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Bulletin du Service de la carte

géologique d'Alsace et de
Lorraine

Découverte d'une Tortue (Ptychogaster sp.) dans le Sannoisien


(Lattorfien) des Mines de Potasse d'Alsace
France de Broin

Citer ce document / Cite this document :

Broin France de. Découverte d'une Tortue (Ptychogaster sp.) dans le Sannoisien (Lattorfien) des Mines de Potasse
d'Alsace. In: Bulletin du Service de la carte géologique d'Alsace et de Lorraine, tome 23, n°2, 1970. pp. 79-84;

doi : https://doi.org/10.3406/sgeol.1970.1370

https://www.persee.fr/doc/sgeol_0037-2560_1970_num_23_2_1370

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Bull. Serv. Carte géol. Als. Lorr., 23, 2, p. 79-84, Strasbourg, 1970

Note brève

DÉCOUVERTE D UNE TORTUE (PTYCHOGASTER SP).


DANS LE SANNOISIEN (LATTORFIEN) DES MINES
DE POTASSE D'ALSACE

France de BROIN
Institut de Paléontologie, Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris.

La Tortue décrite ici a été trouvée par J.-P. Schwartz, dans les Mines de Potasse
d'Alsace. Sa découverte est importante car il s'agit du premier Vertébré signalé dans un
niveau du bassin potassique de Mulhouse appartenant aux sédiments de remplissage tertiaire
du Fossé Rhénan. Sur le conseil de M. E. Friedel que je remercie vivement, M. Ch. Courtot
a bien voulu me confier le fossile pour examen, au nom du Service Géologique de la Société.
Je remercie sincèrement M. Ch. Courtot, dont les indications détaillées sur la stratigraphie
du gisement et sur les fossiles déjà connus dans la région m'ont été précieuses.
Gisement. — Bassin potassique de Mulhouse, à 6 km au N de la ville. Voie 226 de la
Mine Fernand de la Société des Mines de Potasse d'Alsace, coordonnées approximatives :
+ 700, — 2 650.
Niveau stratigraphique. — Oligocène inférieur : couche potassique inférieure, apparte¬
nant au complexe salin à horizons potassiques et sans rognons d'anhydrite, de la Zone
Salifère Supérieure du Sannoisien (Lattorfien), Sittler, 1965, p. 138 et suivantes t1*); dans
l'intercalaire a de stériles, situé entre les bancs A et Bl5 entre une petite couche de marnes
dolomitiques et une autre d'anhydrite dolomitique sus-jacente composant cet intercalaire.
Fossiles associés — Intercalaire a : assez pauvres restes d'Insectes et de Plantes, la
plupart indéterminables. Plus haut dans la couche potassique inférieure, intercalaire b2
surtout : nombreux Insectes et Plantes bien conservés, étudiés principalement par Quié-
vreux, de 1933 à 1938; rares Mollusques et Arachnides; un fragment de plume d'Oiseau
(Quiévreux,tel1935).
saumâtre, Paralates
Dans bleicheri
d'autres Sauvage
horizons (1>.
de la Zone Salifère Supérieure : Poissons d'eau

(1) Maikovsky, 1939-41.


