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dossier de presse exposition du 17 octobre 2010 au 13 février 2011

DE PUVIS DE CHAVANNES À FANTIN-LATOUR, 1880-1920

SOMMAIRE
p. 2 : Entre ombre et lumière. Le symbolisme
et la région Rhône-Alpes. 1880-1920
(extraits) par Sylvie Carlier

p. 3 : Sous le soleil de Péladan


(extraits) par Dominique Lobstein

p. 4 : Alexandre Séon - L’action et l’idéal


(extraits) par Jacques Beauffet

p. 5 : Auguste Morisot (1857-1951),


Lumière, Ombre, Ténèbres
(extraits) par Étienne Grafe

p. 6 : La réception de l’œuvre de


Richard Wagner à Lyon de 1891 à 1914 :
petite phénoménologie poético-sonore
(extraits) par Philippe Grammatico

p. 7 : liste des artistes exposés

p. 8 : autour de l’exposition

p. 9 : informations pratiques

Les visuels du dossier de presse


sont disponibles sur simple
demande auprès du secrétariat :
musee.pauldini@villefranchet.net

contact presse : tél. 04 74 68 33 70


musee.pauldini@villefranche.net
vernissage presse : jeudi 14 octobre à 11h
Claude Dalbanne, Les Parques, 1907, huile sur toile, 315 x 245 cm ; Lyon, musée des Beaux-Arts

Musée Paul-Dini, musée municipal Commissariat : Sylvie Carlier, avec le soutien


de l’INHA et
de Villefranche-sur-Saône conservateur du musée Paul-Dini du ministère de
2 place Faubert, 69400 Villefranche-sur-Saône de Villefranche-sur-Saône, la Culture et de
la Communication /
tél. 04 74 68 33 70 - fax 04 74 62 35 13 avec l'assistance de Damien
DRAC Rhône-Alpes
www.musee-paul-dini.com Chantrenne et Sandra Martin.

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extraits Sylvie Carlier, directrice du musée Paul-Dini, musée municipal de Villefranche-sur-Saône, commissaire de l’exposition

ENTRE OMBRE ET LUMIÈRE. LE SYMBOLISME ET LA RÉGION RHÔNE-ALPES. 1880-1920

Les trois dernières décennies ont éclairé le symbolisme européen grâce à de nombreuses
expositions et publications. À l’instar de ces événements, l’exposition du musée de
Villefranche-sur-Saône tente de définir les contours de ce mouvement à travers des
styles et des sujets communs à une trentaine d’artistes – peintres, dessinateurs,
graveurs, illustrateurs et sculpteurs – sur la période couvrant la fin du XIXe et le
début du XXe siècle dans la région de Lyon, Saint-Étienne, Vienne et Grenoble.

Le terme « symbolisme » apparaît en septembre 1886 sous la plume de Jean Moréas,


dans un « manifeste » paru dans Le Figaro. Si la diversité des tendances et des
personnalités rend difficile d’englober sous ce vocable des styles en réalité très
différents, une orientation commune se dessine cependant et plusieurs critiques
et peintres essaient de dégager les caractéristiques du mouvement. Déterminé par
le rejet de toutes les formes de « réalisme » et de naturalisme, le symbolisme recoupe
tous les arts, rassemblant des écrivains, des compositeurs et des artistes désireux
de donner une forme matérielle aux idées sans les dévoiler. L’influence de Charles
Baudelaire (1821-1867) permet l’émergence de formes nouvelles, aux accents
suggestifs et mystérieux. Dans le domaine de la musique, l’histoire de la mélodie
française se nourrit alors des inventions wagnériennes.

