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Chapitre 2 : Propriétés mécaniques des matériaux

1 – Introduction

Durant leur utilisation, les matériaux sont la plupart du temps soumis à des forces ou des
charges multiples.
Ex : alliage d’aluminium dans les ailes d’avion, acier utilisé dans la fabrication de moteurs
automobiles…
Pour ces situations, il est important de bien connaître les caractéristiques du matériau et la
conception convenable qui permettront d’éviter toute rupture ou déformation excessive.

La propriété mécanique définit la relation entre la force appliquée et la réponse ou la


déformation du matériau. Les principales propriétés mécaniques sont : la résistance, la dureté,
la ductilité, et la rigidité. Ces propriétés sont déterminées à l’issu d’essais réalisés en laboratoire
en considérant les facteurs suivants :
- La nature de la charge appliquée
- La durée d’application
- Les conditions environnementales
- Et parfois la température de fonctionnement

2 – Contraintes et déformations

Il existe 4 types de contraintes : la traction, la compression, le cisaillement et la torsion.

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c) Traction d) Compression

a) Cisaillement b) Torsion
Figure 1- représentation schématique des essais (a) de traction, (b) de compression, (c) de cisaillement, (d) de
torsion

a) Essais de traction

L’essai de traction est un des essais contrainte-déformation les plus connus. Cet essai consiste à
appliquer une charge décroissante de traction axiale sur une éprouvette bien définie, aboutissant
à sa déformation, puis sa rupture (éprouvette = échantillon de matériau). L’éprouvette standard
est de la forme suivante :

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Figure 2- Eprouvette standard de section circulaire

L’objectif de cet essai est de trouver la variation de la charge (ou contrainte) en fonction de
l’allongement (ou déformation).
- La contrainte est obtenue en normalisant la charge par la surface transversale :

𝐹
σ=𝐴
0

où σ est exprimé en MPa ou en N/m² (1 MPa = 106 Pa = 106 N/m²)


F, la charge instantanée appliquée perpendiculairement sur l’éprouvette en N,
A0, la surface de la coupe transversale avant l’application de la charge en m².

- La déformation ε est obtenue en normalisant l’allongement Δl par la longueur d’origine


de l’éprouvette :
∆𝑙 𝑙𝑖 − 𝑙0
𝜀= =
𝑙0 𝑙0

Où l0 est la longueur initiale avant l’application de la charge


li est la longueur instantanée de l’éprouvette.

NB : la déformation ε n’a pas d’unité mais parfois elle est exprimée en m/m ou in/in.

b) Essais de compression

Cet essai est similaire à l’essai de traction mais il est réalisé avec des forces ou des charges de
compression aboutissant à la contraction de l’éprouvette dans la direction de la force appliquée.

Les mêmes équations sont utilisées pour calculer la contrainte de compression σc et la


déformation.

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Il est convenu de prendre la force de compression comme négative, ce qui implique que la
contrainte σc<0. De même, la déformation ε de compression est nécessairement négative
puisque li < l0 (contraction).

c) Essais de cisaillement et de torsion

La contrainte de cisaillement τ est calculée par l’équation


suivante :

𝐹
𝜏=
𝐴0

Où τ est exprimé en MPa ou en N/m


F, la force appliquée parallèlement aux deux faces
du haut et du bas
A0, la surface de chacune de ces deux faces.

Dans ce cas, la déformation de cisaillement ϒ est définie par :

𝛾 = tan 𝜃

La contrainte de torsion est une forme de contrainte de cisaillement. Elle est due à
l’action de forces de rotation autour d’un axe (Ce sont généralement des essais réalisés
sur des tubes ou des éléments cylindriques).

Elle dépend du moment de rotation T et elle est


exprimée par :
𝑇. 𝑟
𝜏=
𝐽

Où r est le rayon du solide en m


J est le moment d’inertie polaire
La déformation ϒ sera une fonction de φ.

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3 – Déformation élastique : comportement contrainte-déformation

Pour la plupart des métaux soumis à des forces de traction relativement faibles, la relation entre
la contrainte et la déformation est proportionnelle. D’après la loi de Hooke :

𝜎 = 𝐸. 𝜀

Où E est le module de Young ou l’élasticité (en GPa).

Cette relation correspond à la déformation élastique qu’on trouve en général chez les métaux.
Elle peut être représentée sur un diagramme (σ, ε)

Décharge
Contrainte, σ

Pente = Module d’Young E

Charge

Déformation, ε

Figure 3- Diagramme contrainte - déformation - Comportement élastique linéaire dans le cas de charge et de
décharge

Le module de Young représente un indice de résistance à la déformation élastique (quand E


augmente, la résistance augmente).

La déformation élastique est non permanente, c’est-à-dire que la pièce déformée reprend sa
forme originale dès que la charge appliquée est enlevée.

D’autres matériaux comme la fonte grise, le béton et plusieurs polymères se caractérisent par
une relation élastique non linéaire :

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Contrainte, σ
Module tangent en σ2.

Module sécant (entre l’orine et σ1)

Déformation, ε

Figure 4 - Diagramme contrainte - déformation dans le cas d'un comportement élastique non linéaire

Dans ce cas, on utilise le module tangent ou sécant.

Le module tangent est égal à la pente de la tangente à la courbe (σ,ε) en un point bien
déterminé (de contrainte σ2 comme sur la figure ci-dessus) tandis que le module sécant est la
pente de la droite qui relie l’origine et un point choisi sur la courbe ( de contrainte σ1 dans
notre exemple).

Les caractéristiques contraintes-déformations pour des valeurs relativement faibles, sont


presque les mêmes dans les situations de compression et de traction.

