Le
Malade
imaginaire
Molière
Livret pédagogique
Établi par Jean-Claude LANDAT,
professeur au lycée professionnel Robert-Desnos
de Crépy-en-Valois
et professeur associé à l’I.U.F.M. d’Amiens
Conception graphique
Couverture et intérieur : Médiamax
Mise en page
PAON
Illustration
Harvey Stevenson
RÉPONSES AU X Q U E S T I O N S 5
Prologue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Acte I, scène 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Acte I, scène 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Acte I, scène 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Premier intermède . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Tr o i s i è m e i n t e r m è d e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 8
BIBLIOGRAPHIE C O M P L É M E N TA I R E 40
3
RÉPONSES AUX QUESTIONS
Avertissement
Les rubriques « À vos plumes », « Mise en scène » et « Lire l’image » relèvent
le plus souvent d’un travail d’expression personnelle de l’élève. C’est pour-
quoi les réponses aux questions ne sont pas systématiquement données.
Remarques préliminaires
Avant d’engager la lecture et l’étude du Malade imaginaire, il conviendra de
« mettre en appétit » les élèves à partir d’activités plus ou moins ludiques,
comme par exemple :
– organiser un « remue-méninges » à propos du savoir « déjà là » des élèves
sur Molière, son œuvre, son siècle. Il s’agit de recenser les connaissances des
élèves puis de les classer par rubriques : biographie, œuvres, événements mar-
quants du siècle ;
– faire émettre des hypothèses de lecture à partir du titre, du terme comédie-
ballet, des première et quatrième de couverture, de la didascalie initiale (p. 7) ;
– lire et commenter l’introduction (pp. 5 et 6).
Les indications de pages accompagnant les numéros d’acte et de scène ren-
voient aux questionnaires du livre de l’élève.
P R O L O G U E ( p. 1 8 )
Remarque
Ce prologue n’est pas toujours joué au théâtre ni étudié en classe. Néanmoins
son étude peut permettre de situer l’arrière-plan historique avec le roi
Louis XIV et ses courtisans.
Il peut également créer l’occasion de travailler sur la poésie et notamment sur
l’églogue.
5
RÉPONSES AUX QUESTIONS
◆ É TUDIER LE DISCOURS
5. Flore annonce le retour du roi LOUIS.
6. Tircis et Dorilas doivent chanter les louanges du Roi.
7. Ils ne peuvent y parvenir parce que les mots ne sont pas assez « grands »
pour permettre de chanter une gloire si importante.
◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
8. Le vocabulaire glorifiant LOUIS est important. On peut citer :
glorieuses fatigues ; exploits victorieux ; auguste monarque ; par ses vastes exploits son
bras voit tout soumis ; après cent combats où cueille son bras une ample victoire ; les
vertus et les exploits du plus auguste des rois ;Tel, et plus fier, et plus rapide, marche
LOUIS dans ses exploits ; mais à la tête d’une armée LOUIS jette plus de terreur ;
Tous les beaux faits de LOUIS ; ses exploits, sa pleine victoire, sa gloire, ses plaisirs ;
LOUIS est le plus grand des rois.
Remarque
On peut introduire ici les notions de vocabulaire valorisant mais aussi déva-
lorisant en faisant rechercher les antonymes des termes relevés.
6
Acte I, scène 1
A C T E I , S C È N E 1 ( p. 2 3 )
7
RÉPONSES AUX QUESTIONS
◆ É TUDIER LE DISCOURS
7. Argan s’adresse successivement à M. Fleurant, M. Purgon et Toinette.
8. Ses interlocuteurs ne lui répondent pas puisqu’il est seul sur scène.
9. Il s’agit donc d’un faux dialogue puisque Argan parle à des personnes
absentes.
Prolongement
On peut proposer aux élèves un groupement de monologues permettant de
confirmer cet aspect de « faux dialogue ».
8
Acte I, scène 5
◆ É TUDIER LE COMIQUE
18 à 20. Rappeler ici le rôle du metteur en scène, le jeu des acteurs et les dif-
férents procédés comiques.