Le retour du mysticisme à Lyon dans la première moitié du XIXe siècle, constitue


une importante source d’inspiration pour les peintres. Louis Janmot (1814- 1892)
immergé dans l’idéalisme lyonnais dès 1835, conçoit un vaste cycle, Le Poème de
l’âme : deux âmes-soeurs traversent les épreuves terrestres pour regagner leur
Pierre Puvis de Chavannes, Étude pour Virgile,
patrie céleste. Élève de Janmot, Paul Borel (1828-1913), quant à lui, participe de ce
1882, huile sur toile, 58 x 30,5 cm,
renouveau de l’art spirituel en se spécialisant dans les décors d’édifices religieux Paris, courtesy galerie Jean-Pierre Gros
(Ars, Oullins, Saint-Paul à Lyon…). Parmi les fondateurs du symbolisme, et ceci malgré
son refus d’y être assimilé, figure Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898) À Lyon, le
musée des Beaux-Arts lui commande le décor de son escalier, Le Bois sacré cher
aux Arts et aux muses (1884- 1886). Son influence est décisive pour Alexandre Séon
(1855-1917), Maurice Chabas (1862-1947)) mais aussi sur les Lyonnais Claude
Dalbanne (1877-1864) et Les Parques, 1907 et les triptyques d’Auguste Morisot
(1857-1951) et de Pierre Combet-Descombes (1885-1966). La pratique de l’estampe,
quant à elle, liée à la tradition de l’imprimerie lyonnaise, se renouvelle avec les noms
de Charles Sénard, de Claude Dalbanne et surtout de Marcel Roux (1878-1922).
Ce dernier, marqué par le mysticisme lyonnais (proche de Paul Borel), a produit
une oeuvre sombre à l’univers étrange, peuplé de symboles relevant de la démo-
nologie, comme en témoignent ses séries Suite fantastique, La Danse macabre.
L’exposition de Villefranche-sur-Saône consacre une bonne part au mouvement
Rose+Croix, auquel Joséphin Péladan (1859-1918), d’origine lyonnaise. La diffusion
du symbolisme se fait aussi à travers la ramification de nombreuses petites revues,
parisiennes comme L’Ermitage (fondée par Henri Mazel) ou La Plume mais aussi
régionales. Pour Séon, c’est La Revue forézienne, à laquelle contribuent Péladan et
Alphonse Germain, qui assure sa fortune critique. En fervent défenseur des
Rose+Croix, Maurice Chabas (1862-1947) traduit lui aussi sa quête spirituelle dans
des tableaux empreints d’harmonie. En 1895, il obtient la décoration du Buffet de
la gare de Lyon-Perrache, comprenant quatre grandes toiles marouflées représen-
tant des allégories à la gloire de la soierie lyonnaise. Ses paysages de rêve et ses
ciels éthérés, comme Nuées, sont empreints d’un style moins classique, influencé
par le divisionnisme. Dans un autre registre, Gaston Bussière (1862-1928) prend
part aux salons de la Rose+Croix en 1893, 1894 et 1895 et redonne vie à la légende
de Roland et au roman de Tristan et Yseult.

Pierre Combet-Descombes, Stryge, s. d., huile sur


carton, 82,5 x 38,5 cm, Lyon, collection particulière

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extraits Dominique Lobstein, responsable de la bibliothèque du musée d’Orsay

SOUS LE SOLEIL DE PÉLADAN, 1892-1897


La région Rhône-Alpes, dont l’importance économique à la fin du XIXe siècle était
déjà indéniable, n’avait pas un seul centre pour la représenter mais plusieurs ; chacun
ayant une activité artistique propre. Devant l’insatiable appétit des lecteurs [de
revues artistiques], la moindre exposition se trouvait désormais signalée, surtout
dans la Chronique des arts et de la curiosité, supplément mensuel de la célèbre
Gazette des beaux-arts, et les amateurs attendaient avec intérêt les comptes-rendus
que ne manquait pas d’entraîner le moindre accrochage, dans toute publication,
aussi éphémère soit-elle.

Les expositions organisées à grand renfort de publicité par le Sâr Joséphin Péladan
n’échappèrent pas à ce phénomène. De 1892 à 1897, six manifestations, qui se pré-
sentaient comme exclusivement symbolistes, sous le nom de Salons Rose+Croix,
se tinrent à Paris, suscitant leur lot de commentaires et d’énumération d’artistes.

