La loi sur la responsabilité environnementale du 1er août 2008 à réécrit l’article L414-4 du code de
l’environnement qui prévoit un régime d’évaluation des incidences des projets, en application de
l’article 6 de la directive Habitats. La mise en œuvre de ce texte est liée à la parution de deux décrets.
• Décret n°2010-365 du 09 avril 2010 relatif à l’évaluation des incidences Natura 2000 : Décret
fixant la procédure d’évaluation dans les sites Natura 2000 et fixant la liste nationale des
activités soumises à un régime d’autorisation, d’approbation ou de déclaration.
Il établit la liste nationale précisant les documents de planification, les programmes ou projets ainsi
que les manifestations ou interventions qui relèvent d’un régime administratif d’autorisation,
d’approbation ou déclaration au titre d’une législation ou d’une réglementation distincte de Natura
2000, devant faire l’objet d’une évaluation environnementale (ICPE, IOTA, urbanisme…). Il précise
également le contenu des dossiers d’évaluation applicables à ces documents, projets, programmes,
manifestations ou intervention.
• Décret fixant la liste des activités non soumises à un régime juridique particulier
Ce décret va prendre en compte des activités qui aujourd’hui sont totalement libres mais qui peuvent
néanmoins porter atteinte aux objectifs de conservation des sites Natura 2000. Il a pour objet de
définir une liste nationale de référence où les préfets viendront choisir les items appropriés pour
établir des listes locales d’activités qui seront dès lors soumises à évaluation des incidences via
l’institution d’un nouveau régime de déclaration. Contrairement aux autorisations et déclarations,
seule la liste locale assujettit une activité à évaluation, la liste nationale ne constituant qu’un simple
listing sans effet juridique. L’absence d’adoption d’une liste locale par le préfet prive donc dévaluation,
des projets non soumis à autorisation ou déclaration.
Ce décret entrainera la création d’une sous-section 6 composée des articles R414-27 et R414-28.
Décret n°2010-367 du 13 avril 2010 modifiant la nomenclature des installations classées et ouvrant
certaines rubriques au régime de l’enregistrement :
1530 : Papiers, cartons ou matériaux combustibles analogues, y compris les produits finis conditionnés
(dépôt de), à l’exception des établissements recevant du public.
2663 : Pneumatiques et produits dont 50% au moins de la masse totale unitaire est composée de
polymères (matières plastiques, caoutchoucs, élastomères, résines et adhésifs synthétiques) (stockage
de)
Création du régime d’Enregistrement pour les rubriques 1510, 1530, 2662 et 2663.
1511 : Entrepôts frigorifiques, à l’exception des dépôts utilisés au stockage de catégories de matières,
produits ou substances relevant, par ailleurs de la présente nomenclature
1532 : Bois sec ou matériaux combustibles analogues, y compris les produits finis conditionnés (dépôt
de), à l’exception des établissements recevant du public.
1435 : Stations-service : installations, ouvertes ou non au public, où les carburants sont transférés de
réservoirs de stockage fixes dans les réservoirs de carburant de véhicules à moteur, de bateaux ou
d’aéronefs.
Décret n°210-368 du 13/04/2010 portant diverses dispositions relatives aux installations classées pour
la protection de l’environnement et fixant la procédure d’enregistrement applicable à certaines de ces
installations.
Ce décret modifie le code de l’environnement et fixe la procédure d’enregistrement. Sont ainsi ajoutés
les articles R512-46-1 à R512-46-30 dans lesquels les points suivants sont abordés :
• La demande d’enregistrement,
Ce décret vise les rubriques relatives aux déchets. Les déchets sont désormais gérés en fonction de
leur dangerosité et non plus en fonction de leur origine. Les régimes administratifs sont maintenant
définis en fonction du potentiel de danger des déchets et des risques générés par les procédés de
traitement mis en œuvre. Le classement établi en fonction de la provenance du déchet est ainsi
abandonné.
Ce décret entraîne la suppression de dix rubriques (95, 98 bis, 128, 129, 167, 245, 286, 322, 329 et
2799), la modification de trois (2515, 2516 et 2517) et la création de quinze nouvelles rubriques.
Déchets dangereux
Les installations de traitement des déchets dangereux ou de déchets contenant des substances
dangereuses deviennent des installations Seveso. Tant les installations de transit, regroupement ou tri
que de traitement, thermique ou non, de ces déchets ou substances sont classées AS dès lors que la
quantité de substances ou préparations dangereuses susceptible d'être présente dans l'installation est
supérieure ou égale aux seuils AS des rubriques d'emploi ou de stockage de ces substances ou
préparations.
Les activités de tri, de transit et de regroupement des rubriques 2516 et 2517 sont étendues aux
déchets inertes non dangereux. De même, concernant les traitements autres que thermique (broyage,
concassage, etc.), le champ de la rubrique 2515 est étendu aux déchets inertes non dangereux. En
matière de stockage, il est distingué le régime des ICPE de celui relevant de l'article L. 541-30-1 du
Code de l'environnement, qui impose une autorisation préfectorale, mais selon une procédure
assouplie au regard de ce qui est imposé aux installations classées. En d'autres termes, les
installations de stockage des déchets non dangereux inertes sortent du champ des ICPE.
Pour les déchets non dangereux non inertes, des régimes déclaratifs sont introduits pour les métaux,
le papier/carton, les plastiques, le caoutchouc, les textiles, le verre et le bois. Un régime administratif
d'autorisation est introduit pour le traitement thermique par incinération (rubrique 2770-2).
Une circulaire d'application est attendue, qui viendra expliciter le champ de chacune des rubriques de
la nomenclature ainsi modifiées.
La rubrique de la nomenclature ICPE modifiée est la 2910 : Combustion à l'exclusion des installations
visées par les rubriques 167C et 322 B4.
Les installations soumises à la rubrique 2910-A-2 qui n’étaient anciennement soumises qu’à
déclaration sont à présent soumises à déclaration avec contrôle périodique prévu par l’article L512-11
du code de l’environnement.
- Arrêté du 19 novembre 2009 relatif aux prescriptions générales applicables aux installations
soumises à déclaration sous la rubrique 1136 (emploi et stockage d’ammoniac)
3- REACH
A sept mois de l'échéance de la première phase d'enregistrement de REACH, l'Agence européenne des
produits chimiques a revu ses prévisions à la baisse. 4.415 substances devraient être enregistrées au
30 novembre, contre 9.200 initialement prévues.
4- Etude de dangers
- Circulaire du 4 mars 2010 relative aux études de dangers remises en application de l’article
L.551-2 du Code de l’Environnement.
Une circulaire à caractère technique vient compléter cet arrêté. Elle apporte des précisions sur :
• La nature de l’entité chargée de réaliser les études de dangers ainsi que sur le périmètre des
infrastructures concernées ;
Révision de la Directive sur les émissions industrielles : Le parlement allonge les délais de mise aux
normes
Ce nouveau texte révisera et regroupera 7 directives qui couvrent des activités similaires et
notamment la directive relative à la prévention et à la réduction intégrées de la pollution (dite IPPC). Il
vise à encourager l’application des MTD. Cette nouvelle directive établit des valeurs limites d’émission
plus strictes pour certain secteur notamment les Grandes Installations de Combustion (GIC). Ainsi, le
délai de mise en conformité accordé aux GIC (par exemple aux centrales électrique à
combustibles fossiles) est repoussé à mi 2019 (la commission européenne proposait une date limite
de fin 2016 et les états membres 2020).
De plus, les installations de combustion auront la possibilité de demander d’être exemptées des
nouvelles règles plus strictes jusqu’à la fin 2020 si elles exercent leurs activités pour une durée maxi
de 12 500 heures entre 2016 et cette date.