ECOLE DOCTORALE
SCIENCES POUR L’INGENIEUR DE CLERMONT-FERRAND
Thèse
Présenté par
René Matias CALVENTE
Je tiens tout d'abord à remercier le directeur de cette thèse, M. Pierre BREUL pour sa
confiance, sa disponibilité, ses conseils et le suivi de ce travail. Je remercie également M. Claude
BACCONNET, mon co-directeur de thèse, ses connaissances scientifiques, sa disponibilité et son
soutien m’ont aidé à avancer dans l’accomplissement de mon travail de recherche.
Je remercie tout l’équipe de Sol Solution pour leur disponibilité et esprit de convivialité,
d’avoir été à mon écoute et mis leur technicité et leur expérience au profit de mon travail. Je tiens
à remercier tout particulièrement à Daniel TRUJILLO, Joao SACRAMENTO, Christophe MELRO,
Juan Pablo VIDELA, Carlos SASTRE JURADO, Yassia GANSONRE et Sylvain GAULMIN pour
m’avoir précieusement aidé lors de la réalisation des essais en laboratoire et sur le terrain. En ce
qui concerne le département de recherche et développement de Sol Solution, je tiens à remercier
Antoine BELIEN et Mathieu THINQUE pour leur aide et leurs conseils.
Je ne saurais passer sous silence l'appui constant d’un autre doctorant qui n'a cessé de
m'encourager tout au long de ce travail et avec qui j’ai partagé de très bons moments : Esteban
ESCOBAR.
Je souhaite remercier mes amis de France pour leur soutien et profonde amitié tout au long
de mes études à Clermont-Ferrand.
Enfin, je ne pourrai finir mes remerciements sans penser à ma famille dont leur amour, leur
soutien et leur encouragement ont contribué à l’aboutissement de ce travail et d’avoir fait le
déplacement pour assister à ma soutenance.
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ii
Avant-Propos
Ce travail de thèse a été réalisé dans le cadre d’une convention CIFRE (N° 2010/1602), au
sein de la société Sol Solution SAS en partenariat avec la Fédération Nationale de Travaux Publics
(FNTP) et l’Institut Pascal de l’Université Blaise Pascal.
Depuis le début des années 1992, la société Sol Solution conçoit, développe et
commercialise des produits innovants dans le domaine de la reconnaissance géotechnique des
sols. Le pénétromètre PANDA® est un pénétromètre dynamique à énergie variable permettant,
d’une part, de contrôler la qualité du compactage des ouvrages en terre et d’autre part, de réaliser
des essais de reconnaissance géotechnique pour l’identification de formations superficielles des
sols. Plus de 20 ans de recherche ont permis de développer d'une nouvelle génération de
pénétromètres dynamiques, le Panda 3®, pénétromètre dynamique équipé de différents capteurs
permettant de déterminer d’une part la résistance de pointe et d’autre part des paramètres
supplémentaires gouvernant le comportement mécanique du sol lors de l'enfoncement de la pointe.
Par ailleurs, il existe, depuis plusieurs années, un besoin dans le contrôle de micropieux. Ce
besoin a été observé par la Fédération Nationale de Travaux Publics (FNTP) qui a choisi la société
Sol Solution SAS, en partenariat avec l’Université Blaise Pascal (Institut Pascal et
Polytech’Clermont-Ferrand) pour réaliser une recherche concernant le contrôle des micropieux.
En décembre 2009 le projet s’est poursuivi avec un deuxième travail de recherche sur 4
mois. Ces deux travaux ont mis en évidence que l’utilisation des méthodes dynamiques peuvent
permettre d’obtenir une bonne estimation de la résistance statique des micropieux. Cela a abouti
ce projet de thèse.
Les recherches et expériences réalisées tout au long de ces trois années de thèse ont permis
de développer une méthodologie de contrôle des micropieux innovante qui répond au cahier des
charges spécifié. Ce travail a fait de plus l’objet d’un dépôt de Brevet en France sous le numéro
BFF 13L0853.
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iv
Résumé
L’état de l’art réalisé dans le cadre de ce travail a permis d’identifier une grande variété de
techniques de réalisation de micropieux avec des comportements effort-déformation difficiles à
prédire. Quant aux méthodes de contrôle, du point de vue de l’intégrité il existe de méthodes
développées pour les pieux lesquelles ne sont pas toujours applicables aux cas de micropieux ; et
du point de vue du contrôle du comportement mécanique, il existe un essai assez utilisé pour le
contrôle de micropieux : l’essai d’arrachement. Cet essai es facile à réaliser et à interpréter,
cependant il est onéreux (long temps d’essai) et difficile à mettre en place.
Un autre type d’essai, utilisé dans le contrôle de fondations profondes, est l’essai de
chargement dynamique. La recherche bibliographique a permis d’identifier les avantages et
inconvénients de ce type d’essai adaptés et déjà validés dans le contrôle de pieux.
Nous avons donc proposé une nouvelle méthodologie basée sur des essais de chargement
dynamique à faible contrainte nécessitant des énergies de battage beaucoup moins importantes
que dans les essais de chargement dynamique classiques.
Mots clés : micropieux, contrôle de fondations profondes, essai de chargement dynamique, essai
d’arrachement, faible déformation, résistance en service, résistance limite.
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IN SITU CONTROL METHODOLOGY FOR MICROPILES BASED
ON DYNAMIC LOAD TESTING
Abstract
The review of the state-of-the-art of micropiles produced as part of this work allows to identify
a wide variety of construction methodologies which have a stress-strain behavior difficult to predict.
As for the testing methods, there are methods for assessing the condition of piles or shafts but they
are not always applicable to the micropiles; and in terms of the control of mechanical behavior, the
most used load testing micropile is the uplift static load test. The static load test is easy to perform
and interpret, however the reaction system is cumbersome and slow to erect, therefore this test is
time and cost consuming.
Another type of test that can be used in the control of deep foundations is the dynamic load
testing. The literature review helped to identify the advantages and disadvantages of this type of
test that has been adapted and validated in control of pile behavior.
The new methodology proposed in this work is based on low-strain dynamic test requiring a
smaller impact energy than a high-strain dynamic test.
The testing protocol and loading device of the methodology have been calibrated and
validated by numerical simulations in order to justify the choice of the impact energy, the weight of
hammer and the cushion that will be used. The numerical observations are then verified by
experiences in full-scale micropiles installed in an experimental site developed as part of this
project.
Finally, the advances in the investigations have led to develop a methodology for control the
micropile’s ultimate resistance. We propose to use an analytical model for predicting the stress-
strain behavior, which must be supplied with the results of the low-strain dynamic micropile test
and of a complementary geotechnical test in order to examine the parameter of soil failure. The
goal of this development is to provide a method for predict the micropile’s ultimate resistance
without compromising its integrity. The results of the application of the new method to the
experimental micropiles are in close agreement with the results observed in the static load test.
Keywords: micropiles, deep foundations quality control, dynamic load test, service axial capacity,
ultimate axial resistance.
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viii
METODOLOGIA DE CONTROL DE MICROPILOTES IN-SITU
BASADA EN ENSAYOS DE CARGA DINAMICA
Resumen
La revisión del estado del arte en relación a micropilotes, realizada en este trabajo, ha
permitido identificar una gran variedad de técnicas de construcción, donde la predicción de sus
comportamientos mecánicos, es una tarea difícil de realizar. Con respecto a los métodos de
control, desde el punto de vista de la integridad, existen actualmente métodos no siempre
aplicables a los micropilotes, y desde el punto de vista del control del comportamiento mecánico,
el ensayo más utilizado es el ensayo de arrancamiento. El ensayo de arrancamiento es de fácil
realización e interpretación, sin embargo es oneroso, por su larga duración y la necesidad de
disponer de equipos muy pesados.
Otro tipo de ensayo, que es utilizado para el control de fundaciones profundas en general,
es el ensayo de carga dinámica, cuyas ventajas y desventajas han sido identificadas en la
investigación bibliográfica.
La nueva metodología propuesta, motivo de este trabajo, está basada en los ensayos de
carga dinámica a baja deformación, donde se necesita una energía de impacto mucho menos
importante que en el caso de los ensayos clásicos de carga dinámica.
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x
Sommaire
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 11
CHAPITRE I. LES MICROPIEUX ................................................................................................................. 12
I.1. Introduction ............................................................................................................................. 12
I.2. Historique ................................................................................................................................. 12
I.3. Définition et domaine d’application ........................................................................................ 13
I.4. Techniques de réalisation ........................................................................................................ 17
I.5. Classification des micropieux ................................................................................................... 21
I.6. Pathologies des micropieux ..................................................................................................... 23
I.7. Bilan ......................................................................................................................................... 23
CHAPITRE II. ANALYSE DU COMPORTEMENT EFFORT-DEFORMATION SOUS CHARGEMENT AXIAL ............................ 25
II.1. Introduction ............................................................................................................................. 25
II.2. Comportement élémentaire d’un pieu ..................................................................................... 25
II.3. Analyse des résultats des essais de chargement statique ....................................................... 27
II.4. Paramètres influençant le comportement des fondations profondes ..................................... 31
II.5. Justification d’un micropieu soumis à un effort axial ............................................................... 39
II.6. Méthodes de prédiction du comportement effort-déformation .............................................. 42
II.7. Bilan ......................................................................................................................................... 51
CHAPITRE III. COMPORTEMENT D’UN PIEU SOUS UN CHOC ............................................................................ 53
III.1. Introduction ............................................................................................................................. 53
III.2. Propagation unidimensionnelle d’ondes dans un milieu cylindrique élancé ............................ 53
III.3. Solution analytique de Paquet ................................................................................................. 56
III.4. Bilan ......................................................................................................................................... 59
CHAPITRE IV. METHODES DE CONTROLE DES FONDATIONS PROFONDES ............................................................ 61
IV.1. Introduction ............................................................................................................................. 61
IV.2. Types de contrôle ..................................................................................................................... 62
IV.3. Essais de chargement............................................................................................................... 68
IV.4. Contrôle de la résistance limite à partir d’essais de chargement dynamique ......................... 76
IV.5. Bilan ......................................................................................................................................... 91
CONCLUSION ....................................................................................................................................... 94
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 99
CHAPITRE I. PROPOSITION D’UNE METHODOLOGIE DE CONTROLE NON DESTRUCTIVE DE LA RESISTANCE EN SERVICE DES
MICROPIEUX .................................................................................................................... 100
I.1. Introduction ........................................................................................................................... 100
I.2. Hypothèses de base ............................................................................................................... 100
I.3. Principe .................................................................................................................................. 102
I.4. Méthodologie......................................................................................................................... 102
I.5. Dispositif d’essai .................................................................................................................... 104
I.6. Bilan ....................................................................................................................................... 109
CHAPITRE II. JUSTIFICATION NUMERIQUE ET EXPERIMENTALE DE LA METHODOLOGIE ........................................ 110
xi
II.1. Introduction ........................................................................................................................... 110
II.2. Modélisation numérique de chargement dynamique d’un micropieu ................................... 110
II.3. Etude paramétrique ............................................................................................................... 117
II.4. Validation expérimentale de la méthodologie ....................................................................... 131
II.5. Bilan ....................................................................................................................................... 142
CHAPITRE III. VALIDATION A ECHELLE REELLE............................................................................................. 145
III.1. Introduction ........................................................................................................................... 145
III.2. Validation en conditions maîtrisées (site expérimental) ........................................................ 145
III.3. Validation en conditions réelles ............................................................................................. 148
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 152
ANNEXE A : CLASSIFICATION DES MICROPIEUX AUX ETATS-UNIS (FHWA, 2005) ...................................................... 197
ANNEXE B : EXEMPLES DE COURBES DE MOBILITE ................................................................................................ 201
ANNEXE C : ESSAIS DE RECONNAISSANCE DU SOL REALISES DANS LE SITE EXPERIMENTAL.............................................. 208
ANNEXE D : PROCES-VERBAUX DES ESSAIS DE CHARGEMENT STATIQUE .................................................................... 239
xii
Liste des notations et abréviations
Notations
xiii
Ks : raideur statique de la tête du pieu (pente à l’origine de la courbe [N/m]
charge-enfoncement)
Kd : raideur dynamique de la tête du pieu (coefficient de réaction [N/m]
proportionnel au déplacement)
Kv : coefficient de réaction proportionnel à la vitesse) [N/m]
L: longueur du pieu [m]
Lm : longueur du marteau [m]
Lt : longueur de la tige [m]
M: masse du marteau [kg]
M() : mobilité [m/s]
OCR : degré de surconsolidation
Pl : pression limite d’un essai pressiométrique [Pa]
Q: charge en tête du pieu [N]
Qte : charge maximale dans l’essai de chargement statique de contrôle en [N]
traction
Qt : effort de traction conventionnel déduit de l'essai de traction du pieu [N]
Qc : effort critique de fluage conventionnel déterminé à l’issue de l’essai [N]
de compression
Qtc : effort critique de fluage conventionnel déterminé à l’issue de l’essai [N]
de traction
Q(t) : résistance limite d’un pieu pour un temps t après sa réalisation [N]
Qmax : charge maximale dans l’essai de chargement statique à la rupture [N]
Qe : charge maximale dans l’essai de chargement statique de contrôle [N]
Qtmax : charge maximale dans l’essai de chargement statique à la rupture en [N]
traction
Rr : rapport de rupture
Rf : coefficient de réduction de la capacité portante
Rl : réaction limite de rupture [N]
Rd : valeur de calcul de la portance d’une fondation profonde [N]
Rdy : résistance dynamique d’un pieu [N]
Rk : valeur caractéristique de la portance du terrain sous la fondation [N]
Rc : résistance ultime en compression [N]
Rc,cr : résistance critique de fluage en compression [N]
Rb : résistance ultime en pointe [N]
Rs : frottement axial ultime [N]
Rst : résistance statique d’un pieu [N]
Rt : résistance ultime en traction [N]
Rt;cr : résistance critique de fluage en traction [N]
RG : résistance limite élastique des matériaux constitutifs [N]
xiv
Rc;ELS : résistance en compression à l’état limite de service [N]
Rt;ELS : résistance en traction à l’état limite de service [N]
RtG : résistance limite élastique des matériaux constitutifs en traction [N]
T: durée de la charge appliquée [s]
Tres : frottement latéral résiduel [N]
Tmax : frottement latéral maximal [N]
Vm : vitesse d’impact du marteau [m/s]
V(t) : vitesse dans le domaine temporel [m/s]
V() : vitesse dans le domaine fréquentiel [m/s]
Zm : impédance mécanique du marteau [N.m/s]
Zt : impédance mécanique de la tige [N.m/s]
Zp : impédance mécanique du pieu [N.m/s]
c: cohésion [Pa]
cu : cohésion non-drainée [Pa]
ct : célérité de l’onde [m/s]
cm : vitesse de propagation des ondes dans le marteau [m/s]
cp : vitesse de propagation des ondes pour les ondes P [m/s]
cs : vitesse des ondes de cisaillement ou ondes S [m/s]
k: module de Janbu [m]
pa : pression atmosphérique [Pa]
q: enfoncement élastique maximal (quake) [m]
qb : résistance unitaire du sol dans la pointe [Pa]
qs : frottement axial unitaire limite [Pa]
qc : résistance à la pénétration du cône CPT [Pa]
qd : résistance dynamique à la pénétration [Pa]
r0 : rayon du pieu [m]
rm : distance radiale où la contrainte de cisaillement devient négligeable [m]
sc : enfoncement en tête pour la charge Rc [m]
st : enfoncement en tête du pieu [m]
smax : enfoncement maximal en tête du pieu [m]
sperm : enfoncement permanent en tête du pieu [m]
u: déplacement vertical de l’élément du pieu [m]
uc : déplacement vertical nécessaire pour mobiliser le frottement latéral [m]
maximal
xv
vm : vitesse mesurée dans la tête du pieu [m/s]
vm0 : vitesse particulaire dans l’extrémité heurtante du marteau juste après [m/s]
l’impact
vpointe : vitesse calculée dans la pointe du pieu [m/s]
vt0 : vitesse particulaire dans l’extrémité heurtée de la tige juste après [m/s]
l’impact
w: déplacement radial [m]
zres : déplacement relatif entre le pieu et le sol pour passer du frottement [m]
maximal au résiduel
zc : déplacement nécessaire pour mobiliser le frottement latéral maximal [m]
: déformation tangentielle
: coefficient de frottement
: coefficient de Poisson
xvi
Abréviations
CPT : essai de pénétration statique au cône (Cone Penetration Test)
DLT : essai de chargement dynamique (Dynamic Load Test)
DPT : essai de pénétration dynamique (Dynamic Penetration Test)
ELU : états limites ultimes
ELS : états limites de service
IGU : injection globale unitaire
IRS : injection répétitive et sélective
LSDT : essai de chargement dynamique à faible déformation (Low-Strain Dynamic Load Testing)
PMT : essai pressiométrique (Pressuremeter Test)
RLT : essai de chargement rapide (Rapid Load Test)
SLT : essai de chargement statique (Static Load Test)
SPT : essai de pénétration au carottier (Standard Penetration Test)
STN : essai de chargement Statnamic
USLT : essai d’arrachement ou essai de chargement statique en traction (Uplift Load Test)
xvii
Introduction générale
Introduction générale
Introduction générale
1. Contexte et problématique
Une fondation est la partie inférieure d’une construction destinée à assurer sa stabilité. Pour
aboutir à cet objectif, il faut vérifier quelle est la charge maximale que la fondation peut reprendre
et si les déformations provoquées par les charges transmises par la superstructure sont
admissibles. Pour cela, il est nécessaire de réaliser un dimensionnement avec des méthodes
probabilistes.
La justification d’une fondation profonde est réalisée en comparant les effets des sollicitations
avec la résistance que le sol est capable d’opposer. La justification est considérée comme validée
lorsque la résistance dégage un niveau de sécurité acceptable vis-à-vis de la sollicitation
considérée. Ceci conduit à introduire la notion fondamentale de coefficients de sécurité.
D’après l’a norme d’application nationale de l’Eurocode 7 (NF P 94-262, Juillet 2012) des
essais sur les fondations profondes doivent être réalisés afin de confirmer les paramètres de
dimensionnement considérés. Pour cela, la réalisation d’essais de chargement de pieux vise de
façon générale à déterminer la charge admissible ainsi que les déplacements correspondants en
tête, afin d’évaluer le comportement du système sol-fondation et de contrôler la compatibilité avec
la superstructure de l’ouvrage. Les essais de chargement sont justifiés, principalement sur les
chantiers de taille importante, parce qu’ils permettent de contrôler le coût des fondations de façon
plus fiable que par l’application des méthodes théoriques, empiriques ou semi-empiriques
(Bustamante, et al., 1988).
Néanmoins, malgré la fiabilité de ce type d’essai, il existe toujours des incertitudes liées à
(NF P 94-262, Juillet 2012) :
L’essai le plus proche de la sollicitation réelle sur la structure est l’essai de chargement
statique en compression. La vitesse d’enfoncement du pieu est très faible et l’interprétation de
l’essai est facile. Par contre, le matériel d’essai n’est pas transportable manuellement et la durée
de réalisation est longue. L’essai est donc cher, difficile à réaliser dans un espace réduit et ne peut
pas être systématisé.
Pour réduire le coût de l’essai, il est possible d’appliquer une charge de traction. Dans l’essai
d’arrachement le système de réaction est en général moins lourd et plus facile à mettre en œuvre
que dans l’essai de chargement statique en compression. Cependant, il reste un essai long à
réaliser.
Les deux essais présentés précédemment sont des essais de chargement avec des vitesses
de chargement faibles, c’est-à-dire avec des charges pseudo-statiques. Si la vitesse de
chargement est plus grande, la durée de l’essai sera plus courte. L’essai de chargement
dynamique donc plus rapide et économique, est une alternative aux essais de chargement statique.
Néanmoins, la multitude des phénomènes engendrés lors de l’essai le rend difficile à interpréter
(viscosité du sol, flambement du pieu pendant l’impact, …). D’ailleurs, les incertitudes dans cet
essai sont les mêmes que dans l’essai statique. C’est-à-dire qu’il existe toujours l’effet de la
variabilité spatiale ; l’effet du temps, qui est bien sûr beaucoup plus important que dans l’essai
statique ; et l’effet de taille. De plus, il faut ajouter l’incertitude dans l’interprétation des résultats.
Page 3
Introduction générale
L’utilisation des essais de chargement dynamique permet d’obtenir la résistance limite, ainsi
que de vérifier l’intégrité de la fondation. Par contre, la fiabilité de l’essai est fonction de l’énergie
de battage appliquée et de la précision dans la détermination du « coefficient d’amortissement
visqueux », avec lequel on détermine la « résistance statique ».
En ce qui concerne les micropieux, malgré que leur utilisation se soit considérablement
développée pour la reprise en sous œuvre ou pour des ouvrages neufs, ce développement ne s’est
pas accompagné par la mise en place d’essais de contrôle systématiques satisfaisants. Du point
de vue de l’intégrité des micropieux, des méthodes existent mais elles ne sont pas très employées.
De même, en ce qui concerne le contrôle du comportement mécanique, bien que des méthodes
existent, aucune de celles-ci ne sont à ce jour pas satisfaisantes du fait notamment d’une mise en
œuvre trop lourde et d’un coût d’essai onéreux.
Dans le cas de micropieux, comme pour les pieux, l’essai d’arrachement est actuellement
l’essai le plus utilisé en France pour contrôler les micropieux. Néanmoins, s’il est moins coûteux et
plus facile à mettre en œuvre qu’un essai de chargement statique en compression, il reste un essai
long à réaliser et du fait de sa mise en œuvre, il est réservé à des chantiers de taille déjà
conséquente. De plus, si l’on cherche à mesurer la résistance limite ou de rupture d’un micropieu,
il est nécessaire de le mobiliser suffisamment pour arriver à sa ruine ce qui exclut sa
systématisation. De ce fait, on estime qu’actuellement en France, on ne contrôle qu’environ 1
micropieu sur 200 réalisés.
Dans ce contexte, l’utilisation des méthodes dynamiques pour contrôler les micropieux peut
s’avérer une alternative intéressante. Mais la réalisation de cette méthodologie nécessite l’emploi
d’une énergie de frappe non négligeable (masse équivalent d’environ 2% de la charge ultime) et
l’obtention d’une telle énergie sur site reste encore une question délicate (notamment du fait des
contraintes de chantier : accès parfois compliqué, problème d’encombrement et de sécurité,…).
Les méthodes basées sur l’utilisation d’une masse frappante en chute libre semblent les plus
prometteuses mais peuvent entraîner des problèmes d’intégrité du micropieu par la création de
contraintes de traction importantes au sein de l‘ouvrage. En effet les micropieux étant des
fondations avec un élancement très important (rapport entre le diamètre et la longueur du
micropieu), le risque d’abimer le micropieu par l’application d’une énergie de battage importante
sur sa tête n’est pas négligeable (à la différence du contrôle de pieux où généralement il n’y pas
de problèmes de contraintes dans les essais de chargement dynamique).
2. Objectifs
Le contrôle d’un micropieu, peut être mené à deux niveaux du point de vue de la résistance:
Page 4
Introduction générale
3. Organisation de la thèse
La première partie résume les études bibliographiques réalisées dans le cadre de ce projet
et elle est divisée en quatre chapitres. Le premier chapitre est dédié à la présentation de la
technique des micropieux et à leur mode de classification en France et dans le monde. Ensuite, le
second chapitre porte sur l’analyse du comportement effort-déformation sous chargement axial des
fondations profondes, sur leur justification et leur adaptation au cas des micropieux et sur les
méthodes de prédiction du comportement mécanique. Le troisième chapitre est dédié à l’analyse
du comportement d’un élément élancé sous un choc et à la solution de l’équation d’onde.
Finalement, le dernier chapitre présente les méthodes de contrôle actuelles des fondations
profondes.
Une conclusion générale dresse les avantages de la méthodologie proposée, récapitule les
principaux apports de ce travail et propose également quelques perspectives de recherches
intéressantes à développer pour poursuivre dans ce domaine.
Page 5
PARTIE I. Etudes bibliographiques
PARTIE I – Etudes bibliographiques
Introduction ............................................................................................................ 11
Conclusion ............................................................................................................ 94
Partie I – Etudes bibliographiques
Introduction
Les micropieux sont des pieux forés de petit diamètre (inférieur à 300 mm) pour lesquels le
frottement latéral, en général élevé, est privilégié par rapport à la résistance de pointe. L’utilisation
des micropieux a fortement augmenté depuis leur création dans les années 1950. En raison de sa
facilité d’installation dans les sites d’accès difficile, cette technique de fondation profonde a été
adoptée pour des applications diverses, principalement, dans les domaines de la reprise en sous-
œuvre, pour le renforcement des sols (la stabilité des pentes et les excavations) et comme
éléments de fondation de nouveaux ouvrages.
Cette partie est consacrée à la présentation de la technologie des micropieux, à l’étude des
principales caractéristiques de leur comportement sous chargement axial, aux méthodes de
justifications des fondations profondes et de leur adaptation aux cas des micropieux. On présente
ensuite, l’étude du comportement d’un élément élancé sous un choc et la résolution de l’équation
différentielle de l’onde. Finalement, le dernier chapitre aborde les techniques actuelles de contrôle
de l’intégrité et du comportement mécanique développées pour les fondations profondes.
L’étude bibliographique s’est principalement appuyée sur les recherchés réalisées dans le
cadre du projet national FOREVER (2004) et sur les études réalisées par l’organisme FHWA (1997)
aux Etats-Unis.
Page 11
Partie I – Etudes bibliographiques
Bien que les micropieux soient utilisés depuis plus de 60 ans, l’étude de leur comportement
est récente. En France l’étude de cette technique a démarré en 1993 au moment où le
Gouvernement français fonde le projet national FOREVER (Fondations REnforcées
VERticalement) (FOREVER, 2004) en collaboration avec l’Université Polytechnique de New York
et la FHWA (Federal Highway Administration). Ces recherches menées sur la base d’essais sur
modèle réduits en centrifugeuse, en chambres d’étalonnage et sur table vibrante, d’analyses et
essais de chantier et d’examen du comportement des micropieux dans un site expérimental en
vraie grandeur ont donné un élan à la maîtrise de cette technique à l’échelle internationale et ont
mis en œuvre d’importants moyens expérimentaux et de modélisation (Alsaleh, 2007; Schlosser,
et al., 2013).
I.2. Historique
La technique des micropieux modernes a été créée en 1952 par l'entreprise Fondedile, de
Naples, sous la direction technique de l’ingénieur Fernando Lizzi (1982a). Ces premiers pieux de
petits diamètres (100 mm) étaient forés et scellés au terrain par un mortier. Ils ont été initialement
utilisés en Italie pour les travaux de reprise en sous-œuvre de bâtiments anciens et d’ouvrages
endommagés par la deuxième guerre mondiale (Estephan, 2003).
Page 12
Partie I – Etudes bibliographiques
essentiellement par frottement axial et assurent une bonne adhérence entre la structure et le sol.
La stabilité fournie par ce système de fondation est comparable à celle assurée par les racines des
arbres. D’où l’appellation de pieu racine. En 1965, des micropieux similaires aux « pieux racines »
sont utilisés en Allemagne pour la réalisation des ouvrages souterrains en milieu urbain. Les pieux
racines sont également utilisés lors de l'exécution des travaux du métro de Milan en Italie
(Estephan, 2003).
Dans l’année 1973, l’entreprise Fondedile introduit le pieu racine en Amérique du Nord pour
différents travaux de reprise en sous-œuvre dans les villes de Boston et New York. Vers le milieu
des années 80, il y a eu une expansion de l’application de cette technique aux Etats-Unis,
principalement comme éléments de support et aussi pour le renforcement des sols. Dans la plupart
de cas, les applications étaient directement reliées aux projets routiers, cela a poussé à l’organisme
FHWA à réaliser une étude sur l’état de l’art de cette technique, le document sorti de ce projet dans
l’année 1997 s’appelle « Drilled and Grouted Micropiles – State of the Practice Review » (FHWA,
1997).
D’un point de vue pratique, les micropieux sont très utilisés pour les travaux de reprise en
sous-œuvre grâce à la légèreté et au faible encombrement des matériels permettant leur mise en
œuvre. En outre, leur mise en place n'entraîne que de faibles perturbations de l'équilibre de la
structure, du sol et de l'environnement.
Une étude statistique réalisée par Van Impe (2004) montre qu'en 2004 l'utilisation des
micropieux (ayant un diamètre inférieur à 150 mm) constituait 5% du marché français (figure I.2),
7% du marché européen et 6% du marché international des pieux.
Figure I.2. Type des pieux utilisés dans la pratique française (d’après (Van Impe, 2004)).
I.3.1. Définition
Fernando Lizzi (1982a) a défini le pieu racine comme un pieu foré ayant un diamètre de 100
mm et rempli de mortier de ciment. Ces pieux de petit diamètre fournissent une portance,
essentiellement par frottement. Néanmoins, la définition actuelle des micropieux varie selon les
pays.
Page 13
Partie I – Etudes bibliographiques
En France, on définit les micropieux comme étant des pieux ayant un diamètre inférieur à
250 mm (CCTG, 1993). En Belgique, la marge du diamètre des micropieux est plus étroite : un
micropieu a un diamètre inférieur à 150 mm (Van Impe, 1997). En Allemagne, où est née la
première norme sur ce type de fondation (Herbst, 2000), l'appellation « micropieu » est adoptée
pour les pieux dont le diamètre est compris entre100 et 300 mm (DIN, 1983). En Italie, les
diamètres des micropieux varient de 90 à 300 mm (Fiorotto, 2000). Enfin, aux Etats‐Unis, les
diamètres conventionnels sont inférieurs à 300 mm (FHWA, 2005).
Par ailleurs, l’Eurocode 7 définit aujourd’hui les micropieux comme des pieux de diamètre
maximum 300 mm (NF P 94-262). La norme européenne NF EN 14199 (2005) établit les principes
généraux pour l'exécution des micropieux et elle s'applique aux pieux forés dont le diamètre du fût
est inférieur à 300 mm et aux pieux foncés dont le diamètre du fût ou la dimension maximale de la
section transversale du fût est inférieure à 150 mm.
Le grand intérêt des micropieux réside dans la facilité d’installation, en particulier dans les
sites d’accès difficile. Par ailleurs, dans la plupart des cas où on a eu recours aux micropieux
comme solution à la place des pieux traditionnels, c’est pour l’une des raisons évoquées ci-après
(Alsaleh, 2007) :
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Partie I – Etudes bibliographiques
15 m de longueur libre) ont été construits pour reprendre, chacun, une charge
ponctuelle de 500 kN (Alonso & Casanova, 1991).
(a) (b)
Figure I.3. a) Renforcement par micropieux de l’hôtel « Mandalay Bay Resort Hotel » (Pearlman,
2001) et b) schéma d’une section du projet de construction d’un immeuble sur ouvrages existants
(d’après Alonso etCasanova (1991))
pour des ouvrages en zone sismique, cette application est très répandue dans la
réparation ou le renforcement de ponts en zone sismique. A titre de l’exemple, la figure
I.5 présente le cas du renforcement du pont de San Rafael, à Richmond, aux Etats-
Unis, où des micropieux de 4 m à 17 m de longueur et 220 mm de diamètre ont été
construits afin de supporter des charges comprises entre 200 et 300 kN (Gibler, et al.,
2005).
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Partie I – Etudes bibliographiques
(a) (b)
Figure I.5. a) Pont de Richmond San Rafael à USA et b) schéma d’installation des
micropieux (Gibler, et al., 2005)
L’utilisation des micropieux comme éléments de renforcement de sol a pour intérêt d’être
une technique assez polyvalente dont les avantages par rapport à d’autres techniques de
renforcement sont présentés dans le tableau I.1.
Tableau I.1. Efforts majeurs dans les inclusions des systèmes de renforcements de sols
(Schlosser & Unterreiner, 1994)
Techniques de renforcement Traction Compression Flexion Cisaillement
Armatures ou bandes en remblai ***
Nappes en remblai ***
Clouage en soutènement ** * *
Clouage de pente instable * *** ***
Micropieux en groupes ou réseaux ** ** * *
Renforcements tridimensionnels en
***
remblai
* faible ** important *** prépondérant
Selon Van Impe (1997), le renforcement des sols par micropieux représente 9% du marché
international du renforcement des sols. On y distingue particulièrement la stabilité des pentes, ou
des talus, et la protection des ouvrages souterrains lors des excavations. La figure I.6 montre un
exemple de stabilisation de pentes à l’aide de micropieux.
Figure I.6. Disposition typique des micropieux pour la stabilisation des pentes (FHWA, 2005)
Page 16
Partie I – Etudes bibliographiques
Un micropieu est généralement constitué d’une armature enrobée dans une coulis et
surmontée en tête par une platine assurant la liaison entre le micropieu et la structure (figure I.7)
La réalisation d’un micropieu est un processus qui normalement consiste en : forage, mise en place
de l’armature et injection du coulis.
La norme européenne NF EN 14199 (2005) établit les principes généraux pour l'exécution
des micropieux. En dehors de considérations d'ordre pratique, il n'y a pas de limitation concernant
les élargissements du fût ou de la base, la longueur, l'inclinaison ou l'élancement des micropieux.
Les types des micropieux les plus utilisés en France sont des micropieux forés (figure I.7),
cependant il existe des autres techniques comme les micropieux battus ou vissés. Les micropieux
battus sont très utilisés dans les pays d’Europe du Nord (Hartikainen, 2000). Le principe des
micropieux vissés repose sur l’utilisation d’un tube en acier à un ou plusieurs filets (lames
circulaires de formes hélicoïdales) qui est vissé dans le sol à l'aide d'un équipement spécialisé.
La synthèse présentée ci-après s’appuie sur les travaux effectués dans le cadre du projet
national FOREVER (2004) et le manuel de référence de l’organisme FHWA (2005).
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Partie I – Etudes bibliographiques
Il existe une vaste gamme de méthodes d’insertion dans le sol qui vont de la réalisation d’un
forage préalable avec enlèvement de matière, forage sans enlèvement de matière et forage
utilisant l’armature comme train de tiges (battu ou foré) (FOREVER, 2004).
La technique de forage utilisée pour réaliser un micropieu conditionne l’état du sol pour un
certain temps et sur une certaine distance. La méthode de forage choisie doit ainsi éviter de causer
un niveau inadmissible de perturbation du sol au voisinage du micropieu.
Dans la pratique, l’appareil de forage le plus utilisé est la foreuse hydraulique (électrique ou
diesel), qui est généralement montée sur des chenilles pour permettre un accès dans des terrains
difficiles ou très pentus (FHWA, 2005). Elles ont normalement un mécanisme articulé qui permet
de s’adapter aux conditions particulaires, telle que la réalisation d’un micropieu proche d’un mur
(figure I.8).
