ET
LA PIERRE PHILOSOPHALE
RUMÉLIUS
ET
LA PIERRE PHILOSOPHALE
Introduction
De nombreux ouvrages ont été écrits sur l’Alchimie. Cette
science qui fut à l’honneur pendant plus de quinze cents ans, n’a pas
encore livré son secret. Et il est bien difficile de prouver à l’heure ac-
tuelle, si elle est une chimère ou une réalité. D’ailleurs, l’on conçoit
les raisons qui obligèrent les Élus à se confiner dans le plus grand
secret, afin de ne pas devenir l’esclave des puissants de la Terre, qui
n’hésiteraient pas à s’approprier le fruit des recherches de l’Alchimiste.
Les initiés, connaissant la question, se sont toujours ex-
primés par des termes incompréhensibles pour le Néophyte,
malgré tout l’intérêt que les nombreux chercheurs ont appor-
té pour résoudre ce mystérieux problème. Néanmoins, si l’on
compulse tous les ouvrages traitant de l’Alchimie, il ressort que
chacun d’eux a donné certaines opérations partielles dans leur
détail. Et seul un esprit averti, apte à la compréhension de la phi-
losophie du Grand Œuvre, peut en dégager les principes essentiels.
Notre but n’est pas tellement de vous donner la marche
des opérations. Mais de mettre en lumière tout le proces-
sus alchimique, en s’inspirant des observations naturelles,
qui, autrefois, purent guider les premiers pas de l’Adepte.
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Nous souhaitons que cet ouvrage vous ouvre des hori-
zons nouveaux, et vous évite de multiples tâtonnements, afin
que vous puissiez réaliser dans les meilleures conditions, et
avec connaissance de cause, les expériences que vous serez à
même de tenter dans le cours de votre initiation personnelle.
- Prolégomènes -
Par le temple de l’Homme
Le temple de l’Homme a attendu 32 ans cet instant ! J’ai pris
connaissance des œuvres d’Armand Barbault en 1984, j’avais alors
14 ans. Mon premier Maître, habitant l’Alsace, à Colmar, avait bien
connu monsieur Barbault et venait le voir régulièrement dans son
laboratoire spagyrique. Ce Maître était médium, voyait un guide
spirituel en la femme d’Armand Barbault, qui, il faut le dire, a joué
un rôle central dans les opérations de laboratoire et ses applications
spagyriques. Ceci est précisé dans le livre « L’or du Millième Matin ».
Moi-même, étant médium, je compris beaucoup de choses qu’Armand
Barbault n’a pu écrire, puisque uniquement connu de l’intériorité des
médiums qui le vivent. Armand Barbault utilisait l’Astrologie pour
savoir à quel moment il fallait faire ses opérations Alchimiques. Ils
ne précise pas la pratique opérative relative à la méduimnité, qui était
réservée à sa femme. Nous n’avons malheureusement pratiquement
rien à ce sujet dans ses deux ouvrages consacrés à l’Alchimie.
Armand Barbault, au sujet de sa femme : « On pouvait au
premier stade de la préparation, la trouver partout : il suffisait de prélever
n’importe où de la terre végétale saine et franche. N’importe où ? Peut-
être pas. En tous cas pas n’importe quand ou n’importe comment. Deux
ordres convergent [...] le premier [...] tient à l’inspiration de l’alchimiste
ou si l’on préfère, à son intuition ou mieux encore, aux instructions
qu’il reçoit [...] le plus souvent, il est fait état de sa femme qui le
guide soit par ses rêves, soit par un ensemble plus ou moins imaginé de
perceptions paranormales, médiumniques ». Rapporté par Raymond
Abellio, dans sa préface, pages 9 et 10 de l’Or du Millième Matin.