A C T E I , S C È N E 5 ( p. 3 9 )
9
RÉPONSES AUX QUESTIONS
10. « C’est, mon père, que je connais que vous avez parlé d’une personne, et que j’ai
entendu une autre. »
Remarque
À l’issue de ces réponses, le professeur pourra prolonger son travail sur le qui-
proquo en utilisant le groupement de textes « Les comédies du quiproquo »
(pp. 182 à 191). L’étude pourra être menée soit par un travail personnel à la
maison soit sous forme de travaux de groupes : chaque groupe prenant en
charge un texte pour une confrontation avec le résultat du travail des autres
groupes.
11. Il s’agit de l’intrigue classique chez Molière : un père veut marier sa fille
sans tenir compte de l’avis de celle-ci, mais pour satisfaire des intérêts person-
nels. Le souci d’Argan n’est pas le bonheur de sa fille mais d’avoir un médecin
pour gendre.
◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
12. Cléante (Thomas Diafoirus pour Argan) serait « un grand jeune garçon bien
fait […] De belle taille […] Agréable de sa personne […] De bonne physionomie […]
Sage et bien né […] Fort honnête ».
13. Le vocabulaire utilisé par Angélique est très proche. On peut relever :
« Il est bien fait de sa personne » ; « il a l’air le meilleur du monde », « ses discours,
comme ses actions […] nobles », « […] passionné ».
◆ É TUDIER LE COMIQUE
16. Les procédés de la farce sont :
- la dispute vive entre Argan et Toinette ;
- les invectives d’Argan : impudente, coquine, chienne, pendarde, carogne ;
- l’insolence de Toinette ;
- la rapidité, la brièveté et la violence des répliques ;
- Argan courant après Toinette pour l’assommer, un bâton à la main.
17. L’effet produit sur le spectateur est le rire.
◆ L IRE L’ IMAGE
18. Il s’agit ici d’apprendre aux élèves non pas à dire simplement ce qu’ils
voient, mais à organiser leur description en introduisant, par exemple, les
10
Acte I, scène 7
A C T E I , S C È N E 7 ( p. 5 0 )
11
RÉPONSES AUX QUESTIONS
6. M. Bonnefoy ne porte pas bien son nom puisqu’ il est en fait malhonnête :
les solutions proposées n’étant pas légales.
7. Béline fait mine de protester, de refuser mais s’enquiert très vite du montant
des sommes envisagées : « Ah ! combien dites-vous qu’il y a dans votre alcôve ? »,
« Ah ! de combien sont les deux billets ? ».
◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
8. Testament ; la coutume ; droit écrit ; pays coutumiers ; don mutuel entre vifs ; avocat ;
disposer en fraude de la loi.
10. M. Bonnefoy donne l’impression d’être compétent et respectable par ses
connaissances en matière de testament.
Remarque
Ce travail sur le vocabulaire juridique peut être prolongé par un exercice sur
les termes spécifiques à une profession, une science, un secteur d’activité.
Chaque élève ou groupe d’élèves recherche un maximum de termes apparte-
nant, par exemple, à la médecine, à l’informatique, à l’automobile, etc.
P R E M I E R I N T E R M È D E ( p. 6 6 )
◆ Q UE S ’ EST - IL PASSÉ ENTRE - TEMPS ?
1. La réplique qui fait allusion à Polichinelle dans la scène 8 de l’acte I est
l’avant-dernière réplique de Toinette :
« Je n’ai personne à employer à cet office, que le vieux usurier Polichinelle, mon amant,
et il m’en coûtera pour cela quelques paroles de douceur, que je veux bien dépenser pour
vous. Pour aujourd’hui, il est trop tard ; mais demain, de grand matin, je l’enverrai qué-
rir, et il sera ravi de… » (lignes 618 à 623).
2. Polichinelle est présenté comme un vieil usurier. Il est l’amant de Toinette.
12
Premier intermède
◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
8. Voici, présentés sous forme de tableau, les champs lexicaux relatifs à l’amour
et à la souffrance.
AMOUR SOUFFRANCE
Amour – un amant qui vient Misérable insensé – tu ne manges
chanter ses doléances – sa maîtresse plus, tu ne bois presque plus,
– je vous aime et vous adore tu perds le repos de la nuit
– mon réconfort – désirs – soupirs – mes plaintes amoureuses
– regards languissants – mon inflexible – je mourrai
– soupirs brûlants. – s’afflige le cœur – mon tourment
– je languis et je meurs
– aux blessures qu’au cœur vous
me faites – mon martyre
– malheureux galant – plaintes.
