Anda di halaman 1dari 6

ACTA UNIVERSITATIS PALACKIANAE OLOMUCENSIS

FACULTAS PHILOSOPHICA PHILOLOGICA 76

À PROPOS DES VERBES ÉVÉNEMENTIELS


EN FRANÇAIS

Miroslav Pavlík

L’objet de cet article est de déterminer la classe sémantique des verbes appelés «événemen-
tiels» et d’établir les critères de référence pour faire la distinction entre les événementiels
causatifs et non causatifs. Il faut remarquer tout d’abord que notre conception des verbes
événementiels diffère de celle de certains linguistes et qu’elle exclut à priori la tendance
à remplacer la notion d’événementialité par celle d’agentivité (cf. Gaaton, D. 1998: 93).
Avant de spécifier le statut sémantique des verbes événementiels, il nous paraît indispen-
sable d’exposer brièvement les principes proposés de la classification des verbes français
basés sur des traits distinctifs sémantiques qui leur sont attribués. Ce qu’il faut avoir
à l’esprit, c’est que le sens d’un verbe résulte des relations que celui-ci entretient avec ses
participants, en premier lieu avec son sujet dont la présence explicitée dans la phrase
française est de règle, abstraction faite des phrases avec les verbes à l’impératif et de
quelques locutions figées.
En partant de la répartition généralement appliquée en verbes d’état et en verbes
d’action, d’autres mots en distinguant la stativité et l’activité, car «pour quiconque parle
une langue indoeuropéenne, le monde sensible paraît s’organiser dans le cadre général
d’une opposition binaire entre des objets et des qualités d’une part, des procès et des états
d’autre part» (Martinet, A. 1974: 202), il est à supposer l’existence d’une entité animée ou
inanimée à laquelle de tels états ou actions sont prédiqués et qui assume le rôle de leur
«auteur» sémantique de nature non agentive sans exception dans les phrases à verbes d’état:
Il est entêté. Il a peur. Dans les phrases à verbes d’action, il importe de distinguer des
actions interprétables comme involontaires, nonintentionnelles, inconscientes etc., aux-
quelles on attribue soit des traits distinctifs NON ACTIF et ABSOLU: Le hasard décide.
Une plume qui crache, soit des traits distinctifs NON ACTIF et RELATIONNEL: Il sent des
roses. Il souffre d’une grave maladie et des actions jugées voulues, intentionnelles, cons-
cientes, parfois délibérées, munies soit des traits distinctifs ACTIF et ABSOLU: Il se
dépêche. Il danse sur le parquet, soit des traits distinctifs ACTIF et RELATIONNEL: Il
chante une chanson française. Il porte une lourde valise.
Contrairement à de tels verbes qui désignent ce que nous proposons d’appeler «procès
simples», il y a des verbes qui impliquent en outre le trait sémantique de CHANGEMENT
et constituent ainsi la classe des verbes événementiels (cf. aussi Carter, R. 1976: 114), dont