Proche de Paul-François-Gaspard Lacuria, abbé et écrivain ésotérique exilé de Lyon Joséphin Péladan, La prométhéide, portrait de
l’auteur, 1888, héliographé par Dujardin d’après
à Paris, et installé dans la paroisse de Saint-Étienne-du-Mont, Péladan rencontra une photographie de Cayol, Dalou éditeur, Paris,
très tôt plusieurs artistes dont certains d’origine lyonnaise […] qui ne furent pas 1888, n°156, Saint-Étienne, collection particulière
sans influer sur ses conceptions esthétiques. L’un des compatriotes rhodaniens de
ce dernier, cependant, […] le Lyonnais Pierre Puvis de Chavannes, sur qui la critique
s’était beaucoup interrogée, paraissait une recrue de choix pour Péladan qui aurait
souhaité le voir prendre part à ses expositions [Or, Pierre Puvis de Chavannes n’accepta
jamais d’y être associé].

Élève de Puvis, Alexandre Séon fit partie des artistes que Péladan […] tint à voir
figurer dans la manifestation de 1892. Celui-ci, qui n’adressera qu’une peinture au
Salon de la Société nationale des beaux-arts qui ouvrira le 7 mai, enverra, par contre,
dix-neuf oeuvres au Salon Rose+Croix, dit aussi « Geste esthétique » de 1892, ouvert
du 10 mars au 10 avril dans la galerie Durand-Ruel. Deux autres artistes originaires
du Rhône et de l’Isère étaient présents à la « Geste esthétique » de 1892 : les sculpteurs
Jean-Alexandre Pezieux et Pierre Rambaud, respectivement avec six et trois œuvres
qui laissèrent les commentateurs relativement indifférents. Pierre Rambaud,
La Pensée, s. d
[vers 1891],
La région Rhône-Alpes avec trois représentants dans ce Salon de 1892, qui regroupait buste en terre
soixante-dix artistes, se faisait donc peu remarquer. Ceci ne fut plus le cas lors des cuite avec patine,
41 x 17 x 22 cm,
manifestations suivantes où ce chiffre ne se modifia guère tandis que le nombre Allevard,
de participants et d’œuvres adressées diminuait progressivement. Ainsi, lors de la musée Jadis ;
dépôt du Musée
deuxième exposition, en 1893, les artistes rhône-alpins sont encore au nombre de dauphinois
quatre sur un ensemble de soixante et un, et représentent quarante des deux cent
soixante quinze oeuvres exposées.

D’année en année, la désaffection pour les « Gestes esthétiques » du Sâr Péladan


devient de plus en plus évidente. Quelques nouveaux venus ne parviennent pas à
compenser l’hémorragie commencée en 1893, les étrangers (Delville ou Khnopff,
par exemple) ont déserté le rendez-vous annuel. Deux ans plus tard, le Sâr mettait
fin à sa tentative de rénovation de l’art, tandis que des courants moins dogmatiques,
tel celui des Nabis, ou des manifestations plus ouvertes, telles celles de la galerie
Le Barc de Boutteville, réalisaient son rêve inabouti. Son combat contre l’impres-
sionnisme ou le naturalisme avait échoué, mais il préparait bien des évolutions qui
apparurent très tôt et auxquelles participèrent certains artistes de Rhône-Alpes,
en France mais aussi à l’étranger.

3
extraits Jacques Beauffet, conservateur honoraire du musée d’art moderne de Saint-Étienne-Métropole

ALEXANDRE SÉON – L’ACTION ET L’IDÉAL


La période de formation lyonnaise de plusieurs personnalités marquantes du
Symbolisme a souvent été invoquée pour justifier l’effet durable, sur leur œuvre,
d’un environnement culturel spiritualiste, si profondément ancré dans cette ville,
qu’il constitue, tout au long du XIXe siècle, l’une des constantes de sa production
artistique, tant plastique que littéraire. Marquée par cet héritage, la démarche de
Séon apparaît toutefois […] comme relevant d’une attitude singulière : […] à l’évasion
égoïste dans le rêve, il oppose le rêve d’une société fraternelle, celui d’une humanité
réconciliée dans une harmonie enfin reconquise.

