béton armé
Traité de
béton armé
Des Règles BAEL à l'Eurocode 2
Jean Perchat
CHEC
Centre des Hautes Rudes
de la Comtrudloo
Illustrations: Ursula Bouteveille, Rachid Maraï, Anthony Cristo
Maquette et mise en page: edito.biz, Mikaël Bidault, Paris
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SOMMAIRE
Préalable 1
Préface 3
Avant-propos 7
Abréviations 11
Chapitre 1 Généralités 13
Chapitre 2 Matériaux 49
La version initiale de ce cours de béton armé, rédigée avant même la parution des Rè-
gles BAEL 80, avait subi de multiples aménagements rendus nécessaires par les modifi-
cations en 1983 et 1991 de ces Règles BAEL. Pendant dix ans, tout au long de la phase
de préparation de l'EC2, M. Perchat en a assuré une mise à jour annuelle afin de suivre
au plus près l'évolution de l'EC2 dans ses nombreuses versions successives.
En 1996, Jean Perchat a abandonné le cours de béton armé du CHEBAP pour en passer
le témoin à Jean Hueber. Michel Weick a pris le relais en septembre 2005. Nous avons
souhaité donner à ce cours, issu de nombreuses mises à jour, une présentation homogè-
ne qui permette une consultation plus facile.
Jean Perchat, lorsque nous lui avons fait part de ce projet, a de lui-même entrepris une
nouvelle mise à jour: la version définitive de l'EC2, publiée en octobre 2005, n'avait
effectivement pas pu être prise en compte dans le document existant. Je tiens donc à le
remercier chaleureusement pour cette nouvelle contribution, persuadé que ce cours, qui
analyse parallèlement les Règles BAEL et les prescriptions de l'EC2, restera un docu-
ment de référence pour tous les élèves du CHEBAP.
Dominique Vié
Directeur du CHEC
PRÉFACE
Le Monde change. La population de notre planète croît rapidement: alors qu'elle vient
de franchir les 6,5 milliards d'individus, les estimations les plus sérieuses envisagent le
nombre de 9 milliards dans une trentaine d'années. Par ailleurs, nous devons désormais
faire face aux effets du réchauffement global de la planète, préserver notre environne-
ment et faire évoluer nos modes de vie. Ceci veut dire que la construction de logements
et autres services publics, d'infrastructures de transports, de réseaux d'assainissement,
de réseaux d'approvisionnement et de distribution d'énergie, etc. resteront la clé du
développement dans toutes les sociétés. L'environnement bâti conditionne la qualité de
vie et contribue à l'identité et à l'héritage culturels.
Actuellement, pour donner quelques ordres de grandeur simples, on produit chaque année
dans le Monde environ 2,3 millions de tonnes (hors clinker) de ciment, ce qui veut dire de
l'ordre de 7 milliards de m3 de béton, dont 1,5 à 2 milliards de m3 de béton prêt à l'emploi.
L'industrie de la construction utilise un volume de béton représentant environ plus du
double en poids de l'ensemble des autres matériaux traditionnels de la construction (acier,
bois, plastiques et aluminium). Et le béton armé, ainsi que son jeune cousin le béton pré-
contraint, resteront encore longtemps des matériaux privilégiés de l'activité de construire.
Les maîtres mots de l'art de l'ingénieur sont désormais la durabilité (des constructions
et des produits de construction) et l'utilisation raisonnée des matériaux, tout en respec-
tant les exigences essentielles de solidité et de bon fonctionnement des structures, et en
évitant les erreurs d'origine humaine tant soit peu importantes, souvent sources de dé-
faillances structurales au cours du processus de construction. C'est là que les normes et
codes de calcul apportent une aide précieuse aux ingénieurs et techniciens. D'ailleurs,
les normes et codes de calcul ont au départ une légitimité historique puisqu'un demi-
siècle à peine après les tout premiers brevets de Louis Lambot et Joseph Monier la pre-
mière « Circulaire du ministre des travaux publics, des postes et télégraphes» transmet-
tait, ie 20 octobre 1906, les instructions relatives à l'emploi du béton armé en France.
Au fait, à quoi sert un code? Tout d'abord, il fixe les notations et la terminologie, ce qui
permet aux ingénieurs de mieux se comprendre en évitant de parler des langages différents.
En second lieu, il doit énumérer la liste des points principaux à vérifier et qu'il serait impar-
donnable d'omettre. Cette liste ne peut être exhaustive, mais elle doit comprendre les cas les
plus généraux ou courants, ainsi que les mesures à prendre pour remédier à la pathologie
constatée et tenir compte de l'expérience des bons constructeurs. Enfin, les codes, même
s'ils ne peuvent tout prévoir a priori, constituent des <<règles du jeu» permettant de compa-
rer des propositions ayant le même niveau de qualité et de fiabilité lors des appels d'offres
et de vérifier que les exigences du « client» ont été prises en compte correctement
On prétend parfois que les normes et codes de calcul brident l'imagination des ingé-
nieurs les plus créatifs. L'expérience prouve largement le contraire car c'est bien lors de
4 Traité de béton armé
la conception d'ouvrages exceptionnels que l'on cherche à se caler, quelle que soit la
méthode de calcul employée, aussi sophistiquée soit-elle, par rapport à des règles issues
des résultats de la recherche la plus avancée.
Mais ces règles, encore faut-il les écrire, puis les expliquer de la manière la plus péda-
gogique de façon à cerner au mieux leur domaine d'utilisation.
Pour écrire les règles, il faut des experts comprenant le comportement d'un matériau que
l'on pourrait parfois qualifier de «versatile» et le fonctionnement des structures dans
leurs moindres détails, capable d'interpréter les résultats d'expérimentations qui ne sont
souvent pas réalisées dans des conditions comparables, et proposant des règles suffisam-
ment simples pour être facilement applicables, tout en restant sécuritaires sans excès. Jean
Perchat est l'un de ceux-là: il fut en particulier l'un des rédacteurs du code-modèle CEB-
FIP de 1978 pour les structures en béton et l'un des signataires de son introduction, aux
côtés de trois autres experts illustres: Franco Levi, Manfred Miehlbradt et Yves Saillard.
Puis débuta l'aventure de l'Eurocode 2 qui connut, comme les autres Eurocodes, trois pha-
ses principales. Une première phase (1976-1990) correspondant à la rédaction de docu-
ments-cadres sous l'égide de la Commission européenne, puis une seconde phase (1990-
1998) correspondant à la mise des premiers documents au format de normes provisoires par
le CEN en tenant compte des résultats des enquêtes internationales ayant porté sur la pre-
mière génération, et enfin, la troisième phase (1998-2007) correspondant à la transforma-
tion des normes européennes provisoires en normes européennes définitives EN. Jean Per-
chat resta un expert actif pour l'élaboration de l'Eurocode 2 de première génération, puis de
la norme ENV après transfert des travaux au CEN selon l'agrément de 1989 entre la Com-
mission et le CEN. Naturellement, cette activité internationale se doublait d'une activité
nationale avec, probablement, les états d'âme d'un pionnier de la nouveauté.
Ainsi, Jean Perchat resta longtemps aux premières loges de ce grand bouleversement de la
seconde moitié du XXe siècle qui vit se cristalliser une approche différente de la conception,
de l'exécution et de la maintenance des ouvrages. Il fallait parallèlement diffuser toute cette
connaissance accumulée et là, on retrouve Jean Perchat dans un rôle qu'il a toujours joué
avec bonheur: le rôle d'enseignant (notamment au CHEC) et de formateur. Il lui fallait, pour
cela, un support écrit dans lequel chacun puisse trouver les réponses aux questions qu'il se
posait. Et, au fil des ans et des évolutions techniques, ce support écrit fut rédigé, repris, per-
fectionné, et complété pour lui conférer une actualité permanente. L'ancien cours du CHEC
eut une notoriété telle qu'on l'appela bientôt « Le Perchat » : l'article en dit long !
Que penser de ce nouvel ouvrage, si ce n'est qu'il est un outil fondamental pour permet-
tre à tous les ingénieurs et techniciens français et étrangers imprégnés d'une tradition
technique française encadrée par des textes nationaux de qualité, de découvrir et
d'adopter une culture développée à l'échelle européenne qui suscite déjà un vif intérêt
dans de nombreux pays non européens.
Jean-Armand Calgaro
Ingénieur Général des Ponts et Chaussées
Président du CENrrC250 (Eurocodes)
L'élément principal des calculs est l'évaluation des limites
des efforts que l'on peut faire supporter aux parties des
divers matériaux. Cette évaluation, établie d'après
l'expérience des constructions existantes, n'est pas
susceptible d'une rigoureuse exactitude. Il pourra donc
exister quelques d~fférences dans les nombres qui seront
adoptés par diverses personnes. Le temps, et la réunion
d'un grand nombre de comparaisons, peuvent seulsflXer
les idées sur ce sujet.
Si la date du 9 mai 1950, avec l'appel de Robert Schumann, est une date importante
dans le processus d'unification de l'Europe, celle du 6 novembre 1953 ne l'est pas
moins pour les constructeurs européens. C'est en effet ce jour-là qu'au cours d'une
séance inaugurale tenue au Luxembourg, a été fondé le Comité Européen du Béton
(CEB) qu'André Balency-Béarn, qui présidait alors la Chambre Syndicale des Cons-
tructeurs en Ciment Armé, avait décidé de créer, à l'instigation de techniciens français
qui désiraient confronter leurs vues et leurs expériences avec des techniciens étrangers.
Il s'agissait initialement de réunir périodiquement un petit nombre de techniciens parti-
culièrement compétents, chercheurs, professeurs, ingénieurs et constructeurs issus de
divers pays. Ces réunions restreintes devaient permettre des échanges très libres et des
répartitions de tâches expérimentales que n'autorisent pas des assemblées trop nom-
breuses dans lesquelles il ne peut être question que de communications, mais pas de
dialogues et encore moins de discussions. Dix pays étaient représentés à la séance inau-
gurale. En 1960, ce nombre était passé à dix-neuf. En 1975, le CEB en comptait trente-
deux et d' «européen», il était devenu «euro-international». Actuellement, le CEB a
disparu, intégré à la Fédération Internationale du Béton (fib).
Le CEB .a joué un rôle essentiel dans l'évolution des connaissances sur le comportement
des structures en béton armé et sur celle des textes réglementaires. Les objectifs qui
avaient été statutairement fixés visaient la coordination internationale et la synthèse des
recherches, la sécurité et la durabilité, la conception et le calcul, la règlementation et
l'application pratique aux diverses technologies de la construction.
Dans les années qui suivirent, il apparut rapidement que l'harmonisation des règles de
calcul ne pouvait se faire sur la base des règlementations nationales existantes, beau-
coup trop différentes les unes des autres. Il fallait partir de nouveaux concepts. Déjà,
dans les divers pays d'Europe et d'Amérique, s'élaboraient de nombreuses théories, les
expériences se multipliaient et des connaissances nouvelles sur le comportement, la
sécurité et la conception des ouvrages en béton commençaient à s'accumuler.
En 1964, parurent les «Recommandations pratiques à l'usage des constructeurs», rédi-
gées par Nicolas Esquillan, qui réunissaient sous une forme pseudo réglementaire la
synthèse des connaissances déjà acquises au CEB. Ce document ne concernait que les
'structures en béton armé classiques. Il exposait les principes fondamentaux, développait
surtout, bien qu'il y soit déjà question du concept plus général d' «états-limites», une
méthode pratique de calcul des sections à la rupture en flexion, proposait un mode de
vérification des poteaux exposés au flambement, et un mode de prévision par le calcul
des ouvertures de fissures. Il comportait de nombreuses lacunes, et était loin d'être opé-
rationnel. Mais il avait le mérite de faire apparaître les sujets (le calcul de la résistance à
l'effort tranchant ou au poinçonnement, l'étude des phénomènes d'adaptation et de
8 Traité de béton armé
redistribution dans les structures hyperstatiques, .... ) sur lesquels les recherches et les
études devaient encore porter.
Après cette publication, une étroite coopération technique s'établit entre le CEB et la
Fédération Internationale de la Précontrainte, qui, les réflexions et connaissances ayant
continué de progresser, conduisit en 1970 à une deuxième édition des recommandations
sous le titre de «Recommandations internationales CEB/FIP pour le calcul et
l'exécution des ouvrages en béton». Celles-ci, bien que n'ayant pas encore le caractère
d'un code pratique et opérationnel, constituèrent un document de référence dont
s'inspirèrent nombre de règlements nationaux. Un pas décisif fut franchi avec l'idée,
émise en 1974, de réunir l'ensemble des textes visant des matériaux aussi différents que
le béton, le métal, le bois,.etc. en un vaste «système international de réglementation
technique unifiée des structures», partant de principes de sécurité communs.
Dans ce système, on passa du stade de «recommandations» à celui de «modèle de code»,
susceptible d'être adopté tel quel comme règlement national par n'importe quel pays.
Dans le «Code-Modèle 1978 pour les structures en béton», les règles assorties de com-
mentaires couvraient, sous une forme homogène et cohérente, les différents types de
problèmes que doit appréhender l'ingénieur dans l'établissement du projet, le calcul, le
dirnensionnement, la réalisation et le contrôle de qualité des ouvrages. Elles avaient été
rédigées dans une perspective opérationnelle, en vue de leur application directe par les
ingénieurs d'études et de chantiers. L'aspect opérationnel avait été contrôlé sur une série
d'exemples concrets que chaque pays membre avait eu à résoudre et dont il avait compa-
ré les résultats avec ceux de sa propre règlementation. Quoique le CEB ne disposât
d'aucun pouvoir pour en imposer l'application, l'impact du Code-Modèle 1978 sur les
règlementations nationales n'en fut pas moins considérable. En particulier, nos Règles
BAEL 80 en ont largement subi l'influence. Et lorsque la Commission Européenne a
décidé de se doter de textes techniques, c'est tout naturellement que le Code-Modèle
1978 a été pris comme texte de référence pour la rédaction de la première ébauche de
l'Eurocode 2. En 1990, une version remaniée, le Code-Modèle 90, a pris le relais.
La rédaction d'une norme expérimentale, convertie ensuite en norme européenne, stade
final de l'Eurocode 2, a demandé beaucoup de temps et a connu bien des vicissitudes.
Le passage d'un <<modèle» de code à un code «réel», accepté par tous et applicable dans
l'ensemble des pays membres de l'UE, a exigé de multiples enquêtes et nécessité des
aménagements successifs avec de nombreux compromis obtenus après des discussions
parfois assez âpres.
Au terme d'un parcours de 25 ans, l'Eurocode 2 a fini par obtenir le statut de norme
européenne, dont l'application deviendra obligatoire en 2010. Mais il faudra sans doute
encore quelque temps ensuite avant que cette norme ne se substitue totalement aux règles
. en vigueur dans les pays membres de l'UE et en particulier à nos Règles BAEL et BPEL.
J'ai eu la chance d'entrer dans la Profession au moment de la création du CEB. André
Balency-Béarn m'a présenté à Pierre Lebelle, un grand ingénieur, lui-même disciple de
Freyssinet. Pierre Lebelle m'a d'emblée associé à ses études, à ses recherches et à ses
projets et introduit dans les commissions nationales et internationales de réglementation.
Là, j'ai eu le grand privilège de rencontrer d'éminents ingénieurs français ou étrangers. En
France, Albert Caquot, qui présidait la plupart des réunions techniques, René Chambaud
Avant-propos 9
dont j'ai été le disciple et l'assistant au CHEC pour l'enseignement du calcul à la rupture,
Nicolas Esquillan, avec lequel j'ai collaboré à l'élaboration des Recommandations du
CEB et qui m'a passé la main pour le Code-Modèle 78. Je n'oublie pas Jean Blévot, pro-
fesseur à l'Ecole Centrale de Paris, qui m'a associé à la rédaction de ses publications sur le
béton armé.
C'est à eux tous, Jean Blévot, René Chambaud, Nicolas Esquillan et Pierre Lebelle, mes
«maîtres», par qui j'ai beaucoup appris, et auxquels je ne saurais manquer de joindre
André Balency-Béarn, que je souhaite dédier le présent cours.
Jean Perchat
ABRÉVIATIONS
BA Béton armé
EC Eurocode
HA Haute adhérence
NF Norme française
UE Union européenne
CHAPITRE 1
GÉNÉRALITÉS
• Principe nO 1
Tout élément doit être armé suivant trois directions non coplanaires, généralement
orthogonales.
Toutefois, les éléments de faible épaisseur (comme les dalles) ne sont généralement
armés que dans deux directions, parallèles à leur feuillet moyen (voir exemples de fer-
raillage, figures 1.1 et 1.2).
1. Contrairement à ce que l'on entend souvent, le béton ne« sèche» pas. Le durcissement n'est pas dû
à une perte d'eau, mais à une réaction chimique d'hydratation du ciment. Si le béton devait sécher,
comment aurait-on pu l'utiliser dans des ouvrages maritimes, où il est souvent coulé sous l'eau?
2. Les bétons à hautes performances (BHP) permettent d'obtenir des résistances bien supérieures,
pouvant atteindre 100 MPa et même davantage.
14 Traité de béton armé
• Principe nO 2
Seuls peuvent être considérés comme « éléments en béton armé» ceux qui sont encore
aptes à jouer leur rôle dans la structure dont ils font partie lorsque la résistance à la
traction de leur béton constitutif est supposée nulle.
L'application de ce second principe conduit :
1. à toujours mener les calculs comme si le béton avait effectivement une résistance
nulle à la traction, donc à déterminer les armatures des zones tendues pour qu'elles
soient capables d'équilibrer la totalité des efforts de traction développés par le fonction-
nement mécanique de la structure.
2. à toujours prévoir une quantité d'armatures tendues au moins égale à celle nécessaire
pour équilibrer la force de rupture par traction du béton tendu, supposé non armé
(condition de non-fragilité, définissant le pourcentage minimal d'armatures tendues) .
• Exemple 1 (figure 1.1) : Poutre encastrée à une extrémité, reposant librement sur
un appui intermédiaire, avec porte-à-fallX.
Schéma de la Résistance des Matériaux
Face
supérie..,re
Face
inférieure
-
~
T
C
----:;:.--=;-------
TTC
--
T T
~
C
----.
Diagramme du moment de flexion
T= tendu
C = comprimé
Extrêmum
Armature longitudinale supérieure
sur appui « chapeau»
Barres de montage (ou armatures longitudinales supérieures)
en travée Cadre
ou étrier
CoupeAA
Crocl1et
Armatures klngitudinales
inférieures
ROIe des am>atu,•• d'âme ,
équilibrer les tractions obliques
f"><
1 T","km
dues à l'effort tranchant
Chapeaux
sur appuis
CoupeAA
t'B
J...
A Armature longitudinale inférieure
Figure 1.4.
Des voiles à simple ou double courbure permettent de réaliser des couvertures, des
réservoirs, des réfrigérants, etc.
Or un certain nombre de facteurs sont susceptibles, par leur intervention isolée ou com-
binée, d'influer sur la sécurité d'une structure et éventuellement de la compromettre.
Parmi ces facteurs, on peut citer:
• la définition des actions appliquées à l'ouvrage,
• les propriétés des matériaux constitutifs,
• la détermination des sollicitations (M, N, V,1),
• les méthodes de calcul des sections,
• les règles de détail (disposition des armatures, enrobages, recouvrements, etc.).
• la qualité de l'exécution qui dépend elle-même:
- des règles de contrôle,
- de la qualification du personnel, etc.
Étant donné les incertitudes qui entachent ces différents facteurs, il est nécessaire de
prendre des marges de sécurité, sous la forme de « coefficients de sécurité» à introdui-
re dans les calculs.
2°) Selon la conception même de la sécurité, suivant la manière dont on considère les
paramètres de base, on distinglle :
-les méthodes déterministes (paramètres de base considérés comme non-aléatoires),
-les méthodes probabilistes (paramètres de base considérés comme aléatoires).
Toute méthode de calcul devrait donc normalement apparaître comme une combinaison
des méthodes la, ou 1b, ou 1c, avec l'une des deux méthodes 2a ou 2b ci-avant. En fait,
il arrive souvent que ces différentes méthodes s'interpénètrent plus ou moins, ce qui est
très apparent dans la norme allemande DIN 1045 ou le Code américain de l'ACI, mais
est également vrai dans les Règles BAEL.
Dans ces dernières, les lettres « EL » signifient « états-limites ». Il faut bien comprendre
. que ce mot, à la mode depuis les années soixante' , ne recouvre en fait que des concepts
1. Mais dés 1926, en Allemagne, Max Meyer avait proposé de justifier la bonne tenue des ouvrages en
béton armé non par le calcul des contraintes, mais par le calcul aux états-limites. Cette nouvelle fa-
çon de considérer le problème des calculs avait été étudiée par les spécialistes russes, et notamment
par le professeur A. F. Loleit qui, en juin 1932, avait fait à ce sujet une conférence à Léningrad. Les
18 Traité de béton armé
connus et appliqués depuis fort longtemps. En effet par le terme « état-limite », on dési-
gne tout état au-delà duquel une structure ou une partie de cette structure deviendrait
inapte à remplir les fonctions pour lesquelles elle a été conçue. Lorsqu'un état-limite est
atteint, l'une des conditions requises de la structure ou de l'un de ses éléments pour
remplir son objet, et qui ont été fixées lors du projet, est donc strictement satisfaite,
mais cesserait de l'être une fois franchi cet état.
Envisagées sous cet aspect, les méthodes «aux contraintes admissibles» (§ 1.32) par
exemple, sous la forme où elles étaient utilisées autrefois, étaient elles-mêmes des mé-
thodes d'états-limites. On les retrouve d'ailleurs maintenant, avec leurs hypothèses pro-
pres, pour justifier les « états-limites de service ».
Toutefois l'habitude s'est prise (et nous ferons donc de même) de réserver le nom de
« méthode de calcul aux états-limites» à la méthode de calcul se mi-probabiliste avec
coefficients de sécurité partiels (combinaison 1c-2b selon la classification précédente).
[1.1 ]
où y (> 1) est un coefficient global tenant compte de toutes les causes d'incertitude.
travaux, discussions et expériences qui suivirent cette conférence aboutirent aux règlements de 1939
rendant en URSS le calcul aux états-limites obligatoire pour toutes les constructions en béton armé.
Chapitre 1 • Généralités 19
Si la fraction ! est fixée une fois pour toutes indépendamment du mode de sollicitation
y
des pièces (méthode « classique »), on aboutit à des coefficients de sécurité non homo-
gènes, car variant selon ce mode de sollicitation, et par voie de conséquence, à un di-
mensionnement parfois surabondant.
[1.2]
a) Considérons d'abord le cas où l'élément que l'on calcule n'est soumis qu'à une seule
action Q et où les sollicitations sont proportionnelles aux actions appliquées. Si,
conformément à la méthode des coefficients partiels, on met en évidence les différentes
causes d'incertitude (voir chap. 3), chacun des termes S, Q et f doit être affecté d'un
coefficient partiel de sécurité et la condition à vérifier est:
[1.3]
avec:
YQ coefficient de sécurité partiel applicable à l'action Q considérée
S sollicitation (M, N, Vou 1) due à l'action Q
a contrainte du matériau calculée élastiquement sous la sollicitation S fonction
elle-même de YQ Q
YB, Ym coefficients tenant compte des écarts possibles des sollicitations et résistances
par rapport à leurs valeurs moyennes
Les solli~itations étant supposées proportionnelles aux actions (forces) appliquées, dans
l'hypothèse d'un modèle de calcul élastique, on a :
Les relations [1.1] et [1.3] sont donc équivalentes, car la relation [1.3] peut s'écrire,
compte tenu de [1.5] :
c'est-à-dire
[1. 7]
Chapitre 1 • Généralités 21
(Q) ---Ho--l
Une section droite quelconque L est en
effet soumise :
- à un effort normal N (dû au poids propre Vent
G de la partie située au-dessus de la sec-
tion L considérée),
- à un moment M dû à l'action Q (ici, le
vent).
Figure 1.5.
Les contraintes extrêmes crmin et cr max sur cette section droite se calculent par les formu-
les classiques de la Résistance des Matériaux:
N Mv
cr
max
=-+-
S 1
[1.8]
N Mv
cr . = - - - [1.9]
mm S 1
Ces formules comportent une partie fixe O'G(N) = N due au poids propre et une partie
S
variable crrjM) due au moment de flexion (évalué au centre de gravité G de L).
Le poids propre et le vent constituant deux actions ne donnant pas lieu aux mêmes in-
certitudes, il faudrait écrire, au lieu de [1.3], en appliquant toujours la méthode des
coefficients partiels de sécurité:
[1.10]
1. Nous citons cet exemple car il est caractéristique. Vers la fin des années « vingt» en effet, un certain
nombre de cheminées en béton armé, qui avaient été calculées uniquement en vue de résister à un
vent conventionnellement considéré comme « normal» se sont rompues â mi-hauteur sous l'effet de
bourrasques.
22 Traité de béton armé
Cette dernière formule n'est plus équivalente à [1.1]. En effet la méthode des contrain-
tes admissibles reviendrait à écrire (voir [1.7]) :
avec [1.11]
ou encore [ 1.12]
c'est-à-dire à affecter d'un même coefficient de sécurité « global» les contraintes (JG et
(JQ dont les dispersions sont nécessairement très différentes puisque les causes
d'incertitude sur le poids propre et sur le vent ne sont pas les mêmes.
Ainsi, pour ne parler que du béton, la limitation de la contrainte à une valeur admissible
f ne permet pas d'assurer que la construction ne se rompra pas tant que l'action Q ne
y
sera pas multipliée par y. On est au contraire certain que le coefficient de sécurité est
inférieur à y.
Si donc les actions extérieures viennent pour une cause quelconque à dépasser la valeur
maximale théorique Q prise en compte dans le calcul (et en particulier pour le vent
comme pour toute autre action «naturelle », cette éventualité ne peut être écartée a
priori), la contrainte maximale du béton risque de croître beaucoup plus vite que Q et
même d'.atteindre la valeur de la résistance à la compression. Ou bien encore, comme le
montre la relation [1.9], dans le cas où (Jmin est positif mais voisin de zéro, ce dépasse-
ment de la valeur maximale théorique Q peut rendre (Jmin négatif, et donc entraîner un
renversement d'effort puisque des tractions apparaîtront là où l'on avait auparavant des
compreSSIOns.
Pour se préserver contre un risque de rupture prématurée, il faut vérifier que la section
présente une sécurité suffisante vis-à-vis de la rupture. On trouve là l'origine de la « vé-
rification complémentaire de la sécurité à l'égard des charges variables» (charges
d'ex.ploitation ou charges climatiques), prescrite par les règlements français depuis 1945
et dans laquelle les contraintes étaient déterminées après majoration des actions.
Les fonctions S (Q), R Cf) n'étant pas linéaires, les inégalités [1.2] et [1.13] ne sont pas
identiques, et il ne revient donc nullement au même de minorer les résistances ou de
majorer l~s actions.
Dans les années cinquante, il a existé en France une méthode de calcul à la rupture, qui
avait été mise au point par R. Chambaud à la suite d'essais sur des poutres en béton
armé, qu'il avait conduits en 1948, avec l'aide de la Chambre syndicale des construc-
teurs en ciment armé. L'application de cette méthode était, dans certains cas, plutôt
laborieuse, mais elle a permis de conserver, sans renforcement, certains éléments
d'ouvrages non conformes aux prescriptions des règlements alors en vigueur.
Toutefois, la méthode de R. Chambaud n'a jamais été officialisée et les Règles de calcul
du béton armé (Règles BA 1945, Règles BA 1960, Circulaire Ministérielle de 1934 et
Règles CCBA 1968), en imposant la vérification complémentaire de la sécurité, dont il
a déjà été question ci-avant, sous des charges variables majorées (sollicitations du
2e genre), tout en conservant les principes généraux et les hypothèses de base du calcul
élastique, se bornaient donc à ne demander qu'un« pseudo-calcul à la rupture ».
Mettent en jeu la sécurité des biens et des Sont liés aux conditions normales d'ex-
personnes (droit pénal) ploitation et de durabilité (droit civil)
1. Le CES a procédé en 1990 à une quatrième édition des Recommandations internationales, sous le
nom de «Code modèle 1990 ». Ce texte comporte de nombreuses innovations, mais son usage de-
mandera probablement une assez longue période d'adaptation.
26 Traité de béton armé
1. Pour le volume 1 à Paris en novembre 1976 et pour le volume II à Grenade en septembre 1977.
2. Terminologie maintenant abandonnée.
Chapitre 1 • Généralités 27
Remarques
1. Du fait de l'introduction des coefficients partiels de sécurité, un état-limite ulti-
me est un état de ruine conventionnel normalement très éloigné de l'état physique
de ruine tel qu'on peut l'observer au cours d'un essai en laboratoire.
Il doit être bien compris que la charge de rupture observée au cours d'un essai en labo-
ratoire, qui résulte d'une constatation sans intervention de la statistique et sans prise en
compte de coefficients de sécurité, diffère de la charge ultime; celle-ci ne serait atteinte
que si un certain nombre de circonstances défavorables se trouvaient réalisées en même
temps, et n'a qu'une faible probabilité - c'est ainsi qu'elle est définie - d'être atteinte.
2. II est possible, comme le font les Règles BAEL, d'envisager des simplifications.
A contrario, on trouve dans le volume 1 du Code-Modèle 78 la description d'un pro-
cédé dit « de niveau 2 », dans lequel les résistances et les actions sont représentées
par leurs distributions connues ou supposées, et dans lequel une certaine probabilité
de ruine est acceptée. Il s'agit donc là d'un procédé de calcul vraiment probabiliste,
dont les applications, aussi bien théoriques que pratiques, sont restées très limitées.
1.345 Vérifications
La vérification d'une structure ou de l'un de ses éléments doit être effectué en deux étapes:
- la première étape consiste en général à déterminer les effets des actions de calcul
y Qi Qi correspondant au cas étudié (par exemple, dans le cas des états-limites de résis-
28 Traité de béton armé
On définit ainsi, à partir de certaines combinaisons d'actions de calcul (LY Qi Qi) et par
une méthode de calcul appropriée, des sollicitations agissantes de calcul y S3 S (L Y Qi Qi )
que les Règles BAEL simplifient en S(L y Q,.) avec
si ysi = YS3 YQi • Selon l'état-limite
considéré et les valeurs de Ysi prises en compte, ces sollicitations peuvent être des solli-
citations agissantes ultimes Su ou des sollicitations agissantes de service Sser.
Lorsque plusieurs actions individuelles interviennent dans une même combinaison, la
valeur du produit yQi Qi peut d'ailleurs, pour certaines actions, être réduite (par rapport
à la valeur prise en compte pour la même action supposée isolée) pour tenir compte du
fait que la probabilité que toutes les actions de la combinaison atteignent simultanément
leur valeur caractéristique est faible. Ce résultat est obtenu en introduisant selon le cas,
pour une même action, des « valeurs représentatives» différentes:
- valeur de combinaison 'l'oQ à l'état-limite ultime,
- valeurs fréquentes ou quasi permanentes 'l'IQ, 'l'2Q à l'état-limite de service (voir
chap.3).
Cette sollicitation résistante de calcul, désignée symboliquement par Rd, est normale-
ment déterminée dans l'hypothèse d'un comportement plastique des matériaux en pre-
nant en compte leurs résistances de calcul (c'est-à-dire leurs résistances caractéristiques
divisées par les coefficients Ym).
avec
YS3 s(~YQi
~ Q)< R (le
i - !Cj J;j
d -,-,- J [1.14]
Ys Yb Yb
avec:
le limite d'élasticité (considérée comme « résistance caractéristique») de l'acier,
!cj,jlj résistances caractéristiques du béton à la compression et à la traction, respecti-
vement, àj jours d'âge,
Ys, Yi, coefficients partiels au moins égaux à l'unité relatifs respectivement à l'acier et
au béton.
Le processus de vérification est résumé de façon schématique figure 1.6.
Remarque
L'équation de vérification écrite sous la forme
l. L'indice d (de l'anglais design), désigne une valeur de calcul c'est-à-dire dans laquelle les coeffi-
cients de pondération y ont été introduits.
30 Traité de béton armé
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
r-------I--- ... r------.J.--- ... r--------J..- ...
1 1 1 1 1 1
1 1
: Probabilité : : Probabilité :
l Déterminisme :
: pure : : simplifiée :
I ______ .., ___ .J 11________ j_.J1
I-------r--.J
est très générale. On peut en dériver toutes les méthodes de calcul possibles:
1. Contraintes admissibles
Pour retrouver la méthode aux contraintes admissibles, il suffit de faire:
YF3 =1 Yg, =1
2. Calcul à la rupture
Le calcul à la rupture correspond à :
YF3 = 1 Ym = 1
Qi et/étant toujours évalués de façon déterministe.
A. Méthode des coefficients de sécurité partiels (CEB, BAEL 91, Code britannique
BS 8110, Eurocode 2)
La formule complète est applicable, mais: YF3 est éventuellement pris égal à 1 ;
Qi et / sont évalués (en principe) de façon probabiliste, et plusieurs valeurs repré-
sentatives sont à considérer pour Qi'
S(LYQj Q):::;_1
YF3
Rd(LJ
Ym
<1> étant différent pour chaque type de sollicitation (par exemple <1> = 0,9 pour la trac-
tion simple ou la flexion simple; <1> = 0,85 pour l'effort tranchant et la torsion;
<1> = 0,70 pour la compression avec ou sans flexion)
1. Les codes européens cités ici sont ceux qui étaient en vigueur avant l'adoption de l'Eurocode 2.
2. Entre autres arguments d'ingénieurs américains pour l'adoption de cette valeur unité:
1. les coefficients partiels appliqués au béton et à l'acier risquent d'être mal interprétés par les cons-
tructeurs en donnant l'impression à ceux-ci qu'ils doivent viser, comme résistance réelle, la valeur
flYm prise en compte dans les calculs.
2. le coefficient appliqué au béton, nettement plus grand que celui appliqué à l'acier, risque d'être
exploité dans la concurrence entre l'acier et le béton comme traduisant le fait que le béton est un ma-
tériau moins fiable que l'acier.
32 Traité de béton armé
Ym =1
La valeur du coefficient YF3 (= y) n'intervenait que dans les calculs en flexion. Elle
dépendait du type de rupture, soit par l'acier (y = 1,75), soit par le béton (y = 2,1).
Ces comparaisons ne sont pas toujours nécessaires si l'on a pris soin de respecter certai-
nes dispositions constructives. Par exemple, il n'est pas utile de vérifier la condition
a::; alim si l'on a pris soin de choisir judicieusement «l'élancement» l/h d'une poutre de
portée 1 et de hauteur h (voir par exemple, art. B-6.5,1 , B-6.8,424, B-7.5 des Règles
BAEL).
Remarque importante
Dans un ouvrage réel, on ne peut mesurer que des déformations et non des
contraintes. Il n'est donc généralement pas possible de s'assurer directement par
voie expérimentale que 0':::;; O'lim ou 't':::;; 't'lim •
Pour les fissures, l'expérience montre que leur «ouverture» est en fait une notion
indéterminée. D'une part, le choix de la direction de mesure n'est pas évident (pa-
rallèle à la ligne moyenne, perpendiculaire à la fissure, parallèle à la direction prin-
cipale des armatures par lesquelles elle est traversée... ). D'autre part, cette ouvertu-
re varie considérablement aussi bien en parement, le long d'une même fissure et
Chapitre 1 • Généralités 33
d'une fissure à l'autre qu'en profondeur. Il en résulte que la mesure d'une ouverture
de fissure est très mal définie. Aucun projeteur ne doit tomber dans le piège qui
consisterait à garantir par contrat l que les ouvertures des fissures resteront inférieu-
res à une valeur donnée2 • Pour éviter ce piège, il est d'usage de parler des ouvertu-
res calculées, comme le fait l'Eurocode 2, ou mieux, comme le font les Règles
BAEL à l'article A-4.5, de ne pas mentionner de valeurs pour les ouvertures de fis-
sures et de remplacer la condition w ~ Wlim par une condition cr ~ crlim •
De même, pour les bâtiments courants, il n'est généralement pas possible de mesu-
rer les flèches à long terme.
Aussi bien les ouvertures des fissures que les flèches dépendent d'ailleurs d'un
grand nombre de paramètres, dont certains sont totalement inconnus lors de
l'élaboration du projet (conditions thermo-hygrométriques, durée de l'étaiement,
etc.).
Pour toutes ces raisons il serait vain, ainsi que le signalent les Règles BAEL dans
les commentaires de l'article B-6.5,2, de rechercher une identité entre la valeur cal-
culée (ouverture de fissure ou flèche) et la valeur constatée en œuvre.
Aussi, plus que pour tout autre calcul, les vérifications vis-à-vis des états-limites de
service doivent-elles être considérées comme des vérifications conventionnelles
permettant seulement d'assurer que la structure devrait avoir, avec une forte proba-
bilité, un comportement satisfaisant en service.
1. Ce que voudraient obtenir les poseurs d'étanchéité par exemple, qui ont eux-mêmes, à garantir la
tenue de leur produit.
2. Un expert n'aurait en effet aucun mal à trouver au moins une zone où les ouvertures des fissures
dépasseraient les valeurs garanties.
34 Traité de béton armé
Normes européennes EN
Ces normes sont établies par le Comité Européen de Normalisation (CEN). Après une
période de mise à l'essai, une norme expérimentale (ENV) est soumise au vote des
États-membres. Si, selon les règles qui ont été fixées par l'UE, le résultat de ce vote est
positif, cette norme (EN) devient ipso facto applicable dans tous les États, même ceux
qui ont voté contre, et se substitue donc à toute norme nationale traitant du même sujet,
s'il en existe une. Il en résulte que de nombreuses normes françaises sont progressive-
ment remplacées par des normes EN.
Mais alors que dans le conception française, qu'il s'agisse de produits, d'essais, ou
autres, une norme contient des spécifications très strictes, dont les conditions de mise en
application sont du ressort des fascicules du CCTG et des DTU, dans la conception
européenne, une norme peut être une simple convention technique, parfois un peu floue
ou incomplète et même, parfois aussi, de peu d'utilité.
Ceci ne va pas sans inconvénients: le catalogue AFNOR contient maintenant des texte
au contenu très varié, qui tous s'appellent «normes»: certains traitent de produits,
d'autres de travaux, d'autres encore de calcul, voire des trois à la fois. Les mécanismes
de mise en application (voir ci-après l'application des DTU aux travaux de bâtiment)
sont devenus beaucoup moins sûrs et exigent maintenant de sélectionner, au cas par cas,
les textes qui auront un caractère contractuel pour un chantier déterminé.
DTU
Les DTU sont des documents établis par le Groupe de coordination des textes techni-
ques, autrefois appelé Groupe DTU, mais qui, en 1990, a pris le nom de « Commission
Générale de Normalisation du Bâtiment/DTU ».
36 Traité de béton armé
Remarque importante
1°) Un texte réglementaire formant toujours un tout, il doit seul être appliqué pour
l'étude d'un même ouvrage. Il est absolument interdit, sous peine de s'exposer à
mécomptes graves, d'appliquer successivement des prescriptions de textes diffé-
rents, par exemple de calculer les moments dans des poutres de plancher avec un
texte puis d'effectuer le dimensionnement avec un autre texte (de manière à combi-
ner les solutions les plus favorables dans chaque cas).
2°) Pour les calculs manuels, il suffit en général de conserver trois chiffres signifi-
catifs (mais il faut les avoir, et exacts !) qu'il s'agisse de forces, de moments, de
contraintes, etc., exprimés respectivement en MN, MNm, MPa ou, plus générale-
ment, de n'importe quelle valeur numérique.
3°) Dans ce qui suit, le calcul automatique n'apparaît qu'en filigrane. Ceci est volon-
taire: il s'agit en effet d'un traité de béton armé et non d'un traité d'informatique!
De nos jours, on a trop tendance à faire aveuglément confiance à l'informatique, qui
38 Traité de béton armé
n'est et ne demeurera jamais qu'un outil (au même titre que la simple table de multi-
plication). Avant toute chose, il est important de comprendre les phénomènes physi-
ques. Le processus logique de leur mise en équations, lorsqu'il est possible et qu'il
ne comporte pas de lacunes, est suffisamment explicité dans cet ouvrage pour que la
mise sur ordinateur ne présente pas de difficultés particulières.
1.5 L'EUROCODE 2
Pour plus de détails, se reporter au cours de J.-A. Calgaro, Présentation des Eurocodes
ou à l'ouvrage Les Eurocodes, conception des bâtiments er des ouvrages de génie civil,
Éditions du Moniteur.
1.51 Historique
Les travaux relatifs à l'Eurocode 2 (désigné en abrégé par EC2 dans ce qui suit) ont
commencé le 14 février 1980. Le document de base était le Code-Modèle CEB/FIP pour
les structures en béton, qui avait été approuvé par l'Assemblée générale du Comité
Euro-intemational du Béton (CEB) à Grenade en septembre 1977 et présenté au
8°Congrès de la Fédération Internationale de la Précontrainte (FIP) à Londres en 1978.
Après une enquête restreinte au cours de l'année 1981, le texte initial a été révisé en
1982-1983 pour aboutir au printemps 1984 à la publication officielle par la Commission
des Communautés européennes, dans les trois langues (DE, EN, FR), du Rapport EUR
8848 Eurocode n02 Règles unifiées communes pour les constructions en béton.
Bruxelles a mis officiellement ce texte à l'enquête dans les différents États-membres à
l'automne 1984. Cette enquête a donné lieu à un nombre très volumineux d'observations
(l 200 pages dont près du tiers pour les seules observations anglaises).
Le texte a donc été de nouveau révisé par un groupe de rédaction étendu, comportant un
représentant de chaque État-membre (saufIe Luxembourg, représenté par la Belgique), et
publié en 1992 comme norme expérimentale (ENV). Celle-ci a été mise à l'enquête pen-
dant six ans, puis revue de nouveau par un groupe de rédaction (project team). La version
finale a été mise à disposition en décembre 2004.
Chapitre 1 • Généralités 39
1. Le texte de référence (mas/el' copy) est le texte en anglais. La présente analyse ayant été faite avant la
parution de la traduction officielle française, on y décèlera nécessairement quelques différences dans
la terminologie utilisée (par exemple « calcul» au lieu de « projet ») sans que cela n'ait de répercus-
sions sur le sens général ou l'interprétation.
40 Traité de béton armé
• les Règles d'application sont constituées par des règles généralement admises, qui
respectent les principes et en satisfont les exigences.
1. GÉNÉRALITÉS
1.1. Domaine d'application
1.2. Références normatives
1.3. Hypothèses
1.4. Distinction entre Principes et Règles d'application
1.5. Définitions
1.6. Symboles
2. BASES DU CALCUL
2.1. Exigences
2.2. . Principes du calcul aux états-limites
2.3. Variables de base
2.4. Vérification par la méthode des coefficients partiels
2.5. Dimensionnement assisté par l'expérimentation
2.6. Exigences complémentaires pour les fondations
2.7. Exigences relatives aux fixations
3. MATÉRIAUX
3.1. Béton
3.2. Acier de béton armé
3.3. Acier de précontrainte
3.4. Dispositifs de précontrainte
Chapitre 1 • Généralités 41
5. ANALYSE STRUCTURALE
5.1. Généralités
5.2. Imperfections géométriques
5.3. Modélisation de la structure
5.4. Analyse élastique-linéaire
5.5. Analyse élastique-linéaire avec redistribution limitée des moments
5.6. Analyse plastique
5.7. Analyse non-linéaire
5.8. Analyse des effets du second ordre en présence d'une charge axiale
5.9. Instabilité latérale des poutres élancées
5.10. Éléments et structures précontraints
5.11. Analyse pour certains éléments structuraux particuliers
11.1. Généralités
Il.2. Bases du calcul
11.3. Matériaux
Il.4. Durabilité et enrobage des armatures
Il.5. Analyse structurale
Il.6. États-limites ultimes (ELU)
11. 7. États-limites de service (ELS)
Il.8. 'Disposition des armatures - Généralités
Il.9. Dispositions constructives et règles particulières
Il.10. Règles additionnelles pour les éléments et les structures préfabriqués en béton
Il.12. Structures en béton (léger) non armé ou faiblement armé
12.1. Généralités
12.3. Matériaux
12.5. Analyse structurale: états-limites ultimes
12.6. États-limites ultimes (ELU)
12.7. États-limites de service (ELS)
12.9. Dispositions constructives relatives aux éléments et règles particulières
44 Traité de béton armé
ANNEXES
- Règlement sur les constmctions en béton armé établi par la Commission d'études
techniques de la Chambre syndicale des constructeurs en ciment armé de France, 1931,
Gauthier-Villars.
- Instructions relatives à l'emploi du béton armé dans les ouvrages dépendant du Minis-
tère des Travaux Publics et commentaires explicatifs, circulaire du 19 juillet 1934, Im-
primerie centrale administrative.
- Règles d'utilisation du béton armé applicables aux travaux dépendant du Ministère de
la Reconstmction et de l'Urbanisme et aux travaux privés, Règles BA 1945, modifiées
en mars 1948, Documentation technique du bâtiment.
- Règles d'utilisation des ronds crénelés et lisses pour béton armé de limite élastique
supérieure ou égale à 40 kg/mm2 , Règles 1948 ronds n'e 40-60, Institut technique du
bâtiment et des travaux publics et Centre scientifique et technique du bâtiment.
- Règles pour le calcul et l'exécution des constmctions en béton armé (DTU),
Règles BA 1960. Documentation technique du bâtiment, mars 1961.
- Règles techniques de conception et de calcul des ouvrages et constmctions en béton
armé (dites« Règles CCBA 1968, révisées 1970 »), 1975, éd. Eyrolles.
- Règles techniques de conception et de calcul des ouvrages et constmctions en béton
armé, circulaire MEL n° 70-115 du 27 octobre 1970. Fascicule 61 - Titre VI modifié du
CPC (le texte de ce document est le même que celui des Règles CCBA 68, il tient
compte des modifications de juillet 1970), BOUL fascicule spécial nO 70-93bis.
1. Les Règles BAEL 91 constituent une version révisée des Règles BAEL 80 et 83.
Chapitre 1 • Généralités 47
- Perchat (J.), Règlements étrangers du béton armé. Étude comparative des Codes CEB,
BSI, DIN, ACI, 1982, éd. Eyrolles.
- Règles techniques de conception et de calcul des ouvrages en béton précontraint sui-
vant la méthode des états-limites (dites « Règles BPEL 91 »), CCTG fascicule 62 - titre
1 - section II.
- CEB-FIP Model Code 90 - Thomas Telford (Londres).
- Selected Justification Notes - Bulletin d'information du CEB n° 217, 1993.
- Structural Concrete Textbook on Behaviour, Design and Peiformance, Update
knowledge of the CEB-FIP Model Code 1990 (3 tomes),fib, 1999.
- ENV 1992-1-1 : 2004 Eurocode 2 : Design of concrete structures - Part 1 - General
rules for buildings, Thomas Telford (Londres), 2004 1•
- Calgaro (J.-A.), Moreau de Saint-Martin (1), Les Eurocodes. Conception des bâti-
ments et des ouvrages de génie civil, éd. du Moniteur, 2005.
- Calgaro (l-A), Cortade (J), Application de l'Eurocode 2 au calcul des bâtiments,
Presses des Ponts et Chaussées.
- Beeby (A.W.), Naranayan (RS.), Designer's Guide to EN 1992-1-1 Eurocode 2 :
Design of concrete structures - General rules and ru/es for buildings, Thomas Telford,
août 2005.
- Perchat (1), Eurocode 2. Béton armé, Techniques de l'ingénieur, 2006 (certains ta-
bleaux et figures du présent ouvrage sont extraits de ce document).
De manière générale, le lecteur peut consulter:
pour les publications de lafib et les bulletins du CEB : www.fib-intemational.org/
publications;
- pour les publications en anglais relatives aux Eurocodes : www.thomastelford.com/books.
R
CSR -------------------~---------------- •• ___ _
:
1 ------- - __
F : --.
CSF -----------/1------,. 1
i
1
1
:
1
1
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1 1 1
1 1 1
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1
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1
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1 1 1
1 1 1
1 1
1 1 1
1 1 1
E '
1
1
1
1 1
1 1
1 1
1 1
1°) Une phase élastique OF, dans laquelle pour toute contrainte 0 telle que 0::: OF, la
. déformation E est réversible et s'annule lorsque la contrainte (ou la charge) cesse d'être
appliquée.
Il est souvent possible d'assimiler le comportement du matériau à un comportement
linéaire sur une partie OE de la phase OF, c'est-à-dire tant que la contrainte demeure
modérée.
La déformation E varie alors proportionnellement à la contrainte cr - ou charge - appli-
quée, ce que traduit la loi de Hooke : cr = E E.
50 Traité de béton armé
Gr
E
------------- • _ _ _ _ _ _ _ _ _ _--,
R
Ce diagramme est également celui adopté dans les Règles BAEL comme diagramme
idéalisé pour les aciers de béton armé. Il est aussi l'un des diagrammes idéalisés proposé
par l'EC2 pour ces aciers.
Chapitre 2 • Matériaux 51
Dans le calcul des dalles par la théorie des lignes de rupture, on considère que les dé-
formations élastiques sont négligeables vis-à-vis des déformations plastiques, ce qui
conduit au diagramme rigide-plastique (figure 2.3).
cr
Er 0, R
.--------------------------~
2.2 BÉTON
Voir aussi le cours CHEBAP spécialisé sur ce sujet.
b) Gramdat
La dimension maximale du granulat varie de 15 à 25 mm, cette dernière valeur étant la
plus fréquente.
52 Traité de béton armé
c)Eau
Le dosage en eau est déterminé par une étude de composition du béton. La nécessité
d'avoir un béton «maniable» entraîne toujours un excédent d'eau par rapport à la quan-
tité nécessaire à l'hydratation du ciment l . Il faut se garder de transformer cet « excé-
dent» en « excès ».
1. Cette quantité correspond au quart du dosage en ciment soit E = O,25C. Elle est normalement au
moins doublée; toutefois l'emploi de superplastifiants permet de réaliser des bétons avec un faible
dosage en eau.
Chapitre 2 • Matériaux 53
---- ----
---- ----
.,
ttttttt ttttttt
•
ttttttt
ct
Figure 2.4. Différents aspects de la rupture par compression
d'une éprouvette de béton
En revanche, si l'on interpose une feuille de néoprène qui, en se déformant, exerce des
poussées dirigées vers le contour extérieur de l'éprouvette, la rupture se produit comme
l'indique la figure 2.4c, pour une charge très inférieure à celle que donne le dispositif
précédent. Si l'on interpose des multicouches appropriées de façon à supprimer frotte-
ments et poussées parasites, la rupture se manifeste par séparation du prisme en colon-
nettes (figure 2.4b). La charge de rupture est comprise entre les valeurs que donnent les
deux cas a et c précédents. Le critère de rupture semble être lié à l'effet Poisson, c'est-à-
dire au gonflement latéral qui accompagne toujours le raccourcissement d'une éprouvet-
te comprimée,
De nombreuses théories ont été proposées pour tenter d'expliquer la rupture du béton
pour différents types de sollicitations (uniaxiale comme ci-avant, bi-ou triaxiale, etc.).
Des expériences sont toujours en cours à ce sujet.
Pour mesurer celle-ci, il conviendrait de procéder à un essai sur des éprouvettes cylin-
driques Ge plus grande hauteur par rapport au diamètre et comportant des embases; de
telles éprouvettes ont bien été utilisées en laboratoire (éprouvette de R. 1'Hermite, figu-
re 2.5). Mais les faibles dimensions que l'on était fatalement conduit à leur donner leur
conféraient une grande fragilité et par suite des difficultés de confection et de transport,
il n'a pas été possible d'en généraliser l'emploi sur les chantiers. Dans ces éprouvettes,
les ruptures se produisaient suivant des plans inclinés faisant un angle d'environ 30°
avec l'axe de l'éprouvette, c'est-à-dire avec la direction de l'effort de compression, ce
qui était en accord avec la théorie et avec les résultats expérimentaux ayant conduit à la
« courbe de résistance intrinsèque du béton» telle que définie en 1932 par le Règlement
sur les constructions en béton armé de la Chambre syndicale des constructeurs en ci-
ment armé.
Actuellement, en France, la résistance à la compression est mesurée par écrasement à la
presse hydraulique de cylindres droits de révolution de 16 cm de diamètre et de 32 cm
de hauteur, dont l'aire de la section droite est donc B = 200 cm2 = 0,02 m 2 (dimensions
'valables pour une grosseur de granulat au plus égale à 31,5 mm).
Le CEB préconise des éprouvettes cylindriques de 15 x 30 cm qui donnent des résultats
très voisins de l'éprouvette de 16 x 32 cm. L'EC2 laisse la liberté d'utiliser des éprou-
vettes cylindriques ou des éprouvettes cubiques.
Chapitre 2 • Matériaux 55
[2.1]
La résistance à la compression varie avec l'âgej du béton. Dans les calculs, on se réfère
habituellement à la résistance à 28 jours d'âge.
Nombre d'éprouvettes
o Moyenne
Résistance (MPa)
(30 par exemple)
- 1"
mil =-
n
Lfci;=1
1 n - 2
sn = (n-1) ~ (m71 - !ci) [2.2]
De façon plus précise, on définit pour un caractère quelconque d'un matériau la valeur
caractéristique requise d'ordre p de la manière suivante:
Étant donné une distribution statistique des valeurs d'un caractère soit potentielle (avant
toute fabrication du matériau) soit réelle (correspondant à une fabrication) on appelle
« valeur caractéristique requise d'ordre p» la valeur telle que la proportion de la popu-
lation qui lui est inférieure est égale à p (0 :S p :S 1).
Cette quantité (abscisse du point d'ordonnée p de la fonction de répartition) s'identifie
au fractile d'ordre p de la distribution (figure 2.7).
Fonction de répartition
0,5 ------------------------------------7~
P ------------------.~
, l
1
o 1
1
1
Valeurs du caractère
1
Fonction de distribution
o Valeur moyenne
Valeurs du caractère
lek = m-ks
k, fonction de la seule variable p, est donné par les tables de Galton. Pour n = 00 :
Tableau 2.1
p(%) 50 20 10 5 2,5
Fréquence
o fek
>
L'inégalité fc..j ~ lek = m n - kns n a (l - p) chances sur 100 d'être satisfaite lorsque kil
prend les valeurs du tableau 2.2 :
Chapitre 2 • Matériaux 59
Tableau 2.2.
n 00 100 35 30 20 12 6
p=5% 1,647 2,000 2,250 2,300 2,500 2,890 >3
sans préciser la valeur n du nombre des essais. On voit donc qu'avec cette formule, la
probabilité d'avoir fc; ~ f ck ' est de :
- 95 % si n = 00
- 90 % seulement si n = 35 environ.
Il faut bien voir que l'idée des rédacteurs des premiers projets des Recommandations du
CEB avait surtout été de pénaliser, par l'introduction de la valeur caractéristique, les
bétons à forte dispersion (courbe B, figure 2.4) et qu'ils se bornaient alors à retirer un
seul écat:t-type soit fck =m - s (sans préciser non plus le nombre d'essais effectués
pour connaître m et s).
La figure 2.9 montre cette pénalisation pour deux bétons de même résistance moyenne,
mais de dispersions différentes.
Les études qui se sont poursuivies par la suite ont pennis de définir de façon plus préci-
se des «règles de contrôle» de la qualité, et l'interprétation des essais est devenue
beaucoup plus délicate, comme indiqué ci-après.
2°) Aspect pratique
Au stade de la conception d'un projet, la résistance caractéristique de l'acier que l'on
utilisera est généralement bien connue, car il s'agit d'un produit souvent déjà fabriqué et
contrôlé dont on connaît en tout cas la loi de distribution des résistances.
Il n'en est pas de même du béton qui ne sera fabriqué et contrôlé qu'au moment de
l'exécution. Seule donc l'exécution donnera une existence à la distribution et le projeteur ne
peut choisir dans la plupart des cas qu'une valeur conventionnelle de la résistance. Ce choix
est fonction des résultats d'essais antérieurs d'éprouvettes fabriquées en laboratoire ou sur
chantier sur des bétons ayant la composition retenue pour l'exécution (voir § 2.241).
La distribution statistique ne peut être connue pour une opération donnée qu'une fois
essayées toutes les éprouvettes de contrôle prélevées lors de cette opération. Le nombre
des éprouvettes ne pouvant être infini, cette connaissance demeure imparfaite.
Il en résulte que les conditions auxquelles le béton réellement exécuté peut être considé-
ré comme ayant la résistance exigée (c'est-à-dire au moins celle prise en compte dans
les calculs) imposent des règles assez complexes relatives à l'interprétation des essais
effectués au cours de l'exécution. Ces règles prennent en compte quantité de facteurs:
probabilité acceptée, nombre de gâchées, nombre de prélèvements sur l'ensemble des
gâchées, nombre d'éprouvettes dans chaque prélèvement, etc. l
La conformité aux spécifications est vérifiée au moyen de «règles de contrôle de la
»;
qualité ces règles comportent deux séries d'épreuves:
- la première (étude; convenance) est effectuée et sanctionnée avant l'ordre de service
de bétonnage,
- la seconde (contrôle; information) est effectuée pendant le bétonnage et sanctionnée
après celui-ci. .
L'interprétation doit assurer un juste équilibre entre le risque du fournisseur (se voir
refuser comme mauvais un lot bon) et celui du client (accepter comme bon un lot mau-
vais).
À titre indicatif, on indique ci-après l'une des règles prévue par le fascicule 65A pour
les essais de contrôle de conformité:
-le lot de béton est défini aux dispositions du marché;
-le nombre de prélèvements par lot est égal à 3 (3 gâchées différentes) ;
-le nombre d'éprouvettes par prélèvement est de 3, et la résistance applicable au prélè-
vement est la moyenne arithmétique des trois valeurs mesurées.
J. Voir le fascicule 65 du CCTG, « Exécution des ouvrages de génie civil en béton armé ou pré-
contraint », Annexe technique T24.4, et fascicule 65A, art. 75 et 77.
Chapitre 2 • Matériaux 61
On dispose donc de trois valeurs de la résistance par lot essayé (trois moyennes arithmé-
tiques portant sur les trois prélèvements). Le lot est réputé conforme à la résistance
caractéristique requise !c28 si :
avec
!c moyenne arithmétique des résultats d'essais effectués sur le lot,
!cl plus petit résultat observé,
k l et k2 définis par le tableau 2.3.
Tableau 2.3.
(1) (2) (3)
avec
O"m28 résistance moyenne à la compression à 28 jours déduite des essais de n éprou-
vettes (nombre n non précisé; il était seulement question de résultats d'essais
« en nombre suffisant»)
s' écart-type.
Pour un nombre d'essais infini, cette résistance aurait été une résistance caractéristique
au sens défini au § 2.221-31 et aurait correspondu à un risque que 20 % des valeurs
individuelles n'atteignent pas la résistance nominale ainsi fixée (voir tab. 2.1).
62 Traité de béton armé
Pour un nombre d'essais limité à 12, (valeur mentionnée dans les Règles BA 1960) le
risque devenait 50 % (voir tableau 2.2). En d'autres termes, la résistance nominale cal-
culée sur 12 éprouvettes s'identifiait à la résistance moyenne vraie que l'on aurait ob-
tenue en opérant sur un grand nombre d'éprouvettes.
C'est pour cette raison que les Règles BAEL 83 précisaient, en commentaire de
l'article A-2.1,13 (et répétaient au chapitre B 1) que les valeurs caractéristiques sont
inférieures de 10 à 15 % aux valeurs nominales de la réglementation antérieure pour des
bétons identiques.
Contrainte cr
Variable
« loi de durcissement )} (Béton âgé)
Rupture
sous cr insta\.~~__ ..o-__ --1\:
_----0----0
instantanée
fe (j + du) I--~----:»I,....
......- ,
: .,
constante
•
(j (Béton jeune) :
1
1
1
t
1
1
1
M M"
o 1.. Tempst
Durée de vie du
Contrainte soutenue
CD Béton jeune
." .'.
cg)
"""-.j,
Béton âgé
1
Limite conventionnelle
d* fixée
N'e 1 }l'
Contrainte crer t - - - - - - - l
de rupture
1 P'e
asymptote?
minimale
M M'
e - - - - - - -1r - - - - ' - - - - - - - - 3 P
der Temps der Temps
Figure 2.11.
- si cr :s; crcr ' on n'observe pas de rupture; autrement dit, dans ce cas, l'effet du durcis-
0
En effet, la limite de résistance est atteinte sur la face tendue bien avant que les possibi-
lités de résistance de la partie comprimée ne soient épuisées.
66 Traité de béton armé
p
"2
~--l:------------~t-f
~-- -----------~---
.. 1 a 1..
Figure 2.13. Essai par flexion d'une éprouvette prismatique non armée.
a4
Irr (flexion) = 6~1I Mv a
( - avec v=- et 1 = - ) [2.4]
a 1 2 12
La comparaison avec des essais de traction directe, effectués au même âge sur des bé-
tons provenant de la même gâchée, montre que l'on a sensiblement:
Irr (traction) "" 0,6Irr (flexion)
d'où
f, = 3,6Mu [2.5]
Ir a3
Cette formule due à A. Caquot est celle que l'on trouvait dans les Règles BA 1945 et
dans les Règles BA 1960.
La formule [2.4] qui admet un comportement élastique jusqu'à la rupture, ne correspond
pas à la résistance réelle à la traction et ne définit qu'une valeur purement convention-
nelle. La formule [2.5], par contre, tient compte du fait que le diagramme des contrain-
tes ne demeure pas linéaire jusqu'à la rupture (figure 2.14).
,,,'"
a <... Diagramme élastique
"2 " --- Diagramme à la rupture
t
Figure 2.14. Diagramme des contraintes dans une éprouvette prismatique
non armée soumise à la flexion circulaire.
Chapitre 2 • Matériaux 67
2
Compte tenu de ce que Mu = -p'p (pour une charge totale Pu) et a = 0,0707 m (valeur
3
fréquente), la formule de A. Caquot conduit à :
ftr = 480 Pu (MN, MPa) [2.6]
Les essais effectués sur des éprouvettes de 50 cm 2 de section (a = 7,07 cm) conduisaient
à des résultats présentant fréquemment des dispersions notables, mais ils avaient
l'avantage de nécessiter un matériel simple facilement transportable sur les chantiers et,
si l'on disposait d'une presse de faible puissance, de permettre de les compléter par des
essais de compression sur les deux parties des éprouvettes rompues en appliquant
l'effort sur une surface de 50 cm2. A défaut d'essais par des procédés plus élaborés, on
avait ainsi des possibilités, sinon de mesure exacte des résistances, tout au moins de
contrôle de la régularité des bétons.
On a quelquefois utilisé, mais plus rarement en raison des difficultés de manutention et
de transport, des éprouvettes de dimensions plus importantes, a = 10 cm et même
a = 14,14 cm.
Fissure
La rupture se produit par apparition d'une fissure suivant le plan diamétral correspon-
dant.
68 Traité de béton armé
En appelant :
Pli la charge de rupture par fendage;
d le diamètre;
1 la longueur de l'éprouvette ;
la Théorie de l'Élasticité conduirait à :
2P
ftr (fendage)::::-" (MN, m, MPa) [2.7]
nd 1
La comparaison avec des essais de traction directe, effectués au même âge sur des bé-
tons provenant de la même gâchée, montre que l'on a sensiblement:
frr (traction) :::: 0,85 frr (fendage)
On arrive ainsi à :
l'
Jtr
°
(traction):::: 85 2P',
, ndl
= ° '
55 ~
dl
(MN,mMPa)
ment, ce que ne permettent pas la plupart des machines d'essai car elles ne possèdent
pas de pompes d'un débit suffisant.
da = (O,5±O,2) (MPa).
dt s
--- ~ fer
1
1
1 da
1 - = este
1 dt
1
1
1
1
1
1
1
1
: 2.10.3
o
"-------.---->3> êbc
Figure 2.16
Pour une certaine valeur de crbc les déformations imposées par la machine d'essai sont
en équilibre avec celles du béton.
: fer
•1 de
1 - =Cste
1 dt
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
L -_ _ _ _ _ _
2'10.3
: ---------=>:;;. €be
o
r--------~--------------~~~e
Figure 2.17
abc (MPa)
20 -----t- -- r----t-----r-----+----+----1
: 1 ; : ! i
:~ = 0,1 %o/mn
1 ; : :
i I I I 1 1
15 ---- i ----1------{------~-----_l-----~~~~---i
1 1 : : : : 1
1 1 1 f
: ~::: i
1 1 ( 1 1 ) 1
10 -. -r·----t·-----}------~-----_i-----+----1
: ! ~ : ; ; 1
;;
~ 1
!: 1 i 1
i ~ i t i !
: :::::
2,5 2,0 1,5 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5
~--~--:--- __~--.r~~~--~--~--~~--~~E~(%o)
obt (MPa)
Figure 2.18
72 Traité de béton armé
t<Dt-
1
Comportement homogène élastique
.
r-®-!- Développement de la microfissuration
1 : ,
: - - @ - - - - Propagation de la rupture
1 1
: !-@- Comportement type « sol»
1 1
fer 1
r--+---+--~~~_~_--
:
1
.... 1
. . . "" !
"
,11
':----
1 - - - - - __ _
1
1
Figure 2.19
La pente générale de cette branche renseigne sur le caractère fragile plus ou moins ac-
centué du béton étudié (si elle est presque horizontale, le béton est très ductile, si elle est
quasi verticale, le béton est très fragile).
Phase 4 : cette phase est sans intérêt pratique; le béton désagrégé se comporte comme
un sol « tout-venant» qui aurait été placé entre les plateaux de la presse hydraulique.
Pour les vitesses d'accroissement de la contrainte ou de la déformation habituellement
utilisées dans les essais «de courte durée» on peut admettre que, dans la phase l, la
relation entre cr et E ne dépend pas du mode opératoire. En particulier, comme déjà dit,
les valeurs du module EbO obtenues dans les essais normalisés à vitesse constante
d'accroissement de la contrainte (da = 0,5 MPais environ) ne diffèrent pas de celles
dt
obtenues à vitesse constante d'accroissement de la déformation (dE = 0,002/mn par
dt
exemple).
En revanche la phase 2, surtout au voisinage du sommet de la courbe, dépend, comme
déjà dit, du mode opératoire et de la vitesse choisie. L'essai à vitesse constante
d'accroissement de la déformation est celui qui permet de fixer de la manière la plus
fiable la valeur de EbC\.
La phase 3 de propagation de la rupture est fortement influencée par le mode opératoire
. (vitesse choisie, «raideur» de la machine, temps de réponse de l'asservissement, et
même, opérateur).
Il existe une déformation limite Eblim qui, conventionnellement, correspond à la frontiè-
re entre les phases 3 et 4 mais qui, pratiquement correspond au point à partir duquel on
n'est plus en mesure de maîtriser la déformation et donc d'enregistrer la courbe.
Chapitre 2 • Matériaux 73
50
40
30
20
10
Raccourcissement
L--------r--------~------_+--------+_--~
o 5 10 15 20 relatif total (%0)
Figure 2.20.
74 Traité de béton armé
~
comprimée
ct l y
Figure 2.21
Chapitre 2· Matériaux 75
Les distributions des contraintes dans la zone comprimée prennent ainsi l'allure représen-
tée sur la figure 2.23.
Le diagramme obtenu avec de =constante permet donc d'expliquer ce qui se passe dans
dt
la zone comprimée d'une poutre fléchie: une redistribution des contraintes dans cette
zone est possible, et les fibres ayant des déformations très importantes (fibres b) voient
leur contrainte diminuer, alors que la contrainte des autres fibres augmente (courbe 3).
Dans un essai de longue durée, la distribution des contraintes dans la zone comprimée
diffère de celle observée dans un essai de courte durée, car l'influence de la « vitesse de
mise en déformation» sur la forme du diagramme O"-E est très importante.
Si la charge croît très lentement, la distribution des contraintes est plus uniforme que
dans le cas d'une charge rapidement croissante et les charges ultimes ne di:fferent pas de
façon significative.
;; ---------
A O"b2
:,.,.~
,< i O"c3 .. ' ....
~, 1 1 ..........
, 1 l "
, 1 l "
,.. , l '
vb1· / l '. C 0,5 %o/mn
1 , 1
1 li- 0"c2 1 .~b3
III 1 l '"
: : b 1 %o/mn (par exemple)
Il 1
1 1 1
1 1 1
, 1 1
!
•
1
1
1
1
{iO"c11 1
, 1 1 1
'1 1 1
'1
11
1
1 I lEc2 IlEc3
1
1
L-~-4-=----~~--------------~----------~ E
Figure 2.22
76 Traité de béton armé
L_..1
C
1
1
L ____ I "
lec2/ 1 ec3. -
L ________
1 / ~
1 1
1 1
1 1
1 1
11
1
:
1
1 1
1 /
1
" 1 1 ,
:
1
1
1 .-
.-
.-'- /
11
Il l' 1 /
.t.Il ___ _ ___________ L ________ __________
l' 1 ,_____________ _
~
o f)
Figure 2.23
Le module sécant, correspondant à une contrainte de l'ordre de 0,5!cr à 0,6!cr est (voir
BAEL, art. A-2.l,21) :
E ::::: EbO
b 1,1
= 11000Jl'X
cr
(MPa) [2.10]
Toutefois, l'EC2 adopte une valeur assez différente (voir tableau 2.4).
Chapitre 2 • Matériaux 77
Raccourcissement ebc1
3 . ~-.,-~~ ..,---~-~-- .. ----- 'l ~ - - - - - - - - 4 - --- ~- ~ï w~~ _ _ ..,, _ _ _ _ _ _ _ _ ~_ -r ---- ---- - --,--- ~ ~ --1
I l ! 1
, 1 1 1
: Essais: de/dt = e s t e : :
1 Ages: 3, 28, 92 jours l :
: : :
!
:
:
. . : . . .
.1:
... !
i
1
2 :
::.
,
--~------------------~--------------,---~------------
"
.
r;---·- ... ---1-·----1 1
:
i
ebe1 = ~,59 fcr1/3 :
,l ,~
1 - - ~--
1
--- -- -- --- -- --- -~i --- -- --- -- -- - -- -- ~-1 - -- --- -- -- --- -- --~--
1
-- --- -- - -- --- ---:1
1 i 1 1 1
1 1 1 1 1
1 1 1 1 1
1 1 1 1
1 1 1 1
1 1 l ,
c) Les courbes «moyennes» ont des formes qui peuvent être caractérisées par une
branche croissante d'allure parabolique, suivie d'une branche décroissante dont la forme
varie d'une courbe très aplatie et à pente très faible, à une courbe parabolique à peu près
symétrique de la branche croissante: dans les cas intermédiaires, la branche décroissan-
te présente une influence peu marquée.
Le raccourcissement maximal qu'il est possible d'enregistrer (et qui soit significatif,
c'est-à-dire qui ne corresponde pas à la phase 4 du comportement définie précédem-
ment) est très variable. Il est très supérieur à la valeur Sbc1 sauf si l'âge est grand.
Parmi ces idéalisations, l'expression la plus générale est celle qui a été proposée par
Sargin 1 :
avec
cre K11+(K-2)rt2
- sous-ensemble 2 : [2.14]
fer = 1+(K-2)11+(K-l)112
Ces deux familles sont représentées sur la figure 2.25 pour diverses valeurs du paramè-
tre K.
Il est possible de substituer à la branche descendante une droite de pente (- E')
d'équation
- droite 3 : cre
-=I-K"11-1
() [2.15]
fer
On peut alors retrouver, comme cas particuliers, les idéalisations le plus couramment
utilisées:
• sous-ensemble 1 seul: diagramme de l'EC2, équation [3.14] de l'article 3.1.5 de
l'EC2, identique à [2.13].
• sous-ensemble 2 et droite 3 :
. - avec K = 2 et K" = 0 (E' = 0) : diagramme parabole-rectangle (voir § 5.222, figure 5.4)
• 015ê .
- avec K = 2 et K = ( , bel ) : diagramme d'Hognestad
0,038-ê bel
1. M. Sargin, Stress-straÎn relationships for concrete and the analysis ofstructural concrete sections.
SM Study nO 4, Solid Mechanics Division, University of Waterloo, Ontario, Canada (1971).
Chapitre 2 • Matériaux 79
0,5
o 2
Sous-ensemble 1
,
- ---- ------ - - -- -- -- r-- ---- -- --, ,
: :,
0,5
o 2
Sous-ensemble 2
Figure 2.25
80 Traité de béton armé
avec:
- pour!c28:S 40 MPa : a = 4,76 et b = 0,83
- POurj~'}.8 > 40 MPa : a = 1,40 et b = 0,95
Les Règles BAEL stipulent (art. A.2.1, 1) que les projets doivent être établis en fonction
d'une résistance caractéristique spécifiée, qu'il y a lieu d'obtenir lors de l'exécution.
Les compositions des bétons ne sont donc normalement définies au niveau du projet
qu'à titre indicatif, à moins qu'on ne dispose soit de références précises, soit de garan-
ties comme c'est le cas pour la résistance caractéristique des bétons prêts à l'emploi, à
caractéristiques normalisées (BCN).
Le commentaire de l'article A. 2.1,13 donne pour le choix des valeurs de !c28 les indica-
tions suivantes:
- une résistance de 20 MPa est facilement atteinte sur les chantiers convenablement
outillés;
- on obtient facilement 25 MPa sur les chantiers faisant l'objet d'un contrôle régulier;
- on peut obtenir 30 MPa dans toutes les régions, à condition, en outre, de choisir
convenablement les matériaux et d'étudier la composition du béton;
- des résistances supérieures peuvent être atteintes, moyennant une sélection rigoureuse
des matériaux utilisés.
Depuis l'apparition des adjuvants fluidifiants (superplastifiants) qui permettent de rédui-
re le dosage en eau et, plus récemment, des fumées de silice, il est à présent possible de
fabriquer à peu près partout en France des bétons à hautes performances correspondant
à des résistances pouvant atteindre 60, voire 80 MPa et même davantage. Le domaine
Chapitre 2 • Matériaux 81
d'application des Règles BAEL 91 modifiées 99 a donc été étendu, mais en le limitant
toutefois à 80 MPa (au lieu de 40 MPa antérieurement).
Les indications précédentes sont plutôt applicables à des travaux pour lesquels on dis-
pose de références au départ et qui font l'objet d'un contrôle suivi en cours d'exécution.
Sur les chantiers courants de bâtiments, il est souvent difficile de disposer
d'informations préalables précises sur les bétons réalisables au lieu de l'exécution. Par
ailleurs, on met fréquemment en œuvre des bétons ayant, au slump-test, un affaissement
d'environ 10 cm.
Les Règles applicables aux ouvrages et éléments courants de structures en béton armé
fournissent les indications complémentaires dans un tableau (art. B 1.1) qui donne, pour
les ciments des classes 32,5 (ou 32,5 R) et 42,5 (ou 42,5 R), les dosages en ciment (en
3
kg/m ) permettant l'obtention des valeurs caractéristiques normalisées de.fc28 (en MPa).
Il est évidemment possible d'adopter pour les mêmes compositions des résistances su-
périeures à celles du tableau lorsque les conditions requises sont remplies.
b) Eurocode 2
La résistance à la compression du béton est déterminée soit sur éprouvettes cylindriques
soit sur éprouvettes cubiques, au moyen d'essais normalisés effectués conformément à
la norme EN 206-1.
L'EC2 est basé sur la résistance caractéristique à la compression sur cylindres.fck, défi-
nie comme la valeur de la résistance au-dessous de laquelle on peut s'attendre à trouver
5 % de la population de toutes les mesures possibles de résistance du béton spécifié.
A partir de là, l'EC2 définit un certain nombre de classes de résistance (voir tab. 2.4).
A un âge t quelconque en jours, on peut admettre que pour une température moyenne de
20 oC et une cure effectuée conformément à l'EN 12390, la résistance moyenne à la
compression du béton.fcm(t) peut être évaluée par :
.fcm(t) = ~ee(t).fcm
avec:
lem résistance moyenne à 28 jours (tab. 2.4) et:
Le fait que les Règles BAEL donnent de la résistance caractéristique à la traction une
valeur conventionnelle en fonction de fc28 ne doit pas inciter à négliger de faire, en cours
de travaux, un contrôle des résistances à la traction soit par essais de fendage
d'éprouvettes cylindriques, soit par essais de flexion d'éprouvettes prismatiques (voir
§ 2.222-2).
La résistance à la traction du béton a une influence notable sur le comportement des
ouvrages (fissuration, déformations), et des bétons ayant des résistances élevées à la
compression peuvent avoir des résistances assez faibles à la traction, tandis que
l'inverse ne se produit pas.
b) Eurocode 2
La résistance à la traction prise en compte est la résistance à la traction axiale (fcr,aJ.
La résistance moyenne à la traction peut être déduite d'essais de fendage (splitting)
effectués selon la norme EN 206-1 par la formule suivante, valable pour des bétons de
classes au plus égales à C50/60 (tab. 2.4) :
fct,ax =0,9Icl,sp
A défaut de données plus précises, on peut admettre que la résistance moyenne à la
~action axiale est donnée en fonction de!ck par la relation:
(MPa) [2.18 bl
qui donne des valeurs un peu plus élevées que la formule des Règles BAEL 91.
Les résistances caractéristiques à la traction minimale !crk,o,o5 (fractile 5 % inférieur) ou
maximale Ictk,O,95 (fractile 5 % supérieur) correspondent respectivement à 0,7!ctm et à
1,3!crm'
Chapitre 2 • Matériaux 83
La valeur à introduire dans les calculs dépend du type de problème. Par exemple, il
convient normalement de considérer:
pour calculer les déformations de la structure ou la contreflèche à donner à
une poutre ;
- !ctk 0,95 : pour calculer les effets des actions indirectes, avant fissuration du béton
(exemple: pourcentage minimal d'armatures);
- !crk 0,05 : pour calculer le moment de fissuration.
Il est rappelé que les valeurs caractéristiques sont inférieures aux résistances détermi-
nées comme moyennes arithmétiques de résultats d'essais, ce qui veut dire que pour
obtenir la résistance caractéristique requise, le chantier doit viser en moyenne une va-
leur supérieure à la valeur prise en compte dans les calculs (de l'ordre de 15 à 30 %
supérieure, la valeur étant d'autant plus grande que le chantier est moins bien contrôlé et
le béton moins régulier, figure 2.26).
84 Traité de béton armé
Figure 2.26
l~ (MPa) 12 16 20 25 30 35 40 45 50 55 60 70 80 90
h,t('u~'
15 20 25 30 37 45 50 55 60 67 75 85 95 105
(MPa)
l1lo,Q5
lelk = 1,31clm
(MPa) 2,0 2,5 2.9 3,3 3,8 4,2 4,6 4,9 5,3 5,5 5,7 6,0 6,3 6,6 fractile 95 %
(")
Ecm == 22[rem /10 p.3 ::::r
1»
Eon (GPa) 27 29 30 31 33 34 35 36 37 38 39 41 42 44 "0
femen MPa ;::;:
Voir fig. 2.27 ëD
l'V
€", <%0) 1.8 1,9 2.0 2,1 2,2 2,25 2,3 2,4 2,45 2,5 2,6 2,7 2,8 2,8 "cl (%
00 )-
- 0, 7;;°·31 <? 8
cm --,
:s:
1»
CD-
::::1.
-
1»
c:
X
co
CIl
CD
CS)
-1
ru
;::;:
(1),
0..
(1)
c-
(1),
S"
::J
tu
3(1),
Classes de résistance du béton Expression analytique
Commentaires
Voir fig. 2.27
pour!ck ;,: 50 MPa
CCIII (%0) 3,5 3,2 3,0 2,8 2,8 2,8 ') [98- j~m
ccul
(0%o)=~.8+27100 r
Voir fig. 5.4
pour!ck ;,: 50 MPa
Cc2 (°/00 ) 2,0 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 ISe' (%,) = 2,0 + O,085[r., - 50 f,·n
Voir fig. 5.4
pour Ici< ;,: 50 MPa
C,'U2 (°/00 ) 3,5 3,1 2,9 2,7 2,6 2,6 li 00= - .t;'NI
,'u2 00'
2 6 +35[90100 J
pour.h·k ;,: 50 MPa
Selon l'Annexe Nationale, des valeurs différentes Qeuvent être Qrises si elles sont justifiées Qar des essais
[ J
(")
::r
Il)
"'0
;::;:
ëi3
N
s:::
~
(1)-
::::1.
Il)
c:
><
co
~
88 Traité de béton armé
O.4fcm
0 - - - - - ' ' - - - - - - - - ' - - - " " " ' ' - - - - - 3 1 > !Oc
o
Ce type de diagramme est aussi celui adopté par les Règles BAEL 91 au commentaire
de l'article A 4.4.32 en prenant Ec.nom = Ej'Yb (voir formule [2.19]), en remplaçant !cm
par 0,85fc28 et en adoptant uniformément Ccl = 0,002 (Yb, coefficient «de sécurité»
f)yb
partiel du béton, égal à 1,5 en général).
2°) pour le calcul des sections à l'état-limite ultime de résistance sous sollicitations
normaltls (M + N), on peut substituer au diagramme expérimental des diagrammes idéa-
lisés (voir § 5.222).
(MPa) [2.19]
Chapitre 2 • Matériaux 89
b) Eurocode 2
A défaut de données plus précises, lorsqu'une grande précision n'est pas requise, on
peut, pour estimer le module sécant moyen Ecm' utiliser les valeurs données (en
kN/mm2 ou GPa = 103 MPa) par le tableau 2.4.
Ces valeurs sont applicables pour du béton non étuvé.
Lorsque les flèches ont une grande importance, ou lorsqu'il s'agit de granulats particu-
liers, la fourchette dans laquelle se situent les valeurs de Ecm doit être déterminée au
moyen d'essais.
Les valeurs indiquées concernent Ecm à l'âge de 28 jours (puisque les classes se réfèrent
àlck à ce même âge). Pour des âges différents on peut encore utiliser le même tableau en
prenant la colonne correspondant à la résistancelck du béton sur cylindres à l'âge consi-
déré (exemple: pour un béton C25/30 âgé de 14 jours, Ick.14 ~ 20 MPa et
Ecm = 30 kN/mm2 ).
En béton armé, ce coefficient intervient dans le calcul des éléments soumis à des
flexions simultanées dans deux directions orthogonales (dalles, parois de réservoirs,
etc.).
L'article A 2.1.3 des Règles BAEL 91 indique que « sauf cas, particuliers, le coefficient
de Poisson est pris égal à 0 pour le calcul des sollicitations et à 0,2 pour le calcul des
déformations ».
L'EC2 dit pratiquement la même chose: le coefficient u peut être pris égal à 0,2 pour le
béton non fissuré, et à 0 si la fissuration du béton est admise (art. 3.1.3.4).
Remarque:
II faut prendre garde que les tableaux que l'on peut trouver dans certains ouvrages
ou formulaires de Résistance des Matériaux et qui donnent les moments de flexion
dans les plaques, ont parfois été établis pour des valeurs « quelconques» du coeffi-
cient de Poisson (0,15 ; 0,20 ; 0,30 ou autre).
90 Traité de béton armé
Les valeurs numériques figurant dans ces tableaux doivent donc, le cas échéant,
être corrigées.
Soient:
MT , My les valeurs des moments de flexion correspondant à la prise en compte
d'une valeur u du coefficient de Poisson,
M/, My' les valeurs correspondant à u' *u.
On a, en signe:
b) La rllptllre ail boltt d'lin temps plus 011 moins long, sous toute contrainte maintenue
constante et supérieure, en principe, à (0,7 à 1)fcj, en pratique, dans les calculs de
flexion, à 0,85fcj.
Ces deux effets doivent être considérés comme indépendants l'un de l'autre, c'est-à-dire
que le fait de prendre en compte dans les calculs les effets du fluage n'autorise pas à
faire abstraction du coefficient 0,85 qui frappe fcj (voir par exemple au chapitre Il la
figure 11.14 OÙ/bll = 0,85fcj/Yb)'
Pour une analyse plus fine des effets du fluage, il convient de se reporter à l'annexe 1
Déforma~ions du béton des Règles BPEL ou au Manuel du CEB, Bulletin 142/142 bis
ou encore aux bulletins du CEB 199 et 215.
b) Retrait hydrallliqlle (BAEL, art. A-2.1,22)
Conservé dans un milieu non saturé d'humidité en permanence, le béton perd une partie
de son eau libre et ses dimensions diminuent (retrait hydraulique).
Pour des pièces en béton armé non massives, à l'air libre, comportant un pourcentage
moyen d'armatures, les Règles BAEL indiquent que le raccourcissement unitaire final
dû au retrait peut être pris égal à :
- 1,5.10-4 dans les climats très humides,
- 2,0.10-4 en climat humide (cas de la France métropolitaine, à l'exception de son quart
sud-est),
- 3,0.10-4 en climat tempéré (quart sud-est de la France métropolitaine),
- 4,0.10-4 en climat chaud et sec,
..:.. 5,0.10-4 en climat très sec ou désertique.
1. L'indice « v» vient de ce que E. Freyssinet qui a été le premier à découvrir et à étudier le phénomè-
ne de fluage, considérait que ce module est le module « vrai» du béton.
92 Traité de béton armé
Dans la plupart des cas, il est suffisant de s'en tenir à ces valeurs. Au cas où une analyse
plus fine des effets du retrait s'avèrerait nécessaire, il conviendrait de se reporter aux
documents déjà mentionnés au dernier alinéa du paragraphe a précédent.
3°) Prescriptions de l'EC2 pour le retrait et le fluage
L'EC2 commence par rappeler l'ensemble des paramètres dont dépendent le fluage et le
retrait: humidité ambiante, dimensions des pièces, composition du béton ainsi que, pour
le fluage, degré de maturité du béton, durée et intensité de la contrainte appliquée.
• Fluage
Pour une contrainte de compression cre constante, la déformation de fluage ê ee ( 00 , to)
peut être calculée par:
avec:
to âge du béton au premier chargement,
<P ( 00 , to) coefficient de fluage final,
Ec module tangent de déformation longitudinale du béton, pris égal à 1,05 Eem.
Lorsqu'une grande précision n'est pas nécessaire, pour un béton où cre:::; 0,45!ck (to)
subissant son premier chargement à l'âge to, le coefficient de fluage final <P ( 0 0 , to) peut
être tiré des courbes de la figure 2.28, valables pour une température ambiante comprise
entre - 40 oC et + 40 oC et une humidité relative comprise entre 40 % et 100 %.
L'annexe B de l'EC2 donne les expressions de base permettant un calcul plus précis
(génér~lement non nécessaire).
Ni Ri ~
____ -1- _____ l>- _____
1
l , !
