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Faculté de Technologie

Département de Pétrochimie et Génie des Procédés


Niveau : Master I / Génie Chimique

Chapitre III Thermodynamique Technique

Chapitre III

Froid et liquéfaction

3.1 Etude Thermodynamique cycle de Carnot inversé


3.2 Le cycle frigorifique
3.2.1Cycles frigorifiques simples en cascade
3.2.2 Cycle à détente isenthalpique de Joule-Thomson
3.2.3 Cycle de Brayton inverse
3.3 Pompe à chaleur (PAC)
3.3.1 Transfère d'énergie (PAC)
3.3.2 Performances environnementales des PAC
3.3.3 Types de pompes à chaleur
3.3.4 Les principaux types de PAC
3.3.5 Principe de fonctionnement d'une pompe à chaleur
3.3.6 Différents coefficients de performance
3.3.7 L'évaluation de la performance instantanée
3.3.8 Coefficient de performance "COP".
3.3.9 Coefficient de Performance Annuel ("COPA")
3.3.10 Indice de performance ε:
3.3.11 Efficacité théorique d'une pompe à chaleur
3.4 Cycles de base de liquéfaction
3.4.1 Exemple liquéfaction du méthane
3.4.2 Procédés LINDE (Cycle de LINDE)
3.4.2.1 Cycle de Linde pour la liquéfaction de l'azote
3.4.3 Procédés mixtes : cycle de CLAUDE
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3.1 Etude Thermodynamique cycle de Carnot inversé

En inversant le sens de fonctionnement du moteur de carnot, on crée un réfrigérateur,


un climatiseur, ou une pompe à chaleur de même efficacité. Le fluide passe alors par les
mêmes états, mais en parcourant le chemin inverse (1-4-3-2-1) comme montré en figure
7.11. La chaleur QT B > 0 est captée de la source froide, le travail Wnet > 0 est reçu par
la machine, et la chaleur QTH < 0 est rejetée par la machine vers la source à haute
température. Ce cycle permet d’obtenir le rendement maximal (le « moins mauvais »
rendement, car il n’est pas infini) d’un système de climatisation ou d’une pompe à
chaleur fonctionnant entre deux températures TH et TB données.

Figure 3.1 Diagramme pression-volume pour un cycle de Carnot inversé, c’est-à-


dire en mode de réfrigération (réfrigérateur ou pompe à chaleur), avec un gaz parfait.

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3.1.2 Thermodynamique du cycle frigorifique


Dans le cas d’une installation frigorifique à compression, l’agent réfrigérant traverse un
cycle fermé et prévoit les quatre étapes suivantes: évaporation A compression B
condensation C détente D La production du froid a lieu dans l’évaporateur (A).
L’évaporation a lieu à des pressions et à des tempe- ratures faibles. Ici l’agent réfrigérant
absorbe de la chaleur de l’environnement et le refroidit de cette manière. La vapeur de
l’agent réfrigérant qui est encore froide est aspirée par un compresseur (B) et en
déployant de l’énergie mécanique, elle est portée à une pression supérieure. Par la
compression, la vapeur de l’agent réfrigérant se réchauffe. La vapeur chaude de l’agent
réfrigérant est refroidie dans un condenseur (C) et est condensée en émettant de la
chaleur dans l’environnement. L’agent réfrigérant liquide, qui se trouve sous pression
est ensuite de nouveau détendu dans un élément d’expansion (D) à la pression
d’évaporation plus faible et est acheminé vers l’évaporateur. L’agent réfrigérant
s’évapore de nouveau et ainsi le circuit est bouclé