En ce qui concerne l’outil de coupe, celui-ci sert à détruire le sol à la base du forage en cours
de réalisation. Il doit être choisi pour causer une perturbation minimale au sol et aux structures
voisines. L’outil employé doit être efficient (notamment vis-à-vis de la pénétration), et économique.
Pour enlever le sol détruit du fond du trou pendant la réalisation du forage, on injecte de l’eau
ou de l’air sous pression. Par ailleurs, l’utilisation de la boue de bentonite pour stabiliser et nettoyer
le forage altère le frottement dans l’interface coulis-sol en créant un film d’argile dans l’interface
(FHWA, 2005).
L’injection de coulis ou de mortier sous pression plus ou moins élevée vise à améliorer voire
augmenter le frottement entre le micropieu et le sol dans l’interface, augmentant ainsi la capacité
portante du micropieu. La pression d’injection cause souvent un recompactage du sol au voisinage
du forage et agrandit le diamètre effectif du micropieu (FHWA, 2005).
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Partie I – Etudes bibliographiques
Le matériau le plus utilisé pour le scellement des micropieux est le coulis de ciment. La
composition de base du coulis est un mélange de ciment (C) et d’eau (E), réalisé le plus souvent
à l’aide d’un turbo-malaxeur, ce qui permet d’assurer une défloculation efficace des grains de
ciment. On y ajoute parfois un adjuvant superplastifiant. Le ciment doit être compatible avec les
conditions d’agressivité du sol et des eaux souterraines. De même, le coulis de ciment doit être
conçu pour fournir une grande résistance à la compression, mais il doit aussi être injectable. Dans
la pratique, il faut faire varier le dosage du ciment afin d’obtenir les caractéristiques souhaitées.
Normalement, le dosage (rapport C/E) varie entre 2 et 2,5 (E/C : 0,4-0,5) (FHWA, 2005). La figure
I.9 montre l’influence du rapport E/C sur la résistance en compression du coulis durci.
Figure I.9. Effet du rapport E/C (Eau/Ciment) sur la résistance à la compression du coulis
de ciment (Littlejohn & Bruce, 1977)
Par ailleurs, quelques études ont montré qu’il est possible également d’utiliser d’autres types
de matériaux pour le scellement des fondations, tel que la résine expansive de polyuréthane
(Valentino & Stevanoni, 2010; Valentino, et al., 2013).
Le dosage en ciment du coulis de scellement (rapport C/E) est voisin de 2; l’utilisation d’un
turbo-malaxeur ou d’un superplastifiant permet de le porter à 2,5 ou plus.
dans le cas d’un forage nu, l’armature est insérée après remplissage; l’essorage et la
décantation conduisent à un abaissement ultérieur de l’arase du coulis et un
complément est déversé un peu plus tard ;
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Partie I – Etudes bibliographiques
dans le cas d’un forage tubé, on déverse le coulis avant de remonter le tube;
l’armature est insérée après déversement du coulis, soit avant, soit après l’extraction
du tube (la deuxième option risque fort de conduire à des pollutions du coulis par des
matériaux détachés des parois du forage); un complément de coulis est à déverser
avant la fin de l’extraction du tube (qui s’accompagne d’un abaissement de l’arase du
coulis); un autre complément compensera un peu plus tard les effets de l’essorage et
de la décantation.
Dans cette méthode, le tube d’injection, par lequel transite le coulis pour atteindre la base du
forage, peut être constitué par l’armature elle-même ou être un tube indépendant, abandonné ou
récupéré (cf. figure I.13). Une fois réalisée la première phase d’injection, il est nécessaire de
réaliser une compensation d’essorage. Cela, peut être réalisé par décantation par déversement en
tête ou en faisant une deuxième phase d’injection. La deuxième manière de procéder est
recommandée, car l’état de contraintes dans le coulis est très supérieur à un état hydrostatique or
cet état conditionne directement la résistance au cisaillement de l’interface sol/micropieu
(FOREVER, 2004).
Dans cette méthode, le coulis de remplissage du forage, appelé « coulis de gaine » est mis
en place selon une méthode gravitaire. Le micropieu est équipé d’un tube à manchettes (ou autres
clapets) comportant un petit nombre de manchettes (généralement 3 ou 4) noyé dans le coulis de
gaine. Après prise du coulis de gaine, mais sans attendre qu’il ait acquis une grande résistance en
traction, on injecte un coulis complémentaire en tête du tube à manchettes; la pression d’injection
fait « claquer » le coulis de gaine durci et le coulis d’injection pénètre « en force » dans le sol.
Cette méthode s’inspire directement des technologies d’injection des sols meubles. Le
micropieu est équipé d’un tube à manchettes comprenant un bon nombre de manchettes et scellé
dans le coulis de gaine. Un obturateur double permet de sélectionner une manchette pour procéder
à l’injection à un niveau choisi. Après prise du coulis de gaine, du coulis est injecté sous forte
pression par cette manchette : le coulis de gaine est alors « claqué », puis le coulis complémentaire
pénètre dans le sol. Après avoir « traité » une manchette, on passe à une autre. En principe, on
peut réutiliser à volonté les manchettes pour procéder à plusieurs injections successives. L’IRS
conduit à l’obtention d’un frottement latéral généralement élevé par rapport aux caractéristiques
mécaniques des sols d’ancrage.
Le rapport C/E des coulis d’injection employés dans les procédés d’injection globale unitaire
(IGU) et d’injection répétitive et sélective (IRS) est généralement voisin de 2.
Le principe de ce type d’injection consiste à équiper le micropieu d’un tube de petit diamètre
(centimétrique), muni de manchettes, et se retournant à la base du micropieu de telle sorte que les
deux extrémités sortent du forage. Après durcissement du coulis de gaine, mis en place à l’aide
d’un autre tube débouchant à la base, on injecte du coulis par le tube en boucle jusqu’à constater
la purge de l’air contenu dans le tube, puis on obture l’extrémité de sortie de l’air et puis on injecte
le coulis par les manchettes. Pour que la plupart des manchettes soient le siège d’un passage du
coulis, il faut que la réinjection ait lieu assez tôt afin que la résistance en traction du coulis de gaine
soit sensiblement inférieure à la plus petite valeur de la pression limite pressiométrique des sols
de la zone de scellement.
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Partie I – Etudes bibliographiques
En fonction de la disponibilité, du prix, du type de sol et des charges appliquées sur les
micropieux, l’armature de ceux-ci peut être composée par une barre coaxiale de forage (type
Dywidag, Williams…), par des barres creuses (Diwi Drill, Ischebeck Titan… cf. figure I.10), par un
groupe de barres (figure I.11.a), par des profilés en acier de construction, par un tube « pétrolier »
ou par un tube d’autoforage (figure I.11.b).
Dans le cas d’armatures autoforeuses, le dosage (rapport C/E) est voisin de 1 pendant la
majeure partie du forage. Toutefois, il est augmenté jusqu’à 1,5 à 2 pour le dernier mètre de forage,
puis il est porté à une valeur comprise entre 2 et 2,5 pour l’injection complémentaire finale. La
valeur de C/E est adaptée en fonction de la nature des sols (dans un sable, C/E est choisi plus
petit que dans une argile, sauf pour l’injection finale).
(a) (b)
Figure I.11. a) Groupe de barres en acier H.A. pour béton armé ou en acier précontraint
et b) tube pour autoforage
En 1997, la Direction Générale des Autoroutes Américaine (FHWA) publie un rapport général
sur les micropieux, où un système de classification basé sur deux critères est établi (FHWA, 1997).
Ceux-ci sont :
le mode de comportement ; et
la méthode de mise en place.
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Partie I – Etudes bibliographiques
La classification reconnue actuellement en France date de 1991. Les normes françaises (NF
P 11-212) et (NF P 94-262) classent les micropieux selon :
Air comprimé
Armature
Tubage Coulis de scellement
Mortier de ciment
Tube plongeur
Tube plongeur
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Partie I – Etudes bibliographiques
Système d'injection
Coulis de gaine
D’après Bru (1975), les causes principales des pathologies des pieux forés, tels que les
micropieux, sont dues à des malfaçons. Ces malfaçons, peuvent provenir de :
matériel mal adapté ou type de pieu retenu non valable devant la nature et l’importance
de couches traversées, y compris le substratum ;
mauvais nettoyage du fond de trou ;
procédés de bétonnage mal adaptés ou modes opératoires mal suivis ;
emploi d’un béton non maniable ou ségrégable ;
prise du béton entre le tube de travail et la gaine ;
présence de circulations latérales d’eau relativement importantes.
Dans le fût, les malfaçons se traduisent généralement soit par une discontinuité partielle ou
totale du fût (discontinuité du bétonnage, éboulement, etc.), soit encore par l’existence d’un béton
délavé ou peu compact, ou des inclusions de boue. Dans le cas des micropieux les remèdes sont
limités et généralement la seule solution consiste à reconstruire un ou plusieurs micropieux à
proximité.
Certains problèmes liés au matériel et aux hommes peuvent être facilement résolus ;
d’autres, conditionnés par les terrains et la mise en œuvre du béton, ne sont pas remédiables.
C’est pourquoi il est important d’effectuer des contrôles sérieux tant en cours d’exécution qu’à
posteriori.
I.7. Bilan
Parmi les techniques de renforcement des sols et des systèmes de fondations, les
micropieux représentent à l’heure actuelle une partie prépondérante. Depuis leur création, les
domaines d’application de cette technique se sont développés. Mais le manque de spécifications
et de recommandations claires a entrainé le développement de plusieurs techniques, chacune
Page 23
Partie I – Etudes bibliographiques
ayant de caractéristiques assez différentes (forage, armature, scellement…) et par conséquent des
performances différentes.
Dans ce chapitre nous avons présenté une synthèse de différentes techniques de réalisation
de micropieux utilisées en France et dans le monde, ainsi que leur classification et leur pathologie.
Page 24
Partie I – Etudes bibliographiques
Par ailleurs, les pieux et les micropieux se différencient essentiellement par leurs dimensions
et leur domaine d’utilisation. En ce qui concerne les dimensions, le faible diamètre des micropieux
fait qu’il est généralement considéré que l'effort est repris principalement par le frottement latéral
et l’on néglige la résistance en pointe, contrairement au cas des pieux. De plus, les micropieux
sont généralement utilisés en très grand nombre et positionnés très proches les uns des autres,
ce qui nécessite la prise en compte d'interactions entre les inclusions (effet de groupe) différentes
de celles considérées dans le cas des groupes de pieux classiques (Le Kouby, 2003).
Toutefois, dans certains cas, le terme de pointe calculé par les méthodes conventionnelles
pour les micropieux courants peut atteindre des valeurs non négligeables. Par exemple, pour un
micropieu de type II, constitué d’un tube métallique de 178 mm de diamètre, mis en place dans un
forage de 200 mm et encastré dans un substratum marneux, la charge limite en pointe peut
atteindre 350 à 400 kN. Toutefois ce terme est souvent négligé compte tenu notamment des
tassements nécessaires à sa mobilisation (en particulier en cas d'utilisation des micropieux pour
des reprises en sous-œuvre). En tout état de cause, la prise en compte du terme de pointe impose
d'assurer un bon contact coulis-sol en pointe (Direction des Routes, 1986).
Le présent chapitre réunit des études de comportement des micropieux sous charges axiales
et des expériences réalisées pour étudier les paramètres influençant le comportement mécanique
de fondations profondes. Nous présentons aussi les principes de justification des micropieux sous
chargement axial et les méthodes de prédiction du comportement effort-déformation.
Considérons un pieu dont la base est située à la profondeur D dans un sol homogène (figure
I.15). Ce pieu, dont on néglige le poids, est chargé axialement en tête par une charge Q. Si l’on
accroît progressivement Q à partir de 0, le pieu s’enfonce en tête et la courbe représentant Q en
fonction de st (enfoncement en tête) a l’allure indiquée sur la figure I.15, avec une charge limite Rc
correspondant à la rupture du sol tout le long du fût.
𝑅𝑐 = 𝑅𝑏 + 𝑅𝑠 équation I-1
avec Rb la résistance ultime en pointe obtenue en fonction de la résistance unitaire du sol dans la
pointe qb (équation I-2) et Rs le frottement latéral ultime obtenu en fonction du frottement axial
unitaire limite qs (équation I-3).
𝑅𝑏 = 𝑞𝑏 . 𝐴𝑝 équation I-2
𝑅𝑠 = 𝑞𝑠 . 𝐴𝑠 équation I-3
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Partie I – Etudes bibliographiques
D : profondeur du pieu,
B : diamètre de la section du pieu,
Q : charge en tête,
Rc;cr : charge de fluage à la compression
du terrain,
Rc : résistance limite à la compression du
terrain,
qb : contrainte limite à la base du pieu,
qs : contrainte de frottement axial limite,
sc : enfoncement en tête pour la charge Rc.
D’un point de vue théorique, dans l’équation I-1, il est implicitement dit que la rupture du pieu
se produit lorsque la résistance de pointe Rb et la résistance de fût Rs atteignent leurs valeurs
maximales. Or, si nous considérons un pieu chargé axialement en tête progressivement de 0
jusqu’à sa charge de rupture Rc, au début du chargement le pieu aura un grand déplacement
proche de la tête du pieu. Si la charge continue à augmenter, la résistance s’activera
progressivement tout au long du pieu. Une fois toute la résistance latérale Rs activée, la tête et la
pointe du pieu auront le même déplacement.
Dans certains types de sols, après l’atteinte de la résistance de pic et pour des déplacements
importants, la résistance diminue (comportement radoucissant) (Randolph, 1983). Par ailleurs,
pour une fondation de longueur importante, la partie supérieure de celle-ci atteindra sa résistance
limite avant la pointe. Dans ce cas tous les points du pieu n’atteindront donc pas la résistance de
pic en même temps. Ce type de rupture est connu sous le nom de rupture progressive (Rausche,
et al., 2008), et elle dépend non seulement du comportement radoucissant du sol, mais également
de la compressibilité axiale propre du pieu.
La rupture progressive résulte du fait que les déplacements relatifs sol-pieu nécessaires pour
mobiliser les résistances ultimes en frottement ou en pointe peuvent ne pas être observés
simultanément tout au long du pieu. Par conséquent, la sommation des résistances dans les
expressions de capacité ultime, telle que celle de l’équation I-1, est à prendre avec précaution.
Par ailleurs, la solution des équations I-2 et I-3 demande une bonne connaissance du
comportement sol-structure pour la détermination du frottement axial unitaire limite qs et de la
résistance unitaire du sol dans la pointe qb. Pour déterminer ces deux valeurs, il faut prendre en
compte des paramètres influençant le comportement de ce type de fondation, notamment le
comportement du sol au voisinage du pieu au cours de l’installation et du chargement.
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Partie I – Etudes bibliographiques
Les résultats d’essais de chargement statique sur micropieux isolés présentés dans ce
paragraphe proviennent d’essais réalisés sur modèles réduits et à échelle réelle. Les résultats
d’essais concernant les groupes ou les réseaux ne sont pas abordés ici car ces expériences ne
sont pas l’objet de ce travail. Le lecteur intéressé pourra trouver dans FOREVER (2004), Le Kouby
(2003) ou Estephan (2003) des informations concernant ce sujet.
Foray et al. (1994) ont réalisé des essais sur micropieux verticaux en acier de 1,0 m de
longueur et 35 mm de diamètre dans deux cuves expérimentales, remplies avec sable d’Hostun
avec deux granulométries différentes (sable grossier et sable fin).
Deux techniques de mise en place ont été testées : moulé ou foncé. Les essais de
chargement en compression ont montré que la résistance de pointe limite du pieu foncé est 50 %
plus grande que celle d’un pieu moulé et que le frottement latéral moyen est très dépendant de la
rugosité du micropieu et de la taille des grains (figure I.16.a). L’effet de la dilatance sur le frottement
latéral est surtout sensible pour des profondeurs simulées comprises entre 0 et 10 m ; au-delà, le
frottement apparent qs/v apparaît constant (figure I.16.b).
(a) (b)
Figure I.16. a) Mobilisation du frottement latéral en fonction de l’indice de densité et de la taille
des grains, b) évolution du frottement latéral apparent avec la contrainte appliquée (FOREVER,
2004)
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Partie I – Etudes bibliographiques
Figure I.17. Micropieu typique testé par Boulon (2006) (âme, chemisage et sable)
Plumelle et Raynaud (1996) ont réalisé neuf essais de chargement axial en compression.
Les courbes de chargement des micropieux de type II sont présentées sur la figure I.18. On
constate une certaine dispersion des courbes, surtout après le coude, c’est-à-dire
approximativement après la charge critique de fluage. Cette dispersion est liée à une hétérogénéité
des diamètres du forage.
Ils ont observés des charges limites plus élevées pour les micropieux R-Sol que ceux de
type II et également une raideur plus importante. Le frottement latéral mobilisé est d’environ 52
kPa pour les micropieux forés de type II et 72 kPa pour les micropieux R-SOL, soit environ 40 %
de plus.
Tous ces micropieux ont montré un comportement assez fragile (la rupture est assez proche
au fluage). Les rapports mesurés entre la charge limite et la charge de fluage étaient voisins de
0,9. La charge limite a été calculée pour un déplacement de la tête de 10 % du diamètre du
micropieu.
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Partie I – Etudes bibliographiques
Figure I.18. Courbes effort/déplacement pour les micropieux de type II (FOREVER, 2004)
Déviation de Rueil-Malmaison
Il s’agissait de micropieux de type II, de diamètre extérieur 125 mm, armés par des tubes
métalliques de 89 mm de diamètre et 9,5 mm d’épaisseur, utilisés comme tiges de forage,
traversant librement 14 m d’alluvions, puis scellés gravitairement sur 5 m dans la craie altérée
sous-jacente.
Une analyse y est faite des différents paramètres issus de l’interprétation des essais
d’arrachement : traction limite Qt, traction critique de fluage QtC, rapport Qt/QtC.
Figure I.19. Histogrammes des tractions limites: nombre de valeurs = 70 (FOREVER, 2004)
La figure I.19 montre l’histogramme des trois valeurs de rupture déterminées à partir de
l’essai :
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Partie I – Etudes bibliographiques
Entre les trois valeurs de rupture, celui qui a fourni des valeurs moins dispersées est la
détermination conventionnelle de Qt par Qt (0,1 B) où il a été observé que 95 % des valeurs se
situent entre 700 et 1200 kN, soit une dispersion de +/– 25%. Qtmax n’est pas discriminante sur ce
site, car beaucoup d’essais ont dû être arrêtés à cause de la résistance de l’armature. La
détermination de Qt par Qt (0,1 L) ne semble pas satisfaisante.
Cushing et al (2004) ont recompilé les résultats de 48 essais statiques en compression sur
micropieux forés tubés et ancrés dans la roche. Ils ont étudié le rapport entre la résistance de calcul
en service et le déplacement vertical de la tête du micropieu mesuré pendant l’essai (figure I.20).
D’après les auteurs de l’étude, les résultats montrent une relation linéaire entre la résistance
de calcul et le déplacement mesuré. Cela veut dire que le déplacement vertical avant le fluage du
micropieu est le résultat principalement de la compression élastique du micropieu. Le rapport
moyen entre ces deux valeurs (ligne continue de la figure I.20) est donné par l’équation suivante :
𝑄𝐷𝐿 (𝑘𝑖𝑝𝑠)
𝜌𝐷𝐿 (inches) = équation I-4
817
Si le déplacement est calculé avec l’équation I-4 l’erreur dans l’estimation peut être exprimée
par le coefficient de variation d’environ 0,55 (COV=0,55) en supposant que la résistance en service
est déterministe.
Dix essais de chargement monotone à échelle réelle ont été réalisés par Elaziz et El Naggar
(2012) sur 4 micropieux de 6 m de longueur, 176 mm de diamètre et composés par une barre
creuse autoforeuse de 76 mm de diamètre externe et 48 mm de diamètre interne.
Trois essais de chargement statique rapide en compression et deux essais statique rapide
en traction ont été réalisés. Ensuite, les micropieux ont été testés avec des charges cycliques
(quatre en compression et une en traction).Les résultats en termes de charge-déplacement
mesurés dans la tête obtenus avec les essais de chargement en compression sont montrés sur la
figure I.21.
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Partie I – Etudes bibliographiques
le frottement limite unitaire moyen est de 240 kPa, 25 % plus grand que celui
recommandé par FHWA (2000) pour ce type de micropieu installé dans une argile
ou un limon ;
il n’a pas été observé une rupture totale dans l’interface coulis/sol pendant le
chargement cyclique dans la gamme de charges considérées dans cette étude ;
pendant le chargement cyclique une augmentation du déplacement de 6 à 18 % a
été observée par rapport au déplacement au début de l’application de la charge ;
tous les micropieux ont montré que la raideur dans la tête du micropieu n’a pas
changée (ou seulement très faiblement) pendant 15 cycles de charge ;
Figure I.21. Courbe charge-déformation pour les trois essais de compression avec le
critère de rupture de Davisson (Elaziz & El Naggar, 2012)
II.4.1. Introduction
Dans ces paragraphes, nous allons donner une description sommaire des principaux
paramètres pouvant influencer le comportement des micropieux particulièrement sur le frottement
latéral.
En ce qui concerne le mode d’installation, Le Kouby (2003) a réalisé des essais sur
micropieux modèles de 20 mm de diamètre et 735 mm de longueur installés dans un massif de
sable de Fontainebleau. L’objectif de l’expérience était de comparer le comportement des
inclusions foncées et moulées. Le frottement latéral mesuré dans le deux cas d’inclusions est assez
proche (figure I.22.a). En revanche, en ce qui concerne la résistance en pointe, celle-ci est à peine
mobilisée dans le cas de l’inclusion moulées car l’effet « écran » dû à l’inclusion installée avant le
Page 31
Partie I – Etudes bibliographiques
matériau, crée une zone de sol très lâche autour la pointe, pour laquelle un déplacement de
l’inclusion très important sera nécessaire pour mobiliser complètement la résistance en pointe.
Dans le cas de l’inclusion foncée, la zone de sol sous la pointe à la fin de l’installation a déjà été
fortement remaniée et ainsi la résistance en pointe est mobilisée pour des déplacements moins
importants (figure I.22.b).
(a) (b)
Figure I.22. a) Mobilisation du frottement latéral et b) de la résistance de pointe en fonction du
mode de mise en place (Le Kouby, 2003)
Bustamante & Doix (1985) ont effectué des études sur les résultats des nombreux essais en
vraie grandeur réalisés sur des tirants et des micropieux injectés. Ils proposent, après l’analyse de
ces essais, une loi de mobilisation du frottement latéral (qs) en fonction du système d’injection et la
pression limite d’un essai pressiométrique Pl (figure I.23).
Figure I.23. Exemple d’une abaque de calcul de qs à partir de Pl pour les argiles et limons
(Bustamante & Doix, 1985)
Page 32
Partie I – Etudes bibliographiques
Lorsque le forage est ouvert, la contrainte normale à la paroi du trou est nulle puis elle
augmente d’une manière plus au moins importante en fonction de la technique de bétonnage ou
de scellement adoptée. Dans le cas des micropieux, l’injection sous pression crée une compression
du sol qui aide à la mobilisation du frottement latéral. La qualité du scellement dans les sols
meubles tend à être meilleure si des pressions d'injection, bien contrôlées, sont au moins égales
ou légèrement supérieures à la pression limite du terrain. Cela est moins vrai pour les formations
compactes et de nature rocheuse pour lesquelles le recours à des valeurs de pressions d’injection
élevées constitue davantage un critère de contrôle de la qualité de l'exécution, sachant que l'on
scelle tout aussi efficacement une armature dans un forage bien calibré au rocher à l'aide d'un
coulis injecté gravitairement que sous haute pression (Bustamante & Doix, 1985).
Les micropieux réalisés avec un système d’injection global unitaire IGU et une pression
d’injection d’au moins 0,5 MPa ont, dans la plupart des cas, des résistances de scellements qui
excèdent nettement les capacités qu'offrirait une armature scellée gravitairement, sans oublier
cependant qu'en règle générale leur résistance reste inférieur à la résistance d'une fondation avec
une injection IRS (Bustamante & Doix, 1985).
L’influence de la quantité de coulis injectée sur la capacité descellement a été étudiée par
Gabaix et al. (1975). Si l’injection est conduite sans provoquer de claquage, l’augmentation de
volume du bulbe par l’apport de coulis s’accompagne d’un accroissement de la surface latérale du
bulbe et par suite de la capacité de scellement. Les essais effectués montrent que la capacité limite
de la fondation scellée sous pression varie pratiquement comme la racine carrée du volume total
de coulis injecté.
Les micropieux inclinés sont utilisés quand les efforts horizontaux prévus sont assez
importants en tête de micropieu pour éviter un moment fléchissant important et pour renforcer des
structures existantes. Les résultats des essais en centrifugeuse réalisés par Juran et al. (2001),
cités par Alsaleh (2007), ont montré que l’inclinaison de micropieux contribue à : 1) une diminution
des déplacements et des moments fléchissant dans les micropieux et le chevêtre, 2) une
augmentation des efforts axiaux dans les micropieux, 3) une augmentation de la fréquence
fondamentale de système de sol-micropieux. Ces résultats montrent que l’inclinaison fait
augmenter la rigidité latérale des micropieux.
Il a été prouvé que l’inclinaison de l’inclusion a une influence aussi sur la charge maximale
admise par la fondation. Par exemple, Awad et Petrasovits (1968) ont trouvé que la charge
maximale était obtenue pour une inclinaison du pieu de 22,5° pour le cas de pieux battus dans un
sol pulvérulent dense soumis à des chargements verticaux en compression. De même,
Chattopadhyay et Pise (1986), cité par Le Kouby (2003), ont étudié le comportement mécanique
des pieux inclinés soumis à des chargements verticaux en arrachement et ont trouvé que, pour
trois rapports L/B de pieux, le maximum de capacité portante était obtenu pour une inclinaison de
pieux comprise entre 15° et 22,5°.
Le déplacement global d'un micropieu chargé axialement dépend non seulement des
propriétés mécaniques du sol environnant ou de l’interface sol/coulis, mais également de la
compressibilité axiale propre du micropieu.
Page 33
Partie I – Etudes bibliographiques
Randolph (1983) a proposé une classification des fondations profondes en trois catégories :
rigide, semi-rigide et souple (compressible) à partir de leur élancement L/B (rapport entre la
longueur L et le diamètre B du pieu). La réponse d’un pieu souple est significativement affectée par
sa longueur globale.
𝐿 𝐸𝑝 0,5
- Pieu rigide : < 0,25 ( ) équation I-5
𝐵 𝐺
𝐿 𝐸𝑝 0,5
- Pieu souple : > 1,5 ( ) équation I-6
𝐵 𝐺
etant Ep le module d'élasticité du pieu et G module de cisaillement du sol.
Dans un pieu rigide installé dans un sol ayant un comportement radoucissant (dégradation
du frottement après le pic jusqu’à une valeur résiduelle), le frottement de pic sera atteint dans
toutes les couches au même moment (Murff, 1980; Randolph, 1983) tandis que cette mobilisation
se fera progressivement en fonction de la profondeur pour un pieu semi-rigide ou souple, tel qu’un
micropieu (figure I.24.a). Il en résulte que, pour des pieux longs, la capacité en frottement est
inférieure à la somme des frottements ultimes locaux. La réduction de capacité due à la flexibilité
du pieu peut être obtenue en introduisant un coefficient Rf tel que donné par l’équation I-7 :
𝑄𝑟é𝑒𝑙
𝑅𝑓 = équation I-7
𝑄𝑟𝑖𝑔𝑖𝑑𝑒
où : Rf : coefficient de réduction ;
Qréel : capacité réelle du pieu ;
Qrigide : capacité calculée en intégrant tous les pics du frottement.
Pour estimer le coefficient Rf, il faut connaitre la compressibilité du pieu Kc (équation I-8) et
le degré de radoucissement () qui est le rapport entre le frottement résiduel (res) et le frottement
axial maximal (qs).
𝜋. 𝐵. 𝑞𝑠 . 𝐿2
𝐾𝑐 = équation I-8
𝐸𝑝 . 𝐴𝑝 . ∆𝑧𝑟𝑒𝑠
où Ap est la section transversale du pieu et zres est le déplacement relatif entre le pieu et le sol pour
passer du frottement maximal au résiduel.
Randolph (1983) présente sur la figure I.24.b un abaque pour déterminer le coefficient Rf qui
doit être appliqué à la résistance de frottement axial de pieux avec un calcul basé sur le frottement
axial limite. Les différentes courbes reflètent différents degrés de radoucissement .
Page 34
Partie I – Etudes bibliographiques
a) b)
Figure I.24. a) Rupture progressive d’un pieu souple installé dans un sol ayant un comportement
radoucissant, b) coefficient de réduction Rf en fonction de la flexibilité du pieu (1/Kc) et du degré
de radoucissement (modifiées d’après Fleming et al. (2009))
Lors d’un essai d’extraction à la rupture d’une inclusion linéaire enterrée, le sol au voisinage
immédiat de l’inclusion est cisaillé. Selon Schlosser et Unterreiner (1994), dans le cas d’un sol
frottant et compact, le volume de sol cisaillé autour de l’inclusion tend à se dilater, mais cette
augmentation de volume est partiellement empêchée par le sol environnant. Il en résulte une
augmentation de la contrainte verticale normale (v) dont la valeur peut être très importante par
rapport à la contrainte verticale initiale (v0) et diminue avec la distance à l’inclusion. Ce phénomène
dit de dilatance empêchée (Schlosser & Elias, 1978) est caractérisé par un coefficient de frottement
apparent, noté *, défini par :
𝜏
𝜇∗ = équation I-9
𝜎𝑣0
où est la contrainte de cisaillement et dont la valeur de * est en général supérieure à 1 dans les
sols granulaires et peut atteindre 10 pour des sols très dilatants. Ce coefficient est supérieur au
coefficient de frottement réel :
𝜏
𝜇= équation I-10
𝜎𝑣0 + Δ𝜎𝑣
Puech et al. (1979) ont observé une augmentation de la contrainte normale de l’ordre de 300
% et 800 % dans des sables de densités faible et forte respectivement. Ils ont réalisés d’essais à
Page 35
Partie I – Etudes bibliographiques
l’arrachement monotone sur un pieu modèle moulé dans un sable à deux indices de densité
différents (0,20 et 0,70).
L’effet de la vitesse de chargement sur la résistance limite des pieux a été étudié par
plusieurs chercheurs. Les recherches réalisées sur le sable par de nombreux auteurs (Casagrande
& Shannon, 1948; Whitman & Healy, 1962; Lee, et al., 1969; Yamamuro & Lade, 1993; Dayal &
Allen, 1975; Al-Mhaidib, 1999; Dijkstra, 2004; Huy, et al., 2005) n’ont pas mis en évidence une
influence significative de la vitesse de chargement sur la capacité portante des pieux (Benzaria,
2012).
Cependant, dans l’étude bibliographique réalisée par Huy N.Q. (2008) où il synthétise des
expériences réalisées dans un sol sableux, il conclue que l’effet de la vitesse de chargement sur
la résistance mobilisée du pieu semble être plus prononcé pour des vitesses de chargement faibles
plutôt que pour des vitesses élevées. A titre d’exemple, pour une vitesse de moins de 2 mm/s,
l’incrément de la résistance totale est entre 20% et 40% si la vitesse augmente de 0,002 mm/s à
100 mm/s (0.0017 m/s). Par contre, pour des vitesses plus grandes, il n’y a pas d’effet sur la
résistance du pieu.
Dans l’argile, un chargement monotone rapide peut avoir un effet bénéfique sur la résistance
axiale d’un pieu. Bea et al. (1980), Gallagher et St. John (1980), Kraft et al. (1981) et Karlsrud et
Haugen (1985) ont montré, à partir d’essais sur pieux réels, que le chargement rapide peut
augmenter la capacité et la rigidité d’un pieu de 10 à 20 %. Ces tendances ont été observés aussi
à partir d’essais de pieux modèles (Poulos, 1981; Horvath, 1995).
Karlsrud and Haugen (1985) ont réalisé des essais de chargement statique à différentes
vitesses sur pieux métalliques vérinés de 5,15 m de longueur et 153 mm de diamètre. Les courbes
typiques des essais de chargement statique sont montrées dans la figure I.25. On remarque qu’il
y a une augmentation significative de la capacité portante du pieu lors de l’essai statique rapide.
La procédure de l’essai consistait à réaliser, sur le même pieu, un essai de chargement statique
initial, ensuite un chargement cyclique, un chargement rapide et finalement un second essai de
chargement statique (essai final).
Figure I.25. Courbes typiques charge-déplacement en tête du pieu en argile (ESR : essai
statique rapide, ESI : essai statique initial, ESF : essai statique final) (adaptée de Karlsrud
et Haugen (1985))
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Partie I – Etudes bibliographiques
Des nombreuses études ont permis d’observer que le frottement latéral limite mesuré en
compression est souvent différent de celui mesuré en traction. Feda (1976) a attribué ce
phénomène à l’effet de l’histoire du chargement et aux différentes techniques de mise en place.
L’auteur a trouvé que le rapport entre le frottement latéral moyen mesuré en traction le long du fût
et celui mesuré en compression est égal à l’unité dans le cas des pieux moulés et à 1/2 et 2/3 dans
le cas de pieux battus et foncés. En effet, ces derniers modes de mise en place entraînent, comme
on l’a vu précédemment, une modification de l’état de contraintes autour de l’inclusion, les
contraintes résiduelles devant être prises en compte.
Le Kouby (2003) a réalisé des essais sur micropieux modèles de 20 mm de diamètre et 735
mm de longueur installés dans un massif de sable de Fontainebleau. Il a comparé le comportement
charge-déformation des micropieux moulés sous charge statiques en traction et en compression.
Les résultats ont montré que le frottement maximum obtenu en traction est pratiquement identique
à celui obtenu en compression.
Héritier (1981) a réalisé des essais d’arrachement dans des pieux cylindriques et
métalliques, avec des diamètres de 40, 100 et 320 mm et ils sont foncés sur 6,20 m dans une cuve
d’essais avec du sable de Fontainebleau. L’analyse des résultats des essais et la comparaison
avec les valeurs calculées montre que :
la rupture du sol se produit le long du fût et les efforts de glissement peuvent être
calculés selon une loi de type Coulomb,
les modèles couramment utilisés sont inadaptés pour prévoir la capacité axiale à
l’arrachement : ils ne prennent pas en compte la dilatance du milieu dont les effets
sont prépondérants,
le frottement unitaire maximal à l’arrachement croît rapidement avec la densité relative.
Benzaria (2012) a réalisé des essais statiques et cycliques à échelle réelle sur pieux forés,
battus et vissés. Les pieux battus ont une longueur de 15 m et 406 mm de diamètre et les pieux
forés et vissés ont une longueur de 13,5 m et de 420 mm de diamètre. Les résultats dans l’argile
montrent que durant l’essai cyclique, la dégradation du frottement latéral n’est pas significative et
qu’il y a une modification de la reprise des efforts, au niveau de chaque couche, se traduisant par
un transfert progressif des charges de la partie haute vers la partie basse du pieu et donc une
augmentation de la charge reprise par la résistance de pointe.