1
~
1
_____ ...
/
1 1 1 I i i 1
~~~i~il~~I;i~C40/50
10 -----:----T---- ~----
---- -----
/ /C45/55
~C50/60
___ 1 _____ ! _____ 1 _____
_1- ~ ______ ,>- __ _ '") _ _ _.1 ___ C55/67
20
~ ~ ~ ~ ~ ~
1 ; 1 1 1 1 )
1 1 l , ! l 1 --C60/75
30
1 1
- - - - -r- - - - - - r"- - - - - T - - - - - , - - - - -
1 1 1
-r -- - - - - -- - -.,
1
----- ---- -C70/85
, ---i,-- - ,~ggg~~~5
1 ! I l ! 1 1
)
l
1
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1
1
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1
1
1
1
1
:---- -i-----
, -i-i ----1--, - ---i,- --- -t--
50
-----:-----r-----j-----r--- -T-----I-- --1
! 1 1 1 1 1 1
~ -- --~
100
l ! l l ! li;
7,0 6,0 5,0 4,0 3,0 2,0 1,0 o 100 300 500 700 900 1100 1300 1500
<il (00, to) ho (mm)
• Environnement intérieur - RH = 50 %
Note:
- le point d'intersection des droites 4 et 5 peut
également se situer au-dessus du point 1
- pour to > 100, il est suffisamment précis de
supposer to = 100 (et d'utiliser la tangente)
-1'" ---~--
R
r---'· --r ---- -- ,--- ,---
--f -----r---'---i---·---
"
1
;-'---I----T--- -;---;----T----r--'-r
!., ____ ~ _____ ! _____ ~~~~~+~
5 -~~~--r~-~~--~--~~~ -~-~~~--i~~--~-
1
_ _ C20/25
___ C25/30
------»0----- 1 !
-- -... ,. __
! 1
~
0.." C60/75
-~--- .'_JIo- ______ ~ ___ _
lI: l !
--t.-_.+----t-- .+-
) l , ) 1
, , C70/85
50 ~ ~ __ • ~\.,.
(
~ ~ __ ~ _1-_
1
~ __ ~_I.~~
1
____ L~
1
__ ~ _~.,I
(
__ _
C80/95
100~--~--~--~--~--~~
i il! l , , COO/105
6,0 5,0 4,0 3,0 2,0 1,0 o 100 300 500 700 900 1100 1300 1500
<il (00, to) ho (mm)
CD Environnement extérieur - RH = 80 %
Figure 2.28. Méthode de détermination du coefficient de fluage <p ( co , fo) pour le
béton dans des conditions d'environnement normales. ho, rayon moyen: ho = 2ArJu,
avec Ac, aire de la section transversale du béton et u, périmètre de la section exposée à la
dessication ; S, N et R désignent les classes de ciment, telles que définies au § 2,241-b.
94 Traité de béton armé
• Retrait
Le retrait total Bes est égal à Bes = Bed + Bea avec:
Bed, retrait de dessication, fonction de la migration de l'eau au travers du béton durci et
qui se développe lentement,
Eea,retrait endogène qui se développe durant le durcissement du béton et dont la majeu-
re partie s'effectue dans les premiers jours qui suivent le coulage.
À un âge t quelconque en jours :
• Retrait de dessication
avec:
(t -tJ
retrait de dessication non gêné (tableau 2.5 ; les valeurs données sont des valeurs
Eedo:
moyennes «attendues» avec un coefficient de variation de 30 %).
Tableau 2.5. Valeurs nominales (%0) du retrait de dessication non gêné Ecdo pour
les bétons à base de ciments CEM de classe N
ê ca = fJas (t) ê ca ( 00 )
avec:
fJas (t) = 1 - exp (- 0,2 t l12 ) (t en jours)
6
ê ca ( 00 ) = 2,5 ((cl 10).10-
1 1
, ,---+--------------~~~
1 1
,,"" fek ! 1
l'~''i-----: : l
/./ 1 1 1 1 f
~' 1 1 cd.c
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o
t
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!
Ecu2.c
- pression d'oxygène élevée et four fixe (procédés LD, LD Pompey, OLP ... );
- pression d'oxygène relativement faible et four rotatif (procédé Kaldo).
2°) les aciéries « sur sole» qui opèrent dans des fours sur la sole desquels sont fondues,
puis affinées ferrailles et/ou fontes.
Dans le procédé Martin (long et coûteux) la fusion est obtenue en brûlant du gaz ou un
combustible pulvérisé, et les impuretés sont éliminées essentiellement par oxydation.
Dans le four électrique, couramment utilisé dans les «mini-aciéries» fabriquant des
aciers pour béton armé, on part essentiellement de ferrailles dont la fusion est obtenue
par un arc électrique produit par d'énormes électrodes en graphite qui pénètrent dans la
masse métallique. L'affinage s'opère essentiellement par réactions entre le métal et un
laitier liquide obtenu par fusion de matériaux calcaires.
- soit augmenter les teneurs en carbone (C - 0,3 %) et en manganèse (Mn), mais le gain
de limite d'élasticité est alors obtenu au détriment de la ductilité et de l'aptitude au
soudage,
- soit simultanément ou sans toucher à la teneur en carbone, avoir recours à des addi-
tions importantes de niobium (Nb), de vanadium (V) ou de titane (Ti) - aciers « rnicro-
alliés» - ce qui augmente sensiblement le coût de la fabrication.
Pour conférer à des aciers à bas carbone (ductiles et aisément soudables), des caractères
mécaniques élevés sans grever exagérément leur prix de revient, on peut avoir recours
soit à un traitement mécanique soit à un traitement thermique.
1. Pour les aciers naturellement durs, on observe au cours des deux premières semaines qui suivent le
laminage une perte de limite d'élasticité d'environ 10 à 20 MPa accompagnée d'un gain de quel-
ques % en allongement de rupture. C'est le contraire pour un acier écroui à froid (et non revenu en-
suite) qui voit sa limite d'élasticité augmenter et son allongement de rupture diminuer.
100 Traité de béton armé
Martensite
Ferrite et perlite
Figure 2.30
1. Le redressage des produits livrés en couronne pose des problèmes particuliers et délicats (§ 2.39).
2. Éviter l'appellation « fers» pour « aciers» ou, ce qui est pire « ferrailles» pour « ferraillage» !
102 Traité de béton armé
-« fils », les produits tréfilés et/ou laminés à froid, qu'ils soient livrés en barres droites l
ou en couronnes;
- « armatures », un ensemble ou un sous-ensemble de ferraillage.
Ces différents produits sont couramment utilisés :
a) soit sous forme de ferraillages traditionnels, composés de barres droites ou façonnées
selon les formes prévues aux dessins d'exécution; les opérations de «façonnage»
comprennent la coupe à longueur, le pliage, l'assemblage, le ligaturage ou le soudage
s'il est autorisé, opérations exécutées soit en atelier soit sur le chantier de construction;
b) soit sous forme de treillis soudés fabriqués en usine (voir § 2.343-1) et livrés au chan-
tier sous forme de panneaux plans ou prépliés, ou sous forme de rouleaux lorsque le
diamètre des fils constitutifs n'excède pas 5,5 mm. Il existe des panneaux (P) ou des
rouleaux (R) standards sur stock intéressants sur le plan économique. Les panneaux
standards peuvent être utilisés soit individuellement soit combinés. Il existe également
des panneaux standards à la demande et des produits sur devis 2 ;
c) soit sous forme d'armatures préfabriquées pré-assemblées, réalisées en usine ou dans
un atelier forain, et livrées prêtes à l'emploi, c'est-à-dire en principe sans nécessité de
façonnages complémentaires sur le chantier.
1. « Fil » est une erreur d'appellation: un produit livré droit est toujours appelé « barre» même s'il
s'agit d'un fil redressé.
2. Voir Le treillis soudé, Calcul et utilisation conformément alLl: Règles BAEL 91, Chapitre 1 - Géném-
lités, Association technique pour le développement de l'emploi du treillis soudé (ADETS).
3. Consommation en Fmnce pour 2008,2 202 628 tonnes réparties en :
- ronds lisses: 12652 t (0,57 %)
- barres HA : 634624 t (28,81 %) dont 284320 d'importation
- couronnes HA: 212 184 t (9,63 %) dont 85559 d'importation
- couronnes de fils lisses: 563 843 t (25,60 %) dont III 431 d'importation
- treillis soudés: 779325 t (36,38 %) dont 193 078 d'importation.
Chapitre 2 • Matériaux 103
nervures. Le dessin de celles-ci est souvent étudié (verrous obliques) pour que la section
du rond reste constante sur toute la longueur.
Le profil d'une telle barre peut être obtenu:
- soit directement, à la passe finisseuse du laminage à chaud: l'acier qui est alors « brut
de laminage» provient soit de coulées d'acier élaborées spécialement, soit parfois
d'aciers de récupération (acier à rails) relaminés ;
- soit, plus rarement maintenant, par écrouissage par torsion à froid d'une barre à sec-
tion non circulaire laminée à chaud (cas autrefois de l'acier Tor). Le torsadage, au pas
de 8 à 12 diamètres, constitue une épreuve sévère de la qualité car il permet de mettre en
évidence certains défauts et d'éliminer les barres défectueuses.
Au cours de la torsion, les arêtes ou nervures prennent une forme hélicoïdale. Pour les
diamètres supérieurs à 10 mm, il est indispensable de prévoir des nervures transversales ou
«verrous» dont le rôle est de s'opposer à un dévissage éventuel de la barre dans le béton.
En Europe, à la haute adhérence (HA) est toujours associée une haute limite d'élasticité
(HLE) obtenue soit par la nature même de l'acier, soit par un écrouissage. Selon les
pays, cette limite d'élasticité varie entre 400 et 600 MPa, la valeur de 500 MPa étant la
plus fréquente. En Suède, on a été jusqu'à 900 MPa (acier KAM 90).
2.351 Normes
La qualité des armatures pour béton armé est définie par des caractères géométriques,
mécaniques et technologiques (adhérence, façonnage, soudage) spécifiés dans chaque
norme relative à chaque type d'armature.
a) Normes françaises
Les normes auxquelles renvoie le titre 1 « Armatures pour béton armé » du fascicule 4
du Cahier des Clauses Techniques Générales (CCTG) applicables aux Marchés de l'État
définissent respectivement:
-les ronds lisses soudables (NF A 35-015 de novembre 2007) ;
-les barres et couronnes soudables à verrous de nuance FeE500 et les treillis soudés
constitués de ces armatures (NF A 35-016 de novembre 2007) ;
- les barres et fils machine non soudables à verrous (NF A 35-017 de décembre 2007) ;
-les armatures constituées de fils soudables à empreintes (NF A 35-019 de novembre 2007).
D'autres normes visent les armatures galvanisées ou en acier inoxydable ou les barres
de diamètre supérieur à 40 mm, etc. La liste comporte aussi un certain nombre de nor-
mes d'essais. Toutes ces normes sont appelées à être remplacées par des normes euro-
péennes. La norme principale est la norme EN 10080.
b) Norme européenne EN 10080 (norme AFNOR EN 10080, décembre 2007)
Cette norme vise les armatures pour béton armé soudables. Elle couvre aussi bien les
produits laminés à chaud que les produits tréfilés et/ou laminés à froid, à haute adhéren-
ce et de limite d'élasticité comprise entre 400 et 600 MPa. Elle définit trois classes de
« convenance» A, B,C , dénommées « classes de ductilité» par l'EC 2 (voir § 2.372).
Les aciers sont désignés par la lettre B, suivie de la valeur de la limite d'élasticité ex-
primée en MPa et de la lettre correspondant à leur classe de ductilité. Ex. : B500B au
lieu de FeE500.
2.352 Certification
Autrefois soumis en France à la procédure d'homologation avec contrôle par la Com-
mission Interministérielle d'homologation et de contrôle des armatures pour béton armé,
les aciers pour béton armé sont maintenant « certifiés ». La certification a pour objet
d'attester de la conformité des armatures aux normes.
Les règlements de certification sont définis par l'EOTC (Organisation Européenne pour
les essais et la certification) dans un groupe composé de représentants des organismes
nationaux de certification et de représentants des producteurs et des utilisateurs. Pour la
France, il s'agit de l'Association Française de Certification des Armatures du Béton
(AFCAB), qui a pris la suite de la Commission interministérielle.
106 Traité de béton armé
2.353 Identification
L'identification de l'acier exige de connaitre :
-le(s) producteur(s) et le nom du produit,
- la nuance de l'acier,
-le type de l'acier (mode d'obtention des caractères mécaniques) (famille),
- les marques spécifiques de laminage,
- les caractères géométriques avec leurs tolérances,
-les caractères d'adhérence,
- les aptitudes au façonnage et au soudage.
L'identification d'un Producteur de barres HA se fait par un système de verrous nor-
maux entre des verrous renforcés (figure 2.31). Pour les fils HA un système de points
peut se substituer aux verrous renforcés. L'identification du pays d'origine est obtenue
par le nombre n de verrous normaux entre verrous renforcés (ou entre points) avec:
n=1 pour l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse;
n= 2 pour la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg;
n= 3 pour la France ;
n= 4 pour l'Italie;
n =5 pour le Royaume-Uni, l'Irlande et l'Islande, etc.
Chapitre 2 • Matériaux 107
La disposition des verrous sur les deux chants d'une barre et leur inclinaison sur l'axe de
celle-ci permettent de reconnaître par simple inspection visuelle la nuance et la classe de
ductilité de l'acier (et, éventuellement, son aptitude au soudage - figure 2.41, § 2.383-2).
Ces marques sont obtenues au laminage ou, pour les fils tréfilés, lors de leur crantage.
Elles se répètent à chaque tour du cylindre de laminoir ou du galet de crantage.
Diamètres
4,5 5 5,5 6 7 8 9 10 12 14 16 20 25 32 40 50
nominaux
Ronds
lisses et • • • • • • • • • • •
barres HA
Fils HA
(1) • • * • * • •
Treillis
soudés • • • • • • • •
(1) Diamètres 7 et 9 pour armatures préfabriquées seulement.
Nervure transversale
(verrou)
Figure 2.32
.
.
~~I$
. .c.t:..~/.2~;....,-
. . . . . . . •.• • • •.• • • •.•.• •'•.•.•.•.• .•./ ..•
N
.... y ...
\..'
Figure 2.33
b) Nervures continues
Les nervures continues sont des saillies prismatiques:
- parallèles à l'axe de la barre ou du fil, lorsque l'acier est simplement laminé à chaud
(nervure.s longitudinales, figure 2.32) : elles contribuent à éviter le « dévissage» de la
barre ou du fil dans le béton lorsque toutes les nervures transversales sont orientées dans
le même sens;
- hélicoïdales, lorsque la barre est écrouie par torsion (figure 2.34)1 .
Nervure transversale
(verrou)
Figure 2.34
Ce procédé de fabrication, maintenant abandonné, était celui de l'acier Tor (marque déposée) long-
temps le plus vendu du marché. Il ne faut pas, comme le font encore certains bureaux d'études et cer-
tains chantiers, appeler « Tor» n'importe quel type de barre HA.
Chapitre 2 • Matériaux 111
c) Empreintes
Cette disposition ne se rencontre que pour les fils. Ceux-ci présentent des défoncements
en creux par rapport à leur surface latérale extérieure (figure 2.35).
Figure 2.35
- d'un allongement élastique égal à 100 R", (retour élastique, Rm: contrainte correspon-
Es
dant à la charge maximale).
On a donc, en exprimant Rm en MPa et, compte tenu de ce que Es = 2.105 MPa,
R
A =A +-"'- [2.22]
gr g 2000
Chapitre 2 • Matériaux 113
Contrainte (MPa)
IRm.------------~~--~--
1
1
1
-- ....
...... , ..
1 Zone de striction
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Figure 2.36
Limite de la mâchoire
Figure 2.37
La longueur ultime entre repères étant lu, on a Ag = III - /0 .100 d'où l'on déduitAgt par
10
la formule [2.22].
Une autre méthode, couramment employée au Bénélux, consiste à déterminer
l'allongement sous charge maximale à partir des allongements de rupture mesurés res-
pectivement sur des bases de 10 0 et de 5 0 (figure 2.38) ce qui revient à considérer les
114 Traité de béton armé
ou 10 0 (1 + AIO ) - 5 0 (1 + As )
100 100
=5 0 (1 + Agi + Ag2
100
J
1
d'où
Figure 2.38.
Les essais comparatifs qui ont été effectués montrent que cette méthode donne des va-
leurs de. résultats d'essais plus élevées, donc plus favorables, que la première.
A A
1. ~ et ~ représentent respectivement les allongements unitaires des tronçons AB et NB'. De
100 100
façon générale, 1+ I.l/ =1( 1+ ~/) .
Chapitre 2 • Matériaux 115
Pour les aciers certifiés, un contrôle extérieur effectué en usine (VCU) vient se superpo-
ser au contrôle du producteur et vérifier la fiabilité de ce dernier contrôle. Ceci pennet
de donner une définition statistique précise de la notion de garantie (c'est-à-dire de la
frange limitée de la production qui peut tomber hors des limites spécifiées).
Les désignations conventionnelles, les nuances et les limites d'élasticité correspondan-
tes des produits actuellement sur le marché sont (Fe pour acier ou « fer », E pour élasti-
cité, TS pour treillis soudé) :
- ronds lisses FeE 215,1e = 215 MPa : emploi très courant autrefois;
- ronds lisses FeE 235, le = 235 MPa: utilisés uniquement et obligatoirement pour
constituer les épingles de levage des éléments préfabriqués;
- barres et fils tréfilés ou laminés HA FeE 500, le = 500 MPa, emploi généralisé sous
forme de barres droites ou de treillis soudés ;
- treillis soudés HA (TSHA) fonnés de fils HA FeE 500,1e = 500 MPa, emploi courant.
Remarque:
II est toutefois loisible d'utiliser une forme de courbe se rapprochant du diagramme
réel de l'acier employé, à condition de se référer à la valeur garantie de la limite
d'élasticité le et de contrôler la contrainte prise en compte pour l'allongement de
10 %0.
c) Valeur garantie de l'allongement sous charge maximale (BA EL, art. A.2.2.2)
Cette valeur est de :
- 5 % pour les barres HA ;
- 2 % pour les treillis soudés.
116 Traité de béton armé
Pente Es
------------~--~~--~--------------------~€s
Figure 2.39
Remarque:
Il convient de noter que les Règles BAEL ne se réfèrent plus nulle part ensuite à
des conditions de ductilité minimale pour les aciers.
a) Classes de ductilité
La ductilité d'un acier de béton armé est caractérisée par les valeurs nominales de:
- &uk(figure 2.40) ;
- la valeur caractéristique du rapport (fr //y).
L'EC2, suivant en cela la norme EN 10080, définit trois classes de ductilité:
- classe A: ductilité normale (treillis formés de fils tréfilés ou laminés à froid),
. - classe B: haute ductilité (barres laminées à chaud et treillis formés de fils laminés à
chaud),
- classe C: très haute ductilité (aciers réservés à des usages spéciaux; constructions
parasismiques).
Cette différence de comportement du point de vue de la ductilité est prise en compte
dans l'analyse structurale (voir § 3.524). Les confusions entre barres de nuances ou de
classes de ductilité différentes sont évitées grâce à un marquage spécifique.
Chapitre 2 • Matériaux 117
Tableau 2.10
Exigence
Barres et fils ou valeur
Forme du produit Treillis soudés
redressés du fractile
( %)
Classe A B C A B C
Limite
caractéristique
400 à 600 (1) 5,0
d'élasticité.t;,k ou
fo.2k (MPa)
Valeur
;::: 1,15 ;::: 1,15
minimale de ;::: 1,05 ;::: 1,08 ;::: 1,05 ;::: 1,08 10,0
k=(j;/fyt < 1,35 < 1,35
Valeur
caractéristique de la
déformation relative ;::: 2,5 ;::: 5,0 ;::: 7,5 ;::: 2,5 ;::: 5,0 ;::: 7,5 10,0
sous charge
maximale, Euk ( %)
(1) Pour l'Annexe nationale, la valeur maximale de /yk à utiliser est généralement de 500 MPa.
Les normes NF A 35-016 et A 35-017 de novembre et décembre 2007 ont adopté les nuances
B500A, B500B, B540B et B540C.
Remarque:
La norme EN 10080 introduit également un critère de résistance à la fatigue (EC2,
art. 3.2.5 et tableau C2N). Jusqu'à présent, ce caractère n'était pas pris en considé-
ration en France pour les armatures de béton armé.
118 Traité de béton armé
cr cr
ft = kfyk - - - - - - -- - - - -:..:;;-...
- _ - , -_ _ ft = kfO,2k
fO,2k
fyk - - - 1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1. Des essais effectués par le Centre de recherches métallurgiques du Bénélux ont montré que moyen-
nant certaines précautions, le pliage d'aciers trempés auto-revenus (Tempcore) était possible sans
aléas, même pour des températures nettement inférieures à 0 oc.
120 Traité de béton anné
1 Ne jamais utiliser pour ces épingles des barres HA quelle que soit leur nuance.
Chapitre 2 • Matériaux 121
Selon l'EN 10080, pour les barres n'ayant pas subi un traitement d'écrouissage par tor-
sion, cette surface relative IR peut être déterminée au moyen de la relation (notations de
l'EN 10080) :
.. _ kFR sin~
JR -
1t d c
où:
k nombre de files de verrous obliques ou transversales,
FR aire de la section longitudinale d'une nervure selon son axe (F = Flache = aire),
~ angle formé par les verrous transversaux avec l'axe de la barre,
d diamètre nominal de la barre,
c distance entre les sections droites passant par les points homologues de deux
verrous transversaux consécutifs de la même file.
Concernant cette surface relative, les conditions pour que les barres puissent être consi-
dérées comme à haute adhérence sont:
IR ~ 0,035 pour 5 :::; 0:::; 6 mm ;
Cette not,ion de surface relative et les critères qui y sont associés ont amené les Alle-
mands à pousser à un très haut degré le contrôle des formes géométriques, qui exige
pour une seule éprouvette la mesure dix fois répétée de 5 ou 6 paramètres. Ceci est
réellement excessif car les dispersions observées sur les différents paramètres sont tout à
fait négligeables devant les dispersions des mesures d'adhérence elles-mêmes.
Bien que figurant dans l'EN 10080, cette notion de surface relative des nervures demeu-
re discutable. Il a existé des aciers dont l'adhérence était expérimentalement correcte
bien que leur surface relative ne satisfasse pas aux exigences indiquées ci-avant.
considère maintenant que sont réputés « à haute adhérence» les barres ou fils qui res-
pectent les critères géométriques (assortis de tolérances) fixés par les normes précitées.
Lorsqu'il en est ainsi les coefficients d'adhérence sont pris alors égaux:
- en ce qui concerne le coefficient de fissuration à :
11 = 1 par définition, pour les ronds lisses bruts de laminage
11 = 1,6 pour les barres HA courantes quel que soit 0 et pour les fils HA 0 2: 6 mm
11 = 1,3 pour les fils HA 0 < 6 mm
- en ce qui concerne le coefficient de scellement, à :
'Ils =1 par définition, pour les ronds lisses bruts de laminage
'Ils = 1,5 qu'il s'agisse de barres HA ou de fils HA et quel que soit le diamètre.
donc une économie sur la section d'acier, sans que cet avantage ne soit acquis au détri-
ment d'une fissuration excessive. C'est bien en effet grâce aux reliefs en saillie sur leur
surface latérale que les barres HA ne peuvent pas glisser dans le béton aussi facilement
que des ronds lisses et que la fissuration peut se distribuer tout au long de la pièce.
Remarque:
Dans le cas exceptionnel de barres ou de fils qui ne respecteraient pas les critères
géométriques définis par les normes, il conviendrait de procéder à des essais
d'adhérence (voir § 4.23), de manière à justifier expérimentalement que les caractè-
res d'adhérence de ces barres ou fils sont bien au moins égaux à 11 = 1,6 (ou 1,3) et
'l's = 1,5 respectivement.
1. Dans un treillis soudé, chaque soudure doit être capable de résister à un effort de cisaillement au
moins égal à 30 % du produit de la limite d'élasticité garantie par la section nominale du fil ancré.
Chapitre 2 • Matériaux 125
Figure 2.41
II est rappelé que l'EN 10080 n'envisage que l'emploi d'aciers soudables.
2.41 Béton
Se reporter d'abord au cours spécialisé du CHEBAP sur ce sujet, et en outre à:
- Rilem CPC 6, Essai en traction par fendage, Paris, 1975.
- Rilem CPC 7, Essai en traction directe, Paris, 1975
- Recherches sur les structures en béton, Annales de l'ITBTP, avril 1978 (chapitre III).
- Rüsch (H.), Grasser (E.), Rao (P.S.), Principes de calcul du béton armé sous les deux
états de contraintes monoaxiaux, Bulletin d'information CEB nO 36, juin 1982.
- Fouré (B.), Résistance du béton sous contrainte soutenue, Annales de l'ITBTP, juin
1982.
- Lambotte (H.), Motteu (H.), Contrôle de la qualité du béton sur chantier et en usine,
Note d'information technique du CSTC, Bruxelles, juin 1979.
- CCTG, fascicule n° 65 «Exécution des ouvrages de génie civil en béton armé ou pré-
contraint », Bulletin officiel du ministère de l'Équipement, fascicule spécial n° 85-30 bis.
- CCTG, fascicule nO 65 A.
2.42 Aciers
- Normes A 35-015, A 35-016, A 35-019, citées au § 2.351 (toutes de novembre 2007)
- Norme A 35-017 (décembre 2007)
Norme NF EN 10080 (décembre 2007)
- Aciers pour béton armé, 1981, OTUA.
Documentation technique de la Société Torsid (1983).
-Le Treillis soudé. Calcul et utilisation conformément aux Règles BAEL 91, ADETS, 2005.
- Maldague (lC), Perchat (J), et Saillard (Y) : Compte rendu des essais effectués en vue
de fixer les conditions d'emploi des aciers HA, des treillis soudés et des tôles déployées,
Annales de l'ITBTP, mai 1960 et mars-avril 1962.
- NF A 35-020-1 (juillet 1999): Dispositifs de raboutage ou d'ancrage d'armatures
HA.
- XP A 35-025 (mars 2002): Barres et couronnes pour béton aimé galvanisées à
chaud
- NF A 35-030 (décembre 2007) : Barres crénelées HA pour supports de lignes aériennes.
- NF A 35-024 (décembre 2007): Treillis soudés constitués de fils de diamètre infé-
rieur à 5 mm.
CHAPITRE 3
ACTIONS ET SOLLICITATIONS
BAEL EC2
Action, en général - Fki
Action accidentelle FA A
Coefficients partiels de sécurité
- sur les charges permanentes YG YGj
YGmin YGin!
YGmax YGSllp
- sur les charges variables YQi YQi
3.2 TERMINOLOGIE
• Actions
Les actions sont les forces et/ou les couples appliqués à une construction:
- soit directement: charges permanentes, charges d'exploitation, charges climatiques, etc.,
- soit indirectement (résultant de déformations imposées à la construction) : effets ther-
mohygrométriques (retrait, fluage, variations de température), déplacements (tasse-
ments) d'appuis, etc.
130 Traité de béton armé
Il arrive que l'on utilise le mot action pour désigner l'origine; on dit par exemple « le
vent est une action ».
• Combinaisons d'actions
Les combinaisons d'actions sont les ensembles constitués par les actions à considérer
simultanément. Celles-ci sont introduites dans les combinaisons avec différentes « va-
leurs représentatives» correspondant à différents niveaux d'intensité.
• Sollicitations
Les sollicitations sont les efforts (effort normal N, effort tranchant V) et les moments
(moment de flexion M, moment de torsion 1). Les sollicitations sont en général déduites
des actions par des méthodes appropriées, mais peuvent parfois être déduites de résul-
tats d'essais sur modèles.
3.3 ACTIONS
Les Règles BAEL (A-3.1.1) et l'Eurocode 0 distinguent (notations BAEL):
-les actions permanentes G, dont l'intensité est constante ou très peu variable dans le
temps (par exemple, charge d'eau d'un pont-canal très rarement mis à sec) ou varie
toujours dans le même sens en tendant vers une limite (comme les actions différées du
béton : retrait, fluage) ;
- les actions variables Qi, dont l'intensité varie fréquemment et de façon importante
dans le temps, selon une loi tout à fait quelconque;
- les actions accidentelles FA, provenant de phénomènes se produisant très rarement
(par exemple séismes, chocs).
a) Lorsque l'on peut valablement admettre qu'une action permanente n'est pas suscepti-
ble de subir des écarts sensibles par rapport à sa valeur moyenne, on peut considérer
cette valeur moyenne comme la plus probable, et c'est elle que l'on introduit alors dans
les calculs.
Ainsi, dans la plupart des cas, le poids propre est représenté par une valeur nominale
unique, Go, calculée à partir des dessins du projet et des masses volumiques moyennes
des matériaux. Pour le béton armé, on a :
Go = 25 V (unites: kN, m3 )1
avec V volume théorique, évalué d'après les dimensions prévues aux dessins
d'exécution et le nombre 25 représentant le poids volumique moyen du béton armé en
kN/m3 •
b) Lorsqu'une action permanente est susceptible de subir des écarts sensibles par rap-
port à sa valeur moyenne, il convient d'en tenir compte. On introduit alors dans les
calculs la valeur escomptée la plus défavorable (soit maximale, soit minimale) vis-à-vis
de la combinaison et du cas de charge considérés.
Cette circonstance se rencontre par exemple dans les cas suivants:
- masse volumique mal connue à l'avance ou variable dans le temps,
- imprécisions d'exécution élevées en valeur relative (éléments très minces où une
variation d'épaisseur de ± 1 cm par exemple n'est pas impensable),
- renforcements ultérieurs prévisibles (revêtements de chaussée), etc.
1. Exemples: poids propre d'une dalle d'épaisseur h (m) : go (kN/m 2) = 25 h ; poids propre d'une poutre
à section rectangulaire bh (m2) : g (kN/m) = 25 bh.
132 Traité de béton anné
1
1
1
1
1
1
1
:
1
1
1
1
1
1
:
1
: t
o
'-----------.. ---------->~ Temps
En effet, une horizontale correspondant à un débit journalier quelconque q (qm < q < qM)
fait apparaître un certain nombre de segments ab, cd, ... , de longueurs th t2, ... expri-
mées en jours. La longueur cumulée L t i = l, + 12 + ... représente le nombre de jours
pendant lesquels les débits journaliers ont été supérieurs à q. On obtient ainsi un point
M de la courbe des débits classés, d'abscisse L li et d'ordonnée q.
q q
q I----~M
36,5 = 10 %), on obtient la probabilité pour qu'au cours d'une période donnée, le débit
365
d'eau soit supérieur à q.
e) Débits caractéristiqlles
Si l'on considère, des intervalles de 3 mois et si l'on met en évidence aux extrémités des
segments de longueur conventionnellement égale à 10 jours, on obtient 5 points qui
définissent respectivement:
134 Traité de béton armé
q
CD débit caractéristique
de crue
~ débit caractéristique
de 3 mois
® débit caractéristique
~ft
de 6 mois
@) débit caractéristique 1
1
de 9 mois :
1
L-..L.-----'-----'-----"'------'--'-------7 Mois
® débit caractéristique :!-I..-10j 6 9 ~10j
d'étiage
Figure 3.3 : Courbe des débits caractéristiques
Ces différentes valeurs permettent de fixer le débit maximal dérivable par une usine
hydroélectrique projetée sur le cours d'eau considéré, le volume d'eau turbinable dans
une année moyenne et l'énergie susceptible d'être produite par la future usine en fonc-
tion de la hauteur de chute.
Î
Q
i Maximum périodique
~~__~~--.r~~~~~~
Niveau de
Q' e - - . I .'-I---4---!---
VV dépassement
1,
,,1
,
,,1
,1
-"I-I--...ICf- Intervalle de base Tempst
1. Note complémentaire sur les valeurs représentatives d'une même action variable: La Résistance
des Matériaux traditionnelle ne se préoccupe ni de la nature, ni de la durée d'application d'une action
quelconque. Il faut donc se garder de croire que l'effet le plus défavorable est toujours dû à l'intensité
maximale d'une action variable (son intensité minimale étant toujours zéro ... elle n'est pas là). Ainsi:
- une fissure très ouverte sous la valeur maximale Qk (caractéristique) d'une action variable, dont la
durée d'application est très courte, est moins dangereuse vis-à-vis de la corrosion de l'acier qu'une
fissure moins ouverte, mais ouverte plus longtemps sous une action 'l'Qk < Qk.
- de même, une charge de très courte durée telle que Qk n'induit pas dans un poteau de déformations
différées par fluage, alors qu'une charge 'l'Qk < Qk de plus longue durée d'application peut engendrer
de telles déformations et se révéler, en définitive, plus dangereuse que Qk (voir § 11.32).
136 Traité de béton armé
- valeur quasi permanente "'2i Qi ; cette valeur intervient dans les combinaisons acci-
dentelles et pour la vérification de l'état-limite ultime de stabilité de forme.
Les coefficients "'0' "'1. "'2
ne sont pas des coefficients « de sécurité ». Ils sont liés uni-
quement à la probabilité d'occurrence de la combinaison de plusieurs actions variables
simultanées qui ne peuvent atteindre toutes ensemble leur intensité maximale.
Les valeurs numériques de ces coefficients sont données tant pour les ponts-routes que
pour les bâtiments à l'annexe D des Règles BAEL (voir tableaux 3.2 à 3.5) ainsi que
dans l'Eurocode 0 sur les actions.
Q (t)
Ok _~~~E!~!_~!~p!~!Î_~19~_~____ ------------------------f-
Valeur de combinaison 1
"'0 Qk ---------------- ---------- ------------------------r
-----------------------1-11
1
1
1
Q (t)
.- Valeur fréquente
1
1
1
1
1
: UVtr
"'2Qk~--~----~~
1 ......
'-'-------1...-------..1---7 tlt r
o 0,01 0,5
F F
Éxécution
o Vie de la o
construction
Charge permanente Action d'un véhicule en marche
F F
o o 30 min 3h 3 h + 10 min
Action de plusieurs véhicules à l'arrêt Action de piéton sur l'escalier
d'une salle de spectacle
F F
o 1 jour o
Eau dans un réservoir Action de la température
F F
5s
~
Il 3h
o o
Action du vent Action de la neige
F F
o ,, ,, o
,, , -~
, ,, 1s
:. 30s
,.'
Action d'un séisme Action d'un choc
a) Bâtiments
Les charges d'exploitation des bâtiments sont définies par la norme NF P 06-001. Tou-
tefois, pour les bâtiments industriels, la norme NF P 06-001 ne donnant que le principe
d'évaluation des charges, les charges à prendre en compte sont normalement fixées par
le maître d'œuvre (voir § 1.41).
Les charges permanentes et les charges d'exploitation dues aux forces de pesanteur sont
définies par la norme NF P 06-004.
b) Ponts
Les charges d'exploitation des ponts routiers ou ferroviaires sont définies par les titres l,
n et III du fascicule 61 du CCTG.
Les valeurs représentatives s'obtiennent en multipliant les valeurs données dans ces
textes par les coefficients suivants:
- pour les vérifications aux états-limites ultimes: 1,07 pour les charges de chaussée,
de trottoir, et celles sur les passerelles pour piétons et 1,00 pour les charges exception-
nelles et les convois militaires;
- pour les vérifications aux états-limites de service: 1,2 pour les charges de chaussée
et 1,0 dans les autres cas.
3.322-22 Neige
Pour les ponts-routes, il n 'y a pas lieu d'appliquer des charges de neige;
Pour les bâtiments, la valeur caractéristique de la charge de neige est fixée par les Rè-
gles N 84 (CCTG, fascicule 61, titre IV, section II) de même que les situations de com-
patibilité des actions de la neige et du vent.
"'-
....._ _- - ____J-
___ ~~_ ..........
_-~_ ......
Dans certains cas (cheminées par exemple) il est nécessaire de tenir compte des effets
d'un gradient thermique. Les valeurs représentatives de cette action sont introduites
conformément aux textes spécifiques en vigueur ou, à défaut, aux stipulations du marché.
Pour les chocs accidentels de véhicules ou de bateaux sur les appuis des ouvrages d'art,
il Y a lieu de se reporter à l'annexe D des Règles BAEL qui définit les valeurs représen-
tatives des actions (chocs frontaux ou latéraux).
Pour les séismes, il convient de se référer aux Règles parasismiques (Règles PS ou
NF P 06-003, ou DTU).
Un incendie correspond à une situation accidentelle. La résistance au feu fait l'objet du
DTU «Règles FB », décembre 1993.
3.41 Généralités
N N N
2 B
-----------------------: Nmax l---"'----::I\"---------1
1 1
1 1
1 1
:
1
:
1
N :A 2 1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
"""'------......-3>M L-----~----~1~7M
o o M o
~-----------------------------------------------------------'
Même combinaison d'actions
La distinction de plusieurs cas de charge pour les actions libres conduit, en cas
d'analyse linéaire, à l'usage de lignes ou de surfaces d'influence. Les valeurs caractéris-
tiques ou nominales des actions libres peuvent dépendre du cas de charge (par exemple,
charges routières, direction du vent. .. ).
.En résumé, avant d'entamer le calcul d'une structure quelconque (dont par ailleurs on a
défini toutes les dispositions et dimensions par des dessins appropriés), on doit:
1. établir, dans les différentes situations, les différentes combinaisons d'actions à considé-
rer dans le calcul, en attribuant à chacune des actions la valeur représentative qui convient;
2. pour chaque combinaison, rechercher le cas de charge le plus défavorable (ce qui
conduit généralement au tracé des « courbes-enveloppes» du moment de flexion et de
l'effort tranchant, voir figure 3.11).
Chapitre 3 • Actions et sollicitations 143
-------- Action n° 2
'-----Action n° 1
GI------
Charge permanente
~------~----~---------------------7Temps
o Temps t1 Temps t2
Ce schéma simpliste montre que lorsque plusieurs actions variables s'exercent sur une
construction, à l'instant où l'une quelconque (action variable « de base» ou dominante)
des actions atteint sa valeur maximale, les autres (actions« d'accompagnement ») sont à
un niveau 'l'i Qi inférieur et que les actions permanentes sont toujours présentes, de sorte
qu'une combinaison comprend toujours:
-les actions permanentes (G)
- une action quelconque Q), considérée comme action variable dominante,
- toutes les autres actions susceptibles de s'exercer en même temps que QI (actions
d'accompagnement) à un niveau réduit 'l'iQi'
Chaque action variable doit successivement être considérée comme action dominante, et
venir en occuper le rang.
Le cas où deux actions variables atteindraient au même moment leur valeur maximale
(pointes à la même abscisse sur la figure 3.9) n'est pas à envisager, car la probabilité
. d'avoir, pour deux actions QI et Q2 et rigoureusement au même instant, la simultanéité
QI + Q2 est très inférieure à celle d'avoir QI + 'l'2Q2 ou Q2 + 'l'IQI.
De ces remarques découle ce qui suit
144 Traité de béton armé
(où le signe « + » ne désigne pas ici une addition numérique, mais a le sens de « à com-
biner avec ».)
avec:
1QI = 1,5 en général
1QI = 1,35 pour la température, les charges d'exploitation étroitement bornées de carac-
tère particulier (convois militaires, convois exceptionnels par exemple) et les bâtiments
agricoles à faible densité d'occupation humaine.
L'application pratique à la détermination des sollicitations de calcul pour les ponts-
routes ou dans les structures de bâtiments est donnée au § 3.423.
Chapitre 3 • Actions et sollicitations 145
Mais, en pratique, pour simplifier, on se borne à associer le poids minimal (Ymin) à la pous-
sée maximale (kama,x, Ymax) même si, nécessairement, le poids volumique y prend la même
valeur (max ou min) dans le calcul du poids du remblai et dans celui de la poussée.
où:
FA valeur représentative de l'action accidentelle
'1' II QI valeur fréquente de l'action variable dominante
'l'2iQi valeur quasi permanente d'une autre action variable d'accompagnement.
Pour les modalités d'application, il convient de se reporter:
- pour les ponts-routes, à l'annexe D qui donne les valeurs des coefficients '1' applica-
bles aux différentes actions en fonction notamment de la classe de l'ouvrage;
- dans les structures de bâtiment, aux textes spécifiques (Règles PS pour les séismes,
DTU Cuvelages pour l'action des crues, etc.).
Remarque:
En cas d'actions accidentelles, la sollicitation résistante est évaluée en appliquant à
la limite d'élasticité de l'acier et à la résistance caractéristique spécifiée du béton
des coefficients Ys et Yb réduits respectivement à 1 (au lieu de 1,15) et 1,15 (au lieu
de 1,5) (voir BAEL A-4.3,2 et A-4.3,41).
Chapitre 3 • Actions et sollicitations 147
a) Combinaisons fondamentales
Pour les combinaisons fondamentales de base, se reporter au cours de Jean-Armand
Calgaro ou à l'ouvrage Les Eurocodes, conception des bâtiments et des ouvrages de
génie civil, Éditions du Moniteur.
Pour les bâtiments, l'annexe Al de l'Eurocode 0 donne, dans son tableau A.l.2. les
combinaisons ci-après (on rappelle ici le caractère symbolique donné au signe « + », qui
signifie « à combiner avec») :
- États-limites EQU (équilibre statique; situations durables et transitoires) :
Action
"'0 "'1 "'2
Vent (2) 0,6 0,2 0
Température 0,6 0,5 0
(1) Les catégories sont définies par la norme EN 1991-1-1 (A = habitation, B = bureaux,
C = lieux de réunions, D = commerces, etc.).
(2) Valeurs à adopter selon la région géographique où la structure est édifiée (H: altitude).
avec:
Ad valeur spécifiée de l'action accidentelle
YGaj = 1, sauf spécification contraire.
Dans le cas d'une combinaison accidentelle autre qu'un séisme, les coefficients appli-
qués aux matériaux sont pris respectivement égaux à Yc = 1,3 pour le béton (au lieu de
1,15 dans les Règles françaises) et Ys = 1 pour l'acier.
3.422-2 EC2
Comme pour les états-limites ultimes de résistance, il convient de se reporter à
l'Eurocode 0 dont les règles conduisent aux combinaisons symboliques ci-après:
- combinaison caractéristique:
LGkj + Qkl + L'lfOiQ/d
j<:l i>l
- combinaison fréquente :
L Gkj + 'If llQkl + L'If 2iQki
j<:l i>l
Situation
1,35 G ou G 1,5 Qpra oou 1,3 W
d'exécution
+
1,35 Qprc ou Qprc
1,5 W o ou 1,3 Qpra
1,5 Qr
Situation
1,35 G ou G 1,35 Qrp
d'exploitation
1,5 W
La température ne figure pas dans ce tableau, car elle n'est généralement pas à prendre
en compte dans les états-limites ultimes.
Qpra Oou W
Situation
d'exécution
G + Qprc W oou Qpra
Tou~e oou Qpra
Qr
oou 0,5 ~e
ou 0,6 T
Situation Qrp 0
G
d'exploitation
~eou T 0
W 0
Chapitre 3 • Actions et sollicitations 151
oou Wou Sn
1,5 QB
ou W+Sn
Avec '1'0 défini par la norme NF P 06-001 ; en principe '1'0 = 0,77 pour tous les locaux,
saufIes locaux d'archives et les parcs de stationnement pour lesquels '1'0 = 0,9.
Remarques:
• en situation d'exécution, on peut se reporter aux dispositions indiquées pour les
ponts-routes;
• les combinaisons faisant intervenir la neige et le vent dépendent des conditions de
compatibilité indiquées dans les Règles N 84.
• les effets de la température ne sont généralement pas pris en compte, mais:
- s'ils doivent intervenir en tant qu'action dominante, ils sont introduits avec le
coefficient 1,35 ;
- s'ils interviennent en tant que seconde action d'accompagnement, ils sont intro-
duits avec les coefficients 0 ou 0,8 ;
• pour les halles équipées de ponts-roulants, les actions variables dominante et
d'accompagnement sont déterminées en tenant compte des conditions d'utilisation
simultanée de ces ponts.
Dans ce cas, \jIo = 0,77 est à remplacer par \jIo = 0,77 x 1,1:::: 0,85 si l'altitude est supérieure à 500 m.
152 Traité de béton armé
Actions variables
Actions pennanentes
Gmax + Gmin dominante d'accompagnement
Q1 lI'02 ~
Remarques:
- En général, les actions dominantes interviennent seules pour les états-limites de
déformation;
- Il est rappelé que l'action Wn'est pas évaluée sur les mêmes bases dans les vérifi-
cations aux états-limites ultimes et dans celles aux états-limites de service (voir
§ 3.322-21).
Dans ce cas, '1'0 = 0,77 est à remplacer par '1'0 = 0,77 x 1,1 ::::: 0,85 si l'altitude est supérieure à 500 m.
Chapitre 3 • Actions et sollicitations 153
• les constructions spéciales qui relèvent partiellement de l'un et/ou de l'autre des deux
types ci-avant.
Les Règles BAEL (art. B-3.1) désignent par :
G l'action des charges permanentes évaluée à partir des volumes définis par les
dessins d'exécution (G inclut généralement le poids des cloisons et revête-
ments),
QB l'action des charges d'exploitation qui est à prendre ou non dans les différentes
travées par travées entières,
W l'action du vent (voir § 3.322-21),
Sn l'action de la neige.
Dans ce qui suit, on n'indique que les combinaisons vis-à-vis des états-limites ultimes.
Les combinaisons à considérer vis-à-vis des états-limites de service peuvent aisément
s'en déduire au moyen du tableau 3.5 (en se servant pour l'analogie, du tableau 3.4).
3.423-31 Cas des planchers et des poutres (BAEL, art. B-6.1,2)
La combinaison (2) n'est généralement pas déterminante pour les poutres continues si
une partie des aciers inférieurs est prolongée jusqu'aux appuis (décalage de la courbe-
enveloppe par adaptation).
Exemple: poutre-console. Dans ce cas, il y a deux combinaisons d'actions, à savoir:
1,35 G + 1,5 QB
G+ 1,5 QB
mais il y a cinq cas de charge à considérer, qui sont représentés sur la figure 3.10.
Ces cinq cas de charge servent à tracer les lignes-enveloppes du moment de flexion
d'une part et de l'effort tranchant d'autre part (figure 3.11).
Ils donnent respectivement:
- cas 1 ou 3: moment sur appui maximal en valeur absolue et effort tranchant maxi-
mal à gauche de l'appui (côté console) ;
- cas 3 : effort tranchant maximal à droite de l'appui (côté travée) ;
- cas 4 : moment minimal en valeur absolue en travée et longueur des chapeaux
côté travée (éventuellement associé au cas 1) ;
154 Traité de béton armé
• 1,35 G + 1,5 OB
t
1,35G
t
• 1,35G
t
1,35 G + 1,5 OB
t
•., 1,35 G + 1,5 OB
t
1,35 G + 1,5 OB
t
G+1,50 B G
t t
Ct G G + 1,5 OB
t t
Figure 3.10. Cas de charge pour une poutre-console
Pour les valeurs de '1'0, voir note sous le tableau 3.4 et note 1 au bas de la même page.
Remarque:
II convient d'envisager également des cas où le vent est accompagné de la neige,
dans les conditions précisées par les Règles N 84.
pas plus acceptable qu'un état-limite ultime. L'appréciation de cette valeur est d'autant
plus délicate que le soulèvement peut se faire à un angle de l'about et non sur toute la
largeur de celui-ci.
Les états-limites d'équilibre statique étant donc très divers par leur nature et par leurs consé-
quences, il est très difficile de fixer des coefficients y couvrant la totalité des cas possibles.
À l'article A-3.3,4, les Règles BAEL renvoient aux Directives Communes qui distinguent:
a) l'ensemble G 1 des actions permanentes y compris les parties du poids propre qui ont
un effet stabilisateur ;
b) l'ensemble G2 des actions permanentes et quasi permanentes, ainsi qu'éventuellement
les charges non permanentes appliquées en cours d'exécution, qui ont l'effet inverse;
c) la valeur caractéristique QIk, de l'action dominante qui a un effet déstabilisant;
d) l'ensemble ~:>jfOiQik des valeurs de combinaison des actions d'accompagnement
i>1
éventuelles.
Pour les raisons exposées ci-dessus, le choix des coefficients à appliquer à chacun de
ces termes est une affaire d'appréciation.
Pour fixer les idées, les Directives Communes indiquent qu'assez généralement la com-
binaison fondamentale prendra la forme:
L'analyse est basée sur une modélisation de la structure, en recherchant dans chaque
combinaison d'actions le (ou les) cas de charge le(s) plus défavorable(s) pour l'élément
ou la section étudiés, à l'état-limite considéré.
Dans la plupart des cas, l'analyse fournit la distribution des sollicitations; cependant,
pour certains éléments complexes, la méthode utilisée (par exemple, méthode des élé-
ments finis) ne fournit que les contraintes, les déformations et les déplacements. TI faut
avoir recours à des méthodes spéciales pour déduire de ces résultats les sections
d'armatures appropriées.
Des analyses locales complémentaires peuvent être nécessaires dans les zones où
l 'hypothèse d'une distribution linéaire des contraintes ne peut plus être conservée comme,
par exemple: les appuis, les zones d'application de forces localisées, les croisements de
poutres, les jonctions poutres-poteaux, les zones d'ancrage, les changements de section.
par exemple, les charges appliquées dans une zone de poutre tendue par la flexion, qui,
du point de vue de la RdM, engendrent le même effort tranchant quel que soit leur point
d'application sur leur ligne d'action, doivent être «remontées» du côté comprimé, ce
qui nécessite de prévoir dans ce but des armatures spéciales qui viennent en supplément
des armatures d'effort tranchant (voir § 12.74).
to=
0.15 (l1 + l2) to= 0.7l 2
3.522-2 Portées
La portée 1 considérée dans les calculs est la portée «effective », pnse égale à:
leff = ln + al + a 2 avec 1" portée libre entre nus d'appuis.
Les valeurs de al ou ab aux extrémités de chaque travée, sont à déduire dans chaque cas
de la figure 3.14.
Axe d'appui
V
• Console
Dans le cas où la poutre (ou la dalle) est solidaire des poteaux (ou murs) qui la suppor-
tent, le moment critique de calcul peut être pris égal au moment au nu d'appui sans que
la valeur retenue puisse être inférieure à 65 % du moment d'encastrement parfait de la
même poutre (::::: O,43Mo ).
Pour l'effet des déformations imposées (effets du retrait, effets thermiques, tassements
d'appui) à l'état-limite ultime, on peut admettre une réduction de la rigidité due aux
sections fissurées, en négligeant la contribution du béton tendu (§ 15.232), mais en
incluant les effets du fluage.
Pour les états-limites de service, l'évolution graduelle de la fissuration doit être prise en
compte.
3.525-1 Généralités
De telles méthodes ne doivent être utilisées que pour les vérifications à l'état-limite
ultime. La capacité de rotation plastique doit être vérifiée.
L'analyse peut être faite soit par la méthode statique (méthode des bielles et tirants par
exemple, voir § 3.525-4 ci-après), soit par la méthode cinématique (théorie des lignes
de rupture pour les dalles, par exemple).
Nota:
1. Se reporter à la figure 5.6 N de l'EC2 pour avoir les valeurs de base de la rota-
tion plastique admissible ep1dPour les aciers à haute ductilité (classes B et C).
2. Un exemple d'application de chacune des deux méthodes d'analyse linéaire avec re-
distribution limitée des moments et d'analyse plastique est donné, pour une poutre conti-
nue, dans l'ouvrage Applications de !'Eurocode 2 (Presses des Ponts et Chaussées).
166 Traité de béton armé
~ F F
",.
ii ii
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h=t ,/ X t \ h=t
1 1
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1
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1
1
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1
1
1 1 1
1 1 1
1 1 1 1
p.------.q
1 \
Td=t --0-------6--
1 1
T d=t
1 \
1'e
li li
\
\ Fissure
1 \
probable
/\9 T
\
\
),
~ ~
t t t t
1..
•
t ,.1 1..
.,
t ,.1
Ul L 92 > 30·
11111
92 > 30·
~,/' ~,/
" 9 1 > 30· 9 1 > 30·
JI
t
Figure 3.18. Figure 3.19. Inclinaison de bielles aboutissant
Inclinaison à l'angle de deux tirants orthogonaux
d'une bielle
sur appui
• Forces concentrées sur lin bord 011 près d'un angle (figure 3.20)
On a sensiblement Ô = 32° (8 = 58° ; plus classiquement on adopte en général une pente
telle que Arc tg Ô = 2/3 soit Ô = 33°7). Selon les dimensions et les conditions aux limites
Chapitre 3 • Actions et sollicitations 169
de la région D de discontinuité, l'angle 8 peut être plus grand ou plus petit que 32°. Par
exemple, pour la poutre-cloison de la figure 3.20c, on peut choisir pour le nœud sous la
charge 8 ~ 45°. Si la distance a augmente, on peut adopter les modèles d ou e de la
figure 3.20, qui comportent un tirant intermédiaire, afin de ne pas trop réduire l'angle e.
1
ô
l
l
4P' l ,ô= 32·
,
,
\
pa
Ô=32°
0 58'
•
,, 1
---- 1
~+-
1
1 \
,, 1" 11 Ô 1
1
1
,, 1
1 1
1
1
1
S ,, " S,' 1
L.,;~/;::=::Q:/====~I --..
1
•
1+-1
1 z
Fw'" 2 a/z-1
3 - NEd/F
F
Os FwS F
1. Bulletin officiel du Ministère de l'Urbanisme et du Logement (voir note de bas de page au § 1.421).
Chapitre 3 • Actions et sollicitations 171
ASSOCIATION ACIER-BÉTON
Lits )1 er Lit
supérieurs 2e Lit
Armatures
d'âme - - - - - -
File
Lits e
inférieurs 2 Lit
1er Lit
1. Pour les dessins d'armatures, il est toujours nécessaire de faire une coupe-type comme celle de la
figure 4.1. En effet, l'appellation « 1cr lit» appliquée aux aciers supérieurs risque d'être interprétée
par le ferrailleur comme le premier lit à mettre en place en tant qu'aciers supérieurs, alors que dans
l'esprit du calculateur, il représente le lit le plus proche de la face supérieure du béton.
174 Traité de béton armé
4.12 Enrobages
On appelle «enrobage» (co ver en anglais l ) la distance qui sépare la génératrice exté-
rieure de toute armature à la paroi de béton la plus voisine.
1. Le mot anglais cover est parfois traduit incorrectement par « recouvrement» par des traducteurs non
spécialistes. Le terme « recouvrement}) prête à confusion, car il désigne en fait un mode de jonction
entre barres (voir § 4.6).
Chapitre 4 • Association acier-béton 175
b) Prescriptions de l'Ee2
L'EC2 définit un enrobage nominal et un enrobage minimal. Celui-ci est fixé en fonc-
tion des classes d'exposition (tableau 4.1).
avec:
Cmin enrobage minimal
!1cdev tolérance d'exécution admise.
avec:
Cmin,b enrobage minimal pour respecter les exigences d'adhérence
5. Attaque gel/dégel
6. Attaques chimiques
Environnement d'agressivité
XA2 chimique modérée selon Sols naturels et eau dans le sol
l'EN 206-1, tableau 2
(l) Se reporter à l'Annexe Nationale qui rend cette colonne normative et lui adjoint
des notes appropriées.
178 Traité de béton armé
Pour les trois termes correctifs Ilcdllr, les valeurs sont normalement prises égales à zéro,
mais l'Annexe Nationale envisage des cas où une valeur différente de zéro doit être
adoptée .
SI 10 10 10 15 20 25 30
si 10 10 15 20 25 30 35
S3 10 10 20 25 30 35 40
S4 10 15 25 30 35 40 45
S5 15 20 30 35 40 45 50
S6 20 25 35 40 45 50 55
Tableau 4.3
(1) Annexe Nationale: 30/37 pour les classes XC2 et XC3, 35/45 pour la classe XC4
et 40/50 pour la classe XS2. Le reste sans changement.
b) Prescriptions de l'EC2
Entre barres parallèles isolées ou entre lits horizontaux de barres parallèles:
e,.ou eh ~ Max [0max ; dg + 5 mm; 20 mm] avec dg dimension maximale du granulat.
Dans le cas de groupements de n barres de même diamètre 0, la règle précédente s'ap-
plique en prenant compte le diamètre équivalent 0" =0,J;; (n $ 4).
1. Il est permis de superposer les barres deux par deux (BAEL, art. A-7 .2,3) auquel cas la distance ev est
à respecter entre deux paquets successifs ou entre un paquet et une barre isolée (cas de la figure 4.2)
180 Traité de béton armé
4.21 Définition
Dans un élément en béton armé, les forces extérieures étant appliquées au béton, la
transmission aux armatures des efforts auxquelles celles-ci doivent résister suppose
qu'elles ne peuvent pas glisser dans la gaine de béton qui les enrobe, ou que les glisse-
ments éventuels demeurent dans des limites tolérables.
On appelle« adhérence» l'action des forces de liaison qui s'opposent au glissement des
armatures dans leur gaine de béton. L'adhérence, qui est le phénomène fondamental
sans lequel le matériau « béton armé» n'aurait pu exister, joue trois rôles:
1. elle assure le scellement ou l'ancrage des barres arrêtées;
2. elle assure l'entraînement des armatures sous l'effort de glissement longitudinal
provoqué par l'effort tranchant (en permettant le développement de contraintes tangen-
tes qui équilibrent les variations des contraintes longitudinales) ;
3. avant fissuration, elle permet aux armatures de travailler en collaboration avec le
béton tendu; après fissuration, elle assure une répartition des fissures et l'équilibre des
efforts de traction par les armatures, en maintenant une liaison entre le béton et l'acier
dans les zones comprises entre les fissures.
La transmission des efforts aux armatures peut également résulter des formes courbes
données à leurs lignes moyennes (ancrages courbes) ou de la présence de fils transver-
saux soudés (treillis soudés).
Figure 4.3
Les forces de frottement assurent en majeure partie la liaison au béton des ronds lisses
ou des barres HA. En effet :
- d'une part la résistance au décollement est extrêmement faible, comme on peut le
mettre en évidence expérimentalement, et peut être considérée comme négligeable ;
- d'autre part l'effort qu'il faut exercer pour extraire la barre par traction demeure im-
portant, même après un glissement de plusieurs millimètres, ce qui confirme l'existence
d'un frottement (ronds lisses) accompagné de butées (barres HA).
D'après M. Caquot, sous l'action de l'effort de traction, des contraintes de cisaillement
se développent sur des surfaces cylindriques coaxiales à la barre. Si l'effort de traction
croît, ces contraintes entraînent la rupture du béton suivant des surfaces coniques de
révolution formant un angle de 45° avec l'axe de la barre (figure 4.3).
Les troncs de cône emboîtés ainsi formés tendent à se coincer sur la barre et à fonction-
ner comme des « encliquetages à frottement ».
Ce phénomène, décrit de longue date par M. Caquot dans le cours de béton armé qu'il
professait à l'École Supérieure d'Aéronautique! vers 1930, a été confirmé expérimentale-
ment en 1971 par Goto (figure 4.4, extraite de l'article de Goto) au moyen d'un ingénieux
système d'injection d'encre rouge au voisinage de la barre et sur toute sa longueu~.
1. Dans ce cours, M. Caquot qui était aussi un hydraulicien (on lui doit, entre autres, l'étude des méca-
nismes de remplissage et vidange rapides des écluses de Donzère - Mondragon) et qui s'adressait à
des élèves rompus à la Mécanique des Fluides, expliquait l'adhérence par similitude hydraulique. La
formule [4.0] donnée plus loin a été dérivée d'une formule établie par M. Caquot à partir de ces
considérations hydrauliques.
2. Goto, Y., « Cracks formed in concrete around deformed tension bars », ACI Journal, avril 1971.
182 Traité de béton armé
Les spécialistes mondiaux de l'adhérence parlent depuis des « Goto cracks », qui sont
avant tout les « fissures Caquot» (les « troncs de cône emboîtés» sont bien visibles sur
la figure 4.4.).
cr' = 2't/sin2~
1
1
tO"y='t·tg~
Figure 4.5. État de contraintes dans le cas d'un rond lisse
Chapitre 4 • Association acier-béton 183
Les mêmes spécialistes disent plutôt maintenant qu'il se forme au voisinage de la barre
des « dents» de béton (séparées par les fissures). L'état de contraintes de ces dents de
béton est très complexe, surtout dans le cas des barres à haute adhérence (figures 4.5 et
4.6, d'après le Professeur Tassios (Grèce).
Fissure de rupture
Armature de couture d'enrobage
par compression (finale)
Fissure de traction
(initiale)
Décollement
Écrasement local
F
• •
F
Figure 4.7
Barre d'armature
t
5em Béton
Colmatage
Douille en
plastique
30em '-
.1..----t ~
t
Figure 4.8. Essai de pull-out
Pour l'interprétation des essais, on utilisait la formule de l'article 2.33 des Règles
BA 60 donnant la contrainte de rupture d'adhérence, reproduite ci-après, en notations
BAEL:
[4.0]
avec:
hr résistance moyenne à la traction du béton au jour de l'essai
dl distance minimale de l'axe de la barre à la surface libre du béton
d2 distance de l'axe de la barre à la surface libre du béton, dans la direction per-
pendiculaire à celle selon laquelle dl est mesurée,
lld coefficient de scellement (Règles BA 1960).
En présence d'une armature d'enrobage (voir figure 4.7; c'était le cas pour la frette
hélicoïdale des éprouvettes soumises aux essais) dl et d2 devaient être augmentés en leur
ajoutant une épaisseur fictive, exprimée en centimètres par le même nombre que la
section A (cm2/m) de l'armature d'enrobage.
Pour dl = d2 on avait ainsi:
La valeur numérique 'Ils = 1,5 admise pour les barres HA qui satisfont aux conditions de
forme spécifiées par les normes, comporte en elle-même une certaine sécurité, les valeurs
obtenues expérimentalement étant plus couramment supérieures à 1,8 ou même à 2.
Chapitre 4 • Association acier-béton 187
i~<
18°1<
fi·························
50
~~---375------.~1~5~O~I~~----375----r-~
~-------------650------------~
En outre, la rupture d'adhérence ne doit pas se produire avant que le glissement n'ait
atteint 0,5 mm.
Figure 4.10
YI = 30 (1+_1_)
ôlm lOmf
Chapitre 4 • Association acier-béton 189
- - . Ft2
Figure 4.11
_ 1 dF _ 11:0 2 1 da s _ 0 da s
l' - - - - - - - - - - - - - - [4.1]
s 11:0 dx 4 11:0 dx 4 dx
Le calcul réglementaire suppose 1's constant (ce qui ne correspond certainement pas à la
réalité, la variation étant plutôt celle représentée figure 4.13).
I------:~ F + dF
(crs + dcrs)
dx
Figure 4.12
/1\ 1:s
Figure 4.13
XB XA
°f.---~~i~------------~~l
1
B! ,A
1 1
i i
1111 1111 1111 1111 1111 Il Il! ~S
, '
t
1
'",
1
,
,.'
1
i 1
Figure 4.14
4.31 Définition
Soit une barre rectiligne supportant dans une section A un effort de traction axial Fs •
Ancrer la barre, c'est assurer à partir du point A la transmission intégrale de cet effort
au béton par adhérence.
Si l'effort de traction est égal à l'effort maximal admissible (crs =le) l'ancrage est dit
« total » par les Règles BAEL.
Chapitre 4 • Association acier-béton 193
avec:
'Vs coefficient de scellement (voir § 2.382-1)
1t28 résistance à la traction du béton (voir § 2.242-a)
d'où:
- pour les ronds lisses ('I1s = 1): 't SlI =0,6 1t28 [4.4]
n0 2
F.4 =-4-fc ; 1 =1s ,.
[4.6]
194 Traité de béton armé
1
1
1
1
1
1 1
1 1 f
oi~I!llllllllle 1
1
1
1
1
,""
1
)001
Cette formule, qui est fondamentale, est valable aussi bien en traction qu'en compres-
sion (BAEL, art. A-6.1,221) 1•
On arrive ainsi au tableau 4.5, qui donne les valeurs de ls / 0 en fonction de !c28 (valeurs
arrondies à l'entier le plus voisin, la précision est bien suffisante).
Tableau 4.5. BAEL - Valeurs de Is /0
fc28 (MPa) 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Barres HA Fe E400 41 35 31 27 25 22 21 19 15
Ronds lisses 50 43 37 33 30 27 25 23 21
On voit que les valeurs forfaitaires proposées par les Règles BAEL, à savoir :
• ls = 50 0 pour les barres HA Fe E 500 et les ronds lisses,
• 15 = 40 0 pour les barres HA Fe E 400,
constituent des approximations assez grossières valables uniquement pour des bétons de
très faibles résistances, mais qu'elles sont dans le sens de la sécurité.
1. Pour une barre comprimée, 1. calculée par la formule [4.6] n'est qu'un repère commode, sans signifi-
cation physique, car une telle barre est en fait considérée, en l'absence de chocs ou de vibrations,
comme totalement ancrée sur une longueur égale à 0,6 1. (voir § 4.621).
Chapitre 4 • Association acier-béton 195
Remarque:
Si, pour des raisons pratiques, on est amené à disposer des armatures en sorte que
l'aire réelle A de leur section droite soit supérieure à la section Aca/ strictement re-
quise par le calcul (section A surabondante), il faut substituer à ls la longueur
d'ancrage la (figure 4.16) définie par (BAEL, art. A-6.1,222):
[4.7]
,,
,,
0,
Figure 4.16
Ce cas se rencontre notamment lorsque l'on effectue une épure d'arrêt des barres
longitudinales (voir chapitre 16). Une partie de l'armature inférieure devant être
prolongée jusqu'aux appuis, on peut être conduit, pour respecter une symétrie, à
conserver par exemple deux barres, alors qu'une seule serait strictement suffisante.
,,
,,
\
\
o ~
.~
1
1
Figure 4.17
196 Traité de béton armé
a
~;--...
~ F+dF
~~~ s~:
l ",
b ./u.
ldR \
"
,
,
dR
,f
:
1
1
1
sens du
glissement
Fr', d9 1
"0 , 1
, 1
',/
•
o
Figure 4.18
En projetant les forces sur le rayon Oa, on trouve dRcos d8 =Fsind8 d'où (d8 infi-
2
niment petit) :
dR=Fd8
Si f.! est le coefficient de frottement entre acier et béton (f.! ::::: 0,4) cette réaction dévelop-
pe une force tangentielle égale à f.ldR = J.lFd8, de sens opposé à celui du glissement.
Projetons les forces sur la tangente en a :
-F+ F +dF-JUiR-dT =0
Chapitre 4 • Association acier-béton 197
c'est-à-dire
ou
ou encore [4.10]
2°) Soit maintenant une barre finie comportant une partie courbe AB supposée circulai-
re. Si l'on suppose FA > FB et si l'on compte positivement les angles dans le sens du
glissement (donc de B vers A), la relation [4.10] donne:
ou encore [4.11]
+
~
Figure 4.19
[4.12]
198 Traité de béton armé
Tableau 4.6. Valeurs des coefficients 'If et 'If' de la formule [4.12] pour J..I. =0,4
e 45° 90° 120° 135° 180°
'If 1,37 1,87 2,31 2,57 3,51
'If' 0,92 2,19 3,28 3,92 6,28
-le crochet dit« à 60° » : 8 = 120° (voir figure 4.23 c) (ancrages des armatures longitu-
dinales des poutres de pont) ;
- le retour d'équerre: 8 = 90° ; si la partie en retour est au voisinage d'une paroi, la
partie coudée a tendance à se redresser, et il faut prévoir des armatures de couture hori-
zontales pour éviter l'éclatement du béton au voisinage au point C (figures 4.20 et
4.23e) ;
-l'ancrage à double coude: 8 = 90° (voir figure 4.21); dispense des armatures de cou-
ture du cas précédent.
Paroi
*-tI---- >- C!><:
Figure 4.22
La barre est supposée ancrée à partir du point AI situé à une distance ÀI 0 de l'origine
A2 de la courbure.
Méthode: on applique les formules [4.2] avec 't'$ = 't'su et [4.12] aux différents tronçons
droits ou courbes à partir du point 0 où l'effort est nul, et on écrit que l'effort FAI en AI
2
, l'a -n0
est ega l'
-Je'
4
tronçon OA3, formule [4.2]
ou
1. II résulte de cette formule que la contrainte de la barre au point A2, origine de la courbure, est:
crs =le - 4ÀI't'311 .
Chapitre 4 • Association acier-béton 201
d'où
et comme la = À10 o
+ p0 + - on trouve finalement en remplaçant À10 par sa valeur :
2
1
avec: k =À\jI + (\jI'-I) p-- [4.13]
2
L'application de cette formule aux ancrages usuels conduit aux résultats donnés figu-
re 4.23.
Dans le cas de barres terminées par des crochets normaux, les Règles BAEL proposent
les valeurs forfaitaires suivantes (art. A 6.1,253) :
la = 0,4/5 pour les barres HA Fe E 500 et Fe E 400
la = 0,6/5 pour les ronds lisses Fe E 215 et Fe E 235.
La valeur 0,6 est plutôt pénalisante lorsque la résistance du béton est élevée, en revan-
che la valeur 0,4 est, dans l'ensemble, plutôt optimiste (vis-à-vis des hypothèses pruden-
tes que nous avons adoptées).!
).,0
~ a) Crochet normal 2
1
(2p+1)0 (2p -1)0
p ;a 3 ronds lisses
p ;a 5,5 barres HA
a = 180·
20
~ b) Cas particulier:
Crochet « Considère»
170 • 50
(Fe E 215 et Fe E 235 seulement):
p=3 k= 22,4
* Valeurs forfaitaires admises:
1 1
ta= ls- k0
1
1
1
- ronds lisses Fe E 215
et Fe E 235: ta = 0,6t s
- barres HA Fe E 400
:...
1
)loI
1
1
et Fe E 500: ta = O,4ts
1. Bien que cela ne soit pas explicitement mentionné dans les Règles BAEL, lorsque la section A mise
en place excède la section Acal résultant du calcul, la longueur d'ancrage la (valeurs du tableau 4.7 ou
valeurs forfaitaires) peut être réduite dans le rapport Aca/IA, sans descendre au-dessous de JO 0.
2. Le respect de ces valeurs de p dispense de vérifier la condition de non-écrasement du béton (voir
§ 4.52).
Chapitre 4 • Association acier-béton 203
c) Crochet à 1350
improprement appelé
Crochet « à 45 0 »
e = 135 0
d) Crochetà 1200
improprement appelé
Crochet « à 60° »
e = 120 0
Armature de couture
nécessaire pour e) Retour d'équerre
éviter la poussée
au~dl e = 90·
k = 1,89À + 1,20p - 0,5
SiÀ= 10, k= 18,4+ 1,20p
1
1
1
1
1
1
1
,oC ....:
Figure 4.23
D[
Étrier Épingle
D Cadre Cadre
! ! !
=r S0
Figure 4.24
Remarque:
Les valeurs indiquées supposent que les plans des ancrages ne font pas un angle su-
périeur à nl8 avec les sections droites où sont disposés les aciers en cause.
dR F 00's
1t
--=-=--- [4.14]
o rde 0 r 4 r
d'autant plus élevée que le rayon de courbure r est plus faible et que la contrainte de
l'acier est plus élevée, et d'autant plus dangereuse que la distance du centre de courbure
à la paroi la plus voisine est plus faible.
Le danger est double :
- risque de « poussée au vide »,
- risque d'écrasement du béton sous la barre ou de fendage dans le plan de la courbure.
Chapitre 4 • Association acier-béton 205
Poussée au vide
~
"- , l5n";7"77:7'77:7'77:777!
.r::-
Non
t
Figure 4.25
En fait, il s'agit d'un phénomène général, qui peut exister même en l'absence de barres
d'armatures, dès qu'une pièce présente une courbure ou une brisure de sa ligne moyenne:
du fait de cette disposition, il se produit des tractions normales au contour, qui peuvent
entraîner la fissuration du béton par traction (courbure des isostatiques) (figure 4.26)
Poussées au vide
) /
/
)f
Poussée non équilibrée
et ancrages en position
incorrecte
Figure 4.26
Il existe donc des poussées au vide non seulement des armatures mais aussi du béton
même non armé. Par exemple, dans les dispositions adoptées sur la figure 4.26 la pous-
'sée au vide des compressions du béton dans l'angle convexe n'est pas équilibrée. Voir
également le cas des angles des pièces polygonales sollicitées en torsion (§ 13.74, figu-
res 13.28 et 13.29),
Par un tracé judicieux des armatures, on peut le plus souvent éviter les poussées au vide
(figure 4.27)
206 Traité de béton armé
CD
Paillasses
d'escaliers
®
Goussets
®
Poutres avec décroctlemlents
P : Poussée au vide
Figure 4.27
S'il est impossible d'éviter un tracé courbe donnant lieu à des poussées au vide, il faut
équilibrer celles-ci par des armatures transversales convenablement placées et convena-
blement ancrées, et de section suffisante.
a) Si la poussée au vide résultante à l'état-limite ultime est une force concentrée
R", il faut prévoir au voisinage de son point d'application une section totale
(U /) d'armatures de couture telle que:
(u)hr ~R [4.15]
t 115 ,u
.~) M
M~
Figure 4.28
~c
Figure 4.29
208 Traité de béton armé
Remarque:
On rencontre des phénomènes qui s'apparentent à la poussée au vide dans les cas
suivants:
a) armatures longitudinales comprimées droites (de diamètre 0/) non maintenues
par des armatures transversales, qu'il s'agisse de poutres fléchies ou de poteaux.
Dans ces deux cas, les Règles BAEL demandent de prévoir des armatures transver-
sales maintenant les armatures longitudinales et espacées d'au plus 150/.
b) redressement de l'extrémité droite des ancrages par retour d'équerre (figu-
res 4.20 et 4.23)
avec :
r rayon de courbure de la ligne moyenne de la barre;
o diamètre de la barre;
crs contrainte de la barre, sous sollicitation ultime, à l'origine de la courbure 1•
er distance du centre de courbure de la barre à la paroi la plus voisine (figu-
re 4.30) ;
1. Pour un ancrage courbe, il s'git du point A2 (figure 4.22). voir la note au § 4.423.
Chapitre 4 • Association acier-béton 209
Pour une barre courbe isolée ou faisant partie d'un ensemble de barres courbes dispo-
sées en un seul lit :
u=1.
Pour une barre courbe appartenant à un ensemble de barres courbes disposées en m lits
(m:::; 4), sous réserve que les distances libres entre lits successifs soient au moins égales
au diamètre des plus grosses barres:
1+2m
u=--
3
Les valeurs minimales du rapport p = r /0 peuvent être lues sur la figure 4.32.
.-----------------
Calcul Exécution
Figure 4.30
Le calcul doit toujours être conduit avec la valeur de er la plus défavorable (plan de la
barre courbe parallèle à la paroi) mais à l'exécution, il est recommandé, si cela est possible,
d'incliner ce plan pour augmenter en ce qui va dans le sens de la sécurité (figure 4.30)
p =.!:.. ~ 0,35
o
le
fc28
(1 + 2 m
b
0) U [4. 17b]
210 Traité de béton armé
avec:
le limite d'élasticité des barres
m nombre de barres d'un même lit
b largeur de l'élément en cause
u même signification qu'au § 4.521.
L'inégalité [4. 17b] est généralement satisfaite en prenant p = 7 pour des ronds lisses et
p = Il pour des barres HA.
Remarque:
Dans les Règles antérieures, la vérification de la condition de non-écrasement du
béton était exigée dans tous les cas de barres présentant une partie courbe.
L'inégalité [4.l7a] résulte d'un calcul assez simpliste effectué alors, dans
l'hypothèse de l'ancrage courbe d'une barre isolée (u = 1), inégalité généralisée par
la suite pour prendre en compte le nombre de lits.
Dans le cas d'une contrainte appliquée sur une zone restreinte Cl de la surface Co
(supposée plane) d'un élément de béton, l'article 3.442 des Règles BA 1960 autori-
sait à multiplier la contrainte admissible par un coefficient: 1+ (3 - 2À) (1- À) avec
À rapport le plus faible de l 'homothétie effectuée à partir du centre de gravité G l de
Cl et amenant un point de Cl sur le contour Co (figure 4.31) :
Figure 4.31
L'article 3.442 des Règles BA 1960 n'avait d'ailleurs fait que reprendre l'article
2.252 des Règles BA 1945 où le coefficient défini ci-avant était donné par une for-
mule plus générale et légèrement plus complexe, due à M. Caquot.
Chapitre 4 • Association acier-béton 211
~
Barre d'un ensemble de 4 lits
l ~ .-
Barre d'un ensemble de 3 lits
Barre d'un ensemble de 2 lits
B,rre ;",Iée 0' ,ppartan,nl • un lit unique
30 10 r/0, , • ___ ___ ;.. __ 1___ ! __ _
23 ~1 1
~---~---/;---
\
- -
1
_ .. -
1 1 1
- _ ..... __ ...1 _ _ _ "" _ _ _ ~
i j 1 )
29 16 !l 1
-~ r-~i ~--; ~ -;---
1 1
r'---r"
1 1
_.,---~--~
)
ç __ _
1&' ___ ~1- __ "';1 ___ .4
22 __ ..,I~ _ _ "" ~ __ ~ - - -1- __
28 I i i
'. --: -
1
-~
1 1
i
1
;-~~;--i---
j
l
\
,
1
1
i- --;- -i~--;---
1
)
27 21 15 9
26 20
14
25
19
24 8 1 1 l ,
13
23 18 ~=j~:~t:~:t ~~j~~~
--~---t--~~--~---
22 17 12
1 1 1 1
,, ,, .,
-1- - -
- - " t - - -.,.. - - -4- - -
21 7
16 1
__ ....
1
, ~
1
_ ..
j
_ ~
1
-~
1
- _ -t1 __ _
1
20 11 ---r--,--,.- --r---
1 1 1 1
1 1 1 1
15 --i~- -7~ ~ .~ ..".. ~:. -~<
19
--,---r---r- -.,---
1
!
j
1
,
1 1
1
18 14 10 6 i 1 l ,
1 1 1 1
- - ,,- - - r - - -r" - ".,'
9 7 5 3 ) ; 1 !
8 6 ~:~:t :~t~:j=:=!==~
) I I I
i \
.,
\ 1
6 5 2 ,
5 10 15 20 25
Si l'on extrapole la formule des Règles BA 1960 au cas d'un ancrage courbe, on
trouve, pour une barre isolée (figure 4.33) :
À=~
2er
212 Traité de béton armé
"-:-0/2
Figure 4.33
Or, si er peut être quasi infini (crochet « en pleine masse»), il ne peut être inférieur
à 1,5 0 puisqu'une barre doit toujours être enrobée par une épaisseur de béton au
moins égale à son diamètre. Il en résulte que :
O:::;À:::;!
3
Dans cet intervalle, on peut remplacer l'expression 1+(3-2À)(1-À) par
4 r----~-----~------------~
"",
", , ,
,,
, , ,,
;
,
3.5
:', "
(
1 ,.
.....
. . )
i
:..
- - ------ -- - ---~"" ---- ---1 +(3-2/..)(1-/..) -------~- -- ••• -.- .-- ----
~" ~
\"
l
l
j
,,'i
" 1
,,1
(
).
t
'{
{ " 1 J
3 ---------------<-..
,, --- ----
.,
~ ~7~"~""'" ~,~
.
\
Figure 4.34
Chapitre 4 • Association acier-béton 213
crs,max
En adoptant une valeur moyenne de l'ordre de la condition de non-
15',
écrasement devient:
qui est la formule des Règles BAEL pour une barre isolée ( ~ ::::: 0,20 ).
16
1. Ces dispositifs sont maintenant normalisés (voir norme NF A 35-020 -1 et -2, juillet 1999)
214 Traité de béton armé
-c-c ts
, , , ,, , , , , , , p
f ,, ,, ,,
c - ,
- -,....,- - -
,, ,, , , "
, , ,, "
4 - - - ../-_ - , 1 , - - - - ' -
,,
-/----
0
• ,/ "-'\
45·
ir
Figure 4.35
f-lC~==============~~
~. ~. Élévation
, ,
1 i0 i
i"llioe---lr ---.....;....-;;
• Figure 4.36
Chapitre 4 • Association acier-béton 215
Si les plans des ancrages ne sont pas parallèles, c représente l'écartement transversal des
centres de courbure des barres.
Tableau 4.8
Barres
Entre-axes Barres munies de crochets normaux
rectilignes
des barres (Figure 4.36b)
(figure 4.36a)
Ir = la, soit forfaitairement:
Ronds lisses
Fe E 40O} 0,41s
et Fe E 500
Ir = la + c, soit
forfaitairement:
Ronds lisses
Même remarque
Fe E 215} que
c>50 0,61s + c
Ir = Is + c et Fe E 235 ci-dessus en
n'oubliant pas
Barres HA d'ajouter « c »
Fe E 40O} 0,41s + c
et Fe E 500
Remarques:
1) Si les deux barres en recouvrement ont des diamètres différents, Ir doit être éva-
lué à partir du Is le plus grand.
2) Le schéma de la figure 4.37 donne le diagramme des contraintes de l'acier dans
le cas d'une jonction par recouvrement (on a supposé c :::; 5 0) :
216 Traité de béton armé
,
~
..- - - tr ---)o~!
2 :,
,, ,,
21111111111Iïl~!llIIIIIIIIII11
: :0
Figure 4.37
Tout se passe donc bien comme si on avait une seule barre continue; cependant,
sur toute la zone de longueur Ir, l'encombrement latéral correspond à deux barres:
il faut y penser lors du dimensionnement des sections de béton.
Compression oblique
dans les bielles
Effort ""
transversal ""
""
Ft Effort longitudinal
Figure 4.38
Pour équilibrer cet effort transversal, c'est-à-dire pour assurer l'équilibre des bielles et
empêcher la fissuration longitudinale selon le plan P de la figure 4.38, il faut normale-
ment disposer, sur la longueur Ir' des armatures de couture, sauf(BAEL, art. A-6.1,23) :
• dans les poutres, si la proportion de barres arrêtées ne dépasse pas 1/4 sur l'étendue
d'une longueur d'ancrage la et si la;::: Is,
• dans les dalles armées de treillis soudés, dans tous les cas,
Chapitre 4 • Association acier-béton 217
• dans les dalles non armées de treillis soudés, si la proportion de barres en recouvre-
ment dans une même nappe est au plus égale à :
- 1/3 pour la nappe la plus proche de la paroi voisine
- 1/2 pour toute nappe séparée d'une paroi par une nappe de direction différente.
En dehors de ces trois cas, des armatures de couture sont nécessaires; elles sont déter-
minées comme indiqué ci-après.
pm··
--
o
---
0 0
- - ---
mm
000
---
p
0
t ---1--f--1--1--1t--
1
: St
~
1
:
\ l
At:,
P
t0
,
Figure 4.39
Soit:
AI la section totale pour une nappe d'armatures de couture, des brins qui traver-
sent le plan P
SI l'équidistance des nappes d'armatures de couture
!el la limite d'élasticité de ces armatures.
L'effort total qu'elles peuvent équilibrer est (BAEL, art. A-6.1 ,23)
~ = (LAI)let
L'effort longitudinal est F; =A le .
Il faut avoir Ft ~ FI c'est-à-dire:
[4.18]
218 Traité de béton armé
2
. 0 J: n0
SOIt, compte tenu de ce que ls = __ e et A = m--
4 't su 4
[4.19]
Les armatures de couture doivent être disposées sur la longueur Ir et non sur la longueur ls.
De manière générale les recouvrements doivent être décalés (c'est-à-dire qu'il ne
convient pas d'arrêter l'ensemble des m barres dans la même section transversale).
, 1
1 1
1 1
~ ~ ~
IIIIIIIIIII!.IIIIIIIII~IIIIIIIIII,~IIIIIIIII
Figure 4.40
Règle:
Un chaînage de m barres de même diamètre comportant p coupures par longueur
de scellement droit est mécaniquement équivalent à m - p barres continues.
m=6
'11111111
4 barres 6 barres
,111111'
,"'"'" Diagramme de Os résultant
Figure 4.41
1. Pour les barres susceptibles d'être tendues dans certains cas de charge et comprimées dans d'autres,
les règles concernant les barres tendues, qui conduisent aux plus grandes longueurs de recouvrement,
sont applicables. Sauf impossibilité totale, il faut éviter également dans ce cas, de prévoir des ancra-
ges courbes.
220 Traité de béton armé
I~ = 0,61s
Les Règles BAEL admettent les valeurs forfaitaires données au tableau 4.9.
Tableau 4.9
- barres HA Fe E 400
1; = 24 0 (0,6 x40 0)
- fils tréfilés HA Fe E 400
- barres HA Fe E 500
- fils tréfilés HA Fe E 500 1; = 30 0 (0,6 x 500)
- ronds lisses Fe E 215 et Fe E 235
4.711 Définition
La définition qui suit, proposée par l' ADETS, n'a pas été reprise par les Règles BAEL :
« Quel que soit leur diamètre sont considérés conventionnellement:
- comme fils porteurs ceux qui engendrent une section par mètre supérieure ou égale à
celle engendrée par les fils qui leur sont perpendiculaires ;
- comme fils de répartition, même si leur diamètre est le plus grand, ceux qui engen-
drent une section par mètre inférieure à celle engendrée par les fils qui leur sont per-
pendiculaires» (figure 4.42).
À noter qu'une telle définition ne préjuge absolument pas du rôle mécanique joué dans
l'ouvrage par chacune de ces deux directions d'armatures.
Figure 4.42
Zone d'ancrage
Ancrage total
d'un fil porteur
Zone d'ancrage
Ancrage total
d'un fil de répartition
Figure 4.43
La possibilité de réaliser des ancrages partiels conduit en pratique aux dispositions sui-
vantes:
a) Fils porteurs
Soit:
A l ' aire réelle d'un fil porteur du treillis
A cal l'aire de la section strictement requise par le calcul.
Au-delà du point où s'exerce l'effort à ancrer on doit trouver:
- trois soudures si Acal S; A < 2Acal
- deux soudures si 2Acal S; A < 3A cal
- une soudure si 3A cal S; A
b) Fils de répartition
Au-delà du point où s'exerce l'effort à ancrer on doit trouver en général deux soudures.
Il faut avoir E ~ 0,65 D + 20(, ou sinon, prévoir un mandrin échancré (figure 4.44b) :
• Figure 4.44
•
2e cas: les aciers transversaux sont placés à l'extérieur (figure 4.45).
Il faut avoir E ~ 0,5D + 0(, ou sinon, adopter D ~ 200 (figure 4.45b) :
• Figure 4.45
•
b) Longueurs des retours droits
II convient de respecter les dispositions de la figure 4.46, plus contraignantes que celles
données au § 4.43.
