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S olutions

COMMUNIC AT I ON S R A DI O

De la modulation
OFDM à WiMAX L’instrumentation électronique doit évoluer en permanence pour
permettre de s’adapter aux nouveaux protocoles de
communication sans fil, notamment les protocoles haut débit
tels que WiMAX. Pour faciliter la mise au point des applications,
on s’appuie surtout sur les analyseurs de signaux vectoriels.


Les techniques de communication sans fil sont aujourd’hui accessibles à tous. fié actuellement avec le développement
De nombreux standards sont opérationnels, les performances s’améliorent, des technologies de communications
les tailles des équipements diminuent, les prix baissent. Malgré tout, le sans fil émergentes pour les très hauts débits.
est très loin d’avoir atteint son potentiel. Avec l’arrivée de WiMax (norme Le principe de l’OFDM consiste à diviser
802.16-2004) et ses débits très élevés, un nouveau champ d’applications (l’in- sur un grand nombre de porteuses le si-
ternet mobile, par exemple) va se développer. La mise en œuvre de cette tech- gnal numérique que l’on veut transmettre.
nologie représente un nouveau défi pour l’instrumentation électronique. Le débit (R bit/s) est réparti sur
Agilent Technologies explique ici les principes de ce standard, et notamment N porteuses parallèles, chacune ayant son
l’OFDM, qui en constitue un des piliers. propre débit de R/N bit/s. Pour que les
fréquences des porteuses soient les plus

I
proches possibles et ainsi transmettre le
mpossible de savoir où le mouve- important pour permettre la réalisation maximum d’information sur une plage de
ment va s’arrêter. Les applications de d’applications sans fil à très haut débit. fréquences donnée, l’OFDM utilise des
communications sans fil ne cessent C’est le cas de l’OFDM (Orthogonal porteuses orthogonales entre elles (dépha-
de se développer. Aujourd’hui, il est Frequency Division Multiplexing), qui se sées de 90°). Les sous-porteuses OFDM
possible d’accéder à Internet dans des es- retrouve notamment dans WiMAX (IEEE sont alignées de telle sorte que les valeurs
paces publics comme les aéroports, les 802.16-2004), DVB et UWB. nulles du spectre d’une sous-porteuse
commerces, les restaurants et les hôtels, et En fait, les origines de l’OFDM remontent coïncident avec les pics de fréquence des
même de regarder la télévision sur les té- à 1930 lorsque les célèbres laboratoires de sous-porteuses adjacentes, ce qui entraîne
léphones portables. Si tout ceci est devenu recherche Bell ont développé une nouvelle un chevauchement spectral partiel. Le che-
possible, on le doit aux avancées réalisées technique d’accès pour le canal radio, qui vauchement partiel
dans les études théoriques (surtout dans succéda au FDM bien établi, et fut appelée des signaux des sous- L’essentiel
les mathématiques), mais également aux OFDM. L’intérêt pour cette technologie a porteuses permet de
différents progrès des technologies. connu un renouveau à partir du milieu des réduire la bande oc-
Pour beaucoup, ce n’est qu’un début. Pour années soixante, avec le développement de cupée sur le canal.  L’OFDM (Orthogonal
la suite, de nouvelles techniques de com- l’algorithme de la transformée de Fourier Mais grâce à l’ortho- Frequency Division
munications vont se voir confier un rôle rapide (FFT). Cet intérêt est encore ampli- gonalité, il n’y a pas Multiplexing) est un des
piliers de WiMax et
d’interférences entre
de WiMax mobile.
les porteuses. Le si-
Comparaison d’un signal FDM et d’un signal OFDM gnal à transmettre est  Cette technique consiste
à utiliser plusieurs porteuses
Contrairement aux anciennes
Signal FDM généralement répété
modulations FDM (Frequency pour transmettre les
Garde
Division Multiplexing), les sous-
sur différentes fré- données.
porteuses d’une modulation quences porteuses.
Fréquence OFDM sont orientées de façon  Les porteuses successives
Ainsi, dans un canal
orthogonales (déphasage de sont déphasées de 90°,
90°) et elles peuvent donc se
de transmission avec ce qui permet d’économiser
chevaucher partiellement sans des chemins multi- la bande passante (les
Signal OFDM interférences mutuelles. Pour ples où certaines fré- porteuses peuvent même
transmettre des données d’un
débit donné, il faut donc une
quences seront dé- se chevaucher en partie, sans
Réduction de bande truites à cause de la que cela pose des
bande de fréquences moins
importante. combinaison des- problèmes d’interférences).
tructive de che- ➜

