SAIGON
CATALOGUE GÉNÉRAL
DES COLLECTIONS
comprenant des Notices descriptives et explicatives,
accompagnées de 31 Illustrations
PAR
Louis MALLERET
Conservateur du Musée
Membre correspondant de l'École
Française d'Extrême-Orient
TOME 1
ARTS DE LA FAMILLE INDIENNE
HANOI
IMPRIMERIE D'EXTRÊME-ORIENT
1937
MUSÉE BLANCHARD DE LA BROSSE
SAIGON
CATALOGUE GÉNÉRAL
DES COLLECTIONS
comprenant des Notices descriptives et explicatives,
accompagnées de 31 Illustrations
PAR
Louis MALLERET
Conservateur du Musée
Membre correspondant de l'École
Française d'Extrême-Orient
TOME I
HANOI
IMPRIMERIE D'EXTRÊME-ORIENT
1937
INTRODUCTION
INTRODUCTION
:
1929, M. Louis Finot, alors Directeur de l'Ecole Française d'Ex-
trême-Orient, déclarait « Quelques personnes
de sens pratique
demanderont peut-être quelle sera l'utilité de ce Musée. Nous répon-
:
dons qu'elle sera triple scientifique, éducative, touristique (1) ». C'est
à cette triple destination que répond le présent catalogue. Aux
hommes de science et aux érudits, il apportera des informations que
nous avons voulues aussi rigoureuses et aussi complètes que possible.
Aux dilettantes et aux simples curieux, il offrira un aperçu de l'ico-
nographie du Cambodge ou du Campa, dans ses rapports avec le
brahmanisme et le buddhisme, ou encore l'explication des allusions,
des allégories et des symboles qui, dans les arts d'inspiration chinoise,
déconcertent et rebutent trop souvent les esprits. Au public étranger
et aux touristes, il ouvrira enfin une perspective sur les civilisations
de l'Indochine et les influences chinoises ou indiennes qu'elles se sont
assimilées, sans perdre pour autant leur caractère original.
Nous avons divisé cet ouvrage en deux volumes correspondant
au double visage de l'Indochine, aux deux groupes principaux entre
lesquels s'établit le classement des objets, enfin aux deux ailes du
bâtiment dont le plan général est en rapport avec la conception qui
a présidé à l'aménagement des collections. Le premier volume est
consacré plus spécialement aux arts de la famille indienne, le second
aux arts de la famille chinoise. Nous avons réservé pour les éditions
ultérieures, les deux sections de numismatique et de préhistoire. La
première qui comprend environ 3.200 pièces de monnaie de la
Chine et de l'Annam, provient dans sa presque totalité de l'ancienne
collection Planus et n'a pu faire encore l'objet d'un classement défi-
nitif. La seconde a été formée par des prélèvements effectués dans
divers gisements de la Cochinchine et du Cambodge, mais les docu-
ments qui la composent, confondus au cours des déménagements
de l'ancien Musée de la Société des Etudes Indochinoises ou même
depuis leur entrée dans le Musée actuel, ne présentent plus aucune
garantie scientifique et la collection devra être entièrement reconstituée.
La présentation des objets dans les salles ou dans les vitrines
étant appelée à subir d'importantes modifications, tant en raison de
l'accroissement des collections que de l'exiguité de l'espace disponible,
L. M.
ABRÉVIATIONS
:
Monuments, par M. Henri Parmentier. Hanoi. 1928. — Complétées
pour les inscriptions par l'ouvrage suivant Inscriptions du Cambodge
par M. G. Cœdès. Hanoi. 1937. (Textes et documents sur l'Indo-
chine, III).
SEI. — Société des Études Indochinoises.
RAA. — Revue des Arts Asiatiques. Paris.
HISTORIQUE
du Musée de Saigon
HISTORIQUE DU MUSÉE DE SAIGON
Jean BOUCHOT ;
chinois. « Le Docteur J. CARDI allait plus loin, écrivait en 1929, M.
il émit le vœu que fût affecté à cette institution
nouvelle l'ancienpalais de Justice qui se trouvait être alors sur
:
Le problème se posa dès lors de déterminer le sort des pièces
réunies dans le Musée de la rue Pellerin « Les collections chinoises
et ethnographiques, écrivait en 1921, M. Louis FINOT, pouvaient
assurément se transporter, sinon sans risques, au moins sans de
:
grandes difficultés. Les inscriptions étaient déjà moins faciles à
déplacer mais la nécessité de les étudier à loisir commandait de ne pas
les tenir éloignées de l'École. Quant aux pierres sculptées qui avaient
déjà reçu plus d'une blessure pendant leur transport à Saigon, elles
ne pouvaient refaire le voyage en sens inverse sans courir de nouveaux
et graves dangers. D'ailleurs, si les sculptures khmères et chames
n'étaient point dépaysées dans une ville située sur le sol ancien du
Cambodge et à la frontière du Champa, il était contraire à toute logi-
que de les exiler au Tonkin, dans un milieu où la civilisation indienne
n'avait jamais pénétré. Ce problème fut résolu grâce à la bienveillance
du Gouverneur Général, qui permit à l'École de conserver l'usage de
son immeuble à Saigon, tout en ayant son siège principal à Hanoi» (i).
Mais cette solution ne pouvait offrir qu'un avantage provisoire
et plus que jamais, la nécessité apparaissait de fonder en Cochinchine,
un Musée de la Colonie. C'est alors que se manifesta une initiative
du Général DE BEYLIÉ, Commandant la 3e brigade des Troupes de
l'Indochine. On connaît l'étendue des services que cet esprit cultivé
avait rendus à l'archéologie indienne. Avant de terminer tragiquement
ses jours en 1910, dans les rapides de la région de Luang-Prabang,
le Général avait témoigné en plus d'une circonstance, de l'intérêt
passionné qu'il portait à l'étude des anciennes civilisations de l'Indo-
chine. La cause du Musée de Saigon n'eut pas de plus dévoué
défenseur que lui. « Il existe à Saigon, écrivait-il en 1904, deux
musées d'art khmer et cham, l'un simplement composé de moulages (2),
dans deux salles du Musée de la Société des Études Indochinoises,
rue Lagrandière, n° 16, l'autre comprenant uniquement des sculptures
ou statues originales réunies par les soins de l'École Française d'Ex-
trême-Orient, rue Pellerin, n° 140, dans un immeuble provisoire loué
par le Gouvernement. Espérons que bientôt le Musée définitif voté
en principe cette année par le Conseil Colonial de la Cochinchine et
dont l'avant-projet a été établi par le service des Travaux Publics
verra le jour (3) ».
Dès le 25 janvier 1904, le Général DE BEYLIÉ était en effet
intervenu auprès du Maire de Saigon et c'était lui, en fait, qui avait
été à l'origine de toutes les démarches dont on trouve l'écho en 1904,
dans les procès-verbaux des assemblées délibérantes de la Colonie.
Dans une lettre datée du 27 janvier et lue à la séance du Conseil
:
Municipal du 23 mars, il proposait largement son concours « Monsieur
MASPERO s'offre à faire le classement des pierres qui seraient en-
voyées au nouveau musée et de mon côté, je m'occuperai sur ses
indications de donner des séries de moulages exécutés à mes frais au
(1)BE,XXI,19.
(2) Ces moulages avaient été donnés en totalité à la Société des Études Indo-
chinoises, en 1904, par le Général de BEYLIÉ. En fait, il y avait aussi dans ce
Musée un certain nombre de pièces originales envoyées de Tourane en 1898.
(3) Note sur l'histoire de l'art hindou en Indochine et sur les deux musées ar-
chéologiques de Saigon. BSEI. 1904, n° 1, p. 75.
Cambodge et dans la province d'Angkor, dans le but de constituer
des spécimens décoratifs par époque. Ce sera un enseignement pré-
cieux qui ne se trouvera qu'à Saigon (1) ».
Cette généreuse entreprise ne devait pas rencontrer au Conseil
Municipal l'accueil empressé qu'elle eût du normalement susciter.
Néanmoins, le 15 mars de la même année, le Gouverneur Général
PAUL BEAU reprenant le projet de création d'un Musée cochinchinois,
attirait l'attention du Lieutenant-Gouverneur sur l'opportunité de
sauvegarder les richesses archéologiques de l'Indochine et de réunir
une collection de documents d'art dans la grande cité du Sud « La
ville de Saigon, écrivait-il, située à la limite des deux grands États
:
hindous de l'Indochine, est un centre tout désigné pour en recueillir
et en conserver les antiquités (2) ». En même temps, le Gouverneur
Général suggérait que la Ville et la Colonie fussent appelées à con-
courir aux frais de construction et d'entretien du Musée, avec « une
part correspondante dans la gestion de l'établissement et la garantie
que les collections ne seraient pas déplacées contre leur avis (3) ».
Évoquée en août devant le Conseil Colonial (4), puis à nouveau en
décembre devant le Conseil Municipal, cette proposition ne donna
lieu qu'à des discussions sans lendemain. L'une après l'autre les deux
assemblées se dérobèrent au moment de consentir des crédits, et
l'indifférence s'appesantit une seconde fois sur l'institution officielle
d'un musée à Saigon.
Les diverses tentatives qui s'étaient manifestées en 904 avaient
eu d'abord pour fin, de donner un asile aux collections archéologiques
de l'École Française d'Extrême-Orient, demeurées en dépôt à Saigon,
en attendant que fût fixée leur destination définitive. Celles-ci avaient
été entreposées d'abord à la Gendarmerie, puis au Musée de la
Société des Études Indochinoises. La majeure partie d'entre elles
finit par émigrer à Phnom-Penh où, par un arrêté du 17 août 1905,
le Résident Supérieur du Cambodge venait d'instituer la section des
Antiquités khmères du Musée de l'Indochine, première forme du
Musée Albert Sarraut. Si la difficulté se trouvait résolue au regard
(1) A. BAUDRIT. loc. cit. BSEI. 1935, n° 1-2-3, 2e vol. pp. 45-46. Séance du
23 mars 1904.
(2) A. BAUDRIT, BSEI, 1935, vol. 2. Lettre du 15 mars 1904. Séance
du 14 décembre 1904. p. 48.
(3) Ibid. p. 49.
(4) J. BOUCHOT. BSEI. 1929, n° 2, p. 98.
des collections khmères de l'École Française d'Extrême-Orient, elle
ne l'était nullement en ce qui touchait la Cochinchine où seul, allait
subsister dans des conditions précaires, le Musée de la Société des
Études Indochinoises. Dès 1899, la question s'était posée
pour cette
association d'envisager la construction d'un immeuble afin d'abriter
ses collections. Le 16 janvier, son Président demandait au Conseil
Municipal « la concession gratuite d'un terrain situé dans le Jardin
de la ville, à l'angle des rues Taberd et de Thuan-kiêu. pour y
construire un local dans lequel elle réunirait la Bibliothèque, la salle
d'Études et le Musée qu'avec une active persévérance elle s'efforce
de créer à Saigon (1)». Dans sa séance du 31 mars, l'assemblée admit 4
•
v
ART CAM
ART CAM
CARACTÈRES GÉNÉRAUX
1. — IMAGES DE DIVINITÉS
:
Grès. — Ronde bosse. — H 0 m.71.
Provenance inconnue — Selon M. Henri Parmentier, il aurait été établi
qu'il proviendrait de Câm-lê. Anciennement déposé à la succursale de Tourane
de la Banque de l'Indochine, puis conservé dans la propriété de M. Gravelle
aux environs de cette ville. Versé au Musée en 1931 par le dépôt archéologique
de Tourane, sous la cote 3.
Le dieu, à deux bras, est assis à l'indienne. Vêtement à plis
amples, passant entre les jambes, et large ceinture d'étoffe plissée
nouée en avant. Œil frontal et cordon brahmanique où l'on reconnaît
le corps et la tête d'un serpent, signe et attribut que Ganeça tient
de son père Çiva. Tête adossée à une sorte de nimbe et coiffée d'un
mukuta à étages dont le sommet manque. Anneaux de bras à plaque
fleuronnée. Filets en relief autour du cou et sous les seins qui pour-
raient être des plis de chair ou l'indication d'une parure. Les bras
et la jambe gauche sont brisés.
La trompe est dirigée à gauche, comme à l'ordinaire. Son ex-
trémité est cassée et reposait sans doute, comme d'habitude, sur une
petite écuelle. Rituellement, Ganeça est représenté avec une seule
défense, celle de gauche, la droite ayant été brisée dans une aventure
mythologique. Il semble ici, que la défense de gauche soit sculptée
comme étant cassée, ce qui serait une anomalie. Les trois yeux sont
creux et les vides peuvent avoir été incrustés autrefois de pierres
précieuses. L'extrémité des oreilles repose sur le haut des épaules. La
main droite qui subsiste seule, tient un objet long et indéfinissa-
ble d'où retombent des feuilles et qui pourrait être un fruit. Selon
:
M. Henri Parmentier, cet attribut ne se rencontrerait que dans quel-
ques cas exceptionnels dans la pièce qui nous occupe, à Mi-son édifice
E5 et dans un tympan de Mï-son Fi. — Le culte de Ganeça paraît
avoir été assez répandu au Campa, surtout dans la première période.
Le dieu avait un temple à Nhatrang (tour N. O.) et deux sanctuaires
à Mi so-n.
Bibl. — Parmentier, IC. I, 335-H, II, 417 et n. 3, 587 et fig. 120. -
Sur la représentation de Ganeça au Campa, cf., IC. II, 415-417. Pour tout ce
qui concerne ce dieu, cf. Alice Getty. Ganesa. Oxford. 1936.
:
Grès. — Haut relief.
Provenance
-:
H 0 m. 64.
Terrasse supérieure du monument principal de Trà-kiêu
(Quâng-nam). Fouilles de M. J.-Y. Claeys (1926-1927). — Versée au Musée
en 1928, par le dépôt archéologique de Tourane sous la cote 210.
La déesse est assise à l'indienne et tient deux lotus, dans ses
mains posées sur ses genoux. Taille mince et poitrine opulente. Lobes
des oreilles ornés d'anneaux enroulés en spirale. Vêtement, dont
un pan plissé retombe de la ceinture, en avant. Diadème orné de
feuilles lancéolées et hautchignon en ogive. Triple collier, doubles
bracelets et anneaux de bras à plaque fleuronnée. Plis de beauté au
cou. Visage aux traits empâtés, esquissant un léger sourire. Arcades
sourcilières relevées et yeux en amande, largement ouverts. Tympan
Époque:
de petit fronton.
VIIe-VIIIe s.
Bibl. — J.-Y. Claeys. BE. XXVII, 474. — Sur les images vishnouites au
Campa, cf. Parmentier. IC. II, 421-427.
:
Provenance :
Grès bleuté. — Haut-relief. — H 0 m. 53. — Fonds S. E. I.
Trà-kiêu ? (Quàng-nam). — Anciennement au Jardin de
Tourane, où la pièce a figuré de toute certitude, ainsi que l'établit une photo-
graphie de l'ancien «Parc des Kiams», datée d'avril 1892, que nous a fait
parvenir Mme Simoni-Lemire, fille de Charles Lemire, pour les archives de la
S. E. I. Versée en 1898, à l'ancien Musée de la S. E. I. (Parmentier. IC. I, 304.)
Epoque :
redressée en avant.
VIIe-VIIIe s. ?
hanche ;
passé dans la ceinture. La main antérieure droite repose à plat sur la
la gauche, levée à hauteur de poitrine, serre entre la paume,
le médius et l'annulaire, un objet qui paraît être un anneau ou un
Epoque :
très allongés. Nez court et moustache.
VIIe-VIIIe s.
Bibl. — Ch. Lemire. Les Arts et les cultes anciens et modernes de l'Indo-
chine. Paris, 1901, fig. p. 18; L'Ecole Française d'Extrême-Orient à Hanoi.
Amiens, 1909. fig. p. 5.
428 et pl. CLXXVII-I.
-- Parmentier, IC. I, 263, fig. 50; IC. II, 330, 336,
Malleret, BSEI, 1936, 4e trim. p. 78, pl. XIV, B.
Provenance: Trà-kiêu ?
:
Grès. — Haut-relief. — H 0 m. 42, Long : 1 m. 68. — Fonds S. E. I.
2° — APSARAS D'ACCENT
:
Grès. — Ronde bosse. — H 0"76.
? -
Provenance. — Trà-kiêu (Quàng-nam). Versée au Musée en 1931, par
le dépôt archéologique de Tourane, sous la cote 174.
Figure féminine, coiffée d'un mukuta à deux étages de feuilles
lancéolées, tenant un lotus dans ses mains réunies sur sa poitrine.
Collier double. Anneau à plaque fleuronnée au bras gauche. Cette
pièce, de même que toutes celles qui portent ici la même qualifica-
tion, ornait généralement dans les édifices, une des arêtes intérieures
de la corniche, sur le pilastre d'angle, où elle produisait un curieux
effet de silhouette. « Avec leurs mains jointes présentant des fleurs,
elles répondent à une intention d'adoration continue». (Parmentier
IC, II, 284).
Epoque: VIIe-VIIIe s.
Bibl. — Parmentier. IC. II, 148-149.
:
Grès. — Ronde bosse. — H om67.
Provenance inconnue. — Probablement l'une des « dix apsaras d'acrotère»
trouvées par M. Jean Bouchot au Gouvernement de la Cochinchine en 1928.
Pièce d'accent analogue à la précédente, mais en moins bon
état de conservation. Mukuta à trois étages. Pas de bijoux.
Epoque : VIIe-VIIIe s.
Bibl.—BE.XXVIII, 611.
:
Grès. — Ronde bosse. — H offi46.
Provenance inconnue. — Probablement l'une des « dix apsaras d'acrotère»
qui se trouvaient avant 1928, au Gouvernement de la Cochinchine.
Pièce d'accent analogue aux précédentes et qui semble inachevée.
Bibl. — BE. XXVIII, 611.
:
Grès. — Ronde bosse — H offi59.
Provenance inconnue. — Probablement l'une des «dix apsaras d'acrotère»
qui se trouvaient avant 1928, au Gouvernement de la Cochinchine.
Pièce d'accent, assez bien conservée. Mukuta à trois étages-
Lobes des oreilles ornés d'anneaux en spirale. Double collier. Brace-
lets et anneaux de bras à plaque fleuronnée.
Bibl. — BE. XVIII, 611.
:
Grès. — Ronde bosse. — H 0m59.
Provenance inconnue. — Probablement l'une des «dix apsaras d'acrotère »
qui se trouvaient avant 1928, au Gouvernement de la Cochinchine.
Pièce d'accent analogue aux précédentes.
Bibl. — BE. XXVIII, 611.