Les déformations élastiques se manifestent à l’échelle atomique par des variations de


l’espacement entre les atomes. En conséquence, le module d’élasticité est une mesure de la
résistance à la séparation d’atomes adjacents, ou autrement dit de la force interatomique, qui
dépend principalement du type de liaison existant entre les atomes.

- La contrainte τ et la déformation ϒ de cisaillement sont proportionnelles. On écrit :


𝜏 = 𝐺𝛾
Où G est le module de cisaillement en GPa.

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4- Déformation élastique : propriétés élastiques des matériaux
Dans le cas d’une contrainte de traction imposée sur un échantillon de métal, un allongement
élastique et une déformation apparaissent dans la direction de la contrainte appliquée.

Figure 5 - Cas d'une traction axiale dans la direction de z

Dans le cas d’une traction axiale selon z, l’allongement est observé dans la même direction et
un resserrement aura lieu dans les direction latérales (x et y) qui sont perpendiculaires à la
contrainte appliquée. Ces contractions sont représentées par les déformations de compression
εx et εy.

Si la contrainte est uniaxiale (seulement dans la direction de z) et que le matériau est isotrope,
on aura εx = εy.

On définit alors le coefficient de Poisson ν le rapport entre les déformations latérales et axiales
ϵx ϵy
υ= − =−
ϵz ϵz

NB :

- - Ce rapport est toujours positif (comme il s’agit d’une compression selon x et y, εx et εy


sont négatifs)
1
- Pour les matériaux isotropes : 𝜐 ≈ 4 et 𝜐𝑚𝑎𝑥 ≈ 0.5
- Pour plusieurs métaux et alliages : 0.25 < 𝜐 < 0.35

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- Pour les métaux isotropes on peut écrire : 𝐸 = 2𝐺(1 + 𝜐)
- Pour la plupart des métaux : 𝐺 = 0.4 𝐸

5 – Déformation plastique
Pour la plupart des matériaux métalliques, la déformation élastique persiste jusqu’à une valeur
approximative de 0.005. A partir de ce point, la contrainte ne reste plus proportionnelle à la
déformation ε, mais devient permanente et non récupérable, ce qu’on appelle déformation
plastique.

a) Limite élastique (yielding)

La limite d’élasticité est déterminée pour les métaux par la fin de la relation proportionnelle
entre σ et ε, désignée par le point P sur le diagramme suivant. Ce point est parfois nommé la
limite de proportionnalité.

Dans ce cas la limite d’élasticité est désignée en traçant la ligne de pente E passant par la
déformation 0.002 sur l’axe des ε. La limite élastique associée à la contrainte σy sera
l’intersection de cette droite avec la courbe (σ, ε).
Contrainte, σ

Déformation, ε

Figure 6- Diagramme contrainte-déformation montrant les comportements élastiques et plastiques

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b) Résistance à la traction

Après la limite élastique, la contrainte nécessaire pour continuer la déformation


plastique croît jusqu’à une valeur maximale (point M), puis diminue jusqu’au point de
rupture F : la contrainte mesurée à cet instant est appelée « contrainte de rupture ».

Contrainte
maximale
Contrainte, σ (Stress)

Déformation, ε

Figure 7- Diagramme contrainte-déformation illustrant la déformation plastique jusqu'à la rupture (Point F).

La résistance à la traction est la contrainte maximale atteinte au point M. A partir de ce


point, la déformation aboutit à ce qu’on appelle le phénomène de striction
(rétrécissement) qui précède la rupture du matériau.

c) Ductilité
La ductilité désigne la capacité d’un matériau à se déformer plastiquement sans se
rompre. Elle est déterminée par l’amplitude de la déformation plastique avant la rupture.

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Contrainte
Fragile

Déformation
mav
Figure 8 - Comportement contrainte - déformation d'un matériau fragile et d'un matériau ductile

La ductilité peut être exprimée par le taux d’allongement ou le taux de déformation


plastique à la rupture :

𝑙𝑓 − 𝑙0
𝐸𝐿 = ( ) ∗ 100
𝑙0

Avec , 𝑙𝑓 , la longueur à la rupture


𝑙0 , la longueur d’origine

d) Résilience

La résilience est la capacité d’un matériau à absorber de l’énergie lorsqu’il est déformé
de manière élastique et de récupérer cette énergie après déchargement. On définit le
module de résilience Ur par l’énergie de déformation nécessaire pour atteindre la limite
élastique 𝜎𝑦 , tel que :

𝜀𝑦
𝑈𝑟 = ∫ 𝜎 𝑑𝜀
0
Ur correspond à la surface en dessous de la courbe (𝜎, 𝜀) jusqu’à la limite élastique :

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Figure 9 - Répresentation du module de résilience sur un diagramme contrainte - déformation

D’où :
1
𝑈𝑟 ≈ 𝜎 .𝜀
2 𝑦 𝑦

1 𝜎𝑦 1 𝜎𝑦 ²
𝑈𝑟 = 𝜎𝑦 . ( ) =
2 𝐸 2 𝐸

NB : - L’unité de Ur est le produit de N/m et de m/m, ce qui donne des J/m3. Donc il s’agit
bien d’une quantité d’énergie par unité de volume.
- Les matériaux résilients sont ceux qui ont une limité d’élasticité élevée et un faible
module de Young ; comme par exemple des alliages utilisés dans des applications avec des
ressorts.

e) Ténacité

La ténacité est la capacité du matériau à absorber l’énergie jusqu’à la rupture. Elle correspond
donc à la surface en dessous de la courbe (𝜎,𝜀) jusqu’au point de rupture.

Un matériau de haute ténacité doit présenter de bonnes résistances de traction et de ductilité.


On note que les matériaux ductiles sont plus « tenaces » que les matériaux fragiles (c.f Figure 8 :
comparaison des surfaces ABC et A B’C’ sous les courbes « fragile » et « ductile »)

NB : la ténacité a la même unité que la résilience : énergie par unité de volume.

