droit
s institutions ce sont les structures fondamentales d’organisation
sociale qui sont établis par la loi ou par la coutume suivant l’époque à
laquelle on s’intéresse. De cette définition découle deux conséquences, la
première est qu’à l’institution se rattache une idée de règlementation. Le
mot institution contient également l’idée de continuité, de durée,
institution vient du latin instituere, c’est-à-dire établir quelque chose qui
demeure. Une institution évolue et parfois même très vite. Parmi ces
institutions on distingue deux catégories. Des institutions publiques et des
institutions privées.
1
Thématique globale : relation entre le pouvoir politique et le
droit :
2
-En 987, avènement de Hugues Capet et cette période est
appelée le Moyen Age, qui va durer jusqu’au milieu du XVème siècle.
– Partie 1 - Le pouvoir
personnel et
l’anarchie
Cette période franque qui va durer plus de cinq siècles
commence traditionnellement avec la chute de l’empire romain
d’Occident en 476 (période franque ou haut moyen Age). A la fin du
4ème siècle de notre ère, l’empire romain a été divisé en deux parties,
l’empire romain d’Orient qui aura sa capitale à Byzance puis
Constantinople (actuellement Istanbul) et puis l’empire romain
d’Occident avec pour capitale Rome. En 476, l’empire romain
d’Occident s’effondre, les empereurs sont désignés par les barbares
qui forment l’essentiel de l’armée, un général barbare Odoacre
dépose le dernier de ses empereurs Romulus Augustule. Par contre
l’empire romain d’Orient subsistera jusqu’au 15ème siècle, en 1453.
Chapitre 1 - L’établissement de la
monarchie franque
Section 1 - les données historiques de cette
période
Paragraphe 1 – Les invasions germaniques et
la formation du royaume franque :
Les invasions sont les migrations de populations. Tous ces
peuples ne se sont pas limités à la Gaulle, certains sont allés
s’installer ailleurs. Les romains appelés « barbares » tous les peuples
étrangers à leur civilisation, ces peuples étaient contenus au-delà
des frontières de l’empire. Les romains tantôt repoussés ces
barbares, tantôt ils les utilisaient comme des alliés pour défendre les
territoires menacés. L’élément déclenchant est l’arrivée à la fin du
4ème siècle d’ une peuplade asiatique venue de Mongolie, les Huns.
4
La troisième et dernière vague, il s’agit de l’invasion franque,
dans la seconde moitié du 5ème siècle, ces francs occupent
progressivement le nord de la Gaulle jusqu’à la Loire. Et puis en 486,
les choses se précisent, le chef de la tribu des francs saliens, Clovis
en 486 défait à Soissons le dernier représentant de l’empire romain
Syagrius. Après 486, les francs vont conquérir la plus grande partie
de la Gaulle. La conquête franque a été considérablement aidée par
la conversion de Clovis au catholicisme en 496. La femme de Clovis,
Clothilde et l’évêque de Reims, Saint Rémi ont joué un très grand
rôle dans la conversion de Clovis. Cette conversion apparait comme
un acte politique fondamental. En effet à partir de son baptême,
Clovis n’est plus un simple conquérant, il devient le défenseur de la
foi chrétienne contre les autres barbares, les Wisigoths et les
Burgondes. Ces derniers se sont convertis et devenus chrétiens,
mais sont adeptes de ce que l’on appelle l’arianisme. L’hérésie est la
pensée d’un clerc appelé Arius, elle niait la divinité du Christ, cette
doctrine a été déclaré hérétique au concile de Nicée en 325.
Lorsqu’ils sont devenus chrétiens les wisigoths et burgondes ont
adopté cette doctrine d’Arius. En 500 près de Dijon Clovis bat le roi
des Burgondes, Gondebaud.
5
son fils qui va franchir le pas, Pépin le Bref. Ce dernier tire les
conséquences de cet état de fait et avec l’appui du pape, il détrône
le dernier mérovingien et il se fait couronner roi en 751, pour
légitimer son usurpation, Pépin a recours au sacre (idée que le
pouvoir vient de Dieu et que le pouvoir est exercé au nom de Dieu)
qui apparait ainsi pour la première fois dans l’histoire du droit public.
