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GÉOPOLITIQUE géopolitique | 17
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DIMANCHE 12 - LUNDI 13 MAI 2019 DIMANCHE 12 - LUNDI 13 MAI 2019

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cule dans le camp pro-Haftar, les hommes
L’ORGANISATION EI ne suivront pas forcément. »
NE S’EST PAS Afin de lever ces résistances, le patron de
l’ANL a décidé de passer en force, tablant sur
ENCORE MANIFESTÉE une cascade de ralliements opportunistes
De gauche à droite qu’entraîneraient ses premières percées.
et de haut en bas, AU CŒUR DE LA C’est le contraire qui s’est en fait produit.
une base La méthode Haftar a coalisé contre lui non
de combattants
CAPITALE, MAIS ELLE seulement les milices de la capitale, mais
issus de la milice A REVENDIQUÉ, aussi une grande partie de celles de la Tripo-
Mahjoub litaine, réunies pour la circonstance contre
des forces anti- DEPUIS LE 4 AVRIL, un adversaire commun.
Haftar, située D’où l’enlisement de cette nouvelle bataille
dans le quartier DEUX ATTAQUES de Tripoli entrée dans sa sixième semaine.
de Salaheddine, CONTRE L’ANL Avec l’alourdissement du bilan au fil des
dans le sud de jours – 432 morts, 2 069 blessés et 50 000 dé-
Tripoli, le 26 avril. D’HAFTAR. placés –, la radicalisation des esprits et la logi-
que de guerre consacrent bel et bien le « re-
Dans le village Aïn C’EST UN SIGNE tour à la case départ ». Trois des acquis du
Zara (banlieue processus politique incarné par Sarraj sous
de Tripoli), l’égide des Nations unies, certes menus et in-
les graffitis Une telle accointance souligne les limites suffisants, sont désormais menacés.
témoignent, au fil et les failles de la propagande d’Haftar, qui En premier lieu, la guerre annonce le grand
du temps, de qui se « vend » auprès des capitales occidenta- retour des milices dans cette région de la
détient le contrôle les comme un champion de l’« anti-isla- Tripolitaine. Sollicitées pour défendre le GAN
du territoire. Le misme ». Le camp d’Haftar est en réalité de Sarraj, elles vont chèrement négocier leur
rouge pour Haftar, d’une foncière ambivalence idéologique. engagement, hypothéquant du coup tout l’ef-
le noir pour Sarraj, Ainsi dressés l’un en face de l’autre, les deux fort de neutralisation du phénomène mili-
le 24 avril. camps n’oseront jamais avouer le véritable cien dans la capitale amorcé depuis
mobile de leur affrontement. Le recours l’automne 2018.
Le village d’Aïn emphatique à une rhétorique justificatrice à En second lieu, la géopolitique propre à la
Zara, devenu front usage externe – « révolution » ou « antiter- Tripolitaine est en passe de se reconfigurer
de guerre, a été rorisme » – camoufle mal le caractère brut autour d’un autre retour, celui de Misrata.
repris à l’Armée d’une rivalité autour de l’appropriation L’effacement des Misratis, consécutif à l’arri-
nationale libyenne des ressources, laquelle prend un sens très vée au pouvoir de Sarraj en 2016, n’a plus lieu
(ANL) par les forces particulier dans cet ancien eldorado pétrolier d’être avec l’implication croissante des grou-
loyales au qu’est la Libye. En dépit des perturbations pes armés de Misrata dans la défense de Tri-
gouvernement causées par le chaos post-2011, le pétrole poli. La montée en puissance de Fathi Bacha-
d’union nationale libyen continue de générer 70 millions de gha, ministre de l’intérieur du GAN originaire

Libye
dirigé par Faïez dollars (62,5 millions d’euros) de revenus par de Misrata, est de ce point de vue symptoma-
Sarraj, le 19 avril. jour. Aussi la maîtrise des circuits de distribu- tique de réalignements en cours dans l’équa-
SAMUEL GRATACAP tion de cette rente pétrolière aiguise-t-elle tion politico-militaire de la Tripolitaine. Or,
POUR « LE MONDE » bien des appétits. ce retour des Misratis dans la capitale, où leur
présence envahissante avait laissé d’amers
NÉGOCIATIONS SECRÈTES souvenirs avant 2016, risque de réveiller des

Retour à la case départ


« Le conflit en Libye porte d’abord sur la animosités assoupies.