Les 18ème, 19ème et 20ème siècles auront vécu dans l’illusion
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d’une universalité de la science élevée au stade de religion, dans la
certitude plus ou moins confuse de l’avènement de l’homme maître
de l’univers par l’acuité de son intelligence, et dans l’enfouissement
conscient ou inconscient de pans entiers de la connaissance au nom
de cette universalité. Bien sûr, les acquis matériels de cette science
ne peuvent être réfutés, ce sont les mobiles réels et la philosophie
que nous déplorons comme ayant conduit à l’occultation de vérités
simples et aisément vérifiables, sans pour autant avoir recours à
de coûteuses machines nécessitant une maintenance démesurée.
Hélas, ces vérités simples sont accessibles à tous les hommes et les
femmes de bonne volonté, ce qui fût incompatible, en ces siècles,
avec les investissements à grande échelle nécessaires à la conquête
de l’univers -au sens large- et la création, pour cette conquête, d’un
corps d’élite issu d’une sélection par l’argent, la naissance, le nombre
de diplômes, ou encore par la docilité intellectuelle et émotionnelle.
Nous pouvons penser qu’il n’en sera pas toujours ainsi et que
nous courons vers une implosion de la société globale purement
technologique rêvée par une poignée de prédateurs au sourire
rassurant et paternaliste qui se sont désormais autoproclamés
grands visionnaires du devenir du monde. Dans l’hypothèse
d’une telle implosion, il faudra bien que l’homme resté exangue
et orphelin de l’être forge les instruments de sa sortie des ténèbres
voire de sa rédemption, et ceci pourrait fort bien susciter un retour
paradoxal à la créativité libre et aux potentialités humaines les
plus fondamentales et les plus diversifiées. Ainsi (re)naîtraient des
solutions simples, légères, évolutives et peu coûteuses à des malheurs
innombrables issus d’une cause unique, et peut-être assisterait-on
au grand retour de l’artisanat qui, par nature, proposera toujours
des solutions simples à des problèmes complexes, pour peu qu’une
forme de compagnonnage nouvelle et adaptée soit instaurée.
L’art alchimique a lui aussi souffert du matérialisme extrême de ces
derniers siècles, au point que bien des labourants - qualificatif que
s’attribuèrent souvent les alchimistes eux-mêmes - justifièrent leurs
travaux par les dernières découvertes de la science de leur temps,
soit parce qu’ils avaient perdu le fil d’Ariane les reliant à l’antique
tradition, soit pour illustrer leur propos tout en restant accessibles
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à la pensée de leur époque. Dans les deux cas, ceci a contribué à
répandre l’idée fausse que l’alchimie était sujette à une évolution
et à une perfectibilité comme l’est la science des phénomènes,
alors que notre art est d’une nature bien différente. Un lâche
compromis s’étant installé, l’alchimie n’a cessé de dégringoler pour
en arriver à une hyperchimie au début du 20ème siècle puis à un
ratage et un avortement généralisé. Nous tenterons d’infléchir cette
dégénérescence et de restaurer l’Alchimie dans sa dignité primitive !
Nous sommes conscient que cela ne servira qu’a une poignée
d’individus, les autres resteront dans leur gangue matérielle et la paresse.