Figure 3.2 Le cycle d’une installation frigorifique à compression simple

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3.2 Le cycle frigorifique


Dans le cas de fluides de travail qui comme l’eau ou des agents réfrigérants peuvent
survenir dans des phases différentes, le diagramme T,s se présente différemment. Sur la
gauche, il est doté d’une zone I (gris) dans laquelle le fluide de travail est dans un état
liquide et dans un état de surrefroidissement. Au centre II (bleu) se trouve un mélange
composé de vapeur et de liquide, la vapeur humide. A droite III (orange) le fluide
de travail est purement à l’état de vapeur et est surchauffé.
Ce diagramme T,s permet également de faire une représentation du cycle frigorifique
réel et de ses passages de phases typiques. Le processus ressemble fortement au
processus de force motrice de la vapeur connu. La plus grande différence consiste en ce
que le processus se déroule dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Ainsi les
opérations d’évaporation et de condensation ainsi que d’expansion (détente) et de
compression (pompes) permutent leurs positions. La surface enfermée IV (verte)
correspond au travail du compresseur, celui-ci étant acheminé au processus.

Figure 3.3 Le cycle frigorifique dans le diagramme T,s

Il est possible de faire une représentation particulièrement claire du cycle dans


le diagramme T,s. Ici la température T du fluide de travail est porté au-dessus
de l’entropie s. La surface entourée par les changements d’état du fluide de travail

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correspond au travail déployé dans le cycle. Le cycle doté du plus haut rendement
possible, c’est cycle den Carnot; ici la surface entourée forme un rectangle. Ce processus
est volontiers pris comme processus de comparaison afin de décrire la qualité d’un cycle.
Le sens de circulation du cycle dans le diagramme T,s décide s’il s’agit un processus
de pompe à chaleur (cycle frigorifique) ou d’un processus de machine motrice
(processus de la force motrice de la vapeur). Les cycles frigorifiques se déroulent dans
le sens contraire des aiguilles d’une montre et le travail représenté par la surface verte
est acheminé vers le processus.

Figure 3.4 Le cycle idéal (cycle de Carnot) d’un fluide de forme gazeuse dans le
diagramme T,s

3.2.1Cycles frigorifiques simples en cascade

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Les machines en cascade sont constituées de plusieurs machines frigorifiques simples


utilisant des fluides frigorigènes différents, la source froide d'une machine constituant
a source chaude de la machine inférieure.

Dans l'exemple présenté destiné à liquéfier de l'azote:

1. l'ammoniac est condensé à 20°C sous pression et vaporisé à -43°C après détente

2. l'éthylène est condensé à -43°C sous pression grâce à l'évaporation de l'ammoniac


et est vaporisé à -100°C après détente

3. le méthane est condensé à -100°C sous pression et vaporisé à -161°C après


détente

4. l'azote est condensé à -161°C sous pression

3.2.2 Cycle à détente isenthalpique de Joule-Thomson

Joule et Thomson ont mis en évidence qu'un gaz réel soumis à une détente isenthalpique
(sans échange thermique ou mécanique avec l'extérieur) pouvait sous certaines

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conditions de pression et température voir leur température baisser. Ce phénomène


n'était pas prédit par la théorie des gaz parfaits, puisque l'enthalpie d'un gaz parfait
ne dépend que de la température et donc à enthalpie constante la température d'un gaz

parfait est constante.

Ce phénomène appelé depuis "Effet Joule-Thomson" a été mis à profit par Carl Von
Linde en 1895 pour liquéfier l'air. Ce cycle frigorifique est depuis appelé "Cycle de
Linde".

Dans ce procédé, le gaz est comprimé à haute pression et est refroidi à température
ambiante. Puis il est refroidi aussi près que possible de la température du gaz liquéfié
dans un échangeur à contre-courant avec le gaz non liquéfié à basse pression. Le gaz
haute pression froid est détendu dans une vanne où l'abaissement de température
supplémentaire est suffisant pour le liquéfier partiellement. Le liquide est séparé et le
gaz est retourné au compresseur après avoir assuré le refroidissement du gaz haute
pression. Un appoint en gaz frais est fait à l'entrée du compresseur pour compenser le
liquide produit. Le taux de compression étant souvent assez élevé (de l'ordre de 10 pour
l'air par exemple), la compression nécessitera plusieurs étages avec un refroidissement
à température ambiante entre chaque étage ainsi qu'en sortie du compresseur.
3.2.3 Cycle de Brayton inverse

