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INFORMATIONS GÉNÉRALES

Géologie et risque sismique


Journée

JOURNÉE AFPS – CFGI


technique
Paris, 22 novembre 2001

L ’Association française de génie parasismique (AFPS) et le Comité français de géologie de l’ingénieur et de


l’environnement (CFGI) ont organisé une journée d’exposés techniques illustrant le rôle important de la géo-
logie dans l’évaluation du risque sismique. Près de cent quarante personnes s’étaient inscrites à cette séance qui
s’est déroulée à l’amphithéâtre Albert Caquot de l’École nationale des ponts et chaussées. Les dix exposés, répartis
en quatre thèmes, sont résumés ci-après.

❶ Source sismique et aléa sismique


➢ Ph. Combes (GEOTER, Montpellier) a présenté le problème de la définition et de la prise en compte des
failles actives sur le territoire national. Vis-à-vis de la rupture de surface, c’est la notion de faille capable qui est
pertinente : faille active susceptible d’engendrer des déplacements permanents et irréversibles de la surface du sol.
Des recherches universitaires récentes ont montré que des ruptures avec rejet allant de 0,3 mètre à plus d’1 mètre
sont envisageables lors de séismes de magnitude comprise entre 6 et 7, avec des périodes de retour pouvant des-
cendre à 2 000 ans environ, dans différentes régions des Alpes, du fossé rhénan, des Antilles, etc. Les règles PS 92
en vigueur actuellement (norme NF P 06-013) énoncent qu’aucun ouvrage ne doit être édifié au voisinage immé-
diat d’une zone faillée reconnue active et qu’une bande à neutraliser de part et d’autre de l’accident doit être définie
dans les plans d’exposition aux risques (aujourd’hui PPR). Cette règle semble aujourd’hui à la fois insuffisamment
précise et trop contraignante. Compte tenu des incertitudes actuelles qui entachent la localisation des failles actives
et l’estimation de leur activité, le groupe de travail « failles actives » de l’AFPS pourrait recommander prochaine-
ment que les bâtiments de classe A et B (cf. les règles PS 92) ne soient pas concernés par les « bandes de
neutralisation » et que seuls les ouvrages de classe C et D puissent l’être dans certains cas, ce qui supposerait que

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des études géologiques et géophysiques approfondies soient réalisées. Dans cette optique, seuls les PPR de niveau
C (c’est-à-dire les plus complets, et donc réservés à quelques secteurs d’aléa élevé et à forts enjeux) incluraient des

PP .
prescriptions relatives aux failles actives.

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➢ H. Fabriol (MATE-DPPR) a présenté deux éléments majeurs de la politique de prévention sismique menée
par le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’environnement : le nouveau zonage sismique de la France

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et les PPR sismiques.
• Le zonage sismique en vigueur actuellement date de 1986 ; il est devenu nécessaire de l’actualiser au vu des con-
naissances sismologiques et sismotectoniques acquises ces dernières années et en prévision de la mise en applica-
tion de l’Eurocode 8 qui impose une approche probabiliste. Après de premières études réalisées tant en France
métropolitaine qu’aux Antilles, les deux ministères chargés respectivement de l’Équipement et de l’Environne-
ment ont lancé une étude probabiliste de l’aléa sismique, prenant en compte les dernières données disponibles et
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intégrant une évaluation des incertitudes, qui constituera la base scientifique pour l’élaboration du nouveau zonage
réglementaire.
• Par ailleurs, un guide méthodologique des PPR sismiques est en cours d’élaboration, qui s’appuie largement sur
le guide du microzonage publié il y a quelques années par l’AFPS et sur l’expérience acquise par des services
comme le Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de Nice lors de la réalisation de PPR dans les Alpes-Mari-
ET

