7VS11
FASCICULE DE COURS
ANNÉE 2016-2017
Guillaume COLIN Gérard BLOCH
Automatique
Partie 1 : Signaux et systèmes
1 SIGNAUX ET SYSTEMES.........................................................................................1
1.1 Introduction générale à l'automatique ............................................................................................................ 1
1.1.1 Exemple introductif et intuitif ..................................................................................................................... 1
1.1.2 Notion de système - Définitions .................................................................................................................. 1
1.1.3 Classification des systèmes dynamiques ..................................................................................................... 3
1.1.4 Boucle ouverte - boucle fermée ................................................................................................................... 5
1.1.5 Synthèse d'un asservissement ...................................................................................................................... 6
On considère une douche dont la température est réglée par un mitigeur à commande manuelle.
Si le réglage est effectué à l'extérieur de la douche, il s'agit d'une commande en boucle ouverte et
il peut y avoir une différence importante entre la température souhaitée et la température réelle.
Si le réglage est effectué par une personne plaçant sa main dans le jet de la douche, il y a prise
d'information (observation, mesure) sur la température de l'eau de sortie et il peut y avoir action sur
la commande en fonction de l'écart (erreur) par rapport à la consigne.
Si la douche n'a pas été utilisée récemment, il s'écoule un certain temps entre le moment où on
règle le mitigeur et celui où l'eau arrive à la bonne température. Ce retard a deux causes : le retard
pur (dépendant de la longueur des canalisations entre chaudière et douche et du débit, indépendant de
la température) et le temps de réponse, lié à la constante de temps du système (échange thermique
entre l'eau et les tuyauteries froides, refroidissement de l'eau qui diminue jusqu'à l'équilibre).
Si, à l'équilibre, la température n'est pas correcte, l'utilisateur adapte son réglage : il y a réaction et
commande en boucle fermée.
Cette réaction permet un ajustement du réglage en cas de perturbation (autre utilisateur d'eau
chaude, baisse de la pression et donc du débit d'eau chaude, variation de température).
Le système a des caractéristiques non linéaires, de type saturation (température comprise entre
celle de l'eau froide et celle de l'eau chaude en sortie de chaudière).
Couramment, pour limiter le temps de réponse, le débit d'eau chaude est fixé au début à une valeur
élevée, ce qui conduit à un dépassement, rattrapé par un ajustement du débit jusqu'à atteinte de la
consigne.
Des (ré)actions trop vives sur le débit d'eau chaude peuvent se traduire en "douche écossaise"
(oscillations importantes de la température, dues à un grand gain associé à un retard pur, instabilité).
La régulation est manuelle, avec intervention de l'opérateur humain. Si la détection des variations
de température est réalisée par un thermostat commandant le débit d'eau chaude par un régulateur, on
a une régulation ou asservissement, automatiques.
On appelle système (system) ou processus (process) un ensemble de relations causales entre des
grandeurs d'entrée (causes) et des grandeurs de sortie (effets).
Un système correspond alors à un ensemble d'objets ou de phénomènes liés entre eux, que l'on
sépare intellectuellement du monde extérieur : processus matériels, physiques ou chimiques, systèmes
économiques, sociaux, problèmes de trafic ou de flux...
Perturbations
Information Information
Energie Energie
SYSTEME
Matière Matière
- I.1 -
Un système peut avoir une existence physique isolable (composant, unité industrielle...) ou
représenter une expérience (ex. : caractéristiques d'un produit en fonction de ses constituants). La
délimitation ou la construction d'un système fixe ses liens d'entrée et de sortie avec son
environnement.
Production T112
Reflux
114 °C,
0.01 bar
Concentration
de tête
Alimentation
134 °C Température
plateau sens.
Concentration
160 °C,
de fond
0.4 bar
Production T4
Les entrées (inputs) sont les variables qui agissent sur le processus, de plusieurs types.
Certaines sont commandées, donc connues (commandes, control variables, manipulated
variables).
D’autres, non commandées, sont les perturbations ((load) disturbances). Parmi ces perturbations,
certaines sont mesurées et leur effet peut, parfois, être compensé.
Les sorties (outputs) sont des variables mesurées, qui caractérisent l'effet du système sur son
environnement.
Les variables d'état sont des variables internes du système, dont l'action sur l'environnement n'est
pas nécessairement directement perceptible, mais dont l'évolution régit celle du système.
Perturbations
Un système comportant une seule entrée et une seule sortie est dit monovariable (Single Input
Single Output, SISO).
u(t) y(t)
SYSTEME
Dans les autres cas, il est dit multivariable. Un système comportant plusieurs entrées et une seule
sortie est dit MISO (Multiple Input Single Output). Un système comportant plusieurs entrées et
plusieurs sorties est dit MIMO (Multiple Input Multiple Output).
- I.2 -
Un système est dit statique ou instantané si sa sortie à un instant donné ne dépend que de l'entrée
au même instant. Un système statique est régi par une (des) équation(s) algébrique(s).
Exemples : y(t) a(t) u(t), y(k) a(k) u(k).
Un système est dynamique ou à mémoire si sa sortie à un instant donné dépend des valeurs
antérieures de l'entrée et/ou de la sortie. Un système dynamique est régi par une (des) équation(s)
différentielle(s) ou par une (des) équation(s) récurrente(s).
dy(t)
Exemples : y(t) a u(t t 0), y(t) a u(t) b , y(k) a u(k) b u(k 1) c y(k 1) .
dt
Un système est dit causal, s'il ne répond pas avant d'être excité, c'est-à-dire si sa sortie à un instant
ne dépend pas de son entrée après cet instant : le futur n'affecte pas le passé. Tout système physique
jouit de cette propriété. Pour un système monovariable en temps continu, on aura pour un système
causal : u(t) 0, t 0 y(t) 0, t 0.
Un système est invariant si un décalage temporel sur l'entrée décale la sortie d'autant.
du(t)
Exemples : Un système décrit par : y(t) a u(t) est invariant ; un système décrit par
dt
du(t) du(t)
y(t) a(t) u(t) ou par y(t) a t ne l'est pas.
dt dt
Un système linéaire est un système qui respecte le principe de superposition (propriétés d'additivité
et d'homogénéité) :
Un système non linéaire est un système qui ne respecte pas le principe de superposition.
Dans la suite, sauf indication contraire, on considère les systèmes continus linéaires invariants
(linear time invariant, LTI) à coefficients constants et donc décrits par une équation différentielle à
coefficients constants.
On peut établir une classification des systèmes dynamiques (et/ou de leurs modèles) selon le cardinal
de l’ensemble de leurs états possibles et selon la nature du temps dont ils sont fonctions.
- I.3 -
Système à temps continu ( t R ) (linéaire, stationnaire)
n m
Expression temporelle, équation différentielle d’ordre n : a i y (i) (t) b i u (i) (t), u, y X R
i0 i0
n m
Transformée de Laplace et transmittance en s : Y(s) a i si U(s) b i si , Y(s) F(s) U(s)
i0 i0
n m
Transformée en z et transmittance en z : Y(z) a i z i U(z) b i z i , Y(z) F(z) U(z)
i0 i0
Une machine d’état est un système (dynamique) à états discrets, qui peut être décrit par :
Q(t ) T(Q(t), U(t))
Y(t) S(Q(t), U(t))
où Q(t) 0,1 n est l’état courant, avec n dépendant du codage de l’état, U(t) 0,1 p le vecteur des
entrées et Y(t) 0,1 m le vecteur des sorties et T est la fonction de transition d’état et S la fonction
de sortie.
Ce modèle simplifié ne précise pas le mode de prise en compte des événements entraînant des
transitions entre états et la nature du temps t (synchrone, asynchrone, par événements,…).
- I.4 -
1.1.4 Boucle ouverte - boucle fermée
On représente les systèmes et leurs interconnections par des schémas-blocs (block diagrams).
u Système y
ou
Processus
u(t) y(t)
0 t 0 t
Un cascade de sous-systèmes constitue une boucle ouverte (open loop). Une boucle ouverte
comporte souvent : un actionneur (actuator), un processus à contrôler (process, system), un capteur
(sensor).
Idéalement, les capteurs et actionneurs réalisent une proportionnalité parfaite, sans retard, ni
distorsion, entre leurs entrées et leurs sorties. On omet alors parfois de les représenter dans les
schémas. On peut souvent les approximer par un simple gain, mais, de façon générale, ce sont des
systèmes dynamiques non linéaires.
Un objectif majeur de l'automatique est la conception des lois de commande destinées à élaborer
le signal u(t). Ces lois seront mise en œuvre par des systèmes concrets, analogiques ou numériques.
Elles définissent donc des systèmes causaux, représentables par schémas-blocs. Un bloc de
commande a pour sortie le signal de commande u(t) (control signal, manipulated variable). Il a pour
entrées la mesure de la sortie du système à commander y(t) (process variable, controlled variable) et
un signal de consigne ou signal de référence ( yc ( t ) ou r(t) ) (reference, set point). Le système global
constitué du processus à commander et du système de commande est un système en boucle fermée
(closed loop system).
- I.5 -
La commande peut être effectuée en boucle ouverte, à partir du seul signal de consigne. Cependant,
seule la boucle fermée peut :
- stabiliser un système instable en boucle ouverte (navire par exemple),
- compenser les perturbations externes (vent, houle, courant…)
- compenser les incertitudes internes au processus lui-même.
Un même système de commande, appelé régulateur ou correcteur (controller), peut réaliser deux
fonctions distinctes :
- l'asservissement (servo control), c'est-à-dire la poursuite (tracking), par la sortie d'une
consigne variable dans le temps,
- la régulation (regulation), c'est-à-dire la compensation ou le rejet de l'effet de perturbations
variables (disturbance rejection) sur la sortie, que l'on cherche à maintenir à une consigne fixe.
Perturbation d(t)
Le schéma de principe d'un système asservi est donné à la figure 8, où l'on distingue :
- un comparateur, mesurant la différence sortie mesurée - consigne,
- le correcteur proprement dit C,
- le processus G, où la perturbation d(t) est "ramenée" à la sortie.
La plupart des méthodes de synthèse d'un régulateur, mais pas toutes, nécessite l'utilisation d'un
modèle du processus, c'est-à-dire un ensemble de relations liant les diverses variables et régissant leur
évolution. Très souvent, le modèle est une simplification, parfois grossière, de la réalité. La figure 9
résume alors la démarche de synthèse d'une régulation, où la construction du modèle prend une place
importante.
Modèle de connaissance
Identification
Paramètres
Validation du modèle
Synthèse de la régulation
Validation de la régulation
- I.7 -
1.2 NOTION DE SIGNAL
Quand, à chaque instant, la valeur du signal peut être déterminée avec précision, le signal est dit
déterministe. Quand l'information délivrée est de nature statistique (distribution de probabilité, valeur
moyenne…), le signal est dit aléatoire. Très souvent, un signal comprend une composante
déterministe (la partie "utile", la valeur "vraie" de la variable) et une composante aléatoire (bruits,
notamment de mesure, perturbations).