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De même qu'un gaz comprimé dans une machine voit sa température augmenter, un gaz
détendu dans une machine produisant un travail (turbine ou machine à piston ...) voit sa
température baisser. En language thermodynamique il s'agit d'une détente isentropique.
Bien que conduisant à des abaissements de température plus important qu'une détente
isenthalpique, l'utilisation de ce principe pour la liquéfaction des gaz est difficile car il
conduit à l'obtention de liquide à l'intérieur même de la machine effectuant la détente.
Or la présence de liquide au-delà de quelques pourcents dans le gaz pose des problèmes
mécaniques dans ce type de machine. Néamoins cette méthode est utilisée à large échelle
pour l'épuration de gaz de leurs impuretés condensables. Ainsi le gaz naturel est refroidi
par détente dans un turbo-expandeur (turbine accouplée à un compresseur) afin d'en
éliminer, par condensation, les composés en C3 et plus.

3.3 Pompe à chaleur (PAC)

C’est une machine dont le but est de valoriser la chaleur gratuite présente dans
l’environnement : celle présente dans l’air extérieur, les rivières, le sol. En effet, tout
corps, même "froid" contient une quantité importante d’énergie qui peut être récupérée.

Pratiquement, grâce à un fluide décrivant un cycle thermodynamique, la pompe à


chaleur retire de la chaleur à une source dite "froide" et la rejette dans une source dite
"chaude". Ce transfert fait appel à un processus forcé, puisque chacun sait que la chaleur
se déplace de façon naturelle d'une zone chaude vers une zone froide. C'est pourquoi, la
PAC doit être entraînée par un compresseur qui lui amènera l'énergie nécessaire à son
fonctionnement.

3.3.1 Transfère d'énergie (PAC)

Il est important de préciser que l'on parle ici d'appareils réalisant un transfert, et non une
création de chaleur. L'objectif visé est le coefficient de performance qui se situe autour

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de 3 unités de chaleur fournies à la source chaude par unité injectée au compresseur.
Cela signifie que pour un kWh consommé et payé, on en reçoit 3 gratuitement

Mais la PAC est un producteur de chaleur "dynamique" : contrairement à une chaudière,


une PAC voit ses performances varier selon les conditions d'utilisation. Elle aura ainsi
de très bonnes performances de chauffage ... en été alors que ce n'est pas en cette période
que le besoin de chauffage est présent ! La tâche la plus difficile pour le projeteur,
consiste à prendre en considération ce comportement dynamique et à équiper
l'installation de telle manière que les conditions limites de fonctionnement ne soient pas
dépassées.

3.3.2 Performances environnementales des PAC

La PAC permet d'utiliser l'énergie électrique à bon escient. La pompe à chaleur s'inscrit-
elle alors dans la démarche "développement durable" ? Il convient de nuancer la réponse.

La pompe à chaleur en tant que telle est une machine intéressante dans la mesure où un
kWh payé au niveau mécanique (pour faire tourner le compresseur), on produit 3 à 4.5
kWh d'énergie thermique (suivant la technologie utilisée et la qualité de la mise en
œuvre). Néanmoins, toute la question de l'impact environnemental d'une pompe à
chaleur se trouve dans la façon de produire ce kWh mécanique. La majorité des PAC
utilisent de l'énergie électrique pour réaliser ce travail moteur. Les performances
environnementales d'une PAC sont donc directement liées aux performances
environnementales de l'électricité que l'on utilise.

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3.3.3 Types de pompes à chaleur

Les pompes à chaleur sont désignées en fonction des fluides caloporteurs dans
lesquels baignent les échangeurs de chaleur de l'évaporateur et du condenseur.
Attention, il s'agit bien du fluide caloporteur au niveau de l'évaporateur et du condenseur
et qui n'est pas toujours équivalent au type de source chaude ou froide (l'air, l'eau ou le
sol). En effet, on peut trouver intercalé, entre le condenseur et la source chaude, ou entre
l'évaporateur et la source froide, un circuit intermédiaire. Prenons à titre d'exemple, les
PAC Saumure/eau. On trouve du coté évaporateur de l'eau glycolée, eau glycolée dans
un circuit qui parcourt ensuite le sol afin d'en extraire la chaleur. Du coté condenseur,

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on trouve un circuit d'eau qui, par exemple, alimente un circuit de chauffage par le sol
pour se décharger de son énergie.

3.3.4 Les principaux types de PAC

Boucle
Boucle intermédiaire
intermédiaire :
Désignation Évaporateur Condenseur : condenseur/source
source
chaude
froide/évaporateur

PAC Eau/
Eau Eau Non Oui
Eau

PAC Air/
Air Eau Non Oui
Eau

PAC
Saumure/ Saumure Eau Oui Oui
Eau

PAC Air/
Air Air Non Non
Air

PAC
Sol Sol Non Non
Sol/Sol

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Exemple de désignation abrégée :


Type : Eau / Eau
Température entrée évaporateur : 10 °C
Température sortie condenseur : 45 °C
Désignation abrégée : W10/W45
L'expression W10/W45 signifie que la source froide est une eau à
10 °C et la source chaude une eau à 45 °C. C'est sous cette forme
que les fournisseurs désignent leurs produits. Une source de
chaleur telle une nappe phréatique ou une eau de surface sera
désignée par "eau", l'air atmosphérique ou des rejets gazeux par
"air", un mélange eau-glycol qui circule dans le circuit fermé entre
une source de chaleur et l'évaporateur par "saumure". De ce fait,
les pompes à chaleur puisant l'énergie du sol seront parfois
désignées sous le terme de "saumure".

Les systèmes les plus répandus sont les systèmes Air/Eau puis Saumure/Eau dont la
source de chaleur est souterraine.

3.3.5 Principe de fonctionnement d'une pompe à chaleur

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Le principe de fonctionnement est le même que celui de la machine frigorifique mais


l'application travaille en sens inverse. Cette fois, l'objectif consiste à extraire la chaleur
gratuite d'un milieu extérieur : l'eau d'une rivière, l'air extérieur, l'eau d'une nappe
souterraine, ... (on parle de "source froide"). Physiquement, l'air extérieur à 0 °C contient
beaucoup d'énergie puisque sur l'échelle des températures absolues, l'air se situe en
réalité à 273 K !

Figure 3.5 Schéma du principe de fonctionnement d'une pompe à chaleur.

L'évaporateur est à l'extérieur et la température du fluide frigorigène sera environ 5 à


8 °C inférieure à la température de la source froide. L'énergie thermique captée sera
"remontée" à un niveau de température utilisable (pour le chauffage d'une maison, par
exemple) via le compresseur : le condenseur est donc à l'intérieur.

Bien sûr, on choisira un émetteur de chaleur à une température la plus basse possible
(par exemple, chauffage à air chaud, chauffage à eau chaude par serpentin dans le sol,
...). L'écart de température entre l'entrée et la sortie du compresseur doit être en effet le
plus faible possible pour limiter le travail du compresseur.

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Exemple.

Refroidir l'eau d'une rivière initialement à 10 °C pour assurer le


chauffage d'une habitation par de l'air à 35 °C. Le fluide
frigorigène passera à 6 °C dans la rivière et à 40 °C dans
l'échangeur de chauffage de l'air du bâtiment.

3.3.6 Différents coefficients de performance

SC = source de chaleur (source de froid),

Acc = accumulateur.

3.3.7 L'évaluation de la performance instantanée

On peut déduire le rendement d'une PAC (appelé "ε", indice de performance) sur base
du rapport entre l'énergie thermique utile délivrée au condenseur par rapport à l'énergie
électrique fournie (et payée) au compresseur.

ε = chaleur au condenseur/travail du compresseur = Q2 / W.

