Chapitre III
Froid et liquéfaction
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Figure 3.4 Le cycle idéal (cycle de Carnot) d’un fluide de forme gazeuse dans le
diagramme T,s
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1. l'ammoniac est condensé à 20°C sous pression et vaporisé à -43°C après détente
Joule et Thomson ont mis en évidence qu'un gaz réel soumis à une détente isenthalpique
(sans échange thermique ou mécanique avec l'extérieur) pouvait sous certaines
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Ce phénomène appelé depuis "Effet Joule-Thomson" a été mis à profit par Carl Von
Linde en 1895 pour liquéfier l'air. Ce cycle frigorifique est depuis appelé "Cycle de
Linde".
Dans ce procédé, le gaz est comprimé à haute pression et est refroidi à température
ambiante. Puis il est refroidi aussi près que possible de la température du gaz liquéfié
dans un échangeur à contre-courant avec le gaz non liquéfié à basse pression. Le gaz
haute pression froid est détendu dans une vanne où l'abaissement de température
supplémentaire est suffisant pour le liquéfier partiellement. Le liquide est séparé et le
gaz est retourné au compresseur après avoir assuré le refroidissement du gaz haute
pression. Un appoint en gaz frais est fait à l'entrée du compresseur pour compenser le
liquide produit. Le taux de compression étant souvent assez élevé (de l'ordre de 10 pour
l'air par exemple), la compression nécessitera plusieurs étages avec un refroidissement
à température ambiante entre chaque étage ainsi qu'en sortie du compresseur.
3.2.3 Cycle de Brayton inverse
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De même qu'un gaz comprimé dans une machine voit sa température augmenter, un gaz
détendu dans une machine produisant un travail (turbine ou machine à piston ...) voit sa
température baisser. En language thermodynamique il s'agit d'une détente isentropique.
Bien que conduisant à des abaissements de température plus important qu'une détente
isenthalpique, l'utilisation de ce principe pour la liquéfaction des gaz est difficile car il
conduit à l'obtention de liquide à l'intérieur même de la machine effectuant la détente.
Or la présence de liquide au-delà de quelques pourcents dans le gaz pose des problèmes
mécaniques dans ce type de machine. Néamoins cette méthode est utilisée à large échelle
pour l'épuration de gaz de leurs impuretés condensables. Ainsi le gaz naturel est refroidi
par détente dans un turbo-expandeur (turbine accouplée à un compresseur) afin d'en
éliminer, par condensation, les composés en C3 et plus.
C’est une machine dont le but est de valoriser la chaleur gratuite présente dans
l’environnement : celle présente dans l’air extérieur, les rivières, le sol. En effet, tout
corps, même "froid" contient une quantité importante d’énergie qui peut être récupérée.
Il est important de préciser que l'on parle ici d'appareils réalisant un transfert, et non une
création de chaleur. L'objectif visé est le coefficient de performance qui se situe autour
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La PAC permet d'utiliser l'énergie électrique à bon escient. La pompe à chaleur s'inscrit-
elle alors dans la démarche "développement durable" ? Il convient de nuancer la réponse.
La pompe à chaleur en tant que telle est une machine intéressante dans la mesure où un
kWh payé au niveau mécanique (pour faire tourner le compresseur), on produit 3 à 4.5
kWh d'énergie thermique (suivant la technologie utilisée et la qualité de la mise en
œuvre). Néanmoins, toute la question de l'impact environnemental d'une pompe à
chaleur se trouve dans la façon de produire ce kWh mécanique. La majorité des PAC
utilisent de l'énergie électrique pour réaliser ce travail moteur. Les performances
environnementales d'une PAC sont donc directement liées aux performances
environnementales de l'électricité que l'on utilise.
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Les pompes à chaleur sont désignées en fonction des fluides caloporteurs dans
lesquels baignent les échangeurs de chaleur de l'évaporateur et du condenseur.
