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le

Dictionnaire sans fin


Dictionnaire sans fin

mensonge
le mensonge

le mensonge
La franchise est une vertu, le mensonge est
un vice qui se cache partout : il peut
être vil, pieux, officieux, gé-
néreux, cynique, mysti-
ficateur, paradoxal,

Dictionnaire sans fin


habile, innocent,
légitime… ou par
omission.
Ce Dictionnaire
sans fin n’a d’autre
souhait que d’ouvrir
un éventail bigarré où
les signatures les plus
diverses, classiques ou
contemporaines, se croisent
au gré de fables, romans,
dissertations, exégèses et
autres gloses savantes ou
fantaisistes  ; certains s’y sont
longuement attardés ; d’autres ont
réglé la question d’un mot d’esprit ;
comédie ou tragédie, qu’on en pleure
ou qu’on en rie, le mensonge en littérature,
en philosophie ou dans la vie reste un
L’Herne

thème universel, s’il en est.

17,00 € L’Herne
Table des matières

Note de l’éditeur 5
Avant-propos7

A
Hans Christian Andersen 13
Hannah Arendt 19
Aristote23
Saint Augustin 26

B
Honoré de Balzac 31
Jules Barbey d’Aurevilly 36
Raymond de Belfeuil 38
Georges Bernanos 40

C
Pedro Calderón de la Barca 47
Albert Camus 49
René de Chateaubriand 51
Cioran53
Cocteau54
Colette58
Carlo Collodi 63
André Comte-Sponville 65
Joseph Conrad 68
Pierre Corneille 69
Boris Cyrulnik 71

D
Alphonse Daudet 77
Denis Diderot 79
Fedor Dostoïevski 80
Marguerite Duras 81

E
Épiménide85

F
Gustave Flaubert 89
Irène Frain 91
Anatole France 95
Sigmund Freud 97

G
René Girard 103

H
Hippocrate109
Victor Hugo 110

I
Henrik Ibsen 115

J
Henry James 119
Vladimir Jankélévitch 123
François Jullien 125

K
Emmanuel Kant & Benjamin Constant 129
Alexandre Koyré 136
Milan Kundera 142
L
Jean de La Fontaine 147
John le Carré 150
Gérard Lenclud 152

M
Nicolas Machiavel 157
Montaigne159
Montesquieu162
Edgar Morin 164

N
Friedrich Nietzsche 171
Amélie Nothomb 176

O
George Orwell 179

P
Pierre Pachet 183
Blaise Pascal 184
Platon187
Marcel Proust 189

Q
Raymond Queneau 197
Edgar Quinet 198

R
Paul Ricœur 205
Rainer Maria Rilke 207
Arthur Rimbaud 210
Jean-Jacques Rousseau 212
S
Jeanne de Salzmann 219
Jean-Paul Sartre 221
Arthur Schopenhauer 223
Alexandre Soljenitsyne 225
Leo Strauss 228
Sun Tzu 230
Jonathan Swift 232

T
Saint Thomas d’Aquin 237
Léon Tolstoï 239
Anthony Trollope 241
Mark Twain 244

V
Mario Vargas Llosa 251
Renée Vivien 252
Voltaire253

W
Simone Weil 259
Oscar Wilde 261

Z
Émile Zola 267
Stefan Zweig 269

Citations273
Crédits et références bibliographiques 278
NOTE DE L’ÉDITEUR
La Bibliothèque de Babel imaginée par Borges est une salle laby-
rinthique contenant tous les ouvrages déjà écrits ainsi que tous
ceux à venir, pour aboutir à un ultime volume contenant tous les
autres et tout le savoir de l’humanité ; une sorte de dictionnaire
instantané que tout éditeur rêverait d’ajouter à son catalogue ;
« le livre par excellence » selon Anatole France ainsi que pour
Voltaire qui préconisait « qu’il faudrait dorénavant tout mettre en
dictionnaire. La vie est trop courte pour lire de suite tant de gros
livres : malheur aux longues dissertations ! »

Aussi loin que l’on remonte dans le temps de l’écriture, c’est-


à-dire à l’époque de Sumer (vers 4000 av. J.-C.), on trouve les
ancêtres de nos dictionnaires contemporains ; l’idée géniale de
faire des listes de mots ne date pas d’hier. Les pages de nos bons
vieux dictionnaires, grand Larousse et autre petit Robert ont
jauni, Gutenberg est fatigué et c’est désormais Google qui, en
une fraction de seconde, donne la définition d’un mot, grâce,
notamment, au Dictionnaire en ligne de l’honorable Académie
française.

Ce Dictionnaire sans fin n’a d’autre souhait que d’ouvrir un


éventail bigarré selon les lettres de l’alphabet, dont quelques-unes
restées ici orphelines faute d’auteurs à leur enseigne, où les signa-
tures les plus diverses, classiques ou contemporaines, se croisent
au gré de fables, romans, dissertations, exégèses et autres gloses

5
savantes ou fantaisistes ; certains s’y sont longuement attardés
; d’autres ont réglé la question d’un mot d’esprit ; comédie ou
tragédie, qu’on en pleure ou qu’on en rie, le mensonge en littéra-
ture, en philosophie ou dans la vie reste un thème universel, s’il
en est.