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Exemple : si, à un moment de mesure donné, les températures des


sources chaudes et froides d'une certaine PAC sont telles qu'elle
transmet via son condenseur une puissance de 3 kW alors qu'au même
moment son compresseur requiert une puissance de 1 kW, on pourra
dire que son indice de performance vaut 3 kW / 1 k W = 3 pour ces
conditions de température.

Ce rapport peut être obtenu ou déduit du catalogue du fournisseur, à partir de mesures


qu'il aura effectuées dans des conditions standards.

3.3.8 Coefficient de performance "COP".

C'est la norme européenne EN 255 qui définit le coefficient de performance en lieu et


place de l'indice de performance présenté ci-dessus. Pour le calculer, en plus de la
puissance du compresseur, on devra prendre en compte la puissance des dispositifs

auxiliaires qui assurent le bon fonctionnement de la pompe à chaleur : le dispositif


antigel, la commande/régulation et les installations mécaniques (pompe, ventilateur).

Toutefois, ces mesures ne concernent que les éléments rattachés à la pompe à chaleur et
sont indépendantes de l'installation de chauffage, de l'accumulateur, etc. La norme fixe
des conditions de mesures standardisées très précises qui ne correspondent aux
situations réelles que dans certaines circonstances particulières. Il ne faut pas perdre cela
de vue lorsque l'on travaille avec le COP pour estimer les performances d'une PAC.

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Reprenons l'exemple de PAC ci-dessus. Dans les conditions imposées


par la norme EN 255, la puissance mise à disposition au condenseur ne
sera peut-être pas 3 kW mais 3,2 kW pour une température de sortie du
condenseur identique. De plus, la puissance absorbée par l'ensemble
des équipements à prendre en compte ne sera peut-être pas de 1 kW
mais de 1,1 kW. Le coefficient de performance vaudra alors
3,2 / 1,1 = 2,9.

3.3.9 Coefficient de Performance Annuel ("COPA")

C’est l'indice le plus important dans l'examen d'une installation de pompe à chaleur.
Toutes les quantités d'énergie produites et injectées pendant une année y sont comparées
les unes aux autres. Il ne s'agit plus ici d'une valeur théorique calculée à partir de
puissance installées, mais d'une mesure réelle sur site de la quantité d'énergie
consommée et fournie. C'est le coefficient de performance annuel qui donne vraiment
idée du "rendement" et de l'efficacité de l'installation.

Imaginons que notre PAC exemple fasse maintenant partie de toute une
installation de chauffage. Les variations de température des sources
froides et chaudes, les pertes par émission du réseau de distribution, la
consommation d'un chauffage d'appoint, etc... font que 13 000 kWh* de
chaleur sont produits sur une année, tandis que les consommations
globales s'élèvent à 6 200 kWh* d'énergie électrique. On dira alors que
le COPA de cette installation vaut 13 000 kWh / 6 000 kWh = 2,17.

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*Ces valeurs ne servent qu'à illustrer la définition du COPA. Il ne s'agit pas d'une
quelconque moyenne d'installations existantes ou du résultat d'une étude de cas.

3.3.10 Indice de performance ε:

ε = chaleur au condenseur/travail du compresseur = Q2 / W.

Or Q2 = Q1 + W = chaleur captée à la source froide + énergie développée par le travail


du compresseur (loi de conservation des énergies).

Dès lors, Q2 est toujours plus grand que W et ε est toujours nettement plus élevé que
Q1.

En réalité, il ne s'agit pas ici d'une machine de conversion, de transformation d'énergie


comme une chaudière (c'est-à-dire transformation d'énergie chimique en chaleur), mais
bien d'une machine qui transfère une quantité d'énergie thermique d'un seuil de
température à un autre. L'indice de performance n'est donc pas un rendement (de
conversion) mais une évaluation de la performance du transfert.

Si l'écart entre les 2 seuils de température augmente, l'efficacité (ε ou COP) diminue.

