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Fiche .

La protection cathodique des canalisations


enterrées
■ S. GASTAUD1

Introduction EN 12954 pour la majorité des cas. Il dépend notam-


ment de la nature du métal et du milieu dans lequel il
La protection cathodique est une technique de
est plongé. Dans les cas particuliers, la protection
protection anticorrosion pour tous les ouvrages
cathodique des structures complexes doit répondre
métalliques enterrés, immergés ou bétonnés.
aux exigences de l’EN 14505.
Cette méthode de protection anticorrosion est large-
ment répandue dans le monde. Elle est connue pour
Potentiel (V)
être fiable et peu coûteuse par rapport aux risques 1,4
1
encourus. Le monde du pétrole et du gaz a une obli-
1,2
gation légale de mettre sous protection cathodique Fe
3+

tous ses ouvrages dès lors qu’ils se trouvent dans le 0,8 7 b

domaine public (arrêté du 4 août 2006). 0,4 Fe2O 3


2+ 2
Depuis une dizaine d’années, il existe une certifi- Fe
0
cation en protection cathodique validant les capacités
a
des agents selon trois niveaux, technicien, ingénieur -0,4
3 4
6 Fe3O 4
et expert. Cette certification a eu pour effet de faire -0,8 5
monter en compétences les techniciens et ingénieurs,
-1,2 Fe
et d’assurer aux donneurs d’ordres une véritable
qualification des sous-traitants. -1,6
0 2 4 6 8 10 12 14
Actuellement, cette technique est utilisée sur de pH

nombreux réseaux transportant de l’eau, même si elle Figure 1. Diagramme potentiel-pH (ou de Pourbaix) du fer2

n’est pas encore généralisée.


Dans le cas du fer, principal constituant de l’acier, la
1. Principe de la protection cathodique zone bleue (figure 1) représente la zone d’immunité,
c’est-à-dire les valeurs de potentiels et de pH pour
La corrosion est un phénomène électrochimique qui
lesquelles l’acier ne s’oxydera pas. La zone rose est
va agir sur toutes les pièces métalliques qui seront au
celle dans laquelle il s’oxydera et sera stable sous
contact d’un milieu aqueux.
forme d’ions en solution. Enfin, dans la zone orange,
Le principe de la protection cathodique est d’envoyer l’acier forme en s’oxydant des couches d’oxydes pro-
un courant électrique continu dans l’ouvrage suscep- tectrices ; sa vitesse de corrosion est alors plus faible.
tible de se corroder, qu’il soit enterré ou immergé.
L’entrée du courant dans l’ouvrage à protéger permet Dans la zone d’où sortent les courants, le métal se
d’abaisser son potentiel électrochimique en dessous dissout là où l’eau contenue dans le milieu est
d’une valeur donnée. Ce potentiel est défini par les oxydée, des électrons sont libérés dans le métal ; elle
normes de protection cathodique en vigueur, est appelée l’anode.

Dans la zone où entrent les courants, les espèces en


1 CJP Expertise – 53, rue de la Marche-des-Milles – 13330 Pélissanne.
www.cjp-e.fr solution se réduisent en captant les électrons fournis
2 Tiré de Initiation à la métallurgie et à la corrosion,
www.cefracor.org/html/publications.htm par l’anode, elle est appelée cathode.

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La protection cathodique des canalisations enterrées