224 Traité de béton anné
üc
Étrier Épingle Cadre
150
Figure 4.46
Les Règles BAEL indiquent que dans le cas d'un angle de 90° (retour d'équerre), la
partie rectiligne prolongeant l'arc de cercle doit obligatoirement comporter un fil soudé
perpendiculaire (figure 4.47a): une telle disposition n'est réellement applicable que
pour des cadres ouverts (figure 4.47b).
Fil soudé
obligatoire
;/
• Figure 4.47
Chapitre 4 • Association acier-béton 225
4.714 Recouvrements
La longueur d'ancrage étant déterminée par les soudures (§ 4.712), la jonction par re-
couvrement de deux fils rectilignes doit comporter sur chaque fil : trois soudures dans le
cas de fils porteurs (figure 4.48), deux soudures dans le cas de fils de répartition (figure
4.49). Les soudures intéressées sur l'un et l'autre fils sont décalées de 4 cm dans le sens
qui augmente la longueur de recouvrement, à moins que les fils en jonction ne soient
dans un même plan. Comme indiqué au § 4.613, on ne prévoit pas d'armatures de cou-
ture pour de telles jonctions.
0::4 cm
8+-i
1
l 6 0 0
• • 1
i --.
0::4 cm
I ~
1
.+-i )
• () • () 1
i --.
8+-i
1
.. ~ ~ ~
1
i --..
Figure 4.48. Recouvrement des fils porteurs
a) et b) nappes en recouvrement dans des plans distincts,
c) nappes en recouvrement dans le même plan
Ces dispositions entraînent automatiquement pour les fils de répartition les dispositions
indiquées figure 4.49.
Remarque:
Les solutions du type a ont l'inconvénient de conduire à un encombrement en hauteur
des panneaux. De ce point de vue, les solutions des types b ou c sont préférables.
226 Traité de béton armé
~4cm
~I • ,
1
Pour la disposition 0 '--i ~
1
1
1
--..
~ ~
1 ~ 1
Pour la disposition . , .-- i 1 ----+-
~4cm
~I
1
Pour la disposition • '--i ,~
1
1
--..
1 1
Figure 4.49
En ce qui concerne les nœuds de soudure, le diamètre D étant pris au moins égal aux
valeurs du tableau 4.10, les dispositions et valeurs de E des figures 4.44 et 4.45 sont
applicables. Pour les cadres et étriers, se reporter au paragraphe 4.713-b.
La condition de non-écrasement du béton et celle relative au cintrage d'ensemble d'un
panneau et aux boucles données au § 4.52 sont applicables. On peut en trouver une
présentation adaptée dans l'ouvrage Le Treillis soudé - Calcul et utilisation édité par
l'ADETS 1•
1. On peut se procurer cet ouvrage sur simple demande adressée à l'ADETS ou le consulter sur le site
www.adets.org. Dans ce même ouvrage, on trouve la démarche de calcul pour résoudre le problème
suivant: «connaissant la longueur disponible pour loger un ancrage courbe, quelle longueur donner
à son retour droit pour que cet ancrage soit équivalent à un ancrage par crochet normal d'une lon-
gueur égale à 0,4 ls ? ».
228 Traité de béton armé
La prise en compte de la « longueur équivalente h,eq » représentée sur cette figure est
définie plus loin, au § 4.843.
<:50
a
:
0 t <:O,60 <:50
t ('::'~:j: ~tj
(-••..•••.••..••••.•.••••.•••.••.••.••••••.•.•••.•••••.•••.•••.•... j~
lb,eq
ct Longueur d'ancrage
équivalente pour un
• Longueur d'ancrage
équivalente pour une
• Longueur d'ancrage
équivalente avec barre
crochet normal boucle normale transversale soudée
b) le plan dans lequel la barre a été courbée n'est pas proche d'un parement, et il existe,
à l'intérieur de la partie courbe, une barre transversale ayant au moins le même diamètre
que la barre courbée, et disposée perpendiculairement au plan de la courbure (disposi-
tion analogue aux cas a et b de la figure 4.54) ;
c) le diamètre du mandrin est au moins égal aux valeurs données au § 4.821 ou dans le
tableau 4.12.
2°. Si ces conditions ne sont pas remplies, le diamètre minimal 0 m du mandrin nécessai-
re pour éviter l'écrasement du béton est donné par :
avec:
F bt force de traction à l'état-limite ultime, à l'origine de la courbure, dans une barre
ou un groupe de barres en contact,
ab pour une barre, ou un groupe de barres au contact, moitié de l'entre-axes des
barres, ou des groupes de barres, dans la direction perpendiculaire au plan de la
courbure. Pour une barre, ou un groupe de barres, proche d'une paroi:
ab = enrobage + 0/2,
. , 45· sas90·
250
LI--
t .
.
i
• h>250mm
.
1
.
,
h[! ~300L~]
I~------------~
'~I--------------~
.1 .1 h
1 1
1 1
• hS250mm fi h>600mm
a) et b) conditions d'adhérence bonnes c) et d) zone non hachurée - conditions
pour toutes les barres d'adhérence bonnes
~ Direction du bétonnage zone hachurée - conditions d'adhérence
médiocres
Remarques préliminaires:
Pour les calculs relatifs aux ancrages et aux recouvrements, l'EC2 a, sous l'influence
de l'école suédoise, adopté une présentation compliquée de la longueur d'ancrage de
calcul, dans laquelle entre le produit apparent de cinq (et même six) coefficients ah
a2, a3, ~, <l5 (et ~). Chacun de ces coefficients est censé prendre en compte une
circonstance particulière susceptible de se présenter (par exemple: présence ou non
d'armatures transversales le long de l'ancrage) et permettre de gagner (ou de perdre
?) quelques centimètres sur la longueur d'une barre de plusieurs mètres!
Certains de ces coefficients correspondent à des situations incompatibles entre elles
(par exemple, a3 qui vise le cas d'armatures transversales non soudées est incompa-
tible avec ~ qui vise le cas où celles-ci sont soudées). En outre, l'enrobage, l'un
des paramètres pris en compte dans le calcul de certains de ces coefficients, dépend
lui-même de plusieurs autres paramètres. On est loin des 50 0 forfaitaires des Rè-
gles BAEL, assortis de la seule condition que les enrobages minimaux et distances
minimales entre barres soient respectés.
Chapitre 4· Association acier-béton 231
Les chercheurs qui ont «pondu» cette formulation montrent là une méconnaissan-
ce totale des conditions réelles d'exécution sur un chantier, où l'on fait davantage
appel au mètre en bois pliant et au bâton de craie qu'au pied à coulisse et au crayon
savamment taillé. À la fin du paragraphe 4.842, tout en respectant l'EC2, nous
avons essayé de résumer les choses de manière plus simple.
avec
{Jsd contrainte de calcul de la barre dans la section à partir de laquelle on mesure
l'ancrage.
h,rqdvoir ci-avant; pour h,min se reporter à la fin du présent paragraphe; les coefficients
al, a2, a,3, ~ et a5 sont donnés par le tableau 4.11. al, a2 et a3 dépendent respective-
ment de la forme des barres (figure 4.50), de l'enrobage (figure 4.52) et du confinement
par les armatures transversales (figure 4.53).
~ prend en compte l'influence d'une, ou de plusieurs, barre(s) transversale(s) de dia-
mètre 0 t "? 0,6 0, soudée(s) sur la longueur hd et a5 l'effet d'une pression appliquée
perpendiculairement au plan de fendage sur la longueur lbd'
Le produit (a,2a3a.s) ne peut être pris inférieur à 0,7.
Dans le tableau 4.11, dans le cas d'armatures transversales non soudées (a3),
À= (LAst - LAst,min)/As
avec:
LAst aire de l'armature transversale sur la longueur lbd
aire de l'armature transversale minimale: 0,25 As pour les poutres et 0
pour les dalles
aire d'une barre (celle du plus gros diamètre) ancrée
K défini par la figure 4.53
i2(!
1-[1
A
&
As
\
0 t ,A st
j
As
\•
0 t ,Ast
j
K= 0,1 K= 0,05 K=O
a 2 =1-015(cd -0)
Droit ' 0 a z =1,0
0,75: a z 5: 1,0
(c -30)
Enrobage a2 =1-015
,
d
0
Autre
0,75: a 2 5: 1,0 a 2 =1,0
figure 4.50 b,c,d
(voir figure 4.52 pour les
valeurs de Cd)
Confinement par des
armatures
a 3 =1-KÀ
Tous types a 3=1,0
transversales non 0,75: a 35: 1,0
soudées aux armatures
Chapitre 4 • Association acier-béton 233
Armature
Facteur d'influence Type d'ancrage
tendue comprimée
principales
Tous types,
Confinement par des
positions et
armatures a 4 =0,7' a 4 = 0,7
diamètres comme
transversales
indiqué
soudées (1)
figure 4.50 e
Confinement par as = 1-0,04p (2)
compression Tous types
transversale 0,7 ~ as ~ 1,0
En définitive :
1. pour les ancrages de barres tendues, droits ou courbes (figure 4.50 et ta-
bleau 4.11) :
• dans tous les cas visés ci-après, la longueur d'ancrage de calcul finalement retenue
doit être ,au moins égale à la longueur minimale définie par :
h,tnin = Max (0,3 h,rqd; 10 0; 100 mm)
- si le confinement est réalisé par des armatures transversales soudées aux barres an-
crées:
• ., •
Note: pour c) et d), il convient que l'enrobage ne soit ni inférieur à 3 0, ni à 50 mm si cette
valeur est plus faible.
Le soudage des barres (ancrages des types c et d) doit être conforme à l'EN 10080 et à
l'EN ISO 17660.
Chapitre 4 • Association acier-béton 235
Remarque:
Pour l'évaluation de F btd se reporter à l'Annexe Nationale. L'EC2 consacre un dé-
veloppement relativement long à la détermination de la résistance à l'entraînement
d'un joint soudé.
'Fs a ~20
oIIIf-- ·.-.. .z·:·:-:·z·:·:·:· ...... . ,
........................:.:... ~20mm
Fs
oIIIf-- ......... ··········· ........·..·.·.·.·......·.·.w.·.·.·.·.·.·.···· ............ .
Si la distance libre entre les barres est supérieure à 40 ou à 50 mm, la longueur de re-
couvrement 10 doit être augmentée d'une valeur égale à cette distance libre.
Si les conditions de la figure 4.55 sont satisfaites, la proportion admissible de barres
tendues en recouvrement peut être de 100 % si ces barres sont disposées en un seul lit.
S'il ya plusieurs lits, cette proportion est réduite à 50 %.
Les recouvrements des barres comprimées ainsi que ceux des armatures secondaires de
répartition peuvent être disposés en totalité dans une même section.
236 Traité de béton armé
avec:
h.rqd: voir § 4.842
Œ6 = (Pl / 25) 1/ 2 avec 1 :::;; ll(; :::;; 1,5 Pl, Pl étant la proportion d'armatures en recouvre-
ment dans une zone d'étendue 0,6510 de part et d'autre de l'axe du recouvrement consi-
déré.
Barre 1
Barre"
Barre III
1 :
Il 1
si 1 Barre IV
Il 1
Il 1
*
Il 1 1
Il 1 1
:I~
® ~I
:
Section considérée
Exemple: les barres II et III sont en dehors de la section considérée: PI % = 50 et Œ6 = 1,4
- sinon, la somme des aires de tous les brins parallèles au plan du recouvrement doit
être au moins égale à la section d'une des barres de ce dernier: LAst ~ As.
Les armatures de couture sont perpendiculaires à la direction du recouvrement, et dispo-
sées sur les tiers extrêmes, entre ce dernier et le parement de béton (figure 4.57a).
• Barres tendues
• Barres comprimées
é • ou
('
cG .r ou L
d
d ~ 30 -> 50
50
d < 30 ou soudure dans la partie courbe -> 200
Dans le cas de soudures situées dans la partie courbe, le diamètre du mandrin peut être réduit à 50
lorsque le soudage est effectué conformément à l'EN ISO 17660 Annexe B.
4.92 Recouvrements
1............ ~·Î::!·:·I:·:·:·~:I·::·!·:I·::·::·:
:.:.:.:.:.:.:1.:.:.:.:.:•......".:......•.......
.:....-: ......................................:.:.:.:.:.:.:{.,.:.:::.z;;.zI ....................
~to~
ca Recouvrement des panneaux dans des plans distincts (coupe transversale)
Dans le cas a, 10 (§ 4.871) est calculée avec 0.3 = 1 et les dispositions doivent être celles
de la figure 4.55.
Dans le cas b, les recouvrements doivent être disposés dans des zones où, à l'état-limite
ultime, crs ::;; 0,8/yd. Sinon, la hauteur utile à prendre en compte dans les calculs de résis-
tance en flexion est celle du lit le plus éloigné de la face tendue. En outre, pour les
vérifications relatives à la fissuration au voisinage des extrémités du recouvrement, la
contrainte crs des armatures (dispensant du calcul des ouvertures de fissures, voir
§ 15.22) doit être majorée de 25 %.
En ce qui concerne la proportion admissible de barres principales en recouvrement dans
n'importe quelle section (proportion rapportée à l'aire de la section totale d'acier) :
• pour le cas a, le coefficient U(j (voir § 4.871) est applicable,
• pour le cas b, en fonction de la section prévue (As / S )prov, la proportion est de :
- 100 % si (As/ s)prov::;; 1200 mm 2/m
- 60 % si (As/ s)prov > 1200 mm2/m
Les recouvrements effectués sur deux nappes superposées doivent être décalés d'au
moins 1,3/0 dans le sens horizontal. Aucune armature de couture transversale supplé-
mentaire n'est nécessaire.
Remarque:
L'EC2 donne ensuite des règles, non détaillées ici, qui concernent l'adhérence, les
ancrages et les recouvrements d'une part des barres dont le diamètre excède 32 mm
(40 mm pour l'Annexe Nationale), et d'autre part des paquets de barres.
240 Traité de béton armé
Les sollicitations normales sont celles qui développent des contraintes normales sur les
sections droites. Elles sont caractérisées par un moment fléchissant et / ou un effort
normal, rapportés au centre de gravité de la section homogène lorsqu'il s'agit de calculs
élastiques et que la section des armatures est connue ou au centre de gravité de la sec-
tion de béton seul dans tous les autres cas, voir chapitre 8.
6. «Règle des trois pivots» : le dimensionnement d'une section à l'état-limite ultime est
conduit en supposant que le diagramme des déformations passe par l'un des trois pivots
A, B ou C définis ci-après (BAEL, art. 4.3,3), chacun d'eux définissant une région.
1. Ce qui implique en corollaire l'absence de glissement entre les armatures longitudinales et le béton,
hypothèse reprise au point 3.
2. En règle générale, pour des armatures tendues disposées en nappes, on peut les supposer concentrées
en leur centre de gravité. Pour les calculs, comme ni le nombre de barres, ni leur diamètre ne sont
connus a priori, on schématise la section de celles-ci en représentant sur une coupe (section droite)
de l'élément un petit rectangle noir (voir figures 7.8,7.10,7.17 et suivantes). Cette hypothèse n'est
pas systématiquement retenue par l'EC2 (voir § 5.212).
Chapitre 5 • Hypothèses et données pour les calculs sous sollicitations normales 243
, Allongements Raccourcissements
~h
7
o 2%0
Figure 5.1
Pivot A, Région 1 - L'allongement Es de l'acier tendu est égal à 10.10-3. La section est
soumise à la traction simple ou à la flexion simple ou composée.
Pivot B, Région 2 - Le raccourcissement Ebc du béton est égal à 3,5.10-3• La section est
soumise à la flexion simple ou composée.
Pivot C, Région 3 - Le raccourcissement Ebc du béton au niveau de C est égal à 2,0.10-3•
La section est soumise à la flexion composée ou à la compression simple.
Pour la vérification d'une section à l'état-limite ultime, il suffit d'apporter la preuve
qu'aucupe des déformations limites n'est dépassée, c'est-à-dire:
- qu'au niveau de l'acier le plus tendu, Es::;; 10.10-3
- que, sur la fibre extrême la plus comprimée de la section, Ebc ::;; 3,5.10-3
- que, sur la fibre située à 3h / 7 de la fibre la plus comprimée, Ebc::;; 2,0.10-3
Le diagrame des déformations peut donc alors, occuper une position quelconque, ne
passant ni par A, ni par B, ni par C, qui ne peut être déterminée.
• les déformations relatives limites à l'état-limite ultime sont celles précisées par la
figure 5.2
• les diagrammes de calcul sont ceux définis au § 5.22.
(1 - Ec2/Ecu2) h
ou
(1 - Ec3/EcuÛ h
d
h
ES~<----~I----------~I~--~9 1 1 >Ec
Eud Ey 0 Ec2 Ecu2
(Ec3) (Ecu 3)
5.221 Acier
a) Règles BAEL (art. A 4.6,2)
Le module Es n'étant que peu affecté par la dispersion, le diagramme de calcul d'un
acier se déduit du diagramme idéalisé (voir § 2.371) par une affinité parallèle à la droite
de Hooke et de rapport 11 Ys, avec Ys = 1,15 en général (Ys = 1 vis-à-vis des sollicitations
accidentelles). On désignera par led la contrainte de calcul de l'acier: J:ed = Ys
le avec
b)EC2
L'EC2laisse la liberté (voir § 2.37-2b) :
- soit d'utiliser le même diagramme de calcul que celui adopté par les Règles BAEL
(fig. 5.3a), mais sans limiter à 10 %0 l'allongement maximal de l'acier;
- soit d'adopter un diagramme idéalisé bi-linéaire, comportant une branche supérieure
inclinée, avec une déformation de l'acier limitée à Cud = 0,9 Cuk (figure 5.3b ; pour Cuk,
voir § 2.37-2, figure 2.40 et tableau 2.10).
f tk
fe
,------.-----, f yk
r
Diagram~e~~! ~ -
é t
- - - ---
,
, 1 1
•
1
1 fe/Ys ,--- -----
t~
1 cul 1
1 = fed Diagramme deCSl 1
1 ' \ fyk 1
1 1
Ys 1 'Ys 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
Es = 2-10 5 MPa E = 200 kNlmm 2
1 1
1 1
1 1
Es
0 10%0 0
êud = 0,9êuk
OBAEL . . EC2
Figure 5.3
Les diagrammes de calcul correspondants s'en déduisent par l'affinité de rapport lIys,
comme pour les Règles BAEL. La formulation mathématique du diagramme à branche
inclinée est donnée au § 7.721.
L'EC2 ne retient donc pas la valeur limite de 10 %0 pour l'allongement maximal de
l'acier tendu (hypothèse 5 des Règles BAEL). Cette limite avait été proposée autrefois
par le CEB pour éviter que l'état-limite ultime (ELU) ne soit atteint «par déformation
plastique excessive» mais certains pays ont considéré qu'elle n'était nullement néces-
saire.
On peut en effet vérifier qu'une variation importante de la valeur numérique de la limite
d'allongement de l'acier n'a qu'une faible incidence sur l'estimation des capacités de
-résistance d'une section. Cependant, ne pas fixer de valeur numérique ne signifie pas
que l'allongement de l'acier à l'état-limite ultime n'est pas, physiquement, limité.
L'adoption d'un pourcentage minimal d'acier (voir § 7.511-5) entraîne en effet un pla-
fonnement automatique de cet allongement, correspondant à l'équilibre de la section
armée au pourcentage minimal.
246 Traité de béton armé
5.222 Béton
En ce qui concerne le diagramme contraintes-déformations de calcul du béton, on fait
l'hypothèse qu'il existe une loi de comportement unique traduite par une expression
analytique dans laquelle la contrainte crbe est une fonction univoque de la déformation
Ebc. Cette expression est valable dans tout le domaine de la flexion simple ou composée,
pour toutes les fibres de la zone comprimée. Cette hypothèse est communément admise
pour les calculs des éléments dans lesquels l'état-limite ultime est atteint par accroisse-
ment monotone de la sollicitation; elle implique, en fait, l'hypothèse d'un comporte-
ment univoque non linéaire en compression et, en conséquence, elle n'est plus suffisante
pour les calculs sous sollicitations alternées par exemple.
1°) Diagramme parabole-rectangle
De façon générale, le diagramme cre Ee idéalisé du béton est défini par les expressions:
- pour 0 $ 1 Ee 1 < 1 Ee2 1
[5.1]
[5.2]
avec :
Ec2 raccourcissement unitaire du béton au « pic» de contrainte
Ec2u raccourcissement ultime.
Pour les valeurs numériques de Ee2, Ee2u et n, se reporter au tableau 2.4. Pour
fck $ 50 MPa, (fc28 $ 60 MPa pour les Règles BAEL) on a Ee2=0,002, Ee2u=0,0035 et
n = 2. La courbe définie par la relation [5.1] est un arc de parabole du second degré
ayant son sommet à l'abscisse 0,002. Au-delà de cette abscisse, l'arc se prolonge par
une horizontale jusqu'à l'abscisse 0,0035. Le diagramme ainsi défini est appelé «dia-
gramme parabole-rectangle» (figure 5.4).
crbc
fek
Sommet
~
•1 ~
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
€t3e
0 2%.> 3,5 %.>
Bien noter que ce diagramme n'étant introduit que par un artifice de calcul, il n'a aucu-
ne signification physique et il serait faux de vouloir déduire de la pente de la tangente à
l'origine la valeur de déformation longitudinale du béton (cette pente vaut en effet
1000 !ck' à comparer à la formule [2.19] et aux valeurs du tableau 2.4).
Diagramme parabole-rectangle de calcul
La pente de la tangente à l'origine n'étant pas indépendante de la résistance à la com-
pression du béton, le diagramme parabole-rectangle « de calcul» se déduit du diagram-
me parabole-rectangle « caractéristique» par une affinité effectuée parallèlement à l'axe
ÛObe des contraintes et de rapport a/Yb, avec Yb = 1,5, sauf pour les actions accidentel-
les, pour lesquelles Yb = 1,15 (BAEL) ou "'le = 1,2 (BC2); n, coefficient numérique,
0,85:::; n:::; 1.
Finalement le diagramme parabole-rectangle de calcul est défini (figure 5.5) par une
parabole du second degré dont le sommet se trouve à l'abscisse Ee2 = 2.10-3 et à
fc
l'ordonnée afck en notations EC2 (a j en notations BAEL avec, normalement,
Yc Yb
j = 28 jours) prolongée par un palier horizontal à cette ordonnée, s'étendant jusqu'à
l' abscisse Eeu2 = 3,5.10-3•
Diagramme idéalisé
_____ t_____ ~~
Paraboles
Axe des paraboles
du 2& degré
Figure 5.5. Diagramme cr·t: du béton à utiliser pour la vérification des sections
[Bétons de résistance au plus égale à 60 MPa (BAEl) ou 50 MPa (EC2)]
J,..a raison du coefficient a est que la résistance à la compression du béton dépend, entre
autres paramètres, de la durée d'application des charges. Ce phénomène a été étudié au
§ 2.221.4. Il est rappelé que des contraintes soutenues entraînent une chute de la résis-
tance apparente du béton à la compression. En contrepartie, le durcissement entraîne
une augmentation de la résistance dans le temps. Ces deux phénomènes, qui agissent en
sens inverse, finissent par se compenser: il existe alors une résistance minimale du
béton sous une charge appliquée pendant un temps critique, qui est de l'ordre de 85 %
de la résistance sous charge de longue durée (<< effet Rüsch », voir Bulletin
248 Traité de béton armé
1. Faire attention que a est le « coefficient à tout faire» des Règles BAEL ; il a en effet des significa-
tions multiples, rapport de longueurs, de charges, de moments, etc. Dans une même note de calculs,
il peut apparaître à plusieurs reprises, avec à chaque fois une signification différente.
2. En remontant dans la littérature technique, on peut constater qu'avant d'en arriver à cette simplifica-
tion, de nombreuses formes de diagrammes ont été envisagées: trapèze (Melan, 1936; Jensen,
1943), parabole (Mensch, 1914; Stüssi, 1932; Saliger et Emperger, 1936), parabole cubique (Spéci-
fications russes, 1938), ellipse (Kempton Dyson, 1922) et même hyperbole (Schreyer, 1933). Bau-
mann (1934), Brandtzaeg et Bittner (1935) ont été les premiers à utiliser un diagramme parabole-
rectangle. En février 1949, R. Chambaud avait, lui aussi, adopté un diagramme parabole-rectangle,
avant d'en venir, peu de temps après (Annales de l'ITBTP, novembre 1949), à un diagramme formé
d'un quart d'onde de sinus01de prolongé par une parabole cubique, d'utilisation vraiment peu com-
mode pour les applications pratiques.
Chapitre 5 • Hypothèses et données pour les calculs sous sollicitations normales 249
Cette simplification a surtout de l'intérêt dans les cas où l'axe neutre est à l'intérieur de
la section, c'est-à-dire ceux où la section n'est pas entièrement comprimée, c'est-à-dire
encore ceux qui correspondent à des diagrammes de déformation passant par l'un des
pivots A ou B, à l'exclusion du pivot C. Lorsque les pivots sont A ou B, en effet, les
résultats obtenus avec le diagramme rectangulaire sont en bon accord avec ceux donnés
par le diagramme parabole-rectangle.
L'équivalence des deux diagrammes se vérifie en observant que les «volumes des
contraintes» qui mesurent la force de compression du béton sont sensiblement égaux et
que leurs centres de gravité occupent sensiblement la même position. Pour une zone
comprimée de largeur constante, cette équivalence se ramène à celle des surfaces et aux
positions respectives de leurs centres de gravité (voir § 7.511-1 et figure 7.29).
En désignant par x (yu dans les Règles BAEL) la distance de l'axe neutre à la fibre la
plus comprimée, on définit comme suit le diagramme rectangulaire simplifié (figu-
re 5.6) :
- sur une distance de (1 - Àx) à partir de l'axe neutre, la contrainte est nulle;
- sur la distance Àx restante, la contrainte vaut !cd = rVck (EC2) ouJbu = afc28 (BAEL)
Yc Yb
avec Yc = Yb = 1,5 en général,
________ - S - _ - '
Figure 5,6
et:
a) dans le cas de l'EC2
-'pour!ck::; 50 MPa : À = 0,8 ; 11 = 1
11 doit être réduit de 10 % dans le cas de zones comprimées dont la largeur décroît vers
les fibres les plus comprimées (triangle, cercle, etc.).
250 Traité de béton armé
a = 0,80 et À = 08
e '
Cette valeur doit, en particulier, être adoptée dans les calculs de flexion déviée (chapi-
tre 9).
Axe neutre l u
-- -- ------
0,8 Yu
_________
0,2 Ye
~~'__"../.....L
• Figures 5.7 a et b
•
3°) Autres diagrammes
L'EC2 autorise l'utilisation d'autres diagrammes idéalisés, à condition qu'ils soient
«équivalents)} au diagramme parabole-rectangle, ce qui n'est pas le cas du diagramme
bilinéaire de la figure 5.8 tel qu'il est proposé par l'EC2, avec, pour !ck : :; 50 MPa,
EcJ = 1,75 %0 et Ecu3 = 3,5 %0. En effet, l'équivalence exigerait de prendre Ec3 = 1,35 %0
et non 1,75 %0 (voir § 16.22).
Chapitre 5 • Hypothèses et données pour les calculs sous sollicitations normales 251
Il
1
1
1 1 1
1 1 1
1 1 1
1 1 1
fcd --------/----;...
1 1
-------1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
l 1
1
L-------~------------~-7€c
o
Figure 5.8
1. Toutefois, si on calcule les déformations d'ensemble d'un tronçon de poutre ou de poteau on peut
tenir compte de l'influence du béton tendu entre les fissures sur l'allongement global de la zone fis-
surée (voir § 15.23 et BAEL, art. A-4.6,12).
252 Traité de béton armé
évidence certaines analogies entre les hypothèses du calcul à l'état-limite ultime et cel-
les du calcul aux états-limites de service (puisque, dans ce dernier cas, limiter les
contraintes revient à limiter les déformations, d'après la loi de Hooke) :
5. la contrainte maximale de la fibre de béton la plus comprimée est limitée à une valeur
6. la contrainte maximale des armatures les plus tendues, supposées concentrées en leur
centre de gravité, est limitée, normalement, à une valeur as
Figure 5.9
contrainte limite as (en fait as sur le diagramme) de l'acier le plus tendu: la section
15
est soumise à la traction simple ou à la flexion simple ou composée.
Pivot b, Région 2. Le diagramme de Navier passe par le point b qui correspond à la
contrainte limite abc de la fibre la plus comprimée: la section est soumise à la flexion
simple ou composée.
Pour la vérification d'une section aux états-limites de service, il suffit d'apporter la
preuve qu'aucune des contraintes limites, précisées ci-après au § 5.34, n'est dépassée,
c'est-à-dire:
5.342 États-limites d'ouverture des fissures (BAEL, art. A 4.5,33 etA 4.5,34)
1. Classement des éléments selon le danger présenté par leur fissuration
Le commentaire de l'article A 4.5,31 indique qu'étant donné la très grande variété du
phénomène de fissuration et le nombre de paramètres en cause, il est impossible de fixer
des règles générales concernant le degré de nocivité des fissures.
Pour les bâtiments et assimilés, l'article B 2.4 précise toutefois que la fissuration est
considérée comme :
• préjudiciable pour les éléments:
- exposés aux intempéries ou à des condensations,
- ou alternativement noyés et émergés en eau douce.
• très préjudiciable pour les éléments:
- exposés à un milieu agressif (eau de mer, embruns, brouillards salins, eau très pure,
gaz ou ~ols corrosifs) ;
- ou devant assurer une étanchéité.
• peu préjudiciable dans les autres cas.
Parmi ces autres cas, on peut citer par exemple :
- les éléments situés dans des locaux couverts et clos, non soumis (sauf exceptionnel-
lement et pour de courtes durées) à des condensations;
les parements non visibles ou ne faisant pas l'objet de conditions spécifiques concer-
nant l'ouverture des fissures.
1. Il faudrait se garder d'en conclure hâtivement que le béton comprimé est plus sollicité à l'ELS qu'à
l'ELU (0,6 > 0,85 Il,50 pour 0 = 1). Ce qu'il faut comparer, ce sont les déformations limites. Rappe-
lons que seules les déformations sont des manifestations physiques mesurables et que limiter une
contrainte revient en fait à limiter une déformation. Relier les deux suppose que l'on admet une cer-
taine loi de comportement (linéaire, élastoplastique, etc, voir § 2.1). La contrainte limite de compres-
sion du béton en service correspond ainsi à une déformation limite instantanée tirée de la loi linéaire
de Hooke (lib/Eb =1 ~60 pour un béton de 30 MPa de résistance), très inférieure à la déformation
limite de 3,5 0/00 admise à l'état-limite ultime.
Chapitre 5 • Hypothèses et données pour les calculs sous sollicitations normales 255
Pour les ponts routiers, le commentaire déjà cité de l'article A 4.5,31 considère que la
fissuration est :
- peu préjudiciable dans la plupart des cas où les ouvrages sont de formes simples, en
milieu peu agressif, avec des armatures telles quefe::; 400 MPa (à notre avis, cette limi-
te aurait dû être relevée à 500 MPa, la nuance Fe E 400 n'étant plus disponible sur le
marché).
- préjudiciable en milieu modérément agressif, avec des ouvrages minces, de nombreu-
ses surfaces de reprise ou lorsqu'il s'agit d'éléments soumis à une traction peu excentrée,
- très préjudiciable en milieu fortement agressif.
2. Limites imposées à la contrainte des aciers tendus
La contrainte de service des aciers tendus n'est limitée qu'en cas de fissuration préjudi-
ciable ou très préjudiciable :
- fissuration préjudiciable
avec:
(MPai
Les valeurs de crs auxquelles conduisent ces formules pour un acier Fe E 500 sont
données par le tableau 5.1 ci-après (0, diamètre des barres en mm).
Remarque
Le fait que crs ne soit pas limitée en cas de fissuration peu préjudiciable ne signifie
pas pour autant que sa valeur « va atteindre des sommets ». En flexion simple, par
exemple, si on calcule la contrainte de l'acier en service d'une section dimension-
née à l'état-limite ultime, on trouve que 0,51e::; crs::; 0,7 le.
Fissuration Fissuration
Béton
préjudiciable très préjudiciable
!c28 (MPa) tt28 (MPa) 0~5,5 0~6 0~5,5 0~6
L'hypothèse d'un fluage linéaire ne peut être admise que si, sous la combinaison quasi
permanente (§ 3.422-2), on a : cre:::; 0,45 !ck.
6.1 DÉFINITION
Une poutre rectiligne est sollicitée en traction simple lorsque l'ensemble des forces
extérieures agissant à gauche d'une section droite L est réductible au centre de gravité G
de L à une force unique N (effort normal) perpendiculaire au plan de L et dirigée vers la
gauche (figure 6.1).
Dans une poutre rectiligne en béton armé sollicitée en traction simple ou « tirant », le
centre de gravité des armatures est confondu avec le centre de gravité Go du béton seul.
y
A
-----------+--------
N
.. .---------------;:.. x
Forces ~~ ~~u~~ ____ 1-1
o
G._ _ _ _ _ __
~L 8
Figure 6.1
260 Traité de béton armé
1. Les problèmes relatifs à la fissuration du béton sont repris et développés au chapitre 15.
Chapitre 6· Traction simple 261
ne présentent pas le même caractère de gravité avec des armatures de faible diamètre ou
avec des armatures de gros diamètre. L'état-limite de service des éléments soumis à la
traction simple est ainsi défini par une limite imposée à la contrainte de l'acier en servi-
ce (voir § 5.342) indépendante de certains des paramètres autrefois pris en compte
(pourcentage d'armatures, par exemple).
avec:
A aire totale de la section des armatures longitudinales
B a:ire« brute» de la section droite de béton (aire des armatures non déduite)
le limite d'élasticité de l'acier
lt2s résistance caractéristique à la traction du béton (tableau 5.1)
Inconnue:
Section A des armatures longitudinales.
A = max [A,,;~J
Calcul de Au :
À l'état-limite ultime, la droite des déformations est la verticale du pivot A (voir
§ 5.211-6). À l'allongement Es = 10 %0 des aciers correspond la contrainte led =le /1,15
(en général), d'où:
A
u
= Nu
l'
[6.2]
Jed
Calcul de Amin :
En effet, on ne pourrait avoir A" > ~er que si le rapport Nu / Nser était tel que
y= Nu > Je
N ser 1,15 crs
Compte-tenu des valeurs decr s , l'inégalité précédente ne peut être vérifiée dans le cas
des aciers Fe E 500. En effet, la plus grande valeur possible de O's est crs =285 MPa et
Chapitre 6 • Traction simple 263
500 =1,53 > 1,50, ce qui implique que l'on a toujours Aser> 4, pour ces aciers,
1,15x 285
tant que!c28 ~ 60 MPa.
La section A une fois déterminée, on en déduit le diamètre 0 des barres et le nombre m
de barres nécessaires, en choisissant:
- 0 ;::: 6 mm en cas de fissuration préjudiciable
- 0 ;::: 8 mm en cas de fissuration très préjudiciable.
Ne pas oublier de prévoir les recouvrements éventuels ou bien des barres supplémentai-
res pour rétablir la continuité au droit des coupures des barres principales (voir § 4.614).
Pour les armatures transversales, voir § 6.7.
6.5 DIMENSIONNEMENT
(BÉTON ET ARMATURES)
Données:
Inconnues:
A etB.
1. Section A
Avec des aciers Fe E 500 :
- fissuration peu préjudiciable: A = Au
- fissuration préjudiciable ou très préjudiciable A = Aser
En déduire le diamètre 0 des barres et le nombre m de barres nécessaires, comme ci-
avant au § 6.4.
2. Section B
Bien que n'intervenant pas dans le calcul, la section B de béton ne peut être choisie
quelconque. Elle doit:
;- satisfaire à la condition [6.1] de non-fragilité:
- assurer l'enrobage des armatures (voir § 4. 12a) compte tenu des distances minimales
règlementaires à respecter entre les barres (§ 4.13a).
264 Traité de béton armé
n0 2
A=m--
4
Si certaines barres sont coupées et si l'on rencontre p coupures sur une longueur de
tirant égale à la longueur Is , il n'y a que m - p barres utiles (voir § 4.614) et:
2
n0
A={m-p}-
4
II faut vérifier A ;?: B lm/le. Si oui, on a (béton tendu non pris en compte) :
N
ser
O's,ser =A
. II faut O's,ser ~ O's' 0' s fixée par les conditions de fissuration (tableau 5. 1).
Chapitre 6 • Traction simple 265
6 .. 7 ARMATURES TRANSVERSALES
DES TIRANTS
a) Diamètre 0 t : si ces armatures transversales sont:
CoupeAA CoupeBB
(Zone courante) (Zone de chaînage)
Figure 6.2
CHAPITRE 7
FLEXION SIMPLE
Même si les méthodes exposées dans ce chapitre constituent plutôt une application des
Règles BAEL, elles sont aisément transposables à l'EC2 dont les hypothèses diffèrent
peu de celles des Règles BAEL (voir § 5.212 ; § 5.221b ; § 5.222 et § 7.7).
7.1 DÉFINITION
Une poutre à plan moyen, c'est-à-dire «à plan de symétrie », est sollicitée en flexion
plane simple lorsqu'elle est soumise à l'action de forces contenues dans des plans nor-
maux à la ligne moyenne et disposées symétriquement par rapport au plan moyen, ou à
l'action de couples d'axes perpendiculaires à ce plan.
Il en résulte que lorsqu'une poutre à plan moyen est sollicitée en flexion plane simple,
l'ensemble des forces ou couples appliqués à gauche d'une section droite L est réducti-
ble au centre de gravité G de L à (figure 7.1):
- un couple M d'axe perpendiculaire au plan moyen (moment fléchissant) ;
- une force V située dans le plan de L et dans le plan moyen (effort tranchant).
-------------1+==
x
Forces de gauche
--------------===
Figure 7.1
- si M est positif, ce qui est en particulier le cas des sections en travée des poutres,
continues ou non, soumises à des charges de pesanteur, la partie supérieure de la section
est comprimée, la partie inférieure est tendue (se reporter à la figure 1.1) ;
- si M est négatif, ce qui est en particulier le cas des sections sur appuis des poutres
continues soumises à des charges de pesanteur et de toutes les sections des consoles ou
parties en porte à faux de poutres, la partie supérieure de la section est tendue, la partie
inférieure est comprimée (se reporter à la figure 1.1).
Po (charge au vérin)
Figure 7.2
Chapitre 7 • Flexion simple 269
Dans la partie comprise entre les deux charges, de longueur (l - 2a), la poutre est sou-
mise à un moment de flexion sensiblement constant (au moment dû au poids propre
près) et à un effort tranchant nul (à l'effort tranchant dû au poids propre près). C'est la
sollicitation dite « de flexion circulaire ».
Le moment de flexion constant vaut l :
avec:
g poids propre de la poutre
Q=Po+Gl
Po charge appliquée sur le vérin par la machine d'essai
G1 poids propre du linteau de répartition et des appareils d'appui de celui-ci.
Pour a = 1/4 , on a donc :
c'est-à-dire que ce moment a même valeur que le moment maximal dans une poutre
uniformément chargée de q = g + Q/ 1par unité de longueur.
Dans les sections comprises entre les appuis et les points d'application des charges,
l'effort. tranchant est sensiblement constant (à l'effort tranchant dû au poids propre
près), et vaur :
Lorsque l'on veut étudier les conditions de résistance aux moments de flexion, on doit
prendre toutes dispositions pour que la poutre ne se rompe pas par effort tranchant entre
les charges et les appuis. Dans ces conditions, la rupture survient pratiquement toujours
entre les charges.
Lorsque l'on fait des essais de recherche, il est indispensable de déterminer exactement
les caractères mécaniques :
a) des armatures longitudinales et, le cas échéant, des armatures d'âme (limite
d'élasticité, résistance à la traction avec, si possible, enregistrement des diagrammes
contraintes-allongements) ;
- de l'état de surface des poutres essayées: surface plus ou moins lisse résultant du soin
apporté à la confection du coffrage et à la mise en oeuvre du béton, badigeonnage des
faces au lait de chaux ou non ;
- des conditions d'éclairement: intensité de la source lumineuse et incidence ;
- de l'acuité visuelle et, il faut bien le dire, d'un certain entraînement des expérimen-
tateurs. Sur des poutres dont les faces ont été badigeonnées au lait de chaux et inten-
sément éclairées, des expérimentateurs exercés décèlent des fissures extrêmement
fines, qui échapperaient à un examen, même minutieux, dans les conditions usuelles
de service.
L'ouverture des premières fissures perceptibles à l'oeil nu est de l'ordre de 1/20 et mê-
me 1 / 50 mm ; ce sont donc, au sens propre, des fissures capillaires. De telles fissures
peuvent se produire sous des charges d'essai nettement inférieures aux charges de servi-
ce, et correspondant à des contraintes des armatures (calculées avec les hypothèses des
états-limites de service) inférieures à 10 MPa. Il faut donc admettre qu'il existe nor-
malement des fissures capillaires dans les ouvrages en service.
Ce fait a été reconnu dès 1960 dans les textes réglementaires, puisque l'on peut lire à
l'article 0,3 des Règles BA 1960 : « Les fissures sont la conséquence du fonctionnement
mécanique normal de l'ouvrage; elles ne compromettent ni sa résistance, ni sa durabi-
lité, si elles restent assez fines pour que, du fait de leur existence, les armatures ne
soient pas exposées à la corrosion dans les conditions d'exploitation de l'ouvrage.
Sous l'action des charges et surcharges de service, un ouvrage en béton armé peut donc
se présenter comme un ensemble de blocs de béton prenant appui les uns sur les autres
et reliés entre eux par les armatures. C'est cet ensemble, désigné dans ce qui suit sous
le nom de «système fissuré », qui doit être pris en considération dans les calculs de
résistance ».
Quand les charges continuent d'augmenter, le nombre de fissures s'accroît, l'ordre dans
lequel elles apparaissent successivement étant quelconque. Leur ouverture et leur hau-
teur croissent également aussi bien pour les fissures déjà existantes que pour les fissures
nouvelles. Celles-ci recoupent assez régulièrement l'intervalle entre les fissures initiales
ce qui est conforme aux prévisions des théories de la fissuration (figure 7.3b).
272 Traité de béton armé
Figure 7.3
L'ouverture des fissures ne dépend pas uniquement de la contrainte des barres mais
également de leur diamètre, de leur état de surface et des conditions d'enrobage. Avec
des barres comportant des traces profondes d'oxydation, pourvu qu'elles soient débar-
rassées de la rouille non adhérente, les fissures sont plus nombreuses et moins ouvertes -
toutes choses égales par ailleurs - qu'avec des barres non oxydées.
Figure 7.4
La poutre accuse une déformation accentuée au droit des fissures les plus ouvertes et
présente après rupture un aspect en V caractéristique, dont les deux branches semblent
s'articuler sur le béton comprimé.
Les phénomènes observés au cours de l'essai peuvent s'expliquer ainsi:
a) La formation d'une ou de très larges fissures implique de part et d'autre de celles-ci
des glissements locaux importants des barres par rapport au béton. Or dans une zone de
moment constant c'est-à-dire d'effort tranchant nul, les forces qui tendent à faire glisser
l'acier par rapport au béton sont nécessairement très petites (voir § 12.92), c'est donc
que l'adhérence est devenue très faible: de ce fait, deux parties de poutre séparées par
une fissure peuvent tourner l'une par rapport à l'autre, ce qui amène la rupture du béton
par compression sur leur arête de contact commune.
b) Lorsque l'acier commence à s'allonger plastiquement, il se produit une contraction
transversale importante (par effet Poisson), ce qui diminue l'adhérence. La contraction
latérale qui amène la disparition de l'adhérence est atteinte en un point du diagramme de
traction situé sur le palier de ductilité. D'où la contrainte de l'acier à la rupture de la
poutre, égale à la limite d'élasticité.
Ainsi, la ruine de la poutre survient lorsque l'acier atteint son palier de ductilité, par
écrasement du béton comprimé au-dessus de la ou des fissures les plus ouvertes, cet
écrasement étant consécutif à l'allongement excessif des armatures. Pour cette raison,
bien que l'acier demeure continu et que la rupture survienne par écrasement du béton,
on dit que l'on a affaire à une « rupture par l'acier» (qui, d'après ce qui a été dit ci-
avant, est plutôt une rupture d'adhérence).
Il convient de noter qu'avec un pourcentage normal d'armatures, on n'obtient ja-
mais la ruine de la poutre par rupture de ses armatures. Cette rupture ne pourrait se
produire que dans le cas de pourcentages très faibles tels que la résistance à la traction
de l'acier tendu soit inférieure à celle du béton de la poutre en section homogène: pour
. des poutres ainsi constituées, lorsque la résistance à la traction du béton est atteinte, les
armatures ne peuvent plus assurer la résistance aux efforts de traction, et la rupture se
produit brutalement. Il faut absolument éviter que les constructions en béton armé ne
comportent de tels éléments fragiles; c'est pour cette raison que les Règles imposent
toujours le respect d'un pourcentage minimal dans les éléments tendus (tirants) ou
fléchis (poutres et dalles) (voir art. A-4.2 des Règles BAEL 91).
274 Traité de béton armé
Remarque:
Au cours de certains essais de poutres faiblement armées, on a pu observer des phé-
nomènes « d'hyper-résistance ». On appelle ainsi les phénomènes où les résistances
en flexion, constatées au cours d'un essai, excèdent celles qui résultent de
l'application des hypothèses de calcul. Lorsqu'on observe une« hyper-résistance », le
moment de rupture calculé en supposant que l'acier a atteint sa résistance à la traction
avec un bras de levier des forces internes maximal (physiquement impossible) égal à
la hauteur de la poutre, demeure encore très inférieur au moment de rupture réelle-
ment observé. R Chambaud (voir bibliographie au § 1.632 à la fin du chapitre 1) ex-
plique ces phénomènes par le fait que la striction et le glissement des fibres d'acier se
trouveraient gênées par l'enrobage de l'enveloppe de béton comme si l'acier demeu-
rait entouré d'une gaine de béton non fissuré, et participant à la résistance.
1. Les essais montrent que lorsqu'il s'agit de ruptures «par l'acier », les charges qui provoquent la
rupture d'une poutre sont peu influencées par une variation même importante de la résistance à la
compression du béton.
Chapitre 7 • Flexion simple 275
Figure 7.5
Figure 7.6
Figure 7.7
On dit que l'on a affaire à une «rupture par le béton ». La contrainte de l'acier au
moment de la rupture est inférieure à sa limite d'élasticité. L'acier est donc mal utilisé et
les poutres de ce type ne sont absolument pas économiques.
276 Traité de béton armé
~~~
, . ....A.;.?--;?-""- t-
d: --- -:o~: -------~~,-~~E~bC77'7
comprimée
Axe neutre
----------------- /
/
Zone /
/
tendue /
1
-- --------------------- ---- - - - - --
Figure 7.8
On appelle:
- hauteur utile d: la distance du centre de gravité des armatures tendues, supposées
concentrées en leur centre de gravité, aux fibres les plus comprimées de la section.
- bras de levier z : la distance entre la résultante Fbsc> des efforts de compression dans
le béton comprimé et dans les armatures comprimées d'une part et la résultante Fs des
efforts de traction dans les armatures tendues d'autre part.
- axe neutre: l'axe qui sépare la zone comprimée de la zone tendue, et où les déforma-
tions du béton sont nulles.
• PivotA
~b = 0,85 fc2S
• PivotS U e Yb
• pivote
Figure 7.9
Chapitre 7 • Flexion simple 279
3. pour le dimensionne ment, le diagramme des contraintes est supposé passer soit par
le pivot« a »( as = as ), soit par le pivot b (abc =abc )1.
«a» 0"5/15
Figure 7.10
Le cas a) est celui du pivot « a» : la contrainte de l'acier le plus tendu est supposée
atteindre la valeur limite as' La fibre de béton la plus comprimée est soumise à une
contrainte abc < abc'
Le cas b) est celui du pivot « b » : la contrainte maximale du béton comprimé est suppo-
sée atteindre la valeur limite abc' L'acier situé dans la zone tendue est soumis à une
. contrainte as < as .
,
7.43 Equations générales de la flexion
pour une section à deux nappes d'armatures
Soit une section de forme quelconque, à plan moyen, comportant une nappe d'armatures
inférieures et éventuellement, une nappe d'armatures supérieures. La résistance à la
traction du béton tendu étant négligée, dans toute zone où le béton est tendu, les efforts
de traction doivent être intégralement équilibrés par les armatures.
Pour résoudre tout problème de flexion simple ou composée soit à l'état-limite ultime
soit à l'état-limite de service, on dispose et on dispose seulement de trois systèmes
d'équations à savoir:
-les équations de «compatibilité» (des déformations dans le cas de l'ELU, des
contraintes dans le cas de l'ELS) exprimant la conservation des sections planes (rela-
tions de triangles semblables) ;
1. Dans le calcul des sections rectangulaires, on a conservé la notation traditionnelle Mrb au lieu de M"b
ici.
282 Traité de béton armé
l'-----------f--i:~ Eh
c
=~=~
y-d' d- y
1 .1_____ .• ou
d
L_~
Figure 7.11
1. Attention: s'il entraîne des complications à la mise en œuvre, le minimum mathématique ne corres-
pond pas nécessairement à un optimum économique (voir § 16.4)
Chapitre 7 • Flexion simple 283
----- d'=ô'd
-1---- - 10 ô'-a
1
y=ad
ebc
-
1
---
E =---- [7.0]
1000 l-a
---- esc
1 d
he
E
10 a
=----
10001-a
[7.1a]
•
he
10 a-ô'
E =---- [7.1b]
Figure 7.12 sc 1000 l-a
•
Figure 7.13
- acier le moins comprimé:
[7.2c]
_ 3,5 al -ô,
[7.2d]
Esc2 - 1000 al
284 Traité de béton armé
Ebc1 =~ = Esc!
al al -1 al -8~!
[7.3]
•
Figure 7.14
d'où il est facile de tirer les valeurs respectives de EbcI. Ebc2, Esc!, Esc2'
Une fibre de béton quelconque, située à une distance yç de l'axe neutre subit une défor-
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
o e---,-I-:--_~I,--::----::;..> EtJc
Axe neutre 3
1.. El;; ..1 2.10- 3,5,10-3
Figure 7.15
Chapitre 7 • Flexion simple 285
rY;[---~:-~"--'----".crsc~~
L,,------,
Figure 7.16
crbc cr sc crs
~ = 15 (YI -d') = 15 (d - YI)
15 crbc
ou, en posant al =1l : al =-==-== [7.4]
d 15 crbc + cr.t
-pour al ::;;0:
_-lall+B' . [7.5]
cr sc - cr, II'V 1 (tractIon)
. 1+ lU,I
286 Traité de béton armé
[7.6a]
cr sc =- a -Ù'
crs 1 (compression) [7.6b]
l-al
-1-a -(1
cr s =15crbc - -1 =15crbc --1
al al
J [7.7a]
[7.7b]
-a -Ù' - ù'
crscI = 15 crbc 1 = 15 crbc (1--) , acier le plus comprimé [7.7c]
al al
. - a -1
crsc2 = 15 crbc _1_ =15-crbc (1--)
1
[7.7d]
al al
crr cr yr cr
-'> = ~ ou encore, en posant -'> = ç : crç = ~ç
Yç YI d al
Inconnue:
Section A des aciers les plus tendus ou les moins comprimés (si la section A' des aciers
les moins tendus ou les plus comprimés est connue) ou réciproquement.
Dans ce qui suit, on suppose que A' est connu et A inconnu. Les équations indiquées
sont valables aussi bien à l'état-limite ultime qu'aux états-limites de service puisqu'il
s'agit des équations résultant de la Statique; il suffit de considérer la distribution conve-
nable des contraintes de compression du béton: parabole-rectangle tronqué ou non pour
l'état-limite ultime, triangle pour les états-limites de service (figure 7.17).
E.L.u.
E.L.S.
Figure 7.17
Le moment de cette force par rapport aux aciers les plus tendus (ou les moins compri-
més) est:
y a
2
M bA = fbçCiç(d-y+yç)dyç =d fbçCiç(l-a+Ç)dÇ [7.8 b]
o 0
y a
M bA =1;,u fbç{d - Y + yç)dYç =d 21;,u fbç(l-a+Ç)dÇ [7.9b]
o 0
2°) Valeurs de la force Fse dans les aciers les moins tendus ou les plus comprimés et de
son bras de levier Zs par rapport aux aciers les moins comprimés ou les plus tendus.
Le pivot et donc a étant supposés connus, les équations de compatibilité permettent de
connaître la contrainte Cise de l'acier le moins tendu ou le plus comprimé:
- aux états-limites de service, Cise est donné par les équations [7.6b], [7.7b] ou [7.7c]
- à l'état-limite ultime, les équations [7.lb], [7.2b] [7.2c] ou [7.3] donnent Esc d'où
Cise = g (Esc.!ed) par le diagramme de calcul.
On a alors:
Zs =d-d'
1. Aux états-limites de service, al = ~ ; les indices ont été supprimés pour pouvoir traiter le cas sous
4°) Équation d'équilibre des forces. Section des armatures les plus tendues (ou les
moins comprimées).
La valeur exacte de a ainsi trouvée donne immédiatement:
- la valeur exacte de Fbe
- la valeur exacte de F.çe = A' O'se
• à l'état-limite ultime:
- ou Es = 10 %0 et 0' s = fed , si le pivot est le point A (a :::; 0,259)
- ou la valeur Es est donnée par les équations [7.2a] ou [7.2d] si le pivot est le point B
(allongement si a:::; 1) ou encore par les équations [7.3] (Es = Esd si le pivot est le point C.
290 Traité de béton armé
_--:-"_----------------------r-------,
N (
....00(-----.
(
(
(
Figure 7.18
A= Fs = N -~c [7.10a]
crs crs
avec:
[7.10 b]
Chapitre 7 • Flexion simple 291
N
crs
15
E.L.S.
Tr-----
d
J_ _ _ _
E.L.U.
Figure 7.19
avec:
• 3e cas: si a> 1 les deux nappes d'armatures sont comprimées; deux sous-cas sont à
envisager (figures 7.20 et 7.21).
d <y < h (pivot« b» aux états-limites de service, pivot B à l'état limite ultime).
rrr------
b
---)0 Fsc
---.....,,.
... N
---)0 Fbc
1
h
jl -Y
- '
------- -
- - . Fs
----------------
E.L.S.
rrr------ - - Fsc
l- - '
---)oN
--+-Fbc
jl
h Y
------- - -
----------------
E.L.U.
Figure 7.20
--_)00 Fse
--_)00 Fs
y
A.N. !
E.L.U.
Figure 7.21
[7. 1Oc]
avec:
- à l'état-limite de service, N = N:,'er et crs est tiré des équations de compatibité [7.7a] ou
[7.7d]
294 Traité de béton armé
- à l'état-limite ultime, N = Nu et Os = g ('ès;fed) ' 'ès étant tiré soit des équation de com-
patibilité [7.2a] ou [7.2d] s'il s'agit du pivot B soit des équations de compatibilité [7.3]
s'il s'agit du pivot C.
Remarque
Le sens de la force Fs dans l'armature inférieure doit être compatible avec le sens
de la déformation relative 'ès ou avec le signe de la contrainte Os. Dans le cas
contraire:
- si, lorsque a < 1, on trouve: 'ès < 0 avec Fs > 0 (ou Os < 0 avec Fs > 0) c'est-à-dire
un allongement (ou une contrainte de traction) incompatible avec une force de
compression: ceci signifie que le béton seul est surabondant pour résister aux solli-
citations agissantes de calcul. Dans ce cas, il suffit de prévoir l'armature minimale
réglementaire.
- si, lorsque a> 1, on trouve: 'ès> 0 avec Fs < 0 (ou Os > 0 avec Fs < 0) c'est-à-dire
un raccourcissement (ou une contrainte de compression) incompatible avec une
force de traction: ceci signifie que la résistance de la section aux sollicitations agis-
santes ne peut être assurée, compte tenu de ses dimensions, et des valeurs de!c28,!e
(ou os), Le dimensionnement doit alors être complètement repris.
Axe neutre
-
15A
Figure 7.22
L'intégrale représente le moment statique par rapport à l'axe neutre de l'aire du béton
comprimé, 15 A'(YI - d') celui des aciers comprimés et 15 A(d - YI) celui des aciers
tendus.
La position de l'axe neutre est donc donnée par l'équation dite « des moments stati-
ques» :
[7.11]
L'égalité des moments statiques par rapport à l'axe neutre de la zone comprimée et des
aciers tendus traduit le fait qu'en flexion simple, l'axe neutre passe par le centre de
gravité de la section (en béton armé, section homogène réduite). On retrouve donc là
un résultat bien connu.
1°) Contrainte maximale du béton sur la fibre extrême comprimée
Mser
abc =KYI =-l-YI [7.12]
1
K = abc [7.13]
YI
~; = ~ser (d - YI ) [7.15a]
1
as =15 K (d - YI ) [7.15b]
d-y
ou as =15 abc - -I [7.15c]
YI
[7.16a]
[7.16b]
ou [7.16c]
5°) Expression de EL
d
li = 15 abc [7.17]
d 15 abc +as
Chapitre 7 • Flexion simple 297
6°) Expressions de F bse , F s et z (Fbse est la résultante des forces de compression dans le
béton comprimé (Fbe ) et dans les armatures situées dans la zone comprimée (Fse ) [voir
figure 7.8]).
La force élémentaire s'exerçant sur une aire ndBI à la distance yç de l'axe neutre est
dFbsc =O'ç ndBI' d'où:
F.
bsc = Jf11
M ser (n y ç dB)= M ser S
I I I
[7.18a]
1 1 1
ou L'
Fbse O'bc S
=- 1 [7.18b]
YI
et [7.19]
On a donc : [7.20]
et aussi [7.21]
Toutes les méthodes de calcul des sections d'armatures exposées dans les paragraphes
ou chapitres qui suivent permettent de déterminer ces sections soit exactement (aux
approximations près pouvant résulter d'interpolations ou d'abaques), soit par léger ex-
cès (au moyen de formules approchées). Lorsque l'on emploie ces méthodes, il est donc
inutile de procéder à d'autres calculs, comme par exemple ceux de vérification des
contraintes.
L'emploi d'un système d'unités homogènes [m, MN, MPa (1 MPa = 1 MN/m2 )] a pour
conséquence que les calculs menés en utilisant ce système conduisent à des sections
d'aciers exprimées en m2 • Dans les notes de calcul, ces sections sont habituellement
données en cm2 ou, parfois, en mm2 • Les résultats doivent donc être présentés en multi-
pliant les valeurs numériques en m2 par 104 ou 106 selon le cas.
L'objectif final de l'étude étant de fournir des dessins pour l'exécution, les sections
trouvées par le calcul doivent, en stade final, être transformées en un certain nombre de
barres d'un certain diamètre, à disposer conformément aux règles du paragraphe 4.1, ce
que l'on ne peut faire qu'en dessinant à une échelle convenable une coupe cotée de la
section (voir § 16.4).
Ayant déterminé des sections d'armatures A et A' en se fixant a priori les distances d et
d' des centres de gravité de ces armatures à la face comprimée, il arrivera souvent que
l'emploi de barres de diamètres normalisés conduise à réaliser des sections A 1 et A' 1 un
peu différentes des sections théoriques A et A', et que l'application du paragraphe 4.1
conduise à des distances réelles dl et d' 1 un peu différentes de d et d'. Il arrivera aussi
que l'on puisse accepter une section d'armatures tendues AI légèrement inférieure à la
section théorique si le croquis coté fait apparaître que la hauteur utile réelle dl est supé-
rieure li la hauteur d avec laquelle les calculs ont été menés. Il pourra enfin arriver que
l'on s'aperçoive qu'en augmentant légèrement la hauteur utile choisie a priori (et corré-
lativement, celle de l'élément), il n'y ait plus nécessité de prévoir des aciers comprimés.
Normalement on devrait, soit faire un calcul de vérification, soit reprendre le calcul de A
et A'. On peut toutefois éviter ces nouveaux calculs si (y, hauteur de l'axe neutre résul-
tant du calcul soit à l'ELU, soit à l'ELS, selon le cas) :
AI (dl - y) ~A (d- y)
A'I (y-d'I)~A'(y-d')
Enfin, on rappelle ici (voir remarque 2 au § 1.43) qu'étant donné les approximations
faites dans les hypothèses de calcul, un excès de précision est illusoire. Il est donc inuti-
le, dans la plupart des cas, de rentrer des données ou d'exprimer des résultats, finaux ou
intermédiaires, avec plus de trois chiffres significatifs (par exemple: 254; 14,2 ; 2,35 ;
0,278; 0,0125, etc.), le dernier chiffre étant déterminé selon les règles d'arrondi habi-
tuelles. Lorsque le présent texte transgresse cette recommandation, c'est généralement
dans des tableaux de valeurs numériques pour éviter d'entacher de trop d'erreur les
interpolations.
Chapitre 7 • Flexion simple 299
Je
f.ed -- 115 et r = 0,85 Jc28
, Jbu e 15
,
FbcO = bOyJbu
300 Traité de béton armé
r-
d .
L_ ~ _
Figure 7.23
On appelle:
[7.23]
En flexion simple, sans aciers comprimés, comme il n'y a pas d'effort normal extérieur,
Fbc =~ = AOs [7.24]
et le moment agissant Mu doit être équilibré par le moment résistant Fbc Zb (égal au mo-
ment F s Zb) d'où:
[7.25a]
équivalente à :
[7.25b]
. de compatI·b·l·
L "equatlOn lIte'[7 . 1a] : E bc - - (-a- ) donne a =
= -10 1000 Ebc
1000 l-a 1O+1000Ebc
Figure 7.24
À=2- (l-a)
10 a
Son centre de gravité est situé à une distance YG des fibres les plus comprimées égale à
(moment statique par rapport à ces fibres) :
Ù _ (41.-1)
G - 4(31.-1)
\jI
5a (3-8a)
=--'----'- Ù = (4-9a)
3(l-a) G 4(3-8a)
Deuxième cas: 0,1667 < a ~ 0,2593 1 soit 2 %0 < êbc ~ 3,5 %0.
Soit Ây (1. ~ 1) la valeur de l'ordonnée du diagramme des déformations pour laquelle le
raccourcissement est égal à 2 %0 (figure 7.25) : 1. conserve la même valeur que dans le
premier cas.
Figure 7.25
l. Voir § 7.431-1a.
Chapitre 7 • Flexion simple 303
ou encore à:
Pour chacun des deux cas, les valeurs de a, '" et oG, peuvent être lues en fonction de J.lbu
dans le 'tableau 7,1 .
Tableau 7.1
J-L/I« a '11 oG
0,025 0,0740 0,3463 0,3460
0,030 0,0815 0,3780 0,3478
0,035 0,0886 0,4073 0,3494
0,040 0,0952 0,4338 0,3511
0,045 0,1026 0,4627 0,3530
0,050 0,1097 0,4896 0,3549
0,055 0,1136 0,5039 0,3560
0.060 0,1194 0,5247 0,3577
0,065 0,1250 0,5442 0,3594
0,070 0,1305 0,5627 0,3611
0,075 0,1359 0,5802 0,3629
0,080 0,1413 0,5971 0,3648
0,085 0,1466 0,6130 0,3668
304 Traité de béton armé
Remarque:
Des valeurs de J.lbu inférieures à 0,025 ne sont pas à considérer, car il faut toujours
prévoir une section minimale d'armatures (voir § 7.511-5) qui vient borner infé-
rieurement Ilbu et donc <x.
Chapitre 7 • Flexion simple 305
O'bclfbu
t
1 •. -----------;;.--r------l
b
IX
1
Figure 7.26
Le coefficient de centre de gravité s'obtient en prenant les moments statiques par rap-
port à l'axe XX:
DG = aire{agfe}x ~ +aire{efcd}xG;G;
aire{agfe }+ aire{efcd}
- ,- 3 -,-,- 3 3 4
avec GG =-+G G =-+-.-
1 1 7 1 1 7 8 7
2 4 )( 3 3 4) ( 3 )( 3 1) 36 + 27
(- - 1 - +- - + - 1 - -
soit D = 3 7 7 8 7 7 7 2 = 2" = 0 416
G (~*1)+(%1) 7(8+9)'
Cl = _1_(1_
2Do
~ 1- 40\If
G
Il.. ) = 1,2 ( 1- ~ 1- 2,06Jlbu ) [7.27]
306 Traité de béton armé
f _ 0,85 fc28
r bU-a 1.5
0,8 Y
0,2 Y
Axe neutre
""'-=-------:...--~ O"bc
o fbu
Figure 7.27
zt, = d - 0,4 Y
F
bc
= 0,8 boYfbu
L A
------ ------ 1.. Es 1
..
----------------- -- .-L F,:AG,
.. 1
Figure 7.28
Ce diagramme rectangulaire est donc caractérisé par les valeurs: \jI = 0,80 et <>G = 0,40.
L'équivalence avec le diagramme parabole-rectangle (<< PR )}) est évidente en ce qui
concerne le pivot B (où les valeurs « exactes» de \jI et <>G sont 0,81 et 0,416). Elle n'est
nullement évidente au pivot A : en fait, en utilisant le diagramme rectangulaire (<< R »),
on commet une erreur sur la valeur de y (yR < YPR) compensée par le fait que l'on adopte
Chapitre 7 • Flexion simple 307
On a toujours F bc = Fs c'est-à-dire:
[7.30]
et
[7.31a]
ou encore
[7.31b]
On a donc :
[7.32]
1. Le diagramme bilinéaire défini par la figure 5.7 (mais en prenant Ec3 = 1,350/00, et non 1,75 %0 com-
me le préconise l'EC2) est tel qu'au pivot B, 'II = 0,807 et ôG = 0,411 (voir § 16.22). Mais son emploi
est bien moins commode que celui du diagramme rectangulaire.
308 Traité de béton armé
0,20
- -',
--',
--, 1
0,15
--,,
_ _ _ ..J _ _ _ ..J. __ _
, , - -,,
___ -t ___
--,,
J
.
_
~
_
l ,
---...:---~--- - -,
1 1
0,10
1 1,... ...... 1 l ' 1
- - -1- - -...-: - - - --4 ___ -+ _ _ - - - ~- - - ~ - - -1- - - -1- - - _ - _ ..... - - - ... - - - --1
1 ;,,/ 1 1 l i t 1 1 1 1 1
- - -!1'" - - --i - - - -f - - - ... - - - - - - i- - - - t- - - -1- - - -1- - - - - - -i - - - -t - - - - -,
............, 1 1 1 1 1 l i t 1 1
r--~--~---~---~--- ---~---~---~--~--- ---~---~--- --,
7~·O,0641--~---~---~--- ---~---~---~---:--- ---..,--._~ --:
" 1 1 I i i 1 ! 1 1
0,05 ~--~--_,----~--_.--_,r_--~--_r----r_--._---.----+_---.----,----+--,
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
"'" ~ ~ ~ .~ - .~ l'~ ~~
___ L __ J ___ J ___
~ ~1 - _.- 4 - - - -t - - -
~ __ _
---r---r---r---r------~---~---
___ L ___ L ___ L ___ ,_ _ _ _ __ .J ___ 1 _ _ _ --,1
1 1 1 1 1 l 1 1 f 1 j
__ ..J ___ J ___ .1 __ _ ___ L ___ L ___ 1_ _ _ _ 1_ _ _ _ __ .J ___ .1 _ _ _ _ _ 1
, 1 1 1 1 1 1 1 1 1
___ L __ .J ___ J _ _ ~ __ _ ___ L ___ L ___ L ___ L _____ J ___ ~ __ _
1 1 1 1 1 l 1 1 1 1
o ~--~--~--~--~--~--~~--~--~--~---L---+--~----~--~~--~~bu
_ 0,05 __ :___ ~ __ ._L __ l __ 0,10 ._~ ___ ~. ___ ~ ___ :__ 0,15 _~ ___ 1_O,187.:
,
,
- "1 - -
1 1
,~
1
,
.
1
d---1---
'''t ~
- - - t- -
1
.- - - r - - - r - - -
~ ~ te-
l
l
~ ,~ ~
1 1 1 1
J
F ~ - ul~ - - ~ - - - -t - - - -t - ~- -
- -,
,
0,10 ~--r----"'f--- 1
1 1 I l !
-~---r---~---~--
i
---~---~--- --,,
---:---~---~---~ 0,106 --~-~~:.---~:--- ---~---_r---
---:--- -- - -- t. . - - . . - - -- -- -- ,{.- --. -,
l
~-
,
- - -,- - - ., - - - "1 - - - , - - -
~ ~~~
t I I I
~
- - -
~ ~
r - - -r
-:~ ~:- ~ ~~~~
1
- - - ., - - -
!
"1 - - -
-
-
~'l
~ i
0,15 1 1 ) , (1 -""-1 j
i l 1 J i i J
Figure 7.30
u= y = E bc = 3,5 :::::0,259\
d Ebc + Es 3,5 + 10
Remarque:
Avec le diagramme parabole-rectangle, on aurait trouvé par l'équation [7.26] avec
'" = 0,81 et ÙG = 0,416: /lAB = 0,187.
a) Si Mil :s; MAB c\;.,t-à-dire si /lbll :s; 0,186 ou u:S; 0,259 le pivot est le point A ;
b) Si U, > MAB c'est-à-dire si !lbu> 0,186 ou a. > 0,259 le pivot est le point B.
Dans les calculs pratiques, compte-tenu de l'adoption pour les aciers d'un diagramme
de calcul à palier horizontal (voir § 2,271b et § 5,221a) la référence à M AB n'est pas
indispensable (voir § 7.511-3).
crs
~~B
Î
1
S ~L .. cp
fed e---- - - r - - + - - - - - - - - - - O
~, Valeur correspondant au :,
« moment - limite ultime » : Pivot A
(au-delà, crbc > abc en service) :
1
1
1
1
1
1
1
1
1
10
1000
700
Cette double condition équivaut à 0 S a. S f.
ou encore à a. S - - - -
3,5
3,5+1000~ 700+ fed
E
s
Ce cas correspond à des solutions peu économiques, car l'acier est mal utilisé
( as < led ). Pour éviter de se trouver dans cette situation, il faut prévoir des aciers com-
primés. Mais nous verrons par ailleurs (§ 7.513, P) que l'obligation de vérifier en ser-
vice l'état-limite de compression du béton implique de borner, à l'état-limite ultime, êsà
une valeur généralement bien supérieure à!ed / Es 1•
II en résulte qu'en pratique, sous réserve que la condition relative à abc en service soit
l,
bien vérifiée, c'est-à-dire sous réserve que /-lbll ~ /-l/ll' on aura toujours las = led que le
pivot soit le pivot A ou le pivot B.
Important:
Ainsi, dans tous les cas, en flexion simple, il est inutile de calculer l'allongement Es
de l'acier pour en déduire sa contrainte.
Il en résulte qu'en pratique il est sans intérêt de savoir si l'on est au pivot A ou au
pivot B. La référence à MAB n'est nullement indispensable (elle le serait pour un
diagramme ne comportant pas de palier horizontal).
~c=O
[7.34]
[7.35]
M
1. On commence donc par calculer: /-lbll = 2 Il
bod Ibll
2. Si /-lbu > /-l/ll (voir page 323 et suivantes les tableaux 7.3, 7.4, 7.5, l'abaque de la
figure 7.37 ou la formule approchée [7.50] au § 7.514-2) il faut prévoir des aciers com-
primés (voir § 7.52).
1. Certains auteurs adoptent pourtant systématiquement cette valeur fedl Es pour défmir le moment de
flexion au-delà duquel il est nécessaire de prévoir des aciers comprimés. On voit qu'ils commettent
une erreur car ce moment est supérieur, lorsquefc28 S; 40MPa, au « moment limite ultime» pour le-
quel abc = alx (voir figure 7.35)
312 Traité de béton armé
3. Si Ilbu ::; Il/u , on tire a et Zb des équations [7.33] et [7.29] rappelées ci-après:
Zb = d (1-0,4a) [7.29]
L'organigramme ci-après synthétise la marche à suivre avec les Règles BAEL (pour les
calculs selon l'EC2, voir § 7.722).
Remarque:
Dans le cas où l'on utilise de l'acier FeE 500, on a, pour Ys = 1,15 :
1 1,15 2,3
--=--=--
fed 500 1000
2. À titre indicatif, si l'on compare les sections d'acier Auo et Au auxquelles conduit, toutes choses
égales par ailleurs, la prise en compte du coefficient 9 dans l'évaluation defiu (la section Au corres-
pondant à 9 = 1), on trouve que, lorsque Ilbu varie de 0,05 à 0,30, le rapport AllO! Ali varie de 0,998 à
0,972 quand 9 = 0,9 et de 0,996 à 0,96 quand 9 = 0,85. On peut donc se demander si, étant donné les
hypothèses faites par ailleurs et la précision des calculs, il était bien nécessaire d'introduire ce raffi-
nement dans les calculs à l'état-limite ultime de flexion. Ce coefficient 9, qui n'intervient que dans
ces calculs, est censé tenir compte de l'effet favorable du durcissement du béton dans le temps, par
rapport à la résistance à 28 jours prise en compte dans les calculs. Mais il n'est pris en compte ni
dans les calculs à l'état-limite ultime de service, ni dans le calcul des pièces comprimées, ce qui
constitue une anomalie.
Chapitre 7 • Flexion simple 313
O,85fc28 fe
f - .f -
bu- 9 x 1,5 'ed- 1,15
Cas de charge Mu
y=-
Calcul de Mu et de Mser Mser
Aciers comprimés
a = 1,25 (1 - ~ 1- 2 IJbu)
Non ft28
Au = 0,23 bod -f-
e
Oui
Terminé
3
(l =b h
_0_ et v =-h )
12 2
avec 1t28 résistance caractéristique du béton à la traction.
Le moment résistant ultime du béton armé avec la section minimale Amin est
M Ra = 4.inh z .
Figure 7.32
1. L'équilibre des moments MRb et Min est en fait réalisé avec z = O,95d.
Chapitre 7' Flexion simple 315
[7.37]
Remarques:
POur!c'28 = 60 MPa, c'est-à-diref,28 = 4,2 MPa etJbIl = 34 MPa on trouve ~bll = 0,025
ce qui justifie la remarque qui suit le tableau 7.1. Pour !c'28 = 25 MPa, ~bll ::::: 0,030.
Tableau 7.2. Aciers FeE 500 - Pourcentages minimaux
fc28 20 25 30 35 40 45 50 55 60
(MPa)
100 Amin
0,083 0,097 0,110 0,124 0,138 0,152 0,166 0,179 0,193
bod
A
min -
- (i)
V
1;28
0,9d fe
[7.38]
- un état-limite de compression du béton (défini par crbc = crbc = 0,6fc28) à vérifier dans
tous les cas, que la fissuration soit peu préjudiciable ou non;
...:. des états-limites d'ouverture des fissures (définis par crs =crs' voir le tableau 5.1) qui
ne concernent que les cas de fissuration préjudiciable ou très préjudiciable.
316 Traité de béton armé
Axe neutre
--- A
crs
- s-
crs
15 15
Figure 7.33
En généralisant les notions déjà établies pour le calcul à l'état-limite ultime (§ 7.511-1),
on appellera:
[7.39]
[7.40]
Le moment agissant Aiser doit être équilibré par le moment résistant Fbcl Zbh d'où:
[7.41]
ou, en posant al =.b.. et Il ser = M;er (moment de service« réduit », sans dimension)
d bod abc
[7.42]
Remarque:
Bien noter qu'ici, le moment réduit Ilser est rapporté à cr bc , qui figure au dénomina-
teur, et non à fbu puisque cette contrainte n'intervient qu'à l'état-limite ultime.
a) Si le pivot est le point a (crs =as; cr be ::; a be) \jf 1 dépend de al et, selon la
figure 7.34-a, on trouve
al r O'bc
O's
=15
al _
1 - al < O'bc
[7.43]
-t·--t~-
al -.f -..- :
·-ï O'bc -r-
Avec n = 15 et oG!
__________ J1
= 1/3 on obtient:
1
crs
«a» __________ t_
1
Il ser = 30
cr be
O's
15
•
Figure 7.34a
318 Traité de béton armé
[7.46]
crs crs
- <-
15 15
Figure 7.34b
Attention:
En pratique, ce calcul n'a jamais à être fait. Il ne sert ici qu'à fournir les éléments
nécessaires à la compréhension de la discussion faite au paragraphe 7.513.
Données:
(voir [7.7 aD
Chapitre 7 • Flexion simple 319
Bien noter que la valeur de al donnée par l'équation [7.47] n'est pas celle qu'il
convient d'utiliser lorsque la fissuration est préjudiciable ou très préjudiciable (voir
§ 7.531). Cette erreur est fréquemment commise.
Finalement, la section cherchée d'armatures nécessaire pour avoir abc = abc est:
[7.48]
La figure 7.35 illustre sur un cas particulier (fc28 = 25 MPa, y = 1,425 et/e = 500 MPa) la
notion de «moment limite ultime ». Cette figure montre la variation du pourcentage
AI bad d'aciers tendus en fonction des paramètres UJ bod 2 ou Mserl bo d 2 = UJy bo d 2•
La double échelle sur l'axe des abscisses permet de représenter sur la même figure les
variations de ce pourcentage à l'ELU et à l'ELS. Les courbes donnant A,J bod et
Aser 1bod se croisent à une abscisse commune qui définit le moment limite ultime Mlu ' Si
l'on détermine à l'avance ce moment limite, il n'est pas nécessaire de se livrer à un
double calcul. Tant que Mil ::; Mill, la position respective des deux courbes montre que
Au> Aser et l'on sait, à l'avance, avec certitude et sans avoir à le vérifier par un calcul
ultérieur, que l'état-limite de compression du béton n'est pas franchi. Si U, > ~1I' la
situation s'inverse.
1. Quand il en est ainsi, le calcul à l'ELU correspond donc à l'EL de compression du béton en service
(}"lx = (}"lx •
320 Traité de béton armé
Mais on constate dans ce cas que si l'on voulait respecter l'état-limite de compression
du béton en ne prévoyant que des aciers tendus, du fait que la dépense en acier croît
alors beaucoup plus vite que User/ hod 2, elle deviendrait rapidement prohibitive
(l'asymptote n'est pas loin). Nous verrons au § 7.52 que la solution consiste alors à
continuer de mener le calcul à l'ELU, mais en prévoyant des aciers comprimés.
Moment-limite
re, au-delà du point S, la dépense en acier deviendrait prohibitive comme pour Aser. Là
encore, la solution consiste à prévoir des aciers comprimés.
M
Posons Il
r/II
= /11
2
bod Ibl/
La valeur numérique de Il/II ne résulte pas d'un calcul simple. Il est nécessaire d'avoir
recours au calcul automatique (voir organigramme ci-après).
Ce calcul a permis de dresser des tableaux (voir, par exemple, pages 323 et suivantes les
tableaux 7.3, 7.4 et 7.5 qui donnent les valeurs précises de Il/11) et de dresser un abaque
(voir figure 7.36) qui donne Il/II en fonction de 1c28 /8 et de y8. On peut aussi utiliser la
formule approchée [7.50] donnée au § 7.514-2.
Dans tous les cas, Il/II est plafonné à la valeur pour laquelle l'allongement Es de l'acier
atteindrait la valeur led/ Es. En effet, au-delà de cette limite, la contrainte de l'acier
n'atteignant plus led, celui-ci serait mal utilisé. Le rôle des aciers comprimés n'est plus
alors de bloquer à abc la contrainte en service du béton comprimé, mais de bloquer àled
la contrainte des aciers tendus à l'état-limite ultime.
Mu
fc28 ; fe ; Y= - - ; e
Mser
IJbu = 0,300
(valeur de départ)
*
19,551Jbu fc28
Po =
1+ ~ 1-21Jbu efe
u1 = Po (- 1 + ~ 1+ :J **
***
Oui 9 u1 Non
17 y u1 (1-"3 ) e > IJbu ?
~
Égalité
1 ","Lw 1
!J{u
,,-
'!>(()
0,39 1,34
1,32
1,30
1,28
1,26
1,24
0,35
1,22
1,20
1,18
1,16
1,15
t
0,30 Sy
0,25
0,20
fc28
0, 17 '-----'~~-~-----~-~-~-~-~-~---'-----7 fi
20 30 40 50 60 70 80 90 u
4 1
1
1
1
1
.1
1('")
1('")
Ici
l-ro
1 Q)
2 ...... ~ ~I ......
lB
la.
1 E
lib'
1«
Figure 7.371
Dans ce cas, il est donc préférable, si cela est possible, de modifier les dimensions de la
section ou, sinon, de placer des aciers comprimés, à calculer selon le § 7.522-1.
d) Si /.lbll ::; /.l/II' cela signifie que Ali ~ Aser' le calcul peut être poursuivi sans se préoccu-
per de la vérification de la contrainte de compression du béton en service, puisque
/.l/m ::; /.l/II implique automatiquement, en service, cr be ::; cr be (voir organigramme au
§ 7.511-4).
1. L'asymptote à 0,33 vient de ce que, quand YI = d, O's = 0 et donc A,,'T = J\tf.cr! ZbO', est infmi. Quand
YI=d(al=I) Il
ser
=~(I-~)=~3.=~
2 3 2 3 3
328 Traité de béton armé
L'ajustement aux valeurs numériques des tableaux montre que les coefficients a et b
sont eux-mêmes des fonctions linéaires de e et y et il est plus commode de les calculer à
part, individuellement, avant de les introduire dans la formule, pour éviter une écriture
compliquée de celle-ci.
Nous retenons donc comme valeur approchée du moment limite J.l11I :
[7.50]
- -r--- ----c ---------r - --- -- -- - - - - ----,- -- - - - - .-- ,-- ~ -- "i-- -~ - - - - - - - - - --- -r ~-_.- --.'~ ~~ c_~ ~_._,- - - - - -)
• 0,974:: : ; ;
. ~ ~ ~~ ~7~ ~~~ ~~ ~~~ ~~ ~~ ~~~~: ::: ~:: :~~ ~ ::)~ ~::~:::::~: ::~: r~::~: :::::::::r::::j
~~~:-:~. _
0.95
,
-,...r'----~rf--<'"'v"
/", 1
"f~-
0 947 .~--- -.
1
--r- ~----,----~ -----~.- . -- ---- --'----'·-r~ K~'_.·.
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~ 1 l " 1 1 1 ~)
.~,-~,... - ~---~---'" ~ ,,_-.-~~ ~--~~~ ~~~ ...... -- -~- 0 918 --~ ~ ----~ -'~ -- ~ -- --- ~,--- - -~ --- _. __ .~_. ,..... ~ ~ .. ,.~.- ~ . ",... ~
.~_~~ _____ ~< __ ~_m_~
: : :
_________ T~-;t~;. ._' <-_._- ! ,
13 ~ 0,5 (1 + >J 1-~ J.lbu) .... __ H·_~--·---l
C ! : :
.~~t: ::~~:t ~~::: ~~:t:~:: ~ . :::: ': ::: t:: ~._:: :~',:_:: ~ ~t:~ ~ :::~ ~: ::::.::t ~:':::~:':l~t::.:: j
-- ~-: -- ~ --f------
::
---r------------- ~--:--: ----- --~~- ---~-l-: ~ -~ ------- ----- -1---------
: '0816!':
f-~ --- -~-- '~~
0,80, " , , , , J.lbu
0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,278 0,30
Figure 7.38
Cette courbe étant très «tendue », on peut sans grosse erreur, lui substituer la droite
d'équation:
1
~ =1 - 0,6 f-l/u
qui est du côté de la sécurité tant que f-lbll < 0,278 et faiblement du coté de l'insécurité
pour 0,278 < f-lbll :::; 0,30.
En pratique, on peut admettre comme valeur approchée de Zb valable tant que f-lbll :::; 0,30 :
[7.51]
3. Valeur approchée de A
1. 0,278 voir fig. 7.36 - correspond à la valeur de J.ltu pourlc2S/e = 25 MPa et ye = 1,425. Pour cette
valeur [3 exact = 0,833. On a cherché la droite passant par les points !-lm, = ([3 = 1) et °
Ilou = 0,278 = JO 136 soit [3 = 0,833 = 5/6. L'équation de cette droite est 6 [3 - 5 = 1 - 3,6 !-lbu soit
[3 = 1 - 0,6 Iloll-
330 Traité de béton armé
Remarque importante:
II faudrait se garder de se servir de la valeur approchée de Zb pour en tirer une va-
leur approchée de a (qui serait a = 1,5 J.1bz,). En effet Zb variant relativement peu
(voir ci-avant, figure 7.38 donnant ~ = Zb/ cl) une approximation sur Zb n'a que peu
d'influence sur le résultat final, alors qu'il n'en est pas de même pour a et toutes les
quantités (allongements, contraintes) que l'on peut en déduire.
A'= A Idis
a 0,6/,
En outre, et de manière générale, seules les armatures comprimées (de diamètre 0,)
entourées par des armatures transversales espacées d'au plus 15 0, peuvent être prises
en compte dans le calcul.
A, qui équilibre une fraction MI du moment total M (M" ou Mser selon l'état-limite
considéré).
2) une section de hauteur d - d', de largeur nulle, dont la membrure comprimée est
constituée par l'armature comprimée (de section A') et la membrure tendue par une
fraction A2 de la section totale, et qui équilibre une fraction M2 (limitée à 40 % selon
l'article B-6.6 des Règles BAEL) du moment total.
CD
ft -- p(
--------------~
---------------;----1-
/JI
_ d
d + : Zs =d-d'
L -- ______________1__
A f\1
-_.~--
_________ ~---l-
Figure 7.39
Si l'on désigne par as et asc les contraintes respectives des aciers tendus et comprimés,
le moment équilibré par la deuxième section fictive est avec Zs = d - d' :
[7.52]
On a donc de façon générale, aussi bien pour l'état-limite ultime que pour l'état-limite
de service (moments rapportés au centre de gravité des aciers tendus) :
M = MI + Alasc(d -dl) [7.53]
et [7.55]
Remarques importantes
1°) Lorsqu'à l'ELU,M" = ~u (et donc, qu'à l'ELS, Mser = MIse". = Mtuly); la section
AI d'acier tendu nécessaire à l'équilibre de la section 1 peut, indifféremment (voir
définition du moment limite ultime au § 7.513) être calculée par l'une ou l'autre des
deux formules :
AI = Mtlll zblj~d [7.56]
AI = ML5er i ZII a s.ser = ~J ZII (y.as•ser ) [7.57]
332 Traité de béton armé
avec:
[7.59]
Par exemple, si, le moment ultime étant égal à 1,2 Mu = Mu + 0,2 Mu, la section
des aciers comprimés nécessaire pour équilibrer l'excédent 0,2 Mu est égale à une
certaine valeur A', dans le cas où le moment passerait à 1,4 Mu = Mu + 0,4 Mil,
l'excédent de moment ayant doublé, la section d'aciers comprimés nécessaire serait
égale à 2 A'. Corrélativement, la part A2 d'aciers tendus nécessaire pour réaliser
l'équilibre des forces dans la section fictive 2 devrait, elle aussi, être doublée, et
ajoutée à la section requise pour que la section 1 équilibre Mu.