80 F. DE BROIN

Description. — La Tortue se présente par la face ventrale (Pl. h. t.). Le crâne mesure
11 mm, de l'extrémité antérieure du museau à l'extrémité postérieure du basioccipital
(condyle
Les os sont
occipital
aplatisnon
et presque
encore formé),
tous en la
connexion.
carapace D'avant
environ en
29 arrière,
mm, la onqueue
distingue
environ
: le25crâne,
mm.
dont on voit la face palatine, avec la mandibule en place. Le cou, sans qu'aucune forme
de vertèbre soit reconnaissable. Le membre antérieur droit avec la main incomplète, appa¬
remment en vue ventrale ; l'humérus est en connexion avec le « procoracoïde » et le
coracoïde. Une partie de l'hyoplastron droit est visible, latéro-postérieurement à l'humérus.
Du membre antérieur gauche, on n'a que l'humérus et une partie de la main, apparemment
en vue ventrale. La ceinture scapulaire gauche est cachée par l'ébauche de l'hyoplastron,
dont on a la forme en partie par la présence des os, en partie par leur empreinte. Il en est
de même pour les ébauches des hypoplastrons, incomplètement ossifiés comme les hyoplas-
trons, conservées en partie ou reconnaissables par leur empreinte. Il y a une grande fonta¬
nelle centrale entre les hyoplastrons et les hypoplastrons, qui ne sont pas encore complète¬
ment jointifs. Les épiplastrons et l'entoplastron ne sont pas conservés. L'empreinte de
l'arrière des hypoplastrons et des xiphiplastrons est superposée au bassin, dont on voit les
ischions et le pubis droit. De part et d'autre, en connexion, les fémurs : à droite, le fémur
est prolongé par le tibia et le péroné, les tarsiens manquent et les métatarsiens sont incom¬
plets, de même que les doigts. La partie distale du membre postérieur gauche est décalée
sur la gauche, au-dessous du pubis et du fémur droits; on y voit la partie distale des tibia
et péroné et une partie du pied. La queue est visible en partie, l'extrémité n'est reconnais¬
sable
de
périphériques
la carapace,
que par son
sont
grâce
empreinte
visibles.
à son empreinte
et quelques
à droite
traceset d'os.
à gauche
On voit
; les une
ébauches
partie deduquelques
contour plaques
général

Voici ce qui ressort de l'examen de ces restes :


1) Il s'agit d'un individu juvénile (ossification encore incomplète du plastron, de la
bordure de la carapace et de la partie postérieure du crâne, dont le basisphénoïde et le
basioccipital sont caractéristiques de l'état immature (Pl. h.-t et fig. 1 b).
2) Il s'agit d'une tortue aquatique, d'eau douce, mais ni d'un Trionychidé ni d'un
Chelydridé : la queue est longue et fine et les phalanges ne sont pas raccourcies, contraire¬
ment à celles
comme chez les
destortues
tortues marines
terrestres;
ou d'autre
comme part,
chez les phalanges
Trionychidae ne sont
(tortues
pas d'eau
très allongées
douce);
enfin, les restes du plastron sont conformes aux ébauches de celui de jeunes tortues d'eau
douce telles les Emydinae ou les Pleurodires, mais non de celui des Chelydridae.
Attribution à la sous-famille des Emydinae et au genre Ptychogaster, d'après l'examen
du crâne (fig. 1) : Ptychogaster , genre entièrement fossile, est une tortue palustre appar¬
tenant à la sous-famille des Emydinae (famille des Testudinidae) . Sa caractéristique essen¬
tielle est la charnière entre les hyoplastrons et les hypoplastrons, permettant une certaine
mobilité des deux lobes du plastron. Ce caractère, repérable chez l'adulte, n'est pas
contrôlable
parvenir à l'attribution
chez le jeune,duquand
fossileonà n'a
la famille
que les etébauches
au genre d'os
cités,
incomplètement
il a fallu trouver
formés.
d'autres
Pour
critères, qui ont été fournis par le crâne. Le contour antérieur du crâne est arrondi, sans bec
pointu ou recourbé vers le bas. En dépit de l'écrasement du fossile, on peut estimer que
la base des dentaires est arrondie et non aiguë. A l'avant du palais, de part et d'autre du
vomer, on voit deux plages noires allongées que l'on pourrait prendre pour les choanes
mais qui ne leur correspondent que pour une petite part, la plus antérieure; la plus grande
partie de ces plages
développement du fossile,
est un artefact
était encore
dû autrès
fait mince
que l'os,
et fragile;
incomplètement
cette partie
formécorrespond
au stade deà
l'emplacement de la base des préfrontaux, des foramens naso-palatins, d'une partie des
UNE TORTUE DANS LES POTASSES D'ALSACE 81

Fig. 1. — a : Schéma d'après photo du crâne de Ptychogaster emydoides Pomel, Aquitanien de Saint-
Gérand-le-Puy, Muséum Paris, b : Schéma (à la chambre claire) après dégagement, du crâne de Ptychogaster
sp., Sannoisien des Mines de Potasse d'Alsace. Bocc : basioccipital; Bsph : basisphénoïde; Dent : dentaire;
Ex : exoccipital; Ну : hyoïde; Mx : maxillaire; Opist : opisthotique; Pal : palatin; pr. lat : processus
latéral du ptérygoïde; Pter : ptérygoïde; Q : carré; Socc : supraoccipital ; Vo : vomer.

palatins et des foramens palatins. J'ai constaté la même faiblesse des os de cette région
en préparant des squelettes de jeunes tortues actuelles, de dimension identique à celle du
fossile. En arrière et de part et d'autre du vomer, on suit difficilement la suture des palatins
et des ptérygoïdes. On voit bien la suture commune aux ptérygoïdes en avant du basisphé¬
noïde. Chez les Testudininae, le palais est concave entre les prémaxillaires et le basisphé¬
noïde; ici, cette partie est plane comme chez les Emydinae, telle Emys par exemple, sans que
cela paraisse dû à l'écrasement. Le contour externe du ptérygoïde gauche est net et l'on voit
bien la forme du processus latéral, juste derrière sa jonction avec le maxillaire. Ce
processus
vers le haut
n'estdu nicrâne
nettement
comme recourbé
chez les vers
Pleurodires,
l'arrière nicomme
situé antérieurement
chez Chelydra, àni larecourbé
suture
palatino-ptérygoïdienne ou à sa hauteur, ou à peine marqué comme chez les Testudininae
(voir les figures données par Loveridge et Williams, 1957) et certaines Emydinae; il est
situé et développé comme chez les Emydinae du type Emys orbicularis, Clemmys caspica
et guttata, Geoemyda, Pseudemys, Ptychogaster (fig. la). Le rétrécissement des ptérygoïdes
à mi-longueur est modéré. Le basisphénoïde, dont on entrevoit la forme définitive, super¬
posée à la trame d'ossification primitive circulaire du jeune individu, est assez grand et
non en contact avec les palatins; sa longueur est conforme à celle de cet os chez les Emy¬
dinae citées. Le basioccipital, plus court, présente lui aussi une ossification circulaire primi¬
tive, mais les sutures latérales définitives sont invisibles de même que le condyle occipital.
En fait, le crâne fossile, par son contour, la forme de sa mandibule, la configuration
et la forme générale des os du palais, ressemble beaucoup à celui des très jeunes Emydinae
82 F. DE BROIN

