battants pour laisser voir la relique qui en occupe le milieu ». Le
triptyque moderne qui ne porte pas de poinçon, à la différence de la châsse de
Cahier, pourrait donc être en réalité cette boîte que citent Fleury et Barbier de Mon¬
tault, d'autant qu'en 1882 le reliquaire paraît bien avoir été contenu dans la châsse
tel quel, sans le triptyque moderne, l'arrangement actuel avec la fenêtre ayant été
aménagé alors seulement (Barbier de Montault, op. cit., p. 306 et note 1).
160 15 AVRIL

FIG. 9. — RELIQUAIRE DE LA VRAIE CROIX DE MONOPOLI OUVERT.


J. DURAND. — LE RELIQUAIRE DE LA VRAIE CROIX DE POITIERS 161

FIG. 10. — RELIQUAIRE DE LA VRAIE CROIX DE SAINT-JEAN-DE-LATRAN.

de Sainte-Croix, en 1792, avant de se séparer du triptyque-


reliquaire byzantin qui devait être destiné par la suite à la destruc¬
tion, en retira le « petit reliquaire qui contenait la Vraie Croix » et
lui substitua « une parcelle de la Vraie Croix renfermée dans un
reliquaire de même dimension qu'elle avait fait faire exprès » 19.
Toutefois ce qui subsiste aujourd'hui du reliquaire antérieur à la
Révolution appelle deux remarques. D'une part, le décor de petits
carrés verts qui borde la plaque émaillée n'est aujourd'hui visible
que dans la mesure ou presque toutes les dents d'or ont disparu,

Mailfert,
19. Fleury,
op. cit.,
op. p.cit.,
71-72.
p. 152; Barbier de Montault, op. cit., p. 226; Labande-

ANT. BULLETIN — 1992 11


162 15 AVRIL

tandis qu'il est entièrement dissimulé par ces mêmes dents sur le
dessin de dom Fonteneau, ce qui n'est pas logique. D'autre part,
l'autonomie de la partie centrale du reliquaire, conçue comme une
pièce amovible et indépendante, ne correspond guère à ce que l'on
peut observer sur les triptyques-reliquaires byzantins de la Vraie
Croix où la relique seule est, au besoin, amovible, mais non la partie
centrale du reliquaire, normalement solidaire de l'ouvrage d'orfè¬
vrerie : la staurothèque du musée de la basilique de Monopoli 20,
par exemple, attribuable au Xe-XIe siècle, une fois les volets ouverts
(fig. 8), donne accès à un couvercle qui, à son tour, coulisse pour
permettre de dévoiler le fond vide aujourd'hui où était logée la re¬
lique (fig. 9) ; mais ce fond était lui-même solidaire de l'ensemble de
la partie centrale du reliquaire; de même, sur les triptyques-
reliquaires de la Vraie Croix des Xe-XIIe siècles conservés à
Marienstern en Saxe 21 , à l'Ermitage de Saint-Pétersbourg (fig. 7) 22
et Saint -Jean de Latran à Rome (fig. 10) 23, la relique était sertie sur
un fond inamovible. On remarque, d'ailleurs, sur ces trois derniers
exemples, que le décor de petits carrés, très semblable à celui de Poi¬
tiers, n'est jamais masqué par un élément de monture quelconque.
Surtout, une photographie prise lors du dernier démontage com¬
plet du reliquaire, qui eut lieu en 1969 24, montre que la plaque
émaillée a été assez grossièrement découpée sur deux de ses côtés en
bas et à droite, au milieu même du décor de petits carrés, tandis
qu'à gauche subsiste une languette de métal lisse (fig. 11). De plus,
les analyses de l'or pratiquées à cette occasion donnent des résultats
de son
et composition
cadre d'or
significativement
25. Ce cadre estdifférents
donc le fruit
pour d'un
la plaque
remaniement
émaillée
ancien, antérieur cependant au dessin de dom Fonteneau.

all'xi
sition
20. secolo,
Imago
R. Farioli
dans
Mariae,
ICampanati,
Bizantini
Tesori d'arte
in Italia,
Ladélia
cultura
Milan,
civiltàartistica
1982, flg.
cristiana,
nelle
Rome,
328-329
regioni1988,
et
bizantine
catalogue
n° 13.d'Italia
de l'expo¬
dal'vi