En fait, le plus souvent, les signaux discrets correspondent à l'observation à des instants discrets
t k de signaux continus, on parle alors de signal échantillonné (sampled signal). Lorsque la durée
entre deux instants d'échantillonnage est fixe ( t k1 t k T, k), l'échantillonnage est dit à période
fixe T. Dans ce cas, on note de façon équivalente le signal échantillonné :
x(k), x k , x(t k ), x(kT), x(t 0 kT) k Z
x(t)
x(tk)
0 tk t
Figure 10 : Echantillonnage d'un signal.
Par ailleurs, les valeurs des signaux discrets peuvent être quantifiées. On parle alors de signaux
numériques.
- I.8 -
1.3 SIGNAUX CONTINUS DE BASE
Rampe unité à t 0
r(t t 0 ) 0 si t t 0
r(t t 0 ) t t 0 si t t0
En pratique, la pente, qui exprime la vitesse de variation de la grandeur considérée, est rarement
de 1.
r(t-t0)
0 t0 t
Echelon unité à t 0
(t t 0 ) 0 si t t 0
(t t 0 ) 1 si t t 0
(t-t0)
1
0 t0 t
Signal impulsionnel
Un signal impulsionnel a une durée très courte relativement aux variables de son environnement,
mais son intégrale sur , est finie et non nulle. Par exemple, le signal (t t 0 ) est tel que :
(t t 0 ) dt 1.
(t-t0)
1/
0 t0- t0+ t
- I.9 -
Impulsion de Dirac à t 0
L'impulsion de Dirac (Dirac, 1926) n'est pas une fonction, mais une distribution (L. Schwartz,
1950). Elle peut être définie comme :
d(t t 0 )
ou comme la dérivée de l'échelon unité : (t t 0 )
dt
(t t 0 ) 0 si t t 0
On a alors : (t t 0 ) dt 1 et
(t 0 )
(t-t0)
0 t0 t
x(t) a sin( 0 t )
2
où 0 2 f0 , avec 0, f0 et T0, respectivement la pulsation, la fréquence et la période, et où
T0
est la phase.
- I.10 -
1.4 TRANSFORMATION DE LAPLACE
F(s) L f(t) f(t) es t dt
0
Les fonctions F sont des fonctions à valeurs complexes de la variable complexe s j (ou p).
La transformation n'existe que si l'intégrale existe, c'est-à-dire pour des fonctions f de croissance
majorée par une exponentielle : f(t) es t f(t) e t 0 , 0 .
t
Pour les signaux f le plus souvent considérées, nuls pour t 0, la transformation monolatère équivaut
à la transformation bilatère dont l'intégrale s'étend de à .
1 j
f(t) L1(F(s)) F(s) e tsds
2j j
1.4.1 Propriétés
Linéarité
Dérivation (temporelle)
dx(t)
L L x˙ (t) s X(s) x(0)
dt
dx(t) dx(t) s t
L
dt 0 dt
e dt es t dx(t) es t x(t)
0 0
x(t) (s es t dt)
0
- I.11 -
d 2 x(t)
L
2 L ˙x˙(t) s X(s) s x(0) x˙ (0)
2
dt
d n x(t)
n1
L
n L x (n)
(t) s n
X(s) si x (ni1) (0)
dt i0
Cette propriété fondamentale permet de transformer une équation différentielle linéaire à coefficients
constants en une équation algébrique de la variable s.
Intégration (temporelle)
t X(s)
L x()d
0 s
t dy(t)
On pose y(t) x()d et donc x(t) et y(0) 0 :
0 dt
dy(t) t
L L x(t) X(s) s Y(s) s L x()d (dérivation temporelle)
dt aussi 0
(dérivation temporelle)
- I.12 -
Retard temporel
Soit un signal x ( t ) tel que x(t) 0, t 0. Soit x(t ) le signal x(t) retardé de .
x(t) x(t-)
0 t
L x(t ) x(t ) es t dt x(u) es (u) du es x(u) es u du
0 0 0
1 s
L x(a t) X
a a
u s
s t
s u 1 u
L x(a t) x(a t) e dt x(u) e a d x(u) e a du
0 0 a a 0
Translation en s
L ea t x(t) X(s a)
L ea t x(t) x(t) ea t es t dt x(t) e(sa) t dt X(s a)
0 0
- I.13 -
Produit de convolution
Le produit de convolution entre x et y, noté x y(t) ou x(t) y(t), est défini par :
x(t) y(t) x() y(t ) d
t t
x(t) y(t) x() y(t ) d x(t ) y() d, car x() 0, 0, y(t ) 0, t 0 ou t .
0 0
L x(t) y(t) L x(t ) y() d x(t ) y() des t dt
0
y() x(t ) es t dt d y() x(u) es (u)dud
0
y() es d . x(u) es udu X(s) . Y(s)
0 0
Ces transformées se calculent en utilisant la définition. Par ailleurs, combinant les propriétés définies
plus haut et ces transformées élémentaires, on obtient facilement de nombreuses autres transformées.
- I.14 -
L (t) (t) es t dt (t) es 0 dt (t) dt 1 (Démonstration peu rigoureuse)
0
es t 1
L (t) (t) es t dt es t dt , pour 0
0 0 s
0 s
Les transformées de t, la rampe unité, ou de t n, s'obtiennent en appliquant la propriété d'intégration
temporelle au résultat précédent.
1
La transformée inverse de s'obtient par décomposition en éléments simples.
i1
n
(s a i )
1 A B
Par exemple,
(s a)(s b) (s a) (s b)
1 1
(s a), puis s a donne A ; (s b), puis s b donne B .
ba ba
a
La transformée inverse de s'obtient par décomposition en éléments simples :
s (s a)
a A B
; s, puis s 0 donne A 1 ; (s a), puis s a donne B 1.
s (s a) s s a
- I.15 -
1.5 FONCTIONS DE TRANSFERT
d n x(t)
n1
La propriété : L n L x (n)
(t) s n
X(s) si x (ni1) (0) permet de transformer une
dt i0
équation différentielle linéaire à coefficients constants en une équation algébrique de la variable s.
a 0 y(t) a1 y (1) (t) a n y (n) (t) b 0 u(t) b1 u (1) (t) b m u (m) (t)
a 0 Y(s) a1 s Y(s) a n sn Y(s) Pn1 s,y(0),,y (n1) (0)
b 0 U(s) b1 sU(s) b m s m U(s) Pm1 s,u(0),,u (m1) (0)
c’est-à-dire, si CI désigne les conditions initiales :
n m
Pm1 s, CI(u) Pn1 s, CI(y)
i i
Y(s) a
i s U(s) i
b s
i0 i0
m
bi si
P s, CI(u) Pn1 s, CI(y)
ou : Y(s) i0
n
U(s) m1n n
ai s i
ai s i
a i si
i0
i0
i0
régime forcé régime libre
B(s)
Si les conditions initiales sont nulles : Y(s) F(s) U(s) , où F(s) est la fonction de transfert
A(s)
(ou transmittance) du système.
Les racines de A(s), c'est-à-dire les valeurs de s telles que A(s) 0, sont appelés les pôles du
système.
Par ailleurs, les racines du numérateur B(s) sont appelées les zéros du système.
Dans le domaine temporel, on a : y(t) y u (t) y 0 (t), où y u (t) est le régime forcé et y 0 (t) le
régime libre.
- I.16 -
1.5.2 Produit de convolution, réponse impulsionnelle et fonction de transfert
Tout signal u(t) peut être considéré comme la superposition d'une infinité d'impulsions de Dirac
d'intensité u() d :
u(t) u() (t ) d
u(t) u(tk)
tk tk+1 t
T
Figure 17 : Approximation impulsionnelle d'un signal.
On note f(t) la réponse impulsionnelle du filtre (ou système) linéaire invariant F, c'est-à-dire
l'évolution de la sortie de ce filtre soumis en entrée à l'instant 0 à une impulsion de Dirac (t).
impulse(tf(1,[1 .5]))
Le filtre étant invariant, sa réponse à une impulsion (t ) à l'instant est f(t ).
- I.17 -
On a alors : y(t) Fu(t) F u() (t ) d.
Le filtre étant linéaire (principe de superposition), sa réponse y(t) à une entrée u(t) peut s'écrire :
y(t) u() F(t ) d u() f(t ) d
La réponse y(t) d'un filtre (système) linéaire invariant à une entrée u(t) est le produit de convolution
entre sa réponse impulsionnelle f(t) et l'entrée :
y( t ) f ( t ) u ( t )
La réponse des systèmes linéaires invariants est donnée, dans le domaine temporel, par une
convolution et, dans le domaine de Laplace, par un produit.
* f(t) x F(s)
On rappelle que si les conditions initiales sont nulles ( y (i)(0) 0, i 1,,n, u (i)(0) 0, i 1,,m),
Y(s) F(s) U(s). Si l'entrée est une impulsion de Dirac ( u(t) (t), U(s) 1), on a Y(s) F(s) et la
réponse temporelle f(t) est l'original de la fonction de transfert, c'est-à-dire la réponse impulsionnelle.
- I.18 -
1.5.3 Composition des fonctions de transfert
F1
+ u y
u y F1+F2
+
F2
u y u y
F1 F2 F1 F 2
à retour unitaire
r y
F
+ r F y
-
1 GF
- I.19 -
1.6 REPONSES FREQUENTIELLES
Si l'on applique à l'entrée d'un système (ou filtre) de fonction de transfert F(s) une entrée
harmonique u(t) sin( t) , la réponse en régime permanent est un signal harmonique de même
pulsation :
où a() et () sont respectivement le gain (en fréquence) et le déphasage (ou phase), qui sont
donnés par le module et l'argument du complexe F(j ) ReF(j ) ImF(j ) F(j ) e j ().
Diagramme de Nyquist
Un diagramme de Nyquist (Nyquist diagrams) est le lieu de F(j ) dans le plan complexe, quand
croît de 0 à , gradué en .
Diagramme de Black-Nichols
Un lieu de Black (Nichols chart) est la représentation cartésienne de F(j ), avec le gain
G dB () 20 log F() , en décibels, en ordonnée et la phase () argF(j) , en degrés, en
10
abscisse.
Diagramme de Bode
Un diagramme de Bode (Bode plot) est composé de deux graphes donnant le gain et le déphasage,
en fonction de .
Pour les deux graphes, l'abscisse , en rad/s, est en échelle logarithmique.
Pour le gain, l'ordonnée est en échelle logarithmique, si le gain a() F(j ) est donné
directement. Elle est linéaire, s'il est exprimé en décibels : G dB () 20 log F( j) .
10
Pour la phase, l’ordonnée () argF(j) , en radians ou en degrés, est en échelle linéaire.
Le choix d'une échelle logarithmique pour le gain et d'une échelle linéaire pour la phase présente
deux avantages.