17- —APSARAS (C. 11,7)
:
Grès. — Ronde bosse. — H 0m43. — Fonds S. E. I.
Provenance inconnue. — Désignée contre toute vraisemblance, dans une
liste des pièces de l'ancien Musée de la S. E. I. comme provenant de Tây-ninh,
province qui a pu être un lieu de passage et non un point d'origine.
Pièce d'accent analogue aux précédentes.
:
Provenance:
Grès. — Haut-relief. — H Offi76.
Terrasse supérieure du monument principal de Trà-kiêu
(Quâng-nam). Fouilles de M. J. Y. Claeys (1926-1927). — Versé au Musée en
1928, par le dépôt archéologique de Tourane, sous la cote C. 46.
Métope ornée d'un personnage debout sur le pied gauche, la
jambe droite relevée et repliée très haut, dans une attitude de danse.
Vêtement court, croisé sur la cuisse gauche, avec faisceau de plis du
même côté, long pan antérieur retenu par une ceinture et longue
pièce flottante fixée dans le dos. Les deux bras agitent des écharpes.
Celui de droite est levé au-dessus de la tête, celui de gauche,
étendu en travers du corps, la main en supination, présente cette
flexion en dehors que l'on retrouve de nos jours, dans certains mou-
vements de bras des danseuses du Cambodge. Diadème. Lobes des
oreilles ornés d'un enroulement d'anneaux en spirale, fréquent dans
l'art cam.
Epoque :VIIe-VIIIe s.
Bibl. — Claeys. BE. XXVII, 468-479, XXVIII, 578-593. Sur les figures
de danseurs agitant des écharpes dans la statuaire came, cf Parmentier. IC.
II, 357.
:
Grès. — Haut-relief. — H 0m73.
Même provenance que le précédent. Versé au Musée en 1028, dans les
mêmes conditions, sous la.cote P. 6 ou 343.
Métope. Symétrique du précédent. Même attitude de danse.
Vêtement croisé sur la cuisse droite. Anneaux de bras avec plaque
fleuronnée.
Epoque :
VIIe-VIIIe s.
Bibl. — Claeys. BE. XXVII, 468-479 ; XXVIII, 578-593. — Parmentier
IC. II, 357.
:
Grès. — Haut-relief. — H Om33. — Fonds S. E. I.
Provenance inconnue. — Versé à l'ancien Musée de la S. E. I., à une date
indéterminée, par M. Balencie, ancien administrateur des Services Civils.
Petit personnage volant, la jambe gauche repliée sous le corps,
la droite relevée en arrière, le talon au niveau de l'épaule. Mains
jointes sur la poitrine, tenant une fleur. Mukuta à trois étages. Vête-
ment court. Ceinture à la taille. Vêtement à long pan antérieur et
motif d'étoffe plissée sur la cuisse droite. Métope.
Epoque : VIIe-VIIIe s. ?
: :
Grès. — Haut-relief. — H 0m28.
Provenance Trà-kiêu (Quàng-nam). — Versée au Musée en 1931, par le
dépôt archéologique de Tourane, sous la cote C. 39.
Sommet de fronton ou tête de statue dans une fausse-porte, le
long tenon ayant servi, dans ce dernier cas, à bloquer la pièce dans
une maçonnerie en briques. Visage d'un vigoureux relief, aux yeux
saillants, au nez épais et court, froncé à sa base. Des crocs et de
longues dents débordent de la lèvre supérieure. Coiffure formée d'un
rang de feuilles lancéolées qui pouvait être le premier étage d'un
Epoque:
mukuta. Lourds pendants d'oreilles en rosaces.
VIIe-VIIIe s.
Provenance:
Grès. — Bas-relief. — H: om 3 3.
Thap-mâm (Binh-dinh). — Fouilles de M. J. Y. Claeys (1934).
Versé au Musée, en août 1936, par le dépôt archéologique de Tourane, sous la
cote 35.
Ascète assis à l'indienne, les mains jointes sur la poitrine. Il
est coiffé d'un bonnet cylindrique, orné à sa base d'une rangée de
perles et porte, avec une moustache, une longue barbiche. Vêtement
court avec pan arrondi, en forme de devantier. Collier de grains
minuscules.
Epoque : XIIIe s.?
Bibl. — BE. XXXIV, 755-759. — Sur les figures d'ascètes dans l'art cam,
cf. Parmentier. IC. II, 284-285 et 359. — BE. XXXVI, 596.
:
Provenance :
Grès. — Bas-relief. — H 0m60.
Thap-mâm (Binh-dinh). Fouilles de M. J. Y. Claeys (1934).
Versé au Musée, en août 1936, par le dépôt archéologique de Tourane, sous la
cote 272.
Dans une niche en ogive, un ascète d'exécution assez fruste est
assis à l'indienne, les mains jointes sur la poitrine. Haut chignon
(jata) à mèches retombantes, de part et d'autre de la tête. Moustache
et barbiche. Ceinture d'étoffe plissée et vêtement court à pan arrondi.
?
Epoque
-
:
Applique de base ou tympan de petit fronton
XIIIe s.
-
Bibl. BE. XXXIV, 755-759. Parmentier. IC. II, 284-285 et 359. —
BE. XXXVI, 596.
50 — REPRÉSENTATIONS ANIMALES
Éléphants
Epoque:
paraît être un vase à eau (Cf. Finot. BE. II, 18 et n. 4).
VIIe-VIIIe s.
Bibl. — J. Y. Claeys. BE. XXVII, 474. — Sur la représentation de l'élé-
phant dans l'art cam, cf. Parmentier. IC. II, 264-268.
: :
Grès. — Haut-relief. — H 0m54. Fonds S. E. I.
Provenance Trà-kiêu ? (Quàng-nam). —Anciennement au jardin de Tou-
rane où son passage est attesté par une photographie provenant des papiers de
Ch. Lemire. — Versé en 1898, à l'ancien Musée de la S. E. I.
Métope, où l'animal est représenté dans le même style natura-
Epoque:
liste que les deux précédents.
VIIe-VIIIe s.
Bibl. — Parmentier. IC. I, 574 B, pl. CLXXIV-L. — AA. IV. pl. IX,
n° 37,3. — Malleret. BSEI., 1936, 4e trim. pl. XVII.
Lions
36.—LION DEBOUT (C. 21,1)
:
Grès. — Haut-relief. — H om76.
Provenance: Terrasse supérieure du monument principal de Trà-kiêu
(Quàng-nam). Fouilles de M. J. Y. Claeys (1926-1927). — Versé au Musée en
1928, par le dépôt archéologique de Tourane, sous la cote B. 47.
Lion dressé, dans l'attitude de l'attaque, représenté de trois-
quarts, la jambe gauche reevée et fléchie, l'autre tendue. Métope.
:
Epoque VIIe-VIIIe s.
Bibl. — BE. XXVII, 472 et XXVIII, 578. — Sur la représentation du
lion dans l'art cam, cf. Parmentier. IC.,II, 254-265.
37. —LION DEBOUT (C. 21,2)
Grès. — Haut-relief. — H: 0m70.
Même provenance que le précédent. — Versé au Musée en 1928, par le
dépôt archéologique de Tourane, sous la cote B. 35.
Sujet symétrique du précédent, mais en meilleur état de conser-
vation. Tête d'un vigoureux relief, aux « yeux cornus», et à crinière
hérissée, traitée de manière conventionnelle. Colliers stylisés ornant
la poitrine. Indication d'un vêtement aux bras et sur les jambes.
Pieds aux doigts munis de griffes avec ongle opposé, en arrière. Le
corps est traité en lignes simples et robustes, toute l'intensité de
l'expression de menace étant concentrée dans le visage. Métope.
Signalons à propos des figures de lions cams, une opinion de
M. J. Y. Clatys, selon laquelle ces images ont pu représenter des
acteurs, supposition fondée à la fois sur le vêtement que portent la
plupart des lions et sur l'aspect d'un masque de théâtre que le
Epoque:
sculpteur a donné à leur physionomie.
VIIe-VIIIe s.
Bibl. — BE. XXVII, 472 et XXVIII, 578.
Epoque:
dication d'une toison. Métope.
VIIe-VIIIe s.
Bibl. — Parmentier. IC. I, 574 C.
Epoque :
redressés en volutes. Poitrine ornée d'un triple collier. Métope.
VIIe-VIIIe s.
Epoque :
crocs puissants.
VIIe-VIIIe s.
Epoque :
rinceaux. Angle de soubassement ou d'étage.
XIIIe s.
Bibl. — J. Y. Claeys. BE. XXXIV, 755-759 et 748.
Epoque:
ments d'une interprétation proprement cam.
XIIIe s.
Bibl. — J. Y. Claeys. BE. XXXIV, 755-759 et 748.
Epoque :
crocs. La pièce était maintenue dans l'édifice, par un énorme tenon.
VIIe-VIIIe s.
Bibl. — Claeys. BE. XXVIII, 578 pl. XXII, A. - Sur le garuda et le
nâga dans l'art cam, cf. Parmentier. IC. II, 272-275.
Makara
Provenance:
Grès. — Haut-relief. — H: Om54.
Terrasse supérieure du monument principal de Trà-kiêu
(Quâng-nam). — Versé au Musée en 1928, par le dépôt archéologique de
Tourane, sous la cote 120.
Le personnage, les bras élevés au-dessus de sa tête, est repré-
senté issant par un effort vigoureux, de la gueule du monstre appelé
makara. La personnalité du râksasa est donnée par les dents et les crocs
qui dépassent de sa lèvre supérieure. Coiffure mutilée au décor
indistinct. Disques d'oreilles en rosaces. Vêtement court à pan
antérieur passé dans la ceinture et chute d'étoffe plissée en triangle,
correspondant à la fermeture du vêtement sur le côté gauche. Le
monstre est armé de crocs puissants et de dents. Il porte une trompe
relevée en volute, selon la représentation habituelle de cet animal au
Campa, dans la sculpture de la première époque. Partie terminale
d'arc de fronton ?
:
Epoque VIIe-VIIIe s.
Bibl. — Claeys. BE. XXVII, 468-479 ; XXVIII, 578-593. — Sur le
makara dans l'art cam, cf. Parmentier. IC. II, 270-272.
6° — SCULPTURE ARCHITECTURALE
Parties de frises ou de tympans
:
Grès. — Haut-relief. — H: offi39. — Long: offi85.
Provenance Trà-kiêu (Quàng-nam). — Anciennement au jardin de Tou-
rane, où son passage est attesté par une photographie provenant des papiers de
Charles Lemire. — Versé en 1898, à l'ancien Musée de la S. E. I.
Motif caractéristique du décor d'entablement des tours-sanc-
tuaires du Campa, où il se rencontre sous la corniche, sur les piliers
et les piédroits. « Ce motif très spécial, qui semble le rappel lointain
d'un décor réel suspendu à l'astragale d'un chapiteau, autour du fût
qui le supporte, se retrouve à cette place même dans de vieux
édifices hindous, où il semble d'ailleurs le souvenir d'arts encore
plus anciens» (Parmentier. IC. II, 122-123). Ce thème décoratif a suivi
une évolution assez nette de la première à la seconde période de l'art
cam, où il s'est compliqué, comme c'est le cas ici, de figures animales.
Les guirlandes s'échappent de têtes de lions de face, aux
«yeux cornus» dont la gueule est armée de dents et de crocs. Dans
les anses des guirlandes, se voient des animaux de profil. Celui du
centre qui subsiste seul à peu près au complet, pourrait être un
gajasimha, si l'on s'en rapporte à une mutilation du muffle qui semble
indiquer le point d'attache d'une trompe. Le panache de la queue
redressée est traité en fleuron.
Seconde période.
Bibl. — Parmentier. IC. I, 307 L et IC. II, 122-124.—Malleret. BSEI,
1936, 4e trim. p. 78, pl. XIII.
49. — PARTIE DE QUART DE ROND (C. 31,2)
Grès. — Bas-relief. — :
H :
offi39. — Long 0m8o.
Provenance: Thap-mâm (Binh-dinh). Fouilles de M. J. Y. Claeys (1934).
Versé au Musée en 1934, par le dépôt archéologique de Tourane, sous la cote 344.
Partie inférieure ou supérieure de soubassement, orné de lotus
à feuilles multiples et d'étamines, caractéristiques de l'art de Thàp-
mâm.
Epoque: XIIIe s.
Bibl. — BE. XXXIV, 748 et 755-759. — Sur l'évolution du lotus, comme
élément décoratif, dans l'art cam, cf. Parmentier. IC. II, 243-247.
:
Grès. — Haut-relief. —
Provenance
H: Offi36. — Long 0m88. :
Thap-mâm (Binh-dinh). Trouvée et versée au Musée dans
les mêmes conditions que la précédente, sous la cote 227.
Toreintermédiaire situé dans les soubassements d'édifices ou
les piédestaux, entre deux doucines ou deux quarts de rond, dont la
pièce précédente fournit un exemple intéressant. Entre deux rangs
de pétales de lotus formant bordure, on discerne ici, un alignement
de masses hémisphériques portant une saillie centrale. Certains ont
voulu y voir des perles, d'autres des boutons de lotus. L'interpréta-
tion qui paraît la plus vraisemblable, est d'y reconnaître des seins de
femme. Ce motif est parfois serti d'un ornement circulaire à sa base,
ce qui a laissé croire à des perles. D'autres exemplaires indiquent
nettement la forme d'un sein jeune avec mamelon légèrement dé-
centré vers le haut, ce qui est le cas pour quelques-uns des motifs
Epoque:
représentés ici.
XIIIe s.
Bibl. — BE. XXXIV, 748 et 755-759. — Parmentier. IC. II, 78-79 et 246.
:
Provenance :
Grès. — Haut-relief. — H Om96. — Fonds S. E. I.
Phong-lê (Quàng-nam) — 9 kms environ à l'O. de Tourane.
Versées en 1901, à l'ancien Musée de la S. E. I.
Ces deux pièces, fort belles, nous fournissent un exemple
remarquable de ces motifs d'accent auxquels s'attachait la prédilection
des architectes cam qui, soit en élevant les temples, quand ils le pou-
vaient sur des mamelons, soit en soulignant les angles des édifices,
cherchaient invariablement à produire un effet de sihouette. Ces pièces
ornaient les angles extérieurs de la corn che, tandis que les figures
d'apsaras, réparties dans le Musée en divers points de la salle, dé-
coraient l'arête intérieure de la corniche, sur le pilastre d'angle, (cf. IC.
II, fig. 25).
Bibl. — Parmentier.BE. I, 253 et 255, fig. 43. IC. I, 324 et pl.
CXLVII, A. — Sur le rôle et l'emplacement des pièces d'accent dans les édifices
cams, cf. Parmentier. IC. II, 146-154.
Pièces diverses
: :
Grès. — Haut-relief. — H 0m52. — Long 0m88.
Provenance: Trà-kièu (Quàng-nam). Fouilles de M. J. Y. Claeys (1926-
1927). — Verse au Musée en 1931, par le dépôt archéologique de Tourane,
sous la cote C.39
Cette pièce, malheureusement incomplète et mutilée dans sa
partie supérieure, dut être l'un des blocs qui, au nombre de 16, croit-
on, composaient le piédestal abrité par la grande tour de Trà-kiêu.
L'architecture du piédestal se reconnaît ici, au profil de base d'un
des pilastres qui présente un double décrochement. Deux lions dans
une attitude d'attaque, debout sur des lotus et la gueule menaçante,
encadrent le relief central. En avant de la doucine inférieure et au
milieu, une tête de lion aux yeux «cornus », à la mâchoire puissante
armée de dents et de crocs, se transforme des deux côtés en deux
têtes de makara, crachant chacune une biche dont on n'aperçoit que
la tête, le poitrail et les membres antérieurs. Au-dessus, on reconnaît
posé sur un lotus, un pied qui appartenait à l'une de ces charmantes
danseuses que l'on peut voir au Musée de Tourane, dans la recons-
titution partielle qui a pu être faite du piédestal de Trà-kiêu. (Cote :
22,5). Deux chevaux dont il ne subsiste que l'avant-main, à l'excep-
tion de la tête, se voient de part et d'autre des pieds de l'apsaras
absente.
Epoque : VIIe-VIIIe s.
Bibl. — Claeys. BE. XXVII, 472 et 473. — Dr F. D. K. Bosch.Notes
archéologiques. Le motif de l'arc-à-biche à Java et au Champa. BE. XXXI, 487.
Pl.CVI. B. —Malleret. BSEI. 1936, n° 4, p. 99. pl. XII. —Parmentier.
Les sculptures chames du Musée de Tourane. AA. IV, pl. XX et XXI, cote 22,5.
Il existe en outre, au Musée de Tourane, un piédestal venant également de Trà-
kiêu qui a pu être reconstitué en entier. Cf. J. Przyluski. Un chef d'œuvre dela
sculpture chame. Le piédestal de Trà-kiêu. RAA. 1929-1930, VI (2), 89-93, 4 pl.
— G. Cœdès. Lepiédestal de Trà-kiêu, BE, XXXI, 201-212.
:
Provenance :
Grès. — Haut-relief. — H Om75.
Trà-kièu (Quàng-nam). Face nord du soubassement de la
tour principale. — Fouilles de M. J. Y. Claeys (septembre 1927). Versé au
Musée en 1931, par le dépôt archéologique de Tourane, sous la cote 250.
On reconnaît à l'extrémité postérieure de la pièce, la rigole
d'écoulement du liquide sacré qui s'échappait de la cuve aux
ablutions rituelles, par un conduit dit somasûtra. La partie an-
térieure, traitée ici en tête de makara, appartient à l'extrémité de ce
conduit qui aboutissait à l'extérieur de l'édifice. On a retrouvé un
motif identique à celui-ci, à Kapilavastu dans la ville natale du Buddha
Çâkyamuni. Le muffle du monstre, traité ici en volute ou en feuillage,
présente des éléments de stylisation qui pourraient lui assigner une
date postérieure au VIIe-VIIIe s., époque à laquelle on rapporte la
tour principale du Trà-kiêu.
Bibl. — Claeys. BE. XXVII, 475. — Babu Puma Chandra Mukherji.
;
A report on a tour of exploration of the antiquities in the Tarai, Népal the
region of Kapilavastu during February and March 1899. Annual Report of the
Arch Survey of India. Calcutta, 1901, vol. XVI, Part I. Pl. XVI a.
:
:
Grès. — Bas-relief. — H 0m68.
Provenance inconnue Pièce recueillie à Fai-foo (Quâng-nam) où elle était
en dépôt, au service des Travaux Publics. — Entré au Musée de Tourane en
1918, sous la cote 27,4. — Versé au Musée de Saigon, en août 1936.
