BULLETIN d’INFORMATION
et de LIAISON
de l’Association
des Amis de Panaït Istrati
– no 16-17-18 -
36e année
Printemps - Été 2018
Prix : 9 €
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D’un continent à l’autre
Chères amies, chers amis,
À
plus d’un titre cette livraison du Haïdouc est exceptionnelle.
D’abord par les qualités des passeurs, José Carlos Mariátegui et César Vallejo, qui ont porté
l’œuvre du prince des vagabonds en Amérique latine.
Ensuite par les qualités de ceux qui ont rendu possible aux lecteurs francophones la connaissance de
leurs articles inédits, Pierre Rivas qui nous en avait confié une première approche en 1979 et aujourd’hui
Daniel Lefort grâce à qui nous devons ce « Haïdouc hispano américain » complété par la collaboration
d’un jeune universitaire allemand, Marco Thomas Bosshard. Nous les en remercions chaleureusement.
Enfin par la qualité et l’impressionnant déploiement d’activité éditoriale et de manifestations diverses
qui ont permis, tout au cours du premier semestre, de faire connaître l’œuvre de Panaït Istrati à un plus
grand nombre, et dont l’édition 2018 du Festival Istrati de Bucarest a été le point d’orgue : à défaut de
pouvoir citer ici toutes et tous qui y ont contribués vous les trouverez dans notre habituelle rubrique
« Présence d’Istrati ».
José Carlos Mariátegui a été le premier intellectuel d’Amérique latine à faire connaître l’œuvre d’Istrati
sur son continent en publiant d’abord dans les premiers numéros de la revue Amauta le récit de Spilca
le moine et ensuite par ses propres articles qui ne tarissent pas d’éloges sur l’art du conteur. César Vallejo
saluera lui aussi « le génial vagabond » mais ne lui consacrera que deux articles à propos de « l’affaire
Roussakov ». Tous deux lui font grief de son appréciation de l’URSS. Mariátegui et Vallejo reprochent à
Istrati son sentimentalisme et ne mesurent pas la portée de Vers l’autre flamme qu’ils réduisent à la ques-
tion de l’appartement du beau-père de Victor Serge. La mort prématurée de Mariátegui en 1930 vaut à sa
décharge car nul ne sait quelle aurait été son attitude face aux attaques dont Istrati a fait l’objet après la
publication de sa relation de voyage dans la Russie soviétique de 1928. De son côté Vallejo soutiendra
l’orientation stalinienne des partis communistes français et espagnol mais ne participera pas à la curée
contre Istrati. Leurs divergences avec Panaït Istrati demeurent dans le cadre du débat d’opinions. Il n’en
reste pas moins que, au-delà de cette querelle politique, le mérite éminent de José Carlos Mariátegui et
de César Vallejo est d’avoir fait connaître à tout un continent l’œuvre littéraire de Panaït Istrati.
Par ailleurs vous trouverez dans notre la rubrique « Activités de l’association » les indications néces-
saires concernant le don du manuscrit de Domnitza de Snagov à la BnF qui y a été déposé ce mois-ci.
Christian Delrue, Le 21 septembre 2018
À signaler pour celles et ceux de nos lecteurs qui souhaiteraient approfondir certaines des questions
abordées dans ce numéro :
– le numéro 1063-1064 de novembre-décembre 2017 de la revue Europe consacrée à César Vallejo.
– Ève-Marie Fell, « Représentations iconographiques de la nation dans Amauta, Pérou, 1926-1930 », in
Image et transmission des savoirs dans les mondes hispaniques et hispano-américains, collectif sld de Jean-Louis
Guereña, Presses universitaires François-Rabelais, Tours, 2007, [disponible en ligne].
– Isabelle Krzywkowski, « Amauta, l’Europe et les avant-gardes », in Europa ! Europa ? Études sur l’avant-garde
et le modernisme en Europe, p. 434-445, collectif sld Sascha Bru et Peter Nicholls, De Gruyter, Berlin, 534 p.,
2009, [disponible en ligne].
– par le lien <https://digital.iai.spk-berlin.de/viewer/toc/812949153/1/#LOG_0000>, vous pourrez
consulter et lire les numéros de la revue Amauta numérisés par l’Ibero-Amerikanisches Institut de Berlin.