Les pieux forés installés dans le sable ont montré un comportement très sensible aux
chargements répétés. En traction, la succession de chargements entraine une chute de la capacité
du pieu jusqu’à 36% de la capacité initiale tandis qu’en compression, des déplacements importants
peuvent être générés par perte de frottement avant de pouvoir éventuellement bénéficier d’une
amélioration de la capacité en pointe (Benzaria, 2012).
Page 37
Partie I – Etudes bibliographiques
accroissement remarquable de la résistance limite (et notamment le frottement axial) dans les mois
qui suivent l’installation (figure I.26).
Dans l’argile, après l’installation d’un pieu battu et la phase de reconsolidation, la capacité
portante semble augmenter avec le temps. Karlsrud et al. (2005) ont proposé l’équation I-11 qui
permet de quantifier l’augmentation de la capacité portante des pieux battus en fonction du temps
(t) :
où Q(100) est la résistance limite du pieu à 100 jours. On considère que la dissipation des pressions
interstitielles s’est totalement terminée à 100 jours. 10 est un facteur adimensionnel déterminé à
partir de l’équation suivante :
0,1 < ∆10 = 0,1 + 0,4. (1 − 𝐼𝑃 /50). 𝑂𝐶𝑅−0,8 < 0,5 équation I-12
où les valeurs de l’indice de plasticité Ip et du degré de surconsolidation OCR sont des valeurs
moyennes le long du fût.
La norme (NF P 94-262) recommande qu’il convient d’admettre l’équivalence entre les
résultats d’un essai de compression et d’un essai d’arrachement. Cela veut dire qu’on peut négliger
l’effet de pointe dans le calcul d’un micropieu.
Par ailleurs, Stuedlein et al. (2008) ont réalisés des essais sur 4 micropieux forés tubés de
140 mm de diamètre, 8,2 m de longueur et ancrés 5,2 m dans un sable graveleux. Deux essais de
chargement statique en compression ont été comparés avec deux essais d’arrachement. La figure
I.27 montre la comparaison d’un essai en traction avec un autre en compression, on peut voir que
pour la résistance de calcul en service des micropieux (360 kN), le déplacement de la tête est de
1 mm en compression et 5 mm en traction, avec un comportement plus raide pour le cas de l’essai
de compression.
Cette expérience a mis en évidence que l’hypothèse de non contribution de la pointe sur la
résistance d’un micropieu est très conservative dans les micropieux fondés dans le sable ou les
graves. Cette conclusion a été obtenue aussi dans les travaux de recherche réalisés par Han et
Ye (2006) et Holman et Barkauskas (2007).
Page 38
Partie I – Etudes bibliographiques
En ce qui concerne, les principes de justification des micropieux sous chargement axial ceux-
ci sont conformes à la théorie générale du calcul aux états limites qui consiste, pour un état limite
donné, à vérifier que la charge axiale de calcul reste inférieure ou égale à la résistance de l’élément
de fondation. On distingue ainsi :
- les Etats Limites Ultimes (ELU) qui ont pour objet de s’assurer que la probabilité de ruine
de l’ouvrage est acceptable ; et
- les Etats Limites de Service (ELS) qui ont pour objet des s’assurer qu’un seuil de
déplacement (déformation) jugé critique est acceptable.
Un micropieu étant un pieu particulier, leur justification suit le même principe de justification
que les pieux.
Dans l’Eurocode, la valeur de calcul de la portance d’une fondation profonde (Rd) est obtenue
en divisant la valeur caractéristique de la portance du terrain sous la fondation (Rk) par un
coefficient de sécurité partiel () (équation I-13).
Par ailleurs, la résistance caractéristique Rk peut être obtenue avec trois méthodes
différentes. Celles-ci sont décrites dans la norme (NF P 94-262) et une description succincte est
réalisée ci-dessous.
Page 39
Partie I – Etudes bibliographiques
Si des profils de sols sont réalisés en faisant des essais pressiométriques ou des essais
pénétrométriques statiques, il est possible d’obtenir N valeurs de portance Rc sur les N sondages
réalisés dans une zone homogène. Dans ce cas, la charge limite caractéristique Rk est déterminée
au moyen de l’équation suivante :
où : (Rc)moy : valeur moyenne calculée avec les N profils réalisés à partir de l’équation suivante :
(𝑅𝑐 )𝑚𝑜𝑦 = (𝑅𝑏 + 𝑅𝑠 )𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 = (𝑅𝑏 )𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 + (𝑅𝑠 )𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 équation I-16
(𝑅𝑐 )𝑚𝑖𝑛 = (𝑅𝑏 + 𝑅𝑠 )𝑚𝑖𝑛 = (𝑅𝑏 )𝑚𝑖𝑛 + (𝑅𝑠 )𝑚𝑖𝑛 équation I-17
moyen et min sont des facteurs de corrélation qui dépendent de la surface d’investigation et
du nombre de profils d’essais de sol ;
𝑅𝑏 = 𝐴𝑏 . 𝑞𝑏 équation I-18
Cette méthode consiste à déduire à partir d’un modèle géotechnique du terrain les valeurs
caractéristiques de résistance unitaire en pointe et de frottement dans les différentes couches, puis
à appliquer les expressions suivantes :
𝑞𝑏
𝑞𝑏;𝑘 = équation I-22
𝛾𝑅;𝑑1 . 𝛾𝑅;𝑑2
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Partie I – Etudes bibliographiques
𝑞𝑠;𝑖
𝑞𝑠;𝑖;𝑘 = équation I-24
𝛾𝑅;𝑑1 . 𝛾𝑅;𝑑2
Le dimensionnement d’une fondation sur pieu doit être vérifié vis-à-vis des états limites de
service en contrôlant que la mobilisation du terrain soit inférieure, selon le cas, à la valeur de calcul
de la charge de fluage de compression (Rc;cr;d) ou de traction (Rt;cr;d). L’inégalité suivante doit être
satisfaite :
Pour justifier les micropieux, le fascicule 62 Titre V (CCTG, 1993) prescrit de négliger la
résistance de pointe, sauf dispositions différentes du marché. Par ailleurs, la norme (NF P 94-262)
indique que la résistance de pointe n’est normalement pas prise en compte. De même,
Page 41
Partie I – Etudes bibliographiques
- dans les sols pulvérulents, la valeur NSPT de l’essai SPT est supérieure à 30 (NSPT>30) ;
- dans les sols cohérents, la résistance à la compression simple est supérieure à 100
kPa ;
- la longueur d’ancrage est supérieure à 6 fois le diamètre du forage (Db> 6B).
Deux cas sont ainsi possibles : le premier est celui où on ne peut pas prendre en compte la
résistance en pointe et le deuxième est celui dont on tient compte de la résistance de frottement
axial plus la résistance en pointe.
La résistance de frottement axial peut être obtenue à partir des essais de chargement
statique ou à partir des essais in situ SPT ou à partir des essais de laboratoire (Direccion General
de Carreteras, 2005). Par ailleurs, aux Etat-Unis, le guide du FHWA (2005) préconise que la
résistance de calcul en compression d’un micropieu (Rc;d) est obtenue principalement par
frottement axial, on a donc :
𝑞𝑠 équation I-31
𝑅𝑐;𝑑 = . 𝜋. 𝐷𝑏 . 𝐵
𝐹𝑆
Finalement, les valeurs du frottement axial unitaire limite sont données dans la guide en
fonction du type de sol et de la méthode d’injection (FHWA, 2005).
En l’absence de données particulières pouvant provenir d’un essai de chargement d’un pieu
instrumenté sur site, plusieurs modèles se sont développés pour estimer les déplacements en tête
de pieu. Les méthodes analytiques ou numériques qui permettent la prédiction du comportement
effort-déformation sont classées en trois catégories (Benzaria, 2012) :
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Partie I – Etudes bibliographiques
(1936). La solution exacte est obtenue lorsque les déplacements verticaux du pieu
correspondent aux déplacements du sol aux mêmes profondeurs. La méthode a été
appliquée à l’interaction pieu/sol par plusieurs auteurs, par exemple par : Poulos et
Davies (1968), Butterfield et Banerjee (1971), Boulon et al. (1995). En général,
l’application de la théorie du continuum élastique pour résoudre le problème de
l’interaction sol-fondation aboutit à des problèmes mathématiques complexes
(FOREVER, 2004) ;
méthodes par éléments finis : cette méthode numérique est l’outil le plus puissant
pour la prédiction du comportement des pieux. Le pieu et le sol peuvent être
modélisés avec des comportements non-linéaires et l’histoire de chargement
complète peut être simulée. Cependant, une analyse non-linéaire complète est
onéreuse (en temps de calcul) et le nombre de paramètres géotechniques
nécessaires font que la méthode ne peut pas être applicable en pratique au cas de
pieux (Costa d'Aguiar, 2008) ; et
méthodes de transfert de charge : c’est un modèle unidimensionnel où le pieu est
discrétisé en N segments et le tassement est calculé en connaissant les lois de
mobilisation du frottement et la loi de mobilisation de l’effort de pointe.
Une présentation assez élargie des méthodes de prédiction a été réalisée par Poulos (1989).
Nous allons présenter dans ce paragraphe les fonctions de transfert de charge les plus utilisées
pour estimer le comportement du fût d’un pieu, appelées courbes T-Z.
Cette méthode a été décrite la première fois par Coyle et Reese (1966). Elle consiste à
discrétiser le pieu en N segments et à calculer le tassement en tête d´un pieu isolé par
l’intermédiaire des lois de mobilisation du frottement en fonction du déplacement vertical du pieu
en chaque section de celui-ci, ainsi que la loi de mobilisation de l´effort de pointe en fonction du
déplacement vertical de celle-ci.
Dans cette approche, le système sol-pieu est modélisé par N ressorts, ce qui suppose que
la force de frottement unitaire T mobilisée le long du fût est uniquement fonction du déplacement
vertical z au milieu du segment de pieu considéré. Le comportement du dernier élément du pieu
est modélisé par un autre ressort qui relie la résistance de pointe Rb au déplacement vertical z
(figure I.28).
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Partie I – Etudes bibliographiques
Dans les sols non carbonatés, l’API RP 2GEO (2011) recommande au concepteur d’utiliser
la courbe T-Z adimensionnelle qui est présentée sur la figure I.29.
La courbe proposée forme une partie similaire pour le sable et pour l’argile qui est non
linéaire jusqu’au frottement maximal correspondant à un déplacement critique de zc = 1 % du
diamètre. Ensuite, cette courbe forme un palier (qs=Tult) pour le sable et une phase de
radoucissement variant dans une fourchette de 0,9 qs à 0,7 qs pour l’argile.
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Partie I – Etudes bibliographiques
Pour les pieux battus et forés dans l’argile et dans le sable Vijayvergia (1977) a proposé une
fonction générale, sous forme hyperbolique (figure I.30), qui peut être décrite par l’équation
suivante :
𝑧 𝑧
𝑇 = 𝑞𝑠 (2√ − )
𝑧𝑐 𝑧𝑐 équation I-32
𝑇 = 𝑞𝑠 (𝑠𝑖𝑧 > 𝑧𝑐 )
Figure I.30. Courbe T-Z proposé par Vijayvergia (1977) comparée avec celle proposée par
API (1993)
Vergobbi (1982) a défini des plages de variation de zc en fonction du diamètre (B) du pieu
(battu) :
La méthode de Frank et Zhao (1982) a été adoptée par la norme d’application nationale de
l’Eurocode 7 (NF P 94-262) et elle permet de déterminer la loi de mobilisation T-Z (figure I.31) à
partir du module pressiométrique EM et de la valeur de frottement axial limite qs.
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Partie I – Etudes bibliographiques
La courbe T-Z est bilinéaire avec des pentes qui dépendent du module pressiométrique EM
du sol ainsi que du diamètre du pieu B :
2,0. 𝐸𝑀
- pour les sols fins 𝑘𝜏 = équation I-35
𝐵
0,8. 𝐸𝑀
- pour les sols granulaires 𝑘𝜏 = équation I-36
𝐵
La déformation du sol autour du fût peut être modélisée par le cisaillement de cylindres
concentriques (figure I.32.a) (Frank, 1974; Randolph & Wroth, 1978). Cette approche repose sur
deux hypothèses (Frank, 1974) :
les déplacements radiaux du sol sont négligeables par rapport aux déplacements
verticaux ;
la contrainte de cisaillement décroit avec la distance radiale.
A partir de l’équilibre d’un élément annulaire entre deux cylindres concentriques (figure
I.32.b), on peut obtenir l’expression suivante :
𝜕𝜏 𝜕𝜎𝑦 𝑑𝑟
(𝜏 + . 𝑑𝑟) (𝑟 + 𝑑𝑟)𝑑𝜃. 𝑑𝑦 − 𝜏. 𝑟. 𝑑𝜃. 𝑑𝑦 + (𝜎𝑦 + . 𝑑𝑦) (𝑟 + ) 𝑑𝜃. 𝑑𝑦
𝜕𝑟 𝜕𝑦 2 équation I-37
𝑑𝑟
− 𝜎𝑦 (𝑟 + ) 𝑑𝜃. 𝑑𝑦 = 0
2
La contrainte vertical y est la contrainte engendrée par la charge verticale Q appliquée au
pieu. En simplifiant et en négligeant les termes de second ordre, l’équation I-37 se réduit à :
𝜕(𝜏𝑟) 𝜕𝜎𝑦
+𝑟 =0 équation I-38
𝜕𝑟 𝜕𝑦
Toutefois, d’après Frank (1974), la variation de la contrainte verticale avec la profondeur est
insignifiante par rapport à la variation de la contrainte verticale avec la distance radiale pendant le
chargement d’un pieu. En conséquence, le second terme de l’équation I-38 peut être négligé et
l’équation de l’équilibre de l’élément devient :
𝑑(𝜏𝑟)
=0 équation I-39
𝑑𝑟
L’ l’équation I-39 signifie que la variation par rapport à la distance radiale r du produit de la
contrainte à une distance radial donnée et de la valeur de cette distance est constante (l’équation
I-40) :
𝑟
∫ 𝑑(𝜏𝑟) = 0 → [𝜏(𝑟) 𝑟 − 𝜏(𝑟0 ) 𝑟0 ] = 0
𝑟0
équation I-40
𝜏(𝑟 ) 𝑟0 𝜏0 𝑟0
𝜏(𝑟) = 0 =
𝑟 𝑟
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Partie I – Etudes bibliographiques
(a) (b)
Figure I.32. (a) Modèle des cylindres concentriques autour du pieu (Frank, 1974) et (b)
élément annulaire entre deux cylindres concentriques (Randolph & Wroth, 1978)
Une des hypothèses de la méthode est que les déplacements radiaux du sol sont
négligeables par rapport aux déplacements verticaux. La déformation de cisaillement ( ) peut donc
être approximée par :
𝜕𝑤 𝜕𝑢 𝜕𝑢
𝛾= + ≈ équation I-41
𝜕𝑧 𝜕𝑟 𝜕𝑟
𝑑𝑢 𝜏(𝑟)
𝛾(𝑟) = = équation I-42
𝑑𝑟 𝐺(𝑟)
𝑑𝑢 𝜏0 𝑟0 𝜏0 𝑟0 𝑑𝑟
𝛾(𝑟) = = ⇒ 𝑑𝑢 = équation I-43
𝑑𝑟 𝑟𝐺(𝑟) 𝐺(𝑟) 𝑟
Finalement, le déplacement dans le fût du pieu (z) peut être obtenu en intégrant l’équation I-
43 et en supposant que G ne varie pas radialement (G(r)= G0) :
𝑟𝑚
𝑑𝑟 𝜏0 𝑟0 𝑟𝑚
𝑢 = 𝜏0 𝑟0 ∫ = 𝑙𝑛 ( ) équation I-44
𝑟0 𝐺0 𝑟 𝐺0 𝑟0
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Partie I – Etudes bibliographiques
où : D : fiche du pieu ;
: facteur de homogénéité verticale de la raideur du sol (=GL/2/GL) ;
: coefficient de Poisson.
L’’équation I-44 donne une courbe T-Z qui est représentée dans la figure I.33. La raideur de
cette courbe est :
𝐺0
𝐾𝑠 = 𝑟 équation I-46
𝑟0 𝑙𝑛 ( 𝑚 )
𝑟 0
L’utilisation de fonctions de transfert de charge basées sur des modèles hyperboliques pour
estimer le comportement des pieux a été réalisée par plusieurs chercheurs (Kraft, et al., 1981;
Chow, 1986; McVay, et al., 1989). La relation entre la contrainte de cisaillement et la déformation
est donnée par :
𝛾𝜏
𝜏= 1 𝛾 équation I-47
𝐺0
+ 𝑞𝜏
𝑠
Page 48
Partie I – Etudes bibliographiques
En substituant les équations I-48 et I-49 dans l’équation I-47, on obtient l’expression du
module de cisaillement sécant :
𝜏. 𝑅𝑟
𝐺𝑠𝑒𝑐 = 𝐺0 (1 − ) équation I-50
𝑞𝑠
𝜏0 .𝑟0
. 𝑅𝑟
𝐺𝑠𝑒𝑐 = 𝐺0 (1 − 𝑟
) équation I-51
𝑞𝑠
En substituant le module Gsec dans l’ l’équation I-43 et en faisant l’intégrale, on peut obtenir
la fonction de transfert non linéaire (l’équation I-52) représentée sur la figure I.34 :
𝑟 𝑚 𝜏 𝑅
𝜏0 . 𝑟0 𝑟0
− 0𝑞 𝑟
𝑠
𝑢= . 𝑙𝑛 ( 𝜏0 𝑅𝑟 ) équation I-52
𝐺0 1−
𝑞𝑠
Page 49
Partie I – Etudes bibliographiques
Fahey et Carter (1993) et Fahey et al. (1994) ont montré que pour les essais de chargement
monotone, le modèle hyperbolique ne représente pas de façon appropriée la dégradation du
module de cisaillement dans les sables. Randolph (1994) a aussi fait la même observation, en
disant que dans les sols réels la dégradation du module de cisaillement est plus rapide que celle
observée dans un modèle hyperbolique. Cette réduction rapide peut être observée si le module de
cisaillement pour de très faibles déformations, obtenu à partir d’essais dynamiques, est utilisé
comme module de cisaillement initial (Randolph, 1994; Atkinson, 2000). Cela est dû au fait que le
module mesuré dans l’essai de laboratoire est plus petit que celui obtenu à partir d’essais
dynamiques à très basses déformations (Atkinson, 2000).
Fahey et Carter (1993) ont proposé un modèle hyperbolique qui s’adapte bien à la réalité
avec des modules de cisaillement initiaux obtenus au moyen de mesures dynamiques (Randolph,
1994). L’expression utilisée pour ce modèle est :
𝐺𝑠𝑒𝑐 𝜏 𝑔
= 1−𝑓( ) équation I-53
𝐺0 𝑞𝑠
où f et g sont des paramètres de calage de la courbe. L’équation I-53 devient l’équation I-51 si f est
égal à Rr et g est égal à 1.
Le tassement local obtenu à partir de la courbe hyperbolique modifiée (figure I.36) peut être
calculé par :
𝑟 𝑔 𝜏 𝑔
𝜏0 . 𝑟0 ( 𝑟𝑚 ) − 𝑓 (𝑞0 )
𝑢= . 𝑙𝑛 ( 0 𝑠
) équation I-54
𝐺0 . 𝑔 𝜏0 𝑔
1 − 𝑓 (𝑞 )
𝑠
Page 50
Partie I – Etudes bibliographiques
II.7. Bilan
D’après l’analyse des résultats des essais sur modèles réduits et des essais expérimentaux
sur micropieux à échelle réelle, on peut conclure que le comportement mécanique d’un micropieu
est fortement influencé par la technique de réalisation (mode d’installation, pression d’injection,…)
et aussi par le type de charge appliquée (compression, traction, cyclique non-alternée,…).
L’analyse du comportement axial d’un pieu ou micropieu est un sujet très complexe car
beaucoup de paramètres peuvent influencer la mobilisation de la résistance latérale. Nous avons
identifié dans cette partie les paramètres qui ont une influence sur le comportement mécanique du
micropieu.
La méthode de mise en place d’un micropieu a une influence très importante sur le frottement
latéral mobilisé dû principalement au remaniement du sol, à l’évolution de la contrainte normale et
à l’évolution du coefficient de pression de terres. Par exemple, la pression d’injection en général
réduit l’effet négatif du remaniement du sol et produit une augmentation de la contrainte verticale
et du coefficient de pression de terres. L’inclinaison de l’inclusion a aussi une influence sur le
comportement mécanique, en augmentant sa rigidité latérale avec l’augmentation de l’inclinaison.
Dans un sol ayant un comportement radoucissant, les micropieux subissent une réduction
de capacité par rapport à un pieu rigide due à sa flexibilité. Cette flexibilité est influencée par les
caractéristiques physiques du micropieu, pour le frottement axial et aussi pour la densité du massif
qui peut provoquer une augmentation du coefficient du frottement axial dû au phénomène de
« dilatance empêchée ».
Page 51
Partie I – Etudes bibliographiques
sont très intéressantes grâce à leur adaptabilité et la possibilité de prendre en compte assez
facilement la non-linéarité et l’hétérogénéité du sol (Guo & Randolph, 1999).
Dans les modèles décrits auparavant, il existe un paramètre très difficile à déterminer mais
nécessaire pour obtenir le comportement d’un pieu. Ce paramètre est la distance radiale où la
contrainte de cisaillement devient négligeable (rm). Cependant l’équation proposée pour obtenir ce
paramètre donne une valeur raisonnablement précise (Randolph & Wroth, 1978). Les travaux
réalisés par Baguelin et Frank (1979) ont montré qu’Il est possible aussi d’utiliser une valeur
moyenne de 4 pour la grandeur ln (rm/r0).
Dans le modèle élastoplastique non linéaire, il existe un autre paramètre difficile à mesurer :
le module de cisaillement initial (G0). Fahey et al. (1994) ont montré que les méthodes statiques
pour le déterminer ne représentent pas de façon appropriée la dégradation du module de
cisaillement dans les sables. Randolph (1994) et Atkinson (2000) ont proposé d’utiliser comme
module de cisaillement initial celui obtenu à partir d’essais dynamiques pour de très basses
déformations.
Par ailleurs, selon Poulos et Davies (1990), des calculs prenant en compte le glissement
relatif sol-pieu le long du fût, montrent que, pour les pieux ayant un élancement longueur/diamètre
supérieur à 20, la courbe de chargement est linéaire jusqu’aux environs 50 à 70 % de la charge
limite. Donc pour la prévision du tassement jusqu’à la charge de service, l’analyse élastique linéaire
est applicable.
Du fait de la grande variété des techniques de réalisation des micropieux et l’influence des
différents paramètres, la prédiction du comportement d’un micropieu à partir de méthodes de calcul
classiques est difficile ou imprécise. En raison de cette complexité dans la prédiction du
comportement effort-déformation, le contrôle des micropieux est parfois nécessaire dans la
perspective de vérifier les hypothèses de calcul ou optimiser sa capacité.
Page 52
Partie I – Etudes bibliographiques
L’onde est une vibration qui se propage grâce au mouvement local des particules constituant
le milieu de propagation.
La chute d’un marteau sur la tête d’un pieu entraîne une onde de compression qui se propage
le long du fût jusqu’à la pointe du pieu. Une grande partie de l’énergie d’entrée se dissipe pour
surmonter le frottement le long du fût et la déformation plastique du sol à la pointe et par
conséquent, permettre l’enfoncement du pieu dans le sol. Une deuxième partie est réfléchie et
dissipée dans le pieu. Finalement, une troisième partie de cette énergie est transformée sous forme
d’ondes élastiques dans le sol (ondes de compression P et ondes de cisaillement S), qui se
propagent à partir de la pointe et du fût du pieu (Ramshaw, et al., 1998). Le mécanisme de
génération des ondes sismiques dans un sol homogène pendant le fonçage par vibration ou par
battage des pieux est illustré sur la figure I.37.
Pendant très longtemps le battage dynamique était contrôlé avec les formules de battage où
le problème est résolu en appliquant la théorie des chocs de Newton. Actuellement, avec
l’avancement de la technologie et la connaissance des phénomènes dynamiques, l’analyse du
battage de pieux est basée sur la propagation d’une onde unidirectionnelle dans un milieu
cylindrique élancé.
Figure I.37. Mécanisme de génération d’ondes par battage (ou vibrofonçage) d’un pieu
dans un sol homogène
Page 53
Partie I – Etudes bibliographiques
La vitesse de propagation des ondes dans un milieu élastique est fonction des propriétés
physiques du milieu. Si l’on considère un demi-espace de sol homogène et isotrope, au moyen de
la théorie de l’élasticité, on peut calculer la vitesse de propagation de différentes ondes à partir des
caractéristiques du sol. La vitesse de propagation des ondes pour les ondes P est calculée par :
𝜆 + 2𝐺 𝐸𝑠 (1 − 𝜈)
𝐶𝑃 = √ =√ équation I-55
𝜌𝑠 𝜌𝑠 (1 − 2𝜈)(1 + 𝜈)
Quand une onde se propage dans une barre élancée, comme dans le cas d’un micropieu, la
contrainte perpendiculaire à l’axe de la barre est négligeable par rapport à la contrainte verticale,
donc l’expression de la vitesse de l’onde de compression (Cp) est modifiée du fait que la vitesse de
propagation est indépendante du coefficient de Poisson; cela est vrai dans un milieu élancé et avec
des dimensions latérales faibles par rapport à la longueur d’onde (Paquet & Briard, 1976). Dans
ce cas, la vitesse de propagation (ct) dans une tige est donnée par l’expression suivante :
𝐸𝑡
𝑐𝑡 = √ équation I-56
𝜌𝑡
𝐹𝑚 = 𝐹𝑡 équation I-57
𝐴𝑚 . 𝜌𝑚 . 𝑐𝑚 . 𝑣𝑚0 = 𝐴𝑡 . 𝜌𝑡 . 𝑐𝑡 . 𝑣𝑡0 équation I-58
𝑍𝑚 . 𝑣𝑚0 = 𝑍𝑡 . 𝑣𝑡0 équation I-59
Page 54
Partie I – Etudes bibliographiques
𝛼
𝑣𝑚0 = ( )𝑉 équation I-61
1+𝛼 𝑚
1
𝑣𝑡0 = ( )𝑉 équation I-62
1+𝛼 𝑚
La théorie de propagation d’ondes est utilisée pour décrire comment les ondes sont
transmises dans un pieu lorsqu’une force est appliquée sur la tête de celui-ci. En effet, lorsqu’un
impact est appliqué sur la tête du pieu, une onde de compression u(x,t) se déplace en sens positif
à vitesse constante ct (figure I.38). Son passage par le point de mesure zm est identifié par le temps
t = t1 (temps pour lequel F(t) est maximale). Cette onde se propage dans le pieu vers la pointe de
celui-ci. Quand l’onde arrive à l’extrémité du pieu encastrée dans le sol, son intensité est réduite
du fait de la résistance du sol le long du pieu et une partie de l’onde est utilisée pour déformer le
sol tandis que l’autre partie est réfléchie vers la tête. Le pieu pénètre dans le sol et on obtient un
enfoncement permanent quand le pic de l’onde surmonte la résistante du sol. L’intensité et la durée
de l’onde dépendent des propriétés du système marteau-pieu-sol. Après un cycle aller-retour t2 =
t1+2L/ct (avec L la longueur de la tige), la partie de l’onde u(x,t) réfléchie depuis la pointe uR(t) revient
au point de mesure zm en apportant une force remontante F(t2).
Considérant un élément du pieu de section Ap composé d’un matériau élastique linéaire avec
un module d’élasticité Ep où il n’y a pas de frottement latéral (figure I.39), compte-tenu de la
deuxième loi de Newton, l’équation de mouvement de l’élément est :
𝜕𝑁 𝜕2𝑢
= 𝜌𝑝 . 𝐴𝑝 . 2 équation I-63
𝜕𝑧 𝜕𝑡
Page 55
Partie I – Etudes bibliographiques
Sachant que :
𝜕𝑁
𝜕𝜎 = équation I-64
𝐴𝑝
𝐸𝑝
𝑐𝑡 2 = équation I-65
𝜌𝑝
En considérant l’élasticité du pieu, la contrainte (N) est égale au produit entre le module
d’élasticité du matériau (Ep) et la déformation (), avec = u/z. Alors :
𝜕𝑁 𝜕𝑢
𝜕𝜎 = = 𝐸𝑝 . 𝜀 = 𝐸𝑝 . équation I-66
𝐴 𝜕𝑧
𝜕2𝑢 𝜕2𝑢
𝐸𝑝 = 𝜌𝑝 équation I-67
𝜕𝑧 2 𝜕𝑡 2
𝜕2𝑢 𝜕2𝑢
= 𝑐𝑡
2 équation I-68
𝜕𝑧 2 𝜕𝑡 2
Cette équation différentielle gouverne la propagation de l’onde dans le pieu juste après
l’impact du marteau. L’équation de l’onde (équation I-68) a été obtenue pour le cas où il n’existe
pas de forces extérieures dans l’élément du pieu.
Les solutions de l’équation de l’onde sont de type numérique ou analytique. Les solutions
numériques sont basées sur les méthodes des différences finies ou des éléments finis. Les
méthodes analytiques sont : la méthode de séparation des variables (Verruijt, 2010), la méthode
de la transformée de Laplace (Churchill, 1972; Carslaw & Jaeger, 1948), la méthodologie d’analyse
Page 56
Partie I – Etudes bibliographiques
spectrale (Warrington, 1999; Restrepo Botero, 2005) ou la méthode des caractéristiques (De
Josselin De Jong, 1956; Uto, et al., 1985).
La première solution analytique de l’équation différentielle (équation I-68) a été proposée par
Barré de Saint-Venant (1867). Plus tard, Isaacs (1931) propose, après quelques observations
expérimentales, l’application de la solution de Saint Venant au cas du battage des pieux. Isaacs
développe une technique d’intégration semi-graphique et un modèle mathématique basé sur la
transmission et la réflexion des ondes. Ensuite Smith (1960), a fourni la première solution générale
d’application pratique de l’équation d’ondes au battage de pieux. Il a formulé une solution
numérique en utilisant un modèle basé sur les éléments discrets, dans lequel le pieu a été modélisé
par un système masses/ressorts et le comportement du sol a été supposé élasto-plastique parfait.
Cette modélisation lui a permis de faire des prédictions sur la résistance limite du pieu à partir des
essais de chargement dynamique à grande déformation.
La solution de l’équation de l’onde proposée par Paquet (1968) est applicable aux essais de
chargement dynamique à faible déformation (cf. § IV.3.4 de la Partie I). Elle est basée sur l’analyse
spectrale de l’onde mécanique et a donné naissance à la méthode d’impédance ou méthode de
réponse transitoire, laquelle sera présentée dans § IV.2.2.a de la Partie I. Ici, nous allons donc
présenter les hypothèses, le principe de la méthode d’interprétation et les paramètres obtenu à
partir de la courbe de mobilité.
III.3.1. Hypothèses
III.3.2. Principe
Le calcul de la réponse dynamique d’une structure est basée sur la convolution de l’onde
d’entrée (force appliquée dans la tête du pieu) et la réponse de la structure (accélération mesurée
dans la tête du pieu). La procédure pour obtenir la mobilité est la suivant (Higgs, 1979) :
1. transformer les signaux de force et vitesse F(t) et A(t) mesurés dans le domaine temporel,
dans le domaine fréquentiel (F() et A()) à partir de la transformée rapide de Fourier
(FFT) :
Page 57
Partie I – Etudes bibliographiques
4. calculer la mobilité :
𝑉(𝜔)
𝑀(𝜔) = équation I-74
𝐹(𝜔)
𝐴(𝜔)/𝜔
𝑀(𝜔) = équation I-76
𝐹(𝜔)
Normalement, on utilise deux estimateurs de mobilité (M1 et M2) pour réduire l’effet des bruits
dans les signaux ; en l’absence de bruit, les deux estimateurs doivent donner les mêmes résultats.
De cette observation apparaît le coefficient de cohérence , défini par l’équation suivante :
𝑀2 (𝜔)
𝛾2 = équation I-79
𝑀1 (𝜔)
Quand le pieu flottant est excité à basses fréquences, les effets inertiels sont négligeables
et le système fût/sol, qui se comporte comme un ressort, donne une réponse linéaire au début de
la courbe d’admittance (figure I.40). L’inverse de la pente du début de la courbe donne la raideur
dynamique apparente de la tête du pieu. La raideur dynamique est calculée par :
2𝜋𝑓𝑀
𝐾𝑑 = équation I-80
|𝑉 ⁄𝐹 |𝑀
où fM et |V/F|M sont les coordonnées du point M de la figure I.40. La raideur dynamique Kd est
équivalente au module tangent initial de la réponse charge-enfoncement obtenue lors d’un essai
de chargement statique sur un pieu (Hertlein & Davis, 2006). Ce paramètre peut être utilisé pour
comparer la capacité à supporter des charges sur une population de pieux d’un même site.
Page 58
Partie I – Etudes bibliographiques
Figure I.40. Exemple de courbe d’admittance obtenue avec la méthode par impédance
(modifiée d’après (Hertlein & Davis, 2006))
Les paramètres contrôlant la raideur dynamique mesurée à la tête du pieu sont (Davis &
Guillermain, 1980) :
On obtient de l’essai de réponse transitoire, une raideur qui a deux parties dans le domaine
fréquentiel : une partie réelle et une partie imaginaire. La partie réelle correspond à la raideur
statique et la partie imaginaire à la raideur dynamique due à l’énergie mécanique diffusée dans le
sol. Par conséquent, la raideur dynamique (Kd) tend vers la raideur statique initiale (K0) pour une
fréquence nulle (figure I.41).
III.4. Bilan
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Partie I – Etudes bibliographiques
La propagation d’une onde mécanique dans un pieu ou micropieux est décrite par l’équation
de l’onde (équation I-68), qui est une équation différentielle de second ordre. Des solutions
numériques et analytiques ont été développées pour permettre de l’appliquer pour le battage des
pieux. Dans ce chapitre, nous avons décrit la solution analytique de Paquet car c’est la solution
que nous allons utiliser pour développer la méthodologie de contrôle des micropieux.
La solution analytique de Paquet est applicable aux impacts dynamiques qui ne provoquent
pas de déplacements plastiques dans les micropieux, donc dans le cas d’essais dynamiques à
faible déformation.
