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918 Critique de la rau'on pure

Mais ce qui a été rappelé dans tous les principes


synthétiques, et qui doit être particulièrement
remarqué ici, c’est que ce n’eSÏ pas comme prin-
cipes de l’usage transcendantal de l’entendement,
mais simplement de son usage empirique, que
ces analogies ont leur unique signification et vali—
dité, [A 181] et que, par suite, c’eät uniquement a‘
ce titre qu’elles peuvent être démontrées; d’où
il suit que les phénomènes ne doivent pas être
subsumés sous les catégories simplement prises,
mais seulement sous leurs schèmesl. En effet, si
les objets auxquels ces principes doivent être
rapportés étaient des choses en soi, il serait tout a‘
fait impossible de connaître quelque chose d’eux
a priori de façon synthétique. Mais ils ne sont que
des phénomènes, dont la connaissance complète,
à laquelle doivent finalement aboutir tous les
principes de l’entendement pur, est uniquement
l’expérience possible; par suite, ces principes ne
peuvent avoir pour but que les conditions de
unité de la connaissance [B 224] empirique dans
la synthèse des phénomènes; or, cette synthèse
n’eSt pensée que dans le schème du concept pur
de l’entendement; de l’unité de cette synthèse,
comme synthèse en général, la catégorie contient
la fonâion, qui n’eSt restreinte par aucune condi—
tion sensible. Nous serons donc autorisés par ces
principes à ne rassembler les phénomènes que
selon une analogie avec l’unité logique et uni—
verselle des concepts, et par conséquent nous
nous servirons bien dans le principe même de la
catégorie, mais dans l’exécution (l’application aux
phénomènes), nous mettrons a‘ la place de ce
principe le schème de la catégorie, comme clef de
son usage, ou plutôt, nous le mettrons à côté
de cette dernière, comme condition restrictive,
sous le nom de formule du principez.

[11,162 [A 182] A. PREMIÈRE ANALOGIE

Principe de la permanence de la substance :


Dam tout changement de: pbe’nome‘ne:, la .rubflanæ
Anajltique transcendantale 919
persifi‘e, et son quantum n’augmente ni ne diminue dans
la nature“.

Preuve
Tous les phénomènes sont dans le temps, et
c’est en lui seulement, comme substrat (comme
forme permanente de l’intuition intérieure), que
l’on peut se représenter la simultanéité aussi bien
que la .rueeeuion. Le temjp s donc, dans lequel doit
être pensé tout [B 22 j changement des phéno—
mènes, demeure et ne change pas; car la successi—
vite’ ou la simultanéité n’y peuvent être représentées
que comme ses déterminations. Or, le temps ne
eut as être perçu en lui-même1. C’est donc dans
el)s oEjets de la perception, c’eS‘t-à-dire dans les
phénomènes, qu’il faut trouver le substrat qui
représente le temps en général, et où peut être
perçu dans l’appréhension, au moyen du rapport
des phénomènes avec lui, tout changement ou
toute simultanéité. Mais le substrat de tout le
réel, c’eS‘t-à—dire de tout ce qui appartient à l’exis-
tence des choses, est la .rubfîanee, dans laquelle tout
ce qui appartient a‘ l’existence ne peut être pensé
que comme détermination. Par conséquent, le
permanent, par rapport auquel tous les rapports
de temps des phénomènes peuvent seulement être
déterminés, est la substance dans le phénomène,
c’est-à—dire le réel du phénomène, qui demeure
toujours le même comme substrat de tout change—
ment. Comme cette substance ne peut changer
dans l’existence, son quantum dans la nature ne
peut ni augmenter, ni diminuerz.
Notre appréhension" du divers du phénomène eSt 111, 163

