Introduction
La mesure d'angle de contact rend compte de l'aptitude d'un liquide à s'étaler sur une surface
par mouillabilité. La méthode consiste à mesurer l'angle de la tangente du profil d'une goutte
déposée sur le substrat, avec la surface du substrat. Elle permet de mesurer l'énergie de
surface du liquide ou du solide.
La mesure de l'angle de contact permet d'accéder à l'énergie libre d'une surface. Elle permet
aussi la discrimination de la nature polaire ou apolaire des interactions à l'interface liquide-
solide. On peut ainsi déduire le caractère hydrophile ou hydrophobe d'une surface.
Principe
Lorsqu’une goutte de liquide est déposée sur une surface solide plane, l'angle entre la tangente
à la goutte au point de contact et la surface solide est appelé angle de contact (θ).
La forme d'une goutte à la surface d'un solide est régit par 3 paramètres :
- La tension interfaciale solide-liquide γSL
- La tension interfaciale solide-vapeur γSV (γS)
- La tension interfaciale liquide-vapeur γLV (γL)
Ces trois grandeurs sont reliées par l'équation de Young :
− γ SV + γ SL + γ LV cos θ = 0
Seules γLV et θ sont mesurables, par conséquent il est nécessaire d'avoir des relations
supplémentaires pour estimer les inconnues γSL et l'énergie de surface γSV. Plusieurs modèles
ont été développés pour déterminer ces inconnues.
Modèle de Neumann :
Dans ce modèle on ne distingue pas les différentes composantes de l'énergie de surface et on
n'essaie pas non plus de les relier aux propriétés physico-chimiques du matériau. L'équation
reliant les composantes à l'angle de contact s'écrit :
(0.015γ S − 2) γ S γ L + γ L
cos θγ SL =
(
γ L 0.015 γ S γ L − 1 )
L'utilisation de cette équation doit être limitée à des systèmes qui ne sont pas trop polaires et
aux valeurs obtenues avec un même liquide.
γ L (1 + cos θ) = 2 γ Sd γ dL + 2 γ Sp γ pL
Dans ce modèle on a besoin de deux liquides différents pour obtenir l'énergie de surface.
Toutefois une approximation est faite sur le terme non dispersif en considérant qu'il est la
moyenne géométrique de γSnd et de γLnd. Cette approximation ne permet pas de rendre compte
du comportement des polymères polaires en milieu aqueux.
(
γ L (1 + cos θ) = 2 γ Sd γ dL + γ S+ γ L− + γ L+ γ S− )
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En déposant une goutte de 3 liquides différents dont les composantes dispersives et
polaires sont connues, on peut obtenir l'énergie de surface du solide.
Liquides γL (mJ/m2) γLd (mJ/m2) γLp (mJ/m2) γLp+ (mJ/m2) γLp- (mJ/m2)
Eau 72.8 21.8 51 25.5 25.5
Glycérol 64.0 34.0 30.0 3.92 57.4
Formamide 58 39 19 2.28 39.6
Ethylène Glycol 48.0 29 19 1.92 47
a-Bromonaphtalène 44.4 44.4 ≈0 0 0
Diiodométhane 50.8 50.8 0 0 0
Cis-décaline 32.2 32.2 ≈0 0 0
Appareillage
En pratique, une goutte de liquide, en général de l’eau ultra-pure, est déposée à l’aide d’une
seringue sur la surface de l’échantillon à analyser.
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La mesure de l'angle se fait à partir d'images capturées par un PC via une caméra. Le logiciel
WINGOUTTE permet de numériser le contour de la goutte par traitement des images. Il
détermine ensuite l'angle de contact grâce à des méthodes d’interpolation. Le logiciel
WINGOUTTE utilise les méthodes d’interpolation par polynôme ou par arcs de cercles pour
déterminer l’angle de contact. A l'issue des mesures, le logiciel WINCALC calcule les
différentes composantes associées aux modèles de GOOD VAN OSS et OWENS WENDT
pour les mesures utilisant deux à trois liquides différents.
Un système motorisé permet de faire des mesures d’angles à l’avancée et au retrait de la
goutte, l’aiguille de la seringue étant alors maintenue dans la goutte. Une enceinte en
plexiglas permet d’isoler le système goutte – échantillon de l’air et des contaminations
extérieures.
Afin d’effectuer des mesures d’angle de contact entre une goutte d’air et un solide,
nous disposons d’un porte-échantillon inversé, adapté au positionnement de l’échantillon dans
un liquide, la surface à déterminer étant tournée vers le bas. Dans ce cas, nous utilisons une
seringue à aiguille recourbée adaptée à la dépose d’une goutte d’air.