Armand Barbault a fait partie de l’institut Alexis Carrel,
il a donc lu son travail. En lisant ceci du Docteur Carrel nous
comprenons tout de suite pourquoi Armand Barbault a pris cette
orientation philosophique dans les travaux de Dame Nature : « Les
êtres humains n’ont pas grandi en même temps que les institutions issues
de leurs cerveaux. La civilisation moderne ne nous convient pas. Elle a
été construite sans connaissance de notre vraie nature. Elle est due aux
caprices des découvertes, des appétits des hommes, de leurs illusions, de
leurs théories, de leurs désirs. La science n’a suivi aucun plan. Elle s’est
développée au hasard de la naissance de quelques hommes de génie. De
la forme de leur esprit. De la route que prit leur curiosité. Elle ne fut
nullement inspirée par le désir d’améliorer l’état des êtres humains. Parmi
les richesses scientifiques, nous avons fait un choix. Et ce choix n’a été
nullement déterminé par la considération d’un intérêt supérieur. Ce sont
les principes de la commodité et du moindre effort, le plaisir de la vie
moderne, le confort, qui ont fait le succès de cette civilisation. Les effets
des machines sur les êtres humains, n’a pas été pris en considération. Tout
a été conçu pour que les maladies d’origine virale et infectieuse soient à
l’honneur. L’homme est menacé principalement par les maladies nerveuses
et mentales, et par la faiblesse de l’esprit et du corps. Les sciences de la matière
ont fait d’immenses progrès. Tandis que celle des êtres vivants reste dans
un état rudimentaire, malgré le matraquage des magazines scientifiques
ou de la télé reportage. Seule une connaissance beaucoup plus profonde
de nous-mêmes peut apporter un remède à ce mal. En vérité, depuis que
les conditions naturelles de notre de l’existence ont été supprimés par la
civilisation moderne, la science de l’homme est devenue la plus nécessaire
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de toutes les sciences. Il faut se débarrasser des systèmes philosophiques et
scientifiques comme on briserait les chaînes d’un esclavage intellectuel ».
Je rappelle à nos lecteurs et lectrices qu’Alexis Carrel est cité
à plusieurs reprises par Schwaller de Lubicz dans son monumental
ouvrage « Le Temple de L’Homme » sur l’Égypte Pharaonique. Et
aussi par Jean-Gaston Bardet, le génial urbaniste mystique de son
époque. Les deux ouvrages qu’a laissé Armand Barbault à la postérité
n’ont pas livrés tous leurs secrets. Monsieur Barbault en savait
plus qu’il n’en a dit : « Depuis l’Antiquité, les hommes ont essayé de
vaincre la mort et la décrépitude : les Égyptiens connurent-ils le secret ?
Il est question d’une formule permettant de transformer un vieillard
en jeune homme de vingt ans parmi les documents laissés sur papyrus
dans les Pyramides ». Ceci rejoint mystérieusement les travaux de
Schwaller de Lubicz sur la science des égyptiens sur l’Alchimie.
Page 35 dans Les Temples de Karnac : « La révélation héliopolitaine
est surtout connue par les textes gravés sur les parois de calcaire ou
d’albâtre des longs couloirs et des chambres funéraires des pyramides de
la Vè et de la VIè dynastie, d’où leur nom de Textes des Pyramides ».
Signification Philosophique et spirituelle d’Héliopolis :
Héliopolis donne toute la métaphysique de l’œuvre cosmique, c’est-
à-dire toutes les bases sur lesquelles le monde sensible va s’établir
pour devenir accessible à l’intelligence humaine. Précision qui a
son importance, la préface du livre « L’Or du Millième Matin »
a été effectuée par Raymond Abellio ! Et c’est ce même Raymond
Abellio qui recommandera R.A. Schwaller de Lubicz à Bruno
Durocher (Editions Caractères, Paris) pour la publication (par
souscription à mille exemplaires) du Temple de l’Homme : « Vous
êtes bien aimable de vous soucier de mon ouvrage sans perdre confiance
en moi. J’aimerais savoir comment vous remercier effectivement... ».
(Cf. Lettre de R.A. Schwaller de Lubicz à Raymond Abellio
dans le Catalogue premier, archives Ta-Meri, Lutry, 2004,p.17).
Le destin spirituel a rempli son rôle à plein régime, puisque je ne
pouvais savoir cela à mes 14 ans, et encore moins que j’allais plus de 30
ans plus tard faire connaître et étudier à fond les travaux de Schwaller
de Lubicz, ce même homme qui a été connu grâce à Raymond Abellio
et qui a fait la préface du livre d’Armand Barbault. Au moment où
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Armand Barbault réalisait son œuvre Alchimique à partir de 1947,
Schwaller de Lubicz était en Egypte. Son œuvre maitresse « le Temple
de l’Homme » parut en 1957. Abellio l’ayant aidé à le publier, on peut
imaginer que Schwaller de Lubicz l’a connu quelques années avant.