ressource, décode Ghassan Salamé. Il existe Enfin, troisième péril à l’horizon : la montée
tout un registre que l’on peut décliner – antiter- du risque extrémiste. La déception croissante
rorisme, islam politique, état civil, fractures à l’égard de la communauté internationale,
Est-Ouest, identités tribales… – si l’on ne veut qui s’est révélée à ce jour incapable d’endi-
pas avouer que l’on réclame une plus grande guer les ambitions conquérantes d’Haftar, of-
part de la rente. Il ne faut toutefois pas prendre fre un terreau favorable à un discours anti-oc-
ce registre de légitimation pour la causa- cidental de plus en plus vindicatif. Dans ce
lité du conflit. » Si elle a perdu de sa centralité, contexte, la frange dure des islamistes, sur
la référence de la révolution de 2011 n’en le recul depuis 2016, ne va pas manquer de
demeure pas moins très présente. Sur les li- réapparaître dans le feu des batailles. Si l’ar-
gnes de front de Tripoli – Aziziya, Khalat Fer- gumentaire antiterroriste d’Haftar pour jus-
jan, etc. –, les combattants loyaux au GAN de tifier son attaque de Tripoli relevait pour

L’attaque des troupes du maréchal Sarraj affirment leur rejet catégorique des
méthodes d’Haftar « le dictateur », un cri du
l’essentiel de la propagande, il pourrait finir
en prophétie autoréalisatrice avec la montée

frédéric bobin Haftar à Tripoli contre les forces L’autre nouveauté du socle se consolidant ressources de l’Etat. Ces quatre milices pré- régionaux – l’Egypte, l’Arabie saoudite, les de 2016-2017 – les déçus de Sarraj, exaspérés
cœur qu’il serait réducteur de tenir pour une
simple formule de propagande.
aux extrêmes induite par la logique militaire.
« C’est la guerre qui va permettre le retour
tripoli (libye) - envoyé spécial
loyales au gouvernement de autour de Sarraj est l’effacement de l’in- datrices – Rada (d’Abdul Rauf Kara), la Bri- Emirats arabes unis – auxquels se joint par la détérioration des conditions socio- Là est peut-être l’erreur d’appréciation des terroristes à Tripoli », s’afflige Ossama

L
fluence de Misrata. Principal foyer militaire gade des révolutionnaires de Tripoli (de Hai- ensuite discrètement Paris. économiques et l’arbitraire de milices tou- d’Haftar, qui pensait naïvement que le ras- Al-Juwaili, le commandant du GAN pour la

es combats qui grondent à nou- Sarraj a ruiné en quelques jours – avec Zinten – de la Tripolitaine, Misrata
avait surgi comme le grand vainqueur de la
them Tajouri), Nawasi (famille Gaddour) et
Ghneiwa (d’Abdel Ghani Al-Kikli) – ont scellé
Figure militariste par excellence, dénoncé
par ses adversaires comme l’artisan d’une
tes-puissantes dans le Fezzan ou la Tripoli-
taine, autant de dérives qui leur font souhai-
le-bol vis-à-vis des « milices criminelles » lui
ouvrirait les portes de Tripoli. A plusieurs
zone militaire située à l’ouest de Tripoli.
L’organisation EI ne s’est pas encore mani-
veau aux portes de Tripoli, des
« parrains » régionaux nourris- les acquis, menus mais réels, révolution anti-Kadhafi. Souvent mues par
un désir de revanche, les milices de Misrata
un arrangement tacite autour de la mise en
coupe réglée de la capitale.
restauration d’une dictature de même type
que celle de Kadhafi, le maréchal Haftar peut
ter un pouvoir fort.