- Les courbes restent lisibles pour de grandes variations du gain.
- Pour les systèmes en cascade F F1 F2, les gains, ainsi que les phases, s'additionnent :
Eléments caractéristiques
Le gain statique (steady state gain, DC gain) d'un système peut être vu comme le gain pour une
entrée harmonique à fréquence nulle u(t) u cos(0 t) , avec la réponse en régime permanent
y(t) F(0) u , c'est-à-dire :
- I.20 -
La fréquence de coupure (corner frequency, breakpoint frequency) est la fréquence ( fc) (ou la
pulsation c 2 fc) à partir de laquelle le gain statique est atténué de plus de 3 dB :
Cette notion est parfois assimilée à celle de bande passante (bandwidth), qui est plus générale. On
définit aussi la fréquence de coupure à N dB : G(c NdB )dB G(0)dB N dB
Le facteur de résonance (resonant peak) est le rapport entre le gain maximal et le gain statique.
Pour un diagramme de Bode, la pente est la tangente à la caractéristique fréquentielle du gain dans
une plage donnée. Elle dépend du nombre de pôles et de leur distribution fréquentielle.
On étudie les réponses transitoires (transient responses) impulsionnelle (à une impulsion) (impulse
response), indicielle (à un échelon) (step response) et à une rampe (échelon de vitesse) pour différents
systèmes linéaires élémentaires.
La réponse d'un système linéaire à une combinaison de ces entrées est la combinaison des
réponses.
D'autre part, une fonction de transfert F(s) peut toujours se décomposer en éléments simples
F(s) i Fi (s)et la réponse du filtre à une entrée donnée est la somme des réponses des différents
éléments à cette entrée.
Eléments caractéristiques
Le gain statique (steady state gain, DC gain) d'un système est le gain entre l'entrée et la sortie
(variation de la sortie sur variation de l'entrée) en régime permanent (une fois l'équilibre atteint).
Il peut être vu comme le gain pour une entrée constante (échelon unitaire), de transformée de
1
Laplace U(s) à C.I. nulles, avec la réponse Y(s) F(s) U(s), c'est-à-dire en régime permanent
s
(théorème de la valeur finale) :
- I.21 -
1.8 FONCTIONS MATLAB DE BASE DE LA BOITE A OUTILS CONTROL
- I.22 -
PZMAP Pole-zero map of linear systems.
LSIM(SYS,U,T) plots the time response of the LTI model SYS to the
input signal described by U and T. The time vector T consists of
regularly spaced time samples and U is a matrix with as many columns
as inputs and whose i-th row specifies the input value at time T(i).
For instance,
t = 0:0.01:5; u = sin(t); lsim(sys,u,t)
simulates the response of SYS to u(t) = sin(t) during 5 seconds.
- I.23 -
1.9 LES MODELES DE BASE
Les modèles de base sont présentés ici de façon générique, sans précision sur les unités des
grandeurs et coefficients mis en jeu. Un point remarquable est justement que la forme du modèle se
conserve dans différents domaines physiques (mécanique, électrique, thermique …).
1.9.2 Dérivateur
20
Phase (deg); Magnitude (dB)
-20
91
90.5
90
89.5
89
-1 0 1 2
10 10 10 10
Frequency (rad/sec)
- I.24 -
1.9.3 Intégrateur
1
La fonction de transfert d'un intégrateur est : F(s) .
s
G dB () 20 log (droite de pente -20 dB par décade ou de -6 dB par octave)
10
() /2
20
0
Phase (deg); Magnitude (dB)
-20
-40
-89
-89.5
-90
-90.5
-91
-1 0 1 2
10 10 10 10
Frequency (rad/sec)
La réponse impulsionnelle d'un intégrateur est un échelon, sa réponse indicielle est une rampe.
- I.25 -
1.9.4 Système du premier ordre
b0 K
La fonction de transfert d'un système du premier ordre est : F(s) ou F(s) , qui
a1 s a 0 1 s
correspond à l'équation différentielle : dy(t) /dt y(t) K u(t).
Caractéristiques fréquentielles
0
-3
-5
-10
Phase (deg); Magnitude (dB)
-15
-20
1/
-20
-40
-45
-60
-80
-1 0 1
10 10 10
Frequency (rad/sec)
asymptote horizontale
1 1
Pulsation et fréquence de coupure : c fc
2
1: 0 , 1 ( c ) : /4 , 1: /2
- I.26 -
Figure 27 : Diagramme de Black d'un système du premier ordre ( K 1)
nichols(tf(1,[1 1])) .
Caractéristiques temporelles
Réponse impulsionnelle
K K/
La réponse impulsionnelle d'un système du premier ordre F(s) est son original :
1 s s 1/
K t /
y(t) e
- I.27 -
Figure 29 : Réponse impulsionnelle d'un système du premier ordre ( K 1)
impulse(tf(1,[1 1])) .
Réponse indicielle
K
La réponse indicielle d'un système du premier ordre F(s) est l'original de
1 s
1 K K (1/ )
Y(s) F(s) :
s s (1 s ) s (s 1/ )
y(t) K 1 et /
1
0.95
0.9
0.87
0.8
0.7
0.63
Amplitude
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 2 3 4 5
Time
La tangente à l'origine n'est pas nulle . Il n'y a pas de dépassement et on peut noter les
caractéristiques temporelles suivantes :
- I.28 -
Temps de montée de 0 à 63% :
y(t) K a t et /
4
3.5
2.5
Amplitude
1.5
0.5
0
0 1 2 3 4 5
Time (sec.)
Ka
Figure 31 : Réponse à une rampe d'un système du premier ordre ou réponse indicielle de F(s)
s (1 s )
step(tf(1,[1 1 0]),0:.05:5) ( K a 1).
- I.29 -
1.9.5 Système du deuxième ordre
b0
La fonction de transfert d'un système du deuxième ordre est : F(s) ou
a 2 s2 a1 s a 0
K 20
F(s) 2 , qui correspond à l'équation différentielle :
s 2 0 s 20
d 2 y(t) dy(t )
2
2 0 20 y(t) K 20 u(t)
dt dt
où K F(0) est le gain statique,
0 est la pulsation naturelle ou pulsation propre non amortie ( n : undamped natural frequency),
est le coefficient d’amortissement ( ou Z : damping ratio, damping factor).
Caractéristiques fréquentielles
20 1
Pour un gain K unitaire, F(j)
2 2 j 0 20 1 / 0 2 2 j / 0
1 2 / 0
a() F(j) , () Arctg
1 / 2
1 / 0
2 2
4 2 / 0
2
0
La pulsation propre non amortie 0 joue un rôle essentiel. Elle fixe l'ordre de grandeur de la
pulsation des signaux auxquels le système sera sensible. Pour 0,
1
() Arctg /2, , la sortie est en retard de 90° sur l'entrée et a() . Ce gain est
2
dénommé facteur de qualité en électronique et désigné par Q.
2
La pulsation de coupure (à 3 dB) est donnée par : c 0 1 2 2 1 1 2 2 .
Dans les différentes courbes, le point remarquable est le phénomène de résonance : pour
1/ 2 0.707 , a() passe par un maximum à la pulsation de résonance r (resonant frequency)
:
r 0 1 2 2
A cette pulsation, on peut calculer le facteur de résonance (rapport entre le gain maximal et le gain
statique), d'autant plus grand que est petit :
a a( r ) 1
m max
a(0) a(0) 2 1 2 2
- I.30 -
Diagramme de Bode
2
G dB () 20 loga() 10 log1 / 0
10 10
2 2
4 2 / 0
asymptote horizontale
2
2
G dB () 10 log / 0 40 log / 0 40 log 0 40 log
10 10 10 10
droite de pente -40 dB par décade ou de -12 dB par octave , qui coupe l’asymptote horizontale pour
0 .
On a pour la phase :
/ 0 1: 0 , / 0 1 ( 0 ) : /2 , / 0 1:
10
Amplitude (dB)
-10
-20
-30
-40
-50
Phase (deg)
-100
-150
-1 0 1
10 10 10
Pulsation (rad/sec)
- I.31 -
1
Axe imaginaire
0.5
0 0
-0.5
-1
-1 -0.5 0 0.5 1
Axe réel
Figure 33 : Diagramme de Nyquist de systèmes du second ordre pour . 38, .7, 1.5.
axis equal;hold on;for xi=[.38 .7 1.5];nyquist(tf(1,[1 2*xi 1]));end;grid
10
0
0
Gain (dB)
-10
-20
-30
-40
-160 -140 -120 -100 -80 -60 -40 -20
Phase (deg)
Figure 34 : Diagramme de Black de système du second ordre pour .1 ,.3, .5, .7, 1, 1.5.
close;hold on; for xi=[.1 .3 .5 .7 1 1.5];nichols(tf(1,[1 2*xi 1]));end;grid
- I.32 -
Réponses indicielles
Les pôles de F(s) sont les racines de l'équation caractéristique : s2 2 0 s 20 0.
On a : s2 2 0 s 20 (s s1 )(s s2 ) s2 (s1 s2 ) s s1 s2
20 s1s2 1 1 s2 s
Y(s) 1
s s2 2 0 s 20 s (s s1 )(s s2 ) s s1 s2 s s1 s s2
s1,2 0 0 2 1
y(t) 1
1
s1 s2
s 2 es1t s1 es 2 t
En fait, ce système n'est pas vraiment caractéristique du deuxième ordre, puisqu'il peut résulter de
0 0
la mise en cascade de deux systèmes du premier ordre et . Au bout d'un certain temps,
s s1 s s2
l'exponentielle la "plus lente" l'emporte sur l'autre.
20 1 1 0
Pour 1, il y a un pôle réel double s1,2 0, Y(s) et la
2 s s
s s 0 0 s 0
2
s1,2 0 j 0 1 2
Arctg 1 2 / Arccos Arcsin 1 2
Par ailleurs : s1 s2 2 j 2 j 0 1 2
- I.33 -
y(t) 1
1
s1 s2
s2 es1t s1 es 2 t 1
1
2 j 0 1 2
0 e j e j t 0 e j e j t
j t j t
1 e e 1
y(t) 1 e t 1 e t sin t
2 2j 2
1 1
1
y(t) 1 e 0 t sin( p t )
1 2
déduit la pseudo-période : Tp 2 / p 2 / 0 1 . Le premier terme de la réponse
2
indicielle représente le régime permanent et le second le régime transitoire de période Tp.
20
Pour 0, les pôles sont imaginaires purs : s1,2 j 0, Y(s)
et la réponse juste
s s2 20
oscillatoire (undamped): y(t) 1 sin( 0t /2) 1 cos( 0t).