Quoi qu’il en soit, l’Or du Millième Matin parut en 1969, 12 ans
après le temple de l’Homme. Monsieur Abellio a eu la grande chance
de connaître ces deux hommes à des intervalles assez courts ! Peut-on
imaginer que Monsieur Abellio ait connu Schwaller de Lubicz quelques
années avant son aide pour le publier, et parler de Schwaller de Lubicz
à Armand Barbault ou inversement... Pendant ce temps là, un autre
Alchimiste dans l’anonymat préparait son œuvre. Henri Coton-Alvart
qui a fait partie du groupe des veilleurs crée par Schwaller de lubicz.
Nous souhaitons mettre en avant que cette époque a été une véritable
arche d’Alchimistes qui allaient marquer leur époque et administrer
la fièvre a toute une génération ! Il restera encore des traces, et il
en restera dans plusieurs dizaines d’années. La preuve ici (je suis né
en 1970) et mon informaticien, qui a crée mes sites le Temple de
l’Homme.fr et Louxor Temple, passionné d’Alchimie et Astrologue à
21 ans ! Donc rien n’arretêra la lumière en marche. Quelque soient les
tempêtes qui essayent de faire chavirer les argonautes de notre époque.
Concernant la partie Magique mise en avant dans les travaux
d’Armand Barbault, il nous faut vous renvoyer aux travaux de Matila
Costiesco Ghyka qui a écrit le « Le Nombre d’Or ». Mais surtout un
ouvrage totalement inconnu, qui, laissé en retrait, nous renseigne sur
les arcanes de cette Magie ancestrale, le « Sortilège du Verbe » publié en
1949 , aux éditions Gallimard. Le destin historique, mais au combien
révélateur a fait publier l’ouvrage que vous avez sous les yeux en 1948 !
Nous ne faisons pas partie des êtres qui voient des coincidences partout.
« C’est en effet le monde où ont lieu les évènements spirituels réels, mais réels
d’une réalité qui n’est pas celle du monde physique, ni de celle qu’enregistre
la chronique, et avec laquelle on fait de l’histoire, parce qu’ici l’évènement
transcende toute matérialisation historique. », Henri Corbin « Terre
Céleste et Corps de Résurrection » de l’Iran Mazdéen à L’Iran Shiite.
Au moment où Armand Barbault a publier cet ouvrage et
avait déjà bien avancé dans la voie alchimique, un autre alchimiste
se préparait silencieusement à la relève ! Monsieur Jean Dubuis
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(que nous avons bien connu de son vivant). Il avait alors 28 ans .
Il fonda quelques années plus tard l’association les Philosophes de
la Nature, en 1979, où l’on pouvait, pour une modique somme,
s’équiper et pratiquer la spagyrie ainsi que la voie métallique. Nous
regrettons que dans les cours des philosophes de la nature, Armand
Barbault ne soit pas cité une seule fois ! (sauf erreur de notre part).
Les Philosophes de la Nature, par ses contacts avec Alexander Von
Bernus (par l’intermédiaire de son ami Max Leglise, membre très
actif à l’origine des LPN), avec Albert Riedel (Frater Albertus, dont
l’ouvrage Le manuel de l’alchimiste sera diffusé par LPN en France)
et Augusto Pancaldi (alchimiste suisse italien qui anima plusieurs
stages pour le groupe de recherche de LPN) a réintroduit la spagyrie
et l’alchimie végétale dans un cours de 48 leçons étalées sur 2 ans.
Armand Barbault aurait eu le droit de se trouver parmi eux !
Curieusement, le Baron Alexander Von Bernus, en 1930, éditera
son ouvrage magistral : « Médecine et Alchimie ». Von Bernus
fit évoluer l’ancienne tradition Alchimique qui avait perdu sa
continuité après Paracelse. Par un chemin pratique, il redonna aux
sciences naturelles leurs dimensions spirituelles et les résultats de
son travail débouchèrent sur des substances curatives très efficaces.