Entre deux dés extrêmes à section carrée, décorés sur leurs
quatre faces, entre deux rangs de perles, l'un d'un motif de feuillage,
l'autre d'un motif en rosace, se développe, isolée des précédents par
deux gorges moulurées, une partie intermédiaire à profil convexe, issue
d'un rang de pétales de lotus et ornée de godrons opposés, séparés
Epoque:
par un filet plat.
VIIe-Xe s.
Bibl. — Parmentier. Catalogue du Musée de Tourane.BE. XIX (3), 69.
BE. XXXVI, 596.
ART KHMÈR
SECTION 1
CARACTÈRES GÉNÉRAUX
(1) Cf. G. Groslier, Note sur la sculpture khmère ancienne. Etudes asiatiques
I, pp. 297-314.
le Cambodge méridional, Dvâravatï a peut-être joué le rôle de relais
entre l'Inde et le delta du Mékong(1)».
Pour autant que l'on puisse se fonder sur la série des pièces
réunies dans le Musée de Saigon, en vue de définir les caractères
généraux de la statuaire préangkorienne, nous proposerons les quel-
ques remarques suivantes. Sur 20 statues ou fragments de statues,
;
16 sont de taille réduite. Deux de ces figures sont ou ont été sup-
portées par un arc de soutien deux autres s'apparentent à l'art de
Dvâravatï et trois sont des images dont la tête s'adosse à un nimbe.
Dans presque toutes, le vêtement noué en avant, forme un déploie-
ment naturel de plis en éventail d'où semble être dérivée, la chute
en ancre simple ou double, de la période angkorienne. Pour certaines,
la chevelure retombe en longues mèches bouclées sur la nuque.
Enfin, la plupart d'entre elles, à l'exclusion des images buddhiques,
sont coiffées d'une mitre cylindrique ou polygonale.
La présence, autour des statues de cette époque, d'un arc de
soutien renforcé quelquefois par des supports, peut s'expliquer par
un défaut de confiance du sculpteur dans la stabilité de son œuvre
et l'embarras où semble l'avoir laissé tout d'abord, la technique du
travail de la pierre. M. Victor Goloubew a reconnu dans cet usage
«une pratique d'atelier particulière aux artisans du Cambodge primitif
et qui marque comme une étape d'acheminement vers la statue
isolée, indépendante de tout support» (2). Cette interprétation est
khmèr primitif:
également celle de M. Henri Parmentier dans son ouvrage sur l'Art
«L'emploi de l'arc de soutien, écrit-il, fréquent dans
cette période et qui disparaît dans l'art classique, semble indiquer
un certain embarras dans l'exécution. Cet arc forme comme une
auréole derrière le personnage et réunit la haute coiffure et les extré-
mités des bras multiples. Il se continue en bas par deux supports,
l'un artificiel, souvent une massue, l'autre réel qui consistait en une
colonnette supportant une des mains. Un fait montre bien que c'était
là une simple nécessité, une exigence de la matière au cours de la
taille. En effet dans le Visnu du Phnom Dà, statue qui est de grandes
dimensions, le sculpteur a donné à cet arc la section d'un rail de
chemin de fer et l'a présenté par le côté rond. Ainsi l'arc vu de face
paraissait-il à peine, tout en donnant un maximum de résistance. Dans
:
a rattaché cet aspect particulier de la coiffure à une tradition indienne
remontant à une lointaine époque « Il semble, écrivait-il en 1925,
que l'on peut poursuivre l'étude de ce motif iconographique jusque
dans l'art indien des IIe et IIIe siècles. En effet, dans les bas-reliefs
d'Amaravati, on voit plusieurs personnages coiffés d'une tiare identi-
que à celle qui caractérise le dieu Visnu [dans le Harihara] du Musée
Guimet. Deux d'entre eux paraissent être des Scythes ou des Perses,
et l'on est en droit de se demander si la tiare qu'ils portent ne
constituait pas jadis un insigne de royauté chez un peuple de souche
iranienne. L'art d'Amaravati, on le sait, n'est qu'un art importé sur
le sol de l'Inde du Sud. Les imagiers qui ornèrent d'admirables
sculptures, l'enceinte du célèbre stupa étaient venus de loin, de Ma-
thura et de Bénarès, et leur art présentait un mélange complexe
d'éléments indo-grecs, perses et scythiques» (5).
Nous insisterons sur la présence dans le Musée, de trois figures
à nimbe, dont l'une provient de Thap-muoi, la seconde du Phnom
Bathê et la dernière d'une des berges du Vaïco oriental, dans la
province de Tây-ninh. Cet accessoire a tantôt la forme d'un disque
I" — INSCRIPTIONS
fr
:
:
Grès. — H. de la partie inscrite o'"99.
Provenance Sadec. Phu-huu. Pagode de Cài-tàu-ha. — Anciennement à
l'Inspection de Sadec. Entrée au Musée en novembre 1928.
Inscription divisée en deux parties par un double trait, surmonté
:
d'un ornement en fleur de lotus. Un motif analogue, mais beaucoup
moins net, se voit au sommet. Texte bilingue sanscrit (8 lignes) et
khmèr (25 lignes), daté de 561 çaka (639 A.D.), mentionnant des
donations au dieu Çri Vireçvara. Règne de Bhavavarman II.
Bibl. — Aymonier. Cambodge I, 139. — Lunet de Lajonquière. IK. III,
478. — BE. XII (9), 184. — Cœdès. LGI= K.
9 et BE.XXXI, 4. — Parmentier.
-
AKP. I,95. — BE. XXVIII, 611. Madrolle. Annales de l'Extrême-Orient, 20.
:
Provenance
:l
Schiste noir. — H. avec tenon supérieur Ul90.
;
écaillée par endroits. Le texte comprend douze stances. «Les deux
premières lignes sont presque entièrement ruinées les neuf suivantes
le sens général;
donnent une lecture fragmentaire qui permet cependant de comprendre
à partir de la ligne 12, la pierre est bien conservée
et permet un déchiffrement complet, à part quelques caractères qui,
heureusement, ne sont pas d'une importance essentielle». (Cœdès.
BE. XXXI, 2). « L'acte commémore la consécration d'une image
des pic.:'s de Visnu sous le nom de Cakratirthasvamin. Cette œuvre
méritoire et les prescriptions qui s'y rattachent ont pour auteur
un certain Gunavarman, qui est qualifié de «fils du roi». C'est
de ce roi et peut-être de ses prédécesseurs immédiats, qu'il devait
être question dans les premières stances dont on ne saurait trop
regretter la ruine. Tout ce que l'on peut tirer du texte, c'est que le
roi père de Gunavarman était de la race de Kaundinya, et qu'il avait
mis son fils à la tête d'un domaine «conquis sur la boue», c'est-à-
dire évidemment récupéré par drainage et assèchement sur les allu-
vions du Mékong qui constituent l'actuelle Plaine des Joncs».
Se fondant sur une analyse attentive des caractères de l'écriture,
M. George Cœdès estime que l'on peut rapporter ce document au
royaume du Fou-nan et lui assigner, comme date la plus tardive, la
seconde moitié du Ve siècle. Ce texte, qui peut être considéré comme
l'un des plus anciens qui nous soient connus, a pour principal intérêt
d'être un témoignage purement indigène sur l'antique Fou-nan dont
le nom et l'histoire ne nous sont parvenus jusqu'ici que par des
textes chinois.
Bibl. — Aymonier. Cambodge. I, 139. — Lunet de Lajonquière. IK. III ;
478 a. — BE. XII (9), 184. — BE. XIII (1), 60. — Cœdès. LGI=K. 5 et
Etudes cambodgiennes.XXV, Deux inscriptionssanscrites du Fou-nan. BE. XXXI,
2-8 (trad. pp. 6-8, pl. III-IV). — BE. XXVIII, 611. — Madrolle. Annales de
l'Extrême-Orient, 14.
Provenance:
Grès. — H : 0m61.
Sadec ?
:
Grès. — H : 0m95. — Fonds S.E.I.
Provenance Tây-ninh. Canton de Hàm-ninh-thirong. Village de Dôn-
thuân. Poste de Bùng-binh. — Anciennement à l'Inspection de Tây-ninh où
il fut apporté par M. Cudenet. — Versé à l'ancien Musée de la S.E.I., le 24
décembre 1918, par M. Balencie, Administrateur.
Ce linga, de même que celui qui porte ci-dessous la cote Kp.
200,3, fut trouvé parmi les vestiges « d'une petite tour en briques
dont la salle atteignait à peine 2m. de côté». (Parmentier.BE. IX,
749). Cette tour qui s'élevait sur les bords de la rivière de Saigon,
est située «à moins d'un kilomètre au N. du poste forestier de Bùng-
binh». Le sanctuaire paraît avoir été orienté à l'Ouest. Il ne subsistait
plus, en 1909, que quelques moulures du soubassement, sur la façade
Nord.
Ce linga comprend un dé cubique qui se transforme dans sa
partiemoyenne en un fût de section octogonale. Il présente, dans sa
partie supérieure, un caractère naturaliste assez accentué, qui ne se
rencontre que rarement dans l'art khmèr, de même que dans l'art
cam, l'un et l'autre fort chastes. D'autres linga d'aspect réaliste ont
été trouvés dans la province de Tây-ninh, à Tiên-thuân et à Phiroc-
hung, cantons de Giai-hoà et de Hàm-ninh-ha. (Cf. Parmentier.
;
loc.-cit., 752-753, fig. 39, B et K également AKP, 104 et 311),
ainsi qu'à Thanh-ph~tràc, non loin du centre de Tây-ninh (Cf. Musée
Louis Finot, cote D. 311,23). Au Na Phra Narai, dans la région de
Nàk'on Çri Th'âmmâràt, au Siam, se trouverait également un linga
réaliste rappelant ceux de la province de Tây-ninh. (BCAI. 1912,
p. 159, fig. 37).
Bibl. — BE. IX, 620. — BCAI. 1910, p. 79. — H. Parmentier. Relevé
archéologique de la province de Tây-ninh. BE. IX, 749-750 et 755, fig. 39 L,
;
p. 742 et fig. 43 Nouvel état de l'inventaire archéologique de la province de
Tây-ninh. BE. XXIII, 283 ; AKP. I, 107. — Lunet de Lajonquière. IK. III,
471 et 473. — Parmentier. L'art présumé du Fou-nan. BE. XXXII, 188.
Grès. — H
Provenance: : 1m12.
Long-xuyên. Phnom Ba-thê. L'édifice qui se trouvait au
pied du Phnom ou Nùi Ba-thê, dans le Sud-Ouest de la Cochinchine, a donné
au Musée de Saigon, plusieurs pièces importantes (cf. ci-dessous Kp. 40, 1 et
6, 1). Ce liriga aurait été découvert au milieu d'un bosquet où il est resté jus-
qu'au jour de son enlèvement, sans que les vieillards de l'endroit aient pu
préciser l'époque de cette découverte. Envoyé au Musée, le 27 juin 1928, par
M. Duvernoy, Administrateur de la province.
détail particulier:
détail assez rare dans l'art khmèr, plus fréquent dans l'art cam. Autre
les lobes des oreilles portent un énorme cylindre
évidé dont les extrémités débordent largement de chaque côté.
Bibl. — Lunet de Lajonquière. IK. III, 478-479. — BE. XIX (5), 107.—
Grès. —
Provenance
H :: 0m54. — Fonds S. E. I.
Tây-ninh. Canton de Hàm-ninh-thirong. Village de Dôn-
thuân. Poste de Bùng-binh. — Anciennement à l'Inspection de Tây-ninh, où il
fut apporté par M. Cudenet. Versé à l'ancien Musée de la S.E.I., le 24 décembre
1918. par M. Balencie, Administrateur.
Linga à triple section, comme le précédent. Figurine de Çiva
ascète surmontée d'un chignon beaucoup plus long qu'à l'ordinaire.
L'extrémité supérieure est ovoïde, avec un filet de caractère réaliste
assez accentué. Cf. la notice de la pièce Kp. 200, 1. n° 60.
Bibl. — BE. IX, 620. — BCAI. 1910, p. 79. — Parmentier. Relevé archéol.
de la province de Tây-ninh. BE. IX, 749-750 et 755, fig. 39 C, p. 742, et fig.
;
43 ; Nouvel état de l'inventaire archéologique de la prov. de Tây-ninh. BE.
XXIII, 283 AKP. I,107. -
Lunet de Lajonquière. IK. III, 471 et 473.
Grès. — H
Provenance: : 0m43.
Chcy-làn. Dûc-hoà. — Anciennement dans la pagode de
Duc-hoà. Versé au Musée en 1927, par M. Jean Bouchot. (BSEI. 1927, n° 2,
P 157).
Contrairement à l'habitude, le dé d'encastrement, de forme
cubique, est ici absent et a peut-être été brisé au cours des vicissi-
tudes que la pièce a pu connaître autrefois. La partie sphénque va
ici en s'évasant vers un sommet aplati. Lobes des oreilles du Çiva
très distendus.
Nous ne possédons aucune indication sur le point précis où fut
découverte cette pièce, dans la région de Duc-hoà. Il est possible
qu'elle vienne de la région de Binh-tà où existent quelques tertres
d'où l'on a, depuis fort longtemps, extrait des briques et d'où pro-
viendrait la cuve à ablutions Kp. 50, 2. Mais aucun des auteurs
qui ont signalé les vestiges de Dtrc-hoà ne mentionne l'existence
d'un linga. (Cf. [H. Parmentier]. BE. XVIII (10), 63-64; AKP.
— J.Y. Claeys BE. XXXI, 610-
I, 108-109. — BE. XXVIII. 611.
612).
Grès. — H
Provenance: : 0m52. — Don de M. Revertégat.
Tây-ninh, Poste de Bùng-binh. — Transporté de ce point
à Duc-hoà, par un Annamite. Remis par M. Revertégat à la S.E.I. qui l'a
versé au Musée le 2 octobre 1934. --
Pièce en forme de massue, qui ne présente, en dehors de sa
forme générale, aucun des signes ordinaires auxquels on reconnaît
les linga. M. H. Parmentier à qui nous avons fait part de notre
embarras au sujet de cette pièce, serait tenté plutôt d'y voir un
élément de crête de faîtage.
Bibl. — BE. XXXIV, 748, où cette pièce est mentionnée comme « un
»
linga ancien venant de Ben-suc, dans la province de Thù-dâu-môt. Mais le
donateur nous a fourni depuis, les indications plus précises de provenance, notées
ci-dessus.
: :
Grès. — H. sans le tenon om75.
Provenance Trà-vinh. Délégation de Trà-cu (ancien huyên de Bac-trang).
Hameau de Liêu-huu. Village de Luu-nghiêp-anh. — Trouvée en 1902, dans
un champ. Envoyée au Musée de l'EFEO, alors à Saigon, par M. Crestien,
Administrateur de Trà-vinh. Entrée plus tard au Musée de Phnom-Pén, sous
les cotes B. 48 et S. 3, 1. Rétrocédée au Musée de Saigon, en décembre 1928.
L'identification de cette image avec la çakti de Çiva est attestée
par la présence sur la plinthe, de la tête du démon-buffle Mahisa
allusion à l'épisode du Mârkandeya Purâna, dans lequel Uma vainquit,
et tua ce monstre. La déesse, de petite taille, est debout et très
légèrement hanchée. Elle est vêtue d'un sarong fixé à la ceinture,
qui tombe droit, en deux plis verticaux. D'autres plis symétriques
qui peuvent correspondre d'ailleurs, à un simple ornement de l'étoffe,
sont indiqués en creux, par un décor à ondulations conventionnelles.
Quelques traits de beauté se reconnaissent sous les seins et aux poi-
gnets des bras postérieurs. Le visage a les arcades sourcilières forte-
ment relevées, les yeux ouverts en amande, les lèvres épaisses, une
fossette sous le menton et rappelle assez bien le faciès du Sûrya
Kp. 40, I du Phnom Ba-thê. (Voir ci-dessous n° 68). Le nez a été
refait au ciment, sans doute lors de la découverte (Cf. BE. II, 109).
La déesse a quatre bras. Les deux mains antérieures sont évi-
dées et portaient sans doute, des attributs amovibles qui ont disparu.
Les deux bras postérieurs tiennent, le droit un glaive court, le gauche
un attribut en forme de disque qui pourrait être un bouclier. Lobe
des oreilles distendu, mais pas de bijoux. Coiffure en mitre cylindrique
et arc de soutien renforcé en avant par deux supports non dégagés
de la masse, sur lesquels reposent les mains antérieures. Cette statuette
qui éveilla l'attention, lors de sa découverte, par sa coiffure en forme
de mitre, fut attribuée d'abord àl'art cam.
Bibl. — BE. II, 109, fig. 15, où elle est donnée comme cam. — Parmentier.
IC. I, 556 et II, 566; Catalogue du Musée de Phom-Pén. BE. XII (3), p. 7 ;
AKP. I, 94 et 313. — AAK. II, 204, fig. 50. — V. Goloubew. Le Harihara
de Mahâ Rosëi. EA, I, 290. — BE. XXI, 577.
Provenance :
Grès. — H. sans le tenon: 0m58. Fonds S.E.I.
Tây-ninh. Canton de My-ninh. Village de An-thành.—
Versée à l'ancien Musée de la S.E.I. par M. Davaine, Administrateur de la
province, le 2 février 1911.
La statuette, d'aspect assez fruste et qui paraît très légèrement
hanchée, a quatre bras et l'on reconnaît, sur la plinthe, la tête du
démon buffle Mahisa. La main postérieure droite portait autrefois
le disque présenté par la tranche (Parmentier. AKP. I, 313). La
main gauche postérieure a été brisée. Dans la paume de la main
droite, posée sur un support dont il ne subsiste que les extrémités,
on reconnaît une boule, tandis que l'autre, aujourd'hui mutilée, s'ap-
puyait autrefois sur la massue (Parmentier. ibid. I, 313). L'arc de
soutien ne subsiste plus que par un fragment visible derrière la
mitre, mais se voyait autrefois, paraît-il, entre les mains postérieures.
Le costume comporte un long sarong, indiqué par un trait à
la ceinture et qui retombe, en plis peu distincts, marqués entre les
jambes. Coiffure en mitre cylindrique. Lobes des oreilles distendus.
Pas de bijoux. Le visage esquisse un léger sourire. Les arcades
sourcilières sont en arêtes vives. Les yeux en amande sont à peine
indiqués.
Deux des anciens attributs d'Umâ dans cette image, le disque
et la massue, peuvent être considérés comme donnant un caractère
partiellement vishnouite à la statue et soulèvent un problème qui a
été posé par M. Victor Goloubew :«Il serait intéressant, écrivait-il
en 1925, d'examiner de plus près certaines figurations de Durga
portant les attributs de Visnu et de voir s'il n'y a pas lieu d'y
reconnaître comme la contre-partie féminine des représentations de
Harihara. Le culte de cette déesse paraît avoir été très répandu à
l'époque de Vyadhapura. A la même période de l'histoire cambod-
gienne appartiennent la plupart des images de Harihara parvenues
jusqu'à nous» (EA. I, 290. n. 2).