21. M. Rosenberg, op. cit., fig. 34; Frolow, op. cit., 1961, n° 429.
22. Frolow, op. cit., 1961, n° 430; A. Bank, Vizantiiskie serebrianie izdelia xi-xil vv
V Sobrianii Ermitaja, Vizantiisk Vremenik, XIII, 1958, p. 211-221.
23. Frolow, op. cit., 1961, n° 178.
24. Démontage effectué à Paris, au laboratoire de la Direction des musées de
France en janvier 1969, à la demande des Monuments historiques au moment de la
préparation du dossier de classement de l'objet. Nous avons pu retrouver, grâce à
Mmes L. Faillant, S. Efeyan, S. Delbourgo et Mlle A. Jouan, la photographie prise
alors de la plaque
laboratoire établi par
émaillée
MM. entièrement
F. Michel etdémontée
J.-M. Petit,
ainsidaté
quedu
le 28
rapport
avril d'analyse
1969. du
25. L'analyse spectrographique en émission d'ultra-violet, effectuée par
M. F. Michel en deux points du revers de la plaque d'émail cloisonnée et un point
de l'encadrement, a permis de déterminer que l'or de la plaque émaillée comportait
5,5 % d'argent, 6 % environ de cuivre et des traces de fer, manganèse, plomb,
magnésium, calcium, aluminium et antimoine. Pour le cadre, l'alliage d'or com-
J. DURAND. — LE RELIQUAIRE DE LA VRAIE CROIX DE POITIERS 163

FIG. 11. — PLAQUE ÉM AILLÉE DU RELIQUAIRE DE POITIERS, DÉMONTÉE,


PHOTOGRAPHIE PRISE EN JANVIER 1969.

Par conséquent le reliquaire dessiné en 1740, en dépit d'une


forme byzantine traditionnelle, résultait déjà d'une transformation
antérieure d'un triptyque-reliquaire byzantin, dont on peut essayer
de mesurer l'importance. On avait réutilisé la plaque émaillée, ser¬
tie dans un cadre d'or dentelé nouveau; c'est peut-être d'ailleurs à
cette occasion que fut placée la petite feuille de mica, pour protéger
et retenir sans doute aussi les fragments du Saint Bois collés sur de la
cire 26. Le boîtier ainsi obtenu avait alors été installé dans le récep-

porte
ment.
verts
tir d'un
translucide
9L'étude
%
verre
d'argent,
transparent
desétait
émaux
9bien
% par
de
àfait
base
cuivre
M.
d'émail
J.-M.
de etplomb,
des
etPetit
non
traces
coloré
de
a confirmé
verroterie
desparmêmes
deque
l'oxyde
cloisonnée,
métaux
le décor
de que
de
cuivre.
obtenu
petits
précédem¬
àcarrés
par¬

26. Les fragments de bois portent encore quatre minuscules chevilles de bois dont
l'utilité est nulle dans leur présentation actuelle ; il est donc évident que la relique
elle-même a fait l'objet d'un remaniement.
164 15 AVRIL

FIG. 12. — NEW YORK, PIERPONT MORGAN,


RELIQUAIRE DE LA VRAIE CROIX PROVENANT DE STAVELOT.

tacle à bandeaux qui figure sur les deux dessins et sur lequel avaient
été adaptés les volets du reliquaire byzantin primitif. Mais le récep¬
tacle à bandeaux était probablement lui aussi nouveau ou, du
moins, avait été passablement transformé. En effet, malgré la pru¬
dence que dicte la part d'interprétation inhérente à des dessins, si
précis s'annoncent-ils, comme ici, la plupart des pierres des ban¬
deaux sont serties dans des bâtes-polylobées ; ce type ne correspond
à aucun de ceux attestés dans l'art byzantin, tout comme les sortes
J. DURAND. — LE RELIQUAIRE DE LA VRAIE CROIX DE POITIERS 165

de fleurettes qui les accompagnent. De plus, ces bandeaux de métal


étaient apparemment lisses, à la différence du revers des volets, dont
l'aspect criblé est bien visible sur le dessin, et bordés de ce qui
semble être un fil torsadé, évoquant inévitablement celui du cadre
d'or dentelé. Enfin, la plaque émaillée, rudement cisaillée, comme

LONDRES,
FIG. 13. — VICTORIA
BAGUE DEAND
WILLIAM
ALBERT
WYTLESEY,
MUSEUM.