- I.34 -
wn=1; xi=.8;roots([1 2*xi*wn wn^2])
2.5
pseudo-périodique, instable
2
pseudo-périodique
1.5 juste oscillant
pseudo-périodique, amorti 1
apériodique critique 0.5
apériodique 0
0 2 4 6 8 10
Figure 36 : Réponses indicielles normalisées d'un système du second ordre (K=1, temps réduit 0 t).
close;hold on; for xi=[-.05 0 .3 1 1.5];step(tf(1,[1 2*xi 1]),0:.05:10);end;grid
Il faut noter que la tangente à l'origine est toujours nulle . On peut noter par ailleurs les temps et
grandeurs caractéristiques des réponses indicielles de systèmes du second ordre.
D1
Tp
D2 VF+n%
VF
VF-n%
0.9 VF
0 tM tPIC tR t
Figure 37 : Valeurs caractéristiques d'une réponse indicielle d'un système du second ordre.
- I.35 -
Temps de montée :
Temps de pic : t PIC
0 1 2
1
Temps de réponse : t R n% Ln(100 /n), 0.7 (approximation, voir abaque)
0
1 2
Dépassement maximal : DM e
2
D1 2
Rapport entre deux maxima successifs : e 1
D2
- I.36 -
1.4
y/K
1.2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 5 10 15 0 t 20
Dans la conception des contrôleurs, on veut souvent spécifier le comportement du système corrigé
à partir d'un modèle du second ordre de réponse indicielle pseudo-périodique amortie. On cherche
alors 0 et pour des temps caractéristiques et des dépassements donnés.
ln(DM) 2
ln(DM) 2 2
ou par la courbe de la figure 39, puis, avec , 0 à partir de t PIC ou de t R :
1
0 0 Ln(100 /n), 0.7
t PIC 1 2 t R n%
ou par l’abaque de la figure 39. La figure 40 permet soit de déterminer la réponse d'un système du
second ordre donné, soit de déterminer à et 0 pour obtenir un système ayant un temps de montée
ou d'établissement et un dépassement donnés.
La figure suivante résume le comportement d’un système du second ordre en fonction de . Elle
montre l’intérêt de choisir comme modèle de système bouclé : 0.7 1.
instable 0 0.7 1
Système résonant Système sans résonance
- I.37 -
1.9.6 Retard pur
Beaucoup de systèmes, en particulier industriels, ont une réponse indicielle de la forme représentée
à la figure 42.
0.8
Amplitude
0.6
0.4
0.2
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Temps (sec.)
6
Figure 42 : Réponse indicielle de F(s) e s , avec 1.
(s 3)(s 2)(s 1)
sys=zpk([],[-1 -2 -3],6);sys.td=1;step(sys,0:.05:8);grid
Le temps pendant lequel la sortie ne réagit pas à la commande est appelé retard pur ((pure)
(time) delay, (pure) dead time). Un tel retard peut provenir du processus lui-même, mais est très
souvent introduit par la mesure de la sortie (temps de mesure ou placement adéquat du capteur
impossible). La commande de systèmes à retard est compliquée par la présence du retard pur, s'il ne
peut être négligé.
F(s) es
Sa réponse fréquentielle est donnée par F(j) e j , de gain unitaire : a() F(j) 1,
G dB () 20 log F(j) 0, et de phase proportionnelle à la pulsation et au retard :
10
() argF(j) . Le déphasage vaut /2, pour /(2 ), , pour / .
- I.38 -
1
0.8
0.6
Amplitude 0.4
0.2
-0.2
sys=tf(1,[1 1]);sys.td=3;
step(sys,pade(sys,1),pade(sys,2),pade(sys,3),pade(sys,4),pade(sys,10));grid
Transfer function:
-s + 2
------
s + 2
Transfer function:
s^2 - 6 s + 12
--------------
s^2 + 6 s + 12
Transfer function:
-s^3 + 12 s^2 - 60 s + 120
--------------------------
s^3 + 12 s^2 + 60 s + 120
Transfer function:
s^4 - 20 s^3 + 180 s^2 - 840 s + 1680
-------------------------------------
s^4 + 20 s^3 + 180 s^2 + 840 s + 1680
- I.39 -
1.10 LINEARISATION
Très souvent, les équations différentielles décrivant le comportement de systèmes sont non
linéaires. On montre alors comment déduire des modèles linéaires, locaux, valables autour d’un point,
à partir de ces modèles non linéaires généraux, par linéarisation. Pour une variable X(t) impliquée
dans l’équation différentielle non linéaire, on considère de petites variations x(t) autour du point
d’équilibre x 0 :
X(t) x 0 x(t) .
(i) d iX(t)
On note : X (t) .
dt i
a 2 Y(2) (t) a1Y(1) (t) a 0 Y(t) b 0U(t) b1U (1) (t) (1)
a 0 y 0 b 0u 0 (2)
b b
c’est-à-dire : y 0 0 u 0 (gain statique k 0 ).
a0 a0
L’équation (1) devient : a 2 y (2) (t) a1y (1) (t) a 0 (y 0 y(t)) b 0 (u 0 u(t)) b1u (1) (t)
a 2 y (2) (t) a1y (1) (t) a 0 y(t) b 0u(t) b1u (1) (t) (3)
Dans toute la gamme de fonctionnement où le modèle est linéaire est valide, étudier les grandeurs
ou les variations de ces grandeurs autour d’un point d’équilibre est similaire.
- I.40 -
Exemple 2
Soit une équation différentielle non-linéaire non homogène, par exemple l’ensemble masse-
amortisseur-ressort « durcissant », avec Y(t) la position de la masse et U(t) la force appliquée :
a 0 y 20 b 0u 0 (5)
b0
c’est-à-dire : y 0 u 0 , qui ne peut se mettre sous la forme y 0 k u 0.
a0
a 2 y (2) (t) a1y (1) (t) a 0 (y 0 y(t)) 2 a 2 y (2) (t) a1y (1) (t) a 0 (y 20 2y 0 y(t) y 2 (t)) b 0 (u 0 u(t))
c’est-à-dire, en tenant compte de l’équation d’équilibre (5) et en négligeant les termes de degré
supérieur à 1 (linéarisation) : a 2 y (2) (t) a1y (1) (t) 2a 0 y 0 y(t) b 0u(t) .
En fait, il est équivalent, mais plus rapide et plus général, de linéariser en effectuant un
développement limité au premier ordre des termes non linéaires :
df(X(t))
f(X(t)) f(x 0 x(t)) f(x 0 ) x(t) .
dX(t) x
0
Le modèle (6), linéaire, n’est valable qu’autour du point d’équilibre, pour de petites variations.
- I.41 -
Exemple 3
Soit une équation différentielle non-linéaire non homogène, par exemple :
a 0z 0 y 0 b 0u 0 (8)
b0
c’est-à-dire : y 0 u 0, soit y 0 k(z 0 ) u 0.
a 0z 0
Considérons de petites variations x(t) autour du point d’équilibre x 0 :
Linéarisons en effectuant un développement limité au premier ordre des termes non linéaires :
Le modèle (9), linéaire, n’est valable qu’autour du point d’équilibre, pour de petites variations.
- I.42 -
Linéarisation instantanée
Les raisonnements précédents peuvent s’étendre à des points de fonctionnement quelconques, qui
ne sont pas des points d’équilibre, par linéarisation instantanée.
Exemple 4
Soit l’équation différentielle non-linéaire :
y0 y 20 u 0 (11)
En remplaçant dans l’équation (10), puis en effectuant un développement limité au premier ordre
du terme non linéaire, on obtient :
Le modèle (12), linéaire, n’est valable qu’autour du point de fonctionnement courant, pour un
court intervalle de temps.
- I.43 -
Guillaume COLIN Gérard BLOCH
Automatique
Partie 2 : Commande continue
Il existe une grande variété de définitions de la stabilité, surtout pour les systèmes non-linéaires,
et même pour les systèmes linéaires. On adopte ici la définition suivante.
Un système linéaire est dit stable, lorsque, écarté de sa position d’équilibre, il tend à y revenir. Il
est dit instable, lorsqu’il tend à s’en écarter davantage.
Il en résulte que, pour une entrée nulle, la sortie (le régime libre) d'un système stable tend vers
zéro, quelques soient les conditions initiales : lim y 0 ( t ) 0 (stabilité asymptotique) et que, pour
t
une entrée bornée, la sortie est bornée (stabilité BIBO). Une définition équivalente est :
Un système est dit stable s.s.i sa réponse impulsionnelle tend vers zéro quand t .
Il avait été montré (§1.5.1) que la solution de l’équation différentielle sans second membre :
a 0 y( t ) a1 y (1) ( t ) a n y ( n ) ( t ) 0
Ps, C.I.( y)
c'est-à-dire le régime libre y 0 ( t ) , a comme transformée de Laplace : Y 0 (s) , où A(s)
A(s)
B(s)
est le dénominateur de la fonction de transfert du système F(s) . Cette transformée peut
A(s)
décomposer en éléments simples du type :
d’original es i t (pôle réel simple s i )
s si
d’original t q 1 e s i t (pôle réel multiple s i )
(s s i ) q (q 1)!
s
d’original C sin(i t ) e a i t (pôles complexes conjugués : s i a i ji )
2
(s a i ) i2
Dans les différents éléments de y 0 ( t ) interviennent donc des termes du type e a i t , où a i est la
partie réelle du iième pôle. On en déduit que pour qu’un système linéaire continu soit stable, il faut
que les pôles s i de sa transmittance en s soient à partie réelle négative :
B(s)
F(s) stable (si ) 0, i, si s A(s) 0
A(s)
En l’absence d’entrée, le système revient à 0, quelles que soient les conditions initiales. La sortie
B(s)
y(t) d’un système stable tend donc vers son régime forcé et la fonction de transfert permet de
A(s)
caractériser le comportement du processus une fois amorti l’effet des conditions initiales.
- II.1 -
Le calcul des pôles d'une fonction de transfert, c'est-à-dire des racines du polynôme A(s), peut
être fait simplement, par exemple par roots ou pole.
ss=-1;sm=-2;scc1=-1+j;scc2=-1-j;
sys=zpk([],[scc1 scc2 ss sm sm],-scc1*-scc2*-ss*-sm*-sm)
8
Zero/pole/gain: ----------------------------
(s+1) (s+2)^2 (s^2 + 2s + 2)
sys1=tf(sys)
8
Transfer function: ----------------------------------------
s^5 + 7 s^4 + 20 s^3 + 30 s^2 + 24 s + 8
pole(sys1)
ans = -1.0000+1.0000i -1.0000-1.0000i -1.0000 -2.0000 -2.0000
[num,den]=tfdata(sys,'v');roots(den)
ans = -1.0000+1.0000i -1.0000-1.0000i -2.0000 -2.0000 -1.0000
La stabilité d'un système peut être testée en traçant sa réponse temporelle, par exemple
impulsionnelle ou indicielle.
Réponse impulsionnelle
0.3
Amplitude
0.2
0.1
0
0 5 Temps (sec.) 10 15
Réponse indicielle
1
Amplitude
0.5
0
0 1.4 2.8 4.2 5.6 7
Temps (sec.)