Enfin, un courant salafiste – celui de l’école
reprises, il avait confié à ses interlocuteurs
que la population de la capitale l’« accueille-
festée au cœur de la capitale, mais elle a re-
vendiqué, depuis le 4 avril, deux attaques
sant les flammes auprès des belli-
gérants, un déferlement de haine engrangés depuis 2016 ont impitoyablement réprimé les noyaux
kadhafistes résiduels – à Tawargha ou Beni
La frustration des milices périphériques de
l’agglomération, s’estimant aliénées par
compter sur de nombreux soutiens locaux.
Dans un cocktail plutôt hétérogène, sa base
dite madkhaliste (du nom du théologien
saoudien Rabi Ben Hadi Al-Madkhali) –
rait avec des fleurs ». Il avait même préparé
méthodiquement son entrée en négociant
contre l’ANL d’Haftar dans le sud du pays.
C’est un signe. L’organisation djihadiste s’est
dans les propagandes. Depuis le Oualid – tout en se projetant vers le Fezzan l’exclusivisme des groupes armés tripo- historique mêle les tribus fédéralistes de la s’ajoute à ce millefeuille à l’allure baroque. secrètement avec certaines de ces milices, historiquement implantée en Libye, fin
4 avril, jour de l’attaque de Tripoli par les méridional (la « troisième force ») ou au cœur litains, débouche en septembre 2018 sur des Cyrénaïque (dénonçant la captation des res- Très proches de Riyad, ces salafistes quiétis- notamment la Brigade des révolutionnaires 2014-début 2015, en se glissant dans les brè-
troupes du maréchal Khalifa Haftar, la guerre de Tripoli, afin d’épauler la montée en puis- combats. La milice de Tarhouna, au sud de sources du pays par Tripoli), les nationalistes tes prêchent, outre l’application rigoureuse de Tripoli (BRT). Or, ces préparatifs ont ches d’un pays fracturé. Avec l’enlisement
rallume ses feux en Libye. Huit ans après l’in- A l’époque, le conflit opposait – déjà – le gé- sance des hommes politiques misratis. la capitale, aidée par un groupe de Misrata arabes et les libéraux anti-islamistes. de la charia, la loyauté aux régimes en place, échoué. « Le problème, pour Haftar, c’est militaire en cours autour de Tripoli, et en
surrection anti-Kadhafi – soutenue par des néral Haftar, drapé dans l’étendard de l’anti- Au lendemain de l’arrivée au pouvoir de (Salah Badi), s’affronte aux milices de Tri- Une frange des nostalgiques de Kadhafi le et sont donc à ce titre « anti-djihadistes ». Ils que les milices de Tripoli ne répondent pas l’absence d’un réveil de la communauté
raids de l’OTAN – et cinq ans après la guerre ci- terrorisme, à une coalition de milices se pro- Sarraj en 2016, cet ascendant de Misrata sur la poli. Ghassan Salamé, le chef de la mission rejoint également, même si son passé de sont très influents dans nombre d’unités de aveuglément à leur chef officiel, explique internationale pour imposer un cessez-le-
vile de l’été 2014, le géant d’Afrique du Nord, clamant héritières des idéaux de la révolu- capitale s’émousse. C’est l’époque où l’arro- d’appui des Nations unies pour la Libye « traître » (son exil dissident aux Etats-Unis) l’ANL, où ils diffusent leur lecture littéraliste un analyste de Tripoli. Elles sont compo- feu, le risque d’un retour des vaincus du dji-
convalescent, rebascule dans le chaos, l’insta- tion de 2011. Haftar fut battu à Tripoli, et le gance des hommes venus de cette métropole (Manul), parvient à esquisser un accord. n’est pas oublié. Il attire aussi à lui – à partir et ultraorthodoxe du Coran. sées de factions différentes. Et si un chef bas- had est plus réel que jamais. p
bilité, le risque extrémiste. Parlement, élu en juin 2014 et dominé par des portuaire prospère et aux amples connexions Des efforts sont entrepris pour modérer
« C’est le retour à la case départ », s’afflige forces anti-islamistes, dut se replier à To- internationales – la cité est historiquement l’appétit des milices tripolitaines.