Dans les cas de corrosion généralisée, ces deux zones Ces anodes se présentent généralement sous la forme
se déplacent de façon aléatoire sur la surface du d’un cylindre de métal à l’intérieur d’un sac de toile
métal, la corrosion atteint toute la surface de façon de jute rempli d’un mélange régulateur (backfill). Cet
uniforme. Dans le cas des corrosions localisées, ces ensemble doit être mouillé durant plusieurs heures
deux zones ne se déplacent pas, la corrosion pénètre avant d’être mis en fouille.
rapidement dans le métal. Leur portée est généralement limitée à quelques di-
zaines de mètres. Il n’est pas possible de régler le cou-
rant qu’elles débitent, mais elles offrent une grande
2. Deux techniques disponibles
fiabilité et ne nécessitent aucun entretien. Générale-
Deux techniques de protection cathodique sont uti- ment, elles sont dimensionnées pour assurer un fonc-
lisées pour fournir le courant nécessaire pour contrer tionnement optimal durant 10 ans.
les phénomènes de corrosion.
2.2. Le courant imposé
2.1. Les anodes sacrificielles ou galvaniques Avec la technique de courant imposé, un poste trans-
formateur-redresseur (souvent appelé poste de souti-
Les anodes sacrificielles ou galvaniques agissent grâce
rage) génère un courant continu qui circule entre l’ou-
au couplage galvanique créé naturellement entre le
vrage et un déversoir anodique constitué d’anodes
métal de l’ouvrage et des anodes constituées de zinc,
enfouies ou immergées. Les métaux principalement
d’alliages d’aluminium ou de magnésium, métaux
utilisés sont l’acier, des alliages fer/silicium/chrome, du
plus électronégatifs. La différence de potentiel natu-
titane recouvert d’oxydes de métaux mixtes. Elles ne
rel entre les métaux crée une circulation de courant ;
sont pas forcément détruites, contrairement aux anodes
le potentiel de l’ouvrage diminue, alors que celui
galvaniques. Le courant sort des anodes (pôle «+» du
de l’anode augmente. L’ouvrage se trouve plus
redresseur) et entre dans l’ouvrage (pôle «-» du redres-
cathodique, donc se corrode moins vite que s’il était
seur) pour abaisser son potentiel électrochimique.
seul, et les anodes se corrodent beaucoup plus
Ces systèmes sont plus complexes à mettre en œuvre
rapidement que si elles étaient seules.
qu’un système par anodes galvaniques, mais présen-
tent de nombreux avantages par ailleurs. Ils ont une
durée de vie supérieure, environ 20 ans pour les dé-
versoirs. Un seul poste peut assurer la protection de
plusieurs kilomètres de canalisations. Il est nécessaire
de disposer d’une parcelle de terrain, proche de l’ou-
vrage à protéger (entre 50 et 100 mètres), dans la-
quelle enterrer le déversoir anodique constitué
d’anodes, et une source de courant électrique.

Figure 2. Anodes sacrificielles ou galvaniques Figure 3. Mise en œuvre de la technique du courant imposé

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Fiche .

3. Mise en œuvre Entre les deux configurations, il existe de très nom-


breuses situations qui nécessitent une étude parti-
• Complémentarité avec le revêtement externe culière par un spécialiste. Généralement, les ouvrages
de transport cheminant sur de longues distances ou
La protection cathodique sera systématiquement
ayant de gros diamètres vont être protégés par des
associée à un revêtement anticorrosion appliqué sur
systèmes à courant imposé pour limiter les coûts de
les canalisations et réservoirs. Ce revêtement a pour
but premier de séparer l’acier du milieu environnant pose et de fonctionnement. Ils présentent l’avantage
et de limiter aux seuls défauts de revêtement les zones d’être souples d’utilisation, relativement faciles
d’action de la protection cathodique. Le besoin en à mettre en œuvre et leur pilotage peut se faire à
courant de protection cathodique est alors bien distance.
moins important, mais il est alors impératif que le L’environnement dans lequel se trouve l’ouvrage a
courant de protection cathodique puisse atteindre le aussi un impact sur le système de protection catho-
métal à nu. dique. La traversée d’une ville, un bras de rivière, des
champs cultivés ou un bord de route salée en hiver
sont à prendre en considération. Les risques de
corrosion dans les sols sont ainsi évalués à l’aide des
normes EN 12501-1 et -2. L’existence de purges,
ventouses, vannes de sectionnement, dérivations,
sont autant d’éléments particuliers à prendre en
compte lors du dimensionnement de la protection
cathodique. Il est aussi possible de protéger les cana-
lisations à l’intérieur d’un château d’eau.
Il est de plus en plus fréquent de trouver des systèmes
Figure 4. Schéma d’un revêtement présentant un défaut ouvert télégérés4. Il est ainsi possible à distance de connaître
sans décollement3
les paramètres de fonctionnement des postes, de les
La nature de ce revêtement extérieur sera d’une régler ou d’être alertés en cas de panne. Cette télé-
importance capitale par la suite. Son mode de dégra- surveillance est généralement compatible avec les
dation va entraîner, dans certains cas, des effets équipements de surveillance en ligne déjà en place
d’écran à la protection cathodique, laquelle sera alors sur les réseaux d’eau.
inefficace.
• Gestion de l’environnement électrique
• Choix du mode de protection Il est impératif de gérer l’environnement électrique
Le choix du système à mettre en place, anodes galva- des canalisations. Des interférences entre systèmes de
niques ou courant imposé, va grandement dépendre protection cathodique de plusieurs usagers, courants
de la structure à protéger, mais il peut être admis que vagabonds, courants alternatifs, sont autant de para-
tout dispositif peut faire l’objet d’une protection. Il mètres à identifier pour assurer une bonne efficacité
est évident que la protection cathodique d’une cana- de systèmes de protection cathodique. L’isolement des
lisation de Ø 700 mm cheminant sur 16 km se fera conduites vis-à-vis des équipements de mise à la terre
par du courant imposé, tandis qu’un tronçon de des installations électriques est à mettre en place pour
50 m de canalisation de Ø 50 mm se fera plutôt par éviter tout dysfonctionnement. La proximité de sys-
anodes galvaniques. tèmes de traction à courant continu (tram, métro,
SNCF…) nécessite souvent la mise en place de
3 Stéphane Gastaud, Influence de l’état du revêtement hydrocarboné sur le systèmes de drainage des courants pour éviter des
risque de corrosion des canalisations enterrées de transport de gaz, thèse de
doctorat, INSA Lyon, 2002. dommages extrêmement rapides sur les ouvrages
4 www.cefracor.org/doc/PCRA_009.pdf enterrés.