8
Figure 1. Réponses impulsionnelle et indicielle de F(s) .
s 5 7s 4 20s 3 30s 2 24s 8
Cependant, il est intéressant, en particulier quand le dénominateur de la fonction de transfert
contient des paramètres ajustables, de disposer d'un critère algébrique (comme celui de Routh -
Hurwitz non détaillé ici) permettant d'exprimer la stabilité en fonction de ces paramètres. C'est par
exemple le cas pour la fonction de transfert d'un système en boucle fermée et la stabilité est la
première propriété à assurer pour un système corrigé.
- II.2 -
2.1.2 Critère du revers et marges de stabilité
On énonce sans démonstration le critère du revers, qui est un critère simplifié de stabilité dérivé
d'un théorème de Cauchy sur les fonctions complexes et du critère de stabilité de Nyquist.
Pour un système en boucle ouverte G(s) et son correcteur K(s), stables, le système en boucle
K (s) G (s)
fermée H (s) est stable si le transfert K (s ) G (s ) n'entoure pas le point critique (-1
1 K (s) G (s)
point) (-1 dans le plan de Nyquist, laissé à gauche pour des croissants ; (-180°, 0 dB) dans le plan
de Black, laissé à droite pour des croissants).
Une boucle d'asservissement est d'autant plus stable que son transfert en boucle ouverte
K (s ) G (s ) passe loin du point critique. Une petite variation G (s ) du système (le processus change
effectivement au cours du temps ou son modèle G(s) n'est pas parfaitement exact) ne doit pas
entraîner l'instabilité de la boucle. C'est la notion de robustesse (par rapport aux erreurs de modèle).
Remarque : Si le retour n’est pas unitaire, mais inclut R(s) , on étudie le transfert K(s)G(s)R(s) .
On note respectivement a () K ( j) G ( j) le gain et () argK ( j) G ( j) la phase du
système en boucle ouverte K ( j) G ( j) . On note - la pulsation à laquelle la phase est égale à -
180° ( (- ) 180 ) et 1 la pulsation à laquelle le gain est égal à 1 (0 dB) ( a (1) 1 )
(crossover frequencies ). On définit alors les marges suivantes.
La marge de gain (gain margin, GM) Mg est la valeur maximale du gain parasite qui peut
intervenir sans déstabilisation de la boucle fermée. C'est l'écart en gain par rapport à 0 dB, lorsque
la phase du système en boucle ouverte est égale -180°, c'est-à-dire Mg dB (0) 20 log a ( ) :
10
La marge de phase (phase margin, PM) M est la valeur maximale du déphasage parasite qui
peut intervenir sans déstabilisation de la boucle fermée. C'est l'écart en phase par rapport à -180°,
lorsque le gain du système en boucle ouverte est égal à 1 (0dB), c'est-à-dire M (1 ) (180) :
La marge de module (ou marge de gain-phase) Mm, valeur maximale du module parasite qui
peut intervenir sans déstabilisation de la boucle fermée, est une mesure plus globale. C'est l'écart
minimal en module par rapport au point -1, c'est-à-dire : Mm min 1 K ( j) G ( j) :
j
Mm min 1 K ( j) G ( j) max
1
j j 1 K ( j) G ( j)
Elle correspond, dans le plan de Nyquist, au rayon du cercle centré sur le point -1 et tangent à
K ( j) G ( j) .
La marge de retard Mr est la valeur maximale du retard parasite qui peut intervenir sans
déstabilisation de la boucle fermée. On rappelle que le déphasage introduit par un retard pur
- II.3 -
F(s) e s est donné par () argF( j) . Si 1 et (1 ) sont respectivement la
pulsation (en rad/sec) et la phase (en radians) correspondant au gain 1 (0 dB), on a
1Mr M (1 ) et :
M (1 )
Mr
1 1
Si le système est mal identifié (le modèle est connu de façon imprécise), on pourra prendre
Mg 20 dB .
G dB
(0 dB ,180) M Mm
a ( )
Mg
-1 M
1
- II.4 -
Bode Diagrams
-40
-60
-80
-100
-200
-300
-1 0
10 10
Frequency (rad/sec)
- II.5 -
2.2 PRECISION DES SYSTEMES ASSERVIS
2.2.1 Généralités
Perturbation p(t)
L’erreur e( t ) se décompose en :
Erreur transitoire ou dynamique, qui tient compte des caractéristiques de l’évolution du
processus en régime transitoire,
Erreur permanente ou statique, c’est-à-dire la limite de l’erreur au bout d’un temps infini, pour
une entrée donnée.
Les spécifications sur l’erreur sont formulées le plus souvent sous l’une des formes suivantes :
Erreur statique bornée,
Erreur statique nulle pour une entrée "canonique" donnée (échelon, rampe, …),
Erreur dynamique bornée pour des entrées ayant une dynamique donnée (vitesse,
accélération,…),
Critères intégraux à minimiser :
2
0 e (t) dt (Oldenburg-Sartorius, Integral of the Square of the Error, ISE),
0 e(t) dt (Integral of the Absolute value of the Error, IAE),
2
0 e (t) t dt (Integral of the Time-weighted Square of the Error, ITSE),
0 e(t) t dt (Integral of the Time-weighted Absolute value of the Error, ITAE)
- II.6 -
En fonction de la consigne Y c (s) et de la perturbation P(s), la sortie Y (s ) s'écrit :
Y(s) K (s) G(s) E(s) P(s) K (s) G (s) Y c (s) Y(s) P(s)
c'est-à-dire :
K(s)G(s) 1
Y(s) Yc(s) P(s)
1 K(s)G(s) 1 K(s)G(s)
1 1
E(s) Y c (s) P(s)
1 K (s) G (s) 1 K (s) G (s)
dH K KG 1 G H 1 G
H G G . On a donc : .
dG 1 K G 2 1 K G 1 K G G H 1 K G G
1
S est nommée sensibilité.
1 K (s) G (s)
C'est la sensibilité de la sortie Y (s ) ou de l'erreur E (s) (au signe près) aux perturbations. C'est
aussi la sensibilité de la fonction de transfert en boucle fermée H (s ) aux incertitudes sur le modèle
du système G (s ) .
On voit par que ailleurs la marge de module Mm peut s'évaluer à partir de la sensibilité :
Mm max S( j)
j
Dans le respect des autres contraintes (en particulier la stabilité), on cherchera K (s ) pour
minimiser la sensibilité S ou pour obtenir un transfert en boucle fermée H (s) 1 S voisin de 1.
- II.7 -
k N (s) k p N p (s)
On note : K (s) G (s) ; P(s) , où , N et où les gains k, k p sont
s D(s) s D (s )
p
N(0) N p (0) 1
mis en évidence 1; 1 . Le terme met en évidence la présence de
D(0) D p (0) s
intégrateurs dans la transmittance correspondante.
1 1
E (s) Y c (s) P(s)
1 K (s) G (s) 1 K (s) G (s)
t
l’erreur statique d’ordre q, c'est-à-dire la limite lim e q ( t ) lim y cq ( t ) y( t ) , et on rappelle le
t
théorème de la valeur finale e lim s E (s ) .
s0
Y c
(s ) Y c
(s ) s Yqc (s)
e q lim s q
lim s
q lim s
s 0 1 K (s) G (s) s 0 k N(s) s 0 s k
1
s D(s)
1 : e1 0
s 1
Rampe (échelon de vitesse) : y c2 ( t ) t , Y2c (s) 1 / s 2 : e 2 lim
s 0 s k s
0 : e 2
1 1
1 : e 2
k Kv
2 : e 2 0
- II.8 -
s 1
Echelon d’accélération : y 3c ( t ) t 2 / 2 , Y3c (s) 1 / s 3 : e 3 lim
s 0 s k s
2
0, 1 : e3
1 1
2 : e 3
k Ka
où K a lim s 2 K (s) G (s) k est la constante d’erreur d’accélération et le gain en accélération.
s 0
3 : e 3 0
La table 1 résume que, dans le respect des autres contraintes (en particulier la stabilité), on
diminue l'erreur statique due à la consigne en augmentant le nombre d'intégrateurs dans le
transfert de boucle K (s ) G (s ) et son gain k (statique, en vitesse, en accélération, ...).
Table 1 : Erreur statique due à la consigne et nombre d'intégrateurs dans le transfert de boucle.
- II.9 -
2.2.3 Précision statique par rapport à la perturbation
k p N p (s)
D (s) k p s 1
e lim s
p P (s )
lim s
s p
lim
s 0 1 K (s) G (s) s 0 k N (s) s 0 s k
1
D(s)
s
1 : au moins deux pôles s 0 (deux intégrateurs) de moins dans le transfert de boucle
K (s ) G (s ) que dans la perturbation P(s) :
p
1 : e
p kp p kp
0, 1 : e , 0, 1 : e
1 k k
Dans le respect des autres contraintes (en particulier la stabilité), on diminue l'erreur statique due
à la perturbation en augmentant le nombre d'intégrateurs dans le transfert de boucle K (s ) G (s ) et
son gain k (statique, en vitesse, en accélération, ...).
2.3 RAPIDITE
Cette caractéristique du système corrigé décrit la vitesse d’atteinte du régime établi, la durée du
régime transitoire. On choisira souvent pour le système en boucle fermée un modèle du premier ou
du second ordre.
- II.10 -
3. COMMANDE CONTINUE
2.4 BUTS DE LA COMMANDE
La correction devra fournir au système, lui-même non modifiable, une commande permettant de
"voir" un système bouclé où les caractéristiques indésirables sont corrigées (stabilité assurée,
rapidité de réaction améliorée), qui rejette les perturbations (régulation) et suit la consigne "au plus
près" (asservissement, précision statique et dynamique).
Les objectifs et contraintes sont nombreux et souvent contradictoires. Par exemple, augmenter le
gain en boucle ouverte (par un correcteur proportionnel, par exemple), pour augmenter la précision
ou la rapidité, risque d'entraîner l'instabilité. Il existe ainsi un dilemme précision-stabilité.
Il n'existe pas de méthode unique et systématique de synthèse, mais des approches parallèles
dans le domaine fréquentiel, dans le domaine temporel et dans le plan de pôles et zéros. De même,
il n’existe pas, surtout en continu, une structure unique de correcteur. La structure PID permet
cependant de résoudre une grande partie des cas pratiques.
Sur le schéma suivant, p2(t) est une perturbation non mesurable et agit directement sur la sortie,
p1(t) est mesurable et agit par K1(s) sur l’entrée du système, par G1(s) sur sa sortie.
p2(t)
p1(t)
K1(s) G1(s)
- II.11 -
On peut écrire : Y(s) G(s) K(s) Yc (s) Y(s) K1(s) P1(s) G1(s) P1(s) P2 (s)
Le choix des correcteurs K(s) et K1(s) doit permettre d’imposer les transmittances H(s), H1(s) ,
H2(s) et leurs caractéristiques, données a priori ; c’est la méthode du modèle.