Tous les auteurs qui se sont penchés sur cette particularité


trop humaine sans laquelle la vie en société ne pourrait perdurer,
nous invitent, au gré de nos humeurs et de l’alphabet, à choisir
au hasard une lettre - signalée par les merveilleuses lettrines em-
pruntées à la mythique Encyclopédie de Diderot et d’Alembert -
pour y découvrir le parfait mensonge qui s’y cache…

6
Avant-propos

« Il n’y a pas de vérité qui ne mente. »


Jacques Lacan

La franchise est une vertu, le mensonge est un vice. On pour-


rait en rester là et pérenniser sous cette forme le face-à-face im-
mémorial du Bien et du Mal. Et, pourquoi pas, l’universaliser.
On peut avancer, en effet, que toujours et partout les hommes
ont menti et que les morales communes, sur ce point du moins,
semblent converger pour ne pas en faire la norme des conduites
humaines. Il n’est jamais « bien » de mentir. Qu’il est même « laid »
de s’y résoudre, comme l’atteste l’histoire de Pinocchio, nouveau
mythe planétaire.
À peine a-t-on posé cette thèse, pour le moins catégorique et
optimiste, que des objections surgissent, que des distinctions s’im-
posent. Le mot « mensonge » a-t-il des équivalents stricts d’une
langue à une autre ? Le mensonge mobilise, au moins négative-
ment, la vérité. Mais que dire d’elle, sinon qu’elle est une produc-
tion culturelle, qui engage une certaine conception de l’individu,
du rapport qu’il entretient avec lui-même, avec les autres et avec la
« réalité ». Autant de termes qui appellent à la prudence. La pensée
chinoise, par exemple, ne s’occupe pas de la « vérité » et fait peu de
cas de la « réalité ». Est-ce à dire que les Chinois ne mentent pas ?
Est-ce à dire qu’ils vivent en dehors de la réalité ? Autant lapider le

7
bon sens avec des comètes… Ce qui est sûr, c’est qu’ils expriment
autrement, dans leur « langue-pensée » (pour parler comme Fran-
çois Jullien), ce que nous nommons « vérité » et « réalité ». Mais
ils mentent assurément. Chez eux, le mensonge d’État a même
atteint des sommets de sophistication.
On ne sort pas aussi facilement du mensonge.
Nous savons tous que le mensonge est partie prenante de la
« comédie » sociale. Chacun jouant avec plus ou moins de talent
et de conviction le rôle qui lui revient. Que les relations de pou-
voir appellent le mensonge, comme instrument d’autorité pour les
puissants, comme arme de défense pour les plus faibles. Que le
politique ment pour le bien du peuple : la paix civile serait à ce prix,
qu’il peut s’autoriser de « fables » soigneusement orchestrées pour
déclarer la guerre. Que le médecin peut ne pas dire toute la vérité à
son malade : c’est la pente infantilisante de la médecine moderne.
Que la mère ou l’enfant, parfois, se protègent en déguisant la vé-
rité : songeons seulement à ces mères qui devaient accompagner
leurs enfants dans les chambres à gaz. Que leur disaient-elles ?
L’extrême douceur, en un ultime geste d’amour, devait prendre
la forme d’un terrible mensonge. N’est-ce pas là l’une des plus
effroyables abominations ?
Nous savons que l’action, d’une manière générale, emprunte
des voies de traverse, des détours, qu’elle comporte souvent pour
être efficace une part de ruse et d’habileté. Reprochera-t-on au
soldat de tromper l’adversaire, de chercher à le manipuler pour
gagner la bataille qu’il estime juste ? Il faut se garder de tout an-
gélisme. Humain trop humain. Simone Weil soulignait que l’ex-
périence est toujours contradictoire et qu’il est vain d’imaginer s’y
plonger sans se compromettre de quelque façon.
Il faut aussi compter sur le fait que l’on se ment souvent à soi-
même… Certains y verront, à la suite de saint Augustin, une jus-
tification du bien-fondé de la confession, quand d’autres feront

8
valoir l’existence d’un inconscient psychologique qui interdit à tout
jamais de voir clair en soi.
Le mensonge est décidément partout : il peut être vil, pieux,
officieux, généreux, cynique, mystificateur, paradoxal, habile, in-
nocent, légitime… ou commis par omission. Selon qu’il est pris
en lui-même, absolument, ou qu’on le rapporte aux circonstances,
souvent imprévisibles, à la qualité des êtres concernés (et instru-
mentalisés) ou aux fins poursuivies, souvent réputées d’une grande
élévation morale.
Nos maîtres nous ont appris, au temps jadis où la classe du ma-
tin commençait par une leçon de morale, qu’il n’est jamais bon de
mentir. Que l’homme de bien est attaché à la vérité. Que le citoyen
cultive la franchise. Mais nous avons découvert plus tard qu’il pou-
vait y avoir un usage totalitaire de la vérité. Que la Pravda (« vérité »
en russe) distillait à l’envi des paroles mensongères et mortifères.
Paul Ricœur, dans Histoire et vérité, a montré que la passion de l’uni-
té de la vérité pouvait être un mensonge dangereux : « Rien ne
ressemble plus à la conformité du vrai que le conformisme du
mensonge. » Si la vérité est plurielle, le mensonge l’est aussi.
Étant donné l’étendue du sujet, il a semblé judicieux à l’éditeur
de ce dictionnaire d’adopter le classement alphabétique, le plus à
même de déjouer les effets d’ordre du hasard, avec des entrées
dédiées à des auteurs incarnant, par leur analyse, des formes cano-
niques de mensonge. Chaque fois, des extraits de textes, d’hier et
d’aujourd’hui, viennent illustrer le propos.
Par le biais du mensonge, et de ses déclinaisons subtiles, c’est la
vie morale des hommes qui est ainsi visitée.

François L’Yvonnet

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