Faïez Sarraj, calé derrière son bureau couleur brouk, en Cyrénaïque (Libye orientale). très liée à la Turquie –, engoncée de surcroît On en est donc là, à la veille de l’offensive
acajou de la primature, à Tripoli. Visage tiré A Tripoli même, la coalition « révolution- dans son orgueil « révolutionnaire », suscitait d’Haftar : un gouvernement de Sarraj ayant
par l’inquiétude, l’homme sait de quoi il
parle. La case départ, c’est l’état de fracture
béante qu’il a trouvé quand il s’est installé ici
naire » – baptisée Fajr Libya (« Aube de la Li-
bye ») – installa son propre Parlement et son
gouvernement parallèle, que la communauté
de plus en plus de rancœurs dans le reste de la
Libye. Face à ces résistances qui se lèvent, les
Misratis décident alors de ravaler leur superbe
écarté la frange dure des islamistes et pon-
déré l’influence de Misrata au profit de mili-
ces affairistes, voire mafieuses, de la capitale
Le péril des ingérences étrangères
même au printemps 2016, à la tête du gouver- internationale refusa de reconnaître. Non sans et de se replier sur leur pré carré territorial. qui, à partir de l’automne 2018, sont toutefois
nement d’« accord national » (GAN). difficultés, elle cède ensuite la place, au prin- Il faut dire que mûrit sur le flanc de la cité, l’objet d’une intense pression internationale Le géant d’Afrique du Nord est devenu à son insu le théâtre de convoitises régionales et internationales
temps 2016, au GAN de Faïez Sarraj, architecte à 200 km à l’est, un danger imminent qui ab- pour se normaliser.
FIEFS RIVAUX et député de Tripoli. Haute taille et moustache sorbe de plus en plus leur attention : l’organi- Mais la rhétorique du maréchal Haftar pour

O
En cinq ans, le miracle espéré fin 2015 à la blanche, l’homme était inconnu du grand pu- sation Etat islamique (EI). justifier son attaque de Tripoli ne fait pas
suite de l’accord de Skhirat (Maroc), qui a en- blic jusqu’à ce que les Nations unies décident EN CINQ ANS, dans la nuance : à ses yeux, tous les acteurs ssama Al-Juwaili, taille lysé les clichés. Et les appareils tionales dépassant très large- de l’accord de Skhirat (Maroc) Sarraj est censé disposer du sou- du 4 avril contre Tripoli. Selon les
fanté le gouvernement de Sarraj, ne s’est pas d’en faire le visage de l’accord de Skhirat. OFFENSIVE ANTI-EI À SYRTE gravitant autour de Sarraj sont des criminels courte flottant dans son d’où ils ont été tirés sont des dro- ment la dynamique propre de qu’Haftar s’était juré de tor- tien de l’Organisation des nations analystes, le conseiller à la sécurité
produit. Le pays, fragmenté en fiefs rivaux et Le camp qui va s’agréger en Tripolitaine (Li- LE MIRACLE Le groupe djihadiste a établi à partir du prin- et des terroristes. Dans sa décision de « libé- treillis couleur sable, se nes, également de fabrication chi- ses conflits internes. Le maréchal piller. Aujourd’hui, Paris, dont la unies (ONU), celle-là même qui lui nationale, le « faucon » John Bol-
tombé sous la férule d’une myriade de mili- bye occidentale) autour du GAN de Sarraj cor- temps 2016 un sanctuaire à Syrte, prolonge- rer » Tripoli, le patron de l’Armée nationale li- penche vers une caisse de bois et noise : les Wing Loong 2. Selon Khalifa Haftar est ainsi claire- posture a été pour le moins am- a donné naissance. Mais l’inca- ton, aurait pesé dans cette déci-
ces, ne s’est ni réunifié ni doté d’institutions respond grosso modo à l’ex-coalition « révolu- ESPÉRÉ FIN 2015 ment en Afrique du Nord de ses bastions du byenne (ANL) a cependant surestimé ses étale son contenu sur le sol dallé. M. Delalande, il existe une forte ment soutenu par l’axe régional biguë, doit faire face à de viru- pacité du Conseil de sécurité à sion, tout comme la proximité de