1. Bien noter que si l'on a Ms" = Mu/y, on n'a pas !ls... = !lu/Y. En effet, on peut écrire:
2
!l,cr = Muly bod a/x. = !l,Jbulyabc = 0,85 J.l,,Iy.O,6 f!yb = 0,9441lu1f!y POUryb = l,S.
Se méfier de façon générale des quantités adimensionnelles qui ont l'inconvénient de ne plus faire
apparaître les paramètres de base.
Chapitre 7 • Flexion simple 333
ou encore, pour led = 500 JI, 15 MPa, tant que 0' ~ 0,38 aill • La plus faible valeur de alll
étant 0,2662 (tableau 7.3) la condition finale est donc 8' ~ 0,38 x 0,2662 "" 0,10 ce qui
est en général réalisé. Finalement, la section d'aciers comprimés nécessaire à l'ELU est
donnée par:
[7.62]
avec crsc.ser contrainte des aciers comprimés à l'ELS, calculée au moyen de l'équation de
compatibilité [7.7b] appliquée au diagramme «figé» des contraintes, donc en prenant
·al = al/donné par la résolution de l'équation du second degré [7.59] :
Connaissant Mtser et donc /-lIser = Mtserl bod 2 et ayant déterminé ail par [7.59], il serait
facile d'en déduire k' et crsc,sen puis de reporter ces valeurs dans l'expression [7.62] pour
obtenir A'ser' Mais en pratique, on peut se dispenser de calculer /-lIser car on peut obtenir
k' directement en fonction de la quantité /-l' = /-lIIlIGy (voir § 7.521), soit au moyen de la
courbe de la figure 7.40 ci-après, soit au moyen de la formule approchée:
k'= 1 [7.64]
1,6/-l' (1 + 2/-l')
k'
Figure 7.40
Comparons maintenantA'u donné par l'expression [7.61 bis] à A'ser donné par [7.62]. En
multipliant haut et bas par y = Mill Mser le second membre de l'expression [7.62], on
peut écrire :
· l' = 40 M
SIJc28 P' l" s;::, d' 3 (y -1,2)
a, on n a y crsc,ser <.Ied que SI u =d;::: 8 .
336 Traité de béton armé
[7.66]
Plus précisément:
Cette formule est valable pour e = 1 (voir § 5.222). Elle demeure toutefois suffisam-
ment approchée pour e = 0,90 ou e = 0,85. Si l'on désire une meilleure approximation,
on peut la transformer légèrement sous la forme:
Chapitre 7 • Flexion simple 337
fed = 435
f c2 8 = 40 MPa
400
f C28 = 35 MPa
350
f c28 = 30 MPa
300
f C28 = 25 MPa
230 ' - - - - - " ' - - - - - ' - - - - - - - ' - - - - - ' - - - - " " " ' - - - - " - - 3 1 > ô' = E.:.
0,05 0,06 0,07 0,08 0,09 0,10 d
La variation est quasi-linéaire, et la pente quasi-constante, d'où la valeur approchée [7.65 ter].
Les droites tiretées correspondent à la loi approchée, tracée dans chaque cas pour y = 1,425.
Figure 7.41
338 Traité de béton armé
• Pour 11.'28;::: 45 MPa, ou pour !c28 = 40 MPa, mais avec 8'= d' < 3 (y -1,2)
d 8
La section d'aciers tendus à retenir A = AI + A2 , est donc égale à la plus grande des deux
sections Au et Aser déduites de l'équation d'équilibre des forces:
d'où
Compte tenu de [7.56] et [7.57], on peut, dans l'expression donnant ASC1' remplacer
Miser M111- d'où:
par __
Zbl crs.l"r Zbl !cd
Chapitre 7 • Flexion simple 339
En remplaçant dans les expressions précédentes A'u et A'ser par leurs valeurs tirées de
[7.61] et [7.62], on obtient:
crse =Ycrs,ser =15 Ycrbc (_1 -IJ = 9 YfC28(k'-I) 5:.!ed [7.67 bis]
ail
Bien noter que l'introduction de asce et de asen'est qu'un artifice destiné à éviter de faire
un double calcul de A', de retenir la plus grande valeur trouvée, et enfin de calculer A
par la méthode exposée ci-après pour le cas où A ' est connu.
Lorsque Mtll atteint sa valeur plafond (/l/II = 0,3717), les contraintes a,ct' et a,e doivent être
prises égales àfed et, tous calculs faits, on trouve:
On ne peut partir d'une formule approchée pour en déduire une autre. C'est pourquoi,
tirer une valeur fictive de k' de la comparaison des deux coeffcients de ô' = d - d' dans
[7.65 bis] et [7.65 ter] et la porter dans la formule [7.67 bis] ne fournirait pas une for-
340 Traité de béton armé
mule approchée convenable, car conduisant à des écarts sur les valeurs de a se pouvant
°
aller de - 3 % pour les valeurs basses de !c28 à + 1 % pour les valeurs élevées.
En calculant les valeurs exactes de ase pour un certain nombre de couples (y, !c28), on
constate que ase varie en fonction de Ic28 selon une loi sensiblement linéaire qui peut être
représentée, avec une bonne approximation (écarts, dans le sens de la sécurité, au plus
égaux à 5/ 1000), par la formule:
a) dans le cas où e = 1, k" prend en fonction du rapport y les valeur du tableau ci-après
(interpolations linéaires pour des valeurs de y intermédiaires mais ne pas faire
d'extrapolation) :
(crse)lim correspond au cas où la contrainte réelle de l'acier tendu à l'état limite ultime
atteintled et ne peut descendre au-dessous (voir § 7.513b, les valeurs de y correspondant
à ce cas). Cette valeur limite peut être prise égale à: (crse)lim = 382 + 0,6!c28 (MPa).
b) dans le cas où e = 0,9, on peut prendre sans avoir à vérifier la condition sur (crsehm :
Remarques
1. L'anomalie consistant à avoir des contraintes différentes (ase etj~d) aux dénomi-
nateurs des deux termes de la formule [7.68] alors que"ce devrait être la même (soit
l'une, soit l'autre) ~est qu~apparente. Pour obtenir cette expression, nous sommes
bien partis des équations d'équilibre des forces.
2. Pour une section dans laquelle il est nécessaire de prévoir des aciers comprimés,
il est inutile de vérifier que l'on a bien A ~ Amin.
7.523 Cas où la section A' est imposée
(cas relativement fréquent des sections sur appuis des poutres continues, voir début du
§ 7.52)
Données:
Chapitre 7 • Flexion simple 341
Inconnue:
Il ne faut pas se lancer dans les calculs en y introduisant A 'réel. En effet, il faut s'assurer
tout d'abord que les aciers comprimés s'étendent de part et d'autre de la section droite
où agit le moment U/ sur une longueur la au moins égale à 0,6 ls (voir début du § 7.52)
et retenir, pour le calcul:
.
A'=min[4.-, 4éel °1]
~l , s
A';? (Mil -,)111 ,avec (Jsce déterminé par la formule [7.65] ou par la formule approchée
d - d O'sce
[7.65 ter]. Si cette condition n'est pas vérifiée, il faut opérer comme si la section
d'aciers comprimés n'était pas imposée;
et l'on prend /lbll =/lI = Mil bo d 2 j~1I (::; /l/ll par hypothèse).
La section d'armatures tendues cherchée est donnée par A =~ + A' fed avec O"sce dé-
O"sce
terminé comme indiqué au § 7.522-2 (formule [7.69]) .
.. Si on trouve O"scl <Ied' on calcule successivement M 2 = Mu - A'O"sci (d - d') ;::: 0,6 Mz"
M-2 = ~2 et M-~ = M-2 ce qui permet de calculer une seconde valeur k' 2 de k' et
ho d 1;,1/ 8y
une nouvelle valeur cr sc2 = 9 Y fc28 ( 1- k;Ù') à introduire à la place de O"sce pour calculer un
moment M3, et ainsi de suite jusqu'à trouver 0" sci+l :::::: 0"sei S.!ed.
Remarque:
Suivant le pourcentage d'aciers comprimés, la méthode qui vient d'être exposée
peut conduire à des résultats nettement du côté de la sécurité. La recherche de la so-
lution optimale nécessiterait un double calcul (ELU et ELS), avec des approxima-
tions successives et des développements assez longs dans les deux cas. La méthode
précédente donne assez rapidement une solution en pratique acceptable, pour un
problème qui, lorsqu'il se présente, n'exige pas un raffinement excessif.
Si l'on augmente A' par exemple, la force que doit équilibrer le béton comprimé
diminue et donc la section Al d'aciers tendus nécessaire pour équilibrer cette force
dans la section fictive 1 diminue également. En contrepartie, la section A 2 qui doit
équilibrer dans la section 2 la force de compression dans les aciers comprimés,
augmente. Et réciproquement, si on diminue A'. Il Y a une certaine compensation
entre ces deux effets et, en défi nive, la section totale d'armatures tendues évolue
peu. Il en résulte que, pour une estimation très rapide de la quantité d'aciers ten-
dus, on peut même mener le calcul en négligeant totalement A' imposé (organi-
gramme au § 7.511-4).
Chapitre 7 • Flexion simple 343
Non
0';;: 3 (y-1,2)/8?
M
IJ - u
ACIER FeE500 bU-~
o bu
IJ'= Mu-Mtu
A'=
(d - d') fed
k'=-----
1,6 IJ' (1 + 2 IJ')
approché «exact»
r-~------------,*
d'
O"sce = 9yfc28 - - (13fc28 + 415) 1 Ml u
d A = - (--)+A'
fed O,753d
Soit
/>:=
O"sce (d - d')
_ Attention!
« exact»
Attention!
344 Traité de béton armé
Y1
Figure 7.42
Lorsque User = Mrb , l'axe neutre occupe une position définie par (triangles semblables) :
et la relation générale llser ='lfl al (1-8GI al) établie au § 7.512-1, équation [7.42],
. . 1 s:: 1 M rb
donne ICI, avec 'If 1 = - , u GI = -, al = al et Ilrb = 2
2 3 bod O"bc
[7.72]
II est donc possible de calculer la valeur de M rb a priori, une fois connues les valeurs
des contraintes limites O"be et crs .
Pour les valeurs usuelles de 0"be et 0" s , se reporter aux tableaux 7.6 et 7.7 ci-après qui
Tableau 7.6.
-
1c28 crbe
/t28 Fissuration préjudiciable Fissuration très préjudiciable
MPa
MPa
crs 250 200
20 -
al 0,4186 0,4736
-
12 13 1 0,8605 0,8241
Tableau 7.7
-
crbc Fissuration très
fc28 Fissuration préjudiciable
ft28 MPa préjudiciable
MPa 0S5,5 mm 0::::6 mm 0S5,5 mm 0::::6 mm
crs 250 253 200 201
45 -
al 0,6183 0,6157 0,6694 0,6670
-
27 f31 0,7939 0,7948 0,7717 0,7777
f..lrb 0,2454 0,2447 0,2642 0,2594
3,3
k 6,63 6,61 7,02 7,00
crs 250 264 200 211
50 -
al 0,6429 0,6303 0,6923 0,6806
30 -
f3 1 0,7857 0,7899 0,7692 0,7731
f..lrb 0,2526 0,2489 0,2663 0,2631
3,6
k 7,58 7,47 7,99 7,89
crs 250 275 200 220
55 -
al 0,6644 0,6430 0,7122 0,6925
33 -
f31 0,7785 0,7857 0,7626 0,7692
f..lrb 0,2586 0,2526 0,2716 0,2663
3,9
k 8,535 8,34 8,96 8,79
( 1) toutes les valeurs numériques correspondant à!c28 = 60 MPa ont été établies en
prenant n = 15. Selon l'additif aux Règles BAEL 91, n = 9 serait mieux adapté.
348 Traité de béton armé
7.532 Calcul des armatures dans le cas où la section A' n'est pas imposée
Données:
bo, d, crs et crbc , d'où al , Jlrb et M,.b, Uer-
Inconnues:
A etA'
Premier cas : Uer::; M rb
Cette inégalité implique crbe ::; cr be ; des aciers comprimés ne sont donc pas nécessaires
et A' = O. Pour les aciers tendus, on cherche à atteindre la contrainte crs (pivot a).
Les équations pour le calcul des armatures tendues sont:
M ser = crbc 2
al ( 1- al) bod 2
2
avec cr bc = crs
15 1-a l
~(triangles semblables, crs connu) et Zbl =d (1-~)
3
que l'on peut représenter graphiquement (figure 7.43) et qui permet d'avoir Zbl puis:
[7.74]
Les diamètres des barres nécessaires pour réaliser la section Aser doivent être tels que:
- 0 ~ 6 mm en cas de fissuration préjudiciable;
- 0 ~ 8 mm en cas de fissuration très préjudiciable.
0,90
0,85
0,80
Figure 7.43
Chapitre 7 • Flexion simple 349
[7.75]
M
avec ).ts = ~er (attention à bien introduire la contrainte limite de l'acier O's au dé-
bod O's
nomitateur, et non celle du béton).
Il faut, pour finir, s'assurer que l'on a bien Aser:2: Amin (§ 7.511-2, formule [7.37]). Si-
non, il faut prendre Aser = Amin.
Remarques:
1. La formule [7.74] conduit-elle à une valeur de Aser suffisante pour assurer la sé-
curité à l'état-limite ultime de résistance? En d'autres termes, si l'on calculait la
section Au nécessaire pour équilibrer le moment yMser. ne risquerait-on pas de trou-
ver Au > Aser?
Pour aboutir à Au> Asen c'est-à-dire à Pu> pser, il faudrait que l'on ait:
Or, en cherchant le cas où le rapport O's!j~d est le plus élevé, on trouve que ce cas
correspond à !c28 = 60 MPa, valeur pour laquelle O's = 285 MPa (donc
0's / fed = 285/435 = 0,655) et en associant cette valeur à la plus grande valeur
possible du rapport zb,1 Zb soit 1,05, on trouve, pour y = 1,45 (1/3 de charges perma-
nentes, 2/3 de charges variables) :
Z 0'
Y 2.!.. /' = 1,45 x 1,05 x 0,655 = 0,998 < 1
Zb Jed
Ce n'est que si, avec les mêmes hypothèses, 'Y était égal à 1,5 (cas peu courant
d'une absence totale de charges permanentes) que l'on aurait Ali = 1,02 A.n dépas-
350 Traité de béton armé
sement que l'on peut considérer comme négligeable, étant donné la précision des
calculs.
Conclusion: En cas de fissuration préjudiciable ou très préjudiciable, l'état-limite
déterminant est l'état-limite de service. Calculer alors la section d'acier nécessaire
à l'état-limite ultime ne présente aucun intérêt et ne ferait qu'entraîner une perte
de temps totalement inutile.
2. Une question telle que: « Peut-on avoir Mu > À1il/ quand User < Mrb , autrement dit
les aciers comprimés éventuels trouvés à l'ELS seraient-ils suffisants à l'ELU? »
est une question qui n'a aucun sens.
En effet, dès que User::; M rb , on est sûr qu'en service crbe ::; cr be et compte-tenu de la
remarque 1, une vérification à l'ELU est tout à fait inutile. En outre, on a effecti-
vement toujours Ml/ly inférieur à À1rb, cette situation venant de ce que lorsqu'on
calcule les contraintes en service d'une section dimensionnée à l'ELU, on trouve
que l'axe neutre est plus haut que dans les sections dimensionnées à l'ELS, et donc
que le moment résistant que peut développer le béton comprimé pour cr be = crbe est
plus faible (la fonction g(YI) ±
= YI ( d- ~I ) bocrbe est en effet une fonction crois-
sante).
d- Y1
3
Figure 7.44
Cas <D fissuration peu préjudiciable (O"s non limité, mais ne peut pratiquement ex-
céder 0,7!e)
Cas ® fissuration très préjudiciable (crs limité à crs (FTP) < crs (FP))
Quant crs diminue, l'axe neutre descend, YI augmente, z diminue, mais le produit
YI z augmente. Il en résulte que le moment pour lequel des aciers comprimés sont
nécessaires est plus élevé dans le cas de la fissuration très préjudiciable que dans
celui de la fissuration préjudiciable et que dans le cas où crs n'est pas limité.
Chapitre 7 • Flexion simple 351
Sans aciers comprimés, on aurait abc> abc ; des aciers comprimés sont donc né-
cessaIres.
Leur section A' sel' est déterminée par :
[7.76]
-0.-8'
avec asc = 15 ab e - L - [7.77]
al
8'=~
d'
crs
15
Figure 7.45
La section de béton seul (section fictive CD, voir fig. 7.40) équilibre M,'b avec un
bras .de levier rigoureusement égal à Zbl et une fraction Al de la section totale
d'armatures tendues égale à:
Al
M_
=_ rb
[7.78]
Zbl as
Au total on a donc:
+ A~er a
sc
Aser = (Ml'b) [7.79]
d 1-~
3
cr
s
as
Il est inutile de s'assurer pour finir que l'on a bien Aser;::: Amin.
a) S'il en est bien ainsi, on s'impose de faire équilibrer par la section rectangulaire ficti-
ve sans aciers comprimés le moment:
Ml = M ser - A' 0'se (d - d') < M rb par hypothèse (donc O'be < 0' be ).
On est alors ramené au calcul de la section d'aciers tendus A connaissant A' (voir
§ 7.532 - second cas).
Remarques:
1. Si l'inconnue est d, il faut adopter, si possible, une valeur nettement supérieure à
dnùn (économie d'acier, voir les formules donnant Au ou Aser, qui contiennent toutes
d au dénominateur).
2. À noter que, pour les raisons données à la suite de la figure 7.44, la condition
Ur,::; l~u conduit à un dimensionnement supérieur (bod 2 plus élevé) que la condi-
tion User::; Mrb •
Chapitre 7 • Flexion simple 353
U1 u1
Ilb=-(1--)
r 2 3
Oui Non
Mrb O"se
A = - - - - - + /li
Oui Non
Terminé -oE---< A=Amin
354 Traité de béton armé
~r--r----- y
""
_____ J_____ _____ _ d -0,4 y
/
/
/
/
/
/
-- --- -- - ' - - - - - '
Figure 7.46
Données .'
ho, d, d', A, A' ,1e,fc28, d'où/bll = 0,85fc28/ 1,5 e
Inconnue .'
Moment résistant maximal Mil que peut équilibrer la section à l'état-limite ultime.
On peut soit se fixer x =yet procéder par itération (voir § 7.432 et l'organigramme
d
donné au 3°), soit opérer comme suit.
(Puisque Mil :s Mtll' il n'est pas nécessaire de vérifier que la hauteur y ainsi trouvée est
bien compatible avec la valeurfedintroduite dans le calcul; voir § 7.511-3).
Chapitre 7 • Flexion simple 355
crsee étant déterminé soit par la formule [7.65], soit par la formule approchée [7.65 ter].
Ce qui suit n'est valable que si cette condition sur A' est bien satisfaite. Si elle ne l'est
pas, alors la section A' initiale doit être augmentée.
On commence par supposer que le pivot B est atteint et que la contrainte réelle des
aciers comprimés est crseu =!ed (et non crsee qui n'est qu'une contrainte «équivalente »,
utilisée dans le dimensionnement).
La hauteur de l'axe neutre est donnée par l'équation d'équilibre des forces qui, avec les
hypothèses faites, s'écrit:
.
a) St, en outre y;:::
700d'
(ce qui correspond à
t:
Escu ;:::. ed ) l'hypothèse faite sur crscu
700- fed Es
est également bonne, et la valeur de Y trouvée peut être retenue.
b) Si, tout en ayant y > 0,259 d, la valeur de y ne vérifie pas l'inégalité ci-avant, il faut
recommencer le calcul de y en prenant:
2. Si Y < 0,259 d, l'hypothèse faite sur le pivot B n'est pas bonne; le pivot est le point
A. (Il en est en particulier ainsi dans le cas d'armatures symétriques (A = A') puisque
l'équation [7.81] donne alors y = 0).
On commence par supposer (J'scu =!ed et on calcule y par l'équation [7.81].
c , est-a-
'd'1re (J'scu = 2000 -
y-d'
- (MPa)
d-y
(la condition (J'SCII =j~d correspond donc à (y-d')~(d-y) fed d'où a été tirée
2000
l'expression figurant en a) ci-avant). On trouve ainsi:
(0,8bo/ bll )y2 - y[0,8bod /bu + A/ed - 2000A'l+ Ad fed + 2000A' d'= 0 (m, MN, MPa)
[7.83]
7.552-2 Calcul de Mu
bo
I-C----~)Io1 d'
·~-+-~A -t------- ---------.:--------~O"SC
O"bc
- ------
15
15
Figure 7.47
Inconnues:
Contraintes normales sur la section droite, crbc pour la fibre la plus comprimée, crs pour
les aciers tendus, à comparer éventuellement aux limites crbc et crs .
l ,
S'il n'y a pas d'aciers comprimés, faire A' = 0 dans cette équation et dans les formules
suivantes. La résolution de l'équation [7.85] donne YI.
Le moment d'inertie de la section homogène réduite par rapport à l'axe neutre est:
[7.86]
Le calcul de Ose est en principe inutile, puisqu'aucune condition n'est imposée à l'acier
comprimé à l'état-limite de service (on aurait, si besoin, a sc = 15 M ser (YI -d')).
Il
Remarque:
Si A' = 0 (et dans ce cas seulement), on a zb =d _li, et on peut écrire plus rapi-
3
dement, après avoir déterminé YI par l'équation des moments statiques:
[7.88a]
et [7.88b]
7.6 SECTION EN T
(À TABLE DE « COMPRESSION »)
Les poutres sous chemin de roulement des ponts-roulants constituent un exemple de
sections en T isolées [la table joue ici un double rôle: d'une part, elle participe à la
résistance à la flexion sous l'effet des charges de pesanteur, d'autre part elle assure aussi
la résistance à la flexion sous l'effet des forces horizontales (vent, forces de freinage
transversales) du pont-roulant].
Chapitre 7 • Flexion simple 359
Mais le cas le plus fréquemment rencontré est celui des sections en travée des planchers
nervurés, où la forme en T résulte du « découpage» isolant une nervure et la largeur de
dalle participante qui lui est associée (voir figure 3.12 tirée de l'EC2).
Pour les Règles BAEL (A 4.1,3) la largeur de table à prendre en compte de chaque côté
d'une nervure à partir de son parement est définie par la plus restrictive des conditions
ci-après.
- on ne doit pas attribuer la même zone de hourdis (dalle) à deux nervures différentes;
-la largeur en cause ne doit pas dépasser le dixième (1110) de la portée d'une travée;
- la largeur en cause ne peut pas dépasser les deux tiers de la distance de la section
considérée à l'axe de l'appui extrême le plus rapproché.
L'EC2 (voir § 3.522.1) ne considère que les deux premières conditions, en prenant en
compte, pour la deuxième, la distance entre points de moment nul, évaluée forfaitaire-
ment, au lieu de la portée.
La présence de cette table rend pratiquement superflue la vérification en service de
l'état-limite de compression du béton. Il n'est donc généralement pas nécessaire de
prévoir une armature comprimée. Toutefois, dans ce qui suit, on envisagera aussi le cas
*
oùA' O.
,.1
,1
______________________ a_rc_~~~~J
----------------~ ,1
Appui intermédiaire
(la table est tendue)
T
1
T'APPUi extrême
Figure 7.48
Données:
Dimensions b, bo, d, ho, (figure 7.49)
Éventuellement A' et d'
/,ed-_ - le et
J; -
bu
_ 0,85 fc28-
-8- -15·
,
115 ,
Moments agissants Mu et À1ser-
Inconnues:
Section A des aciers tendus.
ho
z=d- -
2
-
A
--------------------- ~
Cas où Mu = MT,u
Aas
Figure 7.49
a) Si Mu ~ MT,u, la table seule est surabondante pour équilibrer le moment agissant (donc
. 0,8 Y < ho) : la zone comprimée a une forme rectangulaire et le calcul se ramène à la
détermination des armatures d'une section rectangulaire de largeur égale à la largeur
b de la table de compression.
b) Si Mu > MT,u, la table seule ne suffit plus pour équilibrer le moment agissant. On a
alors 0,8 y > ho : la zone comprimée a une forme de T.
Chapitre 7 • Flexion simple 361
À retenir:
Pour le calcul, ce qui importe est donc la forme de la zone comprimée plus que la
forme de la section totale elle-même.
On décompose la section en deux sections fictives (figure 7.50).
1. Une section rectangulaire, de largeur bo et de hauteur utile d, dont l'armature tendue
est constituée par une fraction A 1 de la section totale A, et qui équilibre une fraction MI
du moment total.
2. Une section en T, avec table de largeur (b - bo) et de hauteur ho, d'épaisseur d'âme
nulle, de hauteur utile d dont l'armature tendue est constituée par une fraction A 2 de la
section totale A, et qui équilibre une fraction M2 du moment total.
------ A1crs
+
._----- _
1
----------'---
A2crs
Figure 7.50
Puisque Mil > MT.II' la contrainte de la zone comprimée de cette deuxième section fictive
est connue: C'esthll' La force que cette zone peut équilibrer est Fbc2 =(b -bJ hohu .
Le bras de levier de cette force par rapport au centre de gravité des aciers tendus étant:
h
z2 =d-~
2
le moment que peut équilibrer la deuxième section fictive est:
[7.90]
[7.91]
Si f.!lu n'atteint pas sa valeur plafond (0,3717), il est inutile de comparer le moment Ml
au moment-limite ultime que peut équilibrer la section fictive 1. Même si l'on trouvait
Ml > UlI, il ne serait pas nécessaire de prévoir des aciers comprimés. En effet, dans la
section fictive 2, la zone de béton comprimé (hachurée sur la figure 7.50) est capable
d'équilibrer à elle seule une force de compression Fe2 et un moment de flexion Fe2 Z2
assez considérables.
À titre d'exemple, 1 cm2 d'acier étant sensiblement équivalent à 15 cm2 de béton ayant
même centre de gravité (voir § 5.32), une table de 10 cm d'épaisseur, ce qui est faible,
appartenant à une travée de poutre de 1= 3,00 m de portée et débordant de 1/ 10 = 30 cm
de chaque côté de la nervure (figure 7.48) apporte pratiquement le même complément
de résistance que 2 x 30 x 10/15 = 40 cm2 d'aciers comprimés placés à 5 cm de la face
supérieure (et joue le même rôle que 13 barres de 20 mm de diamètre qui, en l'absence
de table, seraient à loger dans la largeur de la nervure).
[7.92]
Par ailleurs, dans l'équilibre des forces de la section (î), on a: A2 le" = Fbc2
et finalement: [7.94]
Si Ml déterminé par [7.90] excède la valeur plafond 0,3717 bocPfbu, la meilleure solution
est d'augmenter l'épaisseur de la table pour augmenter MT.u. Sinon, il faut prévoir des
aciers comprimés dont la section est déterminée par la relation [7.61 bis] où l'on fait
Mu = Ml et Mtu = 0,3717 bo d 2 jiJ/l et, tous calculs faits, la relation [7.94] conduit à:
Section minimale
Attention! Même si le calcul des armatures (effectué en négligeant le béton tendu)
d'une section en T est mené, lorsque la table est surabondante (voir a) ci-avant), comme
s'il s'agissait d'une section rectangulaire de largeur b, physiquement, du point de vue
de son comportement juste avant la rupture du béton par traction (où toute la section
intevient), ce n'est pas une « vraie» section rectangulaire. Aussi, déterminer la sec-
tion minimale à partir de la formule [7.37] donnée au § 7.511-5 serait une erreur.
Chapitre 7 • Flexion simple 363
A 1 ~28
''min = 0,81 h V f:
avec 1 moment d'inertie de la section non armée par rapport à l'axe de flexion simple
(passant par le centre de gravité Go de celle-ci) et v distance de Go à la fibre inférieure
tendue.
De même, et pour les mêmes raisons, lorsqu'une section en T est soumise à un moment
négatif, ce n'est pas parce que, pour le calcul de ses armatures, elle est assimilée à une
section rectangulaire de largeur bo que son comportement réel est, physiquement, juste
avant la rupture du béton par traction, celui d'une véritable section rectangulaire. Dans
ce cas, le mode de calcul décrit ci-avant conduit à :
Deuxième cas: Il y a des aciers dans la zone comprimée, et on veut les prendre en
compte2 •
Dans ce cas la valeur du moment MT,II donnée par l'équation [7.89] doit être corrigée
pour tenir compte du moment équilibré par les aciers comprimés c'est-à-dire qu'il faut
prendre:
[7.95]
crsc,o étant la contrainte des aciers comprimés lorsque 0,8 y = ho ou y = 1,25 ho.
1. En fait, il faudmit prendre z = d [0,97 - 0,04 (bo 1b)] pour avoir une meilleure estimation de Amin.
2. Ce qui implique qu'ils soient concentrés à l'aplomb de la nervure et maintenus par des armatures
transversales (cadres d'effort tranchant de la nervure) espacés d'au plus 150,. En tenant compte de
ces aciers, on diminue légèrement la section d'aciers tendus nécessaire dans la première section ficti-
ve mais en contrepartie il faut en rajouter pour équilibrer la force de compression dans les aciers
comprimés. Le gain total étant faible, on mène souvent le calcul comme s'i! n'y avait pas d'aciers
comprimés.
364 Traité de béton armé
.
b) en cas contrarre: {jsc 0 = 2000 1,25 ho - d' (MPa)
, d-l,25 ho
Bien noter que ces valeurs de {jsc,o ne servent qu'à déterminer le moment MT,u et n'ont
plus à être utilisées dans la suite du calcul des annatures.
Les conclusions à tirer de la comparaison de Mz, à MT,lI sont les mêmes que lorsqu'il n'y
a pas d'aciers comprimés. Si Mz, > MT,II les sections d'armatures s'établissent aisément
par une décomposition en trois sections fictives.
Compte tenu de la remarque qui a été faite précédemment sur la non-nécessité
d'armatures comprimées dans les sections en T pour respecter l'état-limite de compres-
sion du béton en service, on ne prend ici en compte ces aciers que pour corriger (fai-
blemen,t !) la section des aciers tendus et non pour limiter la contrainte maximale de
compression du béton. Il en résulte que la notion de «contrainte de compression équiva-
lente O'sce » n'a ici aucun sens. La contrainte des aciers comprimés peut être prise égale
à!ed. Le moment que peut équilibrer la première section fictive est ainsi:
d'où /lI = Ml
2 puis Zb =0,5d ( 1+ ~1- 2J.ll) ou plus rapidement zb =d(l- 0,6/l 1)
bod fbu
et l'on obtient:
Attention
Mu - M2 (b - bol ho f bu
A= +----
zbofed fed
Non
A=Amin
Terminé
366 Traité de béton armé
~o
Figure 7.51
On supppse que les conditions de déformation sont les mêmes pour les deux poutres ficti-
ves, et on commence par calculer pour la section rectangulaire de largeur b (section 1) :
a) Si on trouve a::; ho ,c'est que l'axe neutre tombe dans la table, et la section se com-
d
porte effectivement comme une section rectangulaire.
Le calcul peut donc être poursuivi, en déterminant: Zb = d (1- O,416a) et en prenant
A= Mu .
zbfed
b) Si on trouve a> ho , c'est que l'axe neutre tombe dans la nervure. Dans ce cas, on
. d
choisit une valeur al légèrement supérieure à a pour tenir compte de la réduction de
largeur lorsque l'axe neutre passe de la table à la nervure.
Les équations de compatibilité permettent d'écrire:
Ebc2 = Ebcl
a 2d 2 a1dl
Chapitre 7 • Flexion simple 367
[7.97]
C =-3,5- al -(ho/d)
--'--~--'-
bc2 1000 al
10 al -(ho/d)
c
bc2
=---.!...;-~-:-'-
1000 (l-a ) l
Cbe2 étant connu, en posant À =~, on en déduit les valeurs du coefficient de remplis-
cbe2
sage \jf et du centre de gravité OG du diagramme des contraintes du béton par les formu-
les établies au § 7.5511-1 et rappelées ci-après:
- si 0::::; al::::; 0,1667 :
3À-l 4À-l
\jf=3F 8 - ---:-----,-
G - 4 (3À-l)
L'abaque de la figure 7.52 permet d'obtenir les valeurs de \jf et oG sans calculs.
c) La marche à suivre est alors la suivante:
1°) Ayant choisi al on calcule d'abord le moment MI que peut équilibrer la première
section fictive et la section d'armatures Ai> correspondant à MI :
Si Ml - M2 diffère trop de M,,, il faut recommencer avec une valeur de al. inférieure si
Ml - Mz > M" ou supérieure si Ml - Mz < Mu, à la valeur prise en compte dans le pre-
mier calcul.
\jf
0,9 ~---,-----r-'~~"'1--~- -1"'- - - -,. - - - - . , - - - - - T--~-~f"'- -- ~ '1--" - -r'~ .'-. ""r- - - - - "1: - - - - - , - - - - ~.,-- - --T- ~ ---r - - ~ ,. "'-- 0,42
1 ) 1 i 1 j 1 1 \ i 1 i 1 1 l , 1
\ i 1 l I t ! 1 t l , I l ! 1 ) ~
1 j l ' j ) t 1 l , ) 1 1
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l i ' 1 1 j 1 1 1 1 1
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~
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~
~
~
~
~
~
~
~
~
~
~
~
?
o 2 3 3,5
Figure 7.52
Chapitre 7 • Flexion simple 369
Remarque:
À condition que l'axe neutre tombe dans la nervure, cette méthode peut se générali-
ser sans difficulté au cas où il y aurait des aciers comprimés (ainsi qu'au cas de la
flexion composée, voir § 8.31).
Il suffit de calculer la section AI selon les méthodes exposées en tenant compte des
aciers comprimés (et! ou de la présence d'un effort normal).
Rien n'est changé en ce qui concerne le calcul de la section A2•
ho
z=d--
3
Figure 7.53
_crs d-(ho/3). _ 2
OU encore, en posant kT - - • MT ser - kTbh O •
30 d-ho '
Le tableau 7.8 donne les valeurs de kT pour MT,ser en MNm, b et ho en m. (M1: ser est
généralement très faible, de sorte que le cas le plus fréquent est celui où l'axe neutre
tombe dans la nervure).
Deuxième cas: il y a des aciers comprimés
Si la table comporte des aciers comprimés dont la section A' a été fixée a priori, on a,
pour ces aCIers:
a) Si Mser < M T.ser l'axe neutre tombe dans la table: la section se comporte comme une
section rectangulaire dont la largeur serait égale à la largeur b de la table.
b) Si Mser> MT,ser l'axe neutre tombe dans la nervure et le calcul doit être conduit com-
me indiqué ci-après au § 7.622-2.
Tableau 7.8. Valeurs de kT = MT, seri bh02
- ho/d
Fissuration 1c28 crs
(MPa) (MPa) 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30
::; 40 250 8,35 9,31 9,72 10,18 10,71
45 253 9,05 9,42 9,83 10,30 10,83
Préjudiciable 50 264 9,45 9,84 10,27 10,76 Il,31
55 275 9,84 10,24 10,69 Il,20 11,78
60 285 10,21 10,63 11,09 11,62 12,21
::; 40 200 7,16 7,45 7,78 8,14 8,57
45 202 7,23 7,53 7,86 8,23 8,66
Très
50 211 7,55 7,86 8,21 8,60 9,04
préjudiciable
55 220 7,88 8,20 8,56 8,96 9,43
60 228 8,16 8,49 8,87 9,29 9,77
Chapitre 7 • Flexion simple 371
Partie négligée
Figure 7.54
eT s'obtient en écrivant que les moments statiques par rapport à l'axe XX' du trapèze
aeccl et du triangle bec sont égaux (le moment statique du rectangle abccl est nul). On
arrive ainsi à :
Compte tenu des valeurs usuelles de li, on peut admettre, comme expression appro-
cl
chée, la formule suivante, valable pour 0,10::; ho ::; 0,30 : z = 0,99 cl -0,4 ho
cl
Pour des tables minces et des poutres hautes ( ho :::: 0,10 à 0,20), la valeur z = 0,93 d
cl
est généralement préférable. On adopte aussi parfois z =cl - ho comme dans le calcul à
2
l'état-limite ultime.
372 Traité de béton armé
A
ser
= M ser [7.99]
zas
Quelle que soit la valeur de z adoptée, il faut s'assurer que la section Aser trouvée par
[7.99] est bien telle que Aser;;::: Amin.
7.622-2 Deuxième mode de calcul (valable qu'il y ait ou non des aciers comprimés)
Dans ce mode de calcul, plus précis que le précédent, on se fixe abc a priori, tel que:
crs (d ho
15 _ hJ -- cr bc <
- cr bc
(par exemp 1e crbc = 8 ou 10 MPa)
15a
On calcule alors YI =Œld = be (> ho par hypothèse)
15abe + crs
- y -dl
et cr se = crs _1-
d-YI
ainsi que les forces élastiques, les bras de levier et leurs moments par rapport aux aciers
tendus, en considérant la zone comprimée comme différence de rectangles (figure 7.56).
Les résultats sont présentés sous forme d'un tableau (tableau 7.9).
S'il n'Y'a pas d'aciers comprimés, le calcul de a se est inutile (de toute manière, d'est
alors indéterminé et il suffit de faire A' = 0 dans tout ce qui suit).
Figure 7.55
Chapitre 7 • Flexion simple 373
Tableau 7.9
Bras de
Forces Moments
levier
1
Fbel = -crbebYI ZI =d-!J.. Fbel ZI
2 3
Si la valeur de crbc choisie a priori était la bonne, on aurait Mb = User. En général, il n'en
est pas ainsi. La section Ab d'armatures correspondant à Mb étant:
(m,MN, MPa)
1-oE1;------ b -------iOi
~h
d
1-hO:t-m1C
2 il 1
œBEE'
~I~---~
/
/
/
/
/
,,/
j
/
/
/
/
A /
/
crs
15
Figure 7.56
ou encore
[7.100]
[7.101]
Figure 7.57
Chapitre 7· Flexion simple 375
Sij(ho) > 0 l'axe neutre tombe dans la table et les formules [7.100] et [7.101] ne sont
plus valables.
Il faut appliquer alors les formules [7.85] et [7.86] données pour les sections rectangu-
laires, en y remplaçant bo par b, largeur de la table.
7.71 Notations
BAEL EC2
Résistance caractéristique du 1c28 Ick
béton
Résistance de calcul
J;bu =085
, 8Jc28
'Yb
f cd = Jck (J,cd = 8085
JbU)
,
Yc
0"
kfyk
f
yk
---------L--~----
--. . --
,A
1
___ ..... _ - - - . - -- - - - : kfyk/ys
1 1
1
1 k = (ftlfY}k
1
1
1 ® Diagramme idéalisé
1
1
1
1
® Diagramme de calcul
1
1
<------'-I-------~ E >
fYd lEs Eud=O,9Euk
Figure 7.58
La pente de la branche inclinée du diagramme idéalisé est (car les coordonnées du point
A de la figure 7.58 sont en réalité êllk ; !if;'k et non êlld ; Jg;'k) :
ê Il'''
--'-
ulr E
s
Chapitre 7 • Flexion simple 377
C'est aussi celle du diagramme de calcul déduit du précédent par l'affinité de rapport
1 / Ys parallèlement à la droite de Hooke. Compte tenu des valeurs adoptées par l'EC2
pour Euk et pour le rapportfrk/fyk (tableau 2.10 au § 2.372), on aboutit aux expressions
Les moments frontières correspondants sont définis par !l = '1' ç (1 - ÔG ç) (voir formule
[7.26]) avec: '1' = 0,81 et ôG = 0,416, d'où:
!lAB = 0,1032 pour les aciers de classe A et
!lAB = 0,0567 pour les aciers de classe B.
, .
Le moment « redutt » est I-ld = M 2Edll' avec !cd =~ .
i
bd fcd Yc
a) Si !ld:S 0,1032 (voir ci-avant):
Le tableau 7.10 donne les valeurs numériques de '1' et <>a en fonction de ç ainsi que cel-
les de !ld = 'l'ç (1 - ôG ç). Les valeurs de ç inférieures à 0,06 ne sont pas considérées, car
elles conduisent à une section A inférieure à la section mimimale requise.
La contrainte de l'acier étant, au pivot A, invariable et, dans le cas présent, égale à
crs = 457 MPa pour un acier B500A, il est pratique d'exprimer ici la section des
armatures en utilisant l'équation d'équilibre des forces soit:
La quantité '" 1; est une fonction sensiblement linéaire de Ild dans l'intervalle de
variation de ce dernier. Pour une estimation approchée de la section A, on peut ainsi
prendre:
b) Si !ld> 0,1032 :
De la relation Ild = 0,81 1; (l - 0,4161;) [7.1 04]
2 1-1;
À=---
45 1;
1371;-2 8 _ 62571;2-1841;+2
\11= 1351; G- 901;(1371;-2)
380 Traité de béton armé
avec:
!clm: résistance moyenne à la traction du béton (tableau 2.4)
bt : largeur moyenne de la zone tendue (pour une section rectangulaire, bl = b ;
pour une section en T dont la table n'est que partiellement comprimée, seule la
largeur de l'âme est prise en compte dans le calcul de bl ).
La maîtrise de la fissuration requiert, par ailleurs, de prévoir aussi une section minimale
d'armatures (voir § 15.21). La plus défavorable des deux est à retenir.
Pour les éléments secondaires où un certain risque de rupture fragile peut être accepté,
si la section As obtenue par le calcul à l'ELU est inférieure à As.min défini ci-avant, la
section à retenir peut être prise égale à 1,2 As.
Le tableau 7.11 donne les valeurs de ç = (XII / dlim ) et de J-llim pour différents pourcen-
tages de redistribution.
Tableau 7.11
Pourcentage de redistibution Ô ~im Illim
1 0,448 0,295
°
5 0,95 0,408 0,274
10 0,90 0,368 0,252
15 0,85 0,328 0,229
20 0,80 0,288 0,205
25 0,75 0,248 0,180
30 0,70 0,208 0,154
r) Moment limite réduit correspondant à une bonne utilisation de l'acier l'acier: J-llim,s
Dans ce cas, la condition à satisfaire est crs ?:.};d soit pour un acier B500 A ou B :
soit ç~ 700
700+ f Yd
Pour.t;d = 435 MPa : Çlim = 0,617 et, par la formule [7.104] : ,ulim,s = 0,371.
3°) Moment limite réduit correspondant au respect de la limitation de la contrainte du
béton en service (voir § 5.351-1): J-llim,c
Ce moment limite n'est à considérer que pour les classes d'environnement XD, XS et
XF [tableau 4.1]. Le moment limite dépend de la classe du béton et du rapport y du
moment ultime au moment de service, évalués respectivement à partir des combinaisons
d'actions données au § 3,421-2 et § 3,422-2 (états-limites STR d'une part et combinai-
son caractéristique d'autre part), en considérant le même cas de charge.
Si l'on utilise pour le béton le diagramme rectangulaire et pour l'acier, le diagramme
bilinéaire à palier horizontal, J-llim,c prend les mêmes valeurs que le moment ultime réduit
J-l/ll défini au § 7.513, à condition de prendre e = 0,85 (tableaux 7.3, 7.4 et 7,5, abaque de
la figure 7.36 ou formule approchée [7.50] )
Ces valeurs devraient en principe être recalculées en cas d'utilisation du diagramme
parabole-rectangle pour le béton et du diagramme à branche inclinée pour l'acier, car,
dans ce cas, la contrainte de ce dernier quand J-llim,c est atteint est supérieure à .1;." et in-
connue a priori. Cependant, on ne commet qu'une erreur assez faible, sans grande
conséquence pratique, en adoptant là aussi les mêmes valeurs que J-l11I déterminé avec
e = 0,85.
Chapitre 7 • Flexion simple 383
Comme on l'a vu au § 7.52, le fait de mettre des aciers comprimés a pour effet de « fi-
ger» le diagramme des déformations. La hauteur relative de l'axe neutre ne change
plus, quel que soit le moment agissant MEd,1I supérieur au moment limite Mtim, et conser-
ve toujours la même valeur ~lim = (x / d)lim correspondant à ce dernier. Comme le rac-
courcissement du béton atteint 3,5.10-3 (dans le cas considéré où j~k ~ 50 MPa), les
allongements ou raccourcissements des aciers sont complètement déterminés, et ce sont
les aciers comprimés qui, seuls, équilibrent l'excèdent de moment MEd.1I - Mtim, propor-
tionnellement à celui-ci.
Premier cas : ~lim résulte des conditions imposées pour la redistribution des moments
(tableau 7.11 ci-avant)
Ona:
- pour les aciers tendus: Es =~ 1-çlim d'où crs par [7.102] ou [7.103]
1000 Çlim
- pour les aciers comprimés: Esc = ~ Çlim -(d'/d) d'où crsc par [7.102] ou [7.103]
1000 Çlim
• Section des aciers comprimés
On calcule Mtim = /llim,r beP !cd < M Ed.1I par hypothèse. On a alors:
MEd crac
A= zç;- +Asc t;
Terminé Terminé
fckm
Amin = Max [0,26 -f- bd; 0,0013 bd]
ck
Terminé
Chapitre 7 • Flexion simple 385
= (d -d,) cr sce A
s
= M lim + Ascrc
see
'
Z fvd fYd
est donné par la formule [7.65 ter] en y remplaçant!c28 par !ck, et le coefficient 13
(Jsce
7.724 Sections en T
Les paragraphes 7.61 et 7.63 s'appliquent intégralement, moyennant les adaptations de
notations nécessaires.
Figure 7.59
Dans ce qui suit, on désignera par y' la hauteur de la zone comprimée. Si y désigne la
profondeur de l'axe neutre, on a : y' = 0,8 y.
La hauteur totale de la section dans le plan de flexion est h =b.J2 . Elle est choisie
comme longueur de référence. On pose donc: =y'/ h . a'
À la distance y' de l'angle le plus comprimé, la largeur de la section est:
- by ' = 2y' si y'~ h/2 (a' ~ 0,5)
- b y ' = 2 (h - y') si y'> h/2 (a' > 0,5)
er
1 cas: y'~ h/2
ou encore [7.105]
et
ou en posant 8 = d/h : Il
ru
= hMu
3 l' =a'2(8-~a')
3
[7.106]
lbu
Chapitre 7 • Flexion simple 387
J-lu et 8 étant connus, l'équation du troisième degré [7.106] donne (J.' et l'équation
[7.105] donne:
4 = (J.12 h2j'bu
1 fed
Les deux équations [7.105] et [7.106] ne sont valables que pour le cas étudié, à savoir
$;
(J.' 0,5 ou encore:
Il
rhu
$;~(8-~)
4 3
La zone comprimée est considérée comme la différence d'un grand triangle de hauteur
y' et de deux triangles latéraux de hauteur y"= y' - h/2 (figure 7.60) :
-----------f-------------
h
2 y'
y"
_______ ____
-1----- ~~j, _________ J~~: ____----------(---~)
~_?__ .L ____~
1'" 2y' " f+- 2y" -+1
Figure 7.60
Les distances des centres de gravité de ces triangles au centre de gravité des aciers sont,
respectivement:
-Ù-
700+ led
Dans le cas où il en est ainsi, les équations d'équilibre conduisent à :
Ale" =B'hu
Mu =hu[y'2 ZI _2y .. 2(ZI -h/6)]
Mais en pratique nous n'avons pas besoin de ces expressions, car il faut prévoir des
aciers comprimés pour respecter l'état-limite de compression en service, ce qui limite a'
à moins de 0,5 comme on va le voir ci-après.
Figure 7.61
Supposons, comme on l'a fait dans l'étude des sections rectangulaires, que la contrainte
limite abc soit atteinte sur la fibre la plus comprimée, et cherchons la section Aser qui
serait nécessaire pour équilibrer, dans cette hypothèse, le moment de service À1sl'ro
À la profondeur ç, la largeur de la section est br. = 2 ç et la contrainte du béton est:
a ç -- -a
be
YI-Ç
YI
Chapitre 7 • Flexion simple 389
La force élémentaire sur un rectangle bç cfÇ est donc: dFbc =bçCJçdÇ = 2Çcr çdÇ d'où la
force de compression s'exerçant sur le béton de la zone comprimée:
Fbc
YI 2a YI
= JdFbC =---ÉE... JÇ(YI - ç) dÇ =- YI crbc
1 2-
o YI 0 3
Le moment de la force élémentaire par rapport aux aciers tendus est: (d - ç) dFbc
.
La contramte de l' aCIer
" etant crs = 15 -crbc - YI, on a
d -- Aser = [ M ser /] .
YI crs d - (YI 2)
Tableau 7.12. Section carrée fléchie dans un plan diagonal. Valeurs de J.1Iu et de a',
1c28 (MPa)
Fe E400 y
20 22 25 30
J!11I 0,0574 0,0632 0,0712 0,0832
1,35
a'/ 0,2724 0,2883 0,3089 0,3385
J!/li 0,0621 0,0682 0,0767 0,0893
1,40
a'/ 0,2857 0,3013 0,3214 0,3529
d= 0,90 h
J!/li 0,0670 0,0734 0,0823 0,0956
1,45
a'/ 0,2961 0,3139 0,3361 0,3670
J!/li 0,0720 0,0788 0,0882 0,1020
1,50
a'/ 0,3089 0,3263 0,3505 0,3832
J!/li 0,0488 0,0537 0,0605 0,0707
1,35
a'/ 0,2566 0,2715 0,2916 0,3192
J!/li 0,0528 0,0580 0,0652 0,0759
1,40
a'/ 0,2686 0,2831 0,3055 0,3325
d= 0,95 h
J!/li 0,0569 0,0624 0,0700 0,0813
1,45
a'/ 0,2802 0,2972 0,3192 0,3483
J!/li 0,0612 0,0670 0,0750 0,0868
1,50
a'/ 0,2944 0,3083 0,3299 0,3612
On constate que les valeurs de J!//I sont toujours inférieures à la valeur frontière 0,142
au-delà de laquelle la section comprimée change de forme.
Il faut prévoir des aciers comprimés dès que J!/JlI > J!//I.
a) Cas où !lvu ::; J!//I :
Dans ce cas, pour des armatures HA Fe E 400, on peut interpoler entre les valeurs du
tableau 7.13 ci-après qui donne p = Afd en fonction de )..lu = ~~ . Connaissant p, on
h };,II h fbu
2
en déduit A = ph 1bll .
fed
Bien entendu, selon les valeurs de 1c28 et de y, les valeurs de p correspondant à des va-
leurs de J!hu supérieures à JAiu (voir tableau 7.12) ne sont pas à considérer.
Chapitre 7 • Flexion simple 391
Tableau 7.13
Dans ce cas, des aciers comprimés sont nécessaires. Ces aciers sont déterminés comme
on ra fait pour les sections rectangulaires (§ 7.522-1) c'est-à-dire que l'on doit prendre:
AI~ Mil - J..llu h3hu
osce(d - dl)
dl
avec o.ce
.
= min { 9 y fc28 - k-
d
;
la grandeur k (MPa) pouvant être déterminée au moyen de la figure 7.62 (sur laquelle
les courbes très tendues représentant la variation de k en fonction de !c28 ont été assimi-
lées à des droites).
392 Traité de béton armé
k (MPa)
8 =0,90
800
ù = 0,95
On a ensuite
PI étant la valeur correspondant à !-lbll = !-lill que l'on peut lire dans le tableau 7.13 (in-
terpolations linéaires) et k - 9 Y11.'28 étant plafonné à!ed.
Remarque
Si l'on veut vérifier les contraintes, les formules à utiliser sont
- équation des moments statiques:
3
2l+ ISA' (YI -d')-lSA (d - YI)= 0
3
- moment d'inertie de la section réduite homogène par rapport à l'axe neutre:
Chapitre 7 • Flexion simple 393
~I«----- ~ ______~: bt
~:4------ 2 ------.~:
2 1 1
-----r -! T
1 1
1 1
~·-.I1,,_~.,.,., -----------
d1 1
__ tJ d
///
1-'---
1
1 1
••• 4\.
"
l
-_':.-"1
1
1
1
: ~!cr----------------b'----------------~ :
1 1
11<114----------------- b" - - - - - - - - - - - - + 1 . 1
Figure 7.63
bl = (b ' - bo)~
dl
La méthode qui suit n'est applicable que lorsque la position de l'axe neutre est telle que
y::;; 1,25 ~, ce que l'on peut satisfaire par un choix convenable de dl et! ou vérifier a
posteriori.
394 Traité de béton armé
1;,,, = 0,:0 ~C~8 (au lieu de 1;,,, = 0,:5 -;~8 habituellement, voir § 5.222-2b).
, ,
Figure 7.64
~
boY' h" + br y; j~" = (Al + A2)fed = A fed
1
a'+-f3 a,2 = p
2
~
Jl.bu
1 2 3 4 5 6
0,05 0,051 0,051 0,051 0,051 0,051 0,051
0,10 0,105 0,105 0,105 0,105 0,105 0,105
0,15 0,163 0,162 0,161 0,161 0,161 0,160
0,20 0,223 0,222 0,221 0,220 0,219 0,218
0,25 0,288 0,285 0,283 0,281 0,279 0,278
0,30 0,358 0,352 0,348 0,345 0,342 0,340
0,35 0,434 0,423 0,417 0,432 0,408 0,404
0,40 0,516 0,499 0,489 0,481 0,476 0,471
0,45 0,609 0,581 0,565 0,555 0,547 0,540
0,50 0,713 0,670 0,647 0,631 0,620 0,612
0,55 0,767 0,733 0,712 0,697 0,686
0,60 . 0,874 0,826 0,797 0,778 0,763
a y -
On se fixe la hauteur de l'axe neutre YI. d'où abc' = _s __
1- ::; ab •
. 15 d - YI e
M 1 =~a
1
F.. =-abc
2
bOYI Z
1
=d-2i.
3 2 be b Y 1(d-2i.)
3
,+
F - bt
2 - 6d ah<.' YI
2
Z2 =d- 2i bl a/,(' YI d- YI)
Mz = 6d 2(
2 T
(+ A'a,J Cl) (d-d') (M3 = A' as('(d -d'))
Fbsc = F.. + F2 (+ A'asJ Mm = MI + M 2 (+M3 )
( 1) Si nécessaire, avec a sc =a,. YI - d'
d-YI
396 Traité de béton armé
Si M bs est très éloigné de User. on peut chercher une meilleure approximation en re-
commençant avec une nouvelle valeur de YI :
- inférieure à la première si Mbs > User;
- supérieure à la première si ~s < AIser.
Remarques:
1. Si l'on veut vérifier les contraintes, les formules à utiliser sont:
- équation des moments statiques
~--b--~
--
Figure 7.65
Chapitre 7 • Flexion simple 397
On pose y' = 0,8 y. A la distance y' du sommet, dans la section @ on a: by' = (b - bo ) y'
h
Les équations d'équilibre s'écrivent
[7.108]
Dans la décomposition en deux sections fictives, selon la figure 7.65, on a alors (ta-
bleau 7.16):
398 Traité de béton armé
Tableau 7.16
Forces Bras de levier Moments
1
F..=-abcbYI ZI =d- 2i MI
- 1
--abc b YI( d -YI)
-
2 3 2 3
_ b-bo 2
_M = b -bo a y2(d _1!J...)
- F2 - ~ abcYI Z2 = d-1!J... 2 6h bc 1 2
2
(+ AI asJ (1) (d-d l) (M3 = AI asc(d -dl))
Fbsc =F.. + F2 (+ AlasJ M bs =MI + M 2 (+M3 )
(1) Si nécessaire, avec a sc =-asy_1-d
-.
d-YI
Si Mbs est relativement voisin de User (il n'a pas besoin d'être rigoureusement égal) :
Remarques:
1. Pour vérifier les contraintes, les formules à utiliser sont:
- équation des moments statiques:
7 .. 9 BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIONNÉE
DU CHAPITRE 7
Certains des ouvrages cités ci-après concernent également les chapitres 8 et 9 (voir aussi
§ 1.6).
- Rüsch (H.), Grasser (E.) et Rao (P. S.), Principes de ca/cul du béton anné sous des
états de contraintes monoaxiaux. Bulletin d'information CEB n° 36, juin 1962.
- Manuel de calcul CEB-FIP, Bending and Compression, 1982, Construction Press.
- Grasser (E .), Bemessung der Stahlbetonbauteile, Beton-Kalender, 1975, Verlag
W.Ernst und Sohn.
- Jalil (W.A), Morisset (A) et Perchat (l), Calcul du béton armé à l'état-limite ultime.
Abaques en flexion simple et composée conformes aux Règles BAEL, 1976, éd. Eyrolles.
- Jalil (W.A) et Perchat (l), Calcul pratique du béton armé à l'état-limite ultime
(BAEL), Annales ITBTP, janvier 1977.
- Mingasson (M.), Détermination des diagrammes d'interaction d'une poutre en Tau
moyen d'un ordinateur de poche. Annales ITBTP, juillet-août 1978.
- Mingasson (M.), Calcul du béton armé suivant le règlement BAEL, au moyen d'un
ordinateur de poche, Annales ITBTP, février 1978.
- Thonier (H.), Hachemi-Safai (V.), Rahimian (M.), Béton anné aux états-limites, An-
nales ITBTP, mai 1979.
- Aribert (lM.) et Wattecamps (C.), Méthode pratique commune de calcul élastique et
aux états-limites ultimes des sections de béton anné en flexion simple, composée et
déviée, Annales ITBTP, juillet-août 1979.
- Capra (A) et Hautcoeur (M.), Calcul en flexion simple ou composée à l'état-limite
ultime, des sections rectangulaires en béton armé, Abaques d'optimisation. Annales
ITBTP, septembre 1979.
CHAPITRE 8
FLEXION COMPOSÉE
-
Figure 8.1
Le système (N, MG) est équivalent à une force unique équipollente à N et appliquée en
un point C (centre de pression) situé dans le plan de symétrie. La distance GC est
l'excentricité e de la force extérieure l . MG et N étant affectés de leurs signes, on a :
1. Cette force ayant même intensité que l'effort normal, nombreux sont ceux qui commettent
l'incorrection de parler « d'excentricité de l'effort normal », ce qui est une ineptie puisque l'effort
402 Traité de béton armé
M
GC=e=-G
N
En flexion composée, il faut toujours préciser en quel point on effèctue la réduction des
forces, car la valeur du moment de flexion n'est pas indépendante de ce point. Il suffit
pour cela de ne pas oublier d'qlJecter M de l'indice convenable: MG, MGo, MA, etc.,
voir ci-après.
Le point où l'on effectue la réduction des forces est normalement (fig.8.2) :
moment M Go , excentricité
M
-_-_- M_- _:-:_- _'-"- _-_- -i-_~:I- - - - -+- - - - -+- - ------ ~r -1~: - eA
eo=~
N
- soit le centre de gravité A
-E A.......
~
MA .-Iç--- III1IIIIOII_II!IIi!iII__
"'71-'-1- -
Al
... ----- -
des armatures tendues : ------------~----------- 1
1
En flexion composée, la première chose à faire est de calculer eo pour placer le centre
de pression.
Lorsque l'on doit calculer le moment MA, il ne faut pas commettre d'erreur dans la posi-
tion respective des points C, Go et A selon les signes de Net MGo • Pour éviter toute
erreur de positionnement, plutôt que d'appliquer des formules dans lesquelles entrent
des signes conventionnels2 , nous recommandons de faire plutôt pour chaque cas ren-
contré un croquis, tels que ceux des figures 8.3a, 8.3b et 8.3c.
a) Si N est un effort de compression (N > 0), le centre de pression C se trouve toujours
du côté des fibres comprimées par le moment de flexion supposé agir seul; les aciers
tendus sont donc à l'opposé de C par rapport à Go (figure 8.3a) :
et
normal étant l'un des éléments de réduction au centre de gravité de la section, son excentricité est
nécessairement nulle!
1. Le moment en Go est normalement celui que l'on obtient dans les calculs de Résistance des Maté-
riaux pour lesquels chaque élément est remplacé par sa ligne moyenne (c'est-à-dire par le lieu géo-
métrique des centres de gravité Go des diverses sections).
2. Par exemple, on lit dans certains ouvrages « eo est compté positivement si le centre de pression est
au-dessus du centre de gravité et négativement dans le cas contraire». Et s'il s'agit de la section droi-
te horizontale d'un poteau à axe vertical? Voir les figures 8.3a et 8.3b.
Chapitre 8 • Flexion composée 403
MGo>O
ou
, , ,
]100' ]100,0( '0(
'eA' eo '
Figure 8.3
Remarque:
Bien noter que le moment MA a toujours le même signe que le moment MGo.
Suivant les signes de l'effort normal et du moment MGo et donc suivant la position du
centre de pression, la section peut être l :
.• totalement tendue: axe neutre en dehors de la section avec y < 0 (figure 8.4a)
• partiellement comprimée: axe neutre dans la section avec:
- les deux nappes d'acier tendues si y ~ d' (figure 8.4b)
-.----1- -+-
'A
,1
1
,Go
-~ -
MGQ<O
A.N. n-
eo
eA
1
0C
L_
A
Go t+
-V.>'"""71.."""7- -
A.N.
Figure 8.3 c
Chapitre 8 • Flexion composée 405
J~- _: __t_ d
' j--,r-- ___ t· d
'
t --. -t Yj --t
d - _.
1__ _
• •
r-- ---r
_J
y
J ----------
(les indices i et) signifient que l'effort normal et le moment de flexion peuvent avoir
pour origine des actions de natures différentes).
on peut effectuer le calcul par les méthodes exposées ci-après, à condition d'opérer en
prenant comme sollicitations de calcul:
ea = max{2 cm ; _l_}
250
[8.3]
avec 1 longueur de la pièce (ne pas commettre l'erreur d'introduire ici If),
e2 excentricité due aux effets du second ordre (voir chapitre Il) évaluée forfaitaire-
1
ment au moyen de l'expression :
6/ f2
e, = - 4 (l+a) [8.4]
- 10 h
où:
a désigne le rapport du moment du premier ordre MIL, dû aux seules charges per-
manentes et quasi permanentes, au moment total du premier ordre MI (avant appli-
cation des coefficients y), ces deux moments étant évalués en Go :
a = M.H.r.Go{G)
Mser.Go(G +Q)'
b) Etats-limites de service
Dans ce cas, les calculs sont conduits en prenant:
1. Dans les Règles BAEL, le numérateur de l'expression donnant e2 est 3 If (2+œp), mais il est indiqué
que « <p est généralement pris égal à 2 ». Pour l'origine de cette formule, voir la remarque à la fm du
paragraphe 11.671.
408 Traité de béton armé
Remarque:
Étant donné l'intervention des différents coefficients y (et de l'excentricité addi-
tionnelle), bien noter que les excentricités à l'état-limite ultime et à l'état-limite de
service ne sont pas les mêmes.
Nota:
Pour l'EC2, les calculs doivent être conduits en respectant les dispositions suivantes :
- pour les sections à annatures symétriques soumises à la flexion composée avec
compression, le moment de calcul à prendre en compte ne peut être inférieur à
MEd = NEdeo avec eo = max [h/30; 20 mm].
Pour les parties des sections qui sont soumises à un chargement sensiblement centré
(cas où eo / h :$;1), comme c'est le cas pour les membrures comprimées des poutres-
caissons, on peut admettre que le raccourcissement maximal du béton est égal à Ce2
(ou Cc3) (voir tableau 2.4), sur toute la hauteur de la partie considérée.
Tableau 8.1. Flexion composée avec compression. Détermination des
sollicitations selon les Règles BAEL
h
.J_
,...1- - - bo ---)10)I00I1
Figure 8.5
Attention: h est la hauteur totale de la section droite dans le plan de flexion (qui se
projette suivant GoC). Ce n'est ni la plus grande dimension de la section (voir figure
de droite) ni, et encore moins, la hauteur de la pièce comprimée elle-même, désignée
par « 1» dans ce qui suit.
Données:
Longueur 1 de la pièce à étudier et nature des liaisons d'extrémité, d'où la longueur
de flambement ?revoir § 10.311 et § 11.632).
Efforts normaux Ni dus à chaque action i (i = 1, 2, ... , n) pour la combinaison et le
cas de charge considérés.
Chapitre 8 • Flexion composée 409
Moments de flexion en Go, ~GO, dus à chaque actionj (j= 1,2, ... , m) pour la com-
binaison et le cas de charge considérés.
1. ea = max [ 2 cm ; _1_]
250
ea = 0
l~ :::; max[15; 20 ~] ?
3.
Si oui, continuer. Sinon, chapitre Il.
Mser,G o (G)
4. a=
M serG (G+Q)
, 0
6/ 2
5. e =-f-{l+a) e2= 0
2 104 h
M uA_
et YM = __
M serA
410 Traité de béton armé
C N d'
--- .• - - - - - - - - - - - ~. C
1
1
v MA
-+,--t+..L.--1- Fs =Ass
d'
.. .C
N
MGo > avec traction
Figure 8.6
Chapitre 8 • Flexion composée 411
D'après le principe d'équivalence, le système des forces internes et le système des for-
ces extérieures doivent avoir même résultante générale et même moment résultant. En
prenant les moments au centre de gravité des aciers tendus, les équations s'écrivent:
MA = Ne A = FbcZ b + Fscz a = F bc Zb + F sc (d - d')
ou [8.6]
et [8.7]
ou [8.8]
et
ou encore [8.9]
La comparaison des équations [8.6] et [8.8] d'une part, et des équations [8.7 bis] et [8.9]
d'autre part donne:
fl'=A'
Dans cette dernière expression, N est pris avec son signe, + pour une compression,
- pour une traction.
En pratique, on calcule donc la section en flexion simple sous l'action du moment de
flexion À1;/ = NeA, ce qui fournit les sections}l et }l' (fl' pouvant éventuellement être
nul).
412 Traité de béton armé
1. II est rappelé que la part du moment de flexion équilibrée par les aciers comprimés ne peut excéder
0,40 MA (M",A ou Mur,A ).
Chapitre 8 • Flexion composée 413
[8.11 ]
On remarque immédiatement que pour eof= pv' on aurait Nf = 00, mais cette circonstan-
ce ne peut se présenter en pratique comme le montre la discussion ci-après.
Premier cas: eof> 0
a) Si 0 < eof~ pv' le point de passage de l'effort Nf est à l'intérieur (ou sur le bord) du
noyau central: la section est donc entièrement comprimée, et il n'est pas possible
d'atteindre la contrainte - Jt2S sur la fibre la moins comprimée. La condition de non-
fragilité n'intervient donc pas.
Il faut prévoir pour la section totale des armatures de la section la valeur minimale
requise pour les pièces comprimées (formule [10.10]) et respecter les dispositions cons-
tructives de ces pièces (figure 10.6 et paragraphe 10.542 si l'effort tranchant (§ 12.634
et suivants) n'exige pas une quantité supérieure d'armatures transversales.
b) Si eof> pv' on détermine Amin en écrivant que pour l'effort Nf excentré de eof' la
contrainte des aciers atteint la limite d'élasticité.
414 Traité de béton armé
Amin n'est positif (et n'a donc de sens) que si eA > z, c'est-à-dire si: eOf ;;:: v' - O,Id .
1. S1· °
<eO!
< h _ 1,11 d .
-6--6- . voir premier cas, a, ci-avant
1,11 d
2 . S1· --<eO!
6
< ,45 d ° ~in-
_ 34"min (0,45 d - eO! )
2 08d
,
La section Amin est alors donnée par la formule [8.12c] qui conduit à :
-nappe 1 :
INf le A2
[8.14]
Aminl
= (d -d')Je
. _ INfle AI
- nappe 2. Amin2 - (d -d')Je
eAI et eA2 désignant les distances du centre de pression C (excentré de eof) aux nappes AI
et A 2 respectivement (voir la figure 8.18).
416 Traité de béton armé
+j
-e-----
eo > vA ou eo < VA
en valeur algébrique
Figure 8.71
_ Nser
cr ---+ Mser.G YI _ N ser
-- (1
- +e -
B VI )
-
1 B 1 B 1
1. Les notations v' et v sont généralement utilisées pour les sections partiellement comprimées (v' du
côté comprimé, figure 8.6). Pour les sections entièrement comprimées, on utilise plutôt VI et V2 (VI du
côté comprimé par un moment de flexion positif, voir aussi figure 8.29). De même pour les sections
d'acier A' et A, qui deviennent, respectivement, AI et A2.
Chapitre 8 • Flexion composée 417
sont toutes deux de même signe (B désigne ici l'aire totale de la section droite de
l'élément, VI et V2 respectivement, distances du centre de gravité G de la section à la
fibre supérieure 0 1 et à la fibre inférieure O2 de la section, figure 8.7 ; l'excentricité e a
le signe de User. VI et V2 sont en valeur absolue). Les bords du noyau central CI et C2
sont ainsi définis par les deux valeurs de e qui annulent chacune des contraintes cri et
1
0"2 :
!
elim2 =GCz =-B
V2
Bien faire attention aux indices: si C est au-delà du point C2 (e > elim2) la contrainte 0"2
est négative, la section est donc partiellement comprimée du côté de la fibre 0 1• inver-
sement si C est au-delà du point CI (e> eliml en valeurs absolues), la section est partiel-
lement comprimée du côté de la fibre O2 •
Dans ce qui suit, G est le centre de gravité Go du béton seul et User.G = User,Go'
bh3
B=bh', !=-'V h]
[ 12' 1 =v2 =-
2
On peut substituer à cette condition celle exprimant que l'assimilation à la flexion sim-
ple impose d'avoir une nappe d'aciers tendus. Il faut donc que l'axe neutre tombe entre
les traces de deux nappes d'armatures, ce qui implique d'avoir YI :s d ou encore UI :s 1.
1. On a donc GO, x GC, = - Il R(C, au-dessous de G) et G02 x GCz = liB (C z au-dessus de G).
418 Traité de béton armé
Pour YI =d :
d'
ose = 150bc (I-8') avec 8'=- et le
d
moment des forces dans le béton com-
primé et dans les aciers comprimés (si
nf--+.--- 15
l
h
vaut
!A
-- -- ........--- ---- 0
~b
2
Y cr(d _.2i) + A'o
01bc 3 sc
(d - d') =
______ .
1
i
1
1 1
~ bo---->:
Bienjàire attention que c'est le moment Mser.A (ou Mser.A -15A'do bc (I-8'Y si A' est
connu) qui doit être comparé au moment résistant lv~'b et non le moment À1ser.GO.
Autrement dit, la condition relative à l'état-limite de compression du béton s'exprime,
pour une section rectangulaire, par :
Remarque:
Pour une section rectangulaire en flexion composée avec traction, si la condition
[8.15] ci-dessus est vérifiée, on peut montrer qu'une valeur approchée, générale-
ment (mais pas toujours) par excès, de la section d'armatures tendues est:
[8.16]
Démonstration
d'où.
[8.17]
Figure 8.9
positif, la section est donc partiellement comprimée si eo > ~ . La zone comprimée est
Bv
alors du côté de la table, et si MuA> MT,sm le calcul de la section A nécessaire pour équi-
librer MuA en flexion simple doit être mené comme indiqué au § 7.622-2.
Réduction en Go Réduction en A
Figure 8.10
Chapitre 8 • Flexion composée 421
Soit:
les sollicitations au centre de gravité Go de la section de béton seul,
évaluées comme indiqué en 8.2.
MuA (= Nu eA) le moment de flexion évalué au niveau de l'armature tendue.
Donc, si l'on suppose connue la section A' des aciers comprimés (éventuellement,
A' = 0), la section est partiellement comprimée lorsque:
N N _ MuA MA
En posant '0 = __ 11-
YN- - -u- Ilbu - b d 2 l'
_u
YM - - - '
u bodhu N ser o Jbll M serA
·
LIgne 2 ~~r
: 'Os = b d f =
a 0,6 c28 0,6fc28 YN
Ligne 3 : équilibre des forces à l'ELS
Ligne 4 : expression de Ils en fonction de as =YI / d
IJ u 0,85
IJ=-'--
s YN 0,9 e
as as
I-Is=2(1-3")
0,96
® I-Ibu = I-IsYM 0,85
1-10+ Ôl-l o
> <
Égalité
!Jeu = 1-10
Terminé pour cette valeur de IJu
424 Traité de béton armé
Tableau 8.2a
Aciers Fe E 500; fc28 =25 MPa ; e =1
Valeurs de f.1/u en flexion composée
U u = N u/ bo dlbu; YN= N II / N ser ; YM=MuA / M serA ; Ilill = MIII / bo d lbll
2
YM
1)11 YN
1,3 1,35 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8
## 0,2403 0,2555 0,2708 0,3025 0,336 0,3714 --0,3717--
° 1 0,2485 0,2646 0,2811 0,315 0,3504 --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,2454 0,2616 0,278 0,3119 0,3473 --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,2428 0,259 0,2755 0,3093 0,3447 --0,3717-- --0,3717--
0,05 1,3 0,2406 0,2568 0,2732 0,3071 0,3425 --0,3717-- --0,3717--
1,35 0,2396 0,2558 0,2723 0,3061 0,3415 --0,3717-- --0,3717--
1,4 0,2387 0,2549 0,2714 0,3052 0,3406 --0,3717-- --0,3717--
1,5 0,237 0,2532 0,2697 0,3035 0,3389 --0,3717-- --0,3717--
1 0,26 0,2774 0,295 0,3309 0,3683 --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,2557 0,2703 0,288 0,3242 0,3615 --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,2464 0,2642 0,282 0,3183 0,3558 --0,3717-- --0,3717--
0,1 1,3 0,2408 0,2588 0,2768 0,3133 0,3509 --0,3717-- --0,3717--
1,35 0,2383 0,2563 0,2744 0,311 0,3486 --0,3717-- --0,3717--
1,4 0,2359 0,2541 0,2722 0,3089 0,3466 --0,3717-- --0,3717--
1,5 0,2315 0,2498 0,2681 0,3049 0,3428 --0,3717-- --0,3717--
1 0,2761 0,2946 0,313 0,3506 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,2638 0,2827 0,3016 0,3398 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,2523 0,272 0,2914 0,3302 0,3697 --0,3717-- --0,3717--
0,15 1,3 0,2413 0,262 0,2821 0,3216 0,3617 --0,3717-- --0,3717--
1,35 0,2358 0,2573 0,2777 0,3177 0,358 --0,3717-- --0,3717--
1,4 0,2305 0,2526 0,2735 0,314 0,3544 --0,3717-- --0,3717--
1,5 0,219 0,2435 0,2654 0,3069 0,3479 --0,3717-- --0,3717--
1 0,2973 0,3162 0,3352 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,2799 0,2998 0,3195 0,359 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,2622 0,2839 0,3047 0,3456 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,3 0,2423 0,2676 0,2904 0,3331 --0,3717- -0,3717-- --0,3717--
0,2 1,35 0,229 0,259 0,2832 0,3272 0,37 -0,3717-- --0,3717--
Non
1,4 0,2493 0,2758 0,3214 0,3648 --0,3717-- --0,3717--
défini
Non
1,5 0,1998 0,2598 0,31 0,355 --0,3717-- --0,3717-
défini
Chapitre 8 • Flexion composée 425
YIIf
Ull YN
1,3 1,35 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8
1 0,3223 0,3413 0,3604 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,3012 0,3213 0,3413 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,2786 0,301 0,3225 0,3645 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,3 0,2459 0,2782 0,3031 0,3483 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
0,25 Non
1,35 0,2634 0,2926 0,3403 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
défini
Non Non
1,4 0,2806 0,3321 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
défini défini
Non Non
1,5 Non défini 0,3152 0,3648 --0,3717-- --0,3717--
défini défini
1 0,3493 0,3681 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,3263 0,346 0,3658 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,3012 0,3232 0,3445 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,3 0,2636 0,2964 0,3216 0,3674 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
0,3 Non
1,35 0,2768 0,3084 0,3576 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
défini
Non Non
1,4 0,2916 0,3475 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
défini défini
Non Non
1,5 Non défini 0,3245 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
défini défini
Les lignes sans valeurs numériques - colonnes J,3, 1.5 et J,4 mention « non défini» - correspon-
dent au cas où la notion de moment limite n'a plus de sens, le béton pouvant résister seul, sans
armatures tendues.
Tableau 8.2 b.
Aciers Fe E 500; fc28 =30 MPa ; e =1
'\lu =Nu 1bo d fbu ; yH =Nu 1Nser ; yM =MuA 1MserA ; j,llu =M/u 1bo d 2 fbu
YM
'\lu YN
1,3 1,35 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8
0,2623 0,2786 0,2945 0,3283 -0,3717-- --0,3717--
°
0,05
##
1 0,2695 0,2865 0,3037 0,3393
0,3637
-0,3717- -0,3717-- --0,3717-
1,1 0,2668 0,2838 0,3011 0,3365 -0,3717- --0,3717- --0,3717--
1,2 0,2646 0,2816 0,2988 0,3343 0,3715 --0,3717-- --0,3717--
1,3 0,2627 0,2796 0,2969 0,3324 0,3695 -0,3717-- --0,3717--
1,35 0,2618 0,2788 0,296 0,3316 0,3687 --0,3717- -0,3717--
426 Traité de béton armé
YM
Uu YN
1,3 1,35 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8
1,4 0,261 0,278 0,2952 0,3308 0,3679 --0,3717-- --0,3717--
1,5 0,2596 0,2765 0,2938 0,3293 0,3664 --0,3717-- --0,3717--
1 0,2793 0,2973 0,3156 0,353 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,273 0,2912 0,3096 0,3471 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,2676 0,286 0,3044 0,3421 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
0,1 1,3 0,2629 0,2814 0,2999 0,3378 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,35 0,2608 0,2793 0,2979 0,3358 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,4 0,2587 0,2773 0,296 0,334 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,5 0,2551 0,2738 0,2926 0,3307 0,3699 --0,3717-- --0,3717--
1 0,2926 0,3117 0,3308 0,3697 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,282 0,3014 0,3209 0,3603 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,2722 0,2922 0,3121 0,3521 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
0,15 1,3 0,2633 0,284 0,3043 0,3448 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,35 0,259 0,2801 0,3007 0,3415 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,4 0,2549 0,2763 0,2973 0,3384 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,5 0,2468 0,2693 0,2908 0,3326 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1 0,3102 0,3298 0,3495 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,2948 0,3153 0,3356 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,2797 0,3016 0,3228 0,3648 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,3 0,2641 0,2882 0,3108 0,3543 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
0,2
1,35 0,2554 0,2815 0,3049 0,3493 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,4 0,2455 0,2746 0,2991 0,3444 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
Non
1,5 0,2593 0,2875 0,3352 --0,3717-- --0,3717- --0,3717--
défini
1 0,3317 0,3514 0,3712 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,3122 0,3332 0,354 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,2918 0,3151 0,3373 --0,3717- -0,3717-- --0,3717- -0,3717--
1,3 0,2658 0,2956 0,3206 0,3666 --0,3717-- --0,3717- --0,3717--
0,25 Non
1,35 0,2843 0,3118 0,3598 --0,3717- --0,3717- --0,3717--
défini
Non
1,4 0,2698 0,3024 0,353 --0,3717-- -0,3717-- -0,3717-
défini
Non
1,5 Non défini 0,2789 0,3394 -0,3717- --0,3717- -0,3717--
défini
0,3 1 0,3556 -0,3717-- -0,3717-- --0,3717-- -0,3717-- --0,3717- -0,3717--
Chapitre 8 • Flexion composée 427
YM
'Ou YN
1,3 1,35 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8
1,1 0,3338 0,3545 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,3098 0,3332 0,3556 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,3 0,2733 0,3085 0,3348 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
Non
1,35 0,2916 0,3232 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
défini
Non
1,4 Non défini 0,3093 0,3649 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
défini
Non
1,5 Non défini Non défini 0,3462 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
défini
Les lignes sans valeurs numériques - colonnes 1,3, 1,5 et 1,4 mention « non défini» - correspon-
dent au cas où la notion de moment limite n'a plus de sens, le béton pouvant résister seul, sans
armatures tendues.
Tableau 8.2 c.
Aciers Fe E 500; fe2S =35 MPa ; e =1
'Ou =Nul bo d fbu; yH =Nul Nser ;yM =MuAI MserA; !JIu =M/ul bo d 2 fbu
YM
'Ou YN
1,3 1,35 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8
0,2808 0,2974 0,3145 0,3493 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
° ##
YM
1.)u YN
1,3 1,35 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8
1,1 0,2974 0,3173 0,3371 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,2891 0,3093 0,3295 0,3702 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,3 0,2815 0,3022 0,3227 0,364 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,35 0,278 0,2989 0,3196 0,3611 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,4 0,2746 0,2959 0,3168 0,3584 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,5 0,2682 0,29 0,3112 0,3534 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1 0,3217 0,3418 0,3619 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,308 0,3289 0,3497 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,295 0,317 0,3385 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
0,2 1,3 0,2822 0,3057 0,3281 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,35 0,2756 0,3001 0,3232 0,3677 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,4 0,2688 0,2947 0,3184 0,3636 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,5 0,2531 0,2836 0,309 0,3559 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1 0,3403 0,3605 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,3225 0,344 0,3652 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,3044 0,3279 0,3205 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,3 0,2834 0,3113 0,3359 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
0,25 1,35 0,2689 0,3022 0,3286 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
Non
1,4 0,2923 0,3211 0,3707 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
défini
Non
1,5 Non défini 0,3046 0,3594 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
défini
1 0,3616 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,3411 0,3625 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,3187 0,3429 0,3658 -0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,3 0,2871 0,3209 0,3473 --0,3717- --0,3717-- --0,3717-- -0,3717--
0,3 Non
1,35 0,3068 0,3373 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717- --0,3717--
défini
Non
1,4 0,2781 0,3261 --0,3717- --0,3717- -0,3717-- --0,3717-
défini
Non
1,5 Non défini Non défini 0,3649 -0,3717-- --0,3717- -0,3717--
défini
Les lignes sans valeurs numériques - colonnes 1.3. 1,5 et 1.4 mention « non défini» - correspon-
dent au cas où la notion de moment limite n 'a plus de sens, le béton pouvant résister seul, sans
armatures tendues.
Chapitre 8 • Flexion composée 429
Tableau 8.2 d.
=
Aciers Fe E 500; fe2S 40 MPa ; e 1 =
'Uu = = =
Nu 1bo d fbu ; yH Nu 1Nser ; yM MuA 1MserA ;jJ/u =M/u 1bo d 2
fbu
YM
'U u YN
1,3 1,35 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8
## 0,296 0,3131 0,3307 0,3669 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
° 1 0,3017 0,3197 0,3379 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,2996 0,3175 0,3358 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,2978 0,3158 0,3341 0,3717 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
0,05 1,3 0,2963 0,3143 0,3326 0,3702 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,35 0,2956 0,3136 0,3319 0,3695 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,4 0,295 0,3129 0,3313 0,3689 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,5 0,2938 0,3118 0,3301 0,3677 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1 0,3091 0,328 0,3471 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,3042 0,3232 0,3424 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,3001 0,3191 0,3384 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
0,1 1,3 0,2965 0,3156 0,335 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,35 0,2949 0,3141 0,3334 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,4 0,2934 0,3126 0,332 0,3716 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,5 0,2906 0,3099 0,3294 0,369 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1 0,319 0,3387 0,3586 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,3107 0,3308 0,3509 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,3034 0,3238 0,3442 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
0,15 1,3 0,2968 0,3176 0,3383 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,35 0,2938 0,3147 0,3356 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,4 0,2909 0,3121 0,333 --0,3717-- --0,3717- --0,3717-- --0,3717--
1,5 0,2856 0,3071 0,3283 0,3707 --0,3717-- --0,3717-- -0,3717--
1 0,3319 0,3523 --0,3717- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,3196 0,3408 0,3617 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,3082 0,3303 0,3519 --0,3717-- --0,3717- -0,3717-- --0,3717--
0,2 1,3 0,2973 0,3205 0,3428 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717- -0,3717--
1,35 0,292 0,3158 0,3386 -0,3717-- --0,3717-- -0,3717- -0,3717--
1,4 0,2667 0,3113 0,3345 --0,3717-- --0,3717- --0,3717-- --0,3717-
1,5 0,2756 0,3024 0,3267 --0,3717- --0,3717- --0,3717- -0,3717-
430 Traité de béton armé
YM
Uu YN
1,3 1,35 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8
1 0,3481 0,3687 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,332 0,3538 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,3158 0,3393 0,362 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,3 0,2983 0,3249 0,3494 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
0,25
1,35 0,288 0,3175 0,3431 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,4 0,2747 0,3097 0,3368 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
Non
1,5 0,2914 0,3329 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
défini
1 0,3671 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,1 0,348 0,3698 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,2 0,3274 0,352 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
1,3 0,3005 0,3324 0,3587 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
0,3 Non
1,35 0,321 0,35 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
défini
Non
1,4 0,3057 0,3407 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
défini
Non
1,5 Non défini 0,317 --0,3717-- --0,3717-- --0,3717-- --0,3717--
défini
Les lignes sans valeurs numériques - colonnes 1,3, 1,5 et 1,4 mention « non défini» - correspon-
dent au cas où la notion de moment limite n'a plus de sens, le béton pouvant résister seul, sans
armatures tendues.
chant Nu lied de la section d'aciers tendus trouvée (Nu avec son signe, + pour une com-
pression, - pour une traction). Bien entendu les unités doivent être convenables.
Attention! Ne jamais oublier de retrancher le terme Nu lied, en se rappelant que pour une
flexion avec traction, cela revient à ajouter lM, 1lied,
Les formules de dimensionnement sont ainsi (unités: m, MN, MNm, m2 ) :
M -M
La section A' doit être telle que AI:? IIA( il:) .
O"sce d-d
Mais, à moins d'avoir 1,35:S YM:S 1,5, les formules approchées [7.65 ter] et [7.67 bis]
donnant les contraintes équivalentes O"sce et O"se ne peuvent être utilisées car, compte tenu
1
des valeurs élevées que peut atteindre YM en flexion composée (voir tableaux 8.2a à d),
ces formules manquent de précision.
Il convient de déterminer ces contraintes au moyen des formules [7.65] et [7.67 bis], en
2
prenant :
Il faut s'assurer que Mill ::; Mu 10,6 sinon l'équarrissage (c'est-à-dire les dimensions bo
et 1ou cl) serait à revoir.
c) pour le cas de la section rectangulaire avec aciers comprimés imposés, la marche du
calcul est celle indiquée au § 7.523, en remplaçant dans toutes les formules Mu par M,A
et en retranchant Nulled de la section d'aciers tendus trouvée, Nil avec son signe. Les
contraintes O"sce et O"se doivent être déterminées comme indiqué ci-avant.
l. Ces valeurs élevées viennent de la prise en compte de l'excentricité due aux effets du second ordre
dans l'évaluation du moment ultime (8.22 a), alors que le moment de service est déterminé sans tenir
compte de ces effets (8.22 b). Le rapport Y.\Ide ces deux moments sort ainsi de la fourchette habituel-
le (I,35 ; 1,5) de la flexion simple.