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Source : Ibero-Amerikanisches Institut de Berlin.
Site : <https://digital.iai.spk-berlin.de/viewer/toc/812949153/1/#LOG_0000>.
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Du cÔte Des uniVersitÉs
et De la recHercHe
MARCO THOMAS BOSSHARD
D octeur en philologie romane par l’Albert-Ludwigs-Universität Freiburg, spécialiste de la littérature
latino-américaine, Marco Thomas Bosshard est professeur à l’Europa-Universität de Flensburg.
Il est l’auteur de diverses publications sur l’avant-garde latino-américaine, sur le marché du livre en
Espagne, au Mexique et en Allemagne, ainsi que sur la jeune littérature espagnole. Durant dix ans, il
était également responsable du domaine ibérique aux éditions Klaus Wagenbach où il a réalisé en
2016 une réédition de Kyra Kyralina dans la traduction allemande de Oskar Pastior épuisée depuis plus
de quarante ans.
DANIEL LEFORT
P rofesseur agrégé, docteur en littérature française, spécialiste de littérature française et comparée
(surréalisme et domaine hispano-américain), Daniel Lefort a enseigné dans les universités de
Paris-Est Marne-la-Vallée et Paris-X Nanterre. Il a collaboré au séminaire de Ruth Amossy sur le sur-
réalisme à l’université de Tel-Aviv.
L’essentiel de sa carrière s’est déroulé à l’étranger dans le domaine culturel. Ancien directeur d’Al-
liance française à Hong Kong et à Buenos Aires, il a exercé la diplomatie culturelle au Nigéria, dans
plusieurs pays d’Amérique latine, dont le Pérou, ainsi qu’en Israël. Ancien directeur de l’Institut
français de Tel-Aviv et de l’Institut français d’Amérique centrale, il a été également directeur des rela-
tions internationales de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD, 2004-2010).
Parallèlement, il a poursuivi une activité soutenue de chercheur, de traducteur et de critique en or-
ganisant des colloques internationaux en littérature (« Avatares del surrealismo en el Perú y en América
latina », « Lautréamont et Laforgue, la quête des origines », « Nouveau monde, autres mondes : sur-
réalisme & Amériques », « Colloque Jules Supervielle »), et en publiant de nombreux articles et dos-
siers - notamment sur les écrivains et artistes latino-américains - dans les Cahiers de l’Herne, Esprit,
Commentaire et la revue Pleine Marge, dont il a été membre du comité de rédaction, ainsi que dans
les revues péruviennes Quehacer et Hueso Humero.
Dernièrement, il a été co-éditeur scientifique de la Obra poética completa du poète péruvien César
Moro dans la collection Archivos (Ed. CRLA, Université de Poitiers/Alción Editora, Cordoba,
Argentine, 2015) et de la Obra plástica du poète (éd. de la Academia Peruana de la Lengua, Lima,
Pérou, 2017). Il est le traducteur en français, avec Albert Bensoussan, du dernier roman de Mario
Vargas Llosa, Aux Cinq Rues, Lima (Gallimard, 2017) et d’autres titres à paraître.
Enfin, il collabore régulièrement par des notes de lecture à la revue en ligne En attendant Nadeau
et au blog de Pierre Assouline, larepubliquedeslivres.com.
PIERRE RIVAS
S pécialiste des littératures française, portugaise et brésilienne, traducteur du portugais, Pierre
Rivas a enseigné la littérature comparée à l’Université de Paris-X-Nanterre. Sa thèse de 1976,
Les relations littéraires entre la France, le Portugal et le Brésil de 1880 à 1930, l’a conduit sur les traces
de Valery Larbaud pour les études duquel il a dirigé en 2005 le n° 5 des Cahiers des Amis de Valery
Larbaud intitulé « Dernière tentation de Valery Larbaud : le Brésil ». Il a dirigé l’édition critique de la
publication française de Macounaïma ou le Héros sans aucun caractère de Mario de Andrade en 1996.
L’édition de son ouvrage, Littérature française-littératures lusophones : regards croisés, est parue en
2016 aux éditions Petra.
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comitÉ D’Honneur
Présidents d’honneur
Joseph KESSEL †, de 1968 à 1979
Roger GRENIER †, de 2012 à 2018