Thermodynamique
et énergétique
III
Cet ouvrage fait par tie de
Physique énergétique
(Réf. Internet ti201)
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Physique énergétique
(Réf. Internet ti201)
Michel FEIDT
Ingénieur, docteur ès sciences, Professeur à l'Université Henri-Poincaré Nancy
1, Ingénieur physicien de l'Institut national des sciences appliquées de Lyon
Christian NGÔ
Docteur Gérant d'EDMONIUM
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
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VI
Thermodynamique et énergétique
(Réf. Internet 42216)
SOMMAIRE
Unités de mesure SI 23 11
Exergoéconomie BE7000 45
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VII
Progiciels de thermodynamique BE8044 109
Thermodynamique quantique intrinsèque. Application aux systèmes réactifs et non BE8045 115
réactifs
Modélisation par bond graph. Éléments de base pour l'énergétique BE8280 133
Modélisation par bond graph. Application aux systèmes énergétiques BE8281 137
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Thermodynamique et énergétique
(Réf. Internet 42216)
Q
1– Thermodynamique Réf. Internet page
Unités de mesure SI 23 11
Exergoéconomie BE7000 45
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Y
Thermodynamique quantique intrinsèque. Application aux systèmes réactifs et non BE8045 115
réactifs
2– Modélisation
QP
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RS
Unités de mesure SI
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© Techniques de l’Ingénieur 23v2 − 1
QQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
RS
Q
Une grandeur est l’attribut d’un phénomène, d’un corps ou d’une Exemple : le pascal est le nom spécial du newton par mètre carré.
substance, qui est susceptible d’être distingué qualitativement et
déterminé quantitativement. Ce terme grandeur peut se rapporter à
une grandeur dans un sens général, par exemple la longueur, le
temps, la masse, la résistance électrique, etc., ou à une grandeur 1.6 Système de grandeurs
particulière, par exemple la longueur d’une tige donnée, la résis-
tance électrique d’un échantillon donné de fil. Les grandeurs qui
peuvent être classées les unes par rapport aux autres en ordre crois-
sant (ou décroissant) sont appelées grandeurs de même nature. Un système de grandeurs est un ensemble de grandeurs (dans le
sens général) entre lesquelles il existe des relations définies. Il
L’unité de mesure est une grandeur particulière, définie et adop- s’applique à un domaine particulier, par exemple le système de
tée par convention, à laquelle on compare les autres grandeurs de grandeurs de la mécanique, ou à tous les domaines de la science et
même nature pour les exprimer quantitativement par rapport à cette de la technique.
grandeur.
Exemple : l’épaisseur, la circonférence et la longueur d’onde sont À un système de grandeurs donné, on fait habituellement corres-
des grandeurs de même nature ; leur unité SI de mesure (§ 4.2) est le pondre un système d’unités déterminé.
mètre.
La métrologie, qui est la science de la mesure, embrasse tous les Les grandeurs de base d’un système de grandeurs sont les gran-
aspects aussi bien théoriques que pratiques se rapportant aux deurs qui sont admises par convention comme étant fonctionnelle-
mesurages, quelle que soit l’incertitude de ceux-ci, dans quelque ment indépendantes les unes des autres.
domaine de la science et de la technologie que ce soit. Exemple : les grandeurs longueur, temps et masse sont générale-
Le mesurage est l’ensemble des opérations ayant pour but de ment prises comme grandeurs de base dans le domaine de la mécani-
déterminer la valeur d’une grandeur. que.
1.4 Symbole
L’écriture des symboles est régie par des règles précises (§ 4.4.3). Exemple : dans le système de grandeurs de la mécanique du
La principale correspond à l’écriture des symboles de grandeurs en paragraphe 1.7 où les dimensions des grandeurs de base longueur,
italique et des symboles d’unités en droit. masse et temps sont représentées respectivement par L, M et T, la
dimension de la force est LMT−2.
Un symbole de grandeur ou d’unité ne doit pas être confondu
avec une abréviation ou un sigle.
Les unités de grandeurs qui ont la même dimension dans un sys-
Exemple : UA est le symbole de l’unité astronomique ; A est le tème donné peuvent avoir le même nom et le même symbole,
symbole de l’ampère. même si ces grandeurs ne sont pas de même nature.
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QR
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RS
1.16 Unité composée Le Bureau international des poids et mesures (BIPM) a été créé
par la Convention du mètre signée à Paris le 20 mai 1875 et il est
situé au Pavillon de Breteuil à Sèvres, France. Son entretien est
assuré à frais communs par les États membres de la Convention du
On appelle unité composée une unité dérivée qui n’a pas reçu de
mètre. En août 2005, 51 États étaient membres de cette Convention.
nom spécial.
Le BIPM a pour mission d’assurer l’unification mondiale des mesu-
Exemple : kilogramme-mètre par seconde. res physiques.
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QS
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RS
Le BIPM fonctionne sous la surveillance exclusive du Comité Dans le domaine des unités de mesure, le comité technique ISO/
international des poids et mesures (CIPM) composé de scientifiques TC 12 Grandeurs, unités, symboles, facteurs de conversion et tables
appartenant à des États différents. de conversion a élaboré la norme ISO 31 qui comporte 14 parties et
Le CIPM est placé sous l’autorité de la Conférence générale des qui définit les grandeurs, unités et symboles par domaine techni-
poids et mesures (CGPM) formée des délégués de tous les États que.
membres de la Convention du mètre et qui se réunit actuellement Le comité technique ISO/TC 12 a également établi la norme
tous les 4 ans. Les responsabilités de la CGPM sont : ISO 1000 qui décrit le système international d’unités SI et donne les
Q
— de prendre les mesures nécessaires pour assurer la propaga- règles d’emploi des multiples et sous-multiples.
tion et le perfectionnement du Système international d’unités (SI), 25 pays participent activement aux travaux de ce comité techni-
forme moderne du système métrique ; que dont le secrétariat est géré depuis 1982 par la Suède.
— de sanctionner les résultats des nouvelles déterminations
métrologiques fondamentales ;
— d’adopter les décisions importantes concernant l’organisation
et le développement du BIPM. 2.4 Commission électrotechnique
La 1reCGPM s’est réunie en 1889 ; la 22e
s’est tenue en 2003. Les internationale (IEC), IEC/CE 25
décisions de la CGPM font l’objet de résolutions [1] à [9].
Le CIPM a institué, depuis 1927, dix Comités consultatifs destinés La Commission électrotechnique internationale (IEC) a été fondée
à la renseigner sur des questions spécialisées et à lui proposer des en 1906. C’est l’autorité pour les normes mondiales en ingénierie
recommandations pour coordonner les travaux internationaux électrique et électronique. L’IEC est composée en 2005 de 52 pays
effectués dans leurs domaines respectifs. membres.
Le réseau des mesures dans le monde est constitué d’un tissu de Le comité d’étude 25 de l’IEC, IEC/TC 25, Grandeurs et unités et
plus en plus complexe d’accords et d’échanges officiels et non offi- leurs symboles littéraux, a pour objet de préparer les normes inter-
ciels. nationales sur les grandeurs et unités à utiliser en technologie élec-
La Convention du mètre, par l’intermédiaire de la Conférence trique. Pour ces grandeurs et unités, ces normes peuvent donner
générale des poids et mesures, du Comité international des poids et leurs définitions, noms, symboles littéraux et utilisation, les rela-
mesures et du BIPM, fournit la base formelle et physique des mesu- tions dans lesquelles elles apparaissent et les signes et symboles
res sur laquelle se fonde tout le reste de l’activité internationale en utilisés avec ces grandeurs et unités.
métrologie pratique. Publications : IEC 60027, Symboles littéraux à utiliser en électro-
technique, parties 1 à 4 et leurs amendements.
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23v2 − 4 © Techniques de l’Ingénieur
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation PE 24 − 1
QU
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_____________________________________________________________________________________________________________________________________
Q Grandeurs Unités SI
Multiples et sous-
multiples décimaux Unités légales hors système
ayant un nom spécial
Sym-
Dimensions Noms et Valeurs
Noms boles Noms et symboles Noms et symboles Valeurs en SI (3)
(2) symboles en SI
(1)
Longueur , L mètre (m) mille (4) 1 852
Longueur d’onde λ L mètre (m)
Nombre d’onde σ L–1 mètre à la puissance
–1
moins un (m )
are (a) (5) 102
Aire, superficie A L2 mètre carré (m2)
hectare (ha) 104
GÉOMÉTRIE
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Thermodynamique appliquée
Premier principe. Énergie. Enthalpie
par André LALLEMAND
Q
Ingénieur, Docteur ès sciences
Professeur émérite des universités
Ancien directeur du département de Génie énergétique de l’INSA de Lyon
1. Définitions.................................................................................................. BE 8 005 - 3
1.1 Système thermodynamique ....................................................................... — 3
1.2 État d’un système ........................................................................................ — 3
1.3 État d’équilibre et transformations d’un système..................................... — 4
1.4 Transformations réversibles et irréversibles............................................. — 4
1.5 Représentation graphique des transformations ....................................... — 5
2. Premier principe....................................................................................... — 5
2.1 Principe d’équivalence ................................................................................ — 5
2.2 Principe de la conservation de l’énergie.................................................... — 6
2.3 Généralisation du premier principe de la thermodynamique ................. — 7
2.4 Propriétés des fonctions d’état................................................................... — 8
2.5 Différences entre travail, énergie mécanique échangée
et variation d’énergie .................................................................................. — 8
2.5.1 Cas d’un corps en chute libre ............................................................ — 8
2.5.2 Changement d’altitude d’un objet..................................................... — 9
2.5.3 Expérience de Joule ........................................................................... — 9
2.5.4 Frottement d’un corps ........................................................................ — 9
3. Étude des systèmes fermés .................................................................. — 10
3.1 Fluide globalement au repos ...................................................................... — 10
3.2 Fluides en mouvement permanent. Travaux des forces appliquées.
Enthalpie....................................................................................................... — 10
3.2.1 Expressions des travaux de forces quelconques............................. — 10
3.2.2 Équation fondamentale de la dynamique ........................................ — 12
3.2.3 Équations thermodynamiques. Enthalpie ........................................ — 12
3.2.4 Compléments sur l’enthalpie............................................................. — 13
4. Étude des systèmes ouverts ................................................................. — 13
4.1 Bilan énergétique d’un système ouvert..................................................... — 13
4.2 Système ouvert en régime permanent. Bilan enthalpique ...................... — 14
4.3 Bilans d’énergie mécanique et d’énergie thermique
p。イオエゥッョ@Z@ェ。ョカゥ・イ@RPPT@M@d・イョゥ│イ・@カ。ャゥ、。エゥッョ@Z@ュ。イウ@RPQU
(régime permanent)..................................................................................... — 15
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QW
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leur accouplement. Cet objectif exclut, entre autres, les aspects chimiques de
la thermodynamique pourtant utiles dans les études sur la combustion par
exemple. Le lecteur qui s’intéresse à ces problèmes trouvera la présentation cor-
respondante dans les articles « Thermodynamique et énergétique » du traité
Physique énergétique.
Le premier principe de la thermodynamique est à la fois un principe d’équi-
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Notations et symboles
Frontière (F )
Q
C
U J Énergie interne
u J · kg –1 Énergie interne massique
V m3 Volume
Figure 1 – Système quelconque avec sa frontière
v m3 · kg –1 Volume massique le séparant de son milieu extérieur
.
Wt W Puissance technique
W J Énergie mécanique échangée 1.1 Système thermodynamique
wt J· kg –1 Travail technique massique
x m Coordonnée selon la direction i Un système thermodynamique ( ∑ ) est un corps, ou un
ensemble de corps de masse déterminée, ou encore plus géné-
z m Altitude ralement une portion de l’Univers parfaitement déterminée, où
se produisent les transformations à étudier (figure 1). Tout ce qui
Ω m2 Aire d’une surface
n’appartient pas au système est appelé milieu extérieur (ME). La
δ Différentielle quelconque frontière (F ) entre le système (∑) et le milieu extérieur (ME) peut
être matérielle ou virtuelle.
∆ Différence
τ J · kg–1 Énergie massique dissipée par les La thermodynamique étudie les transformations ou évolutions,
frottements qui ont lieu à l’intérieur du système, par l’intermédiaire d’un exa-
ρ kg · m–3 Masse volumique men attentif des échanges d’énergie, sous quelque forme que ce
soit (mécanique, thermique, chimique, électrique...), et éventuelle-
ϖ N· m–3 Poids volumique ment de matière, entre le système et le milieu extérieur.
φ N·m Fonction potentielle Selon la nature des échanges avec le milieu extérieur, on dis-
tingue trois types de systèmes :
— échanges nuls : système isolé. Un excellent vase de Dewar
fermé et contenant un fluide est un système isolé à condition qu’il
soit au repos ou en mouvement rectiligne et uniforme. Notons
Liste des indices cependant qu’il est pratiquement impossible de réaliser des sys-
tèmes parfaitement isolés. Cette notion n’a ainsi qu’une valeur
relative ;
1 État initial, entrée — échanges d’énergie seule : système fermé. Un moteur élec-
trique, par exemple, peut être considéré comme tel ;
2 État final, sortie
— échanges d’énergie et de matière : système ouvert. Un être
humain ou un liquide en ébullition sont des systèmes ouverts.
c Contact
d Distance
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Q
RP
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Thermodynamique appliquée
Deuxième principe. Entropie
Q
par André LALLEMAND
Ingénieur, docteur ès sciences
Professeur émérite des universités
Ancien directeur du département de Génie énergétique de l’INSA de Lyon
RQ
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Q naturellement du chaud vers le froid, soit d’un système à haute température vers
un système à plus basse température. De même en hydraulique, l’eau va natu-
rellement de l’altitude la plus haute vers une altitude plus basse, jamais dans
l’autre sens, si ce n’est en utilisant une pompe pour le faire. Température et alti-
tude sont des paramètres (ou variables) intensifs, comme la pression, la tension
électrique, la force, etc., et ce sont ces paramètres qui règlent le sens des
échanges énergétiques. De plus, la rapidité des échanges (puissance) entre deux
éléments est liée au gradient d’intensité qui existe entre eux.
Le deuxième principe est aussi celui des notions d’entropie, d’irréversiblité
et de création d’entropie. C’est celui de l’opposition entre échanges quasi
statiques, réversibles (donc à puissance nulle et conservation de l’entropie) et
échanges efficaces, irréversibles (à puissance finie et création d’entropie).
Ce sont l’ensemble de ces concepts qui font l’objet de cet article.
Dans l’article qui suit [BE 8 008], ces concepts sont développés afin de
pouvoir quantifier les irréversibilités et avoir ainsi une indication chiffrée quant
à leurs incidences sur le fonctionnement des systèmes énergétiques. Les
méthodes d’analyses basées sur les bilans entropiques et exergétiques y sont
présentées. Les deux articles sont donc indissociables.
RR
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beXPPW
1. Moteurs et sources
d’énergie. Qualité Moteur
Le premier principe de la thermodynamique [1] [2], appliqué à Figure 2 – Moteur électrique avec ses deux sources
une transformation cyclique (W + Q = 0), traduit l’impossibilité de
construire des machines capables de fournir du travail sans
emprunter de l’énergie au milieu extérieur. Il est basé, notamment,
sur la notion d’équivalence entre l’énergie mécanique et l’énergie Réservoir
thermique. Or, l’expérience montre que la chaleur n'est pas une amont
forme d'énergie en tout point analogue aux autres.
Turbine
Exemple : dans l’expérience de Joule (figure 1) relative à la déter-
mination de l’équivalent mécanique de la calorie, le travail fourni se
transforme spontanément en énergie interne (ou chaleur interne). En
Plan d'eau aval
revanche, l’eau échauffée, §en se refroidissant, ne fait pas sponta-
nément remonter le poids P qui avait produit le travail. L’expérience
est irréversible. Figure 3 – Moteur hydraulique (turbine) avec ses deux sources
RS
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beXPPW
Si le premier principe ne fait aucune distinction entre les diffé- Afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté sur la valeur de ces variables
rentes formes d’énergie, il ne distingue pas davantage les divers intensives, nous considérons toujours, sauf indication particulière,
aspects que peut prendre un même type d’énergie. des transformations réversibles. Lorsqu’elles sont irréversibles, il
faut apporter une grande attention au choix de ces variables.
Exemples Pour l’énergie électrique E ℓ , on peut considérer l’énergie four-
1. Du point de vue du premier principe, le fait de soulever une cer- nie par une pile de force électromotrice U ℓ lorsque la quantité de
taine charge représente une énergie dépensée ; il est cependant évi- charges est de. Cette énergie a pour expression :
Q
dent que, du point de vue de l’effort à fournir, il est très différent de
faire ce travail directement ou par l’intermédiaire d’un palan. δE ℓ = U ℓ de (3)
2. Considérons le cas de l’énergie électrique. Toute considération
Elle est encore égale au produit d’une variable intensive U ℓ par
au niveau du seul premier principe ne permet pas de faire la distinc-
une variable extensive e.
tion entre une énergie électrique stockée sous 100 000 V et la même
énergie stockée sous 1 V. Or cette différence existe.
L’expérience montre que ce résultat peut être généralisé et
On peut résumer cela en notant que le premier principe ne tient que toute forme d’énergie est formée par le produit d’une
pas compte d’un facteur qualité que l’on peut affecter à toute variable intensive et d’une variable extensive et que l’élément
forme d’énergie. L’expérience montre que ce facteur ne doit pas différentiel de l’énergie est dû à la différentielle de la variable
être négligé car les propriétés d’une certaine quantité d’énergie extensive.
dépendent de la « force » avec laquelle elle se manifeste.
RT
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beXPPW
fait toujours dans le même sens, quelle que soit la quantité globale
d’énergie thermique que peuvent renfermer les systèmes en pré-
sence. Le flux de chaleur a toujours lieu du corps le plus chaud
vers le corps le plus froid. La notion de chaud et froid étant en rela-
tion directe avec la température, il est normal de conclure que la
température est la variable intensive de l’énergie thermique. Il faut
Figure 5 – Compétition énergétique entre deux ressorts ici utiliser la température absolue T de l’échelle Kelvin et non pas θ
température de l’échelle centigrade (T ≈ θ + 273). Ainsi :
T ≡A
Ainsi, on note que la décomposition de l’énergie en deux fac- δQ = Text dSext (5)
teurs, l’un de tension et l’autre d’extension, correspond bien à une
réalité physique qui permet de prévoir le sens des échanges éner- avec dSext variation d’entropie du milieu extérieur due au
gétiques. On peut énoncer le principe suivant. transfert de la chaleur δQ.
Dans le cas de transformations réversibles, le problème est
Principe : le sens des échanges d’énergie entre deux systè- simplifié puisque le système (Σ) est homogène en température
mes ne dépend nullement de la quantité d’énergie dont ils dis- d’une part, il est en équilibre (ou quasi-équilibre) permanent avec
posent, mais uniquement de la différence de valeur de leurs le milieu extérieur d’autre part. Ainsi la température de la frontière
variables de tension (ou intensives) associées à cette forme se confond avec la température du système, elle-même égale à la
d’énergie. Le système à variable intensive la plus élevée cède température du milieu extérieur et on écrit :
toujours de l’énergie au système à variable intensive la plus
faible. De plus, cet échange d’énergie s’accompagne toujours
(δQ )rév = T dS (6)
d’un échange d’extensité.
Milieu extérieur
dΣ (TF )
(Σ) (Text)
2.3 Entropie
En ce qui concerne le sens d’échange des énergies, l’énergie
calorifique ne diffère pas des autres formes d’énergie, puisque
expérimentalement on constate que le transfert de la chaleur se Figure 8 – Système adiabatique sauf en un élément de frontière
RU
Q
RV
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Thermodynamique appliquée
Bilans entropiques et exergétiques
par André LALLEMAND
Q
Ingénieur, docteur ès sciences
Professeur des universités à l’Institut national des sciences appliquées de Lyon
concepteur d’un système industriel, c’est-à-dire pour l’ingénieur. En effet, les irré-
versibilités, c’est-à-dire la création d’entropie, qui permettent d’avoir de la puis-
sance, sont la cause d’une transformation spontanée (dégradation) des énergies
dites « nobles » (mécanique, électrique, etc.) en énergie thermique, ce qui
dégrade en général le rendement du système considéré. Ainsi, afin d’optimiser un
système énergétique, l’ingénieur doit pouvoir mesurer le poids des irréversibili-
tés sur le fonctionnement du système. Pour ce faire, deux méthodes s’offrent à lui.
Les installations énergétiques industrielles et leurs composants sont quasi-
ment toujours, pour le « système thermodynamique » considéré (un fluide en
général), des systèmes ouverts. L’analyse des irréversibilités développées dans le
système peut alors s’appuyer sur une étude des bilans entropiques, c’est-à-dire
des flux d’entropie qui traversent le système, en régime permanent ou en régime
transitoire. De tels bilans faisant apparaître les créations d’entropie ou produc-
tion entropique, parmi les diverses solutions possibles celle qui, pour une même
puissance, donne la plus faible production entropique, devra être privilégiée.
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© Techniques de l’Ingénieur BE 8 008 − 1
RW
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beXPPX
Cette première méthode est remplacée de plus en plus par la méthode exer-
gétique. Son intérêt réside principalement dans le fait que sa mise en œuvre
donne aussi bien des renseignements sur le plan quantitatif que sur le plan qua-
litatif des transferts énergétiques. Elle recouvre donc à la fois les concepts du
premier principe et ceux du deuxième principe de la thermodynamique alors
que les analyses entropiques ne prennent en compte que les aspects liés au
deuxième principe.
Bilan entropique
L’étude des systèmes ouverts a été faite sur le plan énergétique
dans l’article [BE 8 005] au paragraphe 4.2. Il convient de consi- Σ ouvert
dérer la particularité de ces systèmes sur le plan entropique. δQj
Tj
Pour un tel système (figure 1), la variation d’entropie dS est due
dS si dmi
à trois causes :
— l’échange thermique avec le milieu extérieur :
δQ j
∑ ----------
Tj
-
T 冣
冢 ∑ ----------
δQ j de la production d’entropie.
∑ s i dm i – ∑ s i dm i + - + dS ′ = 0
j
(2)
entrant sortant
冕
réactions chimiques et dont la frontière est indéformable. Cette
sortant δQ˙
冤 m˙ i s i 冥 entrant = ---------- + S˙ ′ (4) présentation est suffisante pour analyser la plupart des systèmes
T énergétiques.
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BE 8 008 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
RX
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兲
l’indice « max ») comme étant un travail maximum récupérable
共
= 1–
Ta
T
δq = Θ δq techniquement à partir du système Σ. Cela est vrai pour trois
raisons :
δqa — les évolutions de l’ensemble sont réversibles, ce qui pour la
transformation du système assure un travail w t maximal ainsi
d’ailleurs que pour le moteur de Carnot, compte tenu du niveau de
température de ses sources ;
Milieu ambiant (Ta) — la source froide du moteur de Carnot est industriellement la
plus froide possible puisqu’il s’agit du milieu ambiant (source
Figure 2 – Mise en évidence du concept d’exergie
gratuite mise à disposition) ; or w C est d’autant plus grand que la
température de la source froide est plus basse ;
— lorsque l’équilibre existe entre le système Σ et le milieu
ambiant, le système ne peut techniquement plus évoluer : il est à
2.1 Exergie thermomécanique son potentiel le plus bas.
d’un système fluide en écoulement Dans tout le raisonnement ci-dessus, les termes correspondent à
des travaux moteurs ; ils sont comptés négativement. Ainsi w g max
On considère (figure 2) un système fluide quelconque Σ tra- ayant une valeur négative, on lui préfère sa valeur opposée :
versant une machine thermique MT qui, au cours d’une évolution
élémentaire réversible, échange, par unité de masse, de la chaleur – w g max = ex
δq avec le milieu extérieur et une énergie mécanique δw t avec les qui est appelée exergie du système Σ. On écrit encore :
éléments mobiles de la machine (travail techniquement et théori-
quement récupérable, voir article [BE 8 005] § 3.2). Supposons que ex = h t – h ta – Ta (s – sa ) = – wg max (10)
ce système serve de source chaude à un moteur de Carnot dont la
source froide soit constituée par le milieu ambiant. En recevant la Notons ainsi les faits suivants.
chaleur δq, le moteur de Carnot produit l’énergie :
1. L’exergie est une fonction d’état puisque son expression
Ta
冢
δw C = δq 1 – -------
T
- 冣 ne fait intervenir que des fonctions d’état (h t et s) et une
constante Ta .
2. L’exergie du fluide correspond, au signe près, au travail
avec T la température du système Σ à l’endroit de l’échange
maximal que l’on peut techniquement et théoriquement retirer
thermique,
de ce fluide qui évolue réversiblement entre un état quelconque
Ta la température du milieu ambiant. et son état d’équilibre avec le milieu ambiant.
Un tel ensemble produit, par unité de masse du système Σ, un
travail total : Or, les fonctions d’état sont définies à une constante près, cela
Ta
δw g = δw t + δw C = δw t + δq 1 – -------
T
- 冢
(5) 冣 autorise de faire le choix de leur origine. Si on pose a priori que
l’enthalpie totale et l’entropie du système sont nulles lorsque
celui-ci est en état d’équilibre avec le milieu ambiant :
Le premier principe de la thermodynamique, appliqué au sys-
tème fluide Σ (article [BE 8 005] § 4.1) s’écrit : h ta = 0 et sa = 0
δwt + δq = dh + dec + dep (6) on a :
ex = h t – Ta s (11)
avec h l’enthalpie massique,
ec l’énergie cinétique massique, Dans l’expression (10), la quantité :
ep l’énergie potentielle massique. an = Ta (s – sa ) (12)
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RY
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beXPPX
ht 1 ht 1
ex1 ex1
wt 12 wt 12
( wg12 ) max réel
Q ∆ex12
(wg12 ) max idéal ∆ht 12
兰Θ δq ∆ht 12
q12
兰Θ δq
q12 ∆ex12 兰Ta
ex2
δqint
T
兰
ex2
Ta ∆an12
∆an12 δq
T
兰
ht 2 Ta ht 2
δq
兰
T δqint
Ta
T
a machine idéale b machine réelle
Figure 3 – Schématisation des transferts énergétiques d’un système avec son milieu extérieur pour une évolution du système d’un état 1 à un état 2.
Cas d’une machine motrice
L’expression différentielle de l’anergie : Lors d’une évolution entre un état 1 et un état 2 du système Σ
(figures 2 et 3), on a :
Ta
- δq
d an = T a ds = ------- (15) ∆h t 12 = w t 12 + q12 = ∆ex12 + ∆an12 (17)
T
montre que cette fonction correspond à la quantité de chaleur que ou :
le moteur de Carnot doit céder au milieu ambiant. En effet, en 2
recevant la chaleur δq , le moteur de Carnot reçoit également
l’entropie ds du système Σ. Comme ce moteur fonctionne de w t 12 = ∆ex 12 – 冕冢 Ta
冣
- δq
1 – -------
T
(18)
manière cyclique et réversiblement, il doit céder : 1
Ainsi, l’anergie représente la part minimale de l’énergie d’un Dans les schémas des figures 2 et 3, le terme :
système qui ne pourra jamais être transformée en énergie
2
冕
mécanique lorsque ce système passe d’un état quelconque à un
état d’équilibre avec le milieu ambiant. Θδq (20)
1
De même, et corrélativement, on peut énoncer : l’exergie est représente le travail récupéré par le moteur de Carnot, soit l’énergie
la fraction maximale de l’énergie d’un système qui peut être thermique (échangée entre le système fluide, donc la machine, et le
transformée en énergie mécanique. milieu extérieur) convertie réversiblement en énergie mécanique. Le
travail global maximal, travail technique de la machine additionné
du travail récupéré sur la machine de Carnot, correspond alors à la
variation d’exergie :
2.2 Étude exergétique du fonctionnement 2
d’une machine w g max = w t 12 + 冕 Θ δq = ∆ex 12 (21)
1
2.2.1 Machine idéale
La partie :
L’étude précédente concernait une machine thermique à fonc- 2
tionnement réversible, pour laquelle on a [équation (14)] :
d h t = d ex + d an (16)
冕 δq
T a --------- = ∆an 12
T
(22)
1
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SP
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SQ
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1. Relations de base En notant l’altitude par z et la vitesse absolue par c, cette équa-
tion devient :
2 2
ou des vapeurs, ne font pas l’objet des démonstrations classiques. avec g l’accélération de la pesanteur.
En effet, elles ne sont que des rappels des relations fondamentales
de la thermodynamique et de la mécanique des fluides dont on La quantité :
pourra trouver l’introduction dans des ouvrages classiques de ther- c2
h + gz + -------- = h t (3)
modynamique et dans l’article [BE 8 153] Écoulement des fluides. 2
Équations de bilans. est l’enthalpie totale massique. Elle permet une écriture simplifiée
de l’équation (2) :
q 12 + wt 12 = (∆h t )12 (4)
1.1 Relations thermodynamiques L’enthalpie totale massique représente une somme de termes
énergétiques par unité de masse de fluide, à savoir :
1.1.1 Premier principe — son énergie interne u ;
— son énergie potentielle de pression ou gravifique P/ ρ (où ρ est
Schématiquement, une machine de compression (compresseur)
la masse volumique) ;
ou de détente (détendeur) transvase un gaz ou une vapeur (fluide
— son énergie potentielle externe gz ;
compressible) d’un réservoir ou plus généralement d’une zone 1
où sa pression est P 1 , sa température T 1 , à une zone 2 où sa tem- — son énergie cinétique externe c 2 /2.
pérature est T2 et sa pression P2 (figure 1). Le premier principe
appliqué à l’unité de masse de ce fluide en écoulement s’écrit : 1.1.2 Deuxième principe
q 12 + w t 12 = ∆h 12 + (∆ec )12 + (∆ep )12 (1) À ces diverses écritures du premier principe, il faut ajouter les
résultats essentiels du deuxième principe :
avec q 12 la quantité de chaleur échangée avec le milieu exté-
rieur au fluide au cours de son passage de l’état 1 à — tout échange de chaleur s’accompagne d’une variation
l’état 2, d’entropie du système qui correspond :
• soit à une augmentation d’entropie si le système reçoit de la
wt 12 le travail de transvasement ou travail technique qui chaleur (q > 0),
représente l’énergie mécanique échangée entre le • soit à une diminution d’entropie si le système donne de la cha-
fluide et les éléments mobiles de la machine au cours leur. Dans ce cas cependant, si les irréversibilités sont impor-
de son passage de l’état 1 à l’état 2, tantes, il peut également y avoir augmentation d’entropie ;
h l’enthalpie massique du fluide (= u + Pv avec : u l’éner- — toute évolution adiabatique conduit à :
gie interne et v le volume massique), • une évolution nulle d’entropie si l’évolution est réversible,
ec l’énergie cinétique de l’unité de masse de fluide, • une augmentation d’entropie si l’évolution est irréversible,
quel que soit le sens de cette évolution massique (compres-
ep son énergie potentielle gravifique.
sion ou détente).
Plus généralement, la variation d’entropie ds du fluide est liée à
l’échange thermique δq qu’il a avec son milieu extérieur par la
relation :
Machine de δq
compression ou de détente ds = --------- + ds′ext + ds′int (5)
T
avec T la température de la source avec laquelle ont lieu les
Zone 1 Zone 2
P1 ,T1 P2 ,T2 échanges thermiques,
ds′int la création interne d’entropie,
ds′ext la création externe d’entropie, due au transfert de cha-
Figure 1 – Transvasement d’un fluide entre deux réservoirs leur non isotherme entre le fluide et la source.
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SR
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W˙ t
Q
An J Anergie W Puissance technique
T Isothermique
t s Temps
t Total, direction tangentielle
t m Direction tangentielle
v Par unité de volume
T K Température
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SS
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beXPQS
Q
4
Pv = P/ ρ = rT
PV = MrT (6)
5
PV = R T h3
T3
3
avec V le volume de la masse M de gaz,
a b
R la constante molaire des gaz parfaits [= 8,314 J/(K · mol)],
s1 s2 s
r la constante du gaz ( r = R /M ),
∆s12
M sa masse molaire,
V le volume molaire du gaz.