2. Pour f/.[, résolution de l'équation [7.59], avec Jlls.,. = O,944Jllu/OyMcomme indiqué dans la note au bas
de la page 322.
432 Traité de béton armé
i"..I lc - - - - - - ------JooIJoI
b
MuGo
---r-----
d-v'
_L Nu
Réduction en Go Réduction en A
Figure 8.11
Le moment ultime rapporté au centre de gravité des aciers tendus est (figure 8.11) :
M,lA = Nue A = Mu,GO + Nu(d - v')
v' étant la distance du centre de gravité Go de la section de béton seul à la fibre la plus
comprimée (attention! pour une section en T, v' < h/2)
a) Si ~IA < MT,u, MT,u étant le moment équilibré par la table seule, évalué par les expres-
sions [7.89 ou 7.95], on est ramené à l'étude d'une section rectangulaire de largeur b .
b) Si ~IA > MT,u, en décomposant la section en deux sections fictives comme on l'a fait
au § 7.611, premier cas, on peut écrire, dans le cas où il y aurait des aciers comprimés,
les équations d'équilibre suivantes:
Nu =Fbc2 + Fbc1 + F.:c - F.: =(b - bo) ho hll + 0,8 bo Y Ibu + A'O'se + AO's
MUA = Fhc2 Z2 + Fbc1 Zl + F.,c(d -d'):
Ces expressions sont celles d'une section rectangulaire de largeur bo qui serait soumise
aux sollicitations « réduites» suivantes:
-etfortnormal: N uR =Nu -{b-bo)holhU
Bien faire attention que, dans les expressions donnant la section A des armatures tendues, le
terme soustractifest alors N,iR/crs et non NI/crs (crs =!edseulement si a ~0,617 (Fe E 500)).
En l'absence d'aciers comprimés, il suffit évidemment de faire A' = °dans les formules
précédentes.
flBC =0,81!:
. d
[(1- 0,416 !:)] =0,484 si d = 0,9 h
d
b) à l'état-limite de service:
Nser est un effort de compression
,-(h-d')(d-d')
avec M serA -15 A crbe >-
h (
1- -
h) 2-1., ~
bo d cr/Je ,A peut etre nul.
h 2d 3d
Dfu'1S les deux cas, le calcul manuel du dimensionnement des armatures est assez fasti-
dieux, comme on va le voir ci-après. On a généralement recours à des abaques, qui ont
été établis pour des formes de section particulières (voir § 8.61 et § 8.62).
Mm
1- (
="2erbcYI y)
d--j- +A'ers)d-d'} avec erse =15er-hc jz-d'
-jz-'
434 Traité de béton armé
0,ct =hohhu
TT
1Jrrr. . . ./ y
Ill, Ebc2
""',"",
. _--_!.----------
o
Figure 8.12
- un coefficient de centre de gravité oG permettant de définir la distance oGh (et non plus
00."') du point de passage de l'effort résultant Fbc à la fibre la plus comprimée.
En cherchant l'aire et le centre de gravité du diagramme des contraintes de compression,
on trouve, après avoir posé :
[8.20]
0,5 - 0,163 ç2
= --------:- [8.22]
1- 0,190 ç2
Chapitre 8 • Flexion composée 435
8
G
= 0,857 _ 0,357 [8.23]
\If
Les valeurs de \If et 8a peuvent être lues en fonction de Œt dans le tableau 8.3.
t
-1 f- l~I-,------"1::::
._~~~~'~
lL~
3
y 2'10.
I/Ebc2 1
1 1 1
11 1
Il 1 /
Il 1/
Axe neutre
._._~_._-----------~----------------
o
Figure 8.13
[8.25]
Cette dernière équation peut aussi s'écrire, en posant 81= dl h et 8'1 = d' 1h
Pour les aciers Fe E 400 (fed = 348 MPa), on a toujours O"sc =!ed quel que soit 8'1 puis-
1
que, dans ce cas :
[8.26]
1. Pour les aciers Fe E 500, en supposant 0'1 = 0,1, on n'a cru =!c,f= 435 MPa que si fit :::; 6,46. Pour
simplifier, on pourra admettre, pour ce calcul, que crse = !cd = 400 MPa (et non 435 MPa) pour les
aciers Fe E 500.
436 Traité de béton armé
Tableau 8.3
at 'If DG
1,00 0,8095 0,4160
1,05 0,8389 0,4314
1,10 0,8620 0,4428
1,15 0,8805 0,4515
1,20 0,8955 0,4583
1,25 0,9078 0,4637
1,30 0,9181 0,4681
1,35 0,9267 0,4718
1,40 0,9341 0,4748
1,45 0,9404 0,4774
l,50 0,9458 0,4795
1,55 0,9505 0,4814
1,60 0,9547 0,4830
1,65 0,9583 0,4845
1,70 0,9615 0,4857
1,75 0,9644 0,4868
1,80 0,9669 0,4878
1,90 0,9713 0,4894
2,00 0,9748 0,4908
2,25 0,9813 0,4932
2,50 0,9855 0,4948
2,75 0,9885 0,4958
3,00 0,9906 0,4966
3,50 0,9934 0,4976
4,00 0,9951 0,4983
5,00 0,9970 0,4989
00 1,0000 0,5000
Chapitre 8 • Flexion composée 437
h
2
d _.b..
2
Figure 8.14
MuA = M uGO + Nu ( d - ~)
Dans le cas où le pivot est le point B et où l'axe neutre franchit le niveau des aciers A, et
a fortiori en région 3 pivot C, toutes les forces internes deviennent des compressions et
l'équilibre n'est p03sible que si le centre de pression se trouve entre:
- d'une part Go (au-dessous de Go, le moment serait de signe contraire à celui pour
-lequel on cherche la solution)
d'autre part le barycentre de Fbc et de Fsc lorsque l'axe neutre passe par A, puis-
qu'alors F.ç = O.
Pour cette position particulière de l'axe neutre, le pivot est le pivot B et y = d d'où
F;,c =0,81 ho d hu
438 Traité de béton armé
[8.29]
Figure 8.15
081 ~
, UI
-0337<
, -!lbl
_MuA-A'feAd-d')<~
- 2 - U I
-05
,
bo h hu
c'est-à-dire qu'il faut que la section A' imposée soit telle que:
, MuA - bo h hl{ d- ~)
A''? AI = hd (d-d
,) [8.30a]
mais avec
A'< A' = MuA -bo h hu(0,81d -0,337h) [8.30b]
- 2 fed(d -d')
Si la première de ces deux conditions n'est pas satisfaite, la section ne peut équilibrer
les forces appliquées.
Chapitre 8 • Flexion composée 439
Si c'est la seconde qui n'est pas satisfaite, l'équilibre n'est possible qu'au pivot B, ré-
gion 2 bl • Les armatures A ne sont comprimées que si :
2
A'::; MuA - 0,473 bo d hu
feAd -d')
En effet, lorsque l'axe neutre passe par le centre de gravité des armatures A on a y = d,
a = yi d = 1, la droite des déformations occupe la position BD et
IlBD = 0,81 (1-0,416)= 0,473.
Dans ce qui suit, nous supposons donc qu'outre la condition sur eo , les deux conditions
[8.30] sur A' sont bien réalisées.
Les équations précédentes permettent de résoudre le problème. On peut en effet succes-
sivement écrire:
0,357
Ilbt - ~
- d'après [8.28] : \If = (avec Ut = dl h)
Ct -0,857
[8.31 ]
1. La région « 2b » correspond à un axe neutre situé entre les armatures A et la fibre extrême de béton
la plus proche de A.
440 Traité de béton armé
Remarques:
1. En prenant le moment agissant au centre de gravité des aciers comprimés:
h 0,81 bo dfbu
e ,. = - -d'- (0416d-d')
o,lm 2 Nu'
Pivot B, région 2a
, -____________L-__________- - , .
h
MuA - bohfbu (d - "2 ) Non
Po: ? ------------
} - - - - '... Augmenter bo ou h
fed (d - d') ou fc28
Oui
Oui pivote
ç=2,294~ (% minimal)
MuA -Po: fed (d - d')
lluA =
a = 1,20 (1 - ~ 1- 2,06lluA)
Z = d (1 - 0,416a)
a-1
O's = 700 - - MPa
a
1 [ MuA-Po:fed(d-d')]
A= - Nu-A'fed------------
O's z
Remarques:
1. Si l'on effectue la différence des deux sections A' 2 et A' 1 données par les équa-
tions [8.30 a], on trouve:
N lIR = Nu - (b - bo )hohJll
Noyau central
MGo<O
Figure 8.16
444 Traité de béton armé
b) si M . <0. (J
N _ M ser, C'hV2
=~ T
ser,Gh ' b e max B 1
h il
Figure 8.17
4. Si (Jbcmax «(Jbc les sections Al et A2 choisies a priori doivent être diminuées, pour
réduire "écart entre (Jbcmax et (Jbc mais de manière à toujours respecter la condition
5. Si 0bcmax > abc , il faut augmenter Al et A2 et recommencer les calculs jusqu'à trou-
Ces calculs étant longs et fastidieux, il est préférable, comme déjà dit, d'avoir recours à
des abaques (voir § 8.61).
Chapitre 8 • Flexion composée 445
eA2
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ t:.L..L..t:..L...C..
tombe entre les traces des deux nappes d'armatures (leol<lvall ou leol<lva21, figure 8.18).
Le pivot est le point A.
Les équations d'équilibre s'écrivent (en supposant queA 2 est la nappe la plus tendue) :
Nu = A21ed + A10's
[8.33]
446 Traité de béton armé
[8.34]
A
1
= A2 =max{ 2.("
Nu . BJm }
2.(' [8.35]
J ed Je
[8.36]
[8.37]
A
1
= A2 =max{ N2
ser
'
• Bfr28 }
2/,e
cr s
. (le deuxième terme correspondant à la section minimale).
Chapitre 8' Flexion composée 447
-Î--r---~~F-,,_hr-----
f Y1 a", y,-d'
Ose = 150be - -
Y1
d' f.- 4 bo
Figure 8.19
d-y
crs =15crhe _ _1
YI
448 Traité de béton armé
d' 100A
En posant A'= x,A, al = Ydl , Ù=-d ' Po = - - , et en supposantd'=h-d, d'où
bod
h
-=l+Ù et (h/2}-d ' = 1+ Ù _ Ù= 1- Ù , on arrive à:
d d 2 2
Pour une forme de section et une distribution d'armatures données, en se fixant a priori
les valeurs de Ù et de X on peut tracer des courbes donnant en fonction de al et de Po la
.. d
vanatIOn e Db,
eo =-/-lb
/-lb et - .
d Db
Si les armatures sont symétriques, X = 1.
L'abaque de la figure 8.20, donné à titre d'exemple, est établi pour d' = h - d = 0,1 Oh .
a) Détermination des armatures
Données:
· .
Forme et d ImenSIOns d
e al '
sectIOn, A' u~
X =-, =-d'
A d
User.GO et N,er
Inconnues:
A etA'
-as
---f(al )
15abc
On peut ainsi contrôler si 1'hypothèse faite sur a he conduit bien à as=:;; as'
S'il n'en est pas ainsi, il faut recommencer le calcul avec une valeur de abc inférieure à
la première. S'il en est bien ainsi, on a :
20 0,00
10,00
a la 20 30 40 50
Valeurs de lSpo i
0,02 Section rectangulaire armée symétriquement
19
15
12,3
0,04
10 1500A
9 0,10
8 15Po =b;;d
7 0,06
6 u - Nser
b- bod (ft<:
5 0,08
M..ro
4 0,20 0,10 ~b= bod'~bc
3,5 h-d
0,12 Ôt=-h-=0,10
3
,,
0,14 -&
2,5
0,30
"i {)-
1 t)- ~~ _~C>,, ___ ~~
,
___ ~ ___ ~~. '. ,•.• ,. W~,,
,
___ .,,, ___ ~ _,_~ __ , . __ w ••
,
'"f"~'-" ~ ~~~ __ " e ____ _
2
0,16 \ "ct ,,'P~ :
\
0,18
0,22
1,22
10,00
0,24
5,00
0,50
3,00
0,26
2,00
0,80
0,28
1,50
0,66 0,60
0,30
.. ~-
~
-~ 1,20
0,60
1,00
0,3'2
0,90
0,50
0,80
0,70
0,40 0,70
0,65
0,60
0,30
0,55
0,80
0,50
0,20 0,48
0,48
0,44
0,42
0,40
0,38
0,35
0,34
Vil'A!Urs de 151>0
1t 1 1 11 1 1 1 1 1 1 1 11 1 1 1 1 1 1 1 11 1 t t 11 1 t ,1 1 1 1 1 11 1 1 11 t 1 1 1
0 10 20 30 ~O 80
---.---
15po
Inconnues:
e A1 GO 1500A. e
On forme = sel',
--.Q.. et 15 Po = . La vertIcale de 15po coupe la courbe --.Q.. en
d N ser ho d d
un point par où passent une courbe !lb et une courbe Db. L'échelle latérale donne
l'ordonnée ~ correspondant à ce point (figure 8.22).
15crbc
d'où l'on déduit la valeur de crJ à partir de la valeur lue pour ~ sur l'échelle latérale.
15crbc
Chapitre 8 • Flexion composée 451
1+---bç--l!>oI
1
- - - - - - - :;;"'---+
1 Cfsj
1
Cfsn 1'---_---'
Béton Acier
Contraintes
Figure 8.23
Soit une section quelconque mais possédant un plan de symétrie (plan moyen) et com-
portant des armatures A\, A 2 ••• Aj ... An respectant la symétrie et situées à des distances
ct....
dl. d2 ... dn de l'axe f1 perpendiculaire au plan de symétrie et passant par le centre
de gravité Go de la section de béton seul (par convention An est supposée être l'armature
la plus éloignée de la fibre la plus comprimée). On se donne une valeur de y et on
considère le diagramme de déformations passant par le pivot correspondant, à savoir:
- pivot A si y::; 0,259 (dn + v')
- pivot B si 0,259 (dn + v') < y ::; h [8.38]
- pivot C si y > h .
Pour la valeur de y choisie et le diagramme de déformations qui lui est associé, les dé-
formations Eç et El} de deux fibres quelconques, respectivement de béton comprimé et
d'acier (tendu ou comprimé) sont parfaitement déterminées; il en est de même de leurs
contraintes respectives, crcç pour le béton, crsj pour l'acier (crSj positif au-dessus de l'axe
neutre et négatif au-dessous).
452 Traité de béton armé
Compte tenu de cette convention de signe, on peut écrire les expressions de la résultante
Ni des forces internes d'une part et du moment en Go de ces forces, c'est-à-dire ~,GO,
d'autre part, sous les formes générales suivantes' :
y n
y n
MI (y) = Mi,Go = fbçacç(v'-Ç)dÇ+ LA)asjdj [8.40]
o )=1
avec v' distance du centre de gravité du béton seul à la fibre la plus comprimée de la
section.
Dans le système d'axes orthonormé plan (OMN), le point PI de coordonnées MI(y) et
NI(y) décrit un arc de courbe convexe CI (figure 8.24)
10) Pour Y= - 00, la droite des déformations est la verticale du pivot A (Es = 10 %0, donc
as) = -fed)'
Le point PT (MT,Go, NT) correspond à l'état-limite ultime de traction simple et on a :
Il Il
Il n
1. Si l'on voulait connaître les moments frontières (§ 7.412) évalués en Go, il suffirait d'introduire,
comme bornes de l'intégrales de l'expression [8.40], les valeurs limites de y données par [8.38].
Mais ici, cette connaissance n'est nullement indispensable (voir cependant § 16.3).
Chapitre 8 • Flexion composée 453
N
--------~------~~--------~M
+
PT
Figure 8.24
[MT,Go n'est nul que si le centre de gravité du béton seul est également celui des aciers,
n
puisqu'alors L Aj d j = 0 ]
j=1
2°) Pour y = +00, la droite des déformations est la verticale du pivot C (Es = 2 %0), donc
O"cç = Cte = lbu et O"Sj = min Ved ;
Esc Esc = 400 MPa } 1 : le point Pc (Me,Go, Ne) corres-
pond à l'état-limite de compression simple et on a:
11
11
avec B aire de la section totale du béton (pour y = + 00, l'intégrale de l'expression [8.40]
est nulle puisque O"cÇ étant constant, cette intégrale correspond au moment statique de
l'aire B par rapport à son propre centre de gravité, qui est nul par définition; par ailleurs,
Me,GO n'est nul que si le centre de gravité des armatures coïncide avec celui du béton
seul).
1. Donc, pour des aciers de nuance Fe E 500, a~j = 400 MPa, et pour des aciers de nuance Fe E 400,
asj = 348 MPa
454 Traité de béton armé
3°) Pour une certaine valeur YF! dey, le point P occupe la position PFl telle que:
Nl(YF!) = 0
Ml (YF!) = MF!
MF! étant le moment résistant ultime de flexion simple correspondant au sens de flexion
considéré.
4°) Si l'on change le sens de la flexion, on définit de la même manière l'arc de courbe
C2 passant par les points PT et Pc déjà définis et par le point PF2 (y = Yn) tel que:
N 2(YF2)= 0
L'ensemble des deux courbes Cl et C 2 constitue une courbe continue et fermée C appe-
lée « courbe d'interaction ».
Si la section possède un centre de symétrie, les points PT et Pc sont situés sur l'axe ON
et les deux courbes Cl et C2 sont symétriques par rapport à cet axe.
Le contour fermé C délimite le domaine de sécurité de la section étudiée munie de ses
armatures de section totale IAj •
On pose
1 '. ,,-_ Nil ,II
r
(LAj lied (pourcentage mécanique total)
__ M Il,GO et p __ ....:.-...::....:......:.:;...
v
G
Bfbll Bh/bu Bft",
avec:
B aire totale de la section
h hauteur totale de la section
!ed= j~/ys =!el 1,15 en général.
La position des armatures restant invariable, donnons à p diverses valeurs: 0, 0,1, 0,2 ...
On obtient dans le plan orthonormé (0 !-l'U) le diagramme d'interaction de la section qui
se compose de courbes régulièrement espacées Co; CO,I; CO,2, •.• correspondant aux di-
verses valeurs de p, coupées par un réseau de droites rayonnantes (mais sans loi de
convergence), correspondant à des positions d'axe neutre identiques (voir § 16.3).
Le tracé s'effectue automatiquement à l'aide d'un ordinateur (exemple figure 8.26).
Dans la direction de chacune des droites rayonnantes, p croît linéairement. Les courbes
p = 0, p = 0,1, P = 0,2, etc. coupent donc chaque droite en des points équidistants le
long de celle-ci, ce qui veut dire que les interpolations doivent se faire dans la direction
des droit~s (figure 8.25). Compte tenu de cette remarque, pour obtenir la valeur de p
correspondant à un point P quelconque du plan avec une bonne précision, on peut, au
lieu de se cantonner aux deux courbes les plus proches encadrant le point P, étendre
l'intervalle de lecture, et mesurer sur l'abaque, dans la direction «estimée» de la droite
ex = yi h = ete passant par P (figure 8.25), les longueurs des segments POPI et PoP (Po
1. Bien faire attention aux quantités entrant dans les fonnules. Remarquer qu'on introduit ici U"Go (et
non MuA) etfiu = 0,85!c281 fjyb, mais qu'à l'abaque donné en exemple ci-après, on a remplacéfbu par
!cd = !c2S/Yb (sans le coefficient 0,85/0)
2. Ou u = 0,85/0 si le paramètre d'entrée pour le béton est!ctl selon la note précédente; c'est le cas
pour la figure 8.25 et pour le diagramme de la figure 8.26.
456 Traité de béton armé
Figure 8.25
b) pour la section avec armatures, la position de celles-ci étant invariable, comme les Aj
J
varient en étant tous multipliés par le même facteur k, on a 1:(k A = k(L A J.
Les
coord01;mées des points PT et Pc sont donc telles que:
fl 1:A,d,
_ pour PT : --.!L = J } =Cte
1) h 1: Ai
flG 1:A,d,
-pour Pc : - - = } } =C te
1)-1 h 1: Ai
II en résulte que, si le centre de gravité des armatures n'est pas confondu avec celui de
*
la section du béton seul (1: Ai di 0), lorsque p varie, les points PT et Pc décrivent
1:A,d,
deux droites ~T et ~c de même pente } } passant, l 'une ~T par l'origine 0, l'autre,
h1:Aj
~ par le point de coordonnées (1) =1 ; flG =0) (figure 8.27).
Chapitre 8 • Flexion composée 457
1,6 --
1,2 ..
As1 +As2
Ollel = bhfcd
fyd
bh fcd
Atel =As1 + As2 =Ollel - fyd-
0,6
0,4
0,2
u u
Dimensionnement Vérification
Figure 8.27
Les points Pj (Uj' ~Gj) correspondant à (Nz" Mu,Go)j doivent tous se trouver à l'intérieur du
contour délimité par la courbe C correspondant au pourcentage mécanique P des arma-
tures de la section.
Remarque:
On peut encore, au moyen des diagrammes d'interaction (figure 8.28) :
- trouver la valeur du plus grand moment d'un signe déterminé que peut équilibrer
une section lorsqu'elle est soumise à un effort normal agissant donné ou, inversement,
- trouver la valeur du plus grand effort normal d'un signe donné que peut équilibrer
une section lorsqu'elle est soumise à un moment agissant donné.
Chapitre 8 • Flexion composée 459
u u
Figure 8.28
1 - - - - / crsc1
15
tJ>
Va 1
Axe de
fle.'{ion -
simple
~ _er_et_·-I_~-_h_-
--L._-f---+__ --f--_ --_-_- ~:.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ' - -_ _--L.
L'effort normal de service Nser est un effort normal de compression et le centre de pres-
sion est à l'intérieur du noyau central de la section rendue homogène (figure 8.29).
-- -- -- ----
Celui-ci est tel que G"C1 xG"OI =-II B d'où G"Cj =-II BV j (G"Cj < 0, G"Oj > 0) et
de même G"C2 X Gh 0 2 =-1/ B d'où c e =1/ BV
h 2 2 (G"C2 > 0, G,,02 < 0).
[8.45]
avec:
N ser effort normal de service
Mser,Gh moment de service évalué au centre de gravité Gh de la section homogène Bh
Bh = B + 15A (B aire totale de la section transversale de l'élément, A aire totale de
la section droite des armatures)
I" moment d'inertie de Bh par rapport à l'axe perpendiculaire au plan moyen et
passant par G"
v distance à ce même axe de la fibre dont on cherche la contrainte.
Pour l'acier situé à la même distance v de l'axe ci-dessus défini, la valeur résultant de
l'application de la formule [8.45] est à multiplier par 15.
_________________________ '-"-"-L.L..<.~
Figure 8.30
Chapitre 8 • Flexion composée 461
N ser est un effort normal de traction et le centre de pression tombe entre des traces des
deux nappes d'armatures (figure 8.30).
On pourrait continuer d'appliquer la formule classique de la Résistance des Matériaux.
En fait, comme le béton tendu n'intervient pas, le problème se ramène à l'équilibre des
trois forces: N sen AIO'sh A 20's2.
En prenant les moments successivement par rapport à A 1et A 2 on trouve:
et [8.46]
-----1--------- --
1- .~-~~"._~~~._~~
crÇ=KÇ
d ç
h
- 1
,
Axe
-------,------
_____ J__ :~_K ________ _
1 neutre /
/
/
/
/
crs
15
Figure 8.31
Figure 8.32
avec:
11 = 1 si dBe est une fibre de béton
11 = 15 si dBe est une fibre d'acier
Il moment d'inertie de la section homogène réduite Be par rapport au même axe:
Chapitre 8 • Flexion composée 463
Se =- If (Ye - Ç) n d Be
Be
(le moment statique est considéré comme négatif si l'aire est au-dessous de
l'axe, ce qui est le cas de la figure 8.32).
le moment d'inertie de la section homogène réduite Be par rapport à ce même
axe:
le =- If (Ye - ç) 2ndBe
Be
Ona:
Be Be Be
d'où [8.47]
a) Expression deyc
La forc~ élastique élémentaire est: crç(ndBe) = K ç ndBe
En écrivant que le moment des forces élastiques élémentaires est nul au point C, on a :
K If (Ye - Ç) ç ndB =0
Be
e
[8.48]
Y:+PYc+q=O
464 Traité de béton armé
avec:
- pour une section rectangulaire de
largeur bo : c !.---------------
1
p = -3e 2 - 90A' (e -d')+ 90A (d -e) f4f----- b 1 C « 0)
1
bo bo r-~----~--.----------~
d' 1
-Pi
q = -2e 3 _ 90A' (e _d,)2 _ 90A (d _e)2 1
bo bo
1
1
-~':~~~--ld
[7.86]. 1
'A
..,j,.;"
1
----------- -
Figure 8.33
b 2+3 ( --1
p=-3-c b J(
c-ho )2 - 90A'
- - (c-d,) +90A
- (d-c )
bo bo bo bo
b 3+2 (--1
q=-2-c b J(
- - (c-d ,)2 - 90A
c-hoJ\3 -90A' - - (d-cJ\2
bQ bo bo bo
Dans ce dernier cas, la condition pour que l'axe neutre tombe dans la nervure est:
- si Nser est un effort normal de compression: f(h o - c) f(d - c) < 0
- si Nser est un effort normal de traction: f( - c )f(ho - c) > 0
S'il en est bien ainsi 1) doit être calculé par la relation [7.101] sinon il faut utiliser la
relation [7.86] en y remplaçant bo par b, largeur de la table.
b) Expression de K
En écrivant que le moment des forces élastiques par rapport à l'axe neutre est égal à
NserYc:
Attention! Comme N ser Yc::f; N.ler eo = Mur•GO on n'a pas K = M ser comme en flexion
1)
simple.
Chapitre 8 • Flexion composée 465
r
h=1
P
lL------l p
~b=1-+l
_____ --
0
A
Figure 8.34 (p =- )
hh
A cet état de déformations, correspond un état de contraintes dans le béton et dans les
armatures, d'où l'on peut déduire l'effort normal résistant N Ru et son excentricité eu'
Pour une section rectangulaire non armée, il est facile de voir qu'en posant
- N eU
UR = Ru et llR =h
ho hfbu
et en faisant varier tbe de 0 à 3,5.10-3, on a:
Pour une section rectangulaire munie d'armatures symétriques, de section totale 2A, il
est possible, grâce à un programme de calcul, de tracer les courbes uA~) pour différen-
tes valeurs de !c28, de le et des rapports d' / h et p = A / bh (moitié du pourcentage total
d'armatures rapporté à la hauteur totale de la section).
Jean Roux a bien voulu se charger d'établir ce programme, qui conduit au diagramme
donné, à titre d'exemple, à la figure 8.35 (cet exemple correspond à le = 400 MPa,
!c28 = 25 MPa, d' / h = 0,10).
Chacune de ces courbes définit la frontière d'un certain domaine situé du côté de sa
concavité.
Remarques:
1. Pour p = 0 le noyau central correspond à YlR = 0,166 = 1 /6. Cette valeur consti-
tue la limite de eu quand N Ru tend vers 0, car la parabole tend à se confondre
h
avec sa tangente à l'origine: le diagramme des contraintes devient triangulaire,
c'est-à-dire qu'il se déduit du diagramme des déformations par affinité, et l'on re-
trouve l 'hypothèse de Hooke et la valeur de la Résistance des Matériaux. Mais
comme tous les points de la frontière du domaine correspondent pour p = 0 à
YlR < 0,166, l'extrapolation, tout à fait injustifiée, des résultats de la Résistance des
Matériaux n'est pas dans le sens de la sécurité.
2. Si l'on tient compte des armatures, les paramètres se multiplient: sections de cel-
les-ci, position, résistance du béton pour définir le rapport led/fiu.
Nt bhfbu
1,25 -- -'~'-ï- - .'"~;- ., ........ -,-, .• ~ "1" ," - ;, ...•• "! ' .. . ..._ - ( ' -
,( ::: l
T
1,20 - ····'-r'·<·"~ ~~~~ .,-~-
1 \ 1
<''r''- ;1~ l",- ... ,. . ~ ~""--~~----
\ 1 1 !
: : ; : 1 ~ ( fe =400 MPa
1 1 1 1 1
fc28 = 25 MPa
i
1,15 ~ - - - -~- - -- ~- ~- - ~ ~- - -~ - t - T- ~,~ ~--
! \ ) 1 l '
, 1 p =At bh fc28
1,10 -----~ --- ~ ~- ---- ~ -----!
l , ) ~
fbu=0,85 -
, 1,5
1,05
1,00
0,95
0,90
,
0,85
•
_····t,,··c ...
1
f- ... _.-rt''"' , .•-'t',.,
1 1
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0,80 .
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1 l j ; 1
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0,75 I i i
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1
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0,70 _._-~-- -~-~~---- -i--~ ~-t- - ---~ - - ---~ - - --~---- -~- -- --~-- ---~
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j ) 1
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1
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1
r' .- .:"' . .
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1
j 1
0,55 .,. ~,.
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0,50 -_ .. _-~
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• , , J , ~ \ • 'i 1 i )
1
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\
,
1
,
\
eth
o •~--~~~--~----~----~~-----------~
0 N '<t
..... ~~
co 0
N
N
N
'<t
N
co
N
g
ci ci ci ci~ ci ci ci ci ci ci
0
Figure 8.35
Chapitre 8 • Flexion composée 469
a) Si la hauteur y de l'axe neutre est au plus égale à 0,625 h (h = bJ2 étant la hauteur
totale de la section dans le plan de la flexion), la zone comprimée est triangulaire. Dans
ce cas, les sections d'armatures Jl et Jl' nécessaires pour équilibrer le moment de flexion
simple MuA = Nu eA peuvent être déterminés comme indiqué au § 7.81.
directement recours aux diagrammes d'interaction qui ont été établis pour le type de
section considérée.
9.1 DÉFINITION
l
De manière générale, une poutre est soumise à la flexion déviée lorsque l'axe du cou-
ple de flexion ne coïncide pas avec l'un des axes centraux d'inertie de sa section droite
et lorsque la direction de l'effort tranchant ne coïncide pas avec celle de l'autre axe.
Seul est étudié dans ce qui suit le cas des poutres à plan moyen (plan de symétrie). Dans
ce cas, il y a donc flexion déviée lorsque le plan de flexion ne coïncide pas avec le plan
2
moyen.
1°) S'il n'existe pas d'effort normal, la flexion déviée est dite simple; exemples:
a) poutres à plan moyen vertical soumises simultanément à des charges de pesanteur
(poids propre, composantes verticales des charges d'exploitation, ... ) et à des forces
horizontales (vent, composantes horizontales des charges d'exploitation, de la poussée
de l'eau, etc.) (figure 9.1 a);
b) poutres à plan moyen non vertical soumises à des charges de pesanteur (figure 9.1 b) :
Figure 9.1
1. La flexion déviée constitue l'une des deux fonnes de la flexion gauche, l'autre étant celle où la
flexion s'accompagne de torsion (voir chapitre 13).
2. Une pièce à section carrée sollicitée par une force extérieure de direction quelconque contenue dans
un plan diagonal est donc sollicitée en flexion droite composée et non en flexion déviée, puisque le
plan diagonal est un plan de symétrie.
472 Traité de béton armé
2°) S'il existe un effort normal, la flexion déviée est dite composée; exemples:
- poutres sous chemins de roulement des ponts roulants,
- poteaux supportant ces poutres.
Ces poutres et poteaux sont en effet soumis aux forces verticales P résultant du poids
propre et des charges variables et aux efforts horizontaux ± HI, ± H 2 provenant du vent,
du retrait et du freinage longitudinal ou transversal (figures 9.2 a et b) :
Figure 9.2
t!'y
La section droite ayant au moins un axe de symétrie
(trace du plan moyen sur le plan de cette section) on
peut décomposer le moment de flexion correspon-
dant à chaque action j suivant les deux directions
principales de la section Gox et GoY, Go étant le h
centre de gravité du béton seul (Gox dirigé dans le
sens de la largeur b de la section, GoY dans le sens
de sa hauteur h).
Les composantes correspondantes sont désignées b
Ml/x,GO = L Yj M.r},GO
Ml/y,GO = L Yj Myj,GO
Mserx,GO = L M.r},GO
MS€ly,GO =L M yj,GO
1. Article A 4.35. C'est le seul article où les Règles BAEL font mention de la nexion déviée, et encore,
en commentaires, et en des termes très vagues, qui nécessitent une interprétation.
474 Traité de béton armé
et [9.1 ]
Lorsque les rapports 1ft / b et 1fy / h sont tous les deux tels que:
on peut effectuer le calcul par les méthodes exposées ci-après au § 9.4, à condition
d'opérer en prenant comme sollicitations de calcul:
avec (les signes à attribuer à ea , e2x et e2y étant, pour chacun des termes entre crochets,
les mêmes que ceux de el x et el y respectivement) :
el.n el y : excentricités définies ci-avant par les expressions [9.1] où ea est une excentrici-
té « additionnelle» (voir § 8.22 a) :
[9.3]
Chapitre 9· Flexion déviée 475
où a.v et <Xx désignent pour chacune des deux directions principales le rapport
du moment du premier ordre Mf, dû aux seules charges permanentes et quasi
permanentes, au moment total du premier ordre Ml (avant application des coef-
ficients y). En mettant à chaque fois l'indice y ou x convenable:
a~ M~(G+ ~1j12Û;J
[9.4]
Ml(G+Ql + Lwoû;J
;2:2
ML L
(moments de service du premier ordre, évalués en Go avec <Xy =--.!L et <Xx = M lx )
M ly M lx
b) État-limite de service
Dans ce cas, les calculs sont conduits en prenant:
Pour les sections rectangulaires, une solution rigoureuse est obtenue par l'emploi
d'abaques dus à J. Rüdinger (op.cit.) et à A. Roussopoulos (Annales techniques, Athè-
nes, mai 1933) que l'on peut trouver dans le Formulaire du béton armé de
R. Chambaud et P. Lebelle, tome 1.
+
Les axes Ox, Oy, sont: !f\Y
1
Figure 9.4
b M sery
ou encore tan '11=---:::;1
h M serx
a) Dimensionllement
Données:
Composantes Mserxo Msery du moment de flexion Mser suivant les axes de symétrie de la
section, avec les conventions précédentes
Dimensions du coffrage: b dans la direction Ox ; h dans la direction Oy.
Inconnues:
Aire totale AlOI = 4A de l'armature constituée par quatre barres de même diamètre.
1. On se fixe la contrainte extrême crbc du béton telle que crbc :::; 0,6fc28
Chapitre 9· Flexion déviée 477
b M sery
2. À partir des données, on calcule Il = Ilserx = et tan \11=---
h Msen:
3. L'horizontale d'ordonnée tan \II coupe la courbe Il en un point dont l'abscisse est le
pourcentage total ur (= 100 AloI / bh) et par lequel passe une courbe K (figure 9 .6 a).
~'''.
tg \jJ
t 22,5
nm
52,5
[J
..
\,
,
20 25 30 45 50 55 60
1,00 ~
ïii
g,.:g
.~ .§
~c.
r:: E
0,90 o 8
~
0,50
(J)
i\i
0,40 "0
'~ .$
-<DE
g. oc:
.... c.
.... E
0,30
~8
(J)
0,20
0,10
0,00 ~c.:......-,,-L..>....l.-I.....c....---b.-,,",,~"-'--J..L..........--"'c.......~..i:.J.:...-.l--....->I!Z...~~":"':::"'---"~-JC.:""'-_~
On en déduit:
ct
Figure 9.6
, partIr
1. A . des d ' on cal
onnees, i
cu e: tanb
'If =- Msery
--
h M serx
- du béton: a = Msen:2
he Il b h
/ Y
Msery,G
/
La section est entièrement comprimée lorsque la force
extérieure F = Nser est une force de compression appli- ~/M~erG
quée à l'intérieur ou sur la frontière du noyau central x' ,1 Mserx,G
de la section rendue homogène. Dans ce cas, les formu-
les classiques de la Résistance des Matériaux sont
applicables à cette section homogène.
[9.5]
avec :
Bh aire de la section rendue homogène (Bh = B + 15 LA)
I hn I hy moments d'inertie de l'aire Bh respectivement par rapport à l'axe Gx et par
rapport à l'axe Gy
Les signes figurant dans la formule [9.5] correspondent à la disposition de la figure 9.7.
480 Traité de béton armé
Mserx,G Msery,G
y- x= 0
l,v:: 1hy
c'est-à-dire que le coefficient angulaire de cet axe a pour valeur: L = Msery,G 1hx
X Mserx,G l/ry
La direction de l'axe neutre étant maintenant connue, la fibre de béton la plus compri-
mée et la fibre d'acier la plus tendue (ou la moins comprimée) le sont également, ainsi
que les contraintes maximales sur ces fibres (pour l'acier, ne pas oublier que la valeur
ainsi obtenue représente crs / 15),
Figure 9.8
Remarque:
Lorsque h est nettement supérieur à b (ou réciproquement) cette dernière condition
conduirait à une anomalie dans la disposition des armatures (figure 9.9),
Chapitre 9 • Flexion déviée 481
Calcul Exécution
Figure 9.11
482 Traité de béton armé
e = M yserG • e = MxserG
x N 'y
ser N ser
2. Au point de coordonnées Ex et Ey de
l'abaqùe correspondant au nombre n de f: y
Figure 9.12
Ces contraintes doivent être inférieures aux valeurs limites. S'il n'en est pas ainsi, il faut
recommencer en adoptant une valeur tu supérieure à la première (a contrario, si crbc et
crs sont très inférieures aux valeurs limites admissibles, on peut essayer de diminuer tu
pour obtenir une solution économique, qui doit bien entendu être telle que crbc :::; cr/x- et
crs :::; crs ).
Abaques de Roussopoulos pour les cas de trois barres par face
ey
&y
0.80
&y -"~>'.;.-'~"~.-'-~~.! .-~-.~~-~~~~~;"~!~~~ ---~; 0.80 "' >-.-;~_! ~.,t\ '._~-~~- . -:--j-~;"~;~ -~ ---~ ; 0,80
t·-.n.:s;"""y"". t·,·,. .""," --", - - -
0.70
0.60
0.10 0.10
0,00 0.00
0 g 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
~ N Il> ~ ~ N (') Il> r-- ~ N (') Il> r-- co
8 "3". ~ «: co 8 «: ~ ex
0 0 0 0 0
°0 0 0 0 0
°0co ex °00 0 0 0 0 0 0
°0co ex 0
°0 0 0 0 0 0 0
m=O,8 A\ 1T'f: ?
&y &y
&y t. _.'" . ,. . ". ~.~.~.................
2.50 2,50
ëD
"
0.50 b;Î";.~"V '<?,,{-1N:>~-!'::'t,(-I-H .....~' _'.+~ 0.50 ~?7p')M 'q~~r~'(tb ,,{t-»fH:.f:>k.--:-H/ _ 0.50 ~hir~<"\\H-h~~-H-N:i-,'xf-H-,+; ~.
0
::l
0.
Vtl1·»..jt·è-,Vf.... l'3 ~'ts; ;'1 , ;>,; ; ~" l flS.i';'. Cy", "<x;..rs ' i>.,i ;,/; ; i)' ; ; A; ;'; i '/;'S ; ; ; Qi : ; ; CD·
0.00 v,>,· 0.00 r» ,'" > 0,00 VA; >
0
:> 0 0 0 0 0 0 0 0 0
<
& Cl. ~ 8 Il> 0 Il> C!- Il>. 0 Il> ex Il> O. ~ 8 Il> ex ëD:
°0on N
°N ex °0 0 N N °0 0 N N CD
°
.
CO
W
484 Traité de béton armé
9 .. 4 MÉTHODES DE CALCUL
À L'ÉTAT-LIMITE ULTIME
(Sollicitations à considérer: voir § 9.21 a, § 9.22 a ou § 9.23 a selon le cas).
Pour le calcul à l'état-limite ultime des sections en flexion déviée, il existe plusieurs
méthodes, car les paramètres étant nombreux, le projeteur a la liberté de choisir comme
il l'entend la distribution des armatures par exemple.
Certaines méthodes sont plus particulièrement applicables aux sections rectangulaires,
mais leur intérêt est limité au cas où la section n'a à équilibrer qu'un seul couple
(Nu, Mu) correspondant à un cas de charge unique.
Dans tous les autres cas, il est nécessaire de recourir à des abaques tels que les abaques
« en rosette» (voir § 9.5) qui constituent les diagrammes d'interaction d'un type de
section donné (rectangulaire, en caisson, etc.).
Remarque importante:
II est rappelé que pour les sections rectangulaires soumises à la flexion déviée, la
valeur de fbu à introduire dans les calculs, lorsque l'on utilise le diagramme rectan-
gulaire est
Soit ô l'angle formé par cet axe avec l'axe Ox. Les composantes du moment Mil sui-
vant les deux axes Ox et Oy sont respectivement
.... ....
--r-----"'-.:r-- .... • .,..,...r-r"JJ'""?'""JJ'""?'".,j-,....,..."T-;...,....,...,....,~!'
------. - -
o -----
....
h d
•
I~G 0
1
;'
. Mu
.1/
A .'
.
---.~
1
1. b
.1
Figure 9.13
On pose [9.6]
Soit U l'angle le plus comprimé de la section, V sa projection sur l'axe neutre. La zone
comprimée est limitée par la droite /). parallèle à l'axe neutre et passant par le point V'
situé sur UV et tel que :
UV'=û,8UV
Cette droite /). sera repérée par ses points d'intersection avec les côtés de la section.
Si ces points sont situés sur deux côtés opposés de la section, la zone comprimée est
trapézoïdale; s'ils sont situés sur deux côtés adjacents, cette zone est triangulaire. Elle
peut aussi être pentagonale, pour un axe neutre situé très «bas ». Ce dernier cas n'est
pas envisagé ici.
486 Traité de béton armé
YI =ç,)d
Y2 =Ç,2 d «YI)
1" 1
A
=-b tan e
1
X =Ç,I - Ç,2 [9.7]
d --.------y----
1
L'aire de la zone comprimée est 1
,.1
celle du trapèze
[9.lOa]
[9.1 Ob]
[9. 17a]
X=-k+~k2+12p(I-P) [9.18]
La position de l'axe /). (et non celle de l'axe neutre) peut être obtenue au moyen du
tableau 9.2, qui donne pour p et k connus les paramètres ç = ç) et YJ = 1;:z déduits des
équations [9.15], [9.16] et [9.18].
L'axe neutre est l'axe parallèle à!1 et tel que UV = 1,25 UV' (Figure 9.13).
Pour que l'on soit dans le cas considéré d'une zone comprimée trapézoïdale, il faut que
1;:z > 0 (voir figure 9.13) c'est-à-dire, d'après [9.16] que l'on ait:
2P>X
relation que l'on peut transformer à partir de [9.18] en :
3-k
P>-4- [9.21]
ce qui, dans les tableaux 9.1 et 9.2 correspond aux zones situées à droite de la ligne en
escalier.
2°) Cas d'une zone comprimée triangulaire
" 1orsque: p $; -
II en est amSI 3 --
k
4
La droite !1 (voir ci-avant) est
définie par les distances x et y de
l'angle le plus comprimé à ses
points d'intersection avec le
contour de la section (figu-
re 9.15): d
------ 0
1
1
1
1
y=çd 1
1
1
d/2 1
1
d'où l'inclinaison de !1 sur la 1
1
direction Ox par : A /
--é-----------
tanS = y = çd
x YJ b
Figure 9.15
1
-rtl; bd fbu = A.fed
2 [9.24]
Mux =Afed Zy
[9.25a]
Muy =A fed Zx [9.25b]
[9.27a]
[9.27b]
En tenant compte de [9.17], on trouve que 1; est donné par la résolution de l'équation du
second degré :
21;2 -31;(1-k)-4kp=0
d'où
La position de l'axe Il. (et non celle de l'axe neutre) peut être obtenue au moyen du ta-
bleau 9.2, qui donne pour p et k connus les paramètres ç et Tl déduits des équations [9.29]
-- ---
et [9.26]. L'axe neutre est l'axe parallèle à Il et tel que UY = 1,25UY' (figure 9.13).
Tableau 9.1
Mux Afed bM ux
Valeurs de Ilux = - - - en fonction de p= - - et de k= - -
bd2 fbu bd f bu d Muy
A gauche de la ligne en escalier, zone comprimée triangulaire; à droite, zone comprimée trapézoïdale.
P k 1.00 1.10 1.20 1.30 1,40 1.50 1.60 1.70 1.80 1.90 2.00 2.50 3.00 4.00 5.00 oc
0,05
13 0,894 0,912 0,924 0,933 0,940 0,945 0,949 0,952 0,955 0,957 0,959 0,965 0,968 0,971 0,972 0,975
Ilux 0,0447 0,0456 0,0462 0,0467 0,0470 0,0473 0,475 0,0476 0,0478 0,0479 0,0480 0,0483 0,0484 0,0486 0,0486 0,0488
0,10
13 0,851 0,867 0,879 0,889 0,897 0,904 0,909 0,913 0,917 0,922 0,923 0,932 0,937 0,943 0,945 0,950
Ilux 0,0851 0,0867 0,0879 0,0889 0,0897 0,0904 0,0909 0,0913 0,0917 0.0922 0,0923 0,0932 0,0943 0,0945 0,0950
0,15
13 0,817 0,832 0,844 0,854 0,862 0,869 0,874 0,879 0,884 0,897 0,890 0,903 0.909 0.915 0,919 0,925
Ilux 0,1226 0,1248 0,1256 0,1261 0,1293 0,1304 0,1311 0,1319 0.1326 0,1331 0.1335 0,1355 0,1364 0,1373 0.1379 0.1388
13 0,789 0,802 0,814 0,923 0,831 0,636 0,844 0,850 0,853 0,857 0,861 0,873 0.881 0,889 0,893 0,900
0,20
Ilux 0,1578 0,1604 0,1628 0,1846 0,1562 0,1676 0,1688 0,1700 0,1706 0,1714 0,1722 0,1746 0,1762 0,1778 0,1786 0,1800
13 0,784 0,776 0.787 0,800 0,804 0,810 0,816 0,821 0,826 0,830 0,833 0,846 0,854 0,863 0.867 0,875
0,25
Ilux 0,1910 0,1940 0,1968 0,2000 0,2010 0,2025 0,2040 0,2053 0,2065 0,2075 0,2083 0,2115 0,2135 0.2156 0,2168 0,2168
0,30
13 0,742 0,753 0,763 0,771 0,778 0,785 0,790 0,795 0,800 0,804 0.807 0,820 0.828 0,837 0,842 0,850
Ilux 0,2226 0,2259 0,2289 0,2313 0,2334 0,2355 0,2370 0,2385 0,2400 0,2412 0,2421 0,2460 0,2484 0,2511 0.2526 0,2550
13 0,721 0,731 0,740 0,748 0,755 0,761 0,767 0,772 0,776 0,780 0,783 0,802 0,804 0,812 0,617 0,625
0,35
Ilux 0,2524 0,2559 0,2590 0,2618 0,2843 0,2684 0,2685 0,2702 0,2716 0,2730 0,2741 0,2807 0,2184 0,2842 0,2860 0,2888
13 0,702 0,711 0.719 0,727 0,733 0,739 0.744 0.749 0,753 0,756 0.760 0,772 0,779 0,788 0.792 0,800
0,40
,Ilux 0,2806 0,2844 0,2876 0,2908 0,2932 0,2956 0,2976 0,2996 0,3012 0.3024 0,3040 0.3088 0,3116 0,3152 0.3168 0,3200
0,45
13 0,684 0,692 0,700 0,707 0,713 0,718 0,723 0,727 0,731 0,734 0,737 0,748 0,755 0,763 0,767 0,775
~Iux 0,3078 0,3114 0.3150 0.3182 0,3209 0,3231 0.3254 0.3272 0,3290 0,3303 0,3317 0,3368 0.3398 0,3434 0.3452 0.3488
13 0,667 0,675 0.682 0.688 0,693 0,698 0,702 0,705 0.709 0,712 0.715 0.726 0,732 0,739 0.743 0,750
0,50
Ilux 0.3335 0.3375 0.3410 0.3440 0,3465 10,3490 1°·3510 0.3530 0,3545 0.3560 0.3575 0,3630 0.3680 0.3695 0,3715 0.3750
13 0,650 0.657 0,665 0,689 0,674 0.678 0,682 0,666 0.689 0.691 0.694 0.703 0.709 0,715 0.719 0,725
0,55
Ilux 0,3575 0.3614 0.3658 0,3680 0,3707 0,3729 0.3751 0,3773 0.3790 0,3601 0.3817 0,3887 0,3900 0,3933 0.3955 0.3988
0,60
P 0,635 0.841 0,648 0,651 0,656 0,659 0,683 0.684 0.668 0.671 0.673 0,681 0.682 0,692 0.695 0,700
/lux 0,3714 0.3646 0.3888 0.3906 0,3936 0.3954 0.3978 0.3994 0.4008 0.4026 0,4036 0,4086 0,4092 0.4152 0.4170 0.4200
0,65
Il 0,619 0,625 0.631 0,634 0,637 0,641 0,644 0.646 0.648 0.651 0.652 0,662 0.663 0.868 0.670 0,675
/lux 0,4024 0,4003 0,4102 0,4121 0,4141 0,4167 0.4186 0,4199 0.4212 0,4232 0.4236 0,4303 0,4310 0.4342 0.4355 0.4368
Chapitre 9 • Flexion déviée 491
Tableau 9.2
Valeurs des paramètres 1; et 11 (fixant la position de la droite ô) en fonction de :
ll b Afed b Mux
p= - - etdek= - -
(~. bd·fbu d Muy
:r:
I;d ;P
P k 1,00 1,10 1,20 1,30 1,40 1,50 1,60 1,70 1,80 1,90 2,00 2,50 3,00 4,00 5,00 cc
1; 0,317 0,265 0,227 0,200 0,179 0,164 0,152 0,143 0,135 0,128 0,123 0,106 0,097 0,085 0,078 0,050
0,05
11 0,315 0,377 0,441 0,500 0,559 0,610 0,658 0,699 0,741 0,781 0,813 0,943 0,003 0,015 0,022 0,050
1; 0,447 0,400 0,362 0,332 0,308 0,289 0,273 0,260 0,248 0,235 0,231 0,204 0,187 0,166 0,153 0,100
0,10
11 0,447 0,500 0,552 0,602 0,649 0,692 0,733 0,769 0,806 0,851 0,866 0,980 0,013 0,034 0,047 0,100
1; 0,548 0,504 0,469 0,439 0,414 0,394 0,377 0,362 0,349 0,338 0,329 0,290 0,270 0,243 0,225 0,150
0,15
11 0,547 0,595 0,640 0,683 0,725 0,761 0,796 0,829 0,860 0,888 0,912 0,010 0,030 0,057 0,Q75 0,150
ç 0,632 0,593 0,572 0,530 0,506 0,485 0,468 0,450 0,440 0,428 0,417 0,379 0,352 0,317 0,294 0,200
0,20
11 0,633 0,675 0,699 0,755 0,791 0,825 0,855 0,859 0,909 0,935 0,959 0,021 0,048 0,083 0,106 0,200
ç 0,707 0,671 0,639 0,612 0,589 0,569 0,551 0,536 0,523 0,511 0,500 0,458 0,427 0,386 0,360 0,250
0,25
11 0,707 0,745 0,782 0,817 0,849 0,879 0,907 0,933 0,956 0,978 1,000 0,042 0,073 0,114 0,140 0,250
1; 0,775 0,741 0,712 0,686 0,665 0,645 0,689 0,614 0,600 0,583 0,536 0,531 0,492 0,452 0,423 0,300
0,30
Il 0,774 0,810 0,843 0,875 0,902 0,930 0,954 0,977 1,000 0,012 0,023 0,069 0,103 0,148 0,177 0,300
ç 0,836 0,806 0,779 0,755 0,734 0,716 0,700 0,686 0,672 0,659 0,647 0,598 0,562 0,514 0,483 0,350
0,35
11 0,837 0,868 0,899 0,921 0,954 0,978 1,000 0,015 0,028 0,041 0,053 0,102 0,132 0,186 0,217 0,350
ç 0,895 0,866 0,842 0,819 0,800 0,783 0,766 0,751 0,737 0,724 0,712 0,661 0,623 0,573 0,504 0,400
0,40
Il 0,894 0,924 0,950 0,977 1,000 0,018 0,034 0,049 0,063 0,076 0,089 0,139 0,177 0,227 0,260 0,400
ç 0,949 0,923 0,900 0,879 0,860 0,842 0,826 0,810 0,796 0,782 0,770 0,718 0,680 0,628 0,594 0,450
0,45
'1 0,948 0,975 1,000 0,021 0,040 0,058 0,074 0,090 0,104 0,117 0,130 0,182 0,220 0,272 0,306 0,450
0,50
..; 1,000 0,976 0,949 0,933 0,914 0.896 0.879 0,863 0.849 0.836 0.823 0.771 0,732 0,679 0,646 0,500
11 1,000 0.024 0,051 0.067 0,081 0.104 0,121 0.137 0.151 0.165 0,177 0.229 0,268 0.321 0.354 0,500
ç 1,041 1.022 0,995 0,979 0,960 0.942 0.926 0.910 0.896 0,882 0.871 0.818 0.780 0,728 0,694 0.550
0.55
11 0.054 0,Q78 0.105 0.121 0.140 0,158 0.174 0.190 0,204 0.217 0,230 0.282 0.320 0.372 0.406 0,550
ç 1.085 1.061 1.034 1,019 1.000 0,983 0.966 0.951 0.937 0.924 0.912 0.861 0.823 0.773 0.740 0.600
0,60
11 0,115 0.139 0,166 0.181 0,200 0.218 0.234 0.249 0.263 0.276 0,289 0.339 0.377 0,427 0,460 0,600
ç 1.116 1,092 1.066 1,051 1,033 1.016 1.000 0.935 0.972 0.959 0.947 0,898 0.862 0.814 0,783 0,650
0.65
11 0,134 0.208 0.234 0.249 0.217 0.284 0,300 0.315 0,328 0.341 0.353 0.402 0,438 0.486 0.517 0.650
Inconnue:
Section A d'aciers tendus.
bM M
1. On commence par calculer: k = _---1!:!.. et !-lux = 2 ux
d Muy bd ~u
2. Pour les valeurs ainsi trouvées, le tableau 9.1 donne, par interpolation linéaire, la
valeur du pourcentage mécanique p.
1. On pourrait aussi envisager de disposer les armatures « en cornière », en s'arrangeant pour que le
point A de calcul soit le centre de gravité, mais ce serait trop compliqué !
Chapitre 9 • Flexion déviée 493
1 PointA
• Figure 9.16
Dans l'un et l'autre cas, il est bon de rajouter dans les autres angles des armatures for-
faitaires (0 ~ 12 mm), même si elles ne sont pas prises en compte dans les calculs.
Remarque:
Soit:
v' . la distance de l'axe neutre à la fibre la plus comprimée
Vrnin la distance de ce même axe à l'axe de la barre tendue qui en est la plus pro-
che (figure 9.17) :
II est facile de voir que:
v' = 1,25 ~ d cos 8 [9.31 ]
b
--Çb
2
Figure 9.17
v' ë 3,5
ou encore, comme - - = ~ = (relation de compatibilité)
V rnin ë srnin 1000 ë smin
9.412 Vériflcationdessections
Données:
Dimensions b et d
Section A
c28 le
. Résistances de calcul: r
Jbu e f1,5
= 0,80 et l'
Jed
=
1,15
2. Pour ces valeurs, on lit dans le tableau 9.1 la valeur de ~ (interpolations linéaires).
3. On a alors:
4. On s'assure que:
Jl,a > 0,8 JlIII (Jllu déterminé comme en flexion droite, pour y = M /IX )
M serx
d'où
k=!M,1X et =MlL~-A'leAd-d')
d M !l,IX bd 2 r
uy Jbl/
linéaires) d'où:
A =pbd Ibll + AI
fed
Figure 9.18
496 Traité de béton armé
y y y
!f\
1
!f\
1
!f\
1
+ ---
At~t
(Atot=Ax+Ay)
Figure 9.19
Les sections d'armatures nécessaires dans chaque cas sont ajoutées l'une à l'autre. Cette
manière de faire revient à considérer la force extérieure comme agissant aux points Cl
et C2 respectivement situés sur les axes Gox et GoY.
Une telle méthode ne bénéficie d'aucun support théorique. Il faut réduire arbitraire-
ment la contrainte du béton prise en compte dans le calcul (comme le demandaient les
Règles BA 1960 aux Commentaires de l'article 3.421), sinon le béton est compté deux
fois. L'erreur commise peut être nettement du mauvais côté de la sécurité.
On peut envisager d'affecter une part seulement de la force extérieure à chacune des
deux flexions droites (Nu:" N uy). Cette part étant déterminée de façon tout à fait arbitrai-
re, le résultat du calcul n'est pas fiable.
Pour toutes ces raisons, l'utilisation d'une telle méthode n'est pas recommandée.
b) Une deuxième méthode, qui n'a pas plus de support théorique que la précédente,
mais pour laquelle certains tests ont montré qu'elle pouvait être acceptée, consiste à
considérer une droite quelconque il coupant les axes Gox et Goyen CI et C2 •
Chapitre 9 • Flexion déviée 497
------------_ 1Nu ..
1
1
1
1
1
1
Méthode a Méthode b
Figure 9.20
L'axe diagonal Goz fait avec la direction GoY un angle 'If tel que:
b
À=-=tan'lf
h
Pour simplifier l'écriture, l'indice 1 est affecté à tout ce qui se rapporte à la direction
GoY et l'indice 2 à tout ce qui se rapporte à la direction Goz.
y
!1\
1
.1f
1 ex ' Z
," )101 1
il' n - - - ~/,:~~~; -r -- - - n
l '1
_________J,.,
/1 b
, ~i..~------------)Io~i
Figure 9.21
La force extérieure Nil appliquée en C peut ainsi être décomposée en deux forces Nul et
Nu2 appliquées respectivement en CI (sur GoY) et Cz (sur GeZ). ces forces étant telles que
le point C, affecté de la masse Nu, soit le barycentre des points CI et Cz affectés chacun
des masses Nul et Nu2 •
Chapitre 9 • Flexion déviée 499
N =N CC 2 =N Àey-eX =N
ul u CC
1 2
u Àe
y
U
(1- tanù)
À
Et
- pour la section rectangulaire fléchie selon son plan diagonal de trace Goz soumise aux
sollicitations N1I2 M 1I2 ,GO = N u2 e;
en prenant comme contrainte du béton:
tanù
Ibu2 =lbU--:;':-'
Les sections d'armatures obtenues dans chacun de ces deux cas étant respectivement A},
Al' etA 2, A 2', on a, pour la section réelle:
1. Les notations el* et e2* sont utilisées ici pour éviter toute confusion avec les excentricités du premier
et du second ordre définies au § 8.22 a.
500 Traité de béton armé
Àe*1"2.
C1
• • c2
Àd'
ey =e*1
Àe*1
h=blÀ x
- Àh=b .-1
le b
·1
b
Figure 9.22
•C
1(uu1)
f-
b=1
p'
1
"+"
"- ,
Go)'
"- , / '
l
f..lu1 /
• • • • P1
•• __. __•
1...-._._._. .....1 P1 "+" P
2
le b=1
·1
Figure 9.231
10 ) Une section (j) carrée, de largeur b et de hauteur b, fléchie dans son plan médian
sous l'effet de ÀNul excentrée de Ml*.
L'aire de cette section est B = b2 ; sa hauteur dans le plan de flexion est b.
1. Cette figure est symbolique. Le signe « + » n'a pas le sens d'une addition ou d'une superposition. Il
doit être compris comme signifiant « combiné avec ». On ne peut en effet additionner les pourcenta-
ges mécaniques, qu'il s'agisse de PI et P2 ou de p' 1 et p' 2, car ils n'ont pas de dénominateur commun.
En réalité, ce sont les sections d'armatures déduites de ces pourcentages qu'ils convient d'ajouter.
Voir la figure 9.24.
Chapitre 9 • Flexion déviée 501
2°) Une section @ carrée, de côté b, fléchie dans son plan diagonal sous l'effet de ÂNI/2
excentrée de "'e~ J2
L'aire de cette section est B = b2 ; sa hauteur dans le plan de flexion est b..fi. (atten-
" 1)
bon ..
Les quantités adimensionnelles relatives à cette section @ sont:
ÂNu2 Nu
ÂNu tan8
1)u2 = B hu2 = b lb" tan8 = b h fbu2 =1)u
N"2 ( e~ ..fi.) _ À Nue; _ 1) e; _ Il
2
_ ",2
f.tu2,GO - r;:; tan8 - b2b l' - U h - rux,GO
B bv2 l' - - lbu
lbu À
On trouve ainsi les pourcentages mécaniques totaux, PlI pour la section rectangulaire,
PlI pour la section en losange. Les armatures de la section réelle s'obtiennent par su-
perposition des sections correspondantes.
Ainsi, dans le cas où les armatures sont disposées en deux nappes:
A2' A; d'autre part, dans son plan diagonal, on aura, ayant choisi a priori les rapports:
A' A'
k
1
= _1
A
et k
2
= _2
A
:
1 2
A1 + A1' -A
-
(1
k) -
1 + 1 - Pit
bhJ;JlI (1- tanô) [9.32]
fed À
[9.33]
Par exemple, si l'on décide de ne placer des armatures que dans les angles de la section,
et de prendre k l = k2 = 1, on aura la disposition ci-contre (figure 9.24) :
P\1
2
A
_1 +A2
2
Figure 9.24
Remarque:
Si l'on ne dispose pas des abaques d'interaction, on peut faire un calcul manuel des
sections A\, Al' et A 2, A2'. Il faut prendre garde qu'alors les moments à considérer
sont rapportés au centre de gravité des armatures tendues (figure 9.25).
Figure 9.25
Chapitre 9 • Flexion déviée 503
Carré Losange
N~l =ÀN"1 = NIl(À-tanô) N;'2 =ÀN"2 = N" tan Ô
Les méthodes exposées aux § 8.3 et 8.9 permettent, dans leur domaine d'application, le
calcul des sections d'armatures:
- ÀA J, ÀA l ' pour la section carrée de coté b et de hauteur b ;
- ÀA2' ÀA 2' pour la section losange de coté b et de hauteur b..fi .
Nota:
En utilisant des hypothèses assez proches de celles des Règles BAEL, mais non to-
talement identiques à celles-ci (par exemple, en supposant que le comportement
d'une section ne varie plus dès que YII ;::: 1,25 h puisqu'alors le diagramme rectangu-
laire occupe la totalité de la section 1), T. Van Langendonck a cherché les solutions
.
con dUlsant a' loptImisatlOn«
"" math"ematIque» [d(Ady+ AI)] = 0 des sections
. d" aCIer
1. Il s'agit de la méthode dite du « diagramme rectangulaire plafonné », proposée au CEB, dans les
années 60, par le Professeur Eduardo Torroja (Madrid). Cette méthode n'avait rien à voir, comme le
croient pourtant certains, avec la méthode du diagramme rectangulaire telle qu'on la pratique actuel-
lement.
504 Traité de béton armé
l'ly
ft
b=À.h
\IIl'l l'lx IC 1
l'lx
L
1
1
1
1
1
1
1
l'l )10'
1
Figure 9.26
Pour une force extérieure Nu (ou DII = Nu ) et une section d'aciers totale AloI (ou un
bhfbll
,.
pourcentage mecamque p = AlOI fed ) fi'
lxees, les equatlOns
' . d' eqm
' 'l'b
1 re d onnees
' p 1us lom
'
. bh fb/l
e e
au § 9.51 permettent de tracer dans le système d'axes Orlx11yavec 11x =2.. et 11 y =..L
b h
la courbe C dont chacun des points correspond au même pourcentage p' qui délimite le
domaine de sécurité (analogue aux courbes d'interaction en flexion droite).
On voit immédiatement que le pourcentage total (et donc la section totale) d'acier à
prévoir pour une section soumise à une force extérieure Nil présentant une double excen-
tricité relative 11x, 11y (point E quelconque de la courbe C précédente) est le même que
cetui à prévoir pour la même section soumise à une flexion composée droite, dans la-
quelle la force Nil présenterait dans un des deux plans principaux de la section une ex-
centricité relative équivalente 11 (par exemple, point CI de la figure 9.26).
La courbe C précédente ne pouvant être représentée avec précision par une expression
analytique, différents auteurs ont cherché à lui substituer des courbes d'expressions
. analytiques simples et suffisamment approchées.
a) Aas -Jakobsen (Norvège) remplace la courbe par un arc de cercle: 11 =~11; +11;
TJy
1,3
1,0
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
,,
0,1 ----:,
0,0 1-~-~-""""'-~_L-~L-~--'--.:.L~-~~---'-'---":'~--7 1 C i
TJx
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,2 1,1 1,2 1,3
Figure 9.27
Ainsi que le montre la figure 9.27 ce rapport dépend des paramètres suivants:
- disposition et nombre des barres sur chaque face de la section;
- pourcentage mécanique p ;
- effort normal réduit VU'
(ainsi que du type d'acier, de sa limite d'élasticité et de l'enrobage).
Il est normalement nécessaire de disposer de tableaux ou d'abaques donnant les valeurs
de \If à utiliser Oa solution se trouve peu simplifiée de ce fait).
506 Traité de béton armé
c) P. Jimenez-Montoya (Espagne) remplace chaque courbe C,BC2 par deux cordes C,B
et BC 2• L'excentricité équivalente est ainsi définie par une loi linéaire. Cette méthode a
le mérite d'être très simple tout en se plaçant du côté de la sécurité. Nous la détaillons
ci-après.
y
~
b
"*J
Figure 9.28
Pour le calcul, on suppose que la force extérieure Nil est appliquée dans le plan moyen
GoY, avec une excentricité fictive (figure 9.28) :
f3 est le coefficient angulaire de la droite BC2 de la figure 9.27. II est facile de voir (figu-
. re 9.29) qu'avec les notations utilisées précédemment, on a :
f3=1-'If
'If
('If représente le rapport du moment équilibré en flexion déviée au moment équilibré en
flexion droite).
Chapitre 9 • Flexion déviée 507
Parmi tous les paramètres dont dépend 111, on ne s'attache qu'à l'effort normal réduit Vu:
f3 est donc lui-même considéré comme ne dépendant que de Vu (figure 9.30).
11 tC 2 Pente ~
W"·~:{ ,
'.
... .. ..
11 - 111j1 1 - ljI
=~=-
111j1 ljI
Figure 9.29
1,0
0,8
0,6
,
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2
Figure 9.30
508 Traité de béton armé
Le calcul est mené pour la section soumise à (Nu; M uGO = Nl~Y ') en utilisant les dia-
grammes d'interaction de la flexion droite. Une légère correction doit être faite pour les
valeurs extrêmes du pourcentage mécanique p :
- si l'on trouve p> 0,60, il est nécessaire d'effectuer un nouveau calcul, en augmentant
de 0,1 la valeur de ~ ;
- si au contraire, on trouve p < 0,20, on peut diminuer ~ de 0,1.
Remarque:
Figure 9.31
Rapportons-la à deux axes de coordonnées. Ces axes peuvent être quelconques, mais en
pratique il est commode de se référer aux axes principaux d'inertie Gox, GoY de la sec-
tion de béton seul.
Dans ce système :
- une fibre de béton comprimé quelconque, d'aire dB' = dx dy est repérée par les coor-
données x et y de son centre de gravité;
- une armature quelconque, d'aire Aj est repérée par les coordonnées Xj et Yj de son cen-
tre de gravité.
Donnons-nous la direction de l'axe neutre (par exemple en fixant l'angle 8 que fait cet
axe avec la direction Gox) ainsi que sa distance Yu à la fibre la plus comprimée (ou la
moins tendue)!. Cela revient à fixer les coordonnées des deux points d'intersection Pet
Q de l'axe neutre et du contour de la section.
l. L'indice u est mis ici pour rappeler qu'il ne s'agit pas d'une ordonnée lue sur l'axe GoY!
510 Traité de béton armé
Il
Il
En éliminant les deux variables Yu et e entre ces trois équations, on obtient dans un triè-
dre orthonormé (N, M.~, My) l'équation d'une surface, dite « surface d'interaction» (fi-
gure 9}2):
Cette surface délimite le domaine de sécurité de la section étudiée munie de ses arma-
tures de section totale IAj (figure 9.32).
Si l'on fait varier proportionnellement cette quantité totale d'armatures sans changer la
l
position de celles-ci, on définit pour une même section plusieurs surfaces d'interaction .
En coupant ces surfaces par des plans N j = Cte on obtient en projection sur le plan
(Mn My) des familles de courbes, chacune de ces courbes étant relative à une quantité
totale donnée d'armatures.
1. Une image familière de la représentation de ces surfaces en couches successives est celle d'un oignon.
Chapitre 9 • Flexion déviée 511
S (Pourcentage
mécanique p)
)....--~_2'/
Surfaces d'interaction
Figure 9.32
Figure 9.33
M Yi -fcrcç--dÇ
- (XçY + L APSjXj -- g3 (S,Yu ) [9.37]
x
B' 2 Go
Figure 9.34
De A{x et A{y on déduit les composantes M;.r,GO et A{y,GO correspondant aux deux axes
principaux d'inertie Gox et GoY de la section (figure 9.35)
Chapitre 9 • Flexion déviée 513
En signe:
M·lX, G
0
= M·x1
cosS+ M.1 y sinS [9.38]
M.Iy, G 0
= M.vu\ sinS+ M. y cosS
1
[9.39]
Figure 9.35
_ M ixGO N-
flxG - b h 2 r.
u= 1
J bll b h ftJII
et on trace pour u = ete les courbes d'interaction, fonction de p, dans le système d'axes
(0 !lxG 0 !lyG).
Selon les propriétés de symétrie de la section « réduite}) (carré de côté 1) munie de ses
armatures (un axe de symétrie, deux axes, quatre axes) on peut se borner à ne représen-
ter que la moitié, le quart ou le huitième du plan (!l.tG .. !lyG) et donner ainsi sur le même
graphique les courbes p correspondant à deux, quatre ou huit valeurs différentes de u.
1. Lorsqu'on change e, les distances À} et 1) prises en compte dans les formules [9.35] à [9.37] changent
aussi.
514 Traité de béton armé
On obtient de cette manière les abaques en rosette dont les figures 9.36 et 9.37 consti-
tuent deux exemples.
t = 0 85 Ic28 1 ( OU t = Ibu )
J bu ,
, e
15 Jcd 085
,
Force extérieure Nu
Coordonnées du centre de pression: ex dans le sens b, ey dans le sens h par rapport aux
axes de symétrie Gox (parallèle à b), GoY (parallèle à h).
Distribution des armatures.
La section totale des armatures AlOI = rA peut être inconnue (dimensionnement) ou
connue (vérification).
Dans les deux cas, la marche à suivre est rigoureusement la même:
1. On calcule:
N Nue y
'U = Il
!-lux,Go = b h2 t
Il bhfbll J bu
l. On utilise pour le tracé des abaques en rosette le diagramme parabole-rectangle. Ce n'est qu'en cas
d'utilisation du diagranune rectangulaire qu'il faudrait substituer 0,80 à 0,85 pour calculer /b".
Chapitre 9 • Flexion déviée 515
. Of
Attention, pour cet abaque: fcd =~
0,85
~1 ~1
0.50 0.40 0.30 0,20 0.10 0 0,10 0,20 0.30 0,40 0,50
0,50 0,50
0.40 0.40
0,30 0,30
0,20 0,20
0.10 0,10
o ~~~~~~~~~~~-+-+-+-t~--LT~~~~~~~~~~~~ 0
~ ~
0,10 0,10
0,20
0,30 0,30
0.40 0,40
0,50 0.50
f..l1 f..ll
0,20 0,15 0.10 0,05 0 0,05 0,10 0,15 0.20
0,20 0.20
0.15 0.15
0.05 0.05
o ~~~~~-r~~-r~r1-+H-~~~--~--~~r-~~----~----~ o
f..ll f..ll
0.05 0.05
0.10 0.10
0.15
0.20 0.20
Figure 9.38
Si les armatures peuvent être considérées comme concentrées en leur centre de gravité
A de coordonnées Xs et Ys, le calcul peut être simplifié en rapportant les moments agis-
sants au point A :
518 Traité de béton armé
avec:
avec
(x s, xc, Ys etyc étant pris avec leurs signes sur les axes orientés Gox et GoY).
On calcule alors l'excentricité « interne» ei de la manière suivante:
- la résultante des forces internes (résistantes) est:
Ni = Nu = Fbc - F;, = B' fbu - Afed
où B' représente l'aire de la zone comprimée (de hauteur 0,8 YIJ
- le moment de ces forces par rapport à A est :
II faut que cette excentricité soit au moins égale à l'excentricité « externe », c'est-à-
dire:
S'il en est ainsi, l'itération est terminée. Sinon il faut modifier la position de l'axe neu-
tre de manière à augmenter B' tout en diminuant peu Zb et recommencer.
Chapitre 9 • Flexion déviée 519
Remarque:
La méthode est évidemment applicable aux sections rectangulaires (figure 9.39) :
Figure 9.39
L'axe neùtre peut être défini à partir des points d'intersection P et Q avec le contour de
la section de la droite !1limitant l'aire de la zone comprimée (donc passant à la distance
O,8yu de l'angle le plus comprimé) c'est-à-dire:
- si la zone comprimée est trapézoïdale, par les distances ç,)h et ~h de ces points
d'intersection à l'angle le plus comprimé d'une part et à l'angle le moins comprimé
d'autre part ;
- soit, si la zone comprimée est triangulaire, par les distances 'f;fl et l'lb de ces points
d'intersection à l'angle le plus comprimé.
Pour chacun de ces deux cas, pour avoir l'aire B' de la zone comprimée et les coordon-
nées Xe, Ye de son centre de gravité Ge, il suffit de se reporter aux expressions [9.8] et
[9.17a] ou [9.23] et [9.28 a et b] données au § 9.41 (1 ° ou 2°) en substituant dans celles-
ci h à d.
520 Traité de béton armé
9 .. 7 BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIONNÉE
DU CHAPITRE 9
- Rüdinger (1), Calcul des sections en béton armé soumises à laflexion déviée, simple
ou composée, Annales de l'ITBTP, octobre 1943.
- Chambaud (R.) et Lebelle (P.), Formulaire du béton armé, Tome l (pp. 239 et suivan-
tes), Eyrolles (1967).
- Manuel de calcul CEB-FIP « Flexion-Compression », Bulletin d'information CEB
n° 141, Construction Press, 1982.
- Documentation complémentaire au Manuel de Calcul CEB-FIP «Flexion-
Compression ». Bulletin d'information du CEB nO 83, avril 1972.
- Van Langendonck (T), Flexâo composta obliqua no concreto armado. Association
brésilienne du Ciment Portland; Sâo-Paulo (Brésil) 1977.
- Montoya (P. Jimenez), Contribution al estudio de la flexion esvÎada. Calculo en rotu-
ra. Estructuras, 2° Série, Tomo IV num. 4.
- Moran Cabré (F), Meseguer (A.G) et Calzôn (lM), Estudio téOl'ico experimental de la
flexocompresiôn esviada en secciones de hormig6n armado. Monographie de l'Institut
Eduardo Torroja nO 265-666, septembre 1967 (contient des résultats d'essais de poteaux
en flexion déviée).
CHAPITRE 10
COMPRESSION « CENTRÉE »
Le présent chapitre ne concerne que les poteaux le plus fréquemment rencontrés dans le
domaine du «bâtiment» et dont les conditions de mise en œuvre - et, en particulier, la
qualité des coffrages - sont convenablement contrôlées (voir § 10.53). Il se réfère ex-
clusivement aux Règles BAEL.
10.1 DÉFINITIONS
1°) Une poutre rectiligne est sollicitée en compression centrée lorsque l'ensemble des
forces extérieures agissant à gauche d'une section droite L est réductible au centre de
gravité G de L à une force unique N (effort normal) perpendiculaire au plan de L et
dirigée vers la droite (figure 10.1).
Dans une poutre rectiligne en béton armé (poteau, colonne, pieu) sollicitée en compres-
sion centrée, le centre de gravité des armatures est confondu avec celui du béton seul.
foJ
1
A
1
1
1
Figure 10.1
x x
IN IN
• r--~
1
1
1
1
1
1
1
ex=cte
1
1
1
1
1
1
1
X X 1
1
1
1
1
1
1
1
Y Y ....-
.... •
N
lN
Figure 10.2
2°) Ne voulant pas imposer dans tous les cas un calcul en flexion composée, les Règles
BAEL (art. B-8.2,10) admettent que soit conventionnellement considéré comme soumis à
une compression « centrée» tout poteau qui, en plus de l'effort normal de compression N,
n'est sollicité que par des moments dont l'existence n'est pas prise en compte dans la
justification de la stabilité et de la résistance des éléments qui lui sont liés et qui ne
conduisent par ailleurs qu'à de petites excentricités (de l'ordre de grandeur de la moitié de
la dimension du noyau central, soit e:S min {a112 ; b112} pour un poteau rectangulaire).
La méthode de calcul approchée développée au paragraphe 10.5 est applicable à de tels
poteaux.
1
:~.~
.1
...::
I l
r.;;. ___.1
1 1
l 1
1 1 Flambement des barres
"----'
t. longitudinales entre
i
"" ...
.. 1 deux cadres
..
1
1
1·
1
1
,"''''--1
1 1
,
:~ ...:
fj ....
.
1
1i
lo............... .
1 1
:t
j> ....... t~
:f...i;.;·.-:~MJ. .
•f"'···.1
t .. j
.1. 1
'j;;;.';;;. .. .,;'1
1 1
~
~
Figure 10.3
524 Traité de béton armé
La rupture des poteaux non armés de la première série se produisait d'une façon sou-
daine et extrêmement brutale, suivant un plan incliné d'environ 30° sur la verticale
(voir § 2.221-2) et sous une charge correspondant à une contrainte normalement infé-
rieure à la résistance à la compression !cr mesurée le jour de l'essai sur des éprouvettes
cylindriques ayant une hauteur double du diamètre, prélevées au moment du coulage
du poteau l .
Pour les poteaux de la deuxième série, la rupture se produisait également brutalement et
contrairement à ce que l'on pourrait croire a priori, pour un même béton, la charge de
rupture n'était pas toujours nettement plus élevée que celle obtenue pour le poteau non
armé et était même, parfois, plus faible. En effet, les barres longitudinales qui sont com-
primées ne sont pas parfaitement rectilignes. Elles sont donc exposées au flambement et
elles flambent effectivement quand la contrainte du béton est voisine de la contrainte de
rupture (le béton présente alors une résistance trop faible aux tractions latérales pour
pouvoir s'opposer efficacement au flambement des armatures).
Pour les poteaux de la troisième série, la rupture était beaucoup plus progressive, et se
produisait sous une charge nettement plus élevée que celles obtenues pour les poteaux
des deux premières séries. On observait généralement un plan de rupture incliné à 30°
sur la verticale, avec flambement des armatures longitudinales, mais localisé ici entre
deux armatures transversales consécutives.
Tous ces essais montraient la nécessité de disposer normalement dans les poteaux en
béton armé des armatures longitudinales et transversales si l'on voulait éviter des ruptu-
res fragiles et donc brutales. L'élancement des poteaux en cause ne faisait pas apparaître
des phénomènes de flambement.
1. La résistance réelle .kr. le jour de l'essai, ne doit pas être confondue avec la résistance caractéristique
spécifiée.k28 prise en compte dans les calculs !
Chapitre 10 • Compression centrée 525
ques théoriques se trouvent parfaitement réalisées, la courbe des pressions réelle peut
fort bien ne pas être une droite et des excentricités dues à l 'hétérogénéité mécanique
sont susceptibles de se produire.
La reproduction en laboratoire du cas théorique de la « compression centrée» impose de
corriger progressivement le positionnement du poteau dans la presse d'essais, jusqu'à ce
que les déformations unitaires (t:J / 1), mesurées aux moyens d'extensomètres placés sur
chaque face du poteau, soient toutes égales sous une fraction donnée de la charge de
service. Lorsque cette condition est réalisée, le poteau ne subit aucune déformation
transversale: son axe reste rectiligne jusqu'à la rupture. Que le poteau soit ou non muni
d'armatures, celle-ci se produit le long d'un plan incliné à 30° environ sur l'axe (voir
§ 2.221-2) comme indiqué ci-avant au § 10.21 ; le flambement des armatures, s'il yen
a, s'observe à leur traversée de ce plan (figure 10.3).
Si les précautions pour obtenir un centrage parfait ne sont pas prises, ou si l'élancement
géométrique augmente notablement, ou encore si d'emblée la charge appliquée présente
une certaine excentricité, le poteau prend au cours de l'essai une « flèche latérale» et la
rupture survient par flambement (voir chapitre Il).
10.31 Définitions
[10.2]
-r-----l-------r:I'"+-------1-------
-- ------ ./. // ------ - ... -------- /,".,t -------
1" -------
... -------
Figure 10.4
Chapitre 10 • Compression centrée 527
Figure 10.5
Remarque importante:
Le flambement s'effectue dans le plan pour lequel l'elancement est le plus grand
(donc If maximal et/ou 1 minimal), qui n'est pas toujours, comme on le croit sou-
vent, celui dans le sens duquel le moment d'inertie de la section est le plus faible.
Ce plan peut d'ailleurs avoir une direction qui ne soit pas confondue avec lm des
axes principaux de la section. Dans ce cas le flambement est dit « biaxial » ou par-
fois « diagonal ».
Exemple: Poteau rectangulaire de section ab, avec b = l,Sa.
Dans le sens a, le poteau est supposé encastré en pied et en tête. Dans le sens b, la
section de tête ne peut pas tourner mais peut se déplacer latéralement (voir figure
10.4).
1. II est rappelé que la raideur est le rapport III du moment d'inertie à la portée ou à la longueur de
l'élément considéré. Dans le cas où un poteau rectangulaire est lié à chacune de ses extrémités à deux
poutres qui se croisent, il faut évaluer deux valeurs de la raideur (correspondant aux deux valeurs de
l) pour chacune des deux directions des poutres. Il peut en résulter des valeurs de If différentes pour
chaque direction. Dans le cas d'un plancher-dalle, il faut prendre If= 10'
528 Traité de béton armé
Sens a:
3 4 2
- ba _ 1,5a B = ab =15a
,
1 -----
lE
12 12
À = 1fa = 3,46 ~ = 1 73 10
a.
la
2 a ' a
Sens b:
1jb = 10 3
1 = ab = 3,375a
4
B =ab= 1,5a 2
12 12
3,375a 4 a
12 (1,5a 2 ) = 2,31
Le plan de flambement est donc, dans ce cas, celui qui contient la plus grande dimen-
sion (et qui correspond donc au plus grand moment d'inertie de la section droite).
. . . . .. 0{max 0 tmin
[El
.W
... ... ...
"
Épingle
ou étrier SMin[a+10cm;40cm] (Nombre de barres
longitudinales ;a6)
Figure 10.6
c) Section minimale
Une section minimale d'annatures est toujours nécessaire (voir § 10.541).
1. Cette disposition a pour objet de laisser la latitude d'utiliser certains types d'armatures préfabriquées
où le maintien de toutes les barres longitudinales se révèle impossible.
Chapitre 10· Compression centrée 531
,
10.51 Evaluation de certaines données de base
Le calcul des poteaux est toujours conduit à l'état-limite ultime, pour un effort normal
agissant de calcul de la forme:
On désigne par :
B . l'aire de la section droite du poteau
A l'aire de la section totale des armatures longitudinales.
Dans l'évaluation de A, il faut toujours avoir présent à l'esprit que:
1. Toute barre longitudinale de diamètre 0, non maintenue par des armatures transver-
sales espacées d'au plus 150, ne peut être prise en compte dans les calculs de résistan-
ce (BAEL, art. A-4.1.2)
2. Si À > 35, seules peuvent être prises en compte les armatures disposées de façon à
augmenter le plus efficacement possible la rigidité dans le plan de flambement (BAEL,
art. B-8.4.1 ; voir figure 10.7).
l' 0 •
.. .. ..
I~ a ~
O,9SalbS1.1 alb<O,9 ou aIb > 1,1
(aciers d'angle seulement) (aciers le long des grands côtés)
Figure 10.7
532 Traité de béton armé
1. Ce qui est inexact pour les aciers de classe Fe ES 00, pour lequels cr$C2 < Jal. En effet
500
Jed = - MPa = 435 MPa alors que crse2 = Esê sc = 400 MPa seulement.
1,15
Chapitre 10 • Compression centrée 533
Pour des poteaux dont la qualité d'exécution est contrôlée en sorte que l'imperfection de
rectitude puisse être estimée au plus égale à max [1 cm ; 1/500], l'effort normal agissant
ultime Nu doit être tel que:
N u <N
- - a [B rfc28 +A 1e ]
ulim avec N ulim- [10.5]
, , 0,9Yb Ys
{' = 0,851c28
Jbu
et J.
ed
= Je
Yb Ys
qui interviennent dans tous les calculs d'états-limites ultimes de résistance (8 = 1 pour
les poteaux).
II suffit de multiplier les deux membres de l'expression [10.5] par f3 = 0,85/a. On ob-
tient ainsi l'expression suivante, valable pour À::; 70 1•
avec:
Nu effort normal de calcul agissant
Br section réduite, obtenue en retirant 1 cm d'épaisseur de béton sur toute la péri-
phérie du poteau
coefficient supérieur à l'unité dont les valeurs sont définies comme suit:
1. Si plus de la moitié des charges est appliquée à un âge j > 90 jours:
1. Dans les premières versions des Règles BAEL, la formule était valable jusqu'à À. = 100.
534 Traité de béton armé
2. Si plus de la moitié des charges est appliquée avant l'âge de 90 jours, les va-
leurs de f3 ci-avant sont à multiplier par 1,10, c'est-à-dire qu'il faut vérifier:
ou [1O.6b]
3. Si la majeure partie des charges est appliquée à un âgej < 28 jours les va-
leurs de f3 ci-avant sont à multiplier par 1,20, et il faut substituer, dans
l'expression defim'!ci à!c28 ce qui revient, par application des Règles BAEL art.
A-2. 1.1 à multiplierfbu parj / (a + bj) (voir § 2.241 a).
Dans ce cas, la condition à vérifier devient:
avec:
- POur!c28:::; 40 MPa; a = 4,76 et b = 0,83
- POuri'28 > 40 MPa; a = 1,40 et b = 0,95.