Il y a un effort de réorganisation, d’unité qui est à son apogée sous
le règne de Charlemagne. Charlemagne a régné de 768 à 814. C’est
l’époque de la « renaissance carolingienne », c’est la période où l’on
retrouve l’idée d’empire. Charlemagne est couronné empereur en
l’an 800 par le pape Léon III. Avec le successeur de Charlemagne
appelé Louis Le Pieux qui a régné de 814 à 840, le déclin s’amorce,
les querelles familiales reparaissent, les ambitions des grands de
l’aristocratie s’accroissent et en 843 l’unité de l’empire disparait
avec le partage de Verdun. L’empire est partagé entre les trois fils
de Louis le Pieux. A partir du milieu du 9ème siècle c’est le deuxième
temps de la dynastie carolingienne, la décadence. Les rois sont
incapables de s’opposer aux invasions qui reprennent et c’est
l’aristocratie qui va assurer la défense des populations sur le plan
local, c’est l’origine des premiers châteaux forts. C’est d’une famille
de l’aristocratie que vont sortir les capétiens puisqu’Hugues capet
sera élu roi par les grands en 987.
6
La renaissance carolingienne sous le règne de Charlemagne
c’est une renaissance politique, intellectuelle marquée par une
remise à l’honneur d’une culture antique et cette renaissance
s’appuie sur un effort scolaire.
7
par des historiens allemands, la plupart des institutions de notre
ancien droit serait d’origine germanique. L’école romaniste qui au
19ème a été illustré par Fustel de Coulanges, minimise l’influence des
invasions germaniques et elle considère que la société aurait gardé
les institutions romaines qui ont ensuite évolué vers le régime
féodal.
8
On peut dire qu’au moment de la chute de l’empire romain,
l’Eglise reste la seule force organisée qui assure une transition entre
le monde romain et le monde germanique.
A partir du 6ème siècle, l’Eglise va nouer avec la royauté
franque des liens de collaboration. Les deux pouvoirs civils et
religieux ont besoin l’un de l’autre, en effet le roi franc en dehors de
sa force militaire n’a que de très faibles moyens d’actions et l’Eglise
ne peut compter que sur sa force morale. Les évêques ont ouvert à
Clovis le chemin du centre de la Gaulle. L’Eglise a un extraordinaire
prestige : elle représente la seule autorité à cette époque qui est de
garder un esprit de gouvernement, une législation aussi, une
hiérarchie et bien sûr c’est la seule autorité ayant à préserver un
patrimoine. Sans l’Eglise les rois francs auraient eu plus de mal à se
transformer en monarque.
9
Chapitre 2 - L’organisation politique et
administrative du monde franc
I/ La conception du pouvoir
10
1. Disparition de l’idée d’Etat
2. Monarchie patronale
3. Monarchie patrimoniale
11
Le royaume est regardé comme la propriété du roi qu’il a acquis
par la conquête donc les terres qui forment ce royaume et les droits
qui sont en principe attachés à la souveraineté (droit de rendre la
justice, de lever des impôts, le pouvoir de commandement). Le roi
va en disposer entre vifs ou à sa mort.
1. Le mundium
12
D’autre part le roi peut étendre sa protection particulière à
certains lieux, endroits, par exemple son palais, les Eglises. il
peut asseoir son pouvoir à certaines personnes telles que les
compagnons, les évêques et si cette protection est violée c’est
le tribunal du roi qui jugera le coupable et la peine sera
beaucoup plus lourde, élevée que la sanction.
2. Le ban
A/ La théocratie royale
1. Le sacre royal
14
Le sacre est une cérémonie religieuse qui présente des analogies
avec la consécration des évêques. A ce titre, il comporte trois
parties.