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6 – Dureté

C’est la mesure de la résistance d’un matériau à la déformation locale plastique.


Plusieurs techniques de mesure de dureté ont été développées durant les dernières années.
Elles consistent à forcer un petit pénétrateur dans la surface du matériau à tester. Un nombre
de dureté peut être ensuite calculé en fonction de la pénétration résultante.

- On appelle HB le nombre de dureté. La résistance à la traction est exprimée en fonction de ce


nombre de dureté :

TS (MPa) = 3.45 HB

(TS signifie « Tensile Strength » = « résistance à la traction »).

- L’essai de dureté de Rockwell est le plus connu et le plus courant pour mesurer la dureté. Le
pénétrateur peut être constitué d’un cône en diamant ou d’une bille en acier trempé polie. Les
charges appliquées sur le pénétrateur peuvent varier de 10 à 150 kg.

- Il existe d’autres types d’essais de dureté comme celui de la dureté de Brinell (le pénétrateur
est une bille en acier et les charges appliquées peuvent varier de 500 à 3000 kg) et les essais de
dureté Knoop et Vickers (pour ces 2 types d’essais, le pénétrateur en diamant a une forme
pyramidale et les charges appliquées sont plus faibles que celles de Rockwell, elles varient de 1
à 1000 g).

7 - Applications - Propriétés Mécaniques

Exercice 1 :

Une pièce en cuivre de longueur initiale 305 mm est soumise à une traction de 276 MPa. Calculer
l’allongement résultant si la déformation est complètement élastique. (Module de Young Ecuivre = 110
GPa)

Solution :
∆𝑙
La déformation est élastique : 𝜎 = 𝜖. 𝐸 et 𝜖 = 𝑙0

𝜎𝑙0 (276 𝑀𝑃𝑎)(305 𝑚𝑚)


D’où : ∆𝑙 = 𝐸
= 110∗103 𝑀𝑃𝑎
= 0.77 𝑚𝑚

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Exercice 2 :

Considérons une tige cylindrique de diamètre 10 mm, soumise à une force de traction. Déterminer la
charge nécessaire afin de produire un changement de diamètre de 2.5*10-3 mm si la déformation est
complètement élastique. ( On donne Module de Young Elaiton= 97 GPa, et coefficient de poisson 𝜈𝑙𝑎𝑖𝑡𝑜𝑛 =
0.34)

Solution :

Lorsque la force est appliquée, l’éprouvette va s’allonger dans la direction z et va subir en même temps
une réduction de diamètre ∆𝑑 de 2.5*10-3 mm dans la direction
x.

- Pour la déformation dans la direction x :

∆𝑑 2.5 ∗ 10−3 𝑚𝑚
𝜖𝑥 = =− = −2.5 ∗ 10−4
𝑑0 10 𝑚𝑚

(Cette déformation est négative car le diamètre est réduit)

- La déformation dans la direction z peut être ainsi


calculée à partir la formule du coefficient de Poisson :

𝜖𝑥 −2.5 ∗ 10−4
𝜖𝑧 = − =− = 7.35 ∗ 10−4
𝜈 0.34

- La contrainte appliquée peut être calculée en utilisant la


loi de Hooke :
𝜎 = 𝜖𝑧 𝐸 = (7.35 ∗ 10−4 )(97 ∗ 103 𝑀𝑃𝑎) = 71.3 𝑀𝑃𝑎

- Finalement, la charge nécessaire est égale à :


2
𝑑0 2 6
𝑁 10 ∗ 10−3 𝑚
𝐹 = 𝜎𝐴0 = 𝜎 ( ) 𝜋 = (71.3 ∗ 10 2 ) ( ) 𝜋 = 5600 𝑁
2 𝑚 2

Exercice 3 : Calcul de la ductilité

Une éprouvette cylindrique métallique de diamètre initial de 12.8 mm et de longueur de 50.8 mm est
tirée en traction jusqu’à la rupture. Le diamètre au point de rupture est égal à 8.13 mm, et la longueur
de l’éprouvette après rupture est égale à 74.1 mm . Calculer la ductilité en termes de réduction de
diamètre et à partir du pourcentage de l’allongement.

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Solution :

La ductilité en termes de réduction de diamètre est :

𝑑0 − 𝑑𝑓 12.8 − 8.13
%𝑅𝐷 = ( ) ∗ 100 = ( ) ∗ 100 = 36.5%
𝑑0 12.8

En termes de pourcentage d’allongement :

𝑙0 − 𝑙𝑓 |50.8 − 74.1|
%𝐸𝐿 = ( ) ∗ 100 = ( ) ∗ 100 = 45.86 %
𝑙0 50.8

Exercice 4 :

D’après le diagramme (𝜎, 𝜖) ci-contre pour une


éprouvette en laiton, déterminer :

a) Le module d’élasticité
b) La limite élastique avec une de déformation
résiduelle de 0.002
c) La charge maximale supportée par une
éprouvette cylindrique de diamètre initial de 12.8
mm.
d) L’allongement d’une éprouvette ayant une
longueur initiale de 250 mm soumise à une
contrainte de traction de 345 MPa
e) Le module de résilience.