Bibl. — Lunet de Lajonquière. IK. III, 471-472. — Parmentier. AKP.
I, 107 et 313.
Ganeça
Provenance :
Grès. — H : 0m35. — Fonds S.E.I.
Tây-ninh. Canton de My-ninh. Village de An-thành. Trouvé
par un nommé Pham-vàn-Thê. Envoyé à l'ancien Musée de la S.E.I., par
M. Davaine, Administrateur de Tây-ninh, le 10 juin 1911.
Figure debout, de petite taille, à quatre bras dont les deux
postérieurs sont soutenus par le bord des oreilles, disposition qui
n'est pas sans analogies avec une image du même dieu, provenant
de Tûol An Don Tàv, dans la résidence de Kandàl, au Cambodge et
qui se trouve au Musée Albert Sarraut de Phnom-Pén, sous la cote
B. 254 (Cf. Parmentier AKP. I, fig. 107).
La main postérieure droite tient le disque. L'autre porte une
conque. Les mains antérieures, les pieds, ainsi que l'unique défense
habituelle sont brisés. La trompe est, comme à l'accoutumée, dirigée
vers la gauche du dieu. Vêtement réduit à un sampot lisse et court
qui passe entre les jambes et se noue en avant.
Les images de Ganeça paraissentavoir été assez rares, dans
l'art préangkorien. On en connaît une autre en Cochinchine, dans
la pagode de Hoi-phuroc, village de Tân-triëu-dông, province de
Biên-hoà. Elle a été considérée comme cam et pourrait être d'art
khmèr primitif (Cf. BE. I, 17, fig. 2. — H. Parmentier. IC. I, 555
et Complément à l'AKP, BE. XXXV, 7.
Bibl. — Parmentier. AKP. I, 107 et 314.
Images de Sûrya ?
Provenance :
Grès gris bleu. — H ollgo. — Don de M. Bùi-hîru-Dat.
:
:
Grès noir. — H
Provenance
: 0m63. -
Acheté à Saigon, le 17 novembre 1932.
Sadec. Pràsàt Pràm Lovêri à Thàp-miroi, dans la Plaine des
Joncs.
Statue de petite taille. La tête coiffée d'une mitre cylindrique
d'où s'échappent des mèches de cheveux, est adossée à un nimbe
qui porte en creux des rayons. Lobes des oreilles tombant sur les
épaules, sans bijoux. Vêtement en forme de sampot dont l'extrémité
retombe et se déploie en avant des cuisses en plis réguliers. Une
sorte de large ceinture collante recouvre ce vêtement. Elle retombe
en deux pointes très allongées sur les faces latérales des jambes,
ainsi qu'en arrière et en avant du corps. Torse d'un excellent modelé.
Les jambes présentent en avant, une arête saillante, assez nette au-
dessous des genoux. Les bras et les pieds manquent.
-
Bibl. BE. XXXIII, 487, Pl. XX. B, où cette statue est donnée à tort,
comme provenant du Phnom Ba-thê. — Sur le site de Thâp-miroi, cf. Parmen-
tier.AKP. I, 96-97 et Complément à l'AKP. BE. XXXV, 3-6, ainsi que J.Y.
Claeys. BE. XXXI, 610. — V. également ci-dessus n" 57 la notice de l'ins-
cription Kp. I,Iet ci-dessous n° 75, la notice de la pièce Kp. 41, 2.
3° IMAGES BUDDHIQUES
Provenance :
Grès. — H : 0m55. — Fonds S.E.I.
Vinh-long. Canton de Binh-trung. Village de Trung-diên.
Trouvée à quelques kilomètres du marché de Vûng-liêm qui dépend du village
de Trung-diên, point situé à35 kms au S.E. de Vînh-Iong et à 6 kms au S.O.
de la rive droite du Fleuve Antérieur, à mi-chemin de Trà-vinh et de Vinh-
long. Envoyé en 1909, par le Général de Beylié, au dépôt de l'E.F.E.O., situé
alors à Saigon dans une des salles du Musée de la S.E.I.
Statue de petite taille, où le Buddha est représenté l'épaule
droite découverte et vêtu de la longue robe monastique qui laisse
transparaître ici, selon le canon esthétique de l'époque Gupta, les
formes du corps auquel elle adhère. Chevelure traitée en petites
boucles. Fin visage souriant, aux yeux ouverts, avec paupières su-
périeuresindiquées par un double trait. Arcades sourcilières fortement
relevées. Nez droit, légèrement busqué. Lobes des oreilles distendus.
Pas d'urna. Mains présentées en avant, toutes deux en vitarkamudrâ,
le pouce et l'index en contact, la droite un peu lourde, la gauche ayant
les doigts repliés contre la paume. Silhouette d'une élégante simplicité.
Le type du Buddha debout est fréquent dans l'art préangkorien. Il
est rare en ronde bosse, dans la statuaire angkorienne où on rencontre
ordinairement le Saint assis.
Bibl. — BE. IX, 819-820, où le point de la découverte est situé sur le
territoire du village de Trung-dai qui, selon M. Henri Parmentier, n'existe pas
dans le canton de Binh-trung. BCAI, 1910, pp. 115-116. — BE. XXI,
77. — Parmentier. AKP. I, 95, 324 et 326, fig. 115. — On notera la parenté
de cette image avec celles qui furent trouvées à Romlôk (Prei Krabàs. Rési-
Groslier :
dence de Tàkèv) au Cambodge et qui ont été publiées par M. George
Notes sur la sculpture khmère ancienne. EA. I, 297-314, pl. 28 et fig. 1.
Grès. — H
Provenance: : 1m05. — Fonds S.E.I.
Vinh-long. Canton de Binh-trung. Village de Trung-diên.
Trouvé au même point que le Buddha Kp. 30, 1 (n° 71) et transporté à Saigon,
en 1909, dans les mêmes conditions. — «La statue et les fragments qu'on a
trouvés avec elle, n'étaient pas dans une pagode, mais semblaient avoir été
cachés précipitamment en terre en quelque moment de troubles, dans une
petite enceinte de briques qui se voit encore à quelque 50 mètres de la nou-
velle maison commune» (BE. IX. 819).
Statue à quatre bras, légèrement hanchée, vêtue d'un long
sarong, noué sur un ventre proéminent et dont un pli tombe droit
en avant. La chevelure est traitée en haut chignon cylindrique dont
les tresses retombent en festons réguliers, de part et d'autre d'un
petit stupa, ainsi qu'en arrière de la tête. Le bas du visage est lourd
et vulgaire. Les lèvres épaisses esquissent un sourire. Les yeux sont
largement ouverts, les arcades sourcilières relevées. Le nez est brisé.
Lobes des oreilles distendus. Les pieds manquent.
La main droite antérieure repose sur un support et tient une
boule, tandis que la main gauche s'appuie sur une massue. La main
droite postérieure porte un disque à six rayons (cakra), l'autre main
tient un objet qui paraît être un paquet d'olles, maintenu par un
cordon enroulé en spirale et qui serait donc un livre (pustaka).
Cette statue était demeurée en morceaux dans le Musée de la
S.E.I. En 1926, M. J. Bouchot choisit neuf des seize fragments
détachés qui, semble-t-il provenaient de Trung-diên et la reconstitua
dans son état actuel. Bien que les points de raccordement des cassures
paraissent coïncider assez bien, sous quelque aspect qu'on les consi-
dère, cette image n'est pas sans présenter de singulières anomalies
qui font hésiter sur son identification avec un bodhisattva. M. Henri
Parmentier l'avait qualifiée, sous le bénéfice du doute, de Maitreya.
Mais, si la coiffure relevée en haut chignon cylindrique porte en
avant un stupa, ce qui permettrait de voir en elle une image boud-
dhique, certains de ses attributs, notamment le disque et la massue,
indiqueraient plutôt un Visnu. Les mains antérieures ainsi que leurs
attributs présentent des analogies saisissantes avec celles du Visnu de
Tuy-hoà publié par M. Parmentier (AKP, 315, fig. 108-B). Il est
possible que le stupa ait été taillé dans la chevelure à une époque
tardive. D'autre part, la main postérieure gauche qui tient le livre,
paraît lorsqu'on l'examine de dos, légèrement disproportionnée par
rapport à l'avant bras et au poignet. La tête et le cou paraissent
également, hors de proportion avec le buste. Toutes indications qui
laissent planer un doute sur la personnalité réelle de cette image
et la fidélité de sa reconstitution.
Bibl. — BE. IX, 819-820, où la statue est donnée comme «une figure de
femme». BCAI. 1910, pp. 115-116. — Parmentier. AKP. I, 95 et 328, fig.
115, dans laquelle l'image porte encore mutilé au poignet, son bras antérieur
droit et la représenterait donc antérieurement à la reconstitution effectuée
par M. J. Bouchot.
40 — DIVINITÉS INDÉTERMINÉES
75. -
BUSTE DE DIVINITÉ MASCULINE A QUATRE BRAS (Kp.
41,2). — Pl. XVII.
:
Grès gris ardoisé. — H : 0m53. — Don de M. Couégnas.
Provenance Sadec. Pràsàt Pram Lovên à Thâp-muroi, dans la Plaine des
Joncs. — Entré au Musée le 29 juin 1932.
Cette statue dont la tête, les bras et les pieds sont brisés,
n'est pas sans présenter, dans la chute des nœuds du sampot en plis
d'éventail et le modelé du torse, de curieuses analogies avec le Surya
Kp. 40, 2 qui provient du même point. On remarquera l'extrémité
» :
d'une longue chevelure tombant sur la nuque, en boucles rappelant
les «anglaises d'autrefois qui, avec les autres caractéristiques sampot
court et lisse passant entre les jambes, légère saillie du ventre au-
dessus de la ceinture, nombril franchement marqué, chute du sampot
en éventail, semble indiquer un style très ancien et se retrouve dans
deux statues découvertes au Vàt Bàrày, dans la Résidence de Tàkèv,
ainsi que dans le Visnu du Vat Prei Sralet, le hanchement excepté.
(Cf. Complément à l'AKP. BE. XXXV, 13-14 et 30, pl. I et V).
Deux cassures symétriques un peu au-dessous des hanches, semblent
indiquer que le corps de la divinité pouvait se raccorder à un arc
de soutien.
Bibl. — BE. XXXIII, 486, pl. XX-A. — Cf. également ci-dessus, les
et
notices des pièces Kp. 1,1 Kp. 40, 2, nos 57 et 69.
76. -
PARTIE INFÉRIEURE D'UNE STATUE FÉMININE. (Kp. 41,4)
:
Grès ardoisé. — Ronde bosse. — H 0m28. — Don de M. Couégnas.
à
1932. Provenance: Sadec.PràsàtPrâm Lovêti, Thàp-mimi,dans la
Plaine
des Joncs.
:
Grès. — Ronde bosse. — H : om2
Provenance
des Joncs.
5.
— Don de M. Couégnas. 1932.
Sadec. Pràsàt Pram Lovêti, à Thap-mtrèri, dans la Plaine
5° — FRAGMENTS DIVERS
:
Grès. — Ronde bosse. — Long
Provenance
: 0m22. — Fonds S.E.I.
Tây-ninh. Pièce anciennement conservée à l'Inspection de
cette province. Versée en 1919 par M. Balencie, Administrateur, à l'ancien Musée
de la S.E.I. (Lettre du 17 septembre 1919. Archives de la S.E.I).
Fragment qui paraît s'être raccordé à un autre bras et serait
dans ce cas, un bras postérieur de statuette. Le pouce et l'index
manquent. Les trois autres doigts sont repliés contre la paume, dans
un mudra analogue à celle de la pièce Kp. 421, 1 où la position des
doigts est plus nette (V. n° 79).
Provenance :
Grès. — Ronde bosse. — H : 0m19. — Fonds de la S.E.I.
Tây-ninh. Versement effectué en 1919 à l'ancien Musée de la
S.E.I., par M. Balencie, Administrateur. (Lettre du 17 septembre 1919. Arch
de la S.E.I.).
La main est posée sur une boule qui paraît être l'extrémité
supérieure d'une massue, le pouce en contact avec l'index fléchi.
82. - MAIN DE STATUETTE. (Kp. 421,4)
Provenance:
Grès. — Ronde bosse. — H : 0m10. — Fonds S.E.I.
Tây-ninh. Versement effectué en 1919, à l'ancien Musée de
la S.E. I., par M. Balencie, Administrateur.
Main d'une statue de petite taille. Le pouce, l'index et l'auri-
culaire manquent. Les autres doigts sont repliés contre la paume
dans une mudra analogue à celle de la pièce Kp. 421, 1.
: :
Pierre calcaire. — Haut-relief. — H 0m35. Don de M. Revertégat. 1935.
Provenance Chcr-lcrn. Emplacement situé entre Cho-lon et l'aggloméra-
tion de Phû-lâm, au sud de la route coloniale de Saigon à My-tho, dans le rec-
tangle formé par le quai du rach Lô-gôm, la rue Renault, la rue Minh-Phong
et le canal Bonard.
Bras d'une statue de petite taille, adossée à un fragment d'arc de
soutien et tenant un rosaire.
Bibl. — BE. XXXVI, 596.
:
du larmier: 0m31. Fonds S. E. I.
Provenance Tây-ninh. — Est probablement, la cuve à ablutions à long
bec, d'origine inconnue que M. H. Parmentier signalait en 1909, comme étant
déposée à l'Inspection de Tây-ninh et qui, plus tard, aurait été envoyée à Saigon
par M. Balencie. Entrée à l'ancien Musée de la S. E. I., le 24 décembre 1918.
Cuve de mince épaisseur, à bec très allongé. Mortaise carrée.
-
Bibl. Parmentier. BE. IX, 748, BE. XXIII, 283, AKP. I,335, fig. 122.
87.
— CUVE A ABLUTIONS. (Kp. 50,2).
1. Long.
du larmier :
Grès. — Long. larg. et épaisseur de la cuve:Im06Xoffi67Xoffil
Provenance :
offi39.
Cho-lon. Durc-hoa. Région de Binh-tà. —Est la cuve, parfai-
tement reconnaissable à une petite cavité creusée sous le larmier, que M. H.
Parmentier signalait en 1927, dans l'Art khmèrprimitif. I, 334, fig. 121. —Entrée
au Musée probablement en 1928: serait la «pierre à ablutions qui servait d'affû-
toir dans la maison d'un instituteur» que M. J. Bouchot fit venir de Durc-hoà
à cette date. (BE. XXVIII, 611 et BSEI. 1927, n° 2. p. 157).
- ;
Bibl. — [Parmentier] BE. XVIII (10), 63 AKP. I,334, fig. 121. — BE.
XXVIII, 611. M. J. Y. Claeys, (BE. XXXI, 611) signale dans la pagode de
Linh-nguyên, canton de Câu-an-ha, région de Son-trà, une «cuve à ablutions
dont le bec est brisé, détail qui n'a pas été signalé par M. Parmentier ou bris dont
la cause fut postérieure à son passage». En réalité, cette cuve au larmier brisé
à
n'est pas la même que celle qui était Dûrc-hoà en 1918 et qui est entrée depuis
au Musée de Saigon.
88.
— CUVE A ABLUTIONS. (Kp. 50,3).
:
Grès. — Long. larg. et épaisseur de la cuve:1m34 x x0m90 Offil 1. Long.
du larmier
Provenance :
0m43.
Tây-ninh. Canton de Giai-hoà. Village de Tiên-thuân. Hameau
de Bèn-dinh. Trouvée le 5 octobre 1934, en même temps que le Sùrya Kp. 40,3
(V. ci-dessus n° 70).
— Déposée à l'Inspection de Tây-ninh. — Entrée au Musée,
le 17 mai 1936.
Provenance :
om25 — Fonds S. E. I.
Thù-dâu-môt.Ngoc-anh. — Cette pièce, vraisemblablement
versée par M. Joyeux, ancien Inspecteur des Écoles d'Art de Cochinchine, à
l'ancien Musée de la S. E. I., faisait partie, semble-t-il, des objets «d'art pré-
khmèr», signalés comme ayant été recueillis par lui, en 1924, dans la province
de Thù-dâu-môt (cf. BE. XXIV, 643),
Cet instrument, formé de deux pièces en bon état de conserva-
tion, a été signalé au Campa, sous le nom de rasun batâu. Selon le
R. P. Durand, il sert chez les Cams d'aujourd'hui à amincir la pâte
que
l'on utilise pour enduire le visage des divinités dans les cérémonies. Il
est connu au Siam, sous le nom de hin bot, où on l'emploie pour broyer
les médicaments et fait office de symbole d'une partie du mobilier,
lors de l'inauguration d'une nouvelle maison. Dans l'Inde du Sud, il
sert à réduire en poudre les épices, lors de la préparation du curry.
Il intervient également dans certaines cérémonies brahmaniques, lors
du mariage, ou encore quand une femme désire accoucher d'un enfant
mâle. M. George Coedès propose pour ces ustensiles la définition suivante :
« meules à rouleau destinées à broyer des condiments ou des médica-
:
Grès rouge. —
Provenance
:
H :
om46. Long. im77.
Long-xuyên. Phnom Ba-thê. — Cette pièce aurait été trouvée
aux environs de la pagode du village de Vong-thê, au moment de la construction
de celle-ci en 1911. On aurait alors scellé le linteau sur le devant de l'autel, pour
lui servir d'ornement. En 1923, M. Henri Parmentier le signale gisant en deux
morceaux, hors de la pagode. Les 13 et 26 juin 1926, M. Duvernoy, Adminis-
trateur de la province de Long-xuyên, mentionne cette pièce dans deux lettres
adressées à M. Jean Bouchot, comme étant encore scellée dans la maçonnerie de
l'autel. — Entré au Musée, à la fin de juin 1928.
:: : :
Schiste.- H o m 40. Long. o m 62. Ep o m 085 — Don de M. Couégnas.
Provenance Sadec. Pràsàt Pràm Lovên à Thâp-muroi, dans la Plaine des
Joncs. Entré au Musée en 1932.
L'inteau de mince épaisseur, du type I de l'ancienne classifica-
tion de Lunet de Lajonquière et que ses caractères rapportent à un
style très ancien. On aperçoit nettement à gauche, la naissance de l'arc
dont l'extrémité s'enroule sur elle-même en dedans, et s'achève par
un motif de feuille en crosse. L'arc est orné sur ses bords, d'un rang
de perles et portait de place en place, un motif floral où le souvenir de
la plante qui lui a donné naissance est encore fort net. De petites feuilles
rampantes s'aperçoivent sur le contour extérieur de l'arc. Une
des pendeloques qui garnissaient l'intérieur de l'arc, motif parti-
culier à l'art préangkorien, apparaît à gauche sur la cassure, ainsi qu'une
des petites feuilles pendantes qui occupaient les anses des guirlandes.
Un dé, conçu dans le même style que les chapiteaux ou les bases des
colonnettes de l'art préangkorien à sa plus haute époque, prolongeait la
colonnette de droite et supporte non un makara, comme à l'accoutu-
mée, mais un petit personnage agenouillé qui, d'un geste gracieux,
présente une guirlande. L'arc et le personnage sont indépendants, mais
une bande ornée de motifs floraux et géométriques, réunissait le dé de
droite à son correspondant de gauche.
Bibl. — BE. XXXIII, 486, fig.XX-C. — Cf. ci-dessus, aux nos 57 et 69,
la bibliographie du site de Thâp-mucri.
:
peut se diviser en trois périodes principales, correspondant a trois
;
styles de la statuaire 1° — l'art de Roluoh et de Kôh Ker (du
milieu du IXe au milieu du Xe siècle) 20 — l'art de Bantãy Srëi,
du Bàphuôn et d'Ankor Vat (de la fin du Xe au milieu du XIIe
siècle environ) ; 30 — l'art du Bàyon (seconde moitié du XIIe
— début du XIIIe siècle).
(1) Le Bàyon d'Angkor et l'évolution del'art khmèr. Paris, 1927. AMG, vol.
47. — La transition de l'art préangkorien à l'art angkorien. Etudes d'orientalis-
me, publiées par le Musée Guimet à la mémoire de Raymonde Linossier. Paris.
1932. II. 507-524. — Art khmèr. Esquisse d'une évolution de la statuaire, in.
Catalogue des collections indochinoises du Musée Guimet. BCAI. 1931-1934,
pp. 23-33. — Evolution du linteau khmèr. RAA. VIII (1934), n" 4, pp. 251-256.
l'art préangkorien (i). Celle-ci est dominée par le règne de Jayavarman
II qui occupe la première moitié du IXe siècle. Selon la célèbre
inscription de Sdok Kàk Thom, ce prince était venu de Java et avait
pris le pouvoir dans la ville de Hariharâlaya. Après avoir fondé la
cité d'Amarendrapura et le village de Kùti, il établit en 802, le culte
du Devaràja, c'est-à-dire du linga royal (2) sur le Mahendra parvata.
Enfin, il retourna dans la ville de Hariharâlaya, où il mourut en
854 A. D.
Deux des points que nous venons de mentionner peuvent être
localisés avec une quasi-certitude (3). C'est d'abord le Mahendra
parvata qui serait le Phnom Kulèn, où l'on a retrouvé de nombreux
édifices, entre autres le Pràsàt Damrëi Kràp. C'est ensuite Hari-
harâlaya qui fut la capitale des successeurs de Jayavarman II jusqu'à
:
la fondation d'Ankor et dont l'emplacement correspond au groupe
des monuments de Roluoh Bàkon, Bàkô ou Pràh Kô et Lolei.
Plusieurs des édifices de ce dernier groupe ont pu être datés
avec précision. En 879 A.D, selon les inscriptions, Indravarman I
(877-889) aurait édifié les six tours de Pràh Kô et en 881 A.D, la
grande pyramide de Bàkon. Après lui, son fils Yaçovarman 1 (889
à circa 911) construisit en 893 A.D, les quatre tours de Lolei, avant
;
des Kulên sont les suivantes
taillés en amande
:
d'art du Kulên. Selon cet auteur, les caractéristiques typologiques des statues
«La face est large, presque carrée, avec les yeux
la chevelure dessine une pointe au-dessus de chaque tempe ;
les oreilles ne portent pas de bijoux, mais leurs lobes sont percés. Le buste
est nu et assez soigneusement modelé. On distingue encore le hanchement, à
gauche ou à droite. La présence de la mitre cylindrique comme coiffure, est
aussi assez significative. Quant au vêtement, c'est évidemment un sampot légè-
rement interprété. Les extrémités de l'étoffe, réunies devant, forment une
:
masse de plis un pan retombe entre les jambes ou sur la cuisse droite, après
avoir formé une poche sur la cuisse gauche. Les détails sont sculptés en relief
ou parfois gravés. Enfin, le corps est soutenu par deux étais partant latéralement
du socle et aboutissant aux membres inférieurs. (L'Art du Kulên et les débuts
de la statuaire augkorienne. BE. XXXVI, 415-426, 20 pl. cf. pp. 419-420).
(2) Sur ce culte et ses rapports avec le développement du temple-montagne
dont il sera question plus loin, cf. Ph. Stern. Le temple-montagne khmèr, le culte
du linga et le Devariija. BE. XXXIV, 611-616.
(3) Un troisième site, Kutiçvara qui correspondrait à un groupe de
trois tours en briques, situées non loin de Tà Prohm et de Bantây Kdëi, paraît
devoir être identifié avec le village de Kuti également fondé par Jayavarman
II. Cf. BE. XXX, 216.
d'aller fonder la nouvelle cité d'Ankor (i). C'est sous le règne de ce
roi qu'eut lieu en effet, le déplacement de la capitale, du site de
Hariharâlaya sur celui de Yaçodharapura qui correspond à la pre-
mière ville d'Ankor, ayant eu pour centre une éminence naturelle, le
Phnom Bàkhèn (2). Une nouvelle époque de l'histoire de l'art s'ou-
vre avec l'édification de cette cité. Elle fut marquée d'abord par le
creusement du Bàrày oriental sous Yaçovarman 1 et la construction
du monument de Bàksëi Camkrôn, vraisemblablement sous le règne
de son successeur. Dans la même période se situeraient trois autres
édifices, le Pràsàt Kravan qui date de 921, et les monuments du
Phnom Krèm, du Phnom Bôk et du Phnom Srok dont le style
présente une parenté certaine avec celui du Phnom Bàkhèn.
Vers 921, la capitale se transporte à Chok Gargyar qui corres-
pond au site de Kèl) Ker, emplacement où elle demeure jusqu'à une
époque qui se situe sous le règne de Ràjendravarman II (944 à
968). Revenu à Ankor, ce roi fit édifier les monuments du Mébon
oriental (952), de Bàt Cum et de Prè Rup (3). Laissant inachevé le
sanctuaire du Phnom Bàkhèn, il semble qu'il ait donné à la ville un
nouveau tracé, dont le centre serait le Phïmânàkàs construit au point
de rencontre des axes prolongés du Bàrày oriental et du Phnom
Bàkhèn.
Dans cette première période de l'art classique, les étapes
d'une première évolution de l'architecture apparaissent assez nette-
ment. Dès l'époque de Roluoh, une distinction capitale doit être
(1) :
Sur cette période, consulter V. Goloubew. Le Phnom Kulèn. Cahiers
de la Société de Géographie de Hanoi, n° 8. 1924, 27 pp. — G. Cœdès. Etudes
cambodgiennes. XX.Lescapitales de Jayavarman II. BE. XXVIII, 113-123. —
:
H. Parmentier. L'art d'Indravarman. BE. XIX, 1-98. Sur les dates de Pràh Kô
et de Bàkori, cf. l'ouvrage de M. G. Caedès
pp. 17-36.
Inscriptions du Cambodge. I, 1937.
(2) C'est ce qui résulte des travaux poursuivis à Ankor, dans ces dernières
années par M. Victor Goloubew. Cf. Le Phnom Bàkhèn. et la ville de Yaçovar-
man. BE. XXXIII, 319-349 et Nouvelles recherches autour du Phnom Bàkhèri.
BE. XXXIV. 576-600.
(3) Sur la date récemment fixée de Prè Rup, cf. G. Cœdès. Inscriptions
du Cambodge. I, 1937, pp. 72-142.
semble être donnée par les relations réciproques de ces deux types
d'édifices. Tandis qu'à Bàkô et à Lolei, les tours-sanctuaires portées
par une terrasse commune, sont simplement alignées et juxtaposées,
elles entourent au Bàkon la pyramide centrale. La même disposition
se rencontre au Phnom Bàkhèn, au Phnom Bèk, au Phnom Srok et
à Bàksëi Camkron qui sont également des pyramides à degrés. A
Kàh Ker, un monument situé à l'Ouest du Pràsàt Thom est lui
aussi, un temple-montagne (i), mais un élément nouveau, la galerie
appelée à coordonner les divers éléments de l'édifice commence à y
faire une apparition hésitante, de même qu'au Pràh Vihâr (2). Plus
tard, après le retour de Râjendravarman II à Ankor, un fait nou-
veau, déjà esquissé au Phnom Bàkhèn, se révèle au Mébon oriental,
à Prè-Rup et à Tà Kèv. Les tours-sanctuaires cessent d'être indé-
pendantes de la pyramide, mais sont bâties sur les gradins de
celle-ci. C'est ce qui apparaît nettement à Tà Kèv, où cinq tours
dominent le monument, une au centre et quatre dans les angles de
la plate-forme supérieure (3). L'édifice, où se trouve préfiguré le
plan harmonieuxd'Ankor Vat, présente ainsi une véritable unité
que vient souligner aux étages, un premier développement des
galeries concentriques et l'amorce des galeries en croix.
Une évolution parallèle apparaît dans l'emploi des maté-
riaux (4). La brique prédomine à Roluoh, dans les tours-sanctuaires.
Mais le grès commence à y être utilisé plus largement que dans les
temples de la période préangkorienne. A Bàkon, la pyramide à
degrés est bâtie en pierres et supportait un édifice en grès dont les
;
éléments dispersés viennent d'être rassemblés par l'Ecole Française
d'Extrême-Orient la base semble être contemporaine de la pyramide,
mais le reste ne remonte pas au-delà du XIe siècle. Au Phnom
Bàkhèn comme au Phnom Bôk et au Phnom Srok, le sanctuaire du
sommet est entièrement construit en pierre, mais il est encore de
(1) Les deux monuments furent édifiés à partir de 921 et leur construc-
tion a dû se poursuivre dans les années suivantes. Cf. G. Cœdès. Inscriptions
du Cambodge. I, 1937, pp. 45-71.
(2) Sur les monuments de Kàh Ker et du Nord-Est du Cambodge, cf.
G. Groslier. La région du Nord-Est du Cambodge et son art. AAK. II, 131-
141. — Voir en outre, une étude du même auteur sur Le Prah Vihéir. AAK. I,
275-294.
(3) Sur ce monument, cf. La date du Tà Kèv, par Mm0 de Coral-Rémusat,
V. Goloubew et G. Cœdès. BE. XXXIV, 401-427.
(4) Cf. Parmentier. La construction dans l'architecture khmère classique.
BE. XXXV, 243-311.
petite taille, comme si l'architecte manquait de confiance dans la
technique des matériaux lourds. Au Pràsàt Thom, édifié à Kàh Ker
vers 930, les premiers éléments de galerie sont voûtés en charpente.
Au Pràh Vihâr, leur couverture associe la brique et la pierre. Enfin,
tandis qu'au Mébon oriental et à Prè Rup, les tours-sanctuaires sont
encore en briques, le monument de Tà Kèv montre pour la première
fois, un édifice entièrement construit en grès.
(1) Sur cette époque, consulter: Le temple d' Içvarapura, par MM.
L. Finot, H. Parmentier, V. Goloubew. Mémoires archéologiques de l'EFEO,
I, 1926, en tenant compte du fait que la date attribuée alors à Bantây Srëi était
le XIVe siècle. — Sur la date réelle de Bantây Srëi (Xe siècle) cf. G. Cœdès
avant le Bàphûon, des monuments dont la date demeure incertaine
et qui comprennent le Phïmànàkàs achevé à la fin du Xe siècle ou
au début du XIe siècle, les tours dites des Danseurs de corde, enfin
l'enceinte du Palais Royal portant une inscription du début du
règne de Suryavarman I (1002-1049). Deux autres temples, le
Mébon occidental à Ankor et le Pràsàt Khnà, en dehors d'Ankor,
s'apparentent par leur style au Bàphûon. Enfin, tout au début du
XIIe siècle, avant l'édification d'Ankor Vàt aurait été élevé le temple
buddhique de Phi Mai, actuellement sur le territoire du Siam, mais
de conception nettement khmère.
A Bantây Srëi ou Içvarapura, c'est-à-dire la ville d'Içvara ou
de Çiva, se rencontrent des temples d'un style très particulier qui,
au premier abord, semble une anomalie dans le développement de
l'art khmèr et qui, en fait, se rattache par des caractères précis à
l'évolution générale de l'architecture. Bantày Srei n'est pas en effet
un cas unique, et une tour au moins du Pràh Pithu, ainsi qu'un
petit monument dégagé par M. Henri Marchai, au Sud du Khlan
Nord, appartiennent au même type d'édifices. Ces monuments ont
pour caractère commun, d'être de dimensions réduites et de porter
une décoration d'une grande richesse et d'une rare perfection.
Cet art qui incline à l'exécution de sanctuaires en miniature,
semble porter à la fois, l'empreinte de la personnalité complexe d'un
artiste génial et d'une influence étrangère qui se manifeste, entre
autres détails, dans certaines statues à tête de singe, assises à la
javanaise. Il présente des frontons à encadrement curviligne et plat
avec déjà sur les tympans, des scènes historiées de personnages, se dé-
tachant sur un fond de végétation qui annonce l'époque d'Ankor
Vat. Au Bàphûon, l'arc déjà bombé, mais non encore orné, délimite
un fronton où subsiste une décoration purement végétale. Un nou-
veau fait cependant se révèle dans ce monument. Pour la première
fois au Cambodge, on y voit apparaître des bas-reliefs constitués
:
ment L. Finot.Lesbas-reliefsduBàphûon. BCAI. 1910 (2), p. 155. G.
Cœdès. Les bas-reliefs d'Ankor Vat, BCAI. 1911, 170-220 et Etudes cambod.
-
(i) Sur les bas-reliefs et leur interprétation iconographique cf. principale-
giennes. VII. Seconde étude sur les bas-reliefs d'Ankor Vat. BE. XIII. fasc. 6, pp.
1-5. — Dufour et Carpeaux. Le Bàyon. (bas-reliefs). Paris 1914. — H.
Parmentier. Les bas-reliefs de Bantây Chmàr. BE. X, 205-221.
de communiquer à l'ensemble un caractère moins massif. De grandes
compositions en faible relief se développent sur les murs, racontant
des épisodes du Ràmàyana et les exploits de Krsna ou de Visnu.
La sculpture décorative étroitement subordonnée à l'effet architec-
tural, se répand en saillie légère sur tout l'édifice. Négligeant
d'évoquer les dvârapàla qui tombent peu à peu en désuétude
l'artiste a multiplié partout la gracieuse image des apsaras revêtues
d'étoffes à fleurs ou d'écharpes et coiffées d'un somptueux diadème à
pointes et à disques. Le lion qui jusqu'ici était assis, se dresse sur
ses quatre pattes. Enfin, les naga-balustrade reposant désormais sur
une série de dés et les extrémités de leur corps se redressent en
deux groupes de têtes entourées d'une auréole.
Dans le même temps, la statuaire a poursuivi son évolution.
Des survivances de l'art ancien se rencontrent encore dans le style
de Bantay Srëi. Les yeux y sont ourlés d'un liséré et le demeureront
à vrai dire jusqu'à l'époque du Bàyon. L'indication de la barbe
subsiste encore pour disparaître peu à peu dans l'art du Bàphûon.
Cependant de nouveaux signes commencent à se manifester. Les
statues sont de taille plus petite que dans le style précédent. La
bouche, encore bordée, devient étroite. Les arcades sourcilières
perdent de leur sévérité, ce qui communique à l'ensemble du visage
une expression adoucie. Le diadème se maintient, mais le haut
chignon qui le domine, n'est plus invariablement enfermé dans un
mukuta. La double chute en ancre du vêtement devient plus com-
plexe, épouse des sinuosités et s'allonge. Parfois, le plissé vertical
disparaît et le bord inférieur du vêtement cessant d'être horizontal,
est tiré légèrement vers le haut, sur la face interne des cuisses. Le
bord rabattu tend vers une forme rectangulaire à angles adoucis,
avec des plis rapprochés et presque droits, dont la prédominance va
s'affirmer dans le style du Bàphûon.
Une nouvelle étape de l'évolution est franchie dans des statues
de très petite taille où le vêtement présente une forme de plus en
plus stylisée du drapé en poche. Dans les images masculines, la
ceinture qui était lisse jusqu'ici, est souvent revêtue désormais d'une
décoration. Les sourcils, en léger relief, forment une ligne sinueuse
et continue. Dans certaines figures de dimensions très réduites, dont
il existe quelques exemplaires au Musée Blanchard de la Brosse, le
rebord du vêtement remonte très haut dans le dos et s'infléchit au
contraire en avant, dégageant ainsi la courbe du ventre. Ces images,
dont l'une au moins présente un drapé en poche très conventionnel
(cf. no 122) offrent cette particularité qu'une attache très courte en
forme de virgule renversée ou de coque curviligne s'échappe du
bord supérieur du vêtement et retombe en avant du côté gauche
(cf. nos 100 et 122). Ce détail semble appartenir en propre à l'époque
du Bàphûon. Dans les statues féminines, le sarong croisé devant les
jambes, rappelle souvent à son rebord inférieur, la forme d'une
queue de poisson. Enfin, annonçant le passage à une conception
nouvelle, une série d'images du Buddha assis sur le nâga, relative-
ment nombreuses vers la fin de la seconde époque, présentent une
chevelure gonflée, divisée en petites boucles régulières, inscrites dans
un réseau géométrique et attestent l'acheminement de la statuaire,
par l'intermédiaire du style d'Ankor Vat, vers l'art du Bàyon.
(1) Pour les monographies publiées sur certains de ces monuments nous
renvoyons soit au Bulletin de l'Ecole Française d'Extrême-Orient, soit aux deux
volumes d'Art et Archéologie khmèrs. — En ce qui concerne la chronologie, cf.
G. Cœdès. Etudescambodgiennes. XIX. La date du Bàyon. BE. XXVIII, 81-112.
(2) Cette abondance n'est pas sans soulever des difficultés. Cf. G. Groslier.