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Partie I – Etudes bibliographiques
D’après la norme d’application nationale de l’Eurocode 7 (NF P 94-262) selon d’une part le
mode de sollicitation (compression ou traction) et d’autre part la classe de conséquence de
l’ouvrage et sa catégorie géotechnique, des essais de contrôle sont à réaliser afin de confirmer les
paramètres de dimensionnement considérés. Dans le tableau I.2, on présente les essais à réaliser
pour des fondations profondes sollicitées principalement en compression et dans le tableau I.3, on
présente les essais à réaliser pour des fondations profondes sollicitées en traction. La catégorie
géotechnique 1 comprend les ouvrages de faible importance et relativement simples, tel qu’une
maison à un ou deux niveaux ; alors que la catégorie 2 comprend les ouvrages et les fondations
qui ne présentent pas de risques anormaux ou des conditions de terrain et de chargement
inhabituelles ou exceptionnellement difficiles, par exemple un bâtiment fondé sur pieux. La
catégorie 3 comprend les ouvrages qui n’entrent pas dans les catégories 1 et 2.
Tableau I.2. Essais à réaliser pour des fondations profondes sollicitées principalement en
compression (NF P 94-262)
Type de fondation Catégorie géotechnique Essais à réaliser
- Pieu foré 1 -
- Pieu vissé
- Pieu battu (béton
2 -
préfabriqué – moulé –
acier fermé et ouvert
- Palplanches battues 3 -
- Micropieu (type I et II)
1 Essai de contrôle
Tableau I.3. Essais à réaliser pour des fondations profondes sollicitées en traction (NF P 94-262)
Type de fondation Catégorie géotechnique Essais à réaliser
- Pieu foré 1 -
- Pieu vissé
Essai de conformité, ou
- Pieu battu (béton 2
Essai de contrôle
préfabriqué – moulé –
acier fermé et ouvert Essais préalables (dans les sols
- Palplanches battues argileux)
3
- Micropieu (type I et II) Essai de conformité, et
Essai de contrôle
1 Essai de contrôle
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Partie I – Etudes bibliographiques
Les méthodes les plus couramment utilisées pour le contrôle de la résistance limite des pieux
à partir des essais de chargement dynamique à grande contraintes seront également présentées,
ainsi que deux exemples des méthodes de prédiction de la résistance limite à partir des essais
dynamiques à faible déformation.
Dans la suite, nous allons décrire les contrôles a priori qui sont effectués pendant la
réalisation des micropieux. Ensuite nous présenterons les contrôles a posteriori réalisés sur les
fondations profondes en général afin d’étudier les différents essais et leur faisabilité d’application
au cas des micropieux.
Les machines de forage sont normalement équipées avec différentes capteurs permettant
de réaliser les diagraphies nécessaires pour le contrôle de l’exécution du forage. Une diagraphie
est la mesure et l’enregistrement en continu d’un paramètre donné le long d’un sondage, par
exemple : la vitesse de rotation et d’avancement, la pression sur l’outil, la pression d’injection (cas
d’une injection d’eau pour l’enlèvement de sols) et le couple de rotation. En autre, il faut contrôler
pendant le forage que l’état et les caractéristiques du sol correspondent à celles prévues dans le
projet de dimensionnement du micropieu. Dans le cas où ces caractéristiques ne sont pas
respectées, il faudra analyser les répercussions de ces variations sur le comportement du
micropieu et sur le processus de forage.
L’opération de forage ne doit pas provoquer de pertes inacceptables de sol. Par pertes
inacceptables de sol, il faut comprendre la difficulté de retirer le tubage du forage, l’enlèvement
d’une grande quantité de sol sans avancement du tube de revêtement du forage ou le tassement
du sol autour du forage (FHWA, 2005).
Une fois le forage finalisé et avant l’installation de l’armature du micropieu, il faut toujours
vérifier que toute la longueur du trou est propre et libre d’obstacles.
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Partie I – Etudes bibliographiques
La viscosité est une grandeur physique qui joue un rôle important dans le comportement
rhéologique du coulis d’injection. Celle-ci est fonction du rapport E/C et elle peut être évaluée à
l’aide du cône de Marsh (figure I.43), dont le principe consiste à mesurer le temps d’écoulement
d’un volume donné de coulis à travers l’ajutage. Plus ce temps est court, plus le coulis est fluide
(Trinh Quang, 2012).
En ce qui concerne la pression d’injection, elle doit être mesurée le plus près possible du
point d’injection pour prendre en compte les pertes entre la pompe et le forage. Normalement, une
jauge de pression est installée dans la machine de forage. La pression est ainsi mesurée en tête
de forage (FHWA, 2005).
Le scellement d’un micropieu du type IRS (cf. § I.4.2(d)) est effectué en plusieurs phases
espacées dans le temps. Lors d’une même phase, on force dans le terrain, une quantité
prédéterminée de coulis ne constituant qu’une fraction de la quantité totale de coulis prévue. Il est
très important de contrôler la pression d’injection et le volume de coulis injecté à chaque manchette.
Ce contrôle aide à éviter des pressions trop grandes et à vérifier l’efficacité du traitement (FHWA,
2005).
Page 63
Partie I – Etudes bibliographiques
Avant l’introduction des essais d’intégrité de pieux, la seule façon de vérifier la qualité d’un
pieu était de réaliser des essais de chargement sur une petite proportion des pieux d’un groupe.
Toutefois, la probabilité de faire un essai sur le pieu défecteux parmi un groupe de pieux reste
assez faible (tableau I.5).
Tableau I.5.Probabilité de séléctioner au moins un pieu défecteux sur 100 pieux
Nombre des pieux Nombre des pieux Probabilité de sélectioner au
avec des défauts téstés moins un pieu défecteux
2 2 1/25
2 5 1/10
2 10 1/5,5
2 20 1/3
10 2 1/5,5
10 5 1/2,5
10 10 1/1,5
A l’heure actuelle le prix très abordable des essais d’intégrité rend possible de contrôler un
plus grand nombre de pieux en augmentant donc la probabilité de deceler des pieux defecteux,
s’ils existent.
Les essais de contrôle de l’intégrité ne sont pas très repandus dans le contrôle des
micropieux dû principalement à des dificultés technologies. Cependant, nous allons décrire
quelques méthodes de contrôle de l’intégrité et après nous allons expliquer pourquoi elles ne sont
pas utilisées sur les micropieux.
Dans la pratique, il existe deux types d’essais d’intégrité, à savoir : les essais intrusifs et non-
intrusifs. Les méthodes les plus utilisées aujourd’hui sont : la méthode sonique par transparence
(NF P94-160-1) (méthode intrusive) et la méthode par impédance (NF P94-160-4) (méthode non-
intrusive).
Cette méthode, dont le principe est donné sur la figure I.44.a, mesure le temps de parcours
et l’amplitude de l’onde ultrasonore sur toute la hauteur auscultée. Elle consiste à mesurer le temps
de propagation d’une onde mécanique entre deux sondes. Des imperfections telles que les
inclusions de sol, un module d’élasticité du béton réduit et les vides peuvent être détectées par
l’incrément du temps de voyage de l’onde par rapport au temps théorique, calculé à partir de la
célérité de l’onde dans le matériau qui compose le pieu. L’amplitude de l’onde est peu affectée par
les variations de distance mais elle l’est considérablement en présence d’une singularité (fissures,
désagrégation du béton…). Un exemple de résultats obtenus avec cette méthode est présenté
dans la figure I.44. Dans celle-ci, les variations d’amplitude sont traduites par des variations de
densité de gris (figure I.44.b) et par des variations minimes dans le profil de la courbe (figure I.44.c).
Dans la pratique, des tubes d’accès sont attachés à l’armature du pieu avant le coulage du
béton. Ces tubes, d’acier ou PVC, ont normalement un diamètre intérieur de 40 ou 50 mm. Avant
de réaliser l’essai, les tubes sont remplis d’eau pour obtenir un bon couplage acoustique aux
Page 64
Partie I – Etudes bibliographiques
sondes. Ensuite, deux sondes sont disposées à un même niveau dans les tubes de réservation,
l’une comme émetteur d’une onde ultrasonore, l’autre comme récepteur.
Du fait du prix de l’essai et de la nécessité d’installer des tubes d’accès, cette méthode n’est
pas économiquement et technologiquement réalisable sur les micropieux.
a) b)
Figure I.45. a) Schéma de principe de la méthode par impédance et b) exemple d’une courbe
d’admittance obtenue avec la méthode par impédance (d’après (Hertlein & Davis, 2006))
Page 65
Partie I – Etudes bibliographiques
l'élément de fondation et capte les réflexions de l'onde de choc générées tout au long du fût. En ce
qui concerne le marteau, celui-ci est équipé d’un capteur de force permettant de mesurer la force
appliquée à chaque impact. Une fois les signaux de force et d’accélération traités, on obtient la
courbe d’admittance en fonction de la fréquence, qui représente le rapport entre la vitesse (V) et la
force (F) mesurés (figure I.45.b). La partie du graphique d’admittance à basses fréquences permet
de calculer la raideur dynamique du système pieu/sol (Hertlein & Davis, 2006).
Dans le plan théorique, l'admittance représente la mobilité du pieu sous contrainte verticale
et elle correspond à la fonction inverse de l’impédance mécanique. Celle-ci représente la
résistance opposée par le système au passage de l’onde élastique. Elle est déterminée comme le
rapport entre la force mesurée dans un point de la structure et la vitesse particulaire mesurée dans
le même point (Paquet & Briard, 1976). Par ailleurs, dans la pratique la courbe d’admittance permet
d’observer graphiquement trois paramètres pour la caractérisation de l’élément ausculté, le pieu,
et de son interaction avec le sol environnant, à savoir :
- la séparation f entre les pics successifs de la courbe est la première fréquence naturelle
différente de zéro du pieu. Elle permet de vérifier la longueur du pieu (L) :
𝑐𝑡
∆𝑓 = équation I-81
2𝐿
où ct est la célérité de l’onde.
- la mobilité caractéristique N est définie par :
1 𝑐𝑡
𝑁= = équation I-82
𝜌𝑝 . 𝑐𝑡 . 𝐴𝑝 𝐸𝑝 𝐴𝑝
𝑉
|𝐹 | 𝜔. 𝑢 2𝜋. 𝑢 2𝜋
𝑀= = = = équation I-84
𝑓 𝑓𝐹 𝐹 𝐾𝑑
où : f : fréquence ;
u : déplacement dans la direction du mouvement ;
: fréquence angulaire.
Quand un pieu est entouré du sol, le mouvement du pieu sera amorti par la présence de
celui-ci. De manière générale, plus le sol est dense ou plus le pieu est long, plus la réponse de la
courbe d’admittance sera atténuée, donc la différence entre les valeurs maximales et minimales
de l’admittance dans la partie résonante (pics P et Q) sera plus petite (Hertlein & Davis, 2006).
C’est pour cela que la norme française (NF P94-160-4) précise que l’élancement du pieu ausculté
(rapport entre longueur et largueur ou diamètre) doit être compris entre 10 et 30, et que la largeur
doit être inférieure à 1 m. Cependant, lorsque le pieu traverse des épaisseurs importantes de sol
mou ou d’eau, la valeur limite de l’élancement peut être augmentée.
Page 66
Partie I – Etudes bibliographiques
Cette limitation d’application de la méthode par rapport à la longueur du pieu est fonction du
sol et le frottement entre l’interface pieu/sol et aussi de l’énergie d’impact. Pour l’appliquer au cas
de fondations d’un élancement de plus de 30 (exemple : micropieux) il faudra adapter le marteau
pour réaliser un impact avec une énergie plus importante et obtenir des informations toute au long
du fût du micropieu.
Pour déterminer la charge qu’une fondation profonde est capable de supporter, il existe trois
types d’essais en fonction de la durée de la charge appliquée :
L’essai SLT est considéré comme la méthode la plus fiable (De Cock, et al., 2003), mais
c’est un essai qui demande beaucoup de temps de réalisation et il est en conséquence cher. En
ce qui concerne les essais DLT et RLT, ceux-ci sont beaucoup plus rapides et ont un meilleur
rapport coût-vitesse d’essai, mais leur analyse et leur interprétation sont délicates. L’analyse des
résultats aide à découpler la partie dynamique de la force, liée à la grande vitesse de chargement,
permettant d’obtenir ainsi la résistance statique équivalente. Le tableau I.6 fournit une comparaison
des principales caractéristiques entre ces différents types d’essais et des exemples des essais de
chargement réalisés sur les micropieux sont montrés sur les figures I.46 et I.47.
Tableau I.6. Caractéristiques des trois types d’essais (Hölscher & van Tol, 2009)
Essai de chargement Essai de chargement Essai de chargement
Type d’essai
statique (SLT) rapide (RLT) dynamique (DLT)
Durée de la charge 16 hr. 100 ms 7 ms
Nombre d’essais par jour 1 2 8
Masse nécessaire
% (de la charge de 100 % 5 – 10 % 2%
rupture)
Temps nécessaire pour
Immédiat 10 min 4 hr.
l’interprétation
Contraintes de traction
Non Non Possible
dans le pieu
Contraintes dans le sol Statiques Dynamiques Dynamiques
Coût (Euros par tonne) 100 20 8
Fiabilité Importante Inconnue Convenable
Les essais DLT permettent de tester plusieurs pieux dans une journée pour des pieux de
capacité faible à moyenne (moins de 1000 T). Pour des pieux de capacité plus grande que 1000
T, le taux d’essais est normalement de deux pieux par jour. Par contre pour les essais SLT, un
essai peut demander entre 0,5 et 2 jours par pieu en fonction de sa capacité portante, mais pour
les pieux d’une capacité plus petite que 400 T, le nombre de pieux testés par jour est similaire aux
essais DLT (Middendorp, et al., 2000).
Page 67
Partie I – Etudes bibliographiques
IV.3.1. Introduction
L’essai de chargement statique sur fondations profondes a commencé comme une façon de
vérifier que les pieux en bois battus puissent supporter les charges prévues. La réaction de l’essai
était composée par le matériel le plus lourd disponible dans le chantier (Hertlein & Davis, 2006). A
cette époque, les charges de service étaient moins importantes qu’aujourd’hui et trouver donc un
système de réaction approprié n’était pas difficile à réaliser. Toutefois, avec l’apparition de
nouvelles techniques et de nouveaux matériaux, d’abord l’acier et plus récemment le béton armé,
la capacité portante des pieux accrue considérablement. Cela a fait que la réalisation de l’essai de
chargement devienne plus compliquée.
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Partie I – Etudes bibliographiques
des formules de battage pour vérifier la capacité portante de pieux battus (Hertlein & Davis, 2006).
Ces méthodes utilisent l’enfoncement mesuré à chaque impact avec l’énergie d’impact estimée
pour calculer la résistance à la pénétration du pieu. Les coûts de contrôle se sont réduits
considérablement et encore aujourd’hui il est rare voir l’exécution d’un essai de chargement
statique sur un pieu battu.
(a) Méthodologie
Les essais de chargement statique axial sont menés normalement avec paliers de
chargement maintenus un temps déterminé. La charge est appliquée au moyen d’un dispositif de
réaction ancré sur des tirants précontraints ou des pieux spécifiquement réalisés pour l’essai,
jusqu’à arriver à la charge maximale (figure I.48). Tout au long de l’essai on mesure le déplacement
dans la tête du pieu et la charge appliquée en fonction du temps.
Quant au protocole d’un essai à la rupture, la norme NF P94-150-1 prescrit deux cycles de
chargement (figure I.48). Le premier cycle consiste à réaliser 5 paliers de chargement. Lors de la
phase de chargement ces sont maintenus à charge constante pendant une durée de 60 min. Lors
du déchargement, les paliers ont une durée de 5 min. Le deuxième cycle se fait avec un
chargement jusqu'à Qmax ou jusqu'à la rupture du sol. Les nouveaux paliers jusqu'à 0,5 Qmax sont
maintenus 30 min. Les charges sont appliquées par incréments égaux à 0,1 Qmax et la charge
maximale de l’essai Qmax à laquelle il est prévu de soumettre le pieu d'essai à la rupture est
déterminée par les expressions suivantes :
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Partie I – Etudes bibliographiques
Figure I.48. Essai à la rupture sous un effort de compression (NF P94-150-1, 1999)
Pour l’essai de contrôle, la charge d'essai ne doit excéder en aucun cas Qe. Le chargement
se fait par palier de 0,2 Qe jusqu'à Qe. Chaque palier est maintenu à charge constante pendant 1 h
(voir figure I.49). L’effort maximal Qe est fixé en fonction de l’effort axial de compression appliqué
au pieu en service.
Figure I.49. Essai de contrôle sous un effort de compression (NF P94-150-1, 1999)
Essai d’arrachement
Quant au protocole d’un essai à la rupture, la norme NF P94-150-2 prescrit des paliers de
chargement de 0,1 Qtmax maintenus constants pendant 60 min deux cycles de chargement (figure
I.50.a). L'effort de traction maximale Qtmax auquel il est prévu de soumettre le pieu d'essai est
fonction de l'effort d’arrachement limite Rt;d, estimé à partir des données géotechniques, et de
l'effort de traction RtG correspondant à la limite élastique des matériaux constitutifs.
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Partie I – Etudes bibliographiques
(a) (b)
Figure I.50. a) Essai à la rupture sous un effort de traction et b) essai de contrôle sous un
effort de traction (NF P94-150-2)
Dans l’essai de contrôle en traction la valeur de l'effort de traction à appliquer (Qte) est fixée
contractuellement en fonction de la valeur de l’effort auquel sera soumis le pieu à l’ELS (Qt,ELS).
Les efforts de traction sont appliqués jusqu'à Qte par incréments égaux à 0,2 Qte. Ils sont
maintenus constants pour chaque palier pendant 60 min (figure I.50.b).
(b) Interprétation
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Partie I – Etudes bibliographiques
La charge critique de fluage (Qc) est déterminée par une construction effectuée sur la courbe
(n, Qn/Qmax). Les parties linéaires du début et de la fin de cette courbe sont prolongées jusqu'à leur
intersection, la bissectrice de l'angle qu'elles forment recoupe la courbe (n, Qn/Qmax) au point Qc
/Qmax (figure I.52).
D’un point de vue physique, on peut classer l’essai RLT comme un essai dynamique car
pendant l’essai on provoque des phénomènes dynamiques, certainement moins importantes que
dans un essai DLT mais qui ne sont pas négligeables.
La différence majeure entre un essai DLT et un essai RLT réside dans la durée de la force
d’impact. Dans un essai RLT, la durée varie normalement entre 50 et 200 millisecondes
(Holeyman, 1992), laquelle est 10 ou 20 fois plus longue que dans les essais dynamiques (Huy,
2008). Cette durée plus longue entraîne une réduction significative dans la magnitude de l’onde de
contrainte (accélération et vitesse faibles) mais permet de simplifier la méthode d’analyse
(réduction des effets dynamiques). La distinction entre les deux essais se fait par une valeur
appelée « Nombre d’Onde » Nw (wave number) (cf. équation I-93), qui représente le rapport entre
la durée de la force d’impact et la longueur du pieu (Middendorp & Bielefeld, 1995; Holeyman,
1992).
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Partie I – Etudes bibliographiques
𝑇. 𝑐𝑡
𝑁𝑤 = équation I-93
𝐿
Où T est la durée la charge appliquée, ct est la célérité de l’onde de propagation dans le pieu
et L est la longueur du pieu. D’après le « Comité de Développement des Essais de Chargement
Rapide » au Japon, si un essai a une valeur de Nw comprise entre 10 et 1000, cet essai peut être
considéré comme un essai rapide (Kusakabe et al, 1998). Les essais RLT les plus connus sont
l’essai Statnamic (STN) (Bermingham & Janes, 1989; Middendorp, et al., 1992) et l’essai Dynatest
(Gonin, et al., 1984).
Le dispositif de chargement d’un essai STN (figure I.53) consiste en une chambre de
pression, une masse de réaction et un système de réception. La combustion d’un carburant solide
dans la chambre produit une pression qui se traduit par l’application d’une force montante dans la
masse de réaction et une force descendante dans le pieu, qui pousse le pieu dans le sol. Le
système de réception est utilisé pour éviter que la masse de réaction tombe sur la tête du pieu. La
masse est accélérée à peu près jusqu’à 20g. Le poids de la masse de réaction est compris entre
5 et 10 % de la charge de rupture.
A. Pieu
B. Cellule de charge
C. Cylindre
D. Piston avec chambre
E. Plate-forme
F. Silencieux
G. Masse de réaction
H. Récipient de sable
I. Sable
J. Laser
K. Rayon laser
L. Capteur laser
La force est mesurée par une cellule de charge qui est montée directement entre le dispositif
de chargement et la tête du pieu. Le déplacement est mesuré par un capteur optique de
déformation et l’accélération est mesurée par un accéléromètre placé proche de la tête du pieu.
La figure I.54 montre des résultats typiques de la force appliquée et du déplacement du pieu
en tête obtenus lors d’un essai STN, ainsi que la variation de la charge en fonction du déplacement.
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Partie I – Etudes bibliographiques
L’essai Dynatest (Gonin, et al., 1984) consiste à laisser tomber une masse sur un nombre
de ressorts installés dans la tête du pieu (figure I.55.a). La force est mesurée par une cellule de
charge, le déplacement est mesuré par un capteur optique de déformation et l’accélération est
mesurée par un accéléromètre. Des exemples de mesures de charge, déplacement, accélération
et vitesse sont montrés dans la figure I.55.b.
a) b)
Figure I.55. a) Equipement pour l’essai Dynatest et b) exemple des mesures pris
dans un essai Dynatest (Gonin, et al., 1984)
(a) Principe
L’essai de chargement dynamique consiste à appliquer, dans la tête d’un pieu, une charge
dans un espace du temps très réduit. Du point de vue de cette définition, tous les essais qui se
basent sur l’application d’une force dynamique seront donc des essais de chargement dynamique.
Or, on peut classer les essais dynamique en deux catégories : les essais à faible déformation (ou
contrainte) et les essais à grande déformation. Cependant, quand on parle des essais de
chargement dynamique (DLT) on se réfère toujours aux essais de chargement à grande
déformation.
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Partie I – Etudes bibliographiques
d’impédance qui est en fait une méthode dynamique mais à faible déformation a été développée
pour vérifier l’intégrité structurelle (Jalinoos, et al., 1996). Cependant elle peut aussi s’utiliser pour
estimer le comportement mécanique du pieu (Shisheng, et al., 1992; Imada, et al., 2000; Mayne &
Schneider, 2001; Caballero, 2007).
Les essais de chargement dynamique à grande déformation (DLT), appelés aussi HSDT
pour sa dénomination en anglais (High-Strain Dynamic Testing), impliquent normalement
l’utilisation d’un masse tombante dans la tête du pieu et au même temps on mesure les contraintes
et l’accélération induits. L’essai DLT dans les fondations profondes est basé sur la théorie
unidimensionnelle de propagation de l’onde de contrainte entraînée par l’impact du marteau qui
voyage à travers le pieu en activant la résistance du sol. Les informations qu’on peut retirer d’un
essai dynamique sont (GEO, 2006) :
En France il existe une norme expérimentale (XP P 94-152) qui a inspiré la formulation de la
norme européen EN 22477-4. Malgré les avantages, l’essai DLT reste très peu utilisé. Une des
raisons est l’utilisation d’une masse tombante et l’autre la complexité technique et dans
l’interprétation de l’essai qui requiert grande expérience et contrôle.
les méthodes analytiques (par exemple Case (Rausche, et al., 1972), TNO (De
Josselin De Jong, 1956), réponse transitoire ou impédance (Paquet, 1968) (cf. § III.3),
etc.), elles font une analyse sur les mesures obtenues à chaque coup en se basant
sur la théorie de la propagation de l’onde ;
les méthodes d’analyse globale (par exemple la formule de battage), considèrent
uniquement l’énergie transmise au pieu et le tassement induit. Elles sont rapides et ne
nécessitent pas toujours une instrumentation du pieu, mais se basent sur des
hypothèses de comportement dynamique des sols et du pieu, ce qui les rend
structurellement moins précises que la méthode par calage ;
les méthodes numériques (par exemple CAPWAP (Rausche, et al., 1972),
TNOWAVE (Middendorp, et al., 1992), SIMBAT (Paquet, 1988), etc.), font une
simulation numérique de l’événement dynamique pendant l’essai. Le modèle est utilisé
pour déterminer les paramètres qui définissent la réaction du sol mobilisée. L’objectif
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Partie I – Etudes bibliographiques
Le tableau I.7 donne une description succincte des méthodes les plus connues. La plupart
de ces méthodes ont été conçues pour vérifier la résistance limite des pieux. Une description plus
détaillée des méthodes les plus utilisées pour prédire la résistance limite à partir d’essais de
chargement dynamique sera abordée dans paragraphes suivants.
Tableau I.7. Synthèse des quelques méthodes d’analyse des essais dynamiques
Méthode Description
Calculent la résistance statique du sol lors de l’impact à partir des
Case signaux obtenus par des jauges extensométriques et des
& accéléromètres qui permettent de mesurer la force et la vitesse de
l’onde engendrée sous un coup de marteau.
Méthodes TNO Sont des méthodes directes et qui donnent une seule solution et
analytiques elles sont appliquées principalement au battage des pieux.
Technique dynamique de basses déformations qui se base sur la
Réponse mesure d’un géophone installé dans la tête et la mesure de la force
transitoire d’impact.
Développée pour contrôler l’intégrité et la raideur du pieu.
Elles se basent sur la mesure de l’enfoncement provoque par
Méthodes d’analyse l’impact d’un marteau dans la tête du pieu. La résistance du pieu est
globale calculée en utilisant le principe de conservation de l’impulsion.
Principalement utilisées dans le battage des pieux.
Basées elles aussi sur la théorie de la propagation de l’onde et sur
la comparaison entre l’onde réfléchie à l’onde incidente, elles
CAPWAP établissent itérativement un modèle numérique de sol qui génère
une onde réfléchie similaire à celle enregistrée. La résistance limite
& du pieu est établie en distinguant les frottements visqueux de la
TNOWAVE résistance statique des sols.
Le critère de vérification du modèle est basé sur le calage du signal
d’entrée (force ou vitesse) avec le signal généré dans le modèle.
Méthodes Ces méthodes n’ont pas une seule solution.
numériques Cette méthode prendre tous les impacts d’un essai pour déterminer
la courbe équivalente de charge-enfoncement, à la différence de
CAPWAP et TNOWAVE qui prennent un seul impact pour faire
l’analyse. Les impacts à faible déformation servent à contrôler
SIMBAT l’intégrité du pieu, à calculer la raideur dynamique et la viscosité
avant la rupture du sol ; les impacts à grande déformation servent à
calculer la viscosité et la résistance limite du sol.
Le critère de vérification du modèle est lié à l’enfoncement
permanent.
Le comportement d’une fondation profonde proche de son état de ruine est caractérisé par
une charge ou résistance limite obtenue pour un déplacement conventionnel à la rupture. La
résistance limite des pieux peut être calculée à partir des essais de caractérisation du sol. Il est
possible de déterminer théoriquement la résistance limite d’un micropieu à partir d’essais de
laboratoire ou d’essais in situ, tels que le pressiomètre ou le CPT. Nous n’allons pas aborder les
méthodes de calcul existantes pour le calcul de micropieux à partir des caractéristiques du sol,
pour cela on peut se référer à la norme d’application nationale de l’Eurocode 7 (NF P 94-262, Juillet
2012).
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Partie I – Etudes bibliographiques
Ensuite, on présentera les méthodes CAPWAP (Rausche, et al., 1972) et SIMBAT (Paquet,
1988), qui sont les deux méthodes numériques d’interprétation des essais dynamiques les plus
utilisées.
Les méthodes d’analyse globale telles que les formules de battage ne seront pas abordées
dans ce travail car ces expressions donnent en général de valeurs très dispersée et leur utilisation
doit être limitée pour déduire un diagramme de battage (résistance au battage en fonction de la
profondeur) après l’étalonnage de la formule par rapport à un essai de chargement statique (Dali,
1993). Le lecteur intéressé par ce type particulier d’interprétation du phénomène dynamique,
pourra étudier Whitaker (1975) qui synthétise les formules de battage les plus utilisées ou Frazer
(1971) qui décrit également les limites d’application pour ces expressions.
Actuellement, des méthodes d’analyse des signaux dynamiques comme la méthode Case
(Goble, et al., 1975) calculent la résistance statique équivalente du sol lors du battage à partir de
signaux obtenus par des jauges extensométriques et des accéléromètres qui permettent de
mesurer la force et la vitesse de l’onde engendrée sous un coup du marteau.
La méthode Case est basée uniquement sur les signaux de déformation et d’accélération
recueillis en tête et les hypothèses de calcul sont :
Une autre hypothèse de la méthode CASE est que la résistance totale RT est la résultante
de la somme d’une résistance statique Rst et d’une résistance dynamique Rdy (cf. figure I.56).
Dans un premier temps, Smith (1960) propose un modèle de résistance dynamique où le sol
offre plus de résistance instantanée à un déplacement rapide qu’à un déplacement lent. Un terme
d’amortissement visqueux Js (s/m), dit coefficient d’amortissement de Smith, proportionnel à la
vitesse est ainsi ajouté. Celui-ci est également proportionnel à la résistance statique Rst (cf.
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Partie I – Etudes bibliographiques
équation I-98). Goble et al. (1975) ont aussi introduit des modifications au modèle de Smith en
considérant que la résistance dynamique Rdy provient essentiellement de la pointe et donc négligent
le frottement latéral. Ils introduisent ainsi le coefficient d’amortissent adimensionnel Jc (cf. équation
I-99). Les valeurs Jc proposées par (Goble, et al., 1975) sont données dans le tableau I.8.
La méthode Case donne en fait une solution de l’équation générale de l’onde (cf. équation I-
68) à partir de la méthode des caractéristiques où la résistance totale RT du sol est calculée à partir
de deux mesures de forces et de vitesses séparées les unes des autres par l’intervalle de temps
2L/c selon l’équation suivante :
1 1
𝑅𝑇 = [𝐹𝑚 (𝑡1) + 𝐹𝑚 (𝑡2 )] + . 𝑍𝑝 [𝑣𝑚 (𝑡1 ) − 𝑣𝑚 (𝑡2 )] équation I-100
2 2
Les ondes Fm(t1) et Fm(t2) sont déterminées par l’intermédiaire des mesures Fm(t) et vm(t) au
point de mesure xm.
Donc, la résistance statique Rst du sol est déterminée d’après l’expression suivante, connue
aussi comme l’équation Case.
De cette façon, en faisant un impact sur un pieu en mesurant la force et la vitesse, on peut
calculer la résistance statique Rst à partir de l’équation I-102. Cette méthode permet d’obtenir la
résistance limite d’un pieu si le pieu est suffisamment déplacé pour mobiliser toute la résistance
du sol.
Page 78
Partie I – Etudes bibliographiques
Nous avons abordé dans la deuxième partie une solution particulière de l’équation de l’onde
proposée par Paquet (1968) qui est basée sur la transformée de Fourier (cf. § III.3). L’équation de
l’onde peut être résolue aussi par des méthodes numériques avec la modélisation du battage des
pieux ; les méthodes de résolution les mieux adaptées et les plus utilisées sont de deux types :
la méthode de Smith (1960) (cf. Partie II, § II.2.1.b) : basée sur une discrétisation
totale, le pieu est remplacé par des éléments qui représentent les données
essentielles à la propagation d'ondes. La résolution des équations se fait pas à pas.
la méthode des caractéristiques (De Josselin De Jong, 1956; Voitus van Hamme, et
al., 1974) : le fait que l'équation d'onde est aux dérivées partielles, il fait usage de la
méthode des caractéristiques, qui peut prendre une forme purement numérique. Elle
est basée sur le phénomène que l’onde de contrainte dans un pieu sans frottement
ni modification de caractéristiques physiques ou mécaniques se propage sans
altération avec une vitesse d’onde caractéristique (Middendorp, 2004).
Lors du battage, trois variables sont reliées : les forces dans le pieu, le déplacement dans la
tête et les conditions aux limites à l’interface sol/pieu. Si deux de ces variables sont connues, la
troisième peut être déterminée. Les méthodes numériques par ajustement des signaux consistent
en le calage des signaux mesurés in-situ avec ceux calculés par l’intermédiaire de la simulation du
battage jusqu’à ce que le couplage entre la réponse calculée et mesurée soit acceptable. L’objectif
est ainsi de déterminer par le biais des itérations successives la distribution et l’intensité des forces
résistantes le long et sous le pieu et ensuite de séparer les résistances statiques et dynamiques
par la caractérisation des paramètres du modèle du sol pris en compte (Benz Navarrete, 2009).
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Partie I – Etudes bibliographiques
Les résultats présentés par ces logiciels semblent satisfaisant mais il reste toujours un doute
sur la répartition de la résistance le long du pieu ainsi que sur l'unicité de la solution (Svinkin, 2004).
Plusieurs calages sensiblement différents peuvent parfois être obtenus sur un même signal.
Plusieurs logiciels basés sur cette méthodologie de calcul ont été développés : CAPWAP
(Rausche, et al., 1972), TNOWAVE (TNO, 1985-1996), SIMBAT (Paquet, 1988) et KWAVE
(Matsumoto & Takei, 1991). Tous ces logiciels visent à minimiser la différence entre les signaux
mesurés et ceux calculés en faisant varier les paramètres du modèle caractérisant l’interaction
sol/pieu. Toutefois, des différences existent au niveau du modèle décrivant le pieu, le sol et la
propagation des ondes ou dans le modèle rhéologique caractérisant l’interaction sol/pieu (Charue,
2004).
Le programme CAPWAP (Case Pile Wave Analysis Program) a été développé aux Etats-
Unis par Rausche et al. (1972). Il permet de déterminer les forces de résistance du sol et la
répartition de la résistance le long du pieu en se basant sur la méthode des caractéristiques où les
conditions aux limites sont déterminées itérativement jusqu’à obtenir un calage adéquat du signal
calculé avec le signal mesurée. Les paramètres qui définissent les conditions aux limites sont : la
résistance limite du pieu, la distribution des résistances du sol et les paramètres du modèle du sol
(le déplacement élastique maximal et les coefficients d’amortissement) (Hannigan, 1990). Une fois
calculées les conditions aux limites, il est possible de simuler le comportement charge-
enfoncement.
Le système sol-pieu est constitué par des éléments continus et uniformes et le modèle du
sol est basé sur le modèle de Smith (1960) (cf. Partie II, § II.2.1.b). Le logiciel permet d’utiliser soit
la force mesurée, soit la vitesse mesurée, soit une combinaison des deux signaux comme signal
d’entrée pour le calage.
D’après Rausche et al. (2010), le modèle du sol utilisé par CAPWAP est en général
satisfaisant si :
La première condition est satisfaite si l’énergie fournie pendant l’essai dynamique est
suffisante pour produire un tassement final d’au moins 2,5 mm (proposé au début par Smith (1960)
pour activer toute la résistance statique. Si l’enfoncement plastique n’atteint pas 2,5 mm à chaque
coup, on ne mesurera pas la capacité ultime mais plutôt la résistance maximale mobilisée.
