nombreux réseaux transportant de l’eau, même si elle Figure 1. Diagramme potentiel-pH (ou de Pourbaix) du fer2
Dans les cas de corrosion généralisée, ces deux zones Ces anodes se présentent généralement sous la forme
se déplacent de façon aléatoire sur la surface du d’un cylindre de métal à l’intérieur d’un sac de toile
métal, la corrosion atteint toute la surface de façon de jute rempli d’un mélange régulateur (backfill). Cet
uniforme. Dans le cas des corrosions localisées, ces ensemble doit être mouillé durant plusieurs heures
deux zones ne se déplacent pas, la corrosion pénètre avant d’être mis en fouille.
rapidement dans le métal. Leur portée est généralement limitée à quelques di-
zaines de mètres. Il n’est pas possible de régler le cou-
rant qu’elles débitent, mais elles offrent une grande
2. Deux techniques disponibles
fiabilité et ne nécessitent aucun entretien. Générale-
Deux techniques de protection cathodique sont uti- ment, elles sont dimensionnées pour assurer un fonc-
lisées pour fournir le courant nécessaire pour contrer tionnement optimal durant 10 ans.
les phénomènes de corrosion.
2.2. Le courant imposé
2.1. Les anodes sacrificielles ou galvaniques Avec la technique de courant imposé, un poste trans-
formateur-redresseur (souvent appelé poste de souti-
Les anodes sacrificielles ou galvaniques agissent grâce
rage) génère un courant continu qui circule entre l’ou-
au couplage galvanique créé naturellement entre le
vrage et un déversoir anodique constitué d’anodes
métal de l’ouvrage et des anodes constituées de zinc,
enfouies ou immergées. Les métaux principalement
d’alliages d’aluminium ou de magnésium, métaux
utilisés sont l’acier, des alliages fer/silicium/chrome, du
plus électronégatifs. La différence de potentiel natu-
titane recouvert d’oxydes de métaux mixtes. Elles ne
rel entre les métaux crée une circulation de courant ;
sont pas forcément détruites, contrairement aux anodes
le potentiel de l’ouvrage diminue, alors que celui
galvaniques. Le courant sort des anodes (pôle «+» du
de l’anode augmente. L’ouvrage se trouve plus
redresseur) et entre dans l’ouvrage (pôle «-» du redres-
cathodique, donc se corrode moins vite que s’il était
seur) pour abaisser son potentiel électrochimique.
seul, et les anodes se corrodent beaucoup plus
Ces systèmes sont plus complexes à mettre en œuvre
rapidement que si elles étaient seules.
qu’un système par anodes galvaniques, mais présen-
tent de nombreux avantages par ailleurs. Ils ont une
durée de vie supérieure, environ 20 ans pour les dé-
versoirs. Un seul poste peut assurer la protection de
plusieurs kilomètres de canalisations. Il est nécessaire
de disposer d’une parcelle de terrain, proche de l’ou-
vrage à protéger (entre 50 et 100 mètres), dans la-
quelle enterrer le déversoir anodique constitué
d’anodes, et une source de courant électrique.
Figure 2. Anodes sacrificielles ou galvaniques Figure 3. Mise en œuvre de la technique du courant imposé
Conclusion
5. La certification en protection cathodique
Dès 1989, les premières normes en protection catho- Tous les ouvrages en acier enterrés ou immergés
dique sont proposées, et en 1996 deux normes peuvent bénéficier d’une protection anticorrosion
qualification et certification sont éditées. S’ensuit, efficace. Au vu de son efficacité, les coûts de mise en
en 1998, la création de la certification Afnor place et de suivi de la protection cathodique sont
Compétence en protection cathodique, qui voit en faibles par rapport aux coûts d’investissement et
2000 la délivrance des premiers certificats. Depuis de fonctionnement. La protection cathodique permet
juillet 2011, Cefracor5 Certification a pris le relais de de réduire la vitesse de corrosion des ouvrages et
l’Association française de normalisation (Afnor). d’augmenter considérablement leur durée de vie.
En 12 ans, et dans les quatre secteurs d’activité, terre,
La protection cathodique nécessite des connaissances
mer, béton et intérieur des capacités, ce sont quasi-
en électrochimie, corrosion, électricité, maintenance,
ment 500 personnes qui ont été certifiées. Seul le
métrologie et règlementation. Le Cefracor s’assure,
niveau le plus élevé est conservé pour ceux qui
par l’intermédiaire de la certification en protection
gravissent les échelons de la certification d’où un
cathodique, que les agents de terrain et les ingénieurs
nombre de certifiés effectifs inférieur.
ont une excellente connaissance des techniques
de mesures, nécessaire pour assurer une meilleure
Niveau 1 S
Secteur Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3
Mer maîtrise de la corrosion des ouvrages enterrés. Cette
Terre – 169 116 14 certification octroie, aux entreprises utilisatrices, des
Mer 17 23 15 6
interlocuteurs spécialisés et, aux agents certifiés, la
Béton – – – 3
Capacités – – – 1 reconnaissance de leurs compétences.
Sous-total 17 192 131 24
Total des certificats 364
Tableau I. Nombre de certifiés Cefracor Certification pour la
protection cathodique au 17 avril 2012 5 Centre français de l’anticorrosion.