Notes sur la chronologie des monuments khmèrs. BE. XXXV, 177-206..
défaillances qui se rencontrent alors dans l'architecture :
le relâche-
ment de la construction, les repentirs et les modifications hâtives, la
complexité du plan, voisine de la confusion, annonçant un achemine-
ment vers la décadence. Le Bàyon n'est pas sans présenter à cet
égard, des indications fort caractéristiques. M. Parmentier s'est
attaché à montrer les reprises successives de construction qui
plusieurs fois ont modifié l'apparence extérieure et le plan de
l'édifice (i). Si l'aspect général du monument s'est prodigieusement
compliqué, le principe de Sri composition ne présente néanmoins,
sauf dans l'esplanade supérieure, aucune nouveauté essentielle. La
décoration au contraire manifeste une audace singulière, dans l'inno-
vation des tours à visages multipliant dans toutes les directions, le
sourire compatissant du bodhisattva Lokeçvara.
Au premier abord, il semble qu'il y ait un hiatus entre cet
art qui, par certaines de ses créations originales, a cédé à des
impulsions d'une étrange hardiesse et la conception équilibrée qui a
présidé à l'édification d'Ankor Vat. La filiation des thèmes décora-
tifs d'une époque à l'autre, indique cependant que l'évolution interne
de l'art khmèr n'a pas cessé de se poursuivre. L'ancien linteau à
branche unique a pris ici, après avoir connu dans la seconde époque,
des états intermédiaires, une forme particulière où la branche est
rompue. Le linteau sans branche qui avait fait son apparition à
Ankor Vat, prédomine dans l'art du Bàyon. Les colonnettes, de
dimensions réduites, ne présentent plus que des nus insignifiants.
L'encadrement curviligne et bombé du fronton est maintenant re-
vêtu de plusieurs rangs de décoration. Les tympans montrent des
personnages comme à Ankor Vat, mais en nombre moins grand. Les
bas-reliefs qui représentent des scènes nautiques, des épisodes de
l'histoire contemporaine ou de l'existence populaire, ont le mérite
d'une vivante sincérité, mais n'ont plus l'extraordinaire maîtrise qui
s'était révélée dans la composition des larges fresques d'Ankor Vât. A
un autre égard, les dvarapala tiennent maintenant une massue en
avant du corps. Les apsaras ont toujours la coiffure à pointes et à
disques, mais ces derniers se sont multipliés. Un double collier
passant entre les seins entoure par surcroît, le cou et la taille des
danseuses célestes. Enfin, le thème du nâga s'est plié à des innova-
:
(i) Cf. Notes d'archéologie indochinoise IX et X. Modificationssubiespar
le Bàyon, au cours de son exécution. BE. XXVII, 149-168 et Autres modifica-
tions subies par le Bàyon. BE. XXXVI, 281-286.
tions hardies. Le long des chaussées qui donnent accès aux portes
d'Ankor Thom et du Pràh Khân, l'artiste a eu l'idée d'associer
l'énorme serpent à des personnages, dieux d'un côté, démons de
l'autre, et de le faire servir ainsi à l'évocation du barattement de la
mer de lait.
La sculpture en ronde bosse indique la coexistence d'un
courant traditionnel et d'innovations issues peut-être, d'un nouvel
apport indien que le génie khmèr aurait peu à peu plié à une
interprétation personnelle. La nouveauté est représentée ici par ces
visages aux yeux mi-clos, empreints d'un sourire mystique dont
l'exemple le plus remarquable est donné par le Buddha sur le nâga
du Musée de Pnom Pén, découvert autrefois par M. Commaille.
C'est à ce type qu'appartient également dans le Musée Blanchard
de la Brosse la tête d'un Buddha de grande taille décrite ci-dessous
sous le n° III Jusqu'ici, les divinités avaient les yeux ouverts et
bordés. Or, dans l'art du Bàyon, sans que l'évolution ait paru
annoncer cette modification, les yeux cessent de diriger leur regard
sur le monde des apparences, pour s'abîmer dans un rêve intérieur
et mystérieux qui concentre en dedans, toute l'expression de la
physionomie.
Les figures de divinités prennent alors, comme l'a écrit
M. Ph. Stern, « une perfection et une froideur classique qui les
relient à travers bien des intermédiaires, à l'art gréco-buddhique du
Gandhara (I) ». C'est par une influence indienne, transmise peut-
être par le royaume de Dvaravati, que semble s'expliquer cette
transformation du visage. Dans l'Inde, en effet, l'artiste a constam-
ment exprimé par des yeux clos, l'absolu de la méditation.
Egalement, c'est par de larges boucles en relief qu'il a représenté la
chevelure. Or, dans les débuts de l'art du Bàyon, c'est ce traitement
de la coiffure qui domine, avec une nouvelle modification attestée
par la suppression du liséré qui, jusqu'ici, séparait les cheveux
du front.
Cependant, l'art khmèr qui dans le cours de son histoire, a
témoigné si souvent d'une aptitude exceptionnelle à s'assimiler des
apports étrangers, n'a pas tardé à subordonner cette influence
extérieure, aux tendances permanentes de son propre génie. Assez
tôt, les larges boucles s'aplatissent et le liséré réapparait. Les yeux
d'abord mi-clos se ferment complètement. Un sourire illumine tout
1° — INSCRIPTIONS
:
Grès. — Ronde bosse. — H 0 m 24.
Provenance: Prah Khan d'Ankor.—Versé le 14 octobre 1930, par le
dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 4.188.
: 1 12.
Provenance:
Grès. — Ronde bosse. — H m
Pràsàt Tor. Angle N. E. du Bàrày occidental. Découvert
sous les éboulis du portique du sanctuaire principal, lors des travaux de déga-
gement du Pràsàt Tor, en 1931-1932. — Versé au Musée en 1935, par le
dépôt archéologique d'Ankor-Thom, sous la cote 2653, en même temps que
deux mains tenant l'extrémité d'une massue surmontée d'un trident, des
fragments de bras et deux pieds, placés de part et d'autre de la base d'une
massue. Mais ces fragments d'un grès de nuance différente, ne s'adaptaient pas
au corps du personnage. Nous avons du renoncer à les utiliser quand nous
avons monté la pièce en 1936. L'oreille gauche brisée, portant deux trous
indiquant une suture, avait pu être reconstituée au dépôt d'Ankor Thom (Cf.
BE. XXXV, pl. XL, B.) Les fragments incomplets qui nous sont parvenus, ne
nous ont pas permis de procéder à une reconstitution.
L'identification de la statue avec un dvarapala paraît nette-
ment indiquée ici, par la présence d'une fracture sur le ventre, qui
pouvait être le point d'attache des mains tenant une massue. Vête-
ment court et rayé, bordé à sa partie inférieure, par un perlage.
Large ceinture portant une plaque en avant et en arrière, ornée de
fleurons encadrés d'un rang de perles. Pan du sampot en ancre
simple tombant de biais.
Visage aux traits lourds, coiffé d'un diadème surmonté d'un
mukuta conique à trois étages. Collier et anneaux de bras. Pendants
d'oreilles. Image d'un modelé assez mou et de facture médiocre,
en contraste avec l'impression de vigueur et de puissance qui se
dégage des deux dvarapala que nous avons décrits nous les nos 97
et 98.
Style du Bàyon. Deuxième moitié du XIIe, début du XIIIe s.
(Stern.)
Bibl. — G. A. Trouvé. Le pràsàt Tor. BE. XXXV, 207-232. Cf. 224-
225 et 228, pl. XL, A. et B.
:
Provenance :
Grès gris ardoisé. — Ronde bosse. — H 0 fi 35.
Vat Vihar Tràn. Résidence de Kandàl. Découvert dans un
cetdei du Vat. Remis en 1932, à M. Robert Dalet par le chef des bonzes.
Versé au Musée, en février 1933, par M. Henri Parmentier.
Bien que rien ne l'indique nettement, les visages et les bras
étant brisés, l'identification avec Çiva et Uma est ici certaine en
raison de l'absence dans l'art khmèr, du groupe de Visnu et Laksmi
ainsi représentés. Charmante image de Çiva enlaçant sa çakti, d'un
geste délicat. La déesse, très menue, est agenouillée sur la cuisse
gauche du dieu, dans une attitude assez rare, sur des images du
type de celle-ci. Çiva, lui-même de petite taille, est vêtu d'un sampot
court et rayé, qui remonte assez haut dans le dos. La partie anté-
rieure du vêtement passe entre les jambes et se noue en arrière, en
demi-papillon. Uma porte un long sarong rayé qui remonte égale-
ment dans le dos, et une ceinture unie à pendeloques. Signe en
forme de losange sur la plante des pieds de la déesse. Plis de beauté
sous les seins. La main droite d'Uma qui subsiste repose sur la
cuisse droite et tient un objet filiforme qui paraît être la tige
d'une fleur.
Les torses sont d'un modelé remarquable d'élégance et de
vérité.Ladisposition de ce qui subsiste des jambes de Çiva,
semble indiquer que l'attitude du dieu était celle de l'aisance royale.
Uneimpression de stabilité, de tendresse et d'heureuse sérénité
émane de cette composition et fait d'elle l'une des meilleures pièces
du Musée.
Style du Bàphûon. XIe s. (Stern.)
Bibl. — R. Dalet. Dix-huit mois de recherches archéologiques au Cambodge
BE. XXXV, 122, pl. XVII, A. — BE. XXXIII, 1106, où cette pièce est donnée
à tort comme venant du Prah Vihar.
: :
Grès. — Haut-relief. — H 0m38. — Long
Provenance
: 1 m 38.
:
Fragment en bon état de conservation, où ne subsistent malheu-
reusement que deux figures celle de Sùrya, à gauche, assis à l'indienne
sur un char tiré par deux chevaux au galop dont la tête manque, et
celle de Soma, à droite, assise comme à l'habitude sur un piédestal.
Images vêtues du sampot court et rayé, dont le rebord antérieur
revient en avant, en arrondi. Bijoux d'oreilles, plis de beauté au
cou. Diadème et mukuta conique. Légère moustache surmontant la
lèvre supérieure. Les attributs sont des boutons de lotus. Le groupe
est adossé à deux niches délimitées par un arc lobé soutenu par des
consoles.
Xe-XIe s.
Bibl. BE. XXX, 525.
(1) Les sculpteurs khmèrs représentent le Buddha assis sur les replis su-
perposés du serpent, et non pas enveloppé par ceux-ci.
Le Buddha, l'épaule droite découverte, est vêtu de la longue
robe monastique dont l'extrémité retombe à gauche, en avant. Torse
d'un modelé assez mou. Visage aux traits immobiles, les yeux ouverts.
Chevelure traitée en petites boucles sans relief. Oreilles perforées.
Usnisa un peu allongé, conforme d'ailleurs à la véritable représenta-
tion de ce signe de perfection, qui est protubérance crânienne ou
plutôt,léger allongement du crâne. Noter la forme peu habituelle
dans un échantillon de la statuaire d'Ankor Vat, des têtes de naga,
représentées ici de face avec des yeux saillants. Le gonflement des
têtes et le traitement des anneaux ont gardé ici un caractère réaliste,
rappelant assez bien l'attitude de colère du cobra capello. A en juger
par celle qui est intacte, à droite, les sept têtes ne paraissent pas
bordées, disposition qui jointe aux précédentes, paraît inusitée dans
Buddha lui-même :
les nâga du style d'Arikor-Vat. D'autres détails, dans l'image du
chevelure aux boucles gravées, épaule droite
découverte, écharpe retombant dans le giron, indiqueraient une
influence thai assez nette et un style plutôt tardif.
Époque douteuse.
Époque :
que sur les écailles des replis du serpent.
XIIe s. (Stern).
Grès. — Haut-relief. — :
H 0 m 85.
Provenance: Bàyon.— Versé au Musée le 14 octobre 1930, par le dépôt
archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 4062.
Tête souriante, d'un Buddha les yeux clos, sous un dais de
têtes de nâga, dont il ne subsiste plus que la partie centrale. Cheve-
lure traitée en petites bosses régulières. Usnïsa à deux étages dont
la décoration est très détaillée. Oreilles très dégagées dont le pavillon
est traité de manière purement fantaisiste et conventionnelle. L'au-
réole qui se voit derrière la tête ne paraît pas être un nimbe,mais
un ornement ventral du naga. L'image semble avoir été recouverte
autrefois de laque noire, ce qui lui communique l'aspect du marbre.
Style du Bàyon. — XIIIe s. (Stern).
:
:
Grès. — Ronde bosse. — H 0 m 28.
Provenance Région d'Ankor. — Versée au Musée le 14 octobre 1930,
par le dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 1665.
L'identification de cette tête avec celle d'un Buddha est attes-
tée par la présence d'un fragment de têtes de naga, auquel elle est
adossée. Usnïsa conique. Chevelure formant deux pointes au-dessus
des sourcils et traitée en petites boucles rectangulaires, dans un réseau
géométrique. Les yeux étaient incrustés de pierreries. Les sourcils
ainsi qu'une légère moustache sont indiqués par un double trait, ce
Époque:
dernier détail étant peu fréquent dans les images du Buddha.
XIe s. (Stern).
:
Provenance:
Grès. — Ronde bosse. — H 0 m 27.
Bàyon. Galerie extérieure Ouest. — Versée au Musée le 14
octobre 1930, par le dépôt archéologique d'Ankor-Thom, sous la cote 5.
Curieux visage où l'épaisseur des lèvres, le nez aplati, la largeur
des narines et la forme arrondie de la tête, semblent indiquer un
type ethnique assez accentué. Usnïsa attesté simplement par un léger
allongement du crâne au sommet, comme dans la pièce Kc. 30,1
(V. ci-dessus n° 104). Chevelure traitée en petites boucles sans relief.
Lèvres bordées. Les yeux clos expriment la transcendance et la séré-
nité mystique du rêve intérieur. L'image paraît avoir été adossée, à
:
en juger par une cassure franche qu'elle porte derrière la tête.
Époque douteuse XIe-XIIe s.? (Stern).
:
Grès. — Ronde bosse. — H 0 m 42.
Provenance inconnue. — Anciennement conservée dans le Parc du Gou-
vernement Général à Saigon. — Versée à l'ancien Musée de l'EFEO, à Saigon,
sous la cote S.84.
S. 21,2 et B. 16.
--
Transférée ensuite au Musée de Phnom Pén sous les cotes
Rétrocédée au Musée de Saigon, en 1928.
Chevelure traitée en boucles coniques d'un fort relief. Usnisa
en cône allongé, brisé en arrière. Visage souriant et aux yeux clos,
exprimant le détachement du monde et l'absolu de la méditation.
Traces de laque rouge et noire autour des oreilles et derrière la
tête. L'expression de la physionomie rappelle d'assez près, celle du
Buddha découvert autrefois par M. Commaille et qui se trouve au
Musée de Phnom Pén. Ce type d'images, généralement de grande
taille, apparaîtrait au Prah Pàlilay. Cf. H. Marchal. Le temple de
:
Prah Pàlilay.BE. XXII, pl. XV, a, c.
Époque XIIe s. (Stern).
Bibl. — BE. II, 224. — Parmentier. Catal. du Musée de Phnom Pén. BE.
XII, 24.
:
sont mutilés.
Époque XIIe s.? (Stern).
: : :
Grès. — Ronde bosse. — H 0 m 60. — Larg 0 m 80.
Provenance Tép Pranàm. — Versé au Musée le 19 décembre 1928, par
le dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 60.
Groupe montrant vraisemblablement l'écuyer et le cheval du
prince Siddhartha, l'un et l'autre agenouillés, dans la scène de la
séparation qui suivit, dans la nuit du Grand Départ, la fuite hors de
Kapilavastu, instant où le futur Buddha renonça définitivement aux
séductions du monde. L'écuyer Chandaka, vêtu d'un sampot lisse
maintenu par une ceinture plate, a mis le genou gauche en terre.
Il appuie son bras gauche sur l'encolure de la bête dont la crinière
est traitée en mèches fines. Il porte le cordon brahmanique avec un
collier sur la poitrine et un bracelet qui semble être fait de graines
de l'arbre de la bodhi, analogues aux grains des chapelets des bonzes
d'aujourd'hui. Le torse est émacié, ce qui est peut-être l'expression
symbolique de la tristesse des adieux. Le cheval porte sur le dos, un
simple tapis à bordure et orné de fleurettes. La queue traînait sur
le socle ainsi que l'indique le fragment qui subsiste en arrière. Les
deux têtes, la jambe droite, le bras droit et la main gauche de
l'écuyer manquent.
Époque: XIIe s.? (Stern).
Bibl. — Sur ce thème, cf. Alfred Foucher. L'art gréco-bouddhique du
Gandhâra. Paris, 1905, I, 361-363.
: 0 25.
:
Grès. — Ronde bosse. —
Provenance
H m
Ankor Thom. Porte des Morts. Chambre Nord. — Versé
le 14 octobre 1930, par le dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote
671.
L'animal porté par un socle, a un genou en terre. Sa main gau-
che est posée à plat sur sa poitrine, l'autre est brisée. Queue dans le
dos. Mince vêtement forment ceinture et assant entre les jambes.
Bracelet et collier. Crinière, dents et bajoues stylisées. Contre la
jambe droite de l'animal est représentée une masse assez volumi-
neuse qui porte de place en place des saillies et des creux semblables
à des alvéoles. Peut-être faut-il reconnaître dans cet attribut les rayons
de miel sauvage qu'un singe compatissant offrit un jour au Buddha
Gautama pendant le cours de sa vie ascétique. Dans ce cas, la pièce
serait à rapprocher de celle qui porte ci-dessous le n° 197 et qui
représente l'offrande de l'eau, faite par un éléphant, dans la même
circonstance.
115. — TRIADE BOUDDHIQUE (Kc. 32,2).
Grès. — Bas-relief. — H: 0 m 19. L : 0 m 25. — Fonds S. E. I.
Provenance inconnue.
Images de Lokeçvara
:
:
Grès. — Ronde bosse. —
Provenance
H 1 m 06.
Ankor Thom. Brousse à l'Est du monument 486. —
Versé au Musée le 22 décembre 1928, par le dépôt archéologique d'Ankor
Thom, sous la cote 282.
:
Époque douteuse XIIe s. ?
Bibl. — V. Goloubew. Le Harihara de Mahà Rosei. EA. I,294. pl. 27.
Époque:
ples des idoles hindouistes.
Deuxième moitié du XIIe s.
:
cuisse droite, à en juger par une pointe qui subsiste.
Époque du Bàphûon XIe s. (Stern).
Bibl. — BE. XXXIII, 514.
Époque :
a l'arête du tibia très marquée Plis de beauté au cou.
Fin du Xe-début du XIe s. (Stern).
Bibl.—BE.XVIII (10),62-63; XXI, 77.—BCAI. 1917-1930, p. 48.—
Parmentier AKP. I, 107.
Époque :
la cuisse gauche. La tête, les avant bras et les jambes manquent.
fin Xe-début XIe s. (Stern).
Bibl. — BE. II, 224. — Parmentier. Catal du Musée de Phnom Pén. BE.