Cependant, pour les tassements trop importants, la résistance sera fonction du déplacement et de
la vitesse relative pieu-sol. Le tassement final doit donc être inférieur à 12 mm, au-delà de ce
déplacement, les modèles numériques du sol du logiciel CAPWAP ne sont plus adaptés.
La deuxième condition n’est pas satisfaite dans un sol où la résistance du sol diminue jusqu’à
une valeur résiduelle après avoir surmontée la résistance de pic (cas des sols « radoucissants »)
(cf. § II.4.3), car une fois dépassée le déplacement correspondant à la valeur maximale de la
contrainte de cisaillement, la résistance va diminuer jusqu’à une valeur résiduelle, même si la
vitesse d’enfoncement reste constante.
Le modèle du sol qui peut être utilisé sur CAPWAP est le modèle de Smith qui consiste en
un ressort, un patin et un amortisseur lequel sera décrit dans la deuxième partie de ce rapport car
c’est le même modèle numérique utilisé dans le logiciel GRLWEAP (cf. Partie II, § II.2.1).
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Partie I – Etudes bibliographiques
Principe
Dans le cadre d'une recherche de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP)
effectuée au C.E.B.T.P., J. Paquet a mis au point le logiciel SIMBAT (1983-1986) (Dali, 1993). Ce
logiciel est destiné à la modélisation des phénomènes de battage des pieux et la résolution de
l'équation d'onde est basée sur la méthode des caractéristiques. Il fait une analyse globale de
l’essai pour déterminer la courbe force statique équivalente-enfoncement avec la séquence
complète d’impacts d’un essai de chargement dynamique. La prise en compte de toute la séquence
d’impacts est la principale différence avec le code CAPWAP, car ce dernier réalise fait son analyse
avec juste un seul impact. Les opérations s'effectuent dans l'ordre suivant :
La vérification de la modélisation et des paramètres du modèle est assurée par le bon calage
du signal de vitesse et aussi par l’obtention d’un enfoncement permanent estimé égale à celui
mesuré (figure I.57). Une fois que le calage est satisfaisant, un module de chargement statique
permet de tracer la courbe de chargement statique. La loi élastique-plastique est adoptée.
Paquet (1988) propose une méthode simple de calcul de la résistance dynamique Rdy. De
façon analogue à la méthode Case (cf. § IV.4.1), elle consiste à séparer les ondes montantes et
descendantes pour calculer la résistance dynamique selon les formules :
1
𝐹𝑑𝑠 (𝑡) = (𝐹(𝑡) + 𝑍𝑐 . 𝑉(𝑡)) équation I-103
2
1
𝐹𝑚𝑡 (𝑡) = (𝐹(𝑡) − 𝑍𝑐 . 𝑉(𝑡)) équation I-104
2
𝐿
𝑅𝑑𝑦 (𝑡) = 𝐹𝑑𝑠 (𝑡) + 𝐹𝑚𝑡 (𝑡 + ) équation I-105
𝑐𝑡
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Partie I – Etudes bibliographiques
Modèle du sol
Paquet (1968) a présenté le premier modèle de sol. D’après les recherches réalisées par
Paquet et Briard (1976), Novak (1974) et Cam-Meynard et Corté (1984), les auteurs ont pu
finalement prouver théoriquement que pour les faibles déplacements du pieu, le sol pouvait être
représenté par un ressort et un amortisseur en parallèle. Pour les grands déplacements du pieu,
le comportement du sol est complexe. Avant et après la rupture le comportement du sol est
différent. Pour décrire donc le comportement du sol il faudrait utiliser un modèle à deux étages.
Le pieu pénètre dans le sol après avoir atteint sa limite plastique. Il développe en plus de sa
réaction limite, une réaction visqueuse proportionnelle à la vitesse différentielle sol-pieu. Le sol
exhibe ainsi une viscosité après la rupture, bien différente de sa viscosité avant la rupture. La figure
I.58 ci-dessous résume le mécanisme du modèle de sol proposé par Dali (1993).
Le paramètre de la composante élastique (Kd) est déterminé en faisant un choc faible (sans
enfoncement permanent) sur le pieu. La pente à l’origine de la courbe d’admittance donne
directement la valeur globale de Kd.
L’ajustement des signaux de vitesse et du déplacement du modèle par rapport aux signaux
mesurés sur un choc faible, permet de trouver aisément, au bout de deux ou trois itérations la
valeur définitive de Kv.
Page 82
Partie I – Etudes bibliographiques
Pour déterminer les paramètres Rl et q, on se focalise sur l’étude d’un choc fort. Un choc fort
est un choc qui provoque un enfoncement permanent du pieu après stabilisation de la masse
frappante. Il est difficile de donner une valeur de l’enfoncement permanent qui permette de faire le
choix de ce choc. Dali (1993), à travers des simulations numériques du battage, a retenu qu’il était
nécessaire d’obtenir un enfoncement permanent de plus d’un millimètre. Smith (1960) dans un
premier temps a proposé une valeur de 2,5 mm. Par contre Zhou (1997) et Arbaoui (2003) ont
constaté des valeurs pour l’enfoncement élastique (quake) comprises entre 0,5mm et 2,0mm pour
la plupart des sols testés lors des essais de chargement statique à l’aide d’un pénétromètre.
Il est possible que 1 mm paraisse comme étant une limite de rupture faible, seulement la
rupture ne se fait pas obligatoirement sur l’ensemble des couches au même moment. Elle se fait
successivement d’une couche à une autre. Il est donc suffisant d’avoir un glissement du pieu de
l’ordre du millimètre pour assister à une rupture successive des couches de sol le long du pieu
(Dali, 1993).
Plusieurs auteurs ont appliqué des essais dynamiques à faible déformation pour contrôler
des pieux. Nous présentons ici quelques résultats d’étude significatifs.
Nous présentons ici les résultats d’essais de chargement dynamiques à faible déformation
réalisés sur des pieux.
La méthode développée par Caballero (2007) est basée sur un modèle numérique aux
éléments finis qui utilise la raideur statique initiale calculée à partir de l’essai de réponse transitoire
(essai d’impédance mécanique) pour caractériser le comportement des pieux.
Hypothèses de calcul
Le modèle rhéologique utilisé dans la méthode aux éléments finis est un modèle
hyperbolique développé par Duncan et Chang (1970)(figure I.59).
Page 83
Partie I – Etudes bibliographiques
𝜀
(𝜎1 − 𝜎3 ) = équation I-106
1 𝜀.𝑅𝑟
[𝐸 + (𝜎 ]
0 1 −𝜎3 )𝑓
𝜎3 𝜂
𝐸0 = 𝑘. 𝑝𝑎. ( ) équation I-107
𝑝𝑎
La simplicité de ce modèle réside dans le fait que les paramètres sont déterminés avec un
essai triaxial. Les valeurs de n et Rr sont déterminées de manière similaire à c (cohésion) et (angle
de frottement) en analysant les données expérimentales d’une façon élémentaire.
Le module k de l’équation I-107 peut être calculé dans chaque élément de sol à partir de
l’équation suivante :
𝜎3 𝜂
𝐸0 = 𝑘. 𝑝𝑎. ( )
𝑝𝑎 (𝑉𝑠 )2 2(1 + 𝜈)𝜌𝑠
𝑘= 𝑛 équation I-108
𝜎
𝐸𝑠 𝑝𝑎. ( 3 )
𝑉𝑠 = √ 𝑝𝑎
2(1 + 𝜈)𝜌𝑠
Dans le modèle aux éléments finis, un facteur a été appliqué au profil de vitesses d’ondes
de cisaillement pour ajuster la pente à l’origine (E0) de la courbe de charge-déformation axiale à la
raideur statique initiale (K0) obtenue par l’essai d’impédance mécanique. Un exemple de courbe
obtenue par le modèle est montré dans la figure I.60.
Page 84
Partie I – Etudes bibliographiques
Figure I.60. Comparaison de la courbe de charge et de recharge d’un essai statique avec
la courbe obtenue au moyen d’un modèle aux éléments finis d’après (Caballero, 2007)
Résultats et conclusions
En 2001, l’Institut BBRI (Belgian Building Research Institute) et l’Université de Louvain ont
organisé un symposium international sur la prédiction du comportement des 30 pieux réalisés dans
un site expérimental à Limette, 25 km au sud de Bruxelles. Sur le site, ont été réalisés des essais
de reconnaissance de sols et également des essais de chargement statique et dynamique sur les
pieux. L’objectif de l’expérience était de comparer la prédiction de la résistance limite (en fonction
d’essais de reconnaissance ou essais de chargement dynamique) réalisée par chaque participant
(Holeyman & Charue, 2003).
Dans ce contexte, le modèle numérique développé par Caballero (2007) a été validé par la
comparaison des résultats d’essais statiques réalisés sur des pieux de 9,5 m de longueur et de
diamètres compris entre 0,38 et 0,51 m. Ils ont été comparés aux résultats d’essais sur 12 pieux
et le modèle numérique a été alimenté à partir des résultats des essais de reconnaissance du sol
(essais triaxiaux, dilatomètre et essais de sismique). En considérant la charge de rupture, l’erreur
obtenue avec ce modèle est de 1,6 % par rapport à la charge de rupture obtenue avec la méthode
de Davisson sur des essais statiques.
L’essai de chargement dynamique appelé MIM (Mechanical Impedance Method) et basé sur
la théorie vibratoire. Il a été développé par Kunimatsu et al. (2008), l’impédance mécanique et les
forces de réaction du sol sont calculées en mesurant l’accélération dans la masse d’impact. La
raideur du ressort peut être calculée en considérant que l’impédance mécanique du système
masse-ressort est égale à la racine carrée du produit de la masse par la raideur du ressort, et le
déplacement de la tête du pieu est obtenu en divisant la force d’impact par la raideur du ressort.
Page 85
Partie I – Etudes bibliographiques
Hypothèses de calcul
Au moment de l’impact, la force Fimp dans le marteau est égale à la force dans la tête du
pieu. La force Fimp est égale aussi au produit entre l’accélération mesurée dans le marteau et la
masse du marteau. Il est donc possible de calculer la force dans la tête du pieu et la vitesse
d’impact en mesurant l’accélération dans le marteau.
Page 86
Partie I – Etudes bibliographiques
1 1
2
𝑀. 𝑣𝑚 = 𝐾𝑑 . 𝑠2𝑚𝑎𝑥 équationI-111
2 2
où : Kd : raideur du ressort,
smax : déplacement maximal dans la tête du pieu.
1 𝐹𝑖𝑚𝑝 2
𝐾𝑑 = ( ) équation I-113
𝑀 𝑣𝑚
2
1 𝑀. 𝑣𝑚
𝑠= équation I-114
2 𝐹𝑖𝑚𝑝
Résultats et conclusions
La méthodologie a été testée par Kunimatsu et al. (2008) sur trois pieux de diamètres assez
réduits avec les caractéristiques montrées dans le tableau I.9.
Trois types de marteaux ont été utilisés avec des masses de 1 t, 2 t et 5 t. La hauteur de
chute du marteau était initialement de 0,2 m, mais elle a été progressivement augmentée jusqu’à
2,0 m. Chaque pieu a été testé d’abord avec un essai de chargement statique en compression,
puis un essai de chargement rapide du type Statnamic (cf. § IV.3.3.a) et finalement un essai
dynamique avec la méthode MIM. La figure I.63 montre les résultats obtenus sur le pieu N°2.
Page 87
Partie I – Etudes bibliographiques
En comparant la raideur obtenue par la méthode MIM avec celle obtenue avec l’essai de
chargement statique, on peut observer que l’essai dynamique donne une raideur plus petite.
Cependant, l’essai dynamique est suffisamment précis pour évaluer la charge de fluage des pieux
de faible diamètre, il est donc possible de réaliser un contrôle de la résistance en service. ,
(Kunimatsu, et al., 2008).
L’approche proposée par Shisheng (1992) utilise une vibration entretenue en tête de pieu.
L’équipement de l’essai de vibration est montré dans la figure I.64. La courbe de réponse de l’essai
est la courbe d’admittance (cf. figure I.45.b) et la raideur dynamique obtenue est la même que celle
calculée avec la méthode de Paquet (cf. équation I-80).
Si l’on suppose que le pieu est un système à un seul degré de liberté (figure I.65) avec une
raideur équivalente Kd, une pulsation propre 0 et soumis à une force d’excitation F.sin(pt), où p est
la fréquence d’excitation; la réponse du système est obtenue avec les équations suivantes :
Page 88
Partie I – Etudes bibliographiques
𝐹0 1
- déplacement : 𝑢= . 𝑠𝑖𝑛 𝑝𝑡 équation I-115
𝐾𝑑 1 − 𝑝2
𝜔2
𝐹0 . 𝑝 1
- vitesse : 𝑣= . 𝑐𝑜𝑠 𝑝𝑡 équation I-116
𝐾𝑑 1 − 𝑝2
𝜔2
- intensité de la vitesse : 𝐹0 . 𝑝 1
|𝑉0 | = | | équation I-117
𝐾𝑑 1 − 𝑝2
𝜔2
𝑝 1
𝐾𝑑 = 𝑝2 équation I-118
𝑉0
| ⁄𝐹 | 1 − 𝜔2
0
Si la fréquence d’excitation tend vers zéro, mais sans être égale à zéro, la raideur devient :
𝑝 1 𝑝 2. 𝜋. 𝑓
𝑙𝑖𝑚𝑝→0 𝐾𝑑 = 𝑙𝑖𝑚𝑝→0 2 = = équation I-119
𝑉
𝑝≠0 | 0⁄ | 1 −
𝑝 𝑉 𝑉
𝑝≠0
𝐹0 𝜔2
| 0⁄𝐹 | | 0⁄𝐹 |
0 0
Ainsi, pour des fréquences d’excitation suffisamment petites la raideur du système est une
raideur statique.
La résistance limite d’un pieu n’est pas directement proportionnelle à la raideur dans la tête.
Par exemple, la figure I.66 montre des courbes charge-enfoncement où la raideur est la même
mais leur résistance limite est différente.
Figure I.66. Courbes de charge-enfoncement pour lesquelles K est égale (Shisheng, et al.,
1992)
Page 89
Partie I – Etudes bibliographiques
Le rapport entre la résistance limite du pieu Rc et la raideur obtenue d’une courbe de charge-
enfoncement Kj est dénommé Kr.
𝑅𝑐
𝐾𝑟 = équation I-120
𝐾𝑗
La fonction de transfert de la charge est définie par l’équation suivante (Shisheng, 1988) :
𝑐. 𝑞𝑠 . 𝑠
𝑓(𝑠) = équation I-121
𝑠𝑢 + (𝑐 − 1)𝑠
Ainsi, avec l’équation I-121, on peut obtenir la courbe charge-enfoncement théorique, ensuite
calculer Kr (équation I-120) et finalement obtenir la résistance ultime à partir de l’expression
suivante :
𝑅𝑐 = 𝜂. 𝐾𝑟 . 𝐾𝑑 équation I-122
Conclusion
La détermination de la raideur dans la tête d’un pieu n’est pas suffisante pour obtenir la
résistance limite du pieu. Il est nécessaire d’utiliser en plus une fonction pour étudier le transfert
de la charge au sol.
Cette méthode permet de calculer le rapport entre la raideur du pieu et sa capacité portante
à partir de la fonction de transfert de la charge, laquelle peut être déterminée avec des paramètres
simples d’une étude de sol. Ainsi, on peut déterminer correctement la capacité portante des pieux
à partir des essais à faible déformation (Shisheng, et al., 1992).
Une méthodologie simple de prédiction de la capacité portante des pieux a été proposée par
Ramakrishna et al. (2007). Elle est basée dans la corrélation entre la raideur initiale obtenue à
partir de la courbe d’admittance de l’essai d’impédance (cf. § IV.2.1.b) et le comportement charge-
enfoncement obtenu avec un essai de chargement statique. La raideur initiale sous charges
dynamiques très faibles peut être considérée comme une raideur statique initiale (Ramakrishna, et
al., 2007).
Principe
La méthodologie proposée pour prédire la capacité portante d’un pieu peut être décomposée
en quatre étapes :
1. Alimentation d’un modèle numérique en éléments finis pour prédire la courbe charge-
enfoncement avec un modèle rhéologique du sol de type élastoplastique non-linéaire
Page 90
Partie I – Etudes bibliographiques
où les paramètres d’entrée sont : le type du pieu, ses dimensions et les paramètres du
sol (module d’élasticité, coefficient du poisson et poids volumique).
2. Etablissement du rapport Kr entre la raideur initiale de la courbe charge-enfoncement
du modèle numérique et la charge à la rupture (Rcmodèle) estimée dans le modèle
numérique :
𝑅𝑐𝑚𝑜𝑑è𝑙𝑒
𝐾𝑟 = équation I-123
𝑘𝑖𝑚𝑜𝑑è𝑙𝑒
𝑅𝑐 = 𝐾𝑟 . 𝑘𝑖 équation I-124
Conclusion
La validation a été effectuée sur 7 sites différents pour des pieux de 500 et 1000 mm de
diamètre et des longueurs variant entre 10,5 et 15,5 m. Les résultats montrent que la méthodologie
donne des valeurs raisonnablement proches des valeurs observées dans les essais de chargement
statique. Le tableau I.10 résume les résultats obtenus sur les sites de validation.
Tableau I.10. Récapitulatif des essais de validation de la méthode de Ramakrishna et al. (2007)
Dimensions du pieu
Site Kr ki Rcestimée Rcmesurée
Diamètre Longueur Type de sol
n° mm kN/mm kN kN
mm m
1 500 15,5 Sable 7,8 149 1162 1300
2 500 11,0 Argile 11,4 65 742 1200
3 500 11,0 Argile 11,4 64 730 1150
Couche d’argile au-dessous
4 1000 10,5 d’une couche de sable 17,7 390 6903 7300
compacte
Couche d’argile au-dessous
5 1000 12,8 d’une couche de sable 16,2 440 7140 8300
compacte
Couche d’argile au-dessous
6 1000 12,0 d’une couche de sable 15,7 375 5710 7300
compacte
Couche d’argile au-dessous
7 1000 12,0 d’une couche de sable 15,7 370 5630 6800
compacte
IV.5. Bilan
Nous avons abordé dans ce chapitre les deux méthodes de contrôle de l’intégrité des pieux
les plus utilisés en France. Cependant, le contrôle de l’intégrité des micropieux par des méthodes
non destructives n’est pas très répandu, principalement car (Hertlein & Davis, 2006) :
Page 91
Partie I – Etudes bibliographiques
la méthode de mise en place des micropieux et leur faible diamètre font que
l’installation des tubes de la méthode sonique par transparence est impossible ;
le grand élancement de ce type de fondation limite l’application des méthodes
comme, par exemple, la méthode par impédance.
La méthode Case est une méthode analytique directe ; elle donne une seule solution et les
résultats sont immédiats. L’inconvénient est que, ayant un modèle du sol rigide-plastique, pour
obtenir la résistance limite du pieu il est nécessaire de mobiliser toute la résistance du sol. Cela
implique que l’énergie de battage soit suffisamment importante pour déplacer le pieu d’au moins
2,5 mm (Smith, 1960).
Les méthodes CAPWAP et SIMBAT, sont des méthodes basées sur le calage de la réponse
du modèle avec la réponse mesurée sur le pieu. Elles sont plus précises que les méthodes
analytiques mais les principaux inconvénients de ces méthodes sont : le temps d’interprétation de
chaque impact pour calculer la résistance limite et l’énergie de battage nécessaire. Par ailleurs, il
reste toujours un doute sur la répartition de la résistance le long du pieu ainsi que sur l'unicité de
la solution (Svinkin, 2004).
Par ailleurs, il est possible d’appliquer l’essai de chargement dynamique aux cas des
micropieux mais il ne peut pas être un essai systématique car l’énergie nécessaire est trop élevée
et le risque d’abimer la tête du micropieu est assez importante. Dans le projet FOREVER les
méthodes CAPWAP et SIMBAT ont été appliquées de façon satisfaisante sur des micropieux
(FOREVER, 2004). Cependant, les micropieux testés étaient des micropieux assez peu portants
(5 m de longueur, 100 mm de diamètre et 100 kN de résistance limite) où l’énergie d’impact
nécessaire ne constituait pas un problème technique. Malgré une énergie de battage assez
importante (masse de 100 à 1000 kg et une hauteur de chute maximale de 2,5 m), les
déplacements permanents entrainés sur le micropieu étaient inférieurs à 1 mm. Les auteurs
(Rausche & Thendean, 1998) considèrent que les valeurs de la capacité portante calculées alors
par la méthode CAPWAP ne constituent que des bornes inférieures de la valeur réelle (FOREVER,
2004). Cela met en évidence les problèmes de l’application des essais de chargement dynamique
classiques (DLT) sur les micropieux. En l’absence d’une réponse satisfaisante de ces méthodes
appliquées sur les micropieux, il apparait nécessaire de proposer une nouvelle méthodologie
présentant les avantages de l’essai de chargement dynamique (temps d’essai et de mise en place
rapides) et la simplicité d’interprétation d’un essai statique.
Nous avons abordé la détermination de la résistance limite des pieux à partir soit des essais
de chargement dynamiques à grande déformation (DLT) soit sur des essais à faible déformation
(LSDT). Dans les méthodes de prédiction à partir des essais DLT, la principale condition pour
obtenir la résistance limite est de mobiliser toute la résistance latérale et de la pointe. L’énergie
nécessaire pour mobiliser cette résistance peut être contraignante vis à vis de la portabilité du
système de battage et aussi à cause du risque d’endommagement de la fondation.
Il est généralement admis qu’un essai dynamique à faible déformation tel que l’essai
d’impédance ne permet pas de calculer la résistance d’un pieu. Par contre, nous avons montré ici
qu’avec ce type d’essai, il est possible de caractériser le comportement élastique du système pieu-
sol, ce qui devrait donc être suffisant pour permettre d’effectuer un contrôle de la charge de service
d’un micropieu.
Page 92
Partie I – Etudes bibliographiques
Par ailleurs, si les méthodes de prédiction à partir des essais LSDT n’ont pas les
inconvénients des autres méthodes dynamiques en termes d’encombrement et de risque
d’endommagement de la fondation, il n’est pas possible de déterminer la résistance limite d’un pieu
seulement avec ce type d’essai. Il est nécessaire de disposer d’un essai de reconnaissance
complémentaire comme le proposent Shisheng et al. (1992).
Page 93
Partie I – Etudes bibliographiques
Conclusion
Le micropieu est un système de fondation très développé actuellement. Cette partie a permis
de faire le point sur les techniques de réalisation des micropieux les plus utilisées et sur l’étude du
comportement mécanique sous chargement monotone depuis leur installation jusqu’au
chargement. Il résulte de cette synthèse, que, comme l’ont dit Bustamante et Doix (1985), toute
approche purement théorique du calcul des fondations injectées reste difficile, sinon illusoire. Mais
en contrepartie, toute méthode « empirique » découlant de l'observation de fondations injectées
réelles devra, pour être pleinement convaincante, tenir compte de la totalité des facteurs qui ont
été énumérés, sans oublier évidemment la nature et la compacité des sols d'ancrage.
Les méthodes de contrôle pendant la réalisation des micropieux et après la mise en place
d’une fondation profonde ont également été présentées dans cette partie. Bien que des méthodes
de contrôle du comportement mécanique existent, aucune de celles-ci n’est à ce jour satisfaisante
(mise en œuvre trop lourde et/ou essais onéreux). En effet, actuellement la méthode la plus utilisée
pour contrôler le comportement mécanique d’un micropieu est l’essai d’arrachement. Au-delà du
fait qu’il est très long à réaliser, le principal problème de ce type d’essai est qu’il nécessite la ruine
du micropieu pour obtenir la résistance ultime. Ce ne peut donc pas être un essai systématique et
du fait de sa mise en œuvre, il ne peut être utilisé que pour des chantiers de taille déjà conséquente.
En conséquence à l’heure actuelle, on réalise un essai pour 200 micropieux et on applique des
coefficients de sécurité importants afin prendre en compte toutes les incertitudes de réalisation.
Page 94
PARTIE II. Méthodologie de
contrôle en place de la résistance
en service des micropieux
PARTIE II - Methodologie de controle en place
de la resistance en service des micropieux
Introduction ............................................................................................................ 99
Introduction
Comme cela a été montré dans la première partie de ce travail, le contrôle des fondations
profondes peut se faire à partir d’un essai de chargement statique ou dynamique.
Dans le cas des micropieux, les méthodes usuelles sont mal adaptées du fait notamment de
leur encombrement et de leur temps de mise en œuvre. D’autre part, elles sont la plupart du temps
destructives. C’est pourquoi, afin de développer une méthodologie de contrôle adaptée à ce type
de fondation (rapide, systématique et non-destructive), nous proposons une méthode basée sur
des essais dynamiques à faible déformation où chaque impact reste dans le domaine élastique ou
réversible du comportement du micropieu.
La méthode de contrôle proposée dans le cadre de ce travail doit permettre de répondre aux
contraintes suivantes :
L'essai de chargement dynamique est un essai très rapide quant à la mise en place et au
temps de chargement par rapport à un essai de chargement statique. Par contre, l'interprétation
des phénomènes engendrés pendant le battage est assez difficile et la solution obtenue n'est pas
unique : elle dépend des paramètres du système supposés par l’ingénieur géotechnicien chargé
d'interpréter l'essai. Par ailleurs, pour obtenir la résistance limite, il faut mobiliser le pieu dans le
domaine plastique, il y a donc un très grand risque de détériorer le micropieu. Ces inconvénients
ont motivé le développement d'une nouvelle méthodologie basée sur un essai de chargement
dynamique à faible déformation (des impacts sollicitant l’élément principalement dans le domaine
élastique). Cette technique permet de fournir une énergie d’impact beaucoup moins importante
que dans le cas des essais de chargement dynamique classiques tout en conservant leurs
avantages (rapidité de mise en œuvre et de réalisation, faibles coûts…) et en évitant d’abîmer les
micropieux par la création de contraintes de traction trop importantes en tête suite à l’impact.
Page 99
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
L’analyse de l’onde vibratoire sur un pieu proposée par Paquet (1968) permet de déterminer
différents paramètres comme la longueur du pieu et la raideur dynamique du système pieu-sol à
faible fréquence. Cette analyse est à l’origine d’une méthode de contrôle de l’intégrité des pieux :
la méthode par impédance.
Cependant, sachant que la raideur dynamique est un paramètre qui permet d’estimer le
comportement du système pieu-sol dans le domaine élastique (très faibles déformations), il est
possible d’appliquer cette solution de l’équation de l’onde au contrôle de la capacité des pieux.
Cela a été exposé par la présentation de quatre exemples d’application des essais de chargement
dynamique à faible déformation pour la prédiction de la capacité portante des pieux (cf. § IV.4.3 de
la Partie I).
Ayant observé que la solution proposée par Paquet peut être utilisée pour estimer le
comportement charge-déformation d’un pieu, nous proposons ici une méthodologie originale pour
le contrôle de micropieu sous charges de service.
C’est pourquoi, nous proposons dans ce chapitre une méthodologie basée sur l’utilisation
d’un essai de chargement dynamique à faible déformation. Après une présentation des hypothèses
sur lesquelles repose la méthodologie, le principe et la démarche de la méthode sont présentés.
Bien que la méthodologie développée dans ce travail puisse être appliquée à d’autres types
de fondations profondes, elle est spécifiquement adaptée au cas d’un micropieu de diamètre
compris entre 150 et 250 mm, de longueur de 15 m, composé par un tube métallique de diamètre
compris entre 50 et 90 mm et avec une résistance ultime d’environ 500 kN (figure II.1). Nous avons
également fixé l’inclinaison de l’élément à moins de 10°, c’est-à-dire, nous allons tester des
micropieux verticaux.
Page 100
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
(a) (b)
Figure II.1. a) Hypothèses sur la constitution des micropieux et b) modèle du système
micropieu-sol
Page 101
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
I.3. Principe
I.4. Méthodologie
Connaissant le déplacement maximal (smax) du système micropieu-sol causé par l’impact d’un
marteau sur la tête du micropieu et la raideur du système micropieu-sol (Kd), il est possible de
calculer la force statique (Fstat) qui produit ce déplacement maximal à partir de la relation suivante :
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
𝑉
|𝐹 | 𝜔. 𝑢 2𝜋. 𝑢 2𝜋
𝑚= = = = équation II-2
𝑓 𝑓. 𝐹 𝐹 𝐾𝑑
La raideur calculée par des méthodes dynamiques a deux composantes dans le domaine
fréquentiel, une dans la partie réelle et l’autre dans la partie imaginaire. La partie réelle représente
la raideur statique et elle est approximativement indépendante de la fréquence. La partie imaginaire
représente la diffusion de l’énergie à travers le sol et elle est approximativement linéaire avec la
fréquence. Cela veut dire qu’à basses fréquences la raideur dynamique (Kd) tend vers la raideur
statique (Ks) du système masse-ressort.
Lors de nos expériences, une courbe de mobilité à chaque impact exercé sur la tête des
micropieux du site expérimental (cf. § II.3) et sur les micropieux en conditions réelles (cf. § III.3) a
été construite. Les courbes de mobilité obtenues sur deux essais de chargement dynamique de
micropieux de 6 m du site expérimental et sur deux essais de chargement dynamique de
micropieux en conditions réelles sont montrées dans l’annexe B.
Une fois le système de battage installé, l’essai de contrôle consiste à solliciter le micropieu
par le biais d’une série d’une dizaine d’impacts en augmentant l’énergie de battage de façon à
mobiliser à chaque nouvel impact une partie plus profonde du micropieu.
L’essai est stoppé dès que l’une des deux (ou les deux) conditions suivantes a lieu :
Page 103
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Figure II.4. Schéma explicatif de la méthode proposée (F(t) et A(t) : force et accélération
des ondes en fonction du temps)
Comme cela a déjà été dit, le principe de l’essai de chargement dynamique consiste à
générer un choc en tête du pieu à l’aide d’une masse tombant en chute libre en mesurant la force
et la vitesse produites à chaque impact.
Dans ces expériences, le mouton est levé avec un palan manuel suspendu sur un trépied
(figure II.5.b). Pour prendre le mouton et le laisser tomber en chute libre, nous avons utilisé une
plaque métallique accrochée au palan avec quatre électroaimants, permettant d’accrocher le
marteau.
Page 104
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Dans le cas des micropieux réalisés sur le site expérimental pour la validation de la
méthodologie proposée, l’armature des micropieux était composée de tubes de 1 m de longueur
filetés sur 5 cm à chaque extrémité pour qu’on puisse aisément les rabouter au moyen d’un
manchon.
Les capteurs sont installés sur un tube du même type que celui utilisé pour l’armature du
micropieu. De cette façon, pour pouvoir visser la tête de battage sur la tête du micropieu, il est juste
nécessaire de nettoyer le filetage (figure II.6.a), ensuite de fixer le manchon de raboutage (figure
II.6.b) et finalement, de visser le tube comportant les capteurs (figure II.6.c).
Page 105
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
L’instrumentation proposée est la même que celle utilisée pour l’essai de chargement à forte
déformation. Nous avons utilisé deux capteurs d’accélération et 4 jauges de déformation (figure
II.7), installés sur un tube du même type que celui utilisé pour la réalisation du micropieu (tête de
mesure).
Les capteurs doivent être fixés fermement à l’acier car sinon, pour les grandes accélérations
il peut se produire un glissement entre le capteur et la surface d’appui. Ce glissement peut
provoquer des signaux parasites, mais il peut aussi être la cause d’un endommagement du
capteur.
Les capteurs doivent aussi être installés à une distance de la tête du micropieu ou d’un
changement d’impédance d’au moins 2 ou 3 fois le diamètre du micropieu ou, dans notre cas, du
diamètre du tube. Cette recommandation sert à s’assurer une répartition uniforme des contraintes
dans la section de mesure (Goble & Likins, 1996; Agus, et al., 2010).
Les extensomètres à fils résistants ou jauges de déformation sont des capteurs qui traduisent
la déformation d’une pièce en fonction de la résistance électrique. Comme les variations de
résistance des jauges sont trop faibles pour être mesurables directement, les jauges sont
assemblées suivant un montage électrique en pont de Wheatstone. Suivant le nombre de jauges
constituant le pont, on trouve alors des montages en quart de pont (une seule jauge dite active),
en demi-pont (deux jauges actives) ou en pont complet (quatre jauges actives) (Robert, 2004).
Dans les expériences réalisées, des jauges de déformation avec un montage en pont de
Wheatstone complet ont été utilisées. Leurs caractéristiques sont spécifiées dans le tableau II.1.
Quatre jauges de déformation ont été installées sur la tête de mesure et elles ont été vissées
par l’intermédiaire d’une vis à chaque extrémité du capteur (figure II.8). Deux paires de jauges sont
dans le même axe, c’est-à-dire, diamétralement opposées et les deux autres paires de jauges sont
Page 106
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
dans un axe perpendiculaire au précédent (figure II.9). Cette configuration des jauges a pour
objectif de prendre en compte le phénomène de flambement.
La figure II.10 montre les courbes de déformation des quatre jauges installées avec la
configuration de la figure II.9. Deux impacts sont montrés, le premier est un impact assez correct
où les quatre capteurs donnent des valeurs similaires (figure II.10.a) et le deuxième impact est
beaucoup moins uniforme quant aux contraintes engendrées dans la tête du micropieu et
mesurées par les jauges de déformation (figure II.10.b).
(a) (b)
Figure II.10. Courbes de déformation mesurées par les 4 jauges de la tête de mesure
après deux impacts de a) bonne qualité et de b) mauvaise qualité.
Page 107
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
(b) Accéléromètres
En faisant une double intégration de l’accélération par rapport au temps, il est possible de
calculer le déplacement de la tête pendant un impact en fonction du temps (figure II.12). A partir
du déplacement calculé, on peut distinguer deux types de déplacement : le déplacement maximal
et le déplacement final ou l’enfoncement permanent.
Dans notre cas, pour vérifier l’enfoncement et corriger la double intégration de l’accélération,
nous avons utilisé un niveau optique et une règle collée à la tête du micropieu (cf. figure II.5.b).
Après chaque impact, on a mesuré le déplacement final avec ce système, qui bien que n’ayant pas
la précision d’un théodolite optique, est suffisamment précis pour vérifier l’hypothèse de la non
atteinte d’un enfoncement de plus d’un millimètre.
Page 108
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Figure II.12. Déplacement obtenu par double intégration de l’accélération lors d’un impact
de la tête du micropieu
I.6. Bilan
Nous avons développé une méthodologie originale pour le contrôle de micropieu sous
charges de service basée sur la solution de l’équation de l’onde proposée par Paquet (1968). Cette
méthodologie elle est caractérisée par :
Page 109
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la résistance en service des micropieux
La multitude des phénomènes engendrés lors du battage dynamique et les différences entre
un pieu et un micropieu (comportement à l’interface pieu-sol, constitution, méthode de réalisation,
élancement, rigidité,…) nécessitent, afin de valider l’utilisation de cette méthode au cas des
micropieux et de la rendre opérationnelle, l’étude de plusieurs aspects.