Solution :

a) Le module d’élasticité est égal à la pente de la ligne élastique (𝜎, 𝜖) :


∆𝜎 𝜎2 − 𝜎1
𝐸 = 𝑝𝑒𝑛𝑡𝑒 = =
∆𝜖 𝜖2 − 𝜖1

On choisit 2 points sur la région linéaire de la courbe. Comme cette droite passe par l’origine, on peut
considérer celle-ci comme le 1er point, d’où 𝜎1 = 𝜖1 = 0. Pour le 2ème point, prenons
arbitrairement σ2 = 150 𝑀𝑃𝑎 , la déformation trouvée est 𝜖2 = 0.0016 :

(150−0)
𝐸 = 0.0016−0 = 93.8 𝐺𝑃𝑎

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b) La droite pour une déformation résiduelle de 0.002 est construite comme la montre la figure ci-
dessus. La limite élastique sera l’intersection de cette droite avec la courbe (σ, ϵ) qui est
approximativement 250 MPa.

c) La charge maximale supportée par cette éprouvette est représentée par la résistance à la
traction qui, d’après le graphe, est égale à 450 MPa. La valeur de cette charge sera :
2
𝑑0 2 𝑁 12.8 ∗ 10−3 𝑚
𝐹 = 𝜎𝐴0 = 𝜎 ( ) 𝜋 = (450 ∗ 106 2 ) ( ) 𝜋 = 57900 𝑁
2 𝑚 2

d) L’allongement de longueur ∆l est calculé à partir de la déformation correspondante. Pour une


contrainte de 350 MPa, on obtient une déformation de 0.06 (représentée par le point A sur la
courbe). D’où :

∆𝑙 = 𝜖𝑙0 = (0.06) ∗ (250 𝑚𝑚) = 15 𝑚𝑚

e) Le module de résilience Ur est égal à la surface sous la partie linéaire de la courbe (σ, ϵ).

1 1 𝜎𝑦 𝜎𝑦2 (250 ∗ 106 )2


𝑈𝑟 = 𝜎𝑦 𝜖𝑦 = 𝜎𝑦 ( ) = = = 3.33 ∗ 105 𝐽/𝑚3
2 2 𝐸 2𝐸 2 ∗ 93.8 ∗ 109

Exercice 5 :

Un échantillon d’acier a une section rectangulaire de 19mm x 3.2 mm et son comportement à la traction
est décrit par la courbe ci-dessous. Cet échantillon est soumis à une force de traction de 110000 N.

a) Sachant que la déformation élastique maximale pour cet échantillon est de 0.009, déterminer sa
déformation plastique.
b) Sachant que sa longueur initiale est de 610 mm, quelle sera sa longueur finale après que la
charge de 110000 N soit appliquée puis retirée ?

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Solution :

a) - Calcul de la contrainte associée à une charge de 110000 N :

𝐹 110000
𝜎= = = 1809 𝑀𝑃𝑎
𝐴0 (19 × 10 ) × (3.2 × 10−3 )
−3

- Calcul du module de Young : On choisit un point sur la région linéaire et on calcule la pente de la
1000−0
droite : à ε = 0.005, σ = 1000 MPa et 𝐸 = = 200 𝐺𝑃𝑎
0.005−0

- La déformation totale est la somme de la déformation élastique (εe) et plastique (εp). On trouve
graphiquement la déformation associée à σ = 1809 MPa. (On lit sur le graphique, 2000 Mpa 
5.5 cm donc pour 1809 MPa on sera à environ 5 cm soit ε = 0.02 qui correspond à la
déformation totale).
- La déformation plastique εp = ε - εe soit 0.02 – 0.009 = 0.011

∆𝑙
b) 𝜀 = 𝑙0
 ∆𝑙𝑝𝑒𝑟𝑚𝑎𝑛𝑒𝑛𝑡 = 𝜀𝑝 . 𝑙0 = 0.011 × 610 = 6,71 𝑚𝑚
Et la longueur finale 𝑙𝑓 = 610 + 6.71 = 616.7 𝑚𝑚

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8 – Rupture et glissement
La défaillance des matériaux d'ingénierie est un événement indésirable pour plusieurs raisons :

- Les vies humaines mises en danger.


- Les pertes économiques.

Exemples :

La Liberty Bell est devenue célèbre pour sa


malfaçon : fêlure réparée plusieurs fois sans
succès !

(La Liberty Bell = symbole américain. Cloche


qui a retentit en juillet 1776 pour proclamer
l’indépendance des Etats Unis).

L’effondrement du viaduc de la
concorde à Laval au Canada.

 L'acier d'armature d'une partie


cruciale du viaduc, n'a pas été
installé conformément aux plans, ce
qui a favorisé la formation d'un plan
de rupture qui correspond à celui de
l'effondrement.

 le béton utilisé dans le viaduc n'avait


pas les caractéristiques suffisantes
pour résister aux cycles de gel-dégel
en présence de sels fondants.

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Les causes de défaillance et le comportement des matériaux peuvent être connus, la prévention
des défaillances est difficile à garantir mais les causes habituelles sont :

- Le choix des matériaux


- Le traitement incorrect des matériaux.
- La conception inadéquate du composant.
- Le mauvais usage.

a) Rupture

La rupture simple consiste à séparer un corps en deux ou plusieurs pièces en réponse à une
contrainte statique (c'est-à-dire constante ou qui évolue lentement dans le temps) et à des
températures relativement basses par rapport à la température de fusion du matériau.

La contrainte appliquée peut être en traction, en compression, en cisaillement ou en torsion.


Pour les matériaux d'ingénierie, deux modes de rupture sont possibles : ductile et fragile.

i) Rupture ductile

Lors de la rupture à la traction, les matériaux ductiles auront des caractéristiques distinctives aux
niveaux macroscopique et microscopique.

Pour les métaux extrêmement mous, tels que l'or, le plomb à la température ambiante, ainsi que
des polymères et des verres inorganiques à des températures élevées, on pourra observer que

Figure 100 - Profils de rupture macroscopique.