149
certains sont dotés en outre du trait sémantique de CAUSE. C’est en fonction de ce dernier
trait que les verbes événementiels peuvent être sous-catégorisés en causatifs et non causa-
tifs. Revenons au terme de changement par lequel nous entendons le passage d’un état à un
autre état ou la transition d’un état à un procès ou vice versa produits par suite d’une activité
causatrice: Il brûle du bois dans la cheminée ou bien un tel changement se passe en absence
de toute intervention causatrice explicitée: Le bois brûle dans la cheminée. Il s’agit de
changements qui n’affectent qu’une certaine caractéristique ou qualité physique et psychi-
que de l’entité en fonction de sujet sytaxique et qui correspondent plus au moins au type
I du concept de changer chez B. Pottier (Pottier, B. 1987: 148). Une telle entité «devient
autre» (Picoche, J. 1986: 52–55) sans que celle-ci puisse être considérée comme causateur
volontaire du changement, mais comme son «siège» (terme de Picoche, J. ibid), donc
comme entité qui subit un tel changement sans le causer ou produire: Il vieillit. Il s’endort.
Par contre, par les événements causatifs, nous entendons toute activité exercée par une
entité animée ou inanimée qui, de façon directe ou moins directe, consciemment, volontai-
rement, intentionnellement, mais parfois inconsciemment, spontanément provoque ou
cause un changement de l’entité que nous dénommons «objet de causation» (voir Pavlík,
M. 1987: 69). Une telle causation peut être définie comme une relation paraphrasable en
«être cause de» que le langage établit entre deux événements réprésentés dans la structure
syntaxique par des propositions intégrant dans leur sémantisme deux composants, à savoir
une cause et son résultat, celui-ci désignant un événement non causatif: La lune bleuissait
les marais – Les marais bleuissent au clair de lune. Il importe de souligner qu’il serait
erroné de concevoir tous les procès comme conséquences ou résultats d’activités causatri-
ces antérieures, car une telle conception aboutirait à des réflexions abstraites, très éloignées
de l’approche linguistique du problème et qui mettrait en doute l’état actuel de nos
connaissances de l’univers extralinguistique.
C’est aux événements causatifs qu’appartiennent aussi des procès complexes dont le
causateur est identique à l’«objet de la causation», et qu’on peut caractériser comme
«causer à soi» et où l’activité causatrice est exercée toujours de façon volontaire et
délibérée de la part de l’entité exclusivement humaine en fonction de sujet syntaxique. Il
convient d’y ranger des déplacements intentionnels: Il part pour Paris. Il sort de chez lui,
mais aussi des changements que le sujet syntaxique provoque à lui-même ou à une partie de
son corps: Il s’achète de nouveaux vêtements. Il se coupe les ongles. Il en résulte qu’il faut
distinguer entre: Il monte au grenier (changement causatif) et La tension monte (change-
ment non causatif), ainsi qu’entre: Il descend au sous-sol et Le thermomètre descend de
trois degrés.
Comme tout procès «événementiel» implique la prégnance de l’axe temporel pour que
son évolution puisse être saisie, d’après la «chrono-expérience» de B. Pottier, on obtient par
exemple: Il jaunit (évolutif), il a jauni (évolutif accompli), il est jauni (évolutif parfait), il
est jaune (résultatif) (Pottier, B. 1987: 85). De même, certains verbes événementiels
admettent des auxiliaires aspectuels indiquant l’inchoatif, le cursif, et le terminatif: Elle
commence à maigrir, elle ne cesse de maigrir, elle a fini de maigrir. Il faudrait, bien
entendu, soumettre des verbes événementiels à une analyse plus détaillée du point de vue
aspectuelle où s’avère utile d’appliquer la conception de J. Šabršula consistant en reparti-

150
tion des verbes en conclusifs, semi-conclusifs et non-conclusifs (voir Šabršula, J. 1986:
226–228).
Une autre relation qui se prête à être examinée est celle entre les états et les changements
d’état interprétable comme une relation entre «être» (statif), «devenir» (évolutif) et «faire
devenir» (causatif) synthétisé dans «rendre»: Ce problème est clair. Ce problème devient
clair. Son exposé fait devenir (rend) ce problème clair. D’après M. Gross (1981: 8–50)
«rendre» s’applique à des formes «être + ADJ», «faire» s’applique à des verbes (différents
de «être», le causatif «mettre» s’applique à des formes «être quelque part»).
Les syntagmes «devenir» et «faire devenir + ADJ» sont parfois exprimés dans les verbes
événementiels dérivés des adjectifs à l’aide du suffixe -ir et qui dans leur emploi transitif
synthétisent «rendre + ADJ», tandis que dans leur emploi intransitif, comme verbes
événementiels non causatifs, ils synthétisent «devenir + ADJ». P. ex. Rendre – devenir
vert(e) = verdir, rendre – devenir blanc(he) = blanchir, rendre, devenir bleu(e) = bleuir,
rendre – devenir gros(se) = grossir, rendre – devenir grand(e) = grandir etc. Dans d’autres
cas, il s’agit de la dérivation parasynthétique: rendre – devenir laid(e) = enlaidir, rendre –
devenir gaie = égayer, rendre – devenir beau/belle = embellir, rendre – devenir vieux/vieille =
vieillir etc.
De tels verbes événementiels sont appelés «symétriques» (Dubois, J. 1967: 82) ou
verbes «à renversement» (Rothemberg, M. 1974). La parure embellit la femme – La femme
embellit avec la parure. Notons que certains auteurs imposent une interprétation passive
aux phrases à verbes symétriques intransitifs (Dubois, J. 1967: 107–113; Gaaton, D. 1998:
21) en supposant que c’est le sujet de telles phrases qui subit l’action ou plutôt un certain
changement événementiel. Ce qui vient d’être dit à propos du passif soutient notre interpré-
tation des événements non causatifs comme des procès complexes qui se produisent sans
être exercés de façon intentionnelle, voulue, active de la part du sujet syntaxique, celui-ci
a toujours la valeur non agentive, n’étant que le «siège» de ce changement. Remarquons
que les causateurs externes inanimés des événements causatifs désignés par des verbes
symétriques transitifs: Le soleil brunit la peau, peuvent figurer dans les phrases désignant
des événements non causatifs comme simples circonstances: La peau brunit au soleil (s’il fait
du soleil), ce qui est exclu pour des causateurs humains: Le vent casse les branches d’arbre –
Les branches d’arbre se cassent – sous l’effet du vent, mais: Un galopin casse les branches
d’arbre – Les branches d’arbre cassent. Rothenberg (1974) trouve que la forme non
réfléchie présente le sujet comme «possédant des qualités qui permettent la réalisation du
processus, tandis que la forme réfléchie considère le processus comme déclenché par un
facteur extérieur au sujet»: Le fer rouille – se rouille. Le vin aigrit – s’aigrit.
Si l’action causatrice est exercée de façon indirecte ou moins directe et ceci surtout dans
le cas où l’objet d’une telle causation serait non seulement une entité animée, mais aussi
une entité inanimée jugée capable d’une certaine activité autonome, pas entièrement
contrôlable par le sujet du verbe causatif (Ruwet, N. 1972: 126–180), une relation de
parasynonymie entre les constructions transitives et factitives des verbes symétriques est
à observer: Le soleil couchant rougit la surface du lac et Il fait rougir la jeune fille, où le
rôle du causateur est attenué, le sujet syntaxique accomplissant plutôt le rôle d’instigateur