a. Principe de la permanence. Tous les phénomènes


contiennent quelque chose de permanent (substance) qui est
l‘objet même, et quelque chose de changeant, qui est la simple
détermination de cet objet, c’est-à—dire un mode de son exis-
tence. A
b. Tous les phénomènes sont dans le temps. Celui-ci peut
déterminer de deux manières le rapport que présente leur
exxstence en tant qu’il‘s sont ou successifs ou simultanés. Sous
le premier point de vue, le temps est considéré comme une
série du temps, sous le second comme extension du temps’. /
Notre appréhension A
920 Critique de la razkon pure
toujours successive, et donc toujours changeante.
Nous ne pouvons donc jamais déterminer par ce
seul moyen si ce divers, comme objet de l’expé—
rience, est simultané ou successif, la‘ où il n’y a pas
en elle au fondement quelque chose qui efî taju'ours,
c’eS‘t-a‘—dire quelque chose qui demeure et soit per-
manent, dont tout [B 226] changement et toute
simultanéité ne soient qu’autant de manières
(modes du temps) pour le permanent d’exié’ter.
Ce n’eS‘t donc que dans le permanent que sont
possibles les rapports de temps (car la simulta—
néité et la succession sont les seuls rapports dans
le temps), [A 183] c’eét-a‘-dire que le permanent
eS‘t le Jubfl‘rat de la représentation empirique du
temps même, substrat qui seul rend possible toute
détermination du temps. La permanence exprime
en général le temps, comme le corre’lat constant de
toute existence des phénomènes, de tout change-
ment et de tout accompagnement. En eHet, le
changement ne concerne pas le temps lui-même,
mais seulement les phénomènes dans le temps (de
même que la simultanéité n’est pas un mode du
temps lui-même, puisqu’il n’y a pas dans le temps
de parties simultanées, mais que toutes sont
successives). Si l’on voulait attribuer au temps lui—
même une succession, il faudrait encore penser un
autre temps où cette succession serait possiblel.
C’est par le permanent seul que l’exz'ft'enæ reçoit
dans les diverses parties successives de la série
du temps une grandeur que l’on nomme dare’e. Car
dans la simple succession, l’exiätence va toujours
disparaissant et commençant, sans jamais avoir la
moindre grandeur. Sans ce quelque chose de
permanent, il n’y a donc pas de rapport de temps.
Or, le temps ne peut être perçu en lui—même; par
suite, ce quelque chose de permanent dans les
phénomènes est le substratum de toute détermi—
nation de temps, par conséquent aussi la condition
de la possibilité de toute unité synthétique des
perceptions, c’est-à—dire de l’expérience; [B 227]
et dans ce permanent, toute existence, tout change—
ment dans le temps ne peut être regardé que comme
un mode de ce qui demeure et persiste. Donc, dans
Amy/tique tramcendantale 921

tous les phénomènes, le permanent est l’objet


même, c’eS‘t—à-dire la substance (pbaenomenon),
mais tout ce qui [A 184] change ou peut changer
appartient seulement au mode d’existence de
cette substance ou de ces substances, par suite
a‘ leurs déterminationsl.
je trouve que de tout temps, non seulement le
philosophe, mais même l’entendement commun,
ont supposé cette permanence, comme un substra—
tum de tout changement des phénomènes, et
qu’ils l’admettront toujours comme une chose
indubitable; seulement le philosophe s’exprime
là-dessus avec un peu plus de précision, en disant .-
Au m111"eu de tous les changements dans le monde, m, 164

la .rubfi'anæ demeure, et seuls les accident: changent.