Alexandre Von Bernus a-t’il rencontré Armand Barbault ? Armand
Barbault s’est lui-même assuré de faire confirmer sa découverte par
de multiples essais menés par le Docteur Rudolf Hauschka (Wala-
Heilkmittel Laboratorium, d’Eckwälden) en 1961 (pas très loin du
Baron Alexandre Von Bernus). Les résultats sont très satisfaisants
(guérison d’une femme atteinte de graves troubles cardiaques) mais
les choses resteront en l’état pour des raisons ignorées. Les études
se poursuivront en 1962 avec le Docteur Spindler (Weleda A.G. de
Stuttgart) et ses collaborateurs, les docteurs Frobenius et Treichler.
Mais... Les résultats ne furent jamais communiqués à Armand
Barbault, pas davantage la posologie appliquée aux patients ! Preuve
qu’il ne faut jamais faire confiance à la médecine classique qui refuse
de se remettre en question pour des raisons mercantiles. Nous
sommes obligés de terminer ici cette bien trop courte digression.
Sinon cet ouvrage prendrait des dimensions considérables et
sortirait de son cadre. Nous vous laissons l’oeuvre entre vos yeux...
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Nous sommes en 2017, et nous continuons le voyage Alchimique
Al-Kemi entrepris depuis les rives de l’Egypte. Kemit est un des noms
de l’ancienne Egypte, appelée ainsi à cause du limon noir fertilisant que
déposait l’inondation du Nil. Km signifie « noir », mais aussi « compléter,
accomplir » (vollenden, vollständig machen) et Km.t signifie « la
Noire », l’Egypte. Tel un « Journal d’un voyageur hors du temps ».
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PREMIÈRE PARTIE
L’ALCHIMIE VÉGÉTALE
On choisira :
- De la pensée en pleine lune,
- De la rose au troisième quartier,
- De l’iris violet à la pleine lune,
- Et enfin des fleurs blanches de seringua en juin ou juillet. Ces
fleurs étant choisies un peu avant leur épanouissement, comme
pour les bourgeons. Ces fleurs étant choisies un peu avant leur
épanouissement, comme pour les bourgeons.
- Le jour de la Saint-Jean d’été, on doit ajouter des pensées et des
myosotis, cueillis en pleine soleil,
- Et quelques feuilles de noisetier, cueillies en plein clair de lune - de
sorte que l’on peut pousser la récolte même dans les débuts de l’été.
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Pourcentage en poids : Beaucoup plus de rosée que de
plantes dans le rapport de 50 p. 100. Aussi pour un kilo
de rosée, il faut recueillir 500 grammes de plantes. Et la
macération sera tenue au frais jusqu’à la pleine lune de juillet.
Jusqu’à ce moment là, on peut toujours ajouter des
bourgeons et des fleurs. Ne jamais soumettre la solution au
soleil, ni à la lune. Elle ne doit supporter que la pénombre.
L’élixir se prend trois fois par an (deux fois quand les arbres
sont en feuilles) et trois gouttes à chaque fois, et en trois fois.
DEUXIÈME PARTIE
L’ALCHIMIE MINÉRALE
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DEUXIÈME PARTIE
L’ALCHIMIE MINÉRALE
La pierre philosophale
Si l’on se réfère à la théorie des alchimistes, il est dit dans les vieux
ouvrages : « Le Soufre est l’esprit céleste qui, en s’introduisant dans les
semences inférieures, suscite et fait paraître la forme intérieure du plus
profond de la matière. C’est le principe formel, le feu inné. Le Mer-
cure est la première substance sur laquelle le Soufre agit pour se mani-
fester. C’est « l’Humide Radical » ou principe substantiel. Le sel est le
siège fondamental de toute la nature en général. C’est le principe de
corporification où se nouent les deux autres principes polarisés. C’est
la base essentielle, le principe mixte objectoriel ». Donc, dans leur syn-
thèse, les principes fondamentaux Soufre, Mercure, Sel, représentent
à eux trois l’énergie réalisatrice des corps avant qu’ils soient formés.