(a) rupture hautement ductile, (b) rupture
modérément ductile après striction

le matériau se rétracte en un point, montrant une réduction de surface allant jusqu’à 100%
(Figure 100-(a))

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Cependant pour la plupart des métaux ductiles, la rupture ne sera précédée que d’une quantité
modérée de striction (Figure 100 (b))

Etapes de rupture

Le processus de rupture se produit en plusieurs étapes (Figure 11).

a- Au début de la striction, de petites cavités, ou micro-vides, se forment à l'intérieur de la


section transversale. (Figure 11(b)).
b- Si la déformation se poursuit, ces micro-vides s’agrandissent, se rejoignent et s’unissent
pour former une fissure elliptique dont le grand axe est perpendiculaire à la direction de
la contrainte. La fissure continue de croître dans une direction parallèle à son axe
principal. (Figure 11(c)).
c- Enfin, la rupture résulte de la propagation rapide d'une fissure autour du périmètre
extérieur du goulot et d'une déformation en cisaillement à un angle voisin de l'axe de
traction - c'est l'angle sous lequel la contrainte de cisaillement est maximale (Figure
11(d)).

Figure 11 : Processus de rupture

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Rupture « Cup and Cone » : l’une des surfaces de contact se présente sous la forme d'une cupule
(= cavité en forme de coupe), l'autre en forme de cône. Dans ce type de rupture la région
intérieure centrale de la surface présente un aspect irrégulier et fibreux, ce qui indique une
déformation plastique. (Figure 12).

Figure 12 : Rupture « Cup and Cone » sur un échantillon d’aluminium

ii) Rupture fragile

La rupture fragile se produit sans déformation préalable et par une propagation rapide de la
fissure. La direction du mouvement de la fissure est presque perpendiculaire à la direction de la
contrainte de traction appliquée et donne une surface de fracture relativement plate (Figure
10(c)). Les matériaux rompus de manière fragile ne présentent aucun signe de déformation
plastique.

La rupture fragile dans les matériaux amorphes, tels que les verres en céramique, donne une
surface brillante et lisse.

Pour la plupart des matériaux cristallins fragiles, la propagation de la fissure correspond à la


rupture répétée des liaisons atomiques le long de plans cristallographiques spécifiques (Figure
13 a) ; un tel processus est appelé clivage. Ce type de fracture est dit être transgranulaire (ou
transcristalline), car les fissures de fracture traversent les grains.

Macroscopiquement, la surface de fracture peut avoir une texture granuleuse ou à facettes


(Figure 14), à la suite de changements d'orientation des plans de clivage en passant d’un grain à

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l’autre. Cette caractéristique de clivage est montrée à un grossissement plus élevé dans la
micrographie de la figure 13 (b).

Figure 13 : (a) Propagation d’une fissure à l’intérieur de grains d’une rupture transgranulaire, (b) surface de
rupture transgranulaire dans de la fonte montrée sur une fractographie électronique à balayage.

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Figure 14 – rupture fragile dans un acier doux*

(*) : un acier doux est un métal à caractère dur et présente un comportement fragile.

Dans certains alliages à caractère fragile, les fissures se propagent le long des joints de grains
(figure 15(a)); cette rupture est appelée intergranulaire. La figure 15(b) représente une
micrographie électronique à balayage de celle-ci.

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Figure 15 : (a) Propagation d’une fissure à la frontière de grains d’une rupture intergranulaire, (b) surface de
rupture intergranulaire sur une fractographie électronique à balayage.

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iii) Essais de rupture

Des techniques d’essai d’impact de rupture ont été établies afin de déterminer les
caractéristiques de rupture des matériaux.

Les essais de Charpy et de Izod sont deux essais réalisés afin de mesurer l'énergie de rupture
(« impact energy » en anglais) qui est autrement dit la ténacité.

Pour ces tests, l’éprouvette a la forme d’une barre de section carrée dans laquelle est usinée une
entaille en V (Figure 13(a))

Figure 16 (a) – éprouvette pour les essais de Charpy et Izod

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Figure 16-(b) – Pendules pour les essais de Charpy et Izod

La charge est appliquée par un coup de marteau à pendule qui se détache d’une position à une
hauteur fixe h.

La principale différence entre les essais de Charpy et d’Izod est dans la disposition de l’éprouvette
placé à la base, comme indiqué dans la figure 16(b). Lorsque le pendule est relâché, il frappe
l’échantillon au niveau de l'entaille et provoque sa rupture.

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Le pendule continue son mouvement, atteignant une hauteur h’ maximale inférieure à h.
L'absorption d'énergie, calculée à partir de la différence entre les deux hauteurs h et h’ est une
mesure de l'énergie d'impact.

La taille et la forme de l'éprouvette, ainsi que la configuration et la profondeur de l'entaille


influencent les résultats du test.

iv) La température de transition ductile-fragile

La ductilité d’un matériau peut varier avec sa température. De nombreux matériaux cristallins
sont fragiles à basse température et deviennent ductiles au-dessus d'une certaine température
(mais certains matériaux restent fragiles jusqu'à la fusion, comme le graphite et les céramiques
et d'autres restent ductiles à basse température comme les aciers inoxydables austénitiques).
Cette température est appelée température de transition fragile-ductile.

Les essais de Charpy et Izod permettent de déterminer si un matériau subit une transition
ductile- fragile avec la variation de sa température : Lorsque la température du matériau
diminue, l’énergie de rupture et le cisaillement à la rupture diminuent également, ce qui implique
que le matériau a tendance à devenir fragile.

Figure 17 : Impact de la temperature sur l’énergie de rupture (courbe A) et le cisaillement à la rupture (courbe B)
pour un acier A283

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Les structures en alliage ayant une transition fragile-ductile doivent être utilisés à des
températures supérieures à leur température de transition pour éviter qu’ils se fragilisent et
qu’ils soient à l’origine de lourdes conséquences.

