Gierczynski Zbigniew. Le naturalisme et le scepticisme, principes de l'unité de la pensée de Montaigne. In: Cahiers de
l'Association internationale des études francaises, 1981, N°33. pp. 7-17.
doi : 10.3406/caief.1981.1894
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/caief_0571-5865_1981_num_33_1_1894
LE NATURALISME ET LE SCEPTICISME,
PRINCIPES DE L'UNITE DE LA PENSEE
DE MONTAIGNE
(1) L'Apologie exclut l'idée d'une « crise », car elle est une mosaïque de
textes appartenant à des époques diverses de la composition des Essais ;
ces textes concourent toutefois à exprimer l'attitude unique de l'auteur, à
savoir celle du sceptique.
(2) Montaigne lui-même tantôt se définit comme un « naturaliste »,
tantôt se range parmi les sceptiques. Ainsi trouvons-nous au Livre trois,
ch. 12, p. 1186, ce passage curieux : « Nous autres naturalistes estimons
qu'il y aie grande et incomparable preferance de l'honneur de l'invention
à l'honneur de l'allégation. » Au chapitre 8 du même livre, on lit : « Nous
autres, qui privons nostre jugement du droict de faire des arrests, regardons
mollement les opinions diverses, et, si nous n'y prestons le jugement,
nous y prestons aiséement l'oreille. » (Essais de Michel de Montaigne,
Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1950). Toutes les autres citations
et références qui suivront renverront à cette édition.
10 l'abbé gierczynski