3.3.11 Efficacité théorique d'une pompe à chaleur

Puisque W = Q2 - Q1, on écrit encore : ε = Q2 / (Q2 - Q1)

Si l'on considère un travail sans pertes, les lois de la thermodynamique établissent le lien
entre l'énergie contenue dans un fluide (Q) et la température absolue de ce fluide (T), si
bien que l'on admettra sans démonstration l'expression suivante du COP théorique :

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ε théorique = T2 / (T2 - T1) [T étant exprimé en Kelvin]

Où :

• T2 = température de condensation [K].

• T1 = température d'évaporation [K].

Il faudra donc une température d'évaporation maximale et une température de


condensation minimale. Attention cependant à ne pas confondre les températures T1 et
T2 du fluide frigorigène avec celles des sources chaudes et froides, même si, par voie
de conséquence, le coefficient de performance instantané est d'autant meilleur :

• que la température de la source de chaleur (= la "source froide") est élevée,


que la température du réseau de chauffage est basse (T2 proche de T1).

3.4 Cycles de base de liquéfaction

3.4.1 Exemple liquéfaction du méthane

Pour liquéfier du gaz naturel, on comprime à 100 bars du méthane pris à 1 bar et 280 K,
puis on le refroidit jusqu'à 210K (on suppose dans cet exemple que l'on dispose d'un
cycle de réfrigération permettant de le faire).

La compression est supposée isentropique, mais le rapport de compression très élevé


nécessite le recours à plusieurs compresseurs (3 dans cet exemple) avec refroidissement
intermédiaire à 280 K. Les pressions intermédiaires sont égales à 5 et 25 bars.

Le gaz refroidi à 210 K est détendu isenthalpiquement de 100 bars à 1 bar, et ses phases
liquide et gazeuse séparées. Comme le montre le schéma de l'installation de la figure ci-
dessous, le méthane entre dans la partie supérieure gauche, et les fractions liquide et
gazeuse sortent en bas à droite.

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Fig. 3.6 Cycle de liquéfaction simple

Avec le paramétrage retenu, le synoptique de l'installation est donné ci-dessous.

Synoptique de l'installation

Le travail de compression nécessaire par kilogramme de méthane aspiré est de 798,5 kJ,
et 0,179 kg de méthane liquide sont produits, ce qui correspond à un travail de 4,46 MJ
par kilogramme de méthane liquéfié.

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3.4.2 Procédés Linde (Cycle de Linde)

Dans un cycle de Linde (voir ci-dessous), on améliore le cycle précédent sur


deux points :

• on recycle le méthane gazeux après détente isenthalpique


• on introduit un échangeur de chaleur entre ce méthane gazeux et le méthane sortant du
refroidisseur, afin de refroidir le gaz comprimé non plus à 210 K mais à 191 K.

Fig 3.7 Cycle de Linde

Pour ces nouvelles conditions le travail de compression par kilogramme de méthane


liquéfié devient égal à 1,91 MJ, soit simplement 43 % du précédent.

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Synoptique du cycle de Linde

Le calcul de ce cycle demande quelques précautions, compte tenu de la sensibilité de


l'équilibre de l'échangeur aux variations de débit imposées par le séparateur.

La solution que nous avons trouvée a été d'imposer le débit dans le premier intercooler,
puis de recalculer l'ensemble du projet en recalculant en plus à plusieurs reprises le
régénérateur. Une solution stable pouvait alors être trouvée, mais elle conduisait à un
débit de recirculation inexact au début. Progressivement, la valeur du débit à imposer
correcte a été obtenue par approximations successives.

Le gain de performance provient essentiellement de la baisse de la température en entrée


de détendeur, qui réduit le titre de sortie et augmente donc le débit de la phase liquide.
Par ailleurs, la baisse de la température en entrée du premier compresseur permet de
réduire le travail de compression, mais cet effet est moins important que le premier.

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Tracé dans les diagrammes thermodynamiques

Le tracé des deux cycles dans les diagrammes (h, log P) et entropique illustre bien les
avantages du second : le décalage vers la gauche du point 7 en 7bis dans le cycle de
Linde a pour effet de plus que doubler le titre en liquide en sortie de détendeur
(point 8).