Exemples :

- Catastrophe durant la seconde guerre mondiale : des bateaux de guerre loin du front se
sont retrouvés coupés en 2 de façon soudaine et précipitée. L’alliage utilisé avait une
ductilité adéquate lors des essais de traction en laboratoire à des températures
ambiantes, ce qui n’est pas le cas à une température de 4°C où des ruptures fragiles se
produisent.
- Catastrophe du Titanic : le navire a été heurté par un iceberg et a coulé « trop vite » à
cause de la fragilisation à basse température des rivets qui reliaient les différentes parties
de la coque.

NB : On remarque que les métaux CFC et HCP de faibles résistances (comme les alliages de cuivre
de d’aluminium) n’ont pas de transition ductile-fragile ainsi que les matériaux à résistances
élevées (comme certains aciers très résistants qui ont un caractère fragile). Ce qui n’est pas le cas
d’acier à faible résistance caractérisés par des structures cristallines CC qui ont une transition
fragile-ductile (voir figure 18).
Matériaux à faible
résistance (CFC et HCP)

Acier à faible résistance


(structure CC)

Matériaux à résistance
élevée

Figure 18 – Les 3 comportements types de matériaux caractérisés par l’énergie à la rupture (impact energy) en
fonction de la température

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b) Glissement (ou fluage)
Les matériaux sont souvent mis en service à des températures élevées et exposés à des
contraintes mécaniques.

Le fluage est normalement un phénomène indésirable et constitue souvent le facteur limitant de


la durée de vie d'une pièce. Il est observé dans tous les types de matériaux. Pour les métaux, il
ne devient important que pour des températures supérieures à environ 0.4 fois la température
de fusion.

Les polymères amorphes comme les plastiques et les caoutchoucs, sont particulièrement
sensibles à la déformation par fluage.

i) Comportement de glissement

Un essai de fluage consiste à soumettre un échantillon à une charge ou à une contrainte


constante tout en maintenant la température constante ; la déformation est mesurée en
fonction du temps écoulé.

Lors de l'application de la charge sur des métaux, il se produit une déformation instantanée,
(figure 19), qui est essentiellement élastique. La courbe de fluage résultante comprend trois
régions, chacune ayant sa propre caractéristique de contrainte-temps.

Figure 19 : Comportement typique des métaux en fluage sous charge constante

Le fluage primaire : appelé transitoire, il survient en premier, caractérisé par un taux de fluage
en diminution constante ; c'est-à-dire que la pente de la courbe diminue avec le temps. Le
matériau connaît une augmentation de la résistance au fluage.

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Le fluage secondaire : appelé aussi fluage à l'état d'équilibre, ici le taux de fluage est constant ;
la courbe devient linéaire. C'est la phase de fluage qui dure le plus longtemps. La vitesse de fluage
reste constante.

Le fluage tertiaire : il existe une accélération du taux de fluage et une défaillance ultime. Cet
échec est souvent appelé rupture et résulte de changements microstructuraux et / ou
métallurgiques. Par exemple, la séparation des joints de grains et la formation de fissures, cavités
et vides internes. De plus, pour les charges de traction, un col peut se former à un moment donné
dans la région de déformation. Tous ces facteurs entraînent une diminution de la section efficace
et une augmentation de la vitesse de déformation.

Le paramètre le plus important d'un essai de fluage est la pente de la partie secondaire de la
courbe de fluage (Figure 19) : on l’appelle souvent le taux de fluage minimal ou stable. C'est le
paramètre de conception technique qui est pris en compte pour les applications à longue durée
de vie.

9 - Propriétés électriques

La conduction électrique d’un matériau dépend de la mobilité des électrons (ou des ions) lorsqu’il
subit un champ électrique extérieur. Cette mobilité dépend de la structure électronique et donc de
la nature des atomes constituant le matériau.

a) Conductivité électrique
La conduction électrique est une propriété d’une grande importance technique. Exemple : transport
de l’énergie électrique sur des grandes distances, le chauffage électrique par résistance.

Un matériau conducteur électrique possède des électrons libres permettant le transport d’un
courant électrique. Lorsqu’un courant électrique d’intensité I traverse un conducteur de résistance
R, on observe aux extrémités du conducteur une différence de potentiel V donnée par la loi d’Ohm:
𝑉 = 𝑅𝐼
où V est en volt (V), R en ohm (Ω) et I en ampère (A).

b) Résistivité électrique

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On définit la résistivité électrique ρ, comme étant la résistance opposée au passage d’un courant
électrique dans le matériau. Pour un élément conducteur ayant une section S et une longueur L, la
résistivité ρ exprimée en Ωm se calcule par :
𝑅𝑆
𝜌=
𝐿

Son inverse est la conductivité électrique σ qui est une mesure de la facilité de passage du courant
électrique dans le matériau.
Le transport du courant électrique à travers un conducteur s’accompagne toujours d’un
dégagement de chaleur (effet Joule). La puissance thermique P qui est alors dégagée est calculée
par:
𝑃 = 𝑉𝐼 = 𝑅𝐼²
où P s’exprime en Watt (1 W = 1 J s-1).
La conductivité et la résistivité électriques des matériaux varient très fortement en fonction de la
nature de leurs liaisons chimiques, de leurs compositions et de la température. (Fig. 20)
A température ambiante, elle varie de 108 Ω-1.m-1 pour un conducteur comme le cuivre
à 10-16 Ω-1.m-1 pour un isolant comme le PTFE (Téflon).

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Conductivité électrique (Ω.m)-1

Figure 20: Tableau comparatif des valeurs de la conductivité électrique intrinsèque σ pour les différentes
classes de matériaux à température ambiante.

