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B A N Q U E M O N D I A L E D É P A R T E M E N T D E L ' É V A L U A T I O N D E S O P É R A T I O N S A U T O M N E 1 9 9 9 N U M É R O 1 9 7

Vers une stratégie


de développement
intégré
G
LOBALEMENT, LA PERFORMANCE DES OPÉRATIONS DE LA
Banque s'est améliorée tout au long des années 90, en dépit
des problèmes résultant des nouvelles exigences du
développement, de la complexité croissante des opérations, et d'un
environnement international difficile. Telle est la conclusion du Rap-
port de l'OED de 1999 intitulé Examen annuel de l'efficacité du
développement. Cependant, le rapport prévient que les progrès futurs
seront plus difficiles ; en effet, les perspectives de croissance des pays
en développement s'assombrissent. Le rapport de 1999 examine
l'expérience du développement sous l'angle du Cadre de
développement intégré (CDI), lancé par le président de la Banque
mondiale pour relever le défi de la réduction de la pauvreté.

Le défi mondial de la pauvreté développement, les gouvernements et les


L'évolution de l'environnemment mondial a opinions publiques se préoccupent de plus
profondément affecté le cadre dans lequel en plus de l'efficacité du processus de
opère la Banque. En dépit des bénéfices développement.
potentiels considérables que représentent la
mondialisation et le progrès technologique, Évolution de la performance
la pauvreté dans le monde s'est aggravée et Les évaluations des projets de la Banque
les perspectives de croissance des pays en (voir encadré 1) indiquent des progrès
développement ont dû être ajustées à la sensibles tout au long des dix dernières
baisse. Au cours de la période 1985-95, les années ; c'est un résultat remarquable
revenus par habitant ont diminué de 1,4 % pour une époque qui se caractérise par
par an dans les pays à revenu faible (sauf la l'apparition d'exigences nouvelles et la
Chine et l'Inde) et de 0,7 % par an dans les complexité croissante des projets. Les
pays à revenu intermédiaire. Inégalités et prêts d'ajustement ont donné des résultats
instabilité progressent. Les flux d'aide particulièrement satisfaisants. Mais,
stagnent au moment même où la demande depuis quelques années, les progrès
d'appui financier augmente. Dans les pays paraissent arrêtés : 72 % des évaluations,
développés, comme dans les pays en pour les projets qui sont sortis du
2 Banque mondiale, Département de l'évaluation des opérations

portefeuille de la Banque au cours de l'exercice 98-99,


Encadré 1 : Les paramètres des évaluations étaient satisfaisantes, au lieu d'une prévision de 75 % ;
en outre, moins de la moitié des projets paraissent
LES ÉVALUATIONS DE L'OED ÉTUDIENT LES capables de produire des résultats véritablement
projets sous trois angles : durables.
1. Les résultats à la date de l'évaluation. Il Parce que les projets deviennent plus complexes, la
s'agit de déterminer dans quelle mesure le projet a performance de l'emprunteur — clé de tout succès —
atteint ses principaux objectifs dans des conditions cesse de progresser. Ajoutons à cela le fait que la Banque
de coût et d'efficacité satisfaisantes. Le jugement de opère dans un environnement comportant plus de risques
l'évaluateur sur les résultats se résume à une et qu'elle est appelée à s'attaquer à des problèmes de
réponse à la question suivante : le projet a-t-il développement de plus en plus compliqués. Les notations
donné des résultats satisfaisants, sur le plan du relatives aux risques des projets, aux exigences des
développement, compte tenu de l'importance et de clients et à la complexité des opérations paraissent
la pertinence de ses principaux objectifs et des coûts avoir atteint leur niveau historique le plus élevé
(voir graphique 1).
et bénéfices de l'opération ? Les notes données
Un thème fréquent dans les rapports de l'OED est
tiennent donc compte de la pertinence du projet (ses
celui de l'importance des institutions. Les conclusions
objectifs étaient-ils conformes à la stratégie de
des évaluations, telles qu'elles sont présentées dans le
développement du pays ?), de son efficacité
rapport de 1999 sur l'Efficacité du développement,
(l'opération a-t-elle atteint les objectifs prévus ?) et soulignent le rôle critique des institutions. Les notations
de son efficience (évaluation des résultats en relatives à l'impact institutionnel des projets et à la
fonction des coûts de l'opération, de la durée de son durabilité des bénéfices sont meilleures, mais demeurent
exécution et de son rendement économique et finan- encore trop faibles. Les effets de développement
cier). L'échelle des notations comprend six institutionnel sont plus marqués dans le cas des projets
classements possibles : très satisfaisant, satisfaisant, qui réforment le cadre réglementaire, réduisent les inter-
marginalement adéquat, marginalement inadéquat, ventions du secteur public et créent un environnement
non satisfaisant, très insatisfaisant. plus favorable pour le secteur privé. À cause de la
volatilité de l'environnement externe, la durabilité des
2. La durabilité future des bénéfices. La projets reste un sujet d'inquiétude. Toute augmentation
durabilité est la probabilité, à la date de future de la complexité des projets doit être compensée
l'évaluation, que les bénéfices du projet seront en- par le renforcement des capacités des emprunteurs et par
core disponibles au cours des futures années. des contrôles de qualité plus vigilants.