Un choix trop contraignant pour Hd(s) peut conduire à un correcteur K(s) non réalisable. Choisir
K(s) G(s) 1 permet, outre une bonne élimination des perturbations, l’obtention de
K(s) G(s)
Hd(s) 1 . Cependant, un trop grand gain peut déstabiliser le système ; une
1 K(s) G(s)
dynamique trop rapide ( Hd(s) 1 ) entraîne des commandes de trop grandes amplitude et puissance,
irréalisables ou dommageables pour le matériel ; les saturations des systèmes physiques limitent le
niveau des commandes.
Les performances des asservissements sont souvent exprimées dans le domaine fréquentiel en
termes de marges de gain, de phase, de pulsation de résonance. Il est d’autre part possible de
traduire des caractéristiques temporelles, dépassement, temps de réponse…, en termes fréquentiels.
La synthèse part alors du lieu de transfert en boucle ouverte (BO) G(j) . L’introduction d’un
correcteur K(j) permet d’obtenir un transfert corrigé L(j) K(j)G(j) conforme dans la bande
de fréquence utile.
L’abaque de Black (Nichols charts) permet de faire correspondre le transfert de boucle
L(j)
L(j) K(j)G(j) au transfert en boucle fermée à retour unitaire H(j) en donnant
1 L(j)
les courbes isogain et isophase de H(j) . Le diagramme de Bode de H(j) , mais aussi sa réponse
indicielle, peuvent par ailleurs être tracés.
0.5 dB Nichols Charts
1 dB -1 dB
15
10 3 dB
-3 dB
5 6 dB
Open-Loop Gain (dB)
0 -6 dB
-5
-10 -12 dB
-15
-20 -20 dB
-25
-30
NORM(SYS,inf) is the infinity norm of SYS, i.e., the peak gain of its frequency
response. [NINF,FPEAK] = NORM(SYS,inf) also returns the frequency FPEAK where
the gain achieves its peak value NINF.
sys=tf( ); [ninf,fpeak] = norm(feedback(sys,1),inf)
Il faut :
éloigner le lieu de Black de L(j) K(j)G(j) du point –1 pour accroître les marges de gain
Mg et de phase M et donc la stabilité,
augmenter le gain en BO, surtout en basses fréquences, pour augmenter la précision, l’annulation
de l’erreur statique étant obtenue par la présence d’un intégrateur,
augmenter la bande passante en provoquant un tassement des fréquences vers les gains élevés, en
BO, pour diminuer le temps de réponse et limiter les distorsions.
- II.13 -
2.7 REJET DE PERTURBATIONS MESUREES PAR ANTICIPATION
La perturbation P(s) peut être considérée comme l'influence, sur la sortie du système, de l'effet
d'une perturbation originelle W(s) filtrée par une fonction de transfert G w (s) : P(s) G w (s) W(s) .
Si w(t) est mesurée (par exemple, la température extérieure dans le cas du chauffage d'un
immeuble), son effet sur la sortie peut être compensé par anticipation (feedforward).
Perturbation
w(t) p(t)
K w(s) G w(s)
Y(s) G(s) K(s) Yc (s) Y(s) K w (s) W(s) G w (s) W(s)
Pour rejeter l'effet des perturbations, il faut annuler le transfert perturbation-sortie H w (s) , en
annulant son numérateur : G w (s) K w(s)G(s) 0 , c'est-à-dire, s'il est réalisable physiquement,
introduire un compensateur par anticipation :
G (s)
K w (s) w
G(s)
- II.14 -
Exemple
kw kG
G w(s) , G(s)
1 Ts 1 a1s a 2s2 a 3s3
Le correcteur K w (s) est impropre, non causal. Il n'est pas réalisable physiquement.
k 1 a1s
K w (s) w
k G 1 Ts
kw k 1 a1s kG
G w(s) K w (s)G(s) w
1 Ts k G 1 Ts 1 a1s a 2s2 a 3s3
kw a 2s2 a 3s3
G w(s) K w (s)G(s)
1 Ts 1 a1s a 2s2 a 3s3
Si la perturbation w(t) est de la forme W(s) A / s , son effet sur la sortie y(t) quand t
s'écrit :
G (s) K w (s)G(s)
y w() lim y w (t) lim sYw (s) lim s w W(s)
t s0 s0 1 K(s)G(s)
k a 2s2 a 3s3
w
1Ts 1a1sa 2s2a 3s3 A
y w() lim s lim s k w a 2a 3s s2 A
s0
1
k KkG s s0 1Ts 1K(s) k Ga1sa 2s2a 3s3 s
1a1sa 2s2a 3s3
k a A
y w() lim w 2 s3
s0 1 k K k G
- II.15 -
2.8 QUELQUES CORRECTEURS
K(s) k p
Il permet une translation verticale du lieu de Black ou du gain dans le diagramme de Bode du
transfert de boucle K(s)G(s) . 0 k p 1 accroît la stabilité, en accroissant les marges de gain et de
phase, mais diminue la précision. k p 1 accroît la précision, au détriment de la stabilité, en
diminuant les marges.
18 6
Exemple : G(s) 3 3 ; K(s) kp .
2
s 6s 11s 6 (s 3)(s 2)(s 1)
On illustre : kp 0.5, 1, 2 .
k p 0.5 kp 1 kp 2
Mg , 16.48 dB, 3.32 rd / s 10 .46 dB, 3.32 rd / s 4.44 dB, 3.32 rd / s
M , 1 99 .62 , 0.87 rd / s 50 .10 , 1.71 rd / s 17 .99 dB , 2.59 rd / s
K(s)G(s) 9 18 36
1 K(s)G(s) s3 6s2 11s 15 s3 6s2 11s 24 s3 6s2 11s 42
Pôles - 4.24 - 4.75 - 5.40
- 0.88 1.66i - 0.63 2.16i - 0.30 2.78i
- 0.88 - 1.66i - 0.63 - 2.16i - 0.30 - 2.78i
Erreur statique 0.40 0.25 0.14
-50
Phase (deg); Magnitude (dB)
-100
-100
-200
-300
10 0 Frequency (rad/sec) 10 1
- II.16 -
50
-50
Phase (deg); Magnitude (dB)
-100
-150
-100
-200
-300
10 -1 10 0 Frequency (rad/sec) 10 1 10 2
1.4
1.2
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 2 4 6 8 10 12
- II.17 -
2.8.2 Correcteur à action proportionnelle et dérivée (PD)
K(s) k p (1 Td s)
+6 d B/octave
3
0
1 / Td
90
Phase (deg)
45
0
1 / Td Fréquence (rad/sec)
L’effet dérivé doit se manifester à partir de fréquences suffisamment faibles : on doit avoir
1 / Td r .
18 6
Exemple : G(s) 3 3 , K(s) k p (1 Td s)
2
s 6s 11s 6 (s 3)(s 2)(s 1)
On illustre k p 1, Td 0, 0.5, 1, 2 .
- II.18 -
Td 0 Td 0.5 Td 1 Td 2
Mg , 3.33 , 3.32 rd / s
M , 1 50.10 , 1.71 rd / s 78 .15 , 2.20 rd / s 71 .63 , 3.42 rd / s 54 .60 , 5.40 rd / s
K(s)G(s) 18 9s 18 18s 18 36s 18
1 K(s)G(s) 3 2
s 6s 11s 24 s 6s 20s 24 s 6s 29s 24 s 6s2 47s 24
3 2 3 2 3
50
0
Phase (deg); Magnitude (dB)
-50
-100
100
-100
-200
-300
10 -1 10 0 10 1 Frequency (rad/sec) 10 2
1.4 8
1.2 6
4
1
2
0.8
0
0.6
-2
0.4
-4
0.2
-6
0 -8
0 1 2 3 4 5 6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1
Figure 13. Réponses indicielles et lieu des pôles (boucle fermée, Td 0, 0.5, 1, 2 ).
- II.19 -
2.8.3 Correcteur à avance de phase
1 a T s
K (s ) , a 1
1 T s
20 log(a)
10
Gain (dB)
+6 d B/octave
a
Phase (deg)
0
1 / aT a 1 / T a 1 / T Fréquence (rad/sec)
On peut choisir 1 / Ta r 1 / T , c’est-à-dire a 1 / T a voisin de r , pour augmenter la
stabilité (éloigner le lieu de Black du point –1 ou augmenter les marges la stabilité).
Un mauvais réglage apporte un résultat sans intérêt ( r 1 / Ta ) ou même déstabilisant (
r 1 / T ).
Par ailleurs, un correcteur à avance de phase introduit un gain, de valeur a, en hautes fréquences,
qui amplifie les transitoires brusques. On limite alors souvent a à 10.
- II.20 -
2.8.4 Correcteur à action proportionnelle et intégrale (PI)
1 k p (1 Ti s)
K(s) k p (1 )
Ti s Ti s
On pose de même k p 1 pour présenter la pure action intégrale. Ce correcteur introduit un pôle
à l’origine. Il augmente le déphasage en basse fréquence et donc la précision statique.
Gain (dB)
-6 d B/octave
3
0
1 / Ti
0
Phase (deg)
-45
-90
1 / Ti Fréquence (rad/sec)
18 6 1
Exemple : G(s) 3 3 , K(s) k p (1 )
2
s 6s 11s 6 (s 3)(s 2)(s 1) Tis
On illustre k p 1, Ti , 8, 4, 2, 1 .
Ti Ti 1 Ti 2
Mg , 3.33, 3.32 rd / s 1.67, 2.45 rd / s 2.45 , 2.89 rd / s
M , 1 50.10 , 1.71 rd / s 15.16 , 1.86 rd / s 32.10 , 1.76 rd / s
K(s)G(s) 18 18s 18 36s 18
1 K(s)G(s) 3 2
s 6s 11s 24 4 3 2
s 6s 11s 24s 18 2s 12s 22s2 48s 18
4 3
Pôles - 4.75 - 4.55, - 1.00 - 4.66, - 0.45
- 0.63 2.16i - 0.22 1.98i - 0.45 2.031i
- 0.63 - 2.16i - 0.22 - 1.98i - 0.45 - 2.031i
Erreur statique 0.25 0 0
- II.21 -
Ti 4 Ti 8
Mg , 2.89, 3.11 rd / s 3.11, 3.21 rd / s
M , 1 41 .27 dB , 1.72 rd / s 45.79 , 1.71 rd / s
K(s)G(s) 72s 18 144s 18
1 K(s)G(s) 4s 24s 44s 96s 18 8s 48s 88s2 192s 18
4 3 2 4 3
Pôles - 4.70, - 0.20 - 4.73, - 0.10
- 0.55 2.09i - 0.59 2.13i
- 0.55 - 2.09i - 0.59 2.13i
Erreur statique 0 0
100
50
0
Phase (deg); Magnitude (dB)
-50
-100
-100
-200
-300
10 -3 10 -2 10 -1 10 0 10 1 Frequency (rad/sec)
20 1.8
0
1.6
-20
-40 1.4
Phase (deg); Magnitude (dB)
-60
1.2
-80
-100 1
0 0.8
0.6
-100
0.4
-200
0.2
-300 0
10 -2 10 -1 10 0 10 1 Frequency (rad/sec) 0 5 10 15 20
- II.22 -
2.8.5 Correcteur à action proportionnelle, intégrale et dérivée (PID)
1
K(s) kp 1 Td s
Ti s
U(s) 1 t de(t)
Si K(s) , u(t) kp e(t) 0 e()d Td
E(s) Ti dt
-6 d B/octave +6 d B/octave
Gain (dB)
+90
Phase (deg)
-90
1 Ti s Ti Td s2
On pose k p 1 . K(s) peut s’écrire aussi : K(s) . Pour Ti 4Td , les zéros sont
Ti s
réels et le numérateur s’écrit (1 T1 s)(1 T2 s) , avec Ti T1 T2 et Ti Td T1 T2 . Pour Ti 4Td ,
les zéros sont complexes et le numérateur s’écrit 1 2T s T2 s2 , avec Ti Td T2 et Ti 2T .