XII, 13.
:
Provenance :
Grès. — Ronde bosse. — H 0 m 41.
Pagode de Btru-scm, située à quelques centaines de mètres
du centre de Biên-hoà. Aurait été trouvée dans une rizière voisine. Fonds SEI.
Acquisition 1931.
Époque :
les bras et les pieds manquent.
Xe-XIe s.
Images féminines.
: :
Grès. — Ronde bosse. — H 1 fi 68.
Provenance Ankor Thom. Brousse à l'Est de Tàsët. — Versée au Musée, le
22 décembre 1928, par le dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 1255.
Statue simplement ébauchée et brisée, d'une divinité féminine
vêtue d'un sarong, tenant deux attributs, coiffée d'un diadème et
d'un mukuta conique, qui n'a d'autre intérêt que d'offrir un aperçu
de la technique des sculpteurs khmèrs à l'époque classique.
Époque :
rang de fleurettes. Plis de beauté au nombril.
XIIe s. (Stern).
Époque:
beauté au cou et sous les seins. La tête, les bras et les pieds manquent.
Fin Xe-début XIe s. (Stern).
130. — STATUE DE DÉESSE (Kc. 41,4).
:
Provenance :
Grès gris ardoisé. — Ronde bosse. — H 1m 05.
Phnom Bakhèn. — Versée au Musé, le 20 janvier 1935, par
le dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 4326.
:
Style assez tardif qui ne correspond pas à la date du Bakhèn (IXe s.).
Epoque XIIe-début du XIIIe s. (Stern).
Bibl. — BE. XXXV, 461. — Une statue absolument semblable se trouve
au Musée Guimet et a été publiée par M. Stern. Le Bàyon d'Angkor. pl. 20-B.
Epoque :
vajra. Partie d'un relief?
Fin du XIIe s.?
:
Grès. — Ronde bosse. — H : 0 m 27.
Provenance Pràsàt Tor. Angle N. E. du Bàrày occidental. — Fragment
versé au Musée en 1935, par le dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote
2653 (Voir ci-dessus, la notice de la pièce Kc. 20, 5, n° 99).
Deux mains, dont l'une est ornée d'un bracelet, tiennent l'extré-
mité d'un trident.
Bibl. — BE. XXXV,224, pl. XL-B.
¥
139. — TÊTE D'ÉLÉPHANT (Kc. 6,3).
:
Grès rose. — Ronde bosse. — H 0 m 18.
Provenance inconnue. — Anciennement conservé au Jardin botanique à
Saigon. — Entrée à l'ancien Musée de l'EFEO à Saigon, sous la cote S. 54. —
Transférée au Musée de Phnom Péñ, sous les cotes S. 19, 2 et B. 90. — Rétro-
cédée au Musée de Saigon, en 1928.
Tête d'un caractère naturaliste assez accentué. Deux défenses.
Trompe brisée.
Bibl. — BE. II, 108. — Parmentier. Catal. du Musée de Phnom Pén. BE.
XII, 22.
Epoque :
décor jusqu'à la profusion.
IXe s.
Bibl. — BE. XXXV, 461.
Linteaux.
Epoque:
Traces de laque rouge.
Xe-Xe s.
Epoque
Bibl.
:
nuit point d'ailleurs au mouvement général.
début du XIIe s. (Stern).
— H. Marchal. Le temple de Práh Pàlilay. BE. XXII. 112-113, pl.
XVI, c, e.
Epoque :
jambes, avec pan antérieur. Anneaux de bras et de chevilles.
Fin du XIIe s.
Bibl. — BE. II, 224. — Parmentier. Catal. du Musée de Phnom Péri,
BE. XII, 39-40.
145- — PARTIE DE FRISE OU DE FRONTON (Kc. 71,3).
:
Provenance:
Grès. — Bas-relief. — H 0 ni 44.
Ankor Thom. Terrasse des Eléphants. — Versée au Musée, le
14 octobre 1930, par le dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 1881.
Groupe d'apsaras dansant sur des lotus épanouis, dans un mou-
vement d'une élégante jeunesse. Ceinture d'orfèvrerie et mince vête-
ment à pan antérieur avec deux écharpes nouées à la ceinture, qu'agite
le mouvement gracieux de la danse, ainsi que les longues guirlandes
de fleurs qui sont suspendues aux lobes des oreilles. Colliers,
Epoque:
bracelets, anneaux de chevilles et sautoirs passant sous les seins.
Fin du XIIe s., mais la pièce pourrait être antérieure
et avoir été utilisée en remploi dans la Terrasse des Eléphants
attribuée à Jayavarman VII.
: :
Grès. — Bas-relief. — H 0m 21.
Provenance Bàyon. Terrasse supérieure. — Versé au Musée le 14 octobre
1930, par le dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 101.
Groupe de danseuses dont une seule est complète, agitant des
Epoque :
guirlandes florales.
Fin du XIIe s.
:
à la longue, le bouchon s'est souvent détaché.
Epoque XIIe s. ?. (Stern).
Bibl. — BE. XXXV, 461.
148. — TÊTES DE GUERRIERS. (Kc. 71,4).
:
Grès. — Bas-relief. —
?.
:
H 22 et 0 m 25.
0 m
Provenance Bàyon — Versées par le dépôt archéologique d'Ankor
Thom, sous la cote 110.
Deux têtes de guerriers au visage massif, coiffés d'une sorte de
morion. Partie de bas-relief.
: :
Grès. — Haut-relief. — H 0m28.
Provenance Bàyon. Galerie extérieure. — Versé au Musée le 14 octobre
1930, par le dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 42.
Au registre supérieur, on aperçoit les pieds croisés et une main
d'un personnage assis, ainsi que les jambes, vêtues d'un sarong, d'un
autre personnage agenouillé qui, pouvait être une servante. Au-des-
sous, des apsaras dont il ne subsiste que le buste et la tête, coiffées
d'un riche diadème et parées de bijoux, agitent des écharpes ou des
guirlandes de fleurs. Bon exemple de la coiffure des apsaras dans la
Epoque :
seconde période de l'art angkorien.
fin du XIIe-début du XIIIe s.
: :
Grès. — Haut-relief. — H 0m37. — Long
Provenance
: 1m66.
Bàyon. Façade Ouest. — Versé au Musée le 14 octobre 1930,
par le dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 1953.
On reconnaît l'arc du fronton, au fragment strié et bombé, orné
de rangs de perles et d'un fleuron, qui subsiste à droite. La scène
représente un roi, couvert de bijoux, assis sur un siège, qui fait un
don à un ermite. L'ascète, vêtu d'un court sampot plissé, est recon-
naissable à sa barbiche et au cordon brahmanique que l'on aperçoit
sur son épaule droite. Derrière le saint homme, quatte personnages
imberbes sont agenouillés et sont vraisemblablement ses disciples, car
ils portent eux aussi, le cordon brahmanique. Le fragment extrême
à gauche, très mutilé, indique la présence d'un serviteur agenouillé
qui évente le souverain. On remarquera l'aisance naturelle du geste
royal et de l'humilité de l'ascète. Il est probable que l'image du roi
se trouvait au centre. Il ne subsisterait donc de cette composition que
sa moitié droite.
Epoque du Bàyon. Fin du XIIe-début du XIIIe s.
151. — SOMMET DE FRONTON (Kc. 72,4).
Grès. — Ronde bosse. — H 0m72. :
Provenance: Ankor Vat. — Versé au Musée le 14 octobre 1930, par le
dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 4032.
Pièce ornée, en avant et en arrière, d'une belle tête de nga de
face chevauchée par un garuda enserrant dans ses bras, deux autres
petites têtes de nga, de chaque côté.
Epoque d'Ankor V~at : XIIe s.
Çiva (?) armé d'une massue et coiffé d'un mukuta à trois pointes,
est assis dans l'attitude de l'aisance royale, sur trois bœufs dont les
têtes sont peu distinctes.
Bibl. — BE. II. 224. — Parmentier. Catal. du Musée de Phnom Péñ.
BE. XII, 38.
:
Grès. — Bas-relief. — H ora82.
Provenance inconnue. — Anciennement conservée dans le Parc du Gouver-
nement Général à Saigon. Entrée à l'ancien Musée de l'EFEO, à Saigon, sous la
cote S. 70. Transférée au Musée de Phnom Péñ, sous les cotes S. 40, 2 et C.
31. — Rétrocédée au Musée de Saigon en 1928.
Çiva (?) armé d'une massue dans la main droite, est assis dans
l'attitude de l'aisance royale, sur une table surmontant trois têtes de
bœufs, à peine ébauchés. Ce groupe, où Çiva est accompagné non d'un
seul Nandin comme à l'habitude, mais de trois bœufs, ne paraît corres-
pondre à aucune association iconographique connue dans les traditions
religieuses de l'Inde ancienne et du Cambodge. Il semble que celle-
ci se soit constituée, sur le modèle des associations de type voisin:
Srya sur trois chevaux, Indra sur l'éléphant tricéphale Airvta.
par un procédé d'analogie ou de contamination qui a pu se rencontrer
dans les arts, comme on le constate, en d'autres contrées, dans
l'histoire des lettres.
Bibl. — BE. II, 224. — Parmentier. Catal. du Musée de Phnom Péñ.
BE. XII, 37.
Antéfixes d'angle
:
Grès. — Haut-relief. — H 0m76.
Provenance inconnue. — Anciennement dans le Parc du Gouvernement
Général à Saigon. — Entrée à l'ancien Musée de l'EFEO à Saigon, sous la cote
S. 81. — Transférée au Musée de Phnom Péñ, sous les cotes S. 41, 3 et C. 46.
— Rétrocédée au Musée de Saigon en 1928.
Dviirapiilù de facture médiocre, tenant une massue dans la main-
droite, sous une ogive lobée ornée de feuilles obliques.
Bibl. — BE. II. 224. — Parmentier. Catal. du Musée de Phnom Pén.
BE. XII. 38.
164.
—
ANTÉFIXE D'ANGLE (Kc. 74,8)
:
Grès. — Haut-relief. — H 0m68.
Provenance inconnue. — Probablement l'une des onze pièces d'angle qui
se trouvaient avant 1928, dans le Parc du Gouvernement Général à Saigon.
Dvrapla dont les mains s'appuient sur une massue.
Bibl. — BE. XXVII, 611.
: :
Grès. — Haut-relief. — H 1m22.
Provenance Bàyon. — Versé au Musée le 19 décembre 1928, par le dépôt
archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 677.
Bloc en trois assises, orné d'un garuda cambré en cariatide, aux
prises avec ses ennemis les nga. Décor d'étage dans une des tours
du Bàyon, ordinairement placé à la base des visages où de part et
Epoque :
d'autre des frontons.
Fin du XIIe-début du XIIIe s.
:
Provenance inconnue. — Anciennement dans le Jardin du Gouvernement de
la Cochinchine. — Entré au Musée en 1928. — Origine probable Ankor V~at.
D'une corolle de lotus, portée par un socle lobé et orné de rosa-
ces, s'élèvent par l'intermédiaire d'une gorge, quatre étages de feuilles
en ogives trouées au vilbrequin, dont le dernier est partiellement brisé
et pouvait supporter un dernier étage ou un couronnement. Le seul
épi de faîtage de ce type qui nous soit parvenu à peu près intact. Il y
en avait probablement des milliers à Ankor V~at, sur les toitures. Ceux
que l'on connaît sont très mutilés et aucun n'a été retrouvé en place.
:
Epoque d'Ankor V~at XIIe s.
Bibl. — BE. XXVIII, 611.
: :
Grès. — Ronde bosse. — H 0m29.
Provenance Région d'Ankor. — Versée au Musée le 14 octobre 1930, par
le dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 1522.
Pièce ornée d'un garuda sculpté sur chaque face, sous une
arcature.
Epoque :
trade qui associe l'oiseau garuda et ses ennemis les nga.
Deuxième moitié du XIIe s.
Bibl. — BE. II, 224. - Parmentier. Catal. du Musée de Phnom Pén.
BE. XII 44.
: : ; :
Grès. — Ronde-bosse. — H im30 Long Iffi45.
Provenance Ankor Vàt. — Versé par le dépôt archéologique d'Ankor Thom
le 30 novembre 1931, sous la cote 2111.
Epoque :
motif décoratif montrant une tête de lion de face ou un makara.
Fin XIIe-début du XIIIe s.
Bibl. — Sur la représentation du nâga dans l'art khmèr, cf. Ph. Stern.Le
Bàyon d'Angkor. pp. 138-143. — Ph. Vogel. Serpent worship in ancient and
modern India. Extr. des Acta Orientalia. Leide. vol. II, 279-312, CR. par V.
Goloubew in BE, XXIV, 606-610, où se trouve un essai de classement des
images du nga. — H. Marchal. Le nga dans l'art khmèr. BSEI. 1937, 2e trim.
pp. 9-18, 15 pl.
: :
Grès. — Ronde bosse. — H 1m35.
Provenance Emplacement situé au Nord de la terrasse buddhique du Práh
Pithu. — Versé par le dépôt archéologique d'Ankor Thom, le 14 octobre 1930,
sous la cote 1074.
Lion gardien detemple, dont il ne subsiste que l'avant-train,
dressé sur ses pattes antérieures. Crinière traitée de façon assez réaliste,
tandis qu'au contraire, la partie antérieure de la tête présente de
nombreux éléments de stylisation. Collier à trois rangs de pendeloques
avec fleurons de distance en distance. Arête du dos stylisée.
Provenance:
Grès. — Ronde bosse. — :
H :
0m35. Long
Ankor Thom. Pràsàt rn
0m56.
Nord-Ouest.
Provenance:
Grès. — Haut-relief. — H: 1m45.
Brousse au S. O. d'Ankor Thom. — Versée au Musée le 22
décembre 1928, par le dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 542.
;
Laksm à quatre bras. La main antérieure droite, en pronation, tient
une boule la gauche s'appuie sur la massue. Le bras postérieur droit
élève le disque, l'autre, la conque dextre. Sur la face opposée, la déesse
n'a que deux bras. Sa main droite en supination, tient la boule, tandis
que l'autre porte un bouton de lotus.Sarong lisse, légèrement évasé
dans le bas, avec retombée antérieure d'étoffe, analogue à celle du
sampot de Visnu. Le vêtement est croisé sur la jambe droite et s'orne
d'une longue chute d'étoffe à deux pointes irrégulières. Mêmes carac-
téristiques de visage, de bijoux et de coiffure que celles de Visnu,
Epoque :
avec cette différence néanmoins que le chignon est conique.
Xe-XIe s.
183. — SÉMA (Kc. 8,2)
Grès rouge. — Bas-relief. — :
H 0m50. — Fonds S. E. I.
Provenance inconnue.
Borne de délimitation du terrain sacré sur lequel sont établies
les pagodes. Ces pierres créent ainsi une sorte de droit d'asile et les
fautes commises sur l'emplacement qu'elles circonscrivent sont plus
graves qu'en un lieu profane. On les trouve soit au dehors, soit à
l'intérieur des pagodes. Celle-ci porte sous une arcature, un person-
nage émacié, les mains jointes sur la poitrine, issant d'une corolle qui
pourrait être celle d'un lotus.
Basse époque.
Moulage. — :
H 0m88. — Fonds Holbé.
:
Bronze partiellement doré. — H: 0m 125. — Don de M. Vailet, 1932.
Provenance Kõmpon àm.
: :
Bronze. — H 0 m 095.
Provenance Région d'Ankor. — Versée au Musée le 21 février 1935, par
le dépôt archéologique d'Ankor Thom, sous la cote 117.
Divinité à deux bras, vêtue d'un sampot plissé, arrêté aux
genoux, avec bord rabattu et pan en hameçon dont les pointes sont
dirigées à gauche. La présence des cinq têtes pourrait indiquer une
forme de Çiva. Attributs peu distincts.
Époque classique.
Bibl. — BE. XXXV, 461.
190. — GANEÇA Km. 10,3)
Pièce de facture moderne. Fond Holbé. H: om. 065.
::
Bronze. — H 0 m. 06.
Provenance Région d'Arikor. Serait la tête du précédent auquel il n'a
pas été possible de l'adapter.
Tête coiffée d'un diadème à large bande ciselée. Visage aux
yeux clos, légèrement souriant.
Bibl. — BE. XXXV, 461.
Bronze. — :
H om 11.
Provenance: Pràh Khàn d'Arikor. — Versé au Musée le 21 février 1935,
par le dépôt archéologique d'Arikor Thom, sous la cote 8.
Groupe de trois têtes de naga présentées de face, en forte
saillie, ayant pu servir d'ornement terminal d'un objet long, tel un
timon de véhicule, ou de l'un des bras d'un siège.
Bibl. — BE. XXXV, 461.
SECTION IV
A. Silice et G. Groslier :
caractères de cette céramique ont été nettement dégagés par MM.
«
Aucun exemple de poterie d'apparat
uniquement décorative. Aucune tendance à obtenir la pièce rare,
parfaite, minutieusement calibrée, ayant une valeur intrinsèque
élevée. L'artisan ne s'en tient qu'à une poterie simple et solide,
populaire, pourrait-on dire, d'une manipulation courante, d'un usage
:
immédiat, d'une facture élémentaire, rapide. Le décor atteint la
richesse par son énergie et la recherche est nulle ondes, rangs de
perles, moulurations, le tout tracé à l'ébauchoir, traité au doigt, mais
souvent avec cette justesse de signification et cette hardiesse qui
n'appartiennent qu'à l'artiste. Pas de couvertes polychromes, de
décors d'émaux sur ou sous couvertes, d'ornements estampés. Pas de
faïence, ni de porcelaine. Ainsi, la poterie khmère se décrit en trois
mots: terre cuite sous couverte (p. 49). »
A consulter: G. Groslier. Recherches sur les Cambodgiens. Paris, 1921, pp.
129-134. — A. Silice et J. Stoeckel. Matériaux pour servir à l'étude de la
céramique au Cambodge. AAK. I, 149-153. — A. Silice et G. Groslier. La céra-
mique dans l'ancien Cambodge (Essai d'inventaire général). AAK. II, 31-63.
: :
Grès. — Émail brun. — H 0 m 17. Don de M. Lam Em, 1933.
Provenance Soc-trâng.
Curieux récipient zoomorphe de modèle ancien rappelant les
vases chinois dits siang tsouen. L'animal porte un bât représenté
par deux saillies, modelées de part et d'autre de l'orifice. La tête
présente l'indication d'un harnachement incisé dans la pâte.
Bibl. — BE. XXXIII, 1106.
Provenance:
Récipient en forme de crachoir, muni d'un col. Terre cuite.
Ankor. Cote de dépôt : :
1158 (H 0 m 085. — D o. m.085). :
204. — VASE (Km. 5,3).