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Spectre d’un signal OFDM ➜ mins, le système sera tout de même
capable de récupérer l’information perdue
sur d’autres fréquences porteuses qui
n’auront pas été détruites.
De la modulation QAM à l’OFDM
Pour expliquer plus en détail la technique
utilisée pour créer un signal OFDM, ima-
ginons que l’on veut transmettre deux
signaux I et Q avec une modulation QAM
(Quadrature Amplitude Modulation). Le
signal transmis s est donné par l’équa-
tion :
s(t) =I(t) cos(2πf0t) + Q(t) sin(2πf0t)
Les sous-porteuses OFDM sont alignées de telle sorte que les valeurs nulles du spectre d’une sous-porteuse coïncident avec les Autrement dit, les deux signaux (I et Q)
pics de fréquence des sous-porteuses adjacentes, ce qui entraîne un chevauchement spectral partiel. sont transmis en modulant l’amplitude de
deux ondes porteuses, de fréquence iden-
tique mais déphasées de 90°. Il s’agit donc
Construction d’un signal OFDM monoporteuse d’une modulation d’amplitude en quadra-
ture (Quadrature Amplitude Modulation).
Avec la modulation QAM, on peut trans-
mettre une plus grande quantité d’infor-
Symbole à transmettre mations sur une bande de fréquence ré-
et son format duite.
de modulation
Dans les applications numériques, le signal
modulant est quantifié selon ses compo-
santes en phase (“I” pour “in phase”) et à
90° (“Q” pour “quadrature”). Il est pos-
sible de transmettre plusieurs bits en une
seule fois. L’ensemble des combinaisons
d’amplitudes, vu sur un diagramme en
Transformée
de Fourier inverse (x, y), est appelé constellation QAM. Le
(iFFT) nombre de bits de la constellation est pré-
cisé dans le chiffre placé juste devant le
sigle QAM. Par exemple, une constellation
Durée du symbole
2- QAM correspond à 21 bits (1 bit), une
constellation 4-QAM à 22 bits (2 bits) et
ainsi de suite jusqu’à 4 096-QAM, qui
équivaut à 212 bits, soit 12 bits.
Création d’un flux de données en utilisant une monoporteuse Chaque phase, fréquence ou amplitude
sert à encoder un certain nombre de bits.
Cet ensemble de bits est appelé symbole.
Imaginons une modulation QAM simple,
à une fréquence donnée. Chaque symbole
vaut 2 bits. Pour transmettre ce symbole
sur une sous-porteuse OFDM, l’amplitude
et la phase de la sous-porteuse sont déter-
minées à partir du symbole lui-même.
Généralement, les N symboles à transmet-
tre (s0, s1, ….,sn-1) génèrent N nombres
complexes (z0, z1,… zn-1). Une transfor-
mée de Fourier rapide inverse (IFFT) est
exécutée sur ces nombres complexes, gé-
nérant une série d’échantillons dans le
domaine temporel qui sont alors transmis
sur le canal en QAM.
Si l’on élargit l’algorithme à un plus grand
nombre de porteuses, le processus em-
ployé pour créer un signal OFDM multi-
porteuses devient évident.

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Il est important de souligner que le schéma
de modulation associé aux porteuses Génération d’un signal OFDM multiporteuses
OFDM peut changer de façon dynamique
en fonction de l’état du canal. Ainsi, il de-
vient possible de favoriser :
- la vitesse de transmission dans des em-
placements exempts d’obstructions, quand Symboles à transmettre
il y a, par exemple, visibilité directe (LOS) et leur format
de modulation
entre l’émetteur et le récepteur,
- une transmission robuste en présence de
perturbations sur le canal (par exemple,
l’atténuation).
Au niveau du récepteur, la démodulation
du signal implique l’utilisation d’une
transformée de Fourier rapide (FFT) pour
extraire les composantes réelles et imagi-
naires du symbole et obtenir ainsi les in-
formations.
La technique OFDM permet de diviser un
canal sujet aux distorsions en plusieurs
sous-canaux stables parallèles. L’association symbole / porteuse spécifique est généralement spécifiée par le protocole.
Dans le cas d’un environnement multitra-
jets, τ est le retard temporel entre la com- Reconstruction d’un signal OFDM
posante symbolique obtenue à partir du
trajet le plus court (par exemple, celui en
visibilité directe) et la dernière compo-
sante associée au trajet le plus long. Ces
différences sont le fruit d’échos survenant
sur les différents trajets entre l’émetteur et
le récepteur.
La largeur de bande de concordance (Bc)
se définit par le rapport : B = 1
c
τ
Si la largeur de bande du signal (B) est
supérieure à la largeur de bande de con-
cordance (B>> Bc), il existe un risque
d’interférences entre symboles (ISI).
En OFDM, la largeur de bande du signal
(B) est divisée en un ensemble de sous-
signaux d’une sous-bande = B/N, tels que
chaque sous-largeur de bande soit infé-
rieure à la largeur de bande de concor- ➜

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Exemples de vues obtenues sur l’écran d’un analyseur
vectoriel Agilent 89600
Réponse en fréquence d’un signal
WiMAX avec une bande passante
de 7 MHz

Analyse de la composition
d’une trame WiMAX

Temps de réponse d’une trame IEEE 802.16.2004 Réponse en fréquence du préambule de la trame d’une liaison descendante