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4. Contrôle d’efficacité En juillet 2011, Cefracor Certification a également


pris le relais de l’Afnor pour la délivrance de certi-
Les normes en vigueur recommandent un contrôle ficats européens, gérant ainsi la totalité de la certi-
trimestriel du fonctionnement des systèmes à fication, de l’agrément des centres de formation
courant imposé, et annuel pour ce qui concerne
(cinq actuellement) aux centres d’examens et à la
l’efficacité de la protection cathodique. Plusieurs
délivrance des certificats. Cefracor certification est
techniques sont proposées pour évaluer l’efficacité
en cours d’accréditation Cofrac, donnant ainsi une
de la protection cathodique. En fonction de la
nouvelle dimension à la certification en protection
complexité du réseau à contrôler, des mesures dites
cathodique.
on/off peuvent être envisagées pour un réseau isolé,
tandis que des mesures sur coupons témoins sont à De nombreux investissements ont été réalisés pour
étudier dès lors que le réseau est maillé ou perturbé la formation des agents. Le centre de Compiègne,
par des courants vagabonds. pour le secteur terre, est accessible pour des forma-
Ces contrôles sont généralement réalisés par des tions et sert de centre d’examens. Un centre a été
techniciens assurant la maintenance courante des construit à Brest pour les formations et examens du
systèmes d’injection de courant. secteur mer ; il a pour objectif, dans les prochaines
Les contrôles en protection cathodique demandent années, de s’internationaliser et de proposer des
une bonne connaissance des techniques de mesures formations en anglais. Enfin, un centre de forma-
(EN 13509), et une analyse critique des résultats des tion et d’examen pour le béton est en cours de fina-
campagnes de mesure. Pour cela, il existe depuis une lisation.
dizaine d’années une certification des personnels.

Conclusion
5. La certification en protection cathodique
Dès 1989, les premières normes en protection catho- Tous les ouvrages en acier enterrés ou immergés
dique sont proposées, et en 1996 deux normes peuvent bénéficier d’une protection anticorrosion
qualification et certification sont éditées. S’ensuit, efficace. Au vu de son efficacité, les coûts de mise en
en 1998, la création de la certification Afnor place et de suivi de la protection cathodique sont
Compétence en protection cathodique, qui voit en faibles par rapport aux coûts d’investissement et
2000 la délivrance des premiers certificats. Depuis de fonctionnement. La protection cathodique permet
juillet 2011, Cefracor5 Certification a pris le relais de de réduire la vitesse de corrosion des ouvrages et
l’Association française de normalisation (Afnor). d’augmenter considérablement leur durée de vie.
En 12 ans, et dans les quatre secteurs d’activité, terre,
La protection cathodique nécessite des connaissances
mer, béton et intérieur des capacités, ce sont quasi-
en électrochimie, corrosion, électricité, maintenance,
ment 500 personnes qui ont été certifiées. Seul le
métrologie et règlementation. Le Cefracor s’assure,
niveau le plus élevé est conservé pour ceux qui
par l’intermédiaire de la certification en protection
gravissent les échelons de la certification d’où un
cathodique, que les agents de terrain et les ingénieurs
nombre de certifiés effectifs inférieur.
ont une excellente connaissance des techniques
de mesures, nécessaire pour assurer une meilleure
Niveau 1 S
Secteur Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3
Mer maîtrise de la corrosion des ouvrages enterrés. Cette
Terre – 169 116 14 certification octroie, aux entreprises utilisatrices, des
Mer 17 23 15 6
interlocuteurs spécialisés et, aux agents certifiés, la
Béton – – – 3
Capacités – – – 1 reconnaissance de leurs compétences.
Sous-total 17 192 131 24
Total des certificats 364
Tableau I. Nombre de certifiés Cefracor Certification pour la
protection cathodique au 17 avril 2012 5 Centre français de l’anticorrosion.

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