9. Les mots qui désignent l’élue du cœur de Polichinelle sont : dragonne ; dia-
blesse ; tigresse ; maîtresse ; mon inflexible ; belle ingrate.
10. On peut déduire de ces désignations que Polichinelle aime une femme qui
résiste à son amour et qui sera difficile à séduire.
◆ É TUDIER LE COMIQUE
11. Les éléments du comique qui relèvent de la farce sont nombreux :
répliques brèves avec des violons ; injures ; provocations ; insolence ; répétitions
de répliques (En prison ! Non, non !) ; coups de pistolet ; coups de bâton sur la
tête.
Remarque
À partir de ces exemples, on pourra demander aux élèves de proposer une clas-
sification de ces procédés comiques afin de faire émerger les différentes formes
de comique : comique de gestes, de caractère, de situation, de paroles…
13
RÉPONSES AUX QUESTIONS
◆ L IRE L’ IMAGE
13. Polichinelle au cours de l’intermède. Il est à genoux et se tient la tête, sans
doute douloureuse.
14. L’attitude du personnage exprime la souffrance de celui qui vient de rece-
voir des coups de bâton – tout comme Polichinelle qui reçoit des croquignoles.
15. Cette attitude correspond au moment où il s’adresse aux archers, disant :
« Ah ! messieurs, ma pauvre tête n’en peut plus, et vous venez de me la rendre comme
une pomme cuite. » (p. 64, lignes 238-239).
A C T E I I , S C È N E 5 ( p. 8 6 )
◆ Q UE S ’ EST - IL PASSÉ ENTRE - TEMPS ?
1. Il s’agit de Cléante, de Thomas Diafoirus et de M. Diafoirus.
2. Cléante, qui vient voir Angélique, se présente en qualité de remplaçant du
maître de musique. Quant à M. Diafoirus, il accompagne son fils venu deman-
der la main d’Angélique à Argan.
3. Comment la scène entre deux prétendants pour Angélique et entre le père
et la fille dont les points de vue divergent à propos du mariage va-t-elle se
dérouler ?
14
Acte II, scène 5
Remarque
Cette question peut être prolongée par un exercice consistant modestement à
faire produire des métaphores.
9. Après une présentation générale du tempérament de son fils (lignes 217 à
224), M. Diafoirus le décrit d’abord « Lorsqu’il était petit » (lignes 224 à 235)
puis « au collège » (lignes 235 à 247). Enfin, en conclusion M. Diafoirus insiste
sur ce qu’il pense être la qualité première de son fils.
10. Thomas Diafoirus, à l’école, n’a pas eu l’imagination bien vive, il fut
mièvre et bien peu éveillé, taciturne, ne disant jamais mot, solitaire. Il ne savait
pas encore lire à neuf ans. Au collège, il se montre très borné, complètement
fermé aux idées nouvelles.
Tout en énumérant naïvement toutes les difficultés de son fils, M. Diafoirus
estime que ce ne sont que des défauts apparents et qu’en réalité cela lui a per-
mis de réussir mieux que les autres en restant fidèle aux Anciens. La phrase qui
pourrait résumer cette attitude est la suivante : « on grave sur le marbre bien plus
malaisément que sur le sable ; mais les choses y sont conservées bien plus longtemps, et
cette lenteur à comprendre, cette pesanteur d’imagination, est la marque d’un bon juge-
ment à venir. » (lignes 231 à 235).
11. Les Diafoirus cherchent ainsi à se donner une image de compétence et de
respectabilité.
◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
12. Il s’agit de Cléante lui-même.
13. Cléante utilise ce subterfuge de manière à déclarer son amour à Angélique
mais sans que cela soit compris par Argan.
15
RÉPONSES AUX QUESTIONS
14. Amour : apprêts de l’hymen ; l’amoureux Tircis ; assez de bonheur pour avoir
quelque place dans votre cœur ; oui,Tircis, je vous aime ; ce doux transport.
Souffrance : souffrir ; dur silence ; faut-il mourir ? ; triste et mélancolique ; je vous
regarde, je soupire ; cette peine extrême ; je le hais plus que la mort ; cruel supplice ; plu-
tôt mourir.
15. Cléante et Angélique vivent un amour tourmenté parce qu’il est interdit
par la volonté d’Argan qui impose Thomas Diafoirus à sa fille.