➜ dance, ce qui se traduit par une résis- tances allant jusqu’à 30 kilomètres. données, la norme spécifie les modula-
tance accrue aux interférences entre WiMAX est spécifié par la norme tions BPSK, QPSK, 16-QAM ou 64-QAM
symboles provoqués par les trajets multi- IEEE 802.16-2004 pour les gammes (comme elles font appel à des amplitudes
ples. 2,5 – 2,69 GHz et 3,4 – 3,6 GHz ; la différentes, les constellations QAM ne se
bande occupée totale peut être comprise chevauchent pas), selon la robustesse du
De l’OFDM à WiMAX entre 1,25 MHz et 20 MHz. canal.
Voyons maintenant comment la technique Par rapport à la technique OFDM, la norme La transmission est initiée à l’aide de la
OFDM est mise en œuvre dans le proto- WiMAX stipule l’utilisation de 2 048 ou modulation la plus simple (BPSK). Le canal
cole WiMAX. 256 porteuses de trois types : données, est évalué par un processus adaptatif et,
WiMAX (Worldwide Interoperability for pilote, inutilisée (nulle). S’il y a 256 por- dans la mesure du possible, une modula-
Microwave Access) est une technologie teuses, un certain nombre fait office d’in- tion d’ordre supérieur est mise en œuvre,
d’accès sans fil large bande basée sur le tervalle de garde (56 porteuses inutilisées) ce qui a pour effet d’augmenter le débit
protocole IP, dont l’objet est de fournir un et 200 seulement seront effectivement uti- du canal.
accès large bande dans les zones où il lisées. Sur ces 200 sous-porteuses,
n’existe pas de réseaux téléphoniques ou 192 transportent les données et 8 sont des La structure de trame
câblés. A ce titre, WiMAX doit pouvoir pilotes. La norme IEEE 802.16-2004 spécifie deux
couvrir des zones sans visibilité entre l’uti- Pour les porteuses pilotes, on utilise la modes de duplexage de canal, le TDD (du-
lisateur et l’émetteur (NLOS) et à des dis- modulation BPSK. Pour les porteuses de plex par répartition temporelle) et le FDD

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(BSID) et le code d’utilisation d’intervalle
de liaison descendante (DIUC), similaire
au Rate_ID, mais renvoyant aux profils des
rafales suivant la première dans la trame
de liaison descendante et dans la trame de
liaison montante.
Les données qui suivent la partie consacrée
au FCH peuvent varier entre 12 et 108 oc-
tets, en fonction du type de modulation et
du codage utilisés.
Dans le premier symbole du préambule de
liaison descendante, la norme ne prévoit
pas l’utilisation des 200 sous-porteuses.
Au contraire, un sous-ensemble de
50 sous-porteuses OFDM est utilisé, sans
occuper la fréquence centrale.
Le préambule de liaison descendante est
transmis avec 3 dB de puissance supplé-
mentaire par rapport aux données, afin de
faciliter la réception, la démodulation, et
Analyse de la constellation d’un signal WiMax. L’analyseur vectoriel permet de mettre en évidence tous les types de modulation
présents dans la trame. en fin de compte, le décodage.
De même, la trame de liaison montante
(duplex par répartition en fréquence). du symbole OFDM. s’initie avec un signal OFDM que la station
Dans le cas du TDD, le burst (flux de don- La trame de liaison descendante débute de base utilise pour la synchronisation
nées) de liaison descendant est suivi d’un par deux symboles OFDM (modulation avec l’émetteur. Ce symbole s’appelle le
ou plusieurs bursts de liaison montant QPSK) utilisés pour la synchronisation du préambule court.
donnant au total une trame de durée com- récepteur et pour l’estimation du canal. Roberto Sacchi
prise entre 2,5 et 20 millisecondes (la Ces deux symboles constituent le préam- Agilent Technologies
norme spécifie 7 durées de trame diffé- bule long.
rentes.) Le préambule est suivi de l’en-tête de con- Rate_ID Modulation Rate RS-CC
Un court intervalle de garde est placé entre trôle de trame (FCH). Dans le FCH, le pré-
les bursts de liaison descendante et de fixe de trame de liaison descendante BPSK 1⁄2
liaison montante, désigné sous le nom (DLFP) spécifie le type de modulation et 1 QPSK 1⁄2
d’espace d’émission/réception (TRG). le nombre de symboles associés aux bursts
2 QPSK 3⁄4
De même, après le dernier burst de liaison ultérieurs.
montant, un autre intervalle de garde pré- La modulation et le codage utilisés par le 3 16 QAM 1⁄2
cède la trame suivante, appelé espace de burst suivant immédiatement le FCH sont 4 16 QAM 3⁄4
transition réception/émission (RTG). spécifiés, dans le DLFP, par le Rate_ID, con- 5 64 QAM 2/3
La durée des deux intervalles de garde est formément au tableau ci-contre. 6 64 QAM 3⁄4
déterminée par la norme, en fonction de L’en-tête contient notamment deux infor-
7-15 Libre
la bande occupée sur le canal et de la durée mations : le code affecté à la station de base

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