et plus spécialement à Emys orbicularis et Clemmys caspica leprosa. Cependant, c'est avec
le crâne adulte de Ptychogaster (fig. 1 a) que je trouve le plus de ressemblance. Dans les
collections du Muséum il existe en effet un crâne partiel avec mandibule (dentaires seuls
conservés) provenant de Saint-Gérand-le-Puy, et dont Vaillant (1883) a dit seulement
quelques mots. Par superposition des schémas des crânes de Ptychogaster et du fossile
présenté ici, en ramenant les basisphénoïdes à la même longueur, on voit que ces deux os
sont aussi larges et de même forme; les basioccipitaux sont aussi longs; les ptérygoïdes
sont aussi larges et leurs processus latéraux semblables; enfin les sutures palatino-ptéry-
goïdiennes des deux crânes coïncident.
Par contre, ces proportions relatives diffèrent entre Ptychogaster et les crânes adultes
des autres Emydinae observées, spécialement Clemmys, et Emys, de même qu'entre le crâne
du fossile étudié ici et ceux de Clemmys et d 'Emys jeunes. Chez ces genres les proportions
des basioccipitaux, des ptérygoïdes et de leurs processus latéraux sont distinctes par rapport
aux basisphénoïdes, et la position de la suture palatino-ptérygoïdienne est plus antérieure.
Il y a cependant une différence constante entre le crâne étudié ici et celui des Emydinae
citées : le museau du premier est plus court et plus arrondi et la mandibule (incomplète
à l'avant) plus courte à la symphyse. Je pense que cette différence doit être due à l'aplatis¬
sement, à la fossilisation, plutôt qu'à une réalité anatomique. Cependant, ceci et le fait
que l'on soit obligé de comparer un crâne adulte à un crâne juvénile en assez mauvais état,
font que l'attribution du fossile d'Alsace au genre Ptychogaster est pour moi seulement une
forte présomption.
Ptychogaster est abondant en Europe au Tertiaire; il existe une trentaine d'espèces du
Bartonien au Miocène, dont seules quelques-unes doivent être valables. Avant le Stampien,
les restes sont rares, incomplets et à détermination incertaine. On n'avait jamais signalé de
Tortue dans le bassin de Mulhouse, mais par contre, dans la région voisine, dans le Sundgau
Becker)
à Brunstatt,
(Förster
Riedisheim,
et Becker,
Rixheim,
1888;on Förster,
a trouvé 1892;
une Tortue
Dubois: Ptychogaster
G. et Dubois laurae
G., 1955),
(Förster
dans le
et
Sannoisien inférieur (ou Ludien supérieur). Sandberger (1870-1875, p. 39) signale une
« Emys » à Klein-Kembs (Sundgau) dans le Stampien inférieur. Le niveau de Ptychogaster
sp. du Bassin de Mulhouse, situé dans la Zone Salifère Supérieure, est donc un plus récent
que celui de Pt. laurae , qui correspond à la Zone Salifère Inférieure et plus ancien que celui
de Klein-Kembs, qui serait à peu près équivalent d' Alzey bei Mainz (Thenius, 1959) où fut
trouvée Pt. leipsii. Sont encore signalés parmi les premiers Ptychogaster : Pt. cayluxensis
(Lydekker, 1889), des Phosphorites de Bach (Lot) et Pt. sp. (Stefano, 1905) des Phospho¬
rites du Quercy. Le niveau de ces restes insuffisants est indéterminé; étant compris entre
l'Eocène supérieur et le Stampien, il pourrait être équivalent de celui du fossile étudié ici.
En ce qui concerne ce dernier, il faut espérer que d'autres découvertes permettront de con¬
firmer son attribution au genre Ptychogaster et d'en définir l'espèce, après révision de toutes
les espèces du genre.
modeD'après
de vie de
la laTortue
Tortueeuropéenne
fossile d'Alsace
actuelle
: elleEmys
devaitorbicularis,
vivre dans on
les peut
cours avoir
d'eau une
et lesidée
mares
du
avoisinant la lagune de sédimentation, située dans une région boisée; elle devait pouvoir
supporter une certaine salinité, mais pas celle, excessive, de la lagune (Quiévreux, 1935).
D'après la flore et la faune d'Invertébrés, le climat était tempéré chaud. Si le vent a trans¬
porté au lieu de fossilisation les Insectes et les restes de Plantes, il n'est certainement pas
responsable du transport de la Tortue; les éléments manquent pour expliquer comment
elle a pu franchir la distance de plusieurs kilomètres séparant le rivage du lieu de fossili¬
sation; sa position et la présence de tous ses éléments en place font penser à un transport
de l'animal mort par un courant tranquille.
UNE TORTUE DANS LES POTASSES D'ALSACE 83

BIBLIOGRAPHIE

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PLANCHE

Squelette de Ptychogaster sp., Sannoisien des Mines de Potasse d'Alsace, Musée Potassique
des M. P. D. A. S. A., Mulhouse, avant dégagement complet. Schéma d'après photo, après
dégagement. Cor : coracoïde ; Cu : cubitus ; Fe : fémur ; g. ep : gouttière ectépicondylaire ;
Hu : humérus; Hyo : hyoplastron; Hypo : hypoplastron ; Is : ischion; Pe : péroné; per :
plaques périphériques; Proc : procoracoïde ; Pub : pubis; Ra : radius; Ti : tibia; Xiphi :
xiphiplastron ; I à V : doigts I à V; 1 à 3 : phalanges 1 à 3; M 1 à M5 : métatarsiens 1 à 5.
g.ep

Hu
g.ep

Hu

Proc

Cor Hyo

per,

Hypo

Pub
Xiphi
Ti? a-

5mm

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