WILLIAM JAMES
Professeur à l'Université de Harvard.
Philosophie
de
l'Expérience
Traduit par E. Le Brun et M, Paris
PARIS
ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUIl
20, RUE RACINK, 20
Bibliothèque de Philosophie scientifique
- DIRIGÉE PAR LE Dr GUSTAVE LE BON I
1° SCIENCES PHYSIQUES L'Evolution d'uneScience,la Chimie,
.,.. par \V. OsiWAin (G' mille).- ".-._- ;. .
ET NATURELLES Les Théories de l'Evolution, |jr
Vvrs Di'LÂr.E, de l'Institut r-t M. (loir~>'im.
La Science et l'Hypothèse, pai IL
POINMIIK,membre de. l'Institut_(|Gl mille).
La Valeur de la Science, par II.
PriiNn.UiK fi'i' mille). 2° PSYCHOLOGIE ET HISTOIRE
_T
La Vie et la Mort, par le D'A. D.vsinr,
-membre de l'Institut (10e mille). ..""_ La Philosophie moderne,"par Am
Nature et Sciences naturelles, par FÎF.Y, prof agrégé de Philosophie (6* îiiiil.').
1:
Les Doctrines médicales, par le II». île coins à la Sorhonhe ('10P mille)."_.:.;"_ "",.-"" 1_
F.BOIXFT, prof'de clinique médicale (5e mille). Science et Conscience, par FÉLIX I.F
.
L'fc.volution de la Matière par le DASTEC (G* mille): ;_;
Dr GISTAVEI,F.Bo>,avec G3 ligures (18e mille).. Science et Religion dans la Philo-
La Science moderne et son état: sophie contemporaine, par Kvii'.r.'Bou--
actuel, par IÏJHLE PICARD,membre Tlns-
de VROUX, membre de l'Institut (l(Jf mille);
...
titul, professeur à la Sorbonne (10* mille). La Valeur de l'Art, par G. IiiiCfE.
: Physique moderne, par LUCIEN
La Psychologie de l'Éducation, par le
-|'oiNr.Âiif-,'lns|i'' g'Merinslr. pub, (H* mille). I)' GUSTAVE LE BON (il' mille); i
L'Histoire dé la Terre, par L. TE L.U- La Vie du Droit et l'Impuissance
NAY,profr"à l'Ecole suprt des Mines (S1 mille). des Lois, par J. CRUET, av. à la Cour d'appui.
La Musique, par .1; COMUARIEU, chargé Le Droit pur, par F.DMÛX» PICARD, sêna-
de cours au collège de France (8e mille). teur, professeur à l'Université de Bruxelles.
L'Hygiène moderne, par le D' J. HÉRI- La Vie sociale,pnrEn>KSTVAs HRUYSSEI,,
cour.r (8emille']. ; .-_ '.:;;. consul général de Belgique (6e mille).
L'Electricité, par LUCIEN PÔINCARÉ, Ins- L'Allemagne moderne, par II.IfcafrN-
p.ERGE;:,]irûfr adj.'i la Sorbonne (iOe mille).
pecleui a:» de l'Instruction publique (Se mille).
1
Les Démocraties antiques, par'A.
L'Evolution des Forces, par le l)r CROISET, membre de Flnstiiul (Ge mille).-'
GUSTAVE I.F. BON, avec 42 ligures (10'iriille)." ' : Le Japon moderne, son Évolution,
Le Monde végétal.parGASTON BONXIER, par mille). ;;
LUDOVIC NALDEAIJ (Ge
de l'institut.; avec 230 ligures (8e mille).
~ Les Névroses, par le I)r PIERRE JANÏ.T,
Lès Transformations du Mondeani- prof'yai: Collège de France (6'" mille).
mal, par C. IHrF.RF.T, <; île l'Institut (î'niille)..- :
La Naissance de l'Intelligence,.-pai
De l'Homme à la Science, par FÉLIX LE le I)r GEORGES BOIJN (40 figures).