nous l'avons vu, suppose un démontage quasi complet de l'œuvre


primitive à laquelle elle avait appartenu et dont elle pouvait consti¬
tuer la plaque de fond, de manière analogue à celle encore en place
sur le reliquaire de Saint-Jean de Latran, par exemple. Il y a donc
de fortes chances pour que, dès 1740, seuls la relique, les volets et la
plaque émaillée aient pu provenir du reliquaire byzantin primitif.
Le cas n'aurait rien d'exceptionnel; il suffit de citer les deux petits
triptyques-reliquaires émaillés remontés au centre du triptyque pro¬
venant de Stavelot à New York (fig. 12), où, dès le XIIe siècle, seuls
la partie centrale et les volets de deux reliquaires byzantins ont été
remployés dans des montures d'orfèvrerie mosanes 27 .
Il est en revanche difficile de proposer une date pour cette réfec¬
tion du reliquaire de Poitiers. Si l'on se fie aux bâtes polylobées, une
date antérieure au milieu du XIVe siècle paraît exclue, dans la
mesure où l'un des plus anciens exemples connus et datés se trouve
sur l'anneau de l'archevêque de Cantorbéry, William Wytlesey,
mort en 1374 (fig. 13) 28; mais ce type se rencontre sans disconti¬
nuité jusqu'au XVIe siècle.

York,
27. 1980,
W. Voelkle,
p. 19-20The
et Stavelot
fig. 6 etTriptych
7. , Mosan Art and the Legend of the True Cross, New
28. Londres, Victoria and Albert Museum (M. 191-1975) : A. Ward, J. Cherry
et alii, La bague de l'Antiquité à nos jours, Paris, 1981, p. 71, n° 148.
166 15 AVRIL

L'examen des différents inventaires de Sainte-Croix 29 se révèle


quant à lui décevant. Un seul, celui de 1476, qui mentionne sous le
n°13 «la digne Vray Croix en un tableau d'or fermant à
couplets » 30, est complété d'un inventaire des pierreries : « item au
tableau d'or où est enchâssé la Vraye Croix, y a dix aymeraudes,
cinq sapphiers, une turquoise, une corneline, laquelle n'est pas tail¬
lée, et y a, l'un des coustés, une perle, et, dessous ledit tableau et en
toutes chasses qui y sont, n'y a que trois verres et une perle » 31 ; on
retiendra donc simplement qu'à cette date un grand nombre de
« chasses », c'est-à-dire de montures, sont vides et qu'on compte au
total dix-sept pierres, deux perles et trois verres. Sur le dessin de
dom Fonteneau, les perles et pierreries figurent en plus grand
nombre, contradiction relevée par Barbier de Montault 32 et qu'une
réfection
donc volontiers
postérieure
cette àréfection
1476 expliquerait
à la fin duaisément.
XVe ou On
au cours
placerait
du

XVIe siècle, sans qu'aucun des événements dramatiques subis alors


par l'abbaye ne puisse cependant être mis en relation directe 33.
Aucune partie subsistante du reliquaire de Poitiers ne peut être
rattachée à l'histoire de la relique de la Croix, célébrée par le poète
Fortunat, envoyée par l'empereur Justin à la reine mérovingienne
Radegonde, fondatrice de la Communauté de Poitiers. La tradition
qui identifie avec certitude le reliquaire de Poitiers actuel avec la
croix que reçut Radegonde ne paraît d'ailleurs guère antérieure aux
XVIe-XVIIe siècles 34 et l'hypothèse d'une substitution, au cours des
temps, de la relique actuelle à celle de Radegonde reste la plus vrai¬
semblable.

En effet, la plaque émaillée ne saurait remonter à des temps aussi


reculés 35 et toutes les pièces de comparaison conduisent à une date

rédigé
{ibid.,
celui
Bulletin
Crux
29.reponitur
dep.
Inventaires
entre
de1420,
128-131),
la Société
1562
» négligé
: L. et
: Coudanne,
des
etde
1573
Antiquaires
par
1674
1476
Barbier
{ibid.,
{ibid.,
(Barbier
Regards
dep.p.
del'Ouest,
110-112),
140-142).
Montault,
sur
de laMontault,
14,
vie de
liturgique
1977-1978,
Ilqui
faut
1571
mentionne
ajouter
op.{ibid.,
à Sainte-Croix
cit.,
p. 351-379.
àp.p.la
ces113-116),
56-64
« cinq
capsa
de Poitiers,
etinventaires
in 96-100),
de
qua dans
1573
Vera