◆ É TUDIER LE COMIQUE
16. Comme l’indique la didascalie, Argan et M. Diafoirus « parlent tous deux en
même temps, s’interrompent et confondent. ».
17. Lignes 173 et 174 : « Vivent les collèges d’où l’on sort si habile homme ! ».
Lignes 205 et 206 : « Voilà ce que c’est que d’étudier, on apprend à dire de belles
choses. ».
Lignes 211 à 212 : « Assurément. Ce sera quelque chose d’admirable s’il fait d’aussi
belles cures qu’il fait de beaux discours. ».
L’ironie de Toinette consiste ici à utiliser l’antiphrase, c’est-à-dire qu’elle dit le
contraire de ce qu’elle pense pour mieux faire comprendre aux lecteurs/spec-
tateurs son opinion sur Thomas Diafoirus. À ces répliques, on peut ajouter
celles des lignes : 260 et 261, 267 à 269 et 289 à 293.
Remarque
Là encore, il est possible de prolonger cette question par la production, par les
élèves, d’antiphrases.
18. Cette image de Thomas Diafoirus est confirmée par le portrait qu’en fait
son père, par la maladresse de ses compliments, par ses confusions entre les per-
sonnes de la famille d’Angélique.
◆ É TUDIER UN THÈME
19. La première critique est d’abord l’image que Molière donne du médecin
par les personnalités de Thomas Diafoirus (grand benêt) et de son père qui
incarne une médecine prétentieuse et complètement fermée aux inventions
nouvelles.
16
Acte II, scène 6
◆ L IRE L’ IMAGE
22. Il s’agit de Cléante, Argan, Thomas Diafoirus, Toinette, M. Diafoirus et
Angélique.
23. Il s’agit probablement du moment où Thomas Diafoirus fait son compli-
ment à Argan : « Monsieur, je viens saluer » (lignes 161 à 172).
24. Cléante et Angélique regardent avec inquiétude Thomas. Ils ne sourient
pas et semblent inquiets.
Argan est souriant et attentif. Il semble surpris du discours de Thomas.
Toinette esquisse un demi-sourire moqueur, la tête légèrement penchée pour
mieux observer Thomas.
Quant à M. Diafoirus, il a un large sourire et écarquille les yeux d’admiration.
25. L’inquiétude correspond aux visages de Cléante et d’Angélique ; la satis-
faction à celui de M. Diafoirus ; la moquerie à celui de Toinette et la perplexité
à celui d’Argan.
A C T E I I , S C È N E 6 ( p. 9 6 )
17
RÉPONSES AUX QUESTIONS
◆ É TUDIER LE DISCOURS
7. Arguments opposés par Angélique à propos de son mariage :
1°/ À son père : ne précipitez pas les choses ; donnez-nous au moins le temps de nous
connaître ; donnez-moi du temps ; on ne doit jamais soumettre un cœur par force ; je ne
veux un mari que pour l’aimer véritablement.
2°/ À Thomas Diafoirus : votre mérite n’a pas encore fait assez d’impression dans
mon âme ; un honnête homme ne peut accepter une personne qui serait à lui par
contrainte ; les anciens sont les anciens et nous sommes les gens de maintenant ; aimer
c’est être soumis aux volontés de celle qu’on aime.
3°/ À Béline : le devoir d’une fille a des bornes ; il y a des femmes qui font du
mariage un commerce de pur intérêt, qui ne se marient que pour gagner des douaires, que
pour s’enrichir par la mort de ceux qu’elles épousent, et courent sans scrupule de mari
en mari, pour s’approprier leurs dépouilles.
8. Le ton d’Angélique est grave et résolu. Elle parvient néanmoins à se conte-
nir pour faire face aux trois personnages à qui elle s’oppose.
Remarque
Selon le niveau des textes, on peut ici demander aux élèves soit de produire à
leur tour un texte argumentatif, soit de produire un argumentaire.
9. Angélique a du caractère. Elle sait ce qu’elle veut, elle se montre franche,
directe, résolue mais parvient à contrôler ses sentiments de révolte vis-à-vis de
ceux qui veulent la contraindre.
◆ É TUDIER LE COMIQUE
10. Le comique naît du décalage entre le ridicule des Diafoirus et le ton hau-
tain et docte qu’ils utilisent : termes savants, latins, raisonnements par l’absurde.