times. En novembre 2001, 131 PPR sismiques ont été prescrits. Comme tous les PPR, les PPR sismiques distin-
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guent trois types de zones, de couleur rouge, bleue ou blanche, en fonction de l’aléa qui est modulé par suite des
effets de site et des phénomènes induits (mouvements de terrain, liquéfaction).
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➢ J.-Y. Dubié (EDF, Aix-en-Provence) a présenté un état des connaissances sur la sismicité induite par les
barrages. En France, on dispose de données assez précises sur la sismicité autour des grands barrages ; ces don-
nées ne permettent pas toujours de trancher avec certitude la question du lien de cause à effet entre remplissage du
réservoir et secousse(s) sismique(s). Par exemple, à Vouglans dans le Jura, un séisme de magnitude 4,7 a été enre-
gistré un an après la mise en eau, mais un séisme comparable s’était produit quelques années auparavant ; à
Grand’Maison (Isère), la sismicité diffuse ne semble pas avoir été modifiée par la mise en eau et, s’il est tentant
d’attribuer un essaim de petits événements sismiques enregistrés à une vidange du réservoir, la vidange suivante
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n’a rien produit. On peut observer que les cas les plus connus dans le monde (Koyna, en Inde par exemple) corres-
pondent à des réservoirs de plusieurs kilomètres cubes. L’interprétation des ruptures sismiques se fonde sur l’effet
de poids de la retenue et surtout sur celui des pressions d’eau dans le substratum qui diffusent plus ou moins rapi-
dement selon la perméabilité de ce dernier, et dont l’action dépend du contexte tectonique régional (extensif ou
compressif). 89
❷ Effets de site
➢ M. Dietrich (LGIT, Grenoble) a présenté les résultats des explorations géophysiques menées dans la val-
lée de Grenoble avec comme objectif de préciser l’effet de site lié au remplissage alluvial. Cet effet a été
observé lors d’enregistrements de séismes faibles à modérés, et les premières modélisations montrent clairement
le piégeage des ondes dans la vallée alluviale. Une première campagne de profils de sismique-réflexion et de mesu-
res gravimétriques a permis de dégrossir la géométrie du substratum et d’implanter un forage scientifique à Mont-
bonnot, au nord-est de Grenoble, qui a rencontré le substratum à 532 m de profondeur (forage au fond duquel a été
installé un sismographe). Les mesures sismiques en forage, puis de nouvelles campagnes de sismique-réfraction et
de sismique-réflexion, ont permis d’élaborer un modèle géophysique du remplissage sédimentaire fournissant la
répartition des vitesses des ondes longitudinales et transversales, ainsi que le facteur de qualité. La vitesse Vp aug-
mente linéairement avec la profondeur dans le remplissage sédimentaire (valeur moyenne 1 700 m/s, pour plus de
5 000 m/s dans le substratum) et le rapport Vp/Vs reste voisin de 2,3.
➢ L’exposé de S. Gaffet (université de Nice) était consacré à la méthode dite des antennes sismiques et à son
application dans trois sites des Alpes du Sud. À partir des enregistrements d’un événement sismique fournis par
un ensemble de capteurs situés dans un rayon de quelques centaines de mètres, on reconstitue les trains d’ondes
qui arrivent successivement sur le site, et on détermine leur azimut et leur énergie. On met ainsi en évidence des
phénomènes de diffraction ou de réflexion par les structures géologiques majeures, à des échelles de l’ordre de plu-
sieurs dizaines de kilomètres ; l’anisotropie des arrivées d’ondes qui en résulte pourrait alors être prise en compte
dans l’étude des effets de site. Les résultats de ces expérimentations militent en faveur d’une analyse géologique
et sismologique réalisée à une échelle intermédiaire entre celles de l’aléa régional et de l’aléa local.

❸ Phénomènes induits
➢ D. Jongmans (université de Grenoble) a présenté les résultats d’investigations géophysiques sur quelques
grands mouvements de terrain survenus au Kirghizistan où des milliers de mouvements de terrain ont été
déclenchés durant les cent dernières années par trois gros séismes. Deux de ces glissements ont été étudiés en détail,
dans un environnement de granite altéré et fracturé, en utilisant les résultats de profils de sismique-réfraction et de
tomographie électrique, combinés à des observations de terrain (tranchées). Ces données ont permis de préciser la
géométrie du corps glissé et d’établir des modèles géophysiques 2D et 3D du site. Les enregistrements de sismicité
locale, complétés par ceux du bruit de fond (méthode H/V), ont mis en évidence de fortes amplifications aux som-
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mets des collines dans une bande de basses fréquences autour de 1,25 Hz. Ces amplifications, corroborées par une
modélisation numérique, ont probablement fortement contribué au déclenchement des mouvements de terrain.
PP .
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➢ O. Monge (GEOTER) a analysé le phénomène


de liquéfaction à la lumière du retour d’expérience
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de quelques grands séismes contemporains (Tur-


quie en 1999, Bhuj en Inde en 2001 pour les plus
récents). Cette appréhension empirique du phéno-
mène permet d’identifier des critères sismologiques,
géologiques et hydrogéologiques. Les méthodes de
l’ingénieur se basent sur des critères géotechniques
(granulométrie, densité relative, essais in situ comme
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le SPT) qui permettent d’estimer la résistance des sols