Attention, il s'agit bien du fluide caloporteur au niveau de l'évaporateur et du condenseur
et qui n'est pas toujours équivalent au type de source chaude ou froide (l'air, l'eau ou le
sol). En effet, on peut trouver intercalé, entre le condenseur et la source chaude, ou entre
l'évaporateur et la source froide, un circuit intermédiaire. Prenons à titre d'exemple, les
PAC Saumure/eau. On trouve du coté évaporateur de l'eau glycolée, eau glycolée dans
un circuit qui parcourt ensuite le sol afin d'en extraire la chaleur. Du coté condenseur,
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Boucle
Boucle intermédiaire
intermédiaire :
Désignation Évaporateur Condenseur : condenseur/source
source
chaude
froide/évaporateur
PAC Eau/
Eau Eau Non Oui
Eau
PAC Air/
Air Eau Non Oui
Eau
PAC
Saumure/ Saumure Eau Oui Oui
Eau
PAC Air/
Air Air Non Non
Air
PAC
Sol Sol Non Non
Sol/Sol
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Les systèmes les plus répandus sont les systèmes Air/Eau puis Saumure/Eau dont la
source de chaleur est souterraine.
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Bien sûr, on choisira un émetteur de chaleur à une température la plus basse possible
(par exemple, chauffage à air chaud, chauffage à eau chaude par serpentin dans le sol,
...). L'écart de température entre l'entrée et la sortie du compresseur doit être en effet le
plus faible possible pour limiter le travail du compresseur.
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Exemple.
Acc = accumulateur.
On peut déduire le rendement d'une PAC (appelé "ε", indice de performance) sur base
du rapport entre l'énergie thermique utile délivrée au condenseur par rapport à l'énergie
électrique fournie (et payée) au compresseur.
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Toutefois, ces mesures ne concernent que les éléments rattachés à la pompe à chaleur et
sont indépendantes de l'installation de chauffage, de l'accumulateur, etc. La norme fixe
des conditions de mesures standardisées très précises qui ne correspondent aux
situations réelles que dans certaines circonstances particulières. Il ne faut pas perdre cela
de vue lorsque l'on travaille avec le COP pour estimer les performances d'une PAC.
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C’est l'indice le plus important dans l'examen d'une installation de pompe à chaleur.
Toutes les quantités d'énergie produites et injectées pendant une année y sont comparées
les unes aux autres. Il ne s'agit plus ici d'une valeur théorique calculée à partir de
puissance installées, mais d'une mesure réelle sur site de la quantité d'énergie
consommée et fournie. C'est le coefficient de performance annuel qui donne vraiment
idée du "rendement" et de l'efficacité de l'installation.
Imaginons que notre PAC exemple fasse maintenant partie de toute une
installation de chauffage. Les variations de température des sources
froides et chaudes, les pertes par émission du réseau de distribution, la
consommation d'un chauffage d'appoint, etc... font que 13 000 kWh* de
chaleur sont produits sur une année, tandis que les consommations
globales s'élèvent à 6 200 kWh* d'énergie électrique. On dira alors que
le COPA de cette installation vaut 13 000 kWh / 6 000 kWh = 2,17.
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*Ces valeurs ne servent qu'à illustrer la définition du COPA. Il ne s'agit pas d'une
quelconque moyenne d'installations existantes ou du résultat d'une étude de cas.
Dès lors, Q2 est toujours plus grand que W et ε est toujours nettement plus élevé que
Q1.
Si l'on considère un travail sans pertes, les lois de la thermodynamique établissent le lien
entre l'énergie contenue dans un fluide (Q) et la température absolue de ce fluide (T), si
bien que l'on admettra sans démonstration l'expression suivante du COP théorique :
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Où :
Pour liquéfier du gaz naturel, on comprime à 100 bars du méthane pris à 1 bar et 280 K,
puis on le refroidit jusqu'à 210K (on suppose dans cet exemple que l'on dispose d'un
cycle de réfrigération permettant de le faire).
Le gaz refroidi à 210 K est détendu isenthalpiquement de 100 bars à 1 bar, et ses phases
liquide et gazeuse séparées. Comme le montre le schéma de l'installation de la figure ci-
dessous, le méthane entre dans la partie supérieure gauche, et les fractions liquide et
gazeuse sortent en bas à droite.