authentiquement démocratiques. Le bilan
de Sarraj est bien maigre, décevant aux yeux
tionnaire » d’Aube de la Libye, mais à deux
nuances près. La première est que la faction la
À LA SUITE Levant, à Mossoul et à Rakka. Après avoir
sous-estimé le péril, Misrata décide, avec le
atouts, qui n’étaient pas minces. Qui est donc
ce sulfureux Haftar qui, à l’âge de 75 ans, a
Des fragments d’acier, des pièces
de métal brûlé, un cylindre frappé
probabilité que ces drones armés
aient été acquis par les Emirats
partisan d’une restauration
autoritaire post-« printemps ara-
lents sentiments antifrançais en
Tripolitaine où se recrutent les
adopter une position commune
imposant l’arrêt de l’offensive de
Trump avec l’Egypte et l’Arabie
saoudite. Cette évolution des
de l’écrasante majorité des Libyens. Mais plus islamiste d’Aube de la Libye, celle qui DE L’ACCORD soutien aérien de l’Africom (commande- déjà connu quatre vies ? d’une notice indiquant sa charge arabes unis, voire par l’Egypte, bes » : l’Egypte, les Emirats arabes plus irréductibles des adversaires Haftar sur Tripoli a été pour Sarraj Etats-Unis a, entre autres consé-
le processus politique qu’il incarnait dans gravitait autour du parti Watan (« patrie ») ment américain en Afrique), de déclencher en hélium. Dans la cour de la villa deux alliés du maréchal Haftar. unis (EAU) et l’Arabie saoudite. La de M. Haftar. une amère déception. « Il s’est quences, exacerbé les tiraille-
le cadre d’une médiation des Nations unies d’Abdelkrim Belhadj – l’ancien chef du groupe DE SKHIRAT l’offensive anti-EI à Syrte. La victoire acquise MILICES TOUTES-PUISSANTES de Tripoli où il reçoit ses visiteurs, L’usage inédit sur le sol libyen Russie, qui ne pardonne toujours senti trahi, car il tient sa position et ments de l’Italie dont l’inclination
avait le mérite d’exister. Il portait en islamique de combat (GIC) ayant combattu en fin 2016 se paie au prix fort : 700 combat- La première est celle du jeune officier natio- M. Al-Juwaili, un des chefs sécuri- de telles armes témoigne de la pas aux Occidentaux de l’avoir la maintient grâce à la commu- originellement pro-Sarraj est
germe une solution, il traçait une voie. Afghanistan aux côtés d’Oussama Ben Laden –
(MAROC), tants de Misrata tués et probablement 2 000 naliste arabe très proche de Mouammar Kad- taires du gouvernement d’« ac- permanence des violations – déjà flouée en 2011 en intervenant mi-
Blocage du Conseil de sécurité
Le président Macron a tenté de nauté internationale », commente aujourd’hui contrebalancée par
Aujourd’hui, il a volé en éclats. L’attaque ou du mufti Sadiq Al-Ghariani, a été évincée. QUI A ENFANTÉ dans le camp adverse. hafi, avec lequel il a mené le coup d’Etat de cord national » (GAN), comman- maintes fois attestées – de la réso- litairement pour renverser le ré- rectifier cette image d’une Ghassan Salamé, le chef de la mis- un intérêt pour Haftar. Afin de
de l’Armée nationale libyenne (ANL) du ma- Affranchi de cette inclination idéologique, le Formellement, la cité de Misrata reconnaît 1969 contre le roi Idriss. La seconde est celle dant de la zone militaire dans lution du Conseil de sécurité des gime de Kadhafi, soutient aussi le « France pro-Haftar » en recevant, sion des Nations unies en Libye. prévenir le risque d’un isolement
réchal Khalifa Haftar contre les forces loya- gouvernement de Tripoli redevient ainsi fré- LE GOUVERNEMENT l’autorité du GAN de Sarraj et combat sous ses du dissident en exil aux Etats-Unis après que l’ouest de Tripoli, exhibe les restes Nations unies relative à l’embargo maréchal Haftar, instrument de mercredi 8 mai, à l’Elysée, Faïez L’une des raisons du blocage du sur la scène internationale, le