1. La doctrine théocratique
15
La théocratie tout court c’est le système dans lequel les deux
pouvoirs spirituels et temporels agissent en coordination étroite
mais c’est ici que le problème se pose, quelles vont être les
modalités de cette coordination ? Quel est le pouvoir qui va primer
sur l’autre ? Le pouvoir royal ou le pouvoir pontifical ? Sous les
premiers carolingiens, cette théocratie tourne au profit du pouvoir
royal et c’est la raison pour laquelle on parle de théocratie royale.
C’est le roi le plus important.
16
du père et du fils. De là le rajout de Filioque dans ce que l’on appelle
le « credo » (la profession de foi catholique).
17
l’élection, c’est-à-dire par principe le choix du plus digne. Ce retour à
l’élection s’accorde parfaitement avec l’idée de fonction royale.
18
• Capitulas missorum : ce sont des instructions qui sont
adressés à ces inspecteurs impériaux que sont les missi
dominici.
• Capitulas legibus addenda : ce sont des capitulaires qui
s’ajoutent aux lois, additionnels aux lois. Ce sont les
capitulaires qui viennent modifier la loi nationale de tel ou tel
peuple (ex : la loi salique). Ils doivent théoriquement acceptés
par l’Assemblée du peuple concerné.
• Capitulas per se scribenda : ce sont les capitulaires valables
par eux-mêmes, pas besoin de l’approbation d’une instance
pour être exécutoires. Ils émanent de la seule volonté du roi et
ils s’appliquent dans tout l’empire.
I/ L’entourage du roi
19
L’entourage est constitué par le palais et des officiers du
palais.
1. Le palais
Bureaux ».
20
sceau royal qui sert à authentifier ses actes. De plus, il est assisté par des
notaires qui vérifient et qui datent les actes. Le chancelier est assisté aussi
de scribes (gens qui copient les actes.) il est chargé de conserver les
archives du palais.
21
acquise elle est soumise au roi qui n’est pas lié par cet avis. Enfin, le roi
communique au peuple en armes le programme de l’année à venir et
l’essentiel des mesures prises au plaide. Cet avertissement tient lieu de
publicité des actes législatifs. Sous les successeurs de Charlemagne le rôle
de ces assemblées va changer alors qu’elle n’avait qu’un rôle consultatif
ces Assemblées vont maintenant imposer leur volonté au roi et les grands
ne vont y venir que pour faire valoir leurs droits. Dès le règne de Louis Le
Pieux, les plaides ne servent plus qu’à limiter le pouvoir du roi au lieu de
l’aider dans le gouvernement du royaume.
I/ Les rouages
22
générale de pouvoir. Le monde franc ignore la séparation des pouvoirs,
entre les attributions du comte et du roi. Comme le roi le comte est chargé
du mundium, c’est à dire que la protection des populations de son comté.
En qualité de détenteur de ce pouvoir, le comte fait régner la paix et il
préside le tribunal qui existe dans chaque comté que l’on appelle le
mallum. Le comte a également le droit de ban, il participe d’abord au ban
royal (amende de 60 sous d’or), il est chargé de publier et d’appliquer les
ordres du roi, il perçoit les impôts, les transmet au trésor royal, il recrute, il
convoque, il commande les troupes que son pagus doit fournir à l’armée
du roi. Le comte a aussi un ban propre avec une amende de 15sous. Ce
ban va permettre au comte d’exiger certains services à la population de
son pagus (ex : ponts). Ce ban propre permet également au comte de
convoquer des habitants pour assister au plaide de justice. Le comte ne
perçoit qu’un traitement de la part du roi car l’insuffisance du numéraire
ne permet pas au roi de rétribuer (rémunérer) ses agents. Le comte profite
de la jouissance des domaines royaux qui sont situés dans son pagus. Il
perçoit en outre le tiers des amendes prononcées par son tribunal à quoi
s’ajoutent les revenus tirés par son droit de ban. Il bénéficie d’un droit de
gîte chez l’habitant lorsqu’il se déplace dans son pagus. Une fois qu’il est
installé il n’a plus rien à attendre du pouvoir.
2. Les administrateurs
1. Désignation
2. Fonctions (transmission des ordres impériaux, contrôle de
l’administration locale
Chapitre préliminaire
Introduction sur le monde médiéval
23