0tmin
Les Règles BAEL demandent de
disposer sur la longueur Ir' au moins
trois nappes d'armatures transversa-
les, c'est-à-dire une nappe à chacune
des extrémités du recouvrement (en
laissant environ 3 cm pour réaliser les
ligatures) et une nappe au milieu
(figure 10.8) : si les armatures sont de
diamètres différents 0/min et 0/max
(voir par exemple figure 10.6), à cha- 3 nappes au minimum
cun d'eux correspond une longueur
l~. On doit trouver au moins trois
nappes sur la longueur l~min ,
l'espacement correspondant étant
conservé sur la longueur l~max .
Figure 10.8
10.55 Dimensionnement
Données:
Nu, !c28 et le, 10 d'où lf=klo (voir 10.311)
Inconnues:
B et A et donc À ainsi que f3.
Premier cas :
On est complètement libre du choix de la section B.
La formule [1O.6a] peut s'écrire:
B > fJ Nu [10.13]
r - [flm +0 85~.{."Jtd ]
09
, ' Br
et, en arrondissant certaines valeurs numériques car il n'est pas nécessaire d'avoir une
très grande précision dans la recherche de la section B, la formule [10.13] devient:
Pour 1c28 = 25 MPa et!e = 500 MPa (fiu = 14,2 MPa et!ed = 435 MPa), on obtient ainsi:
Br ~ 0,051313 Nu
que l'on pourrait même arrondir (pour réduire un peu A) à :
Br ~ 0,05513 Nu
La valeur de 13 dépend de l'élancement choisi (formules [10.7]). Si l'on vise un élance-
ment À = 35 (ce qui permet de prendre en compte la totalité des armatures, voir § 10.51
point 2) on aura 13 = 1,20 (soit Br::::: 0,066 Nz, dans l'exemple considéré précédemment)
et si l'on vise un élancement À = 50, on aura 13 = 1,41 (soit Br::::: 0,077 Nz,).
Applications :
a) Poteau à section rectangulaire de côté a et b (on suppose a::; b) : B = ab.
En exprimant a et b en m, on a :
Br =(a -0,02)(b-O,02)
Si l'on veut À::; 35, il faut, puisque (d'après la relation [10.3]) :
If.J12 3,5 If If
a= :::::-- a~- (m)
À À 10
et, en appliquant la formule [10.14] avec 13 = 1,2 :
.
En expnmant a en m, on a: Br
°
= 1t (a - '02)2
4
538 Traité de béton armé
41 1
Si l'on veut À:S; 35, il faut, puisque (d'après la relation [10.4]) a = -L : a;?:...L
À 9
Mais il faut aussi que la condition [10.14] avec ~= 1,2 soit satisfaite, c'est-à-dire:
>
a_ 1,375N 002
.( u +, (m, MN,MPa)
.( + Jed
Jbu 130
(ce qui POur!c28 = 25MPa et!e = 500 MPa conduit à a"" 0,3 ~ Nu + 0,02 (m, MN).
Une fois choisi le diamètre a, il faut calculer l'élancement réel du poteau, puis le coeffi-
cient ~ (formules [10.7]) et déterminer les armatures longitudinales et transversales
comme indiqué eau § 10.54.
Deuxième cas :
La dimension de l'un des deux côtés est imposée (section rectangulaire).
Soit C la dimension imposée. Puisque l'on ignore a priori si c est le petit côté ou le
grand côté, il faut commencer par calculer (voir § 10.32) :
c = 0,9~NII (m,MN,MPa)
r .( +fed
Jbll 130
b> 0,9 ~N + 0 02 Il
(m, MN, MPa)
- J; + fed a - 0,02 '
bu 130
3,5 If
a?--
À
351
On se fixe ensuite une première valeur 1..1 de À telle que 1..1 < ~ (puisqu'il faut de
b
toute manière respecter aussi la condition d'élancement dans le sens« b »).
À 1..1 correspond une valeur ~l de~, (formules [10.7]) et une valeur:
al =ko f3l + 0,02 (m)
3,5 If
d'où une seconde valeur 1..2 de À donnée par: 1.. 2 =- - .
. al
La convergence est assez rapide et il n'est pas nécessaire de rechercher une grande
précision.
1. Le signe:::: indique qu'une grande précision n'est pas nécessaire puisque le choix de A! Br = 1/100
est arbitraire et que la section réelle d'armatures est ajustée pour finir sur les dimensions imposées
(ou retenues) pour b et pour a.
540 Traité de béton armé
A = Br f c28 [~_ 1 ]
fed ex. 0,9.1,5
'U
Po =_11 -0,741
a
Compte tenu des valeurs de a données par les Règles BAEL, on a :
'\ <50'
_ pour 1\, _ • ~=[1+0,2(À/35fl 'U II
a 0,85
'U ')..2
- pour 50 < À :::; 70 : _II =- - ' U
ex. 1500 Il
Dans ce cas, À = f
lm et Po prend les valeurs:
. a
cons!'derer
' 'U 1Y =-Nil- et determmer
' . Po a, partIT
. de,
1 20 'U '
1y
Br fCj
Chapitre 10 • Compression centrée 541
Br =0,785 (a-0,02)2
et en adoptant une longueur de flambement fictive lf= 1,155 lfo, lfo étant la longueur de
flambement du poteau circulaire réel.
Remarques:
1. Dans le cas d'armatures en acier de limite d'élasticitéle différente de 500 MPa,
les valeurs de A trouvées par l'abaque seraient à multiplier par 5001le.
2. La pente des droites de l'abaque montre que la formule [10.8] donnant A est très
sensible à une erreur, même faible, sur Br (difficile à évaluer aisément pour les sec-
tions de forme compliquée) ou sur Nr, (oubli du poids propre du poteau par exemple).
Supposons que la valeur exacte de '\)1/ soit 0,4 et que l'on se soit en réalité trompé de
+ 5 % sur Br. On trouverait donc '\)1/ = 0,4 1 1,05 0,38 et pour lfl a = 16,5 dans no-
tre exemple, on trouverait p = 2,5 au lieu de p = 3, soit
A = 2,5.1,05 Brfc28 = 2,625 Br fc28 au lieu de A =3 Br fc28
L'erreur commise sur A est de - 12,5 % ! Il convient donc de calculer avec préci-
sion.
542 Traité de béton armé
ÉTAT-LIMITE ULTIME DE
STABILITÉ DE FORME
(FLAMBEMENT)
Cet état-limite peut se rencontrer dans les ossatures (et leurs éléments constitutifs) sus-
ceptibles de présenter une instabilité de forme sous des sollicitations de compression-
flexion par suite de l'influence défavorable des déformations sur les sollicitations. Il
existe également des phénomènes d'instabilité par flexion-torsion, compression-torsion,
cloquage (voiles), etc., qui ne sont d'ailleurs pas traités dans les Règles BAEL et doi-
vent faire l'objet d'études spéciales.
11.1 GÉNÉRALITÉS
En théorie, pour une pièce d'axe rectiligne chargée axialement, le flambement ne de-
vrait pas se produire, puisqu'il n'y a aucune flexion initiale. Mais dans la réalité:
-la ligne moyenne d'une pièce n'est jamais parfaitement rectiligne,
-le matériau n'est jamais rigoureusement ni homogène ni isotrope,
- les efforts ne sont jamais parfaitement centrés, etc.
Bien que le flambement d'un poteau se manifeste par une flexion latérale, le comporte-
ment d'un poteau ainsi fléchi est très différent de celui d'une poutre simplement fléchie.
Considérons en effet une poutre horizontale sur appuis simples, soumise à l'action
d'une charge P appliquée à une abscisse a quelconque (figure Il.1).
x
A priori, il n'y a aucune raison pour qu'il y ait flexion,
1
le moment «du premier ordre» étant nul (absence
p d'excentricité de la charge P).
Si, pour une cause indéterminée, une déformation latérale
1
1 quelconque se produit, elle fait apparaître dans une
1
1
1
section L d'abscisse x, un moment de flexion dit «du
1
1 second ordre» :
y(x)
1
L
1
1 M(x)=-P y (x)
1
1
1
,,
1 Le moment de flexion est ici l'effet de la déformation
, X et non plus sa cause. Ce moment varie et augmente avec
\
\ la flèche. La pièce qui est maintenant sollicitée en
\
\
\
P flexion composée peut atteindre, ou non, un état
Y
\
d'équilibre.
Figure 11.2
En outre, le fluage du béton accroît les déformations dans le temps et l'augmentation de
la flèche qui en résulte (et qui, dans une poutre simplement fléchie, ne modifie pas le
moment de rupture) entraîne une diminution de la charge que le poteau peut supporter
sans se rompre.
'---------------------e-------e >M
o
Figure 11.3
y -E--..,.,//"".,/..,n.,./:<"7'7':'"/
lp
Figure 11.4
1. L'approximation y" (x) =:: M(x)1 El ,justifiée lorsqu'il s'agit de petits déplacements, est pratiquement
toujours valable en béton armé (voir § 15.331).
548 Traité de béton armé
• y (/f) = 0 entraîne:
- soit C2 = 0, c'est-à-dire y (x) = 0: il n'y a pas de flambement;
- soit sin (oo!.r) = 0, alors 00 lf= lm, ce qui correspond à un flambement en k demi-ondes
La charge critique de flambement ou « charge critique d'Euler» est la plus petite des
charges P capables de maintenir le poteau dans son état déformé. Cette charge est obte-
nue pour k 1, soit:
n 2 EI
~. =--2- [11.1]
If
~
Bifurcation : P
d'équilibre : . . - - Instable
~!Pc ----r-p=p
stable J
----------------------~------------------~~y
o
10""'''''.
c
Figure 11.5
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 549
--- --
1 ,
1
1
,1
,
y{x)
,,
J
1
1
t--
' eo
1
1
tf
,,
1
X
, ,,
,
\
\
Y
t p
Figure 11.6
[11.2]
· . , 1
d.ont 1a so1utlOn mtegra e est, en posant li
wlf
=-2- ="21t vP:
[P et en tenant compte
M(!L)=~
2 cosu
et qu'il devient infini [comme y (x)] lorsque P tend vers Pc puisqu'alors u tend vers
Tt/2.
En fait, cette circonstance ne peut se présenter, car tout se passe comme si chaque sec-
tion était soumise à la flexion composée [effort normal N = P et moment
M GO = P (eo + y (x)] et la rupture survient donc sous cette sollicitation, soit lorsque la
résistance à la compression du matériau est atteinte sur la fibre la plus comprimée, soit
lorsque sa résistance à la traction est atteinte sur la fibre la plus tendue (figure Il.7).
i
~.---------------------------------------
----
..--- --- --- ----
Rupture en flexion composée
(Jmax (eo)=fr
~------------------------------------~ y
o
fr = Résistance du matériau (en compression ou en traction selon le cas)
Figure 11.7
La charge de rupture est d'autant plus éloignée de la charge critique d'Euler (et donc
d'autant plus faible) que l'excentricité eo est plus grande.
. (mJ
eosm -
y (x) = CI sinrox + C2 cosrox + I~
(n-roll ) -1
Y(X)+YI (X)=eosin[m][I+
11
1
(~/ P) -1
]=YI (x)~
~- P
L'application de l'effort axial P a donc pour effet d'amplifier la déformation initiale [et
donc le moment initial P YI (x)] en la multipliant par le rapport ( ~ ) appelé« coeffi-
~-P
cient d'amplification des moments ».
Le moment total (y compris le moment du deuxième ordre) est ainsi en valeur absolue:
[11.3]
et aussi que
[11.5]
552 Traité de béton armé
avec:
1 longueur de la pièce,
v demi-hauteur de la section dans le plan de flexion,
Il coefficient dépendant du matériau (lO--4 pour le béton armé),
f3 coefficient dépendant des liaisons aux extrémités (voir figure 10.4).
À cette excentricité correspondait donc un moment de flexion MGO = Pe.
La vérification de la stabilité consistait à s'assurer que la contrainte maximale était au
plus ég~le à la contrainte admissible:
P M v -
cr=-+~:::;cr
B 1 be
avec:
B aire de la section droite du poteau
1 moment d'inertie de celle-ci par rapport à l'axe perpendiculaire au plan de
flexion et passant par Go : 1 =Bi 2 avec i rayon de giration.
L'expression de cr pouvant donc aussi s'écrire:
1. Il fallait appliquer, selon le cas, l'une ou l'autre de deux formules présentant une discontinuité aux
bornes de leur domaine d'utilisation. Ainsi, l'excentricité complémentaire à prendre en compte était
bien plus élevée pour un poteau d'élancement 49,9 que pour un poteau d'élancement 50,1.
554 Traité de béton armé
d) la limitation des contraintes à des valeurs admissibles (les mêmes que celles prises en
compte pour vérifier la résistance des sections) ne conduit pas nécessairement à une
sécurité convenable vis-à-vis du flambement.
e) il n'est pas possible de donner une expression de la flèche de calcul qui puisse être
valable pour tous les cas. Celles qui ont été proposées (voir § 11.22) conduisent à des
résultats très dispersés, pouvant aller dans le sens soit d'une trop grande sécurité, soit au
contraire, d'une insécurité.
f) la transposition en contraintes admissibles du principe de l'excentricité complémen-
taire, combinant les défauts précédents, ne peut que conduire à des anomalies.
Pour toutes ces raisons, diverses méthodes de calcul à l'état-limite ultime ont été déve-
loppées. Elles seules permettent une approche correcte du phénomène de flambement.
En France, le développement de ces méthodes commença en 1956, avec des essais en-
trepris pour l'édification du Centre National des Industries et des Techniques (CNIT),
dont la conception est due à Nicolas Esquillan. Cet ouvrage remarquable, autrefois mis
en valeur au sommet de la colline de Chantecoq (lieu de durs combats lors de la guerre
de 1870, rebaptisée « La Défense» après celle-ci, et où se trouvait auparavant une sta-
tue commémorative) méritait mieux que de se retrouver, dans l'aménagement du quar-
tier qui a suivi son édification, semi-enterré entre les voies de desserte rapide qui
l'entourent et écrasé par les constructions environnantes. Ce chef d'œuvre d'esthétique
et de technique ne peut plus, d'aucun côté, être apprécié à sa juste valeur. Il s'agit pour-
tant d'un record mondial, une structure voûtée en double coque mince autoportante en
béton armé, reposant seulement sur trois points d'appui disposés aux sommets d'un
triangle. équilatéral, distants de 206 m en façade, pratiquement la largeur de la place de
la Concorde (210 m). Dans un ouvrage d'une telle envergure, la sécurité vis-à-vis du
flambement général de l'ensemble de la couverture et du flambement local du voile
mince (6 cm d'épaisseur) était d'une importance primordiale. C'est Pierre Faessel, jeune
ingénieur de l'Entreprise Coignet, qui fut chargé de la conception des essais, de leur
suivi, de leur interprétation et en tira le principe d'une méthode de calcul pour les vérifi-
cations au flambement (voir § 11.636-4). À la date de parution des Règles CCBA68, les
outils de calcul pour l'application commode de la méthode n'étant pas encore disponi-
bles (voir § 11.641-1), ces Règles n'envisageaient, à l'article 33,3, le recours aux états-
limites que comme une vague possibilité: «Les justifications relatives au .flambement
peuvent éventuellement reposer sur l'évaluation des charges ultimes ... etc. ».
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 555
p
It\
• Rupture en flexion composée
r·
~-------
L -_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _~y
Figure 11.8
556 Traité de béton armé
Dans le cas de poteaux de même section transversale, mais cette fois de même longueur,
des comportements identiques à ceux décrits ci-dessus sont observés lorsque l'on aug-
mente progressivement l'excentricité structurale de la charge.
II convient de remarquer que des essais sous charge contrôlée (c'est-à-dire en opérant à
vitesse constante d'accroissement de la contrainte) ne permettent pas de mettre aussi
nettement en évidence ces mêmes comportements. Lorsque la charge atteint sa valeur
maximale, on assiste en effet à un phénomène dynamique d'augmentation des déforma-
tions sous charge constante, et la rupture survient brutalement. Ce comportement est
celui auquel il faut s'attendre pour les poteaux de structures réelles où ni les charges
appliquées, ni leur excentricité ne sont susceptibles de diminuer si le poteau commence
à céder.
Charge P
~;::~~~e_d~:~_~U:_~:~O)
A ~:--::-: - - - ~ Capacité résiduelle (o<q>*< q»
- - - - - - B'
~-----~
1
,.:
1
Chargement
soutenu
Figure 11.9
n 2 El n 2El
p=--=-- [11.6]
c l~ p2f2
P dépendant des conditions de liaison aux extrémités (voir BAEL, art. B 7.3,2 et figu-
re 10.4 du présent texte).
En particulier:
P= 1 (par définition) pour un poteau articulé à ses deux extrémités (poteau «bi-
articulé ») ;
P= 2 pour un poteau encastré en pied et libre en tête (<<mât»).
1. De façon plus générale, la longueur libre de flambement d'un poteau à section variable, soumis à des
charges axiales appliquées en divers points de son axe peut être définie comme la longueur du poteau
de section constante et égale à la section critique du poteau réel, articulé à ses deux extrémités, qui,
lorsqu'on lui applique aux extrémités toutes les charges supportées par le poteau réel, a la même
charge de flambement que ce dernier.
Ce calcul n'est donc possible que si la section critique est connue, ce qui n'est pas toujours le cas.
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 559
L'étude de tout poteau de longueur 1 avec des conditions de liaison quelconques à ses
deux extrémités peut alors toujours se ramener (figure 10.10) :
- soit à celle d'un poteau bi-articulé de longueur If = ~ 1;
p
lp
l
(
Liaisons Équivalent à ou à
r
quelconques l
t f =l3t I3l lf
~
-=-
2 2
I P
I P
I
Figure 11.10
Etant donné l'incertitude sur les conditions réelles de liaison aux extrémités du poteau,
il convient d'évaluer toujours lfavec beaucoup de prudence (ne pas oublier que les mo-
ments du second ordre sont d'autant plus importants que l'élancement réel du poteau est
plus grand; il ne faut donc pas sous-estimer celui-ci).
ea = max{2 cm ; _l_}
250
[ 11.8]
e8,1
,1
Théorie: Réalité:
Compression centrée Flexion composée
Figure 11.11
H
--..
Figure 11.12
La flèche latérale totale est Y (x) =YI + L~Yi et le moment du deuxième ordre est:
M2{x) = pY (x) =P (yI +L ~Yi)
Deux cas peuvent se présenter:
Premier cas: Si un état d'équilibre peut être atteint entre les forces externes et les forces
internes dans toutes les sections du poteau, le processus s'arrête à cet état d'équilibre .
. La section de base (x = If /2) est alors soumise:
- à un effort normal de compression N = P
- à un moment de flexion total MGO = MI + M2 avec :
1 pf
MI =C+P{eo+eJ+H ; +-t [11.9]
M 2 =Pj
[11.10]
j étant la flèche totale en pied de la potence.
Dans l'état d'équilibre, dans chaque section, la courbure due aux contraintes internes est
égale à la courbure due aux actions extérieures, c'est-à-dire à la courbure de la déformée.
Deuxième cas: Si un état d'équilibre ne peut être atteint entre les forces externes et les
forces internes, c'est-à-dire si les forces externes sont supérieures à celles qui corres-
pondent à la capacité portante du poteau, l'équilibre est impossible et le processus évo-
lue vers la ruine du poteau.
N N N
~--~------~--~M ~----------~-7M
o
• Figure 11.13
•
b) Cas d'un poteau d'élancement moyen (25 < À < 50 environ)
Par suite de la flèche que prend le poteau, lorsque la charge P croît à excentricité eo
constante, le moment croît plus vite que l'effort normal (figure 11.3b). Le poteau périt
par rupture de la section la plus sollicitée, sous l'effet combiné:
- d'un effort normal N r = Pmax
- d'un moment de flexion M,. = Pmax (e o +!c) = ~r + MC'
p n2EI 10 El
M C =M -E..
P1/
avec Pl'
=--::::--
f2 [2
c f f
M , on arnve
En posant K = -l = _" . ( aux notatIOns
. , ) a, l' expressIOn
pres . donnee
"al ' artlc
. 1e
r El
R 42,23 des Recommandations internationales de 1970 :
M = NIIK l} [11.12]
c 10
Sous cette forme, K apparaît comme une quantité dont il ya lieu d'ajuster la valeur pour
que les capacités portantes calculées au moyen des équations [11.11] et [11.12] soient en
bon accord avec les résultats d'essais.
566 Traité de béton armé
Remarque:
L'expression du moment complémentaire conduit à une excentricité du deuxième
ordre (flèche) :
M 1 [2 KI 2
e2
=_c =_-L
2 2
(soit e =_f )
Nu r n 10
qui est celle que l'on trouve en faisant l'hypothèse d'une déformée sinusoïdale
(voir § 11.636-1). Ceci n'a rien d'étonnant puisque c'est également la forme de la
déformée du flambement eulérien.
Elle consiste à ajouter à l'excentricité du premier ordre el (dans laquelle est déjà in-
cluse une excentricité additionnelle) une excentricité complémentaire basée sur une
valeur empirique de la courbure de rupture, cette valeur constituant une limite supé-
rieure tirée de la considération de la forme des lois moments-courbures des sections
(voir figure 11.28).
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 567
11 .. 6 JUSTIFICATIONS VIS-À-VIS
DE L'ÉTAT-LIMITE ULTIME
DE STABILITÉ DE FORME
SELON LES RÈGLES BAEL
:> Références: BAEL, art. A-4.4 et annexe E 7
. 1. Dans les combinaisons d'actions, il ne faut pas oublier celle dans laquelle les charges permanentes ne
sont pas majorées (coefficient 1 au lieu de 1,35). Cette combinaison est en effet celle qui est la plus
défavorable lorsqu'un accroissement de la charge axiale va dans le sens de la sécurité.
2. À noter que la valeur Y. = 1,5 qui a pour objet de tenir compte d'une chute locale de résistance, est
trop sévère pour évaluer la déformabiIité d'ensemble d'un élément. En outre, le diagramme parabole-
rectangle n'est pas applicable aux structures exceptionnelles telles que les piles élancées de certains
viaducs (voir BAEL, art .A-4.4,3 et commentaires). Pour celles-ci, il est recommandé d'adopter une
loi de comportement plus conforme au conformément physique, telles que les lois de Sargin [2.12]
ou de Desayi et Krishnan [2.16] (voir § 2.234).
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 569
tions dans le temps) en admettant que les contraintes dans l'état d'équilibre final n'ont
pas varié pendant toute la durée considérée.
h) L'effet de la superposition d'actions pennanentes ou quasi permanentes à des actions
de courte durée est prise en compte au moyen d'un «coefficient de fluage réduit a<p»
avec:
<p coefficient de fluage du béton sous contrainte de compression abc constante,
pris égal à 2 quelle que soit la valeur de cette contrainte.
a rapport des moments du premier ordre (évalués avant pondération par les coef-
ficients y) dans la section la plus sollicitée, dus respectivement:
fbu ------------ :
: ",'"
........... ---r--------
.
,l,' :
,
",,":
,
:
0
,
/"; 1
:
:
/'! :
~' : !
" :
1L.---_-':c--_ :
_ _....J''--_ _ _--7 Ebc
o 2-10-3 2-10- 3 (1 +aq»
Figure 11.14
Remarque:
La méthode du coefficient de fluage réduit est due à Bernard Fouré; a<p est une
simplification adoptée par les Règles BAEL.
570 Traité de béton armé
- la courbure due aux contraintes internes est égale à la courbure due aux actions exté-
rieures, c'est-à-dire à la courbure de la déformée.
La vérification est à faire dans toute direction où une instabilité est possible. Il faut tenir
compte:
- des incertitudes sur les encastrements;
- des imperfections géométriques.
La méthode générale consiste à appliquer strictement le principe général de calcul énon-
cé ci-dessus. Elle nécessite un volume important de calculs et le recours à l'ordinateur
est inévitable.
1. II existe une méthode plus rigoureuse dont le principe est dû à Th. Von Karman. Il consiste à déter-
miner la déformée du poteau étudié (dont la section peut être variable) compte tenu des déformations
du deuxième ordre et du caractère anélastique des matériaux. Le calcul requiert un ordinateur assez
puissant: le poteau est découpé en n tronçons linéaires [(n + 1) sections de calcul équidistantes]. En
se donnant l'état de déformation interne d'une section, on calcule de proche en proche et pour tous
les tronçons d'une part les sollicitations internes, d'autre part les déplacements. Par itération, l'état de
déformation initial est corrigé successivement de manière à satisfaire à la fois les conditions
d'équilibre et les conditions aux limites.
572 Traité de béton armé
1::.'/
a) poteau isolé
1. « Jackson and Moreland alignment chart », ACI Committee 340, Ultimate Strength Design Hand-
book, V-2 Colurnns, SPI7A, ACI Detroit 1970 (cet abaque a figuré dans l'EC2, version 1992).
..... !'--. $:1)
~ g <:
::- ~
~ 00 00 00 00
\,.. kA /3/ ka /
~20,O
"0 "0
3 = 10,0
10,0 -l- 10,0
~ g 0 50,0
1000~ + 50,0
ct-
C'D
::t 3
C'D C'D
13 - lo (_ lf en notations )
~lA
5,0
~10!~'0
: 5,0 30,0
.....,
-l-
.,- 5,0
E100,0 30,0
C'D ....-.::::s - t - t BAEL 3,0 3,0 20,0 20,0
+4,0
~ ~ &r
-t-, 0 ,9 ,
2,0 .. 2,0 -'-
~ ~ 0- ,
()
+ . .....
::t. ~ ,-~ 10,0 10,0
<: -::::s t," ::T
Il)
3 .0 9,0
C'D ~ ,..:.... .. .... 9,0
.... , 0,8 8,0 8.0 "C
1,, ;::;:
~ g, 1.0 .......... i 1,0 7,0 T 7,0
0,9....' 0,9 6,0 6.0
ëi3
~
sr '""l
.....,,
0.8" :- 0,8
"0 ~ , 0,7 5,0 ~
5,0
0,7
.,
0,6
, m-
g ~ 0,6 4,0 4,0
::r .... -:-0,7 +2,0
C'D -, 0,5 0,5 ~
fjP +,
3,0 --l 1-- 3,0 3'
....-. sO,4 - - -- - - - - --'- -- - -- ---- SO,4 +,
~ +,, $'
Sl B NI Nœuds fixes 2,0 --l -r 1-- 2,0 c:
.,.,J , a:
1
g' 3
CD
+1
, 5
0.
,
srt: - CD
Ib2 A Ib1
(Articulation -+ 0.=0,5) 1,0 --l + 1-- 1,0
~ ,, S-
g:
-'-
-x Exemple: SO,4 ----1. __________ 1__________ -1-- SO,4 ;::;:
ê" CD-
"0 l~ff2 0.
1 Icot1,tcot,1 + Icol2,tcot2 Nœuds déplaçables CD
kA= - - - - - - - - ë'
0,5 Ib 1' eff1 + Ib2 ' t eff2
t
~ '-1 .- 3
CD
j J 9
Il)
,,,
1
re 11.16) : 1
1
, 1
,,,
1
- soit d'un poteau «bi-articulé» de longueur 1
1
, , , lf/2
Ir ayant une ligne moyenne symétrique par 1
1
,,,
1
rapport à la section médiane; 1
Figure 11.16
tf
--~-~
Figure 11.18
y (x) -'Joo\-~---4--..,.-
avec y (x)= fsin 1tx x
If Y~--~~O-L----i-
Figure 11.19
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 577
Hu
Mu
~
l p
"
c(
Y 0
• t 0
eo+e a
Pu t=t f /2
Figure 11.20
d'où [ 11.15]
[ 11.16]
Cette relation est d'ordre géométrique: elle ne résulte que de l'hypothèse de la défor-
mée sinusoïdale.
Béton Acier
Figure 11.21
~ = Ebemax ou [11.17]
r y r
y n
Ni
o
f
= bç creç dÇ + LAj crSj
j=l
[11.18]
y n
M iGO f
= bç creç (v'-Ç)dÇ + LAj (JSj d j
o j=l
[11.19]
avec:
Ni effort normal « interne»
MiGO moment résistant « interne », rapporté au centre de gravité seul, correspondant
tous deux à l'état de déformation considéré.
L'excentricité e.
1
= MN.iGO est l'excentricité« interne ».
1
Les contraintes (JcÇ, (Jsj étant liées à Ebcmax et ESj par les lois (J-E du béton et de l'acier,
elles ne dépendent que des deux paramètres Ebcmax et 1 / r. On peut donc écrire:
ei -_ -
M iGO
Ni
_ ~ • (1.
- - lonctIon -, Ebcmax
r
) [11.21]
Remarque:
Les équations donnant Ni et M;(iO se présentent sous la même forme que celles utili-
sées pour tracer les diagrammes d'interaction (cf. § 8.62) puisque ce sont des équa-
tions d'équilibre. Mais ici, la différence essentielle est que le diagramme des dé-
formations n'est pas tenu de passer par l'un des trois pivots A, Bou C.
580 Traité de béton armé
dNi =0 [11.23]
d(;)
L-----~----____'l> 1/r
o
Figure 11.22
r------------------- Sbcmax; .1
1 r
1
1
1
1
1
A-
I
1
1
1
1
1
1_- ____________ Non __
Oui
~(-)
r
1
Non. -- --_ --------1
Oui
\ Ni croissants
-----
1
r
o
Figure 11.23
Bien noter que Ni varie en sens inverse de ei et que les courbes les plus hautes corres-
pondent aux ejf0l1s normaux les plus faibles.
Sens des Ni
\ croissants
-'
-'
-'
-'
-'
lf2/1[2 0 1/rc r
Figure 11.25
e
Assimilation :
--.lo.
~(;"'table)
E2 (stable)
1
o r
Figure 11.26
L'excentricité interne croît plus vite que l'excentricité externe: la réaction du poteau à
la déformation complémentaire imposée tend à le ramener à sa position d'équilibre qui
est donc stable (voir figure 11.26, le croquis assimilant le phénomène à celui d'une bille
placée dans le creux d'une tôle ondulée).
C'est l'inverse au point E'2 où l'équilibre est donc instable.
La charge critique « de calcul» Nuc (= PIIC ) définit l'état-limite ultime de stabilité (il ne
s'agit pas en effet, de la charge critique réelle ou physique qui serait celle que l'on
trouverait en n'appliquant aucun coefficient de sécurité ni sur les actions, ni sur les
résistancés ou que l'on pourrait observer lors d'un essai en laboratoire). Elle correspond
à la courbe Ni tangente à la droite D au point Ec. La courbure correspondante est 1 / rc. Si
le point Ec n'est pas situé sur la frontière définissant l'état-limite ultime de résistance,
celui-ci n'est pas atteint dans la section la plus sollicitée sous la courbure 1/ rc : on dit
que le flambement a lieu par divergence d'équilibre.
Lorsque Pli = Nlle l'état de déformations et de contraintes de la section la plus sollicitée
est donc généralement très different de celui de l'état-limite ultime de résistance (chap. 8).
Ces tables ou abaques (voir bibliographie au § 11.9) ont été établis pour deux valeurs de
l'abscisse du «pic de contrainte» dans le diagramme de calcul du béton, à savoir 2.10-3
et 6.10-3 correspondant au cas où toutes les actions seraient respectivement de courte
durée (avec <p = 0) et de longue durée (avec <p = 2). Pour la méthode d'interpolation,
voir § 11.641-1, remarque 2.
!p
1
Figure 11.27
Chaque page des tables correspond à un couple de valeurs EO - ELG, avec toutes les
combinaisons possibles des valeurs ci-après:
5000 0.0 57 22 19 22 57 22 19 22 57 22 19 22
5000 0.025 70 29 33 54 75 32 39 52 82 35 45 74
5000 0.050 83 39 49 145 94 45 59 136 106 50 72 127
5000 0.075 97 51 63 161 III 50 78 146 130 69 95 136
5000 0.100 110 63 76 169 128 60 95 153 153 89 117 143
5000 0.150 135 95 99 IB2 162 92 125 167 194 90 156 155
5000 0.200 157 III 119 195 192 108 153 177 234 136 193 164
5000 0.300 195 124 155 213 243 120 204 192 302 152 254 153
5000 0.600 285 145 253 246 374 179 333 178 477 153 407 129
5000 1.000 391 188 367 231, 536 180 483 160 678 134 592 117
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 587
Remarques:
1. Si ELG est grand et EO modéré, SIGE influe peu sur le résultat du moins tant
qu'il n'est pas trop faible puisque le point Ec (figure 11.25) n'est pas situé sur la
frontière de l'état-limite ultime de résistance l . On peut alors prendre pour SIGE la
valeur ronde immédiatement inférieure à!ed, et introduire cette même valeur dans le
calcul de PlMEC.
2. Pour prendre en compte le fluage au moyen du coefficient a<p (voir § 11.612-h),
il faut généralement interpoler: entre EPSU = 0,002 (a = 0) et EPSU = 0,006
(a = 1).
Une interpolation linéaire ne suffit pas.
0,0021 0,006
<D SIGE -7 PI MEC -7 NU(O) -7 NU(l)
b) Dans le cas du dimensionnement, NU est connu, et en posant pour simplifier
l'écriture
PIMEC =m
1. Pour le vérifier, il suffit de comparer sur les tables les valeurs de NU obtenues pour deux valeurs
différentes (SIGE)( et (SIGEh de SIGE et des valeurs de PIMEC telles que
(PIMECh = (PIMEC)I.(SIGEh 1 (SIGE)I
588 Traité de béton armé
0,002 0,006
~SIGE m(O)
f-NU
m(1) NU
f-
11.642 Abaques
~
N Il A/Cd
t)= P = --"-='--
h bh /bll b h /bu
Faire attention que, dans ces abaques, eo désigne l'excentricité du premier ordre,
excentricité additionnelle comprise, c'est-à-dire ce que nous avons appelé el.
1. Voir A. Capra et V. Davidovici, Guide d'utilisation des Règles BAEL, éd. Eyrolles.
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 589
3
CD-
<p=0 <p=2
vlw 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
1000 J.l= 1000 Il =
I.1 27 51 68 77 80 77 72 66 60 52 44 23. 37. 42. 40. 39. 38. 37. 29. 20. 15. 12.
1.2 49 67 82 92 96 95 91 86 81 75 69 41. 51. 57. 57. 56. 55. 54. 53. 50. 36. 22.
1.3 68 84 97 106 III 112 109 105 101 96 91 58. 66. 72. 74. 73. 72. 71. 70. 70. 69. 58.
1.4 86 100 III 120 126 128 127 123 120 116 III 75. 81. 87. 89. 89. 89. 88. 87. 86. 86. 85.
1.5 104 116 127 135 141 144 144 141 138 134 131 91. 97. 102. 105. 105. 105. 104. 104. 103. 103. 102.
2.1 54 78 98 114 124 130 129 123 III 94 68 46. 61. 72. 78 . 78. 74. 64. 54. 43. 30. 24.
....
-. 2.2 96 114 130 144 154 160 162 160 154 143 130 81. 92. lOI. 107. Ill. 110. 107. 93. 79. 64. 48.
~
2.3 134 149 163 174 183 190 193 194 191 185 176 115. 124. 131. 137. 141. 143. 142. 141. 125. 108. 90.
8 2.4 171 183 195 205 213 220 224 226 226 223 217 149. 155. 162. 167. 171. 174. 175. 174. 173. 159. 139.
Il 2.5 206 217 227 236 244 250 254 257 258 257 254 181. 187. 193. 197. 201. 204. 206. 207. 206. 205. 194.
l:l
00
-.
-. 3.1 80 104 124 141 153 159 160 151 132 106 75 68. 84. 97. 106. 107. 100. 89. 76. 63. 49. 35.
3.2 142 160 175 188 198 205 208 208 193 172 144 122. 132. 142. 150. 155. 149. 137. 122. 106. 89. 71.
3.3 199 213 225 236 245 251 255 257 253 235 211 172. 181. 188. 195. 200. 204. 191. 175. 157. 138.
3.4 253 264 274 283 291 297 302 304 304 297 276 222. 229. 235. 241. 246. 250. 249. 232. 214. 194. 172.
3.5 305 314 323 331 338 344 348 351 353 352 340 271. 277. 282. 287. 292. 295. 299. 292. 273. 253. 231.
4.1 82 118 148 164 175 179 173 159 139 0 0 80. 106. 119. 126. 126. 121. III 97. 82. 64. 45.
4.2 160 194 217 229 238 243 236 222 204 0 0 158. 172. 181. 188. 182. 174. 163. 148. 130. Ill. 91.
4.3 237 271 284 294 301 306 302 288 269 247 0 229. 237. 244. 251. 245. 233. 219. 204. 186. 166. 144.
4.4 315 342 350 358 364 369 371 355 336 314 289 295. 302. 308. 313. 312. 297. 281. 264. 245. 224. 202.
4.5 392 408 416 422 428 432 435 424 405 382 358 361. 366. 371. 376. 380. 364. 346. 327. 307. 285. 263.
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 591
0,70 E
U
= 6'k ~h =30
0,66 1.
y.
= 346 ou 400 MPa
0,66
0,64
0,62
0,60
0,58
0,56
0,54
0,52
0,50
0.46
0,46
0,44
0,42
0,40
0,36
0,36
0,34
0,32
0,30
0,28
0,26
0,24
0,22
0,2:3
0,18
0,16
0,14
0,12
0,10 '''''~ .
O,OB
O,OB
0,04
0,02
o
6 ... "o
o
o
N
~G
592 Traité de béton armé
Dimensionnement :
Les données sont 1j, b, h, el (eo selon Capra), NII,!ed,fbll, on calcule el / h et u d'où l'on
déduit p et IlG, ce qui permet de connaître le moment résistant ultime total MUG •
Vérification :
Les données sont ft, b, h, el (eo selon Capra), A,!ed,fi,u, Nu; on calcule el / h etp d'où u
et IlG c'est-à-dire l'effort normal résistant ultime Nu et le moment résistant ultime total
MUG • On doit s'assurer que Nu::; Nu.
a) Principe général
Si l'on se fixe la courbure 1 / r, le moment résistant du premier ordre « disponible» est:
- - 1J. 1
M ul = Mu - Nu - 2 -
TC r
II existe une courbure pour laquelle M ul atteint sa valeur maximale M ul max (figu-
re 11.28), que l'on obtient en cherchant la tangente de pente IJ. / TC 2 •
La vérification est assurée si le moment agissant du premier ordre est tel que:
~~~:~-~-~--.:-:::: - ---
------
MU1 max
Mu pour lIr donné
1/r
-L_~~------------------~-----------~-----~1/r
o
Figure 11.28
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 593
h
a=-
r
_
IlG -IlGl +-2 -2 a
D 1; avec
h Tt IlGl = bo h 2Jbu
1'
IlGl et D étant connus, la droite !lG(a) peut être tracée (figure 11.29).
Les courbes PIMEC expriment la relation mécanique de la section étudiée (équation
[11.22]). On peut s'en servir pour la vérification:
f.lG f.lG
D D
.~
~·~IMEC effectif
~/~f~
"' ~:-:.~_(:__~~1t _
o
. L -_ _ D_im_e_ns_io_n_ne_m_e_nt_~ a =h1r
o
Vérification :7 a =h 1r
Figure 11.29
594 Traité de béton armé
400
300
200
100
o 5 10 15
1000 a
PIMEC comme pour les tables de Faessel. 11 r courbure du poteau dans la section étudiée.
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 595
Modèle
Figure 11.30
1. La distribution du moment du premier ordre réel MI(x) doit être conforme aux hypothèses du cas de
base, à savoir signe constant et valeur maximale à l'encastrement.
596 Traité de béton armé
Nil = LP,y
j=l
(2
- pour le second mât (fictif), la flèche maximale est f = -4-~
1t r'
1'2 1
M I11= M,+f P'
ul - 2 - u
1t r'
Par identification, on obtient, pour satisfaire aux conditions a, b et c ci-dessus, les rela-
tions:
1/
j=l j=l If
d'où
Modèle
Figure 11.31
ou encore
598 Traité de béton armé
f1 fj fn
~
: l ,
1 1
Pu,o M~pU'1
1 1
1 1
i·--9+---+-'-~~--I---
~PU,j 1
1
~1pu,n
1 1
1 1
LI
Gal' "
p. f·J 1/
11
Il
~ U,J tf /2
Il
: ~
J__ _
1
1 _____
Modèle
Figure 11.32
Une pile de contreventement est une console encastrée en pied et liée en tête, par un
élément considéré comme indéformable, à n poteaux sans stabilité propre, tous de même
hauteur lt/2 (figure 11.32).
Les déplacements en tête sont donc tous égaux:fi =Ji =...= f
Chaque poteau donne naissance à un effort horizontal: Pl!
L
2
c'est-à-dire à un moment partiel du deuxième ordre au pied de la pile de contreventement:
P"j!
If
(IL]
2
= P.
!'lj
2
Le moment total du deuxième ordre, au pied de la pile de contreventement est donc:
N'" = Nu =~IO
1'J2
f Ipl/j j=1
(-If =1+--
PI/O
Si la charge P"o est «centrée» sur la pile, le moment du premier ordre Mul résulte:
- d'une inclinaison accidentelle de la pile Sa = 1/100 de radian (BAEL, art. A-4.4,31)
donnant lieu en tête à un déplacement Sa lfl 2\ :
- de déplacements horizontaux !:J..lj en tête de chaque poteau, dus au retrait, aux varia-
tions de température etc. de l'élément de liaison.
En utilisant respectivement les exposants L et C pour les actions de longue et de courte
durée vis-à-vis du fluage, on a :
avec
~
Millc =1,50 [ P'IOc + L,.P"jcJlf 1 c C
--+1,50L,.P,tj!llj ~
j=1 2 100 j=1
1. Si une rotation de la fondation est possible, son effet est à ajouter à celui de l'inclinaison accidentelle.
600 Traité de béton armé
Récapitulation
.P U1
n
rp
ltx.
. (1-sin ---1
~12
)
1 UJ if
n
P'u: rp Uj
Charges Puj réparties 1
sur la hauteur
Poids propre g U
par unité de longueur
P'U: Puo
L C
Mul=Mul+Mul
L n li 1
Console de contreventernent Pile seulement MU1=1,35 [(Guo + L GU» 2" '100 + ...
1
Inclinaison accidentelle de la pile: 1/100 radian C : dO aux actions
variables
Déplacements horizontaux ûtj en tête de chaque L : dO aux actions
poteau dus au retrait, variations de température etc. permanentes
de l'élément de liaison.
La relation f = l~ ~ n'est valable que pour des poteaux de rigidité constante et pour un
n r
moment du premier ordre sinusoïdal.
Dans tous les autres cas, la valeur n2 est à remplacer par un coefficient \jf qui dépend de
la distribution MI du moment le long du poteau. On peut montrer qu'une valeur corrigée
approchée de la charge critique de flambement peut être déduite de la valeur Plie calcu-
lée sans tenir compte de la distribution du moment MI par :
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 601
avec:
f 1
fc =--4-- (pour la courbure correspondant à P/le)
1t rc
el excentricité du premier ordre
\If coefficient numérique prenant les valeurs indiquées sur la figure Il.33.
Parabole
11'=16
Figure 11.33
La correction n'est généralement sensible que dans le cas d'une variation parabolique
du moment MI (cas d'un poteau soumis à l'action du vent sur sa hauteur).
11.653 Poteaux bi-articulés soumis à des moments différents
à leurs deux extrémités
Dans le cas où le moment du
premier ordre varie linéairement ~u
le long du poteau, mais avec des
valeurs inégales aux deux ex-
r rI( M"u1
Dans ce cas les armatures doivent être constantes sur toute la hauteur et le calcul de-
mande une double vérification:
1°) Vérification de la stabilité de la colonne-modèle de longueur &/2 soumise à
(Pli + M;d)
2°) Vérification de la résistance de la section la plus sollicitée au premier ordre soumise à
P+ M,:! (sans rajouter l'excentricité complémentaire e2 définie au § 8.22, équation [8.4])
S'il n'y a pas de forces transversales, la section la plus sollicitée au premier ordre est
celle qui est soumise à M;:! .
S'il ya des forces transversales, il faut prendre:
--
-+-
+
--
H-
Figure 11.35
Remarque:
On peut aussi effectuer le calcul en se fixant a priori des valeurs des rigidités
El des divers éléments de l'ossature (voir § 11.672).
et
e. = M iGO
> Mill (forces ext.) + M II2 (forces ext. + déplacements 0)
1 Ni - Nil
b. Forme simplifiée
Principe général (se reporter au § 11.636-4)
Si le poteau satisfait aux conditions du cas de base, et dans l 'hypothèse simplificatrice
de la déformée sinusoïdale, l'existence de l'état d'équilibre est démontrée si l'on peut
trouver un état de contraintes de la section la plus sollicitée (section en pied de la colon-
ne-modèle) tel que l'on ait simultanément (point P situé dans la zone hachurée, figu-
re 11.36) :
[11.24]
et:
c'est-à-dire: [11.25]
M. Ml IJ 1
et - ' >-'-'
- +--
2'
Ni Nu Tt r
D
e
o 1
r
Figure 11.36
606 Traité de béton armé
2°) On en déduit:
3 che
'11=10 (l+a cp )
TI 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2,0
V 0,417 0,449 0,480 0,509 0,537 0,563 0,587 0,609 0,630 0,649 0,677
oG 0,350 0,352 0,354 0,356 0,359 0,361 0,364 0,366 0,369 0,372 0,375
6°) On calcule le moment MiGo des forces Fbc, Fsc et Fs au centre de gravité Go du béton
seul; on en déduit l'excentricité interne ei = MiGol Ni.
• f2f 1
On cherche alors SI ei > el + f = el + - ? -
n- r
1. Pour 11::; 2, on a (partie parabolique de la courbe cr-e) 'If = 11(6 -11) et Ôc; = (( -11\
12 46-11
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 607
avec [11.26]
S'il en est ainsi, compte tenu du fait que l'on s'est arrangé pour que Ni > Nu, la stabilité
est assurée.
7°) Si l'on ne trouve pas ei > el + j; il faut explorer d'autres couples (1/ r, Ebc) ou (1 / r, Es)
Par exemple:
- si el est « faible» et lf« élevé» (sans pouvoir indiquer de valeurs numériques préci-
ses), on peut essayer de conduire les tâtonnements à partir de Ebc =2.1O-3 (I+aq» en
faisant croître Es jusqu'à 10 %0.
- si el est « élevé» et lf« faible », on peut essayer de conduire les tâtonnements à partir
de Es = !ed / Es en faisant croître Ebc jusqu'à 3,5.10-3 (1 + a q> ) •
Dans ce cas, en posant toujours 'Il = 103 ( Ebc ) les valeurs de \If et 8G qui intervien-
l+a <p
nent dans le calcul de F bc et dans celui de UGo sont à lire dans le tableau suivant l .
Remarque:
En admettant conformément aux hypothèses faites ci-avant que
Ebc = 2.10- (1 + œp) et E, =
3
~d ::::: 2,18.10- 3 pour des aciers de nuance Fe E 500,
s
la relation [11.26] donne:
1 _ 2(I+a<p)+2,18 2,2 (l+a<p)
- - < -.;...-!...._---'-!..
r 1000d 1000d
608 Traité de béton armé
_e _ l} 1_ l} [2,44 (2 + a cp)]
f - 2 - n 2 -; - 10.103 h
11.672-1 Principe
Dans cette méthode, il faut se donner a priori la rigidité El des différents éléments de
la structure. On peut alors calculer les sollicitations extérieures Nul, M uGO par un calcul
tenant compte des effets du second ordre et effectué avec les hypothèses de l'élasticité
linéaire (MuGO : somme des moments des premier et second ordres).
À ces sollicitations correspond, dans la section la plus sollicitée de chaque élément, un
état de déformations internes caractérisé par (Ebe.max ; II r).
La vérification de la stabilité consiste à s'assurer que, pour chaque élément, la rigidité
réelle El est supérieure à la rigidité choisie, ce qui revient à vérifier les inégalités (figu-
re 11.38) :
.
- pour une sectIOn ,1
fissuree :_ = IEocl +IE.I.:::; M Il
GO
. r d El
. ., ., 1 M
- pour une sectIOn entlerement compnmee : _ = E b('l - Eh ?
c~:::; 1/
GO
r h El
avec:
tbe, tbc\, tbc2: raccourcissements relatifs du béton soit sur la fibre extrême comprimée
(tbe), soit sur les deux fibres extrêmes (tbc\ > tbe2),
~.t--:::?,.e;;.--- (N)
Courbure 1
o 1 M r
r ËÏ
Figure 11.38
--+- r-----y----,----,
--+- H·-
=:
H --+-J
--+- 1----+---+----1 ~hj
--+- ----Joo. 1----+---+----1
--+-
/"
Figure 11.39
(V charges verticales, H efforts horizontaux)
:Nj = L:Nij 1
i=l
1
1
1
8 i déplacement horizontal relatif sur la hauteur de 1
1
l'étagej: .,..
1
------- ----j-1
1
1
8. = d.-d·
J J- 1
1
~
1
1 dj_1 1
J h.
J
Figure 11.40
Après avoir choisi a priori les rigidités des poutres et des poteaux, on effectue un calcul
élastique linéaire au premier ordre de l'ossature par lequel on obtient:
-les déplacements du premier ordre ~l) sous l'action des forces réelles Vet H;
-les déplacements 0k sous l'action d'une force horizontale unité appliquée à l'étage k.
II ya 2n inconnues 0 et H;* qui sont solutions du système de 2n équations linéaires
(i=làn):
n
dj =d jo + LdjkH;
k=1
H* =- :Nj d.
J h. j-I
+(:Nh.j + :Nh.j Jd. _ :Nh.j
+1
j
+1 d.
J+I
) j )+1 j+1
Après avoir calculé les sollicitations totales N, M dues à l'action des forces V, H et 11*,
les sections sont finalement dimensionnées pour satisfaire à l 'hypothèse initiale sur les
rigidités comme indiqué au § 11.672-1.
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 611
11.71 Généralités
L'article 5.8 de l'EC2 vise les structures ou les éléments élancés, soumis de façon pré-
dominante à la compression, et dont la capacité portante est influencée de manière signi-
ficative par les déformations structurales (effets du second ordre).
Par simplification, dans les bâtiments, les effets du second ordre sur les éléments « iso-
lés » (voir § Il.631 et § Il.72) peuvent être négligés si l'augmentation des moments de
flexion calculés par la théorie du premier ordre (qui suppose la structure indéformable)
n'excède pas 10 %. On considère qu'il en est ainsi lorsque l'élancement (§ 11.731)
demeure inférieur à un élancement limite défini au § Il.732.
11.72 Définitions
L'EC2 commence par donner un certain nombre de définitions. Entre autres:
Éléments ou systèmes contreventés : éléments ou sous-ensembles structuraux qui, dans
l'analyse, sont considérés comme ne contribuant pas à la stabilité horizontale
d'ensemble de la structure, et ne sont donc pas dimensionnés pour cela.
Éléments ou systèmes de contreventement : éléments ou sous-ensembles structuraux qui,
dans l'analyse, sont considérés comme contribuant à la stabilité horizontale d'ensemble
de la structure, et doivent donc être dimensionnés dans ce but.
Éléments isolés: éléments qui sont effectivement isolés, ou qui, pour leur calcul, peuvent
être considérés comme tels (par exemple, poteaux d'une ossature à nœuds fixes,
figure Il.15).
Charge de flambement (NB): pour les éléments isolés, il s'agit de la charge critique
d'Euler.
avec:
rayon de giration de la section droite non fissurée, les armatures étant soit pri-
ses en compte, soit, pour simplifier, négligées.
10 longueur libre de flambement.
Pour des éléments isolés de section constante soumis à un effort normal constant, les
valeurs de 10 en fonction de la longueur libre 1 sont données, pour différents cas de liai-
sons d'extrémité, par la figure Il.41 (dans ce qui suit la longueur libre 1 d'un poteau,
donc d'une « colonne », est parfois désignée par Icol )'
~ ~ ! ! !
1
\
\ /
(~ 1 1 ) ( \
\
1 \ 1
1
1 \
1 \ 1 1 1 \
1 \ 1 1 1 \
1 \ 1 1 1 \
,,
1 \
\
1
1 ,
1 1
\
\
\
1
\
\
\
1
\
\
1
1
\
\
\
\
\
\
e
1 1
\ \ \ \
\ 1 \
\ \ \
\ \
\ \ \
\ \ \
\ \ \
\ \ \ \
\
\ \ \ \
\ \ \ \
\
(, z (
\ \
( ( M(
Figure 11.41
Les figures Il.41 f et II.41 g concernent les éléments comprimés des ossatures. La
longueur de flambement dépend de la rigidité relative des liaisons d'extrémité:
éléments contreventés (figure Il.41 t) :
1=05/1+
0'
( 0,45 + k l
k)( 1+ 0,45k+ k )
1 2
2
avec:
k = eEll Ml (kl ?:. 0,1 ; k2 ?:. 0,1)
k = 0 pour un encastrement parfait, k = 00 pour un appui libre.
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 613
avec NB charge de flambement, calculée par exemple par une méthode numérique et
exprimée (de même que i dans la relation [11.27]) en fonction du même El.
avec:
A = 11 (1 + 0,2 </>eff ), </>eff, coefficient de fluage défini au § Il.75 (si </>eff est
inconnu, prendre A = 0,7 ),
B = ~(l + 200 ) avec (û = AS/yd/AC!cd
As aire totale de la section des armatures longitudinales,
Ac aire de la section droite du béton (si (û est inconnu, prendre B = 1,1)
C = 1,7 - rm avec rm= Mol 1Mo2 , rapport des moments du premier ordre aux ex-
trémités de l'élément; par convention, IMo21 ~ IMal1 (si rm est inconnu, prendre
C=0,7)
n = NEdl AC!cd effort normal relatif
Si Mol et Mo2 engendrent des tractions sur une même face, r m est considéré comme posi-
tif(C:S 1,7) et négatif s'il n'en est pas ainsi (C~ 1,7).
r m doit être pris égal à 1 (C = 0,7) dans le cas :
[11.29]
avec:
FV,Ed charge verticale totale (sur les éléments contreventés et sur les éléments de
contreventement )
ns nombre d'étages
L hauteur du bâtiment au-dessus du niveau du moment d'encastrement
Eed valeur de calcul du module d'élasticité du béton selon [11.33]
le moment d'inertie, calculé en section non fissurée, des éléments de
contreventement.
2. les conditions suivantes sont remplies:
- il n'y a pas d'instabilité de torsion (structure sensiblement symétrique),
-les déformations globales dues à l'effort tranchant sont négligeables (cas de voiles de
contreventement sans grandes ouvertures),
- les ro.tations en pied des éléments de contreventement sont négligeables,
la rigidité des éléments de contreventement est sensiblement constante sur la hauteur,
- la charge verticale croît sensiblement de la même valeur d'un étage à l'autre.
Le coefficient 0,31 de l'expression [11.29] peut être remplacé par 0,62, s'il peut être prou-
vé que les éléments de contreventement demeurent non fissurés à l'état-limite ultime.
avec:
So inclinaison de base: So = 1 /200,
1 longueur ou hauteur en m,
m nombre d'éléments verticaux contribuant à l'effet total.
Pour déterminer 1et m, trois cas sont à considérer :
a. élément isolé: l, longueur réelle de l'élément, et m = 1.
Pour les éléments isolés, l'effet des imperfections peut être pris en compte, au choix:
avec:
Si selon l'expression [11.30]
Na, Nb forces longitudinales contribuant à la force horizontale H;.
ei
TI Hi N~
----+
N
lN
+-
Hi
t=to /2 t=to
11.75 Fluage
. La durée d'application des charges peut être prise en compte au moyen d'un coefficient
<{.le/défini en sorte que, sous la charge de calcul, la déformation (courbure) de fluage soit
la même que celle que l'on obtiendrait sous charges quasi permanentes avec le coeffi-
cient de fluage de base <{.l .
Pour CPel> on peut prendre: [11.32]
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 617
avec:
q> (00, to) : coefficient de fluage final (§ 2.244-5)
Si le rapport M aEqp / Mata varie le long de l'élément considéré, il faut soit calculer q>efdans
la section où ce rapport est maximal, soit adopter une valeur moyenne représentative.
Les effets du fluage peuvent être négligés (ce qui revient à supposer q>éf= 0) si les
conditions ci-après sont satisfaites conjointement:
- q> (00, ta) ::s 2 ;
- À::S 75;
- MoEd/NEd ? h (h, hauteur de la section droite dans le plan où le flambement est sus-
ceptible de se produire sous l'effet du moment du premier ordre M aEd)
11.761 Méthodegénérale
Cette méthode, basée sur une analyse non linéaire du second ordre, donne directement
la charge ultime. Elle est, en principe, applicable dans tous les cas.
Les diagrammes cr - E à utiliser sont ceux donnés au § 2,244-1, équation [2.13] et au
§ 5,22, figure 5.3b. Dans l'équation 12.13] et dans la valeur de k, il faut remplacer !cm
par !cd et Ebo par :
[11.33]
Il peut être tenu compte du fluage en multipliant les déformations du béton par (l + <Pef),
<pefétant défini par l'expression [11.32].
11.762-1 Généralités
L'analyse peut être conduite avec les rigidités nominales en flexion, réduites pour tenir
compte de la fissuration, de la non-linéarité des matériaux et du fluage, ainsi que de la
fissuration des éléments adjacents (poutres, fondations, ... ).
k2 = n j.J 170:S 0,20 avec n = NEdI Aclcd ou, si À n'est pas défini: k2 0,3 n:S 0,20
<Pef selon [11.32].
b) si P 2.: 0,01 : Kc = 0,31 (1 + 0,5<pef) ; Ks = ° [11.35]
Dans les structures hyperstatiques, il tàut tenir compte des effets défavorables de la
fissuration des éléments adjacents à l'élément considéré. Comme les expres-
sions [11.34] et [11.35] ne sont généralement pas applicables à de tels éléments, on
peut, pour simplifier, mener le calcul comme si les sections étaient toutes fissurées. La
rigidité peut être déterminée en prenant:
[ 11.36]
[11.37]
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 619
avec:
MoEd moment du premier ordre
NEd effort normal de calcul
NB charge de flambement, calculée avec la rigidité nominale
~ coefficient dépendant de la distribution des moments des premier et second
ordres.
Pour les éléments isolés de section constante, soumis à un effort normal constant, on
peut admettre que la distribution du moment du second ordre est sinusoïdale, d'où:
~ = 12 / Co, avec:
- Co = 8 pour un moment du premier ordre constant le long de l'élément,
- Co = 9,6 pour une distribution parabolique du moment du premier ordre,
- Co = 12 pour une distribution triangulaire symétrique.
En dehors de ces cas on peut admettre ~ = 1. On a alors :
MEd = MoEd / [1 - (NEd / NB)] [11.38]
11.763-1 Généralités
Cette méthode peut être utilisée dans le cas d'éléments isolés de section constante sou-
mis à un effort normal constant, avec différentes conditions de liaisons d'extrêmité. Elle
est basée sur une estimation de la courbure, qui fournit une relation flèche-longueur de
flambement. Un moment nominal du second ordre est déduit de la flèche. Les sections
sont ensuite calculées en flexion composée.
Cette méthode est donc semblable à celle des Règles BAEL exposée au § 8.22a. Toute-
fois, dans le détail, les deux méthodes diffèrent sensiblement.
Remarque:
Pour les éléments hyperstatiques, M oEd est déterminé en tenant compte des condi-
tions de liaison réelles, tandis que M en dépend par la valeur de la longueur de
flambement.
Dans le cas où les moments du premier ordre aux extrémités Mol et M o2 sont différents,
avec IM02 1 > I~d , on adopte un moment du premier ordre équivalent:
Moe = 0,6 ~2 + 0,4 Mol ~ 0,4 M 02 [11.40]
Malet ~2ont le même signe s'ils entraînent une traction sur la même face, ou des si-
gnes opposés s'il n'en est pas ainsi.
Pour le moment nominal du second ordre, on prend: M 2 = NEd e2 [11.41]
avec:
N Ed valeur de calcul de l'effort normal
flèche e2 = (1 / r) 102 / C [11.42]
1/ r " courbure
c coefficient dépendant de la distribution de la courbure.
En général, on peut adopter l'hypothèse d'une déformée sinusoïdale, ce qui conduit à
c = 1f ~ 10. Cependant, si le moment du premier ordre est constant, une valeur plus
faible doit être prise en compte (la plus faible valeur, 8, correspond à un moment total
constant).
11.763-3 Courbure
Pour des éléments à section droite constante et symétrique, à armatures symétriques, on
peut prendre:
[11.43]
avec:
KI' coefficient de correction général défini ci-après,
Kcp coefficient de correction pour le fluage également défini ci-après,
1/ ra = Gy"/ 0,45 d; Gyd =fy,,1 Es; ci, hauteur utile
Si une partie des armatures est distribuée parallèlement au plan de flexion:
d = (hI2) + is
avec is rayon de giration des armatures.
avec:
n = N Ed / Ae/cd: effort normal relatif,
N Ed effort normal de calcul,
Ac aire de la section droite du béton,
nu = 1 + û) où û) = AS/yd/Ac/cd,
As aire totale des armatures,
nbal valeur de n correspondant à la capacité maximale en flexion. On peut prendre
nbal =
0,4 (voir explications ci-après).
Prendre Kr 1 va toujours dans le sens de la sécurité.
Pour K<p on peut prendre: K<p = (1 + P<Pef) 2:: 1 [11.45]
avec p = 0,35 + (j~'kI200) - ('À 1 150) où À est l'élancement.
Une fois 11 r déterminé par [11.43] et compte tenu de [11.44] et [11.45], on peut donc
calculer le moment complémentaire NEde2 puis le moment de calcul MEd par [11.39]. Il
ne reste plus qu'à calculer en flexion composée la section soumise à (NEd ; MEd).
Origine du coefficient Kr
En faisant abstraction du fluage, on admet que la charge critique de calcul N uc corres-
pond au cas où les deux nappes d'armatures atteignent simultanément la déformation
unitaire Eyd =/ydl Es. La représentation graphique de P. Faessel (figure 11.25) montre en
effet que, pour une section donnée, Nue correspond à la ligne de niveau de la surface
définie par <1> (Ni, ei, 1 1r) = 0 tangente à la droite D d'équation e = el + (lo 2 17f) (lIr). La
courbe Nue présente une brusque variation de pente avec un « genou» de raccordement
(figure 11.43). Cette anomalie est due au changement de pente du diagramme de l'acier
au point E de coordonnées (h'(}, Eyd)'
e crs
D
/
.,/" ,,"
" " ~~ ~~
~Nuc
" . E fYd
• •
e1
Es
1/r
0 1/ro 0 Eyd
Figure 11.43
622 Traité de béton armé
Figure 11.44
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 623
Simplification
Figure 11.45
x
Q,QQ35
Esc
q d'
Es = 200 000 MPa, sont simultanément atteintes pour
(figure 11.46, triangles semblables) :
x 700
d =--- [1l.48]
d 700+ Jyd
Figure 11.46
La condition pour qu'alors le raccourcissement de l'acier comprimé soit lui aussi au
moins égal àj;.y}/ Es est que (triangles semblables) :
. d' 700- ~'li
- = avec d + d' = h puisque les armatures sont symétriques,
d 700+ JYfl
700
Nbal = 0,81 b X!cd = 0,81 AC!cd - - -
700+ fYd
Pour/yd=500/l,15 =435 MPa et d=0,9h, on trouve Nbal =0,45 AC!cd. Sans aucune
justification, l'Ee2 adopte Nbal 0,4 Ac fcd et donne l'expression de Kr en fonction
d'efforts normaux relatifs (sans dimensions) : n,nu, nbal (voir relation [11.44]).
11 .. 8 FLAMBEMENT SIAXIAL
Direction choisie y
" au départ
"
Mxx
Figure 11.47
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 625
Pour calculer le moment du premier ordre «disponible », Mt. il faut chercher l'angle 8
et la courbure 11r pour lesquels la valeur de MI est maximale dans une direction \jf
donnée (en général Gox ou GoY) d'où la marche à suivre (ordinateur) :
1) Se fixer une courbure 11 r et un angle e de l'axe neutre avec Gox ;
2
1 1
2) Calculer M 2 =N u -4- -;
TC r
3) Déterminer Ebcl de manière que la résultante des forces internes Ni soit égale à Nu.
4) Calculer les moments des forces internes UxGO et UyGO respectivement par rapport
aux axes Gox et GoY ainsi que
+
...J~-=t~~-~ 1;;-
Mx t_____~----J..r
1. b=2h .1
tMy
0,20 --- \)=0,3
p=0,2
t f /h=2l f /b
0,10
o 0,10 0,20
Figure 11.48
Aucune vérification supplémentaire n'est exigée si (attention aux indices dans les nota-
tions) :
-les élancements Ày suivant l'axe GoY et k suivant l'axe GoZ sont tels que
Ày/k ~ 2 et k /Ày ~ 2 [11.49]
- les excentricités relatives e z / h et ey / b satisfont l'une des conditions suivantes:
ey / heq e /b
---'---'- < 0 2 ou z eq ~ 0,2 [11.50]
ez / beq - , ey / heq
avec:
b, h largeur et hauteur de la section
Si les conditions des expressions [11.49] et [11.50] ne sont pas satisfaites, il faut inté-
grer les effets des effets du second ordre dans chacune des directions, à moins qu'ils ne
puissent être négligés (voir § Il.71 et § Il.732). En l'absence d'un dimensionnement
précis de la section vis-à-vis de la flexion déviée, l'EC2 propose d'adopter le critère
simplifié suivant:
avec:
M Edz , MEdy définis ci-avant
M Rdz , M Edz moments résistants respectivement dans la direction Goz et dans la direc-
tion GoY
L'exposant a est défini en fonction du rapport N Ed / N Rd avec N Ed défini ci-avant, et
N Rd = Ac/cd + Ashd effort normal résistant de calcul de la section avec:
Ac aire brute de la section droite du béton,
As aire de la section des armatures longitudinales.
En prenant:
les valeurs retenues devant être telles que la résultante Nix des forces internes correspon-
dante soit voisine de Nil et que l'on ait: N ix ~ Nil .
Chapitre 11 • État-limite ultime de stabilité de forme (flambement) 629
y
x
h
If •
Figure 11.50
Une fois ce but atteint, on calcule le moment Ux des forces internes par rapport à l'axe
Gox, d'où. l'excentricité interne:
Mit
e· = - -
IX N.
Ct
Pour l'équilibre (cj: § 11.671) il faut avoir non seulement Ni ;:::: Nu mais aussi:
IJ. 1
avec /=-7-
n- r
I~t 1
elx.ma., =et, - -2-
n r.
avec les mêmes conditions que celles prises en compte pour déterminer 1/ r.y (à noter
que nous avons introduit pour le béton une déformation désignée par Ebc2 car elle peut
différer de Ebcl) et on détermine:
Figure 11.51
- CEB-FIP Manual of buckling and instability, The Construction Press, Londres, 1978
(Tables de l'annexe A3).
- Fouré (B.), Le flambement des poteaux compte tenu du fluage du béton, Annales
ITBTP, mars 1978.
- Virlogeux (M.), Justification réglementaire des pièces soumises aux effets du second
ordre selon les principes des calculs aux états-limites ultimes: problèmes liés à la sécu-
rité, Annales ITBTP, mars 1978.
632 Traité de béton armé
12.11 Définition
L'effort tranchant agissant dans une section droite L quelconque, d'abscisse x, d'une
poutre (désigné dans ce qui suit par le symbole V et non T comme dans la Résistance
des Matériaux traditionnelle) peut être défini:
soit, comme la somme des composantes, perpendiculaires à la ligne moyenne et
contenues dans le plan moyen, des forces (réactions comprises) appliquées à gauche de
cette section:
V(x) = L (forces de gauche)
- soit, comme la dérivée du moment de flexion par rapport à l'abscisse:
V(x) = dM(x)/ dx ;
Il ne faut jamais oublier que l'effort tranchant a un signe. Selon la section dans laquelle
il est calculé, l'effort tranchant peut être positif ou négatif et, selon la position des char-
ges, il peut avoir une valeur positive et une valeur négative dans la même section. Ce
signe n'a aucune importance pour la détermination des armatures d'effort tranchant,
mais tant que l'on n'en est pas arrivé à ce stade du calcul, il ne doit pas être ignoré.
634 Traité de béton armé
De la première définition, il résulte que, dans toute section où agit une force concentrée
P, l'effort tranchant subit une brusque discontinuité d'intensité égale à P.
De la seconde définition, il résulte que pour une poutre continue, dans une travée de
portée 1 aux extrémités de laquelle agissent les moments Uv sur l'appui de gauche
(YVest) et Me sur l'appui de droite (east) et où le moment de flexion varie selon la loi:
M(x) = /-L(x) + Me x Il + Uv [1 - (x / 1)]
avec ~l(X) moment de flexion dans la travée isostatique associée (de même portée et
soumise aux mêmes charges que la travée réelle), on a, par dérivation,
V(x) = d/-L(x)/ dx + (Me - Uv)/ 1
L'effort tranchant de la travée isostatique doit donc être corrigé en lui ajoutant algébri-
quement l.m terme de continuité D.M /!, dans lequel !lM est toujours égal au moment
d'appui de droite moins le moment d'appui de gauche (pour s'en souvenir, se rappeler
que dans l'ordre alphabétique, la lettre d est avant la lettre g), ces moments étant pris
avec leurs signes.
Se rappeler également que lorsqu'une poutre isostatique WE de portée 1 supporte une
charge d'exploitation uniformément répartie d'étendue variable, l'effort tranchant à mi-
portée dû à cette charge est égal à ± ql/ 8 et non zéro. Ce résultat se retrouve facilement
soit par la considération des lignes d'influence, soit en calculant l'effort tranchant dû à q
appliquée sur la longueur x, puis celui dû à q appliquée sur (1- x) (figure 12.1). En pre-
nant les forces de gauche, on détermine d'abord Rw en écrivant que, sur l'appui simple
E, Me = 0, et on obtient ensuite:
- pour le.premier cas, V(x) = Rw - qx = [qx (1 - x / 21)] - qx = - qr /21
- pour le second, V(x) =R w = (ql/2)(I-x/1)2,
Rw
wt~____~==~~~~E
t-x
}o>If----,--.,..
~---- {, -----;,..)101
Figure 12.1
La ligne-enveloppe des efforts tranchants positifs et négatifs est donc constituée de deux
arcs de parabole.
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 635
Pour x = 112, on a bien V (l/ 2) = ± ql/8. En revanche, toute charge uniformément répar-
tie sur toute la portée (le poids propre de la poutre en particulier, à ne jamais oublier)1
donne bien un effort tranchant nul à mi-portée.
De même, s'il existe des charges variables concentrées QI, Q2, ... Qi,'" Qn à des distan-
ces ai> a2, ... ai, ... an de l'appui de gauche (avec al < a2 < ... < ai < ... < an), la ligne-
enveloppe en double escalier des efforts tranchants positifs et négatifs s'obtient en tra-
çant d'abord la ligne représentative correspondant à la prise en compte de toutes les
charges concentrées puis les lignes obtenues en annulant successivement et dans l'ordre
des charges QI, puis QI et Q2, puis Qi> Q2 et Q3, etc.
Il faut ensuite superposer le diagramme des charges uniformes et celui des charges
concentrées.
La difficulté de l'étude de l'effort tranchant vient de ce que si l'on peut avoir un mo-
ment de flexion sans effort tranchant concomitant (flexion « circulaire », M constant et
V nul) on ne peut avoir d'effort tranchant sans moment de flexion concomitant
(V= dM =f:. 0 ::::> M variable). Les conséquences de cette remarque concernent surtout
dx
les arrêts de barres (voir § 16.11).
12.12 Notations
EC2 BAEL
VEd 'Vu effort tranchant agissant ultime
Asw AI section d'une nappe d'armatures d'âme
S SI espacement de ces nappes mesuré parallèlement à la ligne moyenne
f;'lv f~1 limite d'élasticité des armatures d'âme
g effort de glissement par unité de longueur
1. Dans nombre d'ouvrages contenant des énoncés d'exercices, on relève la mention ({ on négligera le
poids propre». Il s'agit là d'une mauvaise habitude à ne pas prendre, car négliger le poids propre ne
simplifie pas pour autant le problème et peut conduire dans certains cas à sous-estimer largement la
quantité d'armatures nécessaire (cas des dalles de couverture, par exemple, où le poids propre est gé-
néralement l'action dominante. Voir aussi la remarque 2 au § 10.56).
636 Traité de béton armé
12 .. 2 EFFORT DE GLISSEMENT -
CONTRAINTES TANGENTES
----.:::- - - - - - - - - - - - - - - - - , - - - - - - ,
9ô _~~~-~-{~~~~~;(4~~~-- F'Î\3 + dF'Î\3
_.1 ____ _
)
M (
r V+dV
l M+dM
dx
le -1
Figure 12.2
La contrainte normale sur un élément d'aire dŒ situé à une distance ç de l'axe neutre a
pour valeur :
Mv
(formule de la RdM : 0' = - avec v = ç et! = 1\)
1
avec 1\ moment d'inertie de la section homogène réduite (§ 5.32-2°) par rapport à l'axe
neutre.
La résultante Fen des forces élastiques agissant sur l'aire homogène Œest:
avec n = 1 si dŒ est une aire de béton comprimé et n = 15 si dŒ est une aire d'acier, Sen
moment statique de l'aire homogène Œpar rapport à l'axe neutre.
Si V n'est pas nul, entre deux sections voisines distantes de dx, M varie de dlv! et FŒ
varie donc de dFcIJ.
Chapitre 12· Effort tranchant - Poinçonnement 637
c'est-à-dire, puisque l'effort tranchant est la dérivée du moment par rapport à l'abscisse
(v= dM ):
dx
[12.2]
L'équilibre du prisme de base CE, de longueur dx, est assuré par des contraintes tangen-
tes qui se développent sur la surface de glissement du prisme Œdx par rapport à la pou-
tre (figure 12.3).
~
u = Périmètre de l'aire 9i3 u=ABC
Figure 12.3
En supposant que ces contraintes tangentes ont même valeur "[' en tout point de cette
surface, et en appelant u la longueur de la trace de cette surface sur le plan de la section
(et donc intérieure à celle-ci), l'équilibre exige que:
dF;13 g
d'où "['= - - = -
udx u
Les expressions [12.2] et [12.3] sont générales. On peut les appliquer pour trouver
l'.effort de glissement et la contrainte tangente qui s'exercent:
- au niveau des armatures tendues (ou comprimées) avec CE = 15A (ou CE = 15A') et
u = m n 0 (ou li = m'n 0'), m (ou m') étant le nombre de barres de diamètre 0 (ou 0')
correspondant à la section A (ou A') ;
- sur tout plan interne d'un élément de béton (par exemple: jonction hourdis-nervure,
voir § 12.713).
638 Traité de béton armé
- sur les plans de jonction de deux éléments différents (cas des constructions compor-
tant des parties préfabriquées et d'autres coulées en place, des constructions mixtes
acier-béton, etc.).
et
avec SIÇ moment statique par rapport à l'axe neutre de l'aire MBM' rendue homogène.
AN
Figure 12.4
Fbsc = fI B+15A'
O'ç n dB
M
= -Il fI B+15A'
M
Ç(ndB)= - SI
Il
avec:
n = 1 si dB est une aire de béton comprimé,
ou n = 15 si dB est une aire d'acier comprimé,
SI moment statique par rapport à l'axe neutre de la zone comprimée (homogène) de la
section réduite.
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 639
[12.4]
[12.5]
La contrainte 'tç s'exerce en tout point P du plan de trace MM' à la fois dans ce plan et
dans le plan même de la section (théorème de Cauchy, en Résistance des Matériaux).
Au-dessous de l'axe neutre, comme on néglige le béton tendu, on a SIÇ = SI quel que
soit ç.
D'où, entre l'axe neutre et le centre de gravité des annatures tendues:
gç = gmax = ~ = Ce [12.6]
Z
[12.7]
La valeur maximale 'tb de 'tç s'obtient pour la valeur minimale de bç entre l'axe neutre et
le centre de gravité des annatures tendues.
Pour une section rectangulaire ou en T, au-dessous de l'axe neutre, on a toujours
bç min = bo (largeur de la nervure) = Cc d'où
[12.8]
c gdx
D
~B
~,..
~ gdx
gdx
Figure 12.5
Sur l'élément plan de trace BD, d'aire ho dx Ji , s'exerce (figure 12.6) un effort de
traction gdxJi , c'est-à-dire une contrainte de traction:
v
C gdx
"""----..... c
D JfD li>
" / gdx
gdx " /
~ Résultante: gdx--!2 // Résultante: gdx--!2
Figure 12.6
1. Le « plan neutre », ou lieu des axes neutres des sections fissurées de la figure 12.5 est en réalité une
vue de l'esprit. Il n'existerait que si le nombre des fissures était infini, c'est-à-dire si toutes les sec-
tions étaient également armées et toutes fissurées. En fait, comme on arrête généralement une partie
des barres en travée (voir § 16.11) et comme la fissuration est un phénomène discontinu, on a une
« surface neutre », du style « montagne russe» (points hauts à l'emplacement des fissures).
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 641
On démontrerait de même que l'élément plan de trace AC est soumis à une contrainte
de compression cre = 'tb.
Ainsi, outre les contraintes tangentes 'tb longitudinale et transversale, l'effort tranchant
provoque sur des plans inclinés à 45° sur la ligne moyenne des contraintes de traction crI
et de compression cre toutes deux d'intensité égale à 'tb (mais voir remarque ci-après).
Les conséquences sont les suivantes (figure 12.7).
1) Risque de fissuration à 45° là où 'tb est élevé, c'est-à-dire au voisinage des appuis (le
sens de cette fissuration étant toujours celui susceptible de conduire à un effondrement).
D'où la nécessité de « coudre» les fissures obliques (même si elles ne sont que poten-
tielles) par des armatures dites «armatures d'âme» (voir figures 12.24 et 12.27).
2) Risque d'écrasement du béton suivant les «bielles» découpées par les fissures, une
fois celles-ci cousues.
D'où la nécessité de limiter tb pour ne pas avoir une contrainte excessive de compres-
sion dans les bielles de béton.
Figure 12.7
Remarque .'
Lorsque les fissures obliques se sont produites, la conclusion précédente:
crI = cre = tb n'est plus valable. Il ya redistribution des efforts entre les armatures
d'âme tendues d'une part et les bielles de béton comprimé de l'autre.
Par exemple, dans le cas d'armatures d'âme « droites» (c'est-à-dire perpendiculai-
res à la ligne moyenne) les contraintes du béton après fissuration oblique sont res-
pectivement
Les résultats sont assez dispersés, comme le sont tous ceux qui sont en liaison directe
avec la résistance à la traction du béton. Si la poutre comporte une table de compres-
sion, la fissure inclinée apparaît dans des conditions identiques à celle du cas précédent,
mais contrairement à ce que prévoit la théorie, la rupture se produit sous une charge plus
élevée que celle correspondant à l'apparition de la première fissure oblique dans l'âme;
elle est aussi moins brutale. Cela vient de ce que par suite du rôle qu'assume la table de
compression dans la transmission des efforts, les contraintes de compression qui s'y
développent lui contèrent une résistance élevée à des efforts tangents.
que qu'elles sont traversées par une section d'armatures plus grande que ne l'indique la
théorie classique de Ritter-Morsch.
Les règlements antérieurs à 1960 avaient fixé la même limite admissible pour la
contrainte des armatures longitudinales et pour celle des armatures d'âme. Des poutres
ainsi calculées, dans lesquelles la contrainte tangente sous charge de service est modé-
rée, périssent en principe par flexion plutôt que par effet de l'effort tranchant.
Poutre sans armatures d'âme Rupture par insuffisance des armatures d'âme
Figure 12.8
On peut donc dire que dans de telles poutres, la sécurité vis-à-vis de la rupture par effort
tranchant est nettement plus élevée que la sécurité vis-à-vis de la rupture par flexion.
Dans les Règles BA 1960 et CCBA 1968, cette anomalie avait été corrigée en tenant
compte dans une certaine mesure des phénomènes décrits précédemment et en adoptant
pour la contrainte admissible des armatures d'âme des valeurs d'autant plus élevées que
la contrainte tangente du béton était faible mais ce n'était là qu'un artifice.
Les Règles BAEL ont choisi une autre voie, plus conforme aux résultats des essais (voir
§ 12.634). Elles font intervenir une contribution du béton, basée sur les résultats
d'essais effectués à Stuttgart. Elles permettent une économie sur les armatures d'âme de
l'ordre de 20 à 40 % par rapport aux règlements antérieurs. L'EC2 a choisi lme troisiè-
me voie, basée elle aussi sur les résultats d'essais, mais faisant intervenir une inclinai-
son variable des bielles de béton (voir § 12.61 et 12.64).
Ce qui précède ne doit pas être interprété comme une invitation à se dispenser
d'examiner avec soin les conditions de résistance des poutres aux effets de l'effort tran-
chant. Bien au contraire, les statistiques montrent que les insuffisances de résistance à
l'effort tranchant causent plus d'accidents graves que les insuffisances de résistance en
flexion. Ces dernières présentent en général, avant rupture, des phénomènes « avertis-
seurs » de déformation importante et de fissuration accentuée.
646 Traité de béton armé
1. En effet, considérer qu'une force oblique peut se décomposer suivant deux forces égales dans deux
directions à 45° par rapport à celle-ci n'est qu'une illusion d'optique si les deux armatures censées
équilibrer ces composantes sont indépendantes l'une de l'autre. L'emploi de treillis soudé, par suite
du mode d'assemblage des barres entre elles, constitue, de ce point de vue, la meilleure solution pour
réaliser un tel maillage.
Chapitre 12· Effort tranchant - Poinçonnement 647
Dans les cas les plus courants, l'effort tranchant agissant ultime sera fréquemment défi-
ni par:
V;, = 1,35 VG + 1,5 VQ
(VG effort tranchant dû aux charges permanentes, VQ effort tranchant dû aux charges
variables).
Théoriquement, il faudrait considérer dans les calculs la contrainte tangente physique
obtenue à partir de la formule [12.8], en y faisant V = V;,.
Afin de simplifier les calculs, dans les Règles BAEL (art. A-5.1, 1), la hauteur utile da
été substituée au bras de levier z. Ces Règles se réfèrent donc à une contrainte tangente
conventionnelle! :
et elles envisagent:
1) la justification d'une « section courante » (art. A 5.1,2) vis-à-vis:
- de l'écrasement des bielles de béton, supposées inclinées à 45° ;
:.... des armatures d'âme, déterminées par le treillis de Morsch (voir § 12.623) corrigé
expérimentalement.
2) la justification des zones d'application des efforts (zones d'about ou d'appui en parti-
culier, voir § 12.8)
12.42 EC2
L'EC2 raisonne directement à partir de l'effort tranchant agissant de calcul VEd (== V;J
qui doit être comparé à trois efforts tranchants résistants:
- VRd,c:effort tranchant résistant de calcul pour les éléments sans armatures d'effort
tranchant (voir § 12.52-1°),
- Vu s : valeur de calcul de l'effort tranchant équilibré par les armatures d'effort tran-
chant à l'état-limite ultime (voir 12.622-2),
- Vd max: valeur de calcul de l'effort tranchant maximal que peut supporter un élément,
avant l'écrasement des bielles de béton (voir § 12.52-3° et expression [12.15]).
Les différents modes de vérification prescrits par l'EC2 sont détaillés aux § 12.52 et
§ 12.64.
0,07 l'
'ru _ < --jc28
Yb
sous certaines réserves, les zones centrales des poutres secondaires de planchers, et les
nervures de planchers à nervures croisées si, dans ces zones,
'ru :s 0,031c28.
12.52 EC2
L'EC2 permet de ne prévoir aucune armature d'effort tranchant dans les éléments qui
ont une capacité suffisante de distribution transversale des charges (dalles pleines, ner-
vurées ou alvéolées), ainsi que dans les éléments de faible importance, qui ne contri-
buent pas de manière significative à la résistance et à la stabilité de l'ouvrage (cas des
linteaux de portée au plus égale à 2 m par exemple).
Chapitre 12· Effort tranchant - Poinçonnement 649
avec:
4!!j",;'{, : iId
r11+c~t=bd~;t-v~'-Ic7>T
•. •. T··1~'
Ed __ " _ _
® Section considérée
Figure 12.9
(MPa)
Ac aire de la section droite
NEd effort nonnal de calcul agissant dans la section considérée (NEd >
d'une compression).
° s'il s'agit
V Rd, c ne peut être pris inférieur à : V Rd, c min = (Vmin + 0,15 (Jcp) hw d
avec Vmin = 0,035 e/ 2
/ fc~2
Figure 12.10
D'après une théorie, dite du «treillis spatial évolutif» apparue dans les années 70 et
basée sur le principe de l'adaptation plastique, la rupture est atteinte après des redistri-
butions d'efforts qui résultent de la plastification successive des éléments constitutifs du
treillis ci-dessus défini.
Cette adaptation se traduit dans l'équilibre du treillis par une variation de l'angle 9
d'inclinaison des bielles, qui peut être une augmentation ou une diminution par rapport
à l'angle de fissuration initial, selon l'ordre dans lequel la plastification apparaît pour les
armatures longitudinales et transversales (l Fauchart et autres, CEBTP à Saint-Rémy-
lès-Chevreuse). La rupture du béton des bielles est, elle aussi, prise en compte.
On rappelle que, lorsqu'un matériau atteint sa phase de plastification, sa déformation
croît plus rapidement que sa contrainte et qu'il continue de se déformer à contrainte
constante ou très légèrement croissante (voir chapitre 2, figure 2.1). L'effort (de com-
pression ou de traction) qu'il peut supporter n'augmente donc pratiquement plus. Il a
atteint un « plafond ».
Si les armatures longitudinales devaient se plastifier en premier, il faudrait théorique-
ment, pour que les charges extérieures puissent continuer de croître alors que l'effort
dans ces armatures est plafonné, que l'angle 9 puisse augmenter, de manière à solliciter
davantage les armatures d'âme et les bielles de béton. Toutefois, une telle augmentation
ne semble pas physiquement possible. Elle n'a jamais été observée dans les essais.
Par ailleurs, dans les sections de moment maximal, critiques en flexion, l'effort dans les
armatures longitudinales n'est que peu influencé par une variation éventuelle de
l'angle 9 d'inclinaison des bielles de béton. Il en résulte que l'état-limite ultime de résis-
tance en flexion (plastification des armatures longitudinales) peut être considéré indé-
pendamment de l'état-limite ultime de résistance à l'effort tranchant (plastification des
armatures d'âme et du béton des bielles) sous réserve que des sections autres que celles
de moment maximal (par exemple, les sections d'arrêt de barres) ne deviennent pas
critiques.