à la sollicitation sismique. Il a ensuite analysé les
méthodes d’évaluation du risque, qui comprennent
trois étapes : le sol est-il susceptible de se liquéfier ?
la liquéfaction peut-elle être déclenchée, compte tenu
Ruptures du sol dues à la liquéfaction
de l’aléa sismique ? des dommages peuvent-ils surve-
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(séisme de Bhuj, Inde, 2001).


nir (compte tenu notamment de l’épaisseur et de la
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profondeur de la couche liquéfiable) ? Ces méthodes ont été appliquées récemment dans le cadre de PPR réalisés
dans la vallée de la Durance : même si l’on peut s’attendre à une liquéfaction en certains sites, les alluvions de cette
DES LABORATOIRES DES

rivière ne constituent pas une contrainte forte vis-à-vis de l’aménagement.


➢ Après avoir rappelé les méthodes d’évaluation de la liquéfaction, J.-F. Heitz (ANTEA, Orléans) a décrit
leur application lors de l’étude effectuée sur la ligne nouvelle TGV-Méditerranée, qui traverse à plusieurs
reprises des formations contenant des niveaux sableux d’origine alluviale, lacustre ou marine. Les reconnaissances
effectuées comprennent notamment 186 sondages SPT. À partir d’une redéfinition de l’aléa régional, il a été pos-
sible, en informatisant les données (ce qui permet de faire de nombreux recoupements), de porter un diagnostic
assez précis sur les différentes zones étudiées ; des solutions de substitution de sol ont été proposées dans quelques
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secteurs considérés comme critiques. Le second exemple traité est celui de l’aéroport de Fort-de-France en Mar-
tinique où un diagnostic sur le risque encouru par la piste de 3 000 m a été demandé. À l’aide d’essais à la colonne
résonnante et d’essais triaxiaux cycliques, et de calculs d’amplification locale, on a pu estimer les tassements atten-
90 dus (localement de l’ordre du mètre) et évaluer la longueur de piste restant fonctionnelle, environ 1 800 m, après
un séisme de magnitude 8, ainsi que les travaux à entreprendre pour réduire la vulnérabilité.
❹ Exposés transversaux
➢ A.-M. Duval (CETE-Méditerranée) a présenté une étude de l’aléa sismique réalisée dans le cadre du pro-
jet d’un grand viaduc en zone alpine, pour lequel de nombreuses méthodes d’analyse ont été utilisées. Cet
ouvrage, situé au voisinage de Tende, doit enjamber une faille supposée active ; le déplacement relatif (vertical et
horizontal) entre les deux rives a pu être estimé grâce à des études de tectonique actuelle et de sismicité historique.
De la même façon, et à l’aide de données de sismicité instrumentale assez nombreuses, a été défini le séisme de
référence (qui est différent du tremblement de terre engendrant le mouvement de la faille en surface) qui provoque
les plus fortes accélérations sur le site. L’aléa local a ensuite été déterminé à partir d’études expérimentales mettant
en œuvre des enregistrements sur le site et sur un site de référence (rapports spectraux) et la méthode « H/V bruit
de fond ». L’agression sismique a été exprimée sous forme de spectres, établis pour chaque appui par convolution
du spectre de référence avec les différentes fonctions de transfert.
➢ Ph. Guéguen (LCPC, Grenoble) a montré sur un exemple comment la méthode « H/V bruit de fond », uti-
lisée pour l’évaluation de l’amplification du mouvement sismique et le microzonage, peut aussi être employée
comme méthode de reconnaissance géophysique des terrains de surface. L’intérêt de la méthode est qu’elle est
rapide (15 minutes d’enregistrement par point de mesure) et praticable en zones industrielles ou urbaines. L’ana-
lyse des résultats fournit des informations sur l’épaisseur du recouvrement meuble et sur ses propriétés dynamiques
(célérité des ondes, amortissement). Dans l’exemple présenté, projet routier (route départementale entre Chambéry
et Aix-les-Bains) au sein de formations alluviales et morainiques, elle a permis d’identifier les variations latérales
et les interfaces des différentes formations géologiques. D’autres expérimentations devraient permettre de valider
la méthode et de définir son « créneau » d’application.
Jean-Louis Durville, Jean-Pierre Méneroud

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