Études françaises
URI : https://id.erudit.org/iderudit/036506ar
DOI : https://doi.org/10.7202/036506ar
Éditeur(s)
Les Presses de l'Université de Montréal
ISSN
0014-2085 (imprimé)
1492-1405 (numérique)
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Par sa pensée, par ses mythes, par son rire, par son
imagination Eabelais nous libère des distinctions et des
séparations constituant notre conscience pratique et éveille
en nous le sentiment — ou le pressentiment — de l'unité.
C'est surtout dans ce sentiment qu'il faut chercher le secret
de l'immense joie d'être qui anime son œuvre et celui, non
moins étonnant, d'une grande élévation spirituelle naissant
de représentations basses au possible. Nous comprenons
maintenant pourquoi Flaubert (qui admirait Spinoza, le
créateur de la philosophie de l'unité la plus profonde) a
considéré Rabelais comme sacrosaint43.
MICHAEL BARAZ