Des méthodes dynamiques de contrôle de la résistance ultime des pieux existent. Cependant
le principal problème de ces méthodes est l’énergie de battage nécessaire pour obtenir une
estimation de la résistance suffisamment fiable. D’après Hussein et al. (1996) le poids du marteau
est d’environ 2 % de la résistance du pieu à contrôler. Pour un micropieu avec une résistance
ultime de 500 kN, le poids nécessaire est de 10 kN.
Les masses importantes à utiliser pour les essais dynamiques classiques sont très difficiles
à utiliser dans le cas des micropieux. La plupart des micropieux sont réalisés dans des sites où
l’espace est très réduit et l’accès au chantier difficile. Par ailleurs, les micropieux sont des
fondations profondes avec un élancement très grand, à la différence des pieux : cela rend difficile
l’application d’une énergie de battage importante par l’impact d’une masse sur la tête de l’élément.
Ainsi, afin notamment de justifier les choix de l’énergie d’impact, de la masse du marteau et
de l’amortisseur à utiliser, une étude paramétrique est réalisée à partir de simulations numériques.
Les observations réalisées sur les modèles numériques sont ensuite vérifiées expérimentalement
sur des micropieux à échelle réelle mis en place dans un site expérimental. Ces expériences
permettent de valider la méthodologie générale et d’affiner le protocole d’essai en vue de définir
un protocole unique.
Afin d’étudier le phénomène dynamique engendré par l’impact d’un marteau sur la tête d’un
micropieu, une modélisation simple du battage des micropieux est ici exposée. Les simulations
numériques ont été réalisées à l’aide de deux logiciels : GRLWEAP (Pile Dynamics, Inc., 2010) et
PFC2D (Itasca Consulting Group, Inc., 1997). Ces deux logiciels, basés sur des théories différentes,
nous ont permis d’analyser le phénomène dynamique avec deux approches différentes.
Le logiciel GRLWEAP (Pile Dynamics, Inc., 2010) est un logiciel d’analyse numérique de
l’équation de l’onde dans un pieu. Il permet, d’estimer le mouvement et la force dans différentes
sections pendant le battage ou le vibrofonçage d’un pieu. Le modèle utilisé est basé sur un modèle
discret du système pieu/sol originalement proposée par Smith (1960).
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
(a) Principe
Le modèle mathématique du pieu est représenté par une série de masses et ressorts et la
réaction du sol est modélisée à chaque nœud par l’effet de ressorts, amortisseurs et patins de
frottement (figure II.13).
Cet algorithme n’est que conditionnellement stable et le pas de temps t doit être choisi
supérieur à la valeur critique Tm. Le temps critique est le temps que l’onde prend pour voyager à
travers l’élément du pieu :
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
𝐿𝑚
𝑇𝑚 = équation II-8
𝑐𝑡𝑚
𝑊𝑚 . 𝑔
𝑇𝑚 = √ équation II-9
𝑘𝑝𝑚
(b) Modélisation
Modèle du micropieu
Le micropieu modélisé est un micropieu foré composé par un tube et rempli par un coulis de
ciment. Il est discrétisé par des éléments rigides, chaque élément est défini par sa longueur lm, sa
section transversale Am, son module d’élasticité Eeq et son poids volumique eq. Le micropieu est
composé par deux matériaux des propriétés différents (coulis de ciment et acier), pour définir
l’élément nous avons calculé les propriétés équivalentes du matériau composite à partir des
expressions suivantes (Hearn, 1997) :
𝐸𝑎 . 𝐴𝑎 + 𝐸𝑏 . 𝐴𝑐 équation II-10
𝐸𝑒𝑞 =
𝐴𝑎 + 𝐴𝑐
𝜌𝑎 . 𝐴𝑎 + 𝜌𝑏 . 𝐴𝑐
𝜌𝑒𝑞 = équation II-11
𝐴𝑎 + 𝐴𝑐
Rausche et al. (2004) ont modélisé un pieu métallique battu avec un marteau IHC de
combustion externe de 44,2 kN de poids. Deux modèles ont été réalisés un avec des segments de
2 m de longueur et l’autre avec des segments de 1 m de longueur. Les résultats des modèles sont
comparés en termes de proportionnalité entre la force et la vitesse mesurées dans la tête (figure
II.14). Le modèle avec des segments de 1 m de longueur donne une proportionnalité améliorée
entre les courbes par rapport à l’autre modèle.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
(a) (b)
Figure II.14. Vérification de la proportionnalité entre la force et la vitesse mesurées dans la
tête pour le modèle avec des éléments de a) 2 m et b) 1 m (Rausche, et al., 2004)
Dans cette même recherche, Rausche et al. (2004) ont étudié l’influence de la longueur de
chaque élément sur les contraintes et la prédiction de l’enfoncement sur un pieu métallique battu
de 100 m de longueur avec la résistance du sol concentrée sur la pointe. Des éléments de 0,25,
0,5, 1, 2, 3 et 4 m de longueur ont été modélisés. La différence sur les contraintes et l’enfoncement
pour des éléments de longueur de moins de 2 m n’est pas très importante (moins de 5 %) par
rapport à un modèle avec des éléments de 0,25 m de longueur. Par contre si les éléments font
plus de 2 m, l’erreur est importante dans la prédiction de l’enfoncement par coup (figure II.15). La
conclusion finale est donc que des éléments de 2 m ou moins donnent des résultats satisfaisants.
Modèle du sol
La valeur de q recommandée par le logiciel est de 2,50 mm pour le fût (pour tous les types
de sol) (Smith, 1960). Mais cette valeur correspond à un pieu (diamètre plus grand que les
micropieux). Zhou (1997) et Arbaoui (2003) ont constaté des valeurs pour l’enfoncement élastique
(quake) comprises entre 0,5 mm et 2,0 mm pour la plupart des sols testés lors des essais de
chargement statique à l’aide d’un pénétromètre. Ainsi, la valeur que nous avons choisie pour un
type de sol moyen est de 1,5 mm pour le fût et pour la pointe.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Modèle du marteau
Pour réaliser un nouveau marteau le logiciel propose trois types : combustion interne,
combustion externe et vibratoire. Un marteau par combustion externe a été choisi car c’est le
modèle considéré par le logiciel pour représenter un marteau en chute libre.
On a donc défini un marteau en chute libre de 4,9 kN de poids avec une hauteur de chute
variable. Le mouton est une masse cylindrique en acier de 500 mm de hauteur et 400 mm de
diamètre. L’efficacité du marteau a été imposée à 0,60, en fonction des recommandations du
logiciel pour ce type de marteau. Normalement un marteau de chute libre réelle a une efficacité de
95 %, mais dans la plupart des cas, le marteau doit être guidé ce qui réduit son efficacité. C’est
pourquoi, nous avons choisi une efficacité de 60 %.
Le modèle du battage de micropieux réalisé sur GRLWEAP a la limitation principale que pour
obtenir une solution au modèle de Smith, il est nécessaire de provoquer un déplacement plastique
à chaque impact donc on n’est pas capable d’obtenir la solution de l’équation de l’onde pour des
impacts à faibles déformations. Le logiciel PFC2D (Itasca Consulting Group, Inc., 1997) est un
code bidimensionnel basé sur la méthode des éléments distincts, où il est possible de modéliser
la propagation d’ondes dynamiques à travers le milieu sans aucune limitation quant aux
déplacements, rotations, etc…
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
La présente étude consiste à simuler le battage d’un micropieu à l’aide de la MED sur le
logiciel PFC2D. Le micropieu et le système de battage sont modélisés par un système discret
billes/ressorts/amortisseurs et l’interaction fût/sol est conçue par un contact bille/parois (figure
II.16).
Les billes qui composent le micropieu ou le système de battage sont des particules,
supposées rigides, qui se déforment localement aux points de contact. Les particules peuvent être
indépendantes pour modéliser des granulats ou liées les unes aux autres pour représenter un
matériau solide, tel qu’une tige. La déformation du modèle est expliquée par le chevauchement
entre les particules, dont la force de chaque contact est proportionnelle au chevauchement.
Différentes lois de contact sont prédéfinies dans le code. Toutefois, pour la modélisation du
battage, on retiendra une loi de contact linéaire élastique.
La force de contact est alors directement proportionnelle au chevauchement entre les entités
en contact, soit un contact particule-particule soit un contact particule-parois et cette
proportionnalité est contrôlée par la raideur au contact. Ainsi les forces normale et tangentielle au
niveau du contact sont définies d’après les expressions suivantes :
𝐹𝑛 = 𝐾 𝑛 𝑈𝑛 équation II-12
∆𝐹𝑠 = 𝐾 𝑠 ∆𝑈 𝑠 équation II-13
où : Un : chevauchement au contact,
Un : incrément du déplacement tangentiel,
Kn : raideur normale au contact,
Ks : raideur tangentielle au contact.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Figure II.17. Schéma d’un contact élastique linéaire (Benz Navarrete, 2009)
Les raideurs de contact Kn et Ks sont fonctions des raideurs définies pour deux entités A et B
en contact d’après les expressions suivantes :
A ou B pouvant être une particule ou une paroi, mais en aucun cas A et B ne sont des parois,
car le contact entre ces entités n’est pas permis.
Le modèle du battage d’un micropieu est basé sur les idées de Zhou (1997) et Benz (2009)
utilisées pour modéliser le battage d’un pénétromètre. Le micropieu est modélisé par un système
de masses et ressorts dont les masses correspondent aux particules disponibles dans le code
(figure II.16). Nous considérons que le modèle est sans amortissement. Pour cela le coefficient
d’amortissement considéré est très faible ( = 0,5% de l’amortissement critique).
Les paramètres physiques et mécaniques des particules du micropieu sont ceux du coulis
armé et pour le marteau ceux de l’acier. Ainsi, pour établir la relation entre les paramètres continus
du matériau composite du micropieu et les paramètres de chaque particule, on considère
l’ensemble de celles-ci comme un milieu continu représentant un micropieu de section circulaire
uniforme, avec rp le rayon de chaque particule et donc du micropieu. Axialement, chaque particule
représente un cylindre équivalent de hauteur égale à 2.rp. Ainsi le module d’Young Ep est exprimé
d’après :
𝜎 𝐹 2. 𝑟𝑝
𝐸𝑝 = = 2 équation II-15
𝜀 𝜋𝑟𝑝 ∆𝑢
𝐹 𝑘𝑛
= équation II-16
∆𝑢 2
kn étant la raideur normale de chaque particule. Ainsi, compte-tenu de la relation précédente, le
module d’Young Et du micropieu discrétisée peut être obtenu d’après :
𝑘𝑛
𝐸𝑝 = équation II-17
𝜋. 𝑟𝑝
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Pour prendre en compte les effets des forces inertielles, la densité équivalente ball de
chaque particule composant le micropieu est obtenue en supposant sa masse égale à la masse
d’un cylindre équivalent :
4
𝜋. 𝑟 2 . 𝜌 = 𝜋. 2. 𝑟𝑝2 . 𝜌𝑝 équation II-19
3 𝑝 𝑏𝑎𝑙𝑙
3
𝜌𝑏𝑎𝑙𝑙 = 𝜌𝑝 équation II-20
2
Pour définir l’interaction micropieu-sol on suppose que les efforts dus au frottement latéral
sont concentrés au niveau de chaque particule. Ils sont représentés par deux parois, une de
chaque côté de la particule, dont le comportement est assimilable à une loi du type élastoplastique
parfaite (cf. figure II.16.c). L’interaction pointe-sol n’est pas prise en compte dans le modèle. Au
cours de l’enfoncement, une fois dépassé le seuil de plasticité, le sol oppose une résistance Ru
constante, déterminée à partir de l’expression suivante :
𝑘𝑏𝑛 . 𝑘𝑤
𝑛
𝑅𝑢 = 2. 𝜇. 𝑈 𝑛 équation II-22
𝑘𝑏𝑛 + 𝑘𝑤 𝑛
Par ailleurs, pour maintenir les particules qui composent les différents éléments du système
(micropieu, marteau, tête de battage) nous avons utilisé une loi de contact liant du type bond qui
consiste en la création d’un contact de type « colle » entre les particules en contact. Cette loi simule
une sorte de « cohésion » et le contact élastique développe une résistance à la traction et au
glissement.
Initialement, l’ensemble est soumis aux forces de pesanteur. L’arrivée à l’état d’équilibre est
déterminée à partir de l’histoire de la force d’équilibre en fonction du nombre de pas de calcul. Ainsi
le contact se trouve compressé sous une force égale à mg, m étant la masse de l’ensemble des
particules.
L’étude paramétrique réalisée ici a pour objectif d’étudier l’influence de paramètres tels que
le changement d’impédance, la masse ou l’amortisseur sur l’onde de choc et aussi de justifier les
choix concernant la masse à utiliser, l’amortisseur et le protocole d’essai. Les études réalisées sont
les suivantes :
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Tous le modèles des micropieux ont la même longueur (L = 16,5 m) avec une longueur libre
de 0,5 m, les éléments qui composent le micropieu sont des éléments de 1 m de longueur sauf le
premier élément (0,5 m) de la partie libre du micropieu. Le modèle 1 a une section uniforme dont
le diamètre est de 150 mm. Le modèle 2 tient compte d’une réduction de section de 150 mm à 90
mm de diamètre sur un élément du modèle du pieu, c’est-à-dire sur une longueur de 1 m. La
réduction de la section dans le modèle 2 est d’environ 2,8 fois (176,71 cm 2/63,62 cm 2 = 2,78). Le
modèle 3 incorpore une augmentation de la section de 150 mm à 250 mm de diamètre, c’est-à-
dire une augmentation de la section d’environ 2,8 fois (490,87cm 2/ 176,71cm2= 2,78), sur une
hauteur de 1m (figure II.18).
Dans les modèles 2 et 3 le changement d’inertie est produit par un changement de la section
totale du micropieu, par contre dans le modèle 4 la section totale du micropieu est la même que
pour le modèle 1 mais la section d’acier est 2 fois plus grande. Donc le périmètre du pieu (et la
résistance de calcul) du modèle 4 sera le même que sur le modèle 1 par contre les caractéristique
équivalentes seront différents (Eeq et eq).Les caractéristiques de chaque section sont présentées
dans le tableau II.4.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Quant au sol, il s’agit d’une argile compacte (poids volumique apparent de 18,4 kN/m 3) sans
nappe phréatique. Un profil SPT a été introduit, celui-ci est égal à 10 coups par 30 cm (figure II.19).
La résistance ultime a été calculée par une méthode décrite par Bowles (1977) et elle est
basée sur les résultats de l’essai pénétrométrique SPT. D’après cette méthode, la résistance au
frottement unitaire à une profondeur de 16 m est égale à 47,63 kPa et la résistance de pointe est
de 540 kPa, donc la résistance ultime du micropieu est égale à 189,1 kN pour le modèle 1. Le
tableau II.5 résume les résultats pour chaque modèle de micropieu.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
La surface latérale dans le modèle 2 ne tient pas compte de la réduction de la section car on
peut considérer que la surface de cisaillement est la même que dans le modèle 1. La résistance
latérale supplémentaire dans le modèle 3 provient du fait que l’on a tenu compte de l’élargissement
de la section sur le calcul du périmètre de l’élément concerné, c’est-à-dire sur une hauteur de 1 m,
le périmètre du reste du modèle est calculé avec la diamètre normal (150 mm).
Tableau II.5. Résistance limite de chaque modèle calculée à partir des données de l’essai
SPT
Rs Rb Rc
Modèle
[kN] [kN] [kN]
1 179,6 9,5 189,1
2 179,6 9,5 189,1
3 187,1 9,5 196,6
4 179,6 9,5 189,1
(b) Résultats
L’allure des courbes force et vitesse en fonction du temps a été étudiée pour des impacts à
faibles énergies et pour de fortes énergies, c’est-à-dire, pour des hauteurs de chute de 0,1m et de
1m. Les courbes analysées ont été mesurées dans la tête du pieu.
Les courbes de force à grandes et petites énergies ne sont pas fortement influencées par le
changement d’impédance ponctuel (figure II.20). Cela est aussi vrai pour les courbes de vitesse
au début du phénomène vibratoire du micropieu, c’est-à-dire, pour des temps de 3 ou 4 fois L/C.
(a) (b)
Figure II.20. Courbes de force en fonction du temps pour un coup a) à faible énergie et b)
à forte énergie
Page 120
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Figure II.21. Courbes de Vitesse en fonction du temps pour un coup à faible énergie
Figure II.22. Courbes de Vitesse en fonction du temps pour un coup à forte énergie
Raideur dynamique
La raideur dynamique a été calculée à partir de la courbe de mobilité obtenue en faisant une
analyse des signaux de force et vitesse dans le domaine fréquentiel. Sur les quatre modèles
étudiés, nous avons réalisés des impacts à deux hauteurs de chute différentes (0,1 m et 1,0 m). A
chaque impact nous avons calculé la raideur dynamique à basse fréquence (pente à l’origine de la
courbe d’admittance à une fréquence de 40 Hz).
Les résultats obtenus sur les quatre modèles avec une hauteur de chute de 0,1 m et 1,0 m
sont présentés sur la figure II.23 et les résultats numériques sont présentés dans le tableau II.6.
A fortes énergies l’influence du changement d’impédance est moins importante que dans le
cas des impacts à faible énergie. Ceci est normal car à forte énergie la résistance latérale est
dépassée et il existe un déplacement plastique. La raideur dynamique dépend donc du
déplacement de chaque impact et de la résistance du micropieu, laquelle est similaire dans les
quatre modèles. Par contre, la raideur dynamique mesurée pour des impacts à faible énergie est
très influencée par le changement d’impédance ; la différence entre les modèles peut atteindre
jusqu’à 21,8 % (cf. tableau II.6).
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
(a) (b)
Figure II.23. Courbe de mobilité sur les quatre modèles avec une hauteur de chute de 0,1
m (a) et 1,0 m (b)
Tableau II.6. Raideur dynamique kd pour chaque modèle et a différentes énergies
Hauteur de chute kd Différence par rapport
Modèle
[m] [kN/mm2] au modèle 1 [%]
1 48,8 -
2 45,8 - 6,3
0,1
3 59,4 21,8
4 53,8 10,1
1 65,6 -
2 62,9 - 4,2
1,0
3 71,2 8,5
4 66,1 0,6
(c) Conclusions
Cette étude a consisté à étudier quatre modèles de micropieux comportant des changements
locaux d’impédance, en faisant varier la section transversale d’acier ou de coulis. L’objectif était
d’étudier l’influence de ces changements d’impédance sur les mesures de force et vitesse et sur
la raideur dynamique calculée. Les modèles représentés dans cette étude sont des cas qui peuvent
se produire dans la réalisation des micropieux, l’intérêt donc de les étudier est de vérifier si des
anomalies ponctuelles peuvent empêcher l’application des essais à faible déformation et quels
sont ses effets sur le comportement dynamique du système.
L’influence sur les mesures de force et vitesse a été quantifiée au travers de la surface sous
les courbes de réponse à un choc d’un marteau en chute libre d’un poids de 4,9 kN et tombant
d’une hauteur comprise entre 0,1 et 1 m. Les différences constatées (en force et en vitesse) dans
les différents modèles par rapport au modèle 1 ne sont pas considérables pour des impacts à faible
et fortes énergies.
Cette observation est très importante car si l’on souhaite réaliser un essai de chargement
dynamique avec calage des signaux pour calculer la résistance ultime du micropieu, le résultat de
l’essai sera le même pour les quatre modèles. Par contre, dans le domaine fréquentiel l’influence
du changement d’impédance est mesurée à partir de la raideur dynamique. On a observé que la
pente à l’origine de chaque courbe de mobilité varie considérablement dans les différents modèles
avec des impacts plus sensibles à faible énergie de battage.
Ces résultats mettent en évidence que, sur les modèles étudiés, les changements ponctuels
d’impédance n’empêchent pas l’application des essais à faible déformation ayant pour objectif final
le contrôle de la portance des micropieux. En plus avec des impacts à faible énergie on peut
détecter des changements ponctuels qui ont une influence sur la raideur dynamique et sur le
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
L’objectif de l’étude est d’analyser l’influence de la longueur libre du micropieu sur les
contraintes de compression et de traction pour étudier le risque qu’il existe d’abimer le micropieu
en faisant des impacts sur sa tête.
Le micropieu étudié a une longueur enterrée de 15 m, son diamètre est de 150 mm et il est
composé d’un tube de 90 mm de diamètre extérieur et de 7 mm d’épaisseur (figure II.24). Les
paramètres du sol et la longueur libre utilisés varient dans les différents modèles. Sur tous les
modèles la résistance du sol est distribuée uniformément sur le fût et la résistance de pointe est
nulle. Les modèles sont testés avec une résistance de frottement unitaire limite de 150 kPa, qui
est une résistance très grande qui correspond par exemple à un type de sol marneux. Ensuite tous
les modèles sont analysés avec une résistance de frottement très faible (30 kPa).
La hauteur de chute utilisée sur tous les modèles est de 1 m. Cela veut dire qu’on a maintenu
constante l’énergie d’impact. Les paramètres de sol et la longueur libre de chaque modèle sont
présentés sur le tableau II.7.
L’analyse des contraintes de compression sur les différents modèles avec des résistances
du sol constantes, montre que la longueur libre et le type de sol (cohésif ou non-cohésif) n’ont pas
une influence considérable sur la contrainte de compression (figure II.25).
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Ensuite sur les modèles on a utilisé une résistance de frottement latéral unitaire de 30 kPa
pour voir l’influence de la résistance du sol sur les contraintes de compression. Les résultats dans
la distribution des contraintes de compression dans le micropieu pour deux valeurs de frottement
différents sont présentés dans la figure II.26. On peut voir que la distribution de contraintes change
mais la contrainte maximale se trouve toujours dans le premier élément enterré, c’est-à-dire, entre
0 et 1 m de profondeur. Dans le modèle avec un sol moins résistant la valeur de la contrainte
maximale est réduite de 15 % par rapport au cas d’une résistance 5 fois plus grande. Cela veut
dire que, si il y a une influence du type de sol sur la contrainte maximale en compression cette
influence reste faible.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
micropieu, entre 5 et 7 m (figure II.28). Dans le deuxième cas (30 kPa) la longueur libre n’a pas
une influence considérable sur la valeur de la contrainte maximale.
Donc dans le cas d’une faible énergie d’impact la valeur de pic des contraintes de traction
est fonction de la longueur libre. Plus la partie libre du micropieu est longue plus les contraintes de
traction sont grandes.
Pour étudier le risque de fissuration sur la section du coulis dû aux contraintes de traction il
faut connaitre les caractéristiques du coulis d’injection du micropieu. Normalement, le coulis utilisé
dans les micropieux a une résistance à la compression fc à 28 jours de 25 MPa et la résistance à
la traction fjt peut être calculée à partir de l’expression suivante (Frank, 1995):
Pour une résistance fc de 25 MPa, la résistance à la traction fjt est de 2,1 MPa. Dans le cas
le plus défavorable, sol non-cohésif, résistance au frottement de 150 kPa et longueur libre de 1,5
m (figure II.27), la contrainte de traction maximale est largement supérieure à la limite du coulis,
donc pour ce cas il y a des risques de fissures dans le premier mètre de la partie enterrée du
micropieu. Par contre pour une longueur libre de 50 cm les contraintes de traction engendrées sont
plus petites que la limite du coulis.
Figure II.27. Contraintes de traction pour différents longueurs libres avec un frottement
latéral limite de 150 kPa.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Donc dans cette étude nous avons montré que l’impact sur la tête du micropieu peut
endommager la fondation à cause des contraintes engendrées. Les contraintes en compression
ne sont pas très influencées par le type de sol et par la longueur libre du micropieu, elles sont
principalement fonction de l’énergie de battage. Dans les modèles étudiés la valeur maximale de
la contrainte en compression est de l’ordre de 25-30 MPa qui est très proche de la résistance du
coulis, dans ce cas il faut réduire l’énergie de battage. Quant aux contraintes de traction, elles sont
très influencées par la longueur libre du micropieu et par la résistance de frottement unitaire limite
du sol ; les valeurs maximales engendrées sont largement supérieures à la résistance en traction
du coulis car l’énergie de battage est trop grande.
Cela veut dire que si l’on veut appliquer un essai de chargement dynamique classique pour
le contrôle de micropieu, le risque de l’endommager est très élevé : dans certains cas l’application
ne serait pas possible.
Pour caractériser l’onde de choc, nous avons réalisé un modèle numérique d’un micropieu
de 30 m de longueur et de 150 mm de diamètre sans résistance latérale et avec la pointe fixe. De
cette façon, on peut étudier l’onde d’impact indépendamment des forces résistantes extérieures,
c’est-à-dire, indépendamment des caractéristiques du sol.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Les impacts ont été réalisés avec différents marteaux mais avec des hauteurs de chute
constantes de 2 m et tous les impacts ont été réalisés sans mise en place d’amortisseur (impact
direct sur la tête du micropieu).
Le choc a été étudié avec 5 modèles de marteaux de différents poids, tous réalisés en acier.
Le diamètre des marteaux étant gardé constant (afin de conserver une même surface d’impact
entre les différents modèles), nous avons donc fait varier la longueur des marteaux pour obtenir
différents poids (tableau II.8).
Le poids du marteau n’a pas une influence importante sur l’intensité de la force d’impact.
Avec les 5 marteaux modélisés, la différence maximale dans l’intensité de la force est de 34 %
entre le marteau le plus petit (95,7 kg) et le plus grand (574,3 kg), donc avec une variation du poids
de 500 %
Par contre, l’influence du poids du marteau sur la durée de l’impact est importante (figure
II.29). En effet, la durée de l’onde avec le marteau de 95,7 kg est de 1,8 msec alors qu’avec le
marteau de 574,3 kg, l’onde est plus de 6 fois plus longue (10,2 msec) (tableau II.9).
En conséquence, plus la masse du marteau est grande plus l’onde de compression est
longue, cela veut dire que la fréquence du signal dépend du poids du marteau. L’augmentation de
la durée du choc avec une masse plus importante entraîne ainsi un accroissement de la quantité
d’énergie transmise au micropieu (rapport entre l’énergie potentielle et l’énergie mesurée dans la
tête du micropieu) (tableau II.9).
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Pour l’étude des micropieux, nous avons étudié à partir des modèles définis sur PFC,
l’influence de l’utilisation d’un coussin d’amortissement défini par ses caractéristiques
géométriques (diamètre et hauteur) et ses propriétés physiques (module d’élasticité et poids
volumique du matériau). Quatre modèles ont été réalisés : un sans coussin et les 3 autres avec
des coussins de différents matériaux, dont les propriétés sont décrites dans le tableau II.10. Les
caractéristiques géométriques du coussin n’ont pas été modifiées pendant les simulations ; le
diamètre et la hauteur du coussin sont de 10 cm. Le micropieu modélisé a une longueur de 9 m
avec une longueur libre de 0,5 m, un diamètre de 150 mm ; il est composé par un tube de 73 mm
de diamètre et rempli par un coulis de ciment.
Nous avons observé que le type de matériau utilisé pour amortir l’impact a une influence
assez grande sur l’intensité de la force maximale en compression, par exemple, l’utilisation du
polyéthylène réduit la force de 30 % par rapport à la force maximale mesurée dans le modèle sans
coussin (différence entre les pics des courbes bleue et noire de la figure II.30). Cependant, la
réduction de la force de compression est accompagnée par une augmentation de la contrainte en
traction qui peut être un inconvénient dans le cas des pieux en béton armé, mais qui n’en est pas
dans le cas des micropieux puisque les contraintes de tractions sont alors reprises par le tube en
acier.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Il est aussi nécessaire d’analyser l’influence d’un coussin d’amortissement sur l’énergie
transférée au micropieu. Le coussin qui a eu la meilleure performance est celui avec du
polyéthylène. L’énergie maximale transférée dans la tête du micropieu pour le coussin en PE HD
1000 est environ 50 % plus grande que l’énergie transférée lors d’un impact sans amortisseur
(tableau II.11). Cet avantage du coussin amortisseur est aussi intéressant dans le cas du coussin
PE HD 1000 car la réduction de la force dans le temps est plus graduelle qu’avec les autres types
de coussins (voir courbe verte de la figureII.30).
Dans l’observation de l’influence de l’amortisseur sur la force, nous n’avons pas fait varié la
hauteur du coussin amortisseur. Cependant, d’après une recherche réalisée par Hirsch et Edwards
(1966), on sait que plus la hauteur de l’amortisseur est grande plus l’onde de compression est
longue. Les caractéristiques désirables dans un coussin amortisseur sont alors : une valeur petite
du module d’élasticité et une grande hauteur du coussin.
Pour étudier l’influence de la vitesse d’impact sur la force engendrée dans la tête du
micropieu on a réalisé des simulations avec un marteau de 200 kg en faisant varier la hauteur de
chute. Nous avons étudié 10 hauteurs de chute différentes. Sur la figure II.31 on présente les
résultats pour une hauteur de chute de 0,1, 0,5, 1,0 et 1,6 m.
On peut voir que la magnitude de la force est proportionnelle à la vitesse d’impact, plus
grande est la vitesse plus grande sera la force d’impact. Par contre, la vitesse n’a pas d’influence
sur la fréquence du signal de la force.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
II.3.6. Bilan
L’étude paramétrique exposée ici a pour objectif d’étudier l’influence de paramètres tels que :
Dans l’étude de la longueur libre du micropieu nous avons montré que les contraintes
engendrées pendant le battage peuvent endommager le micropieu et la conséquence principale
de cette observation est que l’application d’un essai de chargement classique (fortes énergies
d’impact) a un risque très importante d’abimer le micropieu. Par contre, dans le cas de contrôle de
micropieu à partir d’essais dynamiques à faibles déformations, le risque d’endommager la tête du
micropieu est beaucoup moins important et avec une longueur libre de 50 cm les contraintes de
traction sont acceptables.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Nous appellerons les essais de chargement dynamique à faible déformation, essais LSDT
pour sa dénomination en anglais (Low-Strain Dynamic Testing), les essais de chargement
dynamiques à grande déformation seront appelés DLT (Dynamic Load Test) et les essais
d’arrachement ou essais de chargement statique en traction USLT (Uplift Static Load Test).
Les essais USLT ont été réalisés pour obtenir le comportement charge-enfoncement qui sera
considéré comme la référence pour vérifier les observations et prédictions réalisées avec les essais
LSDT.
Les essais LSDT ont été réalisés avec des marteaux de différents types et de différents poids
afin d’optimiser le protocole d’essai pour vérifier la résistance en service ou obtenir une prédiction
du comportement avec une précision acceptable.
Le site expérimental est un terrain de 1000 m 2 (figure II.32) et il a fait l’objet de plusieurs
campagnes de reconnaissances aussi bien géophysiques que géotechniques.
L’examen de l’ensemble des essais met en évidence une couverture de sols fins argileux sur
les 6 premiers mètres puis une couche d’argile avec des passages de sables grossiers de 2 m
d’épaisseur. Ensuite, on trouve une couche d’argile marneuse de 4 m d’épaisseur et enfin, une
couche de marne très compacte à une profondeur d’environ 12 m.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Cahier de charges
Sur le site expérimental, 18 micropieux de différentes longueurs (3, 6 et 9 m) ont été réalisés,
tous sont de type II (voir § I.5.2 de la Partie I), avec un forage de 150 mm équipé d’un tube en acier
de 73 mm de diamètre et de 5,5 mm d’épaisseur. En fonction des caractéristiques de chaque
micropieu, nous avons défini différents groupes de micropieux de mêmes caractéristiques (groupe
A, B, C, D et E). La réalisation des micropieux a été assurée par SOTRAISOL Fondations.
Le scellement a été réalisé avec une technique de scellement gravitaire et le matériau utilisé
est un coulis de ciment avec deux rapports C/E différents (2 et 2,4). Le remplissage du forage est
fait par un tube atteignant le fond du forage. Une fois l’injection du coulis réalisée, nous avons
réalisé une compensation d’essorage dans tous les micropieux sauf les micropieux du groupe D.
Au final, nous disposons donc de 5 groupes de micropieux. Le tableau II.13 montre les
caractéristiques de chaque groupe et l’implantation sur le site expérimental est présentée dans la
figure II.33.
L’implantation des micropieux a été décidée en fonction de la pente du terrain (figure II.34).
Les micropieux de 9 m de longueur ont été réalisés dans la partie la plus haute du terrain pour
éviter d’ancrer trop profondément les micropieux dans la marne et de cette façon obtenir une
résistance à la rupture moins importante.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Le calcul de la capacité portante des micropieux a été réalisé sur la base des méthodes de
calcul décrites dans la norme NF P 94-262 (Normes d’application nationale de l’Eurocode 7). Le
tableau II.14 fournit la valeur de la résistance de frottement latéral (Rs) estimée par les méthodes
pressiométrique et pénétrométrique, en faisant une moyenne des valeurs de portance obtenues
sur chaque profil d’essai de sol.
Pour vérifier et valider la méthodologie de contrôle proposée, les valeurs utilisées seront les
charges obtenues avec la méthode pressiométrique car c’est la méthode la plus utilisée en France
pour le calcul des pieux et des micropieux.
Pour obtenir la résistance de conception aux états limites de service (RELS), nous avons utilisé
un rapport de 0,7 entre la résistance de fluage (Rcr ;k) et la résistance ultime (Rs) et un facteur partiel
de sécurité (s ;cr) de 1,5 pour des combinaisons quasi permanentes. Le tableau II.15 fournit les
valeurs de résistance aux ELS pour chaque type de micropieu.
Nous avons réalisé, pour chaque type de micropieu, des essais USLT en suivant le protocole
préconisé par la norme (NF P94-150-2, 1999).
Le dispositif de réaction est constitué par une poutre métallique en appui sur des massifs de
béton armé (figure II.35). Les charges sont appliquées à l’aide d’un vérin hydraulique. L’effort axial
est contrôlé par un capteur de force. Les déplacements verticaux de la tête du micropieu sont
mesurés à l’aide de trois capteurs de déplacement inductifs de type LVDT.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
𝐿
𝑠𝑡𝐿𝐸 = 𝑄𝑡𝑚𝑎𝑥 + ∆𝑙𝑔 équation II-24
𝐴𝐸
où : Qtmax : effort de traction correspondant au dernier palier de charge,
L : longueur du micropieu,
A : aire de la section transversale du fût,
E : module de déformation du pieu.
La figure II.36 présente les courbes charge-déplacement obtenues pour les micropieux de 3
m et 6 m de longueur. Pour les micropieux de 6 m de longueur, on constate que le comportement
est similaire pour les trois micropieux jusqu’à une charge d’environ 300 kN, proche de la charge
de fluage de chaque micropieu (voir tableau II.16).