Les métaux possèdent une très grande conductivité électrique à température ambiante et celle-ci
augmente lorsque la température diminue.
Exemple : Emploi du cuivre et de l’aluminium comme matériaux pour le transport de l’énergie
électrique
Table 1: Résistivité et conductivité selon la classe de matériau

Matériau ρ (Ω⋅m) σ ( Ω-1⋅m-1)

plastique 1020 10-20

verre 1017 10-17

eau distillée 109 10-9

métaux 10-8 à 10-5 105 à 108

Les céramiques représentent le groupe de matériaux qui a la plus grande variation de conductivité
électrique. Ils peuvent être classés en trois groupes : conducteurs, semi-conducteurs et isolants.

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Certains matériaux possèdent une conductivité électrique intermédiaire (~10–2 a 104 Ω–1m–1) entre
celle des métaux et celle des isolants; ces matériaux sont appelés semi-conducteurs. Les semi-
conducteurs les plus courants (Si, Ge) sont des matériaux a liaisons covalentes.
La conductivité électrique intrinsèque de ces semi-conducteurs non dopés est de l’ordre de 10–2 à
1 Ω–1m–1. Celle-ci est très sensible à la présence d’impuretés. Parmi les matériaux céramiques
isolants, on distingue un grand nombre de composés à liaison ionique, covalente ou covalente
polaire comme la silice amorphe, le quartz, le mica (phyllo silicate) et le diamant qui est caractérisé
par une conductivité électrique environ 1021 fois plus faible que celle du graphite.

Les polymères sont dans leur grande majorité des isolants électriques. Ainsi, on connait l’emploi
du polyéthylène (PE) comme isolant électrique pour les câbles à haute (200 kV) et basse tensions.

Du point de vue de leur structure électronique, on ne distingue que deux classes de matériaux : les
conducteurs et les isolants.
- Les conducteurs (métalliques surtout) sont des matériaux dont la dernière bande occupée
est incomplète.
- Dans les isolants et les semi-conducteurs, au contraire, tous les niveaux énergétiques des
bandes de valence sont occupés par des électrons.

A zéro degré Kelvin, sous l’action d’un champ électrique modéré et en l’absence de toute autre
excitation extérieure comme la lumière par exemple, on observerait qu’un déplacement
électronique (courant) se produit chez les conducteurs, ce qui n’est pas le cas des isolants et des
semi-conducteurs.
Si on compare la variation de la conductivité électrique dans les métaux et les semi-conducteurs
en fonction de la température, on observe que :
- Chez les métaux purs à très basse température (T < 10 K), la conductivité ne varie
pratiquement pas avec T. A plus haute température, elle diminue fortement avec T.
- Dans le cas des semi-conducteurs, la conductivité, qui est nulle à basse température
(résistivité infinie), augmente avec T dans certains domaines de températures. Leur
conductivité évolue donc de manière opposée à celle des métaux. En effet, dans les métaux,

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le nombre d’électrons mobiles ne varie pas avec la température ; lorsque la température
augmente, la mobilité des électrons décroît ce qui réduit la conductivité.
- Comme le montre la figure 21, la conductivité électrique est directement proportionnelle
au nombre d’électrons mobiles présents dans les matériaux.

Figure 21: Représentation schématique de la variation de la conductivité électrique (σ) en fonction de la


densité d’électrons mobiles.

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10) Propriétés thermiques des matériaux

La connaissance des propriétés thermiques des matériaux permet de modéliser les transferts
thermiques dans des systèmes complexes et de prédire leurs comportements thermiques. (ex :
dispositifs d’isolation thermique pour limiter les pertes d’énergie).

Les transferts thermiques ont lieu dès lors qu’il y a présence d’un écart de température (T), entre
deux zones dans un corps ou entre le corps et son environnement (le milieu ambiant). Cet écart de
température génère alors un échange de chaleur afin d’atteindre l’équilibre thermique du système
global. (Ces échanges thermiques peuvent être ou non accompagnés de changement de phase
(solide, liquide, gaz)).

a) Capacité calorifique

La capacité calorifique représente la quantité de chaleur nécessaire pour produire une élévation
de température de 1°C d’un corps :

∆𝑄
𝐶=
∆𝑇

Où ΔQ est la quantité d’énergie (en J) requise pour varier la température de ΔT. La capacité
calorifique C est exprimée en J/ K.

Dans la pratique, et pour définir une propriété du matériau indépendante de sa masse (m), on utilise
la capacité thermique massique c ou la chaleur spécifique qui s’exprime en J.K–1.kg–1 :

C
c 
m

b) La dilatation thermique

Lorsqu'un matériau solide subi une variation de température ses dimensions varient
proportionnellement à la variation de température ΔT:

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∆𝑙
= 𝛼𝑙 . ∆𝑇
𝑙0

Où αl est le coefficient de dilatation thermique linéaire exprimé en °C-1, l0, la longueur initiale
du corps, Δl la variation de sa longueur, et ΔT la variation de sa température.

Les variations de température affectent toutes les dimensions du corps ce qui induit également une
variation du volume :
∆𝑉
= 𝛼𝑣 . ∆𝑇
𝑉0
Où αv est le coefficient de dilatation thermique volumique exprimé en °C-1, V0, le volume initial
du corps et ΔV la variation du volume.
NB : Pour de nombreux matériaux αv est anisotropique, c’est-à-dire qu’il n’est pas le même dans
toutes les directions.
Dans le cas où la dilatation thermique est isotropique, 𝛼𝑣 = 3𝛼𝑙 .

c) Conductivité thermique

La conduction thermique est le phénomène par lequel la chaleur est transportée dans un même
milieu d’une région à haute température vers une autre à basse température. La propriété qui
caractérise la capacité d'un matériau à transmettre la chaleur est la conductivité thermique.
Le flux q exprimé en W. m–2, et la différence de température dT sont liés par la relation suivante
(Loi de Fourier):
𝑑𝑇
𝑞 = −𝜆
𝑑𝑥

Le coefficient de proportionnalité reliant le flux thermique q et le gradient de température est le


coefficient de conductivité thermique λ (W. m–1. K–1). Le signe négatif dans l’expression
indique que la chaleur est transportée du chaud vers le froid.