Figure 2 – Compression et détente en diagramme entropique
L’équation d’état peut être appliquée :
— tout au long de la transformation si celle-ci est réversible ;
— seulement pour l’état initial et l’état final (à condition que
ceux-ci représentent des états d’équilibre) si la transformation est dans laquelle Tt est la température totale ou température
irréversible. génératrice :
Par ailleurs, pour un gaz parfait, l’enthalpie massique est liée à c2 gz
la température par : T t = T + ------------ + -------- (11)
2 cp cp
dh = cp dT (7)
Dans l’expression (3) de l’enthalpie totale, qui s’écrit encore :
avec cp la capacité thermique massique du gaz sous pression
constante. c2
h t = u + Pv + -------- + gz (12)
La variation d’entropie massique est donnée par : 2
ds = cp dT/T – r dP/P (8) les trois derniers termes correspondent à ce qui, en hydraulique et
pour l’unité de poids, est appelé la charge du fluide C et qui cor-
En diagramme entropique (T, s ), la représentation (figure 2) respond à une énergie pondérale de type « mécanique » :
d’une isobare d’un GPI (gaz parfait idéal, qui est un gaz parfait,
donc obéissant à la relation (5), dont la capacité thermique cp est Pv c2
C = --------- + ---------- + z (13)
constante) est une exponentielle dont la pente vaut T/cp . Ainsi, les g 2g
diverses isobares, ayant une même pente pour une même tempé-
rature, s’obtiennent par translation dans la direction entropique. Ainsi :
Comme, pour ce gaz parfait idéal, l’intégration de l’expression (8) h t = u + gC (14)
donne simplement :
La charge multipliée par le poids volumique est homogène à une
∆s 12 = cp ln (T2 /T1) – r ln (P2 /P1) (9) pression, soit à une énergie volumique. On a :
on note que pour T2 = T1 , si ∆s 12 > 0 alors P2 < P1 . Ainsi, sur la
c2
figure 2, l’évolution 3-4 correspond à une compression, alors que ρ g C = P + ρ -------- + ρ g z = P t (15)
l’évolution 4-5 est une détente. Par ailleurs, pour un GPI, on note 2
également que tout diagramme entropique est aussi un dia-
gramme enthalpique puisque : Cette équation (15) définit la pression totale du gaz qui est l’éner-
gie mécanique totale volumique.
∆h = cp ∆T Dans les définitions de la température totale et de la pression
La linéarité entre h et T permet d’affecter à l’axe vertical du dia- totale, la non-prise en compte de l’altitude conduit aux définitions
gramme soit une échelle enthalpique, soit une échelle de tempéra- des température et pression d’arrêt.
ture (figure 2). La température d’arrêt :
c2
T r = T + ------------ (16)
Précisons que dans tout ce qui précède et dans la suite, P 2 cp
désigne la pression absolue qu’il faut distinguer de la pression
effective ou pression relative ou encore pression manométrique est la température obtenue au point d’arrêt A (ou point de stagna-
qui est la pression, mesurée par rapport à la pression atmos- tion sur un obstacle placé dans l’écoulement) d’un écoulement de
phérique Pa et qui, en général, est notée Pe : fluide à la température T (figure 3).
P = Pa + P e La pression d’arrêt :
c2
P r = P + ρ -------- (17)
Par analogie avec la relation (7) qui lie l’enthalpie et la tempéra- 2
ture d’un gaz parfait, on retiendra, pour l’enthalpie totale, la
relation : est la pression obtenue dans ce même écoulement au point d’arrêt
dht = cp dTt (10) A lorsque la pression est P dans l’écoulement à l’amont de A.
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ST
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Ligne de courant t
c X
2
Écoulement
n
X
ire
1
Q
T
to
c A
ec
Tr , Pr Obstacle
aj
P
Tr
Figure 4 – Repère du mouvement d’une particule de fluide
Ṁ = 冕ρ c dΩ
éléments qui sont « le long de la trajectoire », on peut écrire :
1
Ω c dc = – ----- dP – d ( gz ) – f t dᐉ
ρ
1.2.2 Bilan de la quantité de mouvement ou encore, en posant ft d ᐉ = δτ = travail des forces de frottement le
long de l’élément d ᐉ de trajectoire considéré :
c2
Théorème de la quantité de mouvement ou théorème de
l’impulsion : toute force appliquée à une masse m provoque une
冢 冣
d -------- + v dP + d ( gz ) = – δ τ
2
variation de la vitesse c ou de la quantité de mouvement mc En intégrant cette expression entre deux points 1 et 2 de la tra-
de cette masse. jectoire (figure 4), on obtient finalement :
冕
2 2 2
c2–c1
Pour tout fluide – compressible ou incompressible – en écoule- -+
-------------------- v dP + g ( z 2 – z 1 ) + τ 12 = 0 (21)
ment conservatif (sans puits, ni source de courant) permanent ou 2 1
non la traduction de ce théorème donne, pour l’unité de volume : Dans cette expression, écrite pour l’unité de masse :
— le premier terme correspond à la variation d’énergie ciné-
dc tique ;
ρ ---------- = – grad P – ρ f + ρ F (19) — le deuxième à une variation d’énergie potentielle de pres-
dt
sion ;
avec f les forces visqueuses par unité de masse, — le troisième à une variation d’énergie potentielle de position ;
— le quatrième à de l’énergie dissipée par les forces de frot-
F les forces volumiques par unité de masse ou forces de tement.
champ (forces s’exerçant à distance).
Selon cette formulation seuls apparaissent des termes d’énergie
Si les forces de volume sont uniquement dues à la gravitation mécanique puisque l’on ne considère les frottements que du point
terrestre, on a : de vue de la perte d’énergie mécanique qu’ils entraînent (notion de
perte de charge en mécanique des fluides – cf. article [BE 8 161]).
dc Ainsi, pour un fluide incompressible, cette part d’énergie méca-
ρ ---------- = – grad P – ρ grad gz – ρ f (20)
dt nique est en fait transformée en chaleur interne qui :
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SU
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beXPQS
— soit sert à élever l’énergie interne du fluide ∆u ; Pour une compression, le travail réel – positif – est toujours
— soit est échangée avec l’extérieur sous forme de chaleur q (ou supérieur, en module, au travail théorique. Ainsi, quel que soit le
encore, les deux à la fois). type de compression, le rendement est toujours défini comme le
rapport entre :
Pour un fluide quelconque, on démontre (cf. article [BE 8 153]
Écoulement des fluides. Équations de bilans ) que : — le travail technique nécessaire pour effectuer cette compres-
sion réversiblement ;
τ 12 = ∆u 12 – q 12 + P dv 冕 — et le travail technique correspondant à la transformation
Q
réelle.
En négligeant les variations de l’énergie potentielle gravifique du
Pour l’établissement de la formule (21) on suppose qu’il n’y a
fluide, ce qui est toujours admissible en pratique pour les
aucune machine entre 1 et 2. Dans le cas contraire, il convient de
compressions et détentes de gaz, on peut écrire :
tenir compte de l’échange supplémentaire d’énergie mécanique
entre le fluide et les éléments mobiles qui se trouvent sur le par-
冕 冕
2 2
cours du fluide et qui appartiennent au milieu extérieur. Le travail c2–c1
échangé wt (travail technique) agit comme une perte de charge. Il ( w t ) rév v dP + -------------------- - v dP + ∆e c
2
est cependant de signe contraire. En effet, un travail thermodyna- η comp - = ---------------------------------------------------- = -----------------------------------
= ------------------------- (26)
( w t ) réelle c2–c1
2 2 ∆h t – q
miquement positif correspond à un gain d’énergie pour le fluide.
∆h 12 + -------------------- -–q
On écrit alors, d’une manière générale : 2
冕 2 2 2
c2–c1 Pour une détente, la situation est inversée : le travail technique
w t 12 =
1 冢
v dP + g ( z 2 – z 1 ) + --------------------
2 冣
- + τ 12 (22) récupéré réellement par la machine de détente est inférieur au
module du travail technique qui serait fourni par la transformation
Pour une évolution réversible, qui exclut tout frottement, le théorique. On a donc :
terme τ 12 est nul. L’expression (20) devient alors : 2 2
c2–c1
( w t ) réelle ∆h 12 + -------------------- -–q
冕 2 2 2 2 ∆h t – q
c2–c1 η dét = -------------------------- = ----------------------------------------------------- = ----------------------------------
- (27)
( w t 12 ) rév = v dP + g ( z 2 – z 1 ) + -------------------- (23) ( w t ) rév
冕 冕
- 2 2
1 2 c2–c1
v dP + -------------------- - v dP + ∆e c
2
et si les variations d’énergie cinétique et potentielle sont négli-
geables :
Si la transformation réelle est adiabatique, la transformation
( w t 12 ) rév ≅ 冕1
2
v dP (24)
théorique associée est isentropique et le rendement est dit isentro-
pique (ou quelquefois, mais improprement, adiabatique). Il est
noté η s . Si la transformation est refroidie fortement, de telle sorte
que les températures finale et initiale soient identiques, la transfor-
Alors que le principe de la conservation de l’énergie ne fait mation théorique associée est isothermique réversible et le rende-
aucunement appel aux notions de réversibilité et d’irréversibi- ment est dit isothermique ηT .
lité, le principe de l’énergie cinétique en mécanique a une Dans le cas général d’une transformation réelle refroidie ou
expression qui diffère selon que l’évolution s’effectue de façon réchauffée, avec des températures initiale et finale quelconques, la
réversible ou non car il ne tient pas compte de toutes les formes transformation théorique est polytropique. On admettra, par défi-
d’énergie. En particulier, l’énergie thermique n’apparaît pas en nition, que cette transformation est une transformation réversible
tant que telle. En fait l’expression (22) doit être davantage qui obéit à la loi de transformation suivante :
considérée comme résultant d’une étude des travaux de forces
appliquées à un système, que comme une équation énergé- k k
tique, puisque seule l’énergie mécanique y est prise en compte P 1 v 1 = P 2 v 2 = P v k = Cte (28)
explicitement.
avec k le coefficient polytropique.
Lorsque la compressibilité du fluide peut être négligée la Par ailleurs, la transformation polytropique associée à la trans-
relation (22) correspond à l’équation de Bernoulli (cf. article formation réelle doit avoir les mêmes états initial et final que ceux
[BE 8 153]) : de la transformation réelle. Cela a comme corollaire que toutes les
variations de fonctions d’état ont la même valeur pour la transfor-
2 2
mation réelle et sa transformation polytropique associée. Sur la
c c figure 5, on montre diverses transformations réelles (en traits
ρ -------1- + P 1 + ϖ z 1 = ρ -------2- + P 2 + ϖ z 2 – ( w t 12 ) v + τ 12v (25)
2 2 tiretés car, en général, on ne connaît pas précisément le chemin
parcouru par les paramètres au cours de l’évolution – seuls doivent
avec (wt 12)v le travail technique par unité de volume de fluide, être parfaitement maîtrisés les états initial et final) avec leurs trans-
formations polytropiques associées (en traits pleins, les états inter-
τ 12v le travail des forces de frottement par unité de médiaires étant des états d’équilibre comme le veut la notion de
volume. transformation réversible).
Si les variations de fonctions d’état sont identiques pour les
deux transformations, réelle et polytropique associée, les échanges
1.3 Définition générale du rendement énergétiques sont différents. On peut écrire :
d’une compression ou d’une détente wt 12 + q 12 = ∆h t 12 = wtp12 + q p12 (29)
Le rendement d’une transformation, ici une compression ou une avec w tp12 le travail technique polytropique, différent de w t 12
détente d’un gaz, doit toujours rendre compte de la qualité de la le travail technique réel,
transformation réelle par rapport à la transformation théorique q p12 l’échange thermique polytropique, différent q 12
associée, qui thermodynamiquement doit au moins être réversible. l’échange thermique réel.
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SV
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beXPQP
Thermodynamique optimale
en dimensions physiques finies TODF
par Michel FEIDT
Q
Professeur
Université de Lorraine, Nancy, France
SW
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beXPQP
Q e
C
épaisseur
capacité thermique
m
J.K–1
La thermodynamique est une science jeune, qui a fait appel au
départ à deux démarches complémentaires concernant l’énergie
thermique ou calorifique :
– la thermométrie ;
FDOT Finite physical Dimensions
Optimal Thermodynamics – la calorimétrie.
La thermométrie, ou mesure de la température T, a été recon-
G grandeur physique
nue par la suite comme la variable intensive de l’énergie ther-
I ratio entropique mique.
K conductance thermique W.K–1 La calorimétrie, ou mesure de la quantité de chaleur Q, est par
(K = 1/R) contre la variable associée à l’aspect extensif de l’énergie ther-
mique.
L lagrangien
P potentiel
Q quantité de chaleur J 1.2 Thermodynamique de l’équilibre
–1
R résistance thermique (R = 1/K ) K.W Les autres formes d’énergie (mécanique et électrique) étaient
connues dès l’antiquité, mais la conversion d’un type d’énergie en
S entropie J.K–1
un autre type n’est apparue dans toute son importance qu’avec la
TDPF Thermodynamique en naissance des machines thermomécaniques et l’essor industriel
Dimensions Physiques Finies du XVIIIe siècle (machine de Watt, 1769).
T température K Le développement de la Thermodynamique, en tant que
science, n’a pris son essor qu’avec les travaux de CARNOT
t temps s
(1824) dans son fameux mémoire, même si l’approche restera
TODF Thermodynamique Optimale pour d’assez nombreuses années limitée à la Thermodynamique
en Dimensions physiques de l’équilibre. Malgré cela, l’étude des machines a pu donner
Finies lieu à des approches originales toujours pertinentes aujourd’hui,
dont le concept d’exergie Ex. Le concept introduit par GOUY en
x abscisse m
1889 puis repris par STODOLA, présente la particularité d’intro-
duire de façon couplée les variables intensive et intensive de la
chaleur :
Indices (1)
0 initial
avec T0 température absolue de référence ou d’ambiance
1 1er principe
dans laquelle est plongé le système étudié.
A surface
Le système est lui-même supposé à une température uniforme T.
C cold (froid), carnot ou capacité Mais ce concept d’énergie reste relatif à la Thermodynamique
ext (ou e) extérieur de l’équilibre.
f final
H hot (chaud) 1.3 Thermodynamique en temps fini
L linéique ou perte (loss) (TTF)
I intermédiaire Il est d’usage dans la littérature de faire apparaître la TTF ou
i irréversible FTT (Finite Time Thermodynamics) avec l’article de CURZON et
AHLBORN en 1975. Dans un premier temps, l’antériorité des
int (ou i) intérieur approches de CHAMBADAL et NOVIKOV (1957) prend en compte
M moteur la dynamique des machines, sous la forme d’un régime station-
naire, de sorte que le temps n’intervient pas explicitement. Cette
o grandeur constante (paramètre) remarque est à l’origine du paragraphe 4.
S source ou puits
T total ou température
À noter que, depuis les années 1980, un nombre considé-
* grandeur optimale rable d’articles ou de communications se réclament à tort de
• dérivation par rapport au temps (flux) la TTF, contrairement à l’article de CURZON et AHLBORN.
SX
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beXPQP
On rappelle ici la définition de la FTT donnée par ANDRESEN, 2.1 Modèle série d’isolation
qui est clair sur le sujet [1].
« Finite Time Thermodynamics in the extension of traditional 2.1.1 Modèle
Thermodynamics to deal with processes wich have explicit time
or rate dependences ». La configuration générale du mur est représentée sur la
figure 1.
La dépendance au temps relève de la FTT, alors que la dépen-
dance au flux ou à d’autres grandeurs physiques relève de la Le mur comporte N résistances thermiques Ri en série qui se
Q
différencient par leur géométrie (Ai, surface transverse ; ei, épais-
Thermodynamique en dimensions physiques finies TDPF, le plus
seur du matériau) puis par leurs caractéristiques physiques ( ,
souvent associée à une modélisation en régime stationnaire.
conductivité thermique du matériau, paramètre supposé constant
Cette même démarche apparaît dans les travaux de REITLIN- non fonction de la température). En régime stationnaire et dans le
GER [2] qui datent de 1914, mais aussi dans les travaux de MOU- cas du chauffage TSi la température intérieure, est supérieure à
TIER datant de 1872 [3]. TSe la température extérieure.
La modélisation du mur isolé est donc ramenée à un problème
monodimensionnel dont les effets de bord sont supposés négli-
1.4 Thermodynamique optimale geables . La loi de Fourier linéarisée selon l’analo-
en dimensions physiques finies TODF gie électrique conduit alors à :
RN
2. Phénomènes de transfert TSe
RT = R1 + … Rj + … RN
L’exemple développé ci-après considère les transferts de cha-
leur en régime stationnaire dans un mur. C’est le problème clas-
sique de l’isolation thermique d’une paroi. Figure 1 – Configuration série d’un mur thermique (source de chaleur)
SY
Q
TP
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beXPQU
Analyse exergétique
1. Définitions.................................................................................................. BE 8 015 - 4
1.1 État ambiant. État inerte.............................................................................. — 4
1.2 Énergie, exergie et anergie ......................................................................... — 4
2. Exergie d’un système .............................................................................. — 4
3. Irréversibilités. Anergie. Facteur de Carnot.
Cas du système fermé ............................................................................ — 6
4. Variation d’exergie d’un système ouvert .......................................... — 6
5. Exergie chimique ...................................................................................... — 8
5.1 Définition ...................................................................................................... — 8
5.2 Exergie chimique d’un mélange de gaz parfaits ....................................... — 8
5.3 Exergie chimique d’un combustible gazeux.............................................. — 9
6. Exergie physique ...................................................................................... — 10
7. Mesure de la performance exergétique ............................................. — 10
8. Illustration.................................................................................................. — 11
Références bibliographiques ......................................................................... — 15
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TQ
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beXPQU
Q
ter une certaine cinétique pour avoir lieu en un temps fini. Ainsi, plus le
déséquilibre est important dans un processus (transfert de chaleur dans un
échangeur par exemple) plus la puissance mise en jeu est importante, tous
autres paramètres étant égaux par ailleurs. Si cet aspect peut apparaître comme
très positif, il y a, on peut s’en douter, une contrepartie : une grande cinétique de
transfert se paie par une « dégradation» importante de l’énergie (transformation
spontanée et irréversible d’une énergie réputée « noble » en chaleur) et une forte
création d’entropie.
Ainsi, depuis fort longtemps, la création d’entropie a servi aux scientifiques
pour mesurer la dégradation de l’énergie causée par les irréversibilités des
transferts et des transformations énergétiques. Cependant, pour l’ingénieur,
habitué à raisonner en termes énergétiques, donc, en joules, mégajoules ou kilo-
watts.heures, voire en termes de puissance, c’est-à-dire en watts, kilowatts ou
mégawatts, cette mesure n’est pas pratique. En effet, l’entropie, ou son évolution
dans le temps, se mesure en unité d’énergie, ou de puissance, par kelvin (J · K −1 ;
W · K −1). Ce fait constitue au moins l’une des raisons de l’intérêt de l’emploi de
la notion d’exergie pour traiter de ces problèmes de dégradation de l’énergie.
Dans cet article, les lois fondamentales de la thermodynamique sont rappelées
et l’on présente la notion d’exergie et celle d’anergie, qui est la partie complé-
mentaire permettant de retrouver l’énergie totale. L’exergie correspond à la part
maximale d’énergie qui peut être transformée en énergie noble. Toute destruc-
tion d’exergie correspond ainsi à de la dégradation d’une quantité correspon-
dante d’énergie. Elle se mesure en quantités énergétiques (joules...) ou de
puissance (watts...) et peut alors être comparée directement aux énergies ou aux
puissances mises en jeu dans les procédés étudiés. L’ingénieur dispose ainsi
d’un moyen de chiffrage pratique de l’importance de la dégradation de l’énergie
causée par le procédé industriel qu’il développe ou qu’il conduit.
(0)
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TR
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Exergoéconomie
TU
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EXERGOÉCONOMIE _________________________________________________________________________________________________________________
a an–1
facteur d’amortissement du capital R kJ·kmol–1 ·K–1 constante molaire du gaz
investi
s kJ · kg–1 · K–1 entropie massique
c € · kJ–1, coût unitaire
TV
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beWPPP
__________________________________________________________________________________________________________________ EXERGOÉCONOMIE
1. Méthodes d’analyse . .
thermodynamique Ee Es
Q
Figure 1 – Schéma de bilan energétique pour un volume de contrôle
Basée sur ces deux principes, la thermodynamique phénoméno-
logique a construit des méthodes pour l’analyse des systèmes
thermiques.
.
Pe
Pɺ ɺ
Pe Sɺ gen ⭓ 0 (5)
COP = = 1− (3)
ɺ
Cb ɺ
Cb
L’inégalité (5) donne la direction dans laquelle se produisent les
En appliquant seulement la méthode d’analyse énergétique, on processus dans la nature. C’est une information importante, que le
peut se tromper en considérant un système (ou équipement) premier principe de la thermodynamique ne peut pas préciser.
comme étant parfait une fois que celui-ci a été isolé. Les processus réels sont irréversibles – ils ont une évolution
Non seulement on se trompe en ignorant la qualité d’une préférentielle.
certaine forme d’énergie quand on fait la comparaison entre des Une génération d’entropie nulle correspond aux processus
systèmes qui fonctionnent sous différentes conditions, mais aussi idéaux réversibles et une valeur négative pour la génération
en tenant compte seulement des pertes externes d’énergie, on d’entropie indique soit que le processus imaginé est impossible ou
surévalue la performance du système et on perd des opportunités que les grandeurs mesurées expérimentalement à l’interface entre
pour son amélioration. le système et son environnement sont incorrectes.
TW
Q
TX
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1. Définition................................................................................................. BE 8 016 - 2
1.1 Nécessité d’une comptabilité environnementale................................... — 2
1.2 Approche globale et systémique ............................................................. — 2
1.3 Notion de valeur du point de vue du « donneur » ................................. — 3
1.4 Définitions. Émergie et transformité ....................................................... — 3
1.5 Évaluation émergétique ........................................................................... — 3
2. Méthodologie.......................................................................................... — 3
2.1 Définition de l’objet d’étude..................................................................... — 3
2.2 Symboles et langage ................................................................................ — 4
2.3 Règles de calcul......................................................................................... — 5
2.4 Tables émergétiques ................................................................................ — 6
2.5 Ratios ......................................................................................................... — 6
3. Exemples.................................................................................................. — 7
4. Limites et perspectives de recherche.............................................. — 10
4.1 Valeur de la « baseline »........................................................................... — 10
4.2 Définitions et procédures non standardisées ......................................... — 10
4.3 Prise en compte du recyclage .................................................................. — 12
4.4 Hybridation avec l’ACV et l’empreinte écologique ................................ — 12
4.5 Prise en compte des impacts liés à la pollution ..................................... — 14
5. Conclusion et perspectives ................................................................ — 14
6. Glossaire .................................................................................................. — 14
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. BE 8 016
TY
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UP
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Par exemple, le contenu énergétique des producteurs primaires 1.4 Définitions. Émergie et transformité
(végétaux) est dix fois supérieur au contenu énergétique des consom-
mateurs primaires (herbivores), lui-même dix fois supérieur au
contenu énergétique des prédateurs. Il a donc fallu, pour produire
L’émergie d’un produit (ou d’un service) est définie
1 calorie d’animal prédateur, 10 calories d’herbivores, 100 calories de
comme la somme de l’ensemble des exergies requises, direc-
végétaux, ou encore 1 000 calories de rayonnement solaire.
tement et indirectement, pour sa production. Elle s’exprime
sous la forme d’équivalents émergie solaire [6] [8]. L’unité de
Q
comptabilité est l’emjoule solaire (sej).
Les niveaux supérieurs agissent comme des agents de contrôle
et de régulation des niveaux inférieurs : par exemple, les préda- Il est important de noter la distinction entre :
teurs régulent la population des herbivores et sont des agents de – le contenu énergétique d’une substance (défini par la chaleur
sélection naturelle. Cette régulation est primordiale pour optimiser libérée lors de sa combustion) ;
la transformation d’énergie dans la chaîne alimentaire, en sélec- – son énergie disponible ou exergie (définie par la quantité de
tionnant les composants les plus efficaces. travail maximale qu’elle peut fournir) ;
– sa valeur émergétique (défini par son « coût » de production
Plus généralement, toute forme d’énergie (chimique, mécanique,
par les mécanismes naturels et humains).
etc.) ou tout organisme présent sur Terre est la conséquence d’une
multitude de mécanismes naturels (incluant les mécanismes Alors que contenu énergétique et exergie sont des fonctions
anthropiques), alimentés par trois formes d’énergie primaire d’état d’une substance, sa valeur émergétique dépend du système
entrant dans la géobiosphère : le rayonnement solaire, l’attraction de production.
gravitationnelle du soleil et de la lune et l’énergie issue du noyau
terrestre (chaleur résiduelle et rayonnement nucléaire). Il est donc
possible d’estimer, moyennant une description physique de ces La transformité d’une substance est le ratio de sa valeur
mécanismes, la quantité d’énergie primaire nécessaire à la fabri- émergétique et de son exergie. Elle est exprimée en sej/J.
cation et à la maintenance d’un écosystème, d’une espèce animale
ou végétale, d’un litre de pétrole brut, d’une forêt, ou du cycle L’échelle de transformité des différentes ressources énergétiques
global de l’eau. permet de comparer la difficulté à produire ces dernières à partir de
mécanismes naturels. Il est également possible de calculer la valeur
émergétique spécifique d’un matériau (en sej/g), qui représente
l’énergie utilisée par les mécanismes naturels pour concentrer le
1.3 Notion de valeur du point de vue matériau à partir de ressources dispersées. On parle plus générale-
du « donneur » ment de valeur émergétique unitaire (UEV ) d’un produit ou d’un
service, exprimé en sej par unité de mesure (g, m3, €...).
L’approche émergétique, à l’inverse, attribue une valeur aux res- 2.1 Définition de l’objet d’étude
sources naturelles et aux services écosystémiques en fonction de
l’énergie utilisée, directement et indirectement, par les méca- Comme toutes les approches d’évaluation environnementale, la
nismes naturels pour les produire, sans prendre en compte leur première étape d’une étude émergétique consiste à définir claire-
utilité pour l’homme. Il s’agit donc d’une valeur intrinsèque des ment l’objet de l’étude et son périmètre. Il est important de réflé-
choses présentant ainsi l’avantage de permettre à l’analyste chir à la fois aux frontières spatiales et aux échelles de temps
d’adopter une vision écosystémique du système humain étudié caractéristiques du système étudié et de son environnement.
(l’activité ou le territoire) en identifiant explicitement les facteurs Pour délimiter le système étudié, il est nécessaire de considérer
externes indispensables à son fonctionnement. On oppose à la un horizon de temps bien supérieur au temps caractéristique de
valeur pour l’ « utilisateur » une valeur du point de vue du stockage interne de ses principaux flux physiques et énergétiques,
« donneur ». Cette différence se traduit par des règles de calcul cela afin de prendre en compte les éléments secondaires de
spécifiques, détaillées dans le paragraphe 2.2. support et de maintenance.
UQ
Q
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Optimisation thermodynamique
Équipartition de production d’entropie
par Daniel TONDEUR
Q
Directeur de Recherches au CNRS
Laboratoire des Sciences du Génie Chimique Nancy
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© Techniques de l’Ingénieur BE 8 017 − 1
US
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Nous nous intéressons donc à des procédés et systèmes qui ne sont pas
idéaux au sens de la réversibilité. On conçoit intuitivement que les irréversibili-
tés sont « mauvaises » pour les performances, car elles dégradent une forme
d’énergie, et on cherche donc toujours, explicitement ou implicitement, à les
minimiser. Le problème est que si on ne prend pas certaines précautions, cette
minimisation conduit à des dimensionnements de procédés et/ou des conditions
opératoires complètement irréalistes et dépourvues de tout intérêt pratique,
Q comme par exemple des dimensions de surfaces de transfert qui deviennent très
grandes ou des vitesses de processus extrêmement lentes. Prendre des précau-
tions, cela signifie ici imposer que toutes les grandeurs physiques soient finies,
et que les tâches utiles attendues du procédé soient bien effectuées. Cette appro-
che définit ce que l’on appelle aujourd’hui « la thermodynamique en temps fini
ou en dimension finie » ou encore à tâche finie (§ 1).
La thermodynamique des processus irréversibles propose un cadre rigoureux,
sinon commode, pour exprimer et étudier la production d’entropie, notamment
dans sa version linéaire, où les flux (de matière, d’électricité, de quantité de
mouvement, d’énergie thermique) sont des fonctions affines des forces motrices
(gradients de potentiel chimique, électrique, de vitesse, d’inverse de tempéra-
ture). Nous nous placerons la plupart du temps dans ce cadre linéaire pour éta-
blir des propriétés structurelles des procédés optimisés, et notamment la
propriété d’équipartition.
La minimisation des irréversibilités se fera alors en intégrant ces contraintes de
finitude dans les calculs d’optimisation. La méthode des multiplicateurs de
Lagrange est particulièrement commode pour cela, bien que des approches plus
directes soient parfois possibles. Nous verrons que, en présence de telles
contraintes, la minimisation des irréversibilités ne conduit jamais à leur dispari-
tion totale, donc à des solutions irréalistes au sens évoqué plus haut, mais que
par contre la répartition des irréversibilités dans le procédé joue alors un rôle
essentiel. En particulier, la répartition uniforme (selon les variables d’espace et/
ou de temps), que nous appelons « équipartition », apparaît dans certaines condi-
tions comme une solution optimale (§ 2.1).
La répartition des irréversibilités dont il est question se conçoit aussi bien dans
le temps que dans l’espace. Ainsi, un procédé qui réalise l’équipartition dans le
temps est un procédé dit en régime stationnaire ou permanent, et apparaît donc
comme minimisant la production globale d’entropie par rapport aux régimes
non-stationnaires « voisins ». C’est là un résultat connu et établi par Prigogine,
qui sera ainsi étendu et englobé dans une propriété plus générale (§ 2.2).
Les procédés ou les systèmes où la production d’entropie est ainsi strictement
équirépartie ne sont pas en général réalisables en pratique. Dans ce cas, ces pro-
cédés ou systèmes fictifs servent de cas de référence, de borne supérieure, de
cas semi-idéal dont on cherche à se rapprocher. Pour quantifier le degré d’irré-
versibilité d’un procédé ou d’un système réel ou modèle, nous montrerons com-
ment on peut définir l’écart au cas de l’équipartition à l’aide d’une production
d’entropie d’excès (§ 2.3).
Nous montrerons également que l’hypothèse linéaire des relations flux-force
évoquée plus haut n’est pas nécessaire, et que ces propriétés structurelles sont
conservées moyennant des hypothèses plus faibles, comme la « convexité » des
relations flux-force (§ 2.4).
L’écart à l’équipartition et la production d’entropie d’excès seront utilisés pour
comparer entre eux différents contacteurs ou différentes conditions de fonction-
nement, et établir d’autres résultats généraux illustrés ici sur le cas de l’échan-
geur de chaleur co-axial (§ 3).
Dans le dossier [BE 8 018], nous présentons des exemples et applications de
l’équipartition, et également quelques extensions.
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BE 8 017 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
UT
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Notations
Symbole Dénomination Unité Symbole Dénomination Unité
A aire d’interface, surface d’échange m2 u vitesse d’écoulement m ⋅ s–1
Cv, Cp capacités thermiques massiques J ⋅ kg–1 ⋅ K–1 U énergie interne J
Ed énergie électrique dissipée J V tension électrique V
R
ES efficacité entropique relative, équation (54) – V volume m3 Q
S efficacité entropique spécifique, –
ES équation (56) w ensemble de coordonnées (x, y, z, t)
m–2 K–1
·
h coefficient de transfert de chaleur W⋅ ⋅ x x par unité de temps
hi enthalpie massique d’une espèce i J ⋅ kg–1 z coordonnée spatiale m
intensité de courant électrique valence d’un ion (cuivre dans l’exemple valence .
i dans l’exemple électrochimique
A z électrochimique) atome–1
–2
W⋅m longueur totale de l’équipement
j densité de flux de transfert pour la chaleur Z m
(échangeur)
W
J flux global de transfert Lettres grecques
pour la chaleur
coefficient de transfert dans le formalisme
L de la thermodynamique des processus W ⋅ K ⋅ m–2 α surface d’échange par unité de longueur m
irréversibles
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Optimisation thermodynamique
Équipartition : exemples et applications
par Daniel TONDEUR
Q
Directeur de Recherches au CNRS
Laboratoire des Sciences de Génie Chimique Nancy
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Q
sieurs sources et puits. Il peut alors exister une allocation optimale des tâches
entre ces sources et puits. Sur un exemple de transferts thermiques, et en
nous appuyant sur la notion de procédés endoréversibles, nous montrerons que
là encore, la minimisation des irréversibilités pour une tâche globale fixée cor-
respond à l’équipartition des irréversibilités entre sources (§ 2).
L’échangeur de chaleur tubulaire coaxial servira également de support pour
illustrer plus quantitativement les calculs de production d’entropie et de perfor-
mances au voisinage d’un fonctionnement satisfaisant l’équipartition (§ 3).
La répartition des irréversibilités dans l’espace concerne autant un espace
« continu », comme la coordonnée le long de l’échangeur tubulaire, qu’un
espace discrétisé, constitué par une séquence de composants ou d’équipe-
ments, par exemple les différents étages d’un compresseur. On illustrera la per-
tinence de l’équipartition par plusieurs exemples de ce type. Dans cette analyse,
on retrouvera une notion familière en génie thermique et en génie chimique : la
notion de « contre-courant ». En effet, la configuration à contre-courant apparaî-
tra comme une façon commode de se rapprocher de (sinon d’atteindre) l’équi-
partition dans des échanges entre deux courants matériels (§ 4).
Cette approche thermodynamique ne fait pas intervenir directement de coûts
monétaires ou de notions d’amortissement et ne saurait donc être confondue
avec une optimisation technico-économique. Sur un exemple, nous montrerons
cependant qu’un problème d’allocation optimale de ressources, au sens finan-
cier, peut conduire parfois à répartir uniformément une grandeur qui combine
des paramètres financiers et la production d’entropie, et qui se réduit à cette der-
nière dans une limite thermodynamique (§ 4.5).
(0)
Notations
A aire d’interface, surface d’échange m2 S efficacité entropique spécifique
ES –
[BE 8 017, équation (56)]
(unités variables
suivant la nature
du phénomène ;
égale à une
J ⋅ kg–1 ⋅ K–1 différence de
Cv, Cp capacités thermiques massiques f force motrice du transfert température ou
d’inverse de
températures dans
le cas du transfert
thermique)
coût de fonctionnement annuel
CFi de l’élément i € ⋅ an–1 f coefficient de frottement, équation (9) –
Cli coût d’investissement de l’élément i € g fonction définie dans l’équation (51) –
Ctot coût total annuel € ⋅ an–1 h coefficient de transfert thermique W ⋅ m–2 ⋅ K–1
CEx, A coût annuel de l’exergie détruite € ⋅ an–1 ⋅ m–2 hi enthalpie massique d’une espèce i J ⋅ kg–1
par unité de surface d’échange
coût spécifique de l’exergie détruite
CEx, V par unité d’eau évaporée € ⋅ mol–1 I intensité de courant électrique A
dH diamètre hydraulique m j densité de flux de transfert thermique W ⋅ m–2
D diamètre de conduite m J flux global de transfert thermique W
DexT nombre de destruction d’exergie – ki coefficients dans les équations (3)
thermique, équation (5) à (12)
nombre de destruction d’exergie constante de proportionnalité, mol2 ⋅ K ⋅ J–1 ⋅
DexM mécanique, équation (10) – k équation (90) s–1m–2
coefficient de transfert dans le
Dtot nombre de destruction d’exergie – L formalisme de la thermodynamique W ⋅ K ⋅ m–2
totale, équation (13) des processus irréversibles
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BE 8 018 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
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Notations (suite)
·
m débit massique kg ⋅ s–1 β coût fixe d’investissement €
m, n exposants dans les relations – γ facteur de coût proportionnel € ⋅ J–1
hydrodynamiques de l’exergie
N nombre d’unités de transfert – γ rapport des capacités thermiques –
massiques Cp/Cv
Q
N nombre d’étages ou d’éléments – δ coût fixe de destruction d’exergie € ⋅ an–1
dans un procédé en cascade
indices de sources ; égal à +1 pour –
P pression Pa δ une source, –1 pour un puits
indice d’écoulement relatif, égal à +1
P puissance de production d’entropie W ⋅ K–1 ε pour le cocourant, –1 pour le –
contre-courant
W ⋅ m–2 efficacité thermique, définie par
q· densité de flux thermique ε l’équation [BE 8 017, équation (11)]
–
· rendement de convertisseur
Qk flux thermique W η d’énergie (par exemple rendement –
de Carnot)
résistance électrique, ou résistance Ω ; W–1 ⋅ K–1 multiplicateur de Lagrange (unités
R thermique λ variables)
rapport des débits de capacités ther-
R miques massiques équation (50)
– µi potentiel chimique de l’espèce i J ⋅ mol–1
R constante molaire des gaz J ⋅ mol–1 ⋅ K–1 µ viscosité dynamique Pa ⋅ s
variance d’une distribution [BE 8 017,
Re nombre de Reynolds – υ2 équation (32)] –
si entropie massique de l’espèce i J⋅ K–1 ⋅ kg–1 ρ masse volumique kg ⋅ m–3
S entropie J ⋅ K–1 σ densité de production d’entropie W ⋅ K–1 ⋅ m–2
·
S créée flux d’entropie créée W ⋅ K–1 θ0 quantité définie par l’équation (50) K
St nombre de Stanton, équation (3) θ inverse de la température K–1
Specific Thermal Entropy
STE τ taux d’amortissement an–1
Generation [B 8 017, équation (55)]
t temps s ξ variable de contrôle quelconque
rapport des coûts de destruction
températures internes du système,
ti
équation (34)
K Ω d’exergie et d’amortissement, –
équation (90)
T température K Ψ fonction Lagrangienne (équation (84)) –
u vitesse d’écoulement m ⋅ s–1 Indices
indice repérant l’entrée du fluide froid
V tension électrique V 0
dans un échangeur
· indice désignant des conditions
V débit de vapeur mol ⋅ an–1 0
d’environnement d’un système
w ensemble de coordonnées (x, y, z, t) 1 indice repérant la sortie du fluide
froid
· puissance mécanique W a, b indice repérant deux échangeurs
W
X coordonnée spatiale réduite – c fluide chaud
X, Y grandeurs définies dans les équa- f fluide froid
tions (13) à (22)
z coordonnée spatiale m i, j, k indices désignant des espèces
chimiques
Z longueur totale de l’équipement m Autres symboles
(échangeur)
Lettres grecques <> moyenne
rendement de convertisseur
α surface d’échange par unité m η d’énergie (par exemple rendement –
de longueur de Carnot)
facteur de coût proportionnel
α de surface d’échange € ⋅ m–2 x· x par unité de temps
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1. Répartition rence Tp (cf. équations (55) de [BE 8 017] et (1). DexT compare donc
cette exergie détruite au flux transféré. En combinant les équations
de la production d’entropie (1) à (5), on obtient :
q· = h ( T c – T p ) (2) La destruction totale d’exergie par unité de flux transféré (en gar-
dant en mémoire la définition particulière liée à l’équation (5)),
où le coefficient de transfert thermique h (W ⋅ m–2 ⋅ K–1) est consi- s’exprime alors comme suit :
déré comme une fonction du nombre de Reynolds de l’écoulement
n–1
du fluide chaud par l’intermédiaire d’une corrélation du nombre de D tot = D exT + D exM = k 3 q· d H Re +
Stanton : (13)
– 1 –3 3–m –1
k 4 q· d H Re = Xq· + Yq·
h –n
St = --------------- = k 1 Re (3) k3 et k4 sont considérés comme ne dépendant que de la tempéra-
ρ Cp u
ture. L’équation (13) définit les grandeurs X et Y qui sont les coef-
n est de l’ordre de 0,2 en régime turbulent. Le nombre de Reynolds ficients de la densité de flux q· . On peut dès lors rechercher les
est : minima partiels de la destruction d’exergie par rapport aux trois
variables q, dH et Re, en annulant les dérivées partielles de Dtot, par
ρ ud H exemple :
Re = --------------- (4)
µ
1
---
∂------------
D tot k 4 –4 4 – n – m
–2 Y 2
où dH est le diamètre hydraulique de la conduite de fluide chaud, u - = X – Yq· = 0 ⇒ q· opt = ---- = -----d H Re (14)
la vitesse du fluide et µ la viscosité. Définissons maintenant un nom- ∂q d H , Re X k3
bre local de destruction d’exergie thermique de la façon suivante :
et de même :
σT Tp σT
D exT = -------------
- = ------------
- (5) 1
q· ⁄ T p q· ------------------------
∂------------
D tot 1 – n k3 4 2 4–n–m
- = 0 ⇒ Re opt = --------------- -----d H q· (15)
∂Re dH , q 3 – m k4
L’interprétation de ce nombre est la suivante ; il peut être vu
comme le rapport de l’entropie créée par le transfert thermique au 1
flux d’entropie transféré à la paroi (première fraction). Le numéra- ∂D tot k 4 –2 4 – n – m
---
4
teur de la deuxième fraction peut aussi être interprété comme une ------------ = 0 ⇒ d Hopt = 3 -----q· Re (16)
∂d H- δq, Re k3
destruction de l’exergie du flux q basée sur la température de réfé-
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Propriétés thermodynamiques
des fluides
par Bernard CLAUDEL
Professeur au département de Génie énergétique de l’Institut national
des sciences appliquées de Lyon (INSA)
Q
1. Généralités................................................................................................. B 8 020 - 3
1.1 Rappel des trois principes de la thermodynamique macroscopique...... — 3
1.2 Relations formelles entre coefficients calorimétriques ............................ — 4
1.3 Variation du nombre de moles (ou de la masse) d’un constituant ......... — 5
2. Propriétés des fluides ............................................................................. — 7
2.1 Équations d’état du corps pur .................................................................... — 7
2.2 Modèle microscopique de l’état gazeux .................................................... — 14
3. Transformation gaz-liquide d’un corps pur ...................................... — 22
3.1 Généralités sur les changements d’état du corps pur.............................. — 22
3.2 Diagrammes thermodynamiques du corps pur........................................ — 22
3.3 Retards aux changements de phase .......................................................... — 25
4. Transformation gaz-liquide d’un mélange ........................................ — 27
4.1 Cas particulier : l’air sec .............................................................................. — 27
4.2 Solutions idéales ......................................................................................... — 27
4.3 Solutions réelles .......................................................................................... — 31
4.4 Diagrammes des propriétés des solutions................................................ — 34
5. Systèmes multicomposants particuliers........................................... — 37
5.1 L’air humide.................................................................................................. — 37
5.2 Fumées ......................................................................................................... — 38
6. Sources de données et estimation des grandeurs thermo
dynamique.................................................................................................. — 45
6.1 Sources de données thermodynamiques.................................................. — 45
6.2 Estimations des grandeurs thermodynamiques....................................... — 46
Références bibliographiques ......................................................................... — 47
L e but de cet article est de donner les bases sur lesquelles se fondent les
propriétés thermodynamiques des fluides et les applications pratiques qui
en découlent. Un premier paragraphe rappelle les trois principes de la thermo-
dynamique macroscopique, ainsi que les définitions des grandeurs fondamen-
tales caractérisant un système soit à constituant unique, soit à constituants
multiples.
Mais la thermodynamique macroscopique est un cadre vide pour l’étude de
la matière. En particulier, elle ne dit rien sur les équations d’état des constituants
du système. C’est pourquoi le paragraphe suivant traite de ces équations d’état,
pour le gaz parfait et pour le fluide réel. Un modèle microscopique de l’état gazeux
est brièvement introduit, afin de montrer qu’il permet, dans son domaine de vali-
dité, d’évaluer de nombreuses grandeurs utiles, comme les capacités thermiques.
Sont ensuite abordés les changements d’état d’un fluide, donc les transfor-
mations gaz-liquide pour un corps pur et pour un système à composants mul-
tiples (solution idéale et solution réelle), avec présentation des diagrammes qui
permettent une description commode, qualitative et quantitative, de ces chan-
gements d’état.
p。イオエゥッョ@Z@ョッカ・ュ「イ・@QYYV
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VQ
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Q
Notations et Symboles Notations et Symboles
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VR
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Q
W+Q=0 (3)
1.1.1 Rappel de définitions Lorsque le système effectue une transformation ouverte, la
somme algébrique du travail W et de la quantité de chaleur Q
Rappelons brièvement quelques définitions et quelques propriétés échangés avec l’extérieur est constante et ne dépend que des états
fondamentales des énergies non calorifiques en renvoyant le lecteur initial A et final B. On peut donc définir une fonction d’état U, appelée
à l’article de thermodynamique macroscopique [1] pour de plus énergie interne, qui prend les valeurs bien déterminées UA , dans
amples détails. l’état A, et UB , dans l’état B et telle que :
■ Un système, noté dans la suite σ, est une portion d’Univers décou- ∆U = UB – UA = Q + W (4)
pée de façon convenable. L’extérieur (ou environnement) de ce sys-
tème sera le reste de l’Univers. Il résulte de la propriété de fonction d’état que dU est une diffé-
rentielle totale exacte : c’est cette propriété mathématique qui
■ L’état d’un système est caractérisé par les valeurs que prennent permet d’exprimer le premier principe. Par exemple, si le travail
un certain nombre de grandeurs mesurables, dites variables d’état échangé est un travail de compression, correspondant à une varia-
(volume, température, pression, composition chimique, etc.). tion dV du volume :
On peut classer ces variables d’état en deux catégories :
dU = δQ – P dV (5)
— les unes dépendent de l’étendue (extension) du système, et
s’additionnent lorsqu’on réunit deux systèmes (masse, volume,
etc.) ; de telles variables sont appelées extensives (ou extensités) ;
soit : Q = ∆U + A
B
P dV
— les autres sont indépendantes de l’étendue du système (pres-
sion, température, etc.) et sont appelées variables intensives (ou Dans une transformation isochore (volume constant, dV = 0) :
tensions). Q = ∆U (6)
Au cours des transformations que subit le système, tout ou partie
Dans une transformation isobare (pression constante) :
des variables d’état se modifie. On appelle fermées (ou cycliques)
les transformations qui amènent toutes les variables à reprendre Q = ∆U + P (VB – VA ) (7)
leurs valeurs initiales, et ouvertes les autres transformations.
On voit ainsi s’introduire la fonction d’état enthalpie :
Une transformation quasi statique est telle que l’on peut définir
à tout moment les variables d’état (et en particulier les variables H = U + PV (8)
intensives, mais en réservant le cas de la température), et qu’une
modification très légère de l’une d’elles, convenablement choisie, 1.1.2.2 Le deuxième principe
inverse le sens de la transformation.
La température T est la tension de l’énergie calorifique, son exten-
Une parcelle d’énergie de forme déterminée (pour le moment sité S est appelée entropie. On peut donc écrire, de manière ana-
non calorifique) en transit à travers la frontière d’un système peut logue à la formule (1) pour la quantité de chaleur δQ échangée par
se mettre sous la forme : un système σ à la température T :
δW = X dx (1)
δQ = TdS (9)
X étant une variable intensive, dx la variation algébrique de la
variable extensive correspondante. Un cas particulier très important Si l’on met en relation σ avec un autre système σ 1 à une tempé-
pour les fluides est l’énergie de compression : rature T1 , inférieure à T, en supposant isolé l’ensemble σ + σ 1 , la
quantité de chaleur δQ reçue par σ 1 est T1 d S1 . Donc :
δW = – P dV (2)
+ T dS + T1 dS1 = 0
Le signe moins (–) provient de la convention prise habituellement
pour comptabiliser l’énergie (une énergie reçue par un système est comme T > T1 , – dS < dS 1
comptée positivement, une énergie fournie par un système est
comptée négativement). donc dS ’ = dS + dS 1 est positive.
Ainsi la variation d’entropie de l’ensemble isolé σ + σ 1 est positive.
La chaleur est donc la forme d’énergie dont l’extensité peut être
créée, ce qui entraîne la possibilité du récepteur monotherme.
Les unités utilisées dans cet article ne sont pas toutes Dans un grand nombre d’applications, on peut schématiser le
reconnues par le Système international (SI). Aussi nous rappe- système σ et son environnement à température constante T 1 par la
lons que : figure 1. L’ensemble σ et σ 1 étant thermiquement isolé, l’effet ther-
1 atmosphère normale (atm) = 1,013 25 × 105 Pa =1,013 25bar ; mique se réduit à la quantité de chaleur Q échangée entre ces deux
systèmes. De plus le système σ échange l’énergie non calorifique
1 calorie (cal) = 4,186 8 J ; W. On a alors :
1 poiseuille (PI) = 1 Pa · s ;
∆Uσ = Q + W (premier principe) (10)
1 torr (Torr) = 133,32 Pa ;
1 normomètre cube (Nm3) = 1 m3 de gaz mesuré dans les et ∆S′ = ∆S σ + ∆S σ 1 0 (deuxième principe) (11)
conditions normales de pression (1,013 bar) et de température
(0 oC). avec
Q
∆S σ 1 = – -------
T1
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VS
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Q
∆S σ = ------- = S B – S A (12)
T1
car l’entropie de σ est une fonction d’état (ce qui entraîne que dS 1.2 Relations formelles
est une différentielle totale exacte). L’annulation de ∆S ’ correspond entre coefficients calorimétriques
au cas des transformations réversibles. Ces transformations sont
des cas très particuliers puisqu’elles correspondent à une extensité On peut exprimer la parcelle de quantité de chaleur échangée de
calorifique conservative. Elles ont l’immense intérêt non de définir manière réversible par l’unité de matière (mole ou unité de masse)
l’entropie, mais de permettre le calcul de sa variation entre les sous l’une des formes :
états A et B, d’après (12). Ainsi, on aura résolu le calcul de SB – SA
chaque fois que l’on aura pu imaginer une transformation qui fasse δQ rév = c V dT + ᐉdV (21)
passer réversiblement de A à B.
δQ rév = CP dT + hdP (22)
1.1.2.4 Le troisième principe δQ rév = λ dP + µ dV (23)
Il permet de fixer l’origine des entropies. Il pose en effet que pour
tout cristal parfait, dans un état quantique unique à 0 K, l’entropie selon les variables d’état que l’on considère. Les 6 coefficients de
est nulle. Nous verrons plus loin, à propos de la thermodynamique ces formes différentielles linéaires sont les coefficients calorimé-
statistique, ce qu’il faut entendre par état quantique unique. Natu- triques. Parmi ces 6 coefficients, deux jouent un rôle particulièrement
rellement, le calcul des fonctions d’état (à commencer par S ) d’un important : c V capacité thermique (molaire ou massique) à volume
fluide suppose que l’on tienne compte des changements de phase constant et C P capacité thermique (molaire ou massique) à pression
qui interviennent entre 0 K et la température où on les considère. constante. On peut passer d’un jeu de variables à un autre en écrivant
C’est ce que nous ferons ultérieurement (tableau 6). la forme différentielle correspondante.
Par exemple :
C ∂V
dT + h --------
F = U – TS (13) ∂P ∂P
δQ rév = + h -------- dV
P ∂T V T
dF = TdS – PdV – TdS – SdT = – PdV – SdT
Les variables d’état associées à F sont donc V et T et on a, puisque Par assimilation avec (21), on trouve donc :
dF est une différentielle totale exacte :
∂P
c V = C P + h --------
∂T ∂P
ᐉ = h --------
∂V
∂F
=–S
∂F V T
--------- = – P --------- (14)
∂V T ∂T V soit :
Au cours d’une transformation isotherme de l’état A à l’état B : CP – cV
h = – ------------------- (24)
∆F = Q + W – T (SB – SA ) (15) ∂P
--------
∂T V
et comme :
--------
Q
S B – S A – ----- = ∆S′ ∂P
T ∂V T
ᐉ = – ( CP – cV ) ------------------- (25)
∆F = W – T ∆S ’ (16)
-------
∂T
∂P
-
V
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VT
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On aurait de même : Par assimilation avec la forme différentielle (31), on voit donc que :
cV ∂H ∂U
λ = ------------------ (26)
∂n
-------
- =
∂n
-------
-
∂P
--------
∂T V
S, P S, V
Q
T
µ = – CP - (27) 1.3.2.1 Expressions de la composition du système
∂-------
∂P
T
-
V
Chaque constituant i correspondant à un nombre de moles n i (et
à une masse m i ) dans le système, la manière la plus directe d’expri-
Les relations (24), (25), (26) et (27) reposent uniquement sur des mer la composition de celui-ci est d’introduire la fraction molaire :
assimilations de formes différentielles linéaires, et sont donc pure- ni
ment mathématiques. z i = ---------
- (34)
Σn i
On peut aller au-delà de cet aspect strictement formel en utilisant
les deux premiers principes. Par exemple, en écrivant que dG est ou la fraction massique :
une différentielle totale exacte (formule (18)), on obtient : mi
w i = -----------
- (35)
Σm i
–
∂S
--------
∂P T
=
∂V
--------
∂T P Ce sont ces expressions que nous utiliserons de préférence dans
la suite, bien qu’il y en ait de nombreuses autres, qui devraient être
Or, d’après (22) : -------
∂P
∂S
-
h
= -----
T
T
définies dans chaque référence. Dans le cas des systèmes hétéro-
gènes polyphasiques, c’est-à-dire formés de plusieurs parties
Donc : homogènes appelées phases, on a souvent à considérer la compo-
sition de chacune de ces phases. On peut naturellement la repérer
h = – T -------
∂T
∂V
-
P
(28) par la fraction molaire (ou massique) du constituant i dans cette
phase.
et également, d’après (24) : Ainsi :
ni ᐉ
- T --------
-------
∂V ∂P x i = ------------- pour un liquide (36)
CP – cV = T (29) Σn i ᐉ
∂T P ∂T V
∂F
dF = – P d V – S d T + --------
∂n V,T
dn (32)
∂G
dG = V dP – S dT + --------
∂n P,T
dn (33)
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VU
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Q
1.3.2.4 Cas particulier des mélanges binaires
On a donc :
La représentation des mélanges binaires (c’est-à-dire à deux
nα xi + nβ yi constituants) est facilitée par la condition :
y i – --------------------------------
σβ nα + nβ n
- = -----α-
---------- = ---------------------------------------------- (39) z 1 + z 2 = 1 (d’où résulte dz 1 = – dz 2 )
σα nα xi + nβ yi nβ
------------------------------- – x i On place en abscisse les fractions molaires (ou massiques) de 1
nα + nβ
et de 2 en faisant varier z 2 (par exemple) de 0 à 1 et donc z 1 de 1
σ est aligné avec α et β et le rapport des segments σ β et σ α satisfait à 0 (figure 3) de gauche à droite. On vérifie sans peine les relations
à la relation (39) dite règle des moments ou du bras de levier. La suivantes :
même propriété s’applique aux fractions massiques. Le rapport des ∂ X mol
segments est alors le rapport inverse des masses de chaque phase. X 1 = X mol + z 2 ----------------- (47)
∂ z1
dX = ∑ dXi ni + ∑ Xi dni
i i
∑ ni d Xi = 0 (42)
i
∑ ni Xi – ∑ ni X i
0
∆X mél = (43)
i i
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VV
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∂G
m
dG = – S d T + V d P + ∑ ----------- d ni PV = nRT = ------ RT (53)
1
∂ ni T, P, n j
M
avec R constante molaire des gaz, égale à environ
∂G
Q
L’enthalpie libre partielle molaire ----------- est appelée 8,315 J · mol –1 · K –1.
∂ ni T, P, n j Une méthode simple d’application de la formule (53) consiste à
potentiel chimique et noté µ i . D’après le théorème d’Euler : se rappeler que dans les conditions normales de température et de
pression (T = 273 K, P = 1 atm = 101 325 Pa) le volume occupé par
G = ∑ ni µi (49) 1 mol de gaz parfait est 22,4 L. Nous admettrons provisoirement sans
démonstration la relation (53). Nous montrerons plus loin (§ 2.2.1.5)
i
qu’elle résulte d’un modèle microscopique de molécules effectuant
et d’après la formule de Gibbs-Duhem (42), à température et pression des chocs élastiques. Du point de vue pratique, l’équation des gaz
constantes : parfaits donne la valeur de la variable d’état à calculer avec une
approximation d’autant meilleure que l’on se trouve loin du point
∑ ni d µi = 0 et ∑ zi d µi = 0 (50) critique du fluide. Elle donne, le plus souvent du moins, des ordres
i i de grandeur acceptables.
expriment une propriété fondamentale du potentiel chimique d’un L’équation (53) a le grand mérite de la simplicité. Elle permet un
constituant i réparti entre plusieurs phases d’un système siège de calcul facile des coefficients calorimétriques. On déduit en effet pour
transformations réversibles à température et pression fixées, sans 1 mol de gaz :
travail autre que celui des forces de pression. Imaginons en effet — de la relation (28) h=–V
une transformation réversible dans un tel système, consistant à faire
passer dn i moles de la phase α à la phase β, les autres nombres — de la relation (29) CP – cV = R (54)
de moles restant fixes de même que T et P. T
— de la relation (25) ᐉ = ( C P – c V ) ------ = P
On a donc : V
dG = ( µ i β – µ i α ) d n i
On a donc : dU = δQ rév – P dV = c V dT
et dG = 0 quel que soit dn i , puisque la transformation est réversible.
De même : dH = C P dT
Donc : µi α = µi β (51)
L’énergie interne et l’enthalpie d’un gaz parfait ne dépendent donc
D’où le résultat extrêmement important, malgré les conditions que de la température.
restrictives dans lesquelles il est valable : les potentiels chimiques
d’un constituant i réparti dans les différentes phases d’un système ■ Lorsqu’on a affaire à un mélange de gaz parfaits, on a :
à pression et température constantes, siège de transformations Pi V = n i R T (55)
réversibles (système à l’équilibre ), sont tous égaux.
avec Pi pression partielle du constituant i dans le mélange.
On déduit de (51) la règle des phases (Gibbs) :
Pi n
v=c+n–ϕ (52) Donc : ----- = -----i = y i
P n
où v est la variance du système, c’est-à-dire le nombre de
variables indépendantes qui décrivent l’état du système à 2.1.1.1 Potentiel chimique d’un gaz
l’équilibre (ses degrés de liberté thermodynamiques ), dans un mélange de gaz parfaits
c est le nombre de constituants indépendants (dans les appli- De la différence totale exacte :
cations que nous envisagerons ce sera le nombre total de
constituants), dG = – S d T + V d P + ∑ µ i d n i
n est le nombre de facteurs physiques de l’équilibre, le plus i
souvent la température et la pression, donc n 2 , ∂µ
ϕ est le nombre de phases. on déduit :
--------i
∂P ni , nj , T
= ---------
∂V
∂n i
-
P, T, n j
Or :
-------
∂V
∂n
-
P, T
RT
= --------
P
2. Propriétés des fluides
Donc : ---------
∂V
∂n i
-
P, T, n j
RT ∂ n
= -------- ----------
P ∂ ni P, T, n j
RT
= --------
P
2.1 Équations d’état du corps pur
∂µ i ∂µ i ∂ Pi
Soit un seul corps pur, constituant une seule phase fluide. La règle
des phases (52) montre que v = 2. Cela indique qu’il existe deux
-------
∂P
-
ni , nj , T
= ---------
∂P i
-
ni , nj , T
-------
∂P
-
ni , nj , T
variables que l’on peut se donner indépendamment pour caractériser
∂µ i ∂µ i
l’état du fluide, par exemple la température et la pression. Toutes
les autres variables sont fonctions des deux qui ont été initialement -------
∂P
-
ni , nj , T
= y i ----------
∂ Pi ni , nj , T
RT
= --------
P
choisies. Si on considère, par exemple, le volume occupé par une
∂µ
quantité déterminée de substance, on a une relation f (P, V, T ) = 0
qui est l’équation d’état. En tant que telle, cette équation est indé-
D’où : ---------
∂P i
i
-
ni , nj , T
RT RT
= ---------- = --------
yi P Pi
pendante de la thermodynamique macroscopique.
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VW
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0 Pi
µ ig = µ ig ( T ) + RT ln ------0- (56)
Pi
Q
potentiel chimique de tout constituant i d’un système polyphasique
à l’équilibre à T et P constants, dont la phase gaz est un mélange
0 0
de gaz parfaits. P i est la pression partielle à laquelle µ ig = µ ig . On
a l’habitude de prendre P i = 1 atm ≈ 1 bar et d’écrire :
0
0
µ ig = µ ig ( T ) + RT ln P i (57)
pour un constituant gaz parfait i, d’après (57) : — l’isotherme P (V ) n’est continue qu’aux températures supé-
0 0 0
rieures à la température critique (31 oC) ;
∂
--------
∂T µ-------T - = -------
ig ∂ µ ig
∂T T i∂T
∂
T
µ ig
- -------- + R ln P = -------- -------- – ------- = –
T
H
i
2
H
-------i2-
T
— il existe un écart considérable aux pressions élevées entre l’iso-
therme expérimentale et celle qui est calculée d’après la loi des gaz
parfaits (exemple à 57,8 oC = 331 K) ;
0 — au-dessous de la température critique apparaissent le domaine
Donc : Hi = H i
du liquide et le domaine diphasique liquide-vapeur. Dans ce dernier
0
avec H i enthalpie molaire du constituant pur i. domaine, l’isotherme est aussi une isobare, puisque, d’après la règle
des phases (52), pour un corps pur sous deux phases différentes à
Ainsi, l’enthalpie d’un mélange de gaz parfaits est :
température déterminée v = 1 + 1 – 2 = 0.
H = Σ n i H i0
2.1.2.1 Loi des états correspondants
On aurait de même : On définit les variables d’état réduites comme les rapports des
∂V valeurs de ces variables aux valeurs dans l’état critique. Par
U i = H i – P ---------- = H i – RT
∂ ni exemple :
P V T
Donc : P r = -------, V r = -------, T r = -------
Pc Vc Tc
Ui = U i
0
et U = Σ n i U i0
Deux fluides sont dits dans des états correspondants si deux de
L’énergie interne et l’enthalpie d’un mélange de gaz parfaits sont leurs variables d’état réduites sont les mêmes. La loi des états
donc des fonctions additives des nombres de moles, les coefficients correspondants établit que toute autre variable réduite dépendant
étant constants à température constante. Il n’en est pas de même de l’équation d’état est alors la même. Autrement dit, l’équation
pour l’énergie libre et pour l’enthalpie libre, en raison de l’apparition d’état entre variables réduites f (Pr , Vr , Tr ) = 0 est indépendante de
de l’entropie de mélange. la nature du fluide. Cette loi est expérimentale, et n’a donc qu’une
valeur approchée, mais est cependant plus générale que les équa-
On a en effet par exemple pour G :
tions d’état suivantes.
Pi
∑ ni µi ∑ ni µig ( T ) + RT ∑ ni ln -----0-
0
G = = 2.1.2.2 Équation de Van der Waals
i i pi
Elle s’écrit pour n moles de fluide :
Pour un mélange binaire, les enthalpies H et G sont représentées
P + n----------
2
- ( V – n b ) = nRT
en fonction des fractions molaires sur la figure 4. a
2
(58)
V
2.1.2 Équation d’état d’un gaz réel a
avec -------2 (pour 1 mol) pression interne,
V
La fonction f (P, V, T ) = 0 est différente de celle du gaz parfait. La b covolume.
figure 5 donne la représentation de quelques isothermes P (V ) pour
1 mol de fluide réel CO2 en coordonnées dites de Clapeyron (ou a et b sont des paramètres indépendants des variables d’état, mais
d’Andrews). Plusieurs caractéristiques du fluide réel sont apparentes dépendants de la nature du fluide. Le tableau 1 donne quelques
sur cette figure : valeurs de ces paramètres.
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VX
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a × 10 b × 10 5
Fluide
(Pa · m 6 · mol –2) (m3 · mol –1)
Ammoniac 4,225 3,707
Argon
Azote
1,363
1,408
3,219
3,913
Q
Dioxyde de carbone 3,640 4,267
Dioxyde de soufre 6,803 5,636
Eau 5,536 3,049
Éthane 5,562 6,380
Hélium 3,457 × 10 –2 2,370
Hydrogène 0,2476 2,661
Krypton 2,349 3,978
Méthane 2,283 4,278
Monoxyde de carbone 1,505 3,985
Néon 0,2135 1,709
Oxygène 1,378 3,183
Propène 8,490 8,272
Xénon 4,250 5,105
D’après [13].
--------
2
∂V
∂P ∂ P
f ( Pc , Vc , Tc ) = 0
c
= 0
∂V
-----------
2
-
c
= 0
Figure 5 – Réseau d’isothermes du dioxyde de carbone
on trouve les relations : en coordonnées (P, V ) (d’après [23])
9 V Pc Vc 3
a = --- RT c V c b = -----c- Z c = -------------
- = --- (59)
8 3 RT c 8
et on en déduit :
P + -------
3 1 8
V 3
r 2
V – --- = --- T
r r (60)
3
r
Donc : W = – PdV = 0
peuvent être réversibles, bien que le système qui en est le siège ne
soit pas à l’équilibre vrai. En effet, une très faible modification appor-
tée à un tel système (introduction de gouttelettes de liquide sur B C
Il est à noter qu’on peut décrire expérimentalement une portion ou de bulles de vapeur sur A D ) fait retomber irréversiblement sur
des arcs de courbe B C (vapeur sursaturante) et A D (liquide le palier A B des états stables. Les états figurés par B C et A D sont
sous-saturant ). De plus, ces transformations le long de B C et de A D dits métastables. Nous y reviendrons dans la suite (§ 3.3), en raison
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de leur importance théorique et pratique. En revanche, l’arc D C qui A 3 etc., (ou B 1 , B 2 , B 3) des différents termes, les coefficients du
correspondrait à des accroissements isothermes simultanés de viriel.
volume et de pression n’a jamais été observé.
A1 ( T ) A2 ( T ) A3 ( T )
Une autre conséquence de l’équation de Van der Waals est la Z = 1 + -----------------
- + ----------------- - + ...
- + -----------------
possibilité d’obtenir des pressions négatives. Par exemple, pour V 2 3
V V (65)
1 mol d’eau à 298 K dans un volume de 4 × 10–2 L, les données du 2 3
tableau 1 permettent de calculer P ≈ – 842 atm ≈ – 842 bar. Expéri- Z = 1 + B 1 ( T ) P + B 2 ( T ) P + B 3 ( T ) P + ...
Q
mentalement, des pressions négatives de l’ordre de – 100 atm
(≈ – 100 bar) ont été observées pour l’eau : elles correspondent à des Le gros avantage de ces développements est de permettre (évi-
tensions (métastables). demment lorsque les coefficients sont connus en fonction de la
température [4]) de faire les calculs en les limitant à la précision
voulue. Le tableau 2 donne les valeurs en fonction de la température
2.1.2.3 Autres équations d’état algébriques
du coefficient A 1 pour les mêmes gaz que ceux du tableau 1. La
De très nombreuses équations d’état algébriques ont été propo- figure 7 montre les isothermes de Z en fonction de la pression réduite
sées. Ce nombre même prouve qu’aucune d’elles n’est totalement P r à différentes températures réduites T r [5]. On notera que la logi-
satisfaisante. Certaines font intervenir de nombreux paramètres. Il
Z
est clair que l’on peut toujours (en principe) calculer n paramètres que voudrait que soit porté en ordonnée le rapport ------- . Mais comme
à partir de n déterminations expérimentales. Par définition, la courbe Zc
représentative passe par les n points correspondants, mais l’équa- Z c doit être une constante indépendante de la nature du constituant,
tion correspondante n’est ni simple, ni surtout, de portée générale. la loi des états correspondants reste valable avec Z. (0)
Parmi les équation d’état à deux paramètres les plus couram-
ment utilisées (pour 1 mol), on peut citer :
Tableau 2 – Premier coefficient du viriel pour quelques gaz
— l’équation de Peng et Robinson
Domaine de
a (T )
P + ------------------------------------------------------- ( V – b ) = RT (61) Gaz ␣  ␥ température
V (V + b) + b (V – b) T (K)
— l’équation de Redlich-Kwong Ammoniac 44,3 23,6 766,6 273 à 573
Argon 154,2 119,3 105,1 80 à 1 000
P + ---------------------------------
T V (V + b)
a
- ( V – b ) = RT (62)
Azote 185,4 141,8 88,7 75 à 700
Dioxyde de carbone 137,6 87,7 325,7 220 à 1 100
a, b fonctions uniquement du fluide ;
— l’équation de Redlich-Kwong-Soave qui représente une géné- Dioxyde de soufre 134,4 72,5 606,5 265 à 473
ralisation de la relation (62) Eau 33,0 15,2 1 300,7 293 à 1 250
Éthane 311,7 230,6 227,8 200 à 600
V (V + b)
P + -----------------------
a (T )
- ( V – b ) = RT (63)
Hélium 114,1 98,7 3,25 7 à 150
Les équations (61), (62) et (63) peuvent être considérées comme Hydrogène 315,0 289,7 9,47 14 à 400
s’apparentant avec la relation (58) de Van der Waals par complication Krypton 189,6 148,0 145,3 110 à 700
du terme de pression interne. On notera cependant qu’elles restent
cubiques par rapport au volume. Méthane 206,4 159,5 133,0 110 à 600
Dans le cas où a et b ne dépendent que de la nature du fluide, il Monoxyde de carbone 202,6 154,2 94,2 90 à 573
est relativement facile de se livrer au même exercice qu’avec l’équa- Néon 81,0 63,6 30,7 44 à 973
tion de Van der Waals, c’est-à-dire de chercher à exprimer ces para-
mètres en fonction des variables critiques. C’est ainsi que dans le Oxygène 152,8 117,0 108,8 90 à 400
cas de (62), on trouve les relations [3] : Xénon 247,0 192,9 199,8 160 à 650
2 2,5 –1 γ
R Tc R Tc Pc Vc 3
A ( cm ⋅ mol ) = α – β exp -----
a = 0,427 5 --------------------- b = 0,086 6 ------------ Z c = -------------
- = 0,33 (64) T
Pc Pc R Tc
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
B 8 020 − 10 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique
WP
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beXPRU
Air humide
Notions de base et mesures
par Bernard CRÉTINON
Q
et Bertrand BLANQUART
Anciens responsables du laboratoire d’hygrométrie du Centre technique des industries
aérauliques et thermiques (CETIAT)
’air qui nous entoure est de l’air humide, contenant de la vapeur d’eau (eau
L sous forme gazeuse). Les propriétés thermodynamiques de ce mélange de
gaz sont fortement influencées par la présence de la vapeur d’eau, qui peut
également se condenser sous forme d’eau liquide ou de givre dans certaines
conditions de température et de pression. Il est utile de connaître l’état thermo-
dynamique de l’air humide dans de nombreuses applications : ventilation,
climatisation, séchage, procédés de fabrication industriels dans les domaines
de la santé, de l’électronique, etc.
Dans le cas d’un fluide pur, l’état thermodynamique est entièrement caracté-
risé par la connaissance de deux grandeurs, par exemple la température et la
pression, ou la pression et le volume, etc. En revanche, dans le cas d’un
mélange, la présence de plusieurs constituants impose la connaissance d’une
troisième grandeur pour caractériser l’état thermodynamique. Pour l’air
p。イオエゥッョ@Z@、←」・ュ「イ・@RPQW
humide, cette troisième grandeur peut être l’une des nombreuses grandeurs
utilisées couramment pour définir l’« humidité » : rapport de mélange, humi-
dité relative, température de rosée, température humide, etc.
WQ
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beXPRU
Q
rents. Comme pour toute mesure, l’obtention d’un résultat correct dépend
avant tout du choix d’un capteur adapté, ensuite de son utilisation appropriée
et enfin de l’analyse du résultat obtenu.
WR
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beXPRU
Masse volumique ..............(kg · m–3) 1,226 1,112 1,007 0,910 0,737 0,413 0,186
WS
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beXPRU
Lorsque l’on connaît la température, la pression et l’une quel- 2.1.4 Humidité spécifique
conque de ces grandeurs, il est possible de déterminer toutes les
autres, ainsi que les différentes grandeurs telles que la masse
volumique, le volume massique, l’enthalpie, etc. Le but de ce para- C’est le rapport de la masse de vapeur d’eau à la masse de
graphe est de donner les principales définitions et les relations à l’air humide dans laquelle la masse de vapeur d’eau est conte-
connaître pour effectuer les calculs permettant de passer d’une nue.
grandeur à l’autre. L’hypothèse simplificatrice qui est faite est que
l’air sec et la vapeur d’eau se comportent comme des gaz parfaits.
Les développements suivants ne concernent que l’air humide. avec mv + ma masse d’air humide.
Pour des gaz autres que l’air, la démarche est exactement la Ce rapport est un nombre sans dimension, il s’exprime en kilo-
même, mais on remplacera dans les relations mathématiques la grammes de vapeur d’eau par kilogramme d’air humide.
masse molaire et les différentes grandeurs physiques de l’air par
celles du gaz considéré.
2.1.5 Humidité absolue
Les définitions et les notations employées restent conformes
aux documents officiels qui ont été rédigés sur le sujet, et en C’est le rapport de la masse de vapeur d’eau au volume total
particulier à la norme NF X 15-110 Mesure de l’humidité de d’air humide.
l’air – Paramètres hygrométriques.
(7)
2.1 Définitions
avec V volume total d’air humide.
2.1.1 Fraction molaire de la vapeur d’eau ρv est exprimé en kilogrammes de vapeur d’eau par mètre cube
d’un échantillon d’air humide d’air humide.
WT
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Air humide
Traitement et conditionnement de l’air
par Ahmed BENSAFI
Q
Expert thermique et thermodynamique
CETIAT (Centre d’études techniques des industries aérauliques et thermique)
Texte initialement écrit par Maxime DUMINIL, repris et mis à jour par Ahmed BENSAFI
WU
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beXPRV
Q
Notations et symboles Notations et symboles
h kJ·kgAS−1 enthalpie massique de l’air humide kg/s débit-masse d’air sec infiltré
(référence : l’unité de masse d’air sec) ṁ ai
qc kJ/kgAS apport de chaleur par unité de masse kW puissance thermique par apports
d’air sec Q̇ d
internes (occupants, appareils, etc.)
qf kJ/kgAS chaleur soutirée par unité de masse kW déperditions (ou gains) thermiques du
d’air sec Q̇ e
local vers l’extérieur
WV
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beXPRV
Q
Qc
Les échanges de chaleur entre l’air et les systèmes de traite-
ment s’effectuent sous forme latente et sensible.
Figure 1 – Échauffement de l’air humide
L’eau intervenant lors d’une opération de traitement d’air
peut, selon la teneur dans l’air et le niveau de température, se
condenser, s’évaporer ou demeurer à l’état liquide ou vapeur.
Un phénomène de changement de phase de l’eau dans l’air r
=1
absorbe ou rejette de la chaleur latente.
HR
La chaleur sensible correspond à l’énergie échangée sans
changement de phase de l’eau. Cet apport d’énergie se traduit h2
par une variation correspondante de la température de bulbe
sec (cf. [BE 8 025]) de l’air. Cette variation de température est h1
donc mesurable, d’où sa dénomination de « chaleur sensible ».
HR2
Lorsque l’échange de chaleur est mixte (sensible et latente), le
HR1
ratio puissance sensible à la puissance totale est dénommé
r1 = r2
« facteur de puissance sensible ». 1 2
Dans le milieu professionnel, on utilise les termes plus concis θr θ1 θh1 θ2 θh2 θ
de « chaleur latente » et « chaleur sensible » mais on rencontre
aussi les expressions respectives « variation d’enthalpie avec Figure 2 – Évolution de l’air humide avec échauffement
changement d’état » ou « variation d’enthalpie sans change-
ment d’état ».
Bilan de conservation massique de l’eau :
ṁ a ,1 r 1 – ṁ a ,2 r 2 = 0 (kg eau/s)
1.2 Échauffement de l’air à rapport Par conséquent,
de mélange constant (apport sensible)
r 1 = r2 = r (kg eau/kgAS) (2)
Le rapport de masse est inchangé ; la représentation dans un dia-
On rappelle que le rapport de mélange r dans un air humide gramme psychrométrique (diagramme de Carrier) est illustrée en
correspond au rapport de la masse de vapeur d’eau, mv, à la figure 2, l’évolution entre les états 1 et 2 étant représentée par une
masse d’air sec, ma. Il représente ainsi la masse d’eau qui ligne horizontale (r constant).
accompagne un kilogramme d’air sec dans l’air humide Bilan énergétique :
considéré.
ṁ a ,1 h 1 + Q̇ c – ṁ a ,2 h 2 = 0
WW
Q
WX
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beXPSP
Propriétés thermodynamiques
Détermination pour les fluides purs
Q
par Christophe COQUELET
Maître assistant à l'École des mines de Paris
Docteur de l'École des mines de Paris
Professeur agrégé de l'université
Ancien élève de l'ENS Cachan
Ingénieur ENSIACET
et Dominique RICHON
Directeur de Recherche à l'École des mines de Paris
Responsable du laboratoire CEP/TEP
Pour plus d'informations, le lecteur pourra consulter les références [27] [28] [29] [30] [31]
[32] [33] [34] parues dans les Techniques de l'Ingénieur (cf. [Doc BE 8 030]).
WY
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beXPSP
Q
c paramètre des équations L’expression de la pression moléculaire se déduit de l’expression
cubiques du potentiel d’interaction entre les molécules. Les interactions
répulsives sont également prises en compte via le covolume
F J énergie libre d’Helmholtz
molaire b. L’équation pour le corps pur s’écrit :
fi Pa fugacité du composé i
G J enthalpie de Gibbs RT a
P = − (2)
v −b v 2
g J · mol–1 enthalpie molaire de Gibbs
n mol nombre de moles La détermination de a et b s’effectue au point critique où :
P Pa pression
∂P ∂ 2P
R J · K–1 · mol–1 constante molaire des gaz ∂v = ∂v 2 = 0 (3)
T T
T K température
V m3 volume 27 R 2TC2 1 RTC Pv
Ainsi, on obtient : a = ;b = ; Z C = C C = 0, 375
v m3 · mol–1 volume molaire 64 PC 8 PC RTC
Z facteur de compressibilité Cette équation fut la première à traduire l’existence d’une tran-
sition de phase de type « liquide-vapeur » et à rendre compte de
α fonction alpha ou paramètre
l’existence d’un point critique. Elle représente moins bien les pro-
NRTL
priétés de la phase liquide que celles de la phase vapeur. Afin de
β fonction bêta mieux rendre compte des propriétés thermodynamiques des fluides
φ coefficient de fugacité (tensions de vapeur et volumes), de nombreuses modifications de
l’équation de Van der Waals (VdW) ont été proposées par la suite.
ω facteur acentrique
Exposants
L liquide 2. Équations cubiques
V vapeur
* relatif au gaz parfait Ces équations ne sont que des améliorations de l’équation dite
VdW (plus particulièrement de l’expression de la pression molé-
Indices culaire qui comprend le paramètre attractif a). En 1949, Redlich et
C relatif au point critique Kwong [2] ont proposé une première modification. En 1972, Soave
[3] a modifié l’expression du terme attractif en faisant intervenir
EdE équation d’état une fonction dépendant de la température. L’équation de Redlich,
γ calculé par le modèle de coefficient d’activité Kwong et Soave (RKS) qui s’applique pour les composés non
polaires (ou légèrement polaires) est la suivante :
R réduit
s saturation RT a (T )
P = − (4)
v − b (v + b )v
XP
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beXPSQ
Propriétés thermodynamiques
Détermination pour les mélanges
XQ
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beXPSQ
Q b
C
m3 · mol−1 covolume molaire
paramètre règles de mélange
v
x
m3 · mol−1 volume molaire
fraction molaire liquide
CP J· mol−1 · K−1 capacité thermique
(pression constante) y fraction molaire vapeur
1. Définitions que des grandeurs extensives qui dépendent des propriétés inten-
sives du mélange (pression, température...) et du nombre de
et caractérisations moles de chaque constituant dans le mélange. En conséquence, il
est plus judicieux d’introduire les grandeurs molaires partielles,
qui sont des grandeurs spécifiques, fonctions de la température et
Intuitivement, un mélange se caractérise par l’addition d’espèces de la pression (ces grandeurs spécifiques sont des variables exten-
chimiques différentes. Pour un mélange, chacun des constituants sives rapportées à une certaine quantité de système, ici, la mole).
du mélange est pris dans l’état de référence corps pur, à la même
température, à la même pression et dans le même état physique Le volume molaire partiel v i est défini par la relation (2) et le
que le mélange. Pour le volume, nous ajoutons les volumes des volume par la relation (3) :
différentes espèces :
∂V ⎞
V = ∑ Vi v i = ⎛⎜
i
(1) ⎝ ∂ni ⎟⎠ T , P , n (2)
j ≠i
XR
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On remarquera que, si la fraction molaire du constituant i tend caractérise le fait que le mélange n’est pas idéal. De la même manière,
vers 1, le volume molaire partiel devient le volume molaire du pour les autres propriétés thermodynamiques, il y a des écarts à
corps pur i dans l’état de référence et, inversement, si la fraction l’idéalité caractérisés par des grandeurs d’excès (T et P données) :
molaire du constituant i tend vers 0, le volume molaire partiel
devient le volume du corps pur i dans l’état de « dilution infinie ». V E = V − V id (11)
H E = H − H id (12)
1.1 Quelques rappels
Q
S E = S − S id (13)
de thermodynamique
et définition du mélange idéal GE =G − G id (14)
■ Le potentiel chimique est défini par la relation suivante : Dans le cas du volume et de l’enthalpie, la propriété d’excès est
égale à la propriété de mélange, par définition du mélange idéal :
⎛ ∂G ⎞ = µi V M = V − ∑ niv i0 = V E (15)
⎜⎝ ∂n ⎟⎠ (4)
i T , P, n j ≠i i
■ De là, l’enthalpie libre de mélange peut s’exprimer au moyen Ainsi, le coefficient d’activité est défini par la relation (17) qui s’écrit :
des fugacités :
fi f
γi = = i (17)
⎛f ⎞ fiid x i fi0
GM (T , P , n ) = G − ∑ ni µi0 = RT ∑ ni ln ⎜⎝ f i0 ⎟⎠ (6)
i i i Nous pouvons ainsi définir l’activité d’un corps, ai, par la
relation (18) :
■ De la même manière, nous pouvons écrire pour les autres gran-
deurs thermodynamiques (T et P données) : ai = γ i x i (18)
fiid = fi0 x i C’est à partir de l’enthalpie libre d’excès qu’il est possible de calcu-
(10)
ler toutes les autres grandeurs d’excès. En effet, nous avons toujours :
Ainsi pour un mélange idéal, l’activité d’un composé i se résume
à sa fraction molaire : dG = − S dT + V dP (22)
De là, il vient immédiatement, en considérant les grandeurs
a i = xi
d’excès :
⎛ ∂G E ⎞ = − SE
1.2 Grandeurs d’excès. ⎜⎝ ∂T ⎟⎠ (23)
P, n
Définition du coefficient d’activité i
XS
Q
XT
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Diagrammes thermodynamiques
Généralités sur les fluides
Q
par Renaud GICQUEL
Professeur, PSL - Research University, PERSEE - Centre procédés, énergies renouvelables
et systèmes énergétiques, Mines ParisTech, Sophia Antipolis, France
Cet article est la réédition actualisée de l’article [BE 8 040] intitulé « Diagrammes thermo-
dynamiques – Généralités » paru en 2002, rédigé par Renaud GICQUEL.
XU
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beXPTP
Q
de celle des fluides qu’une série de quatre articles leur est dédiée :
– la présentation des généralités sur les diagrammes avec un rappel des
bases de thermodynamique, objet du présent article [BE 8 040] ;
– l’analyse des diagrammes des fluides purs, des mélanges azéotropiques et
des gaz idéaux (article [BE 8 041] « Diagrammes thermodynamiques. Fluides
purs, azéotropes et gaz idéaux ») ;
– l’étude des diagrammes de mélanges de fluides non azéotropiques
(article [BE 8 042] « Diagrammes thermodynamiques. Mélanges utilisés dans
les machines thermiques » ;
– une présentation de quelques progiciels de thermodynamique [BE 8 044].
D’une manière générale, nous avons volontairement adopté une présenta-
tion aussi simple que possible des choses, orientée vers la seule
compréhension des diagrammes et des progiciels de thermodynamique, avec
quelques indications sur leur construction pratique.
Les lecteurs intéressés par de plus amples développements théoriques pour-
ront se reporter aux références bibliographiques, et en particulier à
l’article [BE 8 020]. Propriétés thermodynamiques des fluides.
Enfin, précisons que ces articles font, de très larges emprunts au chapitre 2
de l’ouvrage « Systèmes Énergétiques, Tome 1 : méthodologie d’analyse,
bases de thermodynamique, Thermoptim » [7]. Les notations sont celles de ce
livre, à quelques variantes près effectuées par souci d’homogénéité avec
d’autres articles de cette collection.
XV
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beXPTP
XW
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renvoyant le lecteur intéressé par de plus amples développements 1.1.2.2 Protocole de Kyoto
aux articles sur les machines thermofrigorifiques ou bien à la littéra-
ture spécialisée. La signature du protocole de Montréal a conduit à la disparition
progressive des fluides à fort impact sur la couche d’ozone. Cepen-
dant, en raison de la confirmation du rôle joué par les émissions
1.1.1 Impact environnemental de gaz à effet de serre (GES) dans le réchauffement climatique,
l’impact des fluides frigorigènes sur l’effet de serre prend une
Même si la contribution des composés fluorés à l’augmentation place de plus en plus importante dans les réglementations. Le pro-
Q de l’effet de serre est beaucoup plus faible que celle d’autres gaz tocole de Kyoto est un traité international dont l’objectif est la
comme le CO2 ou le CH4 , le très fort taux de croissance de leur réduction des émissions de GES.
concentration au cours du siècle dernier a amené la communauté Signé en 1997 à Kyoto, ce protocole vise à réduire de 5,2 % les
internationale à remettre en cause leur utilisation, du fait de leur émissions de six gaz à effet de serre. Les gaz comme le dioxyde de
rôle dans la destruction de la couche d’ozone. carbone, le méthane, le protoxyde d’azote et les substituts des CFC
sont concernés. Cette diminution des gaz à effet de serre devait
La manière dont le sujet de la couche d’ozone a été instruit au s’effectuer entre 2008 et 2012, en ayant comme niveau de réfé-
niveau international est particulièrement exemplaire : après quel- rence l’année 1990.
ques tergiversations, loin d’adopter une attitude conservatrice, les
industriels ont globalement appuyé une réglementation
contraignante, dans le cadre du protocole de Montréal, qui a pris
Pour évaluer l’impact d’un gaz sur le réchauffement climati-
effet début 1989.
que, le potentiel de réchauffement global (PRG), plus connu
Ce n’est pas courant et les raisons de ce comportement sont sous GWP (Global Warming Potential) est défini comme étant
multiples. Toutefois, il apparaît clairement qu’ils se livrent entre le rapport entre la contribution d’une quantité unitaire du gaz et
eux à une course technologique où ceux qui ont investi dans les la contribution d’une quantité unitaire du gaz de référence, en
recherches de substituts aux CFC cherchent à valoriser leur avance l’occurrence le CO2 .
en préconisant un cadre réglementaire strict limitant les parts de
marché de leurs concurrents. Derrière l’apparente convergence de
vues se cache donc une bataille industrielle entre quelques gran- Le GWP exprime le potentiel de réchauffement d’un gaz à effet
des compagnies des pays industrialisés et leurs homologues des de serre comparé à celui du dioxyde de carbone. C’est un indica-
pays du « Sud », et notamment d’Inde et de Chine. teur de la masse de CO2 émise donnant un effet de réchauffement
équivalent à celui de la masse du fluide frigorigène. Étant donné
que la durée de vie dans l’atmosphère de ces gaz varie, et donc
1.1.2 Réglementation en vigueur et normes que leur impact varie au cours du temps, on définit cet indicateur
environnementales et de sécurité sur une base de 100 ans.
Le règlement européen no 517/2014 du 16/04/14 relatif aux gaz à
Les deux principales réglementations internationales en vigueur effet de serre fluorés impose des contraintes plus strictes à court
sont le protocole de Montréal et le protocole de Kyoto. Les para- terme :
graphes qui suivent donnent quelques informations essentielles
sur le contenu de ces accords et leurs contextes historiques. La – la recharge d’installations existantes est interdite pour les
norme de sécurité Ashrae 34 permet quant à elle de classer les fluides dont le GWP est supérieur à 2 500 ;
fluides frigorigènes en fonction de leur dangerosité. – il est interdit depuis 2015 d’utiliser des fluides dont le GWP est
supérieur à 150 pour les installations neuves.
1.1.2.1 Protocole de Montréal Ces restrictions conduiront à la suppression progressive des
HFC et à leur remplacement (partiel ou total) par les fluides de
Le « protocole de Montréal relatif à des substances qui appau- 4e génération, les hydrofluoro-oléfines (HFO).
vrissent la couche d’ozone » a pour objectif de réduire et d’élimi-
ner les substances qui appauvrissent la couche d’ozone suite à la 1.1.2.3 Classification Ashrae des fluides frigorigènes
mise en évidence de la responsabilité des fluides frigorigènes de
synthèse (CFC, HCFC). Basé sur la convention de Vienne relative à La norme ANSI/Ashrae 34 classe les caractéristiques de sécurité
la protection de la couche d’ozone adoptée en 1985, le protocole a des fluides frigorigènes sur la base de leur toxicité et de leur
été signé par 24 pays et par la Communauté européenne en 1987. inflammabilité.
Le protocole impose la suppression de l’utilisation des substan- La notation de groupe de sécurité est composée d’une lettre
ces appauvrissant la couche d’ozone : sont concernés les fluides majuscule et d’un nombre. La lettre et le nombre représentent res-
chlorés tels que les CFC et HCFC. Depuis 2001, la production et pectivement le niveau de toxicité et d’inflammabilité du fluide.
l’utilisation des CFC sont définitivement interdites. Les appareils
HCFC neufs sont interdits depuis le 1er janvier 2010. Aujourd’hui,
les HCFC ne peuvent plus être utilisés qu’en maintenance pour
1.1.3 Nomenclature
compléter la charge d’installation existante. Leurs productions Pour caractériser un réfrigérant, une nomenclature a été établie,
sont interdites depuis 2015. qui utilise la notation suivante :
L’Europe, en anticipant l’interdiction de 2010 d’une dizaine
d’années (législation européenne), a contribué au développement R-WXYZ
des HFC dès les années 1990.
avec R réfrigérant ou fluide frigorigène, mais on trouve parfois
HFC, HFO, etc.,
Afin de mesurer l’impact d’un fluide sur la couche d’ozone, le W nombre de doubles liaisons,
potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone (PACO), plus X nombre d’atomes de carbone – 1,
connu sous son nom anglais d’ODP (Ozone Depleting
Potential ) est défini comme le rapport de la capacité de des- Y nombre d’atomes d’hydrogène + 1,
truction de la couche d’ozone d’un fluide donné à celle du R11.
Z nombre d’atomes de fluor.
XX
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beXPTP
En voici quelques exemples (nomenclature/composition chimique Les fluides de cette famille sont le R22, le R123, le R124 et le
du réfrigérant) : R142b pour les corps purs, ainsi que des mélanges, principalement
– R22/CHClF2 basés sur le R22.
– R134a/CF3CH2F
– R1234yf/CF3CF=CH2 1.1.4.2 Dérivés halogénés à ODP nul
Parmi ces exemples, nous remarquons l’ajout de suffixes « a » Sur le plus long terme, les seuls dérivés halogénés acceptables
ou « yf ». Ces lettres représentent les isomères du fluide organi- vis-à-vis de la couche d’ozone sont les hydrofluorocarbones (HFC),
que, qui ont des propriétés physiques et chimiques différentes.
De manière similaire, afin de spécifier un hydrocarbure cyclique,
la réglementation impose d’insérer la lettre « C » devant le numéro
qui, ne contenant pas d’atomes de chlore, ont un ODP nul.
Les fluides de cette famille sont le R134a, le R125, le R32 et le
R143a pour les corps purs, ainsi que leurs mélanges.
Q
d’identification du fluide frigorigène.
Le R134a en particulier a réussi à s’imposer en quelques années
Des cas particuliers existent, notamment pour représenter les
comme une solution alternative pour un assez grand nombre
mélanges et les composés non organiques.
d’installations. Ses propriétés thermodynamiques sont très pro-
Parmi les mélanges, on a coutume de distinguer les mélanges ches de celles du R12, qu’il peut remplacer dans de nombreuses
zéotropiques et les mélanges azéotropiques. applications, mais il se révèle aussi une alternative appropriée
pour diverses utilisations auparavant réservées au R22, moyen-
Un mélange zéotropique est un mélange dont les composi- nant cependant un certain nombre de modifications technologi-
tions en phase vapeur et en phase liquide diffèrent lorsque les ques (notamment une cylindrée de compresseur plus importante).
deux phases coexistent, le corps le plus volatil s’évaporant plus Le principal inconvénient des HFC est que, si leur ODP est nul,
facilement que le corps le moins volatil. Par conséquent, la leur GWP est très élevé (1 300 pour le R134a, 3 200 pour le R125,
température d’ébullition dans l’évaporateur n’est pas cons- 580 pour le R32, 4 400 pour le R143a), et que leurs molécules, très
tante. Cette différence de températures est appelée stables, ont des durées de vie atmosphérique de plusieurs dizaines
« glissement de température ». voire centaines d’années.
Leur contribution à l’effet de serre est donc potentiellement
La série des 400 est attribuée aux mélanges zéotropiques. importante et leur production est à ce titre susceptible d’être
Les numéros d’identification sont les numéros d’ordre d’enregis- remise en cause à plus ou moins brève échéance.
trement des mélanges. Les mélanges ayant les mêmes compo-
sants ont le même numéro, seule une lettre majuscule en suffixe 1.1.4.3 Fluides à ODP nul et faible GWP
caractérise la répartition massique des constituants du mélange.
Les seuls fluides de substitution purs sans inconvénient vis-à-vis
Ainsi, le R410 A est composé, en fraction massique, de 50 % de de la couche d’ozone et de l’effet de serre sont les fluides non
R125 et 50 % de R32, et le R410 B est composé de 55 % de R125 et halogénés comme l’ammoniac (R717), le propane (R290), l’isobu-
45 % de R32. tane (R600a), le gaz carbonique (R744) et l’eau (R718).
Les trois premiers présentent des contraintes d’inflammabilité
(ainsi que de toxicité et de compatibilité avec certains métaux
Un mélange azéotropique est un mélange de fluides qui se comme le cuivre pour le premier) qui en limitent de fait l’utilisa-
comporte comme un corps pur. tion. Le dernier ne peut être employé pour obtenir des températu-
res négatives et les cycles au R744 ont aujourd’hui des efficacités
nettement plus faibles que les autres.
La série des 500 est attribuée aux mélanges azéotropiques.
L’ammoniac, le butane et le propane ayant de très bonnes
La série 600 est attribuée aux hydrocarbures qui ne possèdent
caractéristiques thermodynamiques, ils constituent cependant des
pas un numéro particulier.
alternatives très sérieuses, et leur usage s’est sensiblement déve-
Par exemple, le R600 représente le butane. loppé au cours des dernières années. 30 % du marché européen
des réfrigérateurs domestiques utilisent aujourd’hui du butane,
notamment en Europe du Nord.
La série des 700 est attribuée aux fluides inorganiques. La règle
de nomenclature consiste à rajouter la masse molaire du fluide au Malgré ses performances relativement faibles et les hautes pres-
numéro de la série 700. sions qu’il demande, le gaz carbonique est étudié comme fluide
pour les installations de climatisation automobile, où les risques
Par exemple, le R717 désigne l’ammoniac. de fuite sont élevés et remettent en cause l’utilisation du R134a à
fort GWP.
1.1.4 Fluides de remplacement des CFC
1.1.4.4 Hydrofluoro-oléfines HFO
On peut regrouper les fluides de remplacement des CFC et des
HCFC en trois grandes catégories : les fluides de transition, les Les hydrofluoro-oléfines ou HFO sont appelés fluides de
fluides à ODP nul et les fluides à ODP nul et faible GWP. 4e génération. Les HFO sont des fluides fluorés non saturés
contenant au moins une double liaison carbone. Leur principal
1.1.4.1 Dérivés halogénés de transition avantage est leur faible impact sur l’effet de serre. En effet, leur
stabilité est moindre que celle des HFC en raison de la présence de
La solution la plus immédiate pour chercher des fluides de rem- la liaison double. Ces fluides de synthèse ont été redécouverts
placement aux CFC a été de travailler sur les hydrochlorofluorocar- depuis la première décennie du XXIe siècle et connaissent de nou-
bones (HCFC), a priori relativement proches sur le plan chimique, veaux développements visant à leur permettre de remplacer tota-
et moins nocifs pour la couche d’ozone. Toutefois, ces fluides à lement ou partiellement les HFC (les chimistes proposent
ODP non nul sont soit déjà tous interdits, soit le sont depuis 2015 aujourd’hui des mélanges de HFO et de HFC).
par les pays signataires du protocole de Montréal et des accords
qui l’ont suivi, de telle sorte qu’ils ne constituent qu’une solution à Certains de ces nouveaux fluides sont déjà disponibles sur le
court terme, d’où leur appellation de fluides de transition. marché comme le R1234yf ou le R1234ze.
XY
Q
YP
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beXPTQ
Diagrammes thermodynamiques
Fluides purs, azéotropes et gaz idéaux
Q
Cet article est la réédition actualisée de l’article [BE 8 041] intitulé « Diagrammes thermo-
dynamiques – Fluides purs, azéotropes et gaz idéaux » paru en 2002, rédigé par Renaud
GICQUEL.
YQ
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beXPTQ
Q HFC Hydrofluorocarbone
gramme est traditionnellement utilisé dans l’étude des cycles
récepteurs (pompes à chaleur ou machines frigorifiques). Son inté-
rêt est d’associer la contrainte mécanique essentielle (P ) des
ODP Ozone Depletion Potential compresseurs à la variable énergétique (h ) ;
– les diagrammes exergétiques enthalpique (h, exh) et entropi-
SAFT Statistical Associating Fluid Theory
que (s, exh) qui sont de simples modifications du diagramme de
Perturbed-Chain Statistical Associating Mollier permettant de visualiser directement les variations d’exer-
PC-SAFT gie. Ces diagrammes, où l’exergie est portée en ordonnée, dépen-
Fluid Theory
dent bien évidemment de la valeur de la température T0
intervenant dans le calcul de exh . L’abscisse correspond à l’enthal-
pie dans le premier cas et à l’entropie dans le second.
Notations et symboles
Symbole Unité Définition 1.2 Diagramme de Clapeyron
Dans le diagramme de Clapeyron (figures 1 et 8), on représente
exh kJ · kg–1 Exergie massique
les propriétés du fluide en portant en abscisse le volume massique v,
h kJ · kg–1 Enthalpie massique et en ordonnée la pression P. Dans ce plan, une courbe présente une
importance particulière : la courbe de vaporisation/condensation,
:
m kg · s–1 Débit-masse représentée en rouge.
M kg · kmol–1 Masse molaire Son sommet C correspond au point critique, la partie gauche,
ascendante, représente l’ébullition commençante (courbe de
P Pa ou bar Pression bulle), et sa partie droite, descendante, la vapeur saturée (courbe
de rosée). Sous cette courbe se trouve le domaine de l’équilibre
q kW · kg–1 Puissance thermique massique diphasique liquide-vapeur, et, dans le reste du plan, celui du fluide
simple (liquide ou vapeur sèche).
R kJ · K–1 · mol–1 Constante des gaz parfaits
Forme des isothermes. Dans la zone « liquide », à gauche du
r kJ · K–1 · kg–1 Constante massique d’un gaz idéal diagramme, sauf au voisinage du point critique, les isothermes ont
une pente négative très forte : les liquides sont généralement peu
s kJ · kg–1 · K–1 Entropie massique compressibles. Dans le domaine diphasique, la pression et la tem-
Température ; température pérature sont liées par la loi de pression saturante et les isother-
oC ;K
T mes sont horizontales. Pour les faibles pressions, le volume croît
thermodynamique
énormément, puisque la masse volumique d’un gaz est très infé-
V m3 Volume rieure à celle du liquide (dans le diagramme de la figure 1,
l’échelle des abscisses est logarithmique). Dans la zone située à
v m3 · kg–1 Volume massique droite de la courbe de vaporisation, les isothermes sont des cour-
bes descendantes. Au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la
Wt kW · kg–1 Puissance mécanique massique
courbe de vaporisation, le gaz se rapproche du gaz idéal corres-
x Titre massique en vapeur pondant, et les isothermes se redressent pour s’approcher des
hyperboles équilatères d’équation Pv = Cte. On a représenté en
bleu sur la figure 1 une isotherme pour T < Tc .
1. Présentation
des diagrammes P
C
thermodynamiques
1.1 Systèmes de coordonnées
Parmi les nombreux systèmes de coordonnées possibles, nous
en retiendrons six :
– le diagramme de Clapeyron (P, v ) qui donne l’image la plus
directe des transformations mécaniques, mais qui est peu utili-
sable pour l’étude des projets industriels, car il ne permet pas de
lire avec précision les grandeurs énergétiques usuelles, T < Tc
notamment l’entropie et l’enthalpie ;
– le diagramme entropique (T, s ) qui visualise directement les ln v
transferts de chaleur réversibles (∫ T ds ) et les diverses irréversibili-
tés possibles ; Figure 1 – Diagramme de Clapeyron
YR
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beXPTQ
Comme nous l’avons déjà signalé, l’inconvénient principal du – si le cycle est décrit dans l’autre sens, c’est le contraire : on dit
diagramme de Clapeyron est qu’il ne comporte pas les grandeurs que le cycle est récepteur (ou encore générateur ou inverse).
thermodynamiques usuelles comme l’enthalpie et l’entropie. Si on
l’équipe des isenthalpes et des isentropes, il se révèle très impré- Forme des isobares. À gauche de la courbe d’ébullition
cis à l’usage, comme le montre la figure 8 établie pour l’eau. commençante, les isobares sont des courbes ascendantes. À l’inté-
rieur de la zone diphasique, la température et la pression sont liées
par la loi de pression saturante, et les isobares sont des horizonta-
les. À droite de la courbe de vaporisation, ce sont des courbes
1.3 Diagramme entropique
Q
ascendantes qui, pour le gaz parfait, deviennent des exponentiel-
les, et se déduisent l’une de l’autre par des translations
Dans le diagramme entropique (figures 2, 9, 10, 11), on porte horizontales. Si la pression est supérieure à la pression critique,
en abscisse l’entropie et en ordonnée la température. La courbe de les isobares sont des courbes strictement ascendantes, qui ne
vaporisation en rouge sépare encore en deux le plan, délimitant la coupent pas la courbe de vaporisation. La compression isentropi-
zone diphasique et la zone monophasique (liquide ou gaz). Le que d’un liquide étant à peu près sans effet sur sa température, les
point critique se trouve toujours à son maximum. isobares liquides sont pratiquement confondues avec la branche
Pour certains corps, la branche droite de la courbe de vaporisa- montante de la courbe de vaporisation. Le diagramme est donc
tion (vapeur saturante) présente un point d’entropie maximale. très imprécis dans cette zone et il est préférable de recourir à une
C’est notamment le cas pour certains hydrocarbures et pour table ou un logiciel donnant les propriétés thermodynamiques le
certains chlorofluorocarbones (CFC). long de la courbe de vaporisation. On a représenté en bleu sur la
figure 2 une isobare pour P < Pc.
Un des intérêts d’un tel diagramme (figure 3) est que toute
transformation parfaite cyclique se traduit dans le plan (T, s ) par Dans un diagramme entropique, un cycle de Carnot constitué de
un contour (Γ ), dont l’aire A mesure au signe près d’une part la deux isentropes et de deux isothermes est un rectangle.
quantité de chaleur q échangée avec l’extérieur, et d’autre part le
travail reçu ou fourni wt .
Les figures 9, 10 et 11 donnent trois exemples de diagrammes
En effet, q = ∫ T ds par définition. Comme le cycle est fermé, entropiques, le premier pour l’eau, le second pour le méthane et le
q + wt = 0 et |wt| = A dernier pour l’air.
La règle des signes est la suivante :
– si le cycle est décrit dans le sens des aiguilles d’une montre, le
travail est négatif, donc cédé par le fluide à l’environnement
1.4 Diagramme de Mollier
extérieur : on dit que le cycle est moteur (ou direct) ;
Dans le diagramme de Mollier (figures 4 et 12), on porte en abs-
cisse l’entropie, et en ordonnée l’enthalpie. L’intérêt est que l’on
peut mesurer directement sur l’axe des ordonnées les enthalpies
mises en jeu.
T
Sur ce diagramme, le point critique C ne se trouve plus au
P < Pc maximum de la courbe de vaporisation (en rouge sur la figure 4),
C mais à sa gauche.
dh = v dP + T ds
et donc :
∂h
s ∂s = T
P
h
P < Pc
T T < Tc
B
Γ C
Moteur
A
Récepteur
s O
s
YS
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exh = h − T0 s
En toute rigueur, l’air devrait être considéré comme un
qui se transforme aisément en :
mélange de gaz, mais, aux conditions de température et pres-
sion considérées dans la figure 17, il se comporte comme un
h = T0 s + exh gaz pur.
Une fois définie la température de référence de l’environnement,
il est donc très facile d’équiper un diagramme (h, s ) de courbes
d’iso-exergie, qui sont des droites de pente T0.
1.6 Diagramme exergétique enthalpique
La figure 12 présente l’exemple du diagramme de Mollier de l’eau.
Dans le diagramme exergétique enthalpique (h, exh) (figures 6
et 18), on porte en abscisse l’enthalpie et en ordonnée l’exergie.
1.5 Diagramme des frigoristes
Comme exh = h – T0 s, ce diagramme se construit aisément à
Dans le diagramme dit des frigoristes (figures 5, 13, 14, 15 et partir du diagramme de Mollier par recombinaison linéaire des
16), on porte en abscisse l’enthalpie, et en ordonnée la pression, axes une fois que l’on connaît la température de référence T0 .
le plus souvent selon une échelle logarithmique. Pour que ce Compte tenu de ce paramètre, il serait plus exact de parler, pour
diagramme soit utilisable, on l’équipe avec les isentropes, les un corps donné, de famille de diagrammes exergétiques.
isothermes, les isochores, et, dans la zone mixte ou diphasique,
les courbes d’isotitre.
§ Forme des isothermes. Dans la zone liquide, les isothermes sont exh P < Pc
pratiquement verticales sauf à proximité du point critique, l’enthal-
pie des liquides étant à peu près indépendante de leur pression.
Dans la zone mixte, la pression et la température étant liées par la B
loi de pression saturante, les isothermes sont horizontales. Dans la
zone vapeur, ce sont des courbes décroissantes avec des asympto- C
tes verticales, l’enthalpie du gaz idéal correspondant étant indé-
pendante de la pression. On a représenté en bleu sur la figure 5
une isotherme pour T < Tc.
§ Forme des isentropes. Les isentropes ont pour pente v, du fait T < Tc
que :
A
dh = v dP + T ds O
et donc :
h
∂h
∂P = v
s Figure 6 – Diagramme (h, exh)
YT
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d’où : Q
T T ∂exh T
dexh = 1− 0 dh + 0 v dP et = 1− 0
T T ∂h P T
A
O
La pente des isobares est en chaque point égale au facteur de
Carnot :
s
θ = 1− (T0 /T )
et ne présente donc pas de point anguleux. Elle s’annule pour Figure 7 – Diagramme (s, exh)
T = T0 , qui correspond au minimum d’exergie pour l’isobare cor-
respondante. Dans la zone liquide, les isobares sont pratiquement
confondues avec la courbe de vaporisation, pour les mêmes 1.7 Diagramme exergétique entropique
raisons que celles exposées pour le diagramme de Mollier. Dans la
zone mixte ou diphasique, la pression et la température étant liées Dans le diagramme exergétique entropique (figures 7, 19 et 20),
par la loi de pression saturante, les isobares sont des segments de on porte en abscisse l’entropie et en ordonnée l’exergie.
droite AB de pente θ = 1 – (T0/T ). En première approximation, elles
sont tangentes à la courbe de bulle au point A correspondant au Comme le précédent, ce diagramme se construit aisément à partir
début de l’ébulition. Dans la zone gazeuse, les isobares du diagramme de Mollier une fois que l’on connaît la température
s’échappent tangentiellement à AB (courbe bleue en tireté). Aux de référence T0 .
hautes températures, θ tend vers 1, et les isobares se rapprochent
Le point critique est encore ici à gauche du maximum de la
progressivement de droites parallèles aux isentropes.
courbe de vaporisation.
L’isobare critique part tangentiellement en C à la courbe de
vaporisation. § Forme des isobares. On a :
YU
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YV
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beXPTR
Diagrammes thermodynamiques –
Mélanges utilisés dans les machines
thermiques
Q
par Renaud GICQUEL
Professeur
PSL – Research University, PERSEE – Centre procédés, énergies renouvelables et systèmes
énergétiques, Mines ParisTech, Sophia Antipolis, France
Cet article est la réédition actualisée de l’article [BE 8 042] intitulé « Diagrammes thermo-
dynamiques – Mélanges utilisés en réfrigération » paru en 2003, rédigé par Renaud GICQUEL.
YW
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beXPTR
Q
Abréviations Notations et symboles (suite)
HFC Hydrofluorocarbone
Liste des indices
ODP Ozone Depletion Potential
b ébullition
SAFT Statistical Associating Fluid Theory
c point critique
Perturbed Chain-Statistical Associating
PC-SAFT e eau
Fluid Theory
f frigorifique
ℓ phase liquide
Notations et symboles p solution pauvre
Symbole Unité Définition r réduite
exh kJ · kg–1 Exergie massique r solution riche
h kJ · kg–1 Enthalpie massique s isentropique
H kW Puissance thermique s solution
f Pa ou bar Fugacité sat saturation
k Coefficient polytropique v phase vapeur
m
: kg · s–1 Débit-masse
M kg · kmol–1 Masse molaire
m kg Masse 1. Principes de calcul
P Pa ou bar Pression des propriétés de base
Q kW Puissance thermique des mélanges
–1 –1
R kJ · K · mol Constante des gaz parfaits
r kJ · K –1
· kg –1
Constante massique d’un gaz idéal Du fait des interactions qui existent entre les molécules des
divers constituants, l’estimation des propriétés des mélanges de
–1 –1 fluides thermodynamiques est plus difficile que celle des corps
s kJ · kg ·K Entropie massique
purs, dont les principes sont donnés dans le paragraphe 1 de
o Température ; température l’article [BE 8 044]. Dans le cas général, elle relève du génie
T C;K
thermodynamique chimique [J 1 021]. Cependant, quelques indications complémen-
taires sont données pour se faire une idée des problèmes posés.
V m3 Volume En adoptant une présentation privilégiant le savoir-faire au savoir
v m3 · kg–1 Volume massique proprement dit, les développements théoriques ne font que très
peu double emploi avec ceux des autres articles traitant des
W kW Puissance mécanique domaines d’application abordés [BE 8 030] [BE 8 031] : l’objectif
n’est pas d’être exhaustif mais de montrer sur quelles bases
Fraction molaire ou massique scientifiques sont établis les différents types de diagrammes qui
x
liquide sont utilisés en pratique.
YX
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beXPTR
Température (°C)
change. La figure 1, appelée « lentille d’équilibre isobare », montre E B
le diagramme de phase de ce mélange à la pression de 2 bar. 0
La zone vapeur correspond à la partie supérieure droite du dia-
gramme, la zone liquide à la partie inférieure gauche et l’équilibre – 10
C F
liquide-vapeur à la lentille délimitée par les courbes de rosée et de
bulle. L’abscisse représente la fraction molaire en propane, ce qui D
– 20
signifie que la valeur 0 correspond à du butane pur (Tsat = 18,8 oC), et
la valeur 1 à du propane pur (Tsat = – 25,4 oC). Comme c’est l’usage Liquide
lors de l’étude des mélanges de vapeurs, x1 et x2 représentent les – 30
fractions molaires en phase liquide (avec x1 + x2 = 1), y1 et y2 les 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
fractions molaires en phase vapeur et z1 et z2 les fractions molaires x, y, z
globales. L’ordonnée est la température, exprimée en oC. Mélange : propane/butane (P = 2 bar)
En d’autres termes, à pression donnée, le changement d’état du Figure 2 – Lentille d’équilibre isotherme
mélange ne se fait pas à température constante, mais avec un
« glissement » de température ∆Tg (ou intervalle de distillation)
qui peut être plus ou moins important selon le mélange considéré. § Examinons maintenant une évolution du mélange à température
constante et pression variable. Sur le diagramme de la figure 2,
Par exemple, pour le mélange précédent et la pression de 2 bar, le appelé « lentille d’équilibre isotherme », les abscisses représentent
glissement de température est de 14 K. le titre en propane et les ordonnées la pression, exprimée en bar.
YY
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beXPTR
RTc
Exemple où b = 0,0778
Pc
Supposons toujours que le mélange a pour composition globale
(z1 = 0,60 et z2 = 0,40). Si la pression est inférieure à 2,78 bar, le
mélange est entièrement à l’état de vapeur et si elle est supérieure à R 2 Tc2
4,30 bar, il est entièrement liquide. Entre ces deux pressions, il est en a (T ) = 0, 45724 [1+ (0, 37464 + 1, 54226 ω − 0, 26992ω 2 )(1− Tr0,5 )]2
Pc
équilibre liquide-vapeur et la composition du mélange évolue
continûment dans les phases liquide et vapeur. Pour P = 2,78 bar, la avec Tr = T/Tc
phase liquide a une composition (x1 = 0,28 ; x2 = 0,72), pour
Q P = 3,70 bar, elle vaut (x1 = 0,48 ; x2 = 0,52), et pour P = 4,3 bar, elle
correspond à la composition globale. En phase vapeur, les
compositions sont les suivantes : y1 = 0,60 ; y2 = 0,40 pour
Avec cette équation, quatre données suffisent pour caractériser
un corps pur : ses coordonnées critiques Tc , Pc , son facteur
acentrique ω, ainsi que sa masse molaire M pour passer aux gran-
P = 2,78 bar, y1 = 0,77 ; y2 = 0,33 pour P = 3,70 bar et y1 = 0,85 ; deurs massiques.
y2 = 0,15 pour P = 4,30 bar. Pour que l’équation (1) puisse représenter un mélange, il faut
estimer les valeurs des coefficients am (T ) et bm du mélange, ce
§ Un cas particulier correspond aux mélanges dits azéotropes où qui est possible en se donnant des relations du type suivant, les
les courbes de bulle et de rosée se rejoignent pour une indices i et j correspondant aux divers constituants :
composition globale donnée. On peut démontrer qu’un mélange
azéotrope correspond à un extremum de pression à température n n
constante, ou de température à pression constante. Un tel am (T ) = ∑ ∑ [(xi x j aij (T ))] (2)
mélange se comporte en pratique comme un corps pur. Enfin, i =1 j =1
lorsque le glissement de température est petit (< 1 K), l’erreur que
l’on commet en négligeant la distillation est très faible. On parle où
alors de mélange quasi azéotrope. C’est parce que le glissement aij = (1− kij ) ai (T ) a j (T ) si i ≠ j
est important et permet de bien illustrer les phénomènes particu-
liers aux mélanges que le mélange propane/butane est choisi.
n
bm = ∑ (xi bi ) (3)
i =1
Les deux diagrammes des lentilles d’équilibre isobare et
isotherme d’un mélange binaire sont très utiles pour bien Les coefficients kij doivent être soit déterminés expérimentalement,
comprendre qualitativement les phénomènes mis en jeu. Tou- soit estimés. On fait généralement l’hypothèse que les coefficients
tefois, sur le plan quantitatif, ils ne sont valables que pour une binaires peuvent être utilisés même pour des mélanges d’ordre supé-
seule pression ou température et surtout ils ne comportent rieur à deux, supposant ainsi implicitement que les interactions ter-
aucune information sur les enthalpies mises en jeu. Ils ne pré- naires et d’ordre plus élevé sont négligeables.
sentent donc pas grand intérêt pour les applications du génie
À titre d’exemple, une des équations donnant kij est la suivante,
énergétique.
Vc étant le volume critique ([1], p. 89) :
8 Vci Vcj
1.2 Principes de calcul des mélanges kij = 1− 3
(4)
de vapeurs (V
3
ci + 3 Vcj )
Étant donné que la seule connaissance des propriétés thermo- Lorsque l’équation d’état du mélange est déterminée, le calcul
physiques des fluides ne suffit pas pour déterminer les performan- de l’équilibre liquide-vapeur se fait en écrivant l’égalité des fuga-
ces énergétiques d’une installation, il est nécessaire de modéliser cités de chaque espèce dans chaque phase, c’est-à-dire, pour cha-
le système étudié pour les connaître et donc de disposer d’un que constituant :
modèle des fluides thermodynamiques mis en œuvre.
fℓi (P ,T ,x) = fvi (P , T ,y ) (5)
De nombreuses équations d’état ont été proposées et continuent
d’être mises au point pour cela. Parmi les plus utilisées, on trouve Ce système d’équations se traduit par des expressions générale-
les équations cubiques dont le principal avantage est qu’elles ment compliquées, dont la résolution peut se révéler assez délicate
peuvent être résolues formellement mais qui comportent diverses sur le plan numérique. De plus, la précision du modèle obtenu
limites que les modèles associatifs tels que CPA ou PC-SAFT pré- dépend bien évidemment de celle de l’équation d’état retenue. Par
sentés dans l’article [BE 8 040], permettent souvent de dépasser. exemple, l’intérêt principal de celle de Peng-Robinson est d’être une
cubique dont les solutions sont calculables formellement, mais en
Le calcul des mélanges de vapeurs se fait en utilisant pour cha- revanche elle n’est généralement pas excellente pour la phase
cun des corps purs qui entrent dans sa composition, une représen- liquide, pour laquelle les méthodes basées sur les coefficients
tation bien choisie, comme par exemple une équation d’état, et en d’activité sont plus précises. En pratique donc, on est amené à rete-
modélisant de manière appropriée les interactions entre les molé- nir des modèles beaucoup plus compliqués pour les corps purs et
cules des divers constituants, souvent grâce à des corrélations l’estimation des propriétés du mélange devient encore plus difficile.
empiriques. L’équation du mélange se distingue ainsi de celle des
corps purs par l’existence de « règles de mélange » permettant
d’en calculer les coefficients. Pour de plus amples développements, se reporter à
l’article [BE 8 031] Propriétés thermodynamiques des fluides.
À titre d’illustration, l’équation de Peng-Robinson pour un corps
pur s’écrit en variables molaires de la manière suivante
(cf. [BE 8 044]), b étant exprimé en m3 · mol–1, et a en
Pa · m6 · mol–2 :
En conclusion, le calcul des mélanges se révèle souvent diffi-
RT a cile à réaliser et ne se prête pas à des représentations graphi-
P = − (1)
V − b V 2 + 2 bV − b 2 ques simples.
QPP
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beXPTR
Q
d’un mélange frigorigène reste invariante dans les phases vapeur facilité d’emploi : l’affichage à l’écran des valeurs des grandeurs
et liquide (si l’on néglige l’influence de l’huile de lubrification). thermodynamiques est immédiat et un éditeur de points convivial
Dans la zone d’équilibre liquide-vapeur, ce n’est plus strictement permet des gains de productivité appréciables pour les utilisateurs.
vrai, mais on peut cependant presque toujours se dispenser de
calculer avec précision la composition exacte de la phase gazeuse
et de la phase liquide en sortie de détendeur et dans l’évaporateur.
Par analogie avec les corps purs, on généralise la notion de titre en Signalons par ailleurs l’existence de la bibliothèque CTP Lib,
vapeur par celle de titre moyen, égal à la masse de la phase qui est la librairie de calcul des propriétés thermodynamiques
vapeur, tous constituants confondus, rapportée à la masse totale du Centre thermodynamique des procédés de l’école des
des phases liquide et vapeur. On peut alors se contenter d’un mines de Paris (Mines ParisTech) et qui permet de calculer les
modèle du mélange à composition fixée, beaucoup plus simple. propriétés thermodynamiques de corps purs ou de mélanges
Une équation numériquement ajustée sur les valeurs expérimenta- de fluides. Cette bibliothèque est librement accessible :
les d’un mélange donné est ainsi à la fois beaucoup plus précise et http://direns.mines-paristech.fr/Sites/Thopt/fr/co/CTPLib.html
plus facile à calculer que la formulation générale que nous venons
Pour l’essentiel, il s’agit de la généralisation de la
de voir. Par ailleurs, la littérature spécialisée propose des équa-
bibliothèque TEP Lib limitée aux cubiques :
tions d’état spécifiquement développées pour ces applications.
http://direns.mines-paristech.fr/Sites/Thopt/fr/co/TEPLib.html
2.1 Diagrammes des mélanges Nota : la mise au point de la bibliothèque CTP Lib a bénéficié du support financier
de frigorigènes d’EDF que nous remercions pour avoir accepté qu’elle soit rendue publique.
Le tableau 2 donne les propriétés d’un certain nombre de À partir des modèles de fluides réalisés avec TEP Lib ou CTP Lib,
mélanges de frigorigènes (ODP, GWP pour 100 ans, glissement de il est possible de créer des diagrammes (T, s ) et (h, ln P ) simplifiés
température, masse molaire, température d’ébullition Tb à pres- de mélanges en utilisant la classe externe CreateMixtureCharts du
sion atmosphérique, température et pression critiques Tc et Pc). progiciel Thermoptim [BE 8 044]. Ces diagrammes sont simplifiés
en ce sens qu’ils ne permettent de visualiser qu’un seul jeu
d’isovaleurs (les isobares pour les diagrammes (T, s ) et les
isothermes pour les diagrammes (h, ln P )). Des exemples sont
donnés dans le paragraphe 2.4.2.
Tableau 2 – Caractéristiques de certains mélanges
de frigorigènes Comme le montrent les figures 3, 4, 5, 6 et 7, une isobare est
maintenant représentée dans cette zone par un segment de droite
5Tg M Tb Tc Pc
ascendant dans le diagramme entropique, et une isotherme par un
Nom ODP GWP (kg/ segment de droite descendant dans le diagramme (h, ln P ).
(oC) (oC) (oC) (bar)
kmol)
Dans la zone d’équilibre liquide-vapeur des diagrammes de Mol-
R 502 0,4 5 490 0 111,6 – 46 82 40,2 lier (h, s ), ou exergétiques, la différence est beaucoup moins
importante : les isobares sont à peine plus ascendantes que les
R 404A 0 3 260 0,7 97,6 – 47 73 37,4 isothermes.
R 407C 0 1 530 7,4 86,2 – 44 87 46,3
R 410A 0 1 730 < 0,2 72,6 – 51 72 49,5
Dans l’article [BE 8 041] sont présentés deux diagrammes ther- P < Pc
C
modynamiques du R 134a, le diagramme (h, ln P ) et le diagramme
exergétique entropique (s, exh). Les diagrammes de deux mélan-
ges, le R 404A et le R 407C sont donnés sur les figures 5 à 10) (se
reporter au paragraphe 1 de l’article [BE 8 041] pour une présenta-
tion générale de ces types de diagrammes). Dans ce qui suit, seules T
les différences introduites par le glissement de température (glide ),
plus faible pour le R 404A que pour le R 407C, sont soulignées.
Essentiellement, à pression donnée, les différences entre les tem-
pératures saturantes des constituants introduisent un glissement de
température ∆Tg dans la zone d’équilibre liquide-vapeur : la tempé-
rature de début d’ébullition (température de bulle) est inférieure à la
température de fin d’ébullition (température de rosée) alors qu’elles
sont égales pour les corps purs. De ce fait, la pression et la tempéra- s
ture ne restent plus constantes lors d’une ébullition ou d’une
Courbe de vaporisation
condensation. Dans les diagrammes de Clapeyron (P, v ), entro-
pique (T, s ), et (h, ln P ), les isobares ou les isothermes ne sont plus
simultanément horizontales dans la zone d’équilibre liquide-vapeur. Figure 3 – Diagramme entropique
QPQ
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beXPTR
Q
étapes : une désurchauffe (2-3a) dans la zone vapeur, une
P condensation selon le segment de droite (3a-3b) incliné du fait du
glissement de température et un léger sous-refroidissement (3b-3)
presque confondu avec la courbe de saturation liquide.
Le laminage isenthalpique (3-4) conduit à une augmentation de
l’entropie, le point 4 étant situé dans la zone d’équilibre
T < Tc
liquide-vapeur (titre égal à 0,28).
Les représentations de ce cycle sur le diagramme de Mollier et
h sur les diagrammes exergétiques sont très voisines de ce qu’elles
étaient pour le R 134a [BE 8 041].
Courbe de vaporisation
§ Sur le diagramme des frigoristes (h, ln P ) (figure 13), pour aug-
menter la lisibilité, on n’a fait apparaître que les isothermes (en
Figure 4 – Diagramme (h, ln P ) bleu), les isentropes (en rouge) et les isochores (en vert). La
compression irréversible se traduit par une augmentation de
l’entropie. Si l’on néglige les pertes de charge dans le condenseur,
L’existence d’un glissement de température a des effets directs l’ensemble du refroidissement correspond toujours ici à l’horizon-
sur la conception des échangeurs de chaleur utilisés dans les tale (2-3), les trois parties représentant le désurchauffeur, la
cycles thermodynamiques. En première approximation, ceux-ci condensation proprement dite et le sous-refroidisseur apparaissant
peuvent toujours être considérés comme isobares, de telle sorte très distinctement. La seule différence avec le diagramme des
que les écarts de température entre le réfrigérant et l’autre fluide corps purs est que, dans la zone d’équilibre liquide-vapeur, les iso-
ne sont plus du tout les mêmes que ceux que l’on observe dans thermes sont des segments inclinés et non horizontaux.
les machines utilisant un fluide pur. D’une manière générale, pour
les mélanges à glissement de température, il faut rechercher des
configurations à contre-courant, ce qui n’était pas impératif avec
les fluides purs.
2.3 Deuxième exemple : représentation
d’un cycle de pompe à chaleur
Les figures 5 à 10 correspondent aux diagrammes entropique par compression du mélange
(T, s ) et (h, ln P ) pour le R 407C et le R 404A, ainsi que de Mollier (pentane-isobutane)
(h, s ) et exergétique enthalpique (h, exh) pour le R 407C.
QPR
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beXPTS
Diagrammes thermodynamiques
Mélanges humides et combustion
Q
Cet article est la réédition actualisée de l’article [BE 8 040] intitulé « Diagrammes thermo-
dynamiques – Mélanges humides et combustion » paru en 2003, rédigé par Renaud GICQUEL
QPS
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beXPTS
Q NOx
ORC
Oxydes d’azote
Organic Rankine Cycle (cycle organique de
mélanges dont la composition peut varier du fait de la conden-
sation ou de la vaporisation de l’un de leurs composants. En prati-
que, le constituant qui change d’état est le plus souvent l’eau, ce
Rankine) qui justifie qu’une attention particulière soit accordée dans cet arti-
cle aux mélanges de gaz et de vapeur d’eau, dénommés ci-après
PAVE Pompe à vapeur d’eau mélanges humides.
PCI Pouvoir calorifique inférieur L’air sec en particulier ne se rencontre pratiquement jamais : il
PCS Pouvoir calorifique supérieur comprend presque toujours de l’eau, sous forme gazeuse, liquide
ou de cristaux de glace. La maîtrise de l’hygrométrie de l’air déter-
SOx Oxydes de soufre mine les conditions de confort des ambiances, ainsi que la
conservation des aliments et de nombreux produits. Elle s’obtient
grâce à des techniques de climatisation ou de conditionnement
d’air du type de celle présentée plus loin à titre d’exemple.
Notations et symboles
Dans cette partie, après les phénomènes physiques mis en jeu
Symbole Unité Définition sont présentés les principes de calcul des propriétés thermodyna-
Hydrogène disponible pour la miques des mélanges humides et les diagrammes usuels. Même
a s’il est certain que les applications pratiques les plus nombreuses
combustion
concernent l’air, la présentation concerne tous les gaz pour les-
e Excès d’air quels les hypothèses sont valables, c’est-à-dire la grande majorité
h kJ · kg–1 Enthalpie massique des cas. Par exemple, les propriétés hygrométriques des produits
de combustion, qui contiennent presque toujours de l’eau, peuvent
k Taux de dissociation être déterminées selon les méthodes présentées ici.
Kp Constante de la loi d’action de masse
m kg Masse Pour le conditionnement d’air, un exposé très complet du
P Pa ou bar Pression sujet, et notamment des équations simplifiées valables pour
l’air humide dans les conditions d’utilisation usuelles, se trouve
q′ kJ · kg–1 Enthalpie spécifique dans l’article [B 2 230], ou bien dans le Guide de l’AICVF [1].
R Richesse
Température ; température thermody-
T °C ; K
namique 1.1 Phénomènes physiques mis en jeu
t °C Température sèche
t′ °C Température humide Les phénomènes physiques qui interviennent dans les mélanges
humides sont souvent méconnus.
v m3 · kg–1 Volume massique
Comme tous les corps, l’eau peut se présenter sous trois états
v′ m3 · kg–1 Volume spécifique (cf. [BE 8 040] § 4.1) :
Humidité spécifique (kg d’eau par kg – solide (on parle alors de glace) ;
w kg · kg–1
de gaz sec) – liquide ;
x Fraction molaire – gaz (on parle alors de vapeur).
y Fraction massique Des trois phases de l’eau, la vapeur est de loin la moins bien
Fraction molaire ou massique d’un comprise, car elle est invisible et inodore. Tout le monde sait
X % aujourd’hui ce qu’est la glace ou l’eau liquide, pour en avoir de nom-
corps dans un mélange
breuses expériences dans le vécu, mais la vapeur est beaucoup
ε Humidité relative moins bien perçue, au point que certains peuvent être amenés à
douter de son existence ou du moins à s’en faire une conception
erronée.
Liste des indices La difficulté est que la vapeur d’eau ne se manifeste pas de
manière directement perceptible par nos sens, si ce n’est le toucher
as air sec quand on reçoit un jet de vapeur sur la peau. C’est le plus souvent
gh gaz humide de manière indirecte que nous percevons la vapeur d’eau, du fait
des manifestations de ses interactions avec l’air et les surfaces
gs gaz sec froides qui nous entourent.
r rosée Quelques explications sur ces phénomènes permettent de se
sat saturation faire une idée plus juste de ce qu’est la vapeur d’eau, pourtant très
présente dans notre environnement quotidien, sous le nom abrégé
vap vapeur de vapeur.
QPT
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beXPTS
w (g/kg)
80
La vapeur est communément utilisée pour le repassage, les semel-
les des fers à repasser modernes disposant d’orifices permettant de
vaporiser de la vapeur d’eau pour humidifier à chaud le linge à repasser,
dont elle améliore le traitement sans risquer de laisser des marques. 60
Dans une décolleuse pour papier peint, la vapeur est diffusée là
aussi par des trous dans la semelle de l’appareil.
Dans les sauna ou hammam, les bains sont pris dans une atmos- 40
phère saturée d’humidité apportée par de la vapeur injectée dans l’air
ambiant, ce qui stimule la sudation.
Enfin, en période hivernale, la vapeur présente dans l’air intérieur
20
des logements donne lieu à des condensations sur les parois froides
qui peuvent se traduire par des désordres du type moisissures.
deux corps : le gaz sec, dont la composition est invariable, et l’eau, 0,55
0,5
susceptible de se présenter sous une ou plusieurs phases. 0,45
Deux grandeurs servent communément à caractériser l’humidité 0,4
0,35
d’un mélange humide : l’humidité spécifique w et l’humidité rela- 0,3
tive ε, plus communément utilisée par le grand public. 0,25
0,2
0,15
On appelle humidité spécifique ou absolue w le rapport de la 0,1
0,05
masse d’eau contenue dans un volume donné de mélange 0
humide à la masse de gaz sec contenue dans ce même volume. 0 20 40 60 80 100
T (˚C)
La courbe de la figure 1 montre la valeur de l’humidité spécifique Figure 2 – Pression de saturation de l’eau en fonction de la température
de l’air saturé d’eau exprimée en gramme d’eau par kilogramme
d’air sec, qui varie considérablement en fonction de la température :
à 20 °C, l’air saturé contient environ 15 g d’eau et à 60 °C environ dix
fois plus. Rappelons que la pression partielle Pi d’un constituant est la
pression qu’exercerait ce constituant s’il occupait seul le
Lorsque, à pression donnée, la température descend au-dessous volume V du mélange, sa température étant égale à celle du
de la température de saturation de l’eau (donnée par la courbe de mélange.
la figure 2), la vapeur d’eau en excédent de l’humidité spécifique
de l’air saturé commence à se condenser sous forme de brouillard Mathématiquement, cela s’exprime par la relation
ou sur les parois froides qui délimitent le système s’il en existe. Pi = xi P
C’est ce phénomène qui permet de visualiser indirectement
l’existence de la vapeur d’eau dans de nombreuses situations. avec P pression totale,
xi fraction molaire du constituant i (rapport du nombre
Pour être plus précis, voici ce qui se passe sur le plan physique : de moles de constituant i au nombre total de moles
la pression (dite partielle) de l’eau dans l’air ne peut excéder la dans le mélange).
pression de vapeur saturante Pvs à une température donnée.
QPU
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beXPTS
Q ou bien :
xH2O j
Pvs (T )
incondensables reste toujours constante. C’est pourquoi, il est
d’usage de rapporter l’ensemble des propriétés thermodynamiques
du mélange composant la phase gazeuse à la masse invariante, qui
P est celle du gaz sec.
Comme on le verra par la suite, il est fondamental pour mener
avec Pvs (T ) pression de vapeur saturante à la température T.
les calculs de bien spécifier à quel corps se rapportent les gran-
deurs thermodynamiques utilisées, et quelles sont les unités de
référence et leur origine. Les notations sont choisies en consé-
L’humidité relative ε est définie comme le rapport de la pres-
quence. Une des difficultés rencontrée lors de l’étude des mélan-
sion partielle de l’eau à sa pression de vapeur saturante :
ges humides est l’absence d’une nomenclature universellement
PH2O reconnue pour désigner les grandeurs qui interviennent dans les
ε= calculs. Diverses conventions existent, même si elles se révèlent
Pvs (T ) équivalentes entre elles. Nous retiendrons ici celles qui sont pro-
posées par l’AICVF [1], et donc très largement employées en
France par les milieux professionnels (tableau 1) avec leurs
L’humidité relative est égale à 1 (ou 100 %) lorsque la vapeur équivalents dans quelques autres systèmes de notations. Un des
commence à se condenser. Sinon, elle est inférieure à 1. grands intérêts des conventions adoptées par l’AICVF est d’intro-
duire pour les grandeurs rapportées à la masse de gaz sec des
Dans le diagramme dit psychrométrique (figure 4) de l’air symboles qui se distinguent nettement de ceux utilisés habituelle-
humide apparaissent les courbes d’iso-humidité relative, de 10 en ment en thermodynamique appliquée. Cela peut paraître une diffi-
10 %, la courbe supérieure correspondant à la saturation. Dans ce culté, mais le grand avantage est qu’ultérieurement les risques de
diagramme, la température ambiante (dite sèche) est portée en confusion avec les grandeurs habituelles (rapportées à la masse
abscisse, et l’humidité spécifique w en ordonnée. totale du mélange) sont fortement réduits, ce qui est fondamental
en pratique. Ces grandeurs sont pour la même raison qualifiées de
La masse de vapeur contenue dans l’air se traduit par une pres- spécifiques plutôt que de massiques.
sion partielle de vapeur d’eau. Si, à la température ambiante, cette
pression excède celle donnée par la courbe de saturation de la La quantité d’eau contenue dans un mélange humide peut être
figure 2, il y a condensation de la fraction de vapeur en excès. caractérisée de différentes manières : par son humidité spécifique,
mais aussi plus classiquement par sa fraction molaire ou massique,
ou encore par sa pression partielle qui présente ici un intérêt parti-
Reprenons l’exemple de la cocotte-minute. En fonctionnement culier comme nous l’avons déjà indiqué. Tant que la pression par-
normal, sa température intérieure est voisine de 110 °C. La vapeur tielle de l’eau reste inférieure à sa pression de vapeur saturante à la
qui s’échappe à température élevée se refroidit progressivement au température du mélange, l’eau se présente sous forme de vapeur,
contact de l’air ambiant avec lequel elle se mélange. Jusqu’à un ou sinon elle existe en partie à l’état condensé liquide ou solide. Il
deux centimètres au-dessus de la buse, le jet ne contient que de la existe donc une limite supérieure à la quantité de vapeur d’eau qui
vapeur, invisible. Puis le mélange saturé en eau commence à se peut être contenue dans un mélange humide. Elle dépend de la tem-
condenser, formant un brouillard de microgouttelettes d’eau parfaite- pérature et de la pression. Lorsque, à pression de vapeur donnée, la
ment visible. Ce brouillard s’évapore ensuite lorsqu’il se mélange température descend au-dessous de la température de rosée (à la
avec l’air sec éloigné de l’autocuiseur. pression de vapeur saturante de l’eau), la vapeur d’eau commence à
Le même phénomène se manifeste à l’échappement des turbo- se condenser sous forme de brouillard.
réacteurs des avions volant à haute altitude. Il explique les trainées
blanches qui signalent leur passage et disparaissent au bout d’un cer-
tain temps, l’eau condensée se vaporisant lorsque les conditions de
saturation ne sont plus réunies.
Tableau 1 – Correspondances
de différentes nomenclatures
La formation des nuages relève de la même logique. Elle résulte
du refroidissement d’un volume d’air jusqu’à la condensation d’une [1] [9]
Grandeur [2] [3] Unités
partie de sa vapeur d’eau. Si le processus de refroidissement se pro- (AICVF) (ASHRAE)
duit au sol (par contact avec une surface froide, par exemple), on Pression atmosphéri-
assiste à la formation de brouillard. P P P p bar ou Pa
que
La condensation qui apparaît en hiver sur les vitres d’un loge-
ment ou d’un véhicule provient elle aussi du franchissement du seuil Humidité relative ε ψ φ ϕ %
de saturation de l’air humide à proximité immédiate de la surface Humidité spécifique w r x W kg/kggs
froide. La rosée matinale sur les plantes traduit le même phénomène.
Température sèche t θ t t °C
L’eau contenue dans l’air humide peut aussi directement se Température humide t′ θh th t* °C
condenser à l’état solide si la température est suffisamment basse, Température de
ce qui explique la formation de la neige et celle du givre dans les tr θr tr td °C
rosée
réfrigérateurs.
Enthalpie spécifique q′ H i h kJ/kggs
Les canons à neige employés par les stations de ski utilisent ce v′ m3 mélange
Volume spécifique v v
phénomène. humide/kggs
QPV
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beXPTS
On appelle respectivement enthalpie spécifique q< et volume l’indice inc représentant les divers constituants incondensables.
spécifique v< l’enthalpie et le volume du mélange humide rappor- L’humidité spécifique est alors, par définition :
tés à 1 kg de gaz sec (kggs).
y H2O MH2O xH2O
w= = (3)
1.3 Principes de calcul y gs Mgs xgs
On sait qu’une vapeur reste assimilable à un gaz idéal jusqu’au Appelons Pvs , la pression de vapeur saturante de l’eau :
voisinage immédiat de l’état liquide lorsque sa pression est très
inférieure à sa pression critique. Lorsque cette vapeur est un
constituant d’un mélange, cette règle s’applique en prenant en w = w sat =
MH2O Pvs
Mgs P − Pvs
(4) Q
compte la pression partielle.
Tant que l’état liquide n’apparaît pas, le mélange se comporte Les valeurs du volume et de l’enthalpie spécifique q′ peuvent
donc comme un gaz idéal. Lorsque la température du mélange alors être déterminées, cette dernière étant calculée avec une
s’abaisse au-dessous de la température de condensation corres- origine des enthalpies à 0 °C.
pondant à la pression partielle du constituant liquéfiable dans le
Généralement, l’état de référence, ou zéro, pour le calcul des
gaz sec, l’état liquide commence à apparaître. Dans la plupart des
enthalpies des gaz est pris à la valeur standard de 298 K. Or, les
cas, bien que ce ne soit pas rigoureusement vrai comme on l’a vu
ingénieurs climaticiens ont coutume de choisir comme état de
en [BE 8 042], § 1, on est en droit de considérer que cette phase
référence 0 °C pour l’air sec, et 0 °C, liquide saturé pour l’eau. Il en
liquide est pure, formée exclusivement du constituant liquéfiable.
résulte un décalage entre les enthalpies des gaz humides telles
À ce moment, sous réserve que l’équilibre soit établi, l’expérience qu’on les calcule habituellement et celles qui sont représentées sur
montre que la situation est la suivante : les diagrammes psychrométriques usuels. Cet écart varie en fonc-
– la relation d’équilibre liquide-vapeur est vérifiée par le consti- tion de l’humidité spécifique.
tuant liquéfiable, comme si les autres constituants n’existaient pas. En pratique, les enthalpies peuvent être rapportées à trois réfé-
Sa pression partielle, donnée par la loi de pression saturante, vaut rences différentes, qu’il faut savoir bien distinguer sous peine de
donc Pvs = Ps (T ) ; faire des erreurs. Dans ce qui suit, on utilise selon les cas :
– la loi de Dalton s’applique pour le calcul des fonctions thermo-
– l’enthalpie massique du mélange humide hgh
dynamiques de la phase gazeuse ;
– la loi du mélange des phases s’applique pour le calcul des
fonctions thermodynamiques de l’ensemble phase liquide-phase hgh = 0 à T = 298 K
gazeuse (on suppose que les tensions interfaciales sont
négligeables). – l’enthalpie massique du gaz sec hgs
Pour calculer les propriétés thermodynamiques du mélange en hgs = 0 à T = 298 K
présence d’une phase liquide, on procède donc comme suit :
– connaissant la température du milieu, on peut déterminer la – l’enthalpie spécifique du mélange humide q′
pression partielle du constituant liquéfiable (sa pression de vapeur
saturante). On en déduit la somme des pressions partielles q ′ = 0 à T = 0 °C eau liquide
(P – Pvs) des autres constituants. Comme on connaît leurs fractions
molaires relatives, on peut déterminer complètement la En général, sauf indications contraires, la première est celle que
composition de la phase gazeuse, et le nombre de moles du l’on emploie par défaut, tandis que, dans les calculs particuliers
constituant liquéfiable à l’état gazeux. Par différence, on connaît le aux mélanges humides, c’est généralement la troisième forme qui
nombre de moles de la phase liquide ; est utilisée.
– les lois de Dalton et du mélange des phases permettent
ensuite de calculer toutes les propriétés du mélange. Il est évident
que, dans ce cas, la composition du mélange évoluant en fonction Dans ce qui suit, l’indice eau indique que le calcul est effectué
du titre du constituant liquéfiable, il faut en tenir compte dans le avec les équations de l’eau considérée comme un fluide réel, et
calcul des propriétés thermodynamiques. l’indice H2O qu’il est mené avec les équations de l’eau assimilée
à un gaz parfait.
QPW
Q
QPX
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beXPTT
Progiciels de thermodynamique
Q
par Renaud GICQUEL
Professeur
PSL – Research University, PERSEE – Centre procédés, énergies renouvelables
et systèmes énergétiques, Mines ParisTech, Sophia Antipolis, France
Cet article est la réédition actualisée de l’article [BE 8 044] intitulé « Progiciels
de thermodynamique » paru en 2004, rédigé par Renaud GICQUEL
QPY
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beXPTT
m Nombre de segments
R J · K−1 · mol−1 Constante des gaz parfaits ASME American Society of Mechanical Engineers
r J· K−1 · kg −1
Constante des gaz parfaits CPA Cubic Plus Association
QQP
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beXPTT
– Les calculateurs de propriétés des fluides, quelquefois Cette différence de présentation s’explique par les raisons sui-
appelés serveurs de propriétés, se distinguent par le nombre de vantes. La communauté scientifique qui développe les progiciels
fluides proposés, la précision des calculs, les variables indépen- génériques de calcul des propriétés des mélanges est celle des
dantes acceptées, la convivialité de leur interface... thermodynamiciens travaillant dans le domaine du génie des
– Les outils de calcul de composants permettent de dimen- procédés. L’industrie chimique ou pétrolière leur demande de
sionner les opérations unitaires subies par les fluides (compres- mettre au point des outils capables de prédire aussi bien que pos-
sions, détentes, combustions...). Non seulement, ils incorporent sible les propriétés de mélanges mettant en jeu de nombreux
fluides, avec des compositions très variables selon les cas. L’expé-
Q
des calculateurs de propriétés des fluides mais ils peuvent, grâce à
la prise en compte des caractéristiques d’un composant industriel rience prouve que les modèles de fluides et les lois de mélange les
(rendement isentropique ou polytropique d’un compresseur...), plus appropriés diffèrent en fonction des applications, ce qui signi-
déterminer l’état final du fluide qui le traverse. fie qu’il faut que l’utilisateur du progiciel puisse faire son choix
parmi un ensemble d’équations d’état et de règles de mélange, en
– La troisième catégorie d’outils correspond aux environne- se basant sur son expertise.
ments génériques de modélisation, qui permettent d’assem-
bler des modèles de composants pour former des systèmes Le problème que rencontre un énergéticien désirant calculer
complexes, ou encore de résoudre des systèmes d’équations de les performances d’une centrale à vapeur ou d’un cycle de réfrigé-
grande dimension. ration est tout autre : le fluide qu’il utilise est un fluide standard, de
composition fixée, souvent pur. Il faut que les équations d’état qui
Dans le cadre de cet article, la plupart des progiciels de thermo- sont incorporées dans le progiciel aient été dûment validées pour
dynamique présentés relèvent essentiellement de la première qu’il puisse avoir confiance dans les résultats qu’il obtient, mais il
catégorie. n’a aucun besoin de les connaître : son expertise ne porte pas sur
Compte tenu de l’augmentation très rapide de la puissance des les propriétés des fluides mais sur la manière dont ils sont mis en
micro-ordinateurs au cours des dernières années, la plupart des pro- œuvre dans les machines thermiques.
giciels existants peuvent aujourd’hui être exécutés sur ce type de La distinction entre les progiciels adaptés à ces deux familles
machines. Il en résulte une diffusion de plus en plus large de ces d’utilisateurs ne porte donc pas principalement sur les types de
outils, dont la disponibilité ne cesse d’augmenter, notamment sur fluides qu’ils peuvent calculer, mais plutôt sur la possibilité pour
Internet. Il est impossible de les présenter de manière exhaustive, à l’usagerd’intervenirdanslechoixdesmodèlesdefluidesemployés.
la fois compte tenu du nombre de progiciels existant à un moment
donné, et du fait de l’apparition continue de nouveaux outils.
Selon les cas, les progiciels disponibles sont de portée générale Avertissement : les progiciels présentés ou cités dans cet
ou sont dédiés à une application donnée. Les premiers sont géné- article n’ont pas tous été testés par l’auteur ni par l’éditeur.
ralement plus puissants, mais ils demandent de la part de l’utilisa- Leur sélection n’implique en aucun cas qu’ils répondront aux
teur des compétences en thermodynamique plus développées que attentes de leurs utilisateurs. C’est à eux seuls qu’incombe la
les seconds, destinés à répondre à un besoin précis. responsabilité du choix d’un progiciel : les informations four-
Dans cet article, une vingtaine d’outils particulièrement intéres- nies dans cet article sont partielles et purement indicatives.
sants sont sélectionnés, les principaux critères étant leur potentiel Elles ne peuvent être considérées comme suffisantes pour fon-
(précision, capacité de résolution) et leurs conditions der le choix d’un outil quelconque pour une application don-
d’accès, notamment à travers Internet, les progiciels gratuits étant née. Il est par ailleurs fréquent que les versions des progiciels
bien évidemment particulièrement attractifs. Tous les progiciels mis en ligne évoluent, et même que certains disparaissent.
indiqués sont disponibles sous Windows et dans quelques cas Celles indiquées étaient téléchargeables en juin 2015.
sous MacOs ou sous Unix, de préférence en langue française,
chaque fois que cela a été possible.
Les descriptions des progiciels présentés sont généralement
basées sur leur documentation. Faute de place, elles sont ici très 2. Progiciels génériques
sommaires et il n’a été possible d’illustrer l’utilisation des outils
que par un petit nombre de figures, souvent une seule. Comme ils
peuvent capitaliser sous une forme directement utilisable un savoir Les progiciels génériques pour le calcul des équilibres de
scientifique et pratique considérable, il est recommandé de se réfé- phase des corps purs et des mélanges peuvent mettre en jeu
rer aux sites Internet cités en [Doc. BE 8 044]. de nombreux fluides, avec des compositions très variables selon
les cas. Il s’agit d’un problème scientifique très complexe qui
Il est par ailleurs difficile de trouver une typologie des progiciels mobilise de nombreux chercheurs de très haut niveau depuis des
qui soit tout à fait satisfaisante, tellement les outils diffèrent les décennies. Les connaissances fondamentales sur le sujet pro-
uns des autres. Le classement par application, qui serait sans gressent, des bases de données de plus en plus complètes sont
doute le plus pratique pour l’utilisateur, se révèle par exemple ina- publiées, et des progiciels mis au point. Il n’est pas possible dans
dapté pour les progiciels polyvalents. le cadre de cet article d’entrer dans le détail des options existantes.
Dans cet article, trois grandes catégories de progiciels sont pré- Tous ces outils faisant appel à la mise en équations des fluides
sentées, les deux premières traitant de milieux non réactifs et la réels, il faut approfondir ce point, avant de discuter et d’analyser
troisième pouvant calculer des réactions chimiques : les précautions à prendre lors du choix d’un modèle.
– les outils génériques pour le calcul des équilibres de L’accent est mis, en particulier, sur :
phase des corps purs et des mélanges ;
– les outils à équations d’état présélectionnées dédiés à cer- – le choix des équations d’état ;
taines classes d’applications ; – les règles de mélange ;
– la validation expérimentale des modèles retenus.
– les progiciels de combustion.
Cette typologie diffère légèrement de celle qui a été adoptée
dans les articles précédents sur les diagrammes thermodyna- 2.1 Équations des gaz réels
miques, qui était, rappelons-le, la suivante :
– fluides purs, mélanges azéotropes, gaz idéaux ; La représentation d’un fluide réel est généralement basée sur un
– mélanges de fluides non azéotropes ; jeu d’équations d’état couvrant les diverses zones nécessaires [1].
– mélanges humides ; La question du choix de ces équations d’état est donc centrale
– combustion. lorsque l’on veut modéliser un fluide. De nombreuses équations
QQQ
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beXPTT
d’état ont été et continuent d’être proposées dans la littérature. compte leur forme, leur taille, ainsi que les différentes interactions
Elles diffèrent de nombreuses manières et leur sélection dépend qui peuvent exister entre les molécules d’un fluide. De plus,
de nombreux facteurs, dont les objectifs poursuivis, les données contrairement aux équations d’état cubiques, l’équation SAFT peut
expérimentales à disposition, compétences en thermodynamique représenter des molécules non sphériques ainsi que différents
et en modélisation. types de fluides (solution d’électrolytes, solvants polaires, fluides à
De plus en plus, on a recours à des progiciels pour calculer les liaison hydrogène). La signification physique des paramètres des
performances des systèmes parcourus par les fluides et la ques- équations SAFT rend possible l’élaboration d’une méthode de
contribution de groupe pour leur détermination. Une version plus
Q
tion du couplage entre ces outils et les modèles de fluide.
simple que d’autres est l’équation PC-SAFT (Perturbed-Chain
Enfin, on cherche de plus en plus à pouvoir calculer les caracté- Statistical Associating Fluid Theory ), développée par Gross et
ristiques de fluides nouveaux, sur lesquels on ne dispose de Sadowski, considérée comme fiable dans le domaine de la modéli-
très peu d’informations. On désire donc disposer de modèles de sation des composés oxygénés et associatifs.
fluides dits prédictifs, permettant d’estimer les caractéristiques
de ces nouveaux fluides à partir de leur structure moléculaire et
d’un petit nombre de ces caractéristiques. 2.1.1 Apports de la thermodynamique statistique
Si le fluide auquel on s’intéresse est bien connu, on peut facile- Ces modèles étant basés sur la mécanique statistique, quelques
ment trouver dans la littérature des données suffisamment fiables rappels peuvent être utiles pour bien en comprendre les fondements.
pour paramétrer les modèles, ou bien des équations d’état dédiées À partir d’une description microscopique des phénomènes, la théo-
très précises, à utiliser soit directement dans son environnement rie cinétique des gaz, fondée sur une représentation microscopique
de simulation si elles peuvent lui être couplées, soit pour caler ses des phénomènes, permet d’en retrouver les propriétés macrosco-
propres modèles par comparaison avec elles. piques (volume, enthalpie, entropie, propriétés de transport).
S’il s’agit d’un nouveau fluide, les données disponibles sont Le modèle le plus simple est celui où l’on fait l’hypothèse que la
beaucoup plus limitées et on peut être amené à estimer les para- taille des molécules et les interactions entre elles sont négli-
mètres des modèles. geables. Il conduit à la loi des gaz parfaits :
Les modèles à disposition varient selon l’utilisation et la préci-
sion souhaitées, les temps de calcul acceptables, les caractéris- (1)
tiques à calculer, ainsi que ses propres capacités de modélisation.
avec P pression (Pa),
Les modèles les plus simples sont les cubiques, qui, à partir
d’un petit nombre de variables caractéristiques du fluide (masse V volume molaire (m3 · mol–1),
molaire, coordonnées critiques, facteur acentrique, etc.), four- R constante des gaz parfaits (J · K–1 · mol–1),
nissent des résultats généralement bons dans la zone vapeur, mais
moins précis en zone liquide, notamment pour le calcul du volume T température (K).
(ou de la densité). Le grand intérêt des cubiques est qu’elles La théorie des gaz parfaits est basée sur l’hypothèse que les
peuvent être résolues formellement, ce qui simplifie considérable- molécules du gaz se comportent comme des sphères dures de
ment le calcul des caractéristiques thermodynamiques des fluides. taille négligeable, c’est-à-dire indéformables, qui entrent en colli-
Leur pouvoir prédictif reste cependant limité. Les cubiques sont sion les unes les autres et rebondissent de manière élastique, sans
pour la plupart dérivées de l’équation d’état développée à l’origine qu’aucune interaction n’existe entre elles.
par Van der Waals, qui comprend un terme représentant les forces
d’attraction et un terme représentant les interactions répulsives Dans un gaz parfait, on considère ainsi que les molécules n’ont
basé sur le modèle de sphère dure (§ 2.1.7). Les autres cubiques, pas de volume propre et possèdent seulement une énergie ciné-
développées en améliorant à chaque fois ce terme répulsif, ne sont tique du fait de leur vitesse de déplacement. Ce modèle s’applique
applicables que pour des molécules supposées sphériques et ne essentiellement aux gaz sous faible pression, loin de leur courbe
s’associant pas entre elles. On ne peut donc pas en toute rigueur de saturation.
les utiliser pour représenter un fluide dont les molécules sont À la différence des gaz idéaux, les molécules des fluides réels
fortement non sphériques ou qui peuvent s’associer. interagissent les unes avec les autres par le biais d’interactions
De nouvelles équations d’état ont été récemment proposées spécifiques. Une molécule mise en présence d’une deuxième
pour dépasser les limites rencontrées par les cubiques. Elles sont molécule se trouve soumise à des interactions attractives et
basées sur des développements de thermodynamique statistique répulsives, dont l’intensité dépend de la distance entre les centres
des fluides. Parmi celles qui connaissent aujourd’hui un grand suc- intermoléculaires, de l’orientation des molécules, et de leur
cès, notamment pour les fluides dits associatifs contenant de l’eau, structure atomique.
du méthanol et des hydrocarbures, on peut citer d’une part le En tenant compte de la taille des molécules, on peut décrire les
modèle Cubic Plus Association (CPA), qui ajoute des termes collisions, et obtenir les propriétés de transport (viscosité, conduc-
complémentaires à l’équation d’une cubique, et d’autre part la tibilité thermique).
famille de modèles Statistical Associating Fluid Theory (SAFT).
Les forces d’attraction sont divisées en deux types : physiques et
L’équation CPA ajoute à une cubique du type Soave Redlich chimiques. Ce sont ces dernières qui assurent la cohésion de la
Kwong (SRK) ou Peng-Robinson (PR) un terme associatif, tout en molécule. Les forces physiques sont quant à elles de nature élec-
conservant les caractéristiques de la cubique pour les molécules trostatique et se manifestent sur de longues distances. Les forces
non associatives, ce qui améliore significativement leur capacité de London (dispersion) sont proportionnelles à la valeur de la
prédictive. polarisabilité et des potentiels d’ionisation de la molécule. Les
La théorie SAFT a été développée à partir de 1989 sur la base molécules polaires possèdent un dipôle électrique qui introduit des
des travaux de Chapman, qui a proposé une théorie statistique interactions additionnelles, telles que les forces de Keesom
permettant la caractérisation thermodynamique d’un fluide en (dipôle-dipôle) et les forces de Debye (dipôle-dipôle induit). Les
incorporant les effets d’association et les différentes interactions forces de Van der Waals ou forces intermoléculaires corres-
ayant lieu entre les molécules le formant. Elle permet d’obtenir pondent à des interactions entre molécules à courte distance
d’excellents résultats pour la modélisation du comportement des (entre 3 et 8 Å). Elles ne modifient pas la nature des molécules
fluides associatifs, ainsi que des chaînes non associatives. Le prin- mais produisent, en moyenne, une force totale d’attraction respon-
cipal avantage de la théorie SAFT est qu’elle repose sur une repré- sable de la cohésion de la matière dans les milieux condensés. À
sentation physique plus réaliste des molécules en prenant en très courte distance (inférieure à 3 Å), ces interactions deviennent
QQR
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Q
l’équation de Van der Waals permet de décrire la transition teurs, ce qui offre une alternative très intéressante aux
liquide-gaz (vaporisation, condensation), mais avec une précision diagrammes thermodynamiques. Toutefois, leur programmation
limitée : peut demander un travail significatif, notamment si l’on désire
qu’elles puissent être facilement inversées pour être calculables
(2) avec des couples de variables d’état quelconques.
(4)
QQS
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(6) où :
Q (10)
où : avec Ωa = 0,45724
En posant :
Il y a ici cinq constantes à déterminer expérimentalement, qui
peuvent s’exprimer en fonction des variables réduites.
il vient :
2.1.5 Équation du viriel
L’équation du viriel est basée sur le fait que, à température don-
née, le produit P v tend vers r T lorsque P tend vers 0, quel Cette équation correspond à un bon compromis entre précision,
que soit le fluide. On écrit : nombre de paramètres et complexité de résolution. Exprimée en
fonction du facteur de compressibilité Z, elle conduit à une
(7) cubique qui se résout analytiquement.
Toutefois, un problème peut se poser pour les faibles valeurs de
Zc , étant donné que cette équation n’autorise pas des valeurs de Z
ou encore : inférieures à 0,3214 au voisinage du point critique. Il est possible
de la modifier légèrement pour corriger cette limitation.
Les coefficients du viriel, B, C, D... sont des fonctions de T seule- Avec cette équation, les données requises pour caractériser un
ment. Suivant le nombre de coefficients pris en compte, la repré- fluide sont ses coordonnées critiques Tc , Pc , son facteur
sentation est valable pour un domaine plus ou moins vaste. La acentrique ω et sa masse molaire M.
difficulté est de déterminer ces coefficients. Le seul pour lequel des
formules empiriques existent aujourd’hui est B. Les cubiques ne sont toutefois applicables que pour des molé-
cules supposées sphériques et ne s’associant pas entre elles.
Une autre forme de l’équation du viriel est donnée sous forme Elles trouvent donc leur limite lorsqu’on les utilise pour représen-
d’un développement limité en 1/v : ter un fluide dont les molécules sont fortement non sphériques ou
qui peuvent s’associer.
En introduisant des notions complémentaires présentées
ci-après, de nouvelles théories dérivées de la thermodynamique sta-
tistique ont permis de mettre au point des équations basées sur le
comportement moléculaire des fluides, capables de dépasser cer-
ou encore :
taines limites des cubiques, comme les équations CPA et PC-SAFT.
2.1.6 Cubiques
Précisons dès maintenant que l’on se contente ici de donner
Une autre famille d’équations couramment employées est celle quelques indications sur la manière dont ces équations sont
des cubiques. Nous en avons vu un exemple avec l’équation de construites, en indiquant notamment les paramètres auxquels
Van der Waals. L’intérêt des cubiques est qu’elles peuvent être elles font appel, sans entrer dans le détail de leur résolution,
résolues analytiquement, ce qui est un atout incontestable pour qui nécessite des développements mathématiques et statis-
leur calcul. tiques très poussés sortant largement du cadre de cet article.
Les références bibliographiques données permettent d’appro-
L’une d’entre elles, très connue, est l’équation de Redlich- fondir la question.
Kwong qui s’écrit :
QQT
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Thermodynamique quantique
intrinsèque
Application aux systèmes réactifs Q
et non réactifs
1. Contexte................................................................................................... BE 8 045 - 2
2. Émergent contre fondamental........................................................... — 3
2.1 Dynamique non linéaire émergente........................................................ — 3
2.2 Dynamique non linéaire fondamentale................................................... — 3
2.3 Considérations pratiques ......................................................................... — 3
2.4 Interprétation............................................................................................. — 4
3. Cadre SEAQT et son application....................................................... — 4
3.1 Cadre SEAQT appliqué à un système non réactif .................................. — 4
3.1.1 Équation du mouvement ................................................................. — 4
3.1.2 Prédictions de décohérence ............................................................ — 5
3.2 Cadre SEAQT appliqué à un système réactif.......................................... — 6
3.2.1 Modèle de cinétique chimique et équation du mouvement......... — 6
3.2.2 Prédictions des cinétiques chimiques ............................................ — 8
4. Extension du cadre SEAQT à toutes échelles ............................... — 10
4.1 Cadre SEAQT appliqué à un système réactif macroscopique............... — 10
4.1.1 Équation du mouvement et constantes de vitesse de réaction ... — 10
4.1.2 Prédictions des cinétiques chimiques ............................................ — 10
4.2 Cadre SEAQT pour les systèmes diffusifs-réactifs à toutes échelles ... — 11
4.2.1 Description mathématique et physique des états
de non-équilibre ............................................................................... — 11
4.2.2 Exemple d’application : définition du système et description
d’état ................................................................................................. — 11
4.2.3 Exemple d’application : échantillon de résultats........................... — 12
5. Conclusion............................................................................................... —
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. BE 8 045
ême si elle est désignée comme un serpent de mer, la recherche sur l’ori-
M gine et la nature profonde du second principe de la thermodynamique a
connu un nouvel essor durant les trois ou quatre dernières décennies. Ce qui en
ressort est le champ de la thermodynamique quantique, qui inclut les théories
des systèmes quantiques ouverts et de « typicality », et, à partir de ces
approches, le second principe de la thermodynamique émergeant de l’approche
quantique (mécanique quantique). Une théorie alternative est celle de la thermo-
dynamique quantique intrinsèque (IQT), qui considère le second principe
comme fondamental. Le support mathématique de IQT, ainsi que la thermody-
namique quantique de la plus forte hausse entropique (SEAQT), constitue
p。イオエゥッョ@Z@ッ」エッ「イ・@RPQV
l’essentiel de cet article avec application aux systèmes réactifs ou non depuis
l’échelle microscopique jusqu’à l’échelle macroscopique.
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QQV
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beXPTU
C’est ce cadre mathématique, c’est-à-dire, SEAQT, qui fait l’objet dynamique et l’irréversibilité directement dans la description au
des paragraphes suivants. Une description du cadre formel pour niveau de la dynamique quantique, sous l’hypothèse que l’entropie
usage à très petites échelles est donnée au paragraphe 3, ainsi que et l’irréversibilité ont une origine microscopique. Bien qu’il n’y ait
des exemples et une brève discussion des résultats pour l’applica- pas d’évidence empirique concluante pour certifier ces théories
tion aux systèmes réactifs ou non au niveau atomique. Le comme vraies ou fausses, il y a quelque évidence empirique pour
paragraphe 4 suit avec la description de l’extension de SEAQT à suggérer qu’au moins une de ces approches, à savoir
toutes les échelles d’espace et de temps et l’application à deux IQT/SEAQT [49] [50], est en fait une explication physique raison-
systèmes réactifs différents à échelle macroscopique. Le para- nable du phénomène de décohérence et decorrélation rapporté
graphe final fournit ensuite quelques conclusions. Avant de
commencer toutefois, une discussion est rapportée au
paragraphe 2 sur la question d’une dynamique non linéaire de
expérimentalement récemment à un niveau microscopique [71] [72]
[73] [74] [75] [76] [77] [78] [79]. De plus, bien que la validité d’une
non-linéarité fondamentale au niveau de la description quantique ait
Q
type émergente ou fondamentale dans le monde du non-équilibre. été souvent critiquée comme incompatible avec ce qui est appelé le
no-signaling condition, un travail récent de Ferreo, Salgado,
Sanchez-Gomez [80] suggère que l’évolution quantique non linéaire
2. Émergent est en principe parfaitement compatible avec l’impossibilité de
communication supraluminique, rouvrant de ce fait la discussion
contre fondamental sur la non-linéarité fondamentale.
Une autre critique de la non-linéarité fondamentale est faite
par Peres [81], telle que, les variantes non linéaires de l’équation de
2.1 Dynamique non linéaire émergente Schrödinger violent le second principe de la thermodynamique.
Cette assertion et l’opposée par Weinberg [82] de même qu’un
L’introduction des termes non linéaires dans le formalisme de article postérieur de Gisin [83] sont focalisés sur une publication de
von Neumann n’est pas nouvelle ni très originale pour IQT et sa Weinberg [84] dans laquelle il considère l’établissement de limites
représentation mathématique SEAQT. Les modifications non non aux modifications possibles de l’équation de von Neumann,
linéaires de l’équation du mouvement de von Neumann sont appa- pour l’évolution dans le temps de l’opérateur densité, mais aux
rues depuis longtemps dans la littérature et sont le résultat de modifications possibles de l’équation de Schrödinger pour l’évolu-
deux approches essentiellement distinctes, l’une fondamentale, tion en temps du vecteur d’onde. De telles modifications mettraient
l’autre émergente. L’approche la plus connue, dominante et large- à jour un jalon encore plus fondamental de la mécanique parce
ment acceptée est celle dans laquelle les termes non linéaires qu’elles dénieraient que l’évolution des états quantiques purs est
apparaissent quand la description fondamentale, qui obéit à hamiltonienne. Du point de vue de la thermodynamique, les états
l’équation du mouvement de von Neumann stricte, est coarse quantiques purs ont une entropie (de von Neumann) nulle,
grained comme dans la construction de la hiérarchie quantique puisqu’ils sont de fait représentés par des opérateurs densité
BBGKY (Bogolioubov, Born, Green, Kirkwood et Yvon) des équa- « idempotent », c’est-à-dire des projecteurs sur un sous-espace vec-
tions des opérateurs de densité réduite basé sur une seule parti- toriel engendré du vecteur d’onde. Il est important de noter que
cule ou deux particules ou trois particules... Dans de telles pour de tels états, l’équation IQT/SEAQT du mouvement se réduit à
descriptions coarse grained, les opérateurs de densité réduite l’équation de Schrödinger. Autrement dit, les états purs restent purs
obéissent aux équations de von Neumann, avec des termes dissi- et évoluent précisément selon la dynamique hamiltonienne. Cepen-
patifs non linéaires additionnels. Par exemple, l’opérateur de den- dant, la présence d’un terme non linéaire additionnel dans l’équa-
sité réduite basé sur une seule particule obéit à la version tion d’évolution pour l’opérateur densité rend ces évolutions
quantique bien connue de l’équation de Boltzmann classique, à hamiltoniennes et périodiques des états purs en cycles limites fai-
savoir l’équation de Uehling-Uhlenbeck-Boltzmann [56] [58]. Dans blement instables dans le sens où les opérateurs densités mixtes
ces approches, l’irréversibilité est une conséquence immédiate de évoluent faiblement dans le voisinage du cycle limite et, pour un
la procédure coarse graining. Les équations dynamiques satisfont système fermé, éventuellement atteignent la forme canonique
le théorème H ; ou plus précisément, ce dernier résulte des précé- stable du maximum d’entropie. Cet état final est stable au sens de
dentes. Ainsi, ces équations conduisent à une augmentation Lyapounov [85]. En fait, la stabilité de ces états canoniques est la
monotone de l’entropie de von Neumann ; et l’irréversibilité est le forme connue la plus forte de comptabilité au second principe, et, de
résultat de l’approximation de base par laquelle il est supposé, ce fait, on peut sûrement dire que Beretta [38] a effectivement conçu
qu’à chaque niveau de la hiérarchie, les corrélations qui sont géné- l’équation IQT/SEAQT du mouvement pour l’évolution des opéra-
rées par les collisions et autres interactions et qui, en accord avec teurs densité pour des états d’entropie non nulle, avec la nécessité
la dynamique fondamentale, nécessiteront une description au d’inclure cette condition de stabilité dans le cadre développé par
niveau suivant de la hiérarchie, décohère suffisamment rapi- Hatsopoulos et Gyftopoulos [34] comme test de l’hypothèse (ansatz)
dement de sorte que la description peut effectivement rester au que l’entropie comme l’irréversibilité peuvent avoir des fondements
niveau choisi de la hiérarchie. En d’autres termes, si nous choisis- microscopiques.
sons le niveau à une particule, tel que pour l’équation
Uehling-Uhlenbeck-Boltzmann, alors l’hypothèse de base implique
que la dynamique des collisions peut effectivement être décrite en 2.3 Considérations pratiques
terme d’opérateurs de densité à une particule, même si le terme
hamiltonien dans l’équation d’évolution génère des corrélations Laissant de côté le problème de non linéarité émergente contre
(comme conséquence des collisions) qui peuvent uniquement être fondamentale, la question se présente de savoir pourquoi on doit
décrites avec des opérateurs densité à deux particules. utiliser une formulation non linéaire plus qu’une autre. Par
exemple, l’équation Uehling-Uhlenbeck-Boltzmann ne peut pas
être utilisée pour modèle de décohérence au niveau d’une seule
2.2 Dynamique non linéaire fondamentale paire de particules. Une raison est que, comme l’équation clas-
sique de Boltzmann et son intégrale de collision, elle suppose une
Une alternative à l’approche émergente est de « rationnaliser » le décohérence complète entre une collision et la suivante. Ainsi, le
fait que l’irréversibilité est un phénomène fondamental. Cette idée temps de décohérence devient le même que le temps moyen de
peut remonter à quelques travaux de Prigogine et ses collision. Une autre raison est que la fonction de distribution est
collaborateurs [59] [60] [61] [62] et de Hatsopoulos-Gyftopoulos et une distribution marginale à une particule d’un ensemble non dis-
leurs collaborateurs [10] [34] [40] [41] [63] [64] [65] [66], de même cernable d’un système à plusieurs particules et il n’est pas simple
qu’à quelques contributeurs plus récents à motivations diverses [33] de l’adapter en vue de régulariser les expériences faites sur des
[67] [68] [69] [70]. Leurs efforts visent à construire la thermo- paires simples de particules. Aucune de ces limitations n’existe
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avec l’équation IQT/SEAQT. Un intérêt supplémentaire est dans les évolue dans le temps. Cet opérateur d’état est un opérateur
nécessités de calcul. L’équation Uehling-Uhlenbeck-Boltzmann est linéaire, auto-adjoint, défini non négatif, à trace unité (opérateur
une équation intégro-différentielle, alors que l’équation IQT/SEAQT dont la somme des éléments diagonaux est un) sur un espace
est une équation différentielle ordinaire du premier ordre en d’Hilbert . La formulation est basée sur l’hypothèse que les sys-
temps. Les ressources informatiques nécessaires pour la première tèmes physiques suivent naturellement le chemin d’accroissement
sont beaucoup plus importantes que pour la seconde, et pour les local maximal de l’entropie, sur leur évolution vers l’équilibre
phénomènes complexes, multiphysiques, multiéchelles, tels que stable [39] [45] [92] [93]. Pour un système composite fermé de M
par exemple les processus de réactions couplées-diffusion multi- constituants (particules discernables, assemblées de particules,
(1)
2.4 Interprétation
Quelle approche est la représentation correcte de la réalité avec constante de Planck modifiée,
physique ? À ce jour, il n’y a pas d’évidence empirique concluante M = 2 pour l’application présentée ci-après,
pour prouver si oui ou non les approches émergentes des sys-
tèmes quantiques ouverts ou typiques dans le cadre « orthodoxe » espace individuel différent de J.
de QM ou l’approche mathématique de SEAQT dans le cadre « non Le terme de von Neumann (premier terme à droite) fait concur-
orthodoxe » de IQT est l’approche correcte. Comme illustré, par rence au terme dissipatif (second terme à droite) ; il est choisi de
exemple, par les comparaisons aux résultats expérimentaux de sorte à modéliser empiriquement irréversibilité et décohérence, en
Haroche et al. [11] [12] [13] et dans [49], à la fois l’interprétation satisfaisant un ensemble de conditions nécessaires [42] à la com-
Bayesienne du « collapse » de la fonction d’onde, et l’interprétation patibilité avec la thermodynamique et les considérations de
IQT, sont à même de régulariser les données de bonne façon, à non-localisation quantique. L’espace de Hilbert total est le pro-
savoir, les deux approches fournissent des interprétations raison- duit dyadique des espaces de Hilbert des constituants indivi-
nables des résultats expérimentaux. Une conclusion similaire peut duels.
être déduite à partir des comparaisons aux données expérimen-
Le produit dyadique de tous les espaces individuels excepté
tales de Turchette et al. [79] dans [50]. Quelle est la meilleure
l’espace J, est noté . Ainsi, l’opérateur de densité réduite du
approche, l’orthodoxe ou non orthodoxe, qui donne le meilleur
constituant J est :
résultat peut être débattu.
Cette ambiguïté s’étend à l’interprétation de l’opérateur de den-
sité d’état, qui est la base pour la caractérisation d’état dans cha-
Ici dénote l’opérateur Hamiltonien total, alors que les τJ sont
cune de ces approches. Par exemple, il y a de nombreuses façons
les temps de relaxation interne considérés constants positifs, ou
de préparer un ensemble décrit par un opérateur densité mélangé
fonctions positives de l’opérateur densité, et chaque est un opé-
(c’est-à-dire à entropie non nulle). Chacune des façons apparaît
rateur auto-adjoint sans trace de qui est supposé (voir ci-après)
comme très différente d’une autre, physiquement. On peut citer :
être fonction de . Les deux derniers opérateurs sont
– l’ensemble hétérogène représentant un mélange statistique de des opérateurs moyenne du champ local de défini par [41] :
vecteurs d’état homogènes orthogonaux introduit par
Schrödinger [86] et supposé opérationnel pour les approches
orthodoxes ; (2)
– l’ensemble hétérogène de von Neumann des opérateurs d’état
mixtes [3] ; (3)
– l’ensemble homogène des sous-systèmes de Maccone avec les
interactions passées [87] ; avec kB constante de Boltzmann.
– l’ensemble hétérogène représentant un mélange statistique Ces opérateurs sont appelés perception locale effective de l’opé-
des vecteurs d’état homogène non orthogonaux [88] [89] [90] [91] rateur Hamiltonien total et de l’opérateur entropie totale
de Park, Band, Margenau ; , respectivement. Leurs valeurs moyennes locales
– l’ensemble homogène de systèmes indépendants [37] de peuvent être interprétées comme les perceptions effectives locales,
Hatsopoulos et Gyftopoulos. du point de vue du constituant J, de l’énergie et de l’entropie totale
Comme soutenu par Hatsopoulos et Beretta [64], ce qui pourrait du système. On note que est ici l’opérateur idempotent obtenu
être dit de tout ou partie de ces préparations, est qu’elles peuvent en substituant l’unité à chaque valeur propre non nulle de l’opéra-
être considérées équivalentes, dès lors qu’aucune mesure phy- teur densité , et il est essentiellement le projecteur sur l’étendue
sique locale ne peut être inventée pour les distinguer. À ce jour, de , de sorte que l’opérateur est toujours défini, même si
aucune mesure locale n’est envisagée. quelques valeurs propres de sont nulles.
Le premier et le second principe de la thermodynamique sont
implicites par l’équation (1). Des détails sur cette équation en lien
3. Cadre SEAQT avec les notations utilisées ici peuvent être trouvés en
bibliographie [41] [49]. Cette équation implique le premier principe
et son application parce que comme prouvé dans [41], chacun des générateurs du
mouvement (les opérateurs identité et Hamiltonien) est aussi une
constante du mouvement du système. Aussi est
3.1 Cadre SEAQT appliqué conservé et l’échange d’énergie dans chaque processus adiaba-
à un système non réactif tique est uniquement relié à la quantité de travail mise en jeu dans
le processus. Cette équation implique aussi le second principe,
comme prouvé dans [40] puisqu’un système n’admet qu’un seul et
3.1.1 Équation du mouvement unique état d’équilibre stable pour des valeurs moyennes finies
L’équation du mouvement dans le cadre SEAQT détermine données des générateurs du mouvement. Cela en fait est simple-
comment les éléments diagonaux et non diagonaux de l’état ther- ment une généralisation de la formulation de Hatsopoulos-Keenan
modynamique ou de l’opérateur (la matrice) densité globale du second principe [34] [94].
QQX
Thermodynamique et énergétique
(Réf. Internet 42216)
1– Thermodynamique R
2– Modélisation Réf. Internet page
Modélisation par bond graph. Éléments de base pour l'énergétique BE8280 133
Modélisation par bond graph. Application aux systèmes énergétiques BE8281 137
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
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Progiciel Thermoptim
Boîte à outils pour l’énergétique
QRQ
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beXPTW
Cette seconde classe de modèles n’a été jusqu’ici que peu étudiée, bien
qu’elle soit la seule qui permette de vraiment répondre aux questions que se
posent la plupart des modélisateurs. Cette situation un peu paradoxale pro-
vient de ce que de tels modèles sont beaucoup plus difficiles à écrire et à
résoudre que les calculs de cycles, ces derniers étant déjà souvent assez
complexes. Faute de disposer d’outils appropriés, les modélisateurs ont
jusqu’ici été contraints de limiter leurs ambitions en la matière.
Précisons bien que ce que nous appelons régime non nominal correspond au
fonctionnement stabilisé d’une installation pour des conditions opératoires diffé-
rentes de celles pour lesquelles elle a été dimensionnée : il ne s’agit pas d’étudier
le régime transitoire rapide résultant par exemple des actuateurs d’une régulation.
R Le progiciel Thermoptim a été bâti pour faciliter et sécuriser la modélisation
des technologies de conversion de l’énergie. Ses fonctionnalités lui permettent
dorénavant d’effectuer aussi bien des études de cycles que d’aborder la simu-
lation en régime non nominal de divers systèmes, comme nous le montrons
dans cet article.
Utilisé dans plus de 120 établissements d’enseignement et par de nombreux
industriels, Thermoptim permet ainsi de profondément renouveler la modéli-
sation en thermodynamique appliquée.
L’intérêt qu’il a suscité depuis sa diffusion initiale en 1998 par les Techniques
de l’Ingénieur sous le nom de ThermoCalc a justifié la mise au point de nom-
breuses ressources pédagogiques numériques destinées à faciliter sa prise en
main et son utilisation, qui sont aujourd’hui rassemblées dans le portail Ther-
moptim-UNIT auquel nous renvoyons le lecteur.
Q puissance thermique (kW) CEFC courbe des écarts des facteurs de Carnot
q′ enthalpie spécifique (gaz humides) (kJ · kg–1) HRSG Heat Recovery Steam Generator
s entropie massique (kJ · kg–1 · K–1) SPT serveurs de propriétés thermodynamiques
R rapport (mCp)min/(mCp)max librairie de calcul des propriétés
T température thermodynamique (°C ou K) thermodynamiques du Laboratoire
TEP Lib
de Thermodynamique des Equilibres de Phase
t température (°C ou K) de Mines ParisTech
U coefficient d’échange thermique (W · K–1 ·m–2) UPD unité productive ou dissipative
QRR
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beXPTW
1. Principales caractéristiques – le système complet est modélisé par assemblage de ces types
grâce à une interface visuelle interactive.
du progiciel Le simulateur de Thermoptim calcule pas à pas les différents
éléments d’un projet. Il s’agit d’un mode de calcul séquentiel, qui
le distingue d’autres environnements de modélisation (matriciels)
1.1 Objectifs de Thermoptim dans lesquels l’ensemble des équations du problème est résolu
simultanément. Cette manière de faire présente l’avantage qu’il est
Thermoptim constitue une boîte à outils logicielle dont le noyau beaucoup plus facile de calculer successivement les éléments un
intègre de manière profondément interconnectée plusieurs envi- par un que de résoudre le système complet d’un seul coup. En
ronnements de modélisation : revanche, elle induit deux difficultés :
– un éditeur de schémas/écran synoptique (figure 1) ; – d’une part, il peut être nécessaire d’itérer les calculs un certain
– des fonctions de simulation et des diagrammes thermodyna- nombre de fois pour trouver la bonne solution, notamment si le
R
miques interactifs (figure 2). système est couplé ;
Étant donné que les technologies énergétiques se présentent – d’autre part, pour un projet un peu complexe, la question se
comme des assemblages de composants reliés entre eux, Ther- pose de savoir dans quel ordre les calculs doivent être effectués.
moptim combine approche systémique et démarche analytique Pour résoudre cette dernière difficulté, un ensemble d’algorith-
et/ou empirique classique : mes a été mis au point. Appelé le moteur de recalcul automatique
– chaque élément fonctionnel est représenté par un type primitif de Thermoptim, il constitue un élément clé du progiciel. Le choix
approprié de Thermoptim (corps, point, transformation, nœud, de ce vocable vient de ce qu’il n’est généralement utilisé qu’après
échangeur) possédant des caractéristiques propres modifiables et qu’un premier paramétrage ait été effectué à la main composant
des variables de couplage ; par composant.
chaudière
eau eau
eau
m = 215 (kg/s) m = 215 (kg/s)
économiseur vaporiseurT = 349,83˚C m = 215 (kg/s)
surchauffeur résurchauffe
T = 349,83˚C T = 560˚C
P = 165 bar P = 165 bar turbine HP
P = 165 bar
H = 1 670,52 kJ/kg H = 2 568,79 kJ/kg
H = 3 459,61 kJ/kg
eau
eau
m = 215 (kg/s)
Cycle à vapeur avec resurchauffe et prélèvement m = 182,75 (kg/s)
T = 318,67˚C
T = 318,67˚C
P = 30 bar
P = 30 bar
eau Bilan H = 3 043,14 kJ/kg
H = 3 042,14 kJ/kg
m = 215 (kg/s) puissance utile : 307 552 (kW)
eau
T = 126,73˚C puissance payante : 727 169 (kW) prélèvement m = 182,75 (kg/s)
P = 165 bar efficacité : 0,4229 T = 560˚C
H = 543,6 kJ/kg
P = 30 bar
B H = 3 590,58 kJ/kg
4a
source froide
QRS
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beXPTW
E p = 250 bar
G
p = 150
p = 40
800 p = 10
p = 2,5
p=1
p = 0,2
p = 0,05
p = 0,01
700 h = 3 600 kJ/kg
h = 3 450
h = 3 300
h = 3 150
D h = 3 000
C h = 2 850
Température T (K)
h = 2 700
600
R
F h = 2 550
h= 2 400
v = 4,5 m3/kg
v = 1,8
s sat l v = 0,75
B I v = 0,3
500 v = 0,12
s sat v v = 0,05
v = 0,02
v = 0,0075
v = 0,00317
x = 0,9
400 x = 0,8
x = 0,7
x = 0,6
x = 0,5
x = 0,4
A x = 0,3
300 H x = 0,2
x = 0,1
0 2 4 6 8 10
Entropie s (kJ · kg–1 · K–1)
Les valeurs indiquées en légende sont croissantes de bas en haut pour p, h et v et de gauche à droite pour x.
En tiretés, le cycle à vapeur
Alors que traditionnellement, on considère la thermodynamique – pouvoir piloter Thermoptim à partir d’une autre application,
comme une matière ardue et l’étude des technologies énergé- soit pour guider un utilisateur (tuteur intelligent), soit pour
tiques comme difficile, on simplifie grandement les choses si on contrôler l’exécution du code (pilotage ou régulation, accès aux
commence par dissocier la représentation globale du système, bibliothèques thermodynamiques).
généralement assez simple, de l’étude de ses différents
C’est ce mécanisme d’extension qui confère à Thermoptim le
composants considérés individuellement.
statut de véritable boîte à outils logicielle pour l’énergétique :
La représentation d’ensemble se révèle très utile sur le plan
– la version de base bâtie autour du noyau permet d’effectuer
qualitatif : elle est visuelle et permet de bien comprendre le rôle
des calculs de cycles (modélisation purement phénoménologique
joué par chaque composant dans le système complet. Sur le plan
de nombreux systèmes classiques) ;
didactique, elle est essentielle pour bien assimiler les principes de
conception de ces technologies. – des composants externes peuvent être ajoutés à ce noyau
pour élargir les études de ce type réalisables ;
Si l’on dispose d’un environnement graphique approprié comme – enfin des écrans de dimensionnement technologique viennent
celui de Thermoptim, la structure interne du système peut être compléter ce dispositif pour prendre en compte les caractéristi-
décrite très facilement. On obtient ainsi une représentation visuelle, ques des composants utilisés, et des pilotes externes autorisent la
très parlante pour l’ingénieur, qu’il ne reste plus ensuite qu’à quanti- résolution des équations de couplage qui prennent place entre ces
fier en paramétrant les propriétés thermodynamiques des différents composants dans les machines réelles, permettant ainsi d’étudier
composants puis en les calculant. Grâce à cette démarche séparant leur comportement non nominal.
les aspects qualitatifs et quantitatifs, Thermoptim permet à ses uti-
lisateurs de calculer très facilement des cycles thermodynamiques En complément, Thermoptim fournit à ses utilisateurs deux
même complexes, et cela sans avoir à écrire une seule équation ou environnements de travail complémentaires (méthode du
programmer une ligne de code s’ils utilisent les composants prédé- pincement, automatisation de l’établissement des bilans exergé-
finis dans le noyau du progiciel, qui permettent de représenter de tiques grâce aux structures productives) pour effectuer des études
nombreuses technologies énergétiques, mais pas toutes. exergétiques, qui sont de plus en plus considérées comme parmi
les mieux adaptées pour optimiser les systèmes énergétiques, car
L’interfaçage de Thermoptim avec des classes (éléments de code elles permettent de tenir compte aussi bien des quantités d’éner-
Java) externes permet d’étendre les possibilités du progiciel et faci- gie mises en jeu que de leur qualité.
lite son interopérabilité avec l’extérieur, notamment avec d’autres
applications, développées ou non sous Java. Son intérêt est double : Ses fonctionnalités font de Thermoptim un outil particulièrement
– pouvoir réaliser des extensions de Thermoptim à partir du bien adapté à l’étude des systèmes thermodynamiques mis en œuvre
noyau commun, en ajoutant des modules externes reconnus par le dans les technologies énergétiques, et lui permettent ainsi de :
progiciel, qui définissent des éléments qui apparaissent automati- – motiver les débutants en évitant qu’ils ne soient rebutés par
quement dans ses écrans de manière transparente pour l’utili- les difficultés calculatoires tout en leur permettant de traiter des
sateur. C’est ainsi qu’un utilisateur peut ajouter ses propres corps exemples complexes et réalistes (il est utilisé dans plus de cent
ou des composants non disponibles dans le noyau ; vingt établissements d’enseignement supérieur) ;
QRT
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beXPTW
– offrir à des utilisateurs confirmés un environnement de calcul faces particulières, l’intégration la plus poussée étant réalisée
puissant et convivial leur permettant de construire visuellement entre le simulateur et l’éditeur de schémas d’une part, et entre le
des modèles de nombreux systèmes énergétiques, des plus simulateur et la méthode d’optimisation d’autre part.
simples comme un réfrigérateur aux plus complexes comme des
centrales électrogènes à cycle combiné à gazéification de charbon
intégrée mettant en jeu plusieurs centaines d’éléments. 1.3.1 Éditeur de schémas
Non seulement une telle manière de faire simplifie nota- L’éditeur de schémas (figure 1) permet de décrire qualitati-
blement la démarche de modélisation et facilite ultérieu- vement le système étudié.
rement l’utilisation et la maintenance du modèle, mais surtout
elle sécurise sa construction en automatisant l’établissement
des couplages entre les différents éléments qui le composent Il comporte une palette présentant les différents composants
R
et en garantissant leur cohérence. représentables, et un panneau de travail où ces composants sont
placés et interconnectés par des liens vectoriels. Cet environ-
nement graphique offre une convivialité particulièrement intéres-
1.2 Principales fonctionnalités sante pour visualiser et contrôler les connexions des grands
projets. Il permet de surcroît de simplifier l’entrée des données lors
du simulateur de la création d’un nouveau projet.
Thermoptim permet de calculer automatiquement l’état complet
(température, pression, volume massique, enthalpie, énergie 1.3.2 Simulateur
interne, entropie, exergie, titre) de différents fluides, qui peuvent
être considérés comme des gaz idéaux ou des vapeurs
condensables. Ces fluides peuvent subir diverses transformations,
Le simulateur permet de quantifier puis de résoudre le
comme les suivantes incluses dans le noyau commun :
modèle décrit qualitativement dans l’éditeur de schémas.
– des compressions et des détentes, en système ouvert ou
fermé. Elles peuvent être adiabatiques ou polytropiques, et sont
caractérisées par leur rendement isentropique ou polytropique ; Son écran principal (figure 3) donne accès aux écrans de para-
– des combustions, en système ouvert ou fermé, à pression métrage des propriétés (logiques et thermodynamiques) des
imposée, volume imposé ou température constante. Le différents éléments (les types primitifs de Thermoptim) mis en jeu
combustible peut être introduit dans la chambre de combustion dans les modèles générés.
séparément du comburant, ou bien prémélangé. La dissociation du
dioxyde de carbone peut être prise en compte ; Pour peu qu’un projet un peu complexe ait été créé, il peut
– des détentes sans travail ou laminages isenthalpiques ; mettre en jeu un grand nombre d’éléments comme des points, des
– des échanges de chaleur entre fluides, le noyau du progiciel transformations désignées plus simplement par « transfos » ou
pouvant calculer le produit UA du coefficient d’échange thermique des nœuds. L’utilisation de l’éditeur de schémas offre généra-
par la surface de l’échangeur, pour des configurations à lement une bonne garantie en ce qui concerne la cohérence des
contre-courant, cocourant, à courants croisés ou du type (p-n), la connexions entre ces éléments, mais elle ne permet pas d’assurer
valeur de U étant ensuite calculable grâce aux écrans de dimen- que ceux-ci ont été bien paramétrés. Des outils de diagnostic
sionnement technologique. permettent de le faire.
Pour représenter les réseaux de fluides auxquels on a recours, on
définit des nœuds, en pratique des mélangeurs, des diviseurs ou Enfin, le simulateur permet d’effectuer des analyses de sensi-
des séparateurs, assurant la conservation du débit et celle de bilité relativement simples, en faisant varier certains débits,
l’enthalpie. Les autres composants peuvent leur être aisément pressions ou températures.
connectés. Des mélanges de fluides peuvent ainsi être réalisés,
conduisant à la création de corps composés, considérés comme des
gaz idéaux dans la mesure où leur état thermodynamique le permet. 1.3.3 Diagrammes thermodynamiques
Thermoptim permet de plus de traiter les gaz humides,
mélanges d’un gaz sec et de vapeur d’eau susceptible de se
condenser, et propose six types de transformations particulières à Les diagrammes thermodynamiques interactifs peuvent être
ce genre de mélange (chauffage, refroidissement, humidification utilisés pour visualiser les cycles thermodynamiques calculés
adiabatique ou non, soufflage, dessiccation), permettant ainsi par par le simulateur. Ils permettent, sur simple clic souris, d’affi-
exemple de faire des études de climatisation. cher l’état thermodynamique complet d’un fluide, et facilitent
Le progiciel possède une base de données des propriétés ther- ainsi l’obtention des valeurs désirées.
modynamiques des corps les plus couramment rencontrés en
pratique, et peut être couplé à des utilitaires externes pour en
calculer d’autres. Signalons parmi ceux-ci la bibliothèque TEP Lib, Les diagrammes suivants sont disponibles :
qui permet de modéliser des mélanges de fluides réels représentés 1) des diagrammes de vapeurs, qui présentent les zones liquide,
par une équation d’état cubique ([Doc. BE 8 047]). équilibre liquide-vapeur et vapeur d’une quinzaine de corps purs,
dont l’eau (figure 2).
1.3 Les cinq environnements de travail Pour les vapeurs, les diagrammes suivants sont disponibles (en
fonction du corps) :
de Thermoptim
– le diagramme (h, lg P) dit des frigoristes, avec l’enthalpie en
Deux environnements de travail dédiés aux méthodes exergé- abscisse et la pression en ordonnée ;
tiques (une méthode d’optimisation et un éditeur de structures – le diagramme entropique (T, s), avec l’entropie en abscisse et
productives) complètent ceux du noyau (l’éditeur de schémas, le la température en ordonnée ;
simulateur et les diagrammes thermodynamiques interactifs). Les – le diagramme de Clapeyron (P, v), pour l’eau uniquement,
couplages entre ces environnements sont réalisés par des inter- avec le volume en abscisse et la pression en ordonnée ;
QRU
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beXPTW
R
(kJ)
(kJ)
– le diagramme de Mollier (h, s), avec l’entropie en abscisse et 1.3.4 Méthode d’optimisation systémique
l’enthalpie en ordonnée ;
– le diagramme exergétique (h, xh) ou (h, ex), avec l’enthalpie en
abscisse et l’exergie en ordonnée ;
Le quatrième environnement de travail de Thermoptim est sa
– le diagramme exergétique (s, xh), avec l’entropie en abscisse et méthode d’optimisation par intégration systémique, qui est une
l’exergie en ordonnée ; extension au cas des systèmes énergétiques (centrales de
– des diagrammes de mélanges externes qui permettent de repré- production d’électricité, de cogénération...) de la méthode du
senter de manière simplifiée des mélanges de vapeurs calculés par pincement développée dans le cadre du génie chimique pour
un serveur de propriétés thermodynamiques autre que Thermop- optimiser la configuration de très gros réseaux d’échangeurs
tim. Ces diagrammes sont simplifiés par rapport aux autres en ce (comme par exemple ceux d’une raffinerie). Elle permet de
sens qu’ils ne présentent que les courbes de bulle et de rosée, ainsi réduire les irréversibilités par hétérogénéité de température
qu’un seul jeu d’isovaleurs, les isobares pour le diagramme entropi- qui existent dans des systèmes mettant en jeu des échangeurs
que, et les isothermes pour le diagramme des frigoristes. recyclant de la chaleur en leur sein.
2) des diagrammes des gaz idéaux, permettant de faire varier la
nature du gaz (pur ou composé) :
Commençons par introduire cette notion de pincement.
– le diagramme entropique (T, s) ; Considérons pour cela la représentation graphique d’un double
– le diagramme de Clapeyron (P, v). échangeur composé d’un économiseur suivi d’un évaporateur,
dans le diagramme (T, ∆H) où l’on porte en ordonnée la tempé-
3) des diagrammes psychrométriques pour les gaz humides rature et en abscisse les enthalpies mises en jeu (figure 4).
(mélanges d’eau et d’un gaz idéal), qui permettent de faire varier,
d’une part, la nature du gaz sec (air, mais aussi gaz purs ou Le fluide qui s’évapore est représenté par la courbe inférieure
composés, notamment gaz de combustion) et, d’autre part, la (1-2-3), qui présente un point anguleux 2 correspondant au début de
pression : l’ébullition. Le fluide chaud se refroidit quant à lui de 4 à 5, par dimi-
nution de sa chaleur sensible. On voit apparaître au niveau du point
– le diagramme psychrométrique ou de Carrier (w, t), avec la 2 sur le diagramme un minimum P dans l’écart de température entre
température de bulbe sec en abscisse et l’humidité spécifique en les deux fluides, appelé pincement. Ce point joue un rôle fondamen-
ordonnée ; tal dans le dimensionnement des échangeurs, puisqu’il représente
– le diagramme de Mollier humide (w, q′) ou (w, h), avec l’humi- le plus faible écart de température dans l’installation, et correspond
dité spécifique en abscisse et l’enthalpie spécifique en ordonnée. donc à la zone la plus contrainte du système.
QRV
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beXPTW
R
Figure 4 – Pincement dans un échangeur tures (figure 5).
La méthode du pincement est une méthode exergétique, qui 1.4 Principe de construction des modèles
distingue les irréversibilités propres aux composants de celles qui
proviennent de leur arrangement au sein du système proprement Construire avec Thermoptim le modèle d’un système thermo-
dit. Elle permet de visualiser de manière physiquement très parlante dynamique est très simple et se fait en deux étapes :
les zones critiques du système, et de mettre en évidence les irréver- – on commence par en faire une description qualitative en le
sibilités systémiques irrémédiables. En identifiant les pincements, représentant graphiquement comme un ensemble de composants
elle montre les endroits du système dont la conception doit faire (plus généralement de fonctionnalités) connectés entre eux par
l’objet d’un soin particulier, et constitue pour cela un guide précieux des liens vectoriels représentant les canalisations de fluide ou les
là où auparavant étaient employées des méthodes heuristiques échangeurs de chaleur ;
nécessitant parfois de nombreuses itérations. – on quantifie ensuite le modèle ainsi défini en paramétrant les
différents types primitifs qu’il met en jeu pour pouvoir en calculer
1.3.5 Éditeur de structures productives les performances
L’éditeur de schémas permet de réaliser l’étape qualitative : l’uti-
L’analyse des performances des diverses technologies conduit lisateur ne fournit dans un premier temps que le minimum d’infor-
de manière classique à calculer leurs bilans énergétiques. En mations nécessaire à la définition logique du projet qu’il construit
complément, notamment lorsque l’on cherche à optimiser un (implicitement les types de composants qu’il sélectionne, et expli-
système, l’établissement de leurs bilans exergétiques présente un citement leur nom et celui du point de sortie et du corps qui leur
grand intérêt, car ils permettent de quantifier les irréversibilités. sont associés, ainsi que la valeur du débit qui les traverse).
Pour les cycles simples, dresser un bilan exergétique ne pose Ensuite, lorsqu’il connecte entre eux ces composants, certaines de
pas de difficulté particulière mais demande déjà à être fait avec ces informations sont automatiquement propagées de l’amont
grand soin faute de quoi des erreurs peuvent être commises. En vers l’aval (par exemple, le point d’entrée du composant aval
revanche, l’établissement du bilan exergétique d’un système un devient le même que celui de sortie du composant amont).
QRW
R
QRX
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beXPTX
R
énergétiques,
Mines ParisTech, Sophia Antipolis, France
– centrales géothermiques ;
– installations de combustion de la biomasse ;
QRY
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beXPTX
Générateur de vapeur
Générateur
2 4
1. Architecture des cycles Pompe Condenseur
électrique
et aspects technologiques 1
QSP
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4 bis
Les cycles ORC sont utilisés avec des sources chaudes de tem-
pératures très différentes, de 100 à 350 °C environ. Au-dessus de
350 °C, les cycles à vapeur d’eau sont généralement les plus per-
R
2 Régénérateur
formants, et au-dessous de 100 °C, le rendement du cycle est si
Pompe Condenseur faible que la conversion en énergie mécanique de la puissance
thermique de la source chaude ne se justifie pas économiquement,
1 sauf cas exceptionnels comme les cycles de conversion de l’éner-
gie thermique des mers ETM (Ocean Thermal Energy Conversion
OTEC), pour lesquels la source chaude a une température de 26 °C
Source froide
environ et la source froide de 4 °C correspondant respectivement à
l’eau de mer de surface et à 1 000 m de profondeur, ou bien encore
les étangs solaires (solar ponds), pour lesquels la source chaude
Figure 2 – Schéma d’un cycle ORC à régénération est à 90 °C environ.
QSQ
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beXPTX
S S S
T T T
ORC 200
150
Les cycles ORC ont quatre principales classes d’applications, qui
représentent l’essentiel des réalisations, en termes de puissance 100
installée et de nombre d’installations :
– les centrales géothermiques ; 50
– les installations de combustion de biomasse ;
0
– la récupération de chaleur sur des effluents ;
1 100 10 000 1 000 000
– les centrales solaires thermodynamiques.
Puissance produite (kWe)
Les diagrammes des figures 4 et 5 [17] fournissent quelques élé-
ments quantitatifs. Le diagramme de la figure 4 donne la réparti- Biomasse Solaire thermique
tion de la puissance installée dans le monde. Géothermie Puissance mécanique
Le diagramme de la figure 5 fournit le nombre d’installations, Récupération de chaleur en site isolé
classées par niveau de température (axe des ordonnées) et puis-
sance unitaire (axe des abscisses). Comme on peut le voir, les
tailles des installations varient beaucoup selon les cas, de 100 kW Figure 5 – Nombre d’installations ORC dans le monde [17]
à 2,5 MW environ.
La puissance totale installée mondiale dépasse 1 600 MW. Bien Un nombre croissant d’industriels fabrique et installe des cen-
que le nombre d’installations couplées à des chaudières de bio- trales ORC, notamment dans les pays anglo-saxons. Une liste non
masse soit le plus élevé, la capacité des installations géother- exhaustive en est donnée dans Pour en savoir plus.
miques est la plus importante, compte tenu de la taille des unités.
QSR
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© Techniques de l’Ingénieur BE 8 280 − 1
QSS
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QST
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e1 e3 e5
0 TF Les relations (2) et (3) peuvent être réécrites différemment en uti-
f1 f3 f5 lisant une forme différentielle :
e4 f4 dp ( t )
------------------ = e ( t ) ⇒ dp = e ( t ) dt (4)
dt
C
dq ( t )
c bond graph ------------------ = f ( t ) ⇒ dq = f ( t ) dt (5)
dt
Figure 1 – Élément multiport (a), éléments et ports (b), L’énergie E (t ) est calculée par intégration de la puissance :
bond graph (c)
冕 冕
t t
E (t ) = Pu ( t ) dt = e ( t ) f ( t ) dt (6)
Causalité : l’effort est Il est aisé, en utilisant les relations (4) et (5), d’exprimer l’énergie
une donnée pour A E en fonction de l’une des variables d’énergie dans les équations
Type d’énergie utilisée
(2) et (3) :
冕 冕
t t
e E (t ) = e ( t ) dq ( t ) = f ( t ) dp ( t ) (7)
A B
f
Par ailleurs, comme il sera montré plus loin (§ 3.1.2 et § 3.1.3), les
Direction du flux de variables d’effort e (t ) et de flux f (t ) peuvent être exprimées en
puissance : de A vers B fonction, respectivement, des variables de déplacement e = e (q ) et
d’impulsion f = f (p). Alors l’énergie E peut être exprimée non seu-
Lien (bond) physique entre A et B lement en fonction du temps, mais aussi en fonction de l’une des
variables d’énergie p et q :
Figure 2 – Informations fournies par une représentation bond graph
冕
q
(0)
Ep ( q ) = e ( q ) dq (8)
En plus des variables de puissance (effort et flux), deux autres
冕
p
types de variables sont importants pour la description dynamique
des systèmes. Ces variables sont appelées des variables d’énergie Ec ( p ) = f ( p ) dp (9)
pour les raisons que nous développons plus loin (§ 2.2.2). Ces
variables dites d’énergie notées p (t ) et q (t ) sont appelées respec- Les équations (8) et (9) motivent l’appellation de p et q comme
tivement moment généralisé ou impulsion et déplacement généra- variables d’énergie en distinction des variables de puissance e et f.
lisé. Elles sont définies par les relations intégrales des variables de
Exemple : l’énergie potentielle stockée Ep dans un ressort de rai-
l’effort et du flux comme suit :
deur k en supposant que la force F (l’effort) est proportionnelle au
déplacement x (variable d’énergie q ) F = kx, est bien :
冕 冕
t t
冕 冕
p (t ) ≡ e ( t ) dt = p 0 + e ( t ) dt (2) q1 x1
kx dx = ----- 冢kx 1 – kx 0 冣
t0 1 2 2
Ep ( q ) = e ( q ) dq = (10)
q0 x0 2
冕 冕
t t
q (t ) ≡ f ( t ) dt = q 0 + f ( t ) dt (3) La même démarche peut être développée pour d’autres phénomè-
t0 nes physiques.
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QSU
R
QSV
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QSX
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Ta (t )
2 TI
3 Tp
Tf i1 R1 i2 R2 i3 R3
Tr
Tf uf C1 u1 C2 u2 ua
Source
1
de Tf
R
température Figure 1 – Illustration des étapes de
extérieure modélisation par bond graph par un exemple
a système thermique b schéma analogue électrique de chauffage thermique d’un bain par un fluide
chaud
Processus physique
non
ε < εad ?
oui
Modèle validé
Figure 2 – Étapes de la modélisation par bond
graph
Paroi
Source de Tf Enceinte Tf Source de
métallique Tp Bain Tr Milieu Ta
température du du fluide température
• • du • d'eau • ambiant •
fluide chaud Qf chauffant Qf ambiante
réservoir Qp Qr Qa
Figure 3 – Bond graph à mots du processus
thermique
1.1 Bond graph à mots que nous sommes en présence de pseudo bond graph. On choisit
dans notre cas, en qualité de variables de puissance, la tempé-
Le bond graph à mots (word bond graph en anglais) représente rature T pour l’effort et le flux thermique Q˙ pour le flux.
le niveau technologique de la modélisation. Dans cette étape, on
décompose le système global en sous-systèmes simples, comme
représenté sur la figure 3 pour notre exemple. On construit l’archi-
tecture du système par l’assemblage des différents sous-systèmes. 1.2 Modèle bond graph
Les éléments de base sont des processus technologiques simples
(échangeur de chaleur, moteur, conduite, réservoir...). À l’entrée de Cette étape est physique, puisqu’elle nous permet de représenter
chaque sous-système, on représente les variables de puissance, et graphiquement tous les phénomènes pris en considération. Nous
non les signaux comme dans les schémas bloc classiques. Notons devons en conséquence poser les hypothèses de modélisation,
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QSY
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R
a modèle acausal
travers de la paroi, une partie est accumulée par la capacité ther-
mique de l’eau (modélisée par Cr ) et l’autre partie est dissipée
(modélisée par Ra ) vers l’environnement porté à une température
R:Rp C:Cr R:Ra
ambiante Ta représentée par une source d’effort négative (à cause
du sens de la demi-flèche). Tous ces phénomènes sont couplés par 2 4 3
des jonctions 0 et 1. La jonction 0 traduit la loi de conservation de
1 5 6 8
l’énergie (somme algébrique des puissances thermiques Q˙ est Se :Tf 11 0 12 Se : –Ta
nulle) et la jonction 1 met en évidence l’égalité des flux. On construit
ainsi le modèle bond graph représenté sur la figure 4. En fixant une
9 7
température de référence, ce modèle peut être construit en utilisant
la procédure pédagogique et structurée exposée dans l’encadré 1. •
Df :Qp De :Tr
b modèle causal
Encadré 1 – Procédure pédagogique de construction
d’un modèle bond graph d’un système thermique
Figure 4 – Bond graph thermique du processus en négligeant
1. Fixer un sens de circulation du flux thermique (en général la capacité thermique de la paroi du réservoir du bain
des températures plus hautes vers les plus basses) qui sera le
sens de transfert de puissance.
2. Placer les sources d’énergie (source de température ou de
flux de chaleur) (Se:Tf et Se:Ta ). 1.4 Mise en équation
3. Associer une jonction « 0 » à chaque température diffé-
rente du système, (ceci correspond à des nœuds de potentiels C’est le niveau mathématique de la modélisation. La causalité
différents en électrique), s’il y a stockage d’énergie à ce niveau, permet d’écrire systématiquement et d’une façon structurée les
attacher à cette jonction un élément C, (C:Cr sur l’exemple relations caractérisant l’évolution dynamique du système et de
considéré). combiner les équations différentielles et algébriques, en vue de
4. Placer une jonction 1 entre deux jonctions 0 ou entre une faire de la simulation dynamique. On déduit du bond graph causal
jonction 0 et une source de température (les jonctions 11 et 12 deux types d’équation :
dans notre cas). Attacher à ces jonctions 1 les éléments (géné-
ralement des résistances) bond graphs soumis à la différence de — les équations de structure : elles sont indépendantes des
température correspondante. notions métriques, et représentent un ensemble des lois de
5. Placer les capteurs (De:Tr ) et D f :Q˙ p . conservation de matière et d’énergie. Elles sont déduites des
6. Relier les jonctions par des liens en respectant le sens de équations aux jonctions ;
transfert de la puissance.
— les lois constitutives des éléments : ce sont des lois physiques
exprimant comment la transformation de puissance est réalisée.
Elles représentent le modèle de comportement décrivant le phéno-
1.3 Affectation des causalités mène physique au niveau des éléments bond graph (R, C, et I).
En tenant compte des causalités affectées au bond graph de la
Cette étape représente le niveau algorithmique (de simulation) de figure 4b en notant que les variables mesurées sont la température
modélisation. On applique les règles énoncées dans le
T et le flux Q˙ , on a :
r p
dossier [BE 8 280], § 1.4. On commence d’abord par les causalités
obligatoires : elles concernent les sources d’effort (température — lois de structure :
ambiante Ta et température du fluide Tf ). On met ensuite l’élément
C:Cr en causalité préférentielle intégrale. On respecte les causalités • jonction 11 :
sur les jonctions 0 et 1. On affecte enfin, les causalités restantes à
Rp et Ra . On obtient le modèle causal (figure 4b ). On est quelque- T 2 = T f – T 5 , Q˙ 1 = Q˙ 5 = Q˙ 9 = Q˙ p = Q˙ 2 (1)
fois contraint d’ajouter des éléments de faibles valeurs (auxquels il
faut donner bien sûr un sens physique) pour éviter des conflits de • jonction 0 :
causalité. À titre d’exemple, le lecteur s’apercevra qu’en absence de
la résistance thermique Rp , l’élément C serait en causalité dérivée Q˙ 4 = Q˙ 5 – Q˙ 6 , T 5 = T 6 = T 7 = T r = T 4 (2)
( Q˙ serait une sortie pour cet élément et serait calculée par
4
• jonction 12 :
dérivation de Tf ). Pour éviter cette causalité, il faudrait alors soit
imposer une source de flux au lieu d’une source d’effort, soit ajouter
une résistance thermique et maintenir ainsi la source d’effort. T 3 = T 6 – T a , Q˙ 8 = Q˙ 6 = Q˙ 3 (3)
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Les équations de Lorenz ne peuvent être intégrées analytique- En particulier, un système à temps continu à trois dimensions est
ment, une propriété partagée par l’immense majorité des systèmes réduit à un système à temps discret à deux dimensions par l’utilisa-
non linéaires. La découverte de Lorenz résulte ainsi de l’utilisation tion d’une section de Poincaré. Puisque trois dimensions sont
d’ordinateurs. On assiste ensuite à de nombreuses études théori- nécessaires pour engendrer des phénomènes chaotiques à temps
ques, souvent basées sur des expériences numériques, qui témoi- continu, on pourrait apparemment en conclure que des systèmes
gnent d’un renouveau des idées de H. Poincaré. En parallèle, le chaotiques à temps discret nécessitent deux variables. En fait, il n’en
nouveau paradigme théorique engendre l’observation du chaos est rien, comme le montre l’exemple de la parabole logistique qui
dans de nombreux systèmes expérimentaux (cf. § 8). Les systèmes engendre des comportements chaotiques avec une seule variable
efficaces modernes d’acquisition de données couplés à des traite- (cf. § 4). Ce simple fait démontre que les systèmes à temps discret
ments informatiques performants jouèrent un rôle prépondérant sont des systèmes dynamiques à part entière, indépendamment des
dans ces recherches. Ancrée sur la dynamique hamiltonienne des systèmes à temps continu.
interactions gravitationnelles, la dynamique des systèmes non
Au sens strict, un système thermodynamique classique (un litre
linéaires s’est dès lors avérée pertinente dans une grande variété de
R
de gaz, par exemple) est un système dynamique mais il ne se décrit
domaines scientifiques (physique, chimie, biologie, écologie, éco-
pas dans le cadre de la dynamique des systèmes (cf. AF 180 et AF 181
nomie, médecine...).
dans ce traité, références [143] [144]) pour au moins deux raisons :
Spécifiquement, un système dynamique à temps continu, engen- — le nombre de degrés de liberté du système thermodynamique
drant un flot, s’écrit habituellement sous la forme d’un système est immense (ordre de grandeur typique égal au nombre d’Avo-
d’EDO couplées : gadro) alors que les méthodes de la dynamique des systèmes non
linéaires s’appliquent à des systèmes à petit nombre de degrés de
ẋ = F ( x, µ, ε t ) , ε = 0 ou 1 (1) liberté. Le sens exact du mot « petit » est flou. Il dépend en pratique
de la méthode utilisée. Par exemple, « 4 » est un petit nombre de
avec x ∈ ⺢n vecteur d’état constitué de n composantes degrés de liberté lorsqu’il s’agit d’évaluer des dimensions fractales
(n variables dynamiques), (cf. § 6.1), mais est déjà grand lorsque l’on veut utiliser des métho-
des topologiques basées sur la notion de gabarit (cf. § 6.3). Dans
ẋ sa dérivée par rapport à un paramètre t appelé le tous les cas cependant, le nombre de degrés de liberté considéré en
temps, dynamique des systèmes est sans commune mesure avec le nom-
µ ∈ ⺢p vecteur des paramètres de contrôle constitué de bre de degrés de liberté typique des systèmes thermodynamiques ;
p paramètres, — la thermodynamique repose sur un certain nombre de con-
cepts, tel celui de fonction d’état (énergie interne, enthalpie, entro-
F champ de vecteurs. pie...). Une fonction d’état est une grandeur qui s’exprime à partir
L’ensemble {xi}, i = 1...n est l’ensemble des variables indépendan- des variables macroscopiques caractérisant un état d’équilibre. La
tes (coordonnées) nécessaires pour décrire le système. Le cardinal notion de fonction d’état peut être aussi introduite dans un cadre
de cet ensemble est le nombre de degrés de liberté. Cette définition plus large, celui de la thermodynamique linéaire des phénomènes
contraste avec un usage différent en dynamique hamiltonienne où irréversibles qui fonctionne dans un domaine restreint d’états
le nombre de degrés de liberté est égal au nombre de positions autour de l’équilibre [15]. Mais cette notion perd son sens face à des
généralisées, d’où il résulte que le nombre de variables (positions et systèmes non linéaires, loin de l’équilibre. En revanche, la dynami-
moments généralisés) est égal à deux fois le nombre de degrés de que des systèmes non linéaires, qui s’accommode volontiers de
liberté. Enfin, la variable ε dans l’équation (1) peut prendre les systèmes en équilibre ou linéairement près de l’équilibre, a déve-
valeurs 0 ou 1. loppé des concepts spécifiques pour décrire des états non linéaires
loin de l’équilibre.
Si ε = 0, alors le champ de vecteurs ne dépend pas explicitement
du temps et le système est dit autonome.
À l’heure actuelle, on peut donc considérer que la thermo-
Si ε = 1, le champ de vecteurs dépend explicitement du temps, ce dynamique et la dynamique des systèmes constituent deux
qui indique l’existence d’un forçage extérieur, et le système est dit méthodes d’approche de l’étude des systèmes, qui sont
non autonome. complémentaires, mais largement incompatibles [16] [17].
Les systèmes à temps discret prennent habituellement la forme
d’applications qui, dans la version autonome, s’écrivent :
Concernant plus spécifiquement les phénomènes thermiques, ils
sont habituellement régis par l’équation de la chaleur, très souvent
x n + 1 = G ( x n, µ ) (2) couplée avec les équations de la mécanique des fluides (équations
de Navier-Stokes ou variantes telles que les équations d’Oberbeck-
avec n indice de temps discret. Boussinesq [18]). Ces équations sont déterministes mais, s’agissant
L’équation (2) exprime un vecteur d’état x au temps (n + 1) en d’équations aux dérivées partielles, elles engendrent de manière
fonction de sa valeur au temps n, un vecteur de paramètres de con- inhérente un nombre infini de degrés de liberté [9], en contradiction
trôle µ étant fixé. avec les méthodes de la dynamique des systèmes. Même si, en pra-
tique, des modes d’évolution sont amortis par les phénomènes dis-
Il est coutumier et utile de déduire un système à temps discret à sipatifs, le nombre de degrés de liberté actifs reste très souvent trop
partir d’un système à temps continu par l’utilisation d’une section grand pour que la dynamique des systèmes puisse s’avérer efficace.
de Poincaré, permettant l’établissement d’une application de pre-
mier retour [14]. Exemple : cas des écoulements turbulents où les modélisations
stochastiques, basées sur les décompositions de Reynolds ou de
Favre, demeurent une base incontournable dans le calcul d’écoule-
Une section de Poincaré est l’ensemble des intersections ments turbulents à grands nombres de Reynolds, tels ceux rencontrés
entre la trajectoire du flot à n dimensions engendré par le habituellement dans les écoulements naturels (fleuves, courants
système (1) avec une hypersurface à (n − 1) dimensions partout marins, atmosphère...) ou industriels.
transverse au champ de vecteurs.
Néanmoins, il arrive aussi très souvent que seul un petit nombre
L’application de premier retour exprime les coordonnées des de modes soit activé dans des circonstances privilégiées. C’est le
intersections aux temps (n + 1) en fonction des coordonnées des cas lorsque des écoulements sont fortement confinés en sorte que
intersections aux temps n. seul un petit nombre de modes spatiaux puisse se développer et/ou
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lorsque les nombres adimensionnels caractéristiques d’instabilités ■ Oscillateur non forcé, non dissipatif, non linéaire
(nombres de Reynolds, de Bénard, de Marangoni...) sont suffisam-
ment petits (cf. § 8). ẋ˙ + 4π 2 sin x = 0 , ω = 2π
Il convient ici de distinguer les instabilités supercritiques et sub- La solution est une onde périodique, d’amplitude et de phase
critiques [19]. Dans un scénario supercritique de transitions, les ins- déterminées par les conditions initiales, sans transitoires. Mais le
tabilités se développent de manière continue et réversible, sous spectre de Fourier contient les harmoniques de la fréquence fonda-
l’effet de la variation d’un paramètre de contrôle, à partir d’un état mentale (l’onde n’est plus sinusoïdale). La période varie avec
de base (par exemple, un fluide immobile) vers un état complexe l’amplitude. Il en résulte des phénomènes de désynchronisation et
(par exemple, turbulent). Ce type de transitions exhibe de nombreux de resynchronisation, au cours du temps, entre deux ondes engen-
états intermédiaires, avec petits nombres de degrés de liberté, rele- drées par des conditions initiales légèrement différentes.
vant de la dynamique des systèmes (cf. § 8). Dans un scénario sub- Néanmoins, il ne s’agit pas ici de SCI car, dans l’espace des phases,
critique, une perturbation de dimension finie envahit de manière l’évolution au cours du temps de l’écart entre deux trajectoires ini-
R
discontinue et irréversible (avec présence d’hystérésis) le système tialement proches n’est pas exponentielle.
fluide. Ce type de transitions relève difficilement des méthodes de la
dynamique des systèmes car il conduit abruptement à l’activation ■ Oscillateur non forcé, amorti, linéaire (ou non linéaire)
d’un grand nombre de degrés de liberté. On peut seulement espérer
une étude partielle des mouvements à grande échelle [20]. ẋ˙ + 2 ζ ẋ + x = 0 .
Le système linéaire évolue vers un état d’équilibre (point fixe) sta-
ble qui est un attracteur : toutes les perturbations initiales disparais-
2. Comportements sent au cours du temps. La valeur ζ = 1 du facteur d’amortissement ζ
sépare les évolutions transitoires oscillantes (ζ < 1) des évolutions
dynamiques : transitoires non oscillantes (ζ > 1). Le spectre de Fourier contient
une fréquence ω d’amplitude décroissant au cours du temps. Dans
du point fixe au chaos le cas non linéaire, le système évolue de nouveau vers un point
attracteur mais le spectre de Fourier contient plusieurs fréquences
décroissant au cours du temps.
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x x•
3
2 0,6
1
0,5
0
–1 0,4
–2
–3 0,3
30 40 50 60 70 80 t
0,2
x 0,1
R
3 0
2
1 – 0,1
0
–1 – 0,2
–2 – 0,3
–3
– 0,4
80 100 120 140 160 t
– 0,5
x – 0,6
3 – 0,5 0 0,5 x
2
1 Figure 2 – Formation d’un cycle limite
0
–1
–2
–3
••
160 180 200 t U
0
2.3 Cycles limites – 100
7 103
Les cycles limites sont des orbites périodiques stables. La figure 2 8 103
– 200
exemplifie le mode de formation d’une telle orbite, dans un espace
– 813,3 9 103
des phases ( x, ẋ ) . Les mouvements de petite amplitude s’éloignent
d’un point fixe instable situé en (0, 0). Les mouvements de grande 1 104 U
amplitude, sous l’effet de non-linéarités, se rapprochent au contraire
du point fixe (0, 0). La combinaison de ces comportements engen- • 0 1,1 104
dre le cycle limite. Dans un espace des phases à deux dimensions, U
415,9 1,2 104
les seuls attracteurs possibles sont les points fixes et les cycles limi-
tes, ce qu’on considérera ici comme « topologiquement évident »
(théorème de Poincaré et Bendixson [144]).
Nous illustrerons aussi la notion de cycle limite à l’aide d’un Figure 3 – Cycle limite issu de l’expérience du fil chaud
attracteur expérimental issu d’une expérience thermique dite du fil
chaud (cf. § 8.3), où le signal est la tension U(t) aux bornes d’un fil
chaud placé sous la surface libre d’un liquide. L’attracteur obtenu
pour une certaine configuration expérimentale est présenté à l’aide
2.4 Comportements quasi périodiques
de coordonnées dérivées ( U, U̇, U̇˙ ) dans un espace des phases 3D,
sur la figure 3 [23] [24]. Le signal est bruité, comme il convient natu-
rellement avec des signaux expérimentaux. Des cycles limites expé- Un signal quasi périodique résulte de la coopération entre plu-
rimentaux peuvent aussi être observés sur des signaux sieurs fréquences fondamentales incommensurables. Le spectre de
physiologiques [25]. Fourier du signal contient les fréquences fondamentales ainsi que
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QTW
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R
Cette tendance, séquence temporelle de nouveaux dessins, nouvelles formes
que le système possède alors qu’il évolue, est le phénomène couvert par la loi
Constructale ; pas le dessin en soi, mais la direction dans le temps vers
laquelle le système évolue s’il en a la liberté.
Selon la loi Constructale, la génération de configurations d’écoulement dans
la nature et en ingénierie obéit à un principe identique. La nature et l’ingénierie
peuvent chacune être appréhendées de deux manières, empiriquement ou
théoriquement. D’un côté, l’observation de la nature pour la copier vient
d’abord et sert de point de départ à la modélisation, description, et ingénierie
bio-inspirée. L’approche Constructale va à l’encontre de cette approche :
l’architecture des flux est déduite de la loi Constructale. Ce n’est que dans un
deuxième temps que la configuration théorique est comparée avec une confi-
guration équivalente trouvée dans la nature.
QTX
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R
Pour qu’un système d’écoulement persiste dans le temps
(pour qu’il vive), il doit évoluer de manière à permettre un U vitesse moyenne de l’écoulement ( constante),
accès de plus en plus aisé aux courants qui le traversent. f coefficient de perte de charge,
ρ masse volumique du fluide,
débit-masse du fluide.
Dans le cas d’un écoulement totalement développé et laminaire :
Nature Ingénierie
Temps
(1)
Nature Principe
Temps
avec ν viscosité cinématique.
Le terme entre parenthèses varie uniquement avec la forme de
la section. Le tableau 1 donne les valeurs de ce terme pour
quelques sections transversales polynomiales [2]. La section circu-
laire (n → ∞ ) permet d’obtenir la résistance minimale. De l’hexa-
gone au cercle, la différence n’est que de 3,7 %, mais la forme
hexagonale possède l’avantage de permettre des assemblages
compacts de tube en parallèle dans un volume fixe. On retrouve
un comportement similaire dans le cas des écoulements turbu-
lents, la résistance étant globalement proportionnelle à p2/A.
Si la conduite a une section transversale constante et suffisam-
ment de degrés de liberté pour évoluer, la loi Constructale prédit
que la géométrie évoluera vers une forme circulaire de manière à
obtenir moins de résistance à l’écoulement. La plupart des sec-
tions transversales dans la nature sont circulaires, c’est le cas des
vaisseaux sanguins, ou encore des galeries creusées par les
fourmis !
n Po p/A1/2 p2Po/A
4 14,23 4 227,6
∞ 16 2π1/2 201,1
Figure 1 – Représentation schématique de la loi Constructale [3]
QTY
R
QUP
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Méthode du pincement
R
1. Fondements de la méthode du pincement............................... BE 8 049 - 2
1.1 Construction de la cascade thermique .................................................... — 2
1.2 Courbes composites et grande courbe composite ................................ — 3
1.3 Règles du pincement ................................................................................ — 4
2. De l’énergie minimale requise à l’exergie minimale requise .... — 5
2.1 Exploitation de la GCC pour le choix des utilités ................................... — 5
2.2 Règles d’intégration des utilités .............................................................. — 6
2.2.1 Pompes à chaleur ou thermofrigopompes .................................... — 6
2.2.2 Cycles organiques de Rankine ........................................................ — 6
2.2.3 Systèmes de cogénération de chaleur et d’électricité .................. — 7
3. Construction du réseau d’échangeurs ............................................ — 7
3.1 Méthode manuelle .................................................................................... — 8
3.2 Méthodes numériques.............................................................................. — 8
3.2.1 Approche simultanée....................................................................... — 9
3.2.2 Approche séquentielle..................................................................... — 9
3.2.3 Approche par linéarisation .............................................................. — 10
3.2.4 Approche méta-heuristique ............................................................ — 10
4. Exemple d’outil et étude de cas ........................................................ — 10
4.1 Plateforme CERES ..................................................................................... — 10
4.2 Étude d’un procédé brassicole................................................................. — 10
5. Conclusion et perspectives ................................................................ — 12
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. BE 8 049
QUQ
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beXPTY
∆H = m
: c p ∆T = C p ∆T (1)
Tableau 2 – Flux et températures décalées
avec ∆H variation du flux d’enthalpie du fluide entre l’entrée et la
sortie, Numéro Cp Tde Tds
et type du flux (kW/K) (oC) (oC)
m: débit massique du fluide,
C1 froid 2 25 140
cp capacité thermique massique du fluide,
H1 chaud 3 165 55
Cp flux de capacité thermique du fluide,
C2 froid 4 85 145
∆T écart de température du fluide entre l’entrée Te et la sortie
Ts . H2 chaud 1,5 145 25
QUR
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60
145 60
140 2,5
140 62,5
– 82,5
85 85 – 20
C2
75
55 55
55
– 15
25 40
25
C1
QUS
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