30. Barbierde Montault, op. cit., p. 58.


31. Ibid., p. 98, n° 5.
32. Ibid., p. 292-293.
33. Pour l'histoire de l'abbaye aux xive-xvie siècles : R. Favreau, Heurs et mal¬
heurs de l'abbaye, xw-xv siècles, dans Histoire de l'abbaye Sainte-Croix. .. , op. cit., ch. IV,
p. 143-220.
34. Elle est attestée du moins après le pillage de l'abbaye par les protestants, dans
une notule rédigée peu après : « furorem neotericum miro quodam modo evasit. . . scrinium; et
illud ipsum esse in quo sancta Radegundis pretiosam Cruets partem inclusit opinor » (Barbier de
Montault, op. cit., p. 110, n° 4).
35. Malgré encore récemment : Labande-Mailfert, op. cit., p. 73; G. Haseloff,
J. DURAND. — LE RELIQUAIRE DE LA VRAIE CROIX DE POITIERS 167

des XIe-XIIe siècles, notamment les reliquaires de Marienstern, Sta-


velot, Rome et Saint-Pétersbourg, déjà cités, où s'observe le même
décor de petits carrés. Mais, surtout, la finesse exceptionnelle des
cloisons ne se retrouve que sur un petit groupe d'œuvres, probable¬
ment originaires de Constantinople, et attribuables à la fin du
XIe siècle ou au début du XIIe siècle. Parmi celles-ci, figure la série
de médaillons avec le Christ, la Vierge et des saints que se partagent
le Metropolitan Museum de New York, le musée des Beaux- Arts de
Tbilissi et le Louvre 36 . On y retrouve, en effet, la même qualité
d'exécution, la même minceur des cloisons aux courbes délicates, la
même subtilité des couleurs ponctuées de petits ornements d'émail
opaque
de Poitiers
trèsentre
comparables.
les émauxCes
de la
éléments
couronne
permettent
de saint Etienne
de situerdel'émail
Hon¬
grie, qui porte un portrait de Michel VII (1071-1078) 37, et la série
des plaques avec les prophètes de la Pala d'Oro de Saint-Marc de
Venise que l'on considère comme les plus anciennes, vers 1105 38.
De la même manière, le somptueux décor végétal stylisé de la
plaque de Poitiers peut être rapproché de celui du fond de l'icône de
buer
saint aussi
Michel
à laen
finpied
du XIe
du ou
trésor
au début
de Venise,
du XIIequ'on
sièclea39,proposé
et dont d'attri¬
le fond
d'émail bleu lapis est également entièrement ponctué de petits orne¬
ments d'émail opaque rouge, blanc et vert translucide.
Quant à la monture d'or dentelée qui enchâsse la plaque byzan¬
tine et n'avait pas suscité jusqu'à ce jour d'intérêt, probablement
exécutée à Poitiers à la fin du Moyen Age, elle ajoute à elle seule un
épisode méconnu à l'histoire séculaire du reliquaire.

Dans l'exposé de M. DURAND, M. Jean-Pierre CALLU, président, relève


que le chiffre sept semble jouir d'une faveur certaine.
M. Carol H EITZ, m. r., rappelle quelques détails archéologiques concer¬
nant l'église Sainte-Croix de Poitiers, bâtie par sainte Radegonde au
VIe siècle, redécouverte dans les années soixante par François Eygun. Une
inscription mérovingienne, « Ο Crux A (ve) » — début de la quatrième
strophe de l'hymne à la Croix composé par Venance Fortunat en 569 —

Email im Frühen Mittelalter, Friichristliche Kunst von der Spätantike bis zu dem Karolingern,
Marbourg, 1990, p. 20, fig. 19.
36. M. Frazer, The Djoumati Enamels : a Twelve Century Litany of Saints, The Metro¬
politan Museum of Art Bulletin, 1970, p. 241-251 ; pour le médaillon avec saint Démé-
trios du Louvre : cf. Byzance, cat. de l'exposition de Paris, op. cit., n° 239.
37. Cl. Wessel, Byzantine Enamels from the 5th to the 13th Century, Shannon, 1969,
p. 111-115, n° 37.
38. Ibid., p. 131-153, n° 46.
n° 39.
18. Cf. Catalogue de l'exposition Le trésor de Saint-Marc de Venise, Paris, 1984,
168 15 AVRIL

s'était conservée en marge d'une belle mosaïque carolingienne du temps de


Louis le Pieux. Ces vestiges témoignent également de la ferveur manifestée
à la Croix par le monastère de moniales fondé en 553 par sainte Radegonde,
détenteur du reliquaire de la Vraie-Croix.
M. Christian de MÉRINDOL, a. c. n., fait remarquer que le culte de
sainte Radegonde a joui d'une vogue particulière à la fin du XVe siècle. La
restauration du reliquaire à cette époque n'y serait-elle pas liée?

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