En marge des structures institutionnelles le tournant du siècle marque, pour Séon,


le début d’une brève période de reconnaissance par les milieux représentatifs d’une
intelligentsia ligérienne qui trouve dans La Revue Forézienne un espace d’expression
privilégié. […] Si le premier ouvrage sur l’œuvre de Séon sera l’opuscule publié à
Saint-Étienne, en 1900, par de Fusty, c’est bien à la Revue Forézienne qu’il revient
d’avoir défendu, avec le plus de constance, l’œuvre du peintre Chazellois. […] Séon
apparaîtrait presque, durant ces quelques mois, comme l’artiste « officiel » de la Alexandre Séon, Orphée
revue : articles dédiés à son œuvre par Péladan et Majola, publication d’éléments (Orphée redisant sa douleur aux rochers
de correspondances, reproductions de ses tableaux en hors texte dans la revue et de la terre Virgile), s. d. [vers 1900], huile sur
bois, 44,8 x 30,5 cm, Saint-Étienne, musée
dans des publications annexes… d’Art moderne de Saint-Étienne Métropole

La question du militantisme social signe les termes du divorce idéologique opposant


Séon et Péladan. D’accord sur ce qui caractérise la beauté et sur quelques notions
esthétiques fondamentales, leurs principes de vie, la conception que chacun se fait
de la finalité de l’art et de sa destination, irréductiblement les séparent. Indifférent
à l’idée de venir heurter le lectorat d’une région ouvrière marquée par les luttes
sociales, Péladan, campant sur les positions élitistes et anti-démocratiques qui
sont depuis toujours les siennes, se plait à retranscrire sur un ton mi-ironique,
mi-incrédule, les idées et les opinions qui font de Séon, encore en 1902, l’un des
sympathisants actifs de « La Coopération des Idées ».

Pourtant, si son engagement est patent auprès des ouvriers et des milieux soucieux
de redonner un sens au travail et une dignité au travailleur rien ne transparaît, dans
ce qui nous est connu de son œuvre, de réalisations correspondant à des essais de
réinterprétation de l’objet quotidien, de ses modes de production et de la transfor-
mation du cadre de vie des individus.

Deux conceptions, touchant à la fonction sociale de l’art comme au statut de l’œuvre


d’art, s’opposent à nouveau radicalement. Cette querelle sur la place de l’art et de
l’artisanat agit comme le révélateur d’une fracture que dissimulaient mal des
conceptions esthétiques à première vue partagées.

4
extraits Étienne Grafe, historien de l’art

AUGUSTE MORISOT (1857-1951), LUMIÈRE, OMBRE, TÉNÈBRES


Aucun siècle n’est plus sylvestre que le XIXe. Des forêts de Chateaubriand à celles
de Maeterlinck, de celles de Weber et de Schumann à celle de Pelléas, de celles de
Théodore Rousseau à celles de Klimt et d’Auguste Morisot, la forêt est, avec la nuit,
une source d’inspiration inépuisable pour les romantiques et les symbolistes. Sans
doute, le plus introspectif des siècles a-t-il été sensible au sombre paysage forestier,
territoire de l’inconscient, lui-même forêt intérieure.

Lumière, Ombre, Ténèbres s’inscrit dans le renouveau que la forme ancienne du trip-
tyque connaît aux XIXe et XXe siècles. En 1911, date de l’exposition de Lumière, Pierre
Combet-Descombes [1885-1966] élève de Morisot, expose à Lyon au Salon d’automne
Le Fer et le Feu. Les hauts-fourneaux de Chasse et Léonie Humbert-Vignot [1878-1960]
Un jour de grève: Triptyque au Salon de la Société lyonnaise des beaux-arts. Cette
tentative de sacralisation de sujets d’actualité est sans doute plus novatrice que la
forme adoptée par Morisot, tout à fait adaptée au sujet biblique du Paradis perdu.
Morisot a été sensible à cette forme picturale, poétique et musicale car il lui consacre
au moins trois autres triptyques dont Les Voix de la Forêt (1909) et Triptyque:
Voix et Visions (1910).
La triple correspondance baudelairienne des parfums, des couleurs et des sons inspire
bien des musiciens contemporains de Morisot, parmi tant d’autres : Gabriel Fauré,
Poème d’un jour (1880; « Rencontre – Toujours – Adieu »), Déodat de Séverac, Triptyque
(1903-1904), Vincent d’Indy, Jour d’été à la montagne (1906 ; « Aurore – Jour – Soir »).