11. Encore une fois Molière ridiculise ici les médecins, leurs attitudes et leurs
pseudo-connaissances.
◆ L IRE L’ IMAGE
13. Veiller à ce qu’apparaissent l’alcôve avec les rideaux ; le « mourant » à l’ar-
rière-plan, le mouvement des médecins vers le malade et, bien sûr, la descrip-
tion des attitudes et de la tenue vestimentaire.
14. Ces personnages inquiètent par leur tenue noire, leur attitude solennelle
et leur visage grave.
18
Acte II, scène 8
A C T E I I , S C È N E 8 ( p. 1 0 3 )
◆ É TUDIER LE COMIQUE
7. Louison est effectivement « une petite rusée ». Elle ne ment pas vraiment mais
fait mine de ne pas comprendre ce qu’on lui demande, ce qui lui permet de
répondre « à côté ». De plus, elle simule un malaise qui affole Argan qui se
radoucit.
8. L’opposition entre la malice de Louison et la colère d’Argan est source de
comique : les questions pressantes qu’il pose, son impatience et la fausse naï-
veté de Louison tendent à ridiculiser Argan.
9. Malgré son apparence très sévère, Argan est un bon papa. Il s’inquiète tout
de suite quand Louison contrefait la morte : « Ah ! malheureux, ma pauvre fille est
morte. Qu’ai-je fait, misérable ! » (lignes 660 et 661). Louison le sait et en profite.
19
RÉPONSES AUX QUESTIONS
◆ M ISE EN SCÈNE
10. Il va prendre une poignée de verges ; Louison se jette à genoux ; Argan, la prenant
pour la fouetter ; elle contrefait la morte ; il met son doigt à son oreille ; il se remet dans
sa chaise.
11. Ces didascalies nous renseignent sur les gestes et mouvements que doivent
faire les acteurs.
12. Assez peu nombreuses dans le théâtre classique, les didascalies apparaissent
ici parce que le comique de la scène repose beaucoup sur les attitudes des per-
sonnages qui évoquent la farce : coups de verges, simulation de la mort.
◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE
13 et 14. Les réponses à ces deux questions peuvent apparaître sous la forme
du tableau récapitulatif suivant.
◆ À VOS PLUMES !
Remarque
Pour être complet sur l’interrogation, on peut compléter ce travail en intro-
duisant les notions de questions ouvertes ou fermées, de questions-relais.
20
Acte III, scène 3
◆ L IRE L’ IMAGE
16. La didascalie suivante nous renseigne sur le moment de la scène : « Il met
son doigt à son oreille » (ligne 702).
17. Louison a le regard fixe légèrement vers le haut, la bouche entrouverte,
prête à répondre. Il ne s’agit pas seulement du personnage mais aussi de l’ac-
trice qui se prépare à prononcer la prochaine réplique.
A C T E I I I , S C È N E 3 ( p. 1 2 0 )
21
RÉPONSES AUX QUESTIONS
22
Acte III, scène 3
◆ É TUDIER LE DISCOURS
7. Arguments développés.
Sur le mariage d’Angélique
• Béralde :
Le mariage est un événement important
Il conditionne le bonheur futur.
Il faut prendre en compte les inclinations d’Angélique.
• Argan :
Une fille doit obéir à son père.
Le mariage doit d’abord servir les intérêts du père.
Le gendre doit être conforme à ce que souhaite un père.
Sur les médecins
• Béralde :
Les médecins sont de beaux parleurs cultivés.
Ils sont néanmoins incompétents sur le plan médical.
La nature est un mystère sur lequel on ne peut agir.
Il faut laisser faire la nature.
La médecine tue au lieu de guérir.
23
RÉPONSES AUX QUESTIONS
• Argan :
Sans la médecine, il serait mort.
Les médecins sont indispensables à notre survie.
Il faut les écouter et suivre leurs prescriptions.
Sur Molière
• Béralde :
Il met en scène des médecins afin de les ridiculiser.
• Argan :
Molière est un impertinent et un malavisé qui devrait laisser tranquille les
médecins.
Il mériterait qu’on le laisse sans soin.
8. Ces trois sujets sont étroitement liés dans la mesure où le mariage
d’Angélique dépend du fait que son mari soit ou non médecin et où Molière
est l’auteur de la pièce qui renforce la satire des médecins en les impliquant
dans l’intrigue amoureuse.
◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE
9. Je me vengerais, je le laisserais mourir, il aurait beau faire et beau dire, je ne lui ordon-
nerais pas, je lui dirais.
10. Les verbes conjugués au conditionnel expriment des actions soumises à
une condition : si Argan était médecin…
Remarque
Selon les classes, il sera peut-être nécessaire de faire le point sur les différents
modes et leurs valeurs.
11. On peut supposer que les spectateurs de l’époque étaient à la fois amusés
et émus de cette mise en scène des propres problèmes de l’auteur.
◆ L IRE L’ IMAGE
13 et 14. Ce costume montre à quel point les médecins prenaient leurs pré-
cautions pour ne pas être contaminés par la peste : long vêtement, gants,
masque mais aussi baguette pour écarter les importuns.
15. Les médecins devaient à la fois soigner les malades et se protéger de la
contamination. Cette attitude compréhensible ne devait pas rassurer les
malades de la peste.
24
Acte III, scène 10
A C T E I I I , S C È N E 1 0 ( p. 1 3 6 )
◆ É TUDIER LE COMIQUE
8. Les exemples d’exagération contribuent au comique. Ils ont été relevés à la
réponse de la question 5.
Les exemples d’accumulation aux lignes 456 à 468 et aux lignes 520 à 527 ren-
forcent le procédé d’exagération.
Quant aux répétitions, il s’agit surtout du mot « poumon » qui est repris systé-
matiquement sans rapport avec les symptômes dont se plaint Argan ; « ignorant »
est également répété et repris sous ses formes latines.
9. Les autres procédés sont nombreux. On peut citer le déguisement, le ton
des personnages, les réactions « gestuelles » d’Argan.
25
RÉPONSES AUX QUESTIONS
Remarque
Faire produire aux élèves quelques phrases avec des gradations ascendantes et
descendantes.
◆ M ISE EN SCÈNE
10. On peut imaginer ici des didascalies qui établissent une opposition dans
les gestes et le ton de Toinette et d’Argan.
Toinette faisant des gestes et utilisant un ton exprimant la menace, l’autorité et
l’assurance. À l’inverse, Argan a de plus en plus peur, se tasse et n’ose presque
plus parler.
Remarque
Cette question peut être prolongée par un exercice d’écriture consistant à
« enrichir » une phrase simple afin de la rendre complexe mais toujours cor-
recte.
◆ É TUDIER UN THÈME
16. Molière ridiculise ici une fois de plus les médecins en mettant en scène
leurs prétentions et leur grandiloquence. Le comique naît de l’écart entre le
peu d’efficacité des soins et l’éloquence du discours.
A C T E I I I , S C È N E 1 4 ( p. 1 4 7 )
26
Acte III, scène 14
2. Béline ne s’apitoie pas.Au contraire, elle se réjouit et montre ainsi son véri-
table visage.
3. Il découvre enfin que Béline ne l’aimait pas et en voulait surtout à son
argent.
◆ É TUDIER LE DÉNOUEMENT
9. C’est Béralde qui est à l’origine de ce dénouement.
10. Cette fin est heureuse pour Angélique et Cléante qui vont pouvoir se
marier, mais aussi pour tous ceux qui les ont aidés : Toinette, Béralde. Le
dénouement est également heureux pour Argan qui a l’illusion de devenir
médecin.
11. La fin est moins heureuse pour Béline qui a disparu après avoir révélé à
son insu son véritable caractère.
12. Ce dénouement est invraisemblable mais il s’agit d’une comédie et
l’amour sincère triomphe face à l’hypocrisie.
Remarque
Selon les classes, il serait ici souhaitable de procéder à un exercice de synthèse
permettant de dresser la liste des éléments constitutifs de la comédie classique :
personnages, milieu, thèmes, type de dénouement, procédés comiques, parti-
cularités de la comédie-ballet.
27
RÉPONSES AUX QUESTIONS
T R O I S I È M E I N T E R M È D E ( p. 1 6 1 )
◆ L IRE L’ IMAGE
1. Il s’agit d’Argan en habit de cérémonie, une main levée, l’autre posée sur le
cœur. Il regarde vers le ciel et semble prêter serment.