3. L'impact sur le développement institutionnel. Le Cadre de développement intégré


Le développement institutionnel se définit comme le Le Cadre de développement intégré (CDI) reprend les
renforcement des capacités d'une agence ou d'un principaux thèmes d'un consensus en voie de consolida-
pays pour un emploi satisfaisant des ressources tion au sein des institutions de développement. Les
humaines et financières et une organisation efficace thèmes de base ne sont pas nouveaux ; ce qui est
des activités économiques et sociales. nouveau, c'est l'intégration de tous ces thèmes sous la
forme d'un guide à l'usage de l'aide au développement.

Graphique 1 : Exigences de qualité, complexité, risques et résultats


Pourcentage
90
80
70
60
50
40
30
20
10

0
Exercices : 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99

Exigences de qualité (% d'importance) Complexité (% d'importance) Risques (% d'importance) Résultats (% de satisfaction)


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Tableau 1 : Trois paradigmes du développement


Cadre de développement
Planification Ajustement intégré

! Échecs fréquents sur le plan ! Échecs fréquents des politiques ! Les échecs s'expliquent par des
économique gouvernementales circonstances spécifiques
! Développement animé par le ! Développement dirigé par les ! Développement dirigé par le pays
gouvernement mécanismes du marché dans le cadre de partenariats

! Direction centralisée ; plans ! Des ajustements à court terme ! Vision à long terme, transformation
détaillés sociale, apprentissage et adaptation

! L'investissement moteur du ! Développement animé par les ! Investissements, systèmes


développement systèmes d'incitation d'incitations et institutions font
! Les diktats de l'administration ! Viennent ensuite les partie d'un même ensemble
déterminent les allocations de investissements et les institutions
ressources
! Domination des planificateurs et ! Domination des économistes et ! Approche multi-disciplinaire
des ingénieurs des experts financiers

! Politique d'industrialisation axée sur le ! Libéralisation et privatisation ! Libéralisation, réglementation et


remplacement des importations politiques industrielles adaptées
aux capacités des gouvernements
! Les bailleurs de fonds financent ! Les bailleurs de fonds fixent les ! Coordination de l'aide animée par
les déficits de ressources enveloppes de ressources le pays et basée sur les avantages
comparatifs de chacun.
! Les bailleurs de fonds placent des ! Les bailleurs de fonds imposent ! Les bailleurs de fonds donnent des
experts étrangers leurs politiques conseils et présentent des options
aux participants qui décident
! Rôle marginal du suivi et de ! Suivi par les bailleurs de fonds de ! Un système participatif de suivi et
l'évaluation la mise en œuvre des politiques d'évaluation visant à renforcer les
capacités d'apprendre et
d'adapter.