Né dans une famille très modeste, Morisot a dû prendre goût à la musique lors de
son séjour parisien de 1879. Comme en littérature, ses goûts sont des plus classiques.
Il aime Mozart, Gounod, Bizet, Gluck, Beethoven, et cite ces deux derniers. On a peine
à croire que Lumière ne reflète en rien deux oratorios parfois donnés à Lyon, La
Création (Haydn, Lyon, 1872) et Ève (Massenet, Lyon,1880). De même Ombre et
Ténèbres, nés à Lyon, berceau du wagnérisme français, évoquent les forêts wagné-
riennes, celles de Lohengrin (Lyon, 1891), La Walkyrie (Lyon, 1894), Tristan (Lyon, 1900),
Siegfried (Lyon, 1901) et Parsifal (Lyon, 1914)34.
Le glaive-croix d’Ombre renvoie peut-être, lui aussi, aux épées wagnériennes, celle
de La Walkyrie, celle du Crépuscule des dieux, et à la lance de Klingsor (Parsifal) qui
s’arrête en plein vol et dont Parsifal s’empare pour faire le signe de la croix. Le paon,
quant à lui, appartient à la même lignée que l’Oiseau-Prophète de Schumann (Scènes
de la forêt, 1849) et que l’Oiseau de la Forêt de Wagner (Siegfried). Il est de la même
famille que tous les oiseaux-oracles qui guident ou égarent dans les contes de fées,
de Grimm à Lacuria.

Quant à la thématique du Paradis perdu, sujet rebattu s’il en est, elle est tout aussi
peu orthodoxe. Pas d’arbre de la science du Bien et du Mal, pas de pomme, pas de
serpent. Le péché d’orgueil est de nature toute païenne. Daam et Véa, comme Icare
et Phaéton, ont voulu s’approcher du Soleil et, comme eux, ont été punis. Somme
toute, ces étrangetés qui font aujourd’hui le charme et l’intérêt de Lumière, Ombre,
Ténèbres, peuvent se résumer en deux absences on ne peut plus éloquentes : un
crucifix sans Crucifié, un Crucifié sans crucifix.

Auguste Morisot, Ombre – Ténèbres – Lumière, 1911,


triptyque, huile sur bois pour Ombre et Ténèbres,
huile sur carton pour Lumière, 105 x 75 cm
(volet Ombre), 105 x 75 cm (volet Ténèbres),
145 x 98 cm (volet Lumière), Villefranche-sur-Saône,
musée Paul-Dini, musée municipal

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extraits Philippe Grammatico, professeur associé au CNSMD de Lyon et directeur adjoint au Conservatoire de Musique de Villeurbanne

LA RÉCEPTION DE L’ŒUVRE DE RICHARD WAGNER À LYON DE 1891 À 1914 :


PETITE PHÉNOMÉNOLOGIE POÉTICO-SONORE
Lorsque le public lyonnais découvre en 1883 des extraits de Tannhäuser interprétés
par la Maîtrise de la primatiale Saint-Jean, il est plus coutumier de l’opéra français ou
italien que du répertoire allemand. En février 1891, Poncet programme finalement
Lohengrin lors d’une soirée au bénéfice de l’« oeuvre des Fourneaux Economiques ».
Cet événement artistique est unanimement salué par la presse locale. Après
Tannhäuser, le 21 avril 1892, le Grand-Théâtre de Lyon propose le 30 janvier 1896, la
création française des Maîtres chanteurs de Nuremberg. Le nouveau directeur Vizentini
dirige lui-même l’orchestre et accorde à cette production un soin particulier.