les au gouvernement de Sarraj a ruiné en quentable – après la trouble parenthèse de couleurs. Pourtant, la coalition militaire Al- la défaite en 1987 du contingent libyen qu’il de deux projectiles tombés, les 20 sur les livraisons d’armes en Libye. son retour dans le dossier libyen. Sarraj, le chef du gouvernement Conseil de sécurité tient non pas camp anti-Haftar agrégé autour de
quelques jours les acquis, menus mais réels, juillet 2014-mars 2016 dominée par les islamis- DE SARRAJ, Bounyan Al-Marsous, agrégée par les chefs dirigeait au Tchad eut précipité sa rupture et 21 avril, dans des quartiers de Quant à la France, elle a apporté d’« accord national » (GAN). Cette seulement à l’attitude de Moscou, Sarraj est tenté de réactiver les
engrangés depuis 2016. tes – aux yeux des chancelleries occidentales NE S’EST PAS misratis, a été peu aidée par le gouvernement avec le « Guide ». La troisième est celle du ré- Tripoli, sous le feu des troupes de Sentiments antifrançais au patron de l’ANL un soutien rencontre ne devrait toutefois mais aussi au retournement de connexions avec la Turquie ou le
Qui sont ces deux camps qui se combat- qui opèrent leur retour progressif dans la capi- de Tripoli, faible et peu enraciné. Misrata re- volutionnaire de retour au pays participant, l’Armée nationale libyenne (ANL) C’est un secret de Polichinelle. Les technique en matière d’antiterro- guère suffire à dissiper le tropisme Washington. Rompant avec une Qatar qui font partie du capital di-
tent ? Le GAN de Sarraj est une création pour tale. Les Frères musulmans sont toujours dans PRODUIT mâche un amer ressentiment à l’égard de Tri- en 2011 à Benghazi, à l’insurrection anti-Kad- du maréchal Khalifa Haftar. ingérences étrangères, y compris risme, notamment à Benghazi, pro-Haftar à l’œuvre chez nombre position du département d’Etat plomatique des Frères musul-
le moins artificielle de la communauté inter- le tableau, politiciens à l’opportunisme retors, poli, où sa voix porte moins. C’est que la capi- hafi. La quatrième enfin est celle du conqué- Ces débris calcinés appartien- celles de nature militaire, n’ont ja- entre 2015 et 2017. Mais, naïveté de militaires français en quête jusque-là très équilibrée, voire mans en Libye. Et alimenter ainsi
nationale, un assemblage de bric et de broc, mais ils ne contrôlent par eux-mêmes aucune tale est désormais contrôlée par un autre rant se lançant à partir de 2014 par petits nent à des missiles guidés anti- mais cessé en Libye depuis 2011. ou cynisme, elle a de facto contri- d’un « homme fort » pour aider à pro-Sarraj, Donald Trump a sur- l’escalade des ingérences régiona-
tentative maladroite de réconcilier les bon- milice. Ils se contentent de faire de l’entrisme groupe d’acteurs. Un cartel de milices issu de bouts à l’assaut de toute la Libye, drapé dans chars de fabrication chinoise LJ-7 Le géant d’Afrique du Nord est bué à la mise sur orbite politique stabiliser l’aire sahélo-saharienne. pris tout le monde en affichant les sur le théâtre libyen. p
nes volontés des deux camps qui s’étaient af- dans l’entourage de Sarraj en jouant ostensi- quartiers de la cité a en effet négocié son sou- l’étendard d’une lutte antiterroriste et anti- Blue Arrow, selon l’expert en avia- devenu à son insu le théâtre de du maréchal et donc fragilisé Face à un tel arc diplomatique, une sympathie ostensible pour f. b. (tripoli, libye,
frontés lors de la guerre civile de l’été 2014. blement le jeu de l’accord de Skhirat. tien à Sarraj en échange d’un siphonnage des extrémiste qui lui vaut le soutien de parrains tion Arnaud Delalande qui a ana- convoitises régionales et interna- le processus politique né, en 2015, le GAN du premier ministre Faïez Haftar au lendemain de l’assaut envoyé spécial)

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