On remarque le point 1 / Ti Td , pour lequel le gain a (en dB) et la phase sont nuls :
1 1
K(j) 1 j Td ; K(j) 1 Td 0 1 Ti Td 2 0
Ti Ti
- II.23 -
En choisissant 1 / Ti r et 1 / Td r , le correcteur PID réalise à la fois :
l’avance de phase et l’amplification (accroissement du gain) en hautes fréquences, pour la
correction de la stabilité et de la rapidité (action dérivée),
le retard de phase et l’amplification en basses fréquences qui améliore la précision en régime
permanent (action intégrale).
Les fréquences moyennes 1 / Ti 1 / Td sont peu affectées.
Les processus industriels sont très variés, mais beaucoup (processus thermiques, chimiques, de
puissance,…) présentent en boucle ouverte des réponses indicielles apériodiques, qui peuvent être
caractérisées par 3 paramètres L, T, R, ou par des modèles, dont celui, simple, de Broïda :
R esL
G(s) .
s T1
Réponse
indicielle
R
0 Temps
0 t
L T
Figure 19. Les 3 paramètres L, T, R d’une réponse indicielle apériodique.
Quand le rapport T/L, la réglabilité, est grand (supérieur à 5 ou 10), un correcteur PID, ou même
un PI, permet d’obtenir de bonnes performances.
Par ailleurs, le PID est standardisé du point de vue matériel et existe dans les diverses
technologies (électronique, pneumatique, numérique,…). Il est standardisé du point de vue
conceptuel par l’effet de ses trois actions P, I et D. Il peut être réglé sur site, empiriquement, en
boucle fermée. Il a donc permis le développement de nombreuses variantes de correcteurs auto-
réglants, voire auto-adaptatifs pour les processus lentement variables.
Les procédures de réglage par essai et erreur ne nécessitent pas de modèle du système à
commander. Elles sont cependant fastidieuses et longues, un essai sur site étant nécessaire pour
observer la réponse en boucle fermée pour chaque modification de paramètre. Une procédure de
réglage empirique à partir de la réponse indicielle en boucle fermée (asservissement) peut être la
suivante.
1) Action proportionnelle. Fixer Td 0 , Ti . Choisir un gain kp "faible" ( Bp voisin de 100%).
Appliquer un échelon en entrée (de faible amplitude). Augmenter le gain tant que les oscillations
et dépassements sur la réponse sont tolérables.
- II.24 -
2) Action dérivée. Augmenter Td jusqu’à obtenir une réponse suffisamment amortie. kp peut alors
être augmenté, puis Td réajusté.
3) Action intégrale. Diminuer Ti jusqu’à un rattrapage de la consigne par la sortie suffisamment
rapide. Si la réponse oscille trop, diminuer kp ou augmenter Td .
Une procédure de réglage empirique à partir l’effet d’une perturbation en échelon sur la sortie en
boucle fermée (régulation) peut être la suivante.
1) Action proportionnelle. Fixer Td 0 , Ti . Appliquer un échelon de perturbation (de faible
amplitude) et augmenter kp pour que l’erreur statique soit diminuée sans que le transitoire soit
trop oscillant. Garder kp correspondant à un début de régime oscillant.
2) Action intégrale. Diminuer Ti jusqu’à un rattrapage de la consigne (erreur statique nulle) par la
sortie suffisamment rapide, mais sans oscillations trop fortes. Garder Ti .
3) Action dérivée. Augmenter Td jusqu’à obtenir une réponse suffisamment amortie.
Cette méthode (1942) permet de régler les paramètres d’un régulateur PID pour un processus à
réponse apériodique sans avoir à l’identifier exactement. Il existe deux possibilités.
Si le système peut être étudié en boucle ouverte (BO), on adopte pour le processus le modèle
Y ( s ) a s TR
simplifié : e (intégrateur de gain a avec un retard pur TR ).
U (s) s
Point d’inflexion
Pente a Temps
TR
Figure 20. Les 2 paramètres a, TR de la méthode de Ziegler-Nichols (réponse indicielle).
Si le système ne peut être étudié en BO, on l’étudie en boucle fermée (BF) avec un correcteur P
de gain k ( Td 0 , Ti , pour un PID) et on augmente le gain k jusqu’à k 0 (ultimate gain),
correspondant à la limite de stabilité où apparaît le phénomène de « pompage », c’est-à-dire des
oscillations entretenues de période T0 (ultimate period).
Y c (s) Y(s)
k Processus
+
-
- II.25 -
y(t) T0
La méthode permet de déterminer les paramètres des régulateurs P, PI, PID minimisant le critère
J(e) 0 e(t) dt , pour une variation indicielle de la consigne à partir d’un régime permanent à
l’instant initial.
Min(J)
yc e u y
K(s) Processus
+
-
La méthode donne de bons résultats en régulation (consigne constante), mais peu précis en
poursuite (transitoire médiocre, avec fort dépassement pour la réponse indicielle). Pour diminuer le
dépassement, le gain kp doit être diminué.
Coefficients de réglage
Régulateur
Réponse indicielle : a, TR Essai de pompage : k 0 , T0
1
P : kp kp k p k0 / 2
a TR
1 0.9
kp k0 / 2.2 , Ti T0 / 1.2
PI : kp 1 kp , T 3.3 TR
Ti s a TR i
1 1.2
PID : kp 1 Td s kp , T 2 TR , Td 0.5 TR kp k0 / 1.7 , Ti T0 / 2 , Td T0 / 8
Ti s a TR i
La première partie de la méthode de Broïda, non décrite ici, est une méthode d’identification
d’un premier ordre avec retard en boucle ouverte. Le système considéré dans la méthode de Broïda
Y (s) K0
est le suivant : e s TR
U ( s) 1 T0 s
- II.26 -
Régulateur Coefficients de réglage
0.8T0
P : kp kp
K 0TR
1 0.8T0
PI : kp 1 kp , Ti T0
Ti s K 0TR
T0
1 0.4
PID : kp 1 Td s TT KT 0.35T0
Ti s kp , Ti 0 r k p , Td
1.2 K 0 0.75 K0k p
Hd(s)
K(s)
G(s) ( 1 Hd(s) )
Un choix trop contraignant pour Hd(s) peut conduire à un correcteur K(s) non réalisable. De
plus, une dynamique trop rapide ( Hd(s) 1 ) entraîne des commandes de trop grandes amplitude et
puissance, irréalisables ou dommageables pour le matériel ; les saturations des systèmes physiques
limitent le niveau des commandes.
1 T
Le correcteur correspondant est donc un PI : K(s) kp 1
T s , avec kp 0 et Ti T0 .
i K 0T1
- II.27 -
Avec retard pur
K0 s
Pour un modèle du processus G(s) e et un modèle désiré en boucle fermée
1 T0 s
1
Hd(s) , le correcteur correspondant n’est pas réalisable, car anticipatif :
1 T1 s
1
K(s)
Hd(s)
1 T1 s
1 T0 s
1 T0 s e s
.
G(s) (1 Hd(s) ) K e s 1 K0 e s T1 s K0 T1 s
0 1
1 T0 s 1 T1 s
1
On choisit alors Hd(s) e s et le correcteur correspondant s’écrit :
1 T1 s
e s
Hd(s) 1 T1 s 1 T0 s
K(s)
G(s) (1 Hd(s) ) K e s s K 1 T s K e s
0 1 e 0 1 0
1 T0 s 1 T1 s
1 s / 2
Si l’on choisit pour le retard pur la première approximation de Padé : e s , le correcteur
1 s / 2
devient : K(s)
1 T0 s 1 s / 2
K0 1 T1 s 1 s / 2 K0 1 s / 2
, soit :
K(s)
1 T0 s 1 s / 2 , avec T T1 / 2
K0 T1 s 1 T s T1
Le correcteur contient une intégration qui assure la précision statique. Il est réalisable, car propre.
- II.28 -
2.9.2.2 Modèles en boucle fermée à amortissement fixe
1
Le modèle désiré en boucle fermée s’écrit : Hd(s) et correspond à la
1 2 s / 0 (s / 0)2
1 1
mise en boucle fermée à retour unitaire de : G(s) 0
2 2 s 1 s /(2 0)
.
2 s / (s / )
0 0
G(s) présente une intégration et un gain en vitesse : K v lim s G(s) 0 . D’où les performances
s 0 2
en boucle fermée (cf § 1.9.5, système du deuxième ordre) :
Erreur statique en position nulle : e1 0 ,
1 2
Erreur statique en vitesse bornée : e2 ,
Kv 0
Caractéristique temporelle indicielle, par exemple le temps de réponse :
1
t R n% Ln(100 / n ) ,
0
Dépassement indiciel : DM e 1 .
2
- II.29 -
2.9.2.2.2 Méthode du placement de pôles
Figure 23. Forme standard de contrôle avec un correcteur K(s), un procédé G(s) et un pré-filtre F(s)
Le correcteur PID est considéré ici dans sa forme standard, c'est-à-dire un correcteur qui suit
l’équation suivante
det
u t k p et et dτ Td
1 t
Ti 0 dt
est suffisant afin de contrôler le système comme un second ordre. Dans ce cas, on souhaite alors que
K s Gs
le système en boucle fermée T s ait des pôles égaux au système désiré mis sous la
1 K s Gs
2
forme d’un second ordre FTBF s .
s 2 2s 2
On trouve alors facilement les gains du correcteur PI :
2nT0 1
k p K0
T 2nT0 1
i n2T0
Cela fonctionne parfaitement, sous l’hypothèse que l’on peut négliger les zéros de T s , soit
K s G s . Cependant, cela n’est pas toujours le cas. Il faut alors, ajouter un préfiltre, c’est-à-dire un
- II.30 -
K s Gs
Dans ce cas, on souhaite alors que le système en boucle fermée T s ait des pôles
1 K s Gs
égaux au système désiré mis sous la forme d’un pseudo second ordre
n 3
FTBF s
s 2n s n s n
2 2
.
k p
K0
T1T2 n 1 2 1
2
T
i
T1T2 n
3
T T 2 T1 T2
Td 1 2 n 2
T1T2 n 1 2 1
Cela fonctionne parfaitement, sous l’hypothèse que l’on peut négliger les zéros de T s , soit
K s G s . Cependant, cela n’est pas toujours le cas. Il faut alors, ajouter un préfiltre, c’est-à-dire un
filtre avant la consigne. Le préfiltre est donc un second ordre et correspond à :
F s
1
1 sTi s 2Td Ti .