Pour la critique lyonnaise, l’orchestre est bien le « personnage principal » de l’action


dramatique ; l’entrelacs mélodique ininterrompu des Leitmotive alimente la narra-
tion. Le terme allemand Leitmotiv (motif conducteur), imaginé par le directeur des
Bayreuther Blätter, Hans von Wolzogen, s’est peu à peu substitué au Grundthema
(thème fondamental, générateur) utilisé par Wagner. Ces motifs – dont le conflit
cinétique polarise le flux musical – sont liés à des éléments du drame, qui influent
en retour sur leur évolution mélodique, harmonique, rythmique et orchestrale.

Un riche instrumentarium se conjugue aux Leitmotive caractérisant personnages


et états psychologiques. De l’assemblage des motifs à fonction symbolique naissent
de véritables « tableaux sonores », comme le « Lever du soleil » du Crépuscule des
dieux – entrée successives des huit cors en canon sur le motif du Rhin, au sein d’un
brouillard entretenu par les contrebasses –, ou les « Murmures de la forêt » de
Siegfried, dans lequel le bruissement des cordes divisées associées aux cors environne
les «chants d’oiseaux» dévolus aux flûtes, hautbois et clarinettes.

Wagner a surpris. Ses sonorités nouvelles et sa science orchestrale proposent à


l’auditeur des illusions acoustiques inédites et renforcent la portée narrative ou
métaphysique du message.
L’enchantement s’estompera néanmoins, inexorablement. Tandis que se distend
la programmation wagnérienne du Grand-Théâtre de Lyon, les commentaires sont
moins passionnels : « L’apaisement s’est fait depuis la mort du grand compositeur,
nous en savons bien quelque chose à Lyon43. » Avec certaine métaphore gastrono-
mique, Jacques Mauprat, prophétique, semble sonner le glas du « grand frisson »
des années 1900 : « Le Wagner, c’est fort bien ; mais il y a aussi autre chose, et c’est
plutôt ceci qu’on se propose de nous donner de l’ancien répertoire. […] De la sorte,
la place réservée au répertoire wagnérien se trouvera sagement limitée. Et ce sera
tant mieux. L’histoire du pâté d’anguille est toujours vraie; c’est un mets excellent
que ce pâté, mais il ne faut pas en manger tous les jours ».

Gaston Bussière, Les Filles du Rhin, 1906,


étude, huile sur toile, 61 x 50,5 cm, Mâcon,
musée des Ursulines

Henri Fantin-Latour, Siegfried, acte III,


Évocation d’Erda, 1887, lithographie sur
papier, épreuve d’essai, 37,1 x 28,5 cm,
Grenoble, Musée

Henri Fantin-Latour, Le Crépuscule des


dieux, acte III, Siegfried et les filles du Rhin,
1887, lithographie sur papier chine fin
plaqué sur papier, 1er état, 39,2 x 28 cm, 1er
état sans nom d’imprimeur, tiré à 7 ou
8 épreuves d’essai, Grenoble, Musée