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
La charge critique de fluage est calculée avec un graphique obtenu en traçant la valeur de
t en fonction de la charge de chaque palier (Qt/Qtmax) (figure II.37). Le paramètre t est la pente
de la courbe de déplacement en fonction du logarithme décimal du temps. La charge de fluage
(Qtc), correspond ainsi à l’intersection des deux parties linéaires de la courbe. Par exemple, la
charge de fluage dans l’essai sur le micropieu D1 est estimée à 337 kN (Qt/Qtmax=0,75) (figure
II.37).
Les résultats d’essais USLT sur les micropieux de 9 m seront présentés dans le troisième
chapitre (validation en aveugle à échelle réelle) et les résultats des essais réalisés sur chaque
micropieu sont présentés dans l’annexe D.
Sur le site expérimental nous avons 3 micropieux de 3 m, un micropieu a été testé sous
charges statiques (micropieu E1). Ici sont donc présentés les essais de chargement dynamique
sur les autres deux micropieux (E2 et E3).
Sur le micropieu E2, nous avons réalisé l’essai avec un marteau métallique de 25 cm de
diamètre et 50 cm de hauteur, qui fait un poids de 184 kg avec des hauteurs de chute variables.
Le protocole d’essai est présenté dans le tableau II.17 avec les mesures d’énergie maximale
mesurée dans la tête du micropieu (Emax), le rendement du marteau (rapport entre l’énergie
mesurée et l’énergie potentielle), l’enfoncement ou déplacement final (sperm) et le déplacement
maximal (smax).
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Lors de la réalisation des essais, la répétabilité des signaux a été contrôlée en réalisant des
chocs avec des énergies d’impact identiques (hauteur de chute identiques). A titre d’exemple, la
figure II.38 présente les courbes de force en fonction du temps pour deux hauteurs différentes
(0,1 m et 0,7 m) et la figure II.39 présente les courbes de vitesse en fonction du temps également
pour 0,1 et 0,7 m de hauteur de chute. Ce même type d’étude a été réalisé pour les différentes
hauteurs utilisées et la conclusion est que les signaux mesurés sont très répétables.
(a) (b)
Figure II.38. Comparaison des courbes de force en fonction du temps pour différents
impacts avec deux hauteurs de chute différents : a) 0,1 m et b) 0,7 m.
(a) (b)
Figure II.39. Comparaison des courbes de vitesse en fonction du temps pour différents
impacts avec deux hauteurs de chute différents : a) 0,1 m et b) 0,7 m.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Nous avons également réalisé une étude sur l’influence de la vitesse d’impact sur le signal
de force. Dans l’étude paramétrique réalisée sur PFC, nous avons observé que la vitesse d’impact
n’a pas d’influence sur la durée T (ou le temps de l’impact) de la force d’impact, par contre,
l’influence sur l’intensité de la force est importante. Ces conclusions ont été validées
expérimentalement à partir des essais menés sur le micropieu E2. Comme le montre la figure II.40,
la force maximale mesurée dans la tête du micropieu est proportionnelle à la vitesse d’impact et la
durée de l’impact reste presque constante.
Figure II.40. Courbes de force en fonction du temps pour différentes vitesses d’impact sur
le micropieu E2
Sur le micropieu E3 nous avons réalisé un premier essai avec un marteau manuel de 5 kg
en faisant 9 impacts, ensuite on a utilisé un marteau métallique de 25 cm de diamètre et 50 cm de
hauteur (pour un poids d’environ 200 kg) avec des hauteurs de chute variables. Le protocole du
deuxième essai est composé de 2 impacts à différentes hauteurs de chute. Le tableau II.18 donne
les mesures (moyennes sur les 2 impacts pour chaque hauteur de chute) d’énergie maximale
mesurée dans la tête du micropieu (Emax), le rendement du marteau (rapport entre l’énergie
mesurée et l’énergie potentielle), l’enfoncement ou déplacement final (sperm) et le déplacement
maximal (smax). Le déplacement permanent sperm est le déplacement final par palier, c’est-à-dire la
somme des déplacements permanents par impact à énergie constante, par contre smax est le
déplacement maximal moyen par impact à énergie constante.
Comme pour le micropieu E2, la répétabilité des signaux pour les impacts de même énergie
et l’influence de la vitesse d’impact sur la courbe de force en fonction du temps ont été vérifiées.
Les résultats ont abouti aux mêmes conclusions que pour le pieu E2.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
(a) (b)
Figure II.41. Comparaison des courbes de a) force et b) vitesse en fonction du temps pour
une hauteur de chute de 0,3 m.
Figure II.42. Courbes de force en fonction du temps pour différentes vitesses d’impact sur
le micropieu E3
(a) (b)
Figure II.43.Comparaison des courbes de a) force et b) vitesse en fonction du temps avec
une hauteur de chute de 0,6 m sur le micropieu B2
Sur le micropieu C2, l’essai de chargement dynamique a été réalisé avec une hauteur de
chute constante (0,5 m) mais nous avons fait varier le poids du marteau. L’objectif ici était de vérifier
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
les conclusions obtenues sur le modèle réalisé avec PFC. La figure II.44 montre les différentes
courbes de force pour chaque impact et les résultats sont résumés sur le tableau II.19.
Figure II.44. Influence de la masse du marteau pour une hauteur de chute constante (0,5
m) sur le micropieu C2.
Les conclusions de cette étude sont les mêmes que sur le modèle numérique. Le poids du
marteau a une forte influence sur la durée de l’impact et une influence négligeable sur l’intensité
de la force maximale pour les masses supérieures à 50 kg (figure II.44). Cependant, pour les
masses inférieures à 50 kg, on peut remarquer que la force maximale est environ 50 % plus petite
que l’intensité de la force maximale obtenue pour des masses supérieures. Cela est dû
principalement au faible rendement des marteaux les plus légers.
Tableau II.19. Récapitulatif des résultats de l’essai de chargement dynamique avec une
masse variable sur le micropieu C2
Poids du Energie Quantité d’énergie Force Durée du Fréquence du
marteau potentielle transmise maximale choc (T) choc (1/T)
[kg] [J] [%] [kN] [msec] [Hz]
18,3 90 46 48 1,5 678
36,7 180 73 94 2,3 435
55,2 271 75 118 2,5 396
73,6 361 78 133 3,1 325
92,1 451 76 158 3,5 284
110,5 542 74 192 4,1 245
128,9 632 73 209 4,6 219
147,4 723 70 228 5,0 201
165,8 813 68 242 5,2 191
La méthodologie dont le principe a été énoncé dans le § I.3 a été testée sur les micropieux
de 3 m avec une masse d’environ 200 kg et une hauteur de chute variable. Le protocole d’essai
utilisé sur le micropieu E2 est décrit dans le tableau II.17 et celui utilisé sur le micropieu E3 est
décrit dans le tableau II.18. Les résultats des essais de chargement dynamique sont présentés sur
la figure II.45 superposés avec l’essai de chargement statique réalisé sur le micropieu E1. Sur les
figures, chaque point de l’essai dynamique représente la valeur moyenne des résultats (force et
déplacement) des impacts avec une même énergie (même hauteur de chute).
Sur le micropieu E2, avec les deux premiers impacts correspondants à des énergies de 184
J, nous avons obtenu une force statique équivalente Fstat d’environ 75 kN pour un déplacement
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
maximal smax de 1,4 mm (figure II.45) sans observer de déplacement permanent. La résistance à
vérifier (RELS) est de 32 kN (voir tableau II.15), nous avons donc avec l’énergie d’impact minimal
vérifié que le micropieu tient au moins jusqu’à une charge de plus de 2 fois la charge de calcul.
Sur le micropieu E3, la force statique équivalente Fstat obtenue avec une masse de 195 kg et
une hauteur de chute de 0.1 m, correspondant à une énergie potentielle de 195 J, est de 68 kN
avec un smax de 1,9 mm. Le micropieu E3, a également été testé avec des charges plus petites
(utilisation d’un marteau manuel de 5 kg de poids). Dans les impacts réalisés avec cette masse, la
force Fstat estimée (charge moyenne sur les 9 impacts réalisés) est d’environ 42 kN (20 % plus
grande que RELS) sans observer de déplacement permanent. On peut donc conclure, qu’avec un
essai dynamique à très faible déformation (dans ce cas, avec un marteau de 5 kg et une énergie
de battage d’environ 80 J), nous avons contrôlé le micropieu E3 aux charges de services.
Avec les autres essais de chargement dynamique sur les micropieux de 3 m, on est allé
jusqu’à la mobilisation complète du fût du micropieu (déplacement plastique de plus de 2 mm) car
on avait des énergies de battage importantes par rapport à la portance des micropieux. Cela nous
a permis de comparer le comportement dynamique et statique et nous avons observé que les
points de chaque impact sont assez proches de la courbe charge-enfoncement de l’essai statique,
même pour les impacts avec des déplacements plastiques très grands (6 ou 8 mm).
La figure II.46 présente les résultats sur les micropieux B4 et C3 sur lesquels on a réalisé
des impacts avec un marteau manuel de 5 kg et des impacts à énergie croissante avec un marteau
de 195 kg. Les forces statiques équivalentes sont comparées avec le comportement charge-
enfoncement mesuré lors des essais d’arrachement réalisés sur le micropieu B1 (courbe bleu du
schéma de gauche de la figure II.46) et C1 (courbe bleu du schéma de droite de la figure II.46).
Page 140
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Sur ces expériences on peut observer qu’avec le marteau de 5 kg, il est possible de vérifier
la résistance en service des micropieux. Il est aussi possible de faire le contrôle avec le marteau
de 195 kg et une hauteur de chute minimale (0,1 m), pour les deux micropieux on obtient une force
statique équivalente Fstat, 10 % plus grande que 1,3 RELS.
Avec le marteau de 195 kg, la hauteur de chute maximale testée a été de 1,10 m sur les
deux micropieux. Sous les impacts avec cette énergie sur le micropieu C3, aucun déplacement
plastique n’a été observé. Par contre, sur le micropieu B4, un déplacement de 0,5 mm par impact
a été mesuré lors des trois derniers impacts. Pour ce micropieu, on est donc plus proche du fluage
que dans le micropieu C3. Cette conclusion est en accord avec les résultats statiques sur les
micropieux, puisque la charge de fluage mesurée pour le micropieu B1 est presque 10 % plus
petite que celle mesurée pour le micropieu C1.
Sur le reste des micropieux (figures II.47 à II.49) nous avons vérifié la résistance en service
du micropieu avec le marteau de 195 kg et une hauteur de chute de 0,1 m (énergie potentielle :
190 J), sauf pour le micropieu B2 où on a utilisé une hauteur de chute de 0,2 m. Sur les micropieux
où la masse de 5 kg a été utilisée, nous avons observé qu’il est possible de contrôler la résistance
en service avec des impacts à très faible énergie de battage.
Page 141
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
II.5. Bilan
Sur ce chapitre nous avons présenté une étude paramétrique à partir de simulations
numériques. Les observations réalisées sur les modèles numériques ont ensuite été vérifiées
expérimentalement sur des micropieux à échelle réelle mis en place dans un site expérimental.
Nous avons réalisé une étude sur les contraintes de compression et traction entrainées par
l’impact d’un marteau dans la tête d’un micropieu de 15 m de longueur, 150 mm de diamètre
composé par un tube de 90 mm. La conclusion de cette étude est que les contraintes peuvent être
très importantes si les impacts son réalisés avec un marteau d’environ 500 kg de poids. Par rapport
aux contraintes de compression, elles sont indépendantes de la longueur libre ; par contre les
contraintes de traction peuvent augmenter considérablement avec la longueur libre de micropieu.
Dans nos expériences nous avons utilisé une tête de battage, où on installe les capteurs, de
30 cm de longueur : la longueur libre des micropieux dans le site expérimental varie entre 40 et 50
cm. Nous avons observé que les micropieux n’ont pas été endommagés par l’application des
impacts dans sa tête, ce qui est en accord avec l’étude réalisée sur GRLWEAP où nous avons
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
observé que les contraintes de traction pour une longueur libre de 50 cm sont acceptables par
rapport à la résistance de traction du coulis de ciment.
Les conclusions obtenues dans les simulations réalisées sur PFC par rapport à l’influence
de la masse et de la vitesse d’impact du marteau ont été vérifiées dans nos expériences à échelle
réelle sur le site expérimental. L’influence de l’amortisseur n’a pas pu être vérifiée car dans les
expériences réalisées nous avons utilisé un seul type d’amortisseur.
Ces expériences ont aussi servi à valider la méthodologie générale et à affiner le protocole
d’essai de la méthodologie en vue de définir un protocole unique. En total 10 micropieux ont été
testés avec la méthodologie proposée et nous avons montré expérimentalement que la
méthodologie développée fourni un contrôle de la résistance en service (RELS) en temps réel.
Les essais d’arrachement (USLT) réalisés sur le site expérimental ont permis d’observer
l’influence sur le comportement charge-enfoncement de différentes caractéristiques de réalisation
des micropieux (type d’injection et rapport C/E du coulis). Dû au fait que nous avons réalisé
seulement trois essais d’arrachement sur les micropieux de 6 m de longueur on ne peut pas faire
de conclusions définitives. Néanmoins il apparaît que le rapport C/E n’a pas d’influence importante
sur le comportement charge-enfoncement et que le fait de réaliser une injection avec compensation
d’essorage tendrait à entrainer une réduction des résistances limites. Dans tous les cas, le
comportement de la partie élastique des trois micropieux testés est très semblable : dans la suite
nous considérons que tous les micropieux d’égale longueur ont le même comportement avant
fluage.
Finalement nous avons étudié le rapport entre l’énergie de battage et la force statique
équivalente Fstat pour tous les impacts réalisés. Pour cette étude nous avons analysés 34 impacts
sur les micropieux de 3 m de longueur et 117 impacts réalisés sur les micropieux de 6 m de
longueur. Sur la figure II.50 sont représentées les forces estimées pour les différentes énergies et
les régressions logarithmiques. La force statique équivalente Fstat estimée est normalisée par
rapport à la charge de fluage Qtc mesurée dans l’essai USLT.
Figure II.50. Force statique équivalente Fstat normalisée pour différentes énergies de
battage
Les courbes de régression vont nous permettre d’estimer l’énergie de battage nécessaire
pour contrôler un micropieu. Par exemple pour un micropieu de 400 kN de résistance de calcul aux
ELS, on peut estimer que la charge de fluage est d’environ 600 kN et l’énergie de battage
nécessaire sera de 3000 J, si l’on utilise la régression obtenue à partir des données mesurées sur
les micropieux de 6 m de longueur. L’expression obtenue pour les données sur les micropieux de
3 m de longueur n’a pas été utilisée car le poids du marteau utilisé est trop important par rapport à
sa résistance.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
La méthodologie a été développée et vérifiée dans des conditions idéales avec des
micropieux où la capacité portante n’est pas très importante et dans un site expérimental très bien
caractérisé. Dans ce chapitre nous allons présenter la validation de la méthodologie dans des cas
plus réels sur des micropieux de 9 m de longueur sur le site expérimental en conditions maitrisées
et aussi sur d’autres micropieux en conditions de chantier.
Le site où on a réalisé la validation est le site expérimental déjà décrit dans § II.4.1. Dans ce
paragraphe nous avons présenté les caractéristiques géologiques et géotechniques du site, les
micropieux réalisés et la validation de la méthodologie sur les micropieux de 3 et 6 m de longueur.
La validation en conditions réelles de la méthodologie proposée a été menée sur les micropieux
de 9 m.
Le site expérimental comporte 4 micropieux de 9 m, sur lesquels nous avons réalisé des
essais de chargement statique et de chargement dynamique. Sur les micropieux A2, A3 et A4 des
essais de chargement dynamique ont été réalisés avant l’essai de chargement statique et sur le
micropieu A1 l’essai de chargement statique a été réalisé en premier. La figure II.51 montre les
courbes de charge-enfoncement obtenues pour les quatre micropieux et le tableau II.20 résume
les résultats obtenus.
Sur le micropieu A1, on est allé jusqu’à la rupture du micropieu avec une charge maximale
d’essai de 500 kN. Des résultats similaires ont été observés sur le micropieu A2. Pour les
micropieux A3 et A4 nous sommes réalisés des essais de contrôle du comportement élastique ou
réversible des micropieux jusqu’à une charge de 320 kN et 400 kN respectivement. D’ailleurs, pour
le micropieu A3, la courbe de fluage n’a pas montré d’amorce de fluage pour la charge d’essai.
Par ailleurs, dans le cas des micropieux A1, A3 et A4 nous avons réalisé l’essai de
chargement statique tout en incluant un palier de déchargement-rechargement afin de vérifier la
rigidité du contact sol/fût (figure II.51).
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Sur l’ensemble des micropieux, les essais ont été réalisés en utilisant d’abord un marteau
de 5 kg et ensuite une masse de 195 kg (dans les micropieux A3 et A4) ou de 290 kg (dans le
micropieu A2). Pour cette dernière, les hauteurs de chute ont varié entre 0,1 et 1,6 m. Les résultats
obtenus et les comparatifs avec les essais de chargement statique sont présentés dans les figures
II.52 et II.53.
En ce qui concerne le micropieu A1, on peut constater qu’il n’y a pas eu de mesures
dynamiques avec la masse (> 100 kg), car juste avant la fin de l’essai d’arrachement, l’armature
du micropieu (tube d’acier) est arrivée à la rupture, nous empêchant par la suite, d’y installer notre
système de mesure. En effet, dans ce cas nous avons réalisé l’essai de chargement statique juste
après avoir réalisé les mesures dynamiques avec le marteau de 5kg. (figure II.52).
Dans le cas du micropieu A2, juste après avoir réalisé les mesures avec le marteau de 5kg,
nous avons continué l’essai en utilisant une masse de 290 kg. Les résultats montrent qu’il existe
une très bonne corrélation entre les résultats obtenus (figure II.52). Quant au contrôle de la
résistance en service (RELS) en faisant des impacts avec l’énergie minimale (845 J d’énergie
potentielle) on obtient une force statique équivalente Fstat d’environ 220 kN, un peu plus grande
que la charge 1.3 RELS sans avoir d’enfoncement plastique. Le micropieu A2 peut donc supporter
cette charge sans avoir de déplacements considérables. Suite au contrôle de la de la résistance
en service, nous avons continué l’essai jusqu’à l’énergie d’impact maximale disponible,
correspondant à une hauteur de chute de 1,45 m. Dans les trois derniers impacts, des
enfoncements de plus de 0,5 mm avec des forces Fstat d’environ 350 kN ont été observés. Sur la
base de ces résultats, on peut donc penser que le micropieu est proche de la charge de fluage.
Cela est en accord avec les résultats de l’essai de chargement statique où on a obtenu une charge
de fluage Qtc de 350 kN.
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Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Dans les expériences effectuées sur les micropieux de 9 m de longueur nous avons essayé
non seulement de réaliser un contrôle de la résistance en service mais d’estimer la charge de
fluage. Pour cela, nous faisons l’hypothèse d’être proche de la charge de fluage lorsque des
déplacements plastiques commencent à être observés.
Par exemple, sur les micropieux A3 et A4, l’essai dynamique a été réalisé avec une masse
de 195 kg et des hauteurs de chute variables entre 0,1 et 1,65 m. Dans les deux cas, les micropieux
ont été contrôlés pour une énergie d’environ 570 J (hauteur de chute de 0,3 m) et des
enfoncements permanents ont été observés pour les deux derniers impacts (hauteur de chute de
1,65 m) avec des forces Fstat comprises entre 400 et 420 kN. Ces charges de fluage n’ont pas pu
être vérifiées sur le micropieu A3 car on n’est pas arrivé jusqu’au fluage. Par contre, la charge de
fluage mesurée sur le micropieu A4 est de 400 kN (cf. tableau II.20), ce qui est cohérent avec la
charge de fluage estimée par l’essai de chargement dynamique.
Le tableau II.21 présente un comparatif entre les résistances de calcul aux ELS (RELS), les
résistances de fluage mesurées lors des essais de chargement statique (Qt,cr,mesurée) et celles
déterminées à partir de la méthode proposée (Qt,cr,estimée). La dernière colonne du tableau II.21,
représente l’erreur dans l’estimation par rapport à Qt,cr,mesurée. Cette erreur, n’a pas été calculée pour
le micropieu A3 car la courbe de fluage n’a pas montré d’amorce de fluage.
III.2.4. Conclusions
Page 147
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
⤍pour les micropieux A3 et A4, la force statique équivalente obtenue avec une énergie
d’impact de 570 J est supérieure à la résistance RELS et à 1,3*RELS. Cela permet de vérifier la
portance de conception des micropieux testés.
Les résultats obtenus et représentés dans le tableau II.21 sont très encourageants et
montrent que la méthode proposée est tout à fait applicable au cas du contrôle de la résistance en
service. La rapidité et la fiabilité des résultats obtenus avec cette méthode, nous permettent
d’envisager la systématisation d’un tel contrôle.
Dans le deuxième chapitre de cette partie nous avons réalisé une étude de la force statique
équivalente Fstat estimée par rapport à l’énergie de battage utilisée (cf. figure II.50). A partir de la
régression logarithmique des données de l’essai de chargement dynamique sur les micropieux de
6 m, nous pouvons prédire l’énergie nécessaire pour contrôler un micropieu jusqu’à sa charge de
fluage et pour le cas des micropieux de 9 m cette prédiction donne une énergie de 3000 J. Dans
les micropieux A2, A3 et A4 nous avons utilisés des énergies d’environ 3200 J et la force Fstat
obtenue est plus grande que la charge de fluage estimée. On peut donc dire que cette prédiction
est correcte. De plus si l’on rajoute les résultats obtenus sur les micropieux de 9 m de longueur
dans la figure II.50, les courbes de régression sont très proches (figure II.54).
Figure II.54. Force statique équivalente Fstat normalisée pour différentes énergies de
battage
Afin de valider la technique en conditions réelles, la méthodologie a été utilisée sur des
chantiers. L’objectif de ces expériences est d’évaluer la technique sur un autre type de micropieu
et dans un terrain différent où la caractérisation est souvent plus sommaire que celle effectuée sur
le site de Gerzat.
Le micropieu testé est un micropieu de type III réalisé par la méthode Autoforée, de 13 m de
longueur et de diamètre de forage de 130 mm. Il est composé d’une barre de 51 mm de diamètre.
La résistance de calcul aux charges de service (RELS) est de 290 kN (calculée par la norme (NF P
11-212, 1994)). Le modèle géotechnique pris en compte est présenté dans le tableau II.22.
Page 148
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Dans cette expérience, nous avons réalisé d’abord un essai de chargement statique de
contrôle jusqu’à une charge de 550 kN. L’essai de chargement dynamique a été réalisé ensuite
sur le même micropieu avec la masse de 195 kg. Les résultats sont présentés dans la figure II.55.
(a) (b)
Figure II.55. a) Système de battage et b) résultats des essais de chargement statique et
dynamique sur le micropieu d’essai
Pour une charge statique de 550 kN (presque 2 fois plus grande que RELS), le comportement
du micropieu n’a pas montré de fluage, les hypothèses de calcul ont donc été vérifiées. Cette même
conclusion a été observée dans l’essai de chargement dynamique avec l’impact d’énergie
maximale (1200 J). Pour cet essai, on a obtenu une force statique équivalente d’environ 360 kN,
pratiquement égale à 1,3 RELS, et aucun enfoncement permanent n’a été observé.
Dans l’essai de chargement statique, les courbes de fluage n’ont pas montré d’amorce de
fluage pour la charge d’essai. Il n’a pas été possible non plus de mesurer la charge de fluage avec
l’essai de chargement dynamique car l’énergie de battage n’a pas été suffisante pour mobiliser
l’ensemble du micropieu.
Le micropieu testé est un micropieu de type III, de 10 m de longueur, 9,5 m de fiche et 153
mm de diamètre de forage. Il est composé d’une barre de 51 mm de diamètre. La résistance de
calcul aux charges de service (RELS) est de 280 kN (calculée par la norme (NF P 11-212, 1994)).
Le modèle géotechnique pris en compte est présenté dans le tableau II.22.
Page 149
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Dans cette expérience, nous avons réalisé d’abord un essai de chargement statique à la
rupture en traction (USLT) jusqu’à une charge de 570 kN, les résultats sont présentés sur le tableau
II.24.
Il n’a pas été possible d’estimer la charge de fluage à partir de l’essai dynamique car l’énergie
de battage disponible n’était pas suffisante pour mobiliser l’ensemble du micropieu.
(a) (b)
Figure II.56. a) Impacts avec le masse de 5 kg et b) résultats des essais de chargement
statique et dynamique sur le micropieu d’essai
Page 150
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Pour ce chantier, deux micropieux de type III ont été testés. Le premier micropieu testé,
désigné PM.04-B, a une fiche de 13 m et un diamètre de forage de 250 mm. Il est composé d’un
tube de 88,9 mm de diamètre et de 6,5 mm d’épaisseur. La résistance de calcul aux charges de
service (RELS) est de 460 kN (calculée par la norme (NF P 11-212, 1994)). Le frottement latéral
unitaire qsu utilisé dans le calcul est présenté dans le tableau II.25.
L’essai de chargement dynamique a été réalisé d’abord avec le marteau de 5 kg, ensuite
avec une dizaine d’impacts avec une masse de 117 kg et finalement on a testé une masse de 176
kg. Avec la masse de 176 kg, 4 impacts ont été réalisés avec deux hauteurs de chute (0,5 et 0,7
m). Les résultats sont présentés dans la figure II.57.
Pour une charge statique de 850 kN (presque 2 fois plus grande que RELS), le comportement
du micropieu n’a pas montré de fluage, les hypothèses de calcul ont donc été vérifiées. Cette même
conclusion a été observée dans l’essai de chargement dynamique avec l’impact d’énergie
maximale (1600 J) où on a obtenu une force statique équivalente d’environ 554kN, et il n’est pas
apparu d’enfoncements permanents.
(a) (b)
Figure II.57. a) Installation du système de battage et b) résultats essais de chargement
statique et dynamique sur le micropieu PM.04-B (13 m de longueur)
Dans l’essai de chargement statique, les courbes de fluage n’ont pas montré d’amorce de
fluage pour la charge d’essai. Il n’a pas été possible non plus de mesurer la charge de fluage avec
l’essai de chargement dynamique parce que l’énergie de battage n’a pas été suffisante pour
mobiliser l’ensemble du micropieu.
Page 151
Partie II – Méthodologie de contrôle en place de la capacité portante des micropieux
Conclusion
Dans le but de permettre un contrôle systématique de la résistance en service des
micropieux, une méthodologie basée sur l’utilisation d’essais dynamiques à faible déformation a
été développée.
La méthodologie est basée sur l’analyse vibratoire du battage des pieux proposé par Paquet
(Paquet, 1968), laquelle permet d’obtenir la raideur dynamique qui est équivalente à la raideur
statique à très basses fréquences (Davis & Guillermain, 1980; Caballero, 2007; Shisheng, et al.,
1992).
Les essais de chargement dynamique réalisés sur les micropieux de 3 m et 6 m ont permis
d’observer, d’une part la qualité des mesures quant à la répétabilité des signaux réalisés avec un
même marteau et avec une hauteur de chute constante et d’autre part, l’influence de l’énergie de
battage sur la force statique équivalente.
Cette méthodologie est adaptée aux contraintes industrielles (rapidité de mise en œuvre et
de réalisation, faible encombrement) et économiquement réaliste. La comparaison des essais de
chargement dynamique à faible déformation avec des essais d’arrachement donne des résultats
très satisfaisants en termes de comportement en service pour des essais réalisés sur les
micropieux testés sur le site expérimental et sur des chantiers en conditions réelles.
Il est aussi très important de remarquer que cette méthodologie originale permet d’estimer
le déplacement dans le domaine réversible du comportement mécanique d’un micropieu. Cela veut
dire qu’en absence d’un essai de chargement statique, la méthode permet d’avoir accès au
déplacement pour des charges inferieures à la charge de fluage.
Page 152
PARTIE III. Proposition d’une
méthodologie de prédiction de la
résistance limite des micropieux
PARTIE III - Proposition d’une methodologie de
prediction de la resistance limite des micropieux
Introduction .......................................................................................................... 155
Introduction
Vérifier sur l’ouvrage réel le bien-fondé d’une méthode de prévision est une nécessité en
mécanique des sols. Cette nécessité est particulièrement criante pour le problème de la capacité
portante des pieux, où l’on déplore l’absence d’une théorie adéquate et où les modifications
apportées au sol par la mise en place du pieu (battage ou forage), avant même le chargement,
sont très complexes et mal connues. Depuis longtemps, les ingénieurs ont ainsi pratiqué l’essai de
chargement statique de pieu (Bustamante & Gianeselli, 1981).
Pour les trois types d’essai, pour mesurer la charge de rupture, il faut mobiliser le pieu de
façon à arriver à la résistance limite dans la pointe et dans le fût et par conséquent l’endommager.
C’est pour cela que les normes d’essai (NF P94-150-1, 1999; NF P94-150-2, 1999) permettent la
réalisation d’un essai de contrôle sur les pieux pour contrôler les charges de service sans aller
jusqu’à la rupture et sans endommager la fondation.
A ce jour, il n’existe pas de méthode de contrôle simple, économique et fiable pour contrôler
la résistance limite des pieux ou des micropieux. L’objet de cette partie est de proposer une
méthodologie de contrôle de la résistance limite des micropieux basée sur les essais dynamiques
à faible déformation présentés dans la deuxième partie de ce manuscrit.
Il est généralement admis qu’un essai dynamique à faible déformation tel que l’essai
d’impédance ne permet pas de calculer la résistance limite d’un pieu. Par contre, nous avons
montré qu’avec ce type d’essai, il est possible de caractériser le comportement élastique du
système micropieu-sol et d’effectuer un contrôle de la charge de service d’un micropieu.
Cependant, pour réaliser un contrôle à la rupture, un essai de chargement dynamique à faible
déformation ne fournit pas tous les éléments permettant de calculer la résistance. Aussi, pour
pouvoir estimer la charge à la rupture, il est possible de réaliser soit un essai de chargement à
grande déformation (de type CAPWAP (Rausche, et al., 1972)), soit un essai de chargement à
faible déformation complété d’un essai permettant d’obtenir les paramètres de rupture du sol.
Page 155
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
En ce qui concerne la raideur du système micropieu/sol, nous avons montré qu’il est possible
de l’obtenir et donc de tracer la première partie de la courbe charge-enfoncement (comportement
élastique) avec une série d’impacts à faible énergie sur la tête du micropieu à contrôler. Toutefois,
la méthode de contrôle proposée dans la Partie II ne nous permet pas de tracer la courbe charge-
enfoncement jusqu’à la rupture. Pour ce faire nous allons utiliser un modèle analytique du
comportement effort-déformation du micropieu de type élastoplastique non linéaire (hyperbolique)
proposé par Fahey et Carter (1993) (cf. § II.6.2.b de la Partie I). Ce modèle relie la déformation
aux efforts appliqués selon l’expression suivante :
𝑟 𝑔 𝜏 𝑔
𝜏0 . 𝑟0 ( 𝑟𝑚 ) − 𝑓 (𝑞0 )
𝑢= . 𝑙𝑛 ( 0 𝑠
) équation III-1
𝐺0 . 𝑔 𝜏0 𝑔
1−𝑓( )
𝑞𝑠
Page 156
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
la raideur Ks,
le coefficient d’homogénéité verticale du module de cisaillement, et
le frottement axial unitaire limite (qs).
La raideur Ks du micropieu contrôlé est mesurée à partir des essais LSDT d’après la méthode
exposée dans la deuxième partie de ce travail. Les paramètres d’entrée qui restent à calculer sont :
le coefficient et le frottement axial unitaire limite qs.
La façon la plus directe d’estimer le frottement axial unitaire limite qs est à partir d’un essai
de chargement statique à la rupture réalisé sur un micropieu ayant les mêmes caractéristiques et
suffisamment proche à celui qu’on veut contrôler. Cependant, ce n’est pas toujours possible de
réaliser cet essai à cause de tous les inconvénients qu’il présente (cf. Partie I, § IV.3.1).
Ce que nous proposons pour éviter de mesurer ce paramètre est de faire l’hypothèse que
pour le déplacement conventionnel à la rupture, la contrainte de cisaillement dans l’interface 0 est
égale au frottement axial unitaire limite qs à. L’équation III-1 devient alors :
𝑟 𝑔
𝜏0 . 𝑟0 ( 𝑟𝑚 ) − 𝑓
𝑠𝑐 = . 𝑙𝑛 ( 0 ) équation III-2
𝐺0 . 𝑔 1−𝑓
Bien que ces trois chemins nous permettent d’obtenir les informations recherchées et donc
de tracer la courbe charge-enfoncement en intégralité, on verra que des erreurs peuvent être
incluses suivant les chemins adoptés. C’est ainsi que sur la base de ces trois chemins, on définit
dans ce qui suit trois méthodes nous permettant d’estimer la résistance limite d’un micropieu.
Les principales hypothèses considérées dans cette partie, autres que celles décrites dans §
I.3 de la Partie II, sont que :
Page 157
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
la résistance limite d’un micropieu chargé axialement est toujours obtenue par le
cisaillement latéral dans une surface proche de l’interface sol/coulis ;
la rupture le long du fût est gouvernée entièrement par les paramètres ou les
caractéristiques à la rupture du sol ;
on considère un très faible remaniement du sol aux alentours du micropieu à contrôler.
Par ailleurs, d’après les études réalisées par Frank (1974), la sollicitation de frottement latéral
au voisinage du fût, jusqu’à une distance radiale au moins égale à 5 rayons du pieu, consiste en
un cisaillement sur les plans verticaux analogues à celui de l’essai de cisaillement simple. Cela est
valable lorsque le taux de changement de volume dû au cisaillement simple reste faible (contraintes
normales faibles). Dans ce cas le sol subit principalement une sollicitation de type pressiométrique
résultant du couplage entre les phénomènes normaux et tangentiels au sein de l’interface (Boulon,
1991). Cependant, lors d’un essai d’arrachement d’un micropieu, le sol au voisinage immédiat de
l’inclusion est cisaillé. En outre, dans le cas d’un sol frottant et compact, le volume de sol cisaillé
autour de l’inclusion tend à se dilater et l’augmentation de volume est au contraire partiellement
empêchée par le sol environnant. Il en résulte ainsi une augmentation de la contrainte verticale
normale (v) dont la valeur peut être très importante par rapport à la contrainte verticale initiale
(v0). Celle-ci diminue toutefois lorsqu’on s’éloigne radialement du micropieu (Schlosser & Elias,
1978) (cf. Partie I, § II.4.4).
Comme nous l’avons indiqué, en fonction de l’information dont on dispose, trois méthodes
nous permettent à l’état actuel des connaissances de déterminer la courbe charge-enfoncement.
Ces trois méthodes sont indépendantes entre elles et peuvent permettre d’alimenter le modèle
analytique de façons différentes. Elles sont synthétisées dans la figure III.2 ci-après.
On dispose des informations basiques concernant le micropieu à contrôler, telles que ses
dimensions, les matériaux utilisés, les paramètres géotechniques de calcul,…. Ces informations
permettront notamment au début d’estimer l’énergie nécessaire pour réaliser l’essai LSDT.
Page 158
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
I.3.1. Méthode A
Cette méthode s’appuie sur la disponibilité d’un essai de chargement statique (SLT) (en
traction ou en compression) réalisé sur un des micropieux du chantier concerné. Le frottement
axial unitaire limite qs est ainsi obtenue à partir de la charge de rupture mesurée pendant l’essai et
les paramètres de calage f et g de la courbe hyperbolique sont calibrées à partir de la courbe
charge-déplacement mesurée dans l’essai de chargement (figure III.3.a).
Une fois le modèle calibré sur le micropieu test, on peut utiliser le modèle sur tous les autres
micropieux de même type et situé dans un contexte géotechnique similaire pour les contrôler, en
mesurant juste leur raideur au moyen d’un essai LSDT. Donc cette méthode consiste finalement à
vérifier la variation de la raideur à l’origine de la courbe charge-enfoncement de l’essai de
chargement statique par rapport à la raideur statique à basse fréquence mesurée par l’essai LSDT
(figure III.3.b).
Page 159
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
(a) (b)
Figure III.3. Exemple d’application de la méthode A : a) calibration du modèle analytique
(courbe rouge) par rapport à la courbe de l’essai SLT (courbe bleue) et b) application de la
courbe calibrée sur un micropieu différent.
variabilité spatiale (et temporelle) des propriétés du sol entre l’endroit et le jour où a
été réalisé le micropieu « test » et l’endroit et le jour où sont réalisés les essais sur les
micropieux à contrôler,
variabilité des propriétés mécaniques entre le micropieu « test » et des micropieux à
contrôler.
I.3.2. Méthode B
Le coefficient est calculé par le rapport entre le module de cisaillement à une profondeur
égale à la moitié de la longueur du micropieu et le module de cisaillement à une profondeur égale
à la longueur du micropieu. Le calcul de ce coefficient est direct avec l’essai PMT. Pour un sol
homogène, isotrope et linéairement élastique, Menard et Rousseau suggèrent un facteur de
corrélation entre le module d’élasticité et la module de Menard qui varie entre ¼ et 1 pour
différents types de sol (Baguelin, et al., 1978) cité par (Sedran, et al., 2013). Plus récemment,
Sedran et al. (2013) ont proposé une expression pour obtenir le module d’élasticité à partir du
module de Menard en fonction de la pression atmosphérique et de la contrainte effective
horizontale.
Pour calculer la variation du module de cisaillement à partir d’un essai de pénétration, nous
avons considéré que la variation de ce paramètre est égale à la variation de la résistance à la
pénétration. Cette hypothèse est valide si le type de sol ne change pas, c’est-à-dire, le module de
Page 160
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
la raideur Ks et
les paramètres f et g.
Pour cela, il est nécessaire d’avoir au moins deux points obtenus avec l’essai LSDT sur le
micropieu à contrôler. Un point sert pour calculer la raideur Ks et l’autre pour faire le calage de la
courbe (obtention de f et g) (figure III.4).
La différence de cette méthode avec une méthode de calcul classique est que la prédiction
de la résistance limite d’un micropieu est faite par rapport aux résultats de l’essai LSDT sur le
micropieu à contrôler. Cela nous permet d’être plus précis que d’estimer la résistance limite
uniquement à partir des essais de reconnaissance.
L’inconvénient de cette méthode vient du fait qu’on s’appuie sur le cahier des charges établi
au préalable sur la base des essais réalisés dans des conditions inconnues. Les résultats obtenus
sont donc à prendre avec précaution.
I.3.3. Méthode C
Cette méthode s’appuie sur la réalisation des essais géotechniques in-situ réalisés le jour
même du contrôle et au voisinage du micropieu à contrôler. Cela permet de réduire les effets de la
variabilité spatiale et temporelle nuisant aux résultats obtenus avec les deux autres méthodes.
En ce qui concerne l’essai à prescrire, et compte tenu des aspects : coûts, temps de
réalisation, accessibilité, interprétation, exploitation et « analogie avec l’essai de chargement sur
micropieu », on considère que l’essai au pénétromètre dynamique est largement le plus pertinent.
En effet, cet essai a l’avantage (hormis son coût, la simplicité et de la rapidité d’exécution) d’être
considéré comme un « micropieu » miniature soumis lors du battage à des sollicitations très
similaires à celles du micropieu voisin et ausculté à l’aide d’un essai LSDT tel que décrit dans ce
travail. La prédiction est donc faite à partir de la raideur obtenue avec l’essai LSDT et le coefficient
obtenu à partir de l’essai complémentaire.
Page 161
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
I.4.1. Introduction
Les trois méthodes proposées pour contrôler la résistance limite d’un micropieu ont été
appliquées sur les micropieux de 9 m de longueur (groupe A) réalisés sur le site expérimental sur
lequel s’appuie ce travail et déjà présenté dans la deuxième partie (cf. Partie II, § II.4.1). Nous
avons utilisé les résultats sur les micropieux du groupe A, car sur les quatre micropieux réalisés
des essais d’arrachement (USLT) et d’essais de chargement dynamique à faible déformation
(LSDT) ont été effectués. Il est donc possible sur ces micropieux de comparer le comportement
estimé avec celle mesuré.
Nous avons également appliqué le modèle analytique sur les micropieux de 6 m de longueur
(groupe B, C et D) afin de justifier le choix du paramètre f pour faire le calage dans les méthodes
B et C. Pour faire la calibration du modèle, nous laissons un paramètre constant et l’on fait varier
l’autre jusqu’à caler la courbe analytique avec la courbe mesurée dans l’essai USLT. Le paramètre
qui reste constant est f car d’après les observations sur les micropieux du site expérimental, le
paramètre f varie moins que le paramètre g sur les différents micropieux testés (cf. tableau III.1).
(a) Méthode A
Afin d’appliquer la méthodologie, nous avons calibré le modèle analytique sur l’essai de
chargement statique du micropieu A1 (figure III.5.a). Les valeurs des paramètres de calage sont f
= 0,97 et g = 0,56. Ensuite, nous avons calculé la raideur obtenue avec des impacts à très faible
énergie (masse manuelle de 5 kg) sur les micropieux à contrôler. La raideur obtenue à partir de
l’essai LSDT sur chaque micropieu testé est introduite dans le modèle. La figure III.5.b présente
les résultats de cette méthode appliquée aux micropieux A2, A3 et A4.
La résistance de calcul Rt qui apparaît sur les figures est un fait la résistance liée au
frottement latéral Rs. Sa valeur, calculée avec la méthode pressiométrique, est de 331 kN (cf.
tableau II.14).
Page 162
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
(a) (b)
Figure III.5. a) Calage du modèle analytique avec l’essai d’arrachement sur le même micropieu
(A1). b) Comparaison du comportement estimé à partir du modèle analytique sur les micropieux
A2, A3 et A4 avec l’essai USLT sur le micropieu A1
Le fait que nous ayons réalisé des essais d’arrachement sur tous les micropieux, nous
permet de vérifier chacune des prédictions. Par exemple, sur la figure III.6.b on peut observer que
la prédiction dans le cas du micropieu A3 est très correcte, même si nous n’avons pas atteint la
rupture dans l’essai statique. Par contre, sur le micropieu A2 (figure III.6.a) la prédiction commet
une erreur d’environ 33 %. Dans ce cas, la charge limite estimée est beaucoup plus petite que
celle mesurée : l’estimation est sécuritaire. En revanche, pour le micropieu A4 (figure III.7) la
prédiction montre un comportement plus raide et une résistance estimée largement supérieure à
celle calculée (Rt) et à celle que l’on pourrait extrapoler à partir de l’essai statique.
(a) (b)
Figure III.6. Comparaison entre le modèle analytique et l’essai d’arrachement pour les
micropieux a) A2 et b) A3
Page 163
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
Nous avons appliqué la méthode A sur les micropieux de 6 m de longueur afin de justifier le
choix du paramètre f pour faire le calage dans les méthodes B et C. Le tableau III.1 présente les
coefficients trouvés sur les micropieux de 9 et 6 m de longueur en faisant le calage en fonction des
résultats de l’essai LSDT sur chaque micropieu et l’essai USLT sur le micropieu du même groupe.
Par exemple, les micropieux B2, B3, B4 et B5 ont été calés par rapport à l’essai USLT sur le
micropieu B1. Les résultats montrent que le paramètre f est moins variable que le paramètre g et
que la valeur moyenne de f est égale à 0,97.
Page 164
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
(b) Méthode B
Les données d’entrée du modèle analytique sont la raideur calculée par l’essai LSDT et le
coefficient de variation du module de cisaillement calculé à partir du module de Menard. Le calage
du modèle a été réalisé en prenant un point de l’essai LSDT. Les résultats sont présentés sur les
figures III.8 et III.9.
Pour faire le calage de la courbe avec les points de l’essai LSDT nous avons varié le
paramètre g en conservant le paramètre f constant. La valeur moyenne de f ainsi obtenue est égale
à 0,97 (cf. tableau III.1).
Les résultats montrent que la méthode reproduit assez bien les courbes charge-enfoncement
des essais d’arrachement (essai USLT). Pour l’essai A2, l’erreur dans l’estimation de la charge
limite estimée est de 12 % pour le déplacement à la rupture conventionnel. Pour les autres
micropieux, il n’a pas été possible de calculer la résistance limite car les essais USLT ne sont pas
atteint la rupture.
Page 165
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
(c) Méthode C
La méthode C a été appliquée également sur les micropieux de 9 m, la seule différence par
rapport à la méthode B repose sur l’évaluation du coefficient de variation verticale du module de
cisaillement. Pour calculer ce coefficient, nous avons réalisé des essais de pénétration à une
distance de 0,5 m du micropieu à contrôler, pour les micropieux A2, A3 et A4. Nous avons donc
réalisé trois essais de pénétration.
Page 166
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
La méthodologie a été testée sur les chantiers de Montluçon et Metz présentés dans la
deuxième partie (cf. Partie II, § III.3). Le micropieu contrôlé à Paris n’est pas analysé avec la
méthodologie de contrôle de la résistance limite car pour ce chantier, l’essai statique USLT a été
réalisé sur un autre micropieu de longueur différente et ayant une résistance limite de calcul
presque deux fois supérieure à la résistance du micropieu testé. Une comparaison du
comportement à grande déformation n’était donc pas envisageable pour ce chantier.
Pour rappel, sur ce chantier nous avons réalisé un essai USLT de contrôle (c’est-dire 1,3 fois
la charge de service à appliquer). Ensuite, sur le même micropieu, nous avons réalisé un essai
LSDT. Du fait que nous n’avons pas mesuré la charge limite avec l’essai USLT, il n’est pas possible
de calculer l’erreur dans la prédiction. Par contre, une comparaison du comportement estimé à
partir du modèle analytique avec la courbe de réponse charge-déplacement de l’essai USLT a été
réalisée et nous avons étudié la variation de la résistance limite estimée en tenant compte du
résultat de l’essai statique.
Du fait que, nous n’avons pas réalisé d’essais pénétrométriques à côté du micropieu contrôlé
et que nous ne disposons pas de résultats d’essai statique à la rupture sur un micropieu similaire
dans le même site, la seule méthode applicable est la méthode B.
Sur le micropieu nous avons réalisé des essais avec une masse de 5 kg et un marteau de
97 kg. Pour estimer la résistance limite, nous avons besoin des résultats obtenus avec la masse
de 5 kg (pour calculer Ks) et des premiers impacts réalisés avec le marteau de 97 kg. Ces impacts
ont été réalisés avec une hauteur de chute de 0,1 et 0,2 m. Le résultat est montré sur la figure
III.12.
La résistance limite estimée Rcestimée à partir du modèle analytique est de 860 kN pour un
déplacement à la rupture de 29 mm. Dans l’essai USLT, pour un déplacement de 13,4 mm la
Page 167
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
charge mesurée est égale à 550 kN, par contre pour le même déplacement la charge estimée avec
le modèle analytique est d’environ 610 kN, soit 11 % plus grande. Dans ce micropieu le
comportement estimé est légèrement supérieur à la courbe de l’essai USLT.
Si maintenant on refait le calage du modèle en tenant compte du dernier point mesuré par
l’essai USLT (figure III.13), la résistance limite estimée Rcestimée à partir du modèle analytique est de
777 kN pour un déplacement à la rupture de 29 mm, 10 % plus petite que la charge estimée dans
le premier calage. Cela veut dire que la résistance estimée pour le micropieu testé a une valeur
d’environ 820 kN ± 40 kN.
Sur ce chantier nous avons réalisé un essai LSDT sur un micropieu « test » et ensuite sur le
même micropieu, nous avons réalisé un essai USLT jusqu’à la rupture. Cet exemple est très
intéressant du fait que l’on connait la charge limite mesurée par l’essai USLT sur le même
micropieu testé en dynamique. Nous avons ainsi réalisé un calcul de l’erreur de prédiction. Nous
avons également étudié la variation de cette erreur en fonction du choix des points de l’essai LSDT
pour faire le calage.
La méthode appliquée dans cet exemple est la méthode B car on dispose d’un essai
pressiométrique avec lequel nous avons calculé le coefficient qui est égal à 0,15. Le résultat de
la prédiction montré dans la figure III.14 est obtenu en faisant un calage avec les points de l’essai
LSDT calculés à partir des impacts avec un marteau de 195 kg et une hauteur de chute de 0,5 m.
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Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
L’erreur dans la prédiction de la charge limite est de 7 % par rapport à la charge mesurée
avec l’essai statique (Rsmesurée) pour le même déplacement. Ce résultat est très satisfaisant pour une
méthode prédictive, mais par contre, si le calage du modèle est réalisé avec un point de l’essai
LSDT obtenu avec une énergie moins importante, par exemple avec le même marteau mais avec
une hauteur de chute de 0,3 m, la prédiction est moins précise avec une erreur de 17 %. Si l’on
réduit encore plus l’énergie de battage en réduisant la hauteur de chute à 0,1 m, la prédiction
s’éloigne à près de 23 %. Comme conclusion on peut dire que la précision de la prédiction est
fortement dépendante de l’énergie de battage de l’essai LSDT : elle est d’autant plus précise que
des énergies testées sont importantes.
I.5. Conclusion
Nous avons proposé dans ce chapitre une méthodologie basée sur un modèle analytique de
prédiction du comportement charge-enfoncement qui est alimentée avec l’essai dynamique à faible
déformation développé dans la deuxième partie de ce travail et avec les résultats d’essais
complémentaires.
Du fait des conditions de chantier, il n’est pas toujours possible de choisir le type d’essai à
réaliser, cela dépend des moyens économiques, de l’espace sur le site et de l’état d’avancement
du chantier au moment du contrôle. C’est pourquoi proposer une méthodologie qui soit adaptable
aux différents cas de contrôle et à l’information dont on dispose est très intéressant et c’est un des
avantages les plus importants de la méthodologie proposée.
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Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
Trois méthodes (A, B et C) ont été proposées en fonction de l’information disponible. Pour
valider la méthode, nous avons réalisés différents essais sur le site expérimental du projet, qui
nous ont permis de tester les trois méthodes et de pouvoir les comparer. A la différence du site
expérimental, sur les chantiers réels, du fait de l’information disponible, seule la méthode B a été
testée.
La méthode A présente l’avantage d’utiliser les résultats d’un essai très précis : l’essai de
chargement statique. Par contre, on introduit des incertitudes dues à la variabilité spatiale (et
temporelle) des propriétés du sol entre le micropieu « test » et le micropieu à contrôler, et à la
différence entre les propriétés mécaniques du micropieu « test »par rapportau micropieu à
contrôler. Par ailleurs, la réalisation d’un essai statique reste souvent contraignante (en temps et
en coût).
La méthode B a les mêmes inconvénients que la méthode A car elle est basée sur des essais
de reconnaissance dont on ne connaît pas forcément les conditions de réalisation (lieu et
modalités), induisant par conséquent une variabilité spatiale et temporelle non maîtrisée. Les
résultats obtenus sont à prendre avec précaution.
La méthode C réduit les incertitudes dues à la variabilité spatiale grâce à la réalisation d’un
essai de reconnaissance réalisé aux alentours du micropieu à contrôler. Les avantages de cette
méthode par rapport aux méthodes A et B sont :
Malgré les avantages de la méthode C, elle reste une méthode prédictive car on n’utilise pas
la résistance réelle du sol autour du micropieu à contrôler. C’est pourquoi, nous avons cherché à
améliorer cette méthode en utilisant un modèle numérique alimenté par les paramètres du
micropieu ausculté et ceux d’un essai de chargement dynamique à grande déformation sur un
« micropieu modèle » réalisé au voisinage du micropieu contrôlé. Cette proposition est présentée
dans le troisième chapitre.
Page 170
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
Par ailleurs, du fait que la méthodologie proposée est basée sur un modèle analytique
simple, il n’est pas possible de discrétiser l’information d’entrée du modèle. Pour cela, nous
proposons d’utiliser un modèle numérique discret similaire à celui présenté dans la deuxième partie
de ce rapport (cf. Partie II, § II.2.2) pour simuler le chargement dynamique et statique d’un
micropieu. Parmi les paramètres d’entrée du sol les plus importants sont la contrainte de
cisaillement maximale et le déplacement élastique maximal.
Page 171
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
(a) (b)
Figure III.15. a) Mesures in-situ avec le micropieu « modèle » et b) tête de mesure
Enfoncement (mm)
(a) (b)
Figure III.16. a) exemple de mesures réalisées sur le micropieu modèle et b)
enregistrement de la courbe charge enfoncement lors d’un impact
Le principe de l’essai est simple : au cours du battage, on vient mesurer dans les tiges, au
voisinage de l’enclume, la déformation (z,t) et l’accélération A(z,t) entraînées par l’onde de
compression créée par l’impact. Notre problème est alors similaire à un problème de propagation
d’onde dans un milieu élastique élancé à grandes déformations, il est donc possible d’appliquer la
méthode des caractéristiques de façon identique à celle proposée par Goble (1975) dans la
méthode Case (cf. § IV.4.1 de la Partie I).
La propagation de l’onde u(z,t) dans un train de tiges est décrite par l’équation d’ondes (cf.
équation I-68) et sa solution générale correspond à la superposition de deux ondes, ud et ur,
descendante et remontante (équation III-3). Lors de son parcours u(z,t) entraîne en tout point z du
train de tiges des variations de déformation (z,t) et de vitesse particulaire v(z,t) représentées par
la superposition des ondes élémentaires.
Page 172
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
Il est possible de montrer (Goble, et al., 1975) que l’équation III-5 peut être exprimée en
fonction des ondes de déformation d et r.
La connaissance des ondes d(t) et r(t) permet ainsi de décrire entièrement le phénomène
dynamique du battage pénétrométrique en tout point z le long des tiges. Toutefois, dans les
enregistrements réalisés lors du battage, ces ondes se trouvent souvent imbriquées les unes avec
les autres et il devient nécessaire de les découpler.
II.2.2. Résultats
Pour chaque impact du marteau, une procédure numérique automatisée permet de mesurer
et d’enregistrer l’enfoncement e et la force d’impact.
Les paramètres calculés lors de chaque impact sont : la résistance de pointe (statique qc et
dynamique qd), le module pénétrométrique, la célérité des ondes P (Ccp) et S (Ccs) et le coefficient
d’amortissement (Js). Ces paramètres sont tracés sous forme de pénétrogrammes, tel que montré
dans les figures III.17 et III.18.
Figure III.17. Résultats types obtenus sur le micropieu « modèle » (résistance de pointe et
module pénétrométrique)
Page 173
Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
Figure III.18. Résultats types obtenus sur le micropieu « modèle » (célérité d’ondes S et P
et coefficient d’amortissement)
On dispose ainsi d’une méthodologie composée de deux essais parallèles et d’un modèle
numérique. Les étapes sont les suivantes :
L’essai sur micropieux « modèle » fournit à chaque impact les caractéristiques locales
élasto-plastiques du sol traversé ;
Le modèle numérique intègre ces paramètres dans la loi d’interaction sol-micropieu
(raideur, palier de frottement) à un coefficient multiplicatif près ;
La simulation de l’essai statique sur le modèle numérique fournit la courbe charge-
enfoncement théorique du micropieu réel ;
La calibration du coefficient multiplicatif s’effectue sur la partie élastique de la réponse
du modèle numérique à partir de la courbe d’essai (LSDT) du micropieu réel.
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Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
L’hypothèse principale est que la raideur globale de l’interface sol-micropieu peut être
déduite de la raideur dynamique (kn) par un coefficient unique quelque soit le type de sol. On
introduit de ce fait un coefficient lié à l’interface qui permettra l’ajustement du modèle numérique
avec le comportement réel du micropieu contrôlé.
II.3. Conclusion
Les méthodes présentées dans le chapitre II permettent d’estimer la résistance limite à partir
d’information complémentaire. Cette information prend en compte indirectement les paramètres du
sol entourant le micropieu. Ces méthodes sont donc des méthodes de prédiction de la résistance
d’un micropieu basées sur la réponse partielle du micropieu à contrôler et sur un modèle
analytique.
La résistance mesurée sur le micropieu « modèle » est concentrée dans la pointe, ce qui
facilite son interprétation. Cependant il subsiste d’une part la difficulté du passage de la résistance
de pointe mesurée sur le micropieu « modèle » à la résistance de frottement latéral dans la surface
de cisaillement au niveau de l’interface sol-micropieu, et, d’autre part, la nécessité de discrétisation
de la réponse globale (raideur statique Ks) du micropieu obtenue par l'essai LSDT, à partir des
valeurs de raideur Ks(z) obtenues lors du sondage sur le micropieu « modèle ». Ce sont deux
verrous scientifiques qui ne sont pas résolus à ce jour.
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Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
Conclusion
Cette partie a pour objectif la proposition d’une méthodologie de contrôle de la résistance
limite d’un micropieu. Pour cela, nous avons fait un rappel des méthodes existantes pour la
détermination de la résistance limite des pieux à partir d’essais de reconnaissance du sol et à partir
d’essais de chargement dynamique.
L’utilisation des essais classiques de chargement dynamique des pieux exige une énergie
de battage suffisamment importante pour mobiliser toute la résistance du pieu. Cet inconvénient à
motivé l’étude d’une méthodologie basée sur un essai de chargement dynamique à faible
déformation ou essai LSDT. Cependant, il n’est pas possible de déterminer la résistance limite d’un
pieu seulement avec ce type d’essai. Il est donc nécessaire de disposer d’une information
complémentaire.
Nous proposons alors une méthodologie basée sur un modèle analytique de prédiction du
comportement charge-enfoncement, alimenté au moyen de l’essai dynamique à faible déformation
développé dans la deuxième partie de ce travail et incluant des paramètres du sol. Ces paramètres
peuvent provenir de trois chemins différents définissant trois méthodes différentes, à savoir :
Les trois méthodes ont été testées sur le site expérimental de ce projet et sur chantiers réels,
seule la méthode B a été testée.
La méthode C réduit les incertitudes dues à la variabilité spatiale grâce à la réalisation d’un
essai de reconnaissance proche du micropieu à contrôler. Les résultats obtenus avec l’application
de cette méthode sur le site expérimental et sur les chantiers de Montluçon et de Metz, ont montré
que l’erreur dans la prédiction est limitée à moins de 20% grâce à la connaissance de la variation
du module de cisaillement au voisinage du micropieu à contrôler et grâce au calage du modèle par
rapport aux résultats de l’essai LSDT.
L’intérêt d’utiliser un micropieu « modèle » pour mesurer les paramètres de rupture du sol
repose sur la similitude de la sollicitation et de son mode d’analyse de l’essai rapport au micropieu
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Partie III – Proposition d’une méthodologie de prédiction de la résistance limite des micropieux
à contrôler. Ces paramètres alimentent un modèle numérique qui est proposé pour pouvoir
discrétiser l’information du sol mais aussi le comportement élastique de la structure, principalement
la raideur à basse fréquence.
Page 177
Conclusion générale
Conclusion générale
Conclusion générale
Contexte et problématique
Les travaux présentés dans ce mémoire ont été consacrés, d’une part, à la proposition d’une
méthodologie de contrôle de la résistance des micropieux sous charges de service, et d’autre part,
à l’étude d’une méthodologie d’estimation de la résistance limite des micropieux, permettant de
cette façon d’accéder à ces deux niveaux de contrôle.
Nous avons observé que les méthodes de contrôle basées sur des essais de chargement
dynamique présentent des avantages tels que la rapidité et l’économie de réalisation de l’essai par
rapport à un essai de chargement statique. Cependant, la multitude des phénomènes engendrés
les rend difficiles à interpréter. Par ailleurs, il n’existe pas à l’heure actuelle de méthode de contrôle
rapide et systématique adaptée aux micropieux.
Nous avons retenu comme point de départ la méthode de contrôle de l’intégrité par
impédance proposée par Paquet (1968), qui est basée sur l’analyse de l’onde vibratoire sur un
pieu. Elle permet de déterminer la raideur dynamique du système pieu-sol à faible fréquence. Dans
le domaine élastique (très faibles déformations), il est possible d’appliquer cette solution de
l’équation de l’onde au contrôle du comportement mécanique des micropieux.
Nous avons développé et validé une méthodologie originale pour le contrôle de la résistance
en service des micropieux basée sur des essais de chargement dynamique à faible déformation
(LSDT). En prolongement des résultats de cette méthode de contrôle, nous proposons une
amélioration de la prédiction de la charge limite du micropieu testé.
Méthodologie proposée
L’essai de contrôle consiste à solliciter le micropieu par le biais d’une série d’impacts en
augmentant l’énergie de battage de façon à mobiliser à chaque nouvel impact une partie plus
profonde du micropieu, jusqu’à l’obtention d’une valeur de résistance comprise entre RELS et 1,3
RELS. L’essai est stoppé dès que l’une des deux (ou les deux) conditions suivantes a lieu :
Le protocole d’essai consiste à faire les deux premiers impacts avec une énergie d’impact
minimale, ensuite deux impacts avec une énergie supérieure et continuer en augmentant l’énergie
par paliers jusqu’à l’obtention d’un force statique équivalente plus grande que la résistance à
vérifier.
De la mise en œuvre et de l’analyse de cette méthode nous avons relevé ses intérêts à la
fois pratiques et scientifiques ainsi que ses limites.
Page 181
Conclusion générale
Développement de la méthodologie
La méthodologie que nous avons développée dans ce travail fournit une méthode de contrôle
simple à réaliser, facile à mettre en œuvre et d’interprétation immédiate grâce au fait que seule la
partie élastique est sollicitée, ce qui est la principale différence avec les essais de chargement
dynamique classiques qui intègrent déplacement plastique et viscosité.
Pour appliquer la méthode au cas des micropieux il a fallu définir le matériel d’essai (marteau,
tête de battage,…). Une étude paramétrique nous a permis de justifier les choix de l’énergie
d’impact, de la masse du marteau et de l’amortisseur à utiliser. La masse du marteau à une
influence très importante dans la quantité d’énergie transférée au micropieu sur la durée de l’impact
tandis que la vitesse d’impact influence l’amplitude de la force dynamique. Des vitesses d’impact
importantes ne sont donc pas souhaitables à cause de la création des contraintes de traction dans
la tête du micropieu.
Le système de battage est un système léger et adaptable au différents cas, car il consiste
dans un trépied très léger et de hauteur réglable qui permet d’élever une masse modulable à des
hauteurs de chutes variables.
Sur la base des expériences réalisées, nous avons observé qu’avec un marteau de 200 kg,
les résultats obtenus sont très corrects et que l’énergie apportée par ce marteau est largement
suffisante pour contrôler les micropieux testés.
La méthodologie et son protocole d’essai ont été validés pour des micropieux à échelle réelle
en conditions maitrisées et en conditions réelles. Lors de ces expériences, nous avons observé
que la méthodologie développée s’adapte très bien aux conditions courantes de chantier des
micropieux.
Quant à l’instrumentation, nous avons utilisé les mêmes capteurs que ceux utilisés pour
l’essai de chargement dynamique classique. Ils permettent de mesurer par le biais de jauges de
déformation et d’accéléromètres installés au niveau de la tête du micropieu, les impacts fournis à
l’aide d’un marteau. Ces capteurs ont été installés sur un tube du même type que celui utilisé pour
la réalisation du micropieu pour faciliter le montage et la solidarisation de la tête de mesure.
Intérêts de la méthodologie
Un des problèmes réside dans la prédiction de l’énergie de battage nécessaire, les résultats
obtenus nous ont permis de proposer une courbe de régression pour estimer l’énergie de battage
à utiliser sur un micropieu à partir de la connaissance de sa capacité portante.
Page 182
Conclusion générale
D’après la comparaison des résultats des essais d’arrachement avec des essais LSDT nous
avons observé qu’il existe un lien entre la raideur dynamique et la force statique.
La comparaison des essais LSDT avec des essais d’arrachement donne des résultats très
satisfaisants en termes de résistance en service pour des essais réalisés sur des micropieux de 3,
6 et 9 m de longueur et de 150 mm de diamètre réalisés dans le site expérimental ainsi que sur les
micropieux de 10 et 13 m de longueur et de 130 à 250 mm de diamètre sur les chantiers réels. La
méthodologie développée fournit une estimation de la charge de fluage en temps réel et les
résultats obtenus montrent que l’essai de chargement dynamique permet de vérifier non seulement
la résistance calculée par des méthodes de calcul classiques même avec des énergies assez
faibles mais également les déplacements du micropieu sous charges de services.
Finalement, on a étudié la mise en place d’un modèle analytique alimenté par l’essai LSDT
et intégrant une information complémentaire. L’objectif de ce développement est de proposer une
prédiction de la résistance limite du micropieu testé sans compromettre son intégrité. L’application
aux cas des micropieux de 9 m de longueur sur le site expérimental et les micropieux des chantiers
de Montluçon et Metz, a montré que cette méthode de prédiction donne des résultats très proches
de celles observés dans les essais statiques. La méthode reste bien dans le domaine de la
prédiction, cependant elle est basée sur la réponse partielle du micropieu à contrôler, ce qui
renforce sa représentativité.
Limites
La méthodologie a été calibrée et validée sur des sols plutôt argileux et sur des micropieux
généralement ancrés dans la marne. La validation de la méthodologie dans des conditions
géotechniques différentes devra être réalisée.
Pour des micropieux très résistants et composés par des tubes de section relativement
petite, les contraintes engendrées dans le micropieu pourront devenir très importantes et la
méthodologie ne pourra pas être appliquée. Cependant, cette limitation est aussi applicable aux
essais de chargement dynamique classiques et aux essais d’arrachement.
Améliorations - Perspectives
Les techniques de réalisation des micropieux sont nombreuses. Face à cette hétérogénéité,
la tête de battage devra être adaptée aux différents cas d’armatures utilisées. Nous proposons de
réaliser une tête de battage universelle, robuste où les capteurs resteront installés, associée à des
pièces d’adaptation à l’armature du micropieu.
Le fait de pouvoir utiliser des marteaux de masses très différentes facilite l’adaptabilité de la
méthode aux contraintes d’accessibilité de la plupart des chantiers de micropieux d’autant plus que
le système de battage utilisé dans ce travail est léger et manu portable. Sur des opérations de plus
Page 183
Conclusion générale
grande ampleur, celui ci peut être amélioré par le développement d’une machine de battage à
énergie variable, ce qui réduira considérablement le temps d’essai.
Pour le contrôle de la résistance limite des micropieux, nous avons proposé une amélioration
qui consiste à la mise en place d’un modèle numérique discret et un essai sur un micropieu
« modèle » qui viendront à complémenter l’essai de chargement dynamique à faible déformation
réalisé sur le micropieu à contrôler.
Page 184
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Page 196
Annexes
Annexes
Annexe A : Classification des micropieux aux Etats-Unis (FHWA, 2005)
Classification des micropieux selon le mode de comportement
Page 197
Annexes
Figure A.2. CAS II : micropieux réticulés dans le sol en réseau (FHWA, 2005)
Classification des micropieux selon leur méthode de mise en place
La figure A.3 reproduit la classification de micropieux proposée par Bruce et al. (FHWA,
1997) pour la Federal Highway Administration (FHWA) des États-Unis. Il y a quatre types :
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Annexes
Figure A.3. Classification des micropieux selon le système d’injection (FHWA, 2005)
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Annexes
Tableau A.1. Classification des micropieux selon leur méthode de mise en place
(Pearlman & Wolosick, 1992)
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Annexes
Figure B.1. Courbes de mobilité obtenues pour les impacts à une hauteur de chute de 0,2 et
0,4m
Page 201
Annexes
Figure B.2. Courbes de mobilité obtenues pour les impacts à une hauteur de chute de 0,7 et 1 m
Page 202
Annexes
Figure B.3. Courbes de mobilité obtenues pour les impacts à une hauteur de chute de 0,1 et
0,3m
Figure B.4. Courbes de mobilité obtenues pour les impacts à une hauteur de chute de 0,5 et
0,7m
Figure B.5. Courbes de mobilité obtenues pour les impacts à une hauteur de chute de 0,9 et
1,1m
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Annexes
Figure B.6. Courbes de mobilité obtenues pour les impacts à une hauteur de chute de 0,1 et
0,3m
Figure B.7. Courbes de mobilité obtenues pour les impacts à une hauteur de chute de 0,5 et
0,7m
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Annexes
Figure B.8. Courbes de mobilité obtenues pour les impacts à une hauteur de chute de 0,2 et
0,4m avec le marteau de 117 kg de poids
Page 205
Annexes
Figure B.9. Courbes de mobilité obtenues pour les impacts à une hauteur de chute de 0,6 et
0,8m avec le marteau de 117 kg de poids
Figure B.10. Courbes de mobilité obtenues pour les impacts à une hauteur de chute de 1 m avec
le marteau de 117 kg de poids
Figure B.11. Courbes de mobilité obtenues pour les impacts à une hauteur de chute de 0,5 et
0,8m avec le marteau de 176 kg de poids
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Annexes
Figure B.12. Courbes de mobilité obtenues pour les impacts à une hauteur de chute de 0,9m
avec le marteau de 176 kg de poids
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Annexes
Légende :
SP : sondages pressiométrique,
SC : sondages carotté,
Cg : coupes géotechniques,
Cl : coupes lithologiques,
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2. Lève topographique
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3. Coupes lithologiques
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4. Coupes géotechniques
Coupe Cg1
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Annexes
Coupe Cg2
Coupe Cg3
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5. Essais de laboratoire
A. Classification GTR
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Tableau récapitulatif
Profondeur Teneur en carbonates
Classification du sol
[m] %
1 17 peu calcaire
2 34 moyennement calcaire
3 34 moyennement calcaire
4 23 peu calcaire
5 8 non calcaire
6 11 peu calcaire
7 62 moyennement calcaire
8 33 moyennement calcaire
9 53 moyennement calcaire
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6. Essais pressiométriques
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8. Prospection électrique
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