DANTEO (Ce mille)...:,_;.-::
- . --
;.-; Le Crimeet la Société, par -
le Pr J.
MAXWELL, siih^tiliit du Procureur g1' à Paris.
L'Evolution souterraine, par E.-A.
MARTEL, directeur de La Nature (S0 figures). : Les
Idées modernes sur les en-
La Vérité scientifique, sa pour- fants, par A. IÎINET, directeur de lahlV-
suite, par F.. BOUTY. membre de l'Institut. à la :Sorbc:inc (Ce mille). :
WILLIAM JAMES
PllfJFKSSr.Ull A J/ÛNIYKIÎ'ilTÏ: 1IK IIA ilVÀ'ïl h '
-
M'ICMBnt: ni: i.'I.NSÏ H uT Hïr-r AXCt: "--,-;';-
"H
Philosophie
de l'Expérience
Traduit par E. Le Brun et M. Paris
PARIS
ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR
26, nuE RACINE, 2G :
:'j3«fe91(t-,"'"..',""-:
:'.'-..;
_
Droits de traduction et de reproduction réservés pour tous les pays,
- _
y compris la Suède et la Non'ège..
Droits de 'traduction et do reproduction l'ésr-tvés
pour tous les pays.
Copyright 1910,'
by ERNEST FLAMMAKION.
Philosophie de l'Expérience
PREMIÈRE LEÇON
L'idéalisme rnonjsle.
,
--..-",
-;. -. : -- '-.
-__ -.---
-5'---;.
m PHILOSOPHIE DE L'EXPÉRIENCE
Hegel et sa méthode.
-
1. The Nature of Truth, 190(5, pp. 170-111.
2. Ibid., p. 179.
HEGEL ET SA MÉTHODE i\1
Je puis imaginer un partisan de l'absolu ripos-
tant ici que l'absolu, en tout cas, n'a pas affaire,
'lui, n de simples probabilités: mais que la nature
des choses exige logiquement ces innombrables
exemplaires fautifs, et que, par suite,[-"l'universn'est
pas simplement le livre à l'usage deTabsoïu. Car,
demandera-t-il, l'absolu ne se définît-il pas comme
la conscience totale de tout ce qui est? Est-ce que le
champ de sa vision ne doit pas comprendre des
parties? Et que peuvent être les parties d'une
conscience totale, sinon dès consciences fragmen-
taires? Donc, nos esprits finis doivent coexister avec
l'esprit absolu. Nous sommes ses éléments consti-
tutifs et il ne saurait vivre sans nous.
Si quelques-uns d'entre vous éprouvent l'envie
de m'opposer cet argument, permettez-moi de
vous rappeler que vous êtes tout bonnement en train
d'employer des armes pluralistes, et que, par là,
vous abandonnez la cause de l'absolu. Dire que
l'absolu est composé d'éléments dont son être
dépend, c'est parler comme l'empiriste le plus
outré. L'absolu comme tel a des objets,non des
parties composantes; et si ces objets développent
leur essence chacun pour son propre compte, toutes
ces essences doivent s'inscrire comme autant de
faits s'ajoulant à la conscience absolue, et non
comme autant d'éléments impliqués dans sa défi-
nition. L'absolu est une conception rationaliste.
Le rationalisme va de chaque tout à ses parties,
118 PHILOSOPHIE PE L-'EXPKMEXCE _'
_
attaché à cette croyance, dit-il, que mon attache-
ment même h ma, croyance porterait, d'une manière
ou d'une autre sa récompense, je n'aurais pas sup-
porté cette épreuve. (So hatteichjencze.it nicht
ausgehalten) ». Ses croyances religieuses et ses
croyances cosmologiques le sauvèrent: et son
grand but désormais fut de les élaborer, pour les
communiquer au monde. Il le fit sur une très
grande échelle; mais ne mourut pas sans avoir fait
bien d'autres choses encore.