Seul mérite donc d'être analysé le cas, toujours rencontré dans les essais, où les armatu-
res d'âme se plastifient avant les armatures longitudinales. Dans ce cas, le treillis se
forme initialement à un angle 90 (figure 12.11). L'effort tranchant augmente jusqu'à ce
que la plastification des armatures d'âme soit atteinte. L'effort de traction qu'elles peu-
vent équilibrer est alors plafonné à FS I\'.II, mais l'effort tranchant peut continuer
d'augmenter par diminution de l'angle 9, jusqu'à ce que la résistance limite des bielles
(Fbu ) soit atteinte.
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 653
LJ 90
bO
F swo
Fsw,u Fsw,u
Figure 12.11
La figure 12.12 représente les efforts et les contraintes agissant sur la surface de rupture
par effort tranchant d'une poutre munie d'armatures d'effort tranchant.
i ___L;; :çF o
#"
#" 'te
,·,.·,.··.·u"'·y V Engrènement
granulats
/ Forces
~!:alentes
Effet de goujon
d'âme
l
Fg
Figure 12.12
Après l'apparition des fissures obliques inclinées de 90' (angle d'inclinaison de la direc-
tion principale de compression sur l'axe de la poutre), la résistance à l'effort tranchant
est assurée :
- pour une part, par la membrure comprimée, qui demeure comprimée par la flexion
(force F::) ;
- pour l'autre part, la plus importante dès que le pourcentage d'armatures d'âme est
relativement élevé, par le mécanisme du treillis.
Ce mécanisme est complexe:
1. Les deux faces en regard d'une fissure oblique ne sont pas planes: les granulats for-
ment de part et d'autre des saillies. Sous l'action d'un effort tangent provoquant un
glissement relatif des deux faces l'une sur l'autre, il se produit un phénomène dit
« d'engrènement (interlock) des granulats ».
654 Traité de béton armé
L'existence des contraintes tangentes dues à l'engrènement des granulats le long des
fissures fait que la direction principale de compression s'incline suivant un angle 9 < 90 ,
Lorsque l'effort tranchant augmente, les contraintes Te augmentent aussi, entraînant une
diminution encore plus accentuée de 9, ce qui explique l'apparition du second réseau de
fissures, d'inclinaison inférieure à celle des fissures initiales, observée lors de certains
essais (§ 12.33).
Cependant, après plastification des armatures d'âme, l'accroissement des ouvertures des
fissures obliques réduit les possibilités d'engrènement, et les variations de 9 ne peuvent
plus provenir alors que de l'adaptation plastique. Les moments d'encastrement n'ont
aucun effet sur la compression moyenne des bielles, mais ils influent sur leur résistance.
Par rapport à la compression simple (hypothèse de Morsch), la réduction de résistance
est due'à un état de contraintes complexe: compression parallèle aux fissures, traction
oblique entraînée par les armatures d'âme par suite de leur adhérence au béton des biel-
les qu'elles traversent et flexion due aux encastrements dans les membrures. [Dans les
calculs, cette réduction est prise en compte au moyen d'un coefficient u:s 1 appliqué à
la résistance à la compression du béton, voir § 12.622-1].
1. Dans certains ouvrages, la figure qui illustre la méthode représente, en coupe, une section circulaire
ou de fonne quelconque: c'est une ineptie. Pour les sections circulaires, on peut se ramener à une
section rectangulaire équivalente, voir § 12.637.
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 655
O,9d
Figure 12.13
Pour simplifier, on considère une zone de poutre le long de laquelle l'effort tranchant peut
être supposé constant, et on représente la poutre avec une ligne moyenne horizontale.
Le pourcentage géométrique des armatures d'âme est:
s sin a, espacement des nappes dans la direction normale à celle des armatures d'âme.
12.621 Hypothèses
1°) Les barres constituant l'armature longitudinale n'offrent aucune résistance à des
forces latérales (on néglige donc « l'effet de goujon ») et ne peuvent transmettre que des
forces de traction ou de compression dirigées suivant leur axe;
2°) L'espacement des brins de l'armature d'âme aussi bien dans le sens de la ligne
moyenne que dans les plans des sections droites est suffisamment faible pour que, si
chacun de ces brins est soumis à une contrainte O's,,", leur action globale puisse être
considérée comme équivalente à une contrainte PlV O'sw uniformément distribuée sur une
section perpendiculaire à leur direction;
656 Traité de béton armé
3°) Le béton de la poutre est dans un état de compression uniaxial et n'offre aucune
résistance à la traction; on suppose donc que les bielles forment un champ de compres-
sion diagonal, la contrainte crbc étant inclinée de 8 sur la ligne moyenne;
4°) Les dispositions constructives sont telles que des ruptures locales ne peuvent se
produire; autrement dit, les éléments du treillis sont tous supposés convenablement
ancrés.
Figure 12.14
Soit un élément plan, de largeur hw, perpendiculaire au plan moyen et parallèle à la ligne
moyenne, soumis à un glissement longitudinal gdx. Outre l'effort gdx, cet élément est
soumis (voir figure 12.14) :
- à une force de compression dFc (bielle comprimée)
- à une force de traction dFt (armatures d'effort tranchant)
La section droite de la bielle étant hw dx sin 8, on a :
dFc = crbc hw dx sin 8
en désignant par crbc la contrainte de compression de la bielle.
De même, si crswdésigne la contrainte des armatures d'âme, on a :
drfc:'I = h
A"I>'
' crs", (h w d x
sm'a.) = Pw crSI\' hw dx sm
. a.
s wsma.
'Lb
= --:----"----
O'bc 2
[12.13]
sin S (cotS + cota)
'Lb
PlV O'sw = - -2- - - " - - - - [12.14]
sin a (cotS+ cota)
La contrainte des armatures d'âme ne peut atteindre la résistance de calcul f; ..tI =hw/Ys
que si la résistance à la compression des bielles de béton n'est pas dépassée, c'est-à-dire
SI :
en accord satisfaisant avec les résultats d'essais pour !ct ~ 100 MPa, mais non extrapo-
lable au-delà de 120 MPa.
658 Traité de béton armé
Remarque:
Avec les Règles BAEL : abc:::; ~ !c28 est équivalent à 't'u:::; Ule28 puisque abc = 2 't'II
Yb 2Yb
quand a = 90° (voir relation [12.45] au § 12.712).
Les Règles BAEL ont admis u = 0,4.
1,0 r ~~~~ r .-~ . " <' • • , •• ~ •.•• , ••••••• ~ .-- ~ • - -i- ~ r "'~r-"~ ~~"~~., ~
0,8
,,
,
~_:_
. ~
,
,+." .. ,.,.< ••.•.••. 0 - .
. :,
_'o •••••••• ,•• _"-< - • • .... _ _ - r __ '_" <".
:, :
0,6 -~",,-~,",-~,.:.~ '"' « •., . , - - ç.~ .-.-- M - ~_._-
Figure 12.15.
Résultats expérimentaux pour le coefficient u
[12.18]
ou
2
\jf' -\jf' + --
sin 2 a
4
= ° .
SOIt \jf
, 1+cosa
= ---
2
tan
2 e= sin 2 e __ _\jf' __ 1+ cos a 2 a
=cot -
I-sin 2 e 1-\jf' l-cosa 2
0,7 ,
-~----1~-~---- ~,~,·,",,--r
"
. --,--,·-t-,_·_,-~ ~(-
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
Figure 12.16
Pour a'= 1t , la courbe est un arc de cercle, prolongé par une horizontale au-delà de
2
rapport 'th
_~_' 1orsque \If est d ' (on rappe Il e que \If = Pwfvwd,
onne . , Pit' etant 1e pourcentage
u!ctl U!cd
des armatures d' effort tranchant).
Les calculs (non développés ici) montrent que cette valeur est telle que: cot aM = .J;;i
Cette remarque n'a toutefois aucune portée pratique. Sa prise en compte compliquerait
l'exécution et exigerait une précision impossible à obtenir sur les chantiers courants.
, En pratique, on en restera donc le plus souvent à a = 90°, plus rarement à a = 45° et très
exceptionnellement à 45°< a < 90°.
e
Pour = 45° et a = 90° on trouve abc =2 'rI;; voir relation [12.13] et remarque au
§ 12.23.
Chapitre 12· Effort tranchant - Poinçonnement 661
Figure 12.17
Si V est l'effort tranchant dans une section XX de la poutre étudiée, chaque poutre à
treillis simple équilibre un effort tranchant V/m (figure 12.18).
La projection des forces sur XX donne, pour une section XX coupant une diagonale
tendue:
V Vs
F.m' = - - -
msina O,9d(sina+cosa)
662 Traité de béton armé
xl
1
1
1
Figure 12.18
Si O".\'West la contrainte des armatures d'âme, on a : FslV = AslV O'swd'où, avec 'Cb =~ :
bwd
A 'C
--:!.!!:... 0"~'lV = b [12.14 b]
bw s 0,9 (sina+ cos a)
II est facile de voir qu'en introduisant PlV = A.n~ ,on retombe sur l'expression
bws sma
[12.14] dans laquelle on aurait fait cot e = 1.
De même, en projetant les forces sur XX pour une section XX coupant une diagonale
comprimée, compte tenu de ce que pour e = 45° la section droite d'une bielle est
bws/.fi., on retombe sur l'expression [12. 13] dans laquelle on aurait fait cot e = 1 et
1
sin2 e = -.
2
L'expression [12.14b] montre que dans une poutre dans laquelle bo, d, Aswet a ont été
fixés, c'est-à-dire dans laquelle le pourcentage d'armatures d'âme a été fixé, et où l'on
suppose e = Cte = 45° (hypothèse de Morsch), il existe une proportionnalité entre la
contrainte O"sw des armatures d'âme et la contrainte tangente 'Cb. La comparaison avec les
résultats expérimentaux montre qu'en réalité, pour les poutres coulées en une seule fois,
il existe un «décalage» 'C' dû à la contribution du béton (figure 12.19) et que
l'expression [12.14 bl doit être remplacée par :
'C -'C'
Pll'O'.vw= . b. [12.19]
0,9 sm a (sm a + cosa)
Ce décalage vient de ce que les hypothèses adoptées pour établir l'expression [12.14 bl
ne traduisent pas le comportement réel de la poutre sous l'effet de l'effort tranchant.
Ainsi, on constate que la force de compression dans la membrure supérieure n'est pas
parallèle à la force de traction dans la membrure inférieure, mais inclinée, cette inclinai-
son étant d'autant plus grande que le rapport ~ de la largeur de la table à celle de
bw
l'âme est plus grand (figure 12.20).
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 663
crst (MPa)
Il en résulte :
d'une part, une composante verticale qui équilibre une partie de l'effort tranchant
- d'autre part, au voisinage des appuis, une transmission directe d'une partie de l'effort
tranchant.
Figure 12.20
664 Traité de béton armé
Par ailleurs, il est connu depuis longtemps (par exemple Chambaud, 1957) que dans les
essais à rupture de poutres soumises à l'effort tranchant, la valeur observée pour
l'inclinaison des bielles de béton comprimées est inférieure à 45° (voir § 12.33 et figu-
re 12.8), l'inclinaison réelle e dépendant:
- du rapport de la largeur de la table à celle de l'âme,
- de la quantité d'armatures d'âme,
- de la valeur du moment de flexion.
Ces deux phénomènes (inclinaison de la force de compression dans la membrure supé-
rieure; e < 45°) joints aux phénomènes secondaires déjà mentionnés (effet de goujon
des armatures longitudinales, engrènement des granulats le long des fissures obliques,
etc.) ont pour conséquence une réduction des efforts de traction dans l'armature d'âme.
Toutefois, au voisinage d'un point de moment nul d'une poutre continue où il n'existe
plus de membrure comprimée et où les efforts de traction des membrures inférieure et
supérieure se recouvrent, la réduction de l'effort de traction dans l'armature d'âme n'est
due qu'à la seule inclinaison des bielles.
La formule de détermination des armatures d'âme issue du raisonnement de Morsch doit
donc être corrigée (terme 1:' de l'expression [12.19]) si l'on veut tenir compte de ces
phénomènes. Le terme correctif ne doit en aucun cas être interprété comme une contri-
bution du béton tendu.
Remarque:
Sur la figure 12.19, la faible pente que présentent à l'origine les courbes expérimen-
tales s'explique par le fait que la théorie de Morsch suppose l'âme fissurée. Mais il
n'en est pas ainsi dès le début. Avant que le béton ne se fissure, le béton et l'acier
se partagent la résistance aux efforts de traction (section homogène) et la contrainte
des armatures d'âme est très faible. Puis le béton, qui assurait la majeure partie de
cette résistance se fissure, et les armatures d'âme se retrouvent devoir équilibrer à
elles seules la totalité des efforts de traction. Leur contrainte se met alors à augmen-
ter rapidement, mais les courbes ne subissent pas un saut brusque qui leur ferait re-
joindre la droite de Morsch. La raison en a été donnée ci-avant: la théorie de Mors-
ch néglige un certain nombre de phénomènes secondaires, ce qui explique le déca-
lage observé, qui subsiste tout au long des essais.
'tu -
- -V;,- :s mm. [0,06
- - Jl'c28''15MP]
, a avec Yb -15
- , [12.20]
bod Yb
n'ont pas à être vérifiées vis-à-vis de l'effort tranchant (BAEL, art. A-5.1,1).
Cette règle a pour objet d'éviter que les armatures transversales des poteaux courants
d'ossature (qui sont généralement déterminées par des règles forfaitaires, voir § 10,542)
n'aient à être systématiquement calculées par les règles relatives à l'effort tranchant
dans le cas où ces poteaux auraient à supporter un effort horizontal, à condition que cet
effort demeure modéré.
1. Les charges concentrées près des appuis se rencontrent très fréquemment, notamment dans les im-
meubles construits en bordure de rues étroites (en particulier, à Paris, au niveau du cinquième étage),
au premier retrait de façade où l'on a généralement à supporter sur des poutres les poteaux des étages
supérieurs. Si l'on ne tenait pas compte de la transmission directe, il serait très difficile de placer les
armatures d'âme qui seraient théoriquement nécessaires. Heureusement, ces armatures ne sont pas
indispensables et s'il y a possibilité de formation d'une bielle de béton, capable de transmettre obli-
quement un effort de compression, la composante horizontale de celui-ci étant équilibrée par des
aciers tendus (section et ancrage suffisants), la résistance est assurée.
666 Traité de béton armé
Attention:
Les vérifications complémentaires relatives aux zones d'appui doivent cependant
montrer que les charges ainsi réduites ou négligées sont bien transmises dans leur
intégralité, sans réduction, à l'appui considéré.
Simplification
Pu
-----
1
1
1
1
: 5h/6
~---------~----------------~ x
o
Figure 12.21
Pour les charges uniformément réparties, tout se passe donc comme si la densité de
charge croissait de 0 à la valeur maximale pu sur la distance 1,5h mesurée depuis le nu
d'appui, la part de charge correspondant à la distance O,5h étant négligée (figure 12.21).
On a alors, pour une poutre sur appuis simples:
- pour 0 < x:::; O,5h : ~,(x) = ~JO = Pu (~ - ~ h)' 1étant la portée de la poutre
Pour simplifier, on peut admettre (ce qui, vis-à-vis des Règles BAEL, est dans le sens
[12.21]
Mais les conditions relatives aux zones d'about (§ 12.71) sont à vérifier pour :
1
v., = V.lmax = Pli "2
b) Présence de charges concentrées
Dans le cas général où l'on a à la fois une charge pulmiformément répartie sur toute la
portée et des charges concentrées Plii appliquées à des distances ai du nu de gauche
(i = 1,2, ... ), il faut prendre:
V.IQ, constant sur la longueur 0,5 h comptée depuis le nu d'appui; les conditions relati-
ves aux zones d'about (§ 12.7) doivent être vérifiées pour v.nnax.
Remarque:
avec:
a) pour des armatures d'âme droites (perpendiculaires à la ligne moyenne), avec ou sans
barres relevées:
- en cas de fissuration peu préjudiciable l :
b) pour des armatures d'âme (cadres et/ou étriers uniquement) inclinées à 45° sur la
ligne moyenne:
[12.22c]
c) pour des armatures d'âmes inclinées sur la ligne moyenne avec un angle a compris
entre 45° et 90°, il faut interpoler linéairement entre les valeurs 0,20 ou 0,15 et 0,27
d'une part, et entre les valeurs 5 ou 4 et 7 d'autre part.
Remarques:
1. Sous prétéxte que la valeur optimale de a correspondant au volume relatif mini-
mal des armatures d'âme est a = 67°30' (qui se trouve donc être la moyenne arith-
métique entre 45° et 90°) certains auteurs développent des exemples numériques où
apparaît cette valeur, sans se rendre compte que ces exemples sont grotesques, les
ferrailleurs n'ayant pas sous la main un rapporteur de précision. L'auraient-ils,
qu'ils seraient absolument incapables, même avec la meilleure volonté du monde,
d'obtenir une précision d'un demi-degré d'angle!
Un angle parfaitement droit (a = 90°) n'est, lui aussi, jamais obtenu. Mais au
moins, en disposant les armatures longitudinales sur deux tréteaux horizontaux et
en enfilant les armatures d'âme par une extrémité, celles-ci, sous leur propre poids
1. Pour l'explication concernant la valeur O,2!c2s1Yb voir la note du § 12.622-1 ; la seconde limite est
mise par prudence, les essais n'ayant pas porté sur des bétons à haute résistance (5 MPa correspon-
dent à!c28 =:: 38 MPa, c'est-à-dire à une résistance moyenne de l'ordre de 45 MPa).
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 669
2. La limite donnée en b) est également valable dans le cas d'armatures d'âme droi-
tes associées à des armatures parallèles à l'axe de la poutre, réparties sur la hauteur
de l'âme et convenablement ancrées sur les appuis, à condition que le volume rela-
tif de ces dernières armatures soit au moins égal à celui des armatures d'âme droites
(voir § 12.35, dernier alinéa).
Mais attention ! Contrairement à une opinion assez répandue, cette disposition pré-
vue par les Règles BAEL n'autorise pas à prévoir une section d'armatures d'âme
droites moitié de celle qu'il aurait fallu en l'absence du réseau horizontal! Les ar-
matures d'âme droites doivent être déterminées en premier, et le même volume re-
latif est à disposer horizontalement. Les Règles BAEL demandent de répartir ces
armatures horizontales « sur la hauteur de l'âme ». À notre avis, cela n'a aucun
sens: la hauteur devrait être celle de la zone tendue. Une hauteur de z = 0,9d serait
déjà plus correcte. Noter que la dépense en acier est le double de celle que l'on au-
rait eu avec les seules armatures d'âme droites.
Cet inconvénient peut être jugé mineur lorsque la zone où la contrainte tangente est
élevée est de faible étendue. Mais si ce n'est pas le cas, par exemple, s'il existe une
ou plusieurs charges concentrées de forte intensité à une certaine distance de
l'appui, une solution plus économique doit être recherchée, consistant, par exemple,
à modifier, si cela est possible, les dimensions de la section droite pour réduire la
contrainte tangente.
En introduisant dans l'expression [12.19] les valeurs ultimes 'tb = 't /" crst = fet (!el>
Ys
limite d'élasticité des armatures d'âme, mais en pratique celle-ci ne diffère pas de la
limite d'élasticité!e des armatures longitudinales), compte tenu de ce que, en notations
BAEL:
Ces Règles (art. A-5.1,22) imposent en outre de respecter un pourcentage minimal don-
né (en négligeant le terme IIsin a dans l'expression de Pt) par:
Valeurs du coefficient k
Dans la formule [12.23] on prend:
°
k = en présence d'une reprise de bétonnage l sans indentations (voir ci-après), ou lors-
que la .fissuration est très préjudiciable;
k = 1 en flexion simple dans tous les autres cas et, en particulier, en cas de reprise de
bétonnage, lorsque la surface de celle-ci est spécialement traitée de manière à la munir
d'indentations formant des saillies de hauteur au moins égale à 5 mm (celles-ci pouvant
être obtenues par le passage d'un rateau à la surface du béton frais).
Dans le cas de la flexion composée avec compression, les fissures obliques sont incli-
nées à moins de 45° sur la ligne moyenne (figure 12.22a), ce qui conduit à une réduc-
tion de la quantité d'armatures d'âme par rapport à la flexion simple.
Dans le cas de la flexion composée avec traction au contraire, les fissures obliques se
redressent (figure 12.22b) et la résistance à l'effort tranchant devient médiocre, d'où la
nécessité d'augmenter la quantité d'armatures d'âme (ce que l'on obtient en donnant à k
une valeur négative; voir ci-aprés).
Sans traitement particulier, une reprise de bétonnage constitue un point faible. Elle doit donc être
traitée conformément à la règle des coutures donnée au § 12.712, ce qui revient à prendre k -= O.
Prendre garde que dans le cas d'une reprise de bétonnage, la contrainte tangente 1: est à évaluer par la
formule [12.3] et que, sauf cas particuliers, on a 1::;t: vul bod
Chapitre 12· Effort tranchant - Poinçonnement 671
• Figure 12.22
et k = 1 - 10 IN"
Bfc28
1 en flexion composée avec traction (k peut donc être négatif)
avec:
B section totale du béton seul (supposé non fissuré) ;
Nu effort normal concomitant à V;, dans la section considérée.
Attention!
Une armature d'âme « droite» (a = 90°) n'est verticale que si la ligne moyenne de
la poutre est horizontale ce qui est fréquemment le cas, mais ne l'est pas toujours
(cas des limons d'escaliers, par exemple, figure 12.23).
672 Traité de béton armé
Ligne
~~~nne
a=90°
Figure 12.231
1. Bien noter que dans une console de hauteur variable supportant une charge ultime concentrée Pu à
son extrémité, les armatures d'âme sont généralement plus serrées vers le nez de la console que du
côté de l'encastrement. Dans ce cas, en effet, l'effort tranchant dû à Pu est constant sur toute la portée
1 de la console, et si go désigne le poids propre de celle-ci, dl et d2 les hauteurs utiles respectives à
l'encastrement et près de l'extrémité, la contrainte tangente 'tu est plus élevée au nu qu'à
l'encastrement si:
d 2 ! dl < Pu 1(Pu + 1,35 go 1) ou encore, si Pu > 1,35 go 1d2! (dl - dz)
ce dont il convient de s'assurer, pour ne pas commettre l'erreur d'adopter « machinalement », com-
me pour les poutres (voir figures 16.26 et 16.27), un espacement croissant des armatures d'âme à
partir du nu d'appui. Cette dernière disposition est en revanche correcte si la console ne supporte que
des charges réparties.
Pour une console de hauteur variable, on peut par ailleurs bénéficier d'une réduction d'effort tran-
chant due à « l'effet Résal » (voir Cours de béton préCOllfraint du CHEC).
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 673
_--.t[f!ll·zw t.......- -
. •.. L--- At
W
Figure 12.24
Pour des poutres telles que ho;::: h, ces conditions n'ont à être respectées qu'au voisinage
Figure 12.25
Tableau 12.1
ft28 fc28
~
At
Cas considéré
St 1,30 max
(MPa) (MPa)
3 40
Absence de bétonnage
ou reprise de bétonnage 2,7 35
avec indentations et/ou
fissuration peu préjudiciable
ou fissuration préjudiciable 2,4 30
.. ~ bo(tu-O,3kft2S) 2,1 25
St " (O,9Iet ' 1,15)
i 1 :> tu 1,8 20
Les valeurs de 'Lu indiquées sur la ligne oblique sont celles pour lesquelles le pourcentage minimal
est atteint, avec Ys = l,lS.
674 Traité de béton armé
En posant 't' = 0,3 1iff28, on trouve, pour k = 1, les valeurs de 't' données dans le tableau
12.2 ci-après:
Tableau 12.2. Valeurs de 't'
tc28 (MPa) 25 30 35 40 ;:::45
-ht
- = 'tu - 0,3k 1;28 =--::;;
Ysho8 o 0,9
't" - 't'
0,9
,4SOlt'tll:S
' °
0,36, (MP)
--+'t
Ys
a [12 .26a]
Dans le. cas d'une reprise de bétonnage sans indentations et/ou dans celui d'une fissura-
° °
tion très préjudiciable, on a k = ce qui implique 't' = et la condition [12.26a] se
réduit à:
Les valeurs de 8 0 correspondant aux divers cas possibles sont données dans le tableau
12.3 pour le cas où Ys = 1,15 :
Chapitre 12· Effort tranchant - Poinçonnement 675
Absence de reprise de béton- 'tu::; 0,313 + 't' MPa (l) 'tu > 0,313 + 't' MPa
nage ou reprise de bétonnage
avec indentations et/ou fissu-
ration peu préjudiciable ou 8=~ [12.27] e= 0,9fer [12.28]
fissuration préjudiciable o O,4bo o 1,15 bo('tu _'tt)
Étrier
Figure 12.26
676 Traité de béton armé
~ . t
~
,
t•. I.• .• .
?1JlJ
11Jl; :
0> Pou~sée
au vide
......•..
W
Incorrect Correct Incorrect Correct
Figure 12.27
Figure 12.28
Lorsque l'espacement est trop important, par suite de la flexibilité de la zone servant
d'appui aux bielles intermédiaires entre les étriers, ces bielles sont faiblement sollicitées
au détriment des bielles venant prendre appui à l'emplacement d'une armature d'âme
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 677
Figure 12.29
La condition à respecter en ce qui concerne les espacements des armatures d'âme est,
d'après les Règles BAEL :
o1-<min [0 .~.bo]
l' 35' 10
(cette condition est rarement déterminante)
0 1, diamètre le plus faible des barres longitudinales maintenues par les armatures
d'âme.
3°) Calculer, selon le cas considéré et la formule applicable, la valeur de 8 0 donnée par
les formules [12.27] à [12.30] du tableau 12.3, en y introduisant la valeur "Cu éventuelle-
ment réduite selon le § 12.632 1 et en y exprimant bo en centimètres.
La valeur numérique ainsi trouvée représente l'espacement des nappes d'armatures
~'âme en cm pour une section AI = 1 cm2 •
4°) L'espacement cherché est:
1. La démarche indiquée est valable pour n'importe quelle valeur de 1:" S'tUa. C'est pour cette raison que
l'on dit« éventuellement réduite ». En fait c'est v., qui est réduit, ce qui entraîne la réduction de 1:".
678 Traité de béton armé
Figure 12.30
a) Vérification du béton
Elle s'effectue selon les formules [12.22 a ou b] données au § 12.633 pour l'effort tran-
chant réduit total V;IO'
b) Détennination des armatures d'âme
Soit:
Ar la section d'une nappe de barres relevées,
AI la section d'une nappe d'armatures d'âme droites,
. Sr, S, les espacements respectifs de ces nappes parallèlement à la ligne moyenne.
En désignant par 1:u la contrainte tangente conventionnelle de calcul correspondant à
l'effort tranchant total Vu (éventuellement réduit selon 12.632) les quantités Ar! Sr et
AI! SI sont déterminées comme suit:
1°) en l'absence de reprise de bétonnage ou dans le cas de surfaces de reprise avec in-
dentations et/ou dans le cas où la fissuration n'est pas très préjudiciable, les formules à
appliquer sont, selon la valeur prise par 1:,,, celles données dans le tableau 12.4 ci-après:
Chapitre 12· Effort tranchant - Poinçonnement 679
2°) avec reprise de bétonnage sans indentations, et/ou dans le cas où la fissuration est
très préjudiciable:
- si 'tu:S 0,36 MPa: mêmes conditions que celles des formules [12.32] du tableau 12.4
Ys
ci-avant;
Vu. max
(1-À.)Vuo Armatures
,
d'âme droites Idem ................
-*--o '--______ - - L_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
Xr
,..::J
...
.....................
It..-~Abscisses le long
de la ligne moyenne
Nu d'appui
Figure 12.31
680 Traité de béton armé
1
, ,
1
,,
1
.,
1 1
1"'11
D D
.1
1
1
1
1
1<111[
b o =O,9D
.'
1
CD
Figure 12.32
•
1. En assimilant une section circulaire de diamètre cp à une section rectangulaire fictive de hauteur
totale égale à cp et de même surface, on trouve bah = bocp = n<j>2 soit bo = n<j> et
4 4
'tb =-V = V 4 V "" 14
---- , -V . 0 n VOIt. qu ,.. . '1"e a 'th (sens d
ICI 'tu est asslml e alseCUrI-
' .
b()z b() xO,9d O,9n <l> d <l> d
té). Les essais américains justifient cette approximation.
Chapitre 12· Effort tranchant - Poinçonnement 681
Pour la vérification du béton et le calcul des armatures d'âme, la section circulaire est
remplacée par une section rectangulaire équivalente fictive (figure 12.32 c) de largeur
bo, de hauteur utile d (d'où 'tu = ~,/ bod) avec:
- dans le cas d'une armature longitudinale uniformément répartie (figure 12.32 a)
=O,9D
bo
{ d =O,45D+O,64(~ -dt) =O,77D-O,64d t
- dans le cas d'une armature longitudinale concentrée du coté tendu, dans un secteur
d'angle au centre 2 ~ (figure 12.32 b)
bo =O,9D
b) Sections annulaires
Soit:
e l ' épaisseur de l'anneau
D son diamètre moyen
Les armatures longitudinales sont supposées distribuées sur la circonférence de diamètre
Dm (figure 12.33).
e
- .[
i 1
Figure 12.33
Pour la vérification du béton et le calcul des armatures d'âme, la section annulaire est
remplacée par une section en caisson équivalente fictive à parois d'épaisseur e, ou, ce
qui revient au même, par une section en double T équivalente fictive dont l'âme aurait
une épaisseur b(), telle que:
b =2e
{; = O,785Dm +;
682 Traité de béton armé
avec
1. En vertu du principe: « Le système fonctionne comme on l'a calculé », qui vient de ce que les possi-
bilités d'adaptation du béton armé font qu'i/n y a pas de solution /Inique, cet angle choisi a priori
sera celui qui se réalisera en cas de fissuration oblique. II n'y a donc rien d'étonnant à ce que le pro-
jeteur dispose d'un tel choix. Mais attention! L'adaptation a ses limites. Le corollaire au principe
précédent est que, s'il a été mal calculé, le système va mal fonctionner.
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 683
V(cot9 -cota.)
N.....-+--+M
z=O,9d V t 1
Figure 12.34
. cotS+cota
avec, selon [12.15] : V Rd, max = bw (0,9 cl) 'O!cd 2 [12.35]
1 + cot S
avec
Le tableau 12.5 récapitule l'ensemble des formules pour la flexion simple, et les com-
plète pour la flexion composée.
Tableau 12.5. Formules de l'EC2 pour les vérifications d'effort tranchant
1. Pour les éléments soumis à la flexion simple, avec des armatures d'âme droites, la
résistance à l'effort tranchant est la plus faible de :
VRd,s = (As", 1s) Z/ywd cot e (Z = 0,9 d) [12.36 bis]
VRd, max = bw Z V!cdl (tan e + cot e) [12.35 bis]
avec (A.nv,provl b", s)* ~ V!cdl 2 où v = 0,6 [1 -lfckl 250)]
(fck en MPa; 1 ~ cot e ~ 2,5]
bw épaisseur minimale de l'âme au niveau des aciers tendus
2. Pour les éléments soumis à la flexion simple, avec des armatures d'âme inclinées, la
résistance à l'effort tranchant est la plus faible de:
VRd, s = ((1.s",1 s) Z/ywd (cot e + cot a) sin a [12.36]
VRd, max = bw Z vicd (cot e + cot a) 1 (l + cot e) 2
[12.35]
avec (Asw,provl bw s)
* ~--
vlcd sina
2 l-cosa
3. Pour les éléments soumis à la flexion composée avec compression, VRd,s selon
[12.36 bis] doit être réduit de 20 % et la résistance maximale doit être calculée par:
4. Pour les éléments soumis à la flexion composée avec traction (avec une membrure
comprimée), il convient de prendre, selon l'Annexe Nationale:
où (Jet « 0) est la contrainte de traction au centre de gravité; <Xew doit être remplacé par
<Xcwl = (1 + (Jet / Ictm). L'EC2 ne donne aucune indication pour les sections entièrement
tendues.
Remarque:
La figure 12.35 montre que le décalage al ou l'effort additionnel Mtd conduisent à
des résultats sensiblement équivalents, sauf dans la zone (B) voisine du moment
maximal, d'où pour respecter l'équivalence, la limitation ci-avant de l'effort total
F'd à la valeur Ftdl1U!X correspondant au moment maximal:
F - M &l,max
Idmax - 0,9d
686 Traité de béton armé
1
al 1
1
1
1
1 ,
1
-'
1 1
.
1
:
(8) 1
Figure 12.35
En outre, il fuut faire attention aux signes à donner à Vccd et ~tJ. Plus précisément, si MEd dési-
gne le moment de flexion concomittant à VEd dans la section considérée, on a (figure 12.37) :
V'Ed = VEd - MEd (tan Wc + tan 001) / cl,
Wc et désignent les angles formés par les résultantes des forces de compression Fed et
00,
de traction Fld avec la ligne moyenne de l'élément. Ces angles, et leurs tangentes, sont
considérés comme positifs quand les distances respectives Ve et VI du centre de gravité
de la section aux lignes d'action de Fed et de Fld, croissent en même temps que la valeur
absolue de MEd et négatifs dans le cas contraire (MEd et VEd sont en valeur absolue).
-.~-
1:
IG
-----------e ------ ------.
rot_____ J1
FCd l
roc
Vc
Vt
V td
Ftd
Figure 12.36
La figure 12.37 illustre deux cas fréquents où les armatures tendues ne sont pas parallè-
les à la face comprimée (par exemple, console de hauteur rapidement variable, figu-
re 12.37a, ou poutre à goussets, figure 12.37b). Pour de tels cas :
V'Ed = VEd ± (ME,,/ z) tan 00
V Ed t
!
Sens des M croissants
..
VEd 1
,
Sens des M croissants
Jo
@
,
d 1)
1
MEd
~----'
,
• Figure 12.37
•
688 Traité de béton armé
Figure 12.38
Échelles formant
armatures d'effort ---l--I+-"""";'",
tranchant
., •
Figure 12.39
b) Les cadres doivent être fermés et munis d'ancrages courbes à leurs extrémités (l'EC2
autorise des jonctions par recouvrement de brins à proximité des parements d'une âme,
mais une telle disposition n'est pas recommandable).
c) Au moins 50 % des armatures d'effort tranchant nécessaires doivent être prévues
sous forme de cadres, étriers ou épingles (selon nous, le recours aux épingles - un seul
brin - ne peut être qu'exceptionnel; il vaut mieux, si possible, les éviter et uriliser plu-
tôt des é~iers fermés ; voir figure 12.27).
f) L'espacement longitudinal maximal entre les barres relevées doit être au plus égal à :
g) Dans le sens transversal (donc dans l'épaisseur de l'âme), l'espacement des brins
verticaux dans une série de cadres, étriers ou épingles d'effort tranchant doit être au plus
égal à :
* cot8+ cota
"C <----;:--
- 1 + cot 2 8
1+~1-4(1'*-cota)1'*
ou cot e::; ::; 2, 5
21'*
Si a = 90°, on a :
et la condition cot e:::; 2,5 entraîne 1'* 2: (10 + 4 cot a)/29 soit, pour a = 90°,
1'* 2: 0,3448.
3. Donc, dans le cas des armatures d'âme « droites» (selon la terminologie des Règles
BAEL) :
- si 1'* :::; 0,3448 : cot e 2: 2,5, on adopte dans les calculs la valeur maximale autorisée,
e
soit cot = 2,5 ;
As... = VEd
s 0,9d .0..Acot8+cota)sina
Chapitre 12· Effort tranchant - Poinçonnement 691
ou si a = 90° :
Asw
- = - - -Vu
=--
s 0,9d fY'I'lJ cot e
5. Il faut choisir la section AslV d'une nappe d'armatures d'effort tranchant, en déduire
l'espacement de ces armatures, vérifier que les conditions relatives à l'espacement
(§ 12.646 e, f, g) sont bien remplies et que le pourcentage minimal (§ 12.646 d, formule
[12.36]) est bien respecté.
Pour a = 90°, la relation [12.14] (page 657) donne (pour l'état-limite ultime) :
cot e = _'t..;:.:bll=--
Pw ~1Vd
Il en résulte que les limites cot e = 1 et cot e = 2,5 correspondent à deux droites passant
par l'origine, de pentes respectives 1 et 2,5.
, ,
,,
1
1
1
/
,,
1
1
, 1
,,,
1
,
1
Figure 12.40
692 Traité de béton armé
Il est frappant de comparer cette figure à la figure 34, page 133 de l'ouvrage de
M. Chambaud Le calcul du béton armé à la rupture, publié en 1964, bien avant l'EC2 :
0"3
L-~_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
2~ ____~~
<8m
Pour la comparaison avec les Règles BAEL, nous allons prendre un béton tel que
!ck =!c28 = 25 MPa, afin de pouvoir fixer quelques valeurs numériques, et nous servir de
la représentation précédente. Pour la valeur choisie:
EC2 : D = 0,6 (1 - fck ) = 0,54,!cd = 25 = 16,7 MPa, Dj~d = 9,02, D fCd = 4,51 MPa
250 1,5 2
BAEL :f128 = 2,1 MPa, 0,3 kft28 = 0,63 MPa, 0,20fc28 = 3,33 MPa :
1,5
'tu (MPa)
EC2,O variable
4,51 -----<._-----_._-------~
, ,, ''
,,
'
,
ttim= 3,33 1-----1--.." /'
,
,,
, ,,
, ,,
,,
, ,,"
//'è"/ 451
0,63 / / / &' '''\. :
~ Psw fywd
"-/-"--_ _ _ _ _ _ _ _ (_At_ < _fe_)
o 0,4 (Pourcentage minimal) bo5t 1,15
Figure 12.42
On constate surtout que la limite des Règles BAEL vis-à-vis de la compression des
bielles (3,33MPa) est beaucoup plus sévère que celle de l'EC2 (4,51MPa). Pour la va-
leur de fc28 choisie, les pourcentages minimaux sont les mêmes.
.12.651 Définitions
Une dalle est une plaque portant dans deux directions.
Une poutre-dalle est une plaque présentant deux bords libres sensiblement parallèles et
distants d'au moins trois fois son épaisseur; en outre, un moment agissant principal de
flexion a une direction (celle des contraintes normales qui lui correspondent) sensible-
ment parallèle aux bords libres et est nettement plus grand que l'autre moment agissant
principal de même signe.
694 Traité de béton armé
llo
E
Plan P
: dx : 9udx
;+--
,
1
,
u'dx cru
Figure 12.43
1. Si la contrainte O'u correspond à une traction transversale (0'" < 0), cet effort est un effort de traction.
696 Traité de béton armé
En projetant l'ensemble de ces forces sur le plan P et sur la normale à ce plan, on trouve:
dFs sin (a + 8) = gu dx sin 8 - u dx cru cos 8
dFbc cos (a + 8) = gu dx sin a + u dx cru cos a
1°) Les armatures de couture doivent équilibrer par unité de longueur du plan P un ef-
fort:
sin(a + 8)
-At fet - --- ~
( 8
u "Ctan -cru
)
[12.42]
St 1,15 cos8
(cru> 0 pour une compression transversale, cru < 0 pour une traction transversale).
2°) La section droite d'une bielle comprimée est udx sin 8, d'où sa contrainte
Les expressions 112.42] et [12.43] constituent les expressions les plus générales de la
règle des coutures.
L'inclinaison probable 8 des fissures peut être déterminée en faisant appel à la théorie
de la courbe intrinsèque. Mais dans les cas habituellement rencontrés en béton armé, on
peut admettre 8 = 45° et si l'on adopte des armatures de couture normales au plan P
(a = 90°), la règle des coutures se simplifie et devient:
"C
cr 450 = =-2"C- = 2 "C [12.45]
c sin 8cos8 sin 28
~ ht ~gu [12.46]
St 1,15
Chapitre 12· Effort tranchant - Poinçonnement 697
H ho
,., 1
1
T 1
1
1 ;
1
H' 1
AN.
1 ,1
d ------ --- ----- 1
b1
1
1
,1
1
1
-• • ••
'---
bo
Figure 12.44
d'où, en admettant z = 0,9 d, la valeur approchée par excès de l'effort de glissement gll
agissant sur le plan HH' à l'état-limite ultime:
[12.49]
La contrainte tangente moyenne qui s'exerce sur ce même plan est: 'tu = b..
ho
II faut vérifier que cette contrainte est au plus égale aux valeurs 'tlim indiquées au
§ 12.632, formules [12.22a] ou [12.22b].
Si l'on trouve 'tu > 'tliIru ceci signifie:
- soit que l'épaisseur ho est insuffisante et qu'il faut l'augmenter:
- soit, si l'on ne peut modifier ho, que l'on ne peut « attacher» à la nervure (et donc, ne
prendre en compte dans les calculs de résistance) qu'une saillie bl, telle que
[12.50]
S'il n'en est pas ainsi, plutôt que de rajouter dans la dalle des armatures de manière à
satisfaire la condition [12.50], il est préférable de réduire bl, c'est-dire en fàit de mener
les calculs de résistance avec une largeur de table b inférieure à celle initialement prise
en compte ce qui, corrélativement, conduit à augmenter légèrement la section des arma-
tures tendues.
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 699
En posant (A; + As) réel = L A, la valeur à ne pas dépasser pour gl/ est:
--'--<g .
0,9 d 2 bl +bo - uhm
et la largeur de table b l qu'il est possible d'associer à la nervure pour le calcul des arma-
tures de flexion de la section en T est telle que b l ::; ----:-:-,b(:....;'g::;.,z,-"diC!.!.!.m_
v"
0,9 ci - glilim
Notations:
T section des barres situées dans une saillie du
talon,
As section de l'ensemble des barres du talon
section d'une nappe de« cadres de talon »,
espacement des cadres de talon mesuré
parallèlement à la ligne moyenne.
Figure 12.45
Cette valeur résulte de l'application de la formule [12.4], avec Su; = 15 Asl (d - yd et,
d'après l'équation des « moments statiques », SI = 15 As (d - YI)'
700 Traité de béton armé
La couture du plan TI'est assurée par les « cadres de talon ». D'après la Règle des
coutures, équation [12.46], il faut:
c'est-à-dire, en adoptant pour des cadres de talon le même espacement que pour les
armatures d'âme (donc en prenant Sc = sr) :
[12.51]
Figure 12.46
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 701
Dans une poutre en T soumise à la flexion, entre deux sections d'abscisses respectives x
et x + ÔX, le moment de flexion varie de D..M et, si la table est comprimée, la force nor-
male dans chaque débord de la table varie de Md, Il en résulte un glissement longitudi-
nal par unité de longueur dans chaque plan de jonction égal à Md / ÔX et une contrainte
tangente longitudinale qui vaut:
avec he, épaisseur de la table. La distance ÔX considérée ne peut être prise supérieure à
la moitié de la distance entre la section de moment nul et celle de moment maximal.
Les conditions à satisfaire résultent de la «Règle des coutures» (même si l'EC2
n'utilise pas cette terminologie) :
[12.52]
avec:
- pour une table comprimée: 1 ~ cot ef~ 2 soit 26°5 ~ ef~ 45°
- pour un talon tendu: 1 ~ cot ef~ 1,25 soit 38°6 ~ ef~ 45°.
Dans le cas fréquent où une flexion transversale vient se combiner avec le cisaillement
entre la table et l'âme, il faut prévoir la plus grande de deux sections d'armatures: celle
qui satisfait la condition [12.52] et la moitié de celle-ci plus celle requise pour la flexion
transversale. Si VEd ~ 0,5 !cId en cas de surface de reprise de bétonnage rugueuse ou si
vEd~j~td lorsqu'il n'y a pas de surface verticale de reprise, seule est requise à la jonction
l'armature nécessaire pour assurer la résistance à la flexion transversale.
Les armatures longitudinales de la membrure doivent être ancrées au-delà de la premiè-
re bielle d'inclinaison ef(figure 12.46, point B).
Remarque:
Il est tout à tàit possible d'utiliser la méthode d'évaluation du glissement moyen
dans l'application des Règles BAEL :
F bc désignant la force maximale de compression dans la zone comprimée (corres-
pondant à Mu,lItaX) on a donc, avec les notations des Règles BAEL (a,., distance de la
section où agit M", max à celle contenant le point d'application de la réaction d'appui,
où M" = 0, ou à une autre section de moment nul) :
_ F bl 1
gumoy - he, max -b -
av
_ gllmoy
'tumoy- - -
hI)
et il faut avoir (voir § 12.713) : LA ft! ;::: gllmov (LA = annatures de la dalle).
St 1,15 .
702 Traité de béton armé
_1 F. bl < .
be,max (2b b) - guhm
av 1+ 0
avec :
f3 rapport de l'effort normal longitudinal dans le béton de reprise à l'effort longi-
tudinal total dans la zone comprimée ou dans la zone tendue, calculé, à chaque
fois, pour la section considérée
VEd effort tranchant transversal
z bras de levier des forces internes de la section composite
bi largeur de l'interface (figure 12.47)
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 703
Figure 12.47
avec:
VRdi = C leld + Il (j" + PJ;d (Il sin a + cos a) ::s 0,5 u led [12.54]
Les annatures de couture peuvent être réparties par zones de pas constant (figure 12.48).
Lorsque ces annatures sont constituées par des poutrelles en treillis, la contribution de
l'acier à VRdi peut être prise égale à la résultante des efforts dans chaque diagonale, sous
réserve que 45°:S Cl:S 135°.
Figure 12.48
La méthode de vérification ci-avant s'applique aux joints coulés en place entre éléments
de dall~s ou de voiles. Si le joint peut être fissuré de manière significative, il convient de
°
prendre c = pour les joints rugueux, et c = 0,5 pour les joints avec indentations.
Sous charges de fatigue ou charges dynamiques, c = o.
Les armatures d'âme qui traversent une fissure à 45° partant de l'appui ne sont que
partiellement tendues. Elles peuvent être négligées, ce qui va dans le sens de la sécurité
(figure 12.49)
// ./ / / / /
/ Z
Figure 12.49
A
/
Figure 12.50
<.
706 Traité de béton armé
Remarque:
Si l'appareil d'appui est susceptible de donner naissance à une réaction d'appui
oblique, il convient d'ajouter à la section d'armature précédemment déterminée cel-
le nécessaire pour transmettre la composante horizontale de la réaction d'appui.
Comme VII max = Fo, un effort de compression v" max.fi s'exerce nécessairement selon
la direction BA. Cet effort est supposé équilibré par une bielle de béton unique (<< bielle
d'about ») inclinée à 45° sur l'axe de la poutre (figure 12.51)1.
Soit a la longueur d'appui de cette bielle au niveau des armatures inférieures définie,
pour les cas les plus courants, par la figure 12.52. Pour le calcul, la valeur de a prise en
compte est plafonnée à 0,9 d.
,,
,,
/
:..--»>,
1 a : 1...------
r---- Nu d'appui
Figure 12.51
1. Cette bielle d'about unique constitue une idéalisation simpliste commode, mais est une vue de
l'esprit. En réalité, la réaction d'appui se diffuse en éventail (voir figures 12.28 et 12.29). À noter
que, dans la section 6.2 consacrée à l'effort tranchant, l'EC2 n'envisage aucune vérification spécifi-
que des bielles d'about. Mais attention, voir au § 14.4, la figure 14.6 et la condition [14.3].
Chapitre 12' Effort tranchant - Poinçonnement 707
Poutre à nervure rectangulaire reposant sur un poteau dont elle est solidaire
Figure 12.52
Pour une poutre à nervure rectangulaire d'épaisseur bo, en l'absence d'un montant
d'about ou d'un frettage de la zone d'appui, la condition de non-écrasement s'exprime
par la condition (BAEL, art. A-5.l ,313) :
[12.57bis]
Le coefficient 0,8 tient compte du fait que la bielle d'about est soumise à des moments
de flexion secondaires et que son inclinaison peut s'écarter de la valeur théorique 45°.
Ce coefficient peut être augmenté jusqu'à 1,2 s'il est possible de constituer un moment
d'about ou de prévoir un frettage de la zone voisine de l'appui de manière à renforcer la
résistance de la bielle.
Si la condition [12.58] n'est pas satisfaite, on peut envisager (comme le permettent les
Règles BAEL, à l'art. A 5.1,315) de superposer des bielles avec des armatures inférieu-
res associées chacune d'elles, à condition de conserver en partie basse de la poutre une
section d'armatures capable d'équilibrer au moins VII max / 3 (et, bien entendu, d'ancrer
totalement ces armatures pour cet effort).
On opère donc comme suit: la longueur am minimale pour satisfaire la condition [12.57]
est:
a étant la longueur disponible, il faut que a;::: am , sinon bo doit être augmenté.
3
-r---
;....--t--,..
V u3 (A3)
vu2 (A2)
a' Vui ~ Vu/3 (A 1)
Figure 12.53
Les bielles élémentaires véhiculent des efforts V,12.fi , V,d.fi , etc. que l'on obtient en
remplaçant successivement dans [12.58], a par a', a", etc. Leur équilibre exige de pla-
cer aux niveaux a', a' + aH, etc. comptés depuis le niveau des armatures inférieures des
armatures capables d'équilibrer les efforts de traction V1I2, Vu3 , etc. ces armatures étant
totalement ancrées dans la poutre. Des barres bouclées à plat dans un plan horizontal (en
forme d'épingles à cheveux: c) font généralement l'affaire. La longueur d'ancrage des
parties droites des épingles est à porter côté poutre et à compter à partir du début du
pied de bielle côté poutre également (points A, B, C, figure 12.53).
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 709
etc.
Bien que les Règles BAEL ne donnent pas de limite, il ne serait pas raisonnable d'étaler
les armatures sur la hauteur totale de la poutre. Nous suggérons de ne pas dépasser la
moitié (ou à la rigueur les deux tiers) de la hauteur utile d.
Bien entendu, la force de compression globale des bielles est L V;û..fï = V;/ max..fï .
Etant donné le procédé utilisé, la contrainte de compression de chaque bielle est néces-
sairement égale à la valeur limite 0,81c28/ Yb'
,1
,
Figure 12.54
710 Traité de béton armé
Pour chacune des travées adjacentes à un appui intermédiaire, il faut vérifier la bielle
comprimée (voir § 12.81) en considérant successivement l'effort tranchant immédiate-
ment à gauche et l'effort tranchant immédiatement à droite de l'appui considéré.
Remarque:
Lorsque le moment de flexion Mu est négatif, et que IMul > V;, max Z, on trouve Fo < 0
c'est-à-dire que l'on peut alors, théoriquement, se passer d'armatures inférieures
sur appui (A; = 0). En pratique, il est de bonne construction de conserver cependant
sur appui une partie des barres longitudinales inférieures provenant de la travée.
Largeur 1
1
de la bielle 1
1 1
:----T~
Largeur
de l'appui
Figure 12.55
[12.60]
Chapitre 12· Effort tranchant - Poinçonnement 711
où
NEd effort normal agissant, à ajouter (traction) ou à soustraire (compression) de
l'effort de traction
al voir § 12.643
c) Les longueurs d'ancrage prennent les valeurs indiquées sur la figure 12.56.
1
1 •
1 Nu d'appuI
1
t bd ,"'
Dans le cas d'un appui direct et d'armatures transversales soudées, hd peut être inférieur
à IM.min si une armature transversale est placée à l'intérieur de l'appui, à 15 mm au
moins du nu de celui-ci.
- au diamètre du mandrin pour les crochets et les coudes si le diamètre des barres est au
moins égal à 16 mm et à deux fois le diamètre du mandrin dans les autres cas.
c) Les documents du contrat doivent préciser si l'armature inférieure doit être mécani-
quement continue (recouvrements, figure 12.57 b et c) et capable de résister à des mo-
ments positifs éventuels (tassement d'appui, explosion, etc.) .
.. ...
. . .......
~ ..... .
.......... .
t.~1't.dm
. ...... .
• Figure 12.57
•
12.74 Efforts entraÎnant la mise en traction transversale de l'âme
d'une poutre - Armatures de « suspension )
:> Référence: BAEL, art. a-5.1,33
Lorsque la transmission de forces à une poutre a tendance à séparer la membrure tendue
de la membrure comprimée, il est nécessaire de disposer, au voisinage de la zone
d'application de chaque force, des armatures capables d'équilibrer celle-ci et ancrées
dans la membrure comprimée. Ces armatures dites « de suspension» (appelées aussi
parfois « suspentes») sont à calculer vis-à-vis de l'état-limite ultime et à prévoir en
supplément des armatures d'âme courantes (voir § 3.522, dernier alinéa).
Cette règle s'applique en particulier:
- aux poutres ou consoles horizontales, soumises à des charges de pesanteur appliquées
à leur partie inférieure [par exemple, des poutres en T renversées, recevant des charges
sur la dalle horizontale (figure 12.58)].
Figure 12.58
- aux poutres de radiers dans lesquels la dalle est soumise aux réactions ascendantes du
sol (figure 12.59), aux contreforts des murs de soutènement dans lesquels le voile est
soumis à la poussée des terres (figure 12.60, coupe horizontale comme figure 12.59).
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 713
Figure 12.59
Figure 12.60
- aux croisements des poutres (appuis «indirects »), où l'ensemble des suspentes, dis-
posées dans le volume commun aux deux poutres ou dans son voisinage immédiat, et
entourant l'armature principale de la poutre porteuse, doit équilibrer la réaction mutuelle
d'appui (figures 12.61, 12.62 et 12.63). La figure 12.63 donne l'exemple d'une poutre
porteuse en porte-à-faux; dans ce cas, l'armature de suspension, calculée pour équili-
brer la réaction mutuelle d'appui, peut être réduite dans le rapport h l /h 2 si la hauteur hl
de la poutre portée (de largeur bl) est plus faible que la hauteur h2 de la poutre porteuse
(de largeur b2 ) et si les faces supérieures des deux poutres se trouvent au même niveau.
L'armature principale de la poutre portée doit passer au-dessus de celle de la poutre
porteuse.
CoupeVY Coupe xx
,1 ,
Poutre
secondaire -'--->-<[1-
(portée)
1
---/."....::/~-I--_ _'
Armatures /
de suspension
f
LA --!L ~R
t 1 15 u
Figure 12.61
- aux poussées au vide développées par des éléments à tracé courbe ou anguleux (voir
.§ 4.41 a et b, figures 4.29 et 4.30).
Dans les zones où il faut prévoir des armatures de suspension, on calcule séparément
ces armatures et les cadres nécessaires pour assurer la résistance à l'effort tranchant,
puis on ajoute les deux sections par unité de longueur.
714 Traité de béton armé
Volume
commun
Poutre
Volume portée
commun
Armatures Armatures
de suspension inférieures
(poutre portée)
fofi(j-- Poutre
porteuse
Figure 12.62
- - Traction
----- Compression
1
1 1
/ /
/ / 1
/ 1 1 J
~~~~/,,/~,_- ~,-
... -, ... )i-~
Réaction mutuelle
Poutre portée
Poutre porteuse
Poutre porteuse
• Figure 12.63
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 715
S = 1 1
-+-
Ss Sv
[12.61]
.Dans une section donnée, V, z et SI sont constants. La relation [12.61] montre que le
graphe représentant la variation de gÇ, se déduit par affinité de celui représentant la va-
riation de Sil:; (figure 12.64).
716 Traité de béton armé
15A'(y1-d')
~~---~-~~~~~~~~:I-~:::::::::::~~:
AN.
d ------ --------- ------- -----------
g= ~
Figure 12.64
Au franchissement des armatures comprimées, le moment statique SIÇ subit une aug-
mentation brusque, égale au moment statique des aciers comprimés par rapport à l'axe
neutre, c'est-à-dire 15 A'(yl - d').
De même, au franchissement des armatures tendues, SIÇ subit une diminution égale à
15 A (d - YI) et s'annule donc brusquement (équation des « moments statiques », voir
§ 7.34, équation [7.11]).
C'est l'adhérence qui s'oppose au glissement des armatures sous l'effet des variations
brusques de gç à leur niveau. On dit qu'elle assure leur« entraînement ».
[12.62]
_ v"
't'se- - - " - -
Ai
[12.63]
0,9d ui A
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 717
Cette formule est également valable pour un paquet de barres de section Ai et de périmè-
tre utile Ui avec :
Ui = (n + 2) 0 pour un paquet de deux barres,
Ui = (n + 3) 0 pour un paquet de trois barres.
Si toutes les barres sont de même diamètre et sont soit isolées, soit groupées en paquets
égaux, en désignant par LUi la somme des périmètres utiles des barres ou des paquets, la
formule [12.63] devient:
=
VIl
"1"
'se [12.64]
O,9dLU i
Pour des barres isolées de même diamètre 0, en remarquant que ~ =0 ,on a encore:
LUi 4
't'
_ v"
-----
0
se 09d
, 4A
Dans une section où A est imposée, 't'se est d'autant plus faible que 0 est plus petit. Ce-
pendant pour des raisons économiques, il ne faut pas adopter des valeurs de 0 trop
faibles.
Remarque:
La furmule [12.3] s'applique aussi aux barres comprimées. On trouve, avec
SB = 15 A '(YI - d') ;
12.9 POINÇONNEMENT
12.91 Généralités
Le poinçonnement est le phénomène qui peut se produire lorsqu'une charge localisée ou
la réaction d'un point d'appui est appliquée sur une aire relativement faible, dite aire
chargée, A1oad, d'une dalle ou d'une fondation.
Une rupture par poinçonnement se produit soudainement, généralement sans signes
précurseurs, par arrachement à l'emplacement de l'aire chargée d'un tronc de cône (ou
de pyramide) à génératrices fortement inclinées (inclinaison voisine de 30° environ sur
l'horizontale). Il s'agit d'un phénomène complexe qui interfère avec la flexion générale
de l'élément chargé. À l'emplacement de l'aire chargée en effet, le béton se trouve
soumis à des contraintes triaxiales.
En France, ce phénomène n'a pas fait l'objet d'études systématiques. En revanche, il a
été analysé dans les pays scandinaves, « spécialistes mondiaux» de l'étude des dalles
(pour la flexion: méthode des lignes de rupture de Johansen, méthode des bandes de
Hillerborg; pour le poinçonnement, Kinnunen et Hallgren, etc.). Des recherches plus
récentes ont également été menées dans d'autres pays (Royaume-Uni et USA). Dans ce
qui suit, nombre de formules ont une origine empirique.
h
2
Figure 12.65
B
C
Figure 12.66
Toutefois, pour tenir compte de l'effet favorable du quadrillage d'armatures, les Règles
BAEL admettent que la limite soit portée à :
avec:
d hauteur utile moyenne du quadrillage
Plx, Ply pourcentages des armatures dans chaque direction (en tenant compte de la
hauteur utile réelle de chacun des lits du quadrillage).
Dans le cas où l'une des conditions [12.55 a] ou [12.55 b] n'est pas satisfaite, on doit
disposer des armatures d'effort tranchant dans toute la zone intérieure à un contour
parallèle au contour Ue et de périmètre u'" défini par :
T
,
1
2d A
,
® Section de contrôle
CD
9=arctan (1/2) de référence
=26,6°
• Coupe
--------------~~~~~~~--------------~
.-
~///'
1
1 ® Aire de contrôle de référence Acont
1
1
1
1 © Contour de contrôle de référence u1
1
1
1
\
@ Aire chargée Aload
\
\
\
rcont : autre contour de contrôle
\
• Vue en plan
Figure 12.67
Les figures 12.68, 12.69 et 12.70 montrent divers contours de contrôle de référence.
Le contour de contrôle de référence doit être tracé de manière à minimiser sa longueur
(voir, par exemple, le troisième cas de la figure 12.68). Dans le cas où une aire chargée
est située à moins de 6 d d'une trémie, une partie du contour de contrôle est considérée
comme non participante (figure 12.69).
2d u1
~-------'\,<U1
(tJ :
--'------'/
1
1
1
1
1
1
1
~ ----,/
1
1
1
1
1
1
1
2d
2d 1 " " \
\
1
1
1
1
1
1
1 1
\ 1 1
-L-+~\' _________ "'/ -- - - ---- - - -- - _..... '
1
Figure 12.68
I~~~--I~-,,-\
s6d
1 \
1 1
1 1
1
1
1
1
1
1
\
\
"-
--------"'" Cas ~ > 0.
Trémie
Figure 12.69
-------"---_\1 l
2d """"----\I12d
_L
~I
. . ..... : "U1
1
1
1
1
~u
1
1
1
1
1
1
1 ,,"
1
- - '---f--"-
2d
1
,,
1
2d
.- 1 1
2d
Figure 12.70
Remarque:
L'EC2 envisage ensuite le cas du poinçonnement des planchers-dalles (dalles sur
chapiteaux), qu'il serait trop long de développer dans cet ouvrage.
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 725
avec:
VEd valeur de calcul de l'effort tranchant de poinçonnement
Ul longueur développée du contour de contrôle de référence
d hauteur utile moyenne des armatures de la dalle : d = (dy + dz) /2.
Aucune armature de poinçonnement n'est requise si VEd::::;; VRde (voir § 12.934).
b) Charge excentrée
Lorsque la réaction d'appui est excentrée par rapport au contour de contrôle considéré,
la contrainte maximale de poinçonnement peut être déterminée par (attention aux in di-
cesietl):
[12.66]
avec:
U; longueur développé du contour de contrôle considéré
. f3 = 1 + k (MEd III / VEd W l )
III périmètre du contour de contrôle de référence
k coefficient fonction du rapport des dimensions Cl et C2 du poteau (figu-
re 12.71) :
k = 0,45 si CdC2 :::: 0,5
k = 0,60 si CI/C2 = 1
k= 0,70 si CI/C2 = 2
k = 0,80 si c l /c2 ~ 3
Mu moment u'allsmis à la jonction dalle/poteau
Wl correspond à une distribution des contraintes de cisaillement selon la
figure 12.72 et est fonction de III :
avec:
dl longueur élémentaire du contour
e distance de dl à l'axe autour duquel s'exerce le moment M Ed•
726 Traité de béton armé
Figure 12.71
Par exemple, pour un poteau rectangulaire, et une excentricité dans une seule direction:
WI =(CI2/2)+CIC2+4c2d+ 16d2+27tdcl
avec:
Cl dimension du poteau dans la direction où la charge est excentrée
C2 dimension du poteau dans la direction perpendiculaire.
Pour les structures dont la stabilité latérale ne dépend pas du fonctionnement en porti-
que (dalle-poteaux) et où les portées des travées adjacentes ne diffèrent pas de plus de
25 %, on peut adopter pour ~ les valeurs approchées:
- pour un poteau intérieur: 1,15 ;
- pour un poteau de rive: 1,4 ;
- pour un poteau d'angle: 1,5.
c) Cas des semelles de fondation
La résistance au poinçonnement est à vérifier non seulement sur le contour de contrôle
de réterence situé à la distance 2d du contour du poteau (d, hauteur utile des armatures
de la semelle à sa jonction avec le poteau), mais aussi sur des contours de contrôle (de
même forme) situés en deçà, donc à moins de 2d du nu du poteau. La longueur dévelop-
pée d'un tel contour de contrôle est désigné par u.
Pour une semelle de fondation isolée, il peut être tenu compte de l'effet favorable de la
réaction du sol à l'intérieur du contour de contrôle pour réduire VEd.
o Dans le cas d'une charge centrée: VEd = VEd,red/ li d
avec:
u longueur développée du contour de contrôle considéré
VEd,red = VEd-ôVEd
avec:
NEd,y et NEd,z efforts normaux agissant sur les largeurs de dalle participante asso-
ciées aux poteaux,
aire du béton correspondant à la définition de NEd•
b) pour une semelle defondation
VRcl.e = [(0, 18k/Ye) (100 Pt/ck) Y3] 2d / a 2: Vmin 2 d / a [12.68]
avec:
Asw aire d'un cours d'armature de poinçonnement sur un périmètre UI autour du
poteau (mm 2 )
Sr espacement radial des cours d'armatures de poinçonnement (mm)
a angle de l'armature de poinçonnement avec le feuillet moyen de la dalle
/ywd,ef résistance de calcul de l'armature de poinçonnement (MPa)
/ywd, ef= 250 + 0,25 d 'S/ywd
avec d moyenne des hauteurs utiles des armatures dans les directions orthogona-
les (mm).
Si une seule file de barres pliées vers le bas est prévue, prendre dls r = 0,67.
Au voisinage du poteau, de dimensions CI et C2, il faut avoir:
VEd = ~ VEdI Uo d'S VRd, max = 0,5 'U!cd
avec:
- pour un poteau intérieur: Uo = 2 (CI + C2)
- pour un poteau de rive: Uo = CI + 3d'S CI + 2 C2 (Cl parallèle à la rive)
- pour un poteau d'angle: Uo = 3d'S CI + C2
-13 donné au § 12.933-b, 'U donné par la formule [12.16].
Aucune armature de poinçonnement n'est requise au-delà d'un contour UVIlI ou Uvut , ef
(figure 12.72) défini par: UOllt (ou Uout,er) = 13 Vul (VRd,c d).
Chapitre 12 • Effort tranchant - Poinçonnement 729
~~....
~-----
"<,,
000
,'>.. 000
, 000
000
~
d 1 000
\
\
: 00000 00000 '
1 00000 00000 :
1 00000
\
\ 000 ooooo~/
\
, 000
000
Y
000 d
~... ooo~,>-v
' ........ _-_ .... '~
La file périphérique extérieure des armatures de poinçonnement doit être placée à une
distance kd, avec k $; 1,5, à l'intérieur du contour UOI/I (ou du contour UOI/ I , efi voir figu-
re 12.72).
Une augmentation de résistance due aux charges localisées au voisinage des appuis
selon § 12.52-2 0 ou § 12.645 n'est pas autorisée.
TORSION
13.1 DÉFINITION
Une pièce prismatique à axe rectiligne est sollicitée en torsion lorsque, ses liaisons
d'extrémité s'opposant à la rotation libre de cette pièce autour de son axe longitudinal,
le système de forces extérieures auxquelles elle est soumise génère un couple dont l'axe
se confond avec celui de la pièce et qui entraîne la rotation des sections droites couran-
tes dans leur propre plan.
Les pièces à axe non rectiligne, dans lesquelles la résultante générale des charges appli-
quées n'est pas située dans le plan vertical contenant les réactions d'appui, sont elles
aussi sollicitées en torsion.
Jusqu'à ces dernières années, la torsion était considérée comme un phénomène se-
condaire dont les effets étaient censés couverts par les « coefficients de sécurité» en
vigueur. Il n'en est plus de même de nos jours: la complexité croissante des structures
que les ingénieurs ont à étudier et à construire, les oblige assez souvent à prendre en
compte cette sollicitation dans leurs calculs.
Si la torsion pure se rencontre rarement en béton armé, la torsion accompagnée de
flexion est fréquente et se rencontre dans les cas suivants:
a) poutre à plan moyen, à axe rectiligne, soumise à une charge P agissant hors du plan
moyen parallèlement à celui-ci (figure 13.1).
Le système de charges est en effet équivalent à celui constitué par la charge P agissant
dans le plan moyen de la poutre et par le moment de torsion T = Pc.
732 Traité de béton armé
P c P
Ir
,
T= p·c
IT:'
tG"
~-, .. _-
.~.
,
1
,
Figure 13.1
Exemples:
b) poutre à plan moyen ou non, lorsque la résultante générale des charges n'est pas
située dans le plan contenant les réactions d'appui;
Exemples:
- poutres courbes (figure 13.3) ou à ligne moyenne brisée en plan (le centre de gra-
vité d'une section droite quelconque n'est pas situé dans le plan vertical contenant
les réactions des appuis) ;
-limons ou paliers d'escaliers.
Chapitre 13 • Torsion 733
/"/
,/
.~.~~.~--------
Figure 13.3
Vue de face
Figure 13.4. Machine de torsion. Tête mobile (hauteur: 3,30 m; largeur: 3,80 m)
De l'ensemble des essais en torsion effectués jusqu'ici, on ne peut tirer que des conclu-
sions très prudentes, en raison notamment de leur nombre restreint:
1°) en phase non fissurée, le comportement des éléments soumis à la torsion correspond
à la théorie élastique (Saint-Venant). Sous sollicitations de torsion pure, les premières
fissures sont inclinées à moins de 45° sur l'axe longitudinal de l'élément et font le tour
de la section (figure 13.5).
Chapitre 13 • Torsion 735
C (10 4 mN)
88,93 Rupture
80
70
Têtem&1~le
Q)
40 1 Tête fixe .~
::J
>. ..... .. 1
q::
~
30 c:
_e •. •. • .• .• .• . • . .• .• .'. . .• .• . . • .•. • •. .•
_71:..:.. ....~_... : 0
c:
Q)
20 <J)
(\1
.s::
Pente 10/1 e = 4°40' D-
10
(A rupture) e
o 2 3 4 5 6 7 8 9 10 15
5°) des éléments en béton armé de même forme extérieure (cylindre ou prisme), les uns
à section pleine, les autres creux, mais comportant tous les mêmes armatures, ont après
fissuration un comportement identique (figure 13.7, d'après Lampert) et présentent en
particulier la même résistance à la torsion.
Ce phénomène est dû à la fissuration généralisée du noyau, intérieur aux armatures, des
sections pleines, ce qui entraîne la formation d'un « vide mécanique ». Prévu par
1. La meilleure image que l'on puisse en donner est, pour une pièce circulaire, celle d'un ressort spiral.
Même s'il s'agit d'un ressort dont les spires sont serrées les unes contre les autres, un tel ressort
n'offre qu'une faible résistance à une torsion de sens inverse au sens d'enroulement des spires, vis-à-
vis de la résistance d'un tube à paroi pleine de même diamètre.
Chapitre 13· Torsion 737
l-R. Robinson, il a été mis en évidence par les essais effectués, sous son autorité, par
A. Morisset.
De cette constatation découle le mode de calcul à la torsion des poutres à section pleine
(§ 13.6 et § 13.7) qui consiste à baser le dimensionnement à la torsion sur les méthodes
applicables aux sections creuses à paroi minces.
6°) pour les éléments à section pleine comportant un pourcentage normal d'armatures,
la rupture semble se produire par flexion. Il existe en effet toujours une dissymétrie dans
une pièce théoriquement symétrique (par exemple, par suite du début de la fissuration).
Cette dissymétrie semble à l'origine de la rupture par flexion, par ouverture et propaga-
tion d'une fissure d'allure hélicoïdale vers l'intérieur de la pièce et mise en traction
jusqu'à plastification des armatures rencontrées par la fissure, tandis qu'au-delà d'une
charnière plastique, le béton s'écrase en compression.
Un tel comportement a pu être vérifié par A. Morisset sur des cylindres pleins en béton
armé.
C (tm)
14
12
10
- - Creux
----- Plein
o ~-----.-------r------~-----.--------~e
2 3
Figure 13.7
738 Traité de béton armé
dans les poutres. Les couples d'encastrement sont théoriquement compris entre _ pl2
12
et 0 selon la rigidité en torsion des poutres porteuses et selon la manière dont elles sont
elles-mêmes appuyées à leurs extrémités (rotation possible ou non de l'appui autour
d'un axe parallèle à la ligne moyenne de la poutre, - donc perpendiculaire au plan de la
figure 13.8).
Chapitre 13· Torsion 739
TC,!
1
,.
,
t ,.1
Figure 13.8
Si les poutres-supports ne peuvent tourner, elles se fissurent par torsion, leur rigidité
diminue fortement (voir figure 13.6), les moments d'encastrement tendent vers 0 et le
moment en travée de la dalle augmente en conséquence.
Zone de
compression
Un tel aspect de la rupture, que la sollicitation exercée ne permet pas de prévoir, ne peut
être expliqué que par une dissymétrie momentanée due au caractère progressif de la
fissuration dans la section de rupture.
La théorie établie par Madame Lessig sur la base de la « flexion biaise» 1 est séduisante
en ce qu'elle permet de prendre en compte l'application simultanée d'un moment de
torsion, d'un moment de flexion et d'un effort tranchant.
Les hypothèses sont les suivantes:
1. La rupture survient par flexion suivant une section gauche, limitée sur trois côtés par
une fissure hélicoïdale et sur le quatrième côté par une zone comprimée rectangulaire
oblique sur l'axe.
2. La fissure hélicoïdale est formée de trois lignes droites faisant le même angle avec
l'axe de la poutre, cet angle étant supérieur ou égal à 45°.
3. Le diagramme contraintes-déformations du béton dans la zone comprimée est le mê-
me qu'en flexion droite sans torsion.
4. Le béton, en dehors de la zone comprimée, est fissuré et n'équilibre aucun effort de
traction.
5. Toutes les armatures traversant la section de rupture en dehors de la zone comprimée
sont dans des états de contrainte et de déformation représentés par des points du palier
de plasticité de leur diagramme de traction.
6. Les armatures proches de la face de la poutre où se trouve située la zone comprimée
peuvent être négligées.
7. La section de l'armature transversale par unité de longueur est considérée comme
constante.
8. II n'y a pas de charges appliquées sur la longueur occupée par la section gauche.
À partir de ces hypothèses, on peut écrire trois équations qui résolvent le problème:
-la première exprime l'équilibre des moments autour de la charnière;
- la seconde exprime l'équilibre des forces sur un axe normal à la charnière et parallèle
à la face sur laquelle elle se trouve;
-la troisième s'obtient en égalant à zéro la dérivée, par rapport à la longueur de poutre
occupée par la charnière, du couple de torsion tiré de la première équation: elle permet
de fixer la longueur de charnière qui correspond au couple minimal.
Même sous la forme simplifiée résultant d'hypothèses complémentaires dues à Mac
Mullen et Warwaruk, les équations ainsi obtenues sont d'un emploi un peu compliqué
pour les problèmes le plus fréquemment rencontrés par un projeteur de béton armé.
La méthode du treillis spatial qui conduit, dans de nombreux cas, à des résultats voisins
de ceux obtenus par application de la méthode de la flexion biaise est en revanche beau-
coup plus simple que cette dernière, surtout lorsqu'on va directement aux expressions
de la « règle des coutures» qui découlent de la théorie du treillis (voir § 13.73).
Figure 13.10
Soit M un point quelconque de Ml repéré par exemple par son abscisse curviligne ç à
partir d'une origine quelconque. Si la section droite L est sollicitée par un couple de
torsion, il se développe en tout point de Ml tel que M une contrainte tangente Tç
---
contenue dans le plan de L et dirigée suivant la normale en M à AIAl et une contrainte
tangente de même intensité contenue dans le plan normal à L et passant par la tangente
---
en Mà AIAl (théorème de Cauchy).
f f('t"ç dl ds)=O
A,A2 AI~
Chapitre 13 • Torsion 743
Pour un tube mince fermé, d'épaisseur constante ou variable, en considérant deux par-
cours AI A'I A'2 A2 etAI A'I A'3 A3 dont les segmentsAIA'1 = bl. A 2A'2 = b2, A3A'3 = b3
sont respectivement normaux au contour moyen (figure 13.11) et en appliquant la for-
mule [13.1] on peut écrire:
Figure 13.11
d'où finalement: f 'tçdl = f 'tçdl =ce ou encore Lb.lT,dl = Lb, T,dl =ce
A;A 2 A;A3
Le flux de la contrainte de torsion qui traverse la paroi du tube est donc constant.
b) Considérons maintenant un tronçon de paroi de longueur ds mesurée le long du
contour moyen, de périmètre C, de-celle-ci (figure 13.12).
744 Traité de béton armé
, ds ,
On écrit que le système des forces Gi ,"" ,,
;,.,
te
c'est-à-dire, puisque <I> = (b i 1:i) = C :
<I> L dsh=T
Or on a: h ds = 2 (aire triangle M'OM).
Quand le point G i décrit entièrement le contour moyen C, l'aire balayée par le triangle
M'OM est l'aire intérieure,Q limitée par ce contour. On a donc:
fh ds = 2,Q
c
d'où:
T
<I> = b·1:·
1 1
= -
2,Q [13.3]
Chapitre 13 • Torsion 745
Contour d'aire Q
l
1
,.1
b
Figure 13.13
On suppose que les quatre parois ont la même épaisseur bo qui, pour le calcul, est limitée au
sixième du diamètre du cercle qu'il est possible d'inscrire dans le contour extérieur (voir
§ 13.6).
L'application des formules [13.2] et [13.3] conduit à:
<1>
d'où 'ti =- = Cte = 't
bo
T
et comme <1> = -
2Q
T
't=-- [13.4]
2Qbo
Figure 13.14
1
/ ~
1
1
1
1
1
I~
t
---------•-v:-• - 1
Ftj
dj cot9 j
1"'" ... 1
Figure 13.15
Soit:
Ali (Alj) la section des brins des cadres contenus dans l'épaisseur ho de la paroi
i (j) considérée (on suppose pour commencer Ali *- Alj même si en
pratique on aura couramment Ali = Alj)
Sti (slj) l'espacement de ces cadres, supposé régulier;
(Jsti «(JSlj) leur contrainte;
(Jbei «(Jbci) la contrainte du béton des diagonales comprimées.
Les forces de compression diagonale du béton ont respectivement pour valeur (figu-
re l3.15) :
- dans une paroi i :
[13.6 a]
Les forces de traction s'exerçant dans l'armature transversale ont respectivement pour
valeur (figure 13.15):
- dans une paroi i :
[13.7 a]
748 Traité de béton armé
[13.7 b]
a) Équilibre d'ensemble
Coupons la section droite d'une paroi par une ligne quelconque, et étudions l'équilibre
d'une partie de poutre de longueur ds (figure 13.16) :
Figure 13.16
Fei dssin 8; et
djcos8;
Chapitre 13· Torsion 749
dS'sin9j
Paroi J
. ds sin9j
FC I - -
djcos9j
ds
ds·sin9j
Paroi 1
Figure 13.17
En projetant ces forces sur l'arête commune aux deux parois, l'équilibre exige que:
dssinS _ dssinS j
(Fei j
) cos Si - (Fe) ) cos S}
dicosS j djCOSS j
soit: [13.8]
Si l'on écrit maintenant l'expression du moment de torsion, après avoir projeté les for-
ces Fei et Fe} sur la section droite, on aura:
T= Fei sin Si 4+ Fe} sin S} di
De [13.4]
[13.10]
2°) de la contrainte de compression dans les bielles d'une paroi i, d'après [13.6 a] et
[13.10] :
[13.11]
sin Sj cosSj
Si l'on exprime maintenant la composante des forces agissant sur une section droite, on
aura:
- pour une paroi i, une force de traction résultante égale à :
Fu = Fei cos Sj = (-r bo ) dj cot Sj [13.12]
ou encore:
[13.14]
[13.16]
Chapitre 13· Torsion 751
- résultante axiale de toutes les forces longitudinales dans les membrures du treillis
(armatures longitudinales, voir [13.13]) :
T
"LFI = 0' LAI = -
s 2Q
u cot e [13.17]
-l'état-limite ultime par compression des bielles n'est pas atteint : O'bc~ 1)!c28 ;
Yb
-les aciers transversaux et les aciers longitudinaux n'atteignent pas leur résistance de
calcul (O'st -::;'!etd ; O's -::;'!ed), on obtient les valeurs de deux moments de torsion résistants:
- TRdl tiré de l'équation [13.15]
- TRd2 tiré de l'équation [13.16] avec la condition complémentaire:
LA 1" > TRd2 ucote
/Jed- 2Q
Il faut s'assurer de façon générale que le moment de torsion agissant de calcul TEd est tel
que: TEd -::;. min [TRd ], TRd2 ].
Cette méthode est celle de l'EC2.
loïdes hyperboliques (figure 13.18), ce qui provoque la mise en flexion des bielles de
béton comprimées. Cette flexion associée à la sollicitation transversale due à la mise en
traction des armatures transversales, entraîne une réduction de leur résistance apparente
à la compression.
Figure 13.181
Ainsi peut s'expliquer sur la figure 13.5 la présence de fissures n'ayant pas la direction
des fissures obliques initiales.
1. Les figures 13.18, 13.28 et 13.29 ainsi que les figures 12.28 et 12.29 sont extraites de l'étude de
Michael P. Collins et Denis Mitchell (voir les références bibliographiques au § 13.9).
Chapitre 13· Torsion 753
a étant le diamètre du plus grand cercle inscriptible dans le contour extérieur de la sec-
tion (figure 13.19):
al6 épaisseur de
la section creuse équivalente
Cercle inscrit
Figure 13.19
Cette valeur a été sensiblement confirmée par 1. Fauchart et 1.-M. Demorieux qui, pour
des cylindres pleins ont trouvé comme épaisseur de la « croûte» résistante: a/S,4 en
moyenne (voir Annales ITBTP,janvier 1973).
Dans le cas de pièces composées, il faut déterminer les sections creuses équivalentes des
différents éléments (figure 13.20) :
Figure 13.20
754 Traité de béton armé
1: -
T1/
uT - 2Qh [13.18]
o
avec:
Tu moment de torsion à l'état-limite ultime
ho épaisseur de paroi prise en compte dans le cas de la torsion:
- épaisseur fictive égale à ::, s'il s'agit d'une section pleine (voir signification
6
. de a au § 13.6).
Airen
Figure 13.21
Chapitre 13· Torsion 755
'uV
Sections
pleines
Figure 13.22
II faut prendre garde que les mêmes notations désignent dans les Règles BAEL des
quantités différentes pour l'effort tranchant et pour la torsion, et ne pas commettre
d'erreur lors du calcul de 'tuT et 'tl/V (figures 13.23, 13.24 et 13.25) :
. en caIsson
a) sectIOn . ,.
avec epmsseur des parOIS
. b0:$ mm
. (a
-; -b) :
6 6
I~ ~I
. . ----.. ;... -.-. . /.-. . -.-.-.. . /. ,. ----l--.. -
b Section équivalente pour l'effort tranchant
b) section en caisson avec épaisseur des parois b l > min (a16 ; b16) :
.on pose bo = min (a16 ; bI6).
756 Traité de béton armé
a
T"
2Qbo
- - - - - - - - - _.'-------------'
b
~I 't' -
Vu
uV - 2 b d
1
Figure 13.24
a T"
2Qbo
V
b 't' - U
l/V- bd
Figure 13.25
Dans tous les cas, ,Q représente l'aire du contour tracé à mi-épaisseur de la paroi ficti-
ve d'épaisseur totale bo.
Remarque:
Les Règles BAEL ajoutent une contrainte tangente conventionnelle ('t'l/v) à une
contrainte tangente physique ('t'uT), ce qui constitue une anomalie.
Soit:
AI l'aire des brins d'armature d'âme contenus dans la paroi réelle ou fictive
d'épaisseur bo .
u la longueur du périmètre du contour C d'aire Q.
(LAI) l'aire totale des armatures longitudinales réparties le long du périmètre li.
En admettant e = 45°, les équations [13.16] et [13.17] donnent:
On peut remarquer que ces équations sont celles que l'on aurait obtenues si l'on avait
appliqué directement (voir § 12.661-2) la règle des coutures aux sections droites norma-
les à l'axe longitudinal de la pièce et aux sections radiales passant par ce même axe.
En effet:
-les armatures d'âme cousent les plans radiaux (coupe longitudinale, figure 13.26)
-les armatures longitudinales cousent les plans normaux à l'axe (sections transversales,
figure 13.27) :
«Plan P»
At~
St 1,15
Figure 13.26
«PlanP»
Contour de
périmètre u --+.....
(aire Q)
Figure 13.27
758 Traité de béton armé
Ces plans sont soumis à un effort de glissement par unité de longueur (flux) :
En appliquant la règle des coutures, formule [12.46], on a ainsi directement, sans dé-
monstration compliquée:
- pour les armatures d'âme :
- pour les armatures longitudinales, pour lesquelles l'effort total longitudinal à équili-
brer est:
FI = LAI le
1,15
= J (bo""T) du
c
= (b o 't'zd u
LAt le - b - 7;,
-u- 1,15 - 0 't'liT - 2Q
l
Figure 13.29
II en est de même dans le cas d'une section rectangulaire où les armatures longitudina-
les doivent être disposées aux quatre angles et éventuellement sur les faces pour les
sections de grandes dimensions.
En règle générale, il est recommandé, pour les sections sollicitées en torsion, de répartir
les armatures longitudinales sur le pourtour de la section et de disposer les armatures
transversales en cadres fermés et peu espacés. En l'abscence d'indications des Règles
BAEL 91, on peut adopter, pour l'espacement de ces cadres, la plus petite des trois
valeurs suivantes :
- u/8 (li périmètre de la cage constituée par les armatures),
- la plus petite distance entre deux angles adjacents de la section,
-20cm.
Les autres dispositions constructives indiquées pour l'effort tranchant (§ 12.6352) sont
applicables.
760 Traité de béton armé
RèglesBAEL EC2
Q Ak
rAI A si
ho t
U Uk
- u (périmètre extérieur de la section)
- 'U (facteur d'efficacité)
,
13.82 Epaisseur t des parois
En premier lieu, on définit l'épaisseur te! des parois à introduire dans les calculs, qu'il
s'agisse d'une section creuse ou d'une section pleine.
Si A désigne l'aire totale de la section droite délimitée par le périmètre extérieur (en ne
. tenant donc aucun compte des vides intérieurs) et U la longueur de ce périmètre, on
pose, pour une paroi i :
A :s; 2 CI
f.r·=
eJ.1 - {
LI ~ épaisseur réelle de la paroi
Chapitre 13· Torsion 761
© Enrobagec
Figure 13.30
avec Zi, hauteur de la paroi i, définie comme la distance entre les droites d'intersection
de son plan moyen avec les plans moyens des parois adjacentes.
Dans le cas général où la torsion s'accompagne d'une flexion, les armatures d'âme sont
à calculer, avec la même inclinaison 8 des bielles, en superposant les effets de la torsion
à ceux de la flexion.
L'aire de la section des armatures transversales de torsion est donnée par:
Asw/ydl s = TEd/(2 Ak cot 8)
La section d'armatures longitudinales nécessaires pour équilibrer la torsion seule est
donnée par:
762 Traité de béton armé
Ces deux relations, tirées des expressions [13 .16] et [13.17], peuvent être directement
établies à partir de la « Règle des coutures ».
Dans la zone tendue par la flexion, les armatures longitudinales de torsion sont ajoutées
aux armatures longitudinales de flexion. Dans la zone comprimée par la flexion, si la
force de traction due à la torsion est inférieure à la résultante des contraintes de com-
pression du béton, une armature longitudinale de torsion n'est pas nécessaire.
Les armatures longitudinales de torsion doivent normalement être distribuées sur la
longueur Zi, mais pour de petites sections, elles peuvent être concentrées dans les angles,
aux extrémités des côtés.
avec:
TEid moment de torsion agissant de calcul
VEel effort tranchant agissant de calcul
Vu. max selon la formule [12.35 bis] du tableau 12.5.
TRd, max = 2 U Ucw!cd Ak tej/ (cot e + tan e)
avec:
1 ~ cot e ~2,5
U selon la formule [12.16]
U cw selon tableau 12.5.