Cas d’un système du deuxième ordre à pôles complexes
a
Dans le cas du système suivant : G s 2 3 , les gains du correcteurs seront alors :
b1s b2 s 1
2 1 n2b1 1
k p
a3
k p a3
Ti .
3
n
b1
b 2 b2
Td 1 n
k p a3
- II.31 -
2.9.3 Régulation de processus à retard
U(s) Y(s)
G1(s) e s
u(t) y(t)
Figure 24. Fonction de transfert avec retard
Aucune commande u issue du régulateur K(s), non anticipative, ne peut réduire ou éliminer le
retard pur à la sortie y du système, pour la poursuite.
Dans le domaine fréquentiel, un retard pur s’exprime par : F( j) e j , de gain unitaire :
a() F(j) 1 (0 dB) , de phase proportionnelle à la pulsation et au retard :
() argF( j) . En hautes fréquences, le retard pur introduit un retard de phase tendant
vers l’infini, qui donne au lieu de Black une allure horizontale et introduit donc une possible
instabilité.
On peut par contre renvoyer à l’entrée du régulateur K(s) la prédiction de la sortie de G1(s) et
non la mesure y de la sortie de G(s). Le but du "prédicteur de Smith" (Smith, 1957) est précisément
de masquer le retard pur du système à l’entrée du régulateur.
Consigne Erreur Commande Sortie
c E(s) U(s) Y(s)
Y (s)
K(s) G1(s) e s
+
-
Y c (s) E (s ) U (s ) Y(s)
K(s) G1(s) e s
+
-
+
PS(s)
+
- II.32 -
On a maintenant : E(s) Yc(s) Y(s) PS(s) U(s) Yc(s) G1(s) e s PS(s) U(s) et on veut :
E(s) Yc(s) G1(s) U(s) . Il faut donc :
PS(s) G1(s) 1 e s
On obtient le correcteur de Smith K(s) à partir du schéma équivalent :
K(s)
Y c (s) E(s) (s) U(s) Y(s)
K1(s) G1(s) e s
+ +
- -
G1(s) 1 e s
Y c (s ) E (s ) U (s ) Y(s)
K(s) G1(s) e s
+
-
K1(s) peut être synthétisé à partir de G1(s) , c’est-à-dire du modèle du système sans retard pur,
en spécifiant par exemple H1(s) .
Le prédicteur de Smith est donné par PS(s) GPS(s) 1 e PS s . Il faut donc que GPS(s) G1(s)
et PS , c’est-à-dire que le modèle et le retard pur soient bien identifiés.
- II.33 -
2.9.3.2 Régulateur PI avec retard (PIR)
Un régulateur PI avec retard (PIR) est un régulateur PI adapté aux systèmes pouvant être
identifiés sous la forme d’un système du premier ordre avec retard (modèle de Broïda) :
K1 s
G(s) e G1(s) e s .
1 T1 s
K(s)
Y c (s) E(s) (s) U(s) Y(s)
K1(s) G1(s) e s
+ +
- -
G1(s) 1 e s
- II.34 -
1 Ti s
Ak
Ti s
1 Ti s
On a alors : U(s) A k
1
E(s) T s 1 e
s
U(s)
E(s) , c’est-à-dire :
Ti s i E(s)
1
A
1 e s
Ti s
A k 1 Ti s
K(s)
Ti s A 1 e s
où l’on retrouve un pur correcteur PI si A=1 et 0 . Comme on avait choisi T1 Ti et k 1 / K1 , le
A k 1 Ti s K1 s A e s
transfert de boucle s’écrit : K(s) G(s)
Ti s A 1 e s 1 T1 s
e
Ti s A 1 e s.
Yc(s) E(s) U(s) Y(s)
K(s) G(s)
+
-
Y(s) A e s
D’où la fonction de transfert en boucle fermée : H(s)
Yc(s)
A e s Ti s A 1 e s ,
Y(s) 1
H(s) e s
Yc(s) 1 Ti / A s
Une fois faits les réglages préliminaires ( k 1 / K1 , T1 Ti , PS ) en accord avec le modèle
G(s) du système à corriger, le gain A peut être ajusté pour améliorer la rapidité (diminuer le temps
de réponse) en divisant la constante de temps Ti par A, tout en assurant une erreur statique nulle (
H(0) 1 ) et la stabilité ( A 0 ).
- II.35 -
2.9.4 Adaptation à appliquer au correcteur PID pour son implémentation
Un changement brutal de consigne, par exemple, de type échelon a pour effet d’engendrer des
variations rapides et importantes de la commande u(t), qui peuvent être néfastes du point de vue
mécanique pour l’actionneur, ou qui peuvent amener la commande à saturation. Afin de minimiser
l’effet brutal du changement de consigne il est souhaitable de filtrer la consigne par un filtre du
premier ordre ou du second ordre suramorti de gain unité si bien que la sortie sera comparée à une
consigne adoucie. Ce filtre, souvent appelé préfiltre, permet d’imposer une trajectoire de référence.
Dans le cas du placement de pôles (section 2.9.2.2.2), deux filtres F(s) sur la consigne sont proposés
l’un pour un procédé du premier ordre, l’autre pour un procédé du second ordre.
1 Ti s Ti Td s2
Sous la forme indiquée K(s) kp , ce correcteur n’est pas réalisable. L’action
Ti s
dérivée pure, impropre et anticipative, n’est pas réalisable physiquement. Elle n’est d’ailleurs pas
souhaitable, car amplifiant les bruits haute fréquence.
On filtre alors l’action dérivée par un filtre du premier ordre de constante de temps Td / N (N de
l’ordre de 10), de pulsation de coupure N / Td . La forme filtrée du PID réel est très voisine de la
forme théorique sauf dans la zone haute fréquence. Celle-ci intervenant très peu dans la
détermination des coefficients kp , Ti et Td , les calculs se font à partir du PID théorique.
On trouve une version avec filtre sur le dérivateur :
1 Td s
K(s) kp 1
Ti s 1 (Td / N) s
1 1
K(s) kp 1 Td s
Ti s 1 (Td / N) s
L’actionneur présente des limites physiques (par exemple la position d’une vanne se situe entre
l’ouverture et la fermeture), si bien que lorsque la variable de commande impose la position de
l’actionneur aux bornes, la boucle de contre réaction devient inefficace puisque la commande est
saturée et ne varie plus. Dans ce cas, l’erreur devient en général importante et le terme intégral
encore plus. On dit que l’intégrateur s’emballe. Pour éviter ce phénomène, on installe un système
anti-emballement de l’intégrateur (Anti-Reset Windup, ARW) qui peut être de deux formes :
- un système qui gèle l’intégrateur.
- une boucle supplémentaire de contre réaction utilisant la différence entre la sortie du
régulateur,
- II.36 -
La première solution est facile à mettre en place dans un code informatique puisqu’il suffit d’arrêter
l’intégration (ou geler l’intégrateur) lorsque la commande est saturée. Un système de logique doit
être mis en place afin de geler et dégeler l’intégrateur.
La seconde solution, plus classiquement utilisée par les automaticiens, utilise un modèle de
l’actionneur sous forme de saturation, comme le montre la figure suivante. Un gain de réglage du
système anti-emballement ARW est introduit, noté Tt. Des experts ont proposés que ce temps Tt soit
T
choisi Tt i ou Tt TiTd
2
Modèle de
l’actionneur
e(t) + v(t) u(t)
+
+
+
+
- +
Réglage de l’ARW
- II.37 -
2.9.5 Commande à modèle interne
La commande à modèle interne (Internal Model Control, IMC) (commande à modèle explicite,
Menahem, 1965, IMC, Garcia & Morari, 1985) est fortement recommandée pour des processus de
faible réglabilité ( T / L 5 ou même T / L 1 , processus de transfert de matière, tapis roulant,
laminoir,..). De tels systèmes sont très stables en boucle ouverte et le temps de réponse en
asservissement peut difficilement être amélioré, sauf par anticipation de la consigne. La boucle
fermée reste indispensable pour désensibiliser le système par rapport aux perturbations (régulation)
et par rapport à ses propres variations. Le schéma de principe est le suivant.
Perturbation
p(t)
Consigne Commande Sortie
c
y (t) v(t) u(t) + y(t)
+ K(s) G(s) +
+ y( t )
-
+
ŷ( t )
M (s ) x(t)
M(s) est un modèle du processus réel de fonction de transfert G(s). On peut faire les remarques
suivantes.
Si le modèle est parfaitement identifié ( M(s) G(s) ) et que la perturbation est nulle ( p(t) 0
), x(t) 0 et la commande est en boucle ouverte.
Si le modèle est parfaitement identifié ( M (s) G(s) , y*(t) ŷ(t) ), on a:
x(t) ŷ(t) y(t) ŷ(t) y*(t) p(t) p(t) et la différence sortie y(t) – prédiction ŷ(t)
reconstitue la perturbation p(t).
M (s)
R (s)
On a : U(s) K(s) (s) K(s) E(s) K(s) M (s) U(s) et le régulateur équivalent s’écrit :
U(s) K(s)
R(s)
E(s) 1 K(s) M(s)
- II.38 -
A partir du schéma classique :
Perturbation p(t)
R(s) G(s) 1
on écrit : Y(s) Y c(s) P(s) , c’est-à-dire :
1 R(s) G(s) 1 R(s) G(s)
- II.39 -
Références
Borne, P., Dauphin-Tanguy G., Richard J.P., Rotella F. & Zambettakis I. Analyse et régulation des
processus industriels, Tome 1 : Régulation continue, Collection Méthodes et Pratiques de
l'Ingénieur, Technip, Paris, 1993.
De Cock, K., De Moor B., Minten W., Van Brempt W. & Verrelst H. A tutorial on PID-control,
Internal Report 97-08, ESAT-SISTA, K.U.Leuven, Leuven, Belgium, 1997.
De Larminat, P., Automatique – commande des systèmes linéaires, Hermès, Paris, 1993.
Rivoire, M., & Ferrier J.-L. Asservissement, Régulation, Commande Analogique, Eyrolles, Paris,
1997.
Smith, C.A., & Corripio A.B. Principles and Practice of Automatic Control, 2nd edition, Wiley,
New-York, 1997.
- II.40 -