Parmi ses autrestravaux, il faut citer un livre,
également classique, sur la théorie des poids ato-
miques, puis quatre volumes, très travaillés, de
recherches mathématiques et expérimentales sur
ce qu'il appelait la psychophysique: c'est par le
premier de ces quatre volumes que Fechnér, d'après
de nombreuses personnes, a véritablement fondé
la psychologie scientifique. Il faut citer encore un
ouvrage sur l'évolution organique, et deux autres
sur l'esthétique expérimentale, dans lesquels
il est de même considéré par quelques bons juges
comme ayant posé les fondements d'une science
nouvelle. J'étudierai tout à l'heure plus en détail
ses ouvrages plus proprement religieux et philoso-
phiques.
Tout Leipzig le pleura quand il mourut, car il
était le modèle du savant allemand idéal, aussi
audacieusement original dans sa pensée, qu'il était
simple dans sa vie. Modeste, cordial, laborieux,
FECHNER 141-
. .
158 PHILOSOPHIE DE J/EXPÉRIENCE
1. The World and Ific Individual, vol. 11. pp. 58. 02.
15.
m PHILOSOPHIE DE L EXPE'RIEXÇE
La continuité de l'expérience.
.......
duquel les concepts s'érigent en loi absolue de
noire intelligence. 11 doit vous sembler qu'à suivre
;'3
.
266 PHILOSOPHIE DE I/EXPÉrUENCE
Conclusions.
rience
t
religieuse
- -
.-_'.
ainsi comprise, est ' pleinement
" - - -
-
M. TEXNYSON, In memoriam,
*
cvi.
V IN
NOTE DE LA SIXIÈME LEÇON
2s
APPENDICE À
:
.:.
'KV :':T. --
'-,:. -11
_
: /\ :. :-::;o:.-.". .
". :
111
"
Dans la sixième partie de.mon.article": « Le monde
de l'expérience pure », j'ai adopté d'une manière gêné-
334 PHILOSOPHIE DE L'EXPÉRIENCE
.
IV
VI
LE RÉEL ET LE CHANGEMENT
31
TABLE DES MATIÈRES
PREMIÈRE LEÇON
Pages
Les aspects de la pensée philosophique..... 1
DEUXIÈME LEÇON
QUATRIEME LEÇON
Fechner.
. .
:
. . . .
."".'../ -T
CINQUIÈME LEÇON
,
La composition des consciences
.
Hypothèse relative à la possibilité pour les étals de
. . . ... .
170
SIXIÈME LEÇON
---HUITIÈME LKÇON
Conclusions.
Une expérience
..religieuse
.
;
. . . . ... ....
.
.291
ayant ses caractères dislinc-
tifs, est chose qui se constate. — Nature de celte expé-
rience. -^ Elle confirme l'idée d'une vie plus vaste
à laquelle nous prenons part. — Celle vie ne saurait
se concevoir comme infinie, si l'on veut échapper
aux paradoxes du monisme. — Dieu conçu comme un
être fini. — L'empirisme est pour la religion un meil-
leur allié que le rationalisme. — Les preuves empi-
riques de l'existence d'un esprit plus vaste peuvent
ouvrir la porte aux superstitions. — Mais celle obfcc-
tion n'est pas décisive. — Nos croyances font partie
de la réalité. — C'est par l'empirisme pluraliste que
s'établit pour nous la relation la moins lointaine avec
Dieu. — Le mol « rationnel » serait remplacé avan-
tageusement par le mot « titfimc » ou « intérieur ».
— Distinction cl définition du monisme et du plura-
lisme. — Le pluralisme implique l'indéterminismc.
— La foi est l'échelle qui condint l'homme à ses
décisions. — Conclusion dernière.
APPENDICES.
i
A. — La chose et ses relations.
.......... Pages
327
H. —' Le réel et le changement.
......... 352
INDEX. 359