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Revendication politique pangermaniste.

La corrélation entre espace, culture et droit, qui est inhérente à leur critique de
l’idéologie libérale et de son corollaire, l’idéologie de la machine, fait l’originalité de
cette réaction…
Antilibéralisme conservateur.
Le passage de la culture à la Civilisation suit le mouvement naturel de la naissance,
de l’évolution et de la mort biologique, ce qui l’amène à minimiser la portée de la
révolution technique occidentale : … l’explosion démographique et l’essor des
grandes villes …qui connurent une accélération sans précédent au XIXe siècle,
conséquences logiques d’un processus économique technicien au détriment d’une
économie agricole traditionnelle, sont certes une révolution (un « destin »), mais ils
ne sont au fond qu’une répétition, à une échelle bien supérieure, d’un processus qui
affecta la cité antique au IV après J.C.
En somme pour Spengler, la vie économique est d’abord l’« expression d’une vie
psychique »
L’inversion de la fin et du moyen est symptôme de déclin.
On se souviendra aussi, au début de la longue citation, de la référence à un certain
déterminisme géographique, l’insularité anglaise orientant l’élan capitaliste mondial.
Cela l’amène à établir un parallèle entre la décadence romaine (panem et circenses)
et la décadence occidentale (idéologie du sport comme fin en soi, lutte pour les
salaires) etc.
L’espace a une valeur autant économique que symbolique, il est donc créateur ; à
l’inverse, le paysage urbain est négateur de cette interrelation entre l’individu et son
environnement naturel.
Parallèlement, dans sa pensée, dictature de l’économie et essor urbain restent
intimement liés.
…et il ne fait nul doute que pour lui les valeurs de la paysannerie sont authentiques
et propres à la « Kultur » mais non sans un certain désenchantement, il décèle dans
la ville mondiale, fourmillante et laborieuse, l’aboutissement d’un processus
inéluctable, caractéristique de ce qu’il nomme « l’histoire supérieure », par contraste
avec le monde paysan « a-historique ».
Par opposition à l’attachement à la terre qui unit esprit et corps dans la Patrie (le
Heimat), il y a chez l’homme faustien, l’homme oeconomicus des temps modernes
une tension vers l’extérieur (vers l’in-fini) que Spengler associe globalement avec
l’impérialisme…
Une conception quasi biologique du flux historique.
Quoique adversaire de la décadence, Spengler se résigne ici à l’impérialisme des
Etats imposé à la fin du cycle de la Civilisation, et ce en conformité avec le
fatalisme implicite de sa physionomie historique…
Cette tension caractéristique du passage de la Culture à la Civilisation, s’inscrit dans
un continuum héraclitéen ; Spengler en précise les formes en recourant à la
distinction conceptuelle opérée par Goethe entre « devenir » et « devenu », entre vie
et mort.
L’individualisme est lié à l’insularité de l’Angleterre.
Spengler entend d’abord décrire les mécanismes intérieurs qui modèlent les âmes,
qui les façonnent suivant les marques du faustianisme et les relient à l’antique
instinct de prédation, qu’il plaçait à l’origine des cultures.
Spengler, contrairement à nombre de ses contemporains conservateurs prend soin
de ne pas idéaliser le passé et l’épopée, montrant que l’avoir et la possession sont
ancrés de tout temps dans le cœur de l’homme, même s’il y a une gradation
involutive, un passage fatal de la Culture à la Civilisation.
Assertions bellicistes favorables à l’impérialisme allemand.
On retrouve ce schéma stéréotypé dans la distinction dynamique entre Culture et
Civilisation, qui se décline diversement en l’opposition campagne/ville,
étendue/direction, prussianisme/libéralisme. Cependant, par-delà la psychologie,
cette bipartition obéit à l’essence même de sa doctrine, de cette conception
polémique de l’histoire humaine fondée sur des cycles de développement exigeant
un alpha et un omega, un âge d’or et un âge de fer, chacun possédant ses propres
valeurs en contradiction permanente.
Spengler fait une large place à l’étude des Vikings et à l’instinct de prédation
(atteignant son paroxysme avec l’accélération du capitalisme à partir du XVIIIe
siècle)
L’émergence de la notion de ville mondiale dans la géographie française au
début du xxe siècle
Cette notion de ville-monde correspond en tant que telle à une réalité aussi
ancienne sans doute que le fait urbain. À toutes les époques, les villes principales
ont été décrites comme cosmopolites…
Le traitement que fait O. Spengler de la Weltstadt (ville mondiale dans la traduction
Gallimard), dans son Déclin de l’Occident, en est une confirmation supplémentaire.
La Weltstadt, selon Spengler, est artificielle, elle « signifie cosmopolitisme au lieu de
“patrie” » (1923, I, p. 45). Au-delà d’une conception d’abord « spirituelle » 2 ou
philosophique du déclin culturel et de l’évolution de la culture vers son stade final,
la civilisation, Spengler introduit très explicitement le thème capital et produit une
manière de géographie urbaine : la Weltstadt est un lieu de décision qui provincialise
le reste du territoire au point de l’effacer symboliquement (« L’Égypte c’est Thèbes,
l’orbis terrarum Rome, l’Islam Bagdad, la France Paris », II, p. 89) ; c’est pousser
l’articulation ville/monde jusqu’à l’assimilation du monde dans la ville. L’évolution
historique de la civilisation conduit à l’émergence de la Weltstadt, type suprême de la
ville capitale, « aujourd’hui tout est province : campagne, petite et grande ville, à
l’exception de ces deux ou trois points. […] il n’y a que des provinciaux et des
habitants de la capitale » (II, p. 92). La Weltstadt exerce ainsi une fonction capitale
qui résulte d’un processus de concentration, décelable dans toutes les cultures et à
toutes les époques 3. Enfin, Spengler ne néglige pas la dimension proprement
économique de la notion, car « la ville cosmopolite fonde une économie mondiale
(civilisée) qui prend son point de départ dans des groupes tout à fait restreints à
quelques centres de rayonnement, et qui s’assujettit le reste sous forme d’économie
provinciale, tandis que règne encore souvent, dans des régions peu accessibles, la
coutume absolument primitive (“patriarcale”) » (II, p. 439). Il va jusqu’à pointer
l’importance de la présence d’un marché financier pour caractériser la Weltstadt (II,
p. 447) ; cet aspect, secondaire chez lui par rapport au thème capital, fait évoluer
néanmoins le sens classique de la Weltstadt vers quelque chose qui évoque
davantage pour nous la formation de métropoles mondiales.
Ces différents aspects généraux peuvent être ressaisis utilement avec le cas de
Londres : à la fois ville-monde, cosmopolis, capitale d’un État en pointe de la
révolution industrielle et de l’impérialisme, métropole gigantesque, Londres serait
aussi « a city of “world” importance and connections » (Mackinder, 1902, p. 193) :
le prototype de la ville mondiale.
Il faudrait donc concevoir un type de ville qui organise autour d’elle, à son profit,
une partie de l’espace mondial, indépendamment de son statut national.
Cette façon de procéder, associant, sans guère expliciter leur diffé- rence de statut,
des capitales nationales d’importance mondiale et des villes « capitales » de niveau
mondial, nous paraît un élément clé dans la prise de conscience d’une classe
urbaine spécifique, les villes mondiales, même si la prédominance d’un discours
énumératif témoigne que l’on est loin encore d’une authentique conceptualisation.
La grande ville, notion quantitative, se distingue cependant de deux nouvelles
notions fonctionnelles : l’agglomération, qui traduit la prise d’importance des
banlieues (indépendamment de la taille de la ville), et la métropole, qui décrit la
polarisation d’un espace (régional d’abord) par un centre urbain. En ce qui nous
concerne, ce bouleversement contextuel et conceptuel va se matérialiser dans
l’évolution déjà notée du sens de Weltstadt, et dans la conception d’une métropole
d’échelle mondiale.
Les grandes villes sont des « ganglions humains » (1905, p. 327), lieux de
concentration pour une humanité en mouvement, voire des « ganglions mondiaux »
(d’après la Table des matières).
L’Europe n’est plus le modèle ; et si les géographes commencent dans les années
1920 à construire théoriquement « une distinction entre un type “européen” et un
type “américain” de villes, ce dernier marqué par une plus forte concentration du
quartier d’affaires, et des sections d’habitation très développées », ils remarquent
aussi que, « avec la congestion de leur centre et le développement de leur banlieue,
les grandes villes d’Europe commencent à tendre vers le type américain »
(Alexandre, 1930, p. 623). Ce basculement du modèle urbain, de son ancrage
européen vers un ancrage « américain », traduit le déclassement des villes
européennes (d’abord de Londres),
En outre, comme le suggère Zimmermann, la croissance fulgurante de Berlin ne
trouverait d’équivalent que dans le Nouveau Monde : son taux de croissance « se
compare à celui de New York » (1911c, p. 186, renvoyant en note à 1911a…). Au
début du XXe siècle, ce type de comparaison est générale, dans la lignée de M.
Twain qui avait surnommé Berlin « le Chicago de l’Europe »… De ce point de vue,
la Première Guerre mondiale ne représente pas une discontinuité majeure : les
années 1920 seront l’âge d’or de Berlin, qui entre certes dans les années 1930 dans
les turbulences et la mégalomanie, avant de connaître ensuite la destruction et la
division. Entre 1900 et 1930 cependant, Berlin a incarné la transformation urbaine
et semble avoir représenté un exemple caractéristique de ville mondiale.
L’émergence de l’expression ville mondiale dans les années 1910, période de très
forte internationalisation des économies et des sociétés, peut donc être interprétée
comme l’intégration discursive en géographie d’une mutation des villes en lien avec
une mondialisation déjà poussée…

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