d'agriculture coloniale
Denier Pierre. Les bactéries des nodules des légumineuses d'après les travaux de F. Löhnis et Roy Hansen. In: Revue de
botanique appliquée et d'agriculture coloniale, 1ᵉ année, bulletin n°1, 15 mai 1921. pp. 24-29;
doi : https://doi.org/10.3406/jatba.1921.3982
https://www.persee.fr/doc/jatba_0370-3681_1921_num_1_1_3982
En 1905, P. Lôhnis démontra que les bactéries des nodules (et. non
bacteroïdes comme les appelle Brunchorst) n'appartenaient pas à un
genre spécial, mais qu'elles étaient parentes de Bacillus radiobac-
ter Beij., B. lactis-viscosurn Ad., B. pneumoniae Fried, et
B. aerogenes Esch.
On sait que Bacillus aerogenes est très voisin de B. coli. L'auteur
ayant constaté qu'il existe dans le sol un grand nombre de variétés de
B. aerogenes, et que celui-ci acquiert des propriétés de fermentation,,
des caractères de culture propres au B. coli, fut mené à rapprocher
ces deux espèces.
L'expérience démontra que Bacillus radiobacter, B. lactis-visco-
sum, B . pneumoniae , B . aerogenes, B. coli, ne différaient que
graduellement, ou plus précisément que certaines formes évolutives
fréquentes dans les nodules des racines se rencontrent chez les
représentants de ce groupe de bactéries, si ces différentes espèces sont placées
expérimentalement dans les mêmes conditions.
L'expérience démontra également que tout ce groupe d'organismes
était capable de fixer l'azote.
En même temps que Lôhnis, G. T. Moore, qui pas plus que lui
n'admettait la création du genre Rhizobiwn, proposa d'appeler Pseu-
domonas radicicola la bactérie des nodules. De nombreux auteurs
admirent ces conclusions. Les expériences de Harrison et Barlow
confirmèrent apparemment l'opinion de Moore.
Kellerman, G. de Hossi, Zipfel, Prucha, à leur tour, étudièrent
ces bactéries ; tous démontrèrent plus ou moins clairement, d'accord
avec Lôhnis que Bacillm radicicola ne pouvait pas être un Pseudo-
monas en raison de ses caractères morphologiques.
Puis vinrent les études de Roy Hansen qui, avec J. T. Burril,
isola ces bactéries d'un grand nombre de plantes. Invariablement,
ils retrouvèrent les caractères indiqués par G. T. Moore.
On rétablit donc l'appellation Pseudomonas radicicola, mais
l'expérience obligea à distinguer entre les organismes observés des
bactéries à croissance lente (slow growers) d'autres à croissance
rapide (fast growers),, toutes deux n'étant guère que des variétés de
P. radicicola.
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Recherches expérimentales.
lait de façon très caractéristique. Il produit des nodules sur les racines
des plantes suivantes : fève, luzerne, trèfle, Melilotus, pois, fève,
lupin. « black locust », Amorpha et Strophostyles.
Deuxième groupe, caractérisé par sa flagellation monotriche ; sa
croissance est relativement lente sur l'agar; absence d'aucune action
marquée sur le lait. Il produit des nodules sur: dolique de Chine,
soja, arachide, Acacia, Genhta et Cassia.
C'est le Pseudomonas japonica ou Bacterium japonicum (Rhi-
zobacterium de Kirchner).
A côté du Bacillus radicicola Beij., il eon vient de placer B. radio-
bacter. On doit rejeter Je nom générique de Rhizobium. La position
systématique de ces deux espèces 'est dans le voisinage de B. aero-
geries et de p. coli.
B. radiobaçter semble se rencontrer régulièrement dans les
rrodules des racines des^ légumineuses où. il stimule le développement
et l'activité îles bactéries précitées.
En raison de sa ressemblance avec B. radicicola^ cette espèce a
été à maintes reprises confondue avec les organismes producteurs de
nodules du groupe doîwjue-soja. Il cultive bien mieux que ces
bactéries. Il se distingue facilement de B. radicicola par différents
caractères de culture (sur pomme de terre en particulier il produit une
éûlture brune).
Il convient d'admettre qu'il ne s'agit pas ici de noms d'espèces
définitifs (en particulier pour le deuxième groupe), mais plutôt de
dénominations commodes, plus ou moins correctement appliquées à
des organismes dont on ne connaît que très insuffisamment l'évolution
et auxquels il n'est pas encore permis d'attribuer une place précise
dans la systématique. ■
Aucune affirmation systématique n'est permise : on a procédé à
des inoculations croisées, et on . peut supposer que peut-être des
recherches systématiques ultérieures démontreront que les bactéries
péritriches et céphalotriches des nodules ne sont que des formes
évolutives d'une seule espèce.
Mais de même que des résultats négatifs obtenus dans d'es
expériences d'inoculatrons croisées ne suffisent pas pour autoriser la
description de plusieurs espèces, de même de tels résultats plutôt
exceptionnellement positifs ne permettent pas d'affirmer que les bactéries
monotriches et péritriches ne sont que deux formes évolutives de la
même espèce.
BIBLIOGRAPHIE