NB : Les atomes d’un cristal ne sont pas fixes. En effet ils sont constamment en oscillation à des
fréquences très faibles. Ces oscillations sont transmises dans tout le réseau à travers les liaisons
interatomiques. On appelle ce phénomène vibration cristalline. Elle permet la diffusion

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d’électrons libres lors de la conduction électrique et le transport d’énergie durant la conduction
thermique.

Position des atomes au repos

Position des atomes déplacés à cause de la vibration

Les conductivités thermiques sont élevées pour les métaux relativement purs dus au grand
nombre d'électrons libres, mais aussi à l'efficacité avec laquelle ces électrons transportent de
l'énergie thermique. La conductivité des métaux peut varier de 20 à 400 W/ :mK.
En revanche, les céramiques et les polymères sont de mauvais conducteurs thermiques car les
concentrations en électrons libres sont faibles :
- Pour les céramiques, la conductivité varie entre 2 et 50 W/mK pour des températures ambiantes
(Si T augmente, elle a tendance à diminuer). λ diminue aussi avec la porosité des céramiques, en
effet les céramiques poreux sont utilisés comme isolants thermiques (la conduction de chaleur
étant inefficace dans l’air).
- Pour les polymères, λ est de l’ordre de 0.3 W/mK. L’importance de la conduction dans ces
matériaux dépend du taux de cristallinité : si le polymère est amorphe, il ne sera pas un bon
conducteur (la cristallinité permet de mieux transmettre la vibration cristalline). Ces matériaux
sont souvent employés comme isolants. Ex : styrofoam ou polystyrène expansé: polystèrene où
on a introduit de l’air pour augmenter la porosité afin d’améliorer les qualités isolantes.

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Table 2 : Propriétés thermiques pour une variété de matériaux

11) Applications propriétés thermiques


NB : Pour les propriétés des matériaux des exercices suivants, se servir du tableau ci-dessus. (La
conductivité est notée k en W/mK)

Exercice 1 :

A quelle température un échantillon de laiton de 4.5 kg sera élevé si initialement il est à 25 °C


et qu’il reçoit une quantité de chaleur de 68,5 KJ. (Laiton = Brass )

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Solution :
𝑄 𝑄 𝑄 68500
𝐶 = ∆𝑇 d’où : ∆𝑇 = 𝐶 = 𝑚 𝑐 = 4.5 ×375 = 40.6 °𝐶
𝑝

∆𝑇 = 𝑇𝑓 − 𝑇𝑖 , soit 𝑇𝑓 = 𝑇𝑖 + ∆𝑇 = 25 + 40.6 = 65.6°𝐶

Exercice 2 :

Estimer l’énergie nécessaire pour élever la température de 20°C à 150 °C de 5 kg d’un


échantillon de cuivre (= Copper), un échantillon d’aluminium et d’un échantillon de
polypropylène.

Solution :

𝑄 = 𝑚 𝑐𝑝 ∆𝑇

𝑄𝑎𝑙𝑢𝑚𝑖𝑛𝑖𝑢𝑚 = 5 × 900 × (150 − 20) = 585 𝑘𝐽

𝑄𝑐𝑢𝑖𝑣𝑟𝑒 = 5 × 386 × (150 − 20) = 251 𝑘𝐽

𝑄Polypropylène = 5 × 1925 × (150 − 20) = 1251 𝑘𝐽

Rq : Le propylène a besoin d’une plus grande quantité de chaleur pour augmenter sa


température.

Exercice 3 :

Un fil de cuivre de 15 m de long subi une variation de température de 40 à -9°C. Quelle sera la
variation de sa longueur.

Solution :
∆𝑙
= α ∆T soit ∆l = α ∆T 𝑙0
𝑙0

∆l = (17 × 10−6 ) × (−9 − 40) × 15 = −0.0125 𝑚 = −12.5 𝑚𝑚

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Exercice 4 :

a) Déterminer le flux de chaleur à travers une feuille de laiton de 7.5 mm d’épaisseur si la


température de ses faces est respectivement de 150°C et 50°C.

b) Quelle sont les pertes de chaleur par heure si la surface de la feuille de laiton est de 0.5 m² ?
c) Quelles seraient les pertes par heure si on utilisait du verre de chaux sodée à la place du
laiton ? (Verre chaux sodée = Soda Lime Glass)
d) Déterminer les pertes de chaleur par heure pour la feuille de laiton si on double son
épaisseur.

Solution :
𝑑𝑇 Δ𝑇 (150−50)
a) 𝑞 = |−𝜆 𝑑𝑥 | = 𝜆 = 120 7.5 ×10−3 = 1600 𝑘𝑊/𝑚²
𝑒

b) 𝑄 = 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 × 𝑞 × 3600 = 0.5 × 1600 × 3600 = 2.88 × 106 𝑘𝐽/ℎ


Δ𝑇 (150−50)
c) 𝑞 = 𝜆 = 1.7 × 7.5 ×10−3 = 227 𝑘𝑊/𝑚² soit 𝑄 = 0.5 × 227 × 3600 =
𝑒

0.409 × 106 𝑘𝐽/ℎ


Δ𝑇 q1 𝑄1 2.88 ×106
d) 𝑞2 = 𝜆 2𝑒 = et 𝑄2 = = = 1.44 × 106 𝑘𝐽/ℎ
2 2 2

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