151
sémantique, donc de l’entité qui provoque un changement rougir indirectement, par
exemple en adressant à la jeune fille des propos trop osés etc.
N. Ruwet (1972: 159) cite l’exemple des phrases illustrant le contrôle direct ou indirect
du procès causatif: Le métallurgiste fond (fait fondre) le métal. Le métal fond, mais
seulement: Il fait fondre un morceau de sucre dans son café.
Un autre groupe des verbes événementiels désignant des changements qui ne peuvent
pas être causés ou contrôlés directement de la part de leur causateur sont assez probants
dans ce sens. De tels verbes, qui dans leur emploi non causatif revêtent la forme pronomina-
le neutre, ne peuvent pas apparaître comme causatifs synthétiques n’admettant pas d’être
précédés des pronoms proclitiques «le, la, les, lui, leur» (voir Pinchon, J. 1986): Des folles
dépenses ont fait (s’) évanouir sa fortune – Sa fortune s’évanouit – par cause de folles
dépenses. Ajoutons-y que la norme n’est pas assez explicite pour fournir les règles exactes
au sujet de l’emploi ou de l’omission de l’indice pronominal «se» qui renvoie à l’objet du
procès causatif (Cf. Colin, J. P. 1970: 285, Grosse M. 1969: 44 et d’autres). D’ailleurs avec
le verbe factitif «faire» la cause reste souvent non spécifiée et se prête parfois à plusieurs
lectures possibles: Vous allez faire écrouler la maison = vous-même à l’aide d’explosifs ou
vous embauchez un spécialiste pour le faire.
A mesure que les verbes réfléchis passent progressivement aux verbes essentiellement
pronominaux, les événements causatifs de type «causer à soi» se voient succéder par des
événements non causatifs: Il se desaltère avec du café froid (volontairement). Elle s’accou-
tre d’une manière ridicule (volontairement ou involontairement). Il s’affaisse sur le trottoir
(sans le vouloir). Une faiblesse soudaine l’a fait affaisser.
Relativement plus nombreux sont les verbes événementiels dont la forme simple a une
valeur causative, mais avec la forme pronominale ils devient non causatifs: La chaleur
assoupit les convives – Les convives s’assoupissent (avec la chaleur). Un bruit suspect
l’a allarmé – Il s’est allarmé d’un bruit suspect. Sa mort nous afflige – Nous nous affligeons
de sa mort. Il en est de même avec d’autres verbes événementiels de ce type comme par
exemple: agrandir – s’agrandir, élargir – s’élargir, dilater – se dilater, consumer – se
consumer, immobiliser – s’immobiliser etc.
Parmi les verbes événementiels dont la forme simple ou pronominale permet de distin-
guer des événements causatifs et non causatifs, on peut ranger plusieurs verbes appelés
psychologiques (Ruwet, N. 1972: 181–251) ou verbes de sentiment (Gaaton, D. 1998: 208)
dont par exemple: attrister – s’attrister, étonner – s’étonner, réjouir – se réjouir, enor-
gueillir – s’enorgueillir, énerver – s’énerver, passionner – se passionner et beaucoup
d’autres. Ex.: Cette nouvelle l’attriste. – Il s’attriste de cette nouvelle. Le sport le passion-
ne. – Il se passionne pour le sport.
Certains verbes pronominaux neutres (Picoche, J. 1986) désignent des événements non
causatifs qui sont attribués aux «forces de la nature» sans qu’une activité causatrice puisse
être supposée: Ex.: Le brouillard s’est dissipé. Le temps se gâte. Au contraire, les mêmes
verbes événementiels avec un sujet autre que celui qui désigne des forces de la nature
admettent qu’un causateur soit explicité: Notre inquiétude s’est dissipée. (p. ex. – grâce
à votre complète guérison) – Votre complète guérison a dissipé notre inquiétude. De même:

