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La Commission des alertes en santé publique

et environnement lance un site Internet pour


collecter les signalements
12/04/2019

La Commission nationale de déontologie et d’alerte en matière de


santé publique et d’environnement, en place depuis 2017, lance un
site Internet pour favoriser le dépôt de signalements. Elle se chargera
ensuite de les faire remonter aux autorités compétentes... et de
s'assurer de leur traitement, promet-elle.
Produit de consommation dangereux, rejet toxique dans l'environnement, accumulation
de substances dangereuses dans un lieu inadapté... Un site Internet vient d'être ouvert
pour recueillir les alertes de santé publique et d'environnement. Derrière la plateforme :
la CNDaspe (commission de déontologie et des alertes de santé publique et
d’environnement), créée par la loi dite Blandin de 2013 de protection des lanceurs
d'alerte, mais mise en place qu'en 2017.

L'instance, qui compte 22 membres (parlementaires, magistrats, membres du Conseil


économique, social et environnemental, etc.), a pour mission de d'analyser les
signalements, les trier, les faire remonter aux ministres concernés et d'assurer le suivi
de leurs réponses. Le ministre a trois mois pour répondre. "Notre principal défi est que
tous les signalements considérés comme évocateurs ne restent pas sans suite",
résume Denis Zmirou Noirier, président de la CNDaspe, en conférence de presse le 9
avril 2019.

La commission, avant de transmettre le signalement, qui reste confidentiel, appréciera


"la plausibilité" de la menace. Elle regardera si la source est identifiable et crédible
(aucun signalement anonyme ne sera pris en compte), si la situation est précisément
décrite, si elle est accompagnée de données scientifiques qui étayent l'hypothèse d'une
menace... La Commission pourra demander d’apporter des informations
complémentaires, toujours de manière confidentielle. "Probablement, dans un certain
nombre de cas, ce sera sans suite", prévoit Denis Zmirou Noirier. Sur les
cinq signalements déjà reçus, seuls deux ont été renvoyés à un ministre. Dans tous les
cas, le lanceur d'alerte sera informé des suites de sa démarche, promet l'instance.

Salariés
Consommateurs, associations, riverains, salariés... tout le monde peut profiter du
dispositif. L'alerte a d’autant plus de poids qu’elle est signalée par une association, un
syndicat ou plusieurs personnes concernées. Aujourd'hui, les salariés qui font part d'un
manquement de leur entreprise, s'ils veulent profiter de la protection du Défenseur des
droits offerte par la loi Sapin II, doivent d'abord faire remonter l'information en interne.
Lorsqu'ils débutent un signalement sur le nouveau site, la CNDaspe le leur rappelle. La
directive européenne sur les lanceurs d'alerte, qui devrait bientôt entrer en vigueur,
prévoit qu'ils gardent la protection même s'ils décident de se tourner directement vers
les canaux externes.

Il existe déjà des procédures spécifiques pour le nucléaire ou les médicaments, par
exemple. Pour ces cas, le site renvoie vers les instances compétentes. Mais si le lanceur
d'alerte n'obtient pas de réponse, il peut toujours revenir auprès de la CNDaspe, qui
peut d'ailleurs s'auto-saisir. Sur le site, un guide aide les déposants dans leur
démarche.

► Lire aussi : Lanceurs d’alerte : concrètement, comment respecter l’obligation de


recueil des signalements ?

What else ?
Quand se satisfaire de la réponse des pouvoirs publics ? "On décidera, avec
l'expérience, du degré de publicité des alertes données aux ministères restées sans
réponse ou aux réponses à côté de la plaque, explique Denis Zmirou Noirier. La
situation se pose déjà pour l'un des deux cas suivis.

On perçoit les limites de l'exercice. "Nous sommes garants de la remontée de ces


alertes mais sommes coincés à l'intérieur du cadre. Après, what else ? Qui a le dernier
mot ?", se demande la députée LREM de Haute-Garonne Elisabeth Toutut-Picard,
membre de l'instance. "Nous ne sommes pas plus compétents que Santé publique
France ou l'Anses pour mesurer, par exemple, mais sommes là pour insister auprès
d'elles. Cela fait partie de l’accompagnement à la déontologie et la transparence des
agences", répond Denis Zmirou Noirier. L'autre mission de la CNDaspe est en effet
d'accompagner les organismes publics d’expertise scientifique et technique dans une
démarche de déontologie, qui comprend transparence, pluralisme et ouverture à la
société civile.

Puis le CPP (comité de la prévention et de la précaution), qui existe depuis 1996,


composé de scientifiques, est chargé d'épauler l'instance. Pour son président, le
pédiatre Alain Grimfeld, le dispositif de la CNDaspe peut aussi servir les sociétés
savantes, en leur donnant l’habitude de réagir. Il fait référence à Irène Frachon,
pneumologue qui avait essayé d'alerter les pouvoirs publics sur la dangereusoité du
Médiator, l'un des scandales sanitaires à l'origine de la loi Blandin.

► Lire aussi : L’affaire des bébés sans bras interroge notre capacité à
identifier les risques

Définition de l'alerte retenue


Sur son site, la CNDaspe écrit : "Une alerte signale une situation
pouvant constituer une menace de dommages pour l’environnement
ou la santé. Elle peut aussi rendre compte d’une atteinte, qu’elle soit
constatée ou suspectée, de l’environnement ou de la santé.
La menace ou l’atteinte peut concerner l’environnement de travail, les
milieux de vie, les produits de consommation (dont les médicaments
ou procédures de soins)."

Pauline Chambost

Source URL: https://www.actuel-hse.fr/content/la-commission-des-alertes-en-sante-pub-


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