Récipient en grès muni d'un col. Émail vert d'eau. Décoration
:
réduite à un mince filet strié, à l'épaule. Col ébréché.
Provenance :
Arikor. Cote de dépôt 1423 (H. 0 m 245. — :
D o m 13).
,
212. — COUPE A OFFRANDES (C&N PÃÑ) (Km. 6,6),
Récipient en métal, à rebord ajouré et orné d'un motif trilobé.
A rapprocher des coupes en porcelaine de même forme en usage au
Siam. (Voir ci-desous n° 252) H : 0m07.
Provenance: Pràh Kô. —Versée au Musée le 2T février 1935, par le
dépôt archéologique d'Arikor Thom, sous la cote 71. (BE. XXXV, 461).
:
Verre ?. —
Provenance
: 0 155.
H m
Bën-tre. Village de Thai-thanh, canton de Minh-phu.
Trouvée en juillet 1930, avec d'autres statuettes en métal, dans une caisse en
bois, enfouie à un mètre de profondeur, dans un terrain défriché depuis
quelques années seulement. Versée au Musée, le 22 mai 1931, par l'Administra-
teur de la province de Bên-tre.
Buddha assis à l'indienne, revêtu de la robe monastique,
l'épaule droite découverte et prenant la terre en témoignage.
Basse époque.
Bibl. — BE. XXX, 577.
:
Dominant l'ensemble, nous rencontrons d'abord
Buddha prenant la terre en témoignage, (T. 211,9) assis en
paryankâsana. Écharpe du type décrit ci-dessus. Épaule droite
découverte. Taille et poitrine d'un dessin assez mou. Usnïsa en
forme de flamme. Chevelure en petites boucles faisant fortement
saillie, et descendant légèrement sur le front. Arcades sourcilières
;
;
en demi-cercle, très relevées au-dessus des yeux clos. Bouche petite
.menton charnu oreilles au pavillon très stylisé et à lobes allongés
s'écartant du visage. Nez fortement busqué. Les yeux, la bouche
et le menton sont soulignés d'un trait incisé dans le métal.
(H: 1 m 10).
:
Provenance
:
Cieng R'ai. Don de M. Nguyên-vàn-Nên au nom de feu
Antoine Sao. Cf. BE. XXXI, 606. Bronze. Long 0 m 33.
242. — BUDDHA PRENANT LA TERRE EN TÉMOIGNAGE, (T. 211,19)
en marbre partiellement doré. Statuette d'exécution assez fine. Pas
d'uïa. :
Socle de lotus. (H 0 m 24).
Au centre, immédiatement sous le grand Buddha, nous trouvons :
243. — BUDDHA COUCHÉ ENTRANT DANS LE PARINIRVÂNA
(T. 111,17).
Bronze. —H: 0m30. — Long: 0ID71. Ancienne collection Brizon.
Acquis à Saigon, le 10 mai 1936.
Le Parinirvâna est le nirvâna complet, c'est-à-dire l'anéan-
tissement définitif du Buddha parvenu à l'ultime étape de sa
dernière existence. Un extrait de l'un des textes cités par M. Jean
Przyluski, dans une savante étude sur le Parinirvâna, nous permet
de nous représenter assez bien l'épisode final de la dernière vie du
saint: « Une fois le Buddha se. trouvait dans le royaume de
Kuçinagara, au berceau des Malla, dans le bois des arbres cala
:
jumeaux. En ce temps là, le Bhagavat était près du Parinivâna. JI
dit au Vénérable Ânanda « Entre les arbres çâla jumeaux, étends
un hamac, tête au nord. Aujourd'hui, au milieu de la nuit, le
Tathàgata entrera dans le Parinirvâna, dans le Nirvâna sans résidu ».
Alors le Vénérable Ànanda reçut les ordres de l'Honoré du Monde.
Entre les arbres çala jumeaux, il étendit pour l'Honoré du Monde,
un hamac, tête au nord. Alors l'Honoré du Monde se rendit
auprès du hamac et se coucha, le côté droit contre terre, la tête
dans la direction du Nord, un pied sur l'autre, les pensées fortement
enchaînées, la conscience en pleine clarté». (Extr. du Samyukta-
Agâma, XIII, 4. Cité par M. J. Przyluski. JA. XI, 498).
On reconnaît dans l'image du Musée de Saigon, le Buddha,
vêtu de sa robe de moine, étendu sur un socle décoré de pétales de
lotus stylisés. Il est couché sur le côté droit, la main gauche
allongée contre la jambe correspondante, le bras droit fléchi et la
main étendue près de la tête, les pieds réunis, dans l'attitude
consacrée par les écritures buddhiques. Sa tête repose sur deux
coussins ornés latéralement de rosaces et recouverts d'une étoffe
richement brodée. Manques de fonte à la base du socle.
Bibl. — J. Przyluski. Le Parinirvâna et les funérailles du Buddha. Journal
asiatique.XIe série, Tome XI, 1918, pp. 485-526, XII, 1918, pp. 401-456,
XV, 1920, pp. 5-54. — BE. XXXVI, 596.
Sur l'armoire à manuscrits placée en avant du précédent, trois
fragments de statues sont rassemblés :
244- — FRAGMENT DE TRÔNE D'UNE STATUE BUDDHIQUE.
(T. 112,9)
portant un décor, linéaire rappelant des pétales de lotus et une
0m 33).
Provenance :
inscription donnant la date 1497. A.D.
:
Cieng R'ai. Don Antoine Sao. Cf BE. XXXI, 606 (Long
:
Grès. — Ronde bosse. — H Om36.
Provenance
:
inconnue. Ancienne collection Cazade. Acquisition, 17 dé-
cembre 1933.
Visage légèrement souriant, aux yeux mi-clos. Arcades sourci-
lières relevées. Bouche étroite aux lèvres charnues. Nez long et lé-
gèrement affaissé à son extrémité. Chevelure en petites saillies régu-
lières, séparée du front par un liséré mince qui s'infléchit légèrement
au milieu du front. L'usnïsa a été scié. Lobes des oreilles très allongés.
Plis de beauté au cou. Indication d'une écharpe sur l'épaule gauche.
Bon exemple de l'allongement général des traits du visage dans l'art
thai.
Bibl. — BE. XXXIII, 1106.
; ; ;
en 1932 par M. René Nicolas, dans la revue Extrême-Asie, n° 19, janvier, pp.
297-308 n° 21, mars, pp. 409-422 n° 23, mai, pp, 565-580 n° 25, juillet,
pp. 1-31. Pour les épisodes résumés ci-dessus, cf.n° 21, pp. 421-422 et n° 23,
pp. 578-579.
Vitrine XLVI.
;
ventre, dit l'un de ces textes, ressemblait à une montagne, leur bou-
che au trou d'une aiguille ils brûlaient, ils flambaient. Ils poussaient
des cris de détresse». Ces misérables expient ainsi des fautes commi-
ses dans le monde des vivants, dont les plus communes sont la ladrerie,
l'égoïsme, la médisance, les injures, le refus de donner l'aumône. Dans
certains récits, Maudgalyyana a rencontré sur son chemin, quelques-
uns de ces êtres repoussants. Il va rendre compte au Maître de ce
qu'il a vu et celui -ci explique alors les motifs de la disgrâce des prta.
D'autres textes ont pour sujet la rédemption de quelques prta repen-
tis et il semble que l'allusion exprimée dans notre statuette soit en rap-
port avec l'un de ces récits le Maudgalyyana ou le Jambhala. On voit
ici, l'un des prta agenouillé et implorant la compassion du Saint qui
peut être Maudgalyyana ou le Buddha lui-même. Le malheureux est
accompagné d'autres pécheurs dont l'un, étendu sur le sol, a un énor-
me ventre annelé, pareil à celui d'un insecte. Des têtes de prta émer-
gent parmi des flammes d'un socle semblable à un bûcher. L'ascète
debout, écoute la supplique, le bras droit étendu et ramené légèrement
en avant, la main correspondante posée à plat sur sa robe de moine,
tandis que sa main gauche est fermée comme pour tenir un attribut,
:
à hauteur de poitrine. (Fonds Holbé. — H 0 m. 24) Cf. Avadâna
Çataka. Cent légendes buddhiques, trad. Léon Feer.Annales du Musée
Guimet. XVIII, 175-181 et 190-194.
Vitrine XLVII.
indo-javanais. Epoque:
Exemplaire intéressant de l'interprétationdu visage humain dans l'art
IXe s.
Bibl. — BE. XXX, 210.
APPENDICE
:
nités, leurs attributs rituels ou leurs attitudes caractéristiques aux ouvrages sui-
vants Ananda K. Coomaraswamy. Pour comprendre l'art hindou (trad. Jean Bu-
hot. Paris. 1926. — René Grousset. Les civilisations de l'Orient. II. L'Inde.
Paris, 1930. — P. L. Couchoud. Mythologie asiatique illustrée. Paris 1927. cf.
Mythologie du Buddhisme dans l'Inde, par Raymonde Linossier, pp. 29-68
Mythologie brahmanique par Mme de Wilman-Grabowska, pp.
69-120 Mytho-; ;
logie khmère et chame par Henri Marchal, pp. 167-204. — Alfred Foucher. Etu-
de sur l'iconographie buddhique de l'Inde. Paris, 1900-1905. — T. A. G. Rao.
Hindu Iconography.Madras,1914-1916. — Krishna Sastri. South Indian Ima-
-
ges of Gods and Goddesses. Madras. 1916. — B. Bhatta Charya. Buddhist Icono-
graphy. Oxford 1924 G. Jouveau-Dubreuil. Archéologie du Sud de l'Inde. II.
Paris. AM G. 1913-1914. — Alice Getty. Gods of Northern Buddhism. Oxford.
2e édit. 1928.
:
cvara. s. Robe monastique.
; :
Devarja. s. Deva dieu rja roi. Dieu-roi, représenté sous la forme du liriga,
symbole du caractère divin de la royauté, ayant donné lieu à un culte, au-
quel était attaché un sacerdoce particulier, dans chacune des anciennes capi-
tales khmères.
devata. s. Divinités.
dhynamudr. s. Geste de la méditation. Les mains reposent, les doigts étendus,
dans le giron, la droite sur la gauche, les paumes en dessus.
Dhyni-Bodhisattva. s. «Fils spirituels» des Dhyni-Buddha, servant d'intermé-
diaires compatissants entre ces entités métaphysiques et les êtres humains,
dont ils reçoivent les prières. Chacun d'eux forme une triade avec un Bud-
dha humain et un Dhyni-Buddha.
Dhyni-Buddha. s. Buddha de contemplation n'ayant pas eu d'existence terres-
tre, qui poursuivent une méditation éternelle dans le ciel Arupadhtu.
Durg. s. «L'Inacessible». Autre nom d'Um, énergie féminine de Çiva.
Dvarapala. s. Gardiens de temples qui se rencontrent ordinairement de part et
d'autre de l'entrée des édifices khmèrs.
Dvravat. s. Nom d'un ancien royaume que les pèlerins chinois mentionnent au
VIIe s., comme étant situé sur la route de l'Inde, entre la Birmanie et le
Cambodge.
gandharva. s. Génie ou musicien céleste.
gajasimha. s. Lion à trompe, c'est-à-dire animal réunissant une partie du corps
de l'éléphant (gaja) et une partie du corps du lion (simha).
Gandhra. s. Nom d'un des districts de la vallée de Kabul daus l'Inde du Nord-
Ouest où s'est exercée l'influence hellénistique ainsi que sur le Pendjab, du
IIe siècle av. J. C. au IVe siècle environ ap. J. C. Correspond au district
actuel de Peshawar.
Ganeça. s. Fils de Çiva et d'Um, représenté sous la forme d'un nain obèse à
tête d'éléphant. Il est le principal des gana ou acolytes de Çiva. Il passe
pour éloigner les difficultés dans toute entreprise.
garuda. s. Animal fabuleux à buste d'homme, ailes et pattes d'oiseau. Il est l'en-
nemi habituel des serpents. Monture de Visnu.
Gautama. s. Nom du Buddha Çakyamuni, pendant le cours de sa vie ascétique.
giông. a. Tertres sablonneux de la Cochinchine, sur lesquels se sont fréquemment
établis de nos jours les villages cambodgiens et qui paraissent être d'an-
ciennes dunes.
Gupta. s. Nom d'une dynastie hindoue qui a dominé dans le bassin du Gange
et dans l'Inde centrale pendant tout le IVe siècle et la majeure partie du
Ve siècle. Par extension, qualificatif servant à définir une conception
esthétique élaborée à cette époque qui concilie l'influence gréco-buddhi-
que reçue du Gandhra avec des traditions purement hindoues.
Harihara. s. Divinité mixte, réunissant dans une même image les traits de
Visnu (Hari) et ceux de Çiva (Hara).
Hinayna. s. Buddhisme du Petit Véhicule, demeuré très proche de la doctrine
primitive qui ne subsiste de nos jours qu'au Népal, à Ceylan et au Cam-
bodge. Mais la doctrine qui prédominait au Cambodge à l'époque d'Ankor
était celle du Mahyn. V. ce mot.
Içvara. s. « Le Seigneur ».
Un des noms de Çiva.
jat. s. Haut chignon d'ascète.
kalan. . Sanctuaire en maçonnerie de briques avec voûte, appelé vulgairement
tour am».
«
au milieu du front, sur les statues des Buddhas et parfois celles des
Bodhisattvas.
Usnisa, s. Protubérance crânienne des Buddhas. Siège de l'intelligence suprême
qui leur permet d'atteindre l'Illumination. L'un des trente-deux signes de
perfection.
vahâna. s. Monture des divinités.
:
vajra. s. Lit diamant. Trad. généralement par le mot foudre. Attribut symboli-
que de certaines divinités. Il est ce qui détruit, mais demeure indestruc-
tible. Il est la vérité mystique et la sagesse, qui abolissent les passions
et demeurent elles-mêmes inaltérées.
vajrâsana,. s. Position des jambes étroitement croisées, les plantes des pieds
apparentes.
varamudrâ. s. Geste de la charité, la main pendante, les doigts allongés, la
paume tournée en avant.
vitarkamudrâ. s. Geste de l'argumentation. Attitude dogmatique dans laquelle
l'avant-bras droit est légèrement porté en avant, les doigts étendus, à l'ex-
ception de l'index et du pouce qui sont en contact, la paume de la main
en dedans.
yaksa. s. Démons, acolytes de Kuvera.
yamen. c. Appartement.
yin-yang. c. Figure symbolique de la cosmogonie chinoise, constituée d'un
cercle divisé en deux parties, dont l'opposition exprime l'alternance des
principes mâle et femelle, du bien et du mal, du chaud et du froid, du
mouvement et du repos etc.
yoga. s. Méthode de concentration de l'esprit et de méditation contemplative,
ayant pour but de faire naître des états de conscience favorables à la
recherche de la délivrance.
TABLES DES PLANCHES
ARTCAM
III.
IV.
-
—
Divinité assise à l'indienne (n° 6). Trà-kiêu ?
Divinité à quatre bras (n° 8) Khûang-mï
V. — Danseur agitant des écharpes (n° 22) Trà-kiêu
VI. — Tête (n° 27). Trà-kiêu
VII. — Laksmi (n° 2) et Eléphants (n° 33). Trà-kiêu
VIII. — Tête de Garuda (n° 44). Trà-kiêu
IX. — Garuda de fronton (n° 46). Trà-kiêu
X. — Garuda d'angle (n° 45). Thap-mâm
XI. — Lion d'angle (n° 42). Thap-mâm.
ART THAI
lntrod V
Abréviations IX
Historique. 13
ART CAM
Caractères généraux. 31
20
1° divinités.
Noticesdescriptives.
d'accent.
Danseurs.
Images de
Apsaras ,.,..,. 34
divers.
41
animales.
3° 44
4°
5U
Eléphants.
Images et têtes de personnages
Lions.
Garuda.
Représentations
45
48
Makara.
48
49
53
6° architecturale.
tympans.
Sculpture
54
55
diverses.
Parties de frises ou de
Pièces d'accent à décor
Pièces
conventionne!. 55
56
57
?.
ART KHMÈR.
SECTION i. —
Caractères généraux.,.
Art khmèr primitif ou préangkorien.
63
Inscriptions.
Notices descriptives.
2"
1°
Images
liriga.
brahmaniques.:.,..
d'Uma.
Çiva sous la forme du
Images
Ganeça
70
71
71
74
76
buddhiques.
divers.
Images de Sùrya 76
3°
4°
Images
Divinités
Fragments
indéterminées. 78
81
83
décorative.
5°
6° Mobilier cultuel., 84
7° Sculpture 86
SECTION
Images
:
brahmàniques.
Dvarapala. 105
105
brahmaniques. 107
3° Représentations
Images du
Images de
Buddha
Groupes de divinités
111
buddhiques.,..m
Lokeçvara.
108
40
masculines.
Représentations de divinités ou de personnages indéterminés
117
120
5°
6°
statues
Images
Images
Fragments de
féminines.
Linteaux.
125
Sculpture décorative.
120
123
bas-reliefs. 127
d'angle. corniches.
Fragments de frises ou de 129
Fragments de frontons ou de 131
Antéfixes de face 132
diverses.
Antéfixes
toiture.
Pièces de décor d'étage ou de
Pièces
modernes.
133
137
138
1°
2°
Images brahmaniques.
SECTION III — Bronzes anciens et
buddhiques.
Images et fragments d'images
145
145
148
SECTION IV. —Céramique et objets d'utilisation domestique ou rituelle. 153
SECTION V. — Art khmèr moderne.
S. G.
1° Images et fragments exécutés dans des substances diverses.. 159
2° Statuettes et empreintes buddhiques en or et en argent. 159
manuscrits.,.
bois.
Images buddhiques réparties dans la salle 167
Armoire à 171
Vitrine XLVI.
Images buddhiques en 173
Images buddhiques en bronze 174
Images et objets d'orfèvrerie en argent ciselé ou niellé. 175
Vitrine XLVII.
Tablettes votives
Siam175
buddhiques.
Céramique de fabrication chinoise pour le
176
ART]AVANAl 179
APPENDICE 179
LEXIQUE
TABLES DES ..BLANCHES.:. 180
187
Planche I
? (n° 68)
Sûrya
A. khmèr préangkorien Phnom Ba-thê (Long-xuyên).
—
Sùrya ? (n° 69)
A. khmèr préangkorien
— Thâp-mircri (Sadec)
Planche XV
? (n° 70)
Surya
A. khmèr préangkorien Tiên-thuân (Tày-ninh)
-.
Planche XVI
Bronzes khmèrs
Viçvakarman (n° 185) — Çiva Nataràja (186)
— Umâ (n° 187)
Planche XXXI