152
Les fruits se gâtent ( p. ex. – avec la chaleur qu’il fait) – La chaleur fait gâter (gâte) les
fruits.
En guise de conclusion, nous ne manquons pas de souligner que la catégorisation
sémantique des verbes français constitue un système fermé à l’intérieur duquel toute classe
sémantique ne peut être spécifiée que par rapport aux autres classes de système de langue.
Il est à observer une étroite relation entre certains verbes événementiels causatifs et non
causatifs non seulement sur le plan formel, mais aussi sur le plan sémantique. Nous n’avons
que proposé certains principes à partir desquels il serait possible de faire une analyse plus
approfondie de tels verbes, en tenant compte, entre autres, de leurs rapports combinatoires
et de leurs contraintes de sélection, ainsi que de leurs fonctions référentielles dans diffé-
rents énoncés.

RÉFÉRENCES

Carter R.: A propos du traitement des contraintes sémantiques. In: Langue française 1976, N° 30
Colin J. P.: Nouveau dictionnaire des difficultés du français. Paris 1970
Dubois J.: Grammaire structurale du français – le verbe. Paris 1967
Gaaton D.: Le passif en français. Paris–Bruxelles 1998
Gross M.: Grammaire transformationnelle du français. Syntaxe du verbe. Paris 1969
Martinet A.: La linguistique synchronique. Paris 1974
Picoche J.: Structures sémantiques du lexique français. Paris 1986
Pinchon J.: Morphosyntaxe du français. Étude de cas. Paris 1986
Pavlík M.: Une théorie sémantique en face de la réalité. In: AUPO, Philologica 63, 1992
Pavlík M.: Les constructions factitives en français. In: AUPO Philologica 57, 1987
Pottier B.: Théorie et analyse en linguistique. Paris 1987
Ruwet, N.: Théorie syntaxique et syntaxe du français. Paris 1972
Šabršula J.: Vědecká mluvnice francouzštiny. Praha 1986

UDÁLOSTNÍ SLOVESA VE FRANCOUZŠTINĚ

Résumé

Článek vymezuje třídu událostních sloves ve francouzštině a charakterizuje je ve vztahu


k ostatním sémantickým skupinám dějových sloves, od nichž se odlišují přítomností
inherentního distinktivního sémantického rysu „událostní změny“. Ten je u některých
sloves této třídy spojen se sémantickým rysem kauzativnosti. Odtud se analyzují různé
skupiny událostních sloves kauzativních a jejich ekvivalentů nekauzativních ve funkci
slovesných predikátů vět označujících složené procesy.

153
EVENT VERBS IN FRENCH

Summary

The purpose of the presented study is to delineate the class of event verbs, characterizing
them in relation to other semantic groups of action verbs in French. They differ from the
latter by the presence of an inherent semantically distinctive feature, viz. “event change”. In
some of the verbs of this class, this feature is combined with the semantic feature of
causation. This enables the classification of various groups of causative action verbs and
their non-causative equivalents, functioning as verbal predicates denoting complex proces-
ses.

Miroslav Pavlík
Katedra aplikované lingvistiky
Filozofická fakulta UP
Vodární 6
770 00 OLOMOUC
République Tchèque

154

Anda mungkin juga menyukai