2. Il s’agit du moment où le bachelier dit : « Je jure » (ligne 135).
3. Il s’agit des costumes d’apparat, des diplômes et des seringues que les per-
sonnages tiennent dans la main, de la disposition des acteurs sur scène et de
l’aspect solennel que revêt l’instant où le bachelier prête serment.
28
1.
À qui De qui (ou de À quel moment
Répliques Qui parle ? s’adresse-t-il ? quoi) parle-t-il ? de l’intrigue ?
29
Effets des coups
5 Louison Argan II, 8
de bâton
Soins donnés
6 Béralde Argan III, 3
aux malades
Toinette déguisée
8 Argan Son âge III, 10
en médecin
R E T O U R S U R L ’ Œ U V R E ( p. 1 6 2 )
2.
EXPRESSION PERSONNAGE
« Servante dévouée » Toinette
« Petite fille malicieuse » Louison
« Oncle bienveillant » Béralde
« Père hypocondriaque et égoïste » Argan
« Belle-mère cupide » Béline
« Prétendant maladroit et benêt » Thomas Diafoirus
« Médecin incompétent » M. Purgon
« Jeune fille amoureuse et sage » Angélique
« Amoureux transi » Cléante
« Notaire escroc » Bonnefoy
3.
BONTÉ/SINCÉRITÉ ÉGOÏSME/HYPOCRISIE
Toinette Argan
Louison Béline
Béralde Thomas Diafoirus
Angélique M. Purgon
Cléante Bonnefoy
30
Retour sur l’œuvre
31
PROPOSITION
DE SÉQUENCE DIDACTIQUE
PREMIÈRE SÉANCE
DEUXIÈME SÉANCE
TROISIÈME SÉANCE
32
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE
Définir les enjeux du prologue en mesurant les écarts avec les scènes d’exposition
33
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE
QUATRIÈME SÉANCE
CINQUIÈME SÉANCE
SIXIÈME SÉANCE
34
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE
35
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE
SEPTIÈME SÉANCE
HUITIÈME SÉANCE
NEUVIÈME SÉANCE
36
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE
37
E X P LO I TAT I O N
DU GROUPEMENT DE TEXTES
◆ Le groupement proposé (pages 182 à 191) réunit trois textes qui met-
tent en scène des quiproquos. Il s’agit de L’École des femmes (Acte II,
scène 5), de L’Avare (Acte V, scène 3) et des Fiancés de Loches (Acte I,
scène 10).
L’étude de ces trois textes peut permettre aux élèves de se familiariser avec
l’un des ressorts classiques de la comédie : le quiproquo.
Après avoir rappelé les circonstances du quiproquo entre Argan et
Angélique dans Le Malade imaginaire, une lecture comparative des textes
proposés (et des paratextes) pourra permettre aux élèves de remplir le
tableau suivant :
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E X P LO I TAT I O N DU GROUPEMENT DE TEXTES
Remarque
◆ Cette étude pourra être complétée par une évaluation à partir d’un
exemple supplémentaire de quiproquo : on peut choisir, par exemple, la
scène 7 de Marius (Marcel Pagnol).
39
BIBLIOGRAPHIE
COMPLÉMENTAIRE
◆ B IBLIOGRAPHIE
– Œuvres complètes de Molière, tomes 1 et 2, coll. « La Pléiade », Gallimard, 1971
(Le Malade imaginaire se trouve dans le tome 2).
– Molière et la farce, B. Rey-Flaud, Droz, 1996.
– Le Roman de Monsieur de Molière, M. Boulganov, coll. « Folio », Gallimard,
1993.
– Molière de tous les jours : échos, potins et anecdotes, P. Bonvallet, Imago, 1995.
– Molière et ses metteurs en scène aujourd’hui : pour une analyse de la représentation,
M. Corvin, Presses universitaires de Lyon, hors collection, 1985.
– La Médecine et la maladie dans le théâtre de Molière, tomes 1 et 2, P. Dandrey,
Klincksieck, coll. « Bibliothèque française et romane », 1998.
– Le Cas Argan, Molière et la maladie imaginaire, P. Dandrey, Klincksieck,
Bibliothèque d’histoire du théâtre, 1993.
◆ D ISCOGRAPHIE
– Le Malade imaginaire, Molière, cassette audio, Le livre qui parle.
– Le Malade imaginaire, Molière, CD, Michel Galabru, Marguerite,Virlogeux,
éd. AUV, 1964.