Mais je ne trouve nulle part ne fût—ce que l’essai
de donner une preuve de cette roposition telle-
ment synthétique, et même ellpe ne figure que
rarement, comme il lui conviendrait pourtant, en
tête des lois pures et entièrement a priori de la
nature. De fait, dire que la substance est perma-
nente, c’est là une proposition tautologique. En
efïet, cette permanence seule eS't la raison pour
laquelle nous appliquons au phénomène la caté-
gorie de la subätance, et il aurait fallu prouver que
dans tous les phénomènes il y a quelque chose de
permanent, dont le changeant ne fait ue déter-
miner l’exiS‘tence. Mais comme une teäe preuve
ne peut jamais être donnée [B 226’] dogma—
tiquement, c’eét—a‘-dire par concepts, puisqu’elle
concerne une proposition synthétique a priori,
et qu’on ne songeait jamais que de telles propo-
sitions ne sont valables que par rapport a‘ l’expé-
rience possible, et par conséquent ne peuvent
être prouvées qu’au moyen d’une déduétion de la
[A 18;] possibilité de l’expérience, il n’est pas
étonnant que, tout en mettant cette proposition
au fondement de toute expérience (parce qu’on
en sent le besoin dans la connaissance empirique),
on ne l’ait jamais prouvéez.
On demandait à un philosophe : Combien pèse
la fumée3 P Il répondit : Retranchez du poids du
bois brûlé le poids de la cendre restante, et vous
922 Critique de la raùon pure
aurez le poids de la fumée. Il supposait donc
comme une chose inconteStable que même dans le
feu la matière (la subétance) ne pe’rit pas, mais que
sa forme seule subit un changement. De même, la
proposition : Rien ne sort de rien, n’e’tait qu’une
autre conséquence du principe de la ermanence,
ou plutôt de l’existence toujours su siS‘tante du
sujet propre dans les phénomènes. Car, si ce que
l’on veut nommer substance dans les phénomènes
doit être le substrat propre de toute détermination
de temps, il faut que toute existence, dans le passé
aussi bien que dans l’avenir, puisse y être unique-
ment et exclusivement déterminée. Nous ne
pouvons donc donner a‘ un phénomène le nom
de substance que parce que nous supposons que
son existence est de tout temps, ce que le mot
[B 229] de permanence ne peut même pas bien
exprimer, du fait qu’il se rapporte davantage a‘
l’avenir. Toutefois, la nécessité interne d’être
permanent est inséparablement liée à la nécessité
d’avoir toujours e’té, et l’expression peut donc
rester. [A 186] ng'm' de m'bilo m'hz'l, in nz’bz’lum ni!
pane revertz'l, c’étaient la‘ deux propositions que
les anciens liaient inse’ arablement, et que l’on
sépare maintenant queqlpuefois en les entendant
mal, car on s’imagine qu’elles concernent des
choses en soi, et que la remière serait contraire
III, 165 a‘ la dépendance du mondpe a‘ l’endroit d’une cause
suprême (même quant a‘ sa substance); cette
crainte est sans fondement, puisqu’il n’eS‘t ici
question que des phénomènes, dans le champ de
l’expérience, dont l’unité ne serait jamais possible,
si nous voulions laisser naître des choses nouvelles
(quant a‘ la subStance). Alors, en effet, disparaîtrait
ce qui peut seul représenter l’unité du temps,
c’est-à-dire l’identité du subStrat, où tout change-
ment trouve uniquement son unité complète.
Cette permanence n’est cependant pas autre chose
que la manière dont nous nous représentons l’exis-
tence des choses (dans le phénomène)2.
Les déterminations d’une substance, qui ne
sont autre chose que des modes particuliers de
son exiétence, s’appellent accidents. Elles sont tou-
Anajltiqne transcendantale 923
jours réelles, puisqu’elles concernent l’exiétence
de la substance (les négations ne sont que des
déterminations exprimant la non—exiétence de
quelque chose dans la substance). Or, lorsqu’on
attribue une existence particulière a‘ ce réel
[B 230] dans la subétance (par exemple au mou-
vement, considéré comme un accident de la
matière), on nomme cette existence l’inhe’rence,
pour la diS‘tinguer de l’existence de la substance,
que l’on nomme subsistance. Mais [A 187] il en
résulte beaucou de malentendus, et on parle
avec plus d’exa itude et de justesse, en caracté—
risant l’accident seulement par la manière dont
l’existence d’une substance est déterminée posi—
tivement. Cependant, en vertu des conditions de
l’usage logique de notre entendement, il est
inévitable de séparer en quelque sorte ce qui peut
changer dans l’existence d’une substance, tandis
que la substance reS‘te, et de le considérer en
rapport avec ce qui eS‘t proprement permanent et
radical; c’eêt pourquoi aussi cette catégorie rentre
sous le titre des rapports, davantage comme leur
condition que comme contenant elle-même un
rapportl.
C’est sur cette permanence que se fonde aussi
la légitimité du concept de cbangernent. Naître et
périr ne sont as des changements de ce qui naît
ou pe’rit. Le c angement eS‘t un mode d’exiätence,
qui succède à un autre mode d’existence du même
objet. Par suite, tout ce qui change demeure, et
seul son état Je tranfrorrne. Et comme ce change—
ment ne concerne que les déterminations qui
peuvent cesser ou encore commencer, nous pou—
vons dire, dans une expression en apparence
quelque peu paradoxale : Seul le permanent (la
substance) est changé, [B 231] le variable ne subit
pas de changement, mais seulement une tranfsor—
Inatz'on, puisque certaines déterminations cessent
et que d’autres commencent”.
[A 188] Le changement ne peut donc être III, 166
perçu que dans les subStances, et une naissance
Ou une disparition absolues, qui ne concernent
pas seulement une détermination du permanent,
914 Critique de la raùon pure
ne peuvent constituer aucune perception possible,
puislqbue c’est juS‘tement ce permanent qu1 rend
poss le la représentation du passage d’un état
a‘ l’autre, et du non—être a‘ l’être, états qui ne peuvent
être connus empiriquement, par conséquent, que
comme des déterminations changeantes de ce qui
demeure. Admettez que quelque chose commence
absolument a‘ être; vous devez alors avoir un point
du temps dans lequel cela n’était pas. Or, à quoi
voulez—vous rattacher ce point du temps, si ce
n’est à celui qui est déjà la‘ P Car un temps vide qui
précéderait n’eS‘t pas un objet de erception; mais
si vous h'ez cette naissance a‘ des c oses qui étaient
auparavant, et qui ont duré jusqu’à ce qui naît,
ce qui naît n’e’tait qu’une détermination de ce qui
était auparavant, a‘ titre de permanent. Il en est
de même de la disparition d’une chose, car elle
suppose la représentation empirique d’un temps,
puisqu’un phénomène n’est plus.
Les substances (dans le phénomène) sont les
substrats de toutes les déterminations de temps.
La naissance des unes et la disparition des autres
supprimeraient même l’unique condition de l’unité
empirique du temps, [B 232j et les phénomènes
se ra porteraient alors a‘ deux sortes de temps,
dans esquels, côte a‘ côte, l’exiS‘tence s’écoulerait;
ce qui est absurde. En effet, 11' n’y a qu’un temps,
dans [A 189] lequel tous les divers temps doivent
être placés, non simultanément, mais successive—
mentl.
La permanence est donc une condition néces-
saire, sous laquelle seulement des phénomènes,
comme choses ou objets, sont déterminables dans
une expérience possible. Mais quel est le critère
empirilque de cette permanence nécessaire, et
avec e e de la substantialite’ des phénomènes, la
suite nous donnera l’occasion de faire la‘—dessus les
remarques nécessaires”.

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