6
LISTE DES ARTISTES EXPOSÉS

L’exposition présentera Pierre Combet-Descombes section sculpture


les œuvres de peintres, (Lyon, 1885 – id., 1966)
décorateurs et illustrateurs : Léopold Renard
Joseph Auguste Brunier (1898 ? – 1945)
Alexandre Lepage, dit Lepage jeune (Chambéry, 1860 – Lyon, 1929)
(1800 – 1878) Jean Carries
Charles Jean Marie Sénard (Lyon, 1855 – Paris, 1894)
Paul Chenavard (Caluire, 1878 – 1934)
(Lyon, 1807 – Paris, 1895) Pierre Rambaud
Claude Dalbanne (Allevard, 1852 – 1893)
Jean-Baptiste Frenet (Lyon, 1877 – Lyon, 1964)
(Lyon, 1814 – 1889) Pierre Fix-Masseau
Marcel Roux (Lyon, 1869 – 1937)
Louis Janmot (Bessenay [Rhône], 1878
(1814 – 1892) – Chartres, 1922), graveur Pierre Devaux
(1865, Tassin – 1938, Lyon)
Paul Borel Tony Zacharie, Antoine
(Lyon, 1828 – 1913) dit Tony Zac (Vienne, 1819 – id., Joseph Bernard
1899) (1866, Vienne [Isère]
Pierre Puvis de Chavannes – 1931, Boulogne-Billancourt)
(Lyon, 1824 – Paris, 1898) Gaston Bussière
(Cuisery [Saône-et-Loire], 1862 – Jean Larrive
Henri Fantin-Latour Seaulieu, 1928) (Lyon, 1875 – 1928)
(Grenoble, 1836 – Buré, 1904)
Maurice Chabas Marc Leriche
Alexandre Séon (Nantes, 1862 – Versailles, 1947) (Roanne, 1885 – Lyon, 1918)
(Chazelles-sur-Lyon [Loire], 1855
– Paris, 1917) Victor Koos Germaine de Roton
(1864, Lyon – 1925) (Beaujeu, 1889 – Lyon, 1942)
Auguste Morisot
(Seurre [Côte d’Or], 1857 Emma Thiollier Eugène Gairal de Serezin
– Bruxelles, 1951) (1875, Saint-Étienne – 1973 ?) (1873, Lyon – avant 1955 ?)

PUBLICATION : LE SYMBOLISME ET RHÔNE-ALPES


DE PUVIS DE CHAVANNES À FANTIN-LATOUR, 1880-1920

édition Villefranche-sur-Saône, Musée


Paul-Dini , 180 pages, format 20,5 x 26 cm,
broché, 150 reproductions couleurs,
prix public : 28 e

Sous le direction éditoriale de Sylvie Carlier


avec les contributions de
Dominique Lobstein, Jacques Beauffet,
Étienne Grafe et Philippe Grammatico
avec le concours de Damien Chantrenne
et de Sandra Martin

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AUTOUR DE L’EXPOSITION

CONCERT SANDWICH
en partenariat avec le Théâtre
de Villefranche-sur-Saône

> vendredi 10 décembre à 12h


Quatuor Debussy
location au Théâtre de Villefranche-sur-
Saône : 04 74 68 02 89

PEINTURE ET CINÉMA
en partenariat avec le cinéma Les 400
coups et l’association L’Autre cinéma

Maurice Chabas, Méditation devant les ruines antiques, s. d., huile sur toile, 67 x 123 cm, coll. André de Palma
> vendredi 7 janvier 2011
projection du film Orphée de Jean
Cocteau, le film sera précédé d’une
visite de l’exposition

visite au musée : 17h30


(durée : 30 min) limitée à 30 inscrits
tarif 3 e par personne

projection à 18h30 - tarif 4 e


pour les personnes qui assistent
à la visite commentée de 17h30
(sur présentation du ticket d’entrée
du musée). Réservation de la visite
au Musée : 04 74 68 33 70

LES COUPS DE CŒUR DU MUSÉE

> samedi 13 novembre à 15h


ART ET ÉSOTÉRISME
(parcours dans l’exposition
Le Symbolisme)
Marcel Roux, Métamorphose, (Ceux qui la reconnaissent trop tard), 1905
série Danse macabre, pl. VI, taille-douce, eau-forte, 18,1 x 24,2 cm (c.), Lyon, bibliothèque municipale > samedi 12 février 2011
CONTES ET LÉGENDES
(parcours dans l’exposition
Le Symbolisme)
en partenariat avec le conservatoire
de musique de la communauté
d'agglomération de Villefranche-sur-Saône

durée : 1h tarif séance : 7 e / pers.


proposés aux individuels
conditions de réservation :
15 min à l’avance
rendez-vous assuré à partir de
3 inscrits (limité à 30 personnes)
Renseignements et réservations :
Service des publics, Damien
Chantrenne 04 74 68 33 70

Marcel Roux, Morceau à quatre mains (Elle joue avec nous), 1905
série Danse macabre, pl. III, taille-douce, eau-forte, 22,5 x 34,6 cm (c.), Lyon, bibliothèque municipale