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Synoptique de l'installation
Le travail de compression nécessaire par kilogramme de méthane aspiré est de 798,5 kJ,
et 0,179 kg de méthane liquide sont produits, ce qui correspond à un travail de 4,46 MJ
par kilogramme de méthane liquéfié.
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La solution que nous avons trouvée a été d'imposer le débit dans le premier intercooler,
puis de recalculer l'ensemble du projet en recalculant en plus à plusieurs reprises le
régénérateur. Une solution stable pouvait alors être trouvée, mais elle conduisait à un
débit de recirculation inexact au début. Progressivement, la valeur du débit à imposer
correcte a été obtenue par approximations successives.
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Le tracé des deux cycles dans les diagrammes (h, log P) et entropique illustre bien les
avantages du second : le décalage vers la gauche du point 7 en 7bis dans le cycle de
Linde a pour effet de plus que doubler le titre en liquide en sortie de détendeur
(point 8).
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Fig.3.9 Cycle de Linde en rouge, et cycle de base en noir, dans le diagramme entropique
Pour liquéfier de l'air, (nous prendrons ici de l'azote pur), on comprime à 200 bars de
l'azote pris à 1 bar et 280 K (compression refroidie le portant à 50 °C), puis on le refroidit
jusqu'à 280K.
L'azote est alors refroidi dans un échangeur avec la partie non liquéfiée, ce qui lui permet
d'atteindre une température d'environ -110 °C. Il est ensuite détendu de manière
insenthalpique jusqu'à 1 bar, ce qui permet d'en liquéfier environ 8 %.
La fraction liquide est extraite, et le reste, sous forme de vapeur saturée, est recyclée
dans le régénérateur puis mélangé avec l'azote atmosphérique à 280 K, ce qui ferme le
cycle. La performance de cette machine est faible, de l'ordre de 1,8 l/kWh, mais le cycle
peut être modélisé sans difficulté dans Thermoptim.
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Il y a moyen de l'améliorer avec un cycle à double détente, mais son paramétrage est
beaucoup plus difficile à obtenir, car des instabilités peuvent apparaître au niveau des
débits, du fait du rôle joué par les séparateurs de phase (figure ci-dessous).
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Le cycle de Linde utilise une détente isenthalpique qui présente deux inconvénients :
d'une part le travail de détente est perdu, et d'autre part le refroidissement ne peut être
obtenu que si l'état thermodynamique du fluide est tel que la détente de Joule-Thomson
conduit à un abaissement de la température.
Claude a quant à lui proposé un cycle qui met en jeu une turbine et un détendeur et
présente la particularité que l'installation fonctionne avec un seul fluide comprimé à un
seul niveau de pression, comme le montre la figure ci-dessous. Le cycle de Claude a été
utilisé dans de nombreuses installations de liquéfaction de l'air.
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L’intérêt de ce cycle est que le rapport de compression peut être notablement plus faible
que dans le cas du cycle de Linde. L’une des difficultés est que la machine de détente
ne peut fonctionner avec un bon rendement que si le fluide reste dans la zone vapeur ou
conserve un titre élevé. L’originalité du cycle de Claude est donc de combiner détente
isentropique dans la turbine, et détente isenthalpique dans la seule détente conduisant à
la liquéfaction du gaz.
Le début du cycle est le même que celui de Linde : compression du gaz à liquéfier, puis
refroidissement à la température ambiante environ (1-3). Le gaz passe ensuite dans un
régénérateur qui permet de le refroidir à environ -105 °C (3-4). Le flux est alors divisé,
environ 15 % étant détendu dans une turbine (4-8). Le flux principal passe alors dans un
deuxième régénérateur dont il sort à très basse température (4-12). Il subit alors une
détente isenthalpique (12-5) et la phase liquide est extraite. La phase vapeur est alors
mélangée au flux sortant de la turbine, et sert de fluide de refroidissement au deuxième
régénérateur (10-11), puis au premier (11-7) avant d’être recyclé par mélange avec le
gaz entrant dans le cycle.
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