On calcule séparément les cadres nécessaires pour assurer la résistance à l'effort tran-
chant et ceux nécessaires pour assurer la résistance à la torsion, en adoptant à chaque
fOlS le même angle e pour l'inclinaison des bielles de béton, puis on ajoute les deux
sections par unité de longueur.
Donc, si on désigne par:
Sv l'espacement correspondant à une section d'armatures d'effort tranchant égale à
1 cm2,
ST l'espacement correspondant à une section de cadres de torsion égale à 1 cm2 ,
il faut, globalement, pour 1 cm2 d'armatures (d'effort tranchant et de torsion) combi-
nées, un espacement:
s=-----
Chapitre 13 • Torsion 763
b) Pour une section pleine quasi rectangulaire, seul un pourcentage minimal d'armatures
transversales est requis si :
avec:
TRd, c moment de fissuration par torsion: TRd, c = 2 Ak te/, ;t·td
VRd, c selon la formule [12.10] (et VRd, c 2: VRd, c min).
-fi)
Configurations recommandées
.,
Configuration non recommandée
Figure 13.31
764 Traité de béton armé
1. Les cadres de torsion doivent être fermés et ancrés de préférence par des crochets à
135° avec retours dirigés vers la masse du béton (disposition de la figure 13.31).
Ils doivent être perpendiculaires à la ligne moyenne de l'élément (a = 90°)
2. Le pourcentage minimal PU', min, défini par la formule [12.36] au § 12.646-d, est appli-
cable aux cadres de torsion.
3. L'espacement longitudinal des cadres de torsion est limité à la plus faible des trois
valeurs:
- u / 8 (u, périmètre de la section droite)
14.1 GÉNÉRALITÉS
L'analyse au moyen de modèles à bielles et tirants a été évoquée au § 3.525-4. Dans la
pratique, il ne suffit pas, pour de tels modèles, de se contenter de schémas linéaires
(formés par les lignes moyennes des éléments constitutifs) tels que ceux représentés par
les figures 3.16 ou 3.17 par exemple. Les « points» où concourent des forces véhiculées
par des bielles et/ou des tirants sont en réalité des «nœuds» assimilables à de petits
volumes prismatiques en béton, à section triangulaire lorsque trois éléments du modèle
y aboutissent. Il faut représenter ces noeuds par un dessin semblable à celui de la figu-
re 14.1. Les bielles sont schématisées par des éléments prismatiques ayant une largeur
compatible avec celle des nœuds auxquels elles aboutissent, leur épaisseur étant norma-
lement égale à celle de l'élément étudié.
Figure 14.1. Exemple de représentation d'un modèle à bielles et tirants pour son
dimensionnement
766 Traité de béton armé
Cette représentation permet de définir les dimensions des côtés des nœuds, c'est-à-dire
de connaître les surfaces sur lesquelles vont venir s'appuyer les bielles ainsi que les
hauteurs disponibles pour étager les armatures constituant les tirants ou les longueurs
disponibles pour leur ancrage.
Reste à vérifier si tous les éléments sont aptes à résister aux contraintes auxquelles ils
vont être soumis, correspondant aux forces véhiculées par chaque bielle et par chaque
tirant, dont le schéma linéaire mentionné ci-avant a permis le calcul.
Les contraintes limites sont fixées comme suit par l'EC2 :
14.2 BIELLES
La contrainte limite de calcul d'une bielle est désignée par (JRd. max.
1. Pour une bielle de béton soumise ou non à des contraintes de compression transversa-
les (figure 14.2).: (JRd.max =j~d.
1 1 1 1
++++
:::uAu~~:::I::.::4=~~k::~;
°Rd,max
~.~1~2f;~
1 1 1
1 1 1
Figure 14.2
Dans les régions soumises à des contraintes de compression multiaxiales, une contrainte
limite de calcul plus élevée peut être admise.
2. Pour les bielles de béton dans des zones comprimées avec des fissures longitudinales,
dépend des tractions qui traversent l'axe de la bielle (figure 14.3).
(JRd, max
Figure 14.3
À défaut d'un calcul plus rigoureux, on peut prendre: crRd, max = 0,6 U'!cd
avec u' = 1 - !ck1250 (!ct en MPa) [14.1 ]
Pour des bielles assurant la transmission directe de charges (consoles courtes, poutres-
cloisons), on peut aussi opérer comme indiqué au § 12.52-2° ou § 12.645.
Chapitre 14' Dimensionnement des bielles, tirants et nœuds 767
14.3 TIRANTS
Les armatures constituant les tirants doivent être totalement ancrées dans les nœuds.
Lorsqu'un nœud de concentration d'efforts s'étend sur une longueur importante, les
armatures doivent être réparties sur la zone où les isostatiques de compression sont
courbes (figure 14.4).
La force de traction T vaut:
- pour les régions de discontinuité partielle (b ::; HI 2, figure 14. 4a) : T = F (b - a) 14b
- pour les régions de discontinuité totale (b > H 12, figure 14.4b) : T= F (l - 0,7 al h)/4
r0
D h=b
h = H/2
B H
1. .1
bef= b bef = 0,5H + 0,65a; aS h
Figure 14.4
14.4 NŒUDS
1. Ce qui suit est également applicable à toute région soumise à des forces localisées,
qu'elle appartienne ou non à un modèle à bielles et tirants.
2. Il faut vérifier que les forces qui agissent dans les nœuds sont bien en équilibre. S'il
existe des forces transversales de traction qui peuvent s'exercer perpendiculairement au
plan d'un nœud, elles doivent être prises en compte.
768 Traité de béton armé
3. Les armatures qui équilibrent des forces nodales doivent être totalement ancrées.
Les nœuds où des efforts viennent se concentrer doivent être dimensionnés avec soin.
De tels nœuds se rencontrent, par exemple, aux points d'application de charges ponc-
tuelles, aux appuis, dans les zones d'ancrage de lits d'armatures comportant de nom-
breuses barres, dans les parties courbes des armatures et aux jonctions et angles des
éléments.
Dans les nœuds, les contraintes de compression ne doivent pas dépasser (JRd, max, soit:
a) dans les nœuds soumis à une compression sans ancrage de tirants (figure 14.5, pour
trois bielles coplanaires) :
[14.2]
I~ ~I
Figure 14.5
b) dans les nœuds soumis à une compression et à une traction due à des tirants ancrés
dans une seule direction (figure 14.6) :
[14.3]
L'ancrage d'une barre commence dans la section où elle pénètre dans le noeud. La lon-
gueur d'ancrage doit couvrir toute la longueur du noeud. Si besoin, les armatures peu-
vent être ancrées au delà de celui-ci.
c) dans les nœuds soumis à une compression et à une traction avec des tirants ancrés
dans plus d'une direction (noeuds correspondant aux parties courbes des armatures,
figure 14.7) :
[14.4]
Dans les trois cas a, b, c ci-avant, il est possible d'adopter, à condition de pouvoir les
justifier, des limites supérieures, sans que celles-ci puissent excéder respectivement !cd,
U'!cd et 0,9 u' !cd.
O"cd.2
So
li>
U S
. Ftd
So
Figure 14.6
Figure 14.7
770 Traité de béton armé
Les valeurs de crRd, max peuvent être majorées de 10 % dans les cas où l'une au moins des
conditions ci-après est satisfaite:
- la pièce est soumise à une compression triaxiale ;
- tous les angles entre bielles et tirants sont au moins égaux à 55° ;
- les contraintes au droit des appuis ou des charges ponctuelles sont uniformes et le
nœud est « confiné» par des armatures transversales;
- les armatures sont disposées en plusieurs lits;
- le nœud est confiné d'une manière fiable par une disposition particulière d'appui ou
par frottement.
Cas des nœuds soumis à une compression triaxiale : ces noeuds doivent être vérifiés au
moyen des expressions données au § 2.246 avec crRd, max = 3 U'!cd si, pour les trois direc-
tions des bielles, la distribution de la charge est connue. À condition de pouvoir la justi-
fier, il est possible d'adopter une limite supérieure, mais celle-ci ne peut excéder 3 !cd.
CHAPITRE 15
FISSURATION
ET DÉFORMATIONS (EC2)
Dans l'EC2, toute la partie concernant la fissuration est l'œuvre de A.W. Beeby, BSc, PhD, CEng,
MICE, MIStructE, de la Cement and Concrete Association. Beaucoup de formules et de règles ont
une origine empirique. Il n'est donc pas possible soit de les établir, soit de les retrouver, par un rai-
sonnement.
772 Traité de béton armé
Flexion
Traction simple
Effort tranchant
Torsion
Adhérence
Force concentrée
Dans le calcul des contraintes et des flèches, les sections peuvent être considérées com-
me non fissurées sous réserve que la contrainte de traction par flexion n'excède pas une
certaine valeur !ct,eff. Pour celle-ci, on peut prendre soit !ctm (tableau 2.4), soit !ctmj1
(§ 2.245) à condition d'adopter la même valeur pour le calcul de la section minimale
d'acier tendu. Pour le calcul de l'ouverture des fissures et de la contribution du béton
tendu (voir § 15.23), il convient d'utiliser!ctm.
15.2 FISSURATION
avec:
Act aire du béton tendu juste avant formation de la première fissure (calcul en sec-
tion homogène; figure 15.2).
- -- - - - - - ---- -- r
-.~ -- --
• •
Figure 15.2
Note: Les valeurs du tableau sont basées sur les hypothèses suivantes: c = 25 mm ;!ctm = 2,9 MPa ;
hcr = 0,5h; (h - cl) = 0,1 h ; k 1 = 0,8; k2 = 0,5; kc = 0,4 ; k = 1,0; kt = 0,4 et k' = l,O. (commen-
taire de l'auteur: ces renseignements, partiellement erronés, sont sans intérêt. On ne dit pas ce
qu'il faut faire, sinon revenir aux formules de base, si les paramètres du cas que l'on a à traiter
s'en écartent notablement).
(1) Sous la combinaison d'actions appropriée
avec:
kc voir § 15.21 ci-avant
h hauteur totale de la section,
.d hauteur utile du lit le plus éloigné de la fibre la plus comprimée
h cr hauteur de la zone tendue immédiatement avant la fissuration (l'effort normal,
s'il existe, est calculé sous la combinaison quasi permanente des actions).
Lorsque la section est entièrement tendue, (h - cl) est la distance minimale entre le cen-
tre de gravité des armatures et le parement de béton.
Chapitre 15 • Fissuration et déformations (EC2) 777
360 100 50 -
Pour les notes, voir le tableau 15.1. Hypothèses complémentaires h < 400 mm et un seul lit
d'armature.
Figure 15.3
778 Traité de béton armé
Un des moyens propres à répartir la fissuration des âmes consiste à y placer des armatu-
res longitudinales, dites «armatures de peau », au voisinage de chaque paroi. L'EC2
demande de prévoir tille armature de peau pour les poutres de hauteur au moins égale à
1 mètre, de la placer à l'intérieur des cadres transversaux et de la distribuer entre les
armatures tendues et l'axe neutre.
L'aire de cette armature doit être au moins égale à celle donnée par la formule [15.1],
dans laquelle on prend k = 0,5 et crs =!yk. Le diamètre et les espacements des barres de
l'armature de peau peuvent être tirés des tableaux 15.1 et 15.2 en se plaçant dans le cas
de la traction pure, et en admettant une contrainte égale à la moitié de celle des armatu-
res longitudinales principales.
1. Ce qui est en contradiction avec l'hypothèse faite au § 5.211-3 qu'il n'y a pas de glissement relatif
entre l'acier et le béton, mais cela n'a guère d'importance pour le calcul des sections.
Chapitre 15 • Fissuration et déformations (EC2) 779
---~1
1i-Ol--c As
1
----1
, , 1
1 1 1
S
l ' " ' , 1
! zSl~'------4-~-~~----'-t O"ctSfct
l '
Figure 15.4
Les sections situées à proximité de la fissure sont dans un état intermédiaire entre:
-l'état homogène non fissuré, encore appelé« état 1 », où :
[15.2a]
(Ac> As, cret, crs aires et contraintes de traction respectives du béton et des armatures).
À une certaine distance Sro de la première fissure, par la mise en jeu de l'adhérence, la
compatibilité des allongements entre l'acier et le béton est rétablie, et on retrouve l'état
1. Il ne peut théoriquement se produire de nouvelle fissure entre les abscisses 0 (empla-
cement defi) et Sro puisque, dans toute cette zone, la contrainte de traction du béton cret
780 Traité de béton armé
est inférieure à la résistance à la traction Ict: Sro est la distance minimale entre deux
fissures.
À une distance x > Sro de la première fissure, l'état mécanique du tirant est le même que
si cette fissure ne s'était pas produite et la contrainte de traction du béton cret ayant suffi-
samment remonté pour pouvoir atteindre à nouveau son « pic» icI> de nouvelles fissures
peuvent apparaître. Mais si deux fissures se forment à une distance inférieure au double
de la distance minimale, la contrainte de traction du béton ne pourra pas atteindre, entre
ces deux fissures, une valeur suffisante pour qu'une autre fissure intermédiaire se pro-
duise. Ainsi, le béton du tirant se découpe en tronçons de longueur Sr 2: Sro, mais il ne
peut y avoir de tronçons tels que Sr > 2 Sro (figure 15.4).
L'espacement Sr entre deux fissures voisines est donc nécessairement tel que
Sro ~ Sr ~ 2 Sro. Quand cette relation est satisfaite pour tous les tronçons, il ne peut plus
apparaître de nouvelles fissures. La fissuration est dite « complète »1 ou stabilisée.
Un tel développement de la fissuration ne s'observe que si la force de traction Fest
suffisante pour provoquer la rupture par traction du béton, c'est-à-dire que si :
As crs 2: Aelct ou encore p = As / Ac 2:lct / crs
avec:
respectivement, aires des aciers et du béton du tirant
contrainte de l'armature
résistance à la traction du béton
Si une .fissure apparaît alors que cette condition n'est pas remplie, elle ne peut être
qu'accidentelle (reprise de bétonnage ou effets thermo-hygrométriques par exemple).
Dans ce cas, la fissuration est dite «non-systématique ». Les barres se comportent
comme si elles étaient scellées entre deux blocs de béton.
Il convient de noter que dans les essais en laboratoire, il est possible d'obtenir la fissuration « com-
piète» caractérisée par un assez grand nombre de fissures proches et sensiblement équidistantes les
unes des autres. Dans la réalité, les charges de service atteignent rarement le niveau nécessaire pour
provoquer une fissuration approchant la fissuration complète. En pratique, on n'observe générale-
ment la formation que de quelques fissures seulement, dans les sections où les contraintes sont
maximales.
Chapitre 15 • Fissuration et déformations (EC2) 781
Tout se passe comme si le tirant non fissuré était constitué d'un matériau fictif, de sec-
tion As et de module de déformation E' = Es [1 + (1 / U e p)] > Es (figure 15.5).
L'effort qui provoque la fissuration est: Fr = (Ac + ue As) Icr [15.3a]
À l'effort Fr correspond dans l'acier tendu, juste au moment où le béton se fissure, une
contrainte 0sr (figure 15.5) :
[15.3b]
1
1
®
CD dEs
~
:
(Js2 e·
\ \
\
\
~I/
-'r ------------•. ---------------
ii
1
1
1
1
1
\ 1 1
1 1
\" 1
1
1
1
.------'~,~~~~----~
1 1
crsr 1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
Esm 1: Es2
&-~~--~----------~--------~~------~Es
~ll/
o Eslr Es2r
Figure 15.5
782 Traité de béton armé
Sous une force de traction F> Fr, l'allongement total du tirant est M et l'allongement
relatif moyen de l'armature est compris entre:
allongement relatif que subirait l'armature si le tirant ne se fissurait pas, et restait
- Ss\'
donc dans l'état 1 (état homogène non fissuré), et
- Ss2, allongement relatif dans l'état II-nu (sections supposées toutes fissurées, sans
aucune contribution du béton tendu).
Cette allongement relatif moyen vaut (figure 15.4) : Ssm = 11/ / / = Ss2 - I1s.\. [15.4]
Or, par suite de relations de triangles semblables, il est facile de voir que:
et que [15.6]
En remplaçant dans [15.5] Sslr et Ss2r par leurs valeurs tirées de [15.6], on obtient fina-
lement:
[15.7]
En posant [15.8]
l'expression donnant SSIJ/ peut se mettre sous la forme: Ssm = Ssl [1 - Ç] + ç Ss2 [15.9]
Établie dans le cas d'un tirant, donc de la traction pure, cette dernière expression de-
meure valable pour la zone de béton, assimilable à un tirant fictif, entourant les armatu-
res tendues d'une pièce fléchie (figure 15.7).
Dans la version 1992 de l'EC2, l'expression donnant le coefficient ç, légèrement corri-
gée pour tenir compte de la durée d'application des charges, était prise en compte dans
l'évaluation de l'allongement moyen des armatures. Dans la version définiti-
ve, ç n'intervient plus que pour les calculs de flèche (§ 15.332).
Pour déterminer la différence Ssm - Sem dont on a besoin pour calculer l'ouverture des
. fissures (voir § 15.234 et § 15.235), l'EC2 a adopté:
[15.10]
Chapitre 15 • Fissuration et déformations (EC2) 783
o"s
Î ",
O"s2 ._-=--_~
1
Ç<",-,,,I .,~
/
1
//
r----------J.--~
1
1 1 1
1 1 1
/ (1 - Ç)(E s2 - Es 1) kt Es2r
O"sr ___ 1 Contribution Contribution
1 du béton tendu du béton tendu
1
1
1
1
1
1
1
.--~---è---->7 Es
o Es1r Es2r Es2 o
• Figure 15.6
1. Pour éviter toute contestation, les Règles BAEL se bornent, elles, à limiter la contrainte de traction
de l'acier en service sans faire aucune référence à une ouverture limite des fissures. La remarque qui
suit vaut aussi pour ces Règles: le fait d'avoir montré par le calcul que O's est au plus égale à la
784 Traité de béton armé
Remarque importante :
Le calcul est conventionnel: le fait que l'ouverture Wk calculée n'atteigne pas la
valeur limite W max ne permet pas de conclure qu'il ne se produira pas de fissures ou
que celles qui se produiront auront des ouvertures réelles inférieures à Wma.x (se re-
porter au § 1.335-2 et au § 15.235 ci-après).
avec:
Csm et Ccm allongements unitaires moyens respectifs, sur la distance Srm, de
l'armature et du béton.
distance moyenne entre les fissures.
Les essais pour déterminer Srm ont porté sur plusieurs dizaines de poutres, armées de
barres HA ou de ronds lisses et présentant des caractères très variés. Les résultats, pré-
sentés lors d'un colloque qui s'était tenu à Liège en 1975, font apparaître une grande
dispersion.
On recense dans la littérature technique une dizaine au moins de formules différentes
qui ont été proposées pour l'évaluation de S/'m' Aucune n'est vraiment ni meilleure ni
plus mauvaise qu'une autre, car elles ont toutes une origine expérimentale, et, selon leur
complexité, prennent en compte un ou plusieurs des paramètres principaux, parmi les-
quels ceux qui sont généralement considérés comme les plus importants sont:
- le diamètre 0 des barres;
-l'enrobage c de celles-ci;
- le pourcentage d'armatures Peff généralement rapporté à une « section d'enrobage»
(figure 15.7);
-l'espacement S entre axes des armatures, etc.
L.' origine des différences entre les diverses formules doit être recherchée dans la nature
essentiellement aléatoire du phénomène: aucune formule ne peut avoir une base entiè-
rement théorique; toutes contiennent des constantes déterminées empiriquement.
contrainte limite ne permet pas de conclure quoi que ce soit quant à une absence de fissuration, ni
quant à l'importance de son développement lorsqu'elle se produit.
Chapitre 15 • Fissuration et déformations (EC2) 785
Remarque:
Nous insistons à nouveau sur le fait qu'il serait vain et sans signification de vouloir
comparer cette ouverture conventionnelle à des ouvertures relevées (à un niveau
qu'il faudrait d'ailleurs définir) sur un ouvrage en service. Tout ce que l'on peut di-
re est que la méthode de vérification adoptée doit normalement conduire à une fis-
suration qui, avec une forte probabilité, restera modérée.
L'ouverture de fissure de calcul Wk est prise égale à : Wk = sr, max (B.1'n1 - Bcm) [15.12]
avec:
Sr, max espacement maximal des fissures
Bsm allongement moyen de l'armature, sous la combinaison d'actions considérée,
tenant compte de la contribution du béton tendu
BCll! allongement moyen du béton entre les fissures.
a) Le terme B.I·lI! - BClI! peut être calculé au moyen de l'expression (pour l'origine de cette
expressi~n, voir § 15.232) :
[15.13]
avec:
crs contrainte des armatures tendues sous la combinaison d'action considérée,
calculée en supposant la section fissurée,
kt coefficient tenant compte de la durée du chargement: kt = 0,6 pour un charge-
ment de courte durée, kt = 0,4 pour un chargement de longue durée
Poutre h
Dalle
he,et
Élément sollicité
en traction
h d
· · · · · · T.i/LJE2
L L././../.L.LL L .t!'./../.L.LL L L./. id
/~/7777//~7777//~
• • • • • •
he,ef
Figure 15.7
Si c> 25 mm, le coefficient 3,4 est à remplacer par 3,4 (25/c) 2/3
=------
cos e sin e
S
r ,max
--+--
sr.max,y sr,max,z
avec:
e angle entre les armatures dans la direction y et la direction de la
contrainte principale de traction
Sr, max,)' et SI', max, z espacements maximaux des fissures, calculés dans les directions y et
z selon la relation [15.14].
15.31 Généralités
La norme ISO 4356 fournit des informations sur les déformations et leurs valeurs limites.
Pour une poutre, une dalle ou une console, la flèche calculée rapportée à la ligne des ap-
puis, au bout d'un temps infini, sous l'effet des combinaisons d'actions quasi permanen-
tes, ne doit pas excéder 1/250 (l, portée de l'élément considéré). Pour compenser en tout
ou partie la flèche, une contreflèche au plus égale à 1/250 peut être donnée au coffrage.
Pour éviter des désordres dans les cloisons, les éléments supportés ou ceux en contact
avec l'élément considéré et les fixations ou finitions, la flèche sous charges quasi per-
manentes après construction ou pose de l'élément considéré ne doit pas excéder 1/500.
788 Traité de béton armé
si P:::; Po [15.16]
-1 =K
d
JI.:
[ Il + 1' 5 l' .. _
J <k
P-P
o
+-
P_'12
l JI.:Jf']
l'
J ck
-
Po
si P> Po [15.17]
avec:
K coefficient dépendant du système structural (tableau 15.3)
p P
Système structural K =0,50% =1,5%
CD Poutre sur deux appuis simples ou dalle K= 1,0
20 (30) 14 (25)
simplement appuyée sur son contour, portant
dans une ou deux directions (l = petite portée). + t +
® Travée de rive d'une poutre continue ou d'une K = 1,3
dalle portant dans deux directions, continue 26 (35) 18 (30)
sur un long côté (t = petite portée). + t + +
® Travée intermédiaire d'une poutre ou d'une
dalle portant dans une ou deux directions.
~
, K = 1,6
l t +
30 (40) 20 (35)
K= 1,2
Ft:l t::f:j I±l
@ Panneau quelconque d'un plancher-dalle
(t= grande dimension). 24 17
ES El3 El3
ES El3 EE
K = 0,4
® Console l ~ 8 (12) 6 (10)
Note 1 : les valaurs indiquéas ont été choisies de maniére à se placer généralement du côté de la sécurité et le calcul
est susceptible de montrer fréquemment que des éléments de moindre hauteur peuvent convenir.
Note 2 : dans le cas des dalles portant dans deux directions, il conviant d'effectuer la vérification pour la plus petite portée.
Dans la cas des planchers-dalles, il convient de prendre la plus grande portée.
Note 3 : les valeurs indiquées pour les planchers-dalles colT8spondent à une limite moins sévère que t1250 pour la fléche
à mi-portée. L'expérience a montré que, néanmoins. ces valeurs pouvaient être acceptées.
Note 4 : p =As/bd
=
p 0.5 % béton faiblement sollicité
P" 1.5 % béton fortament sollicité
Pour des valeurs intarmédiairas de p. interpoler linéairament.
790 Traité de béton armé
M(x) M(x+dx}
1 x , dx 1
14( ,..1 1""
1 1
1 1
1 L1 1 L2
1 1
1 l ,
1 1 ,
,~, e ,~e-de
1 1 1 '
G1 1 / 2 , G !
----.-)-----------~~-------_.-
1 '
1 '
Figure 15.8
Ainsi, la section LI vient occuper une nouvelle position L' 1. La distance G I G' 1 représen-
te la flèche a prise par la poutre dans la section d'abscisse x.
La section LI a tourné d'un angle e. Cet angle est aussi celui formé par la tangente en
. G' 1 à la ligne moyenne déformée avec la position originelle, rectiligne, de la ligne
moyenne (deux angles dont les côtés sont perpendiculaires sont égaux).
Chapitre 15 • Fissuration et déformations (EC2) 791
o
•
1\
1 \
1 \
/ \ de
~-~\
1
1 \
1
/
,
/
1 \
\,
, BI '
/ A ..,...... evdx \
/
/
/'---,7--rV:/'\,
G' e._._
1 -------
• --
l
1
1 G2 \
'
/ 1 \
Figure 15.9
Une section droite L2, infiniment voisine de LI, d'abscisse (x + dx) vient occuper la
position L'2, après avoir tourné d'un angle 8 - d8 (figure 15.9). Les plans des sections
L'let L'2se coupent selon une droite qui se projette en 0 sur le plan de la figure.
d8 mesure donc la rotation relative des deux sections L' 1et L' 2.
Si r est l~ rayon du cercle de centre 0 tangent en G' 1 à la ligne moyenne déformée (cer-
cle dit «osculateur »), c'est-à-dire le rayon de courbure dans la section d'abscisse x, on
a dx = rd8, d'où:
d81 dx= lIr
Une fibre quelconque située au-dessus de la ligne moyenne, et à la distance v de celle-ci
s'est raccourcie de la quantité AB = vd 8, soit en valeur relative:
sv=ABld-(= vd8ldx= vlr
Pour les calculs pratiques, il est d'usage de considérer séparément la rotation d'une
section quelconque L, engendrant les déformations relatives c, et son déplacement verti-
cal (GG'). Tout se passe en effet comme si cette section tournait d'abord autour d'un
axe passant par son centre de gravité G, puis subissait ensuite une translation verticale
GG' l'amenant dans la position 1:'.
La figure obtenue en portant à chaque niveau l'intensité de la déformation relative Cv
correspondante est le diagramme des déformations dont la pente est égale à 1 1 r. En
vertu de la loi de Hooke, le diagramme des contraintes se déduit de celui-ci par une
affinité de rapport E. La pente de ce diagramme est donc K = El r.
792 Traité de béton armé
Par ailleurs, si dB représente une aire élémentaire de la section droite de la poutre, située
à la distance v de l'axe des déformations nulles (axe neutre), le moment par rapport à
cet axe de toutes les forces élémentaires agissant sur l'aire totale B est:
- en intégrant maintenant la valeur de 8(x). dx, on obtient la flèche a(x) prise par la
poutre dans la section d'abscisse x :
[15.20]
Les deux constantes d'intégration CI et C2 sont données par les conditions aux limites
(a = 0 pour les sections sur appuis) ou par des conditions exprimant la continuité de la
ligne moyenne dans des sections particulières (par exemple, égalité des rotations ou des
flèches à gauche et à droite des sections où agissent des charges concentrées).
La flèche maximale est obtenue pour da 1dx = 0, c'est-à-dire pour la valeur de x qui
annule la rotation 8(x).
Attention! La flèche à mi-portée est souvent considérée par erreur comme la flèche
maximale, alors que cette circonstance ne se produit que si le chargement est symétrique
par rapport à la section médiane.
Chapitre 15 • Fissuration et défonnations (EC2) 793
(qui peut s'appliquer non seulement à la flèche a, mais aussi à tout autre paramètre
géométrique: déformation unitaire E, courbure 11r ou rotation 8).
a" aIl, valeurs de la flèche (ou du paramètre considéré) calculées respectivement pour
la section homogène non fissurée (al) et pour la section homogène totalement
f!.ssurée (aIl),
coefficient de répartition établi au § 15.232 (formule [15.8]), mais corrigé ici par
un coefficient ~I qui prend en compte la durée ou la répétition du chargement:
[15.22]
Remarque:
Dans une pièce fléchie, crsrl crs = Merl M avec Mer moment de fissuration, et dans un
tirant, crsrl crs = Neri N avec Ncr effort entraînant la fissuration du tirant (Ner = Aclctm).
794 Traité de béton armé
avec:
Eem tiré du tableau 2.4,
cp(oo, to) coefficient de fluage tiré des courbes de la figure 2.28 au § 2.244-5.
b) Effet du retrait!
Le raccourcissement du béton dû au retrait est gêné par la présence des armatures. Pour
la pièce non armée, l'effet du retrait agissant seul peut être assimilé à un effort normal
de traction fictif appliqué au centre de gravité du béton (figure 15.10) :
avec:
Ces déformation de retrait considérée
Ee module d'élasticité du béton
Ac aire de la section droite du béton seul
Pour la pièce armée, aucun effort n'agissant sur une section quelconque, la résultante
des efforts qui s'y exercent doit être nulle. Pour respecter cette condition, il faut intro-
duire dans la section une force Nes égale et opposée à Ne.
._- .. Go
--- --------
Nes,...
Béton seul
Figure 15.10
1. La courbure due au retrait peut être mise en évidence par une expérience élémentaire, en mouillant
une éponge ménagère à semelle abrasive et en la laissant sécher naturellement. La partie éponge (bé-
ton) en perdant son eau se rétracte alors que la semelle (acier) est insensible li ce phénomène. Fina-
lement l'éponge prend une forme courbe, avec sa semelle du côté convexe.
Chapitre 15 • Fissuration et déformations (EC2) 795
avec:
S moment statique des armatures tendues par rapport au centre de gravité de la
section homogène
1 moment d'inertie de la section droite homogène par rapport au centre de gravi-
té de cette même section.
Pour Ses, voir § 2.244-5.
Comme on tient compte du fluage, le module d'élasticité du béton à considérer dans tous
les calculs' est le module Ec, effdéfini par la relation [15.23] ci-avant et U e = Es / Ec,l[/['
Il faut calculer deux valeurs de la courbure due au retrait: l'une, 11 r es," déterminée pour
les valeurs de S et 1 correspondant à la section homogène non fissurée, l'autre, 1/ rcs. Il ,
déterminée pour les valeurs de S et 1 correspondant à la section homogène entièrement
fissurée.
La courbure finale est obtenue en appliquant à ces courbures la formule [15.21].
Tableau 15.4
0 0 0 0 x 0 0 x x
x x x x
0 x x x x
0
Mer
X X X X X X X X X X
X X X X X X X X X x
i, À. M(xj) x x x x x x x x
x x x x x x x x x x
Mer
x x x x x 0 x x x
0 x
1 0 0 0 x 0 0 x
Un second tableau donne le résultat du calcul des flèches, (le tableau 15.5 est, comme le
précédent, proposé comme modèle).
Plus précisément, il convient:
- pour la première intégration, donnant les rotations, d'appliquer alternativement, avec
y" = 1/ rIo/, les formuies i :
dont la somme redonne la formule dite « des trois niveaux» ou encore formule « de
Simpson ».
1. On ne peut utiliser pour cette intégration la méthode des trapèzes, car elle conduit à des anomalies
pour les rotations.
Chapitre 15 • Fissuration et déformations (EC2) 797
Tableau 15.5
0 x 0 0 0 0 0
x x x x x x x
X X X X X X X
X X X X X X X
1 X X X a omax a omax 0
i
À l'abscisse Xi, la rotation «brute» vaut donc Si = LY"i' Comme la rotation doit être
o
nulle dans la section où la flèche est maximale, si l'on veut connaître la rotation réelle
dans la section d'abscisse i, il convient de corriger la valeur de Si en en retranchant la
constante d'intégration, égale à la valeur prise par Si dans la section de flèche maximale,
une fois cette section connue.
- pour la deuxième intégration, les flèches devraient, en principe, être calculées en ap-
pliquant la formule des trapèzes, complétée par le premier terme du développement
d'Euler-Mc Laurin pour un polynôme du troisième degré [soit ici, à l'abscisse i:
,..21 2 112 ~"i-l-Y"i h.
Mais la satisfaction intellectuelle que l'on peut tirer d'un tel calcul ne compense pas le temps
perdu à la recherche d'une solution mathématique quasi rigoureuse, mais d'une précision
illusoire du point de vue pratique. Nous en restons donc à la méthode, simple, des trapèzes.
La flèche « brute» (car, comme la rotation, elle doit être corrigée, voir ci-après) à une
abscisse i quelconque, désignée par aio est donc égale à :
aio = ai-l, 0 + (À!) [(Si + Si-1) /2] avec À = 11 n
798 Traité de béton armé
La flèche devant être nulle sur les appuis, il convient de corriger les valeurs trouvées en
retranchant de aio la quantité aomax (x / l) pour trouver la valeur de la flèche dans chaque
section de calcul (constante d'intégration) (figure 15.11) :
x
ai (x) = aio - aomax -
1
Flèche
Flèche dans
la section x
,-
,-
,-
,-
,-
,.",'" a omax !.
,-
,," t
,-
,-
,-
" ' - - - - - - e - - - - ' ' - - - - - ' - - - - - - - 7 > Abscisses
o x
Figure 15.11
Tableau 15.6
n =4 À = 0,25 + +
2
14
cv
12
4
6
5
12 20 12
6 12 14
n = 6 À = 1/6 f +
2 3 8) 5 6 7
5 24 24 18 12 6
4 24 42 36 24 12 2
3 18 36 48 36 18 3
2 12 24 36 42 24 4
6 12 18 24 24 5
n=8 À=0,125 + +
2 3 4
CD 6 7 8 9
7 34 36 30 24 18 12 6
a3 6 36 64 60 48 36 24 12 2
a4 5 30 60 82 72 54 36 18 3
@4 24 48 72 88 72 48 24 4
a6 3 18 36 54 72 82 60 30 5
a7 2 12 24 36 48 60 64 36 6
6 12 18 24 30 36 34 7
n = 10
1
+ À=0,1
2 3 4 5 ® 7 8 9 10 11
a2 9 44 48 42 36 30 24 18 12 6
a3 8 48 86 84 72 60 48 36 24 12 2
a4 7 42 84 116 108 90 72 54 36 18 3
as 3 18 36 54 72 90 108 116 84 42 7
ag 2 12 24 36 48 60 72 84 86 48 8
6 12 18 24 30 36 42 48 44 9
800 Traité de béton armé
Remarque:
À l'article B 6.5, les Règles BAEL donnent, pour les bâtiments courants, les cas de
dispense de vérification vis-à-vis de l'état-limite de déformation, ainsi qu'un mode
d'évaluation, dû à Maurice Albigès, de la «flèche nuisible» (celle qui risque
d'affecter les cloisons et les revêtements de sol). Ce mode de calcul n'est pas déve-
loppé ici. On peut en trouver l'exposé, ainsi qu'un exemple numérique de calcul
dans l'ouvrage Maîtrise du BAEL 91 de J. Perchat et J. Roux (éd. Eyrolles).
Chapitre 15' Fissuration et déformations (EC2) 801
0,125
3-41;2
~
48 (1-1;)
= -I;)t .•..••.•.. . M PI;(1
si 1; = ~ K = 1~
·-----·OM
-M Pl;t
-2-
0,0625
1;2
0125--
, 6
q
+' Il Il III I l i l i Il 1 Il III l i .
0,104
0,102
q K=0104(1-i.)
t'" I I I 1111 I l 1 I l I I I I l I l .
,
avec
10
MA+M B
~= Mc
Flèche à l'extrémité
_ 1; (3 -1;)
- 6 1
sil;=1, K=3"
~
1;(4 -1;)
. . . . -qé/t?-
/.. 2 12
si ç = 1, K = 0,25
K = 0,083 (1 - ~)
avec
A _ MA+M B
.... - Mc
~p.. (3 _ 41;2)
~
..... :: .. ::::.:: .. ::::.::::::: ... :.... :::::::::.:.:: .. :::.::: .. :..... :.
.. ............... ..
'?
_V"
1 (5-41;2)2
80 3-4/;2
24
802 Traité de béton armé
15.4 FORMULAIRE
Ce formulaire rappelle les symboles utilisés et réunit toutes les formules dont on a be-
soin pour les calculs relatifs à la fissuration et aux flèches:
p = As/ bd: pourcentage d'armatures (b : largeur de la section si elle est rectangulaire;
largeur de la nervure si elle est en T)
Ee = Ecm sous charges instantanées (tableau 2.4)
Ee, eff = Eem/ 1 + cp (00, 1:0) sous charges de longue durée ([15.23] ; pour cp (00, t o), voir
§ 02.244-5)
Ue = Esi Ee,ejJ: coefficient d'équivalence.
Moment de fissuration:
[15.27]
Courbure sous l'effet d'un moment M(si M= MEd, O"S = O"s2; si M= Mer. O"s = O"sr):
1 / r2 = es / d (1 - Çz) avec es = O"s2 / Es [15.34]
15.42 Section en T
a) Section en T homogène non fissurée
On pose : fl = h / d; flo = hejJ/ d; ~ = (b eff - b) / b [bejJ et heffi largeur et épaisseur de la
table]
Distance relative de l'axe de flexion simple à la fibre la plus comprimée de la section:
[15.35]
Moment de fissuration:
[15.37]
[15.40]
Courbure sous l'effet d'un moment M(si M= MEd, crs = crs2; si M= Men crs = crsr ):
[15.44]
Pour le retrait :
- Calcul en section non fissurée:
Calculer ~I par [15.25], S par [15.26a], Il par [15.26b] d'où 1/ res, 1 = ae Bes S / Il
_ Calcul en section fissurée:
~ a été calculé par [15.30] pour trouver 1 / r2 (voir ci -avant) ; h est donné par [15.31]
1 / rcs, 2 = ae BeP (1 ~) / h d'où, avec ç calculé ci-avant:
1 / rcs = Ç.1 / rcs, 2 + (1 - Ç).l / res, 1 à porter dans le tableau 15.4 pour la section considérée.
ANNEXES
\
\
\
\
\
A----I-----. \
\
,.
Remarque:
Lorsqu'avec les Règles BAEL on se trouve dans le cas d'une fissuration préjudi-
ciable ou très préjudiciable, il faut tracer l'épure de répartition des armatures à
l'ELS. Dans ce cas, (MRser, rnruJi = AJ7s Zl avec crs' contrainte limite de traction de
l'acier imposée par les conditions de fissuration et z(, bras de levier trouvé lors du
calcul des armatures de la section où le moment agissant est maximal. Mais le prin-
cipe de la méthode demeure le même.
o Barrei
1 ~~:::---;--------------------------------tfyd-----I-----
l
!
!
"
"
"
.............
.... j--------------------------------
1
1 Aifyd
l ',1
: ',~ ___ __ _ _ _ _ ___ ________ ___ ___ _________ _ _ _. (MRd,max)1
1
Figure 16.2
810 Traité de béton armé
- la force F td, i équilibrée par ces i barres, représentant une section totale Ai, décroît elle-
même linéairement depuis sa valeur maximale Adyd jusqu'à zéro sur la longueur
d'ancrage hd, i ;
- le moment résistant (MRd, max)i que peut développer ce groupe de i barres décroît donc lui
aussi linéairement depuis sa valeur maximale Adyd Zo jusqu'à zéro sur la longueur hd, i.
Dans une poutre de hauteur constante, où l'on arrête successivement n, puis p, puis
q .. .. barres longitudinales inférieures, dans des sections d'abscisses respectives x", xp ,
x q , ••• (avec X n > xp > x q > ... ) le diagramme des moments résistants se compose ainsi de
segments de droite horizontaux (plus précisément, parallèles à la ligne moyenne de la
poutre) et de segments inclinés dont les projections sur l'horizontale (sur la ligne
moyenne) valent respectivement hd,n, hd,p, hd,q ... (compte tenu du fait que les longueurs
d'ancrage de base des n, p, q ... barres peuvent ne pas être les mêmes si les diamètres
des barres arrêtées sont différents).
Deux cas peuvent se présenter:
- soit, les abscisses des sections d'arrêt sont telles que x p - X n > hd, n, X q - Xp > hd, P' •• et
les projections des segments inclinés ne se chevauchent pas (figure 16.3).
------------
MRd,n
: ~::::~~:~~::~uJ=~:::::::: : : : - ~~;::::: :-
X
p
... 1
1
1
JII"".
l
bd,p
1
1
1""
1
1
1
1
1
1 Q'
------------------------------~----~--------~----------
1 1
1 llldq 1
Xq ~: ' : ..
Figure 16.3
- soit, les abscisses des sections d'arrêt sont telles que xp - XII < hd, '" x q - xp < lbd,p'" et
les projections des segments inclinés se chevauchent (figure 16.4) ; dans ce cas, il faut
tracer le diagramme enveloppe des moments résistants (à partir de maintenant, pour
simplifier l'écriture, on peut supprimer, sans risque de confusion possible, l'indice
« max » et on écrira donc M Rd pour M Rd, max).
Chapitre 16· Annexes 811
--1-----------------------------------------------------------
MRd
____N.0 __________________________________________ _
1
1
1
: p: '. '. . , NI
: i-:::-...: ...... : ...: - - - - - - --- - --- -- - --- - -- ------
nx Il
bd,n
t
-------~::~~~-------T--~:
Q : ------ P'
.~" -~------------------
,
"
"
,,
1
xp 1 tbd,p Q'
------------------~:~~~----~-+--~ .----------~--------
1 1 1
1 1
xq : tbd,q 1
----------------------------~~I~~------~~~:
1
Figure 16.4
Les circonstances dans lesquelles on est amené à rencontrer l'un ou l'autre de ces deux cas,
ainsi que les conséquences qu'ils ont sur les arrêts des barres sont précisées au § 16 113-3.
) B
------------~l'-------------
z
---e
c/lA FA
4
l
:
i
~--------~--------
,
o
~' X
l '
- - - - - - - - - - - - - - - - . , , . : Xs = x + St
1
Figure 16.5
812 Traité de béton armé
Figure 16.6
Si l'on considère le treillis simple« médian» ayant son sommet en B, milieu de B I B2, x
étant l'abscisse du point A:
celle de BI est x - z cot o.,
- celle de B estxB = x -z cot a. + z (cot e + cot a)/2.
Le « décalage» al qui dépend à la fois de l'inclinaison a des armatures d'âme, et de
=
celle, e, des bielles de béton, vaut donc: al z (cot e- cot a) / 2.
n en résulte que le diagramme des moments résistants des armatures d'une travée doit
envelopper, non pas la courbe-enveloppe (C) des moments agissants, mais la courbe
(C') obtenue par un décalage de al = z (cot e- cot a)/2 de tous les points de (C) parallè-
lement à l'axe de la poutre et dans le sens le plus défavorable (figure 16.7).
Pour un élément sans armatures d'effort tranchant, al =d
Chapitre 16 • Annexes 813
1\
1 \
1 \
1 \
T
\
\
\
\
\
(C) \
\
,, Ligne de
référence
-----rr-~~--~--------~--------~--~r_--
1
..----------~x
1
1
1
/
/
/
(C) /
/
/ "
/
/
/
/ "
/ "
~~
.- /
Figure 16.7
• àhd:
- pour des ancrages rectilignes, la longueur de scellement droit Is ,
- pour des ancrages courbes, la longueur d'ancrage la = 0,6Is ;
• à al : non pas la valeur z / 2 (qui correspondrait à e = 45°; a = 90°), mais par simplifi-
cation et par sécurité (car la méthode des Règles BAEL revient implicitement à pren-
dre e < 45°) la valeur 0,8 h avec h, hauteur de la poutre, soit, en fait:
a/~0,8(1,1 d)~0.9d=z
Ordre d'arrêt
• .,
Figure 16.8 (les barres non numérotées ne doivent jamais être arrêtées avant les
appuis)
2. L'épure se construit toujours en partant du moment maximal (pour lequel a été calcu-
lé zo), donc en «remontant» pour les armatures inférieures (en travée) et en «descen-
dant» pour les armatures supérieures (sur appuis).
3. Aux abouts de la poutre, on conserve et on ancre un nombre de barres suffisant pour
équilibrer VEd, max ou VEd, max + [(M;,. ou Me) / 0,9 d]. Les barres d'angle (non numérotées
sur la figure 16.6.8a), ne sont jamais arrêtées avant les appuis, et il peut même être né-
cessaire d'en conserver d'autres pour avoir un nombre de barres qui satisfasse à la
condition ci-avant.
4. Il peut être judicieux de réunir les calculs préliminaires dans un tableau tel que le
celui proposé ci-après (le nombre apparaissant à la dernière ligne de la dernière colonne
représente MRd, max' À titre de contrôle, on peut vérifier que sa valeur est légèrement
supérieure à celle de M Ed, max).
Barres A; I:.MRd,i
nO 0; (cm2 ) Nombre (cumul)
Remarque:
Pour des raisons de commodité de dessin, les courbes de moments représentées
dans cette annexe sont censées être des paraboles (charges uniformes). Mais il est
bien évident que les modes opératoires qui sont décrits demeurent valables pour des
courbes qui présenteraient des points anguleux, dus à la présence de charges
concentrées.
Bien entendu, il faut commencer par se donner des échelles convenables pour les
longueurs et pour les moments.
Chapitre 16' Annexes 815
Suivant la position des segments inclinés du diagramme des moments résistants par
rapport à la courbe enveloppe décalée, plusieurs cas sont possibles:
a) Armatures inférieures: trois cas possibles (figure 16.9)
MRq
o •
Figure 16.9
•
b) Armatures supérieures: deux cas possibles (figure 16.10)
M R n'+p'+q' MRn'+p'+q'
--~~~r.--------r-
------------~~~~./
Arrêt des / ' MRn,+p' MRn,+p' 'Arrêt théorique
q' barres (C') (C') des q' barres
o
Figure 16.10
•
Par convention, on appelle dans ce qui suit:
- diagramme de type 1 : un diagramme des moments résistants conduisant à des arrêts
des barres sur la courbe décalée (C')(cas nO 1 des figures 16.9 et 16.10) ;
- diagramme de type II : un diagramme des moments résistants conduisant à des arrêts
théoriques des barres hors de la courbe décalée (C') (figure 16.9, cas nO 2 et 3 ; figu-
re 16.10, cas nO 2).
Propriété importante des diagrammes de type II
. Si, l'arrêt Q étant fixe, P se rapproche de Q (parce qu'on adopte pour les barres p des
longueurs plus courtes), le segment Q\p\ du diagramme-enveloppe se déplace en
conservant toujours la même inclinaison: Q2P211 Q\p\ (figure 16.11; triangles sembla-
bles multiples dont Q est le centre de similitude) et nouvel arrêt en P3•
816 Traité de béton armé
----i,."'" P3
-; 0;;;::---.-:-.~=-~-.....- ...........
-____
P1 1 ..... .....
1 .....
-----------.=---. ._. .......... -.')-.....
Q _ _ _ _~~-~.~~-----~r_- ~ 1
~'"''''''''
. . . ~~--:.::> . . . . .
~.
1
Q2---
Figure 16.11
On retient donc:
- pour les cas 1, correspondant au diagramme de type 1, les arrêts sont toujours sur la
courbe décalée.
- pour les cas 2 ou 3, on peut se servir de la propriété des diagrammes de type II pour
envelopper au plus près la courbe décalée (figures 16.14 et 16.15).
Diagrammes de type 1
1. Armatures inférieures
Les arrêts des barres se trouvent sur la courbe décalée et on a donc affaire à un dia-
gramme de type 1 lorsque les longueurs d'ancrage sont relativement courtes et que les
pentes des segments inclinés NN', PP', QQ' ... sont supérieures à celles des tangentes
en N, P, Q... à la courbe décalée (figure 16.12).
Figure 16.12
On commence d'abord par voir si l'on peut arrêter les barres avec des ancrages droits.
À partir d'une ligne de référence verticale, on matérialise sur le côté de l'épure les pen-
tes des segments inclinés. Par translation, on amène ces segments au contact de la cour-
be décalée. Si la situation est celle de la figure 16.9, cas 1, on a un diagramme de type 1
et les arrêts des barres se font sur la courbe décalée. Si la situation est celle des cas 2 ou
3 de la figure 16.9, on a affaire à un diagramme de type II. On peut alors:
- soit appliquer le mode opératoire propre aux diagrammes de type II (voir ci-après) ;
Chapitre 16 • Annexes 817
- soit, tout en conservant les arrêts sur la courbe décalée, adopter des ancrages courbes,
ce qui a pour effet de diminuer la longueur d'ancrage (al = 0,7, tableau 4.11) et donc
d'augmenter la pente des segments inclinés. Cette solution est celle que l'on doit le plus
souvent adopter pour les barres arrivant sur un appui de rive, étant donné la pente très
raide de la courbe décalée au voisinage de ces appuis et la largeur souvent insuffisante
de ceux-ci pour y loger des ancrages droits;
- soit encore, arrêter en une seule fois un nombre de barres supérieur à celui initiale-
ment retenu, ce qui augmente (MRdi ) et donc la pente du segment incliné. Il faut toute-
fois (si les armatures se composent de plus de deux barres) ne pas arrêter plus d'une
barre sur deux dans une même section afin d'éviter un changement d'inertie brutal et le
risque d'apparition d'une large fissure dans la section d'arrêt.
Remarque:
Prenons en exemple le cas des p barres arrêtées (figure 16.12) : la pente de la tan-
gente en P à la courbe décalée est la même que celle de la tangente en PI à la cour-
be enveloppe des moments agissants, elle-même égale à l'effort tranchant (VEd)PI à
l'abscisse de PI. Mathématiquement, pour avoir un diagramme de type 1 avec des
ancrages droits (al = 1, tableau 4.11) ou courbes (al = 0,7), il faut que
hd, p:S (MRd)p/ (VEd)P] (figure 16.12). Il est donc possible de mettre en équation les
courbes (C) et (C') et de traiter les arrêts de barres par le calcul. Certains program-
mes de calcul font très bien cela. Aborder le problème de cette manière exige de dé-
terminer les efforts tranchants dans les sections telles que PI, ce que ne demande
pas la construction graphique. Si l'on ne dispose pas d'un programme de calcul per-
formant effectuant ces opérations, pour autant, le problème n'est pas insoluble. Il
reste toujours le recours à la construction graphique. À condition qu'elle soit faite
avec soin, sa précision est largement suffisante.
Il est rappelé à cette occasion qu'une parabole (courbe des moments pour des char-
ges réparties) peut être construite avec une bonne approximation à partir de trois
points seulement (moments sur appuis et moment positif maximal) et des tangentes
en ces points.
2. Armatures supérieures
L'arrêt des armatures supérieures s'effectue «en descendant» selon les mêmes princi-
pes que pour les armatures inférieures et ne présente aucune difficulté: matérialisation
des pentes des segments inclinés, translation jusqu'à ce que ceux-ci viennent au contact
de la courbe décalée, etc.
Finalement, on obtient une épure analogue à celle représentée figure 16.13. Les lon-
. gueurs à donner aux barres, grâce auxquelles on peut établir la «nomenclature des
aciers », sont reportées directement au-dessus de l'épure sur un croquis représentant une
élévation de la poutre (voir aussi la figure 16.1). Sur ce croquis, la représentation de
barres superposées ne signifie pas nécessairement qu'il faille prévoir plusieurs lits
d'armatures. Elle permet seulement de définir sans ambiguïté les longueurs des barres de
818 Traité de béton armé
chaque groupe de barres mais deux groupes différents peuvent très bien appartenir à un
même lit l .
Élévation de la poutre
\
:/::n' / h
q' / p' 1
n'+p'+q', barres
__ "" 1 1 1
, 1 1
._ 1 '1 • 1.-
,::1
::l,
8:1
(1),
\ 1/Arrêt des1 p' barres
, 1
, 1 1
n'
18:
, .(1)
~I
1
-0 ,
::II
z,
',:
"
"
1 Arrêtdes
: / n' barres
T 1
IQi
,-0
1::1
,z
1
, ______, '
~_~ ___________ L __________ _ 1
-T----'\--- , - _. T - - - - .'- - -
1 1
, \ 1 1
\ 1
Moments positifs
\ ae 1 1
1 1
1
1
n barres Il
1
n+p
1 1 1
l , 1
lat 1 all
)01 )0 e le
Figure 16.13
Si vous établissez des dessins vous-même, n'oubliez pas que les exécutants n'ont pas suivi les cours
d'une grande école. Il faut leur donner des cotes numériques et non littérales, à partir de repères fixes
et bien définis et des sections d'armatures transformées en nombre de barres d'un certain diamètre.
Par exemple, il ne faut pas coter depuis l'axe, que l'on ne peut matérialiser, d'un coffrage de poteau
ou depuis la section médiane d'une poutre. Et surtout ne pas avoir recours à des indications telles que
«sens lx» ou «sens ly» ce qui, pour un exécutant n'a... aucun sens! Avant tout, vérifier que l'on
peut loger les armatures, que lorsqu'elles ont des directions différentes, elles peuvent se croiser (donc
qu'elles ne sont pas au même niveau) et/ou que les crochets d'ancrage ne vont pas dépasser du béton,
etc. Les positions des armatures sur deux coupes orthogonales doivent être compatibles, etc. Toutes
ces vérifications font appel au bon sens. Plus il y a d'indications précises et détaillées sur les dessins,
plus les risques d'incompréhension ou d'erreurs diminuent (voir § 16.4).
Chapitre 16 • Annexes 819
Diagrammes de type II
1. Armatures inférieures (figure 16.14)
Sur le côté de l'épure, on matérialise à partir d'une ligne de référence verticale les pen-
tes des segments inclinés P'P' 0, Q'Q' 0, etc. ayant pour projections horizontales les lon-
gueurs d'ancrage: (lbd)p pour le groupe de p barres, (lbd)q pour le groupe de q barres
suivant, etc. [si les barresp, les barres q, ... sont de même diamètre, (lbd)q = (lbd)p = ... ].
On mène QQo parallèle à Q'Q'o tangent à la courbe décalée (C') : les q barres ne peu-
vent pas être arrêtées dans tille section plus proche de la courbe (C') que celle du point
Q. On mène ensuite pp0 parallèle à P'P' 0 [Po sur la courbe (C') à moins que pp0 ne
puisse qu'être tangent à (C')], et ainsi de suite.
Les barres p pourraient théoriquement être arrêtées en P, mais le diagramme résultant
PPlQlQo n'envelopperait pas au mieux la courbe (C').
n+p
n+p+q
Figure 16.14
N' N' ,.
e·~------------------- - ,.~ - - - -N- - - - - -
___ - - - - - - - - - - - - - - - - - - --
1
~~'"
N'o
...,..._ _ _..;;::"e ________
MRn
_ pl l
'"· S-" -_ N
- - - - - - -e'l:".- _.J .:..' ..... ""- - _"':.. -::.. ... ~- - - - - - - - - - - --
-P.... ~~-
11 ......'
.... ,....
, ...... 1
:
P ,
1 ......... ..... ...., . 1
n+p Q' Q! ......... 1 -"" Po
----------."':::::::,-,- --------
~~:~~: :E·'OC_~__-_-_-_-_-_-_-_-__. . ;_;:____
T!'"~-----";
',_ 1
: . . Q'o
Qo(fixe)
-- IQ
--, •...2...
---------------------------~.----
Figure 16.15
Ce cas reste exceptionnel, car il correspond à des tangentes très raides à la courbe CC')
combinées avec des longueurs d'ancrage assez grandes. Quoi qu'il en soit, même si le
tracé du diagramme résultant, enveloppe des moments résistants, est alors un peu plus
complexe, les principes exposés pour envelopper au mieux la courbe (C') restent in-
changés. Les segments NIS, QIT et ST du diagramme résultant appartiennent respecti-
vement à l'une diagonales des parallélogrammes NINoPI 'P, QIQPIPO et SPI 'TP I.
2. Armatures supérieures (figure 16.16)
r~Q1
Po :
1
\i·~
\\~ 1
Figure 16.16
La construction est la même que pour les armatures inférieures: on matérialise sur le
~ôté de l'épure les pentes des segments inclinés P"oP", Q"oQ", etc. ayant pour projec-
tions horizontales les longueurs d'ancrage: (l'bd)q' pour le groupe de q' barres, (l'bd)p'
pour le groupe de p' barres suivant, etc. [si les barres q', les barres p ', ... sont de même
diamètre, (l'bd)q' = (l'bd)p' = ... ].
On mène QoQ parallèle à Q"oQ" passant par le point anguleux de la courbe décalée (C').
Les q' barres ne peuvent pas être arrêtées dans une section plus proche de la courbe (C')
que celle du point Q. Le segment PoP parallèle à P"oP" donne un diagramme résultant
Chapitre 16' Annexes 821
Le décalage de al reste valable de même, bien entendu, que les longueurs d'ancrage:
(lbd)n, (lbd)p, (lbd)q ... de chaque groupe de barres (voir la figure 16.2).
3. Poutres de hauteur variable
Dans une poutre de hauteur variable, les lignes représentatives des moments résistants
ne sont plus des droites parallèles à la ligne de référence, mais des courbes. Comme
pour le cas de la flexion composée, il faut opérer en portant en ordonnées les sections
d'acier, en tenant compte cette fois, pour le calcul de celles-ci et pour le décalage, de la
variation de z avec la hauteur.
4. Cas des treillis soudés
Le cas des treillis soudés, armant par exemple des dalles ou des murs de soutènement,
diffère totalement de celui des armatures en barres. En dehors du cas courant où l'on
superpose deux nappes de treillis soudés de longueurs différentes (souvent, fixées par
des règles forfaitaires) pour répartir les sections, il peut arriver que l'on ait à réaliser une
forte section dans la zone de moment maximal où l'on ne peut guère superposer plus de
deux panneaux.
Pour réduire progressivement la section d'armatures au fur et à mesure qu'on s'éloigne
de cette zone, on peut jouer sur les diamètres des fils, et raccorder par recouvrement des
panneaux de treillis soudés dont les diamètres des fils vont en diminuant. La manière
d'assurer la continuité mécanique des divers panneaux est complexe. Elle est exposée,
avec un exemple, au chapitre 5 « Murs de soutènement» de l'ouvrage Le Treillis soudé,
Calcul et utilisation l •
1. Que l'on peut se procurer sur simple demande à l'ADETS ou consulter sur le site http://www.adets.org.
Chapitre 16 • Annexes 823
Ligne enveloppe
deY
•
Console
CD
Poutre sur appuis simples
•
Cas général
avec charge uniforme totale avec charge uniforme totale pour charge uniforme partielle
Figure 16.17
Pour obtenir l'effort tranchant maximal positif dans une section d'abscisse x quelconque
de la travée WE, il faut que la différence l:1M = Me - Uv soit la plus faible possible, si
elle est négative, ou la plus grande possible, si elle est positive. Ce résultat est obtenu en
disposa!].t la charge q de la manière suivante (figure 16.19).
1~~f""""" H
~
q
! ~
q
III
Figure 16.19
Pour ce cas de charge, que nous appellerons le cas de charge nO 1, on a donc, compte
tenu du rappel fait au chapitre 12, au § 12.1 :
VJ(x) = g (1/2 -x) + q (l-x)2/21 + lllvf/i
ou encore
V,(x) = [cg + q) (112 -x) + !lM/!] + qx2/21
Le premier terme du second membre n'est autre que l'effort tranchant isostatique dans
la section d'abscisse x de la travée WE supposée indépendante, et soumise, sur toute sa
portée, à la charge uniforme g + q soit:
Vo(x) = (g + q) (112 -x)
Chapitre 16 • Annexes 825
g+q
9 ~ (Mw) (Me) 9
Figure 16.20
De même, pour obtenir l'effort tranchant négatif maximal (en valeur absolue) dans une
section d'abscisse x quelconque, il faut disposer les charges de la manière suivante
(figure 16.21) :
q q
(Mw' ~ r ~1111111
'~T "'&"""""""~ ~ "Jl: "'" ;-': '=~ ~"" """L"""r~! '"
9 (M"
, 1111111111
Figure 16.21
ce qui peut aussi s'écrire: V2(x) = [(g + q) (1/2 -x) + !lM//] - q (I-xY 12/
Ainsi, la courbe enveloppe des efforts tranchants négatifs en travée est définie par :
V2(x) = [Vo(x) + !:lM2 / /] - q (I-x)2121
Vo(x) ayant la même définition que ci-avant et!:lM2 représentant, en signe, la différence
Me - Uv pour le cas de charge suivant (figure 16.22)
g+q
9 (Mw) (Me> ~ 9
Figure 16.22
826 Traité de béton armé
La figure 16.23 illustre le tracé des lignes enveloppes (bien entendu pour le calcul des
armatures d'âme, les efforts tranchants doivent être déterminés à partir des valeurs gu et
qu des charges g et q affectées de leurs coefficients de sécurité respectifs).
-Vemax
E
x
,,
, ,,
•
vemax
Figure 16.23
,
"ow
Figure 16.24
Chapitre 16 • Annexes 827
1. On profite de la circonstance pour rappeler que pour trouver l'abscisse Xo et la valeur du moment
maximal dans une travée de poutre continue supportant sur toute sa portée une charge uniforme p, il
n'est nul besoin de se livrer à des calculs compliqués. Cette abscisse est donnée par V" - pxo = 0
(première définition de l'effort tranchant, voir § 12.1, V" calculé en tenant bien entendu compte du
terme de continuité AMI!) d'où on tire x" "" v,';p, et le moment maximal vaut, en prenant les forces de
gauche,
M'(x,,} = V" xo - (px.?/2) + Mw soit M(xo} == (pxo2 - pxc,2i2) + l'vI",
ou encore M(x o} = (px}/2) + Mu, Mu avec son signe.
828 Traité de béton armé
Selon que l'on découpe l' 0 en n = 4 ou en n = 5 parties égales, on arrive aux espace-
ments successifs de la figure 16.25.
Mais il y a la première zone, de longueur d, sur laquelle VEd, red étant constant,
l'espacement des armatures d'effort tranchant doit demeurer égal à SO' En pratique, on
opère donc comme suit :
La première nappe d'armatures d'effort tranchant est disposée à la distance sol2 du nu
d'appui (so/2 ± 0,5 cm si So est impair). On répète So autant de fois qu'il le faut pour
couvrir la longueur d. On continue en répétant encore ce même espacement So un nom-
bre entier de fois jusqu'à franchir la frontière entre les tranches n et n - 1. On passe
alors à l'espacement supérieur qu'on répète un nombre entier de fois jusqu'à franchir la
frontière entre les tranches n - 1 et n - 2, etc. On n'augmente toujours l'espacement
qu'après avoir franchi la frontière de la tranche précédente.
5 4 3 2
Figure 16.25
[16.1 ]
(soit 0,0008 b".lorsquelck = 25 MPa eth~ ..k = 500 MPa), on ne modifie plus les espace-
ments, et on continue en gardant le même espacement jusqu'à se raccorder avec la ré-
partition issue de l'appui opposé (on peut préférer réduire le diamètre ou modifier le
tracé des armatures d'effort tranchant, par exemple en supprimant un étrier dans chaque
nappe).
La valeur de l'effort tranchant pour laquelle le pourcentage minimal est atteint est:
VEd. o = [(Aswl S)min] 0,9 d/ywd cot e = (0,072/ Ys) bv.d cot e ~ fc'k [ 16.2]
Chapitre 16 • Annexes 829
Cette valeur est atteinte à la distance Xm de la section d'appui définie par (figure 16.26
triangles semblables) :
[16.3]
1~--
v
Nu d'appui
...~ : VEd,max
...... ..t
l ' ...... ,
'5 1 .............. """
§:f---JI...-_-:::"
m
"0
c:
o
~
._~i____.___
1 1 1
x_m______________ :~~ ~>~x 1
__
:14( a:
"14(
d
~IO(
: t'a :
11>1
1 1 1 1
: : ta :
14( "1
1 1
Figure 16.26
b - Méthode Caquot
Au lieu de se rapporter à des tronçons de longueur fixe avec des sauts d'espacement
assez brusques, on opère ici de façon plus progressive, pas à pas, en cherchant à suivre
au plus près la décroissance de l'effort tranchant au fur et à mesure que l'on s'éloigne de
l'appui.
Soit So l'espacement initial correspondant à VEd, red. À la distance So de la section où agit
VEd,red (à d du nu d'appui), l'effort tranchant, qui décroît linéairement, n'est plus que:
et l'espacement correspondant des armatures d'effort tranchant, qui varie de façon in-
versement proportionnelle à VEd (x) vaut maintenant s( = So 1'0/(1'0 - so).
À la distance s( + So du nu d'appui, l'effort tranchant n'est plus que:
VEd,red(l'o - So - s()/I'o ,d'où un espacement S2 = So 1'0/(1'0 -So - SI), etc.
En pratique, on peut raisonner sur VEd• red = 1 (sans dimensions) et 1'0 = 1 m en choisis-
sant une valeur de So a priori (7 ou 8 ou 9 cm, etc.). Par exemple, pour So = 7 cm (mini-
mum compatible avec l'emploi des pervibrateurs), on trouve la succession suivante des
espacements:
So = 7 cm s( = sol (1- 0,07) = 7/0,93 = 7,52 cm
S2 = So 1(1 0,07 - 0,0752) = 8,19 cm, etc ....
830 Traité de béton armé
La somme des nombres de chaque ligne représente une distance cumulée depuis
l'origine comprise entre 80 cm et 1,00 m. Si l'on calcule pour chaque ligne
l'espacement qui suit le dernier indiqué pour cette ligne, la distance cumulée dépasse
1,00 m. On peut donc considérer que les valeurs indiquées à chaque ligne donnent les
espacements théoriques que l'on devrait adopter (en les arrondissant au cm près) pour
des poutres pour lesquelles on aurait 1'0 = 1,00 m.
Comme la rupture par effort tranchant intéresse toute une zone, et non une section,
compte tenu de ce que certaines valeurs reviennent plusieurs fois, on peut, avec
M. Caquot, adopter la série pratique (en cm) :
7 8 9 10 11 13 16 20 25 35 (60)
(la sér.ie doit s'arrêter en fait à 0,75 d, maximum autorisé par l'EC2)
Ayant déterminé l'espacement initial so supposé appartenir à l'un des nombres de la
série, on doit le répéter, ainsi que chacun des autres nombres qui lui fait suite dans la
série, autant de fois qu'il y a de mètres dans 1'0 : si 1'0 = 2 m, on répète chaque nombre
deux fois, si 1'0 = 3 m, on le répète trois fois, etc.
Si 1'0 n'est pas un nombre entier de mètres, on s'arrange pour qu'en moyenne, le nom-
bre de répétitions soit égal à l'o. Par exemple pour l' 0 = 1,5 m on répète deux fois un
espacement sur deux. La succession 1, 2, 1, 2, 1, 2 etc. représente bien, en moyenne, 1,5
répétition (règle du cumul des espacements depuis l'origine, voir l'exemple ci-après).
Mode opératoire
1. Calculer d'abord l'espacement initial So pour l'effort tranchant ultime VEd , red en
s'arrangeant pour que So (cm) appartienne à la série de M. Caquot (ci-avant) ;
2. Placer la première armature d'âme à sol2 (so/2 ± 0,5 cm si So est impair) du nu de
l'appui.
3. Répéter l'espacement So un nombre entier n de fois de manière à couvrir la longueur d :
n2:(d/so )-0,5.
Chapitre 16· Annexes 831
4 - Répéter à nouveau So ainsi que les espacements qui lui font suite dans la série Ca-
quot autant de fois qu'il y a de mètres dans la longueur 1'0'
5. Si ce nombre de mètres n'est pas un entier, arrondir à l'entier le plus voisin le nombre
de répétitions cumulé depuis le départ.
Un ajustement des derniers espacements peut être nécessaire pour se raccorder conve-
nablement à la répartition issue de l'appui opposé.
Exemple: Poutre sur appuis simples, de 4,60 m de portée libre entre nus, reposant sur
des appuis de t = 0,20 m de profondeur.
Cette poutre est uniformément et complètement chargée (charge permanente, poids
propre non compris, g = 19 kN 1m ; charge variable q = 60 kN 1m).
Ses dimensions sont: h = 0,50 m et bw = 0,25 m (d= 0,45 m) ; béton C25 130 :
°;0,25] = 0,10 m.
fek = 25 MPa. On a : a = min [t/2 ; h/2] = min [0, 1
La portée effective est lejJ= 4,60 + (0,10 + 0,10) = 4 ,80 m. Le poids propre vaut:
go = 25 (0,25 x 0,50) = 3,125 kN lm.
Ona:
Pu = 1,35 (go + g) + 1,5 q = 1,35 (19 + 3,125) + 1,5.60 ~ 120 kN lm = 0,12 MN lm
VEd,max = pu lejJI2 = 0,288 MN,
VEd,red= VEd,max - puCd + a) = 0,288 - 0,12 x 0,55 = 0,222 MN,
10 = leffl2 = 2,40 m (voir § 16.121-2 - 2°a avec, pour l'EC2, 1= lejJ) et
1'0 = 10 - (d + a) = 2,40 - 0,55 = 1,85 m.
On choisit un angle d'inclinaison e des bielles qui ne soit pas trop faible (cot e = 1,25)
de manière à pouvoir bien échelonner les espacements (et mieux illustrer l'application
des deux méthodes), même s'il serait possible d'adopter ici l'inclinaison maximale de
22° (cot e = 2,5).
La formule [12.36 bis] du chapitre 12 (tableau 12.5) conduit à A.n,,/s = 10,0 cm2 /m soit
1 cm" tous les 10 cm. Nous choisissons un cadre 0 8 par nappe (A slV = 1 cm2 ), avec un
espacement initial So de 10 cm.
832 Traité de béton armé
Président de la Commission chargée d'élaborer les « Règles BA 1945», M. Caquot a fait un cadeau inestima-
ble à tous les ingénieurs d'études en introduisant dans ces Règles plusieurs des documents, jusque là réservés
à l'usage interne, qu'il avait établis pour le Bureau d'Études Pelnard-Considère et Caquot. C'est dans ces
documents que l'on peut trouver par exemple l'exposé des méthodes pour le calcul des poutres continues de
bâtiments - méthode forfaitaire ou méthode de continuité simplifiée -, la définition de la gamme des diamètres
des ronds à béton encore en usage de nos jours, la règle pour la répartition des armatures d'âme, etc.
Chapitre 16 • Annexes 833
:::J'
Z
1 82 119 156 193
1
0 44 84 123 155 230
/
Distances cumulées depuis l'origine
Le pourcentage minimal vaut (formule [16.1]) : P.lII' = 0,02 soit 2 cm2 p.m.ou 1 cm2 tous
les 50 cm. Aucun des espacements retenus n'atteignant cette valeur, le pourcentage
minimal est respecté. Il est atteint pour (formule [16.2]) :
D'où les espacements à partir du nu d'appui (so/2 = 5cm) (figure 16.27bis); 32 cadres
au total au lieu de 33 par la méthode simpliste, ce qui est pratiquement équivalent:
45 (d)
!... ~I
1
'S
Co ! , 1,
Co
lU 1
.5 10 10 10 110 10 10 11 11 13 20 . 20 25
'c
::J
Z
1
13 18 1... 25
.
1
1
:
1
o 65 87 113 129 169 219 230
/
Distances cumulées depuis l'origine
Pour le pourcentage minimal, voir ci-avant: même calcul que pour la méthode simpliste.
Remarque:
Si l'on avait pris cot e = 2,5 au lieu de 1,25, l'espacement initial aurait doublé.
Avec la méthode simpliste, on aurait eu la séquence: 10; 4 x 20 ; 2 x 25 ; 3 x 30
soit 19 cadres par demi-poutre, au lieu de 33 avec cot e = 1,25. Au chapitre 12,
nous avons vu que la méthode de l'inclinaison variable des bielles obligeait à allon-
ger les barres longitudinales tendues et que cela compensait donc en partie le gain
sur le poids d'acier que l'on pouvait escompter pour les armatures d'effort tran-
chant. L'exemple montre que ce gain concerne plutôt l'économie de main-d'œuvre
pour la coupe, le façonnage et la mise en place d'un nombre inferieur d'armatures
d'effort tranchant.
Chapitre 16 • Annexes 835
"5
Co
Co
t\I
'0
::1
Z
x
--t---~------------.<..:: ------""0----->-7
o 1 1
:
",:
5h/6 1
I~
t' 0
....-
----1::- (t
:.. 0
_5h ) O.3kft28
6 tuo
:,.. to ~I
:
1 1
Figure 16.27
Le pourcentage minimal correspond à A,lS, = 0,4 bolfe. Il joue au-delà d'une section
située à la distance X m du nu d'appui où 'tll prend la valeur 'tll , lim définie par:
Ys ('tll, lim - 0,3 kj;2S) 10,9 = 0,4 MPa
836 Traité de béton armé
'S
c.
c.
ro
i:J
::J1+----001
Z
Figure 16.28
!/
Charge concentrée
/Cha,.. ",pa",
fi 111111111111111111111111111111111111111 Il 11111111111111111111111111111
Appui E
~3t---------------------~~~~~----
~.-------~~~~~~~~~.
~o~
~1 ~ b:t~"",~~"",~
i
+l
~-----------è----------~~~------------------------~>
o B1 B2 Abcisse de
Appui la charge concentrée
Figure 16.29
S ne peut dépasser Smax tel que Smax = min (AswJ;,kIO,08 bw ~fck ; 0,75 cl)
[Srnax = min (Adetl 0,4 bo ; 0,9 d; 40 cm) avec les Règles BAEL]
4. Quand S vient à dépasser Smax, il faut diminuer Asw (soit par changement du tracé: par
exemple, si l'on a prévu un cadre et un étrier central par nappe, retirer l'étrier, soit par
réduction du diamètre des armatures d'effort tranchant) d'où une nouvelle courbe E'.
Deux solutions s'offrent alors:
- soit adopter le nouvel Aswdès le début si l'espacement initial So reste suffisant (2: 7 cm)
et.recommencer en enveloppant E';
- soit continuer en enveloppant E'au-delà de la section où l'on a réduitA.I.....
On doit s'arranger pour avoir des espacements croissants entre la section correspondant
à l'effort tranchant VEd, red (Vuo avec les Règles BAEL) pour lequel on a calculé
l'espacement initial So et celle où soit le pourcentage minimal, soit l'espacement maxi-
mal SIl1lLX, doivent être respectés.
838 Traité de béton armé
•
1
/i 1
,.
1
1
04
ôG
1
.'
1
1
1
1
1
,G
,,
1
,, ,,
1
1
, 1
1 1
, ,1
0
•
Â.
•
ç > Ec /f'c2
Figure 16.30
~(Ç-l+
n+l
n+l J+.l(Ç-l)2
2(n+2) 2
8G =----'----;:::--'-----'-""--::::----
Ç[~+Ç-1J
n+l
Au numérateur, dans l'expression entre crochets, (n + 1)/2(n + 2) représente la distance
du centre de gravité de la seule partie courbe à la verticale d'abscisse 1. On peut simpli-
fier légèrement l'expression de ôG :
n(2(ç-l)+ n+l)+(n+l)(Ç_l)2
8 = n+2
G 2Ç [ç(n + 1)-1]
Figure 16.31
k( Çl -1+~)+k(çl _1)2
8G=---'~~~---'-~~--
soit:
Pour Cc3 = 1,35 %0 et SI = 3,5/ 1,35 = 2,59259 .... , on trouve '1' = 0,8071 et QG = 0,411,
valeurs très voisines de celles correspondant au diagramme parabole-rectangle. En re-
vanche, pour le diagramme préconisé par l'EC2 avec cc3 = 1,75 %0 (SI = 1/2), on trouve
'1' = 0,75 et QG = 0,389. Il n'y a donc pas équivalence.
Figure 16.33
Figure 16.34
~P , de composantes F'a, M'a = F'a'v 'a, représentant la sollicitation équilibrée par les
aciers comprimés.
Les vecteurs Po~ et ~P ont une direction constante puisque les pentes Va et v'a ne
dépendent que de la position des armatures qui, pour une courbe d'interaction donnée,
est invariable.
2. Si, sans changer Po (donc sans changer y, c'est-à-dire, sans que les contraintes crs et
crsc ne varient), on remplace la section A d'aciers tendus par une section kA (avec k > 1
ou k < 1) sans toucher à la section A' des aciers comprimés, PI se déplace en P'I tel que
~oP'l / PoPl = k, et P'I vient en P' correspondant à une section totale kA + A '.
Si l'on effectue une transformation semblable sur la section A' qui devient k'A " sans
toucher à la section A, P se déplace en P" tel que PIP" / PIP = k'. Le point P" corres-
pond alors à une section totale A + k'A '.
Si fj. et fj.' représentent les directions de pentes respectives v'a et Va, on voit ainsi qu'en
faisant varier k et k', à tout point Po de la courbe Co on peut associer un réseau de droi-
tes parallèles à ces deux directions, celles parallèles à fj. correspondant à des sections
842 Traité de béton armé
d'aciers tendus A, kA, etc. et celles parallèles à /).' correspondant à des sections d'aciers
comprimés A " k 'A ' etc.
Si on prend k = k', et que l'on applique donc le même coefficient k à toutes les sections
d'acier, comme on l'a fait pour la figure 16.34 et ce que l'on fait toujours dans le cas de
sections de forme quelconque avec des armatures réparties, le point P se déplace sur la
droite PoP dont la position est invariable pour une valeur de y donnée (voir la similitude
des triangles PoP\p et PoP'\p"\ sur la figure 16.34). En donnant ày diverses valeurs, on
fait apparaître un ensemble de droites rayonnantes (voir figures 8.25 et 8.26), chacune
correspondant à une même position de l'axe neutre.
En outre, si k varie selon une progression arithmétique, sur chaque droite rayonnante les
points tels que p"\ correspondant aux valeurs successives de k sont équidistants (figure
8.25). On comprend ainsi pourquoi, au § 8.622-1, on a indiqué que, dans l'utilisation
des diagrammes d'interaction, «les interpolations doivent se faire dans la direction
estimée des droites rayonnantes» et donné une méthode permettant d'augmenter la
précision de la lecture.
3. Faisons apparaître sur la courbe C\ les points singuliers correspondant aux positions
remarquables de l'axe neutre sur le diagramme des déformations (figures 16.35 et 16.36).
y Point Particularités vis-à-vis de la section armée
-00 PT traction simple
0 V' contrainte nulle du béton comprimé
d' U' contrainte nulle de l'acier comprimé
700 d'. / (700 -!ed) L' au-delà, crsc =!ed
0,259 d K frontière AB
700 d / (700 + !ed) L au-delà, crs <j~d
d U contrainte nulle de l'acier tendu
h V frontière BC
+00 Pc compression simple
V' B
-t-----~iW
·C
Figure 16.35
Chapitre 16 • Annexes 843
G) PivotA
• ® PivotB
Pr ® pivote
Figure 16.36
Ferraillage optimal
Passons maintenant en coordonnées réduites, et donnons-nous une position d'axe neutre
quelconque représentée par le point Po sur la courbe Co. Soit P(IlIlGo, l'u) le point corres-
pondant à la sollicitation de calcul à équilibrer (figure 16.37). Il faut prévoir:
844 Traité de béton armé
- une section A d'aciers tendus telle que A O's = projection sur la verticale de Po~
- une section A' d'aciers comprimés telle que A'O'sc = projection sur la verticale de ~P .
Pour un acier dont le diagramme comporte un palier horizontal, si Po est compris entre
les points L' 0 et Lo, on aura O'sc = O's =!ed, et la quantité d'armatures à prévoir sera pro-
portionnelle à PaP, + P,P. Pour tout point Ro tel que IliRo) > Ill/cPo), la quantité
d'armatures sera proportionnelle à RoR, + R,P. Elle sera inférieure à la précédente,
puisque RoR2 < P,R, = PoR2.
La solution conduisant au minimum d'armatures s'obtient pour la position de l'axe
neutre correspondant au point Mo où la tangente à la courbe Co est parallèle à la bissec-
trice des directions /1 et /1'. Pour des armatures symétriques, Mo se confond avec le
sommet M de la courbe Co.
Pour que la position Mo conduise au minimum d'armatures, il faut que Mo soit compris
entre les points Lo et L'o, sinon la contrainte maximale!ed n'est pas atteinte en Mo et le
point Lo conduit à une solution plus avantageuse que le point Mo.
On peut ainsi matérialiser dans le plan (Ill/Go, ~I) les zones correspondant aux solutions
conduisant au minimum de A + A ' (figure 16.38). Ce minimum peut ne pas être compatible
avec l'obligation de respecter la limite de la contrainte de compression du béton en service.
Figure 16.37
Chapitre 16 • Annexes 845
Pour une section rectangulaire, en posant y / h = Ut, la courbe Co est définie par U = \!f Ut,
IlG = \!f Ut (0,5 - OOat)
d'où dJlG 1du = dllG 1\!f dUt = (l - 48 G a t ) 12
La bissectrice des directions fj, et fj,' a pour pente
(va - v'a)/2h = (d + d' - h)/2h = (8 t + Ô 't- 1)/2.
En écrivant que cette dernière pente est aussi celle de la tangente à la courbe Co, on
trouve:
U tm = [2 (ô t + 8 't)] 148G soitYm = [2h - (d + d')] 148G.
d'où l'on déduit les coordonnées du point Mo : Um = \!fUtm , IlGm = \!futm (0,5 - 8G Utm)'
Pour des armatures symétriques, on a d + d' = h et donc, dans ce cas, Ym = hl48G soit
U tm = 11 48 G d'où :
A>A'
®
Zone 1: AetA' en compression
Zone Il : A et A' en traction
Zone III : (limitée par l'arc Co) :
A en traction
A' en compression
Sur l'axe Ou : A=A' en régions 1et Il
Figure 16.38
846 Traité de béton armé
16.45 Faisabilité
Dans le contrôle de la faisabilité, le rôle des dessins d'exécution est primordial. Ceux-ci
ne doivent pas être des dessins théoriques. Il convient de réfléchir aux conditions dans
lesquelles les éléments vont être exécutés et en tenir compte. Par exemple pour des
éléments qui ne peuvent être coulés en une seule fois, les dessins ne doivent pas repré-
senter un ferraillage continu si les conditions dexécution nécessitent des barres en atten-
te et des recouvrements d'armatures. Par ailleurs, il ne faut pas laisser aux exécutants le
choix de l'emplacement des reprises de bétonnage et de la manière d'assurer la conti-
nuité du ferraillage dans la zone de la reprise.
De manière générale, les dessins d'armatures doivent être complets, précis et comporter
le maximum d'indications utiles (notamment, distances des barres entre elles et aux
parois, en particulier aux croisements) pour éviter toute erreur d'interprétation. Ces
dessins doivent se comprendre d'eux-mêmes, sans« laïus» descriptif inutile, hormis les
nota importants concernant des sujétions particulières. Un dessin de détail à grande
échelle (jusqu'à 1/1) peut parfois se révéler utile pour définir correctement les positions
exactes des armatures dans une zone de ferraillage compliqué, comme par exemple un
. nœud dans lequel doivent se croiser ou viennent aboutir plusieurs barres de directions
différentes.
C'est une faute grave, pour un ingénieur d'études, de ne pas s'apercevoir de
l'impossibilité de réaliser les dispositions qu'il a projetées.
848 Traité de béton armé
Une ultime recommandation: il ne faut pas faire aveuglément confiance à l' ouil infor-
matique. L'utilisation des ordinateurs ne dispense pas de vérifier l'ordre de grandeur des
résultats numériques au moyen de méthodes rapides approchées. Elle ne dispense pas
non plus de vérifier les dispositions d'armatures correspondant à des tracés automati-
ques. Des résultats ou des dispositions complètement aberrants traduiraient une inadap-
tation du programme au cas étudié.
TABLE DES MATIÈRES
PRÉALABLE 1
PRÉFACE 3
AVANT -PROPOS 7
ABRÉVIATIONS 11
Chapitre 1 GÉNÉRALITÉS 13
1.1 Principe du béton armé 13
1.2 Formes usuelles des éléments 15
1.3 Évolution des méthodes de calcul du béton armé 16
1.31 Considérations générales 16
1.32 Méthodes aux contraintes admissibles 18
1.321 Méthode « classique» 18
1.322 Méthode classique « aménagée» 19
1.323 Critique des méthodes aux contraintes admissibles 19
1.33 Méthodes de calcul à la rupture 22
1.34 Méthode de calcul semi-probabiliste
avec coefficients partiels de sécurité (états-limites) 23
1.341 Définition des états-limites 24
1.342 Origine des méthodes de calcul aux états-limites 25
1.343 Idée de base du probabilisme 26
1.344 Recours au « semi-probabilisme » 26
1.345 Vérifications 27
1.4 Réglementation française 34
1.41 Distinction entre maître d'ouvrage et maître d'œuvre 34
1.42 Portée juridique des différents textes réglementaires 34
1.421 Cahiers des clauses techniques générales (CCTO) 34
1.422 Nonnes et Documents techniques unifiés (DTU) 35
1.423 Règles professionnelles, guides, etc. 37
1.43 Règles applicables au béton armé 37
850 Traité de béton armé
1.5 l'Eurocode 2 38
1.51 Historique 38
1.52 Présentation de l'Eurocode 2 (EC2) 39
1.521 Contenu de l'EC2 39
1.522 Documents d'accompagnement 39
1.523 Distinction entre Principes et Règles d'application 39
1.53 Sommaire détaillé de l'EC2 40
1.54 Concept de sécurité structurale de l'Eurocode 2 44
1.55 Normes et textes de référence 44
1.56 Notations et unités 44
1.6 Bibliographie sélectionnée du chapitre 1 45
1.61 Traités généraux 45
1.62 Formulaires et guides d'emploi 45
1.63 Méthodes de calcul. Règlements et Recommandations 45
1.631 Méthode aux contraintes admissibles 45
1.632 Méthodes de calcul à la rupture 46
1.633 Méthodes de calcul aux états-limites et Eurocode 2 46
Chapitre 2 MATÉRIAUX 49
2.1 . Rappels préliminaires 49
2.11 Diagramme contraintes-déformations d'un matériau 49
2.12 Diagramme élastoplastique parfait 50
2.2 Béton 51
2.21 Brefs
, rappels sur les constituants du béton 51
2.22 Les résistances du béton 52
2.221 Rupture par compression 52
2.222 Rupture par traction 64
2.23 Diagramme contraintes-déformations du béton 68
2.231 Diagramme expérimental 68
2.232 Relation entre le diagramme cr - e et la distribution
des contraintes dans le béton comprimé 74
2.233 Valeur expérimentale des principaux paramètres 76
2.234 Loi de comportement « exacte» 77
Table des matières 851