Fig.3.8 Cycle de Linde en rouge, et cycle de base en noir, dans


le diagramme (h, log(P))

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Fig.3.9 Cycle de Linde en rouge, et cycle de base en noir, dans le diagramme entropique

3.4.2.1 Cycle de Linde pour la liquéfaction de l'azote

Pour liquéfier de l'air, (nous prendrons ici de l'azote pur), on comprime à 200 bars de
l'azote pris à 1 bar et 280 K (compression refroidie le portant à 50 °C), puis on le refroidit
jusqu'à 280K.

L'azote est alors refroidi dans un échangeur avec la partie non liquéfiée, ce qui lui permet
d'atteindre une température d'environ -110 °C. Il est ensuite détendu de manière
insenthalpique jusqu'à 1 bar, ce qui permet d'en liquéfier environ 8 %.

La fraction liquide est extraite, et le reste, sous forme de vapeur saturée, est recyclée
dans le régénérateur puis mélangé avec l'azote atmosphérique à 280 K, ce qui ferme le
cycle. La performance de cette machine est faible, de l'ordre de 1,8 l/kWh, mais le cycle
peut être modélisé sans difficulté dans Thermoptim.

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Synoptique du cycle de Linde pour l'azote

Il y a moyen de l'améliorer avec un cycle à double détente, mais son paramétrage est
beaucoup plus difficile à obtenir, car des instabilités peuvent apparaître au niveau des
débits, du fait du rôle joué par les séparateurs de phase (figure ci-dessous).

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Synoptique du cycle de Linde à deux étages

3.4.3 Procédés mixtes : cycle de Claude

Le cycle de Linde utilise une détente isenthalpique qui présente deux inconvénients :
d'une part le travail de détente est perdu, et d'autre part le refroidissement ne peut être
obtenu que si l'état thermodynamique du fluide est tel que la détente de Joule-Thomson
conduit à un abaissement de la température.

Claude a quant à lui proposé un cycle qui met en jeu une turbine et un détendeur et
présente la particularité que l'installation fonctionne avec un seul fluide comprimé à un
seul niveau de pression, comme le montre la figure ci-dessous. Le cycle de Claude a été
utilisé dans de nombreuses installations de liquéfaction de l'air.

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Fig3.10 Schéma du cycle de Claude

L’intérêt de ce cycle est que le rapport de compression peut être notablement plus faible
que dans le cas du cycle de Linde. L’une des difficultés est que la machine de détente
ne peut fonctionner avec un bon rendement que si le fluide reste dans la zone vapeur ou
conserve un titre élevé. L’originalité du cycle de Claude est donc de combiner détente
isentropique dans la turbine, et détente isenthalpique dans la seule détente conduisant à
la liquéfaction du gaz.

Le début du cycle est le même que celui de Linde : compression du gaz à liquéfier, puis
refroidissement à la température ambiante environ (1-3). Le gaz passe ensuite dans un
régénérateur qui permet de le refroidir à environ -105 °C (3-4). Le flux est alors divisé,
environ 15 % étant détendu dans une turbine (4-8). Le flux principal passe alors dans un
deuxième régénérateur dont il sort à très basse température (4-12). Il subit alors une
détente isenthalpique (12-5) et la phase liquide est extraite. La phase vapeur est alors
mélangée au flux sortant de la turbine, et sert de fluide de refroidissement au deuxième
régénérateur (10-11), puis au premier (11-7) avant d’être recyclé par mélange avec le
gaz entrant dans le cycle.

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Faculté de Technologie
Département de Pétrochimie et Génie des Procédés
Niveau : Master I / Génie Chimique

Chapitre III Thermodynamique Technique

Ce cycle peut être modélisé avec Thermoptim. En s'inspirant de l'exemple 3.2.2.2 de B.


Petit présenté dans les Techniques de l'Ingénieur, on obtient le synoptique de la figure
ci-dessous.

Synoptique du cycle de Claude

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