Ce sont les trois termes de polarisation du « fluide universel »
sur le point de se manifester pour passer de potentialité en actes,
le Soufre représente le principe positif, le Mercure, le principe né-
gatif, et le Sel, sans polarisation propre, étant lui-même le centre
d’équilibre où peuvent se condenser les deux autres principes. En-
visagés séparément, ils n’existent pas l’un sans l’autre, de même
que dans le métal une fois formé, le noyau positif de l’atome et les
électrons qui gravitent autour. Néanmoins, l’alchimiste envisage
lui, avant la fixité du métal, la possibilité par la suite de les séparer.
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Revenant à notre sujet sur le processus à observer dans la réa-
lisation du Grand Œuvre, il est dit que la première solution consiste
à dissoudre la matière première pour la débarrasser de ses matières
combustibles et la séparer de ses terrestréités. Les corps retournent
à leur première matière et se réincrudent par la coction, qui est un
digestion de l’humeur crue ou transformation en aliment, tandis que
va naître le germe vivant de la nature métallique (commencement de
la fixité du volatil, tandis que le fixe va commencer à se volatiliser).
C’est l’histoire du grain de blé, ne n’oublions pas. C’est pourquoi les
alchimistes disent que cette première opération « prépare la semence
minérale de la terre », tandis que se fait « le mariage du mâle et de la
femelle ». Conception du germe métallique par l’effet des deux pola-
rités Soufre-Mercure, libérées de son écorce matérielle en pleine pu-
tréfaction. Cette première solution est dite en : « Eau Mercurielle ».
LE GERME DU GERME
Nous savons que ces deux choses n’existent pas l’une sans
l’autre. Et malgré toutes les précautions prises, le Soufre séparé
contient en lui, mais en plus petite quantité, du Mercure et du Sel.
De même, le Mercure contient aussi du Soufre et du Sel. L’adepte de-
vra donc procéder à plusieurs purifications successives jusqu’à ce qu’il
obtienne la perfection. Remarquons ici que l’alchimiste, sur le plan
où il travaille, c’est-à-dire sur la nature métallique vivante qui n’est pas
encore fixée définitivement en un métal pur, peut isoler ce que nous
pourrions appeler les particules positives d’un côté et les particules
négatives de l’autre. Sa prétention dépasse le chimiste et le physicien
qui arrivent de nos jours à dissocier l’atome mais restent impuissants
à réaliser cette séparation. En effet, il n’a jamais été question de réunir
tous les noyaux d’une côté et tous les électrons de l’autres. C’est là
qu’apparaît le fait que l’alchimiste travaille sur un tout autre plan que
le physicien. On trouve dans les différents ouvrages précités des in-
dications précises sur les sept purifications successives des deux prin-
cipes séparés, le Soufre et le Mercure et nous y renvoyons le lecteur.
La Pierre, parvenue au rouge vif, après avoir passé par toutes les
couleurs de l’arc-en-ciel est ensuite fixée et on multiplie sa puissance
en la dissolvant de nouveau dans dix fois son poids en « Azoth des
Sages ». On recèle l’œuf une seconde fois et l’on recommence, de sorte
que son pouvoir de transmutation sera exalté à la deuxième puissance.
Et de ce fait, on peut quintupler la puissance de la Pierre, et envisager
de réelles transmutations en très grosses quantités. Mais nous rappe-
lons ce que nous avons déjà dit : les adeptes ont eu presque toujours
la grosse déception de ne pouvoir réaliser cette multiplication, qui ne
réussit que lorsque l’on est parvenu à la perfection, ce qui est très rare.
RUMÉLIUS
TABLE DES MATIERES
Introduction................................................................................. 5
PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE