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Proposition de corrigé

La délinquance, notamment celle des mineurs, est un problème auquel les maires sont
régulièrement confrontés. Aussi, la loi leur confère un pouvoir de police qu’ils ne peuvent
exercer que sur le périmètre du territoire de leur commune. Pour autant, les édiles ne
disposent pas d’une autonomie totale : l’action des élus relève principalement d’un travail
de partenariat et de coordination avec l’ensemble des acteurs qui interviennent sur ce
domaine (police, justice, services sociaux, etc.). Outre les dispositions formelles qui
encadrent l’intervention des maires, ces derniers peuvent utiliser différents moyens pour
agir selon deux axes privilégiés : la prévention et la répression.

I. Les pouvoirs du maire en matière de lutte contre la délinquance


1. Les pouvoirs formels du maire
En vertu de l’article 3 du Projet de la loi de finance 2017 (PLF), le maire doit veiller à
assurer le bon ordre, la sûreté et la sécurité dans sa commune. Ces missions prennent dès
lors des formes variées. Elles s’appliquent à tout ce qui relève de la circulation, de la
salubrité publique (nettoiement, enlèvement des encombrants, etc.) et de la protection des
personnes. De plus, un maire doit être en mesure d’intervenir contre des agissements qui
peuvent nuire à la tranquillité des résidents comme les rixes ou les troubles de voisinage. Il
doit, par ailleurs, prendre les précautions nécessaires lors de grands rassemblements,
prévenir des risques liés à la pollution ou encore anticiper ceux qui peuvent être engendrés
par des catastrophes naturelles. Enfin, il lui revient de prendre des mesures contre des
personnes atteintes de troubles mentaux et dont le comportement est susceptible de
heurter la morale publique. À cette polyvalence qui relève principalement de la sécurité
publique s’ajoute une autre mission centrale. En effet, conformément aux articles L132-1
et L132-4 du code de la sécurité intérieur, le maire concourt à la prévention de la
délinquance, c’est-à-dire qu’il anime et coordonne les actions menées dans ce domaine sur
le territoire de sa commune. Les possibilités d’intervention des maires sont anciennes. Elles
datent du début des années 1980 avec la création, en 1983, des conseils communaux de
prévention de la délinquance (CCPD) ou, pour les zones plus difficiles, la participation des
maires aux groupes de traitement local de la délinquance (GTLD). Pour autant et quels que
soient les champs d’intervention considérés, l’action des édiles est soumise à certains
principes et contrôles qui ne les autorisent pas à agir en toute autonomie.

2. L’encadrement de l’action du maire


En matière de droit de police, le maire est toujours placé sous le contrôle administratif
du représentant de l’État, en l’occurrence le préfet. Ce dernier peut effectivement décider
unilatéralement de prendre des mesures portant sur le maintien de la salubrité, de la sûreté
et de la tranquillité publique sur une commune, soit quand l’intervention s’impose sur
plusieurs communes, soit en cas d’urgence, soit encore quand un maire n’a pas donné suite
à une mise en demeure de la part de l’autorité administrative. S’agissant plus précisément
des questions relevant de la délinquance, le maire est tenu, s’il a connaissance d’un crime ou
d’un délit, d’avertir immédiatement le procureur de la République. De même, depuis la loi
du 5 mars 2007, ce dernier informe le maire des décisions de justice concernant les
infractions relatives aux troubles à l’ordre public. Toutefois, le maire doit en faire la
demande, ce qui suppose qu’il soit informé des infractions ayant eu lieu sur son territoire.
Cette transmission d’informations a été renforcée par le législateur avec la loi du 5 mars
2007. En effet, les forces de l’ordre doivent systématiquement prévenir le maire des faits
commis. De même, les édiles peuvent avoir accès aux données sociales concernant des
familles dont la situation se dégrade voire à des informations portant sur l’assiduité scolaire.
Cependant ces droits sont dans la réalité peu utilisés dans la mesure où ils heurtent le secret
professionnel des travailleurs sociaux.
Donc, si l’évolution législative accorde au maire un pouvoir de plus en plus important en
matière de gestion de la délinquance, son action reste relativement encadrée, de sorte qu’il
s’agit moins d’un transfert de pouvoir des autorités étatiques vers l’autorité municipale que
d’un renforcement des interventions concertées et partagées entre les différents
partenaires, même si un maire peut légalement procéder verbalement à des rappels à
l’ordre. Enfin, dans certaines circonstances, lorsque la compétence est transférée à un
établissement public de coopération intercommunale (EPCI), l’animation et la coordination
des politiques de prévention reviennent au président de l’EPCI. D’un point de vue pratique,
le premier magistrat d’une commune dispose de plusieurs moyens pour lutter contre la
délinquance.
II. Les moyens pratiques à disposition du maire
1. Les moyens de prévention :
Les conseils communaux de prévention de la délinquance (CCPD), qui ont changé
d’appellation en 2002 pour devenir les conseils locaux de sécurité et de prévention de la
délinquance (CLSPD), sont obligatoires depuis 2007 dans les communes de plus de
10 000 habitants et dans les villes situées en zone urbaine sensible. Étant avant tout un lieu
confidentiel d’échange d’informations, leurs actions s’inscrivent dans une politique définie
par le préfet à l’échelle départementale et se déclinent au niveau municipal sous la forme
d’un contrat local de sécurité (CLS). En 2007, le gouvernement a souhaité compléter le
dispositif existant avec la création d’un conseil pour les droits et devoirs des familles (CDDF)
et par un renforcement du suivi individualisé des mineurs en difficulté. La loi du 14 mars
2011 (LOPPSI 2) a rendu les CDDF obligatoires dans les communes de plus de 50 000
habitants, alors qu’ils étaient auparavant facultatifs. Pratiquement, le CDDF est présidé par
le maire. Ce conseil mobilise tous les partenaires concernés par l’action sociale et la
prévention de la délinquance. Ses missions principales consistent à rappeler aux parents
leurs droits et devoirs envers leurs enfants et si nécessaire de proposer un suivi individualisé
susceptible d’accompagner la fonction éducative parentale. Si la famille refuse, le maire peut
saisir le président du conseil général qui pourra, le cas échéant, mettre en place un contrat
de responsabilité parentale. Le maire peut également saisir le juge des enfants. Au-delà de
ce travail à caractère préventif, les municipalités disposent d’autres moyens à dimension
plus répressive.
2.Les moyens de répression :
En vertu de l’article L2212-5 du CGCT, les agents de police municipale assurent
l’exécution des arrêtés de police pris par le maire. Ils peuvent dresser des contraventions
pour toutes les infractions constatées. En plus des infractions routières, les agents de police
municipale interviennent sur des questions relevant du tapage ou du bruit, de la divagation
d’animaux, des dégradations, etc. D’ailleurs, leur pouvoir répressif augmente dans la mesure
où ils doivent désormais rendre compte de tous crimes, délits ou contraventions auprès des
forces de l’ordre. Dans ce cas, le juge ne peut écarter leur demande. De plus, toute
interpellation d’un individu par un policier municipal entraîne une garde à vue. En revanche,
les agents ne peuvent pas procéder à des contrôles et des vérifications d’identité. Ils sont en
effet placés au plus bas dans la hiérarchie policière dans la mesure où, en tant qu’agents de
police judiciaire adjoints, leurs marges de manœuvre dans la recherche des causes des
infractions sont très limitées, même si depuis la LOPPSI 2 ils disposent d’un droit d’accès aux
images de vidéosurveillance des immeubles. Cette nouvelle possibilité accordée aux policiers
municipaux s’inscrit dans la logique de cette réforme qui cherche à favoriser l’implantation
de caméras. Généralement, la principale difficulté qui s’oppose à une mairie souhaitant
déployer un dispositif de vidéoprotection porte sur le respect de la vie privée par les images
captées. Si les caméras sont interdites dans les espaces privés, elles sont autorisées, pour
répondre à un impératif de préservation de l’ordre public, sur la voie publique et dans les
établissements ouverts au public. Le flou juridique qui entoure ces notions laisse finalement
une assez grande amplitude dans le choix des emplacements même si ceux-ci sont soumis à
autorisation préfectorale. C’est peut-être cette relative souplesse mais aussi les
financements accordés par l’État (30 millions d’euros en 2011) qui expliquent que les maires
équipent de plus en plus leur commune alors que l’efficacité de ces dispositifs est remise en
cause par des études.
Bien qu’il existe un ensemble de dispositifs susceptibles d’aider les maires dans leurs
interventions en matière de délinquance, il reste que, dans certains lieux, les difficultés sont
telles que les responsables municipaux sont tenus d’utiliser des moyens plus radicaux. Ainsi,
le Conseil d’État, dans une ordonnance de référé du 27 juillet 2001, confirme que dans des
situations très spécifiques, les maires peuvent interdire par arrêté la circulation des plus
jeunes la nuit.

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