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LE MUSÉE PAUL-DINI INFORMATIONS PRATIQUES

Une histoire de la peinture à Lyon et en Rhône-Alpes de 1865 à nos jours horaires d’ouverture

La collection permanente du musée municipal Paul-Dini de Villefranche-sur-Saône du mercredi au vendredi


comprend des œuvres d’artistes ayant un lien de vie ou de travail avec la région de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h
Rhône-Alpes du 19e siècle à nos jours. Suite à la donation de Muguette et Paul Dini samedi et dimanche
en 1999, le musée municipal, ouvert en 2001 propose un déploiement chronologique de 14h30 à 18h
de ses collections depuis l’influence de l’École de Barbizon, en passant par les
courants novateurs du début 20e et pour aborder les visions de la nouvelle figuration le musée est fermé le lundi,
lyonnaise de l’après guerre à aujourd’hui. Depuis juillet 2009, les 6e et 7e donations le mardi et les jours fériés
de Muguette et Paul Dini enrichissent la collection municipale. (14 juillet, 15 août, 1er et 11 novembre,
du 22 au 25 décembre 2010 ;
le 31 décembre, le musée fermera
DEUX ESPACES À DÉCOUVRIR LA BIBLIOTHÈQUE D’ART à 17h ; les 1er janvier, 24 avril,
L’espace Grenette, ancienne halle MODERNE ET CONTEMPORAIN 1er et 8 mai, 14 juillet et 15 août 2011)
aux grains, abrite la collection Le musée développe, en lien avec ses
permanente du musée. Au premier collections, un fonds documentaire fermetures exceptionnelles
étage, les anciens greniers forment axé sur la spécificité de la collection au public des espaces Grenette
une succession de petites salles permanente. Les expositions et Cornil : du 22 septembre
autour d’un espace central suspendu. temporaires sont l’occasion de faire au 15 octobre 2010 (inclus) et
Les parquets de chêne clair, les murs le point sur un artiste et de permettre du 16 février au 25 mars 2011 (inclus)
blancs et les charpentes grises, créent l’accès aux divers documents tant
un environnement chaleureux et aux chercheurs qu’aux visiteurs. droits d’entrée
lumineux qui rend la visite agréable Revues d’art, catalogues d’exposition, plein tarif : 5 e
et met en valeur les œuvres. monographies d’artistes, tarif réduit : 3 e
dictionnaires et essais sur les groupes : 3 e
grands mouvements de l’art (à partir de 10 personne,
moderne et contemporain peuvent sur réservation)
être consultés sur place ou gratuité : moins de 18 ans
empruntés par les personnes pass’ musée : 20 e
détentrices du passe-musée. (libre accès pendant 1 an)
entrée libre et gratuite pour
L’ARTOTHÈQUE tous les 1er dimanches du mois
Ouverte depuis 1984, l’artothèque
compte aujourd’hui 700 œuvres visites commentées individuels
de 350 artistes. Sa collection les dimanches 17 et 24 octobre,
est enrichie chaque année. L’abonné 14 et 21 novembre,
peut emprunter des gravures, 12 et 19 décembre 2010,
des lithographies, des photos, des 16 et 23 janvier, 13 février 2011
dessins, des sculptures, selon une (visite assurée à partir de 3 inscrits,
formule d’abonnement annuel. inscription à l’accueil
15 min avant la visite)
tarif : 3 e par pers. + entrée
moins de 18 ans : gratuit

Autrefois usine de confection textile, visites commentées groupes


l’espace Cornil a été réhabilité afin de (à partir de 10 personnes,
recevoir les expositions temporaires réservation obligatoire)
du musée. Cet espace est proposé visite 1h : 6 e par pers.
à la location pour les opérations de visite 1h30 : 7,5 e par pers.
relations publiques des entreprises. renseignements et
réservation au 04 74 68 33 70

groupes scolaires
et centres de loisirs
renseignements et tarifs
au 04 74 68 33 70

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