Les aspects:
Nous ne rappellerons pas ici le principe des aspects en Jyotish. Le Varshapal utilise
les aspects suivants:
Mithra drishtis: "mithra" signifie ami et "drishti" aspect. On peut traduire ce terme
par "aspects amicaux". Ce sont des aspects que reçoit ou que forme une planète dans
les 3-5-9 et 11ème signes à partir de sa position. Ces mithra drishti sont divisés en
Pratyaksha Mithra (très grands amis) qui concerne la relation 5-9 et Gupta Mithra
(amis secrets) qui concerne les aspects 3 et 11.
Shatru Drishti: aspects ennemis. Il s'agit des aspects formés ou reçu de la 1-4-7 et 10
par une planète. Ces aspects sont divisés également en deux: Pratyaksha Drishtis (1-
7) et Gupta Drishtis (4-10).
Sama Drishtis sont neutres. Les planètes ne reçoivent ni n'exercent aucune influence
sur les planètes qui se trouve situées dans la 2-6-8 ou 12 à partir d'elles-mêmes.
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entendu dans un signe régi par une planète ennemie. Le maximum attribué
est de 30 points.
Le Navamsa Bala suit le même principe que le Drekkana Bala (propre signe,
signe ami neutre ou ennemi). Par contre, on n'attribue que 5 points
maximum. C'est également une particularité par rapport au système de
Parasara qui privilégie le navamsa aux autres divisions. En revanche, c'est
compréhensible, si l'on sait qu'en astrologie occidentale, le décan est plus fort
que la division du signe en 9.
On pourrait penser que la force des planètes est une information supplétive, dont on
pourrait aisément se passer, si l'on souhaite avoir un aperçu rapide de la RS. Ce n'est
pas le cas. Cette information va nous servir à calculer le maître de l'année.
Le Muntha:
Les astrologues occidentaux ne seront pas dépaysés par ce concept, qui n'est rien
d'autre que la profection de l'ascendant. Le Muntha est donc la progression du Lagna
à raison d'un signe par an. On l'interprète en fonction de sa position dans la RS
indienne. Le Muntha est réputé donner de bon résultats quand il est situé en 9-10 ou
11. Il promet des résultats, mais après des difficultés quand il est situé en 1-2-3-5. Il
donne des résultats adverses quand il est situé en 4-6-7-8-12 de la RS.
On peut noter également que le Muntha est considéré comme bénéfique s'il est dans
la bouche de Rahu (c'est-à-dire que Rahu se dirige vers le Muntha) que dans la queue
de Rahu (quand Rahu s'en éloigne et que Ketu s'en rapproche).
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Le Lagna du thème de naissance:
On note avant toute chose que le maître de l'année en astrologie tadjik, n'a rien à voir
avec le maître de l'année dans les révolutions solaires occidentales.
Les trois piliers du Varshapal sont le Muntha, l'AS natal et le maître de l'année. Ce
dernier appelé "Varshesha" est le plus difficile à déterminer, et c'est ce qui peut
rendre l'interprétation d'une RS indienne assez délicate. C'est peut-être la raison pour
laquelle le Varshesha n'est pas calculé dans les logiciels d'astrologie hindoue comme
Jagannatha ou Astrosage. Quoi qu'il en soit, la procédure est la suivante: on
détermine les candidats qui sont au nombre de cinq.
Ensuite, il faut selon les principes du Pancha Vargiya Bala exposé plus haut
déterminer la force de chacun des candidats. Il faut de surcroît que le candidat en
question aspecte le Varshesha Lagna (AS de RS). Les aspects dont nous parlons ici,
sont les aspects mentionnés plus haut et non les aspects de Parasara.
Il existe par ailleurs des règles additionnelles, comme par exemple, celle concernant
la Lune. La Lune ne peut pas être maîtresse de l'année, même si elle est la plus forte,
à moins qu'aucun des autres candidats n'aspecte le Lagna.
Les Yogas:
En plus des yogas de Parasara (conjonction, aspects, parivartana, raja yogas, dhana
yogas, arishtas, gaja kesari et balarishta) il existe des yogas spécifiques au système
tadjik. Ils sont au nombre de 16. La plupart d'entre eux concerne des aspects qui se
forment entre les planètes à l'exception de:
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Ikabala: toutes les planètes sont en kendra ou en panapara (maison
succédente).
Induvara: toutes les planètes sont en apoklima (maison cadente).
Les plus importants sont:
Les autres yogas sont des variations des deux précédents selon qu'il y ait
intervention d'une autre planète (empêchement en astrologie horaire occidentale) de
la Lune (translation de lumière), que l'une des planètes soit conjointe à Mars ou
Saturne ou que la planète applicante rétrograde (réfrénation).
Ces périodes sont semblables aux chronocrates des révolutions solaires en occident.
Elles sont de 5 sortes:
Il est à noter que le logiciel JHL ne calcule pas ces deux derniers dasas.
Les transits:
Ici, il n'y a pas de différence avec Parasara, mis à part l'exception concernant le
principe des "vedhas" (obstruction). On sait que certaines maisons transitées à partir
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d'une certaine planète lui sont favorables, d'autres lui sont hostiles. Par exemple,
toute planète transitant la 4-5-9 et 12 du Soleil bloque les effets du Soleil, il en va de
même avec les 2-4-5-8-9 et 12 comptées à partir de la Lune.
Dans le système tadjik, il n'y a pas d'obstruction entre le Soleil et Saturne d'une part
et entre La Lune et Mercure de l'autre.
Les Sahams:
Ce sont les parts que nous connaissons également en astrologie médiévale. Elles sont
également utilisées de manière extensive dans le Varshapal. Selon les auteurs, leur
nombre varie entre 25 et 50.
En conclusion:
Le Varshapal est donc un système complexe qui diffère sensiblement des principes
du Jyotish, dans la mesure où il a été influencé par les astrologies perses et arabes. Le
vocabulaire utilisé est là pour en témoigner. Il en va de même de l'usage des termes,
qu'on ne retrouve nulle part (à ma connaissance) en Jyotish. La primauté du
Drekkana sur le Navamsa dans l'évaluation de la force des planètes est également à
mettre au crédit des influences étrangères à l'Inde.
Toutefois, si le Varshapal a emprunté certaines techniques de l'astrologie médiévale
concernant les révolutions solaires, il en a délaissé ou ignoré d'autres, comme par
exemple, celle du diviseur ou encore du maître du cercle. Le retour des planètes de
révolution à leur place natale, n'entre pas non plus dans le schéma de l'interprétation.
Les périodes planétaires sont également dérivées du Jyotish, et les systèmes de
Vettius Valens ou d'Abumazar (hebdomades) ne figurent pas au nombre des façons
de calculer les périodes planétaires. Il s'agit donc d'un système que l'on pourrait
qualifier d'hybride, dont l'ambition aurait été d'emprunter le meilleur de chaque
courant astrologique.