Le CDI met l'accent sur quatre principes : ! Priorité aux résultats. Les activités de développement
doivent être jugées sur la base des résultats obtenus et
! Des solutions globales pour le long terme. Le des progrès réalisés vers une croissance durable et
développement se heurte à des obstacles structurels et équitable.
sociaux qu'à elles seules les politiques de stabilisation
économique et d'ajustement ne peuvent pas Il est encore trop tôt pour évaluer les effets du CDI,
surmonter. dont la mise en œuvre vient de commencer sous la forme
! L'appropriation des réformes par les pays. Les de programmes pilotes dans 13 pays ; néanmoins, il est
possible d'appliquer les principes du CDI à l'examen des
réformes des politiques et le développement
expériences de développement pour en tirer d'utiles
institutionnel ne sont pas des produits qui peuvent être
enseignements pour la mise en œuvre continue du CDI.
importés ou imposés de l'extérieur. C'est le pays lui-
même qui doit conduire la formulation et la mise en Résultats, acquisition du savoir et responsabilité
œuvre des réformes, avec l'appui de la société civile Longtemps, l'attention des institutions internationales de
et du secteur privé. Sans ce leadership du pays, les développement a été fixée sur les engagements et les
réformes ne sont pas durables. décaissements de fonds et sur des formes d'assistance
! Des partenariats. Les organisations multilatérales et technique distribuées en fonction des expertises
les autres bailleurs de fonds doivent harmoniser leurs disponibles. Quand régnait la « planification » , les
programmes et leurs pratiques, concentrer leurs ef- autorités centrales imposaient des plans standards
forts sur les domaines dans lesquels ils disposent d'un empruntés aux bailleurs de fonds (voir tableau 1). À
avantage comparatif et collaborer avec les pays l'époque des programmes d'ajustement, la Banque ne
partenaires dans un cadre définissant clairement les prenait guère en considération le savoir et l'expertise
responsabilités communes. locale ; elle pensait qu'elle possédait toutes les réponses
4 Banque mondiale, Département de l'évaluation des opérations

et son principal souci était de vendre ces réponses à ses Globalité contre sélectivité. La diversification des
clients. objectifs de développement a accru la complexité des
Dans un cadre de développement intégré, la Banque opérations de la Banque qui n'a pas toujours fait
ne doit plus se considérer comme le dépositaire d'un preuve de la sélectivité nécessaire. Et pourtant, les
savoir universel qu'il suffit de distribuer. Au contraire, conclusions des évaluations soulignent les risques
la Banque — et la communauté des institutions de dé- d'une complexité excessive, notamment quand la
veloppement — reconnaît de plus en plus que le leader- complexité intrinsèque d'une opération ne tient pas
ship du pays et la coopération pour l'acquisition du compte des capacités locales et nuit à l'appropriation
savoir sont la clé d'un développement efficace. Ce ne du projet par le pays. Les dimensions thématiques,
sont pas les plans mais les résultats qui font la qualité de multisectorielles et structurelles des réformes sont un
la gestion. Être comptable des résultats est la meilleure véritable défi pour les agences d'aide, les ministères
réponse aux vœux des citoyens qui exigent des bailleurs et les autres organismes opérant sur des bases
de fonds et des pays emprunteurs plus de transparence et sectorielles. Par exemple, il a fallu plusieurs
de responsabilité. décennies de pressions externes et d'injonctions de la
Les conclusions des évaluations confirment haute direction pour assurer l'intégration des
l'importance d'une conception globale du considérations environnementales dans les opérations
développement. Le rapport de l'an dernier sur de la Banque. Généralement médiocre est la perfor-
l'efficacité du développement démontre qu'une saine mance des projets dont l'exécution dépend de
gestion économique est nécessaire mais n'est pas plusieurs agences, ainsi que la gestion d'actifs
suffisante. La réduction de la pauvreté dépend d'une multisectoriels. Les problèmes d'exécution des
croissance durable et diversifiée. Les institutions jouent programmes multisectoriels impliquant plusieurs
un rôle majeur dans l'accomplissement de cet objectif. agences sont aggravés par l'inefficacité des systèmes
Une gouvernance économique inadéquate et de d'incitation et des mécanismes de coordination
mauvaises institutions financières sont capables de faire intersectorielle et par une concurrence futile entre les
échouer les politiques et les gestions économiques les organismes de tutelle.
Rapidité des interventions contre une vaste
plus sophistiquées.
campagne d'appropriation par un grand nombre de
Il faut encourager l'appropriation des réformes par
participants. Les évaluations de l'OED montrent que
le pays : des conditions imposées de l'extérieur ne
l'appropriation du projet est difficile dans les cas
garantissent pas l'engagement du pays et son appui aux
suivants : gestion impliquant un grand nombre de par-
réformes. La participation améliore les résultats : les ticipants (comme dans les secteurs de la santé et de
projets préparés par des étrangers sans la participation l'éducation), poursuite d'objectifs thématiques et
des bénéficiaires et de tous les intéressés ont peu de structurels (tels que l'environnement et le
chances de réussir. développement rural) et réforme de la fonction
publique. En effet, les partenaires peuvent avoir des
Un équilibre dynamique vues très différentes sur le rôle de l'État, du secteur
Les défis du nouveau cadre de développement sont le privé et de la société civile. La nécessité d'un accord
produit des conflits existant entre les systèmes entre les partenaires risque de retarder la réforme et
d'incitations et les capacités, celles des pays en de freiner le développement des capacités, dans des
développement et celles des organismes d'aide. Les situations où la cohésion sociale est absente.
principes du CDI intégrent ce dilemme. Quand les Appropriation contre conditionnalité. Comment
pays et leurs partenaires étrangers abordent ces ques- résoudre le conflit apparent entre l'appropriation du
tions mais diffèrent sur les moyens d'attaquer le projet par le pays et les exigences des bailleurs de
problème et sur le type de compromis possible, il faut fonds en matière de performance (souvent appuyées
gérer ces contradictions à la recherche d'un équilibre. par des conditionnalités) ? La conditionnalité est
Court terme contre long terme. Le développement généralement perçue comme la volonté d'imposer aux
institutionnel et les réformes structurelles nécessitent clients des réformes et des solutions standards. Or,
une perspective à long terme qui manquait souvent l'appropriation du projet est indispensable pour sa
dans les activités de la Banque. Souvent l'approche durabilité. Il faut donc introduire de nouveaux types
projet encourage une réflexion limitée au relativement de conditionnalité, qui reflètent les principes du CDI.
court terme. L'absence d'une vision à long terme est Partenariats contre capacités nationales et appro-
responsable d'échecs coûteux en matière de réforme priation par les pays. Les pays ayant besoin de
de la fonction publique, de déréglementation partenariats sont souvent peu capables de coordonner
financière et de privatisation dans les économies en l'aide. Les objectifs des gouvernements, de la société
transition. Faute d'avoir créé un environnement civile, du secteur privé et des bailleurs de fonds ne
favorable au développement du capitalisme, des sont pas toujours les mêmes ; le développement d'un
programmes massifs de privatisation accélérée ont consensus nécessite une approche graduelle. Plus
favorisé des ventes d'actifs basées sur la corruption, nombreux et plus diversifiés sont les partenaires d'un
n'ont pas permis la restructuration d'entreprises pays, plus la coordination est une opération coûteuse
dominées par des initiés et ont facilité des transac- et plus ardue est la réconciliation de l'appropriation
tions illégales au profit des fonds d'investissement. et du partenariat.
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Partenariats animés par les pays contre précédée par une étude approfondie des capacités
responsabilité des pays et des bailleurs de fonds. La disponibles et de l'engagement de toutes les parties.
plupart des pays en développement ont assez mal géré Réconcilier la notion de conditionnalité avec
les mécanismes de suivi et d'évaluation. Or les l'appropriation par le pays. Une analyse à long terme des
nouveaux objectifs internationaux de développement, réformes et les expériences réussies d'ajustement en Afrique
la priorité récemment accordée à la gouvernance et montrent que les conditionnalités sont plus efficaces quand
l'essor des prêts programmes rendent plus nécessaires elles sont gérées avec souplesse, sans pressions excessives,
une gestion axée sur les résultats, le renforcement des sous la forme de pactes de politiques adaptables aux
capacités d'évaluation et la responsabilisation des différentes étapes des réformes.
institutions locales. Comment peut-on réconcilier le Sélectivité stratégique et investissement dans des
leadership des pays dans l'animation des partenariats partenariats. La construction d'un partenariat implique
— et la coordination de l'aide — avec l'objectif de que la Banque appuie le leadership du pays et utilise son
responsabilisation, quand les résultats obtenus dans ce influence sur ses partenaires bailleurs de fonds pour
domaine restent encore aussi médiocres ? promouvoir la sélectivité, la coordination de l'aide et
Des programmes axés sur les pays, contre la no- l'harmonisation des procédures. Le développement de
tion de bien public à l'échelle mondiale. L'aide au partenariats suppose d'importants investissements au
développement opère surtout au niveau des pays et début du processus ; il faut donc que ces initiatives
des projets. Avec la mondialisation, des solutions soient choisies, suivies et gérées de façon attentive pour
supranationales et multilatérales doivent être données assurer une réduction progressive des coûts, tant pour les
aux problèmes de développement, et la cohésion des pays que pour les bailleurs de fonds.
stratégies nationales et des politiques et programmes L'élargissement d'un partenariat est une œuvre de
internationaux doit être renforcée. Comment donner longue haleine. Il faut prendre son temps — et
au développement intégré une dimension mobiliser très tôt les communautés représentant les
multinationale et compléter les programmes pauvres — pour que l'appropriation d'un programme
nationaux par des interventions en faveur d'un bien atteigne un grand nombre d'institutions dont les intérêts
public international ? sont divers et les capacités variables. Cet effort nécessite
l'emploi systématique de processus participatifs ; il faut
Des méthodes pleines d'avenir informer les partenaires les plus faibles, leur permettre
Mettre en place le nouveau cadre et appliquer ses de s'exprimer et créer un environnement favorable à
principes sont des tâches difficiles pour les pays, pour la l'expansion et à l'institutionnalisation de la participa-
Banque et pour les autres institutions de développement. tion.
Pour gérer d'inévitables conflits, il faudra apprendre et Des formes nouvelles de leadership. Le rôle princi-
innover. Les paragraphes suivants sont une liste
pal de la Banque dans le développement des partenariats
d'options possibles pour le lancement du processus.
doit être d'appuyer le leadership des pays, de
Des méthodes basées sur l'apprentissage. La
promouvoir le développement des capacités
flexibilité est essentielle. Il s'agit de combiner les di-
correspondantes et d'inciter les bailleurs de fonds,
rectives venant d'en haut avec l'expérimentation et les
partenaires de la Banque, à soutenir l'appropriation des
leçons venant de la base. Il s'agit aussi de remplacer
les analyses a priori et les plans détaillés par des solu- réformes, le développement des capacités locales et
tions plus souples basées sur le développement des l'harmonisation des procédures.
capacités locales, des processus collectifs et des Des interventions venant d'en haut serviront à créer
systèmes de suivi en vue d'apprendre et d'adapter tout un consensus national, à orienter les stratégies et à
au long de l'exécution des programmes. faciliter la coordination ; elles appuieront les initiatives
Combiner les analyses globales et les stratégies locales, mettant à leur disposition des instruments et des
sélectives. Par exemple, le concept de Mode de vie du- cadres de réflexion, dissémineront les résultats
rable, adopté par CARE, le Département du développement d'expériences réussies et faciliteront la mobilisation des
international du Royaume-Uni et le Programme des Na- ressources nationales et le développement des capacités.
tions Unies pour le développement, propose des méthodes Quant aux interventions à la base, elles serviront à
analytiques dont le but est de mieux comprendre les attaquer les problèmes spécifiques de pauvreté, à
facteurs qui influencent la pauvreté et d'identifier des inter- promouvoir l'innovation et à créer les modèles et les
ventions axées sur le développement des populations instruments des stratégies futures.
concernées. Dans sa gestion du savoir, la Banque s'est surtout
Lancer des prêts programmes adaptables à la intéressée aux structures et aux systèmes de diffusion de
suite des innovations et des leçons des expériences l'information à l'intérieur de l'institution. Elle doit
pilotes. Ces prêts peuvent être très utiles au service maintenant aider ses clients à développer leurs infra-
d'objectifs prioritaires, notamment dans les secteurs structures et leurs capacités pour l'acquisition et la
où la flexibilité est essentielle. Il est cependant risqué gestion de données locales et globales. La Banque elle
de passer trop vite du stade du projet à celui de aussi doit acquérir de nouvelles capacités, notamment
programmes couvrant la totalité d'un secteur. pour la promotion de processus participatifs, la création
L'expansion graduelle du processus doit s'appuyer sur de partenariats, le développement des institutions,
des efforts de développement des capacités et doit être l'acquisition et la diffusion du savoir.
6 Banque mondiale, Département de l'évaluation des opérations

Encadré 2 : L'Initiative de Penang pour un développement durable


VERS LA FIN DE L'ANNÉE 1997, L'ÉTAT préparé une liste d'indicateurs clés de performance
MALAIS de Penang a lancé, avec l'appui de sur le thème discuté. Le choix des indicateurs était
l'Agence canadienne de développement interna- basé sur des critères de rigueur, de pertinence et de
tional, du PNUD et de la Commission des Nations disponibilité. Par exemple, dans le domaine de la
Unies pour l'Asie et le Pacifique, l'Initiative de santé communautaire, les indicateurs choisis
Penang pour un développement durable. L'initiative comprenaient les taux de cancer, la mortalité infan-
est un projet pilote à long terme visant à répondre
tile, la qualité des services de santé, la satisfaction
aux inquiétudes des communautés sur les coûts du
développement rapide de Penang : la durabilité de des patients et le ratio du nombre de services et de
la croissance, son impact sur l'environnement et la professionnels de santé par rapport à la population.
santé, la répartition des bénéfices du Les groupes ont utilisé des données permettant
développement, l'influence de la croissance sur les d'identifier les tendances, leurs implications sur le
valeurs, les traditions et l'héritage de Penang, enfin plan du développement durable et leurs corrélations
les problèmes de consultation des citoyens sur les avec d'autres indicateurs et d'autres évolutions.
changements affectant leur zones. Vers la fin de 1998, les conclusions des tables
L'initiative a été conçue comme un projet pilote rondes ont été publiées dans le premier Rapport au
d'indicateurs communautaires. Cinq tables rondes peuple sur Penang et revues par l'Assemblée de
ont réuni par groupes de 50 des membres de l'État. Il est prévu que des tables rondes seront
l'Assemblée de l'État, des fonctionnaires, des organisées tous les ans pour étudier les progrès
représentants du secteur privé, des ONG, des réalisés et identifier les problèmes.
organisations communautaires, des universitaires et
Il semble que l'initiative ait réussi à donner aux
des personalités individuelles intéressées. Les
groupes ont examiné les problèmes économiques, participants le sentiment que l'évaluation leur
d'environnement, de justice sociale, de appartient, démontrant ainsi qu'une gestion axée
développement culturel et de participation sur les résultats est possible au niveau
populaire. communautaire. L'initiative prouve également
Pendant un jour ou deux de discussions qu'un partenariat peut être développé entre des
organisées, chaque groupe a décrit sa vision et groupes et des intérêts très divers.

Implications pour l'efficacité du développement ! Les évaluations, comme les programmes de


Les dures leçons de l'expérience opérationnelle de la développement, doivent avoir des ambitions plus
Banque expliquent la priorité que le CDI accorde aux grandes. Il est impératif de développer dans les pays des
résultats. Les règles les plus importantes de cette capacités d'évaluation dans le cadre des réformes du
politique sont : secteur public.
! La gestion de la complexité nécessite de nouveaux
! Les évaluations doivent être participatives : bailleurs
types de partenariats qui favorisent la mise en de fonds et gouvernements doivent coopérer pour
œuvre de stratégies sélectives, conformes aux associer la société civile aux systèmes de suivi et
avantages comparatifs de chacun. Le développement d'évaluation (voir encadré 2). Une perspective
institutionnel est la base du développement intégré. globale nécessite également l'harmonisation des
! Le CDI n'est pas un plan, mais une boussole. Son
systèmes d'évaluation utilisés par les différentes insti-
tutions de développement.
efficacité dépend du renforcement des capacités ! L'interdépendance croissante des économies
d'acquérir et d'adapter le savoir et de suivre les mondiales implique que l'évaluation des programmes
progrès réalisés vers l'accomplissement des objectifs de pays s'intègre dans une perspective globale et
de développement. tienne compte des objectifs du développement interna-
! C'est au départ qu'il faut définir les résultats
tional.
attendus : bref, les programmes doivent être ! La mondialisation, l'efficacité du développement et la
évaluables. Puisque l'accent est nettement mis sur la mise en œuvre des principes du CDI imposent une
croissance et la réduction de la pauvreté, le suivi des nouvelle architecture du développement. Celle-ci doit
résultats doit être conforme à l'agenda défini d'un associer tous les participants au processus de
commun accord par les partenaires du développement et renforcer les partenariats au niveau
développement. national et mondial.

Ce Précis est basé sur 1’ Examen annuel de l'efficacité du développement : vers une stratégie de
développement intégré, , par Nagy Hanna, Rapport No.19905 du 19 novembre 1999. Ce rapport est à la
disposition des Administrateurs et du personnel de la Banque mondiale par l'intermédiaire de l'Unité des
documents internes et des centres régionaux d'information. Le public peut aussi le trouver à l'InfoShop de